PAR NATHALIE COSTA
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Cote d’azurDÉSIRS DE SUDPAR
NATHALIE COSTA
Désertée par ses touristes internationaux depuis plus d’un an, fortement impactée par la crise sanitaire, la Côte d’Azur poursuit
toutefois les grands projets, lesquels à l’heure de la reprise donneront à voir une Riviera métamorphosée et plus que jamais
innovante pour recevoir les manifestations professionnelles.
MANDELIEU-LA NAPOULEcannesGrasseantibes juan-les-Pinsnicementonmonaco
Elle a su séduire et captiver les artistes les plus illustres
qui ont puisé dans sa lumière singulière et ses paysages
grandioses leur inspiration. Entre glamour, luxe, art de vivre,
soleil et esprit méridional, la Côte d’Azur est depuis près de
deux siècles une tête d’affiche du tourisme méridional. Une
image qui bénéficie également au tourisme d’affaires dont les
manifestations trouvent dans cette frange méditerranéenne
courant du massif de l’Estérel jusqu’à la frontière italienne,
un cadre tout autant privilégié que diversifié. De la discrète
Mandelieu-La Napoule à l’artistique Antibes Juan-les-Pins,
de la capitale et urbaine Nice à la cité-État de Monaco, des
embaumantes Grasse et Menton à la cinématographique
Cannes, chacune des destinations de ce chapelet ensoleillé
offre son identité et ses atouts. Aujourd’hui, face aux
nouveaux défis et enjeux générés par la crise, la Côte d’Azur
se mobilise. Les multiples projets en cours vont dès demain y
renouveler une offre déjà pléthorique, donnant au Mice toutes
les raisons d’investir à nouveau ce fabuleux terrain de jeux.
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MANDELIEU-LA NAPOULEPlus discrète que sa voisine Cannes, la néanmoins coquette cité balnéaire est entrée dans une nouvelle ère, celle de la mutation vers une ville-
jardin. Grâce à un projet “nature en ville” sur dix ans (2020-2030), Mandelieu-La Napoule ambitionne de s’inscrire parmi les villes vertes selon
une démarche exemplaire en termes de développement durable. Au programme, la végétalisation de ses grands axes et de sa façade maritime
priorisant la perspective paysagère, une généralisation des déplacements doux, la sanctuarisation de la faune et de la flore, la mise en avant
des activités sportives de plein air propres à son ADN. Bref, une amélioration de la qualité de vie qui n’est pas pour déplaire aux visiteurs Mice.
Les atoutsOuverte sur sa baie longée de plages de sable fin, avec en toile de fond les massifs de l’Estérel et du
Tanneron, la capitale incontestée du mimosa qui conjugue nature, culture et patrimoine, dispose
d’infrastructures d’accueil adaptées aux groupes en quête de ressourcement. Cité balnéaire par excellence,
elle donne au Mice une scène à taille humaine et un cadre de vie rare. Autre atout, elle partage avec
Cannes, le 2e aéroport d’affaires de France après Le Bourget.
L’offre MiceAu gros porteur que constitue le Centre Expo Congrès, de construction HQE et multi-labellisé, la
destination met à disposition d’autres lieux atypiques, entre histoire et prestige : l’emblématique Château
de La Napoule posé en bord de mer, aux magnifiques jardins pour certains classés “remarquables”, le très
artistique domaine de Barbossi, déployé sur 1 350 ha entre mer et contreforts montagneux, qui doit en
partie sa réputation au parcours de golf 18 trous immergé dans un somptueux décor, le Old Course aux
2 parcours golfiques dont celui, historique, créé en 1891 par le Grand-Duc de Russie, et dont la Grange
vient compléter l’offre Mice de son Club House, le théâtre à ciel ouvert sur le site de Robinson, au bord
de la rivière Siagne, ou encore Le Lagon, restaurant lumineux pourvu d’une vaste terrasse et d’espaces
lounges bordant une piscine lagon. Articulé autour de belles adresses comme L’Ermitage de l’Oasis,
hôtel de charme 4* (33 chambres) appartenant au domaine de Barbossi ou le resort Pullman Cannes
Mandelieu Royal Casino (213 chambres) face à la baie de Cannes, le parc hôtelier composé de 13 hôtels
et de 11 résidences de tourisme devrait prochainement s’agrandir. Quant aux activités outdoor, elles
sont à la mesure de l’environnement et des infrastructures dédiées : 7 plages de sable fin sur 3 km de
côte, aviron, plongée, paddle, canoé, longe-côte, planche à voile, catamaran, découverte des criques
sauvages longeant l’Estérel, randonnée, escalade, running, trail, VTT, etc.
Les nouveautés Pour intégrer la veine des évènements hybrides, le Centre Expo Congrès s’est associé au groupe
Novelty afin de proposer à ses clients des technologies digitales visant à upgrader leurs évènements
physiques. Ainsi, “le Studio Azur” a pris place dans ses murs : équipé de 12 m² d’écran led et de
3 caméras, aménageable et personnalisable aux couleurs de la manifestation, il est sous contrôle
d’un seul et unique technicien grâce à des caméras robotisées et paramétrables à distance. Autre
initiative : la création d’une Social Network Room qui offre l’opportunité d’élargir l’audience pendant
les évènements physiques au sein du palais par la mise en œuvre de communications digitales
sur les réseaux sociaux, en gestion autonome. La commune devrait aussi bénéficier de quelque
400 chambres supplémentaires en 4* dans les 10 ans à venir et d’une montée en gamme de ses
établissements existants. À commencer par le Mercure Cannes Mandelieu : en cours de rénovation,
il devrait rouvrir en juin prochain après un total relooking de ses espaces communs, de ses salles
de réunions, de ses chambres et de son restaurant. En attendant, un nouvel hôtel 4* a éclos, le Casa
Rose. Occupant l’ancien Golf Park Hotel, il compte 40 chambres spacieuses avec terrasse, 16 suites,
un bar lounge, un restaurant, une piscine, de multiples terrasses, loggias et patios. Le tout mis
en scène par François Dumas (Atelier 55) qui a insufflé un délicieux esprit vintage jusque sur le
ponton aménagé et le cabanon-bar en bord de rivière qui coule au bout du jardin.
Le domaine de Barbossi
Le Casa Rose
VTT en milieu naturel
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cannesIntimement liée depuis 75 ans à son festival international de cinéma qui a largement contribué à sa renommée planétaire, Cannes brille aussi
sur la scène du tourisme d’affaires. Les manifestations d’envergure mondiale s’y bousculent tout autant que les stars du 7e art en son palais.
Un engouement que cette ville cosmopolite s’emploie à préserver en repensant son esthétique urbaine, en renouvelant et optimisant son offre
tout en magnifiant son cachet méditerranéen qui participe sans nul doute au succès de la destination. En pleine mutation, ce “village mondial”
tourné vers l’avenir n’a pas fini d’écrire son scénario.
Les atoutsUne situation géographique privilégiée face à la mer, un accès aisé – l’aéroport international
de Nice à 25 min, l’aéroport d’affaires Cannes Mandelieu à 10 min du centre-ville et une gare
TGV – un Palais des Festivals et des Congrès en cœur de ville, à la pointe des technologies
et de renommée mondiale qui reçoit les plus grands congrès et salons de la Riviera, un parc
hôtelier aussi important que varié dont les établissements rayonnent autour du palais, une
offre pléthorique de lieux évènementiels, un ambitieux programme d’embellissement de
la ville, de sa Croisette et de ses plages : Cannes offre au Mice un concentré d’atouts que le
“tout à pied”, réellement de mise dans cette ville à taille humaine, vient encore renforcer.
Enfin, son environnement naturel, entre les îles de Lérins et les massifs de l’arrière-pays,
démultiplie les possibilités outdoor pour les incentives.
L’offre MiceOutre son Palais des Festivals et des Congrès, véritable pierre angulaire du Mice cannois
qui peut s’enorgueillir d’avoir obtenu en février dernier la meilleure certification
sanitaire nord-américaine pour les structures d’accueil du public, la GBAC Star Facility,
la ville peut se targuer d’une multitude de sites évènementiels que lui procurent son
patrimoine, sa culture festive et son environnement naturel. Ainsi la Villa Domergue,
The White House, la médiathèque Noailles, la place de la Castre, la résidence d’artistes
du Suquet, etc. répondent-ils à la trentaine de plages privées recensées, aux restaurants,
aux terrasses et salons des hôtels. Fort bien pourvue en établissements hôteliers parmi
les plus grandes enseignes internationales comme Accor, Barrière, InterContinental,
Hyatt, Marriott, Radisson Blu, la cité du cinéma aligne 8 000 chambres réparties sur
quelque 130 hôtels dont 7 classés en 5 étoiles, 35 en 4 étoiles, 32 hôtels en 3 étoiles.
Ces hôtels qui pour la plupart disposent aussi de salons voire d’auditorium s’avèrent
des bases idéales, de charme ou de luxe, pour découvrir Cannes et son pays en
incentive et en toutes saisons : escapades en mer vers les magnifiques îles de Lérins, régates, challenges nautiques, balades ou soirées à bord
d’un yacht, rallyes en voiture de collection, à vélo électrique ou à Solex sur la Croisette ou sur la côte pittoresque, virées en pays grassois pour
des apprentissages olfactifs, ateliers et cours de cuisine avec un chef, dégustations de vins et produits locaux, séquences “altitude” au cœur du
parc du Mercantour, ski, etc.
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Paddle aux îles de Lérins
Au Palais des Festivals et des Congrès
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JEAN-MICHEL ARNAUDPRÉSIDENT DU PALAIS DES FESTIVALS ET DES CONGRÈSPropos recueillis par Nathalie Costa
M&T – Comment définiriez-vous la situation aujourd’hui ? Sur le segment du Mice en particulier ?
Nous sommes toujours dans l’expectative et restons soumis aux annonces du gouvernement, notamment sur les
possibilités de prévoir et de maintenir des manifestations selon certaines jauges. Ce sont des paramètres que nous
ne maîtrisons pas. Cependant, ce que nous maîtrisons bien, c’est le plan de relance global mis en place depuis
l’été dernier et décliné sur 3 axes. L’impératif sanitaire tout d’abord par l’acquisition des normes les plus pointues afin de sécuriser les
publics et les salariés du palais. Puis, l’importante évolution menée sur le Digital Ready. Nous avons déployé toutes les solutions digitales
pour obtenir les meilleures conditions d’accueil et d’animation, avec un studio permanent qui permet des rencontres virtuelles en 3D
ou du networking en 2D classique. Le but étant de devenir la première destination hybride en tant que palais des congrès et faire en
sorte que le distanciel accroisse les audiences. Nous voulons progresser sur les éléments clefs de demain, l’hybridation doit à notre avis
développer le Mice, mais le présentiel reste indispensable ! Enfin, nous avons mené un travail de fond avec tous les sociaux-professionnels
de la place, hôteliers, prestataires, restaurateurs, taxis, etc., via des ateliers en ligne et des groupes de travail afin de recréer un ciment
commun, améliorer l’offre, se distinguer et promouvoir la destination ensemble. Une destination que nous voulons sûre et éco-responsable.
M&T – Quelles sont vos perspectives ?
Nous sommes très sereins sur le fait que le Mice va revenir en force à Cannes. Une ville à taille humaine qui profite d’une unité de lieu
exceptionnelle, face à la mer, où tout peut se faire à pied et où le plein air est omniprésent. Sachant que la destination se transforme
et s’améliore avec de multiples rénovations, un embellissement et un renouveau de la ville sans précédent. Nos clients avec lesquels
nous avons été en contact permanent pendant cette période, et c’est pourquoi ils sont rassurés quant à nos capacités d’adaptation et de
responsabilité, nous ont gardé toute leur confiance. Le constat est là : notre agenda est déjà plein à partir de juin prochain, quand celui
de 2022 affiche de nouveaux évènements en parallèle des manifestations récurrentes. La seule réserve étant bien entendu l’évolution
de la pandémie. Dans le mainstream actuel, nous savons que notre destination est bien meilleure qu’en 2020 car nous avons été réactifs
et innovants.
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Les nouveautés Des chantiers titanesques et de profondes rénovations font souffler un vent nouveau
et bienvenu sur l’hôtellerie cannoise. Parmi ses figures de proue, l’iconique Carlton
(InterContinental), en pleine métamorphose, donne ainsi rendez-vous en 2023 après avoir
fermé ses portes en octobre dernier. Car bien plus qu’une rénovation, l’établissement
mythique (343 chambres) a également engagé un ambitieux programme d’extension sur
ses deux ailes. Confiée au décorateur Tristan Auer et à l’architecte cannois Richard Lavelle,
la réhabilitation prévoit la création d’une piscine, d’un spa, d’un centre de fitness, d’une salle
de réunion semi-enterrée de 800 m² avec 4 salles modulables, de 37 suites supplémentaires et
d’un bar largement ouvert à l’arrière sur un jardin paysagé. Financés par Katara Hospitality, le
propriétaire qatari du palace, les travaux estimés à 250 millions d’euros représentent l’un des
plus gros investissements hôteliers de la Côte d’Azur. Autre établissement emblématique de
la Croisette, l’Hôtel Martinez (409 chambres) qui en 2018 intégrait The Unbound Collection
by Hyatt et retrouvait sous la houlette de l’architecte Pierre-Yves Rochon son indéniable esprit
Art Déco. Il a depuis repensé ses 2 suites prestigieuses au 7e étage, dédiées comme il se doit
au cinéma, et qui, connectées, couvrent 1 125 m² avec en toile de fond la baie de Cannes à
180° depuis l’immense terrasse panoramique. En attendant la finalisation de 6 nouvelles suites
terrasse, d’un jardin méditerranéen, d’un couloir de nage extérieur et d’un nouveau centre de
bien-être de 900 m² niché dans une maison adjacente. Déjà certifié Green Globe (statut Platinum),
l’hôtel s’est vu discerner en septembre dernier la certification GBAC Star Facility. Non loin, le JW
Marriott fait lui-aussi peau neuve avec une 3e phase de rénovation. Financé à hauteur de 40 millions
d’euros par son propriétaire, le groupe canadien Jesta, le chantier mené par l’agence Moatti Rivière,
Nouvelle épure du JW Marriott Cannes
Un aperçu du futur Carlton
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concerne la rénovation des 262 chambres, la création d’une nouvelle entrée, d’un bar-
restaurant lounge de 1 500 m², de terrasses évènementielles sur 2 100 m² et d’une galerie
commerçante de luxe ainsi que l’embellissement de sa plage privée. Sa réouverture est
prévue pour ce mois de juin. Le Radisson Blu Cannes a pour sa part entièrement revu
son toit-terrasse. Enfin, un tout nouveau Hyatt Place de 152 chambres devrait sortir
de terre à horizon 2023 à quelques pas du prestigieux parcours de golf Old Course de
Cannes-Mandelieu. En bord de mer, le futur établissement, et 14e Hyatt en France,
dont le lobby et le lounge ouverts sur deux étages et aux murs totalement vitrés,
offriront un espace lounge unique, devrait compter un bar-restaurant, un rooftop,
une piscine à débordement vue mer, un centre de fitness ultramoderne et un espace
évènementiel de 400 m².
À la pointe de la Croisette, face à la mer et aux îles de Lérins, le Palm Beach va
connaître un ambitieux programme de restauration. La société Cannes Balnéaire
et le groupe Madar qui ont remporté en octobre dernier le bail emphytéotique du
site, vont en effet injecter quelque 100 millions d’euros pour convertir les 23 000 m²
de cet ancien casino Art Déco en un luxueux pôle de divertissement. Inauguré en
1929, celui qui reste l’un des bâtiments historiques de la ville, va donc renouer
avec son faste d’antan : outre la piscine mythique à l’eau de mer – celle du film
Mélodie en sous-sol – qui fera son retour en extérieur et la plage privée déjà
existante, le projet confié au cabinet d’architecture Caprini & Pellerin, intègrera
une galerie marchande de boutiques de luxe, une boîte de nuit, un spa, une salle
de gala vouée aux congrès et évènements en lieu et place de l’ancienne salle de
jeux, et 6 espaces de restauration. Sa livraison est prévue au printemps 2023.
Les amoureux de la Grande Bleue peuvent quant à eux apprécier depuis janvier
dernier le premier écomusée sous-marin de France, situé à une centaine de
mètres du rivage de l’île Sainte-Marguerite : fabriquées dans un matériau
écologique, les 6 statues immergées de l’artiste britannique Jason de Caires
Taylor (entre 3 et 5 m de profondeur) devraient offrir un refuge à la faune et
à la flore subaquatiques, en favoriser le retour dans cette zone sanctuarisée
pour la baignade et le snorkeling, et agrandie pour l’occasion, où le mouillage
des bateaux est désormais interdit.
À noter enfin que Cannes et son Palais des Festivals et des Congrès adhèrent
à la City Hybrid Alliance : ce groupement de destinations d’affaires
internationales majeures, créé en décembre 2020, entend répondre aux
enjeux post-pandémiques et aux nouvelles attentes du marché à travers des
offres innovantes multiplexes destinées aux organisateurs qui souhaitent
des évènements simultanément dans plusieurs destinations. Cette alliance
facilite ainsi l’organisation de ces évènements avec un unique point d’entrée
pour l’organisateur, la destination “hub” faisant office de “one stop shop”
pour coordonner la demande client et les offres des destinations associées à
l’évènement. Outre Cannes, 12 destinations sur 5 continents forment cette
alliance : La Haye, Genève, Prague, Séoul, Sydney, Durban, Zurich, Ottawa,
Anvers, Berne, Edmonton et Lausanne Montreux.
Le projet du Palm Beach
Le projet du Hyatt Place
L’écomusée marin
La nouvelle suite penthouse Isabelle Huppert au Martinez
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GRASSELabellisée Ville d’Art et d’Histoire et désormais inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco pour “le savoir-faire de la ville en matière de
parfum”, Grasse s’impose sans conteste comme le berceau mondial des parfums. Cette industrie prégnante et florissante héritée d’une longue
tradition séculaire, n’enlève pourtant rien au charme provençal de cette petite ville du Sud. Considérée comme le “bleuet” de la famille Mice
azuréenne, elle offre toutefois des infrastructures dédiées parfois uniques et une ambiance singulière de cité toscane.
Les atoutsÀ 30 min de l’aéroport de Nice et 15 min des plages, Grasse qui concentre en son cœur les principales
structures d’accueil, reste une ville à taille humaine où les jauges des manifestations professionnelles,
en-dessous des 300 personnes, correspondent à ses capacités d’accueil. Une spécificité qui n’est pas pour
déplaire aux organisateurs en quête d’authenticité, loin des mégas structures. Car cette ville accueillante
qui embaume la dolce vita a toujours tenu à préserver son cachet, son savoir-faire et son environnement
naturel protégé. De l’éco-tourisme avant l’heure en quelque sorte !
L’offre MiceAu palais des congrès à l’architecture d’inspiration Belle Epoque, rénové ces dernières années, s’ajoutent
quelques autres sites tels que le TDG (Théâtre de Grasse) et sa salle de 500 places, la Bastide Isnard et
son environnement unique pour des évènements extérieurs entre champs de fleurs, oliveraie et sources
naturelles, l’incontournable musée international de la Parfumerie (jusqu’à 600 personnes) et ses jardins,
lesquels sont situés à Mouans-Sartoux (jusqu’à 950 convives en banquet), commune mitoyenne qui
compte aussi l’Espace de l’Art Concret, au sein d’un parc réhabilité par le paysagiste Gilles Clément,
abritant aussi un château du xvie siècle. L’offre hôtelière composée d’environ 300 chambres dont celles
de la Bastide Saint-Antoine 5* (16 chambres) ou du Best Western Plus Elixir 4* (62 chambres), est
confortée par de belles adresses à proximité et dotées de salles de réunion, comme le délicieux 5* Le
Mas Candille à Mougins (45 chambres), le resort Club Med d’Opio, entièrement redesigné en 2017 (431
chambres) ou encore la résidence de vacances 3* Les Cèdres (129 chambres). En termes d’incentive,
la palette est aussi large que l’orgue des parfumeurs et à la mesure du vaste territoire du Pays de
Grasse : jeux de piste en centre-ville thématisés – histoire, gastronomie, architecture, etc. – ateliers
culinaires, activités ludiques, pédagogiques et olfactives au sein des grandes enseignes de l’industrie
du parfum comme Fragonard, Molinard, Galimard ou le Grasse Institute of Parfumery, balades en
VTT, randonnées pédestres sur les différents massifs alentour, vol en parapente, via ferrata, parcours
aventure, canyoning dans l’arrière-pays, activités nautiques du côté de Cannes La Bocca.
Les nouveautés Inscrite dans un projet de rénovation urbaine du centre ancien, La Source-Médiathèque Charles
Nègre, du nom de cet artiste pionnier de la photographie et natif de Grasse, devrait proposer à son
ouverture en septembre prochain un auditorium de 120 places et une grande salle d’exposition, à
seulement 200 m du palais des congrès. Sur les hauteurs de la ville, c’est quasi un nouveau resort
évènementiel qui a pris forme. Les propriétaires du Château Saint-Georges, ancienne demeure du
parfumeur Léon Chiris reconvertie en lieu de réception, se sont en effet portés acquéreurs de la
villa Norah voisine. Plus discrète mais tout aussi remarquable, cette autre demeure de parfumeur
de style Belle Époque, reliée au château par le jardin, vient ainsi déployer l’offre du château
(7 chambres, salons jusqu’à 130 personnes) avec ses 12 chambres, ses salons, sa piscine extérieure.
Ceint d’un parc arboré en partie classé, cet ensemble architectural d’exception entièrement
privatisable, se prête aux comités de direction, d’autant que des prestations haut de gamme y
sont pourvues (chef à domicile, team building dans les jardins luxuriants, ateliers de dégustation
sur les terrasses du château, etc.).
Le palais des congrès
La villa Norah
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ANTIBES JUAN-LES-PINSDevenue au fil du temps la 2e ville des Alpes-Maritimes, l’antique Antipolis qui a gardé de son histoire de remarquables vestiges a profité de
la création de la station balnéaire de Juan-les-Pins et de l’extraordinaire essor touristique de la Côte d’Azur pour se muer en une cité moderne
et dynamique. En témoigne Sophia-Antipolis, la plus importante et première technopole de France et d’Europe implantée sur plusieurs
communes – Antibes, Biot, Mougins, Valbonne et Vallauris – qui réunit quelque 2 500 entreprises mondiales de renom œuvrant dans la recherche
scientifique autour des technologies de l’information et de la communication (TIC), du multimédia (traveltech, IoT, etc.), des sciences de la vie
(biochimie, agronomie, etc.), de l’énergie et autres secteurs de pointe. Entreprenante, elle n’en reste pas moins une cité à taille humaine dont
le charme provençal s’il a happé nombre d’artistes parvient encore et toujours à convaincre les organisateurs de manifestations.
Les atoutsLe long d’une frange littorale de 25 km entre Nice et Cannes, Antibes Juan-les-Pins apparaît comme
un condensé de cette Côte d’Azur aux multiples facettes. Quand sous ses airs de cité provençale, la
vieille ville regarde le port et au-delà les contreforts des Alpes du Sud, le Cap d’Antibes étire dans
les eaux bleues sa presqu’île verte. Véritable petit écrin à taille humaine, la ville profite certes d’un
environnement naturel préservé, d’infrastructures appropriées et diversifiées, d’un accès rapide
à l’aéroport de Nice situé à 17 km à peine, mais aussi d’une notoriété internationale à laquelle
le célébrissime Festival de Jazz n’est pas étranger.
L’offre MiceParfaitement conçu pour les jauges d’accueil de la ville, le palais des congrès antibois aux lignes
aériennes et futuristes (jusqu’à 500 places dans l’amphithéâtre) offre un cadre attractif – en
plein centre de la station mais à 150 m de la mer, il fait face à la célèbre pinède Gould – et une
unité de lieu exceptionnelle pour les congressistes. En effet, dans un rayon d’1 km autour du
palais, se situent une flopée de restaurants, de boutiques et quelque 1 000 chambres réparties
sur 21 hôtels dont 2 établissements de grande capacité, le Marriott AC 4* (221 chambres)
et le Garden Beach (175 chambres) à moins de 150 m. Aux côtés du majestueux Cap Eden
Roc, palace de 118 chambres qui figure parmi les hôtels les plus prisés de toute la côte
méditerranéenne, le parc hôtelier rassemble 4 hôtels 5* (pour 153 chambres), une douzaine
d’établissements 4* (pour 559 chambres) et une vingtaine de 3* auxquels se rajoutent des
adresses de proximité comme le Mouratoglou Hotel & Resort 4* (155 chambres), domicilié
à Biot au sein d’une environnement rare, comptant 11 salles de réunion ouvertes sur les
piscines et les jardins, de multiples infrastructures sportives dont 38 courts de tennis et
paddle, des activités de fitness et de bien-être, adaptées aux team-building in situ. Outre
ces hôtels pour la plupart dotés de salles évènementielles, d’autres sites se privatisent : la
prestigieuse Villa Eilenroc, qui dresse sa magnifique architecture xixe siècle au cœur de
ses 11 ha de jardins, le musée Fernand Léger, lieu de référence sur l’œuvre de l’artiste (à
Biot), la Bastide du Roy, ancien corps de ferme lové dans un parc arboré face au village de
Biot, qui après avoir été minutieusement restauré par la couturière Jeanne Lanvin, alors
propriétaire, est passé aux mains d’un antiquaire (jusqu’à 500 personnes en cocktail). Puis,
La terrasse du palais des congrès
Le Mouratoglou Hotel & Resort
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si une vingtaine de plages privées se livrent à la tenue d’évènements les pieds dans le sable, le
littoral s’avère aussi parfait pour la pratique d’activités nautiques (régates, soirées à bord de
maxi-catamarans, rallye en zodiac, etc.) tandis que des rallyes découvertes et/ou gourmands,
des ateliers culturels en lien avec les traditions et l’histoire d’Antibes Juan-les-Pins révèlent une
facette méconnue et étonnante de la destination.
Les nouveautés La période de fermeture administrative du palais des congrès n’aura pas été de tout repos !
En effet, les équipes ont profité du confinement pour rénover et embellir les espaces et les
équipements du site. Ce programme de réhabilitation a notamment concerné les surfaces
murales et le sol (amphithéâtre, salles de commission, espace d’exposition, espaces de
circulation, bureau organisateur), l’amélioration de certains équipements de l’amphithéâtre
Antipolis (rénovation de la cage de scène, remplacement de l’encadrement de l’écran de
projection, rénovation de la régie, réorganisation des consoles lumière/son/vidéo, etc.).
Ainsi, quand l’heure de la reprise aura sonné, c’est un palais des congrès totalement revu
que retrouveront les organisateurs et participants après 7 années d’exploitation. Mais en
attendant, pour répondre aux nouvelles exigences imposées par la crise sanitaire, l’offre
technique a été adaptée en collaboration avec les partenaires audiovisuels de la structure :
des solutions de captation et de streaming vidéo, déjà expérimentées avec succès au cours
de la période de fermeture, restent disponibles.
Autre nouveauté, la reprise de gestion du palais des sports Azurarena par l’office de
tourisme et des congrès, ce qui permet la tenue d’évènements de plus grande envergure.
Cet équipement à l’architecture particulièrement réussie, qui se dédie au basket et
aux sports de haut niveau, propose cependant plusieurs espaces privatisables dont un
chaudron de 5 000 places assises, un hall de 600 m² avec une coursive de 800 m², un espace
réceptif VIP de 500 m² et une esplanade de 3 500 m². Situé à l’entrée de la technopole de
Sophia Antipolis, il est directement connecté aux grandes voies de circulation.
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Le musée Fernand Léger
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NICEMême si l’heure n’est plus au carnaval, Nice reste un haut lieu du tourisme hexagonal qui loin de se reposer sur ses acquis multiplie les projets
pour renouveler et améliorer son offre. L’embellissement de la ville, la mise à disposition de transports doux et la volonté de poursuivre sur
cette voie d’un tourisme éco-responsable ont motivé les investisseurs qui y voient de belles opportunités de développement tout en profitant
de cet art de vivre méridional. Ainsi, les rénovations d’hôtels répondent-elles aux ouvertures prochaines d’enseignes internationales quand
l’ambitieux quartier d’affaires du Grand Arénas où prendra place un nouveau centre des expositions et de congrès donnera au Mice toutes les
références requises pour son redéploiement international.
Les atoutsOutre sa situation géographique entre mer et montagne, un microclimat très envié qui a contribué
à son succès et un héritage patrimonial riche et dense – la ville et sa région alignent le plus grand
nombre de fondations, musées et galeries après Paris – la capitale azuréenne profite d’un atout
de taille : la présence à une quinzaine de minutes de son centre-ville et désormais relié par une
ligne de tramway, d’un aéroport international qui met à portée d’ailes quelque 120 destinations
en direct dont New-York et Dubaï. Autres avantages, un palais des congrès central, proche de la
plupart des hôtels et des attractions de la ville et un environnement naturel d’exception propice
à la tenue d’incentives de plein air, tout au long de l’année.
L’offre MiceFortement engagée dans le développement du tourisme d’affaires, Nice aligne de belles
structures comme Nice Acropolis, son palais des congrès et des expositions implanté en centre-
ville qui va faire l’objet d’une refonte totale à l’ouverture du futur centre d’expositions et des
congrès du Grand Arénas prévue en 2024 (cf. encadré) : l’actuel parc des expositions, dont la
prouesse architecturale des années 50 lui vaut d’être classé aux Bâtiments de France devrait
se convertir en palais des sports quand le palais des congrès Acropolis sera à termes détruit.
À proximité de l’aéroport, le Palais Nikaïa, plus grande salle de concert de la région
démultiplie sa capacité d’accueil une fois couplée au stade Charles Ehrmann mitoyen alors
que sur la Promenade des Anglais, le Centre Universitaire Méditerranéen s’inscrit dans la
lignée des petits palais. En matière de lieux évènementiels, l’offre se décline entre sites
culturels – musée national Marc Chagall, musée Matisse, galerie Lympia, villa Arson, le
109 (pôle de cultures contemporaines), etc. – et adresses de luxe comme le Ruhl Casino
Barrière, l’opéra ou quelques sites majestueux en périphérie dont les villas Ephrussi de
Rothschild (Saint-Jean Cap Ferrat), Kerylos (Beaulieu-sur-Mer) et Key Largo (Cap d’Ail).
Les sites sportifs ne sont pas en reste avec à 10 min de l’aéroport, l’Allianz Riviera et son
Musée national du Sport, le Club nautique qui depuis le port offre une vue unique sur la
baie ou encore l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer. L’environnement extérieur tient aussi
toute sa place : les plages des hôtels bien sûr pour des évènements au bord de l’eau, les
parcs et jardins (la colline du Château, les Arènes de Cimiez, le théâtre de verdure, etc.),
le cours Saleya où en marge du célèbre marché aux fleurs s’épanouissent nombre de
tables typiques. La restauration aussi à la Gare du Sud, métamorphosée en un lieu de vie
contemporain dédié à la gastronomie, au vintage et à la culture sous toutes ses formes.
Quant au parc hôtelier fort de quelque 10 000 chambres sur 200 établissements – une
Le palais des congrès Nice Acropolis
Le cours Saleya
Le musée Matisse
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DENIS ZANONDIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’OFFICE DU TOURISME MÉTROPOLITAIN NICE CÔTE D’AZURPropos recueillis par Nathalie Costa
M&T – Quel est aujourd’hui le bilan touristique ? Sur le Mice en particulier ?
D’une manière générale, l’activité touristique globale en 2020 n’a représenté que 55 % du niveau de 2019.
Le marché Mice est quant à lui à l’arrêt depuis un an. Et nous nous attendons à une situation identique en
2021. Car les évènements d’entreprises dépendent totalement de la conjoncture, de la reprise de l’aérien et des prérogatives sanitaires
des gouvernements de chaque pays. Des freins sur lesquels nous n’avons aucun levier. Même si nous espérons une reprise via le secteur
du loisir cet été, suivie à l’automne de perspectives évènementielles.
M&T – Quels sont les moyens envisagés pour relancer le secteur ?
Nous nous devons de respecter les consignes sanitaires sur l’ensemble du parcours client, depuis son arrivée à l’aéroport jusqu’à son
départ, et l’aéroport de Nice travaille d’ailleurs sur des solutions de tests à l’arrivée et au départ afin de rassurer les visiteurs. Si nous
restons en contact avec nos clients, nous allons également démarcher, établir des rencontres et élaborer des opérations dédiées pour
présenter nos arguments et, dès que ce sera possible, participer physiquement à des salons professionnels pour promouvoir tous les
atouts d’une destination urbaine qui vit à l’année.
M&T – Quelles sont vos perspectives ?
Nous tenons à rester pragmatiques car cette crise a eu comme incidence de restructurer la gestion par les entreprises de leurs moyens de
communication, de leur approche des évènements voire des voyages d’affaires. La visioconférence est à ce titre un palliatif bon marché,
une source d’économie dans l’organisation de certaines manifestations. Sur les congrès associatifs, l’hybridation va perdurer pour un
certain nombre de participants, mais au vu des modèles d’organisation des congrès, issus pour partie d’un financement connexe des
exposants, il est certain que nous reviendrons plus ou moins vite, et avec des jauges différentes, à la rencontre physique. Idem pour les
salons et foires pour lesquels il semble difficile de remplacer la dimension sensitive humaine par du pur digital. Certaines opérations qui
ne nécessitent pas de contacts physiques, comme une AG, opteront pour la digitalisation. Tout dépendra de la typologie de l’évènement.
En attendant, nous sommes prêts à répondre en termes de services et d’équipement à l’hybridation, à nous adapter à l’ouverture
progressive des marchés qui peut-être s’opèrera grâce aux campagnes de vaccination, facilitant la mobilité de nos clients étrangers. Enfin,
la revalorisation de l’offre et la montée en gamme de nos hôtels, tout autant que l’émergence du futur palais des congrès vont participer
à l’objectif majeur de repositionner Nice sur la scène internationale.
quarantaine estampillée 4* et 3 hôtels 5* à ce jour –, il ne cesse de se
diversifier et de monter en gamme avec l’arrivée de nouvelles enseignes
au rang desquelles les internationales Sheraton, Hilton ou Anantara, ou
les hexagonales comme Okko et Maison Albar. Aux côtés du célébrissime
Negresco, les gros porteurs soutiennent le Mice, indispensable pour assurer
une fréquentation touristique à l’année.
Les nouveautés et projetsC’est l’ébullition dans le monde des étoiles ! Qu’il s’agisse de rénovations
ou de nouvelles unités, le parc hôtelier niçois fait feu de tout bois, avec
quelque 1 500 nouvelles chambres attendues à horizon 2024. Sur la
Promenade des Anglais, le Westminster Hotel & Spa (99 chambres) offre
ainsi après rénovation un nouveau restaurant, 400 m² de spa et 7 salles de
réunion quand le Méridien Beach Plaza (318 chambres) renouait avec un
style tropical chic après 2 ans de travaux bouclés en 2020 le dotant d’un
nouvel espace de restauration et de 16 salles de réunion revues (jusqu’à 2 000 La villa Ephrussi de Rotschild
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personnes en soirée). L’Holiday Inn Nice Centre 4* (131 chambres) a pour
sa part relooké son lobby et ses 3 salles de réunion, et ouvert une nouvelle
trattoria italienne.
Dès ce mois de juin, le boutique hôtel Loko 3* (54 chambres) ajoutera
son design épuré sur l’avenue Jean Médecin, tandis que la famille Pedroni
confortera l’offre en cœur de ville d’un nouvel hôtel contemporain 4*
de 90 chambres, en lieu et place de l’hôtel Comté de Nice, avec spa et
fitness de 2 000 m², piscine avec vue à 360°, restaurant (200 couverts) au
dernier étage prolongé d’une terrasse de 800 m² et des salles de réunion
(70 places). Non loin du Vieux Nice, 2 projets sont en cours : le Palais
Ségurane, une résidence hôtelière 4* et le boutique hôtel 4* Site Garibaldi
(100 chambres), livrables en 2023. Les établissements du groupe Boscolo
vont pour deux d’entre eux passer de mains : le B4 Nice Park 4* deviendra
en 2022 après une restructuration-extension Le Victoria 5* du groupe
Maison Albar (140 chambres) ; le B4 Nice Plaza, aujourd’hui dans
l’escarcelle de Covivio Hotels, va se muer sous l’égide du londonien
David Collins Studio en un 5* de 152 chambres sous enseigne Anantara
en 2022, avec au menu un restaurant et bar en toit-terrasse, un spa,
une ballroom (jusqu’à 300 personnes) et 5 salles de réunion. Jouxtant
la gare de Nice Thiers, un projet immobilier au design futuriste et à
l’enveloppe conséquente (80 millions d’euros), signé de l’architecte new-
yorkais Daniel Libeskind et baptisé Iconic, devrait intégrer une salle
de spectacle (600 places), des commerces, des espaces de co-working,
3 restaurants dont un avec terrasse de 185 m², ainsi qu’un Hilton
Garden Inn 5* (120 chambres). L’achèvement de ce projet porté la
Compagnie de Phalsbourg et Fondimmo est prévu en fin d’année.
Après la clôture par l’État d’un contentieux entre les riverains et la
mairie de Nice, le projet de transformation de l’ancien couvent de la
Visitation, propriété de la ville, devrait débuter ce printemps pour
une ouverture prévue à l’été 2023 : ce lieu historique (xviie siècle) du
Vieux Nice va être réaménagé en hôtel 5* par le groupe Perséus et
devenir l’Hôtel du Couvent (88 chambres, restaurant bar, salons de
conférences, spa, piscine, patio intérieur).
Un nouveau pôle hôtelier se dessine également dans le quartier
d’affaires international Grand Arénas. Après les ouvertures du
B&B Nice Aéroport Arénas 3* (167 chambres) en décembre 2020
et du Holiday Inn Express 3* (130 chambres) en février dernier,
La façade du futur Anantara Plaza
Le futur hôtel Okko Nice
Une chambre au Crowne Plaza
Le Holiday Inn Nice Centre
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a suivi celle du Crowne Plaza 4* (129 chambres, 430 m² d’espaces de réunion) en mars
dernier. En juin prochain, ce sera au tour de la chaîne Okko d’y installer son nouvel hôtel
4* (135 chambres, 2 salles de réunion et Club avec bar intégré). À échéance 2023, le groupe
Marriott y ouvrira un Moxy 3* de 112 chambres quand un hôtel 4* sous enseigne Neho
Group de 230 chambres prévoit de s’y installer l’année suivante. Enfin, le projet immobilier
Air Promenade initié à la jonction de l’aéroport et de la ville comprend pour sa part un hôtel
Sheraton 4* de 230 chambres, incluant un restaurant, un centre de réunion, un fitness, une
piscine et un spa, qui devrait être livré fin 2021.
En termes de lieux évènementiels, Nice peut compter sur le renouveau du Château de
Crémat. Surplombant la baie de Nice, ce fleuron régional a revêtu ses façades d’ocre rouge
niçois, revu ses espaces et intégré dans ses murs une impressionnante collection de pièces
de mobilier ayant appartenu à Coco Chanel, acquis lors d’une vente aux enchères. À ce
nouveau décor unique et atypique parfait pour des séances de shooting, le domaine
propose de beaux espaces évènementiels, les services d’un chef étoilé pour des accords
mets-vins, ou encore des balades dans les vignes alentour comme celles du domaine Toasc.Le Château de Crémat
GRAND ARÉNASProjet phare de l’Éco-Vallée et de la métropole tout entière, le quartier d’affaires international Grand Arénas se déploie sur 49 ha à l’ouest de la ville, à proximité immédiate de l’aéroport et relié au centre historique en une vingtaine de minutes en tramway. C’est dans cette zone d’aménagement concertée (ZAC) que des projets immobiliers d’envergure se déploient – pôles hôteliers, bureaux, logements, équipements publics, etc. – au sein d’un environnement résolument paysager. Structuré par un pôle d’échanges multimodal qui regroupera à terme une gare ferroviaire (trains et TGV vers Paris, Marseille ou l’Italie), une gare routière, des parkings-relais ainsi que des stations de vélos et voitures électriques, ce nouveau quartier urbain mixte le sera aussi par le futur centre d’expositions et de congrès. Cette infrastructure polyvalente entièrement modulable, développée sur 65 000 m2, affichera une capacité d’accueil de 35 000 personnes, et s’adaptera aisément à tout type d’évènements internationaux (foires-expositions, grands congrès, salons professionnels, conventions, etc.). Son inauguration est prévue à horizon 2024.
Le projet Iconic
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MENTONFace à des villes rôdées au tourisme d’affaires comme le sont ses grandes voisines Cannes, Nice ou Monaco, Menton n’est certes pas la première
destination azuréenne à laquelle pensent les professionnels. Plébiscitée pour ses jardins remarquables, la “cité des citrons” ne manque pourtant
pas d’attraits. Lovée entre la frontière italienne et la principauté monégasque, cette petite ville séduit par son authenticité, son environnement
naturel et une indéniable empreinte artistique. Si ses ambitions de développement du Mice restent modestes, elle n’en ignore pas cependant
le potentiel. À preuve, un bureau des congrès s’active à faire de Menton une destination affaires à part entière.
Les atoutsÀ seulement 30 min de l’aéroport de Nice, classée Ville d’Art et d’Histoire, Menton se révèle à travers de
multiples facettes. Du lacis de ses ruelles colorées dévalant jusqu’au bord de mer à ses jardins luxuriants, de
ses bâtisses Belle Époque répondant aux architectures contemporaines, le contraste est saisissant. Blottie
entre terre et mer, elle offre un cadre de vie remarquable et quelques belles adresses hôtelières et lieux
évènementiels, à même de séduire les petits groupes.
L’offre MiceMenton dispose de quelques adresses originales, entre sites historiques et nouveaux lieux contemporains
et atypiques : le Palais de l’Europe, vestige pimpant de l’esprit Côte d’Azur du début du xxe siècle
qui abrite un théâtre à l’italienne (730 places) et des espaces de réception et d’exposition, le plus
contemporain musée Jean Cocteau-Collection S. Wunderman face à la mer, le musée du Bastion, autre
enceinte dédiée à Jean Cocteau logée dans un fortin du xviie siècle dont une salle décorée par le peintre
et poète, est unique en France, la salle Saint-Exupéry qui témoigne en plein centre ville de la présence
de la communauté écossaise durant la Belle Époque, la très aristocratique villa Maria Serena qui
depuis 1886 étage ses jardins éblouissants, le Palais de Carnolès, ancienne résidence d’été des princes
Grimaldi où a pris place le musée des Beaux-Arts, dont le jardin classé abrite des œuvres d’art et
la plus importante collection d’agrumes d’Europe. Sans oublier les deux salles dédiées du Casino
Barrière ainsi que de bonnes tables, de spécialités locales ou d’étoilés, en ville ou en bord de mer.
Outre la Grande Bleue pour les activités nautiques – mini-régates, séances de paddle, raids côtiers, etc.
l’arrière-pays montagneux s’offre en terrain de jeux idéal pour la pratique de sports en eau vive, de
challenges multi-activités, de jeux de piste, de rallyes, etc., quand la ville se révèle en safaris urbains,
chasses au trésor, découvertes artistiques et/ou gourmandes. Quant à l’offre hôtelière, composée
de 30 établissements toutes catégories et styles confondus réunissant un millier de chambres
– 107 classées en 4* sur 2 hôtels, 202 en 3* sur 3 hôtels –, elle devrait s’étoffer dans les prochains mois.
Les nouveautés S’il a pris du retard, le chantier titanesque de l’hôtel spa 5* de Garavan se poursuit pour une
ouverture prévue en fin d’année. Porté par le groupe Progereal-Finareal, associé au cabinet
d’architecture Wilmotte & Associés et au paysagiste Jean Mus, ce futur établissement de
96 chambres et 8 suites a pris place dans le quartier Garavan, en bord de mer. Adossé au groupe
Marriott sous enseigne “Autograph Collection”, il intègrera une salle de 140 places, un espace
spa-balnéothérapie-fitness et un restaurant, le tout dans un environnement vert aux essences
méditerranéennes. À 16 km de Menton, sur la commune de Cap d’Ail exactement, un nouvel
hôtel sous enseigne Kempinski devrait s’élever à flanc de colline. Porté par le groupe immobilier
Fondimmo et dessiné par les architectes italiens Massimiliano et Doriana Fuksas, ce complexe
haut de gamme à l’architecture contemporaine et éco-responsable comptera 130 chambres et
suites, toutes dotées d’une terrasse avec vue panoramique, d’une large palette de restaurants et
bars, de nombreuses salles de réunion et de réception, d’un vaste spa, d’un centre de remise en
forme et d’une piscine sur les toits. Pour en profiter, il faudra patienter jusqu’en 2025.
Le Palais de l’Europe
Le projet du Kempinski
La villa Maria Serena
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M&T – Dans quel état se trouve la filière Mice dans la
région ? Quel accompagnement lui avez-vous fourni ?
L’activité Mice est à l’arrêt depuis plus d’un an. Aucune
date de reprise officielle n’est annoncée et c’est bien ce
qui inquiète les professionnels qui n’ont encore que très
peu de visibilité. Dès le premier confinement, le Président
du CRT Côte d’Azur France et Maire de Cannes, David
Lisnard, n’a eu de cesse de saisir le gouvernement afin
de s’assurer de la bonne prise en compte de la filière
évènementielle dans les mesures de sauvegarde de
l’emploi et de l’activité. Les “combats” menés au niveau
national permettent une certaine “résistance” de la
filière mais les sondages réalisés au niveau régional
par Provence Côte d’Azur Events sont sans appel et
montrent que les pertes de chiffres d’affaires 2020
(comparé à 2019) pour les professionnels du secteur
de la région Sud seraient pour 86 % des membres
interrogés de l’ordre de 60 à 80%. En ce qui concerne
le CRT Côte d’Azur France, notre rôle en cette période
est d’anticiper. À ce titre et dès le 4e trimestre 2020,
une consultation a été lancée pour réaliser une
étude permettant de définir les contours de l’activité
évènementielle de demain. Le cabinet Arthémuse a
été retenu pour cette analyse
présentée le 15 février dernier
à plus de 200 professionnels
azuréens aux côtés de notre
Président David Lisnard.
M&T – De quelle manière
anticipez-vous la reprise ?
À la vue des circonstances, il semble difficile
d’envisager une véritable reprise avant
septembre. Néanmoins, cer tains grands
évènements sont d’ores et déjà confirmés sur
la Côte d’Azur avec le retour du Grand Prix de
Monaco du 20 au 23 mai ou encore le Cannes
Lions et le Festival International du Film à
Cannes en juin et juillet 2021.
M&T – Suite au plan de relance du tourisme
que vous avez présenté à l’automne dernier,
avez-vous fait évoluer votre stratégie de
reconquête ? Qu’a révélé l’étude commandée
au cabinet Arthémuse ?
Le plan d’actions présenté le 25 novembre
dernier a été imaginé selon différents scenarii
ce qui lui confère une grande f lexibilité.
Compte tenu de la situation, nous nous
devons de continuer à capitaliser sur le
marché domestique, notamment à très
court terme sur le tourisme de loisirs,
ainsi que de se préparer à l’ouverture des
marchés européens de
proximité. À ce jour, nous
poursuivons les efforts de
réassurance des marchés
à travers de nombreuses
opérations digitales et
reprendrons les missions
à l’international dès que
les conditions le permet-
tront. En ce qui concerne
l’étude Arthémuse et le
tourisme d’affaires, elle a
tout d’abord mis en exergue une évidence : la crise sanitaire a accéléré
le processus de la digitalisation mais aussi redéfini les métiers de
l’évènementiel, entrainant une mutation du secteur.
M&T – Quelles actions allez-vous mettre en œuvre pour assurer le
redémarrage du secteur Mice ?
Une campagne de communication d’envergure est prévue sur le
marché français, en partenariat avec les grandes villes azuréennes,
Provence Côte d’Azur Events et le CRT Sud. L’objectif est de se
démarquer d’une concurrence forte sur le marché national, tout en
ciblant les évènements corporate en priorité, puis les congrès dans
un second temps. Près de 200 millions d’euros
ont ainsi été “sanctuarisés” pour cette première
campagne d’envergure qui sera lancée dès les
premiers signes de reprise du secteur et visera
à attirer notamment des évènements pour
2022 en raison des reports actuels sur le dernier
trimestre 2021. Afin d’être prêts, le contenu a
d’ores et déjà été produit avec un shooting Mice, désormais finalisé.
M&T – Au sortir de la crise, la filière devra-t-elle inventer d’autres
modèles ?
L’étude commandée a fait émerger trois tendances que l’on devra
garder à l’esprit. Avec un accroissement de l’audience pour les
organisateurs et des gains financiers et de temps pour le visiteur,
il semblerait tout d’abord que le digital perdure, que ce soit en
tant qu’expérience parallèle (tendance forte à l’hybridation des
évènements) ou en substitution d’évènements quand cela est rendu
possible (exemple notamment de colloques scientifiques). L’étude a
cependant montré l’absence de modèle économique, à ce jour, dans
un évènement entièrement digitalisé. Seconde tendance: le maintien
du format présentiel pour les évènements qui reposent sur un besoin
de rencontre et notamment ceux basés sur des relations d’affaires.
Les notions de “valeur ajoutée”, d’individualisation de la relation
devront ainsi être fortes afin de justifier le déplacement. Enfin, et c’est
la troisième tendance, les évènements devraient monter en gamme
avec des technologies de plus en plus efficientes et une notion de
“festivalisation” qui devrait s’accroître ainsi qu’un ancrage territorial.
L’expérience et l’animation de communautés seront des composantes
essentielles dans l’organisation future d’évènements.
CLAIRE BEHARDIRECTRICE GÉNÉRALE DU COMITÉ RÉGIONAL DU TOURISME CÔTE D’AZURPropos recueillis par Michel Foraud
« notre rôle en cette période est d’anticiper »
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MONACOEntre mer et montagne, la Principauté de Monaco constitue avec ses 2,2 km² l’un des plus petits territoires au monde. Pourtant, cette cité-État
qui ne cesse de gagner des hectares sur la mer pour s’agrandir, bénéficie d’une renommée internationale et cultive un certain art de vivre
depuis plus de 150 ans où palaces, casinos, tables étoilées affichent un luxe décontracté. Toutefois, au-delà de ces clichés, cet état souverain a
su développer un tissu économique diversifié entre industries de pointe (pharmacie, cosmétologie, technologie automobile) et un véritable
savoir-faire dans le secteur des services (place financière, nouvelles technologies, commerce international, etc.), grâce à 5 000 entreprises dont
de grandes enseignes internationales. Sa vie économique, rythmée à l’année de manifestations d’envergure internationale, lui a permis de
développer un tourisme d’affaires que stimule son dynamique Convention Bureau et de puissants acteurs locaux.
Les atoutsÀ la sécurité, au service, à ses infrastructures de pointe, à une hôtellerie de qualité et à
l’unicité de lieu – tout peut se faire à pied – Monaco peut également ajouter à son arc un
très fort engagement en matière environnementale depuis de nombreuses années. En effet,
le gouvernement princier a opéré une transition énergétique d’envergure, en s’engageant
à baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici à 2030 et entend atteindre
la neutralité carbone en 2050. Une politique environnementale partagée avec tous les
acteurs locaux au rang desquels le secteur hôtelier qui en fut un des précurseurs : 88 %
des chambres du parc hôtelier monégasque affichent une certification environnementale
– Green Globe, Green Key ou Planet 21 – et 96 % des établissements sont signataires du
Pacte National pour la Transition Énergétique. Les deux principaux centres de congrès
sont également éco-conçus et labellisés, le Grimaldi Forum Monaco ayant obtenu pour la
5e fois la norme ISO 14001 quand le One Monte-Carlo décrochait la certification BREEAM. Idem pour les agences réceptives, toutes sensibilisées
à l’organisation de manifestations responsables, en s’appuyant sur l’éco-charte rédigée par la Direction de l’Environnement.
L’offre MicePoids lourd du Mice monégasque, doublé d’une scène culturelle, le Grimaldi Forum
Monaco qui joue depuis longtemps la carte de l’éco-responsabilité, profite de son
environnement en bord de mer. Il a été rejoint en juin 2019 par le One Monte-Carlo en
lieu et place de l’ancien Sporting d’Hiver, situé dans un quartier totalement repensé.
À ces derniers s’ajoute une grande variété de lieux évènementiels, des plus classiques
aux plus inattendus : l’Atrium du Casino de Monte-Carlo le temps d’une soirée, la salle
des Étoiles du Sporting d’Été, le Musée Océanographique, le chapiteau de l’Espace
Fontvieille où se tient chaque année le Festival International du Cirque de Monte-
Carlo, des salons d’hôtels de toute beauté comme ceux de l’Hôtel Hermitage dont la
salle Eiffel est taillée dans le roc, ou la salle Empire et les caves du mythique Hôtel de
Paris, les Halles du Marché de la Condamine, ou encore, la Collection de voitures de
SAS le Prince de Monaco. Du côté des restaurants, l’offre est tout autant éclectique :
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CHRISTINE BARRABINORESPONSABLE DU CONVENTION BUREAUPropos recueillis par Nathalie Costa
M&T – Quel bilan pouvez-vous aujourd’hui dresser à Monaco sur le segment Mice ?
Comme toutes les destinations, Monaco a été durement impactée par la crise sanitaire. Le tourisme individuel
est au ralenti, le Mice est à l’arrêt. Les premiers grands évènements que nous attendons sont les trois Grands
Prix – l’Historique du 23 au 25 avril, le Monaco E-Prix le 8 mai, et la Formule 1 du 20 au 23 mai 2021,
dont les conditions d’accueil du public sont encore à l’étude. Ensuite, deux manifestations professionnelles
se tiendront au mois de juin dans le secteur du médical et de l’IT. Enfin, l’automne nous permettra d’accueillir des évènements qui
malheureusement n’ont pas pu avoir lieu en 2020, et ont dû être reportés.
M&T – Quelle va être votre stratégie de reconquête sur le Mice ?
La crise a amené les organisateurs tout autant que les structures d’accueil à repenser leur modèle, en offrant toutes les garanties de
sécurité que le public est en droit d’attendre. Cette mutation passe par la créativité, l’innovation, l’optimisation des transports et des
espaces, dans le respect des normes RSE. Nous nous devons d’apporter des solutions sur mesure à nos clients, nous adapter à chaque
évènement, et garantir engagement et satisfaction à tous les participants. Le Convention Bureau a d’ailleurs lancé en décembre dernier
une campagne de communication #Reevent qui reprend ces valeurs fortes. À l’heure où l’hybridation tend à se développer, il est essentiel
de connaître en amont les objectifs du client, l’accompagner pour les atteindre en fédérant tous les acteurs de la filière à Monaco. Dans
le contexte actuel, la flexibilité des conditions de réservation et d’annulation, la mise en place de mesures sanitaires ad-hoc (Label
#MonacoSafe) et l’adaptabilité aux nouvelles conditions d’organisation sont plus que jamais primordiales. La synergie destination,
qui existait déjà avant la crise, s’est renforcée et notre tout petit pays est plus que jamais mobilisé pour aider les organisateurs et
professionnels qui nous font confiance. Le CVB reste le catalyseur et le facilitateur, et ces aspects sont d’autant plus essentiels.
M&T – Quelles sont vos perspectives ?
Le redémarrage passera par les marchés de proximité, la France étant plus que jamais prioritaire, puis le Royaume-Uni, premier
des marchés européens à nous interroger à nouveau. Nous estimons que les incentives en provenance du continent nord-américain
reprendront dans le courant de l’année 2022. Enfin, ce seront les marchés plus lointains, d’opportunité, comme le Brésil, l’Inde et l’Asie-
Océanie. Toutefois, nous devrons probablement attendre le courant 2024 pour retrouver le même niveau d’activité qu’en 2019.
le triplement étoilé Louis XV d’Alain Ducasse, le Vistamar de l’Hôtel Hermitage,
désormais sous la houlette du très renommé Yannick Alléno, le Coya, nouvelle adresse
péruvienne au sein du Sporting, la cuisine fusion du Nobu au Fairmont Monte-Carlo
ou encore la dégustation en toute décontraction d’huîtres produites par Les Perles de
Monaco sur le port de Fontvieille. Enfin, le parc hôtelier monégasque compte 2 500
chambres, réparties en 12 établissements, toutes catégories confondues (dont 653 en
5 étoiles, 1 365 en 4 étoiles, 434 en 3 étoiles). Parmi ces établissements, plus du tiers
est géré par la Société des Bains de Mer (SBM) au rang desquels certaines adresses
iconiques à l’instard de l’Hôtel de Paris et de l’Hôtel Hermitage.
Les nouveautés Dans l’attente d’une reprise d’activité, le Grimaldi Forum ne cesse de dynamiser
et d’optimiser son offre, fort de sa 5e certification ISO 14001 obtenue en novembre
dernier, 12 ans après la toute première qui en faisait l’un des tout premiers centres
de congrès européens labellisés. Après le succès remporté par ses 2 studios TV
high-tech de 50 m² chacun, il met aujourd’hui à disposition un écran LED de 30 m² qui place son nouveau plateau parmi l’un des plus grands
proposés en Europe du Sud, tandis que sa nouvelle terrasse de plain-pied de près de 600 m² embrassant la mer, est venue conforter l’offre
extérieure. Prolongeant l’espace Ravel, son principal hall d’exposition, cette plateforme est aussi accessible par un escalier extérieur depuis
un autre espace, Le Génois, situé au 2e niveau du bâtiment : desservant ainsi 2 espaces d’exposition, cette terrasse qui peut aussi s’utiliser de
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Le Fairmont Monte-Carlo
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façon indépendante, se prête à des cocktails en plein air (jusqu’à 800 personnes,
sous réserve des mesures sanitaires en vigueur) voire à des séances de networking,
en mode lounge.
Côté hôtels, il se murmure que l’hôtel Fairmont devrait entamer des travaux de
rénovation. En attendant, l’établissement qui a obtenu le renouvellement de ses
labels ALL Safe & Monaco Safe, s’est adapté aux conditions sanitaires en vigueur
afin de proposer des évènements en toute sécurité et, grâce aux nouvelles
technologies, de fournir des évènements hydrides. L’hôtel Métropole Monte-
Carlo a quant à lui initié un vaste chantier à l’automne dernier qui devrait
s’achever au printemps 2022. Stimulé par la crise sanitaire, ce projet anticipé
entend métamorphoser le palace à hauteur de plusieurs millions d’euros avec
au programme la réfection des chambres dont le nombre devrait passer de 125
à 116, la création d’un nouveau restaurant gastronomique et le relooking des
espaces de réunion. La décoration sera à nouveau confiée au décorateur Jacques
Garcia, lequel avait déjà réinventé l’établissement il y a 15 ans.
Attendue pour cet été, la parution d’un Livre Blanc devrait faire un état
des lieux du tourisme responsable de la destination afin de mettre en place
une vraie stratégie selon des mesures concrètes destinées à réduire les
consommations d’énergie et de gaz à effets de serre. L’élaboration de cet
outil a été initiée par la Direction du Tourisme et des Congrès, appuyée en
cela par le cabinet François Tourisme Consultants, les acteurs du tourisme
monégasque, la Mission pour la Transition Énergétique et la Direction de
l’Environnement. Sont concernés les hôtels, qui dans leur grande majorité
ont déjà une certification environnementale, les restaurateurs qui en plus
de délivrer des produits locaux, bio et de saison, mènent pour la plupart des
initiatives contre le gaspillage alimentaire ainsi que les solutions de mobilité
douce et d’intermodalité largement encouragées et plébiscitées.
La nouvelle terrasse Ravel du Grimaldi Forum
Nautisme sur la côte
MONACO TOUJOURS PLUS GRAND !6 hectares gagnés sur la mer à horizon 2025. Ce gigantesque projet d’extension de Monaco est une prouesse technique de plus pour la Principauté qui va ainsi accroître sa surface totale de 3 %. Confié au cabinet Valode & Pistre appuyé par Renzo Piano, Michel Desvigne en charge du paysage et l’architecte monégasque Alexandre Giraldi, le chantier, en cours depuis l’automne 2016, porte sur la réalisation de l’écoquartier “Mareterra” incluant des commerces, des logements de luxe et une dizaine de villas, une marina d’une vingtaine d’anneaux, une piscine d’eau salée en partie vitrée pour une ouverture sur les fonds marins, un parc végétalisé sur 1 ha, une promenade littorale ombragée ainsi qu’une extension du Grimaldi Forum. Ce dernier bénéficiera en effet de quelque 6 000 m2 supplémentaires, ce qui lui permettra, outre d’accroître sa capacité d’exposition de 50 %, de proposer la tenue d’évènements de plus grande envergure et de combiner davantage de manifestations simultanées. Bref, un véritable atout pour soutenir l’attractivité de la destination à l’international.
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