PRINTEMPS DES POETES 2011

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Inifinis paysages / textes reçus par NOTES sur ECRITS pour le Printemps des poètes 2011

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Les dunes du désert

Il est un endroit majestueux,

Il est un endroit merveilleux,

Il est un monde à lui seul,

Il est calme et ravageur,

De jour comme de nuit,

Son visage garde sa fraîcheur,

Le vent sculpte ses formes,

Pareilles aux corps de femmes,

Ses courbes arrondies, ou,

Dunes de beautés infinies, ou,

Buttes et collines de sable étincelant,

Les pattes des animaux, et les pieds des gens s'enfonçant de-

dans,

Laissant leurs traces comme sur la neige,

Paradis jaune d'un hiver inexistant,

Le désert, cet horizon sans fin,

Qui appelle le cœur des hommes,

A embrasser la solitude et la désolation du vide,

A épouser les nuits glaciales, et les jours de fournaises,

Un proverbe dit : Dieu a inventé l'eau pour purifier le corps,

Et a inventé le désert pour purifier l'âme !

A dos de chameau, ou de dromadaire,

J’aimerais les voir, et j’en rêve,

Peut-être un jour prochain,

Dans un avenir lointain,

J’aimerais les voir pour de vrai,

J’aimerais y être dans l’immensité sablonneuse,

J’aimerais voyager en non abstrait,

J’aimerais m’y rendre en concret,

Pas seulement par images,

Pas seulement par reportages,

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A dos de chameau, ou de dromadaire,

Même à pieds s’il faut le faire,

Peut-être qu’un jour j’irai,

M’endormir dans le paradis jaune,

Je m’envolerai avec les ailes d’acier,

Peu m’importe le prix du billet,

A dos de chameau, ou de dromadaire,

Aurai-je la chance un jour, de pouvoir le faire,

Fouler l’immensité d’un paysage de sable,

Voir, et découvrir la beauté désertique,

Les dunes du désert sous mes yeux ébahis,

Voir passer les caravanes, qui jettent leurs ombres sur le

sable safrané,

M’arrêter dans un oasis, sous un dattier me reposer,

A l’ombre des heures chaudes, avec une bonne tasse de

thé,

Le soir venu, je m’endormirai,

Dans une tente de touaregs,

Madame BOIREAU Baya

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L'âge des nuages

Au plafond se refondent

ces formes informes,

duvet laiteux,

caresse ouatée

qui effleurent l'âme,

et chatouillent la barbe du poète...

L'ondoyante clarté navigue,

avec ses anges liquides

visages éphémères

masses grises aux détours improbables,

blanche transhumance

abandonnée aux caprices d'Eole...

Le coton s'effiloche dans l'azur immensité,

le cortège lumineux traverse le sombre voile,

et défile en divagations infinies,

dans ce flot aérien,

atmosphère, pays sans âge,

où se reposent mes yeux ouverts....

Lecerf Eric

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Long synonyme

Requiem en si bémol

Pour un espace infini

Une larme qui s'envole

Sur ton souffle, sur tes cris.

Cet espace que la corolle

Du soleil de ta passion

De ton rire qui décolle

De ton âme, de ton fin fond.

Ce silence immature

Où tu fuis vers le lointain

Ton absence en signature

Ta présence comme un point.

Dans la chaleur de l'atmosphère

Je te sais pourtant présent

Mais si loin ton auréole

Si furtive soit ton absence

Qu'elle me peine et me désole.

Et le temps malgré ton âge

Où tu cours là bas devant

L'infini du paysage

Qui t'avale entièrement.

Car mon âme en ton tréfonds

Ne supporte que tu me blesses

Que s'éloigne même d'un soupçon

La douceur de tes caresses.

L'infini est loin devant

Je le sens comme une faiblesse

Comme la mort qui nous attend

De la vie qui nous délaisse.

Que s'anime le décor

Que se plantent mes prouesses

Que le vent comme réconfort

Ne me quitte quand tu me laisses.

A Men.

Vitry le 14/01/2011

Patrick Flécheux

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Je me suis assise soudain

Contemplant les deux tours...

Et les bâtisses ruinées au sommet

Déversant leur attitude altière

Vers la garrigue aux senteurs

De pins, de cyprès, de thym,

Et en bas, tout en bas,

Le ruisselet chantant sans fin

Au rythme des pierres qui roulent

Au gré de la brise légère.

Je suis bien, près du ciel,

Mais pas de troubadour

A mes côtés, en ce jour,

Pour gratter de la mandoline

De la guitare,

Ou me dire quelques vers...

Il est resté à ses racines

Songeant peut-être...à moi

Et à bien d'autres.

Pas de Mélusine, non plus,

Pour enchanter ces lieux désertés,

Même pas trop de touristes.

Il faut grimper, chanceler

Sur des pierres branlantes

Un chemin de rocailles

De roches, de pierrailles

Et le vide est là,

Tout près, si près, attirant,

Au moindre mouvement faux

Je m'y laisserai aller

Doucement

Sans le faire exprès,

je prendrai le mal saut

Comme ça !

Fait à « 4 châteaux de Lastours » près de Carcassonne

Michelle Lallaouret-Pilliu

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Demain j’irai courir aux collines ardentes

Qui font mon horizon quand je regarde en moi

Ouvre les yeux du rêve ô l’oiseau des saisons

Arrache sans regret la racine à ton pied

Ce soir j’irai marcher et la route tremblante

Me parlera du sang qui pleut du ciel en feu

L’horizon porte un nom et mon nom est ailleurs.

L’oiseau des saisons

Montreuil

Mardi 9 septembre 1997

Marie Volta

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Ce matin, Porte des Lilas, il y a de la brume,

Aussi, ne puis-je entrevoir

Les Monts du Hoggar,

Ne puis-je que deviner

Dans le lointain, ceux du Ténéré,

Pourtant s’étendent bien à mes pieds

Du Sahara, les immenses dunes

A perte de vue, ondulantes et brunes ….

Le reflet scintillant du radar,

A la réalité me ramène dare-dare,

Ne suis-je que sur le périphérique

Le tour de Paris, en train de faire,

Tandis que je rêvais, à dos de dromadaire,

De faire … celui de l’Afrique !

Michèle Dupuis

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Métropolitain

Ce soir

Le métro

Est bleu cerise

Avec dans son haleine

Les promesses enfantines

D’aubes dorées

Et de jours sereins.

Ce soir

Le métro

Est tambourinaire

Venu des hauts plateaux du vent

Et danse dans mes artères

La musique prémonitoire

De joies en gestation

Ce soir

J’aime le métro

Son odeur de poivre noir

Son cliquetis d’éclatante fanfare

Et les robes trop courtes

De ces filles épanouies

Et repues

Ce soir

J’aime le métro

Qui entre en gare

Avec la magnificence tranquille

Des empereurs et des fous

Maître suprême

Des joies exponentielles.

Yves Loriette

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Les flammes du volcan

D'infinis paysages où moi j'irai, Le plus grand voyage de ma vie, Plus loin que le peut ma poésie.

Avec ou sans elle, je partirai.

Tout est beau, tout est naturel, Lorsque l'on s’approche du ciel, Les hommes sont si petits vus d’en haut, La distance entre nous si courte à vol d’oiseau. C’est mon premier voyage solitaire, Je l’ai laissée seule sur la terre, Elle a évoqué le besoin d’air Et puis elle a repris toutes ses affaires. Je prends du recul, car je suis loin. Je fais le calcul, moins elle ça fait un. Dans ma bulle, je n’entends plus rien. Mes larmes, je les dissimule plutôt bien.

Les paysages sont beaux, regardez- ça ! Les gens prennent des photos, pas moi. Mon cœur est ailleurs, si loin de là. Mes yeux si mouillés que je ne vois pas. Nous arrivons bientôt à bon port. Dans cette île, un magicien de l’amour, Qui guérit tous ceux qui souffrent fort. Jamais je n’aurais cru y avoir recours… Le retour est plus calme, pas de vent. Nous apercevons des flammes jaillir d’un volcan, Comme pour exprimer ce qu’il ressent, Comme moi par l’écriture à présent…

BELLIL KARIM

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LA MER IMMENSE À JE NE SAIS QUELLE VEILLE

D’où vient la mer

Lorsqu’elle épuise son écume lasse

Pour embrasser les lèvres de la terre ?

Pour captiver le monde

Cent visages courants

Face mystérieuse de l’origine

Et nous aborderons

à des rives profondes en nous

Et nous naviguerons

sur les abysses du passé

Et nous serons oiseau

dans le rire narquois de l’espace

D’où vient la mer

Lorsqu’elle épuise son écume lasse

Pour embrasser les lèvres de la terre ?

Pierre Kobel

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D’infinis paysages

S’en vont au fil de l’eau,

Infinis passages remués au vent de berges,

Troublés par les nuages

Qui laissent perdre des brassées de soleil, d’étoiles,

de cristaux.

Le vent les griffe et les met sur le dos, incapables de bouger, res-

tant là en lambeaux au milieu des déchets.

Affiches déchirées par les intempéries, poésie murmurée à la porte

des brasseries, cahier d’écolier à l’encre qui pâlit.

Au bord du quai : un bordereau, un bon de commande, une carte

d’embarquement pour des îles qui n’ont pas eu encore le temps

de surgir de nos têtes.

L’avenir nous hante autant que le passé, il faut bien composer avec

ces pointillés qui pointent des archipels sur la carte accrochée

au plus noir de la cave.

Dans le reflet des flots en attente toujours,

Dans les brumes des départs sans cesse différés,

Dans les tiroirs profonds où l’encre s’est renversée,

Ils dérivent et se figent comme visage longuement

caressé.

La rivière, qui ne fut d’abord qu’une berge, les connaît pour les

avoir promis.

L’homme nu, sur la berge, les devine par ce regard perdu qui in-

venta le sien.

La femme nue, dans la rivière, les rassemble au flou de ses che-

veux.

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Lorsque la vue se trouble et que l’espace se double, la blessure qui

nous fonde, l’incomplet qui nous marque, abordent aux anciens

mondes qui furent notre infini.

Infinis paysages des corps

Qui font et défont la grammaire des ges-

tes,

Dans le clair-obscur

Où se perdent les illusions d’aimer,

Où la terre elle-même se défait de son vêtement unique,

Se dévêt de sa géogra-

phie,

Pour reprendre à la nuit l’or égaré des terres inconnues.

La voile claque au-dessus des cités, la barre oscille au gré des

mauvais songes, l’étrave rêve de fendre les palais pour les livrer

au néant qui les ronge.

Là-haut sur la dunette

Le monde fini

Découvre l’infini

Derrière une fenêtre,

Posé sur une table,

Lettre ou dessin,

Qu’un rêveur arraché à sa rêverie,

A dû abandonner

pour suivre …

PENTRICK

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LE MARAIS

Au fil des siècles, d’habiles tisserands, les maraîchins

Entrelacèrent canaux, conches, rigoles et biefs,

Façonnèrent une verte guipure : le marais poitevin.

Maisons d’éclusiers, pâtures, petits lopins de terre

Où fleurissent l’orchidée, l’angélique et des brassées d’i-

ris.

Sur les lourds batais l’ombre des bateliers se glisse

Musardant le long des voies d’eau aux frênes séculaires.

Enfin, l’heure brune, le crépuscule, l’alchimie opère,

Les jardins, les prairies s’effacent entre ombre et lumiè-

re.

Les oiseaux de nuit, les batraciens se libèrent.

Une étrange symphonie psalmodie des prières :

Clapotis, feulements, coassements solitaires.

Marais, miroir lunaire aux frémissements singuliers.

Parfois des sorciers le sanctuaire, loge ou temple éphé-

mère

Te souviens-tu de ses protestants opprimés ?

De ses hameaux dispersés

Où se cachent leurs tombes oubliées ?

Labyrinthe secret

BLED Christian

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ODYSEE BLEUE .

Couchée sur le dos, ton regard au Zénith,

OUI ! Ce rêve, cette envie, tout de suite !

L’infini sans bouger et cette obsession :

Contempler le ciel et ses dimensions.

Oublier la terre et comme suspendus

Nous et le pur infini au dessus.

Combles bleues et cotons illimités,

Oh ! Mon Bel Aimé ; quel temps bien tué !

Nous, comme perdus sous cette voute

Seuls à contempler, bienheureux sans doute.

Rêvant à de fuyantes envergures

Et désireux de planantes postures.

Soudain, toute l’éternité nous happe ;

Mon amour, est-ce un ange qui nous gâte ?

Elevés, traçant un nacré sillage,

Nous fuguons vers un céleste voyage.

Pascale VIALARD

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Vercors

Vérité brute, de roc et de vent,

Vérité tendre, animale et vivante,

Vérité rude, effort, peine et courage,

Dureté vraie dont l’homme n’est le maître.

Etreinte ardente où le ciel et la terre,

Mêlent couleurs de soleil et de pluie,

Suave odeur de pin teintée de foin,

Douce harmonie des êtres et des choses.

Rage aveuglée d’un blizzard de décembre,

Frêle assurance en l’éterlou d’avril,

Sources taries par la chaleur d’été,

Saveur poivrée des champignons d’automne.

Citadelle éternelle et fragile,

Aux remparts fiers et aux gorges profondes,

Tours d’arrogance érigées dans l’orage,

Havre de paix, de repos et d’espoir.

Ocre calcaire aux accents de Midi,

Flamme orangée de l’arbre vieillissant

Or transparent de lumière irréelle,

Velours pourpré d’un lointain crépuscule.

Rires d’enfants découvrant l’aventure,

Chant du ruisseau celé en son ravin,

Brâme et glati, en concert confondus,

Claquement sec du rocher qui éclate.

Soif d’harmonie, de fées et de légendes,

Désir d’amour après trop de tourments,

Soif de bonheur, aisément étanchée,

Désir de vie, partage d’infini.

Jean-Paul Coutelier

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SAINT-MATHIEU

LE SOLEIL S’ALANGUIT DANS DES VAPEURS DE ROSE

Et Saint-Mathieu lézarde en absence de vent.

Pas la moindre risée pour amuser Ouessant,

Tout est calme et figé, l’Iroise se repose.

Le ciel et l’océan s’unissent en osmose,

Le turquoise et le parme osent l’or et l’argent.

Splendide et flamboyant à ses derniers instants,

L’astre vient se noyer dans l’incendie grandiose.

Le feu de Kéréon jaillit de la pénombre,

Les éclats de Créac’h percent le fond de l’ombre,

En écho s’illumine la tour des pierres noires.

Enveloppés de nuit, les oiseaux de Molène

Se bercent de silence et laissent percevoir

La chanson des marins au large qui reviennent.

Christian Bled

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PAPILLONS

… Il imaginait

des vers auxquels

il écrivait des

ailes

et des

mondes

pour les y

rendre

libres …

Et c’est ainsi que chaque jour il

leur soufflait

vie du rebord de sa

fenêtre pour les regarder peupler

les

heures et les saisons du quartier.

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Il vendait ses lignes qu’il cueillait le

matin au jardin de l’évêché comme

des petits marrons grillés que l’on

disperse au gré des passants sur le

pavé parisien.

Il les échangeait pour un sourire,

les offrait en rançon pour un visage

que la tristesse avait

volé,

et ceux qui lui restaient les plantait

dans le ciel pour les pilotes

perdus

et

leur petits

princes.

Jean-Michel Hatton

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PAYSAGES ZINFINIS

1 .

Place au rêve

Place aux rêves zinfinis

Un arbre magnifique, flamboyant,

Derrière un escalier, une Porte

Des oiseaux, inconnus jusqu’alors,

Perchés dans ses branches Branches zinfinies

Les ombres, se jouant des lumières,

Quadrillent la Porte d’ouvertures / interstices

Place au rêve

Place des rêves zinfinis

Tenues excentriques De moire et de soie

Sourires animés

De dialogues incandescents et décontractés

Telle une humanité attentive

Moitié vivante /moitié construction habile

Au pied de la Porte

De la Porte des rêves zinfinis

Alors, je ferme les yeux et me retire à l’intérieur

Méditation active La Porte s’ouvre donc dans les deux sens

Derrière les Portes / vice-versa Zinfinis paysages

Portes du Temps

Portes des Etoiles

Portes des Perceptions infinis pays – pas très sages

Zinzin fini …

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2 .

Singularités Illusions d’éternité

Lézards et gazelles Un torrent dans le désert

Anomalies Evènements flous

Corrélation néant Fennec

Unité cosmique Travail humain

Yuccas d’onyx Lacs en amandes

Agaves Gerboises Savane

Fouillis de feuilles

Fiction de l’ordre Régions profondes

Fluctuations améthystes Vide taoïste

Mon passé est ton futur . . .

Vent incertitude subordonnée

Collines voyant

Plaines champ d’énergie localisée

Paradoxe saphir Nuages isomorphes

Etat de veille montagne

Océan bosquets glace murmure

Troupeaux de bisons Temps du changement

Incarnation Qualités premières

Guépard des sables Hermitage

Combinaison forêt

Rosée matinale . . .

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3 .

J’ai vu tant de paysages Etais-tu là ?

Herculanum sous la lave brûlante

St Petersburg endormie sous la neige

Les terres rouges émiettées du Nevada

Les palais roses de Pondichéry

Une barque dans l’océan indien

Les totems, les baleines, les forêts de bouleaux

Etais-tu là ?

Un coucher de soleil sur Osaka

Les jonques de la baie d’Along

Reflets de lune Stalactites

Corail gouttelettes Cœurs de souches

Montagnes Peuples en migrations

Pixels ports galactiques Regards

Etais-tu là ?

Le temps n’est rien pour nous

Vols précieux de grues blanches

Boutons de peyotl disséminés

Un globe, deux globes et plus encore …

Les longs courriers se posent au coin de ma rue

J’ai vu tant de paysages

Mais aucun n’était plus infini que mon rêve de toi . . .

Olivier Keriven

« Zinfinis paysages » / Printemps des Poètes 2011.

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AUTOMNE

Meules buissonnements et cheveux roux de l’ombre

Poils ras des prés usés après les fenaisons

Moite moutonnement des mottes en décombre

Frisant au bord du ciel des mèches de champs sombres

Soigneusement peignés au front bas des maisons

Peupliers palpitant de milliers de narines

Cèdre à l’épaule offerte aux écharpes de soir

Jeunes saules jaillissement d’aigue-marine

Vieux murs sanguinolents mamelles de résine

Naissant au ventre rose des pins bleus à voir

Route qu’un rire chaud du fol été chiffonne

Troublée comme un regard de fille devinée

Puis qui soudain étend dans les bras de l’automne

Bousculant les poteaux figés comme des nonnes

Son corps lourd et fuyant de sirène saoulée

Un vent tiédi d’odeurs et de douceurs lointaines

Va mourir dans les cheminées de l’horizon

La nuit tend ses lèvres et boit la plaine

Le grelot des grillons sonne une paix romaine

Règne minuit cyclope étrangleur de saisons

1955 . Minne Kiver

Yvonne Gibert

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