Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2000
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~ et philosophie
Le débat su r l'apprentissage des langues est ouvert. Le nouveau concept cantonal d'enseignement des langues est en consultation. Résonances ne peut pas rester à l'écart de cc débat. I:apprentissage des langues, de l'allemand en particulier, ayant été traité à plusieurs reprises dans ces colonnes, nous avons choisi d'aborder le problème sous Wl angle très différent, peutêtre même inédit pour une revue pédagogique du XXIsiècle, si j'ose utiliser ce souverain poncif.
Nous allons donc pa rler des ,<langues artificielles» que sont l'espéran to et l'europanto.
On ne peut parler de l'enseignement des langues sans évoquer l'image qu'elles colportent. On sait que J'allemand dispose, auprès des jeunes, d 'une cote bien plus basse que celle de l'anglais. Quant à la cu lture anglo-saxOJUle, elle dorme des boutons à tous ceux que son omniprésence irrite. Schublig ou hamburger, Goethe au Shakespea re, allemand ou anglais? Quelle que soit Ja deuxième langue choisie, on risque bien de parler davantage de diglossie que de bilinguisme. Avec l'espéranto, rien de tout ça!
Mais il suffit de parler d 'espéranto pOUl" qu'on nous serve l'argument habituel et incontestable: c'est une langue artificielle, sans culture, sans tradition. C'est vrai! Mais n'est-ce pas là le p,incipal atout de cette langue? Le rapport de force n'existe plus. Avec elle, plus question d' impérialislne langagier. Au contraire,
Ru.~ -Mai 2000
par les circonstances de sa naissance, par les objectifs poursuivis par son géniteur, l'espéranto véhicule un message de paix, une philosophie de la compréhension entre les peuples. Et cela, aucune autre langue ne pourra jamais le revendiquer.
Mais l'espéranto d ispose d'un autre atout majeur: la rigueur de sa construction et, corollaire, sa facilité d'apprentissage. Qui n'a jamais rêvé d'une langue sans exceptions? Et si, comme l'écrit J'lin des intervenants de noh·e dossier, l'apprentissage préalable de J'espéranto facili tait réellement l'étude ultérieure des autres langues, nous n'aurions plus beaucoup d'excuses pour ne pas nous lancer. On peut bien sûr imaginer les moqueries que risqueraient de subir les promoteurs d'une expérience de ce type. Mais n'est-ce pas là le propre des génies que d'oser nager à contre-courant.
EUROPANTO
Diego Marani, le concepteur de l'europanto n'a pas eu peur des sarcasmes. Aujourd'hui, l'homme est connu, voire célèbre dans certaines régions. Depuis que je déguste chaque semaine ses chroniques dans un grand quotidien romand, je me suis découvert un degré plus élevé que prévu de multilil1guisme. J'ai même entrepris une correspondance en pseudo-europanto avec des amis portugais. Et ça marche! Rien que pour cela, je rends grâce à l'europanto, à son auteur, au quotidien Le Temps pow· qui je fais du même coup une pub gratuite. Diego Marani, vous avez réussi à me mettre en contact avec des gens dont j'étais séparé par l'infranchissable barrière des langues. Merci ! Car fina lement, c'est bien là le seul enjeu!
F. Velter
, . ,
ÉDITORIAL
1 Langage et philosophie P. Veller
DOS,SI ER: ESPERANTO ET EUROPANTO
3 rutilité pédagogique des longues artificielles N. Reval
$ Diego Marani, inventeur de l'europanto N. Revu
, Propos de Diego Maroni Résonances
~ Le mélange comme seule règle: adelante mit europanto M. Mallhey
11 respéranto, ce méconnu C. Piron
13 Notre dossier en citations Résonances
1$ Mes expériences de l'espéranto à l'école C. Gacond
NOS RUBRIQUES
17 NOUVElLES TECHNOLOGIES Les nouvelles technologies sous la loupe D. Bülschi
1~ LU POUR VOUS Sortir de la spirale de l'échec N. Reval
20 RENCONTRE Jean·Pierre Cretton, directeur des écales de Martigny P. Veller
22 REVUE DE PRESSE D'un numéro ù l'outre Résonances
24 ACM Le chat (1 " primaire) M. Bonvin
2~ ACM Trivial Pursuit C. Dervey
2, ACM rexpression créatrice à l'école J. Udrlot
2~ GRAPPILLAGE Les citations du mois N. Reval
21 LE SITE OU MOIS Mathématiques en couleurs P. Velter
30 ANNONCES Congrès 2000 de la SSRE SSRE
30 Hello les instits, venez foire la fête ENVR
31 EN RACCOURCI Des nouvelles en bref Résonances
32 CONCOURS Un grand succès B. Pallaroni
33 BIBLIOTHÈQUES Une corte unique pour (es bibliothèques romandes
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ÉCHANGES LINGUISTIQUES On cherche BEL
ALLEMAND Cours n' 31 Tamburin M. Pannalier
LIVRES Nouveautés Résonances
ÉDUCATION MUSICALE De la signification du chant (4) B. Oberholzer
COMMUNIQUÉ DE COULOIRS D'étranges compagnons
En raccourci Résonances
PASSAGES EN REVUES Les revues du mois Résonances
CATÉCHÈSE Nouveaux documents M.lampo
ÉDUCATION PHYSIQUE Nouveaux manuels d'éducation physique
COURS DE PERFEaIONNEMENT Orthographe
Remplacements
Finalités et objectifs éducatifs de l';cale publique (3) C. Roberl'Grandpierre
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L' utilité ~~~ des langues artificielles N.~w~
L'europanto créé par Diego Marani et l'espéranto inventé par Louis Lazar Zamenhof n'ont a priori rien en commun. L'un est un pidgin européen né par jeu il y a quelques années, tandis que l'autre est Wle véritable langue artificielle imaginée en 1887. Cette dernière se veut en outre une langue neutre, une alternative universelle au «tout anglais», quand bien même son succès international reste somme toute assez modeste.
La récente création polyglotte de l'europanto a pourtant eu le mérite de raviver la discussion sur les langues auxiliaires et sur leur utilité, même si l'europanto n'est pas une langue auxiliaire, du moins en J'état actueL A une époque où les langues sont à la mode et où J'anglais fait peur à certains pour des raisons idéologiques, il ne paraît pas inintéressant de s'interroger sur le rôle que les langues artificielles pourraient jouer dans la communication future entre les hwnains de la planète. Mais quels sont les avantages des langues artificielles sur les langues naturelles? Pour J'essentiel, c'est leur rapidité d'apprentissage, leur non-domination économique et le fait que tout le monde a un accent en s'exprimant qui constituent leur intérêt majeur: cela leur confère un statut démocratique et égalitaire.
L'espéranto pour ouvrir aux langues
L'espéranto, c'est démodé, disent les uns. L'espéranto est en progression constante, clament les autres. Selon les statistiques plus ou moins opti-
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mistes,le nOlnbre de personnes parlant l'espéranto à travers le monde est estimé entre un et plusieurs mil· lions. En fait, il semble bien que les amoureux de l'espéranto vivent aujourd'hui dans une sorte de ghetto, faute de plus grande diffusion de leur langue. Les espérantistes ont leurs congrès et leur culture. Une partie des espérantistes convaincus ne souhaitent du reste pas que «leur» langue et «leur)} culture soient da-
attendu le feu vert des spécialistes pour se lancer dans l'aventure espérantiste. En Suisse, des expériences espérantistes ont été tentées, il y a de cela quelques années. Claude Gacond, responsable du Centre de documentation sur les langues internationa les à La Chaux-de-Fonds et ancien instituteur, a, durant sa pratique enseignante, réalisé plusieurs expériences d 'enseignement de l'espéranto. «L'espéranto permet
S'il est judicieux d'apprendre d'autres langues pour comprendre les cultures qui nous entourent, l'espéranto pourrait avoir une réelle ulilité communicative.
vantage diffusées, par élitisme ou par besoin de vivre dans un univers un peu hors du monde. li n'empêche que des linguistes réputés s'exprinlent encore actuellement en faveur de J'espéranto. Claude Hagège, dans «L'eniant aux deux langues», en arrive même à envisager la solution d'introduire l'espéranto à l'école primaire. Certains adeptes de la pédagogie Freinet n 'ont pas
un déconditionnement linguistique qui sinlplifie ensuite J'apprentissage d 'autres langues. Du reste, beaucoup d 'espérantistes sont polyglottes», commente-t-il. Aujourd'hui, il existe bien des cours à option dans quelques écoles de Suisse romande, mais rien d'officieL Certes, quelques écoles privées, par exemple une école alternative à La Chaux-de-Fonds, font figurer l'espéranto au pro-
gramme pour que les élèves puissent avoir des correspondants dans le monde entier.
Certains espérantistes sont parfois proches du sectarisme, tant ils sont frileux par rapport à l'expansion de «leur» langue. A l'opposé, beaucoup d'autres voient dans cette langue artjficiel1e une ouverture aux langues du monde. En effet, des recherches scientifiques tendraient à démontrer qu'une initiation à l'espéranto et à sa logique de construction favorise J'apprentissage d'autres langues, en facilitant la découverte des universaux du langage. «Dans la perspective de l'éveil au langage et aux cultures, des activités en espéranto pourraient tout à fait être utilisées afin de mieux comprendre la structure d'lme langue, comme c'est déjà le cas avec l' europanto», explique Christiane Perregaux, professeure à la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation à l'Université de Genève. Quelques heures d'espéranto suffiraient probablement pour prendre conscience de certains fonctionnements linguistiques.
Logique des langues artificielles
Espérantiste de longue date, Mireille Grosjean enseigne l'allemand au niveau secondaire au Locle. Il lui arrive occasioru1ellement de faire un peu de linguistique comparée a vec ses élèves et de recourir aux structures lexicales et grammaticales de l'espéranto. Elle est d'avis que les élèves sont, grâce à ces notions de base, mieux à même de comprendre le fonctionnement des langues plus complexes, dont l'allemand. Elle voit dans l'espéranto une précieuse aide linguistique. POUT les jewles qui souhaitent mieux connaître cette langue, elle donne des cours à option ou des cours privés. Et ceux qui ont suivi ses cours ont assez vite été enthousiasmés par le côté logique de cette langue et ont été fortement motivés par l'absence d 'exceptions ayant
habituellement tendance à freiner l'apprentissage et la communication. Véronique Jean-Mairet, étudiante à l'école de cOmmerce du Locle, a suivi l'an passé les cours de
«Des ac~ivités en esperanto
pourraient être utilisées pour mieux comprendre la structure d'tille langue. > > Mireille Grosjean, à raison d'une heure par semaine durant cinq mois. Si elle a choisi d'apprend re des rudiments d'espéranto, elle explique que c'était surtout par curiosité. Ces cours lui ont ensuite semblé utiles dans sa pratique des autres langues, mais elle n'est pas pour autant devenue lm€ inconditionnelle de l'espéranto. Selon elle, il est judicieux d'apprendre d'autres langues pour découvrir les cuJtlu"es qui nous entourent,1nais elle estime que l'espéranto pourrait néanmoins avoir une réelle utilité comlnunicative s'il était davantage connu. Véronique Jean-M.airet avoue qu'avant ce COLUS, elle n'avait jamais entend li parler de cette langue arti ficielle.
Marion Belisle a longtemps été active au niveau de la jelUlesse espérantiste en Suisse. Il faut dire qu'elle a appris l'espéranto alors qu'elle n'avait que 10 ans. Elle a souvent participé aux congrès et aux voyages culturels espérantistes. Pour Marion Belisle, l'apprentissage de l'espéranto à J'école pourrait être gratifiant pOUI les élèves, parce qu'il pennet une ouverture au monde. Cette langue lui a permis de voyager et de communiquer sans difficulté. Elle est néanmoins consciente que pour les espérantophones, l'espéranto est souvent devenu un but en soi. Elle ajoute qu'à l'heure de l'introduction du latin conlffie branche obligatoire dans certaines clas-
ses du canton de Neuchâtel, le débat autour de l'espéranto a sa place. Latiniste égaletnent au COurs de sa scolarité, elle ne dénigre nullement l'intérêt du latin pour les passionnés d'histoire, mais est d'avis que l'espéranto permet aussi de comprendre la logique d'une langue et qu'en plus il Se parle par un certain nombre de locuteurs à travers le monde. L'espéranto a l'avantage sur le latin d'être une langue vivante.
Les projets de création de langues artificielles foisonnent et l'on trouve sur le web quantité de projets naissants (dont par exemple Eurolang imaginée par Philip Hunt en 1995). même si la plupart d'entre eux ne dépassent pas Je niveau embryonnaire. Les (conlangs» (contraction de constructed language) et «auxlangs>' (abréviation d'auxiliary language) sont en plein eSSOr Sur le net. Certaines jnventions sont sérieuses tandis que d'autres sont strictement ludiques ou purement artistiques, et toutes ne visent pas à l'intercompréhension des peuples au-delà des frontières. Si l'anglais ne devait pas suivre sa progression vers le statut de langue de communication universelle, on peut espérer qu'un jour l'espéranto ou lme autre langue construite ou à construire facilitera la commW1ication dans la grande tour de Babel. Comme le dit Umberto Eco dans son livre intitulé ((La recherche de la langue parfaite», une langue auxiliaire pourrait certainement être adoptée universellement, si telle était la volonté d'une organisation supranationale. Mais il ajoute qu'il faudrait une entente planétaire, ce qui semble déjà difficile sur des questions lTIoins sensibles. Affaire à suivre donc.
L/~
Nadia Revaz est licenciée en linguistique. Elle assume la responsabilité de la rédaction de Résonances
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7)~~ I1~, inventeur de l'europanto
Qu'est-ce que l'europanto? C'est un cocktail linguistique qui mêle allégrement l'anglais, l'allemand, l'italien, l'espagnol, le français, le flamand, etc, sur fond de latin. En un mot toutes les langues européennes (le grec «paIM signifiant le tout). Comment est né l'europanto? C'est le frujt de l'imagination de Diego Marani, traducteur italien qui travaille auprès des communautés européennes à Bruxelles.
Avec l'europanto, peuton dire qu'une nouvelle langue est née? En fait, au départ, Diego Marani voulait juste faire un gag pour faire rire ses collègues en mélangeant toutes les langues qui font partie de sa gymnastique cérébrale quotidienne. Il faut rappeler qu'il traduit en italien des textes dans la plupart des langues européennes. Le métissage des mots qu'il a inventé a rapidenlent connu un succès dépassant la seule sphère des traducteurs dans leur tour de Babel. Plusieurs journaux ont publié depuis ses textes en europanto. Nombreux sont les lecteurs qui s'esclaffent à la lecture de ses chroniques qui commentent l'actualité sur un ton humoristique. Pour Diego Marani, ce n'est pas un hasard si les Belges, les Suisses et les Québécois sont ses premiers lecteurs. Il explique que c'est assez logique puisque le débat politique sur des questions
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linguistiques est plus prégnant dans les pays multilingues. L"europanto s'exporte aujourd'hui à travers le monde. Une pièce de théâtre a été mise en scène à New York, des chercheurs l'étudient en tant qu'objet. Le traducteur italien a nlême récelnment écrit «Las adventures des inspector CabillOI», un roman policier en europanto.
Création ludique Pour lire l'europanto, il n'est pas nécessaire de comprendre toutes les langues avec lesquelles joue Diego Marani, car, grâce au contexte, on comprend beaucoup plus qu'on ne le suppose a priori. Et chacun ou presque peut parler et écrire en
europanto: il suffit de mélanger toutes les langues européennes plus ou moins connues. Pour le père de l'europanto, il ne s'agit pas de créer une langue nouvelle et figée, mais au contraire de se livrer à un jeu linguistique évolutif et modulable. Pour speak europanto, basta mix foreign Sprachen.
L'europanto n'a aucunement été inventé pour rivaliser avec l'anglais. Diego Marani pense que la mixture des idionles européens doit rester ludique. Il peut tout au plus donner l'envie d'apprendre les langues et c'est là sa seule vertu pédagogique, même si c'est déjà beaucoup. Pour certains, l'euro
panto constitue cependant un véritable danger pour les cultures nationales. C'est par exemple l'avis du philosophe Alain Finkielkraut qui avait vivement réagi sur le plateau de «(Bouillon de culture}) lors d'une émission où était invité Diego Marani.
Diego Marani, on peut dire que l'europanto est né un peu par hasard. Etant donné que l'europanto n'a pas de règles codifiées, dans quelle mesure peut-on dès lors en parler comme d'une langue? C'est vrai que je n'ai pas défini de grammaire ou de vocabulaire, mais si on analyse de près l' europan to, on y trouve une charpente grammaticale. C'est du moins ce qui se dégage
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I ~
de l'analyse faite par des speCIalistes des langues. Dans mon esprit, l'europanto n'est pas une langue artificielle, mais un simple défoulement linguistique, une boutade qui a pris par la suite une dimension telle qu'elle m'a forcé à y réfléchir davantage.
Comment vous est venu l'idée d'inventer l'europanto? Je trava ille dans un milieu multilingue olt mes collègues sont tous des polyglottes qui parlent au moins deux langues. Les gens comme nouS commencent à parler dans lme langue et passent à une autre selon les circonstances, selon les personnes qui participent à la discussion. Ces g lissements ne sont pas toujours nets et, dans les conversations, on finit par recourir à une langue parsemée d 'autres langues. Certains termes sont plus efficaces en français par exemple, car il me faudrait une périphrase en italien pour exprimer la même idée. Cela m'a interpellé. Je me suis rendu compte que quelqu'un qui se déplace sur plusieurs patrimoines linguistiques va choisir dans les langues qu'il connaît le mot le plus efficace. Je me suis alors demandé ce qui pourrait bien se passer si on faisait un mélange total des plus grandes langues européennes. C'est ainsi que j'ai commencé à jouer avec l'europan ta. Et cette «perversion de linguiste» a p lu à d 'autres. Ce petit jeu a rapidement COIU1U W1 certain succès parmi mes collègues. Je me suis aperçu que ce qui choquait le plus c'était que j'avais violé un tabou. Dans les milieux olt les langues se côtoient, mais sont tout à fait imperméables entre elles, le fait de mixer le tout choquait et amusait en même temps.
Des lecteurs suisses Aujourd'hui, vous avez écrit un recueil de nombreux articles et des nouvelles en europanto, etc. Comment expliquez-vous que ces textes aient rencontré un tel succès? rai tout d'abord écrit des horo-
scopes, des recettes de cuisine pour le «Journal interne» du personnel de mon institution. Ces textes ont été remarqués par le rédacteur du journal belge, «Le Soir illustré», qui m'a proposé d 'écrire une rubrique hebdomadaire dans ses colonnes. C'est à ce moment-là que l'europanto a connu une diffusion publique. Ensu ite, la rédaction du journal suisse «Le Telnps» m'a demandé une collaboration régulière. Il n 'empêche que ce succès m'a étonné, car je croyais que c'était tout au plus un jeu pour initiés. Certes, certains pays, qui sont largement monolingues (l'Italie par exemple), ne sont guère devenus des lecteurs de mes articles. Avec l'Internet, les langues tendent à se fréquenter beaucoup plus.
< < L'europanto. sert de provocation,
mais ce n'est pas un ou til de communication valable. > > Vous ne voulez pas faire de l'europanto une langue artificielle, parce que vous êtes d'avis que les langues artificielles n 'ont pas d'âme. Vous refusez de voir dans l'europanto une solution au multilinguisme, même si certains pensent le contraire ... Ceux qui pensent cela se trompent. Pour moi, l'europanto n'est pas un objectif, c'est un instrument pour comprendre qu'on peut apprendre plusieurs langues, et pas seulement l'anglais. Pour favoriser le multilinguisme, il faudrait modifier l'approche scolaire de l'apprentissage des langues. Il faut cesser de faire croire qu'il y a un espace limité dans nos têtes pour l'apprentissage des langues. Il faut aussi transformer la manière d'enseigner et d 'apprendre. Plutôt que de faire des heures d 'anglais, il vaudrait mieux étudier des sujets, par exemple la géographie ou l'histoire, en langue étrangère. Cela se fait déjà dans certaines écoles, mais il serait temps que cette pra-
tique se généralise. De cette façon, la langue devient active et san apprentissage est dès lors facilité. Tout cela implique bien sûr un profond rev irement dans le domaine de la didactique des langues.
Pour vous, l'europanto est par contre une ouverture aux autres langues. Dans ce contexte, l'europanto pourrait avoir une place à l'école .. . Oui, bien sûr. L'europanto peut être utilisé dans les classes pour donner l'envie d'apprendre les langues. L'europanto sert de provocation, mais ce n'est pas un instrument de communication va lable. Et s'il fallait recourir à une langue universelle et artificielle existan t déjà, il faudrai t se servir de l'espéranto, qui intègre aussi les langues slaves.
Craignez-vous qu'on dénature l'europanto pour la figer malgré vous? Je n'ai pas de crainte, peu importe ce qui arrivera à l'europanto. r aime du reste à penser que l'europanto aura sa vie. Pour ma part, je suis content de pouvoir m'en servir pour communiquer, pour m'exprimer et m'adresser à des locuteurs de langues différentes. Je ne pourrais pas écrire aussi bien dans chacune des langues que je mélange dans l'europan to.
J'imagine qu'on doit parfois vous demander ce qu'il faut faire pour apprendre l'europanto ... Oui et je réponds que l'europanto est un atelier ouvert et qu'il suffit d'en saisir l'idée pour être capable de mélanger ce qui est compréhensible et partageable. Et l'europanto, c'est également la production de nouveaux mots à partir de mots existants.
Propos recueillis par Nadia Revaz
R~-M.i2000
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Propos de 7)~, H~
Voici quelques extraits du discours prononcé par Diego Marani à l'occasion de la Conférence «Le mlùtilinguisme et l'élargissement de J'U .E.,» organisée par la Commission européenne le 10 février 2000 Les intertitres sont de la rédaction.
Langue improvisation Pour ceux d'entre vous qui n'ont jamais entendu parler d'europanto, je commencerai par dire que l'europanto est dans les langues ce que le jazz est dans la musique: une improvisation sans règles où ce qui compte n'est pas la forme mais le contenu. [ ... ]
Gisement latin Le premier et le plus important gisement de signification d'où l'europanto puise ses mots c'est le latin. En effet, en construisant les mots de l'europanto sur une base latine, je suis certain d'atteindre le plus grand public, de les rendre compréhensibles à une grande majorité d'européens. Car toutes nos langues contiennent des mots d 'origine latine. Et non seulement celles qu'on appelle romanes. L'anglais cache sous sa prononciation mimétique lm énorme réservoir de mots latins. [ ... ]
Mots sans frontières Le deuxième gisement de signification de l'europanto est constitué par la grande panoplie de ce que j'appelle les mots sans frontières. Si je vous dis: «mucha cha, bazooka, bli-
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tzkrieg, hasta la vista, buffet, coiffeur, kaiser, hooligan, pizza, mamma, napoli, mafia, kindergarten, würste!, macaroni, kaputt, bW1desbank, chili-con-carne, bravo, cabriolet, maestro, penalty, kick-off, corrida, paella, canapé, panzer, spaghetti, allegro, et ainsi de suite, probablement vous ne saurez pas me dire de quelle langue précisément vient chacun de ces mots, mais vous les comprendrez tous! [ ... ]
Structure anglaise L'europanto n 'a pas de véritable grammaire dans le sens classique du terme, c'est-à-dire avec des règles et des exceptions, des verbes réguliers et irréguliers. Mais puisque toute lan gue a besoin d'amarrer ses mots quelque part pour que les significations ne se perdent pas, l'europanto appuie sa très libre structure sur la grammaire anglaise. [ ... ]
Richesse du multilinguisme Aujourd 'hui en Europe, quand on parle de multilinguisme, on est vite amenés à le considérer comme un problème, alors qu'il n 'en est pas un. Le multilinguisme est une richesse à exploiter, pas un poids dont on doit se débarrasser. [ ... ]
Davantage de langues L'europanto donc n'est pas une incitation à faire de toutes les langues une confiture, mais veut faire éclater à 1'évidence combien nos langues se ressemblent, combien elles ont en commun, combien il est facile de les
apprendre. Aujourd'hui nous allons vers W1e Europe qui parlera davantage encore de langues. Là encore, la connaissance généralisée de l'anglais ne sera pas lme solution . [ ... ]
Apprendre autrement Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, nous subissons en Europe une approche d'apprentissage des langues tout à fait inadaptée à notre histoire. C'est l'approche angloaméricaine, dominée par une vision colonisatrice, où on n'étudie la langue étrangère que pour voyager dans un lieu qu'on visite, animés par une simple curiosité touristique mais auquel on ne veut pas appartenir. ... Tout d'abord, pour apprendre vraiment une langue on ne peut pas se limiter à des exercices de grammaire, à des manuels et à des règles. Si vous voulez apprendre à rouler à vélo, vous achetez un vélo, pas un livre qui vous explique comment rouler à vélo. Il en devrait être de même avec les langues. [ ... ]
Jouer avec la langue Par contre, ce que nous devons poursuivre c'est un véritable réveil linguistique qui mette en valeur notre multilinguisme au lieu de le châtier comme une faute. Dans cette perspective, l'europanto peut donner sa contr ibution de provocation, pour secouer les esprits, balayer les idées figées, démontrer que les langues ne sont pas faites pour diviser, qu'avec une langue on peut même jouer. L'atelier de l'europanto est ouvert : vous êtes tous invités à jouer. [ ... ]
Le mélange comme seule règle .•• Adelante mit UVWJ~;!
lch turbo loi lch amarante van de toi Me palpita por toi Je te liebe Tu es le muchacho/la mue/zacha van 171ein Leben Mein cora ist prisoner de you
Qu'est-ce que cette minestrone, VOllS
demandez-vous peut-être?
Rien d'autre qu'un patchwork de mots et de constructions syntaxiques de diverses langues européennes, shaké dans un éclat de rire, et qui possède des vertus didactiques indéniables!
Europanto, est le nom donné à cette parlure par son inventeur, Diego Marani, traducteur au Conseil des ministres de l'Union Européenne à Bruxelles, qui signe égaIement une chronique hebdomadaire dans le journal Le Temps (Der europanto Brikopolitik). L'europanto est le résultat d'un traitement stylistique des pratiques langagières observées dans les couloirs de l'UE, où 20'000 eurocrates d'origines linguistiques ruverses travaillent ensemble. Pour se comprendre le mieux possible, rien de tel que d'élargir son répertoire linguistique avec les mots des autres. La communication est ainsi mieux assurée, mais nos représentations monolingues du langage se trouvent évidemment
f1.f1~ cette réalité langagière. L'europanto pousse la logique du mélange jusqu'au bout en ne se donnant qu'tme seule règle: mélanger cinq ou six langues, tout en veillant à ce que les mots et les tournures syntaxiques utilisées restent compréhensibles pour des personnes qui n'ont que des compétences partielles dans ces différentes langues, voire pas de connaissances du tout mais qui vont être capables de reconstruire le sens des formes utilisées par divers recoupements opérés au sein de leur répertoire linguistique.
Dans la perspective de l'apprentissage des langues, les vertus didactiques de l'europanto tiennent jus-
tement à cette «découverte) : on peut finalement comprendre lin texte dans une langue étrangère l même si on ne connait pas bien cette langue; même si le sens n'est pas immédiatement transparent, il est tout de même accessible. Le travail de reconnaissance et de comparaison de formes lexicales et syntaxiques «étrangères» fait prendre conscience de certains mécanismes à l'œuvre dans l'acquisition «en milieu naturel)), c'est-à-dire en s ituation non scolaire, ou, pour le dire encore autrement, dans l'apprentissage d'une langue «sur le tas». Il s 'agit en effet de faire appel à l'ensemble de ses connaissances linguistiques (différents lexiques, différentes construc
tions syntaxiques), mais aussi inter linguistiques, c'est-à-dire aux savoir-faire qui nous permettent de partir d'une langue connue pour découvrir le sens d 'énoncés dans une langue inconnue. La prise de conscience de ce mécanis,me peut être considéré comme un premier pas vers un changement des représentations linguistiques, dans la mesure où eUe permet de recadrer la notion de mélange linguistique: loin de constituer un écueil à éviter à tout prix lors de l'acquisition d'lme langue seconde (ou d'une nième langue), le mélange des langues peut momentanément constituer lm outil efficace pour s'approprier une nouvelle langue.
un peu secouées et peinent à prendre en compte
L'europanto a des vertus didactiques dans l'apprentissage des langues.
Afin d'illustrer concrètement cette démarche, voici
R~·Moi2000
• un exemple d 'activité imaginée pour des élèves de la fin du primaire1.
Elle est prévue pour deux périodes de 45 minutes (qui peuvent s'enchainer ou non). Ses objectifs sont les suivants:
• Amener les élèves à s'interroger sur leurs stratégies de compréhension face à un code inconnu;
• Amener les élèves à produire un texte ludique, en mélangeant des langues;
• Amener les élèves à verbaliser et à discuter leurs représentations des phénomènes d'emprunt et des «mélanges» de langues en général;
• Construire un espace plurilingue au sein de la classe.
L'activité en un din d' oeil Phase 1: Mise en situation: découvrons l'europanto (35'-45'). Objectifs: comprendre un texte en europanto, essayer d'identifier les langues utilisées, prendre conscience de ses stratégies de compréhension.
Phase II: De l'europanto au «classopanto» (35'). Objectifs: écrire une blague (<<witz») en classopanto, c'est-à-dire en mélangeant le vocabulaire, voire la syntaxe et la morphologie de J'ensemble des langues à disposition dans la classe.
Phase III: Synthèse (10'). Objectifs: discuter des stratégies mises en place par les élèves pour comprendre et produire des énoncés en europanto ou classopanto.
Déroulement Phase 1: Lecture d'un petit texte en europanto
Objectifs • Arriver à conlprendre le texte; • Identifier les langues utilisées; • Prendre conscience du fait qu'on
peut mélanger les langues tout en conservant un accès au sens;
R~·Moi2000
1iit ..... Jl..Jl~ .. ~~.A .. "l:i Ein lombric un poco dumm "
Em lombnc sort van sem loch um ein poco d'air zu respuar. Er vede un altro lombric y lui sagt:
- Allegra! wie geht's?
L'autre tier answers nada. Alora, der primera lombric1 ein bischen surprised, sagt encore :
- Schon wea ther, hein ?
El segundo ver dice immer niente ...
- Du kommst souvent in this area?, still essaye, mit ein sympatica voice, il primera ver.
No antwort...
- Wie dumm 1 am, realize endlich unser lombric: ich bin noch einmal speaking à ma cola!
Matériel • Le texte en europanto (cf. ci-des
sus); • Eventuellement dictionnajres bi
lingues.
Durée • 45 minutes
Mode de travail • ad libitum (groupe classe, petits
groupes ... )
Description Première partie: On présente aux élèves le texte en europanto. Consigne: lire et essayer de comprendre ... La première réaction sera certainement négative: «on comprend pas!». Il s'agira de dépasser cette première réaction ... Pour ce faire, l'enseignant demandera de repérer des mots connus, aidera les élèves à reconnaitre les langues, sollicitera les compétences linguistiques des élèves et encouragera le recours aux dictionnaires bilingues.
Au fur et à mesure que les enfants décodent le texte, l'enseignant l'écrit au tableau noir.
Deuxième partie: Une fois le texte déchiffré, l'enseignant invite les élèves à répertorier toutes les langues utilisées et à voir lesquelles sont représentées dans la
classe et lesquelles sont présentes dans la classe mais ne sont pas utilisées dans le texte.
Le texte à déchiffrer (voir encadré ci-dessus). Il est bien entendu adaptable! Allegra est ul1e formule de salutation en romache.
Phase 2: De l'europanto au «cl assopanto>,!
Objectifs • Produire un texte en appliquant
la recette de l'europanto ; • Recourir aux connaissances des
élèves plurilingues; • Visualiser le répertoire phuilin
gue de la classe.
Matériel Stock de blagues (<<witz»), au cas où l'imagination des élèves ferait défaut...
Dup'ée 35 minutes
Mode de travail 5-6 groupes
Description On demande aux groupes d 'élèves de traduire une blague qu'ils connaissent, selon les principes de l'europanto découvert dans le texte de la séance précédente. Il s'agira cette fois non seulement d'avoir recours
,j
'.'
aux langues européennes lnajoritaires, mais d'utiliser aussi les connaissances linguistiques de tous les élèves. Après avoir écrit lisiblement leur blague, les groupes s'échangent les textes et s'efforcent de comprendre ceux rédigés par leurs camarades. Le corpus de textes devrait ainsi ma térialiser le répertoire linguis tique de la classe et peut être affiché dans celle-ci.
Phase 3: Synthèse
Pour dore l'activité, une discussion sera lancée autour des questions suivantes:
• Conlffient avez-vous procédé pour comprendre la blague du ver de terre?
• Comment avez-vous procédé pour écrire la blague en classopanto?
• Est-ce que cela vous arrive d 'utiliser des mots d 'une autre langue quand vous parlez en français? Quand et pourquoi?
• Est-ce que cela vous arrive d'utiliser des mots d'tme autre langue quand vous parlez en allemand (ou en anglais ... )? Quand et pourquoi?
• Que pensez-vous de ces «mélanges))?
• etc.
Cette synthèse devrait mettre en évidence qu'apprendre une langue c'est construire de nouvelles connaissances sur la base de connaissances linguistiques «déjà là» et que, de ce fait, mélanger les langues est un phénomène normal dans le processus d'acquisition, lorsqu'on doit utiliser la langue qu'on apprend «pour de bon»: c'est-à-dire lorsqu'on apprend tout en communicant ou lorsqu'on cOlnmunique tout en apprenant! - c'est le cas dans l'enseigneluent d'une branche en immersion, par exemple. S'empêcher d'avoir recours au mélange des langues c'est parfois s'empêcher de parler, et dans la perspective des appren-
~ElLi2l' \cH HAilE l)E~UGOuP DE fu'J fa AI'.LAHO UIJA f'\Ac.toificl\ .sPRACHE:. ALL 1HE \'OÇbL>J' iSf VERY HApPY DE.sE \1'IRH~
.si 1"u &f.t(ROUHPf"E.1j t{tJE &:H1"ROUHPFE én:C:4NCjÈRE~ iL 65f &HiROuHf'f'EHEm iMPORlA"'" DE ~I.\OIR &:HiRou~PF€R .sA"'"
IfROUf'f'.'
CO>l ffiéNDO '.
tissages linguistiques, cela n 'est jamais très favorable!
---Notes
1 0/1 trouvera une activité du même type, avec des finalités d'éveil différentes, pour des élèves de la fin du secondaire l, dans le numéro 1999/2 de la reVl/e Babylania. Ces activités fonl partie d'un curriculUln d'Eveil au langage mis en œl/vre dans le projet européen EVLANG (Socrates Lingfla), prése/1té et exenlplifié dans le même numéro de Babylonia.
L'~ Marinette Matthey enseigne au Centre de linguistique appliquée de l'Uni versité de Neuchâtel.
•
Pour surmonter la barrière des langues, nos contemporains utilisent toutes sortes de moyens: gestes, baragouinage d'une langue mal maîtrisée, interprétation simultanée, interprétation phrase à phrase, anglais, espéranto, etc. Si l'on compare ces systèmes sur le terrain en appliquant des critères préalablement définis -précision, aisance, égalité entre partenaires, rapport efficacité/ coût, rapidité d'acquisition, etc. - on constate que l'espéranto est, de très loin, la formule qui présente le plus d'avantages et le moins d'inconvénients pour le maximum de personnes!.
Lorsque des élèves font un an d'espéranto suivi de quatre ans d 'un autre idiome, ils obtiennent de meilleurs résultats dans ce dernier que les élèves qui ont étudié l'autre langue pendant cinq années consécutives sans le passage préalable par l'espéranto.
Divers tests permettent de comparer le temps de parcours du flux nerveux dans le cerveau, selon la langue. Par exemple, on chronomètre la durée nécessaire pour trouver l'adjectif correspondant à un substantif donné: quand l'expérimentateur dit soleil, le sujet doit dire solaire. On procède ainsi avec toute une série de mots: ville - urbain, oiseau - ornithologique, oncle - avunculaire, parole - oral, etc., en espéranto: suno - suna, urbo -urba, birdo - birda, onklo - onkla, parolo - parola ... Dans le test français, le temps de réaction est en moyenne de 2,85 secondes et certains adjectifs ne sont pas trouvés. En espéranto, il n'y a pas de lacune et l' adjectif est trouvé en 0,58 seconde en moyenne.
R~-M.i2000
, ce meconnu
Une langue agréable à manier Quand je travaillais à l'ONU, nous étions quatre à pouvoir traduire en français à partir des autres langues officielles: anglais, espagnol, russe, chinois. Sur ces quatre, trois savaient l'espéranto, langue qu'ils préféraient pour les rapports avec le vaste monde. Première langue étrangère, apprise dans l'enfance, il nous avait donné le goût des langues et nous en avait facilité l'étude. J'ai appris le chinois parce qu'à quinze ans je correspondais en espéranto avec un Tchongkinois de mon âge qui m'a initié à sa culture. Mais aussi parce que, ayant découvert le monde des langues par un apprentissage rapide et passionnant, je les ai toujours abordées dans un esprit positif.
< < L'_espérant~ n'a ru genre, ru
exception, ni irrégularité, et tout trait linguistique y est générali-sable à l'infini. > > Les langues nationales abondent en pièges qui semblent placés exprès pour faire trébucher l'élève. L'espéranto, lui, n 'a ni genre, ni exception, ni irrégularité, et tout trait linguistique y est généralisable à l'infini. On peut donc se laisser porter par la tendance la plus puissante du cerveau cherchant à s'exprimer, l'assimilation généralisatrice. Après sept ans d'«immersion totale), les en-
fants disent encore vous disez, plus bon, des cheval, si j' aurais (ou ich kommte, 1 comed): le mouvement naturel conduit à des formes proscrites. En espéranto les formes qui se présentent naturellement sont les formes correctes. Considérons deux phrases parallèles au niveau conceptuel: vous chantez magnifiquement; vous musiquez bellement. Seule la première est du bon français. En espéranto vous pouvez dire vi muzikas bele. La terminaison -as signifie toujours, et uniquement, «concept enlployé comme verbe au présent de l'indicatif» et la terminaison --e «manière, moyen, circonstance». Ce respect de la tendance linguistique la plus fondamentale est payant: à nombre égal d'heures hebdomadaires, un mois d'espéranto confère une capacité de communication équivalant à un an d'une autre langue.
L'espéranto intègre efficacement rigueur et liberté. C'est parce que les terminaisons (ou les prépositions, ou tout autre élément) sont d'une rigueur absolue qu'on a tant de latitude pour s'exprimer. L'idée «j'irai à l'école en bus)) admet de nombreuses formulations: mi iras al la lernejo per buso, (ou en buso), mi iras lernejen buse, lernejen mi busos, mi buse allernejos, etc. Nous disons je vous remercie, les Anglais je remercie vous, les Allemands je remercie à vous. L'espérantophone dit aussi bien mi dankas al vi que nu dankas vin ou mi vin dankas. Plus d'un siècle d 'usage prouve que cette liberté ni enlève rien à la compréhension mutuelle et qu'elle fait de la langue un outil ludique qui favorise la créativité stylistique. En français les feux rougeoient et l'herbe verdoie,
11
i
mais les autres couleurs n'ont pas droit à un verbe. L'élève qui, dans une composition, a écrit grizis impresa nebulo, «un brouillard impressimUlant grisoyait», a utilisé une expression particulièrement heureuse. Quiconque apprend l'espéranto suit à son insu un cours concret de linguistique générale: il découvre l'immense variété des expressions possibles sans faire l'expérience pédagogiquement défavorable de la faute.
Et l'anglais?
vêtrement de factelus sociaux, politiques, psychologiques et autres impossibles à clarifier en deux pages2. Notre société nie la difficulté des langues nationales. Dans un centre de réfugiés, j'ai eu affaire à des Bosniaques, des Ethiopiens, des Tamouls qui après six années d'anglais étaient incapables d'exprimer les choses les plus simples. Des millions de gens souffrent ainsi de handicap linguistique, mais qui en a cure? Qui se préoccupe de la somme de frustration, de découragement, d'efforts, de
• \
échoué. Qu'il n 'ait jamais cessé de se propager, lentement mais sûrement, qu'il soit chaque jour la langue d'une rencontre internationale quelque part dans le monde, qu'il soit parlé quotidiennement à la radi04, qu'il ait tissé sur toute la surface du globe de nombreux réseaux de solidarité et d'amitié, qu'à deux reprises l'UNESCO ait recommandé aux Etats d'en organiser l'enseignement, le journaliste moyen ne veut pas le savoil". En outre, il est plus facile de pseudorésoudre . .
pardonnez-moi cet espérantisme ... de pseudorésoudre les problèmes linguistiques par des "y a qu'à» que de regarder en face l'impossibilité d'amener les populations, par l'enseignement de l'anglais, à une capacité de communication interculturelle réellement opérationnelle, alors que l'expérience de l'espéranto montre qu'avec lui ce but n'a rien d'utopique.
«N'empêche que la langue internationale, c'est l'anglais», pensez-vous peut-être. Mais est-ce un bien? Les systèmes de poids et mesures étaient jadis très compliqués. Ceux qui, refusant de s'incliner devant ce fait, ont mis au point le système métrique ont rendu service à toute l'humanité. Au fond, l'espéranto est à l'anglais ce que les chiffres arabes sont aux chiffres romains. Plus cohérents et plus souples, les premiers sont plus démocratiques (ils mettent multiplication et division à la portée des enfants, des paysans, des artisans); c'est pourquoi ils ont vaincu. De même, la cohérence de l'espéranto le rend facile pour tous les peuples. Chaque année j'ai plusieurs réunions avec des
L'espéranto a pour ambition de surmonter la barriére des langues.
Heureusementf comme disait Lincoln, on peut cacher une partie de la vérité à une partie de la population une partie du temps, mais on ne peut cacher toute la vérité à tout le monde indéfiniment. L'espéranto se révèle en pratique tellement supérieur à toute autre formule pour
gens de pays très divers qui savent à la fois l'anglais et l'espéranto. Or, c'est toujours l 'espéranto que nous utilisons. Pourquoi? Parce que nous ne sommes pas masochistes: en espéranto chacun a un accent étranger, personne n'hésite sur l'accent tonique ou la forme grammaticale, on trouve facilement ses mots, bref, on est plus à l'aise et plus créatif, et personne n'a de supériorité, contrairement à ce qui se passe en anglais s'il y a des Anglo-Saxons dans le groupe.
L'espéranto, sujet tabou Pourquoi parle-t-on si peu de l'espéranto? Le tabou tient à un enche-
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peur (examens, réactions des parents ... ) imposés à des millions et des millions de jeunes qui transpirent sur l'anglais pendant des années, dans le monde entier, pour un résultat généralement nul3? La solution de facilité, c'est l'inertie. Revoir le problème à la base est une opération psychologiquement coûteuse devant laquelle il est humain de reculer.
Par ailleursl nos dirigeants s'en remettent aux journalistes pour toutes les questions où, sur-occupés, ils n'ont pas le temps de se plonger. Or, la plupart des journalistes partagent le préjugé selon lequell'espéranto serait W1 vieux projet qui a
faire la nique à Babel que cette vérité finira bien par percer. Le simple fait que vous lisiez cet article est encourageant: n'est-ce pas une brècl1e pratiquée dans le tabou?
---Notes
1 Voir Ullguistic communication: A comparative field sllldy: htlp://wW"w.geocities.com!c-piron. J..p pInce manque malheureusement pOlir donner tOlites les autres références permettant de vérifier les faits présentés.
1 Voir les chapitres VIII et IX de mon ouvrage Le défi des langues (Paris: L'Harmattan, 21! éd. 1997; ce livre se trouve à la bibliothèque de Sion), ainsi que l'article. Un cas étonnant de masochisme
R~-Mai 2000
• social, que VOliS pouvez cO/IslIlter sur 1'1l1temet if l'adresse http://perso.wanadoofr/elzotero!cas_eton.htm. Si VOlIS ne sOl/haitez lire que la partie Réactions psychologiques if l'espéranto ajoutez à cette adresse: #/"eact.
3 A HOl1gkong, par exemple, 50% des élèves échouent à l'examen qui sanctionne 6 ans d'anglais avec 3 heures de cours par jOllr.
4 Emissions quotidiennes il Radio-Varsovie et Radio-Pékill, plusieurs fois par semaine il Radio-Vatican, etc. Liste des programll1es radiophoniques en espéranto: I1ttp://osiek.org/aera/fr.iltml.
Claude Piron est polyglotte, ancien traducteur à l'ONU et exenseignant à la Faculté de psychologie et sciences de l'éducation de l'Université de Genève (Claude Piron, rue de l'Etraz 22, 1196 Gland, [email protected]).
Noire dossier en ~4NJ
La deuxième langue vivante que les pays de l'Union européenne devraient, d'un commun accord, in-
troduire dès le début de l'école primaire à côté de la première langue, langue maternelle, est à choisir parmi celles qui ont la plus grande audience internationale, ou, du moins,
Un peu d' ordre dans les langues artifi(ielles Volapük
Le volapük est le premier essai de langage international important. Il a été inventé par l'Allemand Johann Martin Sclùeyer en 1879. Issu de l'anglais, ce langage s'en éloigne, de façon à obtenir un aspect neut.re, au point qu'on ne puisse plus y reconnaître ses origines.
Espéranto L'espéranto, langue inventée en 1887 par un médecin polonais, Ludwik Lazar Zamenhof, a vite fait tomber dans l'oubli le volapük. C'est lille langue internationale qui se veut neutre et surtout facile à apprendre. Le vocabulaire de l'espéranto est basé sur les racines indo-européennes. Même s'il a été créé en Europe, l'espépanto connaît un vif succès au Brésil, au Japon et en Chine.
Ida L'Ido est une langue universelle créée vers les années 1900 et qui fut au départ une riposte contre l'espéranto, même si ces deux idiomes sont assez semblables. L'ido se veut un espéranto amélioré. Un groupe de scientifiques et de linguistes ont tenté d'associer le meilleur de l'espéranto et d 'une autre langue, l'Idiom Neutral, en y ajoutant des améliorations.
Europanto L'europanto ne se veut pas une langue. C'est un gag linguistique né de l'imagination de Diego Marani en 1990. Le succès de ce petit amusement polyglotte destiné au départ à amuser quelques traducteurs a réellement débuté en 1996 lorsque les chroniques en europanto de Diego Marani ont paru dans un journal belge.
R~-Mai2000
qui sont les plus répandues au-delà des pays où elles ont le statut de langue officielle. Il suffit d 'une information élémentaire sur les réalités contemporaines dans le monde des langues pour savoir que celles qui réponden t à cc cri tère son t l'allemand, l'espagnol, le français, l'italien et le portugais. [ ... ] Enfin, lm débat pourrait être proposé pour décider si l'on introduit également l'espéranto, ce qui su ppose que l'on trouve des maîtres, à choisir parmi le nombre encore faible de locuteurs natifs, que compte, vraisemblablement, cette langue artificielle.
Claude Hagège. L'enfant aux deux langues. Paris: Editions Odile Jacob, 1996, p.162.
Même si une LIA (langue internationale auxiliaire) était une exigence incontournable, une assemblée mondiale qui n'a pas encore réussi à se mettre d'accord sur les moyens pour sauver d'urgence la planète de la catastrophe écologique ne semble pas disposée à soigner de manière indolore la blessure que Babel a laissée ouverte.
Umberto Eco. La recherche de la langue parfaite dans la culture européenne. Paris: Editions du Seuil, coll. Points Essais, 1997, p. 378.
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f..e. +NJ~kL'~, Beaucoup de journalistes, de linguistes, d e politiciens, d'intellectuels imaginent qu 'il y a un «mouvement» espérantiste: des personnes unies dans un même but et travaillant à la réalisation de cet objectif. La réalité est bien différente. Il s'agit en fait, non pas d 'lm mouvement, mais d'une population hétéroclite, animée par d es sentiments et des buts très dissemblables, souvent contradictoires. Certains veulent ga rder l'espéranto pour eux, conscients des avantages que leur confère un moyen de cOlnmurucation inter-peuples supérieur aux systèmes rivaux, alors que d 'autres font tout pour le d iffuser a ussi largemen t que possible.
Clnl/de Piron. Le défi des langues. Du gâchis au bOIl sens. Paris: L'Ha rmattan, 1994, p. 284.
Personne ne veut d 'une langue interna tionale dominante, même si , par commodité, on utilise J'a nglais. Les évènements récen ts ont montré que l'Europe ne se dirige pas vers l' unification des langues, mais vers leur multiplication : on parlera lituanien, slovène, ukrainien, catalan, basque. On pourra donc en visager l'adoption d 'une langue véhiculaire à utiliser au Parlement européen, dans les aéroports, dans les congrès, et il me plairait que ce soit l'espéranto: il empêcherait les nations de s'entredéchirer, chaclme v oulant imposer sa p ropre langue.
Umberto Eco, La Stampa, 6 juin 1993
Les effets à moyen et long terme de l'europan to peuvent être très divers. Il est possible que cet hybride de bric et de broc soit confondu avec son inspirateur (l'espéranto), langue au contraire très structurée,
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claire et efficace, et serve de repoussoir contre ce dernier ... Cela n 'aurait rien d 'étonnant, dans le mesure olt déjà un certain nombre de gens, à défaut de s'être informés, «imaginent» l'espéranto comme un «mélange» sans structure et cohérence.
Mais il est aussi possible qu'il mette en relief le problème réel de communication en Europe, qui ne pourra qu' elnpi rer tant qu'on ne s'accordera pas sur une solution qui mette de l'ordre et de l'efficacité dans cette moderne Babel. Personne ne peu t donc prédire si l'europanto nuira à l'espéranto ou servira sa progression.
Domillique COlltllrier, IIttp://perso. walIadoojr/eflotero/europallt.lzlm
La commwllcation générale en langues est devenue problématique en Europe (de là sur la planète) dep uis que le la tin ne remplit plus la fonction de langue uni verselle qu'il avait exercé dans l'Empire romain et dans l'Europe chrétielU1e, du le, au XIX. siècle.
Reliée Balib",·. Le colif1guis1l1e. Paris: PUF, coll. Que sais-je, 1993, p. 5.
Quelques adresses de sites:
• Il Y a tout d 'abord le site des enseignants espérantis tes du mouvement Freinet. Une adresse indispensable pour comprendre l'intérêt pédagogique de l'espéranto. http: / / freinet.org/ espericem/
• Un autre site se nomme «Voyage en Espérantie». A cette adresse, vous pourrez découvrir des cours d 'espéranto en ligne avec des corrigés, des djctionnaires en lignes, des correspondants, écouter la rad io, lire en espéranto, etc. http://altern.org/ esperantio/ franca
• Il Y a aussi le si te OSIEK (Société d'organisation de colloques internationaux en espéranto). http://www.osiek.org / fr.html
• A cette adresse (http://www.allsprachendienst.ch/ Svisland / ). vous trouverez des liens vers les diverses associations espérantistes suisses. A signaler plus particu lièrement les pages web de l' association '<jelmesse Espérantiste Suisse» : http:/ / www.libro-koncept.ch / jes/Cjes.htm.
• Comme point de départ poUl' parti r à la découverte de l'espéranto de manière générale, citons égalem en t une autre porte d'entrée sur le web: http: //www.esperanto.net/ info/ indexj r.html . A cela s'ajoutent les nombreux sites entièrement en espéranto.
• "Erste sitio TAM worldialn est un site pour découvrir l'europanto. http: //www.uchrony.be/ europanto/
• Et pour terminer, signalons une adresse sur les conlangs et les interlangues actuelles: http: //www.bde.espci.fr / homepages/ Christophe. Grandsire/ Conlang/ liens.html
R~-M.i2000
Mes expériences de l'espéranto à l'école C· G~~
Ma pratiqu e de l'espéranto a une orientation didactique, vraisemblablement parce j'ai découvert cette langue en 1952, lorsque j'étudiais à l'Ecole normale. Mes premiers élèves furent Adolphe lscher, l'un de ses directeurs et mes camarades d'étude.
Quand je me trouvai à La Sagne à la tête d'une classe, Aldolphe lscher et Willy Jeanneret, mon inspecteur, me proposèrent de consacrer mon trava il de fin d 'étude pédagogique aux services que l'espéranto pourrait apporter à l'école. J'ai alors orienté l'enseignement de la rédaction, du dessin et des activités manuelles dans le but d 'échanges possibles avec des classes d 'autres pays, et bientôt mes élèves eurent la joie de recevoir de bel-
et par l'envoi de maquettes de nos fermes jurassielU1es que récompensaient des modèles réduits de maisons d 'autres pays.
En 1956, j'hébergeai pendant plusieurs mois un réfugié hongrois. Cet espérantophone était graphiste. li se mit à animer dans ma classe de merveilleuses leçons de dessin où l'espéranto joua le rôle d 'unique langue rela tionnelle. Avec l'appui de leurs paren ts, mes élèves exprimèrent alors le désir d 'un véritable cours d 'espéranto. La Commission scolaire et l' inspecteur appuyèrent cette demande. C'est ains i qu'en 1957, fu t lan cée ma p remière expérience d 'enseignement de l'espéran to à l'école. Sept autres expé-
riences suivirent, les peintures d e cam arades japonais, népalais, finlandais, brésiliens et d'autres pays exotiques. J'é tais moi-même enrichi pédagogiquement par les contacts épistolaires avec les titulaires
« L'espéranto est une langue
aggl u tino-isolan te, où le vocabulaire
toutes suscitant un enthousiasme durable des élè-yeso
Cette première expérience mon tra, qu'à raison d e deux périodes hebdomadaires d'une demi-heure chacune, il est possible d'amener des élèves de 10 à 12
se construit à l'aide d'un nombre restreint
de ces classes olt d'éléments
l'espéranto figu- lexicaux. rait souvent par-mi les branches enseignées à titre facultatif. Je traduisais à mes élèves les messages de leurs camarades. C'est ainsi qu' ils appri rent comment leurs amis népalais fabriquaient eux-mêmes leur papier, comment étaien t construites les maisons des paysans japonais, le désagrément des moustiques lors des longues soirées finlandaises, etc. Que de sujets à approfondir par l'échange de lettres que je traduisais
R~-M.1 2000
» ans à l'autonom ie
linguistique en lm peu moins d 'une année. La preuve fut apportée d'w1e man ière très concrète, lorsque je reçus successivem ent la visite d 'espérantophones japonais intéressés. Sans intervention de ma part, des groupes d'élèves furent capables de les guider, non seulement à La Sagne même, mais aussi à La Chaux-deFonds et à Neuchâtel. Il s'agissait d 'une journaliste et danseuse et du
directeur d'li) Inouvement religieux shintoïste. Tous deux désiraient visiter des fa milles, des entreprises agricoles, des fabriques d 'horlogerie et des musées. Les élèves et leurs hôtes Joshiko Kajino et Eizo lIoo revenaient toujours pleins d 'enthousiasme de ces visites si enrichissantes pour chacun. S'ils rencontraient des difficultés lexicales, la consultation de dictionnairesi mais surtout la maîtrise de la formation des mots en espéranto, permettait régulièrement de dominer la situa tion .
L'enseignem ent de l'espéranto est particulièrement efficace lorsqu'il s'éman cipe des traditions propres à celui des langues occidentales. Ces langues flexionnelles, p leines d 'irrégularités, fon t avant tout appel à la mémoire. L'espéranto est une lan gue agglutino-isolante, où, comme en chinois, le vocabulaire se construit à l'aide d 'un nombre restreint d 'éléments lexicaux. Il s'agit donc d 'apprendre la mécanique de la formation des mots par la combinaison des ces idées fondamentales.
Voici, à titre d 'exemple, la matière d 'un premier contact avec l'espéranto qui enthousiaslne toujours les enfants, à condition qu'ils puissent expri mer par le dessin les mots qu'ils apprelment à penser. Ces mots résultent de la combinaison d 'idées faciles à faire comprendre. Les traductions indiquées entre parenthèses ne figurent nullement dans ces exercices qui évitent toute didactique fa isant appel à la traduction.
ununazulo estas IlIa kun unu nazo (<< wHl- /1Oz-l.l1-o») est un être avec U lt
nez)
IS
','
dubrakulo estas ula kun du brakaj (un être avec deux bras)
dL/gambula estas "la kun du gambaj (deux jambes, un bipède)
d"akulIlla estas 1110 klln d" akuloj (de"x yeux)
duore/llla estas 1110 /am du ore/oj (deux oreilles)
kvargamblilo estas ilia klln kvar gambaj (quatre jambes, lin qlladripède)
tribra/atla estas ula kun tri brakaj (trois bras)
multharula estas ilia klln Inultaj haroj (beaucoup En espéranto, il s'agit d'apprendre la mécanique de formation de mots. de cheveux)
senharula estas ilia sen haraj (sans cheveux, un chauve)
sendentula estas ilia sen dentaj (sans dent, Iln édenté).
etc ...
Dans cet enseignement, les enfants aiment écouter un enregistrement qui décrit tm être extraordinaire. Tout en l'écoutant, ils le dessinent. ils aiment réécouter la description pour contrôler l'exactitude de leur dessin. Ces répétitions contribuent à l'assimilation des idées fondamentales et de la mécanique de la formation des mots. Très vite, les élèves désirent décrire d'autres êtres extraordinaires que leurs camarades dessineront. Ds devierment créatifs et linguistiquement autonomes. A ce propos, voici ce qu'un enfant de d ix ans a proposé à ses camarades lors de la deuxième leçon d'espéranto: «Mi estas dugarnbulo, tribrakulo, unukapulo, trmarulo, kvarorelulo, unuokululo, unubushulo, kvindentulo, sennazulo. Desegnu min! Ge suis un bipède, un être à une tête, à trois cheveux, à quatre oreines, un borgne, un être avec bouche, un être à cinq dents, sans nez. Dessinez-moi !»
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Quand on sait que chaque élément de mot permet en moyelme de créer une soixantaine de mots d'une manière absolument régulière, on comprend la rapidité avec laquelle l'éJève arrivera à s'exprimer oralement et par écrit. D apprendra alors à dire de plusieurs manières la même proposition - en espéranto "pensunuo» (unité de pensée), d'analyser les formules grammaticales de ces expressions à l'aide d'un code qui analyse clairement la fonction grammaticale de chaque groupe de mots, ceci sans appel à la terminologie de tradition gréco-latine qui est étrangère au fonctionnement d'une langue agglutino-isolante telle que l'espéranto. L'élève acquière ainsi une notion précise des phénomènes linguistiques et découvre ceux qui se retrouvent dans sa propre langue. C'est une préparation à l'étude des autres langues, c'est un aspect propédeutique propre à l'espéranto.
Lorsque cette maîtrise est acquise, on pourra entreprendre, par la traduction de textes courts et bien choisis, des exercices de rédaction que l'on pourrait qualifier de scientifiques. Tous les élèves traduisant en français le même texte, il est pos-
sible de juger les résul tats selon plusieurs points de vue: la fidélité à l'original, l'adéquation à la langue française, la valeur stylistique, etc. L'espéranto devient un outil pédagogique utile à l'enseignement de la langue maternelle.
L'~ Claude Gacond a été instituteur et a occupé de nombreuses autres fonctions (rédacteur chroniqueur à la Radio Suisse internationale, archiviste du Centre de documentation et d'étude sur la langue internationale [= CDELI] à la Bibliothèque de la Ville de La Chauxde-Fonds et directeur du Centre culturel espérantiste dans la même ville). Depuis sa retraite, il poursuit son activité interlinguistique en faveur du CDELI et dirige des COurs méthodologiques pour les enseignants espérantophones.
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• NOUVELLES TECHNOLOGIES
Les nouvelles ~kf-e4 sous la loupe
Notre société est confrontée à une accélération sans précédent du progrès technique dans tous les domaines, conununication et médecine en tête. Ces progrès sont porteurs de nombreux espoirs, mais ils peuvent aussi sou lever des questions d'ordre éthique, juridique, environnemental ou encore économique. L'individu peut-il encore prétendre à une sphère privée devant l'informatisation croissante de la société? Le génie génétique enfreint-il des principes éthiques ancrés dans notre société? Les réponses à ces questions (et les mesures éventuelles à prendre pour éviter telle ou telle évolution) n'intéressent pas seulement les informaticiens et les généticiens, mais la société dans son ensemble, que l'on soit écolier, enseignant ou parent.
Trouver des réponses crédibles et objectives n'est cependant pas tâche aisée. C'est pourquoi le Programme d 'évaluation des choix teclu1010-giques (ou Programme TA) a été créé en 1992 avec pour tâche d'étudier de manière interdisciplinaire et indépendante les conséquences positives et négatives des nouvelles technologies. Le Programme TA est intégré au Conseil Suisse de la Science et de la Technologie, organe de la Confédération chargé de conseiller les au torités suisses sur les questions scientifiques et technologiques.
A son actif, le Programme d'évaluation des choix technologiques a mené une vingtaine d'études, dont les résultats ont été publiés dans des rapports, des documents de travail Ou encore des versions abrégées destinées à un public de non spé-
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cialistes. Les thèmes traités se concentrent dans trois domaines priori taires: «sciences du vivanb~; «société de l'information» et «énergie et mobilité». Les études les plus récentes traitent de la thérapie génique, des risques liés à l'internet, de la numérisation des dossiers médicaux de patients, du télé-travail et des systèmes nucléaires avancés. Actuellement, des études sont en cours sur les aliments fonctiormels, sur l'utilisation de cellules animales en médecine et sur les enjeux liés à l'utilisation des dormées des clients par diverses en treprises.
A côté de ces études, le Programme TA offre aussi une plate-forme de dialogue. En travaillant à l'aide de méthodes dites participatives, il tente de favoriser le partage d 'expérience et la discussion entre des spécialistes et des «profanes». Le Programme TA organise notamment des «PubliForums», qui ont pour objectif de mettre en place les conditions pour un dialogue constructif entre des spécialistes et d es citoyen(ne)s. Une trentaine de citoyen(ne)s de toute la Suisse et de tous les horizons socio-professionnels se réunissent pendant trois week-ends, au cours desquels ils discutent d'w1 enjeu teclmologique, rencontrent des spécialistes et rédigent un rapport commun. Pendant ces rencontres, ils font part de leurs doutes, de leurs craintes et de leurs espoirs et le rapport qui en ressort est h·ansrnis aux décideurs et aux médias. Dans le cadre de ces Pub liForums, d ivers documents de vulgarisation sont produits et de nombreux contacts avec des spécialistes sont créés, lesquels devraient permettre de poursuivre le dialogue
dans d'autres cercles et d'autres milieux, tels les écoles. En mai 1998, le Programme TA a organisé son premier PubliForum, sur le thème de l'électricité. Le second a eu lieu une année plus tard sur les applications du génie génétique dans l'alimentation. Le troisième PubliForum est prévu pour novembre 2000 et portera sur la médecine de transplantation.
Personne de contact: Danielle Biitschi, tél: 031/323 09 43,fax: 031/323 3659; e-mail: danielle.bl/[email protected]
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lU POUR VOUS
Sortir de la spirale de l' idu Pour sortir de cette spirale, Xavier Chartrain et Bruno Hubert proposent six <deviers» au service d'un même objectif: faire apprendre tous les élèves. En six points, ils suggèrent de: 1) verba liser, 2) reformuler, s'approprier, 3) faire des ponts, créer
Des élèves qui passent du statut d'élève moyen à
celui d 'élève en échec se comptent par milliers. La
spirale de l'échec est ensuite difficile à briser. Dans
verbalisation sur les apprentissages est une aide, un levier pour réussir, pour ber apprendre et plaisir.» S'interroger sur J' apprentissage oblige parallèlement à un questionnement sur les enjeux
leur livre intitulé "Prévenir l'échec scolaire", Xa vier
Chartrain et Bnmo Hubert, tous deux praticiens de
l'école, souhaitent dessiner une professionnalisa-
tion de leur métier à la hauteur des élèves en diffi-
cuIté, et ce de la maternelle au lycée.
des liens, 4) produire, 5) apprendre avec et contre l'a utre 6) évaluer auh'ement. En interaction, ces six lev iers v isent un mouvement unique: ll1ettre en marche les élèves en échec. Ces six axes de travail concernent non seulement les élèves tuais aussi les enseignants. Intérêt de cet ouvrage, de nombreux schémas et séquences provenant des pratiques enseignantes des auteurs illustrent leur réflexion théorique (Xavier Char train enseigne actuellement la technologie dans un collège de Zone d'éducation prioritaire au Mans et Bruno Hubert est professeur de français dans un collège au Mans et tous ont été détachés auprès de l'Institut universitaire de formation des maîtres des Pays de Loire). Par ailleurs, d 'excellentes synthèses concluent chacun des chapitres. Théorie et pratique font par conséquent bon ménage dans cet ouvrage.
Interrogations sur l'apprendre Les deux auteurs commencent par vanter les mérites de la verbalisation de l'apprentissage. Les élèves passent régulièrement d 'un cours à l'autre, d /une activité à l'autre, sans qu'on leur donne le temps de réfléchir au sens de leur travail scolaire. Entre l'objectif de l'enseignant et la
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réalité de l'apprentissage, il y a trop souvent un fossé qui pourrait assurément être réduit si les élèves pouva ient prendre le recul nécessaire à la prise de conscience. «En aidant l'élève à se poser la question «Qu'aije appris?», l'enseignant permet au sujet de se désimpliquer de l'activité vécue, il contribue à une objectivation des savoirs en jeu», commentent les auteurs. Le but de cette question centrale est de transformer le «faire» en «apprendre». Toutefois, la trop grande répétition de cette interroga tion risquerait d 'aboutir à un résultat contraire à celui qui est escompté. La ritualisation mène à la perte de sens, d 'où l'importance de varier le questionnement. Pour l'élève, il est aussi essentiel qu'il ait la possibilité de verbaliser sur sa façon d 'apprendre afin de pouvoir se rendre compte de la multiplicité des façons d' intégrer le savoir. La verbalisation permet également de comprendre en quoi consiste les mécanismes de l'apprendre. Les auteurs expliquent: «S'exprimer, dire «je» à propos de ses apprentissages est difficile, coûteux. Pour accepter ce questiOJUlement, l'élève doit être assuré qu'il est écouté, que l'on prend en compte son expression, sinon à quoi bon! Cette acceptation passe également par la prise de conscience progressive que la
de l'école et sur les missions de l'enseignant.
Ce n'est pas seulement un débat de «pédago», clament haut et fort Xavier Chartrain et Bruno Hubert. Selon eux, le travail de distanciation doit concerner chaque enseignant, car c'est un excellent moyen pour qu' il réinterroge périodiquement ses objectifs d 'enseignement.
Le deuxième levier consiste à reformlùer pour s'approprier le savoir. Et l'appropriation exige une attitude de non soumission face à la conna issance. L'enjeu de ce temps d'appropriation est primordial et il semble grandement dommageable que celui-ci soit majoritairement réalisé à la maison. «En rejetant de façon quasi systématique le travail d 'appropriation à la maison, l'école entrame des élèves moyens ou faibles dans la spirale de l'échec>>, déplorent les auteurs. De plus, l'appropriation est une piste possible vers la mobilisation, vers la motivation, donc nécessaire à réaliser en partie sur le temps scolaire. Que les enseignants inquiets du programme soient rassurés, ce temps qui peut paraître perdu sur le programme est en fai t du temps gagné pour la suite.
Faire des ponts, créer des liens: tel est le troisième levier proposé. Les savoirs doivent être mis en réseau.
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-Si cette I11ise en relation se fait implicitement et de façon quasi automatique par les bons élèves, ce n'est pas le cas pour tous les apprenants. En faisant des pauses dans l'activité menée,!' enseignant peut inciter l'élève à faire des relations entre les notions au sein de chaclme des disciplines et entre les disciplines. Le concept d ' interdisciplinarité devrait néanmoins être revisité pour ne pas être une simple juxtaposition de points de vue, étant donné qu'il existe bel et bien lme philosophie commune de l'apprentissage. Les ponts entre les différents savoirs peuvent en outre servir à créer des passerelles entre l'école et le monde. Et pour l'élève, c'est quelque chose de primordial, qu'il ne faut donc pas négliger.
[' ,p,évenjr. echec scolazre
quation ce qui Cl été trava illé avec ce qui est évalué. En effet, «évaluer c'est prendre conscience des apprentissages faits et des apprentissages qui restent à faire, «Pour y p arvenit, il est in1pératif de passer d'une évaluation/ sélection à une évaluation/aide. L'erfeur devient alors un levier pour agir.
Agir sur le savoir Le quatrième levier envisagé est de donner la possibilité de produire, afin de passer d '«une pseudoexpression à une action sur le savoir», Même si, dans sa scolarité, un élève utilise plusieurs dizaines de cahiers, de classeurs, des centaines de feuilles, etc., la place accordée à l'expression véritable est finalement très réduite, «L'élève n'est pas incité à la productionl mais à l'imitation ou à la reproduction », observent les deux enseignants. Et ils ajoutent: «Trop souvent les enseignants n'ont pas confiance dans ce qui peut sortir des élèves». Pour Xavier Chartrain et Bruno Hubert, la prise en compte d 'écrits intermédiaires, matérialisant les étapes de l'apprentissage, «favorise une posture dynamique dans le rapport au savoir, une mise en marche de }'in-
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Xavier Chartrain Bruno Hubert
Préface de Bernard Charlot
dividu en train d'apprendre» . L'incertitude fait partie de l'apprentissage et il faut produire pour apprendre et pour faire produire.
Une autre piste envisagée est celle qui peut se résumer par «apprendre avec et contre l'autre», ce qui implique un repositionnement de la relation enseignant/élève. Des observations menées par les auteurs/ enseignants, il en ressort que les occasions de confrontations intellectuelles sont trop rares à l'école. L'enseignant devrait davantage utiliser les différences. La classe pourrait ainsi devenir un formidable levier pour apprendre à devenir citoyen.
Dernière proposition de travail faite par les auteurs, il est nécessaire d'évaluer autrement, d'évaluer pour faire progressel~ en mettant en adé-
P OUf conclure, les autetrrs insistent sur l'importance de confronter tous les élèves -les plus faibles, les moyens tout comme les plus forts -à la complexité. Tous les élèves sont à l'école pour se risquer à apprendre. Et comme ils le disent, il ne faudrait pas grand-chose pour que tous les élèves apprennent, mais dans ce petit pas réside une révolution. Le livre de Xavier Chartrain et de Bruno Hubert ne fournit bien sûr qu'une
modeste partie de la mise en place de cette révolution éducative, mais c'est déjà beaucoup.
Comme le dit en préface Bernard Charlot, professeur de sciences de l'éd uca tion à l'université de Paris 8, le titre de ce livre est déjà une promesse en lui-même. L'ouvrage de Xavier Chartrain et de Bruno Hubert devrait assurément intéresser tous ceux qui rêvent d ' lme école encore meilleure et refusant avec force la spirale de l'échec.
Nadia Revaz
Référence Xav ier Chartrain et Bruno Hubert (préface de Bernard Charlot). Prévenir l'échec scolaire. Lyon: Chronique sociale, 2000, 144 p.
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RENCONTRE
Jean-Pierre Cretfon, directeur des écoles de Martigny
Contre l' ~~ sous toutes ses formes «On peut parler d 'école, mais pas d e moi». Avec Jean-Pierre Cretton, on est d'emblée fixé . Vous ne saurez donc pas grand ch ose de la vie privée et des états d'âme
Avec son franc parler, Jean-Pierre Cretton ne laisse
personne indifférent. Le personnage séduit ou dé- aux enseignants s'ils veulent bien accepter un enfant qui vient de Lausanne ou du Kosovo. Alors pourquoi le ferait-on pour des handicapés? Les ensei
range. Pour lui, l'important consiste à faire bouger,
si possible sans imposer. Citant Hannah Arendt, il
estime que le contraire du pouvoir, c'est la violence!
du directeur des écoles de Martigny. Nous dirons simplement qu'après ses études à l'école normale, il est d'abord «régent» à Pinsec, plis éducateur à la Bruyère e t enseignant au CO de Ste-Jeanne-Antide à Martigny. Depuis 30 ans, il dirige les écoles primaires de cette ville. «Cherchez l'âge du brontosaure», ajoute-t-i1 malicieusement en guise de conclusion à ce sonlmaire CV.
Ce poste de directeur ne correspond pas à un plan de carrière. On pourrait dire qu'il est dû aux «aléas de la politique» et au fait que l'homme s'est, depuis son jeune âge, vivement intéressé à tout ce qui concerne l'éducation.
Monsieur Cretton, ]' école de Martigny fait figure de pionnière en matière d'intégration des élèves handicapés. Comment cela fonctionne-t-il? Je préfère parler de scolarisation des enfants en difficulté. Le terme d ' intégration concerne plutôt les élèves étrangers qui arrivent dans nos classes. Cela dit, il s'agit d'un problème social plutôt que pédagogique. Je ne sais plus qui a dit que l' un des problèmes majeurs du XXle siècle sera celui de l'exclusion, sous toutes ses formes. Dans les écoles de Martigny, le principe est simple. En fait, c'est la loi valaisanne qui a permis de mettre en place l'organisation en vigueur. Au point de vue administratif, nous avons des clas-
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ses spéciales auxquelles des enseignants spécialisés sont rattachés. Dans la pratique, elles n 'existent pas. Un certain nombre de classes primaires accueillent les élèves des classes d 'observation ou d 'adaptation. Ces classes ont deux titulaires qui collaborent: l'enseignant primaire et le maître ou la maîtresse spécialisée. Ce sont des duos pédagogiques à plein temps.
Ce système implique une étroite collaboration entre les deux titulaires. Cela n'a-t-il pas créé de problèmes? Certains participent avec enthousiasme alors que d 'autres sont plus réticents. Les enseignants ont peur: ils ne se trouvent pas suffisamment formés et se sentent démunis face au handicap. Mais avec quelque cent trente enseignants qui œuvrent dans les 80 classes de la commune, on a assez de solutions. Il sera it aberrant de forcer quelqu'un; nous privilégions le dialogue.
Donner les moyens Vos enseignants spécialisés interviennent aussi dans les villages environnants ... Nous devons contractuellement nous occuper de tous les élèves qli étaient autrefois pris en charge par la Bruyère. Dans les villages, les enseignants sont parfois forcés de collaborer. Mais on ne demande pas
gnants sont faits pour accueillir tous les enfants. Nous devons leur donner les moyens de le faire à satisfaction. J'aimerais quand même faire remarquer que peu de pays ont les moyens financiers et les ressources humaines permettant de scolariser dans d'aussi bonnes conditions les enfants handicapés.
Et comment intégrez-vous les élèves étrangers? Nous suivons en règle générale les recommandations cantonales. Nous adaptons le règlement si nécessaire. Il faut avant tout choisir la solution la meilleure pour l'enfant. Là encore, nous avons la chance d 'avoir des moyens permettant de préparer les gens différents à vivre ensemble. L'école constitue le meilleur instrument favorisant la paix sociale. A l'école, le plus important n'est pas l'imparfait du subjonctif.
On dit que les enseignants sont des individualistes. Avez-vous l'impression que cela évolue? Mon statut de brontosaure me permet d'analyser l'évolution de l'école. Elle est très positive. Aujourd'h ui, de nombreux enseignants ont compris la nécessité de collaborer.
Certains, à Martigny, parlent de «réunionite» ... Je ne crois pas qu'ils soient réunis plus souvent que leurs collègues des communes environnantes. Certes, il est plus difficile de réunir 130
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• enseignants que six Ou sept comme c'est le cas dans d e nombreux villages. Et puis que veut d ire «beaucoup de réunions»? Par rapport à certaines entreprises, c'est peu. Mais c'est vrai qu'il y en a davantage qu'autrefois.
Tous les collègues branchés sur le web connaissent le site de la classe de MM. Mathey et Nater. L'usage des nouvelles technologies est-il encouragé ou simplement toléré dans votre commune? Nous avons une salle d'informatique reliée à l'Internet. Une commission d'enseignants a défini un concept concernant }'utihsation de
l'informatique à l'école. La plupart des classes sont équipées d'un Pc. C'est un début. Au niveau cantonal, on encourage l' utilisation des nouvelles technologies. Mais il faudra un jour se donner vraiment les moyens de développer l'informatique à l'école. Nous n 'avons pas le choix.
Une école à deux vitesses Autre thème à la mode: le bilinguisme. Martigny est la seule ville du Valais romand à ne pas proposer une filière bilingue ... Je vous l'ai déjà dit; je suis contre
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l'exclusion sous toutes ses formes . Avec les filières bilingues, on meten p lace une école à deux vitesses et donc l'exclusion. L'importance de l'enseignement des langues ne m'échappe pas. Je suis un grand partisan des échanges linguistiques. 11 me semble important de comprendre l'autre, sa langue, mais aussi sa culture. Il faut bâtir une société où l'on se comprend, une société solidaire. Pour moi, l'école doit fo urnir les rudiments d 'une langue e t donner ensuite l'occasion aux jeunes de vivre de réelles situations de comnlunication. Pour cela, il faut aller dans le pays pour connaître sa culture. Mais bien sûr,
si la décision est prise au niveau cantonal de généraliser les classes bilingues, on le fera. On tâchera a lors de mettre en œuvre tous les moyens pour limiter la catastrophe.
Vous n'avez jamais eu de demandes d 'ouverture de classes bilingues? Une question, une fois, dans une assemblée de parents. Le thème a aussi été évoqué en commission scolaire.
Que pensez-vous du concept des langues proposé récemment par le DECS? Je pense qu'il faut se bouger pour qu'il ne soit pas accepté. L'idée est
1iIt' .. ..:;~.&».tQ...R..w~· .. 1 bonne, il faut que les enfants ap- • prelU1cnt les langues; ce sont les moyens proposés qli sont artifi-ciels. Je le répète, la seule solution consiste à apprendre la cu lture de l'autre dans son pays. D'abord, il faut motiver les élèves et ensuite les mettre en situa tion. Plus grand, on fa it des échanges.
La ClIP vient de réaffirmer la mission éducative de l'école. rimagine que cela vous réjouit. .. Naturellement ! Là, je suis largement dans la ligne du département et de la CHP. La nouvelle loi scolaire ayant été rejetée, certains pensent qu' ils peuvent s'engouffrer dans un vide juridique pour essayer de diriger l'école à leur façon. Ils oublient que la loi de 62 reste en vigueur. Et dans cette loi, la mission de J'école consiste à seconder la famille dans l'éducation et l'instruction de la jeunesse. Le DECS, en rappelant cela, ne fait jamais que son travail.
On dit que vous menez les réformes à la hussarde. Vous acceptez ceUe remarque? Ce n'est pas vrai. Je suis pour la cogestion, la participation. Il faut faire bouger les choses sans imposer ses idées, avoir des convictions et les défendre. Je suis très attaché à la démocratie et au respect des opiluons. Hannah Arendt, qui a passé toute sa vie à étudier le pouvoir et ses excès, dit quelque part que <<le contraire du pouvoir, c'est la violence!»,
J'aimerais faire tme petite remarque. On n'a pas assez parlé des élèves. Pour éviter que J'école ne se dégrade, il faut qu'ils participent à l'élaboration des règles de vie collective. Mon rôle consis te à les soutenir, à veiller à ce qu'ils plissent apprendre dans
. les meilleures conditions possibles. C'est plus important que de savoir si le directeur exerce un pouvoir dictatorial ou pas.
Propos recueillis par P Vetter
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REVUE DE PRESSE
D' un ~ .. à l'autre
Unis de Genève et de Lausanne Problème des sans-motus Le mariage d es universités de Genève et de Lausanne bute sur l'admission des sansmaturités. Genève admet sur dossiers des personnes de plus de 25 ans au bénéfice d'au moins trois ans d 'une expérience professionnelle. Lausanne, elle, préfère la vérifica tion des cOJUlaissances à l'expérience. Cinq facultés proposent donc un pt:éalable, examen au tau x d'échec record. Les d eux pratiques sont divergentes et, apparemment, incompatibles. A Genève, on tient mordicus à cette limite d 'âge. Dans le canton de Vaud, on estime que cela constitue une i.n.justifiable restriction d'accès aux études. Genevois et Vaudois tentent de trouver un terrain d 'entente. (Tribu l1e de Gellève 23.03)
Rapport sur les migronts Diverses propositions Les propositions de la commission fédérale des étrangers sur (d' intégration des migrantes et des migrants en Suiss(.'» sont nettes. Elles sont l'œuvre de l'and enne équipe du Tessinois Fulvio Caccia, qui a claqué la porte avec la moitié des commissaires. Il en ressort qu' il faut éviter la ségrégation des enfa nts suisses et étrangers dans les écoles. Les médias doiven t quant à eu x se montrer plus actifs dans l'intégration. J1 faut relan cer la na turalisation des jeunes et proposer un renforcement des droits politiques des étrangers. Tl est question de passer du «d roit du san g» au ( droit du sol»). Plusieurs projets incitent à aller de J'avant dans ce
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domaine: les accords bilatéraux Suisse-UE (le 21 mai), l' inWative pour 18% d 'étrangers (peut-être en novembre), la naturalisa tion faciHtée des jetmes étrangers. (La Liberté 28.03)
Rénovation du primaire Satisfaction relative Le canton de Genève assiste à une embellie sur le front de la rénovation de l'école p rim aire. Martine Brunschwig Graf, cheffe du Département de l'ins truction publique, s'est engagée à revoir sa copie et à aplanir les angles de la réforme scolaire. Le taux d 'encadrement des élèves sera ainsi maintenu au niveau actuel. C'est avec une sa tisfaction relative que les associations de parents et le syndicat d es m aîtres ont pris connaissance des nouvelles résolutions du DIP, car des inquiétudes subsistent. En effet, les enseignants attendent que le DIP chiffre les coûts de la réforme et définisse les mandats des futurs gestjonnaires ou coordinateurs. (Trib" ne de Gel1ève 25-26.03)
Ecole d'ingénieurs Couac monumental L'Ecole d ' ingénieurs du canton de NeLlChâ tel est vic time d'un couac monumental. Etudiants, école et ca nton ont le sen timent d'avoir été floués. Dès 1993, l'Ecole d 'ingénieurs au Lode entreprend la réforme de son enseignem ent pour permettre aux futurs possesseu rs d'une maturité professiOJUlelle de devenir des ingénieurs non p lus ETS (Ecole technique supérieure), mais HES (Haute Ecole spé-
cialisée). En octobre 1996, forte de l'obtention de la mahlrité poofessiOlUlelle, la première volée commence cette formation sur trois ans. L'Ecole d 'i.ngénieurs assure aux étudiants qu' ils obtiendront le titre d 'ingénieur H ES. Suite à des difficultés, elle propose de reporter la remise d es diplômes HES. Alertés par un professeur, les étudiants se renseignent et apprennent qu' ils ne pourron t pas obtenir du tout le titre en ques tion . Ces nouveaux ingénieurs ne pourront pas avoir le titre HES, sauf à reprendre de nouvelles études. Tout en cherchant une solution, les autorités neuchâteloises et la Confédération se reje ttent la responsabilité. CL' Express 30.03)
Remplacements Statistique jurassienne La centrale des rem placements des enseignan ts ju rassiens tient une intéressante statistique des remplacements Survenant chaque année. Entre 1995 et 1999, le nombre des heures remplacées est remarquablement stable. Parmi les causes de remplacements, la maladie et le congé de maternité occupent les deux premières places à l'école enfantine. Au degré primaire s'y ajoutent les accidents et les mandats politiques. Au degré secon daire, les taux sont un peu plus faibles, avec moins de congés de maternité et quasiment aucun congé pour manda t politique. La d urée de maladie est approximativement la même, soit de 8 à 10 jours en moyenne, quels que soient Yannée ou le degré d 'enseignement. A
J'école primaire, on enregistre de nombreux cas de dépression nerveuse des enseignants. Et c'es t là la principale modification statistique. (L' Impartial 30.03)
Chiffres du bac Aggravation des disparités En France, près de 80% des jeunes accèdent au lycée et plus de 61 % d 'une génération ont le baccalauréat. Mais cet effet masse dissimtùe de profondes disparités sociales et éducatives au sein de l'école. La distance sociale s'exprime moins aujourd'hui par l'accès ou le non-accès au lycée que par la différenciation entre lycées, et à l'intérieur de ceux-ci, par la différenciation entre filières. Les établissements tendent en fait à devenir de plus en plus homogènes. (Nouvel ObserVilteur 30.03)
Réforme scolaire Inquiétude des parents Face au changement de l'école, les parents se sentent incompris et les enseignants surchargés. La réforme d 'EVM (Ecole vaudoise en mutation), dont l'introduction est jugée trop rap ide, n'est pas seule responsable du malaise des enseignants. Les parents se sentent de moins en moins pa rtenaires de l'école. C'est dans ce contexte et pour dépasser la crise de confiance qu' tme nouvelle association de parents a récerrunent vu le jour. Pour atteindre ces objectifs, l'association fonctionne par ateliers thématiques. (Lausa llne Cités 30.03)
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• Violence Débat Depuis quelque temps, le Tribunal des mineurs de Lausanne est débordé. Trop de plaintes, trop de jeunes accusés ne lui permettent plus de juger dans les délais les affaires en cours. Depuis 1990, la délinquance juvénile es t en recrudescence en Suisse, aggravée encore par le fait que l'âge moyen des vandales est passé de 16 à 13-14 ans. Conscients du problème, les éducateurs, pédopsychia tres et professeurs travaillent de COncert afin de trouver des solutions. Un symposium international sur le sujet a été orga nisé à Lausanne. (Dimanche. ch 2.04)
Enseignants fronçais et romands Multiplication des échanges Enseignants français et romands multiplient les échanges transfrontaliers: 150 enseignants ont participé au Forum transfrontalier de l'éducation. Ils veulent développer les collaborations entre leurs écoles. Au-delà des con trastes, les préoccupations sont communes: les techniques d'enseignement de la langue française, la violence à l'école, les technologies de la com munication, ou encore l'orientation professionnelle. Autant de domaines où échanger les expériences s'avère utile. Les p rofesseurs échangent, leurs élèves aussi. (Le Temps 3.04)
Questionnaires santé Indiscrétion ou non Par le biais de «questionnaires santé», distribués par les infirmières scolaires dans le cadre de visites médicales, des questions pour le moins intimes sont posées aux élèves de 11 à 15 ans. Des députés et des parents s'en émeuvent : la sphère privée serait bafouée. En élargissant son dlamp d'action, la médecine scolaire répond aux souhaits
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d'une frac tion de la société, qui attend de l'école qu 'elle prenne en charge toutes les difficultés sociales ct psychologiques des enfa nts. Si les déclarations des offices responsables se veulen t rassuran tes concernant la confidentia lité des données, le problème est qu'il n 'existe pas d'o rgane de contrôle . Reste que les élèves ont le dl'oit d e refuser de répondre s' ils jugent les ques tions trop persOlUlelles et indiscrètes. (L' fiebdo 06.04)
Ecoliers vaudois Pas de voconces rythmées Pour les petits Va udois, le ca· lendrier al ternant 8 semaines d'écoles et 2 semaines de vacances - en dehors de la coupure estivale de six semaines - restera un projet. Le Département de la formation et de la jeunesse (DFJ), dirigé par Francine }eanprêtre, renonce à bouleverser l'année scolaire. Si le DF] abandonne cette idée, c'est à cause de l'accueil mitigé que le projet a reçu . Conçu en fonction d ' intérêts exclusivement pédagogiques, pour éviter les trop longues périodes scolaires et favoriser la récupération des élèves, ce calendrier aura it entraîné des bouleversem ents considérables. Francine Jeanprêt:re juge plus urgent de réaménager les journées, en p lanchant notamment sur la mise en place de systèmes d 'accueil pour les écoliers conunençant les cours à des heures différentes. La centralisation du calendrier scolaire enh'e les mains du DFJ fait par contre l'objet d 'un large consensus. (Le Temps 8.04)
Dyslexie Trouble pris ou sérieux L'école vaudoise se décide à prendre au sérieux la d yslexie. Pour Michèle Laird, présidente de l'Association des parents d'élèves vaudois et mère d' un enfant dyslexique, la dyslexie n 'est pas
diagn ostiquée assez tôt. Dès la rentrée d 'août 2001, les instituteurs vaudois en formation seront sensib il isés à la question des enfants dyslexiques, hyperacti fs ct surdoués. Reste que du côté du dépis tage, les théories divergent. Pour Mari Luz Guerrero, responsable de la section vaudoise de l'Association romande des logopédistes, {(ce n 'est pas une maladie. Parfois, les parents e t l'enseignant trouvent seuls les dés pour aider l'enfant. D'mitres fois, il faudra faire appel à un logopédiste.» Ch anger d 'a ttitude, oublier les notes, s'attacher aux résul tats positi fs et s'armer de pa tience à l'heure des devoiTs: voilà quelques pis tes, à défallt de remède miracle. (Fémina 9.04)
Ecoles catholiques vaudoises Mutation Pour survivre, les écoles catholiques vaudoises sont COll
danmées à réussir leur mutation. Elles doivent apprendre à se passer d es importantes subventions de la Fédéra tion des paroisses, qui représcntaient jusqu'en 1996 la moitié des salaires de ses enseignants. Pour se maintenir et être compétitives sur le marché des écoles p rivées, elles doivent augmenter leurs tarifs et restructurer leur enseignemen t. A La usanne, l'école du Valentin a décidé de sortir de sa man che un atout pédagogique, en proposant un enseignem ent bilingue français-italien. (Le Temps 12.04)
Dessin à l'école Trop peu valorisé Le dessin, un langage sans paroles, est trop peu valorisé par l'école p ublique. Face au travail que requièrent les branches principales, il semble que les enfants se désintéressent d e la discipline. Pourtant, l'art pictural participe à la construction de l ' identité. Pour Michel Thévoz, conservateur du Musée de l'a rt
brut, k.os enfants f(fi'ont plus qu 'tm rapport verbal, d istant, abstrait avec la réalité». (Le Temps 13.04)
Spiritualité des ados A la corte En quoi croient les jeunes d'a tljourd 'hui ? Cette interrogation a fait l'objet d ' un sondage commenté par des spécialistes. Premier constat, l'affaissement des pratiques religieuses se vérifie. L'égl ise, on rêve de s'y marier (62<.1/0 ),
mais on n'y va plus pour prier (15%). Pour 90% d es sondés, Dieu n'est pas (ou plus) dans les églises. Et ils sont 44% à affirmer que l'on peut avoir une vie spirituelle sans croire en Dieu. (Construire 18.04)
le crédit et les jeunes Les factures aux poursuites Les Offices des poursuites e t Services sociaux constatent L1ne nette augmentation à leurs guichets des 20-30 ans. Nombre sont les jeunes qui a ttendent désormais l'avis de saisie pour régler leu rs factures. Ils font passer leurs nombreuses dépenses de loisirs avant leurs dépenses de base comme les assurances, les impôts ou le loyer, n 'hésitant pas à s'endetter pour continuer à consommer. «C'est un véritable changement de mentalité. Si leurs parents voyaient dans un avis de poursuite le sceau de l'infamie, les 20-30 ans l'ont, eu x, intégré à leur mode de vie», analyse Jean-Marc Gentsch, substitut à l'Office des poursuites du canton de Neuchâtel. (Le Temps 19.04)
Un d~ artic/~ brièvtment tisUlllts dans celte rubrique vaus intinsse? Il VOliS 51iffit de le foire saooir 11 la rldac~ tio" dt RlSllnanœ$ (OROP, CrlTVf'
tOllt 5.1950 Sioll. Tél. (027) 606 4J 52). Ulre photocopie de rnr/icle 00115 Sf!Tn gratili/elllent ndnssée.
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la commission . Expressions orlisliques. composée de 13 membres lrovaille depuis bienlôl une année. Elle essaie de mener une réflexion sur les ACM en Volais. Elle a conduil une enquêle auprès des enseignonls spéciolisles afin de recenser des expériences inléressonles el originales menées dons nos cenlres scolaires. Vous lrouverez quelques exemples dons les Résonon· ces à venir, oinsi qu'un tableau ré(opilulolif sur le sile lnlernel des enseignonls valaisans (hllp:/ l ressource. ordp.vsnel.ch dons la rubrique fichoIhèque, rechercher sous la bronche Arl- lmanuelsl.
rexpérience a élé menée par Mme Muriel Bonvin, dons une classe de 1 re
ACM
Le~
primaire : 6 Irovoux onl élé réalisés sur le Ihème du chat. Une hisloire a servi de poinl de déport. 2 réolisolions permellenl une ulilisolion en classe: une horloge pour apprendre l'heure el un signel de lecture sur lequel noler les pages à lire.
Dessin au feutre: le chat qui se repose
(illuslrofion 11 Observolion de la posilion du chal, de la forme des yeux, des coroctérisliques propres ou chal : mouslaches, oreilles poinlues ..
12 Dessiner ou crayon à papier el colorier aux feulres sur une feuille M. L.
Peinture: le chat qui a peur
(;nuslrolion 21 Expressions différenles, poil hérissé, dos rond ..
Travailler le fond en slruclures, lopologe à l'éponge.
Découpage: horloge Hlloslrolion 3)
Découper 2 choIs dons de la corle de couleur.
Enlre les 2, coller une boîte de fromage, afin qu'illienne deboul.
Sur son venlre, coller un cadran avec des chiffres. Placer 2 aiguilles à l'aide d'une 01-loche parisienne.
Découpage: signet de lecture
(iIltJllrOlion 41 A choix, dessiner une lêle de chal ou un chal en houl d'un reclongle. le reclongle resle blanc afin de pouvoir y noler les pages à lire choque soir. Découper la silhouelle du chal qui sorliro du livre el la mellre en couleur.
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p
Volume: Petit vide poche (illustralion 51
Découper un ongle d'une boÎle de Kellog's afin d'oblenir un vide poche Irionguloire. Recouvrir celle demie boîte de papier de soie, à l'aide de colle blanche, ce qui permel de renforcer la boÎle. Découper une lêle de chal dons de la corle épaisse, la décorer el la plosli· fier. la lêle esl prolongée par une forme Irionguloire semblable à la bOÎle, afin de pouvoir les assembler foeilemenl. Placer un œillel de suspension.
Volume: maracas (illoslralion 61
Mellre quelques grains de riz dons une brique de loil el bien la scolcher Emballer la brique dons du papier java. Coller une lêle de chal en corlon. Peindre ovee de la peinlure acrylique Ajouler une queue en cordon, des mousloches en laine ..
R~·M.i2000
, l
Après taules ces octivilés sur le Ihème du chal, les élèves n'onl plus d'hésitalion, ils sovenl dessiner un chat. Ils l'ont bien observé, connaissent sa morphologie et ses expressions. Avec un peu de coordinolion, l'enseignonl généraliste peul égolemenl prendre le thème du chat pour sa
leçon de chonl, de poésie, d'environ· nemenl, d'expression écrile. _. Conlroiremenl à ce que cerloins peuvenl penser, l'enfonl ne se lasse pas d'exploiler un même Ihème.
Bonvin Muriel, enseignanle ACM, Ayenl
Il
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Le thème du jeu a déjà été exploité en ACM dans des classes valaisannes. Notamment à Martigny, il y a quelques années, une exposition de fin d'année portait sur ce sujet et des travaux d'une grande diversité avaient été exécutés et présentés.
Le Trivial Pursuit a servi de base de travail à une classe de 3P. L'enseignante spécialiste en ACM et la titulaire de classe ont collaboré tout au long de l'année. Le résultat: un Trivial Pursuit géant, d'une grande originalité, faisait preuve d'interdisciplinarité et de h·avail collectif.
Le plateau de jeu ainsi que les pions ont été réalisés lors des cours d 'activités manuelles, de dessin et de peinture. Toutes les questions, écrites en classe par les élèves, reprenaient des thèmes du programme scolaire.
Réalisation: Tout le jeu est basé sur le Trivial Pursuit existant. Il est simplement adapté au nombre d'élèves, au nombre de domaines de questions ... Exemple: 16 élèves réalisent des voitures avec 4 couleurs de base, 4 domaines de questions : 4 voitures bleues, 4 vertes, 4 jaunes, 4 rouges.
Les pions: Les fromages étaient remplacés par des voitures. A partir de vieilles chaussures, les élèves les imaginaient et les transformaient en véhicules de course en les peignant et les montant sur 4 roues. La couleur de base de la voiture devait rester bien visible.
Les pilotes étaient également confectionnés par les élèves. L'appren-
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ACM
tissage du tricot a permis de réaliser les pulls.
Le plateau de jeu: Chaque case était décorée de manière suggestive sur une couleur de fond afin de mentionner le type de questions à tirer: géographie, histoire, mathématiques, vocabulaire (au choix des enseignants).
Les questions: Les élèves choisissent des questions dans le programme scolaire en les sériant par domaines. Elles sont écrites sur des cartes à tirer.
Les règles du jeu: Elles sont sensiblement modifiées suivant l'organisation prévue avec le plateau de jeu. Le jeu emploie également un dé et un sablier.
Ce jeu de grande envergure demande beaucoup de travail, de collaboration, d'interdisciplinarité, mais
permet par la suite de jouer en équipe au sein de la classe pOUT réviser le programme scolaire.
J'espère que ce travail inspirera certains ou tout au moins que l'expérience vous a in téressés.
Corinne Dervey, animatrice ACM
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-ACM
L' ~~ créatrice à l'école s'abstiendra de choisir pour lui. Mêrne si dans un premier temps Je résultat peut paraître médiocre, il est important que l'élève persévère et qu'il répète son sujet autant de fois qu'il le souhaite afin de l'intégrer et de l'enrichir.
L'Ecole Normale achève de former sa dernière volée. J'arrive ainsi au tern1e de ma pratique de l'enseignement du dessin et de la peinture dans cet établissement. Mais avant de passer à une autre étape, j'aimerrus communiquer aux enseignants les convictions que j'ai peu à peu acquises au contact des élèves et pJus particulièrement depuis gue m'ont été confiées les classes primaires d 'application pour une partie des A.C.M. L'enfanl Ihoisil son format el réalise son projet_
De son côté, l'enseignant aura à cœur d'être présent, de veiller à ce que l'élève ne se décourage pas, ne se juge pas et ne se compare pas, car il devra aller jusqu'au bout de ce qu'il a entre
C'est à leur école que j'ai perfectionné ma formation. L'engagement et le développement des enfants sont aujourd'hui à la base de mon enthousiasme, pour ne pas dire de ma passion, de l'enseignement des branches créatrices. D'emblée, je dois préciser que plus je travaille, moins «j'enseigne», au sens d'imposer mes propres figures. Le terme approprié serait: je suscite la créativité. Ceux qui me liront jusqu'au bout comprendront que cette attitude pédagogique n 'a rien à voir avec l'anarchie.
Dans mon parcours, je dois aussi beaucoup au contesté Arno Stern dont une partie des principes a rejoint ce que je portais en germe sous forme d'interrogations face au problème de la créativité. A savoir l'importance de s'appliquer à faire naître plutôt qu'à demander une imitation servile, mênle si l'imitation aura son utilité ultérieurement. Il s'agit avant tout de fa voriser l'expression originale de chaque enfant et de ne pas brûler les étapes.
Je porte évidemment le souci des maîtres. J'ai conscience que la con-
R~-M.i2000
crétisation de ce projet n'est pas toute simple dans le contexte scolaire actuel. Le nombre d'élèves par classe, l'espace parfois inadapté et le matériel à disposition ne permettent pas toujours une organisation adéquate à une prise en charge personnalisée.
J'ai entendu des enseignants désireux d'améliorer leur méthode et qui cherchaient, dans l'insécurité, une voie différente, plus ajustée à l'enfant. C'est normal qu'il y ait des hésitations et à la limite, des insatisfactions. Cependant, après un temps d'expérience et d'apprentissage, le maître s'apercevra que l'enfant manifeste plus d'intérêt et de capacités que l'adulte ne le suppose. Si vous assistez à une séance de travail, vous remarquez l'application et le plaisir des élèves à la tâche.
Mais comment éduquer à la créativité dans les domaines de la peinture, du dessin et du modelage?
En classe, quand l'enfant doute, le maître se fait convaincant à ses côtés, il l'oblige à un investissement personnel à partir de ses intérêts. Il
pris. J'ai pu maintes fois constater que si l'enfant n 'est pas entraîné et soutenu à travailler ainsi par luimême, sa créativité se détériore et i1 perd confiance en ses capacités. Mais grâce à la tenacité et à l'exigence du maître, à un moment donné, le déclic se produit, le processus de la formulation apparaît, l'enfant devient toujours plus autonome et travaille avec passion. Car au-delà de l'aspect créatif et technique, ce qui compte, c'est l'ensemble de la démarche pédagogique qui responsabilise et faH grandir la confiance en soi, sans pour autant se croire supérieur aux autres.
Fort de cette expérience et fort de l'enthousiasme de mes élèves, je ne peux concevoir un centre scolaire sans atelier d 'expression ouvert à tous au même titre qu'une salle de gymnastique! Et je vous invite à oser faire l'expérience d'entraîner les enfants à s'engager et à vous livrer leur monde intérieur combien plus riche que h·ente reproductions du même modèle ...
Jean Udriot
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GRAPPILLAGE
Les ~~ du mois
Dans les entrailles maternelles se forment pour tous les enfants les mêmes membres: mains, pieds, langue, etc., bien que chaque enfant ne sojt pas destiné à devenir artisan ou coureur, écrivain ou orateur. n en est ainsi de l'école: il faut y enseigner à tous les élèves toutes les connaissances qui regardent l'homme même si, l'Wle d'elles se révèle plus utile que les autres.
Jeall-Amos Comenius. La grande didactique ou /'art universel de tout enseigner à tous. H~M.L
E~ ~ ihv# k l'~4"-On ne connaît point l'enfance: sur les fausses idées qu'on en a, plus on va, plus on s'égare. Les plus sages s'attachent à ce qu'il importe aux hommes de savoir, sans considérer ce que les enfants sont en état d'apprendre. Ils cherchent toujours l'homme dans l'enfant, sans penser à ce qu'il est avant que d'êh'e homme. Voilà l'étude à laquelle je me suis le plus appliqué, afin que, quand tou te ma méthode serait chinlérique et fausse, on pût toujours profiter de mes observations. Je puis avoir très mal vu ce qu'il faut faire; mais je crois avoir bien v u le sujet sur lequel on doit opérer. Commencez donc par mieux étudier vos élèves, car très assurément vous ne les connaissez point; or, si vous lisez ce livre dans cette vue, je ne le crois pas sans utilité pour vous.
Jean -Jacques Rousseau. Emile. Préface
L'éducation nouvelle ne rejette pas tOlite forme d'autorité. Elle accepte celle de l'expert: le maître est en effet ]a «personne-ressource)) qui v ient en aide aux élèves et leur fournit les explications qu'ils demandent. Egalement celle de l'arbitre, lequel peut être soit le maître, soit Je conseil de classe, soit des élèves élus par leurs pairs, mais qui reste indispensable du moment qu'il existe des conflits. Mais dans les deux cas, il s'agit d'Wle autorité fonctiormelle, qui se légitime Wliquement par le besoin qu'on en a et qui, ni en pouvoir ni en durée, ne peut excéder sa fonction.
Olivier Reboul. La philosophie de l'éducation.
L'histoire de l'éducation peut être révélatrice et profitable en un sens très large. Car, étant l'histoire des diverses façons dont, à travers les âges et les civilisations, on a formé 1'individu à son rôle d'homme dans la société où il avait à vivre, elle constitue au fond une véritable histoire de l'homme, ou plutôt de l'idée qu'on se fit de lui à travers l'histoire. C'est Wl fait aussi que tout système d'éducation correspond à un régime économique, social, politique, religieux et à une situation humaine. il est construit pour répondre aux besoins, aux idées, aux usages de l'époque. Par conséquent l'histoire de l'éducation touche à tout, à l'économie et à la technique comme à l'évolution des idées et des mœurs; partie essentielle de l'histoire de l'humanité, elle est l'aspect le plus profond peut-être de l'histoire de la civilisation.
Roger Gal. Histoire de l'éducation.
Longtemps, l'éducation ne s'est occupée que des besoins de l'enfant: besoin de savoir, de vertu, sans tenir compte de ses désirs. L'éducation nouvelle est plutôt centrée sur le désir de l'enfant, qu'elle assinlile naïvement à ses besoins. Il importe au pédagogue: d'abord de d iscerner les vrais besoins des enfants; ensuite de les unir autant que possible à leurs désirs, dans Wle synthèse supérieure qui transforme les uns comme les autres. Cela n'est pas facile, et la pédagogie demande beaucoup d'art.
Olivier Reboul. Les Valeurs de l'éducation.
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-LE SITE DU MOIS
H~.fA4 en couleurs
Vous aimez les maths? Si ce n'est pas le cas, ne passez pas pour autant votre chemin. Le site Mathématiques en couleurs vous permettra de les voir en rose, en jaune, en vert, en bleu.. tout en ayant l'inlpression de jouer. Initié par Wl professeur de l'Université canadienne de Calgary, ce coin de la toile séduira autant les enseignants, gui-dés par Wle notice méthodologique claire, que les élèves qui pourront jouer sur leur ordinateur après avoir téléchargé chacun des cinq jeux mathématiques proposés.
Les méthodes d'a bord Mais attention! Ils ne s'agit pas de la mathématique au sens premier du terme. Ces jeux n'ont pas grand chose à voir avec les nombres et l'arithmétique. Ils se préoccupent plutôt des méthodes utilisées pour résoudre les problèmes, en particulier ceux de la rechercl1e et de la découverte de configurations qui aident à comprendre et résoudre certains problèmes.
«Contrairement à la croyance populaüe, les mathématiques ne sont pas seulement Wl paquet de formules poussiéreuses, toutes découvertes avant l'invention de la calculatrice; tout au contraire, il s'agit plutôt d'lU1e aventure vivante et passionnante constamment en progrès», explique l'auteur, Claude Laflamme, qui tente de rallumer la vôtre. «Même aujourd'hui, des chercheurs mathématiques, informatiques et industriels sont laborieusement au travail afin de trollver des solutions efficaces à ces mêmes problèmes de la théorie des graphes sous Wle
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forme ou une autre. L'interprétation de ces concepts de graphes sous forme de coloriages rend ces problèmes accessibles aux étudiants d'un très jetme âge, les exposant à des problèmes actuels de recl1erche mathématique,»
Le but de ces jeux à colorier est d 'aider les étudiants à expérimenter avec un problème mathématique, à comprendre ses difficultés tout en obtenant des solutions partielles. Ce processus est à la base du raisonnement mathématique et scientifique et le bu t de ce logiciel est d'aider les jeunes à développer cette habileté.
Outils intéressants Des problèmes mathématiques et informatiques provenant de la théorie des graphes ont été choisis et transformés en jeux à colorier. Le logiciel offre des outils intéressants pour dessiner et colorier, en p lus de fournir aux étudiants tout au long de leur travail des informations basées sur leur niveau de compétence. En particulier, l'ordinateur vérifiera constamment si des erreurs sont commises et un algorithme simple a été programmé pour encourager l'utilisa teur à améliorer ses résultats.
Les cinq jeux au menu n'ont malheureusement pas toujours des noms très aguicheurs. Le premier est intitulé Les cnrtes el1 quntre couleurs. Il est basé sur le théorème qui affirme que quatre couleurs suffisent toujours à colorier une carte de sorte que les régions ayant une frontière commune reçoivent des couleurs
différentes. Des niveaux de jeu sont prévus: on part de dessins très s imples pour aboutir à des cartes géographiques traditionnelles.
Le second jeu (Le I10mbre chromatique d' lI11 graphe) vise à colorier les sommets d'un graphe avec le plus petit nombre possible de couleurs, de sorte que deux sommets reliés par une arête reçoivent des couleurs différentes.
Voilà pour l'aperçu. Sachez encore que les trois autres jeux ont pour objectif de déterminer le nombre arête-chromatique d'Wl graphe, le nombre chromatique à deux joueurs d 'Wl graphe et le nombre dominant d 'un graphe. Chaque jeu comprend une notice claire ainsi que des suggestions pédagogiques. Passionnant, même pour les plus rétifs à l'idée de «jouer à la mathématique»,
Alors, tapez sans plus tarder l'adresse suivante http:/ 1 www.math. ucaJgary.ca/-laf/ colorful/jeux.html
P. Velter
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ANNONCES
Congrès 2000 de la Société suisse pour la recherche en éducation (5 S~E)
Genève - 20-22 septembre 2000
Les sciences de l'éducation: histoire, état des lieux,
perspectives
Le congrès 2000 de la SSRE vise à cerner les ressorts de l'avènement et du développement de ce champ disciplinaire, à connaître les domaines d'investissements prioritaires, à discuter des perspectives en vue de mieux relever les défis qui se posent désormais aux sciences de l'éducation. Il est organisé en trois axes.
• Axe 1 : Que recouvre hier comme aujourd'hui l'appellation «sciences de l'éducatioll>'? Quelles sont les conditions d'émergence et de déploiement du champ disciplinaire? Par quels emprunts, ruptures, confrontations, les sciences de l'éducation se taillent-elles leur propre légitimité dans le chanlp des savoirs disciplinaires et professionnels organisés avant et autour d'elles? Dans quels espaces institutionnels, cursus de formation et lieux de recherche s'ancrent-elles?
• Axe 2: Quelles sont les recherches conduites en sciences de J'éducation et dans quels domaines s'inscrivent-elles? Quels sont leurs objets, leurs méthodes d' investigations et leurs conditions de validité scientifique? Quels types de savoirs et de résultats produisent-elles? Quelles attentes suscitent-elles et de quelles reconnaissances sociale et scientifique bénéficient-elles?
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• Axe 3: Quelles sont les perspectives des sciences de l'éducation dans le cadre des mutations institutionnelles des systèmes de formation et dans la reconfiguration actuelle des sciences sociales? Quelle est la situa tion des jeunes chercheurs et comment le champ disciplinaire peut-il contribuer à assurer sa propre relève?
Des conférences, des ateliers et des commw.ücations affichées réuni-
ront des chercheurs de plusieurs pays européens et de toutes les insti tutions de recherche en éducation en Suisse.
Informations: Congrès 2000 Section des sciences de l'éducation Université de Genève 40 Bd du Pont d'Arve CH-120S Genève; tél. +41 227059315 (secrétariat); fax +41 22 705 9319; e-mail: [email protected]. http: //agora.unige.ch/ cong2000.
Hello les «instits»! Venez faire la fête Prochainement, l'existence plus que séculaire de l'institution «Ecole Normale» prendra fin. Pour marquer cet événement historique, trois rétrospectives évoquant le séjour des pensiolU1aires de la «grande maiSaIl» sont organisées à l'enseigne:
BYE BYE vénérable Ecole Norll/ale!
Soirée du 9 juin 2000 à 19 h 00: Souvenirs souvenirs de l'ENG
grâce à la présence du célèbre quatuor des années 50: «la Joie de Vivre»
Soirée du 16 juin 2000 à 19 h 00: Souvenirs souvenirs de l'ENVR
en musique et en chansons
Ces rencontres, marquées par des anecdotes et ponctuées d'éclats de rires, seront animées par des anciens. Un apéritif et un repas seront servis sur place.
Coût d'une soirée: 50 Fr (apéritif - buffet self service - choix de desserts - sans boissons).
Inscription: Ecole Normale du Valais romand, Pré d'Amédée 14, 1950 Sion Tél. 027 / 6063900 Fax 027 / 6063904 E-mail [email protected] Dernier délai: 30 mai 2000
R~-Maj2000
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EN RACCOURCI
Des nouvelles en e~
Rainer Maria Rilke Un festival à Sierre
le Festival Ril ke aura lieu du 18 au 20 août 2000 à Sierre. r exposition , le pur espace et la saison> ouvrira ses portes en préambule le 16 juin à la Maison de Courten à Sierre. Rappelons que le célèbre poète aUlrichien a passé les cinq dernières annèes de sa vie en Volais, au chôteau de Muzot, près de Sierre 11921 -1 926). Durant les trois jours du feslival, pièces de Ihéôtre, (oncerls, (onférences, lectures el (hanson rythmeront la vie sierroise. Plus de 70 prestations poétiques sont programmées durant ce week·end. robjeclif de cet événement est de mettre en voleur l'image du poète, écrivain el épistolier Rainer Morio Rilke et de rehausser l'intérêt de la poésie auprès du public.
Pédagogie curative et spécialisée Journée sur le polyhandicap le Secrétariat suisse de pédagogie curalive et spécialisée ISPc) organise, en collaboration avec le Groupe romand sur le polyhandicap profond IGRPP) une nouvelle journée d'étude intitulée .Vers une approche cognitive du polyhandicop'. Animée par Mmes Odile Avrillan, Murielle 80ulle, Michèle Calecca IF)
R~-MaI2000
el MM Fredi 8üchel et André 8aechler ICH), cette journée se déroulera à l'institulion de lavigny le vendredi 15 septembre 2000. Informations et programme: SPC, av. du Temps 19 C, 1012 lausanne, lél . 021 653 68 77, fox 021 652 67 10, e·mail: [email protected]
Musée historique du Chablais Tourisme à la Belle Epoque Jusqu'ou 12 novembre 2000, le Musée historique du Chablais à 8ex Iplace centrole) présente une exposition sur le tourisme chablaisien à la 8elle Epoque. le Musée est ouvert tous les jours de 14 à 17 heures et sur rendez-vous. Sur demande, des visites guidées sonl organisées Itél. 024 463 38 00). Pour les visites de classes, l'entrée est gratuite.
Association «espacES» Site pédagogique rassocialion . espacEs>, ouvre un site pédagogique pour l'enseignement et l'éducation spécialisés. le site s'ouvre sur quatre systèmes solaires: éducation, enseignement, formation et thérapie. Choque système est composé de planètes à thème et comporte un forum, une bourse à idées, un répertoire de ressources et un agenda de conlacls. EspacES ne se veut pas une somme de sites institutionnels. Pour une visite, rendez· vous: http://www.multimania.com/ espaces
Allez savoir ! Magazine grand public Allez savoir, le magazine de l'Université de Lausanne traite, dans san numéro de février 2000, de botanique Isur les arbres de l'extrême), de iustice Ile débarquement de la justice américaine en Suisse), de mystère Isur la décauverle d'un évangile perdu), de médecine Isur le rôle de l'informat ique dans la compréhension des substances médicales) el de société Isur l'histoire des sous-vêtements). Dans la rubrique . Ce qu'ils en pensent>, Claude Calame, professeur de langue et de littérature grecque, donne son avis sur la fabricalion de l'humain et sur les perspectives ouvertes par le génie génétique. A signaler
que l'abonnemenl à ce magazine est gratuit. Il sullit d'écrire au Service de presse de l'Université de Lausanne, 8RA, 1015 Lausanne au de faxer au 021 6922075 au encore d'envoyer un e·mail à [email protected].
Enseignement spéciolisé Cyde d' études ~institut de formation et de recherche de l'enseignement spécialisé organise un cycle d'études avancées à l'intention de tout professionnel au bénéfice de plusieurs années d'expérience dans l'a((ompagnement des personnes handicopées mentales. Celle formation se déroule en cours d'emploi et concerne l'ensemble de la Suisse romande. le cycle comprend 400 heures réparties en demi·semaine entre novembre 2000 et juin 2002. Pour de plus amples renseignements, s'adresser à l'Institut de formation et de recherche de l'enseignement spécialisé IIFRES), lél.021316 3810, fax 021 3163815 IViviane Guerdan, coordinatrice du cycle, lél. direcl- Iundi et mardi - 021 316 38 04).
Jeunesse et économie Rencontres annuelles Pour leur 40' édition, les Rencontres annuelles de Jeunesse changenl de formule : elles auront lieu celle année sur 3 mercredis après·midi, de 14h30 à 18h30: le mercredi 20 septembre au CPlN à Neuchôtel, le mercredi 11 octobre au cenlre du Parc à Martigny et le mercredi 22 novembre au magasin-école COOP de Malley à Prilly. les rencontres s'articuleront autour d'un thème unique : . récole et le monde du travail : quel dialogue ? . récole doit·elle tenir compte, dans l'enseignement dispensé, de la constante mutation de l'économie? C'est à celle question et à bien d'autres que les Rencontres vont tenter d'apporter des éléments de réponse. Pour tout renseignement, s'adresser à: Secrétariat romand· Mme Corinne Martin, 43, fbg de l'HôpitalCP 54 . 2007 Neuchfilel, Tél. 032/ 889 86 16, fox 032/ 889 69 71 , E-mail: [email protected]. Vous trouverez également des informations sur le site Internet de Jeunesse et économie Iwww·ieco.ch).
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CONCOURS DE DESSIN
Un~su((ès
Lancé à la fin de l'été 1999 par le biais de RésonanceSI le concours de dessins pourles 4es Jeux mondiaux d'hiver pour transplantés a obtenu un grand succès, autant auprès des classes primaires que celles du cycle d'orientation. Plus de 456 dessins envoyés par 22 classes du Valais romand sont parvenus aux organisateurs dans les délais. Le choix des meilleures œuvres n'a pas été des plus faciles. Pour le jury, une bonne partie des dessins reflétait bien le thème proposé, à savoir le bonheur, la joie de faire du sport après la transplantation d'un nouvel organe et laissait transparaître beaucoup d'enthousiasme et de spontanéité. Merci à toutes les enseignantes et tous les enseignants d'avoir transmis le message.
Afin de remercier tous les participants au concours, l'Office du tourisme et les installations de Nendaz
Dessin de Ni<olas Ama<ker Haule-Nendaz
leur ont offert une journée de ski gratuite, le 19 mars, à l'occasion de la Journée des transplantés suisses. De plus, cette journée a été l'occasion de féliciter également les 22 lauréats. En plus du prix offert SUT
place, ceux-ci verront leur œuvre présentée à la Fondation Gianadda à Martigny. Voilà un bon tremplin pour des artistes en herbe ...
Les autres dessins seront présentés dans les centres commerciaux valaisans d'une grande chaîne de magasins implantés dans toute la Suisse. Les deux plus représentatifs seront même imprimés à plus de 35000 exelnplaires sur les cabas de ces nlêmes cen tres commerciaux, ce printemps.
Un grand merci à tous, le DECS, les enseignants et les élèves qui tous, ont joué le jeu.
Je vous donne rendez-vous à tous en janvier 2001 à Nendaz pour les 4es Jeux mondiaux d 'hiver pour transplantés.
Le responsable du concours de dessins Bruno Paltaroni
Concours de dessins NENDAZ 2001: résultats des classes primaires
Musanovic Arnra, Monthey, classe de F. Udriot; Cachat Chloé, Monthey, F. Udriot; Nezirovic Teuta, Charrat, 1. Bruchez; Carballido Rachel, Monthey, A.-F. Meyer; Formaz Olivier, Orsières, R. Sarrasin; Favre Elodie, Orsières, R. Sarrasin; Guerrat Jessica, Orsières, R. Sarrasin; Frachebourg Claire, St-Maurice, M.-C.
DLU·oux; De Carvalho Flavio, StMaurice, M.-C.Duroux; Amacker Nicolas, Haute-Nendaz, D. Fournier; Zelenovic Svletana, HauteNendaz, D. Fournier;
Classes des cycles d'orientation
Correia Sofia, Sion, P.-A. Sierra; Charmmartin Julie, Sion, P-A. Sierro; Naudin JeaIUle, Massongex, S. Veronese; Gjocaj Aferdita, St-Maurice, S. Veronese; Conduto Hélène, Collonges, S. Veranese; Fuchs A.Angèle, St-Maurice, S. Veronese; ReyBellet Fanny, St-Maurice, S. Veronese; Cataldi A.-Céleste, Vernayaz, S. Veronese; Délèze Pauline, Haute-Nendaz, J.-D. Maret; Maître Marie, Les Haudères, A. Michelloud; Cerniyky Alana, Basse-Nendaz, CO Nendaz.
Dessin de Jeanne Naudin de Massongex
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BIBLIOTHÈQUES
Une(arte~~ pour les bibliothèques romandes
Vous êtes Valaisan, usager régulier de la Bibliothèque cantona le à Sion, St-Maurice ou Brigue et à l'occasion de l' lfi de vos passages ou de votre installation comme étudiant à Lausanne, Genève, Fribourg ou Neuchâtel vous souhaitez utiliser les services de la bibliothèque cantonale ou universitaire du lieu?
Désormais, les bibliothèques du réseau romand RERO se sont organisées pour vous simplifier la tâche: sans frais - alors que jusqu 'ici certaines ex.igeaient des taxes d'inscription si vous n'étiez pas domicilié SUT place -, avec des formalités allégées et en présentant tout simplement la carte de lecteur de la Bibliothèque cantonale du Valais vous pourrez immédiatement emprunter les livres et les autres documents de ces bibliothèques. Cette facilité qui entre en vigueur le 3 avril vous sera également accordée par la Bibliothèque nationale suisse à Berne.
Le programme BibliOpass réunit aujourd'hui 13 bibliothèques auxquelles viendront s'en ajouter d'autres dans les mois à venir. Il est né à l'initiative de la Bibliothèque cantonale du Valais qui en a soumis le concept à ses conSŒurs dans le cadre d 'un projet pilote conduit pour l'ensemble de RERO. Il a été développé ensuite par la Bibliothèque nationale à Berne et la Bibliothèque publique et universitaire à Genève. li concerne à ce jour quelque
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170'000 titulaires de cartes de bibliothèques dans J'ensemble de la Suisse romande.
Bibliothèques qui portidpent ou réseau BIBLIOPASS
Berne • Bibliothèque nationale suisse
Brigue • Bibliothèque cantonale et com
munale
Fribourg • Bibliothèque cantonale et univer
sitaire
Genève • Bibliothèque publique et univer
sitaires • Bibliothèque d 'art et arcl1éologie • Bibliothèque musicale
Lausanne • Bibliothèque cantonale et univer
sitaires (Riponne et Dorigny)
Neuchâtel • Bibliothèque publique et univer
sitaire • Bibliothèque de la Faculté des let
tres et sciences humaines • Bibliothèque de l'Institut d'ethno
logie • Bibliothèque des sciences écono
miques et sociales
Saint·Maurice • Bibliothèque cantonale et commu
nale
Sion • Bibliothèque cantonale du Valais
La Bibliothèque de la ville de La Chaux-de-Fonds et celles de l'Administration fédérale rejoindront prochainement le réseau BlBLlOPASS
Pour en savoir plus sur Bibliopass vous pouvez consulter le site internet www.bibliopass.chou vous renseigner auprès de la Bibliothèque cantonale du Valais. (027/6064550).
Les Bibliothèques qui participent à Bibliopass sont reconnaissables à un logo que vous trouverez dans leurs locaux et progressivement sera présent sur les nouvelles cartes de lecteurs.
la bibliolhèque <anlonale esl à l'origine du réseau Bibliopass.
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Réseau de prêts Bibliopass H(1kl.-'~~
Le réseau BibliOpass, qu'est-ce que c'est ? BibHOpass est un nouveau service oHert par les bibliothèques à leurs usagers.
Avec une seule carte de lecteur, émise dans l' une des bibliothèques membres, il sera désormais possible de s'inscrire, d 'emprunter ou de consulter des documents dans toutes les autres bibliothèques, ceci sans frais supplémentaires.
La seule formalité demandée dans chacwle des nouvelles bibliothèques que vous visiterez sera de remplir un formulaire lors de votre première visite, de présenter votre carte de lecteur ainsi qu'une pièce d'identité valides.
y a-t-il des conditions particulières pour bénéficier des services BibliOpass? Vous devez simplement être inscrit comme lecteur normal dans l'une des bibliothèques du réseau et y bénéficier d ' wle situation régulière. Si vous possédez déjà plusieurs cartes de bibliothèques membres, seule ceUe se rapportant à la principale bibliothèque que vous fréquentez (bibliothèque cantonale, par exemple) sera considérée comme valable pour vous inscrire dans une nouvelle bibliothèque et y emprunter des documents.
A l'inscription ce document ainsi que le règlement de prêt de la bibliothèque vous seront remis et vous devrez vous engager à les respecter. Vous acceptez notamment que vos dOlmées personnelles pourront, le cas échéant, être communiquées aux bibliothèques partenaires dans le
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cadre autorisé par la Loi fédérale sur la protection des dOlmées (LPD).
Comment pourrai-je emprunter des documents dans le cadre de BibliOpass? Une fois inscrit, sur simple présentation de la carte de lecteur et, éventuellement, d 'une pièce d'identité valable.
Attention: Pour ce qui concerne le nombre de documents, la durée du prêt, les prolongations, les frais de rappel, etc., les conditions de la bibliothèque prêteuse s'appliquent. Elles peuvent changer sensiblement d'une bibliothèque à l'autre.
Les demandes de prêt interbibliothèques ne font pas partie des services offerts par le réseau BibliOpass. Vous devez vous adresser pour cela à la bibliothèque qui vous a délivré la carte.
Lorsque l' autorisation d'emprunter est retirée pour cause d'infraction dans une bibliothèque, le retrait s'étend à l'ensemble des bibliothèques du réseau BibliOpass.
Que faire en cas de perte ou de vol de ma carte? La perte ou le vol de la carte doit être annoncé inlmédiatement à la bibliothèque qui l'a émise. Elle sera alors bloquée dans toutes les bibliothèques membres BibliOpass. Seule la bibliothèque qui a émis la carte est habilitée à fournir une carte de remplacement.
Echanges linguistiques
On~
Conune chaque année de nombreux élèves recherchent des partenaires pour effectuer un échange linguistique durant les vacances.
Nous recherchons encore des candidats / es du Valais pour les élèves suivants:
Annica Storm Sara Munding Sophie Manzeroski Florian Neshatrooh de Lübeck
Kathrin Pietsch Maria Stroppe Grinlm Stefanie de Lindau,
et
16 ans 16 ans 16 ans 15 ans
16 ans 15 ans 18 ans
ainleraient faire un échange de 15 jours avec de jeunes Valaisans.
Pour inscription et renseignements: le Bureau des échanges linguistiques Planta 3 - 1950 Sion Tél. 027/ 6064130 Fax 027/6064134
Formation continue Au sujet du cours no 31
Formation didactique: Tamburin
Les maîtresses et maîtres de 4, 5, 6P qui n'ont pas suivi de présentation relatjve à la méthode de Tamburin sont a ttendus à J'aula EX. Bagnoud, (EIV, Rawyl 47 à Sion) le mercredi 24 mai 2000 de 14 h 00 à 17 h 00 environ. Ds doivent prendre avec eux les ouvrages de la méthode Tambourin 1.
n n'y a aucune place de parc à disposition.
Monique Pm1l1ntier
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Le pédagogue n'a pas toujours bonne presse. Francis Imbert prend le contrepied des fausses représentations associées au métier de pédagogue. L'image de l'impossibilité du métier de pédagogue fait écho à la boutade de Freud sur les trois professions impossibles: éduquel; soigner et gouverner. Avec son dernier ouvrage, Francis Imbert propose un véritable «traité de pédagogie», réhabilitant magistralement le pédagogue, pour autant qu'il soit conscient du statut de ses actes et entende J'interrogation éthique fondatrice qui est au cœur du métier. Pour l'auteur, c'est en termes de «praxis» et non de «poièsis» qu'il faut poser la question de l'intervention du pédagogue. Un livre utile pour dépasser les approches polémiques et stériles qui sévissent souvent aujourd'hui.
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LIVRES
Francis Imbert. L'impossible métier de pédagogue. Paris: ESF, coll. Pédagogies, 2000,172 p.
RENILDE MONTESSORI
DESCLEE DE BROUWER
Que deviennent les enfants, dans un monde qui a profondément changé, où les repères sont souvent ébranlés? C'est la question que pose Renilde Montessori dans son livre intitulé «Educateurs sans frontières». Elle tente de répondre à cette interrogation en s'appuyant sur la démarche pédagogique de Maria Montessori et sur la Déclaration universelle des droits de l'enfant. Ce livre, écrit par la petite-fille de Maria Montessori, redit l'inlportance d'une éducation fondée sur la responsabilité, la liberté et la confiance dans la valeur infinie, le potentiel de tout enfant. La parution de cet ouvrage s'est accompagnée du lancement international d' «Ed uca teurs sans frontières»,
programme de l'Association Montessori internationale.
Reni/de MOl1tessori. Edllcateurs sans frontières . Paris: Desclée de Brouwer, 2000, 91 p.
Comment s'inscrivent, dans l'enseignement, les changements déjà opérés par ailleurs dans le système des idées et des représentations à la faveur du développement technologique? Dans «Comment enseigner?», les réponses proposées sont d'ordre historiques, sociologiques ou ph.ilosophiques. L'enseignement ne se résume pas à un problème de méthodes pédagogiques. D'où le soustitre: Les dilemmes de la culture et de la pédagogie. Car le consensus formel sur le devoir de l'école de donner à tous les moyens de
.50"'''''',"1_''Jolllc PLANT1ER
COMMENT ENSFlGNER ?
Ltl tfiltmmtl dt ln CIIIIltlT rI dt ln pltlngogit
L,remlll"/! -lOG IQUe S SOC I ALES
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s'adapter au changement cache difficilement un désaccord profond sur les principes qui doivent orienter la pratique d 'enseignement. Cet ouvrage permet de mieux comprendre la manière dont l'introduction des critères de rationalité technique dans l'enseignement remet en cause ]a conception même de l'éducation.
Salis la direction de Joëlle Plantier. Comment ellseigner? Les dilemmes de /a cultu,.e et de /0 pédagogie. Paris: L'Harmattan, coll. Logiques sociales, 1999, 254 p.
«Il était deux fois le Baron Lambert» est un roman qui associe suspense et drôlerie. Le baron de Lambert, aristocrate hypocondriaque et très riche qui possède vingt-quatre banques (en Italie, en Suisse, à HongKong, à Singapour, etc.), découvre l'élixir de jeunesse sur les rivages du lac d'Orta. Le monsieur de quatrevingt-quatorze ans devient un petit garçon de treize ans. L'imagination de Gianni Rodari, auteur italien ayant reçu en 1970 le prix Andersen, éclate dans ce roman.
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Gin/mi Rodari (traduction de Roger Sa/oll1on). Il était deux fois /e Baron Lambert 01/ les mystères de J'î/e SaintJules. Genève: La Joie de lire, 2000, J 92 p. là partir de 12 ans).
Impossible de le nier, la Bourse occupe une place de plus en plus importante dans le financement de l'économie. Mais qu'est-ce que la Bourse? Comment gérer un porte-
feuille d 'actions? Qu'est-ce qu'un indice boursier? Quelles sont les opportunités de l'euro en Bourse? Qu'est-ce qu'une crise boursière? Autant de questions qui trouvent des réponses simples dans ce livre sur la bourse expliquée aux jeunes. De nombreuses infographies aident à mieux comprendre les mécanismes boursiers.
Zoom sl/r la bourse. Paris: Hachette jlln;or, 1999, 47 p.
C'est l'histoire de Violette qui s'habille sous le regard malicieux de son chat Ficelle. Conune les autres livres de la collection «Les Versatiles», le but est d'inciter l'enfant à jouer avec les mots et les images. Et dans cet album, les illustrations d'Albertine sont particulièrement colorées.
Gernwno Zulia, A/bertine. Violette et Ficelle. Genève: La Joie de lire, 2000, coll. Les Versatiles, 26 p. (à partir de 3 ans).
LAjillIEDEURE
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ÉDUCATION MUSICALE
Dela ~~l~~du chant (4)
Je me permets à nouveau, comme lors des articles derniers, de poursuivre W1e traduction élargie de l'article de Sir Yehudi Menuhin. Cet éminent artiste, musicien, pédagogue et philosophe récemment décédé, livre ses pensées les plus profondes et ouvre des pistes de réflexion que je m'autorise à développer.
Le chant: moyen d'expression Nous, les êtres humains, par le chant, nous SQ1nmes créatrices et créateurs de l'essence sonore même.
Nous pouvons inspirer la terre entière et nos activités con1ffiunes et personnelles.
Grâce au chant, nous pouvons envoyer un message de paix, d 'amour, d'espoir et de confiance.
Nous pouvons aussi chanter la douleur de notre âme et aider notre cœur à pardonner.
Grâce au pouvoir unique du chant, nous pouvons participer aussi à la glorification de la Création.
Le chant: langage universel et intemporel
L'histoire des peuples nous indique encore aujourd'hui comment les nouvelles connaissances scientifiques peuvent enrichir les savoirs de notre siècle, comment on peut renforcer le lien entre la créativité actuelle et les fondements culturels du passé, comment on peut créer une culture globale du cllan!.
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Chanter, comme expression de la tranquillité et de la plénitude de notre conscience intérieure, permet une autre manière de nous écouter, beaucoup plus discrète et intime.
Le chant: source de paix Il est important, dans la manière quotidienne d 'écouter, dans la sensibilité du chant à l'unisson et dans la revendication d'une manière de vivre élevée, de vibrer librement par la rencontre de tous les êtres vivants.
Ainsi, le chant et le mouvement peuvent entrer dans la spécificité de chacun et de chacune, pour déclencher une révolution pacifique, douce et totale, et, peut-être, pour aider à la résolution de toutes les hostilités personnelles et à l'amélioration des structures collectives.
Notre école n'est pas épargnée par la violence et l'incompréhension. La tendance à une école soumise à l'économie se renforce et ne manque pas d'inquiéter.
Je me fais tme joie de remercier celles et ceux pour qui le chant commun représente un moyen de cultiver la tolérance et de favoriser la communication à l'intérieur du
groupe chantant et avec le public qui est invité à l'écouter.
Ainsi, on vise les mêmes objectifs humanistes dont parle Menuhin:
- En réunissant 400 élèves des cycles d'orjentation du Valais romand pour chanter ensemble et à l'unisson des chansons du répertoire de variété,
- En organisant des ateliers polyphoniques pour la prochaine fête suisse de chant durant le weekend de l'Ascension,
- En effectuant une ronde dans tme classe enfantine,
- En chantant tous les jours en classe,
- En participant comme acteur ou auditeur à l'interprétation de la messe en si de Bach,
- En chantant avec son dernier-né sur les genoux,
- En participant à la vie d 'une chorale de village,
- En participant à la fête des enfants également dans le cadre de la fête suisse de chant.
VENDREDI 2 JUIN 2000, à Sion FETE DE CHANT AVEC 2000 ENFANTS
Le matin Aubades et productions devant le jury
L'après-midi La place de la Planta est en fête de 13 h 30 à 18 h
avec de nombreux ateliers chantants
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---- - COMMUNIQUÉ DE COULOIRS -----
Salle des maîtres. Au centre de la pièce, une grande table où se concentre le débat socio-pédagogique plus ou moins enfumé. Tout autour, disposées en ordre circulaire, des machine inunobiles, serviles, malicieuses peut-être?
Photocopieuse, machine à café, plastifieuse, trancheuse, agrafeuse, réfrigérateur, téléphone .. .
Au gré de mystérieuses facéties, chacune d 'entre elles peut devenir révélatrice de nos impatiences, de nos maladresses, de notre dépendance et parfois même, de nos colères. Chaque réaction impétueuse qu'elles suscitent est aussitôt regrettée et voudrait être prestement remise comme un diable dans sa boîte.
Trop tard et impossible! Au bout de la table, sourit déjà l'un ou l'autre collègue prompt à dégainer son hum our acéré.
En raccourci Suite de «Ho les filles» Hé les garsons , Hé les garçons. est un magazine qui tente de porter un regard masculin sur les questions sexuelles qui se posent ou moment de la puberté et de l'adolescence. Brochure soutenue par la Fondation Suisse pour la Promotion de la Santé, ell. a été réalisée en collaboration avec de nombreux partenaires en prévention. (ette publication sur la sexualité et la vie affective n'est pas destinée à la diffusion dons les écoles mois, comme «Ho les lilles., elle est disponible gratuitement auprès des (enlres de Plonning Familial el de l'Anlenne Sida du Volais Romand.
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La photocopieuse semble avoir choisi ses victimes de préférence féminines, pour afficher fièrement des dérèglements quasi hormonaux ou produire d es bruits suspects. Certains collègues sont donc devenus des lève-de plus en en p lus tôt afin d 'assurer leurs photocopies avan t l'arrivée des «spécialistes» redoutés.
La plastifieuse nous vaut les visites appréciées de quelques maîtresses enfantines. Elles viennent figer sous cellophane les animaux, les paysages et les héros de contes enchanteurs.
Princip ale responsable du projet balance-bien-être des enseignants, la machine à café distille à chacun son nectar du matin plus ou moins corsé selon les circonstances. Diverses infusions maintiennent en harmonie les adeptes du Zen savamment maîtrisé.
Le téléphone relève de surprenants réceptio lU1istes aux voix tour à tour suaves, officielles, amusées, irritées ou lassées.
L'impressionnante agrafeuse et la trancheuse-guillotine invitent à une expression plus physique. Lorsqu'elles résistent ou «mâchent» 1
elles nécessitent énergie concentrée, coups de paumes, coups de poings saupoudrés d'étranges mots.
Je terminerai mon inventaire comme parfois l'on achève la semaine ... en ouvrant l'étage inférieur du réfrigérateur. Celui des bières discrètes et fraîches.
Les sourires ne sont plus très loin .. et la détente ... et l'amitié. Santé!
Serge Rey
PS. : Y a-t-il un miroir dans votre salle des maîtres?
Le petit crabe cubain va le au-dessus de Chamoson Les élèves des écoles primaires de Chamoson et de Saint-Pierre-de-Clages ont durement travaillé tout au long de cette année scolaire afin de vous proposer les 24-25-26 mai ce conte qui sera joué à 19 h 30, à la Salle polyvalente.
Mis en scène par Tania Nerfin (comédienne cubaine), accompagnée de son mari David pour la partie musicale et d'Isabelle Martin, bien connue sous nos latitudes pour son travail d'expression corporelle, ce conte a permis aux 240 enfants de profiter, en plus de l'interprétation, d 'une ouverture sur une a utre culture à travers les chants (certains en espagnol), les pe rcussions cubaines, ainsi que d'une information pour les plus grands sur la vie des écoliers à Cuba via Internet.
Vous serez plongés dans une ambiance tropicale, pleine de couleurs, de musiques et de vie.
L'entré e est gratuite, mais les réservations sont obligatoires auprès de l'office du tourisme au numéro 027/306 85 85.
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Cahiers pédagogiques
Ad111Înistratiol1 et pédagogie
L'administration tue-t-elle la pédagogie? L'interaction entre organisation et enseignement est loin d'être simple, Dans le dossier du mois d'avril des «Cahiers pédagogiques», complaintes et élans d'enthousiasme alternent. Dans son éditorial, Richard Etienne, directeur du site IUFM de Montpellier, se demande comment amorcer une rénovation qui ne soit ni une trahison ni un renoncement à ses valeurs fondatrices. Et si la situation française est fort différente de celle en Suisse romande, certains aspects sont toutefois assez proches.
Sciences humaines Le changement
Dans son dernier «Hors-Série», la revue «Sciences humaines» s'interroge sur le changement, de l'individu à la société. Pêle-mêle, il est question de la transformation de soi avec les psychothérapies, de la quête de l'autonomie au ni-
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PASSAGE EN REVUES
Les ~~ du mois
veau éducatif, du rôle des émotions dans le processus de changement, mais aussi de la grande transformation de l'enseignement.
Sciences humaines Les réseaux
Le numéro d'avril de «Sciences humaines» s'intéresse au monde des réseaux, à la communication sur Internet audelà des mythes. Des réseaux de relations au réseau des réseaux sur Internet, les réseaux ouvrent de nouveaux champs de recherche dans le domaine des sciences sociales. Dans la rubrique «Enjeux», Bernard Rimé, professeur de psychologie, casse les idées reçues sur le lien entre parole et émotions.
La Classe maternelle et La Classe
Large choÎx d'nctivités
Le dossier pratique du numéro d'avril de «La Classe maternelle» s'articule autour d'un album: «Mandarine, la petite souris» (Albin Michel
Jeunesse). Un large choix d'exploitations pédagogiques sont proposées à partir de cet album tactile : activités langagières et d'éveil en lec ture, activités logiques, activités manuelles. «La Classe» se penche sur l'an 2000 et par là même, sur les siècles et sur les millénaires, mais aussi sur les notions d'évolution et de progrès.
Le français dons le monde Tourisme
Le numéro de mars-avril de la revue internationale et francophone des professeurs de français (Le frança.is dans le monde) traite du t01u isme Oll
plus exactement des diffé-
rents tourismes. Hors dossier, il convient de signaler la rubrique consacrée au multimédia. Celle-ci propose un aperçu des programmes ou logiciels présents sur l'internet, utiles directement ou indirectement pour les cours de français. A mentionner également une excellente revue de presse des articles parus autour de Sartre ces derniersmois.
Science et Vie Junior Pièges de la drogue
La revue de «Science et Vie ]uniof) du mois de mai s'intéresse à la drogue (comment éviter les pièges de la drogue, que ce soit le cannabis, l'héroïne, l'alcool ou encore le tabac?), à Toutankhamon (la malédiction du pharaon), à la forêt de demain (comment reconstruire après la tempête ?). Le lecteur de ce numéro pourra aussi tester sa mémoire et également mieux comprendre ce qu'est un neurone.
Toutes les revues mentionllées dans cette rubrique sont disponibles à l'ORDP et/oll à la Bibl iothèque cantollale.
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CATÉCHÈSE
N-tJM-V~ documents
L'ouverture de l'enseignelnent religieux à des élèves de confessions variées dans des classes de surcroît multiculturelles suppose un équilibre entre les connaissances de base de la spiritualité chrétienne et une approche documentée et respectueuse de ces confessions diverses. Ou trou ver des renseignements fiables et respectueux sur l'Islam ou l'Hindouisme sans risquer des erreurs dues à une vision christo-centrique?
C'est dans cette perspective qU'Wl lot de 5 nouveaux livres garnit les rayons d e la docwnentation catéchistique de l'ORDP à Sion:
- 50 Minutes pour comprendre la Foi Catholique, B. PEYROUS et PH. CATOIRE, Ed. de l'Emmanuel, 1999. Les auteurs, dans un style nerveux, déroulent un tapis de questions et d'aHirmations, à partir du Credo de NicéeConstantinople. Suffisamment basique et vivant pour inspirer des séquences d'enseignement;
- La collection «Histoire des Religions», avec les titres «Genèse du Christianisme» (1997), «Les origines de la chrétienté» (l996), La «Création des Dieux» (1998) et «Les Voies de l'Islam» (1996).
Ecrits en collaboration avec des centres de documentation régionaux en France, ces livres offrent en première partie des exposés de type culturel enrichis d'une bonne série de documents et tableaux dont la pertinence illustrative est à relever. Plus passionnante encore, la d euxjènle partie, d 'en v iron 100 pages ch aqu e fois, consacrée à la
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mise en œ uvre pédagogique: repérage des connaissances préalables et préjugés, tableaux, cartes, graphiques, activités individuelles et de groupe, documents ressources, approches d'évaluation, jeux, le paradis de l'enseignant créatif en somme, ou mieux encore, d'une équipe régionale.
L'acquisition d'une édition du Coran avec index thématique alphabétique et explication de nombreux termes utilisés complète provisoirement cet ensemble.
La production audio-visuelle n 'est pas en reste dans ce domaine, et les documents VHS du catalogue vous sont rappelés ici: CVR 730/1 et 2,
CYR 733 et 736, CYR 777 et 778, CYR 803, CYR 820; R 939/1, 2,3,4, R 1054, 1055, 1056: autant de moyens offerts du primaire au secondaire pour connaître et donc respecter les différences.
Nouveau, nouveau! Très prochainement à 1'0015 de Saint-Maurice, le Premier Testament en VHS de grande densité biblique, et entre Sion et Saint-Maurice, environ 30 nouvelles K7 VHS pour tous âges, d'une qualité soutenue par le travail d'équipe œcuménique réalisé à Cinédia.
Marcwmpo
S' ouliller el lire pour de vrai
Conférence à Sion L'Association Romande «Savoir Apprendre» propose le mercredi 7 juin à 20 heures à Sion, à l'aula du collège de la Planta, une conférence de Lise Desrosiers. «S'outiller et lire pour de vraλ, tel est L'intitulé de cette conférence. Lise Desrosiers est enseignante et co-auteure de «Cola, je lis en couleurs». Elle a mis au point une série d 'activités destinées à la préparation de la lecture et aux notions d'espace-temps pour les jeunes élèves. Tout un matériel varié, attrayant et agréable à manipuler sera présenté lors de cette conférence. Cette conférence est prioritairement destinée aux enseignants des classes enfantines et de 1re/2e primaire ainsi qu'aux maîtres spécialisés et aux maîtres d'appui.
Mercredi 13 septembre 2000 à 17h00
Mercredi 8 novembre 2000 à 17h00
Exposition commentée pour les enseignants, par Mme Antoinette De Wolff
VINCENT VAN GOGH Né en 1853, Van Gogh a marqué le XXe siècle de son art. A l'aurore d'un
nouveau siècle, la Fondation veut se souvenir de ce maître de la couleur dont les tons souvent poussés à l'excès participent à la violence de l'expression .
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... ÉDUCATION PHYSIQUE
Nouveaux manuels ~' ~~ physique
Les nouvelles tendances pédagogiques nécessitent un renouvellement
De nouveaux moyens d 'éducation seront introduits
pour tout le personnel enseignant francophone
entre août 2000 et août 2003.
Au niveau des bases légales, la loi fédérale du 17 mars 1972 précise que la Confédépermanent des moyens
d'enseignement. A cet effet, le Conseil fédéral, en date du 5 avril 1989, a mandaté la Commission fédérale du sport pour concevoir et publier de nouveaux manuels d 'éducation physique. Ces documents vont remplacer les anciens manuels en vigueur depuis plus de 20 ans.
Six nouveaux manuels sont mis à disposition:
1. Eclairages théoriques 2. Ecole enfantine, degré pré-scolaire 3. l rc-4c année scolaire 4. 4e-6e année scolaire 5. 6e-ge année scolaire 6. 10e-13eannéescolaire(ce
dernier taille est complété par un livret de sport).
Chaque manuel comprend sept brochures:
1. Eclairages théoriques et enjeux pour la pratique
2. Vivre son corps, s'exprimer, danser
3. Se maintenir en équi-libre, grimper, tourner
et didactiques mettant l'accent sur les différents sens et motivations de l'EP (se sentir bien, être en forme et en bonne santé, expérimenter, découvrir et apprendre, créer et s'exprimer, s'entraîner et accomplir des performances, rechercher le défi et rivaliser, participer et appartenir). L'accent est également mis sur les différents domaines de l'EP (l'éducation physique, l'éduca tion par le p hysique, l'éducation au physique) et sur la place centrale de l'élève dans les préoccupations de l 'EP.
ration peut mettre des moyens d'en-seignement à la disposition des cantons. Par ailleurs, l'ordonnance fédérale du 21 octobre 1987 concernant l'encouragement de l'éducation physique et des sports stipule que le personnel enseignant doit posséder la formation technique et pédagogique requise par le degré d'enseignement dont il est chargé. Elle stipule également que la Commission fédérale de gymnastique et de sport édite des manuels d'enseignement et les met à dispo-
sition des cantons et dé-cide à qui ces docwnents sont remis gratuitement. Selon le règlement cantonal du 27 avril 1977 concernant l'éd ucation physique à l'école, les diffé rentes disciplines de l'éducation physique sont enseignées conformément aux programmes et méthodes proposées par les manuels officiels de la Confédération et aux directives particulières du Département.
4. Courir, sauter, lancer 5. Jouer 6. Plein air 7. Autres aspects.
Eclairages théoriques, enjeux pour la pratique
Concept d'introduction du DECS
Orientations pédagogiques et didactiques des nouveaux moyens
Ces manuels d 'éducation physique proposent des orientations pédagogiques
R~·M.i2000
Chaque manuel comprend 7 brochures thématiques.
Sur proposition de l'inspecteur d'éducation physique, le Service de planification et d 'évaluation du DECS a opté pour le concept d'introduction suivant :
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• Cours obligatoire pour toutes les personnes concernées par l'enseignement de l'éducation physique.
• Introduction par degré d 'enseignement: écoles enfantines, primaires et secondaires du premier et du second degré.
• Formation théorique et pratique dispensée sur deux jours: en principe deux fois un jour ou quatre demi-journées, soit douze heures de cours.
• Formation en dehors des heures de classe.
• Tous les cours auront lieu entre août 2000 et août 2003.
Les centres ou les regroupements scolaires proposent à l'inspecteur d 'EP des dates et des endroits à leur convenance. Un minimum de 16 personnes est nécessaire pour qu'un cours soit organisé. Une décision du Conseil d'Etat règle toutes les modalités légales, personnelles et financières.
La gestion administrative de ces cours est confiée à l'inspecteur cantonal d'EP, M. Erwin Eyer: (027/ 6064143 - fax 027/ 6064144).
Dix maîtresses et maîtres d'EP sont chargés de la conduite didactique: Christiane Dini/ Chemin; Nathalie Nanchen-Rion/ Flanthey; Dominique Baillifard / Evionnaz; Christian Dessimoz/ St-Séverin; Jean-Paul Gillioz/
Troistorrents; René Grand / Sion; Jérôme Nanchen / Planthey; Gérard Schroeter / Sion; Conrad Zengaffinen / Grimisuat. En règle générale, les formatrices ou formateurs travaillent par équipe de deux.
La commission fédérale de sport met les manuels gratuitement à disposition des candidats au brevet d'enseignement primaire ou enfantine ainsi qu/aux étudiants suivant une formation de maître d'éducation physique ou une formation de maître de sport. Par contre, les manuels destinés aux enseignants en activité sont remis aux cantons contre paiement. Les communes commandent les manuels (dont le coût unitaire est de Fr. 38.-) au dépôt des livres scolaires.
Cours de perfectionnement: "'~~ Titre du cours : Et si on apprenait et enseignait l'orthographe en produisant des textes
Durée: 2 jours et demi
Dates: 16 et 17 août 2000 + demi-jour à convenir avec les participant-e-s.
Lieu: Sion, Ecole normale du Valais romand, Pré d'Amédée 14.
Animatrice (teur): Dominique Bétrix Kahler, licenciée en psychologie et cheffe de projet de recherches à l'URSP / Lausanne, Aubépines 25, 1004 Lausanne. Tél. 021 / 647 24 38 & Claudine Balsiger, licenciée es lettres, enseignante et formatrice au BUROPCO/ VD, Villa Verteuse, Route de Plonzalley, 1604 Puidoux, tél. 021 / 946 37 58.
Buts, objectifs et programme du cours
Ce cours est destiné aux enseignante-s qui s'intéressent à la question
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de l'articulation entre les activités d 'expression écrite menées en classe et la maîtrise par les élèves des conventions de l'orthographe. Il propose des pistes concrètes pour former des élèves capables de mobiliser leurs connaissances orthographiques en situation de production textuelle
Deux journées consécutives seront consacrées à:
• présenter différentes conceptions de l'enseignement de l'orthographe et en débattre;
• présenter des situations et du matériel didactique développé dans le cadre d 'une recherche ainsi que le cadre théorique dans lequel ce matériel a été conçu; les résultats de la recherche seront également discutés;
• construire une situation didactique répondant aux besoins des participant-e-s.
Une demi-journée, environ deux mois plus tard, sera consacrée à:
• réfléchir sur la pratique des situations présentées/ construites dans les classes.
Le cours est organisé avec alternance d 'exposés, de travaux pratiques et de discussions / échanges.
Destinataires (degrés d'enseignement): 2P à 7<
Frais/matériel à prévoir (participants): environ Frs 5.- pour les frais de photocopies
Matériel d'équipement de salle: rétroprojecteur + vidéo
Remarque: Les frais de matériel de cours sont facturés aux participant(e)s par les animatrices du cours.
Inscriptions: ORDP, CP 478, 1951 Sion, tél. 027/ 6064168.
R~-Mai2000
Inscription pour des remplacements pendant l'année scolaire 2000/2001 pour le personnel enseignant des écoles enfantines, primaires
et pour les maîtres(ses) d'activités créatrices manuelles
(Marquer une X dans la case qui convient)
Le(la) soussigné(e) :
Nom
Prénom
Date de naissance: ....... .... ......... .
Adresse
Domicile :.
N° de tél. (indispensable)
Titres pédagogiques obtenus :
o Certificat de maturité pédagogique en 19 ..
o Autorisation d'enseigner en 19
o Brevet pédagogique en 19 .. ..
o Brevet pour l'enseignement des ACM en 19 ...
o
est disponible pour assurer des remplacements durant l'année scolaire 2000/2001 aux conditions suivantes:
Régions: 0 Valais romand o Valais central o Bas-Valais o Haut-Valais
Période: du ............................... .... ....... .
Disponibilités
lW1di
mardi
mercredi
jeudi
vendredi
matin
o o o o o
Degrés d'enseignement: o enfantins o primaires o spécialisés o ACM
au ...
après-midi
o o
o o
Durée des remplacements : à long tenne o ponctuels o
Remarque:
Lieu et date: .. .... .... . ...... .... ........ ... ..... ....... ... .. .. .. Signature .. .. .. .... ... .... .. .. .... ........... ...... ................... .
- Cette fonnule, dûment remplie, doit être retournée dès que possible au Service de l'enseignement, Planta 3, 1950 Sion (la liste des remplaçant(e)s étant remise àjour régulièrement).
- Tous les changements devront être signalés à la même adresse.
R~-MaI2000 43
ÉDUCATION
Finalités et obiectifs éducatifs de l'école publique (3) C.Rctva-q~
Avertissement Le présent document, dont nous publions ici la partie finale, résulte d 'W1e commande du Secrétaria t général de la CliP en vue d'alimenter la réflexion générale sur le thème des finalités et objectifs éducatifs de l'Ecole publique. TI a servi de base de travail aux Chefs de départements de l'Instruction publique (cf. Déclaration de la CTIP dans le numéro de février 2000), mais il n'engage que son auteur.
La formation des enseignants Les éducateurs sont les éduqués d'hier, et il est difficile d 'échapperet peut-être naïf d 'y prétendre - à la chaîne déterministe d 'auto-reproduction. Pourtant, force est de constater que des choses se déplacent dans le rapport des générations, que
les enfan ts on t a ujourd'h ui à l'égard de leurs parents et des adultes en général plus de familiarité, plus de droits (d 'expression, de discussion, de contestation). A la faveur de cette libéralisation du climat de la communication intergénérationnelle, il est permis de tenter des aménagements propices à l'éducation. En formant les enseignants à n'être pas que de bons enseignants par la qualité de leurs connaissances et de leur didactique, mais des humains au fait de leur rôle éducatif, exercés à penser en termes de valeurs et de finalités et ayant eu l'occasion de faire réflexion sur les leurs, assez «sol.ides» dans leur personnalité, leurs idées et leurs convictions pom supporter (et si possible dans la durée!) d'être confrontés, contestés, quelquefois bousculés par des générations d 'élèves qui ne désarment pas.
Des théoriciens ont été jusqu 'à prétendre que toute personne qui
Le développement personnel est essentiel dans la formation des enseignants.
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exerce une activité sociale à fort caractère relationnel devrait avoir vécu W1e psychanalyse dans sa formation. Retenons de cette proposition maximaliste son noyau de vérité : il ne devrai t pas y avoir d 'accès à la pratique pédagogique sans passage par un travail sérieux sur soimême. Des cours sont proposés en formation continue sur des thèmes de développement personnel qui visent précisément à une consolidation de sa personnalité. Passablement d'enseignants éprouvent ce besoin après quelques années de pratique professionnelle, et sont alors demandeurs, Cette dimension a pourtant sa place déjà en formation initiale, et cela même de plus en plus impérativement si l'on considère que les jew1es enseignants qui sortent de nos écoles pour s'apprêter à y rentrer, .. de l'autre côté de la barrière», sont les produits de la même culture que les enfants dont ils seront les maîtres. C'est donc exactement dans cette étape charnière qu 'il convient d'in troduire les éléments susceptibles de casser la chaîne déterministe, et de se donner les moyens d'envoyer dans les écoles des enseignants porteurs de forces renouvelées, et pas simplement des produits de notre époque chargés de ses doutes, de ses fragilités et de son malaise. li ne s'agit pas de «réarmement moral» , mais d'un travail de même nature que celui qu'on pourra attendre d'eux avec leurs futurs élèves: d'examen des situations, de clarification, de discussion et de mise à l'épreuve. L'éth ique est un travail d'intelligence et de liberté! Réfléchir sur les va leurs ne présume pas des orientations dans lesquelles on s' engagera, mais cherche des chemins qui ont cons tamment à
R;;",,~· Mai 2000
1 être jugés, critiqués, corrigés. Que les enseignants en formation puissent y trouver intérêt et profit ne fait guère de doute. Et pour qui mettrait en doute leurs motivations ou leur lucid ité sur leurs propres besoins de formation, il lui faudrait au moins, comme on l'a fai t plus haut à propos des élèves, postuler ces qualités chez les candida ts au métier d 'enseignement ..
Que les maîtres généralistes soient capables d 'entrer dans une relation de confiance et d 'empathie avec leurs élèves ne demande pas de formation teclmique poussée: le bon sens seul y suffit souvent, pour peu qu'il puisse fonctionner à plein, libéré des peurs, des préjugés, des
te.nce ne soient pas reCOIUlues par des interlocu teurs en qui il voit peu t-être des figures parentales, il a besoin, en plus d'une indispensable formation sur la communication et ses règles, d'être égalemen t assis et consoHdé dans son être, pour tenir son rôle paisiblement et dans une. bonne capacité d'écoute des parents. Le nécessaire climat de confiance à restaurer ou à renforcer entre école et familles passe par là.
Les valeurs de l'école et la société
Comme on l'a dit déjà, l'école obligatoire est l'agent de socialisation central. Instruire et éduquer la jeu-
leur origine et de leur signification, reconnaissance de leur valeur, fonctiOImelle, matérielle ou symbolique;
- les valeurs relationnelles : goût et moyens de la communication, du partage, de l'entraide, reconnaissance d'autrui et acceptation de soi; toléra nce.
En cela, une question se pose devant la contradiction souvent apparue entre les valeurs humarustes qui ont encore cours dans les écoles et W1 certain climat de jungle qui règne dans le monde des affaires, de la politique, des ad ultes en général tels que perçus par les enfants. L'école en tant qu'éduca trice est orientée par un projet, elle a né-
cessairement un idéal fausses images de soi et de son rôle. Accueillir même la révélation d'un problème grave est à la portée de tout enseignant, sans responsabilité insupportable et sa ns transformation de sa fonction en lme fonction thérapeutique pour laquelle évidemment il n 'est pas formé : il y a des résea ux de personnes spécialisées à qui s'adresser, et on peut le proposer à l'enfant en respectant la confidentialité et sans lui dOlmer le sentiment
L'é(ole obligatoire est l'agent de sodalisation (entrai.
(avoir un idéal n'est pas tomber dans un idéalisme!) et n'est pas tenue ni retenue par des considérations de réalisme politique. En d'autres termes elle n'a pas à conformer les valeurs qu'elle veut transmettre aux besoins et aux pratiques en cours dans la société, et elle se trouve en droit de pri vilégier la gratuité sur le souci du rendement, de l'entraide sur la compétition, du partage sur l'accumulation, de la
qu'on veu t se débarrasser de lui . Etre vrai, congluent, reconnaître ses erreurs et ses limites et les accueillir sans angoisse et sans panique ind uit généralement chez l'enfant des attitudes semblables, pas du tout irrespectueuses comme pourrait le craindre à tort un enseignant crispé dans son manque de confiance en lui, nostalgique peut-être d'une autorité fantasmatique ..
On redira plus loin le besoin qu'il y aurait à préparer le jelUle enseignant à entrer en contact avec les parents de ses élèves. Lui-même à peine sorti de l'adolescence, craignant que son autorité et sa compé-
R~- Mai2000
nesse a pour double objectif l'intégration sociale et le développement personnel. S'agissant de la première, l'éducation vise principalement:
- le civisme: éducation aux citoyennetés, capacité et courage d'exprimer ses idées, prise et partage de responsabilité dans le fonctionnement des institutions démocratiques; souci d'autrui à travers le collectif de l'Etat et sentiment d 'appartenance à une communauté humaine;
- Je savoir-vivre: connaissance des codes régissant explicitement ou implicitement les relations; examen des règles de la politesse, de
patience s ur ]a consonunation fébrile, de la générosité Sur la seule gestion, de l'accueil SlU l'exclusion, de l'humanisme sur le nationalisme, le racisme et la xénophobie (son horizon est celui des Droits de l'homme). Et pour ce qui concerne sa propre gestion, de mettre l'éthique au moins à l'égal du technique, c'est-à-dire d'avoir la préoccupation des valeurs autant que celles de l'utilité et de l'efficacité. Mais cette orientation éducative la met en porte à faux avec le pragmatisme ambiant, l'impératif de promotion et de réussite sociale qui est celui de ses clients et de leurs parents. li existe W1e tension indépassable entre
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------- _._._._---...... -...... _-
ces deux pôles, et il faut se rappeler la nature du mandat scolaire.
L'institution scolaire est un instrument que se donne un peuple par l'intermédiaire de l'Etat et régi par la loi. Aux termes des lois scolaires des différents cantons, elle reçoit mandat d'instruction et d'éducation de la jeunesse, étant en cela au service de la collectivité. Ce service, elle l'exerce avec une compétence propre qui lui donne une large autorité sur l'organisation et les moyens, mais elle reste, quant aux contenus, dans la dépendance de son mandataire, à qui elle a à rendre compte. L'enseignant parle aux parents en tant que spécialiste d'une entreprise dont la visée et l'orientation appartiennent à ses interlocuteurs (directs ou par le biais du législateur). La nature de l'enseignement et les valeurs éducatives ne lui appartiennent pas davantage que la santé des citoyens n'appartient aux médecins et aux hôpitaux. C'est ce double statut de spécialiste et de serviteur qu'il faut apprendre à habiter, dans son indépassable tension.
L'école: conservatrice et critique
Renoncer à un certain idéal éducatif, sous prétexte des dures lois de la réalité dans laquelle les enfants vont devoir entrer, et prétendre éduquer en rendant apte à ruser et à tirer son épingle du jeu, serait une trahison en même temps qu'une aberra tion. Trahison, parce que ce serait s'incliner devant des faits érigés en loi, et reconnaître la force des choses comme un droit, sacrifiant le devoir-être à l'être, au mépris de l'éthique même. Aberration aussi: la société ne cesse de se régénérer par sa base et de rester habitable par la vertu du constant renouvellement de son questionnement et de son exigence de sens et de qualité; la priver de cette source (sans prétendre que l'école soit la seule!) serait la condamner à aller sans frein au bout de ses vices pour devenir
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bientôt inhumaine. Pour la société comme pour l'individu, le découragement et le cynisme sont une tentation permanente. Ce n 'est pas à l'école de dérouler devant eux le tapis rouge!
Notre monde est plein de menaces et de violences, réelles ou potentielles. L'évolution de l'économie néo-libérale et la mondialisation entraînent une perte du politique et déplacent les lieux de décision de personnes élues par le peuple et opérant dans la transparence et sous le contrôle public, vers d 'autres dont la seule finalité est le profit et qui n'ont de comptes à rendre qu'à leurs actionnaires. Cette évolution met en péril les solidarités sociales et est grosse de menaces pour la paix civile. A l'autre bout, l'école, sans esprit politique partisan, se doit de travailler à restaurer et à consolider l'édifice social, en cultivant chez les enfants le goût du partage, de la solidarité, de l'équité, de la dignité partagée. Et la vertu du sacrifice aussi: attitude centrale qui commande beaucoup de valeurs et oblige à les hiérarchiser. Car c'est toujours au nom d'une valeur reconnue plus grande ou plus importante dans une situation donnée qu'on peut renoncer à un bien, ou accepter qu'il soit différé.
Ce n 'est pas là une manière de jeter des brebis dans un monde de loups. Il faut penser qu'une éducation aux valeurs doit produire des citoyens mieux équipés pour penser le réel, pour discerner leur place en relation avec les autres, pour être habités par des convictions qui les mettent à r abri des modes et des conformismes; en un mot: riches de ressources personnelles pour faire leur chemin d'adultes, en même temps que sensibilisés aux valeurs sociales que nous croyons conformes et indispensables à une saine démocratie.
L'école est dans un rapport dialectique avec la société: déterminée par elle en même temps qu'ayant à la déterminer. D'une part en effet, elle
en est issue comme un instrument son service et travaillant à son main..; tien, c'est sa fonction conservatrice; d'autre part, elle est un lieu de pensée et de découverte, c'est sa sion critique et novatrice. Ces deux fonctions se réalisent aux plans de l'instruction comme à celui de l'éducation. Et pour ce dernier, tâche n'est donc pas seulement de préparer la jeunesse à entrer dans le jeu social, avec ses règles, ses normes et ses valeurs, elle est aussi critiquer ces choses et de travailler à les régénérer par la base, en redéfinissant et renforçant les valeurs bonnes et nécessaires pour aujour ... d'hui. Nombre d'auteurs (politiques, historiens, sociologues, artistes, etc.) qui, au terme de leur analyse du monde comme il va, portent un regard pessimiste sur l'avenir, se tournent vers l'éducation: «Il faut que les comportements changent, dit-on, et le changement ne peut venir que par l'éducation». Cet espoir mis sur l'éducation ne doit pas servir d'alibi ni signifier une démission des autres secteurs; il n'empêche que c'est un beau défi que nous voudrions travailler à relever.
L'école et les familles Etant donné les rapports nouveaux que l'école doit entretenir avec les familles dans une société transformée où les cartes sont redistribuées, certains éprouvent le besoin de tra' cer de nouvelles frontières entre les domaines respectifs, définissant clairement ce qui est du ressort l'école d'une part, de la famille l'autre, et le terrain qu'ils ont en commun. Or le problème n'est pas d 'abord une affaire de
--- -.-.. ----. ----~------------------,.,,,..---~c;c_"'_"i~
formuler les axes et les principes, et d'y associer étroitement les parents. L'école n 'a pas à leur dire «ceci est à vous, cela est à nous», mais plutôt:
«Ce que vous avez fait jusqu'ici et continuez de faire, nous le respectons; mais il nous appartient, en vue du développement heureux de vos enfants et de leurs relations harmonieuses avec l'ensemble de la société, de l'élargir dans sa compréhension pour en favoriser l'intégration dans un ensemble plus large, qui tend à l'universel.
«Les valeurs et croyances religieuses que vous avez communiquées à vos enfants vous (leur) appartiennent; c'est maintenant à nous de leur faire découvrir ce que croient d'autres enfants et les traditions auxquelles se réfèrent d'autres habitants de ce pays et de pays voisins avec lesquels vos enfants auront à étudier, à travailler, à vivre.
«La spiritualité de vos enfants s'est nourrie à votre contact, mais elle n'est pas tout à coup absente à l'école, laissée au vestiaire. Ce serait une illusion et un mensonge de
vous faire croire qu'on peut enseigner le français ou la biologie ou le sport sans que tout cela soit rempli d'esprit et de valeurs, de la part de tous les intervenants et participants. Mieux vaut être clair avec soi-même et reconnaître que les enfants transportent dans le lieu scolaire tout ce qu'ils savent, tout ce qu'ils croient, tout ce qu'ils sont. Ce qu'ils vont apprendre et vivre en classe, ils le tricoteront, chacun à sa manière avec tout ce qui est déjà en eux. Votre mission et la nôtre peuvent être distinguées mais pas séparées, elles ne sont ni en rupture, encore moins en conflit. Elles ne peuvent qu'accorder leurs violons autour d 'objectifs similaires, ou complémentaires.))
Et c'est cela que nous avons à expliciter, ainsi que la conformité de telle ou telle activité scolaire avec les principes et valeurs sur lesquels nous nous serons mis d'accord. Cela demande qu'on soit au clair sur le sens et la portée de tel enseignement ou activité pour être en mesure de le référer aux objectifs et principes énoncés. Cela demande une information suivie et la construction d'une confiance réciproque. 1nfor-
L'exercice de l'autorité produit l'effet Inverse de celui qu'il recherche.
g~-MaI2000
mer de ce qui se passe en classe les parents jaloux de leur sphère privée et prendre acte avec eux de ce qui, à l'école ou en dehors, témoigne d'une carence éducative patente ne devrait pas les inquiéter, mais plutôt les rassurer. Us accepteront le souci de l'école d'éduquer, voyant que, loin de les contester ou de se poser en concurrence avec le leur, il vise dans un premier temps la qualité du milieu scolaire en vue des apprentissages, et à plus long terme la qualité de vie générale de la société. Mais il serait vain de vouloir gagner la partie par un discours unila téral, si convaincant et légitime soit-il. L'école doit se mettre à l'écoute des parents, comme on a dit plus haut qu'elle ne pourra compter sur la franche participation des enfants que si elle se met à leur écoute. Il y a là un fait de société d'où découle une règle commune qu'il faut respecter avec les parents comme avec leurs enfants nos élèves: le discours de maîtrise passe mal et l'exercice de l'autorité, ou même seulement d'une initiative trop appuyée, dans un domaine qui touche aux choix de vie et aux valeurs produit l'effet inverse de celui qu'il recherche. Si la
démocratie doit trouver une application sur ce terrain, c'est en bonne logique.
Confiance créée et entretenue par des rencontres multipliées, donc, où l'école aurait à développer des qualités de communicatrice. A ce propos, il faut se demander si la forma tian des enseignants, qui devrait comprendre ce chapitre de la communication avec les parents, y suffira, ou bien s'il ne serait pas judicieux que les Départements de nnstruction publique envisagent de se doter de personnes spécialement formées et ha-biles dans cet exercice.
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..
Lequel il faut mener san s répit et sans préjugé. C'est un chantier de l'école dont elle ne pourra pas faire l'économie, non pas tant pour sacrifier à l'esprit du temps où tout doit «se vendre» que par souci (éthique autant que pragmatique!) de transparence et de clarté dans la conduite concertée d 'un si important projet.
Condusion La tâche éducative de l'école
pour les années à venir
Son caractère d'obligation pour tous les enfants des deux sexes et de tous les milieux socio-culturels fait de notre école ur, lieu privilégié. Ce passage obligé en fa it une pépinière sociale, un véri table laboratoire humain et démocratique. Dans les circonstances particulières qui sont les nôtres, où le pacte social se fissure et la société est dans une mutation qu'on sent profonde et qui peut à terme mettre en péril la démocratie, il n 'est peu t-être pas exagéré de voir dans la formation et l'éducation de la jcwlesse une mission «de salut public». L'enjeu est tel qu 'il convient de bannir les frilosités et les considérations trop étroitement techniques, jurid iques et administratives pour embrasser cette problématique rad icalemen t - au sens étymologique du mot - et sur fond d'une anthropologie qui résiste aux caprices du temps. L'entreprise doit en effet être proportionnée aux besoins et aux aspirations fondamentales de l'homme. L'humanisme, dont nous nous demandions plus haut s' il était possible aujomd'hui, tient dans ce rapport, dans cette tension entre un déjà là et un à venir. Une finalité d'une part, une tâche à accomplir, suffisamment ouvertes pour qu'on ne risque pas d'y enfermer l'homme dans un modèle préétabli ni de tomber dans la nostalgie d'une figure mythique révolue; mais en même temps suffi samment fondées sur notre expérience et dans des potentialités que nous discernons, en nous et chez nos semblables - et en particulier chez les en-
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fants! - pour que l'espoir soit permis. Cette idée de l'homme traverse les siècles, tantôt obscurcie par le triomphe de la barbarie, tantôt brillant d 'éclats lumineux et encourageants, mais jamais désincarnée ni va lant par elle-même, au contraire toujours liée à des hommes réels et à lems actions. C'est là sa force et sa faiblesse: dépendante de nos choix et de notre bon vouloir. Heureux serons-nous si les générations suiva ntes peuvent reconnaître que la nôtre aura fait preuve de djscernement et de comage!
Neuchâtel, juin 1999 Carlo Robert-Grandpier,.e
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Rédaction Nlldill Revaz, rèdadrÎce responsable PaulVeller, rédadeur
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Données techniques Suriotede<omposiiion: 17\ x 245 mm. Formol de 10 revue: 21 0 x 280 mm. Impres~ionen offselen noir el une leinle\'ive, phalolithos fournies ou frais de reprodudion fadurés séparémenl pour documents fournis prêts 0 la reprodudion.
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