Participation des personnes en situation de handicap à … · comment mesurer les effets des...

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Participation des personnes en situation de handicap à la gouvernance locale : comment mesurer les effets des stratégies de développement local inclusif ? Normand Boucher, Pascale Vincent, Patrick Fougeyrollas, Priscille Geiser, Damien Hazard et Hugues Nouvellet Septembre 2015 C AHIER DE CAPITALISATION Fascicule 7 PORTRAIT COMPARATIF DE LA PARTICIPATION SOCIALE SELON LES SITES, RÉSULTATS DE LA MHAVIE ET DE LA MQE

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Participation des personnes en situation de handicap à la gouvernance locale :

comment mesurer les effets des stratégies de développement local inclusif ?

Normand Boucher, Pascale Vincent, Patrick Fougeyrollas, Priscille Geiser, Damien Hazard et Hugues Nouvellet

Septembre 2015

CAHIER DE CAPITALISATION

Fascicule 7 PORTRAIT COMPARATIF DE LA PARTICIPATION SOCIALE SELON LES

SITES, RÉSULTATS DE LA MHAVIE ET DE LA MQE

2

REMERCIEMENTS

Les membres de l’équipe de recherche tiennent à remercier tout particulièrement les partenaires et les autres acteurs locaux dans les quatre sites d’expérimentation qui ont accepté de collaborer à ce projet. Nous tenons à souligner la contribution essentielle des coordonnateurs terrain comme Josée Razanarison, Chef de projet Villes et Handicap chez Handicap International Madagascar, Brigitte Larbodie, directrice de la délégation de l’APF Gironde à Bordeaux, Edmundo XAVIER, de Vida Brasil à, Salvador, Olivier Collomb D'Eyrames, directeur du Regroupement des organismes de personnes handicapées, de la région 03 (Québec), et Aude BRUS, Responsable des études techniques et de la recherche scientifique chez Handicap International (HI), pour son travail d'animation lors du séminaire de clôture de décembre 2014 à Lyon. Il faut ici souligner la contribution de HI par la valorisation des ressources humaines et la traduction de certains documents. Nous tenons à remercier aussi Messieurs Eric Plantier-Royon, chargé de mission handicap pour la Ville de Villeurbanne et Philippe Miet, conseiller politiques européennes et internationales à l’APF pour leur contribution à différents moments de la réalisation de ce projet. Nous remercions aussi les personnes ayant des incapacités qui ont accepté de consacrer du temps pour compléter les différents questionnaires utilisés lors de l’expérimentation. Nous remercions également Chantal Cloutier, pour le travail de mise en page du rapport final. Nous tenons enfin à remercier les bailleurs de fonds pour leur soutien financier qui a permis la réalisation de ce projet incluant la région Rhône-Alpes pour la contribution financière à l’organisation du séminaire de clôture.

Fondation internationale de recherche appliquée sur le handicap (FIRAH)

Caisse nationale pour l’autonomie et la solidarité (CNSA)

Reunica - Comité coordination action handicap (CCAH)

REUNICA est devenu en 2015 AG2R LA MONDIALE

Malakoff-Mederic - Comité coordination action handicap (CCAH)

Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS)

PARTENAIRES FINANCIERS

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LISTE DES SIGLES CDPH : Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées

CIEDEL : Centre International d'Études pour le Développement Local

CIRRIS : Centre Interdisciplinaire de Recherche en Réadaptation et Intégration Sociale

DLI : Développement Local Inclusif

HI : Handicap International IPS : Indice de participation socio-politique

MHAVIE : Mesure des HAbitudes de VIE MQE : Mesure de la Qualité de l’Environnement

OPH : Organisations de Personnes Handicapées PPH : Processus de Production du Handicap

VB : Vida Brasil

4

Constatant l’exclusion des personnes en situation de handicap des processus de prise de décision

les concernant, les associations Handicap International et Vida Brasil se sont associées à deux

centres de recherche, le CIEDEL et le CIRRIS, dans un projet de recherche appliquée visant à

améliorer leur participation. La recherche s’est donné pour objectifs l’identification et

l’expérimentation de méthodes, outils et indicateurs d’analyse permettant de mesurer les effets

des stratégies de développement local inclusif (DLI) sur l’amélioration de la participation citoyenne

individuelle et collective des personnes en situation de handicap aux mécanismes de gouvernance

de leur collectivité. Elle a été menée de manière participative sur 4 terrains au Brésil, au Canada,

en France et à Madagascar, de 2012 à 2014.

Le présent fascicule sur «Portrait comparatif de la participation sociale selon les sites,

résultats de la MHAVIE et de la MQE » est le « 7e » d’une série de 10 fascicules, dédiés à

capitaliser cette expérience et à nourrir la réflexion sur la mise en œuvre effective de la

Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées, et notamment ses articles 4.3, 19 et 29.

Tout comme pour la caractérisation territoriale et celle de la gouvernance locale, l’utilisation de la MHAVIE et de la MQE permet d’établir une photo de la participation sociale des personnes en situation de handicap à un moment donné. Elle permet également d’établir une photo de la qualité de leur contexte de vie. L’expérimentation des outils est une dimension structurante de la démarche évaluative qui inclut également l'analyse des résultats découlant de l’utilisation des outils. 40 personnes en situation de handicap ont été invitées à compléter la MHAVIE et la MQE dans chacun des, de manière à pouvoir établir un portrait de leur participation sociale et de la qualité de leur contexte de vie au cours de l'année 2014. PROFIL DES PARTICIPANTS Au total 147 personnes en situation ont complété les questionnaires sur les 160 visées ; 40% proviennent de Toliara (graphique 1), ce qui représente un niveau de participation acceptable permettant de réaliser des analyses statistiques plus avancées. Nous ne visions pas à obtenir un échantillonnage représentatif, trop difficile à constituer en raison du peu de données statistiques disponibles au préalable pour chacun des sites. Étant donné le contexte d'expérimentation d'outils, une diversité de participants était plutôt visée, notamment sur les plans de l'âge et des types d'incapacités.

GRAPHIQUE 1 : Répartition des répondants par pays (n=147)

16,3%

25,9%

17,0%

40,8% Bordeaux (France)

Salvador (Bresil)

Québec (Canada)

Toliara (Madagascar)

5

La répartition hommes et femmes est à toute fin pratique égale, et la majorité est âgée de 18 à 50 ans, alors que la scolarité est de niveau secondaire pour la majorité d'entre eux (graphiques 2-3 et 4).

GRAPHIQUE 2 : Âge des répondants (n= 147

13,6%

21,1%

24,5%

19,0%

15,6%

6,1%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

moins 18 ans

18-30 ans

31-40 ans

41-50 ans

51-60 ans

61 ans et +

Pour

cent

age

de ré

pond

ants

Âge des répondants (n=147)

GRAPHIQUE 3 : Sexe des répondants (n= 147

49,7%50,3%

Sexe des répondants (n=147)

Feminin

Masculin

6

GRAPHIQUE 4 : Niveau de scolarité des répondants (n=117)

29,1%

52,1%

11,1% 7,7%0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

POur

cent

age

de ré

pond

ants

Niveau de scolarité

Niveau de scolarité des répondants (n=117)

La grande majorité vit seul et n'a pas d'enfants, alors que 50% des participants ont indiqué avoir une déficience motrice (Graphiques 5-6 et 7).

GRAPHIQUE 5 : État civil des répondants (n=122)

72,1%

22,1%

4,1%

1,6%

État civil des répondants (n=122)

Célibataire

En couple

Divorcé/séparé

Veuf

GRAPHIQUE 6 : Proportion des répondants ayant des enfants (n=123)

27,6%

72,4%

Proportion des répondants ayant des enfants (n=123)

Oui

Non

7

GRAPHIQUE 7 : Répartition des répondants selon le type de déficience (n=149)

50,7%

11,0% 15,1%21,2%

2,1%0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Pour

cent

age

de r

épon

dant

s

Type de déficience

Type de déficience des répondants (n=146)

IMPACT PERCU DES ACTIONS MENEES De manière à dégager un point de repère quant aux actions menées au cours des dernières années et à leur impact perçu, les participants devaient indiquer le niveau d'impact de ces actions dans la réalisation de leurs activités quotidiennes. Une majorité d'entre eux considèrent que cet impact est important, voire très important (Graphique 8).

GRAPHIQUE 8 : Impact perçu des actions menées pour améliorer l’accessibilité physique

dans les activités quotidiennes

21,9%30,7%

43,9%

2,6% 0,9%0%

10%

20%

30%

40%

50%

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Niveau d'impact

Niveau d'impact des mesures prises pour améliorer l'accessibilite physique

dans la réalisation des activites quotidiennes (n=114)

8

GRAPHIQUE 9 : Résultats de la Mesure des habitudes de vie

10,9%22,2%

9,6% 6,8%14,3% 15,0% 15,6%

4,8%

25,7%

41,5%

24,8%36,9%

30,6%

47,9%

30,1%29,3% 19,0%

42,2%30,6%

17,7%

36,1%

23,2%

42,3%29,1%

58,5%

29,9%

60,3% 63,9% 66,7%

42,9%53,7%

77,6%

38,2% 35,4% 32,8% 34,0%

0%

20%

40%

60%

80%

100%P

ou

rce

nta

ge d

e r

ép

on

dan

ts

8 et + tres peu perturbe

4-7 moyennement perturbe

0-3 tres perturbe

Au chapitre de la participation sociale, un profil relativement varié se dégage selon les habitudes de vie où l'on remarque que la réalisation des rôles sociaux est nettement plus perturbée que celle des activités courantes (Graphique 9) pour l'ensemble des participants. Lorsque l'on examine de plus près les résultats, on remarque que les déplacements sont relativement perturbés pour une majorité de participants selon l'échelle de réalisation de la MHAVIE. Il faut avoir à l'esprit ici que les actions évaluées, ou ce que nous avons désigné plus tôt comme le fil rouge, portent pour trois des quatre territoires sur l'amélioration de l'accessibilité physique des infrastructures publiques comme les trot-toirs, les moyens de transports, les édifices publics, etc. On note enfin que les autres habitudes de vie dont le niveau de réalisation est perturbé sont les loisirs, l'éducation, le travail et l'habitation, alors que les relations interpersonnelles sont très peu perturbées.

GRAPHIQUE 10 :Le niveau de satisfaction des répondants par catégories d'habitudes de vie

4,1%

20,8%

3,4% 5,4% 6,8% 6,1% 3,6% 2,8%10,6% 8,2% 4,7% 6,0%

33,6%

38,2%

23,8%31,3%

40,1% 40,8%33,8%

18,6%

46,5%

30,1% 39,8%29,1%

62,3%

41,0%

72,8%63,3%

53,1% 53,1%62,6%

78,6%

43,0%

61,6%55,5%

64,9%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Très insatisfait/Insatisfait +/- Satisfait Satisfait/Très satisfait

Lorsque l'on examine le niveau de satisfaction exprimé pour chaque habitude de vie (Graphique 10), on note que les participants sont plus ou moins satisfaits et insatisfaits à l'égard de celles identifiées

9

comme perturbées (Graphique 9). Il est intéressant de noter que les activités liées à l'habitation présentent un niveau d'insatisfaction assez important, tout comme celui de la vie communautaire qui correspond à « se déplacer, utiliser les services des organismes du milieu ».

GRAPHIQUE 11 : Satisfaction en lien avec les déplacements selon les territoires (n=144)

La lecture du graphique 11 illustre le niveau de satisfaction à l'égard des déplacements selon les territoires. Il révèle que ce sont les participants de Salvador qui sont le plus insatisfaits, suivis par ceux de Bordeaux. Encore une fois, il faut attirer l'attention par rapport à la proportion des participants qui se disent plus ou moins satisfaits : elle est relativement importante dans chacun des terrains avec 30%.

GRAPHIQUE 12 : Satisfaction pour la vie communautaire selon les territoires (n=142)

On observe le phénomène avec l'habitude « de vie communautaire » pour laquelle le tiers des parti-cipants de Salvador se disent très insatisfaits et 47% plus ou moins satisfaits, alors que cette dernière proportion s'élève à plus de 50% à Bordeaux (Graphique 12).

10

Lorsque l'on examine le profil de participation sociale des hommes et des femmes, on note qu'il y a peu de différences qui soient significatives. De fait, on observe une différence significative (au plan statistique) selon le genre pour les habitudes de vie liées à la communication, à l'habitation et aux responsabilités. Ces différences demeurent cependant difficiles à expliquer jusqu'à présent. Graphique 13: Scores des habitudes de vie * Femmes (n= 73)

Graphique 14 : Scores des habitudes de vie * Hommes (n= 74)

11

RESULTATS PRESENTES SELON LES TERRITOIRES Lorsque l'on regarde le niveau de réalisation des habitudes de vie par territoire, on constate que c'est à Toliara et à Salvador que la qualité de participation sociale mesurée avec la MHAVIE, est la plus perturbée (Graphiques 15-16-17 et 18). Derechef, il faut accorder une attention particulière à la sec-tion représentée en jaune dans les graphiques qui indique un niveau de perturbation moyen pour les activités liées à l'habitation, qui atteint à Bordeaux par exemple les deux tiers des participants et res-pectivement 32%, 50% et 30% des participants à Québec, à Salvador et à Toliara. Ce niveau de réali-sation signifie que les répondant-es requièrent de l'aide technique et humaine, et qu'ils rencontrent des difficultés dans l'accomplissement de leurs activités. C'est à ce niveau de réalisation que l'intro-duction de changements visant à réduire les obstacles dans l'environnement de la personne peut se traduire par un changement dans la réalisation des habitudes de vie. Le même schéma s'applique également pour les déplacements dans chacun des territoires, où l'on observe une part importante des participants chez qui l'habitude de vie est moyennement perturbée. À l'opposé, ce sont les re-lations interpersonnelles qui présentent la plus grande proportion de participants dont le niveau de réalisation n'est pas ou peu perturbé dans chacun des territoires.

GRAPHIQUE 15 : Mesure des Habitudes de vie (Toliara, Madagascar)

25,0% 21,7%10,2% 6,7%

23,3%16,7%

33,3%

6,7%

31,7% 37,2% 35,7% 40,4%

30,0%50,0%

30,5% 35,0%15,0% 30,0%

21,7%

23,3%

36,7% 30,2% 30,4% 24,6%

45,0%

28,3%

59,3% 58,3% 61,7%53,3%

45,0%

70,0%

31,7% 32,6% 33,9% 35,1%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

8 et + tres peu perturbe

4-7 moyennementperturbe0-3 tres perturbe

12

GRAPHIQUE 16 : Mesure des Habitudes de vie (Québec, Canada)

0,0%8,3%

0,0% 4,0% 4,0% 4,0% 0,0% 4,0% 0,0%

20,0%12,0% 16,0%

24,0%

50,0%

24,0% 16,0% 12,0%

32,0%

20,0% 16,0% 28,0%

20,0%48,0%

28,0%

76,0%

41,7%

76,0% 80,0% 84,0%

64,0%

80,0% 80,0%72,0%

60,0%

40,0%

56,0%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

8 et + tres peu perturbe

4-7 moyennement perturbe

0-3 tres perturbe

GRAPHIQUE 17 : Mesure des Habitudes de vie, (Bordeaux, France)

0,0%8,3% 12,5% 12,5% 12,5% 12,5% 8,3% 4,2%

30,4%

50,0%

8,3%

25,0%29,2%

45,8%29,2%

16,7% 20,8%

66,7%

37,5%

16,7%

30,4%

16,7%

50,0%

41,7%

70,8%

45,8%58,3%

70,8% 66,7%

20,8%

54,2%

79,2%

39,1% 33,3%41,7%

33,3%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

8 et + très peu perturbé

4-7 moyennement perturbé

0-3 très perturbé

13

GRAPHIQUE 18 : Mesure des Habitudes de vie (Salvador, Brésil)

2,6%

41,7%

13,2%5,3% 7,9%

21,1%

2,6% 2,6%

30,6%

56,5%

28,1%

54,3%36,8%

44,4%

34,2%36,8% 28,9%

52,6%

47,4%

10,5%

44,4%

13,0%

53,1%

28,6%60,5%

13,9%

52,6% 57,9% 63,2%

26,3%

50,0%

86,8%

25,0% 30,4%18,8% 17,1%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

8 et + tres peu perturbe

4-7 moyennement perturbe

0-3 tres perturbe

L'INFLUENCE PERCUE DE L’ENVIRONNEMENT DANS LES ACTIVITES QUOTIDIENNES OBTENUE AVEC LA MQE POUR L’ENSEMBLE DES PARTICIPANTS ET SELON LE TERRITOIRE

Résultats globaux Cette photo de la participation sociale ne saurait révéler tout le détail de la situation sans l'apport de la perception du contexte de vie des participants ayant des incapacités. La mesure de la qualité de l'environnement est élaborée à partir d'une série de six grands facteurs environnementaux qui sont le soutien et attitudes de la famille et de l’entourage, le revenu, l’emploi et la sécurité du revenu, le gouvernement et les services publics, l’environnement physique et accessibilité, la technologie et les mesures d’égalité des chances et les orientations politiques. Dans un premiers temps, les résultats sont présentés selon ces six grands facteurs globalement et par territoire, de manière à mettre en relief les particularités. Dans un second temps, d'autres types d'analyses statistiques ont permis de faire ressortir certaines relations significatives entre certaines variables. D'entrée de jeu, les deux facteurs qui se retrouvent dans la catégorie soutien et attitudes sont perçus par la majorité des participants comme des facilitateurs (Graphique 19), alors que la situation est légèrement différente pour les facteurs de la catégorie revenu, emploi et sécurité d'emploi, où la disponibilité des emplois apparaît comme un obstacle important pour les participants (Graphique 20). Dans les deux cas, il faut garder à l’esprit que les participants étaient invités à répondre en estimant l’influence, de façon générale, de ces facteurs dans la réalisation de leur vie quotidienne.

14

GRAPHIQUE 19 : Mesure de la qualité de l’environnement - Soutien et attitudes de la

famille et de l'entourage

5,6% 6,3%

89,5% 89,7%

4,8% 4,0%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Soutien de l'entourage Attitudes des personnes de l'entourage

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Aucune influence

Facilitateur

Obstacle

GRAPHIQUE 20 : Mesure de la qualité de l’environnement - Revenu, emploi et sécurité

d'emploi

46,3%

21,7% 20,9%31,3%

45,0%

75,4% 78,0% 56,3%

8,8%2,9% 1,1%

12,5%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Disponibilite des emplois du milieu

Milieu et conditions de travail

Revenus personnels Programmes publics d'assurances ou de

compensation

financière

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Aucune influence

Facilitateur

Obstacle

15

GRAPHIQUE 21 : Mesure de la qualité de l’environnement - L’environnement physique et

accessibilité

0,0%

28,8%17,2%

28,0%43,3% 45,2%

19,5%34,5% 38,6%

12,9%

91,7%

67,3%77,0%

64,5%

51,2%

26,6%

33,9%

21,6%

43,2%

75,2%

8,3% 3,8% 5,7% 7,5% 5,5%

28,2%

46,6% 44,0%

18,2% 11,9%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Obstacle Facilitateur Aucune influence

Il y a des perceptions intéressantes de l'influence de l'environnement physique et de l’accessibilité qui se dégagent des résultats illustrés au graphique 21. Ainsi, les conditions climatiques, l'accessibili-té des voies de circulation, le temps alloué pour réaliser une tâche et le bruit ou l’intensité sonore sont perçus comme des obstacles par 30 à 45 % des participants, alors que les services de transport en commun et l'accessibilité physique des édifices le sont pour 28% des participants.

GRAPHIQUE 22 : Mesure de la qualité de l’environnement - Technologie et aides

techniques

7,1% 6,3%13,5%

84,1% 89,6%81,3%

8,8%4,2% 5,2%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Televiseurs & radios Services de communication electronique

Aides techniques

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Aucune influence

Facilitateur

Obstacle

16

GRAPHIQUE 23 : Mesure de la qualité de l’environnement - Services publics,

gouvernementaux ou communautaires

21,8% 20,4% 18,5%8,5%

74,5% 77,7%

67,7% 84,9%

3,6% 1,9%

13,8%6,6%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Services commerciaux du milieu

Services socio-sanitaires

Services educatifs Services des organismes

communautaires du

milieu

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Aucune influence

Facilitateur

Obstacle

La technologie et les aides techniques sont majoritairement perçues comme des facilitateurs par les participants (Graphique 22), alors que les services publics, gouvernementaux et communautaires le sont dans une proportion moindre, soit légèrement inférieure à 80% (Graphique 23).

GRAPHIQUE 24 : Mesure de la qualité de l’environnement - Égalité des chances et

orientations politiques

10,8%

42,6% 40,0%

78,5%

52,9%51,3%

10,8%4,4%

8,8%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Modes de participation aux prises de décisions

Politiques & programmes gouvernementaux

Règlements & procédures administratives

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Aucune influence

Facilitateur

Obstacle

17

La perception de l'influence des programmes publics, des règles et des procédures est plus partagée, avec respectivement 42 % et 40 % des participants qui les perçoivent comme étant des obstacles (Graphique 24).

Présentation des résultats par territoire

GRAPHIQUE 25 : Perception de l’environnement - Environnement physique et accessibilité

(Salvador, Brésil)

0,0%

56,3%

0,0%

46,9%

72,7%61,3%

37,9%

70,4%

44,4%

17,2%

87,5%

40,6%

23,5%

53,1%

27,3%35,5%

41,4%

18,5%

40,7%

75,9%

12,5%3,1%

76,5%

0,0% 0,0% 3,2%

20,7%11,1% 14,8%

6,9%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Obstacle Facilitateur Aucune influence

GRAPHIQUE 26 : Perception de l’environnement - Environnement physique et accessibilité

(Québec, Canada)

0,0%

23,8%

4,8% 9,5%

33,3%

71,4%

27,8%

0,0%

52,6%

19,0%

100,0%66,7%

76,2% 71,4%

42,9%

14,3%

22,2%

21,1%

15,8%

42,9%

0,0%9,5%

19,0% 19,0% 23,8%14,3%

50,0%

78,9%

31,6%38,1%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Obstacle Facilitateur Aucune influence

18

GRAPHIQUE 27 : Perception de l’environnement - Environnement physique et accessibilité

(Bordeaux, France)

0,0%8,3% 12,5% 12,5%

30,8%46,2%

33,3%

53,8%

75,0%

8,3%

100,0%91,7%

62,5% 62,5%

61,5%38,5%

25,0%

15,4%

8,3%

83,3%

0,0% 0,0%

25,0% 25,0%

7,7%15,4%

41,7%30,8%

16,7%8,3%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Obstacle Facilitateur Aucune influence

GRAPHIQUE 28 : Perception de l’environnement - Environnement physique et accessibilité

(Toliara, Madagascar)

0,0%15,4% 18,6%

26,1%33,3% 27,1%

5,1%17,5%

10,0% 7,7%

80,0%

82,1% 79,7% 69,6%65,0%

23,7%

35,6%

31,6%

76,7%89,7%

20,0%

2,6% 1,7% 4,3%1,7%

49,2%59,3%

50,9%

13,3%

2,6%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Obstacle Facilitateur Aucune influence

19

Lorsque l'on examine ces résultats, toujours selon les grandes catégories de facteurs, on remarque certaines constantes pour certains facteurs comme l'accessibilité des voies de circulation qui est perçue comme un obstacle important par une partie importante des participants dans chacun des territoire, allant respectivement de 30% à Bordeaux, 33% à Québec et à Toliara, et jusqu'à 72% à Salvador (Graphiques 25-28).

GRAPHIQUE 29 : L'accessibilité physique des édifices - Selon le score déplacements

(n=105) (p <0.05)

59,09%

27,45%

6,25%

40,91%

64,71%

81,25%

0,00%7,84%

12,50%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

0-3 tres perturbe 4-7 moyennement perturbe 8 et + tres peu perturbe

Aucune influence

Facilitateur

Obstacle

L'influence des conditions climatiques est perçue comme un obstacle majeur par une proportion importante de participants (61% à Salvador et 72% à Québec), tout comme le temps alloué pour exécuter une tâche, à l'exception de Toliara. On note que le bruit ou l'intensité sonore est perçue comme un obstacle important à Salvador, une ville considéré bruyante, avec 70% des participants et, fait étonnant, Bordeaux suit avec une proportion de 53%. Les autres facteurs à considérer sont l'accessibilité physique des édifices, le service de transport en commun dans certains territoires com-me Salvador. Il faut rappeler ici que les actions retenues visaient précisément l'amélioration de l'accessibilité physique au cours de la période couverte par l'étude dont les résultats permettent de constater la persistance de certains obstacles à la participation sociale des personnes en situation de handicap. Dans cette dernière sous-section, les analyses ont permis de mettre en relief l'existence de certaines relations significatives au plan statistique, comme la perception de l'influence de l'accès des édifices, qui varie selon le niveau de réalisation des habitudes de vie. Ainsi, plus le niveau de l'habitude de vie déplacement est perturbé, plus l'accès aux édifices est perçu comme un obstacle (graphique 29).

20

GRAPHIQUE 30 : L'accessibilité des voies de circulation de votre milieu - Selon le score

Loisirs (p <0.05)

47,92%

62,50%

24,39%

52,08%

34,38%

60,98%

0,00% 3,13%

14,63%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

0-3 tres perturbe 4-7 moyennement perturbe 8 et + tres peu perturbe

Aucune influence

Facilitateur

Obstacle

GRAPHIQUE 31 : Analyse de certaines variables et le niveau de réalisation (p <0.05) - Score

loisirs selon le type de déficience (n=137)

38,6%

18,8%

47,6%

36,7%

25,7%

12,5%

47,6%

30,0%

35,7%

68,8%

4,8%

33,3%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

motrice auditive visuelle intellectuelle

8 et + tres peu perturbe

4-7 moyennement perturbe

0-3 tres perturbe

On note la même relation entre le niveau de réalisation de l'habitude de vie loisir, et la perception de l'influence de l'accessibilité des voies de circulation (graphique 3028); il faut sans doute considérer que ce facteur est important dans la réalisation des loisirs pour les participants. Il est intéressant de noter que le niveau de réalisation de l'habitude de vie loisir varie de manière significative selon le type de déficience des participants, alors que le groupe ayant une déficience visuelle est celui dont les activités de loisir sont le plus perturbées (graphique 31).

21

GRAPHIQUE 32 : Le niveau de réalisation dans les déplacements - Selon le type de

déficience (n=141) (p <0.05)

23,6%

0,0%

45,5%

16,1%

52,8%

37,5%

40,9%

45,2%

23,6%

62,5%

13,6%

38,7%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

motrice auditive visuelle intellectuelle

8 et + tres peu perturbe

4-7 moyennement perturbe

0-3 tres perturbe

On observe le même type de relation significative avec le niveau de réalisation de l'habitude de vie déplacement qui varie aussi selon le type de déficience, où pour le groupe avec une déficience visuelle les déplacements sont nettement plus perturbés (graphique 30).

GRAPHIQUE 33 : Perception de l’environnement physique et de l’accessibilité par les

personnes ayant une déficience visuelle

0,0%

26,7%

41,2% 41,2%

65,0%

45,0%50,0% 47,1%

18,2% 20,0%

100,0%

66,7%

58,8% 58,8%

35,0%

25,0% 16,7%

11,8%

54,5%

80,0%

0,0%6,7%

0,0% 0,0% 0,0%

30,0% 33,3%41,2%

27,3%

0,0%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Véhiculepersonnel

utilisé

Services detransport

en commun

Accessibilitephysique de

la residence

Accessibilitephysique

des edifices

Accessibilitedes voies de

circulation

Conditionsclimatiques

Intensitélumineuse

Bruit ouintensité

sonore

Tempsalloué pour

executerune tache

Objetsutilisés

Po

urc

en

tage

de

po

nd

ants

Obstacle Facilitateur Aucune influence

22

GRAPHIQUE 34 : Perception de l’environnement physique et de l’accessibilité par les

personnes ayant une déficience intellectuelle

0,0%8,3%

16,7%11,8%

23,3%

40,0%

13,8%20,7%

58,8%

14,3%

100,0%91,7%

62,5%

58,8%

63,3% 30,0%

37,9%31,0%

17,6%

61,9%

0,0% 0,0%

20,8%29,4%

13,3%

30,0%

48,3% 48,3%

23,5% 23,8%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Véhiculepersonnel

utilisé

Services detransport en

commun

Accessibilitephysique de

la residence

Accessibilitephysique

des edifices

Accessibilitedes voies de

circulation

Conditionsclimatiques

Intensitélumineuse

Bruit ouintensité

sonore

Tempsalloué pour

executerune tache

Objetsutilisés

Po

urc

en

tag

e d

e r

ép

on

da

nts

Obstacle Facilitateur Aucune influence

Enfin, on remarque une variation intéressante mais non significative au plan statistique, de l'influence perçue de l'environnement physique et de l'accessibilité selon le type de déficience (graphiques 33 et 34), où l'accessibilité des voies de circulation apparaît comme un obstacle plus important du côté de la déficience visuelle que chez les personnes ayant une déficience intellectuelle, pour qui les conditions climatiques sont un obstacle plus important dans leur vie quotidienne.

CONCLUSION

Cet exercice permet d’illustrer à l’aide d’une photo le niveau de participation sociale des répondants tant au plan individuel que collectif, c’est à-dire considérés comme un groupe ou une population donnée avec ses caractéristiques. Cette dimension collective n’est pas à négliger, car elle permet d’établir une vue d’ensemble d’une population en l’occurrence les personnes en situation de handicap sur un territoire donné, dans un environnement donné. Il ne faut pas confondre ici avec les résultats obtenus à l’aide de l’IPS présentés au fascicule 6, qui aborde la participation collective plutôt du point de vue des acteurs socio-politiques que sont les OPH. Le portrait que permet d’établir la MQE de l’influence de l’environnement vient compléter celui de la réalisation des habitudes de vie, en identifiant des éléments tantôt facilitateurs tantôt obstacles, perçus comme les plus importants par les participants. Les obstacles importants sont liés à l’accessibilité des voies de circulation et cela dans tous les terrains, dans une proportion qui va de 30% du côté de Bordeaux, à plus de 70% à Salvador. On observe le même phénomène avec les conditions climatiques, perçues comme un obstacle important dans tous les terrains. Les personnes qui vivent des situations de handicap par rapport au déplace-ment, perçoivent davantage la qualité de leur environnement physique comme un obstacle, que celles qui ne vivent pas de telles situations.

23

Il n’y a pas de facteur dominant perçu comme facilitateur dans tous les terrains; on note plutôt une grande diversité d’influence. Ces informations ou données contribuent à l’orientation des actions locales en vue d’améliorer la situation de participation sociale de ces populations. L’utilisation de la MHAVIE et la MQE peuvent ainsi être recommandées à tout acteur désireux d’apprécier la participation des personnes en situation de handicap sur un territoire donné, et d’obtenir des informations tant au niveau individuel

Le fascicule 8 suivant présente «La caractérisation des gouvernances locales de TOLIARA et

BORDEAUX».