Présentation de TEKTOLAB - Bâtiment Mutant

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Groupe bâtiment mutant

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Groupe bâtiment mutant

L’évolutivité des bâtiments neufsQu’elle ait été programmée ou non, l’obsolescence à vingt ou trente ans des

immeubles édifiés à la fin du 20e siècle est inacceptable aujourd’hui. Chaque réalisation doit désormais impérativement intégrer, à sa mesure, une réelle

capacité d’adaptation pour ne pas peser sur la collectivité. Cette exigence citoyenne s’applique à tout projet responsable. Ainsi, deux règles peuvent être proposées:

1. L’usage des lieux pour la fonction prévue doit être, dès l’occupation, le plus libre, souple et modulable possible moyennant une transformation légère, voire une

transformation lourde limitée. 2. L’usage futur des lieux - mais cette fois pour un spectre plus large de fonctions -

doit être le plus libre, souple et modulable possible moyennant une transformation légère, voire une transformation lourde limitée (…)

Aucune recette ne s’offre à nous pour favoriser la souplesse d’un bâtiment. Il ressort cependant de l’observation du bâti récent (toutes fonctions confondues) des pistes parfois applicables, souvent associées entre elles, mais rarement simultanément: • la simplicité formelle offre une plus grande flexibilité d’usage tant d’un point de vue spatial que

technique(…) • la faible profondeur de bâtisse permet une meilleure distribution de l’éclairage naturel et de la

ventilation naturelle (ouvrants) • la superposition stricte et modulation uniforme de la structure réduisent la gêne des éléments

porteurs sur les divers scénarios d’utilisation à court, moyen et long terme et rend possible des modifications structurelles, même lourdes, évitant les solutions (chères) au cas par cas

• la réduction au minimum de l’impact des éléments structurels en plan et en façade permet de tendre vers le plan libre, dans lequel voiles et autres murs porteurs sont réduits au strict nécessaire (contreventement, etc…) libérant ainsi l’espace. Elle offre également une grande flexibilité lorsqu’elle est appliquée à la peau: à l’extrême, une façade non porteuse sans allège traitée par remplissage léger offre bien plus d’avenir qu’une façade en pré-murs porteurs pré-troués.

• la simplicité constructive de la façade facilite à court et moyen terme les adaptations techniques d’éléments de façade, notamment par la conception des plans d’étanchéité à l’air et à l’eau les plus continus possible: elle facilité aussi le remplacement d’éléments de façade à long terme, notamment par la conception de modules aisément démontables permettant sans couture d’insérer en lieu et place l’upgrade imaginé.

• l’application d’une trame de façade uniformément modulée autorise un large spectre de modifications d’usage, soit, à l’extrême, un trame mono-module o tout au moins répétitive. Cette trame pourrait générer une façade « modulo » où chaque élément (ou module) est complet en termes de performances thermiques et acoustiques, d’éclairage et de ventilation naturels, etc…

• la recherche d’un grande hauteur libre sous plafond permet d’accueillir un plus grand nombre de fonctions et d’intégrer plus facilement la modification des techniques initiales ou l’ajout d’éléments nouveaux. Elle permet aussi de répondre plus facilement aux besoins d’adaptation structurelle (elle préserve la hauteur nécessaire aux poutres si il faut trouer, par exemple)

• l’implantation judicieuse des distributions verticales (ascenseurs, trémies, escaliers, etc…) évite ou tout au moins limite la création de nouveaux percements (chers) en cas de réhabilitation lourde et induit l’implantation optimale des circulations horizontales, assurant ainsi un ratio net/brut optimisé, caractéristique fondamentale de la viabilité économique du schéma évolutif du projet.

• la modularité extrême du cloisonnement dans tout le plan, appliquée également à la distribution des techniques spéciales ( fluides, électricité, etc…) élargit l’éventail des organisations spatiales possibles pour une même fonction: plus petit et plus complet est le module de base, plus souple sera le projet, dans les limites du techniquement et économiquement faisable (quitte à surdimensionner le nombre de certains éléments techniques, notamment les unités terminales (bouches, grilles, radiateurs, etc…). Cette modularité apporte la souplesse nécessaire au moment de modifier intégralement ou partiellement la fonction du bâtiment.

• la réduction et la simplicité des parachèvements réduisent les interventions nécessaires en cas de modification, de suppression ou de remplacement.

• l’indépendance de chaque lot par rapport aux autres facilite, dans les limites du techniquement et économiquement faisable (structure, façade, techniques, parachèvements, etc..), la modification ou le remplacement de tout ou partie de chaque lot dans le cadre d’un upgrade partiel ou complet du projet, pour une même fonction ou pour un changement de fonction.

Les pistes énoncées ci-dessus visent principalement 5 critères intimement liés: 1. l’organisation de l’espace 2. le principe constructif 3. la peau 4. les techniques 5. les finitions

Ils nous conduisent au principe d’une ossature structurelle réduite à sa plus simple expression, offrant un ratio net/brut optimal, sur laquelle on « branche » (« plug-in ») ou débranche (« plug-out ») des éléments secondaires

indépendants (modules de façade, parachèvements etc…).

Cette feuille de route ne peut nous faire oublier un dernier critère qui semble déterminant même en l’absence de ceux évoqués plus haut: l’émotion suscitée par la force plastique

des espaces et des éléments architectoniques qui les constituent.

Ce qui touche notre humanité aujourd’hui continuera à la toucher demain,quelle que soit la fonction ou le message dont était porteuse l’architecture originelle.