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ACTUALITÉS6 TABLEAU DE BORD ÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012

L E C H I F F R E D U m o I S

3,5 %C’est la progression des travaux sur lesquels les architectes sont intervenus en 2011 par rapport à 2010, selon la Mutuelle des archi-tectes français. Ce taux était de 0,7 % entre 2009 et 2010.

Les chiffresL o g E m E n T S C o L L E C T I F S

7,5 %Augmentation du nombre de permis de construire de logements collectifs de février à avril 2012 par rapport à la même période en 2011.

20,6 %Baisse du nombre de mises en chantier de logements collectifs de février à avril 2012 par rapport à la même période en 2011.

B U R E A U x

17,8 %Augmentation de la surface de bureaux autorisée à construire de février à avril 2012 par rapport à la même période en 2011.

34,3 %Baisse de la surface de bureaux mise en chantier de février à avril 2012 par rapport à la même période en 2011.

L o C A U x I n D U S T R I E L S

15,2 %Augmentation de la surface de locaux industriels autorisée à construire de février à avril 2012 par rapport à la même période en 2011.

23,6 %Baisse de la surface de locaux indus-triels mise en chantier de février à avril 2012 par rapport à la même période en 2011.

Recul confirmé de l’activité construction pour le premier trimestre 2012En dépit d’une augmentation du nombre de permis de construire accordé, la baisse du nombre de mises en chantier se poursuit. Tous les secteurs sont concernés.

Vecteur Plus, SOeS, ECLN

A p p E L S D ’ o F F R E S É TA n C H É I T É E T T o I T S - T E R R A S S E S

Nombre de marchés

H A B I TAT I o n S C o L L E C T I v E S / T E R T I A I R E / B U R E A U x

Marchés privés en m2 SHON

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Marchés privés en m2

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ACTUALITÉS 9EN BREFÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012

F R A n C o - A L L E m A n D

Nouvelle étanchéité pour la passerelle des Deux RivesIl n’aura fallu que deux mois aux étancheurs pour rénover les 1 300 m² (dont 250 m² de relevés) de la passerelle des Deux Rives concernés par la pre-mière tranche des travaux des zones circulables. Ce pont suspendu, composé de deux tabliers reliés par une plateforme, rapproche Strasbourg de Kehl en Allemagne. Chaque année, plusieurs milliers de piétons et de cyclistes l’empruntent pour traverser le Rhin. Autant de passages qui ont dégradé pré-maturément le système d’étanchéité circulable, soumis notamment au freinage des vélos dans la pente. Pour le remplacer, la solution devait donc allier adhérence et résistance à l’abrasion. Le choix s’est porté sur un système bi-composant à polymé-risation rapide (Alsan RS de Soprema). Avantage notable : un temps d’intervention réduit permettant ainsi la continuité de l’exploitation de la passerelle pendant les travaux. Concrètement, l’intervention s’est déroulée en quatre phases. Après un décapage mécanique du revêtement existant, les étancheurs ont posé un enduit d’impré-gnation en résine bi-composante non pigmentée utilisée comme primaire, à base de méthacrylate de méthyle. Temps de polymérisation : une heure. Etape suivante : l’application de la couche d’étanchéité (mortier auto-lissant étanche, épais, semi -flexible à base de méthacrylate de méthyle) assurant égale-ment la fonction de couche de circulation. Enfin, une résine de finition structurée bi-composante (sable de quartz et méthacrylate de méthyle) a été mise en œuvre pour la couche de roulement structurée. De teinte blanc cassé, elle respecte l’esprit architectural de la passerelle. l

R E v E L

Un McDonald’s devient le premier restaurant certifié HQE Construction

Le restaurant McDonald’s de Revel (31) est le premier bâtiment de son secteur d’activité à obtenir la certification NF Bâtiments tertiaires – démarche HQE Construction attribuée par Certivéa, filiale du CSTB. Cette certification récompense la réduction des impacts environnementaux tout au long du cycle de vie d’un bâtiment. Quatorze critères ont été audités.Ainsi, dès la phase conception, les produits, matériaux et procédés ont été sélectionnés en fonction de leur impact environnemen-tal. Pendant le chantier, les déchets ont, dans leur quasi-totalité, été recyclés et les performances thermiques du gros œuvre vérifiées afin de pallier au plus vite les éventuelles défaillances. 81 m² de panneaux photovoltaïques équipent le toit. L’électricité produite

couvrira 60 % des besoins en éclairage de l’ensemble du bâtiment, y compris ceux positionnés à l’extérieur. Sur les sur-faces hors bâti, les voiries, les terrasses et le parking, l’accent a été mis sur la préservation de la biodiversité grâce à de la végétation locale, non invasive et non allergène. Parmi les autres points observés, on retrouve la préservation des ressources en eau, le chauffage et la climatisation, le système d’éclairage et la qualité de l’air intérieur. « Cette première Certification HQE obtenue en phase réalisation sur la base du référentiel dit « générique » publié fin 2011 démontre la pertinence de celui-ci pour des bâtiments jusqu’alors non couverts par la certifica-tion », conclut Patrick Nossent, Président de Certivéa. l

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ma I n D I C AT E U R

L’immobilier vert de plus en plus rentableLa société de mesure de performance et de risque pour l’immobilier institutionnel IPD a publié son indicateur de l’immobilier vert pour l’année 2011 en partenariat avec Certivéa et parrainé par CBRE (conseil en immobilier d’entreprise). L’étude s’est por-tée sur les immeubles de bureaux de pla-cements. Les performances financières de 56 immeubles verts (ensemble des immeubles de bureaux de placements dont les qualités environnementales sont certifiées ou label-lisées par un tiers) et de 2 922 immeubles non-verts (non certifiés ou labellisés, y com-pris les immeubles haut de gamme construits depuis 2000) ont été comparées.

Les résultats montrent que les immeubles verts ont un rendement supérieur aux immeubles non verts, qu’il soit global (prenant en compte l’évolution de la valeur locative et de la valeur vénale de l’immeuble) ou en capital (relatif à la prise de valeur d’une année sur l’autre, nette des dépenses en capital). Cet avantage compé-titif, déjà effectif en 2010, s’est accentué de 10 points en 2011. Seul bémol pour ce secteur : le rendement locatif qui est là plus élevé pour les immeubles non-verts. Selon les estimations 2012, cette tendance positive pour les immeubles verts devrait se poursuivre. l

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ACTUALITÉS10 EN BREF ÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012

É L E C T I o n S L É g I S L AT I v E S

La FFB fait 85 propositions aux candidats

En vue des élections législatives du mois de juin, le réseau FFB a rédigé toute une série de propositions à destination des candidats pour placer le bâtiment au cœur du débat. Parmi elles, quinze priorités :

1) Maintenir la TVA à taux réduit pour l’entretien - amélioration du logement La FFB souligne les nombreux impacts posi-tifs de la TVA à 7 % sur l’activité du secteur. Ainsi, elle aurait participé à la création de 50 000 emplois en France et la baisse des prix a été largement répercutée sur la clientèle.

2) Mettre en place un régime fiscal adapté à l’investissement locatifTrouver une alternative au dispositif Scellier (qui prend fin en décembre 2012) pour main-tenir l’incitation à l’investissement locatif. Cet objectif pourrait être atteint avec la mise en place d’un modèle de fiscalité immobilière de base équilibrée pour accompagner le déve-loppement de ce marché. Cette règle devra être stabilisée pendant cinq ans, via une loi de programmation. Cette proposition avait été, à l’époque, refusée par Nicolas Sarkozy.

3) Faciliter la rénovation énergétique du parc existantLa rénovation énergétique est la priorité du Grenelle de l’environnement. Pour en atteindre les objectifs, la FFB préconise, à l’instar du rap-port Pelletier, de maintenir le crédit d’impôt développement durable et l’éco-prêt à taux zéro et de généraliser les certificats d’écono-mie d’énergie. De même, la réalisation de ces travaux serait incitée dans le non résidentiel et, à terme, réservée aux entreprises qualifiées « Reconnu Grenelle de l’environnement ».

4) Exclure l’auto-entrepreneur du champ du bâtimentLa FFB souligne que ce statut impacte la concurrence en matière de charges sociales

et fiscales. Dévalorisation de la filière de for-mation, dégradation de l’image du secteur et de la sécurité… Autant de constats qui, pour la FFB, militent pour la suppression du statut dans les métiers du bâtiment.

5) Encourager la régulation foncièreLe rôle de l’intercommunalité, chef de file des politiques locales de l’habitat, est limité en matière de régulation foncière. La FFB propose d’étendre ses compétences à l’urbanisme, la politique de la ville, le logement et le foncier. De même, une structure publique locale fournirait le foncier constructible aux collectivités. Pour lutter contre la spéculation, la FFB est favo-rable à une taxation des plus-values sur terrain constructible alourdie dans le temps. Enfin, les terrains constructibles seraient taxés à leur valeur vénale et plus à leur valeur locative cadastrale.

6) Veiller à ce que les règles prudentielles ne stigmatisent pas le financement des marchés immobiliers et des collectivités territorialesPour que l’immobilier ne soit plus un place-ment « mal traité » à cause de la crise des subprimes, la FFB demande que les collec-tivités aient accès à un crédit qualitatif et quantitatif. Et que la réglementation nationale ne durcisse pas les règles qui s’y appliquent.

7) Engager et financer un PNRU IIDevant le succès du PNRU, la FFB propose de mettre aujourd’hui l’accent sur la diversifica-tion de l’offre (notamment les copropriétés dégradées) et de revenir à la parité de finan-cement État – Action logement.

8) Développer l’offre HLMComment ? En maintenant une construction locative sociale dynamique, en révisant le zonage, en renforçant la gamme très sociale et en augmentant les fonds propres des orga-nismes publics en vendant de façon raisonnée une faible part du parc amorti (hors ZUS).

9) Faciliter l’accès au crédit des ménages, ainsi que des TPE, des PME et des ETILa mise en place d’une grande banque destinée au financement des TPE, PME et ETI et l’aug-mentation des moyens Oséo devraient lutter contre la contraction de l’offre de crédit et la dégradation de l’environnement institutionnel.

10) Lutter contre le dumping social et le travail illégalHarmoniser au niveau européen les coûts du travail et de la protection sociale, développer le contrôle des entreprises étrangères par l’administration et créer une carte d’identifica-tion professionnelle pour toute personne tra-vaillant sur un chantier. Autant de propositions de la FFB pour lutter contre la concurrence déloyale et le travail au noir.

11) Consolider le financement d’Action LogementPour cela, l’État doit, selon la FFB, débudgé-tiser la subvention à l’ANAH et revenir à la règle de la parité de financement pour l’ANRU.

12) Appliquer systématiquement une méthode de détection des offres anorma-lement bassesUne méthode de détermination de la moyenne des offres des entreprises serait introduite dans le code des marchés publics. Une offre en dessous de l’écart-type pourrait être consi-dérée comme suspecte.

13) Soutenir l’accession à la propriétéLa FFB souhaite le renforcement du PTZ + pour les ménages les plus modestes et le réta-blissement du produit pour les primo-accé-dants sur le marché de l’ancien si le logement acquis est rénové au niveau du neuf.

14) Mettre fin à l’empilement désordonné de normes et/ou réglementationsLes normes et réglementations sont une des causes de l’augmentation des prix. En étudier l’impact avant parution et laisser la place à la concertation permettraient de les inscrire dans une stratégie globale.

15) Réduire les délais de paiement des clients privés à trente joursPour faire face à l’augmentation des délais clients et la réduction des délais fournisseurs, la FFB propose de généraliser les avances clients sur tous les marchés privés et d’imposer un délai maximum de trente jours. l

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ACTUALITÉS 13EN BREFÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012

É q U I p E m E n T S D E p R o T E C T I o n

Bientôt des EPI spécifiques pour les étancheursPermettre aux étancheurs de porter des équipe-ments de protection individuelle (EPI) adaptés à leur métier. Tel est l’un des objectifs de la commis-sion « Conditions de travail » de la CSFE, présidée par Gérard Maigné. La première réunion sur cette problématique s’est tenue en mai 2010. Autour de la table : des fabricants (Cepovett et Enjendals), des étancheurs (Ruberoïd et Lutèce Etanchéité), des distributeurs (Roofmart et LRM) et des repré-sentants de l’OPPBTB dont un médecin ergonome. Depuis, les rencontres sont régulières, la prochaine étant prévue pour la fin du mois de juin. Les échanges ont, dans un premier temps, débou-ché sur la rédaction d’un cahier des charges de l’ensemble des besoins des étancheurs en matière d’EPI, à savoir les vêtements, les chaussures et les gants. Principales exigences : la résistance aux retours de flamme, la solidité et le confort. En contact fréquent avec des matériaux coupants ou abrasifs, ils se doivent de tenir dans la durée. Les gants présentent une problématique supplé-mentaire. Il a été retenu d’en concevoir quatre types, soit un pour chaque utilisation (manutention générale, travail des métaux coupants, soudures et relevés d’étanchéité, manipulation de produits sensibles), le multi-usage n’étant pas réaliste si l’on veut garantir la sécurité de l’étancheur. Les industriels ont ensuite présenté début 2012 des prototypes intégrant ces contraintes.

C o n C I L I E R L E S I n T É R ê T S D E C H A C U n

Essais sur le terrain (par les étancheurs de chez Ruberoïd, Lutèce Etanchéité, GEC IDF, Ducrest, SEO et Maigné), fiches de suivis conçues par l’OPPBTP, allers-retours… Les résultats ne sont pour le moment pas tous concluants. D’autant plus qu’il faut confronter les méthodes de travail et les intérêts de chacun. Les fabricants ont besoin d’avoir une vision précise de ce marché spécifique et de sa rentabilité avant de se lancer. Pour les sociétés de location de vêtements, avec lesquelles travaillent beaucoup d’entreprises d’étanchéité, nouveaux EPI signifie renouvellement de leurs stocks. Reste à savoir, enfin, si les étancheurs joueront le jeu en investissant dans ces produits. à ce jour, aucun produit satisfaisant n’est sorti d’usine mais on s’en approche. Les vêtements et les chaussures notamment donnent presque satis-faction. Les gants en revanche sont à revoir. La réunion prévue dans les prochains jours devrait proposer des solutions. l

EurObserv’ER, consortium européen mené par l’Observatoire des énergies renou-velables, vient de publier son nouveau baromètre photovoltaïque, analysant l’état du marché en Europe et dans le monde en 2011. L’Union européenne se démarque en cumulant 74 % de la puissance nouvelle-ment connectée, soit 51 GWc. Elle en est aujourd’hui la principale zone d’installa-tion et la production d’électricité photo-voltaïque y a doublé par rapport à 2010, passant de 22,6 TWh à 44,8 TWh. De plus, par rapport aux autres filières électriques, le solaire photovoltaïque est en tête du classement en matière de puissance nou-vellement installée, avec 51 357,4 MWc de puissance cumulée. « C’est plus du double de la puissance des nouvelles centrales éoliennes qui s’élèvent à 9 368 MW », pré-cise le baromètre. D’où vient ce dynamisme ? De la « baisse vertigineuse » du prix des modules photo-voltaïques, beaucoup plus rapide que celle des tarifs qui a conduit à « une course à l’installation, les investisseurs cherchant à

exploiter au mieux le différentiel entre les tarifs d’achat et le coût réel du kWh pho-tovoltaïque ».

Z o o m n AT I o n A L

En France, la puissance totale des instal-lations connectées au réseau est estimée par le Service de l’observation des statis-tiques (SOeS) à 2 831 MWc à la fin 2011, soit 140 % de plus qu’en 2010. En outre, 1 634 MWc ont été connectés au réseau l’année dernière, contre 817 MWc en 2010. L’augmentation est donc de 100 % ! D’après l’Observatoire, cette forte crois-sance n’est pas une surprise : « Elle s’ex-plique par la liste des projets qui étaient en file d’attente avant le moratoire de décembre 2010, ainsi que par le ralentissement des puissances en attente de raccordement en fin d’année. » La progression devrait ralentir en 2012 notamment en raison de la fixation des conditions d’achat de l’électricité solaire imposée par le décret du 4 mars 2011 qui commande au gestionnaire de réseau un volume d’installations de 500 MWc par an. l

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Une embellie conjoncturelle

C o n g R è S

Efficacité énergétique : pour la mise en place de bonnes pratiquesDu 19 au 21 septembre prochain se tiendra à Paris la dixième édition du Wiaco (Congrès mondial de l’acoustique et de l’isolation), organisée par la FESI (Fédération européenne des syndicats d’entreprises d’isolation), la NIA (National insulation association, États-Unis) et le SNI (Syndicat national de l’isola-tion). L’occasion pour les professionnels du secteur d’échanger sur la thématique, fil conducteur, de l’événement : l’efficacité énergétique dans le secteur industriel. Au programme, deux jours de conférences et de tables rondes pour évoquer des sujets tels que la thermographie infrarouge, l’isolation acoustique, les nouveaux matériaux d’isolation, le calcul de la température des surfaces isolantes ou la formation. L’objectif : convaincre les décideurs de l’industrie qu’améliorer l’efficacité énergétique d’une usine est une opportunité pour réduire les émissions de CO2, tout en faisant des économies. l

Plus d’informations sur www.wiaco-congress.com

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ACTUALITÉS14 EN BREF ÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012

La Directive 89/106/CEE relative au marquage CE des produits de construction ne

sera plus applicable dès juillet 2013. Elle sera remplacée par le Règlement (UE) n° 305/2011 du Parlement européen et du conseil du 9 mars 2011 qui établit les nouvelles conditions harmonisées de commercialisation pour les produits de construction. Publiée au JOCE du 4 avril 2011, elle a pour principale particularité d’être applicable automatique-ment dans les pays membres de l’Union européenne, sans trans-position à l’échelle nationale par les gouvernements comme c’est le cas actuellement. Par conséquent, le marquage CE devient obliga-toire dans tous les Etats membres. Autres nouveautés : les exigences fondamentales sont plus nom-breuses et chaque produit doit faire l’objet d’une déclaration de performance (DoP).

I n T É g R AT I o n D E L ’ U S A g E

D U p R o D U I T

Parmi ces exigences fondamen-tales, si l’on retrouve, comme précédemment, la résistance mécanique et la stabilité, la sécurité en cas d’incendie, la sécurité d’utilisation, la protec-tion contre le bruit et l’isolation thermique, il faut désormais y ajouter l’hygiène, la santé et l’environnement, l’accessibilité, les économies d’énergie et l’uti-lisation durable des ressources naturelles. La DoP, quant à elle, atteste de la fiabilité et de l’exactitude des informations fournies par le fabricant et est obligatoire pour tous les pro-duits de construction soumis

C o n F o R m I T É E U R o p É E n n E

marquage CE des produits de construction : quelles nouveautés ?à compter de juillet 2013, les démarches d’obtention de la fameuse étiquette changent. Parmi les nouveautés notamment, la déclaration de performance (DoP).

à une norme européenne ou à une évaluation technique euro-péenne (ETE). Elle intègre de nouveaux paramètres par rap-port à l’actuelle Directive produit de construction (DPC). En effet, la performance du produit y est en lien direct avec son ou ses utilisations. Plus précisément, elle mentionne la performance d’une caractéristique pertinente pour l’usage prévu parmi celles contenues dans la norme euro-péenne harmonisée ou l’ETE. Elle comprend également la liste des caractéristiques essentielles pour laquelle il n’y a pas de perfor-mance déclarée (NPD) et les informations du fabricant sur l’usage prévu. Sans oublier les informations liées à la présence de substances dangereuses. Cette référence à l’usage du produit est désormais intégrée à l’étiquette du marquage CE, cette dernière étant obligatoire-ment mentionnée sur le produit ou son emballage. Deuxième nou-veauté : les importateurs ainsi que les distributeurs vendant un pro-duit sous leur propre marque sont contraints, au même titre que les fabricants, de mentionner leur nom et adresse sur l’étiquette. Résultat, dans certains cas, comme pour les produits d’isolation par exemple, « l’introduction de la notion d’usage dans la DoP et sur les étiquettes soulève quelques ques-tions, analyse Henri Desgouilles, Directeur technique chez Soprema et animateur du groupe de tra-vail ETE au sein de l’Association des industries des produits de construction (AIMCC). Pour un produit à usage multiple, faut-il tous les mentionner ? Un fabricant

doit-il faire une DoP pour chaque épaisseur d’isolant ? » Pour l’ins-tant, pas de réponse.

« E n j E U C o n C U R R E n T I E L »

« Cette nouvelle réglementa-tion impacte différemment les industriels, commente Henri Desgouilles. Du fait du caractère volontaire et non obligatoire d’une demande d’ETE, elle peut devenir un enjeu concurrentiel important, un peu comme les avis techniques et les DTA aujourd’hui. Et s’avérer par conséquent quasi-obligatoire si le fabricant veut vendre son produit. » Pour accompagner les acteurs de la construction dans ces changements, l’AIMCC commu-nique régulièrement sur le sujet auprès des industriels. La pro-chaine conférence se tiendra le 12 septembre prochain à Paris. Y seront présentées notamment les informations et recommandations contenues dans le guide d’appli-cation rédigé par l’association. Ce dernier a été spécialement conçu pour rendre plus acces-sible le réglement européen. Il devrait être finalisé à la rentrée 2012 mais sera amené à évoluer en fonction des recommandations et éclaircissements obtenus des différentes institutions françaises et européennes. l

Des ETE encore à définirLes évaluations techniques européennes (ETE), contrairement aux normes, relèvent de la démarche volontaire des industriels. Elles sont établies à partir de documents de base qui n’existent pas encore. « En attendant, on peut utiliser la documentation actuelle relative à l’obtention des agréments techniques européens (ATE) », précise Henri Desgouilles. Contrairement à ces derniers, la validité des ETE ne sera pas limitée dans le temps, sous réserve que le produit ne change pas.

Le marquage CE : pourquoi ?Favoriser la circulation des produits en Europe grâce à une évaluation unique, permettre aux utilisateurs de vérifier la conformité des produits aux dispositions locales et leur aptitude à l’usage. Trois objectifs pour un but final : la sécurité des biens et des personnes.

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ACTUALITÉS 15EN BREFÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012

B I L A n

La vente de logements neufs plus que jamais en criseLa Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) et l’Union des maisons françaises (UMF) ont récemment dressé leur bilan de la situation en matière de vente de logements neufs, qu’ils soient collectifs, ou individuels. Les chiffres ne sont pas bons. Tous les indicateurs sont à la baisse. – 25 % pour la vente de logements collectifs au premier trimestre 2012 par rapport à la même période en 2011, - 39 % par rapport à 2010. Pour les maisons individuelles, les chiffres atteignent respectivement – 17 % et – 32 %. Et ces mauvais résultats devraient se confirmer pour le début de l’année 2012. Les informations publiées par le Ministère du Logement le 30 mai dernier font état d’une baisse de 2,8 % des ventes de logements neufs au premier trimestre 2012 par rapport au premier trimestre 2011. Avec un prix moyen du m² en hausse de 1,7 % pour les logements collectifs et de 2,9 % pour l’individuel sur les mêmes périodes (voir notre tableau de bord). En cause notamment la réduction des dispositifs de soutien (loi Scellier, réduction des aides à la propriété) couplée au durcissement des conditions d’octroi de crédits. La FPI et l’UMF pointent égale-ment du doigt la surabondance de normes qui pèse sur les prix de production et la cherté du foncier.La FPI, l’UMF et la Fondation Abbé Pierre ont proposé le 5 avril dernier d’organiser des Assises du logement. Marc Pigeon, Président de la FPI réitère son appel au nouveau gouvernement : « C’est toute une dynamique sociale et économique qu’il faut relancer par une politique équilibrée entre offre et demande pour maîtriser les prix de l’immobilier. » l

o B S E R vAT o I R E D E S S I g n E S D E q U A L I T É

Un répertoire des labels existants dans le bâtiment

L’Agence Qualité Construction (AQC) vient de se voir confier la mise en place d’un Observatoire des signes de qualité par le Plan Grenelle de l’environnement. L’objectif : permettre aux professionnels du secteur de se repérer au milieu de la multitude de labels, appellations, qualifications, certifications… qui existent aujourd’hui.

Cet observatoire répertorie l’ensemble des labels existants à ce jour. Il a vocation à être mis à jour en continu. Disponible sur le site internet de l’agence (www.qualiteconstruction.com), il propose à l’utilisateur une recherche par critère : domaine d’application, condition d’attribution… à terme, d’autres fonctionnalités telles que le lien entre les signes de qualité et la baisse de la sinistralité enrichiront la plate-forme. La création de ce panorama découle du groupe de travail « signes de qualité » du Plan Grenelle de l’Environnement créé en mars 2010 et destiné à rendre plus compréhensible et plus lisible ce foisonnement de signes de reconnaissance qualité. Pour l’AQC, c’est la reconnais-sance de son action menée depuis 2009 sur le développement d’un catalogue exhaustif d’information et de clarification. l

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ACTUALITÉS16 EN BREF ÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012

m E m B R A n E S B I T U m I n E U S E S

Développement des gammes de rouleaux de 25 kgAprès une période de test de huit mois (du 1er mai au 31 décembre 2011), les fabricants de revêtements bitu-mineux ont décidé d’élargir leur gamme de rouleaux de 25 kg. Cette initiative fait partie intégrante de la démarche de la CSFE en faveur de l’amélioration des conditions de travail et de la prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS). Elle se positionne dans le contexte plus large de la prise en compte de la norme NF X 35-109 de juillet 2009 modifiée en novembre 2011, relative à la limitation du poids à manipuler pendant les missions professionnelles. Cette dernière précise qu’il n’est pas acceptable de déplacer manuellement des charges de plus de 25 kg. Aujourd’hui, de nouveaux produits bitumineux bicouches et autoprotégés sont venus compléter ces gammes. à ce jour sont disponibles en rouleaux de 25 kg les références suivantes : Axter : Hyrène TS/25 kg, HyrèneTS PY/25 kg, Hyrène 40 FP AR/25 kg et Armalu/25 kg.Meple : Meps 25 L4 SPP/25 kg, Meps 25 SPP/25 kg, Meps 25 AR SPP/25 kg et Mepalu SPP/25 kg.Siplast-Icopal : Paradiene SR 47,5 m, Paradiene BDS 7,5 m, Paradiene 30.1 GS 6 m et Paradial S 6 m.Soprema : Élastophène Flam 180-25 LS, Élastophène Flam 25 LS, Élastophène Flam 25 AR LS Gris et Sopralast 50 TV ALU LS. l

C o n S T R U C T I o n B o I S

Un état des lieux du marché

T E S T

Définir un cadre à l’évaluation des bâtiments durables

P rivilégier une approche globale du bâtiment en s’intéressant à l’en-semble de son cycle de vie devient

aujourd’hui nécessaire pour répondre aux exigences réglementaires. L’association HQE, dont le but est de promouvoir la construction et l’aménagement durables, précise d’ailleurs que « la normalisation européenne leur a donné une tournure résolument performancielle en adoptant l’Analyse de Cycle de Vie comme fondement méthodologique pour favoriser la conception de bâtiments à faible impact environnemen-tal et contribuer pleinement à la construction durable ». C’est pour donner un « cadre de référence et des valeurs repères » à cette

évaluation que l’association a lancé l’année dernière le projet HQE Performance sur les bâtiments neufs basse consommation, avec un focus sur la qualité de l’air inté-rieur. Les premiers résultats ont été publiés récemment (voir encadré). Renouvelée en 2012, la seconde édition est dédiée aux bâtiments de bureaux et résidentiels neufs. L’ensemble des acteurs de la construc-tion (avec l’accord du maître d’ouvrage : maîtres d’œuvre, architectes, entreprises de travaux, bureaux d’études, ingénieurs…) modélisent le cycle de vie de leur bâti-ment et font part de leur expérience à l’association. Les informations récoltées permettront, après analyse statistique,

L ’organisation interprofession-nelle France bois forêt vient de publier son observatoire

national de la construction bois 2012. Son objectif : mieux connaître le marché et anticiper ses évolutions. Le secteur, toutes activités confon-dues (construction, charpente, menuiserie, bardage mais aussi couverture, zinguerie…), compte 2 466 entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires total de 3,9 milliards d’euros et emploient 31 940 personnes. Avec 79 % du CA total, la construction neuve reste le principal débouché, le logement en tête. Le marché de la construction bois stricto-sensu désigne toutes les techniques constructives à base de bois permettant de réaliser

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ACTUALITÉS 17EN BREFÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012

premières tendances 2011Les retours d’expérience sur le cycle de vie de 74 bâtiments neufs basse consommation (800 logements et 300 000 m2 de surface tertiaire) ont porté sur la consommation énergétique totale, le changement climatique, les déchets et la consommation d’eau. - En matière de consommation énergétique, les usages « réglementés RT 2012 » (chauffage, auxiliaires, eau chaude sanitaire, éclairage et climatisation) représentent « seulement » 24 % de l’énergie primaire totale pour les bureaux, 36 % pour les immeubles collectifs et 37 % pour les maisons individuelles. En effet, la part de la consommation énergétique non réglementée liée à la vie du bâtiment (électroménager, ascenseur…) est respectivement de 50 %, 43 % et 34 %. - Les produits et équipements de construction pèsent au moins pour la moitié des émissions de gaz à effet de serre. Puis viennent, dans l’ordre, la consom-mation énergétique réglementée, celle qui est non réglementée et la consom-mation d’eau et les rejets. - Les produits de construction représentent plus de 70 % de la production de déchets inertes et 97 % de la production de déchets non-dangereux du bâtiment. 80 % des déchets dangereux sont liés au traitement des rejets d’eaux usées. - L’indicateur consommation d’eau à l’échelle du cycle de vie du bâtiment est dû à 89 % à la consommation d’eau pendant la vie du bâtiment.

d’affiner les valeurs de référence et de définir les échelles de performance des bâtiments verts, de dégager les facteurs influençant la performance environnemen-tale des ouvrages et d’apporter ainsi les simplifications nécessaires à la constitution d’un référent opérationnel. l

un bâtiment neuf (ossature, système poteau-poutre, pan-neaux massifs contrecollés ou contrecoulés, colombage tradi-tionnel et bois massif empilé). I l représente aujourd’hui 16 400 emplois et un chiffre d’af-faires égal à 2 milliards d’euros, soit 51 % du CA total des entre-prises présentes sur ce marché. Sur le segment du neuf, la part de marché de la construction bois est en augmentation par rapport à 2010. Les maisons individuelles en secteur groupé et diffus et les opérations d’extension et de surélévation connaissent les plus fortes hausses (respective-ment + 26 % et + 27 %). Dans les bâtiments de bureaux ou de commerces, la croissance est de 7 % pour atteindre 661 000 m²

(soit 4,8 % du total). Dans le logement collectif, les proportions sont similaires avec + 5 % en un an pour une part de la construc-tion bois dans ce marché égale à 4,1 %. Les résultats de cette enquête permettent également d’éta-blir le profil le plus courant d’une entreprise du secteur. Ainsi, cette dernière est plutôt jeune (moins de dix ans de pré-sence sur le marché) et exerce ses activités dans son département, voire sa région. Seule une entre-prise sur dix intervient sur toute la France. Techniquement, elle a, dans 75 % des cas, recours à l’ossature bois pour réaliser ses ouvrages. Pour 40 % des entre-prises, il s’agit même du seul procédé utilisé. l

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ACTUALITÉS 19ÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012 IsOLATION

Des recommandations pour traiter les ponts thermiques d’acrotèresAlors que la RT 2012 entraîne un renforcement généralisé de l’isolation du bâti, la CSFE publie des recommandations professionnelles pour encadrer ces nouvelles pratiques en toiture-terrasse et éviter les dérives. B A S T I E n C A n y

Rappeler les règles de l’art en matière d’isolation et proposer des solutions de traitement des ponts thermiques d’acrotères : c’est l’objectif

des nouvelles recommandations professionnelles publiées en juin dernier par la CSFE. Il aura fallu un peu moins de deux ans de travail pour élaborer ce document d’une trentaine de pages. Un temps relativement court compte-tenu du sujet à traiter. « Même si elles n’ont pas de portée réglementaire ou normative, les recommandations nous permettent d’être très réactifs sur des questions techniques d’ac-tualité », indique Henri Desgouilles, président de la Commission nationale technique de la CSFE. Pour la chambre syndicale, il s’agissait d’apporter rapidement un cadre clair aux nouvelles pratiques générées par la RT 2012.

L A T o I T U R E C H A U D E n o n v E n T I L É E

D o I T R E S T E R L A R è g L E

Première mise au point effectuée par le docu-ment : l’emplacement de l’isolant. Avec l’augmen-tation croissante des épaisseurs installées, jusqu’à 300 mm, certains concepteurs sont en effet tentés de mettre tout ou partie de cette isolation en sous-face de la toiture. Un mode de mise en œuvre encouragé par le développement de la construction bois et l’arrivée sur le marché de produits dits naturels et non admissibles comme support d’étanchéité. Face à cette tendance, les recommandations font un rappel strict des règles de l’art. De fait, la plupart des toits plats sont aujourd’hui construits selon le principe de la toiture chaude non ventilée. Celui-ci implique de maintenir le point de rosée au-dessus du pare-vapeur. Et par conséquent, de placer l’isolant en sur-face de l’élément porteur. Seuls les planchers hauts en bois peuvent faire l’objet d’une conception de type toiture froide ventilée mais dans des conditions très contraignantes. Par ailleurs, si des solutions alternatives existent, notamment pour les toitures en tôles d’acier nervurées, elles imposent le respect de précautions de mise en œuvre et d’exploitation très limitatives. Si bien qu’au final, l’installation

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Pour le secteur de l’étanchéité, la première conséquence de la RT 2012 reste l’augmentation des épaisseurs d’isolants de partie courante de toiture-terrasse. La plupart des fabricants ont désormais intégré dans leurs documents techniques la pose en double lit permettant d’atteindre des résistances thermiques élevées.

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ACTUALITÉS20 ÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012IsOLATION

de l’isolation en sous-face de l’élément porteur s’avère impossible dans la majorité des cas. Sans compter que le concept de toiture chaude reste la disposition la plus efficace au plan énergétique et la meilleure garantie de pérennité en limitant les chocs thermiques.

pA S D E S U R I S o L AT I o n p o U R L E S A C R o T è R E S

Deuxième grand volet de ces recommandations : le traitement des ponts thermiques des acrotères en béton. Avec la RT 2012, celui-ci devient quasi incontournable. Sauf qu’en l’absence de valeurs de référence, les premiers descriptifs ont eu tendance à exiger des niveaux d’isolation élevés sur la totalité des reliefs avec des épaisseurs souvent similaires à celles de la partie courante. Des pratiques pas toujours justifiées au plan thermique. Elles s’accom-pagnaient également de l’utilisation d’isolants dont le domaine d’emploi sur ces ouvrages n’est pas forcément encadré. Seuls les isolants soudables (laine de roche surfacée, perlite expansée…) sont en effet aujourd’hui visés dans les DTU pour ce type d’usage. Dans ce contexte, le premier travail de la CSFE a consisté à faire le point sur les niveaux de résistance thermique attendus. Une série de calculs et de simulations a permis de dégager quelques prin-cipes fondamentaux. Le premier est que l’isolation en tête des acrotères dont la hauteur est supérieure à 60 cm n’a en réalité qu’un impact limité sur la performance globale de l’ouvrage. à l’inverse, les acrotères bas (hauteur inférieure à 60 cm) doivent bel et bien être isolés en totalité, y compris sur leur face supérieure. Autre constat : il n’est pas utile de surisoler ces ouvrages. Les recommandations indiquent qu’au-delà d’une résistance de 2 m².K/W, l’incidence sur le pont thermique d’acrotère est faible. Au passage, le document rappelle que l’iso-lation de ces reliefs n’a évidemment aucune utilité si la façade n’est pas isolée par l’extérieur…

C o m pA R T I m E n TA g E D E L ’ I S o L A n T

Sur la base de ces résultats, le document pro-pose différentes solutions de mise en œuvre avec revêtements bitumineux et synthétiques. Celles-ci intègrent également des isolants non soudables tels que les panneaux en polyuréthane (PUR) et en polyisocyanurate (PIR) ainsi que le polystyrène expansé (PSE) et le polystyrène extrudé pour la pose inversée. Là encore, quelques règles essen-tielles ont été définies. Dans tous les cas de figure,

Deux classes de ponts thermiques Les ponts thermiques de liaisons (dits aussi « linéaires » ou « linéiques ») sont dus à l’interruption de l’isolation au niveau des jonctions entre les parois et les planchers d’un bâtiment. Leur valeur est quantifiée par un coefficient linéique ψ, exprimé en W/(m.K). Plus ce coefficient sera petit et plus la perte d’énergie supplémentaire par mètre, due au pont thermique, sera faible. Les valeurs butoirs de la RT 2012 sont précisées dans l’article 19 de l’arrêté du 26 octobre 2010. à noter qu’aucune exigence quantifiée n’est imposée pour les planchers hauts.

Les ponts thermiques intégrés sont générés par l’existence d’éléments ponctuels ou linéaires intégrés dans la paroi, du fait de sa conception, et réduisent localement la performance de l’isolation. Ils sont quantifiés par un coefficient, selon le cas, ponctuel χ exprimé en W/K, et/ou linéaire ψ exprimé en W/m.K . Plus les coefficients χ et ψ sont petits et plus la déperdition due au pont thermique intégré sera faible. Le coefficient de transmission de la paroi courante est dénommé Uc pour sa partie courante et Up lorsqu’y est comptée la part des ponts thermiques intégrés.

l’isolant est systématiquement posé en un seul lit. Le principe de la remontée du pare-vapeur décrite dans le DTU 43.1 a également été conservé. Initialement prévu pour se prémunir des risques d’infiltration au travers des acrotères, il permet de créer un compartimentage de l’isolation évitant ainsi qu’un éventuel désordre se propage. Une pré-caution qui s’applique à toutes les configurations, y compris pour les revêtements synthétiques. Dans le cas où l’isolant vertical est posé sur celui de la partie courante, il est alors nécessaire de réaliser deux équerres. Au total, une dizaine d’exemples est présentée dans ce document. Les prochaines éditions devraient être enrichies de nouveaux schémas dédiés aux toitures accessibles et jardins ainsi qu’aux relevés sur d’autres types de reliefs. Viendront ensuite le traitement des ponts ther-miques des acrotères sur les deux autres éléments porteurs : les tôles d’acier nervurées et le bois ou les panneaux dérivés. l

« L’isolation en tête des acrotères dont la hauteur est supérieure à 60 cm n’a en réalité qu’un impact limité sur la performance globale de l’ouvrage. »

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Les solutions d’isolation présentées dans les recommandations ont fait en amont l’objet d’essais de mise en œuvre.

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ACTUALITÉS22 ÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012AG 2012

Assemblée générale de la CSFE : état des lieux de la professionLes 7 et 8 juin derniers, les acteurs de l’étanchéité se sont réunis en Italie pour dresser le bilan de l’année passée et évoquer l’actualité et les perspectives du secteur.

C ’est en Italie, à Baveno au bord du Lac Majeur, que les professionnels de l’étan-

chéité étaient rassemblés les 7 et 8 juin derniers pour l’assem-blée générale de la CSFE. Ce rendez-vous annuel n’avait pas franchi les frontières de l’Hexa-gone depuis l’édition de 1998 à Monaco. Pendant deux jours, les 145 participants ont assisté à une série d’interventions et de débats sur les grands dossiers de la profession : bilan 2011 de l’activité technique, rappel de l’actualité réglementaire sur les questions environnemen-tales et sanitaires, point sur la prévention, les conditions de travail et le recyclage sans oublier les actions de communi-cation de la chambre syndicale (voir encadré). Point d’orgue de ces échanges : la table ronde consacrée à Qualibat réunissant entrepreneurs et acteurs de la qualification (voir page 26).

Le volet technique des discussions a souligné l’implication des adhé-rents dans différents groupes de travail existants ou à venir. Avec comme objectifs de répondre aux difficultés rencontrées sur le ter-rain et de participer à l’élabora-tion des référentiels normatifs.

C o m m I S S I o n S E T g R o U p E S

D E T R AvA I L

La récente publication des recom-mandations professionnelles sur l’isolation thermique des toitures-terrasses (voir article p. 19) est une illustration concrète du rôle de la CSFE en la matière. Sera prochainement en discussion le nouveau DTU 43.11 rela-tif à l’étanchéité en climat de montagne, qui devrait bientôt être mis à l’enquête publique. La version finalisée est atten-due pour 2013. La révision du DTU 14.1 dédié au cuvelage est également au programme même si la présidence et le secrétariat de

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De gauche à droite : Philippe Meslage, président de la CSRE île de France et de la commission formation.Gérard Maigné, président de la commission conditions de travail.Philippe Driat, délégué général de la CSFE.

la commission de normalisation ont été confiés aux entreprises de gros œuvre. On peut ajouter à ces travaux la rédaction de nouvelles consignes pour l’étanchéité des parois enterrées qui se concréti-sera par la création d’un mémento avec des détails d’exécution. La question des platelages en bois qui se généralisent sur les toitures devrait également faire l’objet d’un groupe de travail avec l’éla-boration, à terme, de recomman-dations professionnelles. Enfin, les experts de la CSFE se penche-ront prochainement sur les règles de l’art Grenelle de l’environne-ment (RAGE 2012) en liaison avec le CSTB, le Centre technique industriel de la construction métallique (CTICM) et le FCBA, institut technologique dédié au bois.Evolutions techniques, préven-tion, conditions de travail et envi-ronnement ont également été à l’ordre du jour des rencontres

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ACTUALITÉS 23ÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012 AG 2012

« La progression de la toiture-terrasse comme solution architecturale est précieuse pour notre profession »

j E A n pA S S I n I , p R É S I D E n T D E L A C S F E

« La croissance dans les métiers du bâtiment en général sur le premier semestre sera probablement contrebalancée par le ralentissement de l’activité prévue au second semestre. Dans le logement, les permis sont stables, mais les mises en chantier reculent de 11 % en glissement annuel sur trois mois à fin mars 2012 (premier trimestre 2012/premier trimestre 2011). Toutefois, cette baisse touche essentiellement le marché de la maison individuelle. Les surfaces autorisées dans le non-résidentiel progressent encore grâce aux bureaux (+ 5,9 %) et les ouvertures de chantier refluent de - 14 %. Quant aux locaux industriels et de stockage, ils voient leurs surfaces mises en chantier régresser de 20 %. Concernant l’amélioration-entretien, marché traditionnellement moins volatil, on estime que l’activité est sensiblement stable.Il n’en reste pas moins vrai que notre corps d’état dispose d’atouts spécifiques tels que l’importance de l’entretien-rénovation, le rôle essentiel que nous avons dans l’amélioration de l’habitat et de la performance énergétique des bâtiments. Bien sûr, je dois citer aussi le créneau du photovoltaïque qui connaîtra sans nul doute une nouvelle naissance ou la végétalisation qui participe à l’amélioration de l’environnement. à condition néanmoins que nous y conservions notre place. Continuer à réaliser la majeure partie de nos protections, par exemple le platelage bois, contribuera à aider notre profession à « amortir » la baisse éventuelle des surfaces construites. La progression de la toiture-terrasse comme solution architecturale est précieuse pour notre profession, mais nous devons honorer la confiance qui nous est faite en ne sacrifiant pas la qualité au quotidien sous prétexte que nos prix sont de plus en plus ajustés ! »

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ACTUALITÉS 25ÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012 AG 2012

organisées durant l’année avec les spécialistes des cinq princi-paux bureaux de contrôle (Apave, Dekra Industrial, Qualiconsult, Socotec et Bureau Veritas). La circulation intempestive sur les ouvrages des étancheurs a notam-ment été abordée. Les bonnes relations entre les deux corps de métier se sont confirmées et devraient donner lieu à de nou-velles collaborations.

C o n D I T I o n S D E T R AvA I L

Les démarches de la CSFE en matière d’amélioration des condi-tions de travail et de lutte contre la pénibilité se sont également traduites en 2011 par des actions concrètes : « S’occuper des troubles musculo-squelettiques et plus généralement de la santé de nos collaborateurs va dans le sens de l’histoire », a affirmé Jean Passini, président de la chambre syndi-cale. Les actions de la commission nationale conditions de travail , dédiée à ces problématiques et présidée par Gérard Maigné, ont été largement évoquées. Quelques exemples d’évolution ont été présentés : le recours à des chariots grutables pour le transport des matériaux, la mise sur le marché de rouleaux de 25 kg (voir article p. 16)... D’autres travaux sont en cours comme l’élaboration d’équipe-ments de protection individuelle (EPI) spécifiques aux métiers de l’étanchéité (voir article p. 13) ou la conception de kits de

prélèvement et de réparation des étanchéités existantes. La sécurité est aussi synonyme de contraintes administratives comme le montre la nouvelle obli-gation de fiches de prévention des salariés et la formation des collaborateurs pouvant être au contact avec l’amiante. Elles sont « prises au sérieux » par la CSFE qui « ne s’y soustraira pas », a tenu à souligner Jean Passini. Il en sera de même avec le classe-ment « probablement cancérogène pour l’homme » de l’exposition professionnelle relative aux tra-vaux d’étanchéité de toiture avec du bitume oxydé par le CIRC 2A en octobre dernier. Il a été rappelé que « le conseil d’administration de la CSFE, réuni le 9 novembre 2011, a acté la suspension de la commer-cialisation de ces produits », ini-tialement décidée par les quatre fabricants français de membranes bitumineuses. Le bitume oxydé, utilisé pour le collage de certains panneaux isolants, a ainsi été remplacé par des bitumes modi-fiés. D’une manière générale, la question de l’usage du bitume a fait l’objet de discussions entre la CSFE et l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES). Pour l’heure, aucune remise en cause n’est à prévoir même si cer-taines méthodes d’essais pour-raient être revues. Dernier volet environnemental : le recyclage. Jean Passini l’a rap-pelé : « Je souhaite que 2012 et 2013 voient enfin des filières pour

nos déchets principaux. » Si cer-taines existent déjà pour les mem-branes PVC, ce n’est pas encore le cas pour les revêtements bitu-mineux. Il a été rappelé qu’une mission sur cette thématique a été mise en place et les intervenants ont fait part des différentes pistes existantes (réutilisation dans la production, utilisation routière, valorisation énergétique…). Pour finir, le rôle des bénévoles du conseil d’administration et les travaux des commissions et groupes de travail ont été qua-lifiés de « déterminants » pour la réussite de l’ensemble des actions menées en 2011. « Nous devons continuer à garder le plus possible notre avenir en mains », a conclu Jean Passini. l

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Henri Desgouilles, président de la commission nationale technique.

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Jean-Claude Zemmour, vice-président de la CSFE en charge de la communication et Sophie Rousset-Rouvière, présidente de la commission communication.

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Michel Piquet, animateur du groupe de travail isolants.

Le bardage a désormais son magazineNouveau livret, nouveau site internet… et nouvelle revue. En mai dernier est paru le premier numéro de Bardage.Info, diffusé gratuitement à près de 12 000 exemplaires auprès des principaux acteurs de la filière. Le bardage, le bardage rapporté, la vêture ou le vêtage faisaient auparavant l’objet de hors-séries spéciaux à Étanchéité.Info. Désormais, ces marchés et ces techniques de façade font l’objet d’un média à part entière publié deux fois par an. Les réalisations, les dossiers spéciaux et les actualités du secteur qui composent ses pages mettent en avant la collaboration des donneurs d’ordre, des concep-teurs, des entrepreneurs et des fabricants. Jean Passini en souligne les objec-tifs : « valoriser la profession et informer les partenaires des solutions mises en œuvre pour répondre aux attentes des clients ».

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ACTUALITÉS26 ÉTANCHÉITÉ. INFO #34 JUIN 2012AG 2012

qualibat et l’étanchéité au cœur des débatsà l’heure de la performance énergétique et de la multiplication des labels, des certifications et autres signes de qualité dans le bâtiment, la CSFE avait choisi le thème de Qualibat pour la table ronde inaugurale de son assemblée générale.

C ’est une question qui ne laisse indifférent aucun entrepreneur de l’étanchéité :

Qualibat, quels atouts pour les entreprises ? Pour y répondre, la CSFE avait convié des acteurs de la profession, dirigeants et spé-cialistes de la qualification, lors d’un débat organisé le 8 juin der-nier à l’occasion de son assem-blée générale. Premier constat : la qualification est d’abord un enjeu de reconnaissance. « Rien ne nous oblige à présenter une qualification, mais j’estime qu’il s’agit d’un devoir vis-à-vis de l’entreprise et de ses sala-riés », souligne Eric Le Carré, direc-teur technique de STS Côte d’Azur.

D I S pA R I T É S R É g I o n A L E S

La question de savoir si les sociétés qualifiées bénéficient ou non d’un avantage concurrentiel génère en revanche des retours plus contras-tés. Sur ce point, les participants reconnaissent qu’il existe des disparités régionales. « Certains maîtres d’ouvrage ne jouent clai-rement pas le jeu », constate ainsi Bruno Lesage, dirigeant de l’en-treprise Sobrabo, implantée à Valence. « C’est le rôle de Qualibat de promouvoir ses qualifications auprès des donneurs d’ordres. Nous venons ainsi de signer un accord de coopération avec l’Union sociale pour l’habitat qui représentent 800 organismes HLM produisant quelque 120 000 logements chaque année », rappelle Alain Maugard, président de Qualibat. Celui-ci a également indiqué un projet de circulaire ministérielle venant sou-tenir le principe de la qualifica-tion dans les marchés publics. « Les fédérations professionnelles dont la FFB seront consultées, précise le

responsable de Qualibat. À elles aussi, d’adopter des positions claires sur ce point ». Dans un contexte de pression sur les prix et de craintes autour de la concurrence étran-gère, les entreprises s’interrogent logiquement sur la valorisation de leurs certificats. Pour autant, rares sont celles qui seraient prêtes à y renoncer. « Il faut faire attention à ne pas tomber dans la caricature. Entre les entreprises et Qualibat, c’est souvent « je t’aime, moi non plus ». Or, pour la majorité d’entre elles, perdre une qualification serait un réel handicap », souligne Jean Passini, président de la CSFE. Autour de la table comme dans la salle, toutes reconnaissent que l’obtention ou le renouvellement de leurs qualifications constitue un enjeu de premier plan. D’ailleurs le sujet de l’instruction des dossiers suscite de nombreuses réactions et interrogations.

A C C R É D I TAT I o n C o F R A C

Yves Torres, président de la commission nationale d’examen pour l’étanchéité est revenu sur le fonctionnement du groupe

d’experts chargé de délibérer tout en soulignant l’importance de soigner la constitution des dossiers trop souvent négligée. Les discussions se sont cristalli-sées autour de quelques points clés : les règles d’évaluation, les critères de taux de sous-traitance ou encore les qualifications proba-toires. « Qualibat est un organisme indépendant dont l’activité et le fonctionnement sont soumis depuis 2009 à une accréditation par le Cofrac sur la base d’une norme NF », précise Vincent Citrini, chargé des métiers au sein du Conseil des professions de FFB. Quant au critère de taux de sous-traitance, il a été rappelé que celui-ci est le résultat de huit ans de discussions menées notamment avec la CSFE. Autre thème au cœur des débats : l’évolution et la cohérence des nomenclatures. En arrière-plan, la question était également de comprendre pourquoi la récente qualification « étanchéité photo-voltaïque » n’est pas rattachée à la commission étanchéité de Qualibat. « Pour Qualibat et pour les entreprises qualifiées, il est

essentiel que la nomenclature soit la plus complète et la plus réactive possible. Il était également urgent que l’organisme se positionne de manière très lisible sur le sujet des énergies renouvelables et notam-ment du photovoltaïque. D’où le choix de créer une nouvelle grande famille fonctionnelle autour de la performance énergétique. » Pour les entreprises, cela signifie qu’en plus des qualifications sur leur métier de base, elles doivent éga-lement se poser la question d’une stratégie de qualifications et de certifications complémentaires. Et ce d’autant plus que le prin-cipe d’écoconditionnalité pour les entreprises Reconnues Grenelle environnement pourrait demain s’imposer dans le cadre de l’obten-tion des aides publiques par les maîtres d’ouvrage. l

De gauche à droite : Eric Le Carré (STS Côte d’Azur), Vincent Citrini (FFB), Jean Passini (CSFE), Alain Maugard (Qualibat), Bruno Lesage (Sobrabo), Yves Torres (CSFE).

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