8 mai 1945 / 2015 (p. 3)

SERVEZ-VOUS www.pcf.fr

2, place du Colonel-Fabien - Paris 19e - Comité de rédaction: Obey Ament - Gérard Busque - Jacques Chabalier - Patrick Coulon - Patrice Falguier - Jean-Louis Le Moing - Yann Le Pollotec - Frank Mouly - Camille Lainé - Julia Castanier - Denis Rondepierre - Lydia Samarbakhsh - Gérard Streiff - Directeur: Patrice Bessac - Rédaction: Patrice Falguier Tél.: 0140401359 - Gérard Streiff Tél.: 0140401241 - Mèl : communistes@pcf.fr - Relecture: Jacqueline Lamothe - Mise en pages: Zouhair. NAKARA@vdlm.fr

Une situation catastrophique (p. 4)

Particommunistefrançaispôle national

responsable

Xavier Compainmembre du Conseil national

comité de rédaction

Éric RuizÉric Coquard

collaborateurJean Youdom - jyoudom@pcf.fr

contactSylvie Simonin - ssimonin@pcf.fr

REFONDER UNE AMBITION ALIMENTAIREa situation que traverse l’agroalimentaire a impacté les résultats desélections départementales. En effet chaque jour, l’horizon des sala-

riés et producteurs liés au destin des groupes agroalimentaires s’assom-brit davantage. Des milliers d’emplois sont supprimés. En témoigne lessalariés des biscuiteries Jeannette (Calvados), des abattoirs AIM (Man -che) en lutte pour le maintien de leurs activités. Il est de plus en plus évident pour les citoyens que c’est pour répondre

aux seuls signaux du marché dans ce secteur d’activité où la com-pétitivité est religion, que tous les coups sont permis. C’est ce quedénoncent les salariés de Danone en grève pour l’augmentation deleurs salaires. Alors que la direction leur propose 1,2 % d’augmen-tation, l’action en bourse a progressé de 44 % en 5 ans. Cesmêmes laiteries dénoncées dernièrement par l’autorité de laconcurrence pour accords illicites sur l’augmentation des prix

entre 2006 et 2012… Il y a urgence à rompre avec ces politiqueslibérales promues par l’Europe du capital, conduites en France par le

gouvernement de M. Valls. C’est à des politiques alternatives à l’aus-térité et ses conséquences qu’il faut travailler des issues.Nous soutenons, en étant aux côtés des salariés, les mobilisations quiportent l’exigence du maintien de l’emploi et de l’outil de travail. Le PCFporte un nouveau modèle de développement associant ambitions indus-trielles et écologiques. Nous voulons gagner la bataille de la réindustria-lisation agro-alimentaire, agir en faveur d’une alimentation de qualité,saine et accessible à tous, assises sur des filières de productions relo-calisées. La coopération agricole doit être refondée dans l’intérêt desconsommateurs. Fort et de son savoir-faire, le secteur agroalimentairedoit être valorisé avec à la clef la création d’emplois. Pour être pérenne,une politique de filière passe par la juste rémunération du travail paysanet salarié. En ce sens, il est urgent de légiférer, notamment sur les mar -ges entre producteurs, transformateurs et distributeurs. L’attente depro po sitions est forte, citons la création d’un Pôle public bancaire dédiéau soutien et à la modernisation de PME.C’est pour contribuer à la mise en lumière des perspectives favorablesà refonder une ambition agroalimentaire que nous impulsons la créationde commissions et groupes de travail ausein des comités régionaux et fédérations.La satisfaction des besoins humains parl’alimentation et son agriculture traverserontdeux de nos rendez-vous à venir, le lance-ment de la Convention du projet et le Forumeuropéen des Alternatives en mai prochain.

Xavier Compain

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Groupe Agriculture-agroali-mentaire PCF/Bretagne 2

Interview Michel Le Scouarnec sénateur du Morbihan 3

Actualité - Agenda 4

PAROLES•••

« L'heure est maintenant à la construction patiente etdéterminée d'une politique et d'une majorité alternative,citoyenne et populaire àgauche pour sortir de l'austé-rité et pour un projet social,solidaire et écologiste »Pierre Laurent 22 mars 2015

http://terre-mer.pcf.fr/

MARS 2015

Parti communiste françaiscollectif national

Culturehttp://culture.pcf.fr

AVRIL 2015

ISSN: 2426-6655

QUELLE RÉPONSE CULTURELLE À LA CRISE DE SENS ?

Les publicationsdu PCF

Agriculture

Culture

Santé

INTERNET www.pcf.fr

Culture

Sarthe • De quel partiavons-nous besoin ?

(p. 4)

Vidéo. P.Laurentsur RFI et France-Inter

Après le succès de la manifestation du 9 avril, la journée du 1er Mai a confirmé l'opposition dumonde du travail à l'austérité. Dans plus de trois cents villes, les manifestants ontexprimé l'exigence d'une autre politique. Largement présents dans les

cortèges, les militants communistes ont appelé les hommes et les femmesqui ne se résignent pas à la situation actuelle à se retrouver auForum européen des alternatives, organisé les 30 et 31 maiplace de la République à Paris. µ (lire p. 2)

U

APRÈS LE VOTE DE LA LOI SANTÉ

RÉSISTANCE !

Féminisme

595 - Supplément à l ’Humanité du 6 mai 2015 - PAGE I

1er Mai… 30/31 mai

Changer de capen France et en Europe

«Augmenter les salaires, pas les actionnaires ! » ;« De l’argent il y en a dans les caisses dupatronat ! » ; « La loi Macron, c’est la loi des pa-

trons ! »… Dans plus de 300 villes de France, les salariés ontfait entendre leurs exigences en matière de salaires, d’em-plois, de conditions de travail ou de protection sociale. Aprèsle succès du 9 avril, le 1er Mai a constitué une nouvelle étapedans la lutte contre l’austérité en France et en Europe. Legouvernement doit entendre le message de ces mouvementscar, au-delà de l’urgence sociale, ils posent avec force laquestion d’une autre politique. Dans la préparation du 1er Mai,les organisations syndicales n’ont pas manqué de faire le lienentre l’austérité qui frappe le plus grand nombre et l’explo-sion des profits (plus 30 % l’an passé pour les entreprises duCAC 40). D’où leur proposition de « stopper ces politiques etd’investir dans des emplois de qualité et une croissance te-nant compte des impératifs de développement durable ».

Le débat sur l’alternativese fraye peu à peu un chemin

Bousculant la pensée unique selon laquelle il n’est pas d’au-tres politiques possibles, le débat sur l’alternative se frayepeu à peu un chemin. Les communiqués triomphants du Prési-dent de la République et de son Premier ministre sur « la re-prise » et « l’amélioration de la tendance » ne parviennentplus à masquer la réalité. Avec 15 400 chômeurs de plus aumois de mars, le chômage a dépassé la barre symbolique de3,5 millions de chômeurs (chiffre officiel très largement mi-

noré). Pour le Parti communiste il est donc urgent de mettreen échec cette politique. C’est le sens des initiatives qu’ilprend, en lien avec les mobilisations en cours comme au Par-lement. Partout, il appelle les militants et les élus à multi-plier les actions de solidarités concrètes, notamment dansles quartiers populaires et en direction des jeunes. Il les ap-pelle aussi à ouvrir le débat sur l’alternative, en organisantdes initiatives largement ouvertes aux forces progressisteset aux citoyens qui ne se résignent pas à la politique actuelleet en s’investissant dans les chantiers d’espoir. Le Conseilnational, pour sa part, a pris l’initiative d’interpeller toutesles forces de transformations politiques, syndicales, associa-tives pour réfléchir à « comment faire émerger des réponsesde gauche favorables aux classes populaires et aux sala-riés ». Dans le même temps, il a pris un certain nombre d’ini-tiatives pour nourrir ce débat. C’est le cas avec la rencontrenationale du 20 mai sur le projet et sur les questions del’école le 23. C’est également le cas avec la tenue du Forumeuropéen des alternatives les 30 et 31 mai, où l’objectif estde rassembler, place de la République à Paris, les forces pro-gressistes françaises et européennes pour débattre etconstruire ensemble des propositions pour une nouvelle Eu-rope. Enfin, chaque étape du tour de France entamé par PierreLaurent est l’occasion de dialoguer avec plusieurs centainesde personnes, notamment des acteurs du mouvement socialet associatif, de l’avenir du pays.C’est dans ces mobilisations et ces débats que le PCF entendplacer la préparation des prochaines élections régionales. µ

Patrice Falguier

INTOX« Il y aura davantage de monde dans le défilé du Front national que dans les divers

défilés syndicaux » (Marc Fauvelle, journaliste à France inter, lors du débat avec Pierre Laurent le 1er Mai)

FAUX ! Malgré une promotion médiatique disproportionnée, le défilé du Front national a péniblement

rassemblé 3 000 manifestants contre 110 000 dans les cortèges syndicaux.

L’EVENEMENT A L’INITIATIVE

595 - Supplément à l ’Humanité du 6 mai 2015 - PAGE I I

Renaissance de La Marseillaise Mobilisation militante

Le 15 avril dernier, le tribunal de commerce de Marseillea déclaré « recevable l’offre de reprise » du quotidien

présentée par le SAS « Les Éditions des Fédérés ». Avec lareprise de 117 postes sur 208. Dès le dernier week-endd’avril, le journal repartait à l’offensive en se montrantsur la place publique. « La Marseillaise est vivante etnous tenons donc à le manifester », déclarait Pierre Dhar-réville, président des Fédérés, dans un entretien à ce jour-nal. « Nous proposons cette initiative aux amis du journalpour qu’il soit dans le plus grand nombre de mains et lupar le plus grand nombre d’yeux ! Nous voulons provoquerla rencontre. »C’est ainsi que tout le week-end, amis et militants se sontretrouvés sur plusieurs places publiques pour vendre lejournal. Notamment devant la poste des Pennes-Mirabeauou devant l’Intermarché de Septèmes-les-Vallons, sur lesmarchés de la Gavotte (Marseille), de Port-de-Bouc, deMartigues, de Gardanne, ou celui de la Belle de Mai (placeCadenat, Marseille, 3e), au foyer du peuple de Marseille 5e,à Port-St-Louis-du-Rhône ou en lien avec des kiosques oudes librairies…« Nous avons redécouvert que ce journal était un biencommun. C’est une dimension majeure. Ces épreuves ontremis au goût du jour l’attachement profond de tout unpeuple à ce journal. C’est un acte fort que d’acheter au-jourd’hui La Marseillaise. Sans la manifestation de cet at-tachement, nous n’en serions sûrement pas là. Beaucoupnous envient cet attachement. Il faut également soulignerl’attachement des salariés qui s’est manifesté. Ils ontœuvré jusqu’ici à faire vivre ce journal, même s’ils traver-sent une épreuve difficile, collective et individuelle. Jeleur témoigne la reconnaissance de tous ceux qui se sontmobilisés autour du journal et qui en ont besoin. » On ga-gnera le pari de cette renaissance, ajoutait encore PierreDharréville, avec les amis et les lecteurs, en travaillant àplus d’interactivité, en étant un journal qui relie.µ

G. S.

Après le 1er Mai

Les fêtes départementales du PCF(première liste)

16-17 mai : Gironde / Pas-de-Calais23-24 mai : Loire-Atlantique

6-7 juin : Ariège / Oise / Tarn / Aude / Haute-Garonne13 juin : Vaucluse20 juin : Cantal26-27 juin : Pyrénées- Orientales27 juin : Calvados / Indre-et-Loire / Bouches-du-Rhône27-28 juin : Gard

4-5 juillet : Loir-et-Cher / Ardèche11-12 juillet : Corrèze12 juillet : Drôme

Fête du PCF Gironde un lieu d’échanges et de débats

Les communistes de Gironde tiendront leur fête départe-mentale les 16 et 17 mai à Villenave-d’Ornon, dans labanlieue bordelaise. Placée entre les élections départe-

mentales et les régionales, elle constituera un moment im-portant dans le débat des communistes et au-delà pour celleset ceux qui cherchent une issue à la politique d’austérité.Outre les échanges dans les allées de la fête et dans lesstands, plusieurs débats permettront cette confrontation.L’un avec l’ensemble des forces de gauche sur l’alternative àconstruire. L’autre dans le cadre d’une table ronde entre sala-riés en lutte où des représentants de Sanofi, de l’hôpital Ro-bert-Piqué, de Leader-Price, Ford, de la SNCF… réfléchirontaux liens à créer pour donner force politique à leurs mouve-ments.La Fête 2015 sera aussi placée sous le signe de la paix. Unsujet d’une triste actualité dans trop de régions du globe. Unerencontre sur le rôle de la France en Afrique, au Proche-Orientet en Méditerranée se tiendra le samedi, avant un grandconcert pour la paix animé par HK et les Saltimbanques.La liberté de la presse et le pluralisme seront aussi de la fêteavec la présence du Club de la presse Gironde, ainsi que deMarc Large et Rodolphe Urbs, deux dessinateurs de Sud-Ouest.A quelques jours de l’initiative, la diffusion des bons de sou-tien donnant droit à l’entrée bat son plein. L’objectif est deplacer 3 000 entrées payantes. La manif du 1er Mai et lespostes de vente du muguet ont été l’occasion de populariserl’événement. Un numéro spécial des Nouvelles, journal dépar-temental du PCF, présentant la Fête et faisant la part belleaux dessins de Wolinski, Charb, Urbs, Large… était diffusé àcet effet. µ P. F

L'opposition àla « loi renseignement » se fait entendre

Al'appel de plusieurs organisations, dont le PCF, uneconférence de presse s'est tenue à la veille du vote à

l'Assemblée nationale pour dénoncer le projet de loi sur lerenseignement. « Une loi liberticide, dangereuse et ineffi-cace pour lutter contre le terrorisme » selon le PCF quiétait représenté par Pierre Laurent, Yann Le Pollotec etAnne Sabourin. Toute la journée, les opposants à la loi ontappelé les parlementaires pour les convaincre de rejeter leprojet. En soirée, une manifestation était organisée surl'esplanade des Invalides.µ

PLANETE

PARTI PRISINTERVIEW

8 mai 1945 – 8 mai 2015L'idéal de paix et de développementhumain reste à conquérir

Le 8 mai prochain, nous célébrerons le 70e anniversaire de l’armistice et de la vic-toire sur la barbarie nazie marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Ré-sistance et la Libération de notre pays furent le fruit de l’action convergente de

tout ce que la France comptait de forces démocratiques et républicaines, parmi les-quelles de nombreux hommes et femmes réfugiés en France pour échapper à la mort enEspagne, en Arménie, en Pologne, en Allemagne, et qui participèrent activement à lalutte contre l’Occupant et contre le régime collaborationniste de Vichy.Mai 1945 fut la victoire des forces de la vie, de la justice et de l’espoir contre celles,destructrices, du nazisme et du fascisme qui dévastèrent l’Europe, étendant le théâ-tre des hostilités au Maghreb, à l’Afrique et à l’Asie, et envoyèrent à la mort des mil-lions de civils dans les camps d’extermination et de concentration. La libération des camps par les forces alliées révélèrent toute l’ampleur de la terri-fiante entreprise d’élimination systématique des juifsd’Europe, ainsi que des Tsiganes et des populationsslaves, mais aussi les tortures subies par des Antillaiset Africains déportés. Et la victoire sur le nazisme eutun impact considérable sur les peuples et les forces quiluttaient contre le colonialisme. En France, le programme du Conseil national de la Résistance – qui reste le cauche-mar du MEDEF – a, lui, ouvert la voie à la reconstruction de la France, fondée sur desexigences de progrès et de justice sociale, de solidarité et de paix, et des conquêtessociales rendues possibles par les luttes des travailleurs et salariés de notre pays.Le Parti communiste français prit une part essentielle et incontournable à la Résis-tance, en payant le prix dans la mort et la déportation, à la Libération et à la recons-truction de la France par sa détermination, son travail de rassemblement et son au-dace à mobiliser notre peuple à la conquête de droits nouveaux tels que le droit devote des femmes et la création de la Sécurité sociale. 70 ans plus tard, l’idéal d’une Europe de paix et de développement humain, social etsolidaire a été piétiné. Ancrée dans la mondialisation capitaliste qui a fait exploserles inégalités sociales et économiques, la construction européenne, ultralibérale etsa crise ont non seulement aggravé les conditions de vie et de travail des Européens

avec des politiques d’austérité forcenée, mais elle favorise aujourd’hui le retour del’extrême droite et des populistes prônant le repli sur soi, le chacun pour soi, la xé-nophobie, l’autoritarisme et les surenchères militaristes.Avec le déclenchement du conflit en Ukraine, l’Europe abrite à nouveau en son seinune crise aux conséquences mondiales. L’UE ne peut s’enfermer dans le déni auto-sa-tisfait en fermant les yeux sur les surenchères nationalistes et les forces d’extrêmedroite sur lesquelles le pouvoir de Kiev s’appuie, en cherchant à humilier et à étran-gler financièrement la Russie, en livrant des armes et en faisant pression pour lamise en application d’un accord de coopération et de libre-échange avec une Ukraineexsangue, application qui remettrait en cause l’application de l’accord Minsk 2. Au contraire, sans en rabattre sur l’exigence démocratique avec quelque dirigeanteuropéen que ce soit, l’UE devrait d’abord chercher à construire un cadre de sécurité

et de coopération communes incluant la Russie et permet-tant à des pays comme l’Ukraine de développer leurséchanges tant avec l’Est qu’avec l’Ouest du continent. L’interdépendance qui caractérise notre époque peut etdoit être le socle de solidarités nouvelles, comme y invite

la Charte des Nations unies qui n’a rien perdu de sa force et de sa pertinence.Se souvenir du 8 mai 1945, honorer les Résistants, les morts au combat et les dépor-tés c’est, 70 ans plus tard, faire nôtre leur engagement pour un monde plus juste dedéveloppement humain, social et écologique partagé où chacune et chacun, à égalité,a le droit à une vie digne et décente, à l’éducation, à la culture, au travail, à la santé,à l’énergie, où chacune et chacun doit avoir le droit de se déplacer, libre de sesconvictions philosophiques, politiques et religieuses, chacune et chacun libéré detoute discrimination, de toute violence, de toute domination, de toute exploitation,des guerres et des humiliations. Les forces existent dans notre pays pour ouvrir un nouveau chapitre de justice so-ciale, de partage et de liberté, pour une Europe et un monde de solidarité, de déve-loppement et de paix. Celles et ceux qui font la France d’aujourd’hui aspirent à unavenir et des « jours heureux ». Le PCF s’y consacre pleinement.µ

PCF, le 4 mai 2015

595 - Supplément à l ’Humanité du 6 mai 2015 - PAGE I I I

Budget de la Défense Une augmentation pour quoi faire ?Après dix ans de disettesbudgétaires, le gouvernementfrançais vient de déciderd’augmenter le budget de laDéfense de 3,8 milliards d’eurosces quatre prochaines annéesafin, selon lui, de faire face à lamenace terroriste. Certes laFrance doit se donner les moyenshumains, matériels et financiersd’assurer en toute indépendancesa défense nationale, comme elledoit aussi, et surtout, se donnerles moyens de développer sesservices publics, son éducationnationale, sa culture, sarecherche, son industrie, et uneprotection sociale et écologiquede très haute qualité.Or, force est de constater quecette augmentation de budget nese conjugue pas avec une réellepolitique de défense nationale auservice du peuple français et dela paix dans le monde. Elle vaalimenter le dispositif« Sentinelle » qui est avant toutune opération de communicationdestinée à rassurer à bon compteet qui fait jouer à l’armée un rôlequi n’est pas le sien.Elle va renforcer desinterventions extérieures où laFrance devient la mercenaired’une Europe forteresse où, àl’image du désastre libyen, loinde résoudre les problèmes, onles aggrave. Or, combattre lesorganisations politico-militairesqui utilisent le terrorismedemande une tout autrestratégie, une véritable politiqueinternationale indépendante et lavolonté de donner du sens à ceque devraient être aujourd’hui lanation et la République française.L’augmentation du budget de laDéfense se fait sans remise encause de l’intégration françaiseau commandement intégré del’OTAN, ni de sa soumission auxambitions géopolitiques desÉtats-Unis, matérialisées par lamise sous commandementaméricain de notre porte-avionslors de l’opération Chammal.Cette augmentation se financepar la privatisation d’actifsindustriels stratégiques pourl’indépendance de notre nation.Pire, suite à l’intervention deFrançois Hollande le 19 février àIstres, reprenant le conceptbelliciste de « dissuasionélargie », elle alimente lamenace gravissime d’uneconfrontation nucléaire avec laRussie à propos de l’Ukraine. Le PCF considère qu’il est urgentd’ouvrir enfin un véritable débatpopulaire dans le pays sur lapolitique de défense nationale etde sécurité collective, visant lapaix, la dénucléarisation et ledésarmement, que notre paysdevrait mettre en œuvre.µ PCF

“Faire nôtre leur engagementpour un monde plus juste“

LE POUVOIR PRÉTENDAIT SANCTUARISER LE BUDGET DE LACULTURE MAIS LA VAGUE AUSTÉRITAIRE FRAPPE DUREMENT

CE SECTEUR.ALAIN HAYOT : La situation des institutions artistiques et culturelles, des fes-tivals comme des compagnies est véritablement catastrophique. Certains par-lent de suicide culturel et prévoient un énorme plan social. Le gouvernementtente de se dédouaner en reportant la responsabilité sur les collectivités ter-ritoriales, particulièrement sur les élus. Il prétend avoir sanctuarisé le bud-get de la culture. C’est inexact selon les secteurs culturels car on a déshabilléPaul pour habiller Pierre. Mais surtout on sort de trois ans de baisses dras-tiques, qui elles-mêmes faisaient suite à un budget déjà fortement diminuésous Nicolas Sarkozy. Sanctuarisé ou pas c’est donc aujourd’hui un budget ex-sangue. Quand la ministre Fleur Pellerin se défausse sur les élus, elle faitsemblant d’oublier la baisse globale des dotations de l’État aux collectivitésterritoriales, de l’ordre de onze milliards en moins, qui ne pouvait pas ne pastoucher la culture comme les autres politiques publiques. Ensuite, la ministrene fait pas la différence entre des élus qui refusent, à juste titre, de faire deschoix de coupe entre santé, logement, sport, aide sociale ou culture et desélus, la plupart de droite et d’extrême droite mais pas seulement, qui eux uti-lisent délibérément l’austérité gouvernementale pour en finir avec les poli-tiques culturelles publiques dans leurs collectivités. En faisant cet amalgame,elle tente de dresser un rideau de fumée sur la responsabilité fondamentalede l’État quant à la définition et au développement d’une politique publiquenationale et décentralisée de soutien à l’art et à la culture. En vérité, c’estd’une autre politique dont nous avons besoin ; elle ne concerne pas seulementla culture, elle touche l’ensemble de la politique gouvernementale et doit enfinir avec une politique qui porte atteinte gravement à tous les droits hu-mains et lui substituer une autre orientation sociale, culturelle, écologique etdémocratique.

DES RÉSISTANCES, DES LUTTES S’ORGANISENT MAIS ON EN-TEND L’ARGUMENT « C’EST LA CRISE, LA CULTURE N’EST PAS

PRIORITAIRE ! » J’AJOUTE : ELLE N’EST PAS COMME L’ARMÉE !A. H. : Il est très important que les acteurs culturels, les artistes prennenttoute leur part de ce combat, mais il faut aussi que cet enjeu devienne l’af-faire de l’ensemble de la société française. Il ne s’agit pas de demander que laculture soit prioritaire contre d’autres priorités. Nous ne devons pas opposerla culture à d’autres enjeux comme le logement, la santé, l’école, etc. Le com-bat pour la culture doit participer des luttes générales contre l’austérité et ledémantèlement des services publics. Pour autant, la symbolique est meur-trière pour un gouvernement qui se prétend de gauche que de déclarer l’ar-mée et la finance prioritaires contre le social et contre la culture. La Répu-blique se nie quand elle abandonne l’art et la culture aux marchands, quandelle ne fait pas des droits culturels le socle de l’égalité, et quand elle refusede promouvoir sa propre diversité culturelle.

QUELLE ALTERNATIVE POUR LA CULTURE ?A. H. : Mobilisons-nous contre les dogmes libéraux et la

marchandisation de l’art réduit à l’état de « produits », contre l’austérité ap-pliquée à toutes les politiques publiques, contre le populisme culturel qui ac-compagne la « lepénisation des esprits » ; agissons pour refonder le servicepublic de la culture dans le cadre d’une compétence partagée entre l’État etles collectivités territoriales, dans un lien étroit avec l’Éducation nationale,avec l’ambition de travailler à la rencontre entre la création et l’éducation po-pulaire dans la cité comme dans l’entreprise. Face au libéralisme et au popu-lisme, il est urgent de refaire de l’art et de la culture un formidable moyend’émancipation humaine, de progrès social et de démocratie citoyenne.µ

Propos recueillis par Gérard Streiff

Culture : une situation catastrophiqueRéduction drastique des budgets, casse de festivals, démantèlement de compagnies : la situation de la culture est alarmante. Suicidaire, disent des artistes. Pourquoi ? Quelles résistances ? Quelle alternative ? Entretien avec Alain Hayot, membre de la direction communiste, responsable du secteur Culture.

PS : Sur tous ces enjeux, on lira avec profit le long entretien qu’AlainHayot a accordé à la Revue du Projet, dans son numéro d’avril 2015.

VIE DU PARTI

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SOUSCRIPTION

L’AIR DU TEMPS

Les précaires, intérimaires, temporaires, remplaçantset autres petits boulots apprécieront : l'intérim rap-porte, gros, aux patrons. Exemple : le camarade Phi-

lippe Floriel-Desteret, fondateur d'Adecco, qui s'est faitavec le temps partiel des autres des… bourses en or.Riche parmi les riches, mais discret de chez discret, lemilliardaire s'est débiné à Londres, là où règnent lesfonds tranquilles, le fric peinard, les impôts transpa-rents, que du bonheur ! Notre nabab, lyonnais d'origine,figure dans la "Rich list" du Sunday times, classement an-nuel des plus grosses fortunes de Londres. Il fait partiedes milliardaires en livres « dont la fortune a doublé de-puis 2009 », dit la presse. Le pauvre doit regretter lesbouchons lyonnais, mais heureusement il n'est pas seulsur les bords de la Tamise : lui tiennent compagnie Fran-çois-Henri Pinault (Gucci, St-Laurent), Salma Hayek (voirPinault), Henri Beaufour (des laboratoires Ipsen), Jean-François Decaux (les affiches). Ce gang des frenchies, pa-raît-il, serait bien plus riche que la reine d'Angleterre. Etça, franchement, c'est une info qui fait chaud au cœur.µ

Gérard Streiff

L'intérim, ça rapporte gros

«I l s’est passé quelque chose lors de la campagne desélections départementales ! » C’est le constat fait parChristophe Arnaudy, nouveau coordinateur de la

fédération communiste de Sarthe. « Dans cette campagne, ona vu des communistes se remobiliser et se réapproprier leParti. » C’est pour prolonger cette dynamique qu’il a étédécidé, un mois après le scrutin, de tenir un « séminaire »avec les militants engagés dans la bataille pour en tirer « àchaud » les enseignements et réfléchir au parti dont ils ontbesoin dans le département. Cinquante militants ont réponduà l’invitation. Outre le débat sur les résultats - un légerprogrès sur 2011 mais la perte d’un conseiller général -, ladiscussion porte aussi sur l’abstention qui peut atteindre80 % dans certains quartiers. Comment recréer l’espoir ?Quelles propositions avancer ? Sur le Front de gauche et sonélargissement. A qui ? Comment ? Sur le rôle du PCF. Commentêtre mieux utile ? Comment se mettre à la portée des gens etnotamment des jeunes ?... C’est sur la base de ce débat que lesmilitants ont réfléchi aux dispositions à prendre pour rendrele Parti plus efficace. Plusieurs pistes sont avancées.L’organisation géographique des adhérents. Le territoiredes sections actuelles est-il le mieux adapté ? Au lieu deréfléchir en termes de circonscription, ne faudrait-il pasplutôt raisonner en fonction des forces existantes danschaque endroit ? L’échelle du canton n’est-il pas de ce point devue mieux adapté ? Dans ce cadre, comment mieux cernerl’état réel des forces dans chacun des territoires ? Commentmieux connaître les adhérents ? Savoir qui est où ? Qui estqui ? Sur quelles compétences on peut s’appuyer ? Un travail àmener par « le haut » par le truchement de Cociel, maissurtout par « le bas », dans une relation directe avec chaqueadhérent. A cet effet, il est proposé de relancer la politiquefinancière en privilégiant le contact avec les membres duParti, pour mieux les connaître et aller chercher lescotisations. Une réunion avec les trésoriers et lesmandataires financiers devrait se tenir prochainement.Le renforcement du Parti. Le dynamisme de la campagne amontré l’impact du militantisme sur le vote. Le problème est

son caractère encore trop limité. D’où le besoin d’être plusnombreux pour amplifier le travail de proximité, être mieux àl’écoute des populations et répondre à leurs attentes. A cettefin, il est proposé de retourner voir les gens qui ont soutenule Front de gauche dans la campagne afin de les inviter àrejoindre le PCF.La communication. En interne, il a été décidé de faire vivrerégulièrement un bulletin départemental qui parle de ce qui sefait dans les sections, dans la fédération. Qui donne à voir desexpériences concrètes. En externe, il est décidé de se doter denouveaux outils de communication afin d’être « mieuxvisible », « mieux lisible ». Un premier journal en directiondes entreprises est né durant la campagne. D’autres devraientsuivre. On réfléchit aussi à du matériel en direction desjeunes. Le rôle de l’Humanité a été également évoqué.Comment aider à sa diffusion ? L’idée d’un « Huma-café » aaussi été avancée.A l’issue de ce séminaire, des actions concrètes ont étédécidées, notamment en lien avec la défense de la ligne SNCFCaen/Le Mans/Tours aujourd’hui menacée. Une bataille quitrouvera un débouché important les 13 et 14 juin lors de lajournée de convergences pour la défense des services publicsà Guéret.µ

Patrice Falguier

De quel Parti avons-nous besoin en Sarthe ?Un mois après les élections départementales, une cinquantaine de militants communistessarthois ont planché sur les modifications à apporter à leur organisation pour la rendre plusefficace, plus utile.

MUGUET DU 1er MAI

595 - Supplément à l ’Humanité du 6 mai 2015 - PAGE IV

10 ATELIERSDéfis nouveaux du travail, de la démocratie et de la mutationécologique : de quels savoirs a-t-on besoin ? Mieux d’école,est-ce plus ou moins d’école ? Éducation prioritaire oupriorité à l’éducation partout ? Pour construire l’égalité, faut-il limiter l’intervention des collectivités locales dans lespolitiques publiques d’éducation ? Comment construirel’avenir de la jeunesse ? De la formation à l’emploi :orientation, qualification, diplôme. Éducation : quels servicespublics complémentaires ? Comment mettre suffisammentd’enseignants face aux élèves ? De quels métiers a-t-onbesoin dans l’école ? « Difficulté scolaire », « Décrochage » :sortir du fatalisme et des réponses individuelles.Établissements d’enseignement public : quelle place des

familles et des jeunes ? quelles constructions collectives ?Avec des syndicalistes, des chercheurs, des parents, desresponsables associatifs…

UN GRAND DÉBATDes acteurs de l’éducation et des partis de gauche réagissent

aux propositions des ateliers.

16 h 30 : DISCOURSDE PIERRE LAURENT

Inscriptions en ligne : http://reseau-ecole.pcf.fr/69194

Quelle politique de gauche pour l’éducation ?L’école française est de plus en plus inégalitaire. Il est urgent de construire dans les luttes,dans l’action quotidienne et dans le débat une réponse politique neuve, pour une école de laréussite de tous. Le PCF vous invite à une journée de travail et de débats, avec des acteurs

de l’éducation et les forces politiques de gauche,

Samedi 23 mai à 9 heuresLYCÉE DIDEROT, PARIS 19e

en présence de PIERRE LAURENT, secrétaire national du PCF.

Muguet et changementde cap en EuropeLes militants communistes de Paris ont profité de la tradition-nelle vente du muguet pour populariser le forum européen desalternatives, organisé les 30 et 31 mai place de la République àParis. Dans près d'une centaine de points de vente, ils ont dis-tribué un « flyer » annonçant le programme des débats et leconcert du samedi soir. L'occasion, malgré la pluie, d'avoirquelques échanges sur le besoin d'un changement de cap enFrance comme en Europe. Un dialogue qui s'est poursuivil'après-midi au point de rencontre du PCF sur le parcours de lamanifestation syndicale.µ

Christophe Arnaudy, 50 ans, nouveaucoordinateurdépartemental de la Sarthe, est ingénieur eninformatique. Il succède à Martin Combes qui a dûpasser la main pour raisons de santé.