PROJET ADAPTATION AU CHANGEMENT … gestion risque climatique... · nationale ou régionale...

24
PROJET ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE INTÉGRATION DE LA GESTION DU RISQUE CLIMATIQUE DANS LA PLANIFICATION LOCALE RAPPORT DE MISSION COMMUNE AIT BAHA Réalisé par : Mohamed BEHNASSI Consultant GIZ 13 mai 2013

Transcript of PROJET ADAPTATION AU CHANGEMENT … gestion risque climatique... · nationale ou régionale...

PROJET ADAPTATION AU CHANGEMENT

CLIMATIQUE

INTÉGRATION DE LA GESTION DU RISQUE CLIMATIQUE DANS LA PLANIFICATION LOCALE

RAPPORT DE MISSION COMMUNE AIT BAHA

Réalisé par :

Mohamed BEHNASSI Consultant GIZ

13 mai 2013

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  2  

I. CONTEXTE ET OBJECTIFS DU PROJET Le changement climatique est maintenant reconnu comme un risqué sérieux pour le développement et peut même neutraliser les efforts déployés dans ce domaine dans le passé et le futur aussi. Dans les pays où le développement dépend des ressources naturelles et des facteurs climatiques, on prévoit que le changement climatique aura des impacts négatifs croissants sur la production alimentaire et agricole, les ressources halieutiques, la biodiversité animale et végétale, les ressources hydriques, le tourisme et les autres activités dépendantes des services écosystémiques. Dans plusieurs régions, les systèmes socio-écologiques subissent déjà et de manière graduelle les impacts du changement climatique. Pour ces raisons, le risque climatique constitue actuellement une préoccupation croissante pour les décideurs à tous les niveaux. Au Maroc, où le bien-être économique et social est fortement tributaire des ressources environnementales – notamment les ressources hydriques, forestières, halieutiques et agricoles – le risque climatique représente une menace sans précédent pour le développement d’un nombre croissant de collectivités déjà fragiles (taux de pauvreté élevés, dégradation et insécurité environnementales, émigration, faible accès aux services de base, etc.). Quels que soient les engagements pris au niveau international pour réduire les gaz à effet de serre (GES), et à cause de l’inertie du système climatique, un certain degré de changement climatique reste inévitable. Il est donc urgent de s’adapter aux impacts déjà existents et attendus. L’intégration de l’adaptation au changement climatique (ACC) dans la planification du développement est préconisée à présent comme une condition préalable à l'amélioration durable des moyens de subsistance des populations et des régions les plus vulnérables. Le renforcement de leur résilience devient donc crucial et l’une des priorités de l’agenda politique dans plusieurs pays. L’objectif de l’ACC n’est pas de maintenir le statu quo, étant donné que cela ne sera tout simplement pas possible pour la plupart des systèmes socio-écologiques, mais plutôt de réduire les impacts négatifs du changement climatique tout en tirant parti des opportunités qui peuvent se présenter. On recommande vivement à présent de mettre l'accent sur les mesures qui contribuent à accroître notre capacité d'adaptation et notre connaissance des principales vulnérabilités. Ces stratégies sont plus efficaces lorsque le risque climatique est intégré aux processus décisionnels à tous les niveaux.

Toutefois, c’est au niveau local que l’ACC doit occuper une place importante. Cela s’explique par trois raisons principales : 1) les impacts du changement climatique se manifestent visiblement sur le plan local ; 2) la vulnérabilité et la capacité d’adaptation sont déterminées par les conditions locales surtout que les indices de vulnérabilité à l’échelle nationale ou régionale masquent souvent de considérables variations de vulnérabilité au plan local ; et enfin 3) les activités d’adaptation sont souvent mieux étudiées au niveau local – des décisions en termes de stratégies et d’investissements pour assurer des moyens de

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  3  

subsistance peuvent représenter des exemples réels d’adaptation et ces exemples permettent de suivre et d’évaluer la mesure dans laquelle les politiques, programmes et projets favorisent l’ACC – tout en étant possible de les répliquer à plus grande échelle, de les réviser ou encore d’en tirer des leçons et de bonnes pratiques. Le Maroc, en tant que pays très concerné par l’enjeu climatique, a adopté une stratégie basée sur deux principes : d’une part la mise en œuvre d’une politique d’atténuation des émissions de GES lui permettant de contribuer à son développement global, notamment grâce à l’introduction des technologies propres ; et d’autre part l’anticipation d’une politique d’adaptation qui renforce la résilience de ses systèmes socio-économiques et écologiques au risque climatique tout en tirant avantage des opportunités offertes. C’est dans ce contexte que le projet GIZ-ACC, réalisé au niveau de la région de Souss Massa Draâ (SMD), a inscrit dans son plan d’opérations la Mission : « Intégration des risques climatiques dans les plans de développement communaux (PCD) ». À cet effet, un échantillon de communes a été retenu par le Comité de pilotage1 du projet au niveau de la région SMD. Il s’agit de six communes rurales relevant de 4 provinces (Inezgane Ait Melloul, Tiznit, Chtouka Ait Baha et Taroudant) répondant aux critères de sélection convenus et dont le PCD a été approuvé par leur conseil communal. La moitié de ces communes a été proposée dans le cadre de coopération avec l’Agence Nationale des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA).

1er groupe de communes 2ème groupe de communes2 - Commune Ouled Dahou (Préfecture

Inezgane Ait Melloul) - Commune Ait Ouafka (Province

Tiznit) - Commune Aglou (Province Tiznit)

- Commune d’Ait Baha (Province Chtouka Ait Baha) - Commune Urbaine de Taliouine (Province de

Taroudant) - Commune Rurale d’Agadir Melloul (Province de

Taroudant) Le projet « Intégration des risques climatiques dans les plans de développement communaux (PCD) » a pour objectif majeur de réviser les PCD des communes choisies pour permettre l’intégration des risques climatiques. En d’autres termes, la mission a pour finalité de rendre ces PCD résilients face aux risques climatiques en y intégrant la logique de l’ACC durant le processus d’élaboration, de mise en œuvre et d’évaluation desdits PCD. Au total, il s’agit, en identifiant et atténuant les différents risques climatiques, de positionner ces communautés et leurs écosystèmes dans une trajectoire de développement local durable. Plus précisément, la mission avait pour tâches principales : - la lecture et l’analyse des PCD des communes choisies tout en dégageant l’état des

lieux pour les risques climatiques en terme de vulnérabilité ;

                                                                                                               1 Comité intersectoriel présidé par la région et la wilaya 2 Choisies dans le cadre du partenariat : Projet ACC-ANDZOA

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  4  

- l’animation des ateliers participatifs au niveau des communes choisies en impliquant toutes les parties intéressées ;

- la présentation des résultats lors des ateliers de restitution au niveau des communes et lors de l’atelier régional ;

- l’établissement d’un compte rendu des ateliers ; - la rédaction de 2 à 3 fiches techniques sur les mesures prioritaires retenues par

commune, dans la perspective de leur mise en œuvre ; et - la participation à un atelier de capitalisation au niveau national. II. MÉTHODOLOGIE ADOPTÉE POUR LA RÉALISATION DE LA MISSION Durant les phases de la mise en œuvre, le consultant a fait recours à l’outil « Climate Proofing (CP4Dev) », développé par la GIZ. Cet outil permet d’intégrer les risques dus au changement climatique dans les plans et projets de développement et dans la planification budgétaire. En d’autres termes, l’outil CP4Dev permet : - l’analyse des politiques, programmes, stratégies et mesures en vue de leur exposition

actuelle ou future au changement climatique et l’incorporation des mesures d’adaptation spécifiques requises ;

- la prise en considération systématique de la problématique d’adaptation aux changement climatique dans les processus décisionnels tels que la planification politique et économique et la programmation budgétaire.

L’utilisation de l’outil peut se faire dans plusieurs cas de figures :

Niveau projet Niveau communal Niveau national les résultats (ou objectifs) des projets risquent d’être compromis au cas où les impacts négatifs des CC n’ont pas été pris en compte lors de l’élaboration de tels projets. L’outil CP4Dev permet d’en évaluer la vulnérabilité et de proposer des options d’adaptation appropriées. Actuellement, une Étude d’Impact Environnemental (EIE) est exigée pour l’élaboration de tout nouveau projet. Cette EIE peut être couplée avec l’outil CP4Dev pour déterminer la sensibilité d’un projet aux impacts négatifs des CC. Il permet d’identifier et d’intégrer les options d’adaptation prioritaires pour garantir l’atteinte des objectifs initiaux du projet en tenant compte des stimuli climatiques.

Au niveau des communes, la prise en compte du risque climatique dans les PCD est actuellement vitale. Le CP4Dev peut être une solution, à condition que les aspects méthodologiques soient adaptés à ce contexte spécial.

L’outil CP4Dev permet d’analyser la vulnérabilité au changement climatique d’un programme ou politique à l’échelle nationale (p. ex. en intégrant le CP4Dev dans l’INDH ou le Plan Maroc Vert).

L’analyse des politiques, programmes, stratégies et mesures en vue de leur exposition actuelle ou future aux impacts des changements climatiques et la prise en considération

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  5  

explicite et systématique de la problématique d’adaptation au changement climatique dans les processus décisionnels, tels que la planification économique et la programmation budgétaire, est une science nouvelle. Elle se base sur le savoir plus étendu du changement climatique en comparaison avec le passé. Les différentes étapes d’application du CP4Dev :

Plus précisément, les 4 étapes du CP4Dev comprennent ce qui suit : 1ère étape : Analyse de la vulnérabilité au changement climatique d’un projet/plan/politique - Les informations sur le projet/plan/politique et les tendances climatiques qui peuvent

avoir des impacts négatifs sur leurs objectifs ou résultats sont collectées pour les unités d’exposition ;

- Les effets biophysiques et socioéconomiques de ces tendances climatiques sur les unités d’exposition sont déterminés.

2ème étape : Développement des options d’adaptation L’impact potentiel de ces effets sur les objectifs du projet/plan/politique et la probabilité de réalisation de ces stimuli climatiques sur les unités d’exposition sont évalués. Les options d’adaptation permettant de réduire les impacts de ces stimuli climatiques sur l’atteinte des objectifs du projet/plan/politique sont identifiées. 3ème étape : Hiérarchisation des options d’adaptation La hiérarchisation des différentes options identifiées se fait à l’aide de critères tels que le rapport coûts-utilité, le non-regret, le degré de réduction de la vulnérabilité, la faisabilité politique/économique ou les effets secondaires positifs ou négatifs. 4ème étape : Intégration des résultats dans la conception/révision du projet/plan/politique

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  6  

Les mesures d’adaptation sont intégrées d’une manière appropriée et sont l’objet de suivi et d’évaluation. Il faut noter que le défi majeur dans l’application de l’outil CP4Dev est l’acquisition de l’information locale et régionale, incluant les données sur les aléas climatiques et les probables impacts directs et indirects. Toutefois, et malgré que le changement climatique comporte des risques et des effets négatifs, il serait abusif d’imputer tout problème à ce phénomène. À titre d’illustration, les problèmes liés à la dégradation du milieu naturel et au changement climatique s’amplifient souvent mutuellement. Par conséquent, Il s’agit de relever ce défi : la recherche de la solution appropriée exige une analyse de la situation dans toute ses dimensions technique, économique et institutionnelle... III. ÉTAPES DE RÉALISATION DE LA MISSION Suivant les termes de référence de cette Mission, le Consultant – et en étroite collaboration avec le conseiller technique de la GIZ au niveau d’Agadir, l’OREDD Agadir ainsi que l’ANDZOA pour les communes d’Ait Baha, Taliouine et Agadir Melloul – a pu animer une série d’ateliers participatifs dans les six communes choisies. Le processus a démarré : - dans une première phase, par un atelier de lancement du projet dans chaque commune

tout en assurant la participation d’un large éventail d’acteurs (élus, représentants des autorités locales, acteurs associatifs, représentants des coopératives, des enseignants, agents de développement local, techniciens, représentants des services extérieurs déconcentrés, etc.) ; et

- dans une deuxième phase, par une réunion avec un comité restreint proposé par chaque commune dans l’objectif d’aboutir à des recommandations précises basées sur les résultats du premier atelier élargi ; et enfin

- dans une troisième phase, par un atelier de restitution au niveau de chaque commune

pour présenter les résultats de la mission et recueillir les remarques et propositions des parties prenantes en vue de finaliser le rapport définitif.

Dans les différentes phases, et dans un esprit participatif, une attention particulière a été accordée à la représentation de toutes les composantes socio-économiques, notamment les groupes vulnérables (comme les femmes), les différents douars des communes choisies ainsi que les représentants des services externes.

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  7  

IV. COMPTE-RENDU DES INTERVENTIONS AU NIVEAU DE LA COMMUNE URBAINE

D’AIT BAHA (Province Chtouka Ait Baha) Monographie : La ville d’Ait Baha était à l'origine un centre commercial hébergeant un souk hebdomadaire qui se tient tous les mercredis. Elle s'est transformés au fil des années en petit centre urbain au fur à mesure qu’elle commence à attirer plus d'immigrants en provenance des régions voisines. Elle est connue également par sa position stratégique au carrefour des routes menant aux zones de montagne sans évoquer le fait que la ville héberge aussi plusieurs services administratifs. Ces atouts ont qualifié Ait Baha pour accéder au statut d’une commune urbaine selon la loi de découpage administratif de 2012. La Commune se situe dans le périmètre de la province Chtouka Ait Baha, Région SMD entre les villes d’Agadir et de Tafraout (sur la route nationale 509). La superficie de la Commune est de 6 km2 et elle juxtapose dans toutes les directions le territoire de la Commune rurale d’Ait Mzal. La surface de la Commune est montagneuse avec des plateaux couvrant 5 km2 tandis que la plaine ne représente qu’un km2 de toute la superficie. La Commune se caractérise aussi par un climat semi-aride, chaud et sec en été et froid et humide en hiver (température : entre 15° et 19°/25° et 45°). Concernant les précipitations, elles ne dépassent pas une moyenne annuelle de 200m avec une moyenne élevée durant l’automne et l’hiver en comparaison avec l’été. La commune dispose ainsi de ressources hydriques limitées : 30 puits pour exploiter les ressources sous-terraines avec la mobilisation des ressources superficielles disponibles via l’Oued Ait Baha, consolidé en 2004 par la construction du Barrage Ahl Souss. Le couvert végétal se caractérise par une faible densité et se compose de l’arganier, de certaines petites espèces floristiques sauvages ainsi que de certaines parcelles cultivées aux bords de l’Oued Ait Baha. La densité du couvert végétal dépend largement du type du sol ainsi que du niveau des précipitations. Sa population, dont le taux de croissance est de 2,7%, a atteint 4767 en 2004 avec une part active représentant 32, 6%, ce qui reste en deçà des moyennes nationales pour plusieurs causes : l’émigration parmi les jeunes (exode rural vers les grandes villes et émigration vers l’étranger) en quête du travail et de bonnes conditions de vie ; les contraintes liées à l’accès au logement au niveau de la commune ; absence d’une vision globale en terme de développement local permettant de valoriser les potentialités dont dispose la Commune et permettant de développer des activités génératrices de revenus (AGR) et d’emplois. Il faut noter ici que l’économie de la Commune se base largement sur le commerce, les services et l’artisanat tandis que l’agriculture et le tourisme jouent un rôle faible et décroissant dans les activités socio-économiques en dépit des potentialités dont dispose la Commune dans ces domaines.

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  8  

1. Atelier du lancement du projet Date et lieu : 14 novembre 2012, Commune Ait Baha (Complexe Culturel) 26 participants : - Pacha de la ville Ait Baha - Président de la commune - Secrétaire général de la commune - Consultant - Conseiller technique de la GIZ - Président de la Commission de l’Environnement, Région SMD - 2 représentants de l’ANDZOA - Présidents des associations et coopératives locales - Membres du Conseil communal - Directeur local de l’ONEP - Représentant des Eaux et Forêts Les travaux de cette rencontre ont été inaugurés par les discours des personnes suivantes : Pacha de la ville Ait Baha, Président de la Commune, Président de la Commission de l’Environnement du Conseil Régional, Conseiller technique de la GIZ, Directrice de l’OREDD et Représentant de l’ANDZOA. Certains discours ont présenté les caractéristiques de la Commune d’Ait Baha ainsi que ses potentialités et contraintes tandis que d’autres ont mis en exergue le contexte national, régional et local du Projet GIZ-ACC et ses retombées pour les zones concernées. Avant l’intervention du Consultant pour présenter les composantes du projet, le Président de la Commune a exposé le PCD tel qu’il a été adopté au niveau de la Commune en signalant que cette rencontre coïncide avec la décision du Conseil communal d’actualiser le PCD à la lumière des enjeux et évolutions constatés, ce qui montre l’utilité vitale d’une telle démarche qui tombe à point nommé. La présentation animée par le Consultant en arabe a mis l’accent sur les éléments suivants : Changement climatique : défi majeur pour le développement local - Cause, déterminants, impacts et scénarios - Stratégies d’adaptation et d’atténuation Présentation du projet : intégration du risque climatique dans la planification locale - Contexte global et particulier du projet - Objectif principal et résultats escomptés - Démarche méthodologique

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  9  

Mesures d’adaptation au niveau de la commune – approche participative Atelier 1 : Impacts potentiels du changement climatique sur le développement de la

Commune Atelier 2 : Capacités existantes en terme d’ACC au niveau de la Commune Atelier 3 : Options et mesures d’adaptation à investir Après cette présentation, l’auditoire a été scindé en trois groupes pour animer les trois ateliers signalés ci-haut. Les restitutions des résultats ont été faites par des rapporteurs choisis parmi les participants, ce qui a renforcé l’aspect participatif de toute la rencontre.

Liste des participants aux trois ateliers

Déroulement des travaux en ateliers

Atelier 1 Ateliers 2 & 3

Restitution des travaux des ateliers

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  10  

Résultats de l’atelier 1 Résultats de l’atelier 2 Résultats de l’atelier 3

Synthèse des résultats des ateliers :

Atelier 1 :

Impacts potentiels du changement climatique sur le développement de la Commune Ait Baha

Objectifs de

développement dans le PCD

Comment l’objectif est affecté par le CC ?

Région(s) où le risque est élevé

Acteurs devant contribuer aux

étapes suivantes

Développement agricole

- Sécheresses récurrentes - Ressources hydriques

limitées - Érosion à cause des

inondations - Vagues de froid et de

chaleur extrêmes - Main-d’œuvre limitée à

cause de l’émigration des jeunes

- Surpâturage des nomades - Terres arables en

décroissance (érosion, désertification, exploitation insuffisante des terres disponibles…)

- Revenus agricoles décroissants à cause des sécheresses récurrentes (exemple de l’élevage)

- Potentiel décroissant en production des produits de terroir

- Parcelles cultivées aux bords de l’Oued Ait Baha ou ailleurs

- Arganier - Terres pastorales

dans le périmètre de la Commune

- Coopératives - Services

extérieurs du Ministère de l’Agriculture et des Eaux et Forêts

- ONG locales - Bailleurs de

fonds - INDH - Population

Développement touristique

- Sécurité humaine menacée par les catastrophes liées Toute la Commune - Conseil

communal

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  11  

aux inondations et incendies - Infrastructures fragilisées et

menacées par des inondations régulières.

- Acteurs privés - ONG - Coopératives

Renforcement des services communaux de base

Les inondations affectent significativement les infrastructures publiques, ce qui empêche l’offre régulière des services communaux de base (transport, santé, administration, justice, sécurité, communication, éclairage, assainissement, eau potable…)

- Le Quartier administratif

- Akhrib - Asdim - Hay Talaaint

- Population - Service local

de transport - Conseil

communal - Services

extérieurs des ministères

- ONG locales

Atelier 2 :

Capacités existantes en terme d’ACC au niveau de la Commune Ait Baha

Capacités institutionnelles

- L’administration territoriale : coordination et incitations - Centre de travaux agricoles : encadrement et fourniture de plantes - Eaux et Forêts : contrôle des forêts et fourniture de plantes - Institutions scolaires : sensibilisation, formation, expérimentations

dans le domaine de l’ACC - Commune urbaine : assainissement, santé publique, développement

intégrée - Centre de protection civile (prévu pour 2013) : intervention en cas de

catastrophes - Service vétérinaire : contrôle de l’abattoir pour assurer la qualité des

viandes, sécurité des produits alimentaires, veille - Centre de santé : suivi de la sécurité sanitaire au niveau de la

commune (accès aux soins, veille sanitaire) - Service de l’ONEP : accès à l’eau potable et assainissement liquide - Gendarmerie Royale : sécurité - ONG (Coordination provinciale de la RARBA / Association El Hayat

pour la protection du climat et développement durable) : : lobbying, force de proposition

Capacités financières et humaines

- Budget global de la Commune Ait Baha - Budget de l’implantation - Budget de la protection contre les inondations - Budget de collecte de déchets solides et de propreté publique - Dons annuels au profit des associations de protection de

l’environnement - Cadres des administrations publiques et des services extérieurs - Compétences locales dans le domaine de la formation

Potentialités naturelles

- Barrage Ahl Souss - Tagant et Asdim - Oued Ait Baha et autres sources d’eau - Ceinture verte de l’arganier entourant la ville d’Ait Baha - Bande verte sur les bords de l’Oued Ait Baha

Partenariats - Convention avec l’Agence du Bassin Hydraulique pour la protection de la ville d’Ait Baha contre les inondations

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  12  

- Convention avec l’ONEP en relation avec l’assainissement liquide - Adhésion de la Commune Ait Baha à la Communauté des communes

« sécurité » dans le domaine de la protection civile (lutte contre les inondations et incendies)

- Collaboration avec l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II - Collaboration avec l’ANDZOA, GIZ, OREDD et Conseil Régional de

SMD - Projets dans le cadre du Plan Maroc Vert

Planification (PCD)

- La protection de l’environnement comme l’un des objectifs majeurs du PCD

- Projet de constitution d’une décharge contrôlée - Projet de constitution d’un centre de protection civile - Projet de constitution d’une pépinière communale - Projet de la deuxième phase de l’assainissement liquide - Projet d’implantation des arbres dans les espaces verts publics - Projet de constitution de services publiques de base - Projet d’aménagement d’un jardin public

Expériences locales

- Projet de protection du Quartier Administratif contre les inondations - Projet de constitution d’un canal d’irrigation (Barrage Ahl Souss) - Clubs environnementaux dans les écoles - Maison d’accueil touristique - Inondations du 10 février 2010 avec des effets dévastateurs sur la

Commune - Projet d’arboriculture (implantation de 100 ha d’oliviers) - Formations dans les domaines liés à l’environnement - Approvisionnement en eau de puits via l’énergie éolienne.

Atelier 3 :

Options et mesures d’adaptation à investir

Options et mesures d’adaptation Utilité

Organisation des campagnes de sensibilisation sur les risques climatiques et leurs impacts ainsi que les opportunités offertes dans ces domaines

Développer chez les acteurs publics et privés ainsi que les citoyens des connaissances suffisantes sur le risque climatique susceptibles d’orienter leurs comportements et leurs activités dans le sens de la prise en compte systématique de ce risque

Renforcement des canaux de drainage des eaux pluviales

- Réduire les effets négatifs des inondations - Protéger les infrastructures contre la

fragilisation Réalisation d’un barrage dans la région Biougra Oufella Wassif et développement d’un couvert végétal via l’implantation des arbres en amont pour éviter l’érosion et l'envasement du barrage1.

- Minimiser le risque d’inondations - Réduire l’érosion et l’envasement du barrage

Généralisation du réseau d’assainissement liquide sur la Commune d’Ait Baha

- Réduire l’impact des fosses sceptiques sur la nappe phréatique

- Permettre l’accès de la population au réseau                                                                                                                1 Cette mesure, malgré son importance stratégique, ne relève pas des attributions de la Commune mais d’une

décision étatique. Toutefois, nous la signalons dans ce rapport comme une recommandation.

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  13  

d’assainissement et minimiser les effets négatifs sur la santé

Adoption de l’irrigation localisée (ou du goutte-à-goutte)

- Rationaliser l’utilisation des ressources hydriques dans le domaine agricole

- Encourager les activités agricoles génératrices de revenus dans la région

Mise en place des espaces verts dans la Commune

- Développer le potentiel en séquestration du carbone

- Améliorer le bien-être de la population - Réduire l’effet de la chaleur sur la population

durant les périodes à haute température

Traitement des eaux usées en vue de leur réutilisation. Les eaux déjà traitées au niveau de la station existante ne sont pas exploitables

- Augmenter le disponible en ressources hydriques

- Réduire la contamination des eaux superficielles ou souterraines à cause des rejets liquides non traitées

Sensibilisation de la population sur l’utilité des matériaux de construction traditionnels

- Protéger la population contre les événements climatiques extrêmes (canicule, froid, etc.)

- Développer l’éco-construction

Le dallage ou pavage des quartiers - Protéger les canalisations publiques contre l’envasement

Mise en place d’un centre hospitalier polyvalent (nécessité de faire le lobbying auprès des services extérieurs du Ministère de la Santé dans la Province)

- Renforcer l’accès aux soins de santé surtout que la ville d’Ait Baha accueille un nombre élevé de visiteurs cherchant de bénéficier de ce service public

- Lutter contre des maladies potentielles liées au changement climatique

Recours croissant à l’énergie renouvelables (solaire ou éolienne) au niveau de l’éclairage public

- Moins d’émissions en CO2 - Alléger le budget de la Commune dans ce

domaine - Permettre l’accès à l’éclairage public dans

les endroits où l’accès à l’électricité est encore coûteux

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  14  

2. Réunion avec le comité restreint Date et lieu : 8 décembre 2012, Commune Ait Baha (Complexe Culturel) 11 participants : - Pacha de la ville Ait Baha - Secrétaire général de la commune - Consultant - 2 représentants de l’ANDZOA - Présidents des associations (Association Ahl Souss, Association El Hayat pour la

protection du climat et développement durable) - 1 membre du Conseil communal - 2 techniciens de la commune - 1 administrateur de la commune

Liste de présence

Les travaux de cette réunion ont été lancés par le Consultant en mettant l’accent sur les points suivants : - Récapitulation des résultats de l’atelier de lancement du projet organisé le 14 novembre

2012. - Rappel de l’objectif du projet : réviser le PCD de la commune pour permettre l’intégration

systématique des risques climatiques dans la planification locale. - Rappel de l’objectif de la réunion : nécessité d’approfondir la discussion sur les impacts

présents et futurs du changement climatique sur le processus de développement de la Commune, analyser les vulnérabilités existantes au risque climatique et proposer des mesures d’adaptation à mettre en œuvre par la Commune dans l’objectif de neutraliser les impacts pressentis et bénéficier des opportunités offertes dans le cadre d’une stratégie d’adaptation explicitée et bien réfléchie.

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  15  

Démarrage de la réunion Clôture

Résultats de la réunion :

Unité d’exposition

Vulnérabilités constatées Mesures d’adaptation

Ressources hydriques

L’eau est une ressource stratégique pour le développement de la Commune. Cependant, la disponibilité en quantité et qualité suffisantes de cette ressource a tendance à baisser durant les 10 dernières années à cause des sécheresses récurrentes. 200 douars dans les environs de la Commune d’Ait Baha s’approvisionnent de l’eau potable ou d’irrigation depuis le Barrage Ahl Souss qui reste tributaire des précipitations. Celles-ci ont tendance à la baisse, ce qui affecte la qualité et la quantité des ressources disponibles. Cet état de choses a généré les conséquences suivantes : - Désertification et érosion à

cause de l’abandon des terres arables et de la disparition de certaines pratiques traditionnelles de conservation du sol. Cette situation a conduit au recul des terres arables ;

- Disparition des dattiers et

- Promotion des AGR pour compenser les pertes enregistrées au niveau des activités socio-économiques traditionnelles touchant notamment les groupes vulnérables (pauvres, agriculteurs, femmes, etc.). Dans ce sens, plusieurs alternatives peuvent être explorées : o Développement du tourisme local : la

région est connue par la beauté de ses paysages, par son climat distingué et par ses traditions ancestrales. Le développement du tourisme comme niche peut générer des revenus considérables. Dans ce sens, la Commune compte héberger un projet touristique important au profit des retraités étrangers entrepris par un résidant marocain à l’étranger. Dans le même sens, la Commune s’apprête à mener une étude pour la réalisation d’un projet de musée des « Makhazines communales » dans le but de valoriser ce patrimoine traditionnel local

o Développement de l’artisanat et des professions traditionnelles. Dans ce sens, la Commune a déjà réalisé le projet d’un Complexe d’Artisanat dont le fonctionnement est encore handicapé par l’absence de l’éclairage public dans les espaces environnants (problème de financement). Ce Complexe situé à l’entrée de la Commune, a le potentiel, selon les responsables : d’encourager

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  16  

des amandiers ; - Recul de l’élevage à cause

de la cherté des produits fourragers et des zones de pâturage et des ressources hydriques limitées.

- Surexploitation des ressources hydriques souterraines par le forage de nouveaux puits ;

- Exode rural et émigration vers l’étranger ;

- Investissement étrangers dans l’agriculture au détriment des petits agriculteurs et petites exploitations originaires de la Commune ;

À présent, les ressources hydriques disponibles ne couvrent pas les besoins des populations et de l’agriculture. Par conséquent, des pertes de revenus sont généralement enregistrées au niveau des différentes catégories de la population.

les activités artisanales locales ; de fournir un espace d’exposition et de commercialisation pour les produits fabriqués (ce qui renforcera le réseau de coopératives dans le domaine notamment celles des femmes) ; un lieu de rencontre et d’échange entre les opérateurs et consommateurs ; un site attractif pour les touristes, etc.

- Réutilisation des eaux traitées au niveau de la Commune dans l’irrigation de l’arganier

Gestion du risque environnemental

En 2010, la Commune a pu détecter l’ampleur du risque d’inondations pour la sécurité humaine et les infrastructures à cause des inondations destructives qui ont causé des dommages énormes pour la Commune. Ce risque imminent est fortement lié au changement climatique et la Commune y reste exposée à cause de l’existence de l’Oued Ait Baha qui passe au milieu de la Commune. Généralement, le risque climatique compromet la durabilité des infrastructures et des activités productives génératrices de revenus (services, tourisme, artisanat, agriculture, etc.) et grève le budget de la Commune.

Projet intégrée : Aménagement des bords de l’Oued Ait Baha pour la protection de la Commune contre des inondations similaires de celles de 2010 ; renforcer la sécurité des populations et des infrastructures ; garantir la continuité des services publics ; conserver l’attractivité touristique de la Commune ; protéger les exploitations agricoles et les terres arables sur les bords de l’Oued Ait Baha, etc. Ce projet a le potentiel de réduire la vulnérabilité de la Commune au risque climatique. L’étude de faisabilité ainsi que les deux premières phases du projet phases ont été déjà réalisées.

Agriculture - Les ressources hydriques Développement des activités alternatives

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  17  

et les terres arables limitées, ainsi que les sécheresses récurrentes et les inondations, impactent négativement le potentiel agricole de la Commune, ce qui menace à long terme sa spécialisation.

- L’agriculture biologique se développe au niveau de la Commune, mais il est pénalisée par les contraintes déjà citées.

- L’émigration à l’étranger ou l’exode rural (considérée comme émigration environnementale et mesure d’adaptation à la portée des populations) empire la situation au niveau de la disponibilité de la main-d’œuvre agricole et la stabilisation de la population.

- Une superficie de 284 ha comme terres arables est actuellement menacée par les inondations, l’érosion, le glissement de terrains et la désertification.

- Les cultures qui sont actuellement plus adaptées avec les caractéristiques biophysiques et climatiques de la Commune et dans une perspective d’ACC sont : l’arganier, le cactus, l’olivier, l’amandier et les plantes médicinales.

génératrices de revenus : - Orientation vers l’arboriculture notamment

l’implantation des oliviers. Dans ce sens, un projet intégrée (implantation, pressoir huile d'olive, cultures vivrières) très important est en cours de réalisation (étude réalisée, financement disponible). Ce projet, développé dans le cadre du Plan Maroc Vert en collaboration avec la Commune, vise l’exploitation de 100 ha en implantant l’olivier. Il faut noter ici que la partie bénéficière du projet est la population qui a contribué par la cession de ses terres arables au profit du projet en contrepartie du partage des revenus générés par le projet). Cependant, deux contraintes chez la population semblent retarder la réalisation complète du projet : l’irrigation goutte-à-goutte et le surpâturage des nomades. La première contrainte est en cours de traitement par le Ministère de l’Agriculture tandis que la deuxième semble encore un problème majeur. La Commune estime que la mise en place des clôtures agricoles pourra sécuriser cet investissement. Une telle mesure nécessitera encore un financement externe. Dans le même sens, et pour minimiser l’impact négatif du projet sur l’environnement, notamment en terme de pollution des ressources en eaux, une unité de traitement des eaux usées est nécessaire. La gestion écologiquement saine des déchets produits par cette activité est vitale vu son impact majeur sur l’environnement

- Promotion de l’agriculture biologique en fournissant de l’aide financière et technique aux petites exploitations qui doivent s’organiser en coopératives. Dans ce cadre, la fourniture des dons pour l’acquisition des serres est d’une extrême importance afin de garantir une productivité tout au long de l’année. Les vagues de température extrême empêchent souvent les agricultures à assurer la même productivité durant la saison chaude (été).

- Projet d’implantation du cactus par la Fédération des Coopératives dans le cadre du Plan Maroc Vert et en collaboration avec la Commune qui a fourni les terres.

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  18  

Ce projet, employant 100 travailleurs, a des impacts très positifs sur le plan économique, social et écologique.

- Régénération de l’arganier : conservation de ce patrimoine ; promotions des activités socio-économiques qui s’y rattachent ; séquestration du carbone ; conservation du sol, etc.

Biodiversité - Recul du potentiel productif en miel

- Recul de l’élevage - Recul du couvert végétal

- Développement pâturages nectaires - Mise en place des coopératives dans le

domaine de l’élevage - Lutte contre la pâturage des nomades qui

exploite le couvert végétal au-delà de son potentiel de régénération

Capacités d’adaptation de la Commune au CC

La Commune dispose d’un certain nombre de capacités à mettre au service d’une stratégie d’ACC. Cependant, plusieurs insuffisances persistent encore sur plusieurs niveaux.

- Mise en place d’un service environnemental et d’un BMH au niveau de la Commune capables d’exercer une fonction de veille, de suivi, de sensibilisation, de collecte et de diffusion des informations auprès des décideurs et de la population. Ces deux mesures peuvent être réalisées dans le cadre de la restructuration de la Commune et nécessitent le recrutement des compétences adaptées.

- Renforcement des capacités humaines par la formation des différents acteurs pour leur permettre de comprendre et de gérer les risques environnementaux et climatiques. L’OREDD et la GIZ s’engagent à fournir de l’assistance dans ce cadre, notamment sur le plan de la formation et l’encadrement des organisations de la société civile

- Développement de la prise de conscience environnementale des décideurs et de la population.

- Formation des acteurs de la société civile pour leur permettre de s’impliquer fortement dans tout processus d’ACC comme force de proposition, d’action ou de lobbying.

Processus décisionnels concernant la gestion des risques naturels

Manque d’informations fiables, vérifiables et actualisées sur la vulnérabilité écologique et sociale de la Commune aux risques naturels

Nécessité de réaliser une carte de vulnérabilité écologique et sociale pour permettre au processus de développement local de prévenir le risque en réduisant la vulnérabilité écologique, sociale et même économique des populations et des territoires : - La carte de vulnérabilité écologique

montre les zones exposées au risque de

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  19  

glissements de terrain ou d’inondations à partir des données concernant la forêt, la perméabilité du sol et la végétation.

- La carte de vulnérabilité sociale fournit des donnés concernant la pauvreté et le revenu. Cela aidera les décideurs à prioriser leurs choix et interventions dans le cadre de l’adaptation au changement climatique

3. Atelier de restitution Date et lieu : 22 mars 2013, Commune Ait Baha (Complexe Culturel)

Insérer des photos Ont pris part à cet atelier le Vice-Président et le Secrétaire Général de la Commune d’Ait Baha, certains élus, représentants de certains associations et coopératives, la Directrice de l’OREDD Agadir, l’Expert Technique de la GIZ ainsi que d’autres participants intéressés. La rencontre a connu également la participation d’un nombre important de femmes et d’écoliers. Durant cet atelier, le Consultant de la GIZ a présenté les résultats des ateliers précédents selon l’outil « CP4dev ». Puis un débat riche a été animé pour recueillir les commentaires et les propositions des participants qui ont servi à la finalisation du présent rapport. CONCLUSION : Durant les phases de réalisation de la mission au niveau de la Commune d’Ait Baha, avec l’application de l’outil CP4dev, nous avons pu constater une dynamique exceptionnelle liée à plusieurs raisons : - L’expérience de la Commune en matière d’application des démarches participatives (par

exemple lors de l’élaboration du PCD) a facilité la mobilisation d’un éventail d’acteurs et de participants autour du présent projet d’intégration de l’ACC dans la planification communale.

- L’implication active des différents participants aux ateliers ci-haut a donné lieu à des résultats importants en termes d’informations, d’idées et de propositions. Cela nous a permis de collecter le maximum d’informations sur des situations marquées initialement par l’insuffisance ou l’absence des données et des informations formalisées.

- La représentativité de l’auditoire nous a permis de croiser les idées et les perspectives dans le sens d’aboutir à des conclusions à caractère consensuel.

- L’organisation de la mission sous forme de trois ateliers selon une configuration et objectifs variés et une logique pédagogique progressive nous a permis de rendre l’outil

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  20  

CP4dev accessible et praticable pour tous. Cela facilitera aussi la possibilité pour d’autres acteurs (comme les ONG) de répliquer l’expérience à leur niveau.

- Les spécificités géographique, démographique, environnementale, économique et culturelle de la Commune d’Ait Baha a facilité l’assimilation du risque climatique par les participants aux ateliers ainsi que le niveau de vulnérabilité de la commune aux impacts présents et attendus du CC. Par conséquent, l’importance de l’intégration de l’ACC dans la planification communale a été rapidement appréhendée par les acteurs concernés.

- Le projet de l’intégration de l’ACC dans la planification communale coïncide avec la décision du Conseil communal d’actualiser le PCD à la lumière des enjeux et évolutions constatés. Cela montre l’utilité vitale d’une telle démarche qui tombe à point nommé.

Dans la perspective de choisir deux mesures d’adaptation prioritaires à mettre en œuvre avec l’appui de la GIZ, et en référence aux résultats des ateliers présentés ci-haut, les mesures suivantes sont recommandées : 1. Aménagement des bords de l’Oued Ait Baha dans l’objectifs de : protéger la

Commune contre le risque imminent d’inondations ; renforcer la sécurité des populations et des infrastructures ; garantir la continuité des services publics ; conserver l’attractivité touristique de la Commune ; et protéger les exploitations agricoles et les terres arables sur les bords de l’Oued. Ce projet a le potentiel de réduire la vulnérabilité de la Commune au risque climatique. L’étude de faisabilité ainsi que les deux premières phases du projet ont été déjà réalisées. Privilégier un aménagement naturel conservant l’équilibre de l’écosystème, favorisant la biodiversité et fournissant des services écosystémique aux populations, semble un choix pertinent et durable en comparaison avec les aménagements physiques.

2. Promotion de l’arboriculture, notamment l’implantation des oliviers. un projet intégrée (implantation, pressoir huile d'olive, cultures vivrières) très important est en cours de réalisation (étude réalisée, financement disponible). Ce projet, développé dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV) en collaboration avec la Commune, vise l’exploitation de 100 ha en implantant l’olivier. La partie bénéficière du projet est la population qui a contribué par la cession de ses terres arables au profit du projet en contrepartie du partage des revenus générés par le projet. Cependant, deux contraintes chez la population semblent retarder la réalisation complète du projet : l’irrigation goutte-à-goutte et le surpâturage des nomades. La première contrainte est en cours de traitement par le Ministère de l’Agriculture tandis que la deuxième semble encore un problème majeur. La Commune estime que la mise en place des clôtures agricoles pourra sécuriser cet investissement. Une telle mesure nécessitera encore un financement externe. Dans le même sens, et pour minimiser l’impact négatif du projet sur l’environnement, notamment en terme de pollution des ressources en eaux, une unité de traitement des eaux usées est nécessaire. La gestion écologiquement saine des déchets produits par cette activité est vitale vu son impact majeur sur l’environnement.

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  21  

FICHES TECHNIQUES DES MESURES ACC PRIORITAIRES

POUR LA COMMUNE D’AIT BAHA  

FICHE  DU  PROJET  1    Titre du projet ou de l’action : Aménagement des bords de l’Oued Ait Baha pour réduire le risque d’inondations Localisation : Commune Ait Baha Porteur du projet Nom : Conseil Communal de la Commune Ait Baha Nom du président (e) : Mohamed Yarbouai Adresse : BvD Mohamed V, Ait Baha, Province Chtouka Ait baha Justification du projet par rapport aux risques climatiques: En 2010, la Commune a pu détecter l’ampleur du risque d’inondations pour la sécurité humaine et les infrastructures à cause des inondations destructives qui ont causé des dommages énormes pour la Commune. Ce risque imminent est fortement lié au changement climatique et compromet la durabilité des infrastructures et des activités productives génératrices de revenus (services, tourisme, artisanat, agriculture, etc.) et grève le budget de la Commune. Celle-ci y reste exposée à cause de l’existence de l’Oued Ait Baha qui passe au milieu de la Commune. Objectif principal : Protéger la Commune contre le risque imminent d’inondations et renforcer la sécurité des populations et des infrastructures contre les dégâts potentiels. Objectifs spécifiques : - Réduire les effets négatifs des inondations - Protéger les infrastructures contre la fragilisation - Garantir la continuité des services publics ; - conserver l’attractivité touristique de la Commune ; - protéger les exploitations agricoles et les terres arables sur les bords de l’Oued. Résultats attendus : Ce projet a le potentiel de réduire la vulnérabilité de la Commune au risque climatique et de renforcer sa résilience. Activités :

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  22  

Adopter un aménagement naturel conservant l’équilibre de l’écosystème, favorisant la biodiversité et fournissant des services écosystémique aux populations, semble un choix pertinent et durable en comparaison avec l’aménagement physique. Nombre de bénéficiaires : Toute la population de la Commune Ait Baha ainsi que les visiteurs bénéficiant des services publics offerts par la Commune. Partenaires potentiels : à déterminer • Techniques : • Financiers :

Durée : à déterminer Coût : à déterminer                                                

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  23  

 FICHE  DU  PROJET  2  

 Titre du projet ou de l’action : Mise en place des clôtures agricoles pourra sécuriser le projet d’implantation de l’olivier sur une superficie de 100 ha Localisation : Commune Ait Baha Porteur du projet Nom : Conseil Communal de la Commune Ait Baha Nom du président (e) : Mohamed Yarbouai Adresse : BvD Mohamed V, Ait Baha, Province Chtouka Ait baha Justification du projet par rapport aux risques climatiques:

- Les ressources hydriques et les terres arables limitées, ainsi que les

sécheresses récurrentes et les inondations, impactent négativement le potentiel agricole de la Commune, ce qui menace à long terme sa spécialisation.

- L’émigration et l’exode rural empire la situation au niveau de la disponibilité de la main-d’œuvre agricole et la stabilisation de la population.

- Une partie croissante des terres arables est actuellement menacée par les inondations, l’érosion, le glissement de terrains et la désertification.

- L’olivier est considéré parmi les cultures qui sont actuellement plus adaptées avec les caractéristiques biophysiques et climatiques de la Commune et dans une perspective d’ACC

- Le recul de l’agriculture réduit les revenus des populations dépendantes de cette activité. Le projet fournira des opportunités en terme d’emploi agricole ainsi que des revenus au profit des populations ayant contribué par leurs terres arables.

- Le risque représenté par le pâturage des nomades pour la durabilité de ce projet d’investissement.

- Le projet est développé dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV) et l’irrigation goutte-à-goutte sera facilité par le Ministère de l’Agriculture

Objectif principal : Sécuriser ce projet d’investissement contre le risque du pâturage des nomades et garantir sa durabilité comme une nouvelle source de revenus pour une partie importante de la population de la Commune d’Ait Baha Objectifs spécifiques : - Maintenir le sol tout en le protégeant contre l’érosion et la désertification ; - Redynamiser l’arboriculture au niveau de la Commune qui reste très limitée ; - Diversifier les revenus de la population et provoquer une dynamique

économique liée à cette activité ; - En cas du succès du projet, un effet d’entrainement est éventuel ;

Projet GIZ-ACC / Mission : Intégration du risque climatique dans la planification locale

  24  

- En terme d’ACC, le projet aura des impacts considérables. Résultats attendus : Ce projet a le potentiel : - de développer une activité génératrice de revenus pour une partie de la

population de la Commune Ait Baha. - d’augmenter le potentiel de la Commune en terme de séquestration du carbone ; - de maintenir l’activité agricole au niveau de la commune vu son recul

actuellement ; - réduire la vulnérabilité de la Commune au risque climatique et de renforcer sa

résilience. Activités : Mise en place des clôtures agricoles pour sécuriser le projet d’implantation de l’olivier sur une superficie de 100 ha. Le type de clôture sera décidé en fonction de plusieurs paramètres à déterminer ultérieurement par l’expertise. Nombre de bénéficiaires : - De manière directe, une partie de la population de la Commune Ait Baha qui se

compose principalement des travailleurs agricoles et les populations ayant contribué par leurs terres arables (déterminer le nombre). Au cas où une station de traitement des eaux usées est mise en place, on peut ajouter les travailleurs qui vont l’opérer.

- De manière indirecte, les activités commerciales et artisanales liées au projet peuvent être une sources de revenus pour davantage de personnes au niveau de la Commune.

Partenaires potentiels : à déterminer • Techniques : • Financiers :

Durée : à déterminer Coût : à déterminer