REMERCIEMENTS - cms.fss.ulaval.ca · développement d’un nouvel axe de recherche et de formation...

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REMERCIEMENTSNous remercions très chaleureusement le CIEQ pour son appui à la série de conférences et à ce colloque. Le CIEQ a soutenu l’ensemble des activités par le biais d’un financement et d’un soutien logistique et administratif. Nous remercions Marc St-Hilaire, Etienne Rivard, Emilie Lapierre Pintal et Ginette Olivier. Nous remercions aussi la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, la Faculté des sciences sociales, le département de géographie et le département de sociologie pour leur contribution financière à l’ensemble des événements. Finalement, nous remercions les Hautes études internationales pour leur collaboration et leur soutien financier pour la venue de Madame Catherine Wihtol de Wenden. Louis-Pierre Beaudry et David Autret, étudiants à la maîtrise, ont contribué à la logistique et à l’organisation des conférences et du colloque. Pour l’infographie, notre reconnaissance va à Emilie Lapierre Pintal et à Sylvie St-Jacques.

Faculté de foresterie, de géographie et de géomatiqueDépartement de géographie

Faculté des sciences socialesDépartement de sociologie

Bonjour à tous,

Le colloque étudiant Mobilités, migrations et sociétés est l’activité qui clôture une année d’effervescence autour de la thématique des migrations à l’Université Laval. D’abord, à l’automne 2014, nous avons eu le plaisir d’offrir un séminaire interdisciplinaire et interfacultaire portant le même nom que le colloque destiné à un groupe d’étudiant-e-s de la Faculté des sciences sociales (en majorité de sociologie) et de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique (en géographie). Puis, cinq grands conférenciers sont venus à Laval entre septembre 2014 et février 2015 nous présenter leurs travaux de recherche (Catherine Wihtol de Wenden, Gérard Bouchard, Michelle Labelle, Hélène Pellerin et Pierre Anctil) ; trois d’entre eux sont aussi intervenus au sein du séminaire afin que les étudiant-e-s puissent interagir avec eux de manière privilégiée. Nous avons eu en outre deux autres invités de marque qui sont venus présenter leurs travaux et rencontrer les étudiants, Victor Piché et Cris Beauchemin. La série de conférences offertes à l’ensemble de la communauté universitaire a attiré au total au-delà de trois cents personnes. Sous peu, les vidéos des conférences seront disponibles sur Internet via le site du CIEQ (www.cieq.ca). La conférence de Madame Wihtol de Wenden est déjà disponible via le site Internet des Hautes études internationales (www.hei.ulaval.ca/fr/zone_audio-video).

Cette année se termine donc avec ce colloque étudiant qui a pour but de mettre en valeur la recherche des étudiant-e-s des 2e et 3e cycles de différents programmes de l’Université Laval et d’établir un échange autour de la thématique. La vitalité de la recherche sur une thématique aussi actuelle que celle des migrations internationales s’exprime avant tout par la recherche de nos étudiant-e-s.

Nous espérons que les activités de l’année académique 2014-2015 ne font qu’initier le développement d’un nouvel axe de recherche et de formation qui touche, de près ou de loin, l’ensemble des domaines de notre institution.

Bon colloque à tous,

DANIÈLE BÉLANGERDépartement de géographie

CHARLES FLEURYDépartement de sociologie

MOT DE BIENVENUE

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9 h 00 Accueil9 h 15 Présentations

BLOC 1 APPROCHES THÉORIQUES

ET POLITIQUES MIGRATOIRES

9 h 30 Louis-Pierre BeaudryApproches théoriques de l’étude des migrations et parcours de vie

9 h 50 David AutretFacteurs sous-tendant la migration : approches théoriques choisies

10 h 10 Caroline Filion-TrépanierComment l’externalisation des politiques d’immigration de l’Union européenne a entraîné des violations aux droits des migrants ?

10 h 30 Smith AugustinMigrations internationales et développement économique : analyse des impacts socio-économiques binationaux de la migration haïtienne en République dominicaine

10 h 50 Pause 20 minutes

BLOC 2 RÉSEAUX ET INSTITUTIONS

11 h 10 Carol-Anne GauthierRéseaux sociaux et trajectoires migratoires et professionnelles d’immigrantes hautement scolarisées originaires du Maghreb établies à Québec

11 h 30 Yan Wang L’entrepreneuriat chez les créateurs et repreneurs d’origine chinoise à la ville de Québec : une recherche exploratoire sur leurs réseaux

11 h 50 Komlan Gblokpor-KoffiL’intégration des Togolais au Québec et la Communauté Togolaise au Canada (CTC) : le rôle d’une association de migrants

12 h 10 Pause dîner

BLOC 3 REPRÉSENTATIONS, IDENTITÉS

ET INTÉGRATION

13 h 30 Isidora Benitez JanezicLe rôle de la réponse empathique dans la réception des publicités sociales relatives à l’antidiscrimination

13 h 50 Guadalupe Escalante-RengifoLes associations latino-américaines au Québec : stratégies identitaires et enjeux sociaux

14 h 10 Claire Van Den BusscheL’établissement des immigrants : parcours résidentiels de Français et de Maghrébins dans la région métropolitaine de recensement de Québec

14 h 30 Corinne BéguerieQuelle légitimité pour les médecins, infirmier(e)s et pharmacien(ne)s étrangers ? Le processus d’exercice de ces professions au Québec

14 h 50 Claudia PrévostAu-delà des obstacles, quelles sont les stratégies d’apprentissage et d’appropriation du français de réfugiés bhoutanais adultes installés dans la ville de Québec ?

15 h 10 Pause 20 minutes

BLOC 4 STATUT ET IMMIGRATION

15 h 30 Séverine Garnier Défis et stratégies de Colombiennes en exil à Québec : Transitions, pouvoir d’agir et identité

15 h 50 Lorena Suelves EzquerroLe parrainage : des effets sur la vie des femmes immigrantes de la Ville de Québec

16 h 10 Mamadou Oury SowLe statut d’étudiant étranger en France

16 h 30 Conclusion17 h 00 Cocktail

HORAIRE DE LA JOURNÉE

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LOUIS-PIERRE BEAUDRYcandidat à la maitrise en sociologie Université Laval

Approches théoriques de l’étude des migrations et parcours de vie

Les migrations internationales peuvent être comprises à partir de plusieurs cadres et niveaux d’analyse : une approche macro-scopique plus globale, mettant en jeu des concepts comme l’économie ou les flux migratoires, une approche « méso » qui concerne des entités intermédiaires, comme les réseaux sociaux ou les institutions gouvernementales et communautaires, et une approche « micro » qui tente de comprendre la migration comme phénomène appartenant aux migrants eux-mêmes. Chacune de ces approches permet de répondre à des questions importantes concernant la migration, mais se limiter à une ou à l’autre confine les résultats dans un champ relativement restreint et simplifié de la réalité.

Sans prétendre pouvoir atteindre une connaissance parfaite ou idéale, je défends ici la thèse qu’une compréhension plus fine de la migration exige de mieux prendre en compte la diversité des interactions entre les phénomènes de différentes échelles touchant le processus migratoire et les multiples sphères de la vie individuelle et sociale des migrants. L’approche des parcours de vie répond à cette exigence de complexité en intégrant une pluralité de niveaux d’analyse et en permettant d’examiner les interactions entre eux.

À partir d’exemples tirés de la littérature concernant le lien entre travail et migration, je présenterai certaines analyses à « niveau unique » et leurs limites. Je présenterai ensuite les orientations de l’approche des parcours de vie, ce qu’elle permet et ce qu’elle exige au niveau de la recherche et comment j’ai pu l’intégrer, partiellement, dans mes travaux de recherche sur les travailleurs immigrants en sylviculture au Québec.

DAVID AUTRETétudiant à la maitrise en géographie Université Laval

Travailleurs étrangers temporaires qualifiés au Québec : le cas des Brésiliens dans le secteur des technologies de l’information et des communications

Au Canada, les flux issus de l’immigration temporaire dépassent aujourd’hui ceux de l’immigration permanente. Cette tendance croissante, qui s’initie dans les années 1990, s’est accentuée dans le courant des années 2000. Pour aborder ce phénomène complexe, j’ai choisi de me pencher spécifiquement sur l’une des nombreuses catégories d’immigrants ayant un statut temporaire : les travailleurs étrangers qualifiés.

Ma recherche s’inscrit dans le domaine des études sur les migrations internationales qui traite de la phase pré-migratoire. Aussi, en étudiant le cas des travailleurs étrangers qualifiés du secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) originaires du Brésil, je cherche à identifier les facteurs sous-tendant la migration pour ensuite pouvoir analyser leur impact sur le processus migratoire de ces professionnels. Pour ce faire, j’utilise un cadre d’analyse construit autour de trois dimensions d’analyses : macro-structurelle, micro-structurelle et « méso ».

En premier lieu, ma présentation décrira brièvement la problématique de ma recherche (dans sa phase initiale) ainsi que ses grandes lignes méthodologiques. Ensuite, j’expliquerai d’une part mes choix concernant les différentes approches théoriques dans lesquelles je puiserai pour analyser chacune des dimensions d’analyse, et d’autre part la raison pour laquelle j’ai décidé de mettre l’accent sur la la dimension méso, qui inclut les réseaux sociaux.

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CAROLINE FILION-TRÉPANIERdiplômée de la maîtrise en études internationales de l’Institut des Hautes Études Internationales Université Laval

Comment l’externalisation des politiques d’immigration de l’Union européenne a entraîné des violations aux droits des migrants ?

L’Europe est pour beaucoup une terre d’accueil prometteuse devant leur fournir la paix et la prospérité que leurs terres natales ne peuvent pas ou plus leur garantir. C’est l’une des raisons pour lesquelles les États membres de l’Union européenne (UE), compte tenu de leur configuration géographique, sont aux prises avec une demande d’immigration et des flux migratoires sans cesse grandissants.

L’objectif de cette présentation est de comprendre ce qui a mené l’UE et certains de ses pays membres à malmener, voire violer les droits des migrants. Pour ce faire, la première partie est consacrée à l’étude des politiques migratoires et de lutte contre l’immigration clandestine mises en place par l’UE ainsi qu’à l’externalisation qu’elle pratique, afin de mieux comprendre leurs faiblesses et leurs limites respectives. Ensuite, l’externalisation de cette politique est étudiée, notamment les relations établies avec des États tiers qui sont souvent discutables au regard des obligations des droits de la personne. La création et les actions menées par l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures (FRONTEX), véritable bras armé de l’UE dans la lutte à l’immigration clandestine, sont aussi déchiffrées. Par la suite, la deuxième partie est dédiée à l’analyse des violations commises dans le cadre des politiques migratoires européennes. Ainsi, les obligations du droit européen (la Convention européenne des droits de l’Homme et la Charte des droits fondamentaux de l’UE) ainsi que celles en droit international sont décortiquées. Des exemples concrets de violations des droits des migrants commises par les pays partenaires, par les pays membres et lors des interceptions maritimes sont ensuite mis en lumière.

SMITH AUGUSTINcandidat au doctorat en sociologie Université Laval

Migrations internationales et développement économique : analyse des impacts socioéconomiques binationaux de la migration haïtienne en République dominicaine

Les premières recherches sociologiques sur les liens entre migrations internationales et développement économique remontent aux années 1950. Nous proposerons, dans le cadre de cette présentation, d’une part une synthèse des tendances théoriques générales des principaux auteurs sur le sujet et, d’autre part, une analyse critique de la littérature sur le cas de figure de la migration haïtienne en République dominicaine.

En analysant les impacts socioéconomiques de la migration haïtienne en République dominicaine tant sur Haïti comme pays d’origine que sur la société dominicaine comme pays d’arrivée, nous essaierons de déconstruire à la fois un mythe haïtien qui nie tout apport substantif de cette population migrante à leur pays d’origine et un triple mythe dominicain qui accuse simultanément la migration haïtienne d’être une indésirable invasion, de nuire à l’essor économique dominicain et de constituer une charge pour l’administration publique du pays d’accueil.

En fin de compte, nous démontrerons que même si l’optimisme des organismes internationaux exagère un peu sur la capacité réelle des migrants comme agents de développement, – étant le développement d’un pays un processus complexe et multidimensionnel, il est difficile de justifier le caractère prédominant du facteur migratoire – il est prouvé que la migration haïtienne en République dominicaine a joué un rôle décisif dans le processus de développement social et économique de ce pays au cours du XXe siècle et pareillement, voire paradoxalement, constitue en Haïti une importante source de revenus qui rend possible le soulagement quotidien contre la misère et la pauvreté.

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CAROL-ANNE GAUTHIERcandidate au doctorat en relations industrielles Université Laval

Réseaux sociaux et trajectoires migratoires et professionnelles d’immigrantes hautement scolarisées originaires du Maghreb établies à Québec

La communication proposée porte sur le rôle des réseaux sociaux dans les parcours migratoires et professionnels de femmes immigrantes hautement scolarisées originaires du Maghreb à Québec. Bien que les réseaux sociaux soient généralement abordés avec une approche quantitative visant la mesure du capital social (générateur de noms, générateur de positions) nous proposons plutôt une approche qualitative permettant de comprendre les expériences des participantes et les dynamiques des réseaux dans lesquelles elles sont imbriquées. Cette approche permet notamment de comprendre les processus de création et de mobilisation des réseaux comme stratégie des acteurs. De plus, nous adoptons une épistémologie du point de vue et en portons une attention particulière aux rapports sociaux de sexe. À l’aide des concepts de réseaux sociaux, de liens forts et de liens faibles, nous présenterons des résultats de notre thèse portant sur les éléments suivants : le rôle des réseaux pré-migratoires sur les parcours migratoires, incluant les choix migratoires et l’accueil et l’établissement ; le rôle des réseaux sociaux dans la trajectoire professionnelle post-migratoire, incluant la requalification et l’emploi.

YAN WANGétudiante au doctorat, Ethnologie et patrimoine Université Laval

L’entrepreneuriat chez les créateurs et repreneurs d’origine chinoise à la ville de Québec : une recherche exploratoire sur leurs réseaux

La présente recherche s’intègre dans le courant de la recherche sur l’entrepreneuriat. S’appuyant sur les théories de l’immigration et de l’interculturalité, cette thèse vise à mieux comprendre le processus d’intégration professionnelle chez les immigrants qualifiés d’origine chinoise. En observant les dynamiques d’entrepreneuriat chez les participants, nous mettons en avant leurs différents choix d’entrepreneuriat (créateur ou repreneur) d’une part, d’autre part l’influence de réseaux sur leurs choix professionnels et leurs identifications. Les caractéristiques et les capacités de saisir les occasions d’affaires chez les individus, les fonctions et les structures de réseaux, ainsi que la reconnaissance identitaire d’immigrants qualifiés font partie des dimensions d’analyse qui soulèvent les théories d’entrepreneuriat, de réseaux sociaux et d’identité.

La méthodologie adoptée s’appuie sur les entrevues semi-dirigées et l’analyse de contenu. La recherche a aussi fait appel à la réalisation de cartes de réseaux afin de mieux connaître le développement et le changement de réseaux de dimensions diverses durant leur processus d’entrepreneuriat.

Cette étude permet de connaître les réseaux divers auxquels les créateurs et repreneurs immigrants font appel. On constate qu’il existe des différences entre les créateurs et les repreneurs immigrants concernant leurs besoins aux ressources diverses et leurs façons de gérer l’entreprise.

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KOMLAN GBLOKPOR-KOFFIétudiant à la maîtrise en sociologie Université Laval

L’intégration des Togolais au Québec et la Communauté Togolaise au Canada (CTC) : le rôle d’une association de migrants dans le développement d’un réseau social et dans l’acquisition d’un capital social

Nous avons utilisé l’entrevue semi-directive pour recueillir, auprès de 17 migrants togolais, des données relatives au déroulement de leurs parcours migratoires au Québec. Notre démarche d’analyse consiste à comparer les expériences d’intégration de ces migrants en tenant compte de ces différents facteurs dans le but d’éclairer plus particulièrement le rôle que joue ou non la CTC dans leur processus d’intégration.

Nous arrivons à la conclusion qu’en général le nombre d’années passées au Québec par les répondants est un facteur important qui semble favoriser leur intégration socioéconomique. Les répondants sont assistés dans leur intégration socioéconomique au Québec, généralement dans les premiers mois après leur arrivée et aussi dans leur recherche d’emploi par la CTC, leurs amis Togolais et d’autres migrants qui partagent, selon eux, les mêmes référents culturels. L’analyse nous a permis aussi de conclure que la CTC a facilité l’intégration socioéconomique de certains membres qui ont immigré après 1980. Outre le fait que la CTC est un environnement culturellement familier qui semble procurer à ses membres un équilibre moral et une confirmation de leur identité au Québec, elle consolide également leurs liens de solidarité. Cependant, elle (CTC) demeure d’une certaine manière un cadre de résistance sociale pour leur intégration sociale.

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ISIDORA BENÍTEZ JANEZICdoctorante en communication publique Université Laval

Le rôle de la réponse empathique dans la réception des publicités sociales relatives à l’antidiscrimination

Le Québec est une société qui compte sur un nombre grandissant d’immigrants parmi sa population. En vue de favoriser l’articulation entre l’immigration, l’accès au marché du travail et la cohésion sociale, de nombreux dispositifs ont été mis en place tant par le gouvernement que par les organismes communautaires. Néanmoins, en dépit de ces initiatives, les difficultés en matière d’insertion socioprofessionnelle subsistent. Ces difficultés sont parfois liées à la non-reconnaissance des titres ou le faible rendement des expériences acquises à l’étranger et parfois en lien direct avec la discrimination.

Au regard de ce qui précède, les résultats de plusieurs recherches mettent en exergue que les techniques du marketing social, appliquées de façon appropriée, s’avèrent efficaces quant à l’atténuation des préjugés et la prévention de la discrimination. Notre projet de recherche est donc ancré à la jonction de la problématique liée à la diversité culturelle croissante (qui cause une variété de malaises sur différents niveaux de la vie sociale) et l’intervention qui peut être faite à cet égard par la voie médiatique, et ce, en employant les techniques du marketing social tout en mobilisant les théories de la communication persuasive.

GUADALUPE ESCALANTE-RENGIFOcandidate au doctorat en communication publique Université Laval

Les associations latino-américaines au Québec : stratégies identitaires et enjeux sociaux

Cette communication présente le résultat partiel d’un axe de ma recherche qui porte sur la production discursive de l’appellation latino-américaine au Québec. Au-delà des approches instrumentalistes et culturalistes de la production des identités supranationales en situation d’immigration, cette étude illustre comment, dans le processus d’autodéfinition des associations latino-américaines au Québec, convergent des éléments internes et externes à ces groupes en interaction dans sa nouvelle société ainsi que des référents transnationaux. D’une part, la production de la panethnicité latino-américaine est fortement alimentée par les déterminants politiques de la gestion de la diversité à travers la catégorisation d’organismes ethnoculturels et les critères de financement. Elle est aussi façonnée comme stratégie identitaire des immigrés ainsi qu’elle est produite par des liens de solidarité face à une situation d’immigration de vulnérabilité et à un besoin d’appartenance concrète. En même temps, elle est attachée à la langue, au passé colonial et aux valeurs familières communes. Cette autodéfinition a aussi un double référent transnational : l’identification latino-américaine présente in abstracto dans leurs pays d’origine et l’imaginaire du latino aux États-Unis. D’autre part, cette étude illustre la dichotomie entre le sens que les leaders des organismes donnent à l’appellation latino-américaine et ce qu’ils perçoivent que lui assigne la société québécoise.

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CLAIRE VAN DEN BUSSCHEétudiante à la maîtrise en sociologie Université Laval

L’établissement des immigrants : parcours résidentiels de Français et de Maghrébins dans la région métropolitaine de recensement de Québec

Selon l’Enquête Nationale auprès des Ménages réalisée par Statistique Canada en 2011, 4,4 % de la population de la Région Métropolitaine de Recensement de Québec était immigrante. Rien à voir, donc, avec Montréal, mais rien à voir non plus avec les autres villes moyennes du Québec considérant le nombre d’immigrants que cette proportion représente. Par ailleurs, les politiques urbaines actuelles visent à la fois la cohésion sociale, la mixité et la mobilité, et cela se traduit, pour l’intégration des immigrants, par la crainte du ghetto et la valorisation de la dispersion même si diverses études ont montré l’importance du « quartier fondateur » comme sas d’entrée facilitant l’insertion dans son nouveau milieu. Or, la carte de la dispersion des immigrants à Québec indique qu’il n’y a pas de tel quartier dans cette ville.

Alors, comment s’établissent de nouveaux arrivants dans une ville très étalée, qui compte encore relativement peu d’immigrants ? Quelles contraintes, priorités et aspirations président à l’élection de leur domicile ? Comment leurs choix évoluent-ils au cours du processus migratoire ? Nous explorerons ces questions à travers le récit du parcours migratoire et résidentiel d’une dizaine de Maghrébin(e)s et d’une dizaine de Français-e-s résidant à Québec depuis au moins deux ans, pour comprendre leurs choix résidentiels dans le processus d’intégration dans un espace métropolitain particulier.

CORINNE BÉGUERIEcandidate au doctorat en relations industrielles Université Laval

Quelle légitimité pour les médecins, infirmier(e)s et pharmacien(ne)s étrangers ? Le processus d’exercice de ces professions au Québec

Sélectionnés par le Québec selon des critères comme la connaissance du français, les diplômes obtenus et l’expérience professionnelle, les médecins, infirmiers et pharmaciens immigrants reçus, de la catégorie des travailleurs qualifiés, s’attendent à pouvoir exercer leur profession en arrivant dans leur nouveau pays. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Ils sont confrontés à plusieurs défis comme la reconnaissance de leur formation acquise à l’étranger par les ordres professionnels, compromettant alors leur insertion en emploi. De leur côté, les ordres professionnels, pour remplir leur mission de protection du public, doivent s’assurer que leurs membres ont les connaissances et les compétences nécessaires pour exercer leur métier avec professionnalisme et offrir des services de qualité.

Nous voulons connaitre le point de vue des immigrants et des ordres professionnels concernés sur le sens donné à l’exercice de la profession ainsi que les stratégies d’intégration professionnelle mises en œuvre par les immigrants. Le concept de légitimité pour l’exercice d’une profession règlementée – légitimité institutionnelle et construction d’une légitimité professionnelle – est au cœur de notre recherche. Nous proposons d’en aborder la structure institutionnelle dans le cadre de cette communication.

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CLAUDIA PRÉVOSTcandidate au doctorat, Ethnologie et patrimoine Université Laval

Au-delà des obstacles, quelles sont les stratégies d’apprentissage et d’appropriation du français de réfugiés bhoutanais adultes installés dans la ville de Québec ?

Parmi tous les apprentissages que doivent faire les migrants au cours de leur processus d’adaptation, l’apprentissage de la langue de la société d’accueil se distingue comme un fait incontournable. De fait, l’apprentissage de la langue du milieu d’accueil est un facteur d’intégration sociale et professionnelle fondamental pour les migrants allophones. Les études démontrent que le degré de scolarisation des migrants et des réfugiés a une influence majeure sur leur rapport à l’apprentissage, sur leurs modes d’apprentissage, ainsi que sur l’ensemble de leur processus d’adaptation et d’intégration à la société d’accueil. Alors, qu’en est-il pour les migrants peu ou pas scolarisés ? C’est en ce sens qu’une recherche doctorale menée dans une perspective ethnologique s’intéresse au parcours d’apprentissage et d’appropriation du français chez les réfugiés bhoutanais adultes, en grande partie peu alphabétisés, qui se sont progressivement installés dans la ville de Québec depuis 2009. À partir d’entretiens réalisés auprès de personnes-ressources en francisation et de réfugiés bhoutanais, nous identifierons les principales ressources liées à l’apprentissage du français qui sont mises à la disposition de ces réfugiés. Par la suite, nous explorerons comment, à partir de ces ressources, ils développent leurs propres stratégies d’apprentissage et d’appropriation du français.

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SÉVERINE GARNIERdoctorante en psychologie communautaire Université Laval

Défis et stratégies de Colombiennes en exil à Québec : transitions, pouvoir d’agir et identité

Le programme de protection des Colombiens à titre humanitaire en « pays source » a pris place de 1998 à 2011. Durant cette période, près de 1 000 Colombiennes ont trouvé refuge à Québec. À partir du modèle de l’individu en transition de Goodman, Schlossberg et Anderson, révisé dans une perspective systémique et critique, cette recherche qualitative vise à comprendre l’expérience de ces nouvelles citoyennes au regard des défis auxquels elles font face en pays d’accueil ainsi que des stratégies et ressources auxquelles elles ont recours. L’étude vise également à explorer le processus et les caractéristiques du développement du pouvoir d’agir et de la restructuration identitaire, suivant la transition migratoire.

Des entrevues individuelles semi-dirigées ont été effectuées auprès de 20 Colombiennes établies à Québec à titre de réfugiées, depuis 2 à 10 ans. Les résultats découlant d’une analyse de contenu sont présentés sous la forme d’un schéma dynamique et séquentiel illustrant les défis rencontrés sur les plans de l’adaptation générale, des apprentissages, de l’insertion socioéconomique, de la santé et des relations interpersonnelles. Alimentés par des obstacles structurels contribuant à la pauvreté et l’exclusion, ces défis s’emboîtent et interagissent entre eux, sollicitant la persévérance et la détermination de ces femmes dans un monde interne et externe en reconstruction. Cette recherche montre l’importance de la mise en pratique d’une approche globale, structurelle et critique qui soutient le pouvoir d’agir pour comprendre l’expérience des femmes réfugiées en pays d’accueil et élargir la portée des interventions.

LORENA SUELVES EZQUERROdiplômée de la maîtrise en anthropologie Université Laval

Le parrainage : des effets sur la vie des femmes immigrantes de la Ville de Québec

La présente recherche menée auprès de 10 femmes parrainées vise à comprendre si les lois sur l’immigration par le parrainage, qui comportent certaines particularités comme le contrat d’engagement et la résidence permanente conditionnelle, affectent ou non les relations entre les hommes et les femmes qui choisissent d’immigrer au Canada par cette filière. Les récits montrent qu’au contraire, la situation est extrêmement complexe et risque de mener à des formes de violence, en même temps qu’elle contribue à créer des relations asymétriques et des inégalités au sein des couples. À titre d’exemple, la dépendance économique que les femmes ont connue à leur arrivée a été vécue comme un facteur de stress important et certaines y voient la cause de leur anxiété et des problèmes de santé qu’elles ont développés par la suite.

Les résultats de ma recherche soulignent que le genre, l’origine ethnique, l’accent, le statut migratoire, entre autres, sont à l’origine des différentes formes d’inégalité auxquels ces femmes sont souvent confrontées.

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MAMADOU OURY SOWétudiant au doctorat en sociologie Université Laval

Le statut d’étudiant étranger en France

Pendant longtemps, les recherches scientifiques sur les migrations internationales portaient essentiellement sur l’immigration du travail. Cependant, depuis quelques années, certains travaux ont élargi le sujet en s’intéressant à des catégories d’immigrants plus ou moins distinctes. C’est le cas des études sur les réfugiés, les demandeurs d’asile, voire même les clandestins ou les sans-papiers. Par contre, les travaux portant sur les étudiants étrangers n’ont pas eu une grande place dans la recherche sur les migrations internationales. Les rares travaux qui existent sur ce sujet mettent l’accent sur les difficultés d’adaptation des étudiants étrangers dans leur nouvel environnement et leur intégration sur le marché du travail des pays d’accueil pendant et après leurs études. Dans cette communication, nous analyserons les implications du « statut d’étudiant étranger » en France dans la démarche de ces étudiants pour négocier leur place dans la société d’accueil en général et dans les universités d’accueil en particulier. Nous nous interrogeons plus particulièrement sur les implications, à court et à moyen terme, liées à ce statut pour les étudiants étrangers, sur le plan de la réussite scolaire et de l’intégration en France. Nous montrons que les contraintes associées au statut d’étudiant étranger contribuent à l’échec scolaire des étudiants étrangers, empêchant leur pleine intégration dans le milieu universitaire.

Notre présentation s’appuie sur les données recueillies dans le cadre de notre mémoire de maîtrise réalisé en 2013 à l’Université Paul Valéry Montpellier 3 (France).

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Aspects sociologiques est une revue scientifique gérée entièrement par des étudiant-e-s du département de sociologie de l’Université Laval. L’objectif principal de la revue est d’offrir une expérience de publication révisée par les pairs de textes portant sur des enjeux sociaux divers, pour des étudiant-e-s de tous les cycles d’études et de toutes les disciplines.

Aspects sociologiques est fière de s’associer au COLLOQUE MOBILITÉS, MIGRATIONS ET SOCIÉTÉS pour servir de plateforme de publication des présentations des participant-e-s. La rédaction d’un numéro thématique sur les migrations internationales sera lancée à la suite du colloque, dans lequel des articles des participant-e-s du colloque seront intégrés. Ce numéro sera également ouvert, comme les autres précédents, à toute publication pertinente avec le sujet traité. Nous vous invitons donc à rester alertes pour l’appel à publication qui sera lancé au cours du printemps 2015.

La publication de la revue est prévue au courant de l’année 2016.

Département de sociologie Pavillon Charles-De Koninck

1030, avenue des Sciences-Humaines, local 5423 Université Laval

Québec (Québec) G1V 0A6 Canada

Téléphone : (418) 656-2131 poste 4898 Télécopieur : (418) 656-7390

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