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RAPPORT DE MISSION
Contrat de Désendettement et de Développement
Programme d’Appui à la Recherche – 2013
PROJET IRAD N° 10
Conception, évaluation et diffusion
d'agrosystèmes performants et durables
en milieu rural du Nord Cameroun
Mission d'expertise scientifique du 23 juillet au 1er août 2013
Didier Blavet, IRD, Montpellier, France
Ce rapport a été élaboré dans le cadre du Contrat de Désendettement
et de Développement - Programme d'Appui à la Recherche par Didier Blavet.
Mission d'expertise du 23 juillet au 1er août 2013.
Projet Irad n°10 : Conception, évaluation et diffusion d'agrosystèmes
performants et durables en milieu rural du Nord Cameroun.
© Cirad, Direction régionale en Afrique Centrale, 2013.
Projet Irad n°10 - Conception, évaluation et diffusion d'agrosystèmes performants et durables en milieu rural du Nord
Cameroun. Mission 23/07-01/08/2013. Didier Blavet (IRD).
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Sommaire
1. OBJECTIFS DE LA MISSION ................................................................................ 4
2. VOLET 1 DE LA MISSION : ANALYSE DE L’ENSEMBLE DU PROJET ............ 5
Vision résumée du projet C2D « Agrosystèmes du Nord » .............................................. 6 Problématique générale du projet ............................................................................... 6 Objectif du projet C2D « Agrosystèmes du Nord » .................................................... 6 Structuration du projet et actions programmées ....................................................... 7
Diagnostic et recommandations ........................................................................................ 9 Atouts, contraintes et opportunités pour la réalisation du projet ............................. 9 Recommandations générales à l'usage des bailleurs ............................................. 11 Réflexions et suggestions à l'attention des membres du projet ............................. 12
Pour l'ensemble du projet ...................................................................................... 12 Pour les objectifs spécifiques et leurs actions de recherche .............................. 14
3. VOLET 2 DE LA MISSION : APPUI SPECIFIQUE A L’ACTION 4 DU PROJET 16
Contexte ............................................................................................................................. 16
Opérations sur appareil IRGA effectuées sur place........................................................ 17
Visites de terrain en relation avec action 4 ..................................................................... 19
Bilan et suggestions ......................................................................................................... 23
4. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES ................................................................. 24
5. REMERCIEMENTS .............................................................................................. 25
6. REFERENCES ..................................................................................................... 26
7. ANNEXES ............................................................................................................ 27
Annexe 1. Termes de référence de la mission ................................................................ 28
Annexe 2. Calendrier de la mission ................................................................................. 29
Annexe 3. Acteurs et partenaires rencontrés .................................................................. 30
Annexe 4. Liste des abréviations ..................................................................................... 31
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Cameroun. Mission 23/07-01/08/2013. Didier Blavet (IRD).
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1. Objectifs de la mission
Cette mission d'appui a eu pour objectifs :
D'apporter un appui général avec un regard extérieur critique au projet
« Agrosystèmes du Nord ».
D'apporter un appui spécifique à une des actions programmées dans le cadre de ce
projet (action 4 « étude de l’impact des conditions édaphiques sur le déstockage du
carbone des sols tropicaux et applications aux propositions techniques pour
préserver le stock du carbone des sols »).
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2. Volet 1 de la mission :
analyse de l’ensemble du projet
L'analyse de l'ensemble du projet a fait l'objet de plusieurs réunions (cf. annexe 3) :
Dates Réunions
24/07 Réunion introductive à la Drac de Yaoundé.
25/07 Réunion avec les chercheurs de la station polyvalente de recherche
(SPRA) de Garoua dépendant du Centre régional de recherche agricole (CRRA) de Maroua.
26/07 Réunion plénière à la SPRA de Garoua avec les membres du projet pour
passer en revue l'ensemble du projet.
28/07 Réunion à Garoua avec le responsable de l'objectif spécifique 3 du projet.
30/07 matin
Réunion à Garoua dans les locaux de la Confédération nationale des producteurs de coton et vivriers du Cameroun (CNPCC) avec :
Les partenaires du projet.
Des représentants de la CNPCC.
Des représentants du Programme d’amélioration de la productivité
agricole (programme PA.PA., financement européen).
Des représentants de l’ex projet AFD eau-sol-arbre (ESA).
Des représentants du futur projet C2D Asgirap d’appui à la sécurisation et
à la gestion intégrée des ressources agro-pastorales, placé sous la double
tutelle du Ministère de l’agriculture et du développement rural (Minader) et
du Ministère de l'élevage, de la pêche et des industries animales
(Minepia).
30/07 Après-midi
Réunion à Garoua avec le directeur général adjoint de la Société de développement du coton du Cameroun (Sodecoton).
31/08 Première restitution de la mission le à la SPRA de Garoua auprès des
membres du projet.
01/08 Deuxième restitution de la mission à Yaoundé à la direction générale
adjointe de l'Irad, et en présence de la personne chargée de mission C2D de la Drac.
Plusieurs visites sur le terrain ont été effectuées dans la région de Garoua (cf. annexe 3) :
Dates Visites
Dispositif de mesure de la température du sol à la station Irad de Garoua.
25/07 Dispositif expérimental comparant cultures annuelles (cotonnier et vivrier) et
parc à Acacia senegal sur le site de Ngong.
29/07 Dispositif expérimental de suivi de l'arrière effet de la culture cotonnier sur
culture de maïs sur l'antenne expérimentale de Djalingo.
29/07 Expérimentations à proximité de la station polyvalente de Garoua pour
mesure des respirations microbienne et racinaire sous cotonnier.
Le regard extérieur porté sur le projet s'est aussi fondé sur le document de référence du
projet (Minefi-Irad, 2012) et, en cours de mission, sur quelques documents cartographiques
(Brabant et Gavaud, 1986 ; Jamin et al. 2003).
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Vision résumée du projet C2D « Agrosystèmes du
Nord » L'ensemble du projet « Agrosystèmes du Nord » prévoit un budget de 350 000 000 FCFA
(533 572 Euros) réparti sur 4 années. Le projet est décrit in extenso dans un document de
référence bien structuré et détaillé (Minefi-Irad, 2012).
En conséquence, nous n'en reprendrons ici que quelques éléments principaux, en renvoyant
le lecteur à ce document de référence pour plus de détails : Minefi-Irad 2012. C2D-
Programme d'Appui à la Recherche Agronomique. Projet n°10 : Agrosystèmes du Nord.
Conception, évaluation et diffusion d'agrosystèmes performants et durables en milieu rural
du Nord Cameroun. 57 p.
Problématique générale du projet
Le projet « Agrosystèmes du Nord » se situe dans la zone de production cotonnière du
Cameroun. Il se fonde sur un double constat :
1. La nécessité, pour développer des agrosystèmes performants et durables tant d'un point
de vue économique qu'environnemental, de pouvoir diversifier la production agricole en
zone cotonnière (avec ajout au cotonnier de cultures vivrières, de systèmes
agroforestiers et de l’élevage), pour des raisons à la fois économique (augmentation
constante du coût des intrants, et baisse actuelle des cours du cotonnier) et
environnementale (baisse de fertilité des sols).
2. Le fait qu'il existe un certain nombre de résultats de la recherche qui permettraient
d'aider au développement de tels systèmes performants et durables mais :
Que ces résultats restent à être mieux valorisés.
Qu'ils doivent être complétés par l'étude de certains mécanismes fondamentaux
insuffisamment connus et qui sont en cause dans l’évolution de la fertilité du milieu
cultural.
Qu'il reste à mener des études socio-économiques pour étudier l'adaptabilité des
propositions de la recherche et les contraintes liées dans les exploitations familiales
agropastorales.
Objectif du projet C2D « Agrosystèmes du Nord »
L'objectif global du projet « Agrosystèmes du Nord » est de contribuer à l’amélioration
durable de la productivité des petites exploitations de polyculture du Nord Cameroun tout en
préservant la fertilité des sols par des propositions techniques adaptées et performantes
proposées aux structures de développement.
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Cette contribution peut en principe bénéficier à :
Des projets de développement (Afop, ACA, PAPA, SPP).
Des structures de vulgarisation (Sodecoton, APESS).
Des projets de conseil de gestion aux exploitations familiales (par ex. Acefa).
Des organisations paysannes (CNPCC, GIC).
Aux autorités locales et communautés de base.
Aux populations rurales du Nord Cameroun.
La filière industrielle cotonnière.
Aux commerçants et transporteurs.
Aux consommateurs de vivriers.
Structuration du projet et actions programmées
Ainsi que le mentionne la figure 1, le projet « Agrosystèmes du Nord » comprend 3 objectifs
spécifiques (OS). Chaque objectif spécifique répond à une partie de l'objectif général du
projet et comprend 2 à 3 actions de recherche :
L’objectif spécifique 1 regroupe des actions liées à l'amélioration des propositions
techniques agro-sylvo-pastorales par le biais de rédaction de fiches techniques et la
réalisation d'expérimentations in situ.
L'objectif spécifique 2 concerne l'étude de certains mécanismes en cause dans
l'évolution de la fertilité des sols (déstockage du carbone des sols) et celle de bio-
indicateurs (arthropodofaune) de cette fertilité. Il prévoit également une application aux
propositions techniques pour préserver la fertilité des sols.
L'objectif spécifique 3 concerne l'analyse agro-socio-économique de l'adaptabilité des
innovations techniques au sein des exploitations agricoles et plus globalement celle des
stratégies d'adaptation développées par ces exploitations face aux changements globaux
(climatiques et socio-économiques).
Les actions de recherche sont elles-mêmes subdivisées en activités pour lesquelles la
méthodologie et les résultats attendus sont précisés dans le descriptif du projet. Les
personnes impliquées dans chaque action et les structures responsables des activités sont
mentionnées dans le corps du projet et dans le chronogramme d'activités.
La coordination du projet constitue en elle-même une action transversale qui comprend 5
activités :
Réalisation des investissements.
Réalisation des ateliers de lancement et de fin de projet.
Tenue des réunions de coordination interne.
Mise en route des actions de formation diplomantes.
Gestion du projet.
Ce projet s’appuie sur les diagnostics de base (PNVRA, 2012) et sur les résultats de
recherche obtenus par l’Irad et l’IITA.
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Figure 1. Objectifs et structuration du projet « Agrosystèmes du Nord »
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Diagnostic et recommandations
Atouts, contraintes et opportunités pour la réalisation du projet
L'examen du projet permet de tenter la présentation d'une matrice FFOM (SWOT en anglais)
pour examiner les forces, faiblesses, opportunités et menaces du projet (strenght, weakness,
opportunities, threats). Cet essai est présenté ci-dessous.
Éléments positifs Eléments négatifs
Origine Interne
Forces (Strength) Faiblesses (Weakness)
Enjeu R&D important.
Bonne structuration du projet.
Bonne liaison recherche-
développement.
Compétence des équipes.
Motivation.
Contient des projets de formation
diplômant.
Temps disponible et ressources
humaines (notamment personnel
technique) versus nombre
d'attendus.
Origine Externe
Opportunités (Opportunities) Menaces (Threats)
Partenariat avec sociétés de
développement au Cameroun
(Sodecoton, APESS, Planopac...).
Partenariat avec organisations
paysannes (CNPCC, OP élevage)
et collectivités locales.
Partenariat avec autres projets
nationaux (Acefa, Afop, PAPA, Esa)
ou internationaux (Pampa).
Partenariat avec structures de
recherche au Cameroun et à
l'étranger (ISS, Prasac, Cirad,
IRD...).
Partenariat avec structures
d'enseignement supérieur au
Cameroun (université de Maroua,
université de Dschang) et en
France (université de Bourgogne,
Montpellier SupAgro).
La bonne réalisation du projet
dépend de certaines hypothèses :
Climat économique favorable.
Stabilité politique.
Maintien en place des ressources
humaines identifiées.
Collaboration avec partenaires du
développement effective.
Financement du projet avant saison
des pluies pour expérimentations in
situ.
Investissements rapides en matériel
scientifique.
Étudiants qualifiés et motivés.
Risque d’incompatibilité entre
démarrage retardé du projet et
processus de formation en cours
(notamment pour OS2, action 4).
A travers cette matrice FFOM - SWOT, on peut noter de nombreux éléments positifs
d'origine interne ou externe au projet.
Ainsi en termes de forces d'origine interne au projet, on note :
La bonne conception/structuration du projet (ainsi d'ailleurs que celle du document de
projet qui précise, entre autres, les méthodes qu'il est prévu de mettre en œuvre dans le
cadre des actions prévues).
Le fait que ce projet répond à des enjeux de développement importants.
Qu'il prévoit bien la liaison recherche /développement.
Qu'il permet de générer des projets de formation professionnelle diplômant :
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3 doctorants dont 2 doctorants camerounais encadrés à l'ISS et un doctorant
béninois encadré par l'UMR Eco&Sols INRA-IRD-Cirad-Montpellier SupAgro et
l'UR Cirad SCA.
10 étudiants de masters dont 6 étudiants encadrés à l'ISS et 4 étudiants par les
équipes de l'Irad.
8 stages d'ingénieur encadrés par les équipes de l'Irad.
Qu'il est conçu par des équipes motivées et compétentes. Les exposés des objectifs
spécifiques (OS) et des actions prévues par les responsables d’OS au cours des
réunions plénières du 26 juillet, ainsi que les rencontres et discussions qui ont précédé et
suivi ont clairement montré cette motivation et compétence des équipes en place.
Ce projet offre également de nombreuses opportunités de partenariat avec :
Des sociétés de développement au Cameroun (Sodecoton, APESS, Planopac).
Des organisations paysannes (CNPCC, OP élevage) et des collectivités locales.
D’autres projets nationaux (Acefa, Afop, PAPA, Asgirap) ou internationaux (Pampa).
Des structures de recherche au Cameroun et à l'étranger (ISS, Prasac, Cirad, IRD).
Des structures d'enseignement supérieur au Cameroun (universités de Maroua et de
Dschang) et en France (université de Bourgogne, Montpellier SupAgro).
Les contacts pris au préalable de cette mission (contact avec université de Bourgogne pour
test et prêt d'un appareil de mesure des flux de CO2 en prêt) ont montré l'intérêt scientifique
porté aux actions liées à l'étude des mécanismes de déstockage du carbone et de
production de CO2 par les sols.
Les réunions durant cette mission (cf. annexe 4) avec les partenaires du développement
ont permis de constater l'intérêt porté au projet « Agrosystèmes du Nord » par ces
partenaires qui interagissent directement avec les agriculteurs. Ceci a été mis en évidence
lors d’une réunion avec des équipes de la SDCC, du CNPCC, du projet PAPA et du futur
projet Asgirap et d’une réunion avec la direction générale adjointe de la SDCC.
Les partenaires de la SDCC, du CNPCC et des projets PAPA et Asgirap connaissent bien le
projet « Agrosystèmes du Nord » et ses membres, avec lesquels ils ont travaillé en
concertation durant la phase préparatoire du projet. Conscients de l’intérêt, pour assurer un
développement durable, de la diversification des productions agricoles, agropastorales et
agroforestières dans la zone cotonnière, tous les partenaires rencontrés sont favorables à ce
projet. Ceux-ci s’avèrent prêts à mettre en œuvre des collaborations concrètes dans le cadre
des actions programmées dans le projet via, notamment, une aide à l’analyse des facteurs
socio-économiques intervenant dans les pratiques agricoles, et la mise en œuvre d’un relai
avec les agriculteurs. Ce relai comprend le transfert de connaissances de la recherche vers
les agriculteurs (avec aide à l’actualisation des fiches techniques et à la valorisation des
acquis au niveau des nouveaux systèmes de culture tels qu’envisagés dans le cadre du
programme P .A.P.A). De plus, dans le cadre d’une démarche de recherche interactive et
itérative proposée par le projet (cf. document de référence, rubrique partenariat, ressources
humaines et formation), ce relai pourrait aussi permettre l’identification pour le futur de
certaines pistes de recherche originales liées aux expériences des agriculteurs et des
sociétés de développement.
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Parallèlement à ces nombreux points positifs, il se dégage (comme dans tout projet) un
certain nombre d’éléments négatifs :
Comme c'est le cas dans tout projet, il existe un certain nombre de risques (« menaces »)
d'origine externe, qui sont présentés dans le document du projet (partie cadre logique). A
ce titre, les membres du projet insistent particulièrement dans le document sur le risque de
ne pas disposer de financement assez tôt pour pouvoir mener à bien les expérimentations
prévues et les mesures de terrain.
De plus, cette mission a permis de mettre en évidence un risque fortement ressenti par les
membres du projet : l’incompatibilité entre un démarrage retardé du projet et les processus
de formation en cours. Ce risque aigu s’est avéré particulièrement sensible dans le cadre du
travail de thèse engagé dans l’action 4 de l’objectif spécifique 2 (étude de l’impact des
conditions édaphiques sur le déstockage du carbone des sols), qui nécessite de disposer
d’un appareil de mesure des flux de CO2 émis lors par les processus de respiration du sol. Il
faut souligner, à cet égard, que les animateurs de l’OS2 ont clairement exprimé que
« l’action 4 sortirait du projet C2D si le démarrage du projet n’était pas imminent ».
D'un point de vue « interne », le nombre d'indicateurs objectivement vérifiables proposés
dans le cadre logique du projet peut sembler assez volumineux, au regard du temps que les
chercheurs, enseignants et personnel technique ont déclaré pouvoir consacrer à ce projet :
celui-ci est en effet compris entre 10 et 50 %, pour une moyenne de 24 % (ce qui semble
d'ailleurs réaliste dans la mesure où les chercheurs ont d'autres programmes et activités de
recherche en cours de réalisation).
On peut aussi craindre un éventuel manque de personnel technique permanent. Ceci
pourrait être une faiblesse du projet. Le budget prévu pour l'emploi de personnel contractuel
dans le cadre des actions transversales ne semble pas pouvoir correspondre à un appui
technique complémentaire important en terme de personnes (1 200 000 CFA/an soit 1829
euros/an). Cependant, l'examen du tableau des ressources humaines complété par celui du
détail des actions prévues dans le document de projet ainsi que les données présentées lors
des réunions conduisent à identifier un prévisionnel de :
21 chercheurs et chercheurs enseignants.
14 techniciens permanents.
3 doctorants.
10 étudiants de master.
8 étudiants en stage ingénieur.
Le ratio nombre de chercheur/ nombre de techniciens identifiés est donc de l'ordre de 1,5, et
il faut aussi considérer que les étudiants réaliseront directement un certain nombre
d'activités sous la supervision de leurs encadrants. Il est également mentionné qu'il sera fait
appel à des agents d'institutions de développement et de projets partenaires.
Recommandations générales à l'usage des bailleurs
Les nombreux points positifs du projet rappelés dans la matrice FFOM (projet bien structuré
avec historique de maturation déjà long, thématique importante avec gros enjeux de R&D,
nombreuses opportunités offertes ...) ainsi que la mise en place d'une coordination
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opérationnelle suggèrent, qu'en l'état, le projet n'est révisable qu'à la marge, dans le cadre
de la vie normale du projet et des concertations au sein des équipes, entre les équipes et
avec la coordination du projet. Un démarrage effectif à court terme parait donc souhaitable,
d'autant que les actions prévues sont non seulement dépendantes de leur financement, mais
aussi des conditions spécifiques de la recherche agronomique qui dépend des saisons des
cultures.
La durée de 4 ans proposée dans le cadre de ce projet paraît raisonnable et réaliste vis à vis
du fait qu'il s'agit de recherche agronomique dans laquelle les résultats de plusieurs saisons
de culture doivent être analysés. Une réduction de durée ne permettrait pas de finaliser les
objectifs spécifiques 2 et 3 qui s'appuient sur la réalisation de thèses. L'objectif spécifique 1
se trouverait aussi très fortement amputé des actions liées aux expérimentations. Dans une
telle hypothèse de réduction de la durée du projet, seule la réalisation de fiches techniques
pourrait être finalisée, mais ce serait au détriment de la cohérence de l'ensemble du projet,
des objectifs de valorisation incluant la production d'articles scientifique, et, in fine, de
l'intérêt de l'ensemble du projet en termes de recherche/développement.
Réflexions et suggestions à l'attention des membres du projet
Les réflexions et suggestions ci-dessous résultent des éléments recueillis dans le cadre de
cette mission (exposés des intervenants, discussions lors des réunions, document de
référence du projet, visites sur le terrain, documents annexes dont atlas régionaux). Pour
l'essentiel, elles ont été abordées et également discutées lors de la restitution provisoire à la
SPRA de Garoua du 30/07/2013. Cela étant, le rédacteur de ce rapport a bien conscience
que sa vision du projet est limitée dans le temps et que, de ce fait, certaines des suggestions
effectuées peuvent ne pas être adéquates.
Pour l'ensemble du projet
Le rôle important du coordonnateur a été mis en évidence par tous les participants. A ce
titre les discussions ont permis de s'accorder sur le fait que le temps consacré à la
coordination devait être augmenté. Un accord a été obtenu pour que le temps consacré à
la coordination de ce projet soit de l'ordre de 50 % du temps chercheur, ce qui ne parait pas
excessif. En fait, la cohérence du projet repose sur un gros travail de coordination qui
comprend des aspects administratifs et financiers lourds et une animation scientifique
indispensable et également lourde du fait des multiples intervenants (nombreuses équipes
sur Maroua et Garoua et plusieurs institutions).
Parmi les activités de coordination précisées dans le chronogramme d'activité du document
de référence, on note :
La réalisation des investissements.
La réalisation des ateliers de lancement et de fin de projet.
La tenue des réunions de coordination interne.
La mise en route des actions de formation diplomantes.
La gestion générale du projet.
Pour la seule partie de gestion, le document de référence indique que le suivi du projet doit
faire l'objet de l'élaboration de différents documents : manuel de suivi évaluation, plan de
suivi des performances, plan de suivi des résultats, plan de suivi des indicateurs, plan de
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suivi des activités et plan de travail et du budget annuel (PTBA). Et d'après l'ensemble des
discussions menées à Garoua et à Yaoundé, la production d'un PTBA même simplifié est un
préalable indispensable pour le démarrage effectif du projet. Ce travail de coordination
justifie donc pleinement, comme indiqué dans le document de référence, l'assistance d'un
gestionnaire et la mise à contribution des équipes des directions du centre régional de
recherche de l’Irad Nord et de la station de recherche polyvalente de Garoua pour la bonne
exécution des activités du projet conformément à la réglementation en vigueur. Par ailleurs,
la présence d’un chef de projet adjoint (qui est également en l’occurrence le responsable
de la SPRA de Garoua) semble acquise, ce qui parait fort utile pour assister le chef de projet
dans l’ensemble de ses tâches administratives, financières et d’animation scientifique.
Pour la partie budget, une question s'est posée sur le fait que les investissements sont
surtout en année 1, mais la réponse est apparue tout à fait satisfaisante (nécessité d'investir
dès le début du projet).
A la relecture du document de référence, version novembre 2012, le rédacteur de ce rapport
tient aussi à mentionner que, dans le tableau budget page 52, la sommation totale de 350
000 001 FCFA est tout à fait exacte, ainsi qu'a priori l'ensemble des totaux annuels par
action et l'ensemble des totaux par action, mais qu’il apparait un bug de mise à jour dans la
formule de calcul et/ou dans l'impression pour les totaux annuels des années 1, 2 et 4.
Pour les aspects de coordination et d'animation scientifique qui sont plus proches du
domaine du rédacteur de ce rapport que les aspects de gestion financière, il apparaît que le
coordinateur et son adjoint auront notamment aussi pour charge de :
Conserver la dynamique de groupe engagée.
Favoriser les interconnexions entre les différentes OS.
Favoriser les synergies d'interventions entre action.
A ce titre il a donc été suggéré que la coordination s'appuie sur un comité scientifique,
constitué de membres des objectifs spécifiques. Des membres du projet ont aussi suggéré
qu’il soit identifié un « coordinateur/animateur scientifique » (en quelque sorte, un
délégué à l’animation scientifique) qui ne serait pas trop absorbé par les tâches
administratives et financières liées au projet ou à d’autres fonctions.
Le rédacteur de ce rapport souhaite aussi attirer l'attention sur le fait que l'ensemble du
projet parait tout de même relativement ambitieux et qu'il lui semble, à ce titre, que les IOV
(indicateurs objectivement vérifiables) annoncés sont assez nombreux. Or, il semble, du
point de vue du rédacteur de ce rapport, que la recherche ne puisse pas, par définition,
prévoir à l'avance tout ce qu'elle va trouver et qu'elle puisse parfois ne pas aboutir sur
certains points aux résultats attendus, tout en pouvant aussi ouvrir d'autres pistes sur des
résultats intéressants inattendus.
Quelques autres points sont également soumis à réflexion pour en analyser la faisabilité
au cours du projet :
Envisager de diversifier les produits de communication par rapport aux fiches
techniques.
Mettre en évidence les différentes échelles spatiales et temporelles (et leur
complémentarité) qui sont plus ou moins explicitement prises en compte dans le
projet.
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Pour les objectifs spécifiques et leurs actions de recherche
Pour l'ensemble des objectifs spécifiques, et compte tenu de la structuration du projet, il
semble clair que l'activité d'encadrement doive constituer une part non négligeable du temps
alloué au projet.
Le rédacteur de ce rapport suggère aussi de tenir compte, en phase de discussion des
résultats, de la diversité effective du milieu naturel par rapport à la diversité qu'il aura été
possible d'aborder (cf. notamment la diversité des sols dans la région). Ceci pourrait
permettre d’ouvrir des perspectives d'études complémentaires à l'issue du projet.
Quelques autres suggestions peuvent à présent être tentés pour chaque objectif spécifique,
même si le rédacteur de ce rapport a bien conscience que sa vision du projet est
nécessairement limitée dans le temps, et que pour les domaines scientifiques spécifiques,
les membres du projet sont plus à même de juger de la faisabilité ou non faisabilité de telle
ou telle opération.
Objectif spécifique 1
Il est suggéré :
De rappeler, si besoin était, aux interlocuteurs que les expérimentations sous SCV ne
vont pas concerner uniquement des SCV "importés" mais bien des SCV adaptés aux
conditions locales.
De conserver le cap pris pour les recherches sur l'agroforesterie et l'intégration
agriculture-élevage.
Objectif spécifique 2
Il est suggéré :
Pour le doctorant de l'action 4 :
D'associer les aspects quantitatifs à des aspects plus qualitatifs
(observation/description in situ de la variabilité du milieu et notamment du sol
pour la mise en place du dispositif de mesures).
De ne pas associer systématiquement production de CO2 et mécanismes
"négatifs" (car si la production de CO2 "déstocke du carbone," un sol en "bonne
santé biologique" peut produire plus de CO2 qu'un sol dégradé).
De bien tenir compte des différences d'état de surface pour les suivis in situ.
D'envisager pour 2013, en absence d'appareil de mesure de CO2 type licor 8100,
un plan "b" incluant des mesures de minéralisation potentielle au laboratoire.
De voir s'il est possible d'effectuer certaines analyses microbiologiques
localement à Garoua.
D'envisager la possibilité d'adjoindre un master en appui au doctorant.
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Pour l'action 5 : d’envisager les possibilités/faisabilités de travailler à deux échelles :
A une échelle large, pour examiner l'influence de la diversité des conditions du
milieu sur l'arthropodofaune (par exemple effet de la diversité des sols sur
l'arthropodofaune dans le cadre avec un même agrosystème).
A une échelle spatialement plus réduite, pour envisager, en relation avec l'action
4, la question de l'influence des agrosystèmes sur l'arthropodofaune (étude sur un
même type de sol avec différents agrosystèmes).
Objectif spécifique 3
Il est suggéré aux étudiants qui vont travailler dans le cadre de l'OS3 :
D'aborder une partie de leurs travaux en connaissance des travaux des OS1 et OS2
(Peut-on envisager, par exemple, d'introduire dans les enquêtes des questions
spécifiques sur la faisabilité (selon les agriculteurs) des agrosystèmes proposés en OS1
?).
De poursuivre/développer le dialogue avec les acteurs du développement (tels que la
CNPCC).
De continuer à bien mettre en évidence - comme c'est actuellement le cas dans le projet
- les contraintes socio-économiques en soulignant les points sensibles (tels que le
problème du foncier, voire peut-être le modèle économique de la filière coton, le système
d'actionnariat, etc.
De tenter d'identifier, d'après les résultats de leurs enquêtes, de nouvelles alternatives
pour des expérimentations post-projet.
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3. Volet 2 de la mission :
appui spécifique à l’action 4 du projet
Contexte Ce volet de la mission a consisté en un appui pour la mise en œuvre de l'action 4 du projet,
intitulée «étude de l’impact des conditions édaphiques sur le déstockage du carbone des
sols tropicaux et applications aux propositions techniques pour préserver le stock du carbone
des sols ».
Le déstockage du carbone organique dépend fortement du dégagement de CO2 qui se
produit lors de la respiration des microorganismes du sol (respiration hétérotrophe). Cette
respiration des sols serait responsable du rejet dans l'atmosphère de près de la moitié du
carbone fixé par la photosynthèse. Elle dépend elle-même des conditions édaphiques
(notamment quantité et type de matière organique du sol, température du sol, humidité du
sol). Aussi, un des objectifs principaux de cette étude est de quantifier les impacts des
conditions édaphiques et de leurs interactions sur la respiration hétérotrophe et le
dégagement de CO2.
L'activité 4.1 de cette action 4 prévoit des mesures in situ des flux de CO2 émis par le sol le
long de la saison de culture dans différentes parcelles et sous différents modes de gestion et
de pratiques culturales. Ces mesures sont destinées par la suite au calage de modèles de la
dynamique du carbone du sol, qui peuvent s'insérer dans des simulations des quantités de
CO2 rejetés dans l'atmosphère sous systèmes de culture traditionnels et améliorés et sous
différents scenarii climatiques.
L'ensemble de l'action 4 est mise en œuvre dans le cadre d'une thèse pour laquelle un
doctorant béninois (L. Yémadjé) a obtenu une bourse Cirad et a été recruté fin 2012. La
bourse a été obtenue pour 3 ans et les voyages Cameroun-France ainsi que le logement de
l’étudiant sont pris en charge par le Cirad. Le doctorant est inscrit à l’école doctorale Sibaghe
et a comme directeur de thèse un membre de l'UMR Eco&Sols (Dr M. Bernoux). Il est
également suivi par l’UR SCA et l’université de Bourgogne (UMR Bio géosciences). Un des
membres du projet "Agrosystèmes du Nord" (Dr Hervé Guibert) encadre le travail du
doctorant sur le terrain. Outre le directeur de thèse et l'encadrant terrain, le comité de thèse
comprend des chercheurs camerounais (Prasac, Irad).
En pratique, la mesure in situ des flux de CO2 émis par le sol peut se faire précisément à
l'aide d'un appareil d'analyse spécifique de type IRGA (Infrared Gas Analyser). Cette analyse
se fonde sur l'existence d'une relation entre l'absorption de radiations infrarouge (IR) émise
par une source de radiations IR et la concentration en CO2 dans un mélange gazeux. Dans
le cas des mesures de respiration du sol, une chambre de collecte du gaz est posée au sol
et est connectée à l'IRGA, et l'évolution de la concentration de CO2 dans cette chambre
produite par la respiration du sol permet de calculer un flux.
Cela étant, l’interprétation comparée des mesures de flux de CO2 obtenues en différents
points au sol nécessite de prendre en compte un ensemble de facteurs, dont ceux-ci :
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Les conditions de température et d'humidité dans le sol (qui dépendent notamment
des conditions atmosphériques et du type de sol).
L'état de surface du sol.
La pression atmosphérique.
La part éventuelle de respiration autotrophe (respiration par les racines des plantes).
Les variations quotidiennes d'émission de CO2 selon un cycle nycthéméral (cf.
notamment Luo et Zhou, 2006).
Pour effectuer des premières mesures de flux de CO2 au Nord Cameroun, un appareil IRGA
de modèle récent (Licor LI-8100) avait pu être prêté début 2013 au doctorant. Cet appareil,
prévu pour le terrain, était muni de sondes de température et d'humidité, et d'un capteur de
pression atmosphérique. Dans ce type d'appareil, la chambre de collecte des gaz peut se
piloter par microordinateur.
Cependant l'appareil a dû être restitué début mai 2013, ce qui ne permettait pas de
poursuivre les mesures avec cet appareil durant toute la saison des pluies 2013. En absence
de financement pour l'achat d'un LI-8100, un autre IRGA de type plus ancien (modèle LI-
6262 1996), muni d'un capteur de pression atmosphérique interne a pu être emprunté par
l'encadrant terrain du doctorant auprès d'une équipe de l'UMR Bio géosciences, à l'université
de Bourgogne (Dijon), mais seulement pour les mois d'août et septembre en raison du fait
que cet appareil sert pour des activités d'enseignement.
Dans ce cadre, il a été demandé plus spécifiquement au rédacteur de ce rapport :
Un appui dans la réception, les tests nécessaires, préalables à la mission et le
transport (dont les formalités) de cet appareil de mesure de respiration des sols IRGA
LI-6262.
Un regard critique sur les protocoles de mises au point méthodologiques nécessaires
et de mesure pour l’atteinte des objectifs de l’action et des propositions de correction
ou d’amélioration.
La chronologie des activités réalisées dans ce cadre est indiquée en annexe 3 (colonne
"quoi", mention "action 4").
Opérations sur appareil IRGA effectuées sur place La prise en main initiale de l'appareil a été transmise au doctorant, en lui expliquant les
résultats que nous avions obtenus (cf. figure 2). Nous avons ensuite procédé à des tests et
à un réexamen attentif de la notice et des pièces de l'appareil.
Ainsi nous avons pu, au cours de plusieurs séances de travail avec le doctorant :
Vérifier que l'appareil était bien branché en mode dit "absolu" dans lequel la cellule dite
"de référence" devait en principe contenir zéro ppm de CO2.
Comprendre que les valeurs systématiquement faibles que nous obtenions avec cet
appareil provenaient du fait que la cellule de référence ne contenait pas zéro CO2 et que
de ce fait le différentiel d’absorption Infra Rouge obtenu entre cellule de référence en
mode absolu et cellule de passage des gaz à mesurer était sous-estimé.
Comprendre que le dispositif censé éliminer le CO2 dans la cellule de référence contenait
deux produits qu'il fallait manifestement changer : de la chaux sodée destinée à absorber
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le CO2 et du perchlorate de magnésium destiné à absorber l'eau atmosphérique (cf.
figure 3).
Envoyer des messages aux collègues de l'UMR Bio géosciences pour les informer de
nos hypothèses sur la nécessité de renouveler la chaux sodée et le perchlorate de
magnésium, et obtenir confirmation de cette hypothèse, ainsi que d'autres précisions sur
la maintenance de l'appareil.
Nous avons également envisagé avec le doctorant et l'encadrant terrain de mettre dans le
circuit de référence de l'appareil un gaz avec zéro CO2, en l'occurrence l'azote car, comme
nous avons pu le vérifier, l'azote est disponible auprès d'Air Liquide à Garoua. Ceci est
possible mais toutefois les collègues contactés à l'UMR Bio géosciences nous ont informé
que cela ne devait pas être nécessaire et ils ont finalement proposé leur appui au doctorant
et à son encadrant terrain pour lui faire parvenir les produits de maintenance nécessaires
(chaux sodée, perchlorate de magnésium et laine de verre).
Figure 2. Première prise en main du LI-6262 au Cameroun
Figure 3. Identification sur place après tests de deux produits consommables à changer
régulièrement sur le LI-6262 : chaux sodée et perchlorate de magnésium
Avec le matériel apporté, une seconde chambre de collecte des gaz a été finie sur place
(perçage de la chambre de diamètre de 10 cm, diamètre compatible avec cylindre de
réception placé au sol utilisé avec LI-8100). Une fois changés les deux produits
consommables, l'appareil devrait donc fournir des mesures correctes. Cela étant, en
première estimation (qui reste à confirmer), nous avons calculé qu'avec cet appareil LI-6262
et le dispositif de pompage associé, il fallait compter 8 minutes pour obtenir une mesure de
flux (par mesure de l'augmentation de CO2 dans la chambre de collecte après stabilisation
initiale de la lame d'air circulant), contre 2 minutes avec le LI-8100 qui est plus réactif aux
changements de concentration en CO2. Il faut enfin noter qu'avec la batterie et la mallette de
transport, cet appareil est nettement moins maniable sur le terrain que le LI-8100, et qu'il ne
permet pas aisément une connexion avec un ordinateur portable enregistrant les mesures.
De plus il n'est pas équipé de sondes de température et d'humidité.
Ceci est important à considérer dans le cadre du nombre de mesures qu'il est possible de
faire sur le terrain dans une journée, d'autant que si l'on veut obtenir des données assez
représentatives du flux journalier moyen et/ou comparer immédiatement différentes
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situations entre elles, les mesures sur le terrain doivent se faire dans un créneau horaire
assez limité (quelques heures dans la matinée et dans l'après-midi) en raison des variations
nycthémérales (cf. Luo et Zhou, 2006).
Visites de terrain en relation avec action 4 Toutes les stations visitées se trouvaient en situation morphologique de pénéplaine
surplombée par des massifs tabulaires gréseux avec des sols présentant des horizons de
surface très sableux et lessivés (sols ferrugineux lessivés sur grès du crétacé supérieur,
d'après Humbel et Barbery, 1967 et Brabant et Gavaud, 1996).
La première visite sur le terrain a été effectuée sur le site même de la station
polyvalente de recherche agronomique de Garoua (SPRA de Garoua), située à une dizaine
de kilomètres au Sud de Garoua sur la route N1 à proximité du village de Sanguéré. Des
capteurs de température ont été placés dans le sol à 5, 10, 15, 20 et 25 cm de profondeur à
proximité d'une station météo (cf. figure 4). Ces capteurs devraient permettre de pouvoir
établir une relation entre température du sol et température dans l'air pour les sols sableux
sur grès de la station de Garoua et les sols de même type situés dans la région.
D'autres visites de terrain ont permis d'observer des situations sur lesquelles quelques
mesures de respiration du sol avaient été testées avec le licor LI-8100, et sur lesquelles des
mesures de dégagement de CO2 sont souhaitables pour la prochaine saison.
Figure 4. Capteurs de température dans le sol, SPRA de Garoua en présence du doctorant et de son encadrant terrain (25/07/2013)
Dans une seconde visite de terrain, nous sommes allés avec l'encadrant terrain (Dr H.
Guibert) et le doctorant (L. Yémadjé) sur le site de Ngong (cf. figure 5), qui avait notamment
été précédemment étudié par J.M. Harmand (1997). L'essai est situé chez un agriculteur à
une quarantaine de kilomètre au Sud de Garoua. Nous avons observé un parcellaire de
moins de 150 mètres de long en faible pente (< 5 %) et sans rupture de pente, laissant
supposer (mais il serait toutefois souhaitable de le revérifier par des observations de profils
et/ou des sondages et avec le document de thèse de J.M Harmand) que le profil
pédologique est assez homogène dans cette zone d'essai.
L'essai comprend différentes modalités de l'amont vers l'aval :
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Rotation de cultures annuelles type coton - arachide depuis plus de 10 ans avec
arachide au cours de la saison 2013.
Rangs de sorgho associés à arachide à semis dense.
Arachide + sorgho + Acacia senegal coupé un rang sur deux.
Acacia senegal et sous-bois.
5a. Culture continue à base cotonnier
(avec arachide)
5b. Association arachide / sorgho
5c. Association arachide-sorgho-acacia
5d.Acacia Senegal
Figure 5. L'agroséquence de Ngong (photos 25/07/2013)
Des observations de surface et des micros profils ont montré :
La présence de deux états de surface dans la zone de culture annuelle continue avec
recouvrement faible du sol (croûte de battance dans les micros interfluves et
accumulation de sable lavé dans les micros dépressions).
Des petits horizons de surface très sableux et lavés (moins de 5 cm, d'épaisseur
variable) dans la zone à karité et arachide à faible densité de semis.
La présence de charbons de bois dans la zone avec acacia coupé un rang sur deux avec
des termitières.
La présence d'un sous-bois dense avec termitières dans la zone à acacias.
D'après les analyses, il y aurait plus de matière organique dans la zone à acacias que dans
la zone cotonnier/arachide et de fait l'horizon de surface (< 10 cm) semble visuellement un
peu plus sombre. L'existence d'un état de surface bimodal (cf. figure 6) dans la parcelle en
culture annuelle continue (qui présentait au moment des observations un faible
recouvrement du sol par la végétation) nous a conduits à remarquer qu'il fallait en tenir
compte pour les mesures de CO2.
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La troisième visite de terrain a été effectuée le 29/07 avec l'encadrant terrain (Dr H.
Guibert) sur l'antenne de Djalingo dépendant de la SPRA de Garoua (cf. figure 7). Il n'a pas
particulièrement été question d'y effectuer des mesures de C02 mais cet essai était
intéressant à observer car il s'agit d'un vaste essai sur une pénéplaine en pente douce,
possédant un long historique (~ 1975), et dans lequel les parcelles sont ceinturées de
bandes enherbées parallèles aux courbes de niveau.
L'année précédant cette visite, des essais de remontée du pH avaient été effectués sur
culture de cotonnier avec une fumure vulgarisée 200 kg/ha NPKSB 22-10-15-5-1 + urée +
plusieurs niveaux de chaulage (0,5, 1, 2 tonnes de chaux/ha) pour étudier la remontée du
pH. Ces essais avaient montré que le pH remonte avec 2 t de chaux / ha. Cette année 2013,
une culture de maïs a été effectuée de manière homogène pour étudier l'arrière effet des
intrants sur cotonnier mais nous avons observé le comportement du maïs encore jeune au
moment de l’observation. Nous avons vu (cf. figure 8) l'effet significatif des termitières (le
maïs se développe mieux sur les anciennes termitières), ainsi que quelques problèmes sur
Figure 6. Site de Ngong 25/07/2013. Mise en évidence de variations décimétriques de l'épaisseur de la couche de sable "lavé" de surface, selon une organisation micros interfluves
("bosses") - micro dépression ("creux") , pouvant influencer les variations spatiales de dégagement de CO2.
7a. parcelle ceinturée de bandes enherbées parallèles aux courbes de niveau
7b. observations de problèmes sur un plant de maïs
Figure 7. Antenne de Djalingo. Etude de l'arrière effet de la culture du cotonnier : essai maïs sur antécédent cotonnier avec différents niveaux d'intrants (photos 29/07/2013).
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certains plants (pathologie + feuilles attaquées par ravageurs, sachant aussi que de
nombreux insectes et autres animaux vivent dans les bandes enherbées).
Nous avons également observé que la matière organique en surface, ainsi que les eaux de
ruissellement, ont tendance à se concentrer dans les parcelles juste au-dessus des bandes
enherbées, ce qui révèle l'existence d'une érosion potentielle non négligeable, contrôlée et
réduite positivement par ces bandes enherbées.
Figure 8. Antenne de Djalingo. Effet positif d'une ancienne termitière sur le développement du maïs. (photo 29/07/2013)
La quatrième visite de terrain a également été effectuée le 29/07, sur un essai proche de
Sanguéré, à quelques kilomètres de la SPRA de Garoua (cf. figures 9). Sur cet essai, des
mesures de flux de CO2 sont envisagées. Il s'agit d'un essai constitué de 3 placettes par 3
blocs. Dans chaque bloc, une placette reste en sol nu et les deux autres placettes sont
cultivées en cotonnier (au stade d'étalement des cotylédons au moment de la visite). Les
deux placettes cultivées pourraient servir pour distinguer la respiration hétérotrophe du sol et
la respiration autotrophe (des racines). En surface du sol encore non couvert par la
végétation, nous avons constaté, comme à Ngong, l'existence d'un état de surface bimodal
avec des zones plus sableuses dans les micros dépressions. Cette bi modalité des états de
surface devrait être prise en compte si des mesures de CO2 sont effectuées.
9 a. Observation de la parcelle 9 b. Mise en évidence d'un état de surface bimodal
pouvant influencer les variations spatiales de dégagement de CO2
Figures 9. Essai à proximité de Sanguéré de culture de cotonnier, avec prévision de mesures de CO2 pour estimer la respiration autotrophe et hétérotrophe (photos 29/07/2013)
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Bilan et suggestions Les visites de terrain ont montré la possibilité d'effectuer des mesures de CO2 sur différentes
parcelles, notamment sur le site de Ngong qui présente une agro-séquence tout à fait
intéressante, sur laquelle il pourrait être intéressant de focaliser plus particulièrement les
études.
Pour ce qui concerne les mesures de CO2, l'équipe manque encore d'un appareillage de
mesure qui lui est propre. Un plan "B" a été envisagé pour 2013, qui consiste à mesure la
minéralisation d'échantillons de sol au laboratoire (laboratoire UMR Eco&Sols, Montpellier),
dans des conditions d'humidité et de température contrôlées. Une cinquantaine
d'échantillons de sol d'environ 500 g chacun, issus du site de Ngong et correspondant à
différentes modalités de gestion des sols, ont été ramenés à Montpellier à l'occasion du
retour de cette mission. Ceux-ci pourraient notamment servir à cet effet lors du prochain
séjour du doctorant à Montpellier
Le licor LI-6262 qui a été apporté lors de cette mission devrait pouvoir servir à effectuer
quelques mesures in situ pour 2013, à ceci près que l'appareil devra être prochainement
restitué à Dijon, et qu'il n'est pas évident non plus que le système chambre de collecte des
gaz + pompe fournisse des valeurs parfaitement comparables à celles fournies par un licor
LI-8100 (en effet on peut aussi craindre des effets de "sur-dégagement de CO2 " si la pompe
est trop puissante).
Précédemment à la mission, il avait également été envisagé de se baser sur un troisième
système de mesure entièrement différent pouvant intégrer une période d'émission de CO2 de
l'ordre de 24 h (mesures par piégeage de CO2 dans la soude). Mais le problème, outre le fait
qu'il n'est pas souhaitable de multiplier les différents systèmes de mesure, est que ce
deuxième type de système de mesure in situ n'est pas très répandu (il reste au stade
expérimental), qu'il nécessite un laboratoire de proximité (pour titration par HCl et chlorure
de baryum d'échantillons de soude) et qu'il serait entièrement à calibrer par rapport aux
mesures de flux plus ponctuelles actuellement présentées dans les publications.
Pour des mesures in situ, il est donc hautement souhaitable de pouvoir disposer d'un nouvel
appareil IRGA rapide, fiable et maniable, muni de capteurs de température et d'humidité et
de pression, et par conséquent d'un financement à cet effet.
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4. Conclusions et perspectives
Cette mission a été dense et intéressante, avec des objectifs à différents niveaux imbriqués :
Le niveau de l’ensemble du projet.
Celui d’une action dans le cadre d’un des objectifs spécifiques (action 4, OS2).
Celui de l’appareillage et de la méthodologie associée à une des activités de cette action.
Ceci constitue un continuum logique ayant permis de mesurer la maturité et la cohérence du
projet.
Les membres du projet et leurs partenaires apparaissent très motivés et comme le montre
l’analyse FFOM-SWOT, ce projet offre de nombreuses opportunités.
Le risque principal identifié semble être un démarrage retardé du projet, qui serait
incompatible avec le calendrier des cultures et les processus de formation en cours. Ce point
est sensible puisque, face à ce risque, les animateurs de l’objectif spécifique consistant à
étudier et à paramétrer les mécanismes en cause dans l’évolution de la fertilité du milieu
cultural (OS2) envisagent de faire sortir l’action 4 de l’OS2 du projet C2D-PAR
« Agrosystèmes du Nord », faute d’un démarrage imminent du projet. Il en résulte que, si
certaines suggestions ont pu être faites à l’issue de cette mission, celle-ci a avant tout mis en
évidence la nécessité d’un démarrage effectif par un financement ad hoc.
Pour finir, et à l’issue de cette mission, le rédacteur de ce rapport souhaite pleine réussite au
projet C2D-PAR « Agrosystèmes du Nord ».
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5. Remerciements
Le rédacteur de ce rapport tient à remercier les personnes ayant contribué à la préparation de la
mission et à sa réalisation, et particulièrement :
Dr Hervé Guibert pour l'initiation, l'accueil et l'organisation de cette mission à Garoua avant la
mission proprement dite et tout au long du séjour.
Les collègues de l'Irad à Garoua, de l'ISS et du Cirad ayant conçu en commun le projet
« Agrosystèmes du Nord », qui ont bien voulu rencontrer le missionnaire à Garoua,
clairement exposé le contenu de l'ensemble du projet et ont bien voulu aussi être à l'écoute
du missionnaire lors d'échanges fructueux et constructifs.
Les partenaires de la CNPCC et de la Sodecoton nous ayant accueillis dans leur structure et
avec qui nous avons eu des discussions intéressantes.
L'ensemble des doctorants rencontrés à Garoua pour leur sympathique accueil.
Les collègues de la Drac du Cirad à Yaoundé, du Cirad à Montpellier et du service expertise
de la direction de la valorisation au Sud (DVS) de l’IRD à Marseille pour le montage du
dossier contractuel de cette mission, et notamment Vérane Pagani de la Drac du Cirad à
Yaoundé pour l'organisation de cette mission, ainsi que l'accueil à Yaoundé tant au début
qu'en fin de mission.
Le directeur général adjoint de l'Irad pour avoir bien voulu nous recevoir à la direction de l'Irad
à Yaoundé à l'issue de cette mission.
Les représentants du Cirad et de l'IRD à Yaoundé pour leur accueil et leur appui pour la
réalisation de cette mission.
Enfin les collègues de l'UMR Géosciences et de l'UMR Eco&Sols ayant contribué à la
réalisation de l'objectif de la mission lié à l'action 4 du projet.
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6. Références
Le document de projet (Minefi-Irad, 2012) contient de nombreuses références bibliographiques
spécifiques au projet. Nous ne mentionnons ici que des références ayant été consultées lors de la
mission.
Brabant P., Gavaud M., 1986. Les sols et les ressources en terres du Nord-Cameroun. Collection
Notice explicative, n° 101. Orstom, Paris, 285 p. + cartes.
Harmand J.M. 1997. Rôle des espèces ligneuses à croissance rapide dans le fonctionnement
biogéochimique de la jachère. Effets sur la restauration de la fertilité des sols ferrugineux tropicaux
(bassin de la Bénoué au Nord-Cameroun). Thèse de doctorat, Paris, vol 1 & 2 (213 p. + 55 p.).
Humbel F.X., Barbery J., 1974. Notice explicative n° 53; carte pédologique de reconnaissance.
Feuille Garoua à 1/200,000, Orstom, Paris 121 p. + carte.
Jamin Jean-Yves (ed.), Gounel Christian (ed.), Bois Christophe (ed.). 2003. Agriculture et
développement rural des savanes d'Afrique Centrale. Atlas : Cameroun, République centrafricaine,
Tchad. CIRAD, PRASAC, Montpellier, 100 p.
LI-COR INC., 1996. LI-6262 CO2/H2O Analyzer. Instruction Manual, 127 p. + Annexes 68 p.
Luo Y.Q., Zhou X.H., 2006 Soil respiration and the environment, San Diego, Academic/Elsevier
press. 316 p.
Minefi-Irad 2012. C2D - Programme d'Appui à la Recherche Agronomique. Projet 10 : Agrosystèmes
du Nord. Conception, évaluation et diffusion d'agrosystèmes performants et durables en milieu rural
du Nord Cameroun, Garoua, 57 p.
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7. Annexes
1. Termes de références de la mission.
2. Calendrier de la mission.
3. Acteurs et partenaires rencontrés.
4. Liste des abréviations.
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Annexe 1. Termes de référence de la mission
1. Contexte Dans le cadre du processus d’allégement de sa dette envers l’Etat français, le Cameroun a bénéficié du Contrat de désendettement-développement (C2D) qui correspond à « un re-financement par dons des créances d’APD (Aide publique au développement)». Il s’agit donc d’un mécanisme de financement au travers de subventions, réparties dans plusieurs secteurs, dont :
L’éducation.
L’eau et l’assainissement.
La santé.
L’agriculture et la sécurité alimentaire.
Le développement des infrastructures.
La protection de l’environnement.
Le développement du secteur productif.
Ces financements sont affectés à différents programmes de développement. Dans le secteur de l’agriculture, un certain nombre de projets fonctionnent déjà depuis deux années (Afop, Acefa, Amo …) et d’autres vont démarrer (Asgirap). Un volet « recherche » fait également partie de ce Contrat et a démarré depuis juin 2011 pour une période de 4 ans. Au sein de ce volet « recherche », composé de 4 axes, un axe est réservé à la mise en œuvre de 10 projets de recherche-développement par l’Irad (l’Institut de recherche agricole camerounais). Sur ces 10 projets, 4 ont passés les différentes étapes de sélection et devraient dans les jours prochains faire l’objet d’un contrat d’opérationnalité entre l’Irad et le Minresi, dernière étape avant leur démarrage effectif. Parmi ces 4 projets figure le projet « Agrosystèmes du Nord ». La première rédaction du projet se basait sur une durée de 4 ans et a dû faire l’objet d’un ajustement pour s’adapter à une durée ramenée à 2 ans.
2. Objectifs de la mission d’appui La mission devra apporter un appui général au projet « Agrosystèmes du Nord » et un appui spécifique à l’action 4 « Etude de l’impact des conditions édaphiques sur le déstockage du carbone des sols tropicaux et applications aux propositions techniques pour préserver le stock du carbone des sols ». Plus spécifiquement, la mission apportera :
Pour l’ensemble du projet
Un regard critique sur l’ensemble du projet et de ses actions décrites afin d’en augmenter la pertinence, la cohésion, le caractère innovant et la faisabilité ; de mettre en évidence les risques de sa mise en œuvre et de proposer des ajustements afin de les réduire.
Une vérification de la bonne adéquation et de la cohérence du chronogramme de l’ensemble du projet, notamment suite à la réduction de la durée du projet et des propositions en la matière pour les améliorer.
Pour l’action 4 du projet
Un appui dans la réception, les tests nécessaires, préalables à la mission et le transport (dont les formalités) de l’appareil de mesure de respiration des sols en fonction de l’option permettant la disposition la plus rapide pour les mesures (achat de l’appareil par le projet ou prêt éventuel d’un appareil en attente de cet achat).
Un regard critique sur les protocoles de mises au point méthodologiques nécessaires et de mesure pour l’atteinte des objectifs de l’action et des propositions de correction ou d’amélioration.
3. Réalisation de la mission L’appui sur le terrain s’effectuera pendant 10 jours à Garoua, délais de voyage compris et sera précédé de mises au point préalables à Montpellier. Le chef de projet « Agrosystèmes du Nord » fournira en temps opportun à l’expert tout document relatif au projet « Agrosystèmes du Nord » et aux projets C2D et organisera les réunions et tournées de terrain nécessaires pendant la mission. La période de réalisation de la mission sur le terrain est conditionnée par le point c) des TDR. En fonction des informations disponibles à ce jour, elle pourrait se situer dernière décade de juillet 2013.
Projet Irad n°10 - Conception, évaluation et diffusion d'agrosystèmes performants et durables en milieu rural du Nord Cameroun. Mission
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Annexe 2. Calendrier de la mission
Quand Quoi Où
période préparatoire
avant 22 juillet 2013
préparation mission (dont interventions
pour action 4) France et Cameroun
lundi 22 juillet 2013
Matin formalités douanières appareil de
mesure IRGA (action 4) Montpellier, France
Après-midi
inter comparaisons analyseurs IRGA (action 4)
Montpellier, France
mission au Cameroun
mardi 23 juillet 2013
Matin voyage France-Cameroun Montpellier-Roissy
Après-midi et
Soirée
voyage France-Cameroun Roissy-Yaoundé
Yaoundé
mercredi 24 juillet 2013
Matin rdv avec représentants Cirad et IRD Yaoundé
Après-midi
Soirée
visite exposition Journées de la Recherche (Jersic) - parvis Hôtel de ville
voyage Yaoundé-Garoua
Yaoundé Yaoundé-Garoua
jeudi 25 juillet 2013
Matin accueil à station polyvalente Irad de
Garoua - validation calendrier Garoua, Station polyvalente
Irad
Après-midi
visite station météo puis site Ngong (action 4)
Garoua, Station polyvalente Irad + site de Ngong
vendredi 26 juillet 2013
Matin réunion plénière avec membres du
projet Garoua, Station polyvalente
Irad
Après-midi
réunion plénière avec membres du projet
Garoua, Station polyvalente IRAD
samedi 27 juillet 2013
Matin travail sur appareil licor LI-6262 (action
4) Garoua - Cirad
Après-midi
travail sur appareil licor LI-6262 (action 4)
Garoua - Cirad
dimanche 28 juillet 2013
Matin rdv avec responsable OS3 projet Garoua
Après-midi
travail sur appareil licor LI-6262 (action 4)
Garoua - Cirad
lundi 29 juillet 2013
Matin travail sur action 4 - Air liquide Garoua Garoua
Après-midi
visite antenne Djalingo essais maïs puis essai cotonnier (action 4)
Garoua, Station polyvalente Irad + site de Djalingo
mardi 30 juillet 2013
Matin réunion à la CNPCC Garoua, Cameroun
Après-midi
réunion avec DGA Sodecoton Garoua, Cameroun
mercredi 31 juillet 2013
Matin première restitution à Irad station de
Garoua (exposé) Station polyvalente Irad de
Garoua
Après-midi
voyage Garoua - Yaoundé Garoua - Yaoundé
jeudi 1er août 2013
Matin préparation restitution DGA Irad Yaoundé, Cameroun
Après-midi et
Soirée
deuxième restitution DGA Irad voyage Cameroun-France
Direction Irad, Yaoundé Yaoundé - Roissy
vendredi 2 août 2013
Matin voyage Cameroun-France Roissy-Montpellier
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Annexe 3. Acteurs et partenaires rencontrés
Nom Prénom
Ets Lieu Fonction(s) Spécialité Rôle Email
OLINA BASSALA Jean-Paul
Irad Garoua Chercheur, chef de
station Irad Agronome
Acteur projet - action 1
KO AWONO Désiré
Irad Garoua Chercheur Zootechnicien Acteur projet -
action 2 kodwon@yahoo.
fr
PALOU MADI Oumarou
Irad Maroua Chercheur Forestier Acteur projet -
action 3 Paloumadi2000
@yahoo.fr
GUIBERT Hervé
Irad Cirad
Garoua Chercheur, assistant
technique Agronome
Acteur projet - action 4
YEMADJE Lionel
Irad Cirad
Garoua Doctorant Écologue Acteur projet -
action 4 Yemadje2001@
yahoo.fr
PRUDENT Patrick
Irad Cirad
Garoua Chercheur, Assistant
technique Entomologiste
Acteur projet - action 5
Patrick.prudent@
cirad.fr
NYORE Nyore
ISS Maroua Enseignant, doctorant
Économiste Acteur projet -
action 6 nyore_nyore@
yahoo.com
MADI Ali
ISS Maroua Professeur, directeur
adjoint de l'ISS Économiste
Acteur projet - actions 6/ 7
KLASSOU Célestin
Irad Garoua Représentant
régional Minresi Généticien
Acteur projet - coordination
klassoucelestin@
yahoo.fr
CLAVIER Henri
SDCC Garoua Directeur général
adjoint de la Sodecoton
Agronome Partenariat
projet
DAOUDOU Hamadou
CNPCC/SDCC
Garoua Chef division gestion
des sols Agronome
Partenariat projet
LOU Issa Joseph
CNPCC/SDCC
Garoua
Chef programme P.AP.A.
Composante diversification en
zone cotonnière
Agronome Partenariat
projet
MAMANOU Asjona
CNPCC/SDCC
Garoua Chef service élevage Agronome Partenariat
projet
NOUHOU Hamadou
CNPCC Garoua Directeur exécutif
CNPCC Agronome
Partenariat projet
cnpc.cameroun@
sodecoton.cm
SADOU Fernand
CNPCC/SDCC
Garoua Chef division
professionnalisation Agronome
Partenariat projet
YAOUDE Adoum
CNPCC/SDCC
Garoua Responsable suivi
évaluation. Agronome
Partenariat projet
YOUSSOUMA Oumarou
CNPCC/CRPA
Garoua Responsable
Formation Agronome
Partenariat projet
BORDAGE Bruno
IRD Yaoundé Représentant de
l'IRD au Cameroun Sciences Sociales
Représentation IRD
GRIMAUD Patrice
Cirad Yaoundé Directeur régional du
Cirad en Afrique centrale
Vétérinaire Commanditaire
mission
patrice.grimaud@
cirad.fr
MOUEN BEDIMO Joseph
Irad Yaoundé Directeur général Adjoint de l'Irad
Agronome Tutelle Irad josephmouen@
yahoo.fr
PAGANI Vérane
Cirad Yaoundé Chargée de mission
C2D Agronome
Organisation mission
verane.pagani@ cirad.fr
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Annexe 4. Liste des abréviations
ACEFA, Amélioration de la compétitivité des
exploitations familiales agricoles (projet AFD C2D
au Minader)
AFD, Agence française de développement
AFOP, Projet d'appui à la rénovation des
formations professionnelles agricoles et rurales
(projet AFD C2D au Minader)
AIRD, Agence inter-établissements de recherche
pour le développement
APD, Aide publique au développement
APESS, Association pour la promotion de l’élevage
en savane et au Sahel (ONG internationale)
ASGIRAP, Appui à la sécurisation et à la gestion
intégrée des ressources agro-pastorales dans la
zone septentrionale (projet AFD C2D double tutelle
Minader et Minepia)
C2D, Contrat de désendettement et de
développement
CCI, Chambre de commerce et d’industrie
CIRAD, Centre de coopération internationale en
recherche agronomique pour le développement
(France)
CNPCC, Confédération nationale des producteurs
de coton et vivriers du Cameroun (ex- OPCC-GIE)
CRPA, Centre régional d’appui à la
professionnalisation agropastorale (organisation
agricole, Garoua)
CRRA, Centre régional de recherche agricole
DGA, Direction générale adjointe
DGD, Direction générale déléguée
DRAC, Direction régionale pour l’Afrique centrale
(Cirad)
DVS, Direction de la valorisation au sud de l'IRD
Eco&Sols, Ecologie fonctionnelle et biogéochimie
des sols et des agro-écosystèmes (UMR)
EFA, Exploitations familiales agropastorales
ESA, Projet eau-sol-arbre (soutien AFD)
FFEM, Fonds français pour l’environnement
mondial
FFOM, Forces faiblesses opportunités menaces
FMI, Fonds monétaire international
GIC, Groupe d’initiative commune
IITA, Institut international de l’agriculture tropicale
INRA, Institut national de la recherche agronomique
(France)
IR, Infra rouge
IRAD, Institut de recherche agricole pour le
développement (Cameroun)
IRD, Institut de recherche pour le développement
(France)
IRGA, Infrared Gaz Analyzer
ISS, Institut supérieur du Sahel (Cameroun)
IOV, Indicateurs objectivement vérifiables
JERSIC, Journées de l’excellence de la recherche
scientifique et de l’innovation au Cameroun
LCD, Liquid Crystal Display
MAE, Ministère des affaires étrangères, France
MINADER, Ministère de l’agriculture et du
développement rural (Cameroun)
MINEPIA, Ministère de l'élevage, de la pêche et
des industries animales (Cameroun)
MINRESI, Ministère de la recherche scientifique et
de l'innovation (Cameroun)
ONG, Organisation non gouvernementale
OS, Objectif spécifique
PACA, Projet d'amélioration de la compétitivité
agricole (projet Cameroun et banque mondiale)
PAPA, Programme d'amélioration de la productivité
agricole (financement européen)
PAR, Programme d'appui à la recherche
(composante programme C2D)
PAMPA, Programme d'action multi-pays en agro-
écologie (programme MAE, FFEM et AFD)
PLANOPAC, Plateforme nationale des
organisations professionnelles agricoles du
Cameroun
PNVRA, Programme national de vulgarisation et de
recherche agricole
PPTE, Pays pauvre très endetté
ppm, Partie par million
PRASAC, Pôle régional de recherche appliquée au
développement des systèmes agricoles d’Afrique
centrale
PTBA, Programme de travail et budget annuel
R&D, Recherche et développement
SCA, Systèmes de cultures annuels (unité de
recherche Cirad)
SCV, Semis sous couvert végétal
SDCC, Sodecoton
SODECOTON, Société de développement du coton
du Cameroun (société mixte)
SPRA, Station polyvalente de recherche agricole
TDR, Termes de référence
U(M)R, Unité (mixte) de recherche
Direction régionale Afrique centrale
Rue Joseph Elig Essono Balla
Yaoundé, Cameroun
Tél. : +237 22 21 25 41
www.cirad.fr