par Bassem SALEM - Thèses de l'INSA de...
Transcript of par Bassem SALEM - Thèses de l'INSA de...
N° d’ordre : 03ISAL0027 Année 2003
THESE
présentée
DEVANT L’INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE LYON
pour obtenir
LE GRADE DE DOCTEUR ECOLE DOCTORALE : Matière condensée, Surfaces et Interfaces
SPECIALITE : Matériaux de Lyon
par
Bassem SALEM
Maître ès Sciences
SPECTROSCOPIE OPTIQUE DES ILOTS QUANTIQUES D’InAs/InP(001) POUR LA REALISATION DE COMPOSANTS
OPTOELECTRONIQUES EMETTANT A 1.55 µm
Soutenue le 04 Juillet 2003 devant la Commission d’examens Jury : MM. KARRAI Khaled Professeur Rapporteur MARIE Xavier Professeur Rapporteur
GUILLOT Gérard Professeur Président BREMOND Georges Professeur Directeur de thèse MAAREF Hassen Professeur Examinateur GENDRY Michel Directeur de recherche CNRS Examinateur BENYATTOU Taha Chargé de recherche CNRS Invité
Cette thèse a été préparée au Laboratoire de Physique de la Matière de l’INSA de LYON
Remerciements
Ce travail de thèse a été réalisé au Laboratoire de Physique de la Matière (LPM) de l’INSA de Lyon. Je remercie Monsieur Gérard GUILLOT, directeur du LPM, de m’avoir accueilli pour ce travail de thèse et d’avoir présidé le jury de soutenance. Je tiens à le remercier particulièrement pour le suivi ainsi pour que ses conseils précieux au cours de ma thèse. Je souhaite exprimer ma gratitude envers Monsieur Georges BREMOND qui a dirigé ce travail de recherche. Ses compétences scientifiques, ses conseils et sa qualité humaine ont permis de réaliser ce travail dans un climat très favorable. Je le remercie pour la confiance et l’autonomie qu’il m’a donné. J’adresse ma profonde reconnaissance et mes sincères remerciements à Monsieur Michel GENDRY, Directeur de recherche au CNRS, pour tous ses conseils précieux et son encouragement continu durant trois ans. Merci Michel pour toute l’aide et aussi pour ta sympathie. Je garderais forcément de très bons souvenirs. Merci pour ta participation à la correction de mon manuscrit. J’exprime mes sincères remerciements à Monsieur Khaled KARRAI et à Monsieur Xavier MARIE d’avoir accepté de rapporter ce travail. Je les remercie de l’intérêt qu’ils ont montré pour ce travail, leurs remarques rigoureuses et leurs conseils se sont révélés très enrichissants. J’ai grandement apprécié au sein de mon jury la présence de Messieurs Hassen MAAREF et Taha BENYATTOU. Leur connaissance dans le domaine des nanostructures a été pour moi très enrichissante. Un merci spécial à Taha pour toutes les solutions à mes nombreuses questions et son humour. Coté collaboration, merci tout d’abord à Monsieur Michel GENDRY, Mlle Christelle MONAT et Monsieur Julien BRAULT du LEOM qui sont à l’origine de l’essentiel des élaborations des échantillons. Je remercie également Olivier Marty pour les images TEM. Je remercie aussi Fredj HASSEN et Monsieur Hassen MAAREF du Laboratoire de Physique des Solides de la faculté des sciences de Monastir (Tunisie) pour leur soutien scientifique et moral. Patrice MISKA et Jacky EVEN merci pour la modélisation de la structure électronique des fameux îlots quantiques d’InAs/InP(001) « EP859 ». Merci aussi à Anouar JBELI et Xavier MARIE pour l’intérêt et l’aide qu’ils m’ont fourni pour faire les jolies manips résolue en temps.
Je remercie le Consul Général de Tunisie à Lyon Monsieur Slah Romdhane, Monsieur Ghanem Marrakchi, Monsieur Mohamed Ben Othmane, Monsieur Hadj Salah et Monsieur Mahmoud Ouderni d’avoir assisté à ma soutenance de thèse. Merci à tous. Merci également aux membres permanents de l’équipe MCMO du LPM pour leurs conseils et leur bonne humeur : Jean Marie, Régis, Catherine. J’ai pu bénéficier au cours de ma thèse de leurs compétences multiples. Merci Kader, merci Anne. Je remercie les techniciens du LPM, Manu, Robert, Philippe, Joëlle, Evelyne et les secrétaires Séverine, Claude, Patricia, Martine et Meriem pour leur sympathie et leur bonne humeur. J’ai sincèrement apprécié, durant ces trois années, la bonne ambiance et la solidarité qui règne entre les doctorants. Je tiens donc à remercier tous les doctorants grâce auxquels ces années resteront pour moi autre chose qu’une aventure scientifique. Matthieu (SNOM) www.prizee.com, Aldrice (TUNVIC-MOUSTIC), Vincent (BQs InAs/GaAs), Stéphane, Philippe, Mehdi (Tawrik), Nicolas 1 (Salle de manip d’Aldrice), Arnaud, Séb1 & 2, Youjean, Jorge, Ilham, Cyril, Charles, Jérémy. Je remercie aussi les « anciens » thésards : Nabil « boulboul, X », José, Yohan, Laurent, Liviu, Stéphanie, Bab, Lilian, Christophe, … Merci à Philippe et Djamel «en effet » pour leur aide. Merci à mes copains et mes copines de la faculté des sciences de Monsatir : Ridha, Larbi, Faouzi, Maha, Mister Bouraoui « Boura : habitué du 9 rue Clos Suiphon 69003 Lyon », Malek, Nejeh, Fredj T, Hassen S, Sarra, Nerjes,… Un remerciement particulier à tous mes copains et mes copines en Tunisie (Enfida): Ies, Ied, Anis, Zied, Fakhri 1 & 2, Marouane, walid, Karim, Rimel, Sana, Nizar, Sassi (3S), Mehdi,…. Un grand merci à tous les membres du Bureau des Etudiants Tunisiens à Lyon : Nadia, Imed, Aouatef, Mehdi, Manel, Wafi, Hager, Rafik et Tarek (www.retal.org). Je remercie aussi tous les adhérents du BDE. Un remerciement particulier à Tata Jannet. Je remercie tous mes copains et mes copines à Lyon : Mohamed, Hammadi, Chaker, Othman,Walid, Sarhane … Je ne pourrais pas finir sans inclure dans ces remerciement les personnes les plus chères qui ont supporté mon indisponibilité : mes parents, ma famille, ma femme et tous mes proches.
Sommaire 4
___________________________________________________________________________
Table des matières
INTRODUCTION GÉNÉRALE ............................................................................................ 9
CHAPITRE 1 INTRODUCTION AUX NANOSTRUCTURES SEMI-
CONDUCTRICES ................................................................................................................. 12
1.1 DES MATÉRIAUX MASSIFS AUX BOÎTES QUANTIQUES........................................................ 13
1.1.1 Effet de confinement ....................................................................................................... 13
1.1.2 Dimensions caractéristiques des nanostructures ............................................................. 17
1.1.3 Homogénéités des nanostructures ................................................................................... 18
1.2 MODE D’ÉLABORATION DES BOÎTES QUANTIQUES ........................................................... 19
1.2.1 Lithographie .................................................................................................................... 19
1.2.2 La croissance auto-organisée Stranski-Krastanov........................................................... 20
1.2.3 Croissance sur substrats gravés ....................................................................................... 25
1.3 PROPRIÉTÉS OPTOÉLECTRONIQUES DES ÎLOTS QUANTIQUES .......................................... 26
1.4 CROISSANCE AUTO-ORGANISÉE DES ÎLOTS QUANTIQUES D’INAS/INP : ÉTAT DE L’ART 29
1.5 APPLICATIONS ................................................................................................................... 30
1.5.1 Laser à semiconducteur ................................................................................................... 30
1.5.2 Laser à fils et à boîtes quantiques.................................................................................... 31
1.5.3 Photodétecteurs infrarouge.............................................................................................. 32
1.6 CONCLUSION...................................................................................................................... 33
CHAPITRE 2 CROISSANCE ET MORPHOLOGIE DES ÎLOTS QUANTIQUES
D’INAS/INP(001) ................................................................................................................... 34
2.1 LES ÎLOTS QUANTIQUES D’INAS/INP SUR INP(001) ......................................................... 35
2.1.1 Condition de croissance des hétérostructure ................................................................... 35
2.1.2 Optimisation de la croissance des îlots quantiques ......................................................... 35
2.1.3 Echantillons étudiés et caractéristiques des îlots............................................................. 36
2.2 LES ÎLOTS D’INAS/ALINAS SUR INP(001)......................................................................... 37
2.2.1 Conditions de croissance des hétérostructures ................................................................ 37
Sommaire 5
___________________________________________________________________________
2.2.2 Conditions de croissance des îlots d’InAs....................................................................... 38
2.2.3 Croissance des fils quantiques......................................................................................... 38
2.2.4 Croissance des boîtes quantiques .................................................................................... 39
2.2.5 Structures empilées d’InAs/AlInAs ................................................................................ 40
2.2.6 Echantillons étudiés et caractéristiques des îlots............................................................. 42
CHAPITRE 3 CARACTÉRISATION SPECTROSCOPIQUE DES ÎLOTS
QUANTIQUES D’INAS/INP/INP(001)................................................................................ 44
3.1 INTÉRÊT D’UNE ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS OPTIQUES ......................................................... 45
3.2 PROPRIÉTÉS OPTIQUES ...................................................................................................... 45
3.2.1 Etude optique de l’échantillon EP286............................................................................. 45
3.2.1.1 Etude de la photoluminescence en fonction de la température .................................... 46
3.2.1.2 Etude de la photoluminescence en fonction de la puissance d’excitation.................... 47
3.2.1.3 Etude par excitation de photoluminescence ................................................................. 48
3.2.1.4 Conclusion.................................................................................................................... 49
3.2.2 Etude des propriétés optique de l’échantillon EP539...................................................... 50
3.2.2.1 Etude de la photoluminescence en fonction de la puissance d’excitation.................... 50
3.2.2.2 Etude de la photoluminescence en fonction de la température .................................... 51
3.2.2.3 Etude de l’état de polarisation de nos pics de PL......................................................... 53
3.2.2.4 Conclusion.................................................................................................................... 55
3.2.3 Etude des propriétés optiques de la structure EP859 ...................................................... 56
3.2.3.1 Etude de la photoluminescence en fonction de la température .................................... 57
3.2.3.2 Evolution énergétique des différents pics avec la température .................................... 58
3.2.3.2.1 Bref rappel théorique.............................................................................................. 58
3.2.3.2.2 Résultat expérimentaux .......................................................................................... 59
3.2.3.3 Etude de la photoluminescence en fonction de la puissance d’excitation : origine des
transitions optiques ? ................................................................................................................ 63
3.2.3.4 Excitation de la photoluminescence (EPL) .................................................................. 64
3.2.3.5 Photoluminescence résolue en temps........................................................................... 65
3.2.3.6 Photoluminescence polarisée (PLP) : Confirmation optique de la nature du
confinement 3D ou 2D ............................................................................................................. 66
3.2.3.7 Modélisation de la structure électronique des îlots quantiques d’InAs/InP(001) ........ 67
3.2.3.7.1 Présentation du modèle .......................................................................................... 67
Sommaire 6
___________________________________________________________________________
3.2.3.7.2 Résultat de modélisation ........................................................................................ 68
3.2.3.8 Conclusion.................................................................................................................... 69
3.3 VERS LE CONTRÔLE DE LA FORME : SUBSTRATS VICINAUX ............................................. 70
3.3.1 Présentation des échantillons .......................................................................................... 70
3.3.1.1 Condition de croissance ............................................................................................... 70
3.3.1.2 Signature optique des îlots quantiques sur substrats vicinaux ..................................... 72
3.4 CONCLUSION DU CHAPITRE 3 ............................................................................................ 76
CHAPITRE 4 SPECTROSCOPIE OPTIQUE DES ÎLOTS QUANTIQUES
D’INAS/ALINAS/INP(001) ................................................................................................... 77
4.1 ETUDE OPTIQUE D’UN SEUL PLAN D’ÎLOTS QUANTIQUES ................................................. 78
4.1.1 Etude des structures type « boîtes quantiques » .............................................................. 79
4.1.1.1 Etude morphologique ................................................................................................... 79
4.1.1.2 Etude optique................................................................................................................ 79
4.1.1.2.1 Etude de la PL en fonction de la puissance d’excitation........................................ 80
4.1.1.2.2 Etude de l’excitation de photoluminescence (EPL) ............................................... 81
4.1.1.2.3 Etude de la photoluminescence résolue en temps .................................................. 82
4.1.1.2.4 Etude de la PL en fonction de la température ....................................................... 82
4.1.1.2.5 Etude de la photoluminescence polarisée.............................................................. 86
4.1.1.3 Conclusion 1................................................................................................................. 87
4.1.2 Etude des structures type « fils quantiques » .................................................................. 87
4.1.2.1 Etude de la PL en fonction de la température .............................................................. 89
4.1.2.2 Etude de la PL en fonction de la puissance d’excitation.............................................. 90
4.1.2.3 Etude de la photoluminescence polarisée..................................................................... 90
4.1.2.4 Conclusion 2................................................................................................................. 92
4.1.3 Conclusion....................................................................................................................... 92
4.2 ETUDE DES STRUCTURES EMPILÉES ................................................................................. 93
4.2.1 Rappel des propriétés morphologiques ........................................................................... 93
4.2.2 Etude des propriétés optiques.......................................................................................... 95
4.2.2.1 Etude de l’influence de l’épaisseur de l’espaceur (eB) ................................................ 95
4.2.2.1.1 Etude par photoluminescence................................................................................. 95
4.2.2.1.2 Etude de la photoluminescence polarisée............................................................... 97
4.2.2.2 Etude de l’effet de la pression d’arsenic ...................................................................... 98
Sommaire 7
___________________________________________________________________________
4.2.2.2.1 Etude structurale de l’effet de la pression d’arsenic .............................................. 99
4.2.2.2.2 Etude optique de l’effet de la pression d’arsenic ................................................... 99
4.2.3 Conclusion..................................................................................................................... 101
4.3 CONCLUSION DU CHAPITRE 4 .......................................................................................... 101
CHAPITRE 5 COMPARAISON DES PUITS QUANTIQUES ET DES BOÎTES
QUANTIQUES POUR LES APPLICATIONS OPTOÉLECTRONIQUES................. 102
5.1 PRÉSENTATION DES ÉCHANTILLONS ............................................................................... 103
5.2 ETUDE DE LA LUMINESCENCE EN FONCTION DE LA TEMPÉRATURE............................... 104
5.2.1 Etude de l’intensité de la PL en fonction de la température.......................................... 104
5.2.2 Etude de l’évolution de position de pic de photoluminescence en fonction de la
température............................................................................................................................. 107
5.3 ETUDE DU RENDEMENT QUANTIQUE À 300 K ................................................................. 108
5.3.1 Montage et principe de l’expérience ............................................................................. 108
5.3.2 Résultats ........................................................................................................................ 109
5.4 ABSORPTION MODALE ..................................................................................................... 110
5.4.1 Echantillons étudiés....................................................................................................... 110
5.4.2 Principe.......................................................................................................................... 111
5.4.3 Banc expérimental......................................................................................................... 111
5.4.4 Résultats ........................................................................................................................ 112
5.5 CONCLUSION DU CHAPITRE 5 .......................................................................................... 115
CONCLUSION GÉNÉRALE ............................................................................................. 116
RÉFÉRENCES..................................................................................................................... 118
ANNEXE A. DISPOSITIFS EXPÉRIMENTAUX ........................................................ 137
1. LA PHOTOLUMINESCENCE : PRINCIPE ET DISPOSITIF EXPÉRIMENTAL............................ 137
2. PHOTOLUMINESCENCE POLARISÉE (PPL) ........................................................................ 139
3. EXCITATION DE PHOTOLUMINESCENCE (EPL) ................................................................ 139
4. PHOTOLUMINESCENCE RÉSOLUE EN TEMPS ..................................................................... 141
Sommaire 8
___________________________________________________________________________
ANNEXE B. MODÉLISATION ...................................................................................... 142
1. HAMILTONIEN K.P HUIT BANDES DU MATÉRIAU MASSIF. ................................................. 142
1.1. Equation différentielle pk rr. ............................................................................................. 142
1.2. Hamiltonien k.p 8 bandes................................................................................................ 143
2. HAMILTONIEN K.P UNE BANDE DANS L'APPROXIMATION DE LA FONCTION ENVELOPPE. 145
2.1. Equation de Schrödinger ................................................................................................. 146
2.2. Formalisme de la fonction enveloppe ............................................................................. 147
3. COEFFICIENT D'ABSORPTION ............................................................................................ 149
4. FORCES D'OSCILLATEURS, DIPÔLES DES TRANSITIONS .................................................... 149
4.1. Forces d'oscillateurs ........................................................................................................ 149
4.2. Approximation dipolaire électrique et dipôles des transitions ........................................ 150
Introduction générale 9
___________________________________________________________________________
Introduction générale
Les semiconducteurs III-V à bande interdite directe sont devenus le pilier de
l’optoélectronique moderne pour la réalisation de lasers et de photodétecteurs à base de puits
quantiques de plus en plus performants. Ce formidable développement a été en partie rendu
possible grâce à l’avènement des techniques de la croissance épitaxiale, comme l’épitaxie par
jets moléculaires (EJM) ou l’épitaxie en phase vapeur (EPVOM), qui ont permis la fabrication
de très grandes variétés d’hétérostructures semiconductrices à puits quantiques très
performantes en termes de rendement quantique.
Actuellement, un effort très important de recherche est mené sur l’exploitation de fils
et boîtes quantiques à plus fort degré de confinement des porteurs que celui des puits
quantiques, de par la structure de bandes à niveaux discrets de ces nanostructures. Pour ce qui
concerne les lasers à semiconducteur, cette propriété permettrait en théorie d’améliorer leurs
performances en terme de gain, de courant de seuil et de stabilité en température par rapport à
leurs homologues à puits quantiques [Arakawa,1982]. Par exemple, le maximum du gain
matériau théorique d’une boîte quantique est estimé dix fois plus élevé que celui d’un puits
quantique de dimension équivalente à température ambiante [Asada,1986].
Une des voies les plus prometteuses pour la fabrication de ces nanostructures est
d’exploiter la croissance auto-organisée d’îlots tridimensionnels (3D) qui se développe
naturellement lors de la croissance Stranski-Krastanov de couches contraintes par un
désaccord de maille avec le substrat. Les dimensions de ces îlots 3D font qu’ils peuvent
s’apparenter à des boîtes quantiques si ils sont formés sur et recouverts par un matériaux de
plus grand gap. L’exploitation de telles populations de boîtes quantiques d’InAs/GaAs auto-
organisées, qui ont été les plus étudiées jusqu’à maintenant, a ainsi permis la réalisation de
dispositifs lasers émettant à 1,3 µm avec des densités du courant de seuil aussi faibles que 13
A.cm-2 à température ambiante [Eliseev,2001]. Ce système ne permet cependant pas
d’atteindre la longueur d’onde des télécommunications par fibres optiques à 1,55 µm. C’est ce
qui conditionne pour une grande partie les études sur la croissance auto-organisée des îlots
quantiques dans le système InAs/InP avec lesquels il est permis d’atteindre cette longueur
d’onde. La croissance auto-organisée dans ce système apparaît cependant plus difficile à
Introduction générale 10
___________________________________________________________________________
maîtriser, en particulier en raison d’un désaccord de maille (~3%) plus faible que dans le
système InAs/GaAs ( 7%) et d’échanges arsenic/phosphore aux interfaces. La dispersion de
taille des îlots quantiques d’InAs/InP se traduit alors par des largeurs de raie inhomogène de
photoluminescence plus importantes que celles des îlots quantiques d’InAs/GaAs qui sont
pénalisantes en termes de gain et de courant de seuil des lasers.
Dans ce contexte, le but de ce travail a été d’étudier les propriétés optiques des îlots
quantiques d’InAs/InP(001) réalisés au LEOM de l’Ecole Centrale de Lyon, avec deux
objectifs principaux : 1- préciser la nature des transitions optiques observées dans ces îlots
quantiques en fonction de la nature de la matrice dans laquelle ils sont insérés, de leurs
conditions d’élaboration, et de leurs empilements (études des structures à un plan d’îlots et
des structures à multi-plans d’îlots); 2- contribuer à l’effort d’optimisation de leur croissance.
Pour les applications lasers envisagées, des études particulières ont été mises en œuvre pour
permettre d’évaluer le rendement quantique et l’absorption modale de ces îlots quantiques.
Le premier chapitre de ce mémoire constitue une brève introduction des propriétés
théoriques des boîtes quantiques, ainsi que des différentes techniques de fabrication. Nous
exposerons aussi les motivations plus appliquées de ce travail à travers quelques exemples de
dispositifs prometteurs.
Dans le second chapitre, nous présentons les structures à îlots quantiques d’InAs/InP
et d’InAs/AlInAs sur substrat d’InP(001), étudiées dans le cadre de ce travail. Nous
présenterons aussi les propriétés structurales et morphologiques les plus remarquables des
îlots quantiques, déduites d’observations par microscopie électronique en transmission
(réalisées au LENAC, Université Lyon 1) ou par microscopie à force atomique (réalisées au
LEOM, Ecole Centrale de Lyon).
Le troisième chapitre est consacré à l’étude des propriétés optiques des îlots
quantiques d’InAs/InP/InP(001). Dans une première partie, nous présentons les résultats
obtenus sur des échantillons pour lesquels les îlots ne présentaient pas de confinement latéral.
Dans une deuxième partie, nous détaillons les transitions optiques d’échantillons à
confinement latéral pour lesquels nous avons pu mettre en évidence, pour la première fois par
l’excitation de PL, l’existence de niveaux excités au sein des îlots d’InAs/InP(001). Enfin,
dans une troisième partie, nous confronterons nos résultats expérimentaux à la structure
Introduction générale 11
___________________________________________________________________________
électronique de ces îlots calculée par P. Miska et J. Even (LENS, INSA de Rennes) sur la base
d’un modèle k.p à 8 bandes.
Le quatrième chapitre est consacré aux propriétés optiques des îlots
d’InAs/AlInAs/InP(001) pour lesquels des effets de basse dimensionalité ont aussi été
observés. Nous détaillons plus précisément comment la forme, fil ou boîte, des îlots
quantiques d’InAs/AlInAs peut être déduite des études de spectroscopie de
photoluminescence. Nous présenterons également les propriétés des structures à empilements
de plans d’îlots d’InAs/AlInAs pour lesquelles une organisation verticale originale en
anticorrélation a été mise en évidence.
Dans le cinquième chapitre nous présentons une étude comparative de structures à
boîtes quantiques et à puits quantiques permettant de les évaluer pour des applications lasers.
Nous comparons la tenue en température de la photoluminescence, le rendement quantique et
l’absorption modale de ces structures pour conclure à la pertinence de l’utilisation des îlots
quantiques pour la réalisation de microsources lasers à bas seuil.
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 12
___________________________________________________________________________
Chapitre 1
Introduction aux nanostructures semi-
conductrices
L’amélioration des méthodes de croissance permet d’élaborer des hétérostructures en
juxtaposant des semiconducteurs à bandes interdites différentes. Cette juxtaposition permet de
confiner des charges injectées (électrons et trous) dans les couches actives semi-conductrices
des composants. L’effet de confinement modifie drastiquement les propriétés physiques du
semi-conducteur. Il fournit de nouvelles perspectives pour la réalisation des dispositifs
électroniques et optoélectroniques de plus en plus performants.
De nos jours, les boîtes quantiques semiconducteurices sont étudiées dans un très
grand nombre de travaux dans le but de réaliser par exemple des mémoires de très grande
capacité, pour des circuits digitaux ultra-denses, des détecteurs optoélectroniques de haute
détectivité dans l’infrarouge, ainsi que des lasers à haut rendement et à faible seuil de courant.
Les lasers à base de ces boîtes quantiques sont sensées présenter un meilleur gain différentiel,
un courant de seuil laser plus faible et une longueur d’onde d’émission moins sensible à la
température comparés aux lasers à base de puits quantiques [Arakawa,1982].
Après une introduction décrivant les propriétés électroniques et optiques de ces
nanostructures, nous aborderons les divers moyens de leur élaboration en présentant plus
particulièrement la croissance auto-organisée par épitaxie à jets moléculaires (EJM) qui a été
utilisée pour l’élaboration de nos échantillons. Finalement, nous aborderons les champs
d’applications possibles des boîtes quantiques, notamment dans le domaine de
l’optoélectronique, c’est à dire des lasers et des photodétecteurs.
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 13
___________________________________________________________________________
1.1 Des matériaux massifs aux boîtes quantiques
1.1.1 Effet de confinement
La technologie des dispositifs électroniques repose actuellement sur les propriétés des
matériaux semiconducteurs, principalement le silicium en raison de son faible coup de
production, de fabrication, de sa bande passante élevée et de son oxyde très stable.
Actuellement, le quasi-totalité des circuits intégrés sont en silicium, le transistor en étant le
composant de base. Parallèlement, les technologies utilisant les matériaux III-V (comme le
GaAs) sont devenues matures. Ceux-ci permettent en effet une mobilité des électrons cinq
fois plus grande que dans le silicium, propriété fondamentale pour la réalisation de transistors
hyperfréquences pour les télécommunications à haut débit. De plus, les matériaux III-V
possèdent, contrairement au silicium, un gap direct permettant l’émission et l’absorption de
photons avec des très bons rendements d’émission de photons et de conversion de photons en
électrons.
La microélectronique comme l’optoélectronique se caractérise par une évolution vers
la miniaturisation constante des composants et ceux-ci pour deux raisons : d’une part une
raison économique visant à intégrer le maximum de composants sur une seule puce et d’autre
part une raison fondamentale puisque les propriétés de la matière et donc du composant vont
être complètement modifiées pour des dimensions inférieures à la longueur d’onde de De
Broglie. Cette longueur d’onde est définie par :
Emeff22 hπλ = Équation 1-1
où h est la constante de Planck (1.04 10-34 J.s) et E l’énergie d’une particule de masse
effective meff (E>0). Pour de telles dimensions (quelques nanomètres), la notion de trajectoire
doit alors être remplacée par celle d’état quantique et de fonction d’onde.
Pour que la quantification soit effectuée, il faut que cette énergie E soit supérieure à l’énergie
thermique kT (où k est la constante de Boltzmann) dont la longueur d’onde associée est
appelée longueur d’onde de De Broglie thermique, donnée par la relation :
kTmeff
th 22 hπλ = Équation 1-2
En effet, les objets de taille supérieure à λth ne présenteront pas d’effets quantiques, ces
derniers étant masqués par l’énergie thermique.
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 14
___________________________________________________________________________
Parmi les effets de quantification, la masse effective de l’électron dans un cristal, m*e, est
beaucoup plus petite que la masse d’un électron libre. Par exemple, dans la cas d’InAs, la
masse effective de l’électron est égale à 0,023 me où me est la masse d’un électron libre et ceci
donne lieu à une longueur d’onde thermique de l’ordre de 52,7 nm à 300 K. Un puits
quantique ayant une épaisseur voisine de λth présentera une structure discrète de niveaux
d’énergie suivant sa direction de croissance. En poursuivant ce raisonnement, des objets
quantiques à deux dimensions, avec confinement bidimensionnel des porteurs, et à trois
dimensions avec confinement tridimensionnel seront appelés respectivement fils quantiques et
boîtes quantiques.
Dans la Figure 1-1 on illustre de manière schématique les dimensions typiques qui gouvernent
la physique du solide du semi-conducteur massif à l’atome.
Figure 1-1 : Comparaison schématique des dimensions typiques de semiconducteur massif, de guide
d’onde, de boîte quantique et d’un atome [Bimberg,1999].
Les techniques de croissance, comme l’épitaxie par jets moléculaires (EJM) et l’épitaxie en
phase vapeur aux organométalliques (EPVOM), ont permis d’élaborer une grande variété de
structures combinant des semi-conducteurs à gaps différents. Au sein de chaque filière (IV-
IV, III-V ou II-VI), l’accord des paramètres de maille entre une couche épitaxie et son
substrat constitue une condition importante dans les choix des couples envisagés. En effet,
1 cm 1 µm 10 nm 1 Å
Propriétés Macroscopiques
Longueur d’onde de la lumière
Longueur d’onde de De Broglie à 300K Atome
Niveaux discrets d’énergie
Semi-conducteur massif
Guide d’onde Boite quantique
Structure de bande
Boîte quantique
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 15
___________________________________________________________________________
lors d’une croissance épitaxiale, le matériau épitaxié doit avoir un paramètre de maille le plus
voisin possible de celui du substrat, sinon la couche épitaxiée emmagasine une énergie de
contrainte élastique proportionnelle à l’épaisseur h déposée et au carré du désaccord de maille
ε entre les deux matériaux. Quand on dépasse une certaine épaisseur critique hc, cette énergie
emmagasinée se relaxe soit par la formation de dislocation, soit par la croissance
tridimensionnelle du matériau déposé. La Figure 1-2 représente les principaux matériaux
disponibles pour la croissance en fonction de l’énergie de bande interdite et du paramètre de
maille donnant une idée des combinaisons possibles.
Figure 1-2 : Energie de bande interdite en fonction du paramètre de maille pour certain semi-conducteur
IV, III-V, II-VI.
Une hétérostructure est formée par la juxtaposition de deux semi-conducteurs de
bande interdite différente. On note ∆Ev la discontinuité des bandes de valence et ∆Ec pour
celle des bandes de conduction. Ces discontinuités sont vues par les porteurs comme des puits
ou des barrières de potentiel qui piégent (ou réfléchies) les porteurs (électrons ou trous).
Suivant le choix des matériaux, la situation des électrons et des trous n’est pas la même. En
effet, trois configurations sont possibles (voir Figure 1-3).
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 16
___________________________________________________________________________
Figure 1-3 : Les trois types d’hétérostructures entre deux semi-conducteurs ayant des bandes interdites
différentes (Eg1 et Eg
2). EV est la bande de valence et EC est la bande de conduction.
L’existence d’un puits de potentiel qui permet le confinement des électrons et des trous
entraîne la discrétisation de l’énergie suivant les directions du croissance. On différencie alors
le niveau fondamental (d’énergie la plus basse) et des niveaux excités (d’énergie supérieure).
L’évaluation de la densité d’état en fonction du degré de confinement et la dépendance en
énergie est la suivante [Arakawa,1982] :
Cas d’un matériau massif 3D : D(E)∝ E Équation 1-3
Cas d’un puits quantique 2D : D(E)∝∑ −z
zn
nE )( εθ Équation 1-4
Cas d’un fil quantique 1D : D(E)∝ ∑ −−zy zynn nnE,
1εε
pour 0fzy nnE εε −− Équation 1-5
Cas d’une boîte quantique 0D : D(E)∝ ∑ −−−zyx
zyxnnn
nnnE,,
)( εεεδ Équation 1-6
La Figure 1-4 présente un aperçu général de l’effet du degré de confinement sur la structure
électronique et sur la densité d’état (0D : boîtes quantiques (quantum dots), 1D : fils
quantiques (quantum wires), 2D : puits quantiques (quantum wells) et 3D : semi-conducteur
massif.
EC
EV
Eg1 Eg
2
∆EC
∆EV
EC
EV
Eg1
Eg2
∆EC
∆EV
EC
EV
Eg1
Eg2
∆EC
∆EV
Type I Type II Type III
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 17
___________________________________________________________________________
Figure 1-4 : Description général de l’effet du degré de confinement des porteurs sur la densité d’état et sur
la structure électronique.
1.1.2 Dimensions caractéristiques des nanostructures
L’effet de confinement de basse dimensionnalité est observable quand on a un puits de
potentiel suffisamment profond et des nanostructures de petites dimensions (inférieure à λth).
Deux limites existent pour conserver cet effet de confinement : une limite inférieure et une
limite supérieure.
Limite inférieure : si on considère une boîte quantique de forme sphérique, le diamètre
minimal (Dmin) sera déduit de la relation suivante :
Ce
EDm
E ∆= ph2min
*22
2π Équation 1-7
avec E l’énergie de l’état fondamental, ∆EC le potentiel de confinement (qui est défini par la
discontinuité de la bande de conduction pour une hétérostructure de type I) et m*e la masse
Energie
ρ3D(E)
Energie
ρ2D(E)
Energie
ρ1D(E)
Energie
ρ0D(E)
0
e112
e111
e11 e121
e12
e1
e2 E E E E
k k k
3D 2D 1D 0D
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 18
___________________________________________________________________________
effective de l’électron dans la boîte quantique. Si nous appliquons cette relation au cas d’une
boîte quantique d’InAs dans AlInAs, en prenant comme valeur ∆EC=655 meV et comme
masse de l’électron m*e=0.023 me
1 (me la masse de l’électron libre), le diamètre minimal de la
boîte est alors de l’ordre de 5 nm. Il apparaît donc nécessaire d’élaborer des boîtes quantiques
de dimensions typiques supérieures à 5 nm pour qu’il existe au moins un niveau confiné dans
la boîte quantique.
Limite supérieure : pour distinguer, à la température ambiante, la population
électronique des deux niveaux (i.e. que la population du niveau excité soit indépendante du
niveau fondamental en régime stationnaire), l’écart en énergie entre les deux niveaux doit être
suffisamment grand pour que la population thermique à 300 K du niveau excité soit faible
devant la population du niveau fondamental. Fixons arbitrairement la valeur maximal de cette
population excitée thermiquement du premier niveau vers le deuxième niveau (les deux
niveaux sont dans la bande de conduction) à 5% c’est à dire :
05.0)exp( ≤− kTEth Équation 1-8
Nous trouvons une condition sur la taille maximale de l’ordre de 20 nm pour les boîtes
quantiques d’InAs/AlInAs.
1.1.3 Homogénéités des nanostructures
L’élargissement homogène Γhom du spectre de luminescence d’une boîte quantique est
à la durée de vie des porteurs dans l’état excité. Par exemple dans le système d’InAs/GaAs, la
durée de vie τ=340 ps [Grundmann,1995], induit un élargissement homogène du spectre de 12
µeV à T = 20 K. Pour une population de boîtes quantiques la dispersion en taille et en
composition des boîtes quantiques se traduit par un élargissement inhomogène Γinhom très
supérieur à Γhom du spectre d’émission.
Par exemple, pour obtenir un spectre de luminescence de boîte quantique dont la LMH est
comparable à celle d’un puits quantique à la température ambiante (20-30 meV), il est
nécessaire d’avoir une dispersion en taille inférieure à 10%.
1 Nous négligeons ici la non parabolicité de la bande de conduction d’InAs
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 19
___________________________________________________________________________
1.2 Mode d’élaboration des boîtes quantiques
Historiquement, les premières nanostructures (boîtes et fils quantiques) ont été réalisées
à partir de puits quantiques où les porteurs sont confinés dans une seule direction pour former
un gaz d’électrons 2D. Le confinement latéral supplémentaire a été réalisé en utilisant par
exemple soit un champ électrique [Kohl,1989], soit un champ de contraintes [Kash,1989] ou
en gravant des objets en forme de fils quantiques [Sakaki,1980], [Kash,1986] ou de boîtes
quantiques par des procédés de lithographie suivis par une gravure chimique. Une voie
originale basée sur l’idée que les électrons peuvent être confinés dans deux dimensions à
l’intersection de deux puits perpendiculaires a été exploitée au milieu des années 80 pour
réaliser des fils quantiques [Chang,1985]. La croissance de petits agrégats par nucléation de
particule en suspension [Alivisatos,1996] constitue une autre voie de développement en
parallèle à l’épitaxie. Il est possible d’obtenir ainsi des boîtes de forme sphérique, des tailles
très homogènes (5-10% de dispersion) et pouvant atteindre une taille minimale de l’ordre de 2
nm.
1.2.1 Lithographie
Au début des années 80, Petroff et coll. [Petroff,1982] ont proposé de faire des
nanostructures en utilisant des procédés de lithographie. Cette technique est intensivement
étudiée car elle est compatible avec une production de masse à l’échelle industrielle.
La procédure est complexe et s’effectue généralement en trois étapes : la première étape
implique la fabrication d’un masque qui est une image des nanostructures à fabriquer. La
finesse du masque constitue déjà une limitation pour la taille des nanostructures à réaliser.
Ensuite, le masque sert à transférer l’image des nanostructures vers une résine déposée sur la
surface à graver. Pour ce faire, la résine subit une attaque chimique sélective, pour ensuite
pouvoir attaquer le substrat au niveau des zones qui auraient été exposées ou non à un
rayonnement UV. La troisième étape consiste à transférer le motif, imprimé dans la résine, au
semiconducteur par une gravure ionique.
Les inconvénients principaux de ces techniques sont la taille des nanostructures qui
atteignent aujourd’hui difficilement les dimensions requises autour de 20-30 nm et surtout
aussi la qualité de la surface lithographiée. En effet, les électrons vont être localisés en
surface, piégés par les défauts, au lieu d’être confinés dans le volume de la nanostructure. En
lithographie optique, la limite inférieure de la taille des nanostructures est principalement due
à la diffraction du faisceau pendant le transfert du motif du masque au substrat. Cette limite
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 20
___________________________________________________________________________
peut s’exprimer à l’aide du critère de Rayleigh : λ/2NA, avec λ la longueur d’onde du faisceau
et NA l’ouverture numérique de système optique. On trouve alors une résolution pour la
lithographie UV de l’ordre de 100 nm.
Pour atteindre des dimensions encore plus petites, plusieurs voies de recherche ont été
développées :
La lithographie utilisant les rayons X qui permet d’atteindre des dimensions plus
petites. Cette technique est encore à l’état d’étude.
La lithographie utilisant des faisceau d’électrons [Scherer,1986], qui consiste à diriger
le faisceau d’électron à la surface. Cette technique permet d’atteindre de résolutions
d’une dizaine de nanomètres [Craighead,1983] [Stern,1984]. La limite est fixée par la
résine en raison de la longueur finie des molécules organiques et de la taille des grains.
La lithographie avec des faisceaux d’ions. Due à la faible longueur d’onde de De
Broglie des ions, la diffraction du faisceau d’ions est négligeable et à cause de la
masse plus grande, le problème de rétro-diffusion est moins important que dans le
faisceau d’électrons. Néanmoins, l’obtention de faisceaux d’ions monocinétiques et
sans aberrations chromatiques limite encore la résolution de cette technique autour de
30 nm.
Cependant, toutes ces techniques ne permettent pas d’obtenir de grande densité de
nanostructures. Elles produisent généralement des densités surfaciques de structures. D’autre
part, les nanostructures lithographiées présentent des défauts à la surface, voire en volume,
qui nuisent aux propriétés de confinement des porteurs dans ces nanostructures.
Par contre, il est possible d’obtenir des fils ou des boîtes quantiques avec un minimum de
défauts par croissance épitaxiale auto-organisé selon le mode de croissance Stranski-
Krastanov.
1.2.2 La croissance auto-organisée Stranski-Krastanov
L’élaboration de nanostructures par croissance auto-auto-organisée repose sur le mode
de croissance Stranski-Krastanov [Stranski,1934] des couches contraintes pour lequel
intervient une transition 2D /3D du mode croissance.
Epitaxier, qui signifie « mettre en ordre sur » en grec, consiste à faire croître une couche
monocristallin sur un substrat lui-même monocristallin et possédant (généralement) le même
paramètre de maille. Il est possible de distinguer deux types d’épitaxie :
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 21
___________________________________________________________________________
L’homo-épitaxie lorsque le substrat et la couche déposée sont de même nature
chimique.
L’hétéro-épitaxie lorsqu’ils sont de nature chimique différente.
Les trois principaux modes de croissance épitaxiale sont illustrés sur la Figure 1-5 qui
présente l’évolution de la morphologie de la couche en fonction du taux de couverture de la
surface θ (exprimé en monocouches, MC) :
Le mode de croissance Volmer-Weber, où la croissance est immédiatement tri-dimensionnelle
(3D), à partir de petits germes formés à la surface du substrat. Ceux-ci croissent pour former
des îlots qui coalescent ensuite pour donner une couche mince continue. Ce mode de
croissance est habituellement favorisé lorsque les atomes formant la couche déposée sont plus
fortement liés entre eux qu’avec le substrat, comme c’est le cas par exemple pour la
croissance des métaux sur les isolants.
Le mode de croissance Frank-van der Merwe, où la croissance est bidimensionnelle (2D) ou
couche par couche. Ce mode est favorisé lorsque l’énergie de liaison entre les atomes déposés
est inférieure à celle entre la couche mince et le substrat.
Enfin le mode de croissance Stranski-Krastanov (SK), où la croissance est une combinaison
des deux modes précédents : après un début de croissance 2D, on observe une transition vers
un mode croissance 3D avec l’apparition d’îlots 3D.
Figure 1-5 : Les principaux modes de croissance rencontrés en hétéro-épitaxie.
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 22
___________________________________________________________________________
Forme des îlots quantiques
C’est généralement ce dernier mode de croissance qui est observé dans le cas de la croissance
hétéro-épitaxiale d’une couche contrainte possédant un désaccord de maille ε important avec
le substrat sur lequel elle est déposée.
Le désaccord de paramètre de maille ε est défini par :
M
MsM a
aa −=ε Équation 1-9
avec as le paramètre de maille du substrat et ac celui de la couche épitaxiée.
Cette transition 2D/3D du mode de croissance va en effet permettre la relaxation partielle de
l’énergie élastique, emmagasinée dans la couche contrainte, via les facettes libres des îlots 3D
formés. Ce mode de croissance est à l’origine de la formation d’îlots quantiques auto-
organisés. En effet, via les champs de déformation présents en bord d’îlots ou dans le substrat
entre les îlots, un phénomène naturel d’homogénéisation en forme et en taille des îlots va être
observé : c’est la croissance auto-organisée.
La forme des îlots est fonction de plusieurs paramètres (voir Figure 1-6). Elle dépend du
volume de l’îlot et de l’énergie de contrainte emmagasinée, c’est à dire qu’elle est fonction de
la quantité d’atomes déposés pendant l’épitaxie et du désaccord de paramètre de maille
[Daruka,1999]. Les îlots peuvent subir eux-mêmes des transitions de forme pendant la
croissance, comme par exemple la formation de fils quantiques à partir des boîtes quantiques.
En effet, au-delà d’une certaine taille critique des îlots, la forme filaire est plus efficace pour
la relaxation de l’énergie de contrainte [Tersoff,1993].
Les conditions de croissance (température de croissance, vitesse de croissance, …etc.) sont
aussi des facteurs importants pour l’auto-organisation en taille et en forme des nanostructures
[Leon,1998]. Brault et coll. ont ainsi montré [Brault,1998] que dans le système InAs/InP, les
conditions de croissance (morphologie du substrat, température de croissance, etc…)
pouvaient considérablement modifier la forme mais aussi la distribution des tailles de îlots
quantiques d’InAs.
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 23
___________________________________________________________________________
Figure 1-6 : Diverses images d’îlots quantiques réalisées par microscopie électronique et à force atomique. Une fois les îlots quantiques formés, une couche d’encapsulation est épitaxiée. Or la
forme des nanostructures est aussi influencée par la croissance de cette couche. Dans le
système SiGe/Si [Sutter,1998] par exemple, les petites nanostructures disparaissent au profil
des grandes et celles restantes développent de nouvelles facettes. En effet, pendant le
recouvrement des nanostructures, la ségrégation de surface [Liao,1999] et la diffusion
[Garcia,1997] entre les nanostructures et la couche de recouvrement sont aussi responsables
d’un changement morphologique et chimique des nanostructures.
Amélioration de l’auto-organisation
Organisation verticale des îlots quantiques
L’empilement des plans des IQs séparés les uns des autres par une couche de matériau
barrière permet d’uniformiser la taille des nanostructures à chaque niveau de plan. Dans le
système InAs/GaAs, cette tendance naturelle à l’organisation verticale s’explique par les
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 24
___________________________________________________________________________
contraintes induites dans la couche barrière par les îlots enterrés. Selon Tersoff et coll.
[Tersoff,1996] les contraintes induites diminuent localement le désaccord de maille pour les
nanostructures du plan suivant, à la verticale des nanostructures du premier plan, favorisant la
nucléation d’îlots les uns sur les autres. D’après Xie et coll. [Xie,1995] cette modulation de
contrainte superficielle induit une migration préférentielle des adatomes d’indium vers les
sites où la contrainte de la barrière est la plus élevée, c’est à dire au dessus de la nanostructure
enterrée, où le désaccord de maille sera alors le moins important.
Récemment, un travail théorique sur le système Ge/Si [Priester,2001] a montré l’importance
de l’interaction entre la distribution des contraintes dans la couche barrière et la distribution
des contraintes surfaciques des îlots déposés. L’organisation verticale due aux contraintes
induites d’îlot à îlot entraîne généralement une homogénéisation de la taille et de la forme des
nanostructures [Liu,1999] (voir Figure 1-7). Dans le cadre d’îlots d’InAs séparés par des
barrières de GaAs de 5.6 nm [Solomon,1996], la largeur des pics de photoluminescence des
îlots, principalement due à l’inhomogénéité des tailles et des formes, diminue de 25% quand
le nombre de plans passe de 1 à 10.
Figure 1-7 : a) Image en microscopie électronique par transmission (TEM) d’un empilement de boîtes
quantiques [Solomon,1996]. b) Simulation de l’effet d’auto-organisation sur la forme des îlots d’après Liu
et coll. [Liu,1999].
Nombre de plan de boites
Fact
eur
d’as
pect
(B)
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 25
___________________________________________________________________________
Organisation latérale des nanostructures
Une approche très étudiée pour améliorer l’auto-organisation latérale des îlots est la
croissance sur surfaces vicinales et sur surfaces à hauts indices de type (11n). Ainsi les
marches régulièrement espacées d’une surface vicinale constituent des sites
cristallographiques favorables pour la nucléation des îlots et amileorent leur auto-organisation
(Figure 1-8). De même, les surfaces (113)A, qui présentent un facettage régulier ont permis la
fabrication d’îlots de type fils quantique [Notzel,1992], [Notzel,1994], [Notzel,1998]. Les
surfaces (113)B ont également permis de fabriquer d’îlots de type des boîtes quantiques
[Notzel,1994], [Nishi,1996],[Nishi,1997], [Polimeni,1998].
A la fin des années 90, Saito et coll. [Saito,1998] ont montré par une étude par AFM qu’ils
étaient capable d’élaborés des boîtes quantiques d’InAs/GaAs(001) avec une très faible
dispersion en taille de ± 4% en hauteur et de ± 3% en largeur. Cette très bonne homogénéité
en taille des îlots a été rapprochée de l’étude faite par Ross et coll. dans le système Ge/Si
[Ross,1998].
Figure 1-8 : (a) Présentation schématique d’une surface (001) désorientée suivant la direction [001]
[Leonelli,1993]. (b) Image AFM d’îlots d’InGaAs élaborés sur un substrat (001) désorienté 2° suivant la
direction [010]. (c) Image AFM d’ îlots quantiques élaboré sur un substrat nominal [Min,1998].
1.2.3 Croissance sur substrats gravés
Afin améliorer les caractéristiques des IQs, en particulier minimiser la dispersion de
taille des techniques de croissance en EJM ou en EPVOMdites sur substrats gravés sont
apparues à la fin des années 80. La croissance sur substrat gravé permet d’obtenir des fils
[Kapon,1987] ou des boîtes quantiques [Sugiyama,1995], [Hartmann,1997].
Suivant la forme de la gravure, en V ou en forme de pyramide inversée, on abouti
respectivement à des fils ou des boîtes quantiques, respectivement. En effet, les fils se forment
R. Leonelli et al. Phys. Rev. B 48, 11135 (1993).
R. Leonelli et al. Phys. Rev. B 48, 11135 (1993).
R. Leonelli et al. Phys. Rev. B 48, 11135 (1993).
R. Leonelli et al. Phys. Rev. B 48, 11135 (1993).
(a) (b) (c)
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 26
___________________________________________________________________________
au fond des sillons en V et les boîtes [Colas,1990] se forment au creux de la pyramide
inversée. Des IQs d’InAs ont ainsi été obtenues dans le système GaAs avec des dimensions de
l’ordre de 2 nm de hauteur et 50 nm de largeur. La discontinuité d’énergie de bande de
conduction est de l’ordre de 200 meV. En introduisant de l’hydrogène lors de l’épitaxie sur
des substrats à marche [Notzel,1998], la rugosité de la surface augmente et la croissance des
boîtes devient plus favorable que celle de fils. Fricke et coll. ont obtenu des arrangements plus
complexes associant des fils et des boîtes quantiques sur un même échantillon en gravant dans
le substrat des marches en « zig-zag » [Fricke,1999].
1.3 Propriétés optoélectroniques des îlots quantiques
La caractérisation optique des îlots quantiques permet ma mise en évidence de
différents niveaux d’énergie discrets. Cela se traduit par l’apparition de différents pics
d’émission liés aux peuplement des niveaux d’énergies successifs des îlots lors d’une
augmentation de la densité d’excitation.
Ainsi, l’émission de luminescence de ces îlots provient de recombinaisons excitoniques
complexes qu’il est important de comprendre afin de mieux cerner la structure électronique
interne des îlots.
Bayer et coll. [Bayer,2000] ont montré que sous une forte excitation optique, les électrons et
trous occupent différents niveaux énergétiques dans les îlots. Ces niveaux sont assimilés s, p,
…etc comme dans le cas des atomes. Ces niveaux sont peuplés par les porteurs en accord
avec le principe d’exclusion de Pauli. Nous obtenons ainsi, différents pics de luminescence à
différentes énergies qui correspondent aux recombinaisons des excitons provenant des
différents niveaux.
Un spectre de photoluminescence typique est présenté sur la Figure 1-9 où nous observons à
basse puissance d’excitation l’émission provenant du niveau fondamental ainsi que celui de la
couche de mouillage (couche 2D). Le niveau s est doublement dégénéré (spin) et ne peut pas
être occupé par plus de deux excitons.
En augmentant la puissance d’excitation, le niveau s est rempli et son intensité d’émission
sature. Simultanément l’émission du niveau p apparaît.
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 27
___________________________________________________________________________
Figure 1-9 : Mise en évidence du phénomène de remplissage des niveaux grâce à une augmentation de la
population des porteurs photogénérés dans le système In0.6Ga0.4As/GaAs [Bayer,2000].
La distribution de taille d’îlots quantiques peut être une autre origine de l’apparition
d’un système à multipics. Dans le système InAs/GaAs, Marzin et coll. [Marzin,1994] ont
étudié de près cet effet. Un spectre typique à 10 K de boîtes quantiques d’InAs/GaAs pour un
mesa carré de 5000 nm de coté est présenté sur la Figure 1-10. La largeur à mi-hauteur est de
l’ordre de 50 meV pour des conditions de croissance optimisées. Cette largeur de spectre est
attribuée à l’inhomogénéité de taille des îlots.
Figure 1-10 : Spectre de photoluminescence à 10 K des boîtes quantiques d’InAs/GaAs pour un mesa
carré de 5000 nm de coté [Marzin,1994].
La Figure 1-11 montre les spectres de PL pour des mesas carré de 500 nm de coté. Suite à des
calculs de niveaux d’énergie dans les îlots, il a été montré que les pics obtenus correspondent
à la transition fondamentale dans les îlots. Tous les pics ont été trouvés dans un intervalle de
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 28
___________________________________________________________________________
80 meV alors que l’écart entre les deux premiers niveaux a été évalué à 151 meV. Chacun des
pics, présentant une largeur à mi-hauteur de 100 µeV (limite de résolution expérimentale), est
donc attribué à l’émission d’un îlot d’InAs unique de taille donnée.
Figure 1-11 :Spectre de photoluminescence à 10 K de boîtes quantiques d’InAs/GaAs pour un mesa carré
de 500 nm de coté [Marzin,1994].
A la fin des années 90, Kamada et coll. [Kamada,1998] ont étudié par micro-PL la
photoluminescence d’un disque quantique d’InGaAs/AlGaAs (voir Figure 1-12a). Un spectre
typique à 3.8 K pour un mesa de 0.2 µm est présenté sur la Figure 1-12b. Dans le spectre à
basse puissance d’excitation on distingue cinq pics. Ces pics sont attribués aux cinq familles
de boîtes quantiques, noté sur le spectre PL1-PL5. La largeur à mi-hauteur varie entre 34-100
µeV. A haute excitation, Kamada et coll. remarquent l’apparition des nouveaux pics qu’ils
attribuent à la luminescence de bi-exciton.
Figure 1-12 : (a), à gauche, image de la surface par microscopie électronique secondaire, à droite, coupe
transverse par microscopie électronique en transmission d’un disque quantique d’InGaAs/AlGaAs. (b)
Spectres de µ-PL à 3.8 K pour un mesa de 200 nm de coté à différentes puissances d’excitation
[Kamada,1998].
(a)
(b)
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 29
___________________________________________________________________________
1.4 Croissance auto-organisée des îlots quantiques d’InAs/InP :
état de l’art
Contrairement au système InAs/GaAs le système InAs/InP n’a suscité avant 1997 que
très peu d’attention. En effet, la fabrication d’îlots 3D sur le substrat d’InP est très délicate
notamment en raison de son faible désaccord de maille (∼ 3%). Aussi, dans ce système les
propriétés des îlots varient notablement en fonction des conditions de croissance et ceci se
traduit par le constat que les travaux reportés dans la littérature sont difficilement
comparables.
Plusieurs études de morphologie sur la croissance d’îlots d’InAs en fonction de l’épaisseur
déposée ont été réalisées. Ponchet et coll. [Ponchet,1995] ont montré que la taille des îlots
diminue avec l’épaisseur déposée. La densité des îlots augmente fortement et la répartition
spatiale des îlots quantiques devient plus uniforme lorsque l’épaisseur augmente
[Ponchet,1995], [Taskinen,1997] et [Carlsson,1998]. Ces derniers résultats montrent la forte
dépendance de la taille et de la distribution des îlots vis-à-vis de l’épaisseur déposée.
Naturellement, les îlots d’InAs sur InP(001) ont un allongement plus ou moins prononcé
suivant la direction [1-10] [Ponchet,1995]. Par contre, dans le système
d’InAs/AlInAs/InP(001), les îlots présentent une base isotrope [Fafard,1996].
Optiquement, la formation des îlots 3D dans le système InAs/InP(001) est caractérisée par une
transition entre un spectre de PL à une seule composante attribuée à la luminescence d’une
couche 2D, et un spectre formé de composantes multiples, correspondant à des puits
quantiques d’InAs à fluctuation de monocouches (MC) [Carlin,1991], [Houdre,1993],
[Taskinen,1997] et [Lambert,1998].
Marchand et coll. [Marchand,1997] ont obtenu un spectre de luminescence centré autour de
1.57 µm et une largeur à mi-hauteur de 90 meV à 77 K, pour deux épaisseurs (2.4 MC et 4.8
MC) et une température de croissance (TC) de 500°C. En optimisant les conditions de
croissance des îlots à TC = 480°C, Carlsson et coll. [Carlsson,1998] ont obtenu un pic de
luminescence autour de 1.63 µm avec une largeur à mi-hauteur (LMH) de 52 meV à 5 K.
Cette faible largeur à mi-hauteur est attribuée à une meilleure distribution en taille des îlots.
Fafard et coll. [Fafard,1996] ont étudié l’effet de la matrice (AlInAs). Ils ont montré que la
luminescence des îlots à 300 K se situe entre 1.4 et 1.7 µm. La grande LMH du pic de
luminescence est attribuée à une forte distribution en taille des îlots.
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 30
___________________________________________________________________________
1.5 Applications
Comme le confinement spatial des électrons et des trous accroît le couplage entre les
porteurs et la lumière, les hétérostructures de semiconducteurs, et particulièrement ceux à
bandes interdites directes, ont très tôt démontré leur intérêt pour des applications
optoélectroniques. En 1979, R. Dingle réalise le premier laser à puits quantiques. La mise au
point de dispositif utilisant des transitions inter-sousbandes débute en 1987 avec B. F. Levine
qui fabrique le premier photodétecteur infrarouge par absorption intrabande dans la bande de
conduction des puits quantiques (en anglais, Quantum Well Infrared Photodetector)
[Levine,1993]. Puis en 1994, Faist et coll. [Faist,1994] développent le laser à cascade
quantique (Quantum Cascade Laser, en anglais) aussi appelé laser unipolaire puisqu’il
n’implique qu’un seul type de porteurs : les électrons. Parallèlement, les premiers lasers à fils
quantiques [Wegsheider,1993] et à boîtes quantiques [Kirstaedter,1994] utilisant une
transition intrabande font respectivement leur apparition en 1993 et 1994. Les premiers
détecteurs intersousbandes à boîtes quantiques (Quantum Dot Infrared Photodetector)
[Liu,2001] et à fils quantiques [Finkman,2000] sont apparus très récemment.
1.5.1 Laser à semiconducteur
Les lasers à semiconducteur fonctionnent par émission stimulée. L’injection des
électrons se fait à travers un champ électrique, on parle alors de pompage électrique. Un
courant traverse le dispositif et injecte des électrons dans la bande de conduction et des trous
dans la bande de valence de la zone active. En réaction, des porteurs se recombinent et
restituent une certaine énergie dans le cristal sous forme de phonons ou de photons :il en
résulte un échauffement et une émission de lumière dont la longueur d’onde est liée à la bande
interdite du semi-conducteur.
La relaxation des porteurs injectés se fait en deux temps :
Relaxation des électrons vers le bas de la bande de conduction par émissions de
phonons optiques et acoustiques avec un temps caractéristique de l’ordre de la picoseconde.
Relaxation des électrons à travers le gap jusqu’à la bande de valence avec des trous en
un temps de 3 à 4 ns.
Dans les années 70, il a été mis au point des lasers à base d’hétérostructures. En effet, dans
ces hétérostructures on a à la fois un confinement des porteurs dans la couche active et un
confinement optique de la lumière dans cette même région. Vers 1975, la densité de courant
seuil s’élevait à environ 500 A/cm2, pour des couches active de 0.1 µm d’épaisseur.
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 31
___________________________________________________________________________
1.5.2 Laser à fils et à boîtes quantiques
Au début des années 80, Arakawa et Sakaki ont démontré l’intérêt de confiner les
électrons dans des structures 1D et 0D pour abaisser à température ambiante le courant de
seuil du laser [Arakawa,1982]. De plus, le maximum de gain spectral théorique d’un fil
quantique de section 10x10 nm2 (resp. d’une boîte quantique cubique de volume 10x10x10
nm3) est deux fois (resp. 10 fois) plus élevé que dans le cas d’un puits quantique de 10 nm
d’épaisseur, à 300 K et pour une densité de porteurs de 3 1018 cm-3 [Asada,1986].
La Figure 1-13 illustre l’évolution de la densité de courant seuil au cours des années et en
fonction du type de structure.
Figure 1-13 : Evolution de courant seuil laser au cours du temps et en fonction de type de structure [Opto
& Laser Europe,2000]. Laser à fils quantiques
La réalisation de lasers à fils quantiques optiquement pompés a été démontrée dés 1993 à Bell
labs [Wegsheider,1993] sur des fils obtenus à l’intersection de deux puits. L’effet laser a aussi
été observé pour des fils quantiques issus d’une croissance sur substrat gravé [Sirigu,2000].
Récemment, un microdisque laser de 1.9 µm de rayon, basé sur des fils quantiques similaires
à ceux de cette étude (InAs sur substrat InP), a émis à 1.68 µm pour une puissance de
pompage de 2 mW [Seassal,2000].
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 32
___________________________________________________________________________
Laser à boîtes quantiques
Actuellement, les lasers à boîtes quantiques présentent des densités de courant seuil aussi
basses que 13 A.cm-2 à température ambiante et émettent à 1.3 µm [Eliseev,2001]. Huang et
coll. [Huang,2001] ont réalisé un laser à boîtes quantiques délivrant des impulsions de 17 ps
de 1 nm de largeur spectrale en intégrant un absorbant saturable.
Pour réaliser des lasers interbandes à boîtes quantiques de plus en plus performants il est
nécessaire d’améliorer la croissance des boîtes quantiques, c’est à dire maîtriser leur
distribution en taille. En effet, une largeur trop importante de la transition interbande limite le
gain de tels dispositifs. C’est pourquoi plusieurs groupes travaillant sur la croissance
s’efforcent d’homogénéiser les tailles des boîtes [Pan,1998] ; [Choi,2001].
1.5.3 Photodétecteurs infrarouge
Parallèlement au développement des lasers, les détecteurs infrarouge à base de boîtes
quantiques ont vu le jour récemment [Maimon,1998] ; [Finkman,2000] ;[Liu,2001]. Le
principe du photodétecteur est tout à fait identique à celui des détecteurs infrarouges à base de
puits quantiques. Contrairement aux applications lasers, l’inhomogénéité des nanostructures
présente un avantage pour la réalisation de détecteurs infrarouge sensibles sur des bandes
spectrales larges.
Principe de la détection intrabande
Le principe de la détection intrabande (Figure 1-14) repose sur l’absorption d’un photon. Ce
dernier induit une transition lié-lié ou lié-continuum dans des nanostructures dopées.
L’application d’un champ électrostatique permet de collecter les photoélectrons du continuum
ou ceux qui sortent du puits de potentiel par effet tunnel. L’efficacité de collection des
électrons photoexcités dépend de leur temps de capture, qui, s’il est trop court, va entraîner la
recapture des électrons qui viennent d’être photexcités.
La détectivité D* par unité de surface du détecteur peut s’écrire en fonction du flux de photons
φ à la fréquence w :
th
opt
GwGD
φh2* = Équation 1-10
Où Gopt et Gth les taux de génération optique et thermique.
Chapitre 1 : Introduction aux nanostructures semi-conductrices 33
___________________________________________________________________________
Figure 1-14 : Schéma de principe d’un photodétecteur intersoubande.
Etat de l’art des photodétecteurs infrarouges à îlots quantiques
Contrairement aux photodétecteurs à base de puits quantiques, ceux fabriqués à partir de fils
et de boîtes quantiques présentent leurs maxima d’absorption à incidence normale, dans l’axe
de croissance des nanostructures. Des détecteurs infrarouges dans la gamme 10-21 µm ont été
réalisés [Phillips,1998] et [Pan,1998] avec des détectivités de l’ordre de 1010 cm.Hz1/2.W-1 à
40 K. Dans la gamme 5-7 µm, une détectivité de 2.4 108 cm.Hz1/2.W-1 à été obtenue à 250 K
[Tang,2001].
1.6 Conclusion
Dans ce chapitre nous avons présenté une brève introduction aux propriétés
électroniques, théoriques et expérimentales des îlots quantiques surtout dans le système
InAs/GaAs, qui est le système le plus étudié. Par contre, peu d’études ne sont consacrées pour
le système InAs/InP(001) ce qui motive le travail de cette thèse. Nous avons présenté
quelques techniques d’élaboration des îlots quantiques. Enfin, nous avons présenté les
principales applications dans le domaine de l’optoélectronique et quelques résultats récents de
dispositifs semiconducteurs III-V à base d’îlots quantiques.
Chapitre 2 : Croissance et morphologie des îlots quantiques d’InAs/InP(001) 34
___________________________________________________________________________
Chapitre 2
Croissance et morphologie des îlots
quantiques d’InAs/InP(001)
L’intérêt de la filière InAs/InP réside principalement dans la conception de dispositifs
émettant à 1.55 µm (domaine important pour les télécommunications). Les îlots quantiques
(IQ) d’InAs/InP sont obtenus par croissance auto-organisée selon le mode de croissance
Stranski-Krastanov des couches contraintes. Le système InAs /InP se caractérise par son
faible désaccord de maille voisin de 3 %. Ce faible désaccord de maille rend certainement
plus difficile l’auto-organisation dans ce système. Par ailleurs, ce système a été moins étudié
en comparaison, par exemple, au système InAs/GaAs qui présente un désaccord de 6.7 %. Les
premières boîtes quantiques d’InAs sur substrat InP(001) ont été étudiées en 1995
[Ponchet,1995]. Fafard et coll. ont obtenus pour la première fois en 1996 des boîtes
quantiques d’InAs/AlxIn1-xAs sur InP(001) émettant à 1.55 µm. Ces boîtes ont été obtenues à
une température de croissance de 525 °C et une vitesse de croissance de 0.05 MC/s
[Fafard,1996].
Avant de présenter la caractérisation optique des IQ d’InAs/InP(001) que nous avons étudiés,
il est nécessaire de connaître leurs caractéristiques morphologiques. Deux types de structures
ont été étudiés : i) les IQ d’InAs insérés dans des barrières d’InP et ii) les IQ d’InAs insérés
dans des barrières d’AlInAs. Les structures sont élaborées par EJM au LEOM (Ecole Centrale
de Lyon) par Christelle Monat, Julien Brault et Michel Gendry. Nous allons présenter les
conditions de croissance spécifiques aux échantillons qui font l’objet de cette thèse ainsi que
les principales propriétés structurales et morphologiques des IQ d’InAs/InP et InAs/AlInAs
que nous avons étudiés.
Chapitre 2 : Croissance et morphologie des îlots quantiques d’InAs/InP(001) 35
___________________________________________________________________________
2.1 Les îlots quantiques d’InAs/InP sur InP(001)
2.1.1 Condition de croissance des hétérostructure
Après désorption de l’oxyde natif présent sur la surface du substrat d’InP, une couche
de 400 nm d’InP est épitaxiée à 480 °C avec une pression de phosphore de 10-5 Torr et une
vitesse de croissance de 1 µm/h. Ces conditions de croissance permettent d’obtenir une
reconstruction (2 x 4) de la surface d’InP. Avant la croissance de l’InAs, la surface d’InP est
exposée 10 s sous pression d’arsenic. La vitesse de croissance de l’InAs a été généralement
fixée à 0.25 µm/h. Après le dépôt de l’InAs, l’échantillon est maintenu 10 s à la température
de croissance sous pression d’arsenic Pour l’étude des propriétés optiques, les îlots sont
encapsulés par une couche d’InP de 300 nm. Pour les études par microscopie à force atomique
(AFM) d’îlots non encapsulés, les échantillons sont refroidis sous flux d’arsenic jusqu’à 450
°C puis sous flux de phosphore jusqu’à 300 °C pour éviter leur coalescence.
2.1.2 Optimisation de la croissance des îlots quantiques
Pour ce qui est des conditions de croissance des îlots quantiques, le travail
d’optimisation à consister à fabriquer des IQ émettant à 1.55 µm avec un minimum de
dispersion en taille (réduction de la largeur de raie du spectre de PL) et conduisant à un
confinement latéral des porteurs [Brault,2000], [Monat,2003]. Pour cela plusieurs voies ont
été explorées :
croissance à « basses températures » dans la gamme de Tc [450-480°C]. Dans cette
gamme de température la transition 2D/3D du mode croissance a lieu vers 1.4-1.6 nm.
croissance à « hautes températures » dans la gamme de Tc [510-530°C], avec
optimisation des conditions de croissance (pression d’arsenic PAs, épaisseur d’InAs
déposé eInAs ). Dans ce domaine de température la transition 2D/3D a lieu vers 0.45-
0.55 nm.
croissance sur substrats vicinaux type 2°B et 2°F (voir le chapitre 3)
Chapitre 2 : Croissance et morphologie des îlots quantiques d’InAs/InP(001) 36
___________________________________________________________________________
2.1.3 Echantillons étudiés et caractéristiques des îlots
Le Tableau 2.1 rassemble les conditions de croissance et les tailles des îlots pour les
principaux échantillons que nous avons étudiés. Les échantillons fabriqués sur des substrats
vicinaux seront présentés dans le chapitre 3.
Echantillon Tc
(°C)
PAs
(Torr)
eInAs
(nm)
Longueur
(nm)
Largeur
(nm)
Périodicité
moyenne
(nm)
Hauteur
(nm)
Densité
(cm-2)
EP286 450 4 10-6 1.6 100-200 20-30 25 2.5-3 2.5 1010
EP539 520 2 10-6 0.62 30-100 15-17 22 1.2-1.4 4 à 8
1010
EP859 520 2 10-6 1.2 50-100 21-23 22 2.4 4 à 8
1010
Tableau 2.1: Tableau récapitulatif des conditions de croissance des échantillons étudiés et des
caractéristiques des îlots correspondant.
Les tailles des îlots sont déduites des images de microscopie électronique en
transmission (TEM) réalisées par O. Marty au LENAC (Figures 2-1, 2-2 et 2-3). Les îlots
d’InAs/InP(001) se présentent comme des batonnets allongés selon la direction [1-10], avec
une section trapézoïdale très aplatie (voir pour plus de détails les thèses de J. Brault
[Brault,2000] et C. Monat [Monat,2003] de l’Ecole Centrale de Lyon).
(a) (b)
Figure 2-1: Images TEM (a) en coupe transverse suivant [110] et (b) en vue plane des îlots d’InAs de la
structure EP286 élaborée à 450°C.
20 nm g002200 nm g220
Chapitre 2 : Croissance et morphologie des îlots quantiques d’InAs/InP(001) 37
___________________________________________________________________________
Figure 2-2 : Images TEM en coupe transverse suivant [110] des îlots d’InAs des deux structures élaborées
à 520°C : EP539 (à gauche) et EP859 (à droite).
Figure 2-3 : Image TEM en vue plane suivant des îlots d’InAs de la structure EP859.
2.2 Les îlots d’InAs/AlInAs sur InP(001)
2.2.1 Conditions de croissance des hétérostructures
L’AlxIn1-xAs est épitaxié en accord de maille (x=0.48) avec le substrat InP(001). La
température de croissance est de 525°C, le rapport des pressions des éléments V/III est voisin
de 30 et la vitesse de croissance est de 1 µm/h. Les structures incluent une couche tampon de
400 nm et une couche d’encapsulation de 300 nm pour l’étude des propriétés optiques des
îlots.
g220
Chapitre 2 : Croissance et morphologie des îlots quantiques d’InAs/InP(001) 38
___________________________________________________________________________
2.2.2 Conditions de croissance des îlots d’InAs
La forme des IQ d’InAs/AlInAs dépend en particulier de deux paramètres de
croissance [Brault,2002]:
La morphologie de surface de la couche tampon d’AlInAs, fortement dépendante de
son temps maintien tm sous pression d’arsenic avant la croissance de l’InAs. Avant
l’élaboration de couche d’InAs, on peut ainsi modifier la morphologie de la surface d’AlInAs
à l’aide d’une interruption de croissance sous pression d’arsenic pendant un temps, appelé
temps de maintien tm.
La surface de l’InAs et de sa reconstruction qui dépend de la température de croissance
et de la pression d’arsenic. Pour la croissance du ou des plans d’InAs, la température de
croissance peut être comprise entre 510 et 525°C et la pression d’arsenic peut être comprise
entre 2 10-6 et 1 10-5 Torr.
Dans ces conditions de croissance, la transition 2D/3D du mode de croissance s’effectue pour
une épaisseur critique H3D typiquement voisine de 0,75 nm (2.5 MC). Dans nos échantillons,
3.5 MC d’InAs ont été épitaxiées à la vitesse de 0.25 µm/h. Les îlots sont ensuite « recuits »
30 s sous pression d’arsenic avant d’être encapsulés par la couche d’AlInAs.
2.2.3 Croissance des fils quantiques
La démarche suivie consiste à utiliser l’anisotropie naturelle de la surface de
croissance des alliages III-V qui privilégie l’allongement des structures (2D ou 3D) selon la
direction [1-10]. Il a été montré que l’absence d’interruption de croissance entre l’AlInAs et
l’InAs (tm = 0 s) et qu’une surface d’InAs reconstruite (2 x 4) favorisaient cette anisotropie et
donc l’allongement des IQ d’InAs selon la direction [1-10] pour conduire à la croissance de
fils quantiques orientés selon cette direction. Cette reconstruction de surface peut être obtenue
en abaissant la température de croissance en dessous de 515 °C ou en augmentant la pression
d’arsenic à 7 10-6 Torr par exemple. La Figure 2-4 montre les fils quantiques alors obtenus.
Leurs dimensions moyennes sont les suivantes : largeur l = 14 ± 1,2 nm et hauteur h = 1.4 ±
0.3 nm. La dispersion sur la taille des fils est de l’ordre de 15%. Leur densité est voisine de
4,5 105 cm-1.
Chapitre 2 : Croissance et morphologie des îlots quantiques d’InAs/InP(001) 39
___________________________________________________________________________
Figure 2-4 : Image AFM de fils quantiques d’InAs/AlInAs/InP
2.2.4 Croissance des boîtes quantiques
Afin d’obtenir des boîtes quantiques, la démarche suivie est contraire à la précédente.
Elle consiste, d’une part, à réduire l’anisotropie naturelle de la surface de l’AlInAs en la
maintenant sous pression d’arsenic pendant des temps de maintien tm compris entre 5 et 10
mn. Cet effet peut être amplifié en plaçant ensuite cette surface sous pression réduite d’arsenic
(7 10-7 Torr pendant 20 s par fermeture du cache arsenic ou 2 10-7 Torr pendant 5 s par
fermeture du cache général). D’autre part, elle consiste à favoriser la reconstruction (2 x 1) de
la surface d’InAs, reconstruction elle-même moins favorable à l’anisotropie. Pour cela, la
température de croissance de l’InAs doit être supérieure ou égale à 520 °C (pour une pression
d’arsenic comprise entre 3 et 5 10-6 Torr). La Figure 2-5 montre une image des boîtes
quantiques alors obtenues. Elles sont allongées et alignées suivant la direction [1-10]. Leurs
dimensions moyennes sont les suivantes : longueur L = 52 ± 5 nm, largeur l = 30 ± 3,5 nm et
hauteur h = 1.6 ± 0.4 nm. La dispersion sur la taille des boîtes est de l’ordre de 15%. Leur
densité est de l’ordre de 6 1010 cm-2.
[1-10][1-10]
200nm200nm
4.4 nm
0 nm
Chapitre 2 : Croissance et morphologie des îlots quantiques d’InAs/InP(001) 40
___________________________________________________________________________
Figure 2-5 : Image d’AFM des boîtes quantiques d’InAs/AlInAs/InP.
2.2.5 Structures empilées d’InAs/AlInAs
Dans le système InAs/AlInAs sur substrat InP(001), Brault et coll. ont observé que
quel que soit le type de nanostructure du plan de départ, pour des épaisseurs d’espaceur
inférieures à 50 nm l’effet de l’empilement conduit à la formation de fils quantiques
[Brault,2000-2]. Les images AFM de la Figure 2-6, qui compare les îlots d’un cinquième plan
d’une structure empilée avec ceux d’un premier plan, montrent très clairement que la forme
filaire est privilégiée dans les structures empilées et que cela s’accompagne d’une très nette
diminution de la dispersion en taille (< 12%) des fils quantiques ainsi formés.
[1-10]
3.5 nm
0 nm
[1-10][1-10]
400 nm
3.5 nm
0 nm
Chapitre 2 : Croissance et morphologie des îlots quantiques d’InAs/InP(001) 41
___________________________________________________________________________
Figure 2-6 : Images AFM comparant les îlots d’InAs (a) d’un u premier plan et (b) d’un cinquième plan
d’une structure empilée d’InAs/AlInAs avec espaceur de 15 nm.
L’empilement InAs/AlInAs est aussi remarquable pour la nature de l’organisation
verticale en anti-corrélation qui s’y développe (voir Figure 2-7) [Brault,2000], contrairement à
ce qui est observé classiquement dans les autres systèmes tels que InAs/GaAs, Ge/Si ou même
InAs/InP, qui présentent une organisation verticale en corrélation comme prédit
théoriquement par des modèles prenant en compte les champs de déformation induits dans ces
structures [Tersoff,1993] , [Xie,1995]. Bien que des arrangements verticaux en anti-
corrélation aient été aussi prédits théoriquement [Shchukin,1999] sur la base de modèles
purement élastiques, il est apparu que cette seule considération ne permettait pas d’expliquer
l’arrangement en quinconce observé dans la système InAs/AlInAs/InP(001). Cet arrangement
trouve ici son origine dans la séparation de phase qui se développe lors de la croissance des
espaceurs d’AlInAs sous l’effet du champ de contrainte induit par les îlots d’InAs
[Brault,2000].
500 nm500 nm
(a) (b)
Chapitre 2 : Croissance et morphologie des îlots quantiques d’InAs/InP(001) 42
___________________________________________________________________________
Figure 2-7 : Image TEM en coupe transverse d’une structure empilée à 5 plans de fils quantiques
d’InAs/AlInAs séparés par un espaceur de 25 nm.
L’image TEM en coupe transverse (Figure 2-7) montre cette séparation de phase avec
la présence de zones claires enrichies en indium et sombres enrichies en aluminium dans les
couches d’espaceur d’AlInAs. Le champ de déformation induit dans l’AlInAs donne
naissance à des « flammes » riches en indium issues des facettes des îlots et qui divergent.
Des simulations à l’aide d’un modèle de champ de force de valence (VFF) de type formalisme
de Keating [Keating,1966] ont permis de préciser l’origine de cette séparation de phase
[Priester,2000]. Les points de rencontre de deux « flammes » issues de deux îlots contigus
constituent des sites de nucléation privilégiés, car de moindre contrainte, aux îlots du plan
suivant pour conduire à l’anti-corrélation observée [Brault,2000].
2.2.6 Echantillons étudiés et caractéristiques des îlots
structures à un plan
Le Tableau 2.2 récapitule les conditions de croissance des deux échantillons à 1 plan d’îlots
que nous avons principalement étudiés par spectroscopie optique et les caractéristiques des
30 nm g002
Chapitre 2 : Croissance et morphologie des îlots quantiques d’InAs/InP(001) 43
___________________________________________________________________________
îlots d’InAs correspondant. Ils se différencient par la forme des îlots d’InAs : i) boîtes
quantiques allongées et alignées suivant [1-10] pour le premier et fils quantiques orientés
selon [1-10] pour le second.
Echantillon Forme
des îlots
Préparation
de la surface
d’AlInAs
Reconstruction
de la surface
d’InAs
Densité Longueur
(nm)
Largeur
(nm)
Hauteur
(nm)
M777 Boîte tm=10 mn
+
20 s sous
7 10-7 Torr
(2x1) 6 1010
cm-2
52 30 1.6
M863 Fil tm= 0 s
(pas
d’interruptio
n de
croissance)
(2x4) 4,5 105
cm-1
- 14 1.4
Tableau 2.2 : Tableau récapitulatif des conditions de croissance des échantillons étudiés et des
caractéristiques des îlots correspondant.
structures empilées Le Tableau 2.3 récapitule les caractéristiques des structures empilées qui ont été étudiées dans
le cadre de ce travail.
Echantillon Nombre des plans Espaceur d’AlInAs
(nm)
Pression d’arsenic
(10-6 Torr)
M749 10 5 ∼ 8
M704 10 10 ∼ 8
M744 10 15 ∼ 8
M930 10 10 7.5
M936 10 10 10.5
M937 10 10 3.5
M938 10 10 5.5
Tableau 2.3 : Tableau récapitulatif des caractéristiques des structures empilées étudiées dans le cadre de
ce travail.
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 44
Chapitre 3
Caractérisation spectroscopique des îlots
quantiques d’InAs/InP/InP(001)
Après avoir présenté dans le chapitre précédent la croissance et la morphologie des
îlots quantiques d’InAs/InP(001), il est indispensable d’avoir des informations sur leurs
propriétés optiques . Dans ce chapitre nous présentons la caractérisation optique des îlots
d’InAs/InP sur substrat InP(001). Dans une première partie, nous détaillons les résultats
obtenus sur un échantillon qui présente des nanostructures élaborées avec des conditions
standard (TC varie entre 450 et 480 °C), puis nous présentons les résultats optiques des
échantillons élaborés avec des conditions optimisées (TC autour de 520 °C) où nous avons
mis en évidence l’existence de niveaux excités dans les structures étudiées. Enfin, dans une
troisième partie, nous confrontons nos résultats expérimentaux à des calculs théoriques par un
modèle pk rr. à 8 bandes développé par Miska et coll. [Miska,2003].
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 45
3.1 Intérêt d’une étude des propriétés optiques
La recherche sur les composants optoélectroniques à base d’îlots quantiques est un
sujet expérimental et théorique très concurrentiel et important. Ceci est motivé par l’obtention
de laser à boîtes quantiques à très faible courant de seuil dans le système InAs/GaAs. Les
lasers dans ce système émettent entre 0.9 et 1.3 µm et l’extension du fonctionnement du laser
à 1.55 µm s’avère très intéressante surtout pour les télécommunications optiques à longue
portée. L’un des éléments importants pour la réalisation et l’optimisation de ces composants
est de comprendre les propriétés optiques de ces îlots quantiques.
En effet, pour obtenir la longueur d’onde de 1.55 µm, une des solutions est d’utiliser un
substrat d’InP où le désaccord de maille avec l’InAs, plus faible que dans le système
InAs/GaAs, pourrait l’élaboration de boîtes quantiques plus grandes.
La voie actuelle la plus utilisée pour l’élaboration d’îlots quantiques en forte densité sans
dislocations est très certainement la croissance auto-organisée.
Il faut noter que l’élaboration des îlots quantiques d’InAs/InP(001) est difficile à maîtriser, ce
qui explique la diversité des résultats reportés dans la littérature [Carlin,1991],
[Carlsson,1998] et [Landin,2000].
3.2 Propriétés optiques
Dans cette partie, nous présentons dans un premier temps l’étude optique d’une
structure dans laquelle les îlots ne présentent pas de confinement latéral (élaborés dans des
conditions standard) (EP286) et dans un deuxième temps, les propriétés optiques des îlots
quantiques qui présentent un confinement latéral (élaborés dans des conditions optimisées)
(EP539 et EP859).
3.2.1 Etude optique de l’échantillon EP286
L’échantillon EP286 est élaboré avec les conditions standard, les détails morphologiques sont
présentés dans le Chapitre 2.
La Figure 3-1 présente un spectre de luminescence de l’échantillon EP286 à 8 K. Ce spectre
présente plusieurs pics de luminescence situés dans la gamme 0.7- 0.85 eV et un écart
énergétique non constant entre chaque pic (20 à 30 meV).
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 46
Figure 3-1 : Spectre de photoluminescence de l’échantillon EP286 à 8 K.
Afin de vérifier le confinement et la localisation des porteurs dans cette structure, une étude
de la photoluminescence en fonction de la température s’impose.
3.2.1.1 Etude de la photoluminescence en fonction de la température
La Figure 3-2 présente la variation de la luminescence de l’échantillon EP286 en
fonction de la température. Nous constatons qu’il y a un rapport 80 entre l’intensité de PL à 8
K et celle mesurée à 300 K. Il apparaît que ces îlots ne permettent pas d’obtenir un
confinement latéral suffisant et efficace pour les porteurs photogénérés. En effet, dés que nous
augmentons la température, les porteurs acquièrent de l’énergie cinétique par effet thermique
et ceci leur permet de s’échapper des îlots vers la couche de mouillage. Ce comportement
ressemble à celui d’un puits quantique (Figure 3-3).
Figure 3-2 : Evolution de la luminescence en fonction de la température du spectre de photoluminescence
de l’échantillon EP286.
0.70 0.75 0.80 0.85
Laser Argon
Inte
nsité
de
PL (u
.a.) 7K
12K 25K 50K 85K 130K 300K
Energie (ev)
0.70 0.75 0.80 0.85 0.90
(4)
(3)
(2)
(1)
Laser Argon T=8 KDex=630 W/cm2
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Energie (eV)
Pic Position
1 0.736 eV
2 0.760 eV
3 0.781 eV
4 0.807 eV
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 47
Figure 3-3 : Spectres de PL à 8 K et 300 K d’un puits quantique d’InGaAs/InP.
En conclusion, cette structure ne présente pas une forte localisation spatial des porteurs et ceci
est dû à un faible confinement latéral des îlots.
Revenons maintenant à la Figure 3-1 où nous remarquons l’existence d’un spectre à multipics.
La question qui s’impose est la suivante : quelle est l’origine et la nature de ces transitions
optiques ?
3.2.1.2 Etude de la photoluminescence en fonction de la puissance d’excitation
Afin de déterminer la nature de ces différents pics et d’étudier le type de transition
(excitonique, défauts ou bande à bande), l’étude fondamentale à réaliser est celle de la
variation de l’intensité de la luminescence en fonction de la puissance d’excitation.
Ainsi l’intensité de photoluminescence peut être explicitée par la loi suivante :
avec n ≥ 1 pour les recombinaisons excitoniques
I = Pexn avec n = 1 pour les recombinaisons intrinsèques (bande à bande)
avec n ≤ 0.8-0.9 pour les recombinaisons via des impuretés
0.70 0.75 0.80 0.85 0.90 0.95 1.00
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
X 110 8K 300K
Energie (eV)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 48
Figure 3-4 : Evolution de la luminescence en fonction de la puissance d’excitation à 8 K (à gauche).
Analyse du comportement de l’intensité intégrée de PL en fonction de la puissance d’excitation de chaque
pics (à droite).
L’étude de la PL en fonction de la puissance d’excitation est présentée sur la Figure 3-4
(gauche). Nous remarquons que l’évolution de l’intensité intégrée de PL en fonction de la
puissance d’excitation reste la même d’un pic à l’autre. En effet, nous ne constatons ni une
saturation relative des pics à basse énergie par rapport aux pics à haute énergie, ni un effet de
remplissage comme dans les îlots d’InAs dans GaAs [Bayer,2000]. Ce résultat est semblable à
celui obtenu par Carlin et coll. [Carlin,1991]. L’origine de ces pics est donc liée à des îlots
dont la hauteur varie par une fluctuation du nombre de monocouches.
L’ajustement linéaire de l’intensité intégrée de PL de chaque pic en fonction de la puissance
d’excitation donne des pentes voisines de 1.1 (Figure 3-4 à droite). Ces transitions sont alors
de nature excitonique.
3.2.1.3 Etude par excitation de photoluminescence
Afin de confirmer l’attribution de ces pics de luminescence, l’excitation de
photoluminescence s’impose.
Lorsque nous avons fixé la détection sur les pics de luminescence à 0.76, 0.78 et 0.8 eV, nous
n’avons pas observé des pic d’absorption (Figure 3-5). Nous pouvons donc conclure à
l’absence de niveaux excités.
0.70 0.75 0.80 0.85 0.90
Inte
nsité
de
PL (u
.a.) 0.02 mW
6 mW 200 mW
Energie (eV)1E-4 1E-3 0.01 0.1 1 10 100 1000 10000
Inte
nsité
inte
grée
pic1 (E=0.73 eV) pic2 (E=0.76 eV) pic3 (E=0.78 eV) pic3 (E=0.81 eV)
Puissance (mW)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 49
Figure 3-5 : Spectre d’excitation de photoluminescence de l’échantillon EP286 à 8 K.
3.2.1.4 Conclusion
L’échantillon EP286 élaboré dans des conditions standard présente vraisemblablement
un comportement 2D (puits quantique). En effet, il ne présente ni un fort maintien de
l’intensité de la luminescence en fonction de la température, ni un comportement traduisant
une saturation des niveaux lorsque l’on augmente la puissance d’excitation. Ceci est confirmé
par l’excitation de photoluminescence. Les pics de photoluminescence observés sont attribués
à des fluctuations de monocouches analogues à celles observées par Carlin et coll.
[Carlin,1991] et Rudra et coll. [Rudra,1994] qui traduisent un confinement bidimensionnel.
Cependant, pour obtenir un confinement tridimensionnel il serait nécessaire de réduire
davantage les dimensions latérales des îlots et par suite, aboutir à des structures confinées où
il existe une forte localisation des porteurs.
Une étude exhaustive en fonction des conditions de croissance (Tc, pression d’arsenic,
vitesse de croissance) a montré qu’il fallait être en dehors de la gamme de température (460-
500°C) pour pouvoir fabriquer des îlots 3D qui s’apparentent à des objets quantiques de basse
dimensionnalité tels que peuvent le qualifier les résultats de photoluminescence obtenus en
fonction de la température.
La fabrication d’îlots 3D d’InAs/InP de basse dimensionnalité émettant à 1.55 µm ne
sera possible qu’en diminuant la taille des îlots. Ceci a pu être réalisé en abaissant l’épaisseur
de transition 2D/3D du mode de croissance [Brault,2000]. Les fortes températures de
croissance et les faibles pressions d’arsenic ont ainsi été privilégiées.
0.76 0.78 0.80 0.82 0.84
1E-14
Inte
nsité
de
PLE
(u.a
.)
Energie d'excitation (eV)
Edet=0.759 eV Edet=0.780 eV Edet=0.807 eV
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 50
Dans le cadre d’une première optimisation des structures à îlots quantiques d’InAs/InP(001),
une structure type (EP539) a été étudiée.
3.2.2 Etude des propriétés optique de l’échantillon EP539
Dans ce paragraphe, nous allons étudier les propriétés optiques de l’échantillon
EO539 en les comparant à celles de l’échantillon élaboré à 450°C (EP286).
Figure 3-6 : Spectre de photoluminescence à 8 K de l’échantillon EP539.
La Figure 3-6 montre le spectre de photoluminescence à 8 K de l’échantillon EP539 excité par
le laser argon. Le spectre présente un système à multi-composantes centré autour de 1 eV.
L’écart énergétique entre chaque pic n’est pas constant et varie de 41 à 75 meV.
Déterminons maintenant l’origine de ces pics.
3.2.2.1 Etude de la photoluminescence en fonction de la puissance d’excitation
L’étude de la PL de l’échantillon EP539 en fonction de la puissance d’excitation
montre une évolution similaire de chaque pic en fonction de la puissance d’excitation (Figure
3-7). En effet, nous ne constatons pas de saturation des transitions à basses énergies par
rapport aux transitions à hautes énergies.
En conclusion, cette structure ne présente pas d’états excités. Elle présente plutôt des îlots
dont les hauteurs varient par fluctuation de moncouches.
L’étude de l’intensité intégrée de la PL en fonction de la puissance d’excitation montre que
toutes les transitions ont un comportement excitonique (Figure 3-7).
Voyons maintenant s’il existe une forte localisation spatiale des porteurs au sein de ces îlots.
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3
Laser Argon
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
E=0.906 eV
E=0.947 eV E=0.992 eV
E=1.051 eV
E=1.126 eV
Energie (eV)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 51
Figure 3-7 : Spectres de photoluminescence normalisée de l’échantillon EP539 en fonction de puissance
d’excitation à 8 K (à gauche). Evolution de l’intensité de PL intégrée en fonction de la puissance
d’excitation (à droite).
3.2.2.2 Etude de la photoluminescence en fonction de la température
La Figure 3-8 présente l’évolution des spectres de photoluminescence en fonction de
la température de la structure EP539 sous une excitation produite par le laser Argon. Nous
constatons un fort maintien de la luminescence entre 8 K et 300 K (le rapport de l’intensité de
PL intégrée entre 8 K et 300 K est de l’ordre de 8). Ceci implique une forte localisation des
porteurs dans les îlots contrairement à ce qui a été obtenu avec la structure précédente
(EP286).
Figure 3-8 : Evolution de l’intensité de photoluminescence en fonction de la température de l’échantillon
EP539 sous l’excitation du laser Argon (raie 514.5 nm).
0.8 0.9 1.0 1.1 1.2
Laser Argon
Inte
nsité
de
PL (u
.a.) 8 K
60 K 146 K 200 K 252 K 287 K
Energie (eV)
0.8 1.0 1.20.0
0.5
1.0
5
4 3
2
1
200mW 20mW 2mW 0.2mW 0.02mW
Inte
nsité
de
PL n
orm
alis
ée
Energie (eV)0.01 0.1 1 10 100 1000
1E-7
1E-6
1E-5
1E-4
1E-3
0.01
0.1
1 pic1 pic2 pic3 pic4 pic5
Inte
nsité
Inte
grée
(u.a
.)
Puissance (mW)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 52
Afin de remonter réellement au comportement de la luminescence issue de ces îlots, il
est intéressant d’éliminer tous phénomènes pouvant être liés aux barrières d’InP. En effet,
lorsque nous excitons la structure avec le laser Argon (raie 514.5 nm équivalent à 2.014 eV)
nous créons en très grande majorité des porteurs dans les barrières d’InP. Ces porteurs
migrent ensuite très rapidement vers les îlots, qui jouent le rôle de puits de potentiel efficaces
et s’y recombinent radiativement. L’idée sera d’exciter la structure avec un faisceau laser
d’énergie inférieure au gap d’InP (excitation quasi-résonnante). Dans notre cas, nous avons
excité l’échantillon avec un laser yttrium-aluminum-garnet (YAG) de longueur d’onde 1.06
µm (1.16 eV).
Figure 3-9 : Etude de la luminescence de l’échantillon EP539 en fonction de la température au moyen d’un
laser YAG émettant à 1.06 µm (1.16 eV).
La Figure 3-9 montre une étude de la photoluminescence en fonction de la température de
l’échantillon EP539 en excitation quasi-résonnante. Nous remarquons que le rapport de
l’intensité de la PL intégrée entre 8 K et 270 K est presque égale à 2. Ce faible rapport traduit
bien la forte localisation spatiale des porteurs et l’efficacité optique des îlots. En effet, la
diminution de l’intensité de PL intégrée d’un rapport 8 constatée précédemment lors de
l’excitation non-résonnante à l’aide du laser Argon est probablement due à la mauvaise
qualité des barrières d’InP qui sont élaborées à 520 °C (la température de croissance optimale
d’InP est 480 °C) et ceci set traduit par la perte de porteurs entre les barrières et les îlots.
Comparons désormais ces résultats avec ceux de la structure EP286. La structure EP539
présente un effet de confinement très marqué qui se traduit par la réduction que d’un facteur 8
de l’intensité intégrée de PL entre 8 K et 300 K, sous excitation non-résonnante. Par contre,
dans le cas de la structure EP286 nous avons une diminution d’un facteur 80 entre 8 K et 300
K sous excitation non-résonante.
0.8 0.9 1.0 1.1
Inte
nsité
de
PL (u
.a.) Laser Yag 8 K
68 K 100 K 225 K 270 K
Energie (eV)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 53
Avec la structure EP539, nous avons réussi à avoir un fort confinement latéral ; reste à
déterminer la nature de ce confinement : 2D (fils quantiques) ou 3D (boîtes quantiques).
Pour cela, nous avons effectué des études de la photoluminescence en fonction de la
polarisation.
3.2.2.3 Etude de l’état de polarisation de nos pics de PL
Avant d’étudier la photoluminescence polarisée sur nos îlots, une étude préliminaire
sur un puits quantique d’InAs sur InP(001) (EP766) a conforté nos attentes : aucune
polarisation de la luminescence suivant les deux directions perpendiculaire à [001] n’existe
(Figure 3-10). Ceci prouve la fiabilité de notre expérience.
Le taux de polarisation linéaire est définie par la relation suivante :
IIIIP
]110[]101[
]110[]101[
+−
=−
− Équation 3-1
I[110] et I[1-10] respectivement sont les intensités de la photoluminescence suivant les
directions [110] et [1-10].
Figure 3-10 : Spectre de PL polarisée du puits quantique d’InAs/InP suivant les directions [110] et [1-10].
Le taux de polarisation est tracé en pointillé.
La même expérience a ensuite été faite avec les îlots d’InAs. Cette fois-ci, nous obtenons une
nette différence entre le spectre suivant la direction [110] et le spectre suivant la direction [1-
10] (Figure 3-11).
1.0 1.1 1.2 1.3-1.0
-0.5
0.0
0.5
1.0Laser ArgonT=8 K
Inte
nsité
de
PL (u
.a.) [110]
[1-10]
Energie (eV)
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ire
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 54
Figure 3-11 : (a) Spectre de photoluminescence de EP539 suivant les deux directions perpendiculaires à
[001]. (b) Taux de polarisation linéaire du même échantillon.
Deux hypothèses peuvent expliquer la différence de luminescence suivant les deux directions
[110] et [1-10] : l’effet de la forme des îlots ou l’effet de la contrainte.
Figure 3-12 : Normalisation des spectres de PL polarisée suivant les directions [1–10] et [110].
Nous ne constatons pas de décalage sur les spectres normalisés de photoluminescence
polarisée (Figure 3-12). Ceci semble écarter l’hypothèse d’une polarisation induite
exclusivement par un effet de contrainte [Sugisaki,1999]. Donc la polarisation que nous
obtenons provient essentiellement de l’effet de la forme des îlots. Ce résultat est en bon
accord avec les images TEM et AFM obtenues sur cette structure (Figure 3-13).
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3
0.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0 Laser Argon
T = 8K
per [110] par [110]
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Energie (eV)
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3
(a)
Inte
nsité
de
PL (u
.a.) Laser Argon
T = 8K
per [110] par [110]
Energie (eV)0.8 0.9 1.0 1.1 1.2
0.0
0.1
0.2
0.3
0.4
(b)
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ire
Energie (eV)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 55
Figure 3-13 : Image TEM en coupe transverse selon la direction [001] (à gauche) et image AFM (à droite)
de l’échantillon EP539.
3.2.2.4 Conclusion
Cette structure EP539 présente bien un fort confinement latéral et ceci se manifeste
par la bonne tenue du signal de luminescence en fonction de la température. Les transitions
optiques sont soigneusement attribuées à des fluctuations de monocouches de la hauteur des
îlots et non à la présence de niveaux excités. Par des mesures de photoluminescence polarisée
nous avons pu identifier la forme des îlots comme étant allongés suivant la direction [1-10].
Ce résultat est en bon accord avec les études structurales.
Une seconde campagne d’optimisation a été réalisée pour, en premier lieu obtenir des îlots
moins allongés, afin de renforcer le caractère 0D, et espérer ainsi observer les niveaux excités.
Et en second lieu, elle a pour but d’obtenir une émission à 1.55 µm.
Pour cela une étude en fonction de différentes conditions de croissance et surtout en fonction
de l’épaisseur de la couche d’InAs déposée a été effectuée [Monat,2002].
Figure 3-14 : Evolution de la longueur d’onde d’émission et de la largeur à mi-hauteur en fonction de
l’épaisseur d’InAs déposée (eInAs) à 300 K.
0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.21.45
1.50
1.55
1.60
1.65
eInAs (nm)
λ 300Κ
(µm
)
0
20
40
60
80
100
Larg
eur à
mi-h
aute
ur (m
eV)
200 nm g220
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 56
La Figure 3-14 présente l’évolution de la largeur à mi-hauteur et de la longueur d’onde
d’émission à 300 K en fonction de l’épaisseur d’InAs déposée. Nous constatons que
l’épaisseur optimale pour avoir l’émission à 1.55 µm et pour obtenir la largeur à mi-hauteur la
plus faible est de 1.2 nm.
Dans ce cadre, nous allons présenter une étude optique d’une structure comportant de tels îlots
d’InAs/InP(001) (EP859) .
3.2.3 Etude des propriétés optiques de la structure EP859
Avant de présenter les propriétés optiques de l’échantillon EP859, nous allons faire un
bref rappel de ses conditions de croissance.
Schéma de la structure :
Figure 3-15 : Schéma de la structure EP859.
La Figure 3-15 présente le schéma de la structure étudiée dans cette partie.
Conditions de croissance :
La structure EP859 est élaborée à 520 °C avec une pression d’Arsenic de 2.10-6 Torr.
L’épaisseur d’InAs déposée est de 1.2 nm. Pour plus de détail nous pouvons nous référer à la
publication de Monat et coll. [Monat,2002].
Regardons maintenant les propriétés optiques de cette structure.
La Figure 3-16 montre un spectre de photoluminescence des îlots d’InAs à 8 K sous une
excitation du laser Argon.
InP cap
InP tampon
Substrat d’InP SI
4000Å
eInAs = 12Å
3000Å
BQs InAs
InP cap
InP tampon
Substrat d’InP SI
4000Å
eInAs = 12Å
3000Å
BQs InAs
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 57
Figure 3-16 : Spectre de photoluminescence à 8 K de la structure EP859.
Le spectre de PL à 8 K présente un système à multipics. Afin de déterminer la nature de ces
pics une étude par spectroscopie fine a été réalisée sur cette structure.
Nous notons que l’épaulement à basse énergie est probablement due aux défauts liés à des
lacunes de phosphore. En effet, l’existence de ces lacunes sont due à la croissance d’InP à
haute température (520 °C).
3.2.3.1 Etude de la photoluminescence en fonction de la température
L’étude de la photoluminescence en fonction de température nous a permis de montrer
la forte localisation spatiale des porteurs dans ces îlots.
Figure 3-17 : Evolution de la luminescence de l’échantillon EP859 en fonction de la température en
excitation non-résonnante.
0.7 0.8 0.9 1.0
Laser Argon
Inte
nsite
de
PL (u
.a.)
E=0.945 eV
E=0.905 eV
E=0.871 eV
E=0.845 eV
T=8K
Energie (eV)
0.8 0.9 1.0
Laser Argon
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Energie (eV)
8K 30K 60K 90K 130K 160K 200K 220K 240K 250K 260K 270K 285K 300K
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 58
Nous constatons en effet un très fort maintien de la luminescence en fonction de la
température (Figure 3-17). Le rapport de l’intensité de PL intégrée entre 8 K et 300 K est
désormais égal à 2 (Figure 3-18). Si nous le comparons avec le résultat obtenu précédemment,
cette structure présente une plus forte localisation spatiale des porteurs qui peut être due au
caractère 0D de nos îlots. Notons que ce faible rapport de l’intensité de PL intégrée entre 8 K
et 300 K n’a encore jamais été observé dans les autres systèmes.
Figure 3-18 : Etude de l’intensité de PL intégrée en fonction de la température.
3.2.3.2 Evolution énergétique des différents pics avec la température
3.2.3.2.1 Bref rappel théorique
L’énergie de bande interdite (gap) d’un semiconducteur diminue lorsque sa température
augmente. Les causes de cette diminution sont :
La dilatation thermique : lorsque la température augmente, l’anharmonicité du
potentiel des atomes induit une augmentation de la distance interatomique.
L’augmentation consécutive du paramètre de maille diminue le gap.
Les interactions électron-phonon : lorsque la température augmente, la densité de
phonons et leur couplage avec les électrons augmente, ce qui diminue le gap.
De ces causes, la seconde est responsable d’environ 75% de la diminution de l’énergie de
bande interdite lorsque la température augmente.
Une relation semi-empirique a été proposée par Varshni [Varshni,1967] pour rendre compte
de la diminution de l’énergie de bande interdite avec la température :
TTEE gg +−= β
α 2.)0( Équation 3-2
où α et β sont des constantes, β étant proche de la température de Debye. Eg représente le gap.
0 50 100 150 200 250 3004
5
6
7
8
9
Inte
nsité
de
PL in
tégr
ée (u
.a.)
Température (K)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 59
Des études ont montré que cette loi de variation s’adapte bien aux résultats expérimentaux à
haute température, mais donnent des valeurs légèrement trop élevées pour les basses
températures.
Le traitement théorique de la variation de l’énergie de bande interdite induite par les
interactions électron-phonon en fonction de la température a été donné par Fan [Fan,1951] en
considérant :
ggg EEE ∆+=0 Équation 3-3
Où Eg0 est l’énergie de bande interdite correspondant à un réseau sans vibration, ∆Eg est la
variation d’énergie de bande interdite induite par les interactions électron-phonon.
Ces calculs ont montré que ∆Eg est proportionnel à la densité de phonons. D’après la
statistique de Bose-Einstein, on a alors [Vina,1984]:
1)0()( / −−= Tgg e
ETE θλ
Équation 3-4
où λ est une constante caractéristique de la force de couplage électron-phonon, et θ est la
température de Debye.
3.2.3.2.2 Résultat expérimentaux
Figure 3-19 : Evolution des l’énergies des différents pics de PL en fonction de la température comparées à
la loi empirique de Varshni (pointillé) et la loi de Vina (rouge).
0 50 100 150 200 250 300
0.780.790.800.810.820.830.840.85
Posi
tion
de p
ic (e
V)
Température (K)
E=0.845 eV Loi de Varshni Loi de Vina
0 50 100 150 200 250 3000.800.810.820.830.840.850.860.870.88
Posi
tion
de p
ic (e
V)
Température (K)
E=0.872 eV Loi de Varshni Loi de Vina
0 50 100 150 200 250 3000.830.840.850.860.870.880.890.900.91
Posi
tion
de p
ic (e
V)
Température (K)
E=0.901 eV Loi de Varshni Loi de Vina
0 50 100 150 200 250 300
0.89
0.90
0.91
0.92
0.93
0.94
0.95
Posi
tion
de p
ic(e
V)
Température (K)
E=0.947 eV Loi de Varshni Loi de Vina
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 60
L’évolution des énergies des différents pics de PL en fonction de la température simulées à
l’aide de la statistique de Bose-Einstein et de la loi empirique de Varshni sont présentées sur
la Figure 3-19.
Les paramètres d’ajustement sont donnés dans le Tableau 3.1 pour la relation de Varshni, et
dans le Tableau 3.2 pour la statistique de Bose-Einstein.
Position de pic Eg0 (eV) α (10-4.eV. K-1) β (K)
0.845 eV 0.849 2.8 ± 0.3 140 ± 30
0.871 eV 0.876 2.8 ± 0.2 150 ± 50
0.901 eV 0.909 3.0 ± 0.4 180 ± 37
0.945 eV 0.95 2.0 ± 0.5 160 ± 40
Tableau 3.1 : Paramètres d’ajustement de l’évolution en température des énergies de pics de PL suivant la
loi empirique de Varshni.
Position de pic Eg0 (eV) λ (meV) θ (K)
0.845 eV 0.845 eV 60 ± 4 200 ± 15
0.871 eV 0.871 eV 68 ± 5 218 ± 17
0.901 eV 0.901 eV 45 ± 6 180 ± 12
0.945 eV 0.947 eV 63 ± 3 220 ± 20
Tableau 3.2 : Paramètres d’ajustement de l’évolution en température des énergies de pics de PL suivant la
statistique de Bose-Einstein.
Nous constatons que le meilleur ajustement est obtenu en utilisant la statistique de Bose-
Einstein qui permet de mieux rendre compte du comportements basse et haute température.
En effet, la variation de la position des pics de PL en fonction de la température est
probablement due aux effets liés aux interactions électron-phonon plutôt qu’à la dilatation
thermique.
Les valeurs de α obtenues (entre 0.2 et 0.3 meV/K) sont en bon accord avec les résultats
obtenus par Alen et coll. [Alen,2001]. En effet, cette faible valeur de α montre que la
variation de la longueur d’onde d’émission est presque indépendante de la variation de la
température, contrairement à des puits quantiques où α varie entre 0.48 et 0.53 meV/K
[Wang,2002]. Cet effet est très important pour des applications optoélectroniques.
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 61
Afin de remonter aux comportements réels des îlots quantiques d’InAs/InP(001) en fonction
de la température, nous avons étudié la luminescence en excitation quasi-résonnante
(excitation avec le laser YAG).
Figure 3-20 : Evolution de la luminescence des îlots quantiques d’InAs en fonction de la température sous
une excitation quasi-résonnante.
Figure 3-21 : Intensité de PL intégrée en fonction de la température de l’échantillon EP859 sous une
excitation quasi-résonnante.
0.75 0.80 0.85 0.90 0.95 1.00
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Laser YAG
Energie (eV)
8K 60K 130K 180K 230K 300K
0 50 100 150 200 250 300
1.4
1.6
1.8
2.0
2.2
Inte
nsité
de
PL in
tégr
ée (u
.a.)
Température (K)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 62
Nous remarquons un très fort maintien de la luminescence en fonction de la température
(Figure 3-20), ce qui traduit un confinement total des porteurs dans les îlots d’InAs. Le
rapport de l’intensité intégrée entre 8 K et 300 K est presque égale à 1 (Figure 3-21)
[Salem,2002]. Ce résultat prouve bien les effets de confinement attendus et prévu par la
théorie. La légère différence de rapport de l’intensité de PL intégrée entre l’excitation quasi-
résonnante et non-résonnante est probablement due à une perte de porteurs entre la barrière et
les nanostructures.
En conclusion cette structure (EP859) présente un fort effet de confinement comparé à ceux
observés dans des puits quantiques. Il se traduit par une bonne tenue de la luminescence en
fonction de la température sous les deux types d’excitation (quasi-résonnante et non-
résonnante).
Comme les dispositifs lasers fonctionnent autour de 50 à 80 °C (323 à 353 K) suivant leur
bilan énergétique, nous avons étudié la luminescence de ces îlots à plus haute température
(jusqu’à 440 K).
Figure 3-22 : Etude de la photoluminescence de l’échantillon EP859 en fonction de la température (entre
300 K et 440 K).
Même à 440 K, nous observons sur la Figure 3-22 la luminescence des îlots quantiques. Ce
résultat montre l’intérêt d’utiliser ces boîtes quantiques comme zone active du laser.
Comme nous l’avons déjà observé dans les deux autres structures (EP286 et EP539), les
spectres de PL à 8 K présentent une série à multipics. Ces multipics ont été attribués pour
l’EP286 et l’EP539 à des fluctuation de monochouche des hauteurs des îlots. Peut on faire la
0.70 0.75 0.80 0.85 0.90 0.95
Laser Argon
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Energie (eV)
300K 320K 340K 360K 380K 400K 420K 440K
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 63
même attribution pour l’échantillon EP859 ? Pour répondre, nous allons étudier l’origine des
différentes transitions optiques de EP859 par PL en fonction de puissance d’excitation, par
excitation de PL et par PL résolue en temps.
3.2.3.3 Etude de la photoluminescence en fonction de la puissance d’excitation : origine
des transitions optiques ?
Le spectre de luminescence à 8 K de l’échantillon EP859 (Figure 3-16) présente un
système à multipics que l’on peut ajuster avec 4 Gaussiennes. La largeur à mi-hauteur de
chaque Gaussienne est de l’ordre de 25 meV ce qui traduit une bonne distribution des tailles
des îlots. L’écart énergétique entre les pics varie de 27-40 meV. Ce résultat est semblable à
celui obtenu dans le système d’InAs/GaAs par Fafard et coll. [Fafard,1999].
Afin de remonter à l’origine des pics de luminescence, nous avons d’abord étudié leur
comportement en fonction de la puissance d’excitation.
Figure 3-23 : Spectres normalisés de photoluminescence à 8K de l’échantillon EP859 pour différentes
puissances d’excitation (la normalisation est faite par rapport au premier pic de PL).
Nous observons sur les spectres de PL à 8 K présentés sur la Figure 3-23 un effet de
« remplissage » des pics de hautes énergies par rapport au pic à 0.845 eV lorsque nous
augmentons la puissance d’excitation. En effet, lorsque le niveau fondamental est
complètement rempli, les électrons suivants viennent peupler les niveaux excités. Cet effet
est similaire à celui observé dans les boîtes quantiques du système InGaAs/GaAs et il est
attribué au phénomène de remplissage de niveaux excités [Bayer,2000]. Nous signalons que
pour une très faible excitation (0.002 mW) nous observons encore le premier état excité. Ceci
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1
Pic de normalisation
Inte
nsité
de
PL n
orm
alis
ée
T = 8K
Energie (eV)
0.2 mW 200 mW 660 mW
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 64
peut s’expliquer par le fait que les barrières d’InP sont non intentionnellement dopées n. Ces
électrons vont remplir partiellement l’état fondamental.
Nous sommes donc en présence d’un comportement traduisant la présence de niveaux excités
dans nos structures. Cependant, il est nécessaire de compléter cette étude et de vérifier par
d’autres moyens la nature des transitions liées aux différents pics de luminescence.
Un moyen de confirmer cette hypothèse consiste à effectuer une étude par excitation de la
photoluminescence (EPL).
3.2.3.4 Excitation de la photoluminescence (EPL)
Cette technique de spectroscopie fine consiste à étudier la photoluminescence à une
longueur d’onde fixée (contrairement à la photoluminescence classique) et à sonder les états
électroniques supérieurs en faisant varier la longueur d’onde d’excitation. Cette technique a
l’avantage de sonder uniquement la zone voulue et permet de s’affranchir de la luminescence
de substrat.
Figure 3-24 : Photoluminescence de l’échantillon EP859 à 8 K (pointillé). La courbe en rouge est le spectre
d’excitation de photoluminescence à 8 K avec la détection de photons réglée sur le pic (a).
Lorsque que nous détectons au niveau du pic (a), à 0.845 eV, nous constatons l’apparition de
trois pics d’absorption. Ces derniers correspondent en énergie aux pics (b), (c) et (d) du
spectre de PL. En conclusion, les pics (b), (c) et (d) sont respectivement les 1er, 2éme et 3éme
niveaux excités lié au niveau fondamental (pic (a)). Le léger décalage entre les spectres de PL
0.7 0.8 0.9 1.0
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Energie (eV)
(d)
(c)
(b)(a)
Inte
nsité
de
EPL
(u.a
.)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 65
et de EPL est probablement due aux effets d’interactions colombiennes entre les
photoporteurs.
Figure 3-25 : Spectres d’excitation de la PL en fonction de l’énergie de détection.
Nous avons étudié par EPL tous les pics de photoluminescence. Nous remarquons qu’il n’y a
pas de décalage entre les spectres de EPL pour les différentes énergies de détection, ce qui
veut dire que les pics d’absorptions sont à associer à un même état fondamental.
Nous mettons donc en évidence pour la première fois par PLE l’existence de niveaux excités
dans les îlots quantiques d’InAs/InP(001). Ceux-ci n’avaient été jusqu’à maintenant observés
que par des mesures de capacitance [Pettersson, 1999]
Une étude par photoluminescence résolue en temps a été réalisée sur cette structure pour avoir
accès aux temps de relaxations caractéristiques associés à ces transitions.
3.2.3.5 Photoluminescence résolue en temps
L’étude de PL résolue en temps a été faite au LPMC à l’INSA de Toulouse sous la
responsabilité du Pr Xavier Marie.
Cette étude par PL résolue en temps vient conforter notre attribution des pics de PL. Les
temps de déclins des états excités sont respectivement de 450, 126 et 56 ps pour les 1er, 2éme et
3éme états excités. Par contre le temps de déclin de l’état fondamental est de 1345 ps. Nous
constatons que les temps de déclin des états excités sont rapides par rapport au temps de
déclin de l’état fondamental. Ceci est dû au fait que les porteurs dans les états excités se
désexcitent rapidement vers l’état fondamental et les barrières d’InP où ils se recombinent
radiativement. Notre résultat est en bon accord avec les résultats obtenus dans la littérature
[Adler,1996] et [Hinooda,1999].
0.84 0.88 0.92 0.96 1.00
Inte
nsité
de
PLE
(u.a
.)
T=8K
Energie d'excitation (eV)
Pic (a),E=0.845 eV Pic (b),E=0.871 eV Pic (c),E=0.907 eV
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 66
Pour regarder l’état de polarisation de nos structures, une étude de photoluminescence
polarisée s’avère intéressante.
Figure 3-26 : Dynamique de photoluminescence des différents niveaux d’énergies des îlots
d’InAs/InP(001) à 10 K.
3.2.3.6 Photoluminescence polarisée (PLP) : Confirmation optique de la nature du
confinement 3D ou 2D
L’étude de la photoluminescence polarisée a été faite de la même manière que celle
effectuée sur l’échantillon EP539. En effet, on détecte la luminescence suivant les deux
directions perpendiculaires à la direction [001].
Figure 3-27 : Spectre de la photoluminescence polarisée à 8 K de l’échantillon EP859 (à gauche). Taux de
polarisation linéaire de même échantillon (à droite).
0 500 1000 1500 2000 25001E-4
1E-3
0.01
0.1
1
λexcitation=780 nmpuissance d'exciation = 100 mW
T=10 K
Inte
nsité
(u.a
)
Temps (ps)
Etat fondamental (τ=1349 ps) 1er état excité (τ=459 ps) 2éme état excité (τ=126 ps) 3éme état excité(τ=54 ps)
0.75 0.80 0.85 0.90 0.95 1.00
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
T=8K
Laser Argon
Energie (eV)
Par [110] Per [110]
0.78 0.84 0.90 0.96
0.20
0.25
0.30
0.35
0.40
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ire
Energie (eV)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 67
Nous constatons que le taux de polarisation linéaire est de l’ordre de 30%, indiquant que nos
îlots sont allongés suivant la direction [1-10]. Ceci est en bon accord avec l’image AFM d’une
structure similaire à la structure EP859.
Une étude de PLP en fonction de la température réalisée au moyen d’un laser YAG, montre
que le taux de polarisation linéaire reste constant. Ceci confirme le fort confinement des
porteurs dans cette structure et va dans le même sens que l’étude de la PL en fonction de la
température.
Figure 3-28 : Spectres de la photoluminescence polarisée et taux de polarisation linéaire à 8 et 300 K.
Afin de conforter notre interprétation des résultats expérimentaux correspondant à
l’identification des transitions optiques, une modélisation de la structure électronique de ces
îlots, basée sur un modèle pk rr. à une bande, a été développée P. Miska et J. Even de l’INSA
de Rennes.
3.2.3.7 Modélisation de la structure électronique des îlots quantiques d’InAs/InP(001)
En premier lieu, nous allons brièvement présenter le modèle pk rr. à une bande adapté
à nos îlots quantiques et en second lieu, nous présenterons le résultat de la modélisation.
3.2.3.7.1 Présentation du modèle
Dans le cas d’îlots plats et contraints les bandes de trous lourds et de trous légers sont
suffisamment éloignées pour pouvoir considérer que ces bandes sont découplées
[Miska,2003]. Ceci permet d’utiliser l’Hamiltonien pk rr. à une bande afin de déterminer les
fonctions et les valeurs propres des états électroniques dans nos îlots.
0.78 0.81 0.84 0.87 0.90 0.930.00
0.05
0.10
0.15
0.20
0.25
0.30
T=8 K
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ire
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Laser YAG
Energie (eV)
per [110] par [110]
0.70 0.75 0.80 0.85 0.90 0.95 1.00-0.9
-0.6
-0.3
0.0
0.3
0.6
0.9
Laser YAG
Inte
nsité
de
PL
(u.a
.)
T = 300 K
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ire
Energy (eV)
par [110] per [110]
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 68
Dans le cas de ces îlotss et avec l’approximation de la fonction enveloppe, l’Hamiltonien
s’écrit :
)()(2
)(ˆˆ0
2
0 rVrVmprVHH structurestructure
rrr++=+=
où les solutions de 0H sont les fonctions de Bloch )()(, . ruerkn knrki
kn
vrrr
rr
r == φ , )(rV r est le
potentiel autocohérent et )(rVstructurer est le potentiel de la structure.
Après une procédure de calcul détaillée en annexe B, l’équation de Schrödinger dans
l’approximation de la fonction enveloppe s’écrit :
)()()()(2 0*
2
rErrVmp
NNNstructureN
rrr ϕεϕ −=⎥⎦
⎤⎢⎣
⎡+
où *Nm et 0Nε sont respectivement la masse effective et l’énergie de porteur au centre de la
zone de Brillouin de la bande N. )(rNr
ϕ est la fonction enveloppe.
Par une résolution numérique de cette équation nous obtiendrons les fonctions d’onde
associées à un porteur de la bande N soumis au potentiel )(rVstructurer .
3.2.3.7.2 Résultat de modélisation
Les dimensions de l’îlot quantique utilisées au cours de cette modélisation sont
résumées dans la Figure 3-29.
Figure 3-29 : a) Image TEM en coupe transverse selon [110] des îlots quantiques InAs/InP(001); b) la
morphologie de ces îlots est proche du parallélépipède à section trapézoïdale. Les dimensions de la grande
base (B), de la petite base (b), de la hauteur (h), de la longueur (L) et de l'angle de base du trapèze (θ )
utilisées dans le modèle sont indiquées sur la figure.
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 69
Le résultat obtenu par le modèle k.p à une bande est résumé dans la Figure 3-30.
Figure 3-30 : a) positions énergétiques des transitions mesurées en PL, b) position des transitions calculées
dans un bâtonnet InAs/InP(001), et c) spectre d'absorption simulé pour de tels bâtonnets.
Nous remarquons que par une modélisation simple, basée sur une méthode k.p à une
bande dans l'approximation de la fonction enveloppe, il est possible de calculer la structure
électronique (énergies et fonctions propres) des ces îlots quantiques. Nous constatons que les
résultats obtenus sont cohérents avec les résultats expérimentaux et nous ont permis en retour
d’identifier les transitions optiques interbandes mises en évidence expérimentalement.
3.2.3.8 Conclusion
L’échantillon EP859 présente un très bon maintien de la luminescence en fonction de
la température. Ceci, implique une forte localisation spatiale des porteurs au sein des îlots.
Nous avons mis en évidence par différentes techniques de spectroscopies optiques, l’existence
des niveaux excités et ceci a été conforté par une simulation de la structure électronique.
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 70
3.3 Vers le contrôle de la forme : substrats vicinaux
Toutes les études optiques qui ont été présentées jusqu’à maintenant portent sur des
îlots élaborés sur un substrat d’InP(001) nominal. Nous avons constaté par une étude de la
photoluminescence polarisée (en accord avec des images AFM) que ces îlots sont allongés
suivant la direction [1-10]. Une solution pour obtenir des boîtes quantiques dans ce système
est d’élaborer des îlots sur des surfaces vicinales [Leonelli,1993]. Dans notre cas, l’équipe
d’épitaxie dirigée par M. Gendry a utilisé des substrats d’InP désorientés de 2° suivant la
direction [110] notés 2°F, et suivant la direction [010] notés 2°B.
3.3.1 Présentation des échantillons
Dans cette partie nous allons présenter les conditions de croissance et comparer les
morphologies des îlots d’InAs élaborés sur des surfaces nominale, 2°B et 2°F.
3.3.1.1 Condition de croissance
Les conditions de croissance de ces échantillons sont les suivantes :
Après la désorption de l’oxyde natif, 300 nm d’InP est épitaxié sur des substrats de type
nominal, 2°B et 2°F (EP505(n), EP505(2°B) et EP505(2°F)). La température de croissance
des îlots est 520 °C, l’épaisseur d’InAs déposée est de 0.9 nm et la pression d’arsenic est de
4.10-6 Torr. Les échantillons non-encapsulés sont étudiés par imagerie AFM. Enfin, pour
l’étude optique, une couche d’encapsulation de 300 nm d’InP est épitaxiée.
La Figure 3-31 présente les images AFM de trois échantillons élaborés sur des surfaces
nominale, 2°F et 2°B. Les images AFM montrent que la nature filaire des îlots est encore
renforcée sur la surface vicinale 2°F et qu’une meilleure auto-organisation en taille est
obtenue. Par contre, sur la surface vicinale 2°B, les îlots sont plus isotropes et sont alignés
suivant la direction [100], direction d’alignement des coins de marches sur cette surface
vicinale.
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 71
Le tableau suivant récapitule les dimensions de nos îlots :
Echantillon Substrat Hauteur (nm) Largeur (nm) Longueur (nm)
EP505(n) nominal 0.9 - 1.2 - 100-200
EP505(2°B) désorienté 2° suivant la
direction [010]
0.6 ± 0.2 30 -35 -
EP505(2°F) désorienté 2° suivant la
direction [110]
0.9 - 1.2 - 200-500
Tableau 3.3 : Tableau récapitulatif des tailles des îlots des échantillons EP505(n), EP505(2°F) et
EP505(2°B).
[1-10]
[1-10]
(a)
(b)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 72
Figure 3-31 : Images AFM d’îlots d’InAs/InP : (a) sur surface nominale (001), (b) sur surface désorientée
de 2° suivant la direction [110] (2°F) et (c) sur surface désorientée de 2° suivant la direction [010] (2°B).
3.3.1.2 Signature optique des îlots quantiques sur substrats vicinaux
L’étude de la PL et de l’intensité intégrée en fonction de la température montre une
forte localisation des porteurs dans les îlots d’InAs (Figure 3-32). Le rapport de l’intensité
intégrée entre 8 K et 300 K est autour de 3 pour les trois échantillons (EP505(n), EP505(2°B)
et EP505(2°F)). Ce fort confinement montre que nos îlots quantiques sont plus efficaces du
point de vue du rendement quantique que les îlots d’InAs/InGaAsP/InP reportés par Jeong et
coll. [Jeong,2001].
[100]
(c)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 73
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2
EP505(n)
Inte
nsité
de
PL (u
.a.) 8K
50K 100K 150K 200K 250K 300K
Energie (eV)
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3
Inte
nsité
de
PL (u
.a.) 8K
30K 70K 120K 190K 240K 300K
Energie (eV)
EP505(2°B)
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2
EP505(2°F)
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
8K 100K 200K 300K
Energie (eV)
0 50 100 150 200 250 300123456789
10 2°B 2°F n
Inte
nsité
de
PL in
tégr
ée (u
.a.)
Température (K)
Figure 3-32 : Etude de la PL et de l’intensité intégrée en fonction de la température des îlots quantiques
d’InAs sur des substrats d’InP(001) nominal, 2°B et 2°F.
Nous constatons aussi que les spectres de PL présentent un système à multipics.
L’étude de ces pics en fonction de la puissance d’excitation prouve que ces pics proviennent
d’une fluctuation de monocouches. La largeur à mi-hauteur du spectre de PL de l’échantillon
EP505(2°F) est plus faible que celle du spectre de l’échantillon EP505(n). En effet, ceci est dû
à la meilleure auto-organisation des îlots dans la structure EP505(2°F). Ce résultat est en bon
accord avec les images AFM (Figure 3-31).
La variation de position du pic de PL est seulement de 61, 67 et 78 meV entre 8 K et 300 K
respectivement pour les échantillons EP505 2°B, 2°F et n (Figure 3-33). Par exemple dans le
système InAs/GaAs la variation est de 200 meV [Xu,1996]. La forte variation de la position
du pic entre 8 K et 300 K traduit une grande inhomogénéité de la taille des îlots
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 74
[Jeong,2001]. Dans notre cas, cette faible variation en énergie du pic de PL entre 8 K et 300 K
confirme la bonne homogénéité en taille de nos îlots.
0 50 100 150 200 250 3000.72
0.76
0.80
0.84
0.88 2°F n 2°B
Posi
tion
de p
ic (e
V)
Température (K)
Figure 3-33 : Variation de la position énergétique du pic de PL des échantillons EP505 n, 2°B et 2°F en
fonction de la température.
Pour déterminer la forme des nos îlots la technique de la photoluminescence polarisée parait
très intéressante puisque c’est une technique non-distructive et rapide.
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ireLaser YAG [1-10] [110]
Energie (eV)
-0.9
-0.6
-0.30.0
0.3
0.6
0.9
(a)
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 75
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Laser YAG [1-10] [110]
Energie (eV)
-0.9
-0.6
-0.3
0.0
0.3
0.6
0.9
(b)
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ire
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Laser YAG [1-10] [110]
Energie (eV)
-0.9
-0.6
-0.3
0.0
0.3
0.6
0.9
(c)
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ire
Figure 3-34 : (a), (b) et (c) présentent les spectres de photoluminescence polarisée à 8 K et le taux de
polarisation linéaire des échantillons n, 2°F et 2°B.
Le taux de polarisation linéaire des échantillons EP505 (n et 2°F) est de l’ordre de 40%
(Figure 3-34a et b). Ce résultat indique la caractère filaire de ces îlots. Ceci est en bon accord
avec les images AFM précédemment montrées. Par contre l’échantillon EP505(2°B) présente
un taux de polarisation linéaire de 16% (Figure 3-34). Ceci indique le caractère plus isotrope
des îlots formés sur ce surface d’InP 2°B.
Chapitre 3 : Caractérisation spectroscopique des îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) 76
Nous remarquons une diminution du taux de polarisation linéaire pour les hautes énergies.
Cette diminution peut s’interpreter par une forme plus isotrope pour petits îlots. Ce
phénomène a déjà été observé dans le système InP/InGaP [Sugisaki,1999].
Finalement, en utilisant un substrat d’InP désorienté 2° suivant la direction [010], nous avons
réussi à obtenir des îlots de type « boîtes » quantiques. Par spectroscopie optique nous avons
mis en évidence la forte localisation spatiale des porteurs au sein des îlots et la forme de ces
îlots.
3.4 Conclusion du chapitre 3
L’élaboration des îlots d’InAs/InP(001) à haute température et l’utilisation des pressions
d’arsenic adéquates a permis d’obtenir des îlots d’InAs allongés suivant [1-10] présentant des
caractéristiques optiques fortes intéressantes pour des applications aux lasers à boîtes
quantiques. Le très fort maintien de la luminescence avec la température montre la forte
localisation spatiale des porteurs au sein des îlots. Les expériences d’excitation de
photoluminescence et de photoluminescence résolue en temps nous ont permis de mettre en
évidence l’existence pour la première fois par EPL des niveaux excités dans les îlots
d’InAs/InP(001). Ces résultats démontrent le fort confinement des porteurs dans les îlots.
Par photoluminescence polarisée, une technique non destructive, nous avons déterminé
la forme de nos îlots quantiques dont le résultat était en bon accord avec les études
structurales.
Enfin, en utilisant des substrats vicinaux nous avons réussi à maîtriser la forme des îlots
quantiques. Ainsi sur un substrat désorienté 2° suivant la direction [010] nous avons obtenu
des boîtes quantiques isotropes et sur un substrat désorienté 2° suivant la direction [110] nous
avons obtenu des fils quantiques.
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 77
Chapitre 4
Spectroscopie optique des îlots quantiques
d’InAs/AlInAs/InP(001)
Dans ce chapitre nous étudirons les propriétés optiques des îlots d’InAs sur
AlInAs/InP. L’objectif principal est de comprendre l’évolution des propriétés optiques en
fonction de la taille et la forme (fils ou boîtes) de ces îlots. En effet, la diminution des
dimensions des structures va agir principalement sur trois paramètres, qui sont la
quantification de l’énergie électronique, la discrétisation de la densité d’état et enfin l’effet de
la localisation spatiale des porteurs au sein des îlots quantiques. La connaissance de ces trois
paramètres est importante pour la réalisation de dispositifs optiques tels que les lasers à boîtes
quantiques. Les études que nous avons mis en place vont nous permettre d’apporter une
meilleure compréhension des processus optiques mis en jeu dans ce système. Enfin, nous
étudirons la luminescence issue des structures à empilements de plans d’îlots, élaborées avec
pour principal objectif d’améliorer l’homogénéité en taille et d’augmenter l’intensité de la
luminescence. Ces études ont aussi contribué à l’optimisation de la croissance de ces
structures en vue de leur application à des composants optoélectroniques.
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 78
4.1 Etude optique d’un seul plan d’îlots quantiques
Le but de notre étude sur la photoluminescence des « îlots » d’InAs sur
AlInAs/InP(001) est double. En premier lieu, nous cherchons à mieux comprendre les
processus mis en jeu lors des recombinaisons radiatives dans ces structures et nous espérons
mettre en évidence des processus optiques liés à des propriétés de confinement 1D ou 0D.
Ainsi, en fonction des différentes conditions de croissance, ces caractéristiques optiques (voir
chapitre 2) seront observées ou non selon que l’on élabore des boîtes quantiques ou des fils
quantiques à confinement suffisant. Ce travail d’étude de la photoluminescence va donc être
un outil de compréhension des processus optiques mis en jeu dans les nanostructures. En
second lieu, il permettra d’approfondir les études de PL réalisées à 77 K et 300 K au LEOM
pour une optimisation des conditions de croissance de structure 1D ou 0D.
Comme déjà montré dans la chapitre 2, la forme des îlots d’InAs sur AlInAs/InP (001) dépend
beaucoup des paramètres de croissance lors de l’épitaxie par jets moléculaires. En effet,
suivant la nature de la surface d’AlInAs, des boîtes quantiques ou des fils quantiques sont
obtenus. Ainsi, dans un premier temps nous commençerons par présenter les propriétés
optiques des boîtes quantiques et nous présenterons ensuite des études similaires sur des
nanostructures de type filaire.
Nous avons effectué des études sur de nombreux échantillons mais celui qui est le plus
représentatif îlots dites « boîtes » est l’échantillon M777 et celui des îlots filaires est
l’échantillon M863.
Le schéma des structures étudiées dans cette première partie est représenté sur la Figure 4-1.
Figure 4-1: Structure schématique des échantillons étudiés.
300 nm AlInAs, xIn=0.48
3.5 MC InAs400 nm AlInAs, xIn=0.48
Substrat InP
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 79
4.1.1 Etude des structures type « boîtes quantiques »
4.1.1.1 Etude morphologique
L’image d’AFM de la structure équivalente à l’échantillon M777 non encapsulée est
présentée dans la Figure 4-2. Nous remarquons la forme ovale des îlots. Les dimensions
moyennes sont de 51 ± 10 nm pour la longueur, 30 ± 5 nm pour la largeur et 1.50 ± 0.35 nm
pour la hauteur.
Figure 4-2 : Image AFM typique d’îlots d’InAs/AlInAs/InP(001) et les histogrammes correspondants
montrant la distribution en taille.
4.1.1.2 Etude optique
La Figure 4-3 présente un spectre de photoluminescence à 8 K de l’échantillon M777
sous une excitation du laser à Argon (raie : 514.5 nm). Nous constatons que le spectre
présente un système à multipics observé de manière analogue dans le système InAs/InP. Ce
spectre est centré autour de 1.05 eV. La largeur à mi-hauteur de chaque pics est de l’ordre de
35 meV. L’écart énergétique entre deux pics successifs est à peut près le même et il est
compris entre 40 et 60 meV.
[1-10]
0
37Å
400 nm
1.0 1.2 1.4 1.6 1.8 2.0 2.2 2.4 2.6 2.80
2
4
6
8
Nom
bre
Hauteur des îlots (nm)15 20 25 30 35 40
0
2
4
6
8
10
Nom
bre
Largeur des îlots (nm)20 40 60 80 100 120
0
2
4
6
8
10
12
14
Nom
bre
Longueur des îlots (nm)
Moyenne : h = 1.5 nm (+/- 23%) ; l = 30 nm (+/- 17%) ; L = 51 nm (+/- 19%)
Conditions de croissance :4 x 10-6 Torr525°CC(géné) off 5s
Îlotsquantiques
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 80
Figure 4-3 : Spectre de PL à 8 K de l’échantillon M777.
Afin de déterminer l’origine de ces différentes transitions optiques, nous avons étudié leurs
comportement en faisant varier la puissance d’excitation.
4.1.1.2.1 Etude de la PL en fonction de la puissance d’excitation
Figure 4-4 : Comportement de la luminescence de l’échantillon M777 en fonction de la puissance
d’excitation à 8 K.
Nous observons sur la Figure 4-4, une saturation relative des pics à basse énergie ((a), (b) et
(c)) et un remplissage progressif des pics à haute énergie ((d), (e) et (f)) en fonction de la
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4
(f)
(e)
(d)
(c)
(b)
(a)
T=8 K
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Energie (eV)
Pic Position (eV) LMH (meV)
(a) 0.949 40
(b) 0.990 34
(c) 1.030 35
(d) 1.086 39
(e) 1.137 37
(f) 1.213 35
0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.40
2
4
Pic de normalisation
T = 8 K
Inte
nsité
de
PL n
orm
alis
ée
Energie (eV)
600 mW 200 mW 20 mW 2 mW 0.2 mW 0.02 mW 0.002 mW
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 81
puissance d’excitation. Ce comportement est similaire à celui obtenu dans les boîtes
quantiques du système InAs/GaAs [Fafard,1996] et du système InAs/InP [Salem, 2002] et
que nous avons attribué au phénomène de remplissage de niveaux excités. Ainsi, notre spectre
de photoluminescence présente à la fois des niveaux fondamentaux (fluctuation de hauteur
des îlots par monocouches) et des états excités.
Afin d’identifier chaque niveau excité à son état fondamental, une étude d’excitation de
photoluminescence (EPL) a été menée.
4.1.1.2.2 Etude de l’excitation de photoluminescence (EPL)
L’excitation de photoluminescence présente l’avantage d’une part, de sonder les états
électroniques supérieurs en faisant varier la longueur d’onde d’excitation, et d’autre part, de
sonder uniquement le plan d’îlots et permet de se défaire de la luminescence du substrat.
Les mesures de EPL ont ainsi été effectuées sur la structure M777 ( Figure 4-5). La détection
est fixée respectivement aux énergies des pics (a), (b) et (c). Nous observons que, lorsque
nous fixons la détection sur le pic (a), un pic d’absorption apparaît à la même position que le
pic (d). Nous pouvons donc associe le pic (d) à un niveau excité asocié à l’état fondamental
(a). De la même manière on attribue les pics (e) et (f) à des états excités associés
respectivement aux états fondamentaux (b) et (c).
Figure 4-5: Spectres d’excitation de PL à 8 K de l’échantillon M777. Les courbes en rouge, verte et bleue
représentent respectivement les spectres de EPL avec l’énergie de détection des photons fixée à l’énergie
correspondant aux pics (a), (b) et (c). En pointillé le spectre de PL à 8 K et à basse puissance d’excitation.
0.8 0.9 1.0 1.1 1.2
(f)
(e)
(d)(c)
(b)
(a)
Inte
nsité
de
EPL
(u.a
.)
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Energie (eV)
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 82
4.1.1.2.3 Etude de la photoluminescence résolue en temps
Afin d’étudier la dynamique des porteurs dans ces îlots d’InAs/AlInAs/InP(001), une étude de
photoluminescence résolue en temps a été effectuée.
Figure 4-6 : Dynamique de photoluminescence des différents niveaux d’énergie des boîtes
d’InAs/AlInAs/InP(001).
Nous constatons sur la Figure 4-6 que le temps de déclin des niveaux (a), (b) et (c) est
respectivement de 1205, 1365, 1435 ps. Par contre celui des niveaux (d), (e) et (f) est
respectivement de 604, 228 et 86 ps. Ces résultats montrent que les cinétiques de
photoluminescence des états excités sont plus rapides que ceux des états fondamentaux. Ceci
confortent l’attribution des pics issue des résultats de EPL.
En conclusion, nous avons pu identifier l’origine de ces pics par photoluminescence
en fonction de la puissance d’excitation, d’excitation de photoluminescence et de
photoluminescence résolue en temps. L’échantillon M777 présente trois états fondamentaux
et trois premiers états excités associés. Notre structure présente bien un confinement
électronique du type 2D ou 3D. Intéressons-nous maintenant à l’effet de la température sur la
luminescence de ces îlots.
4.1.1.2.4 Etude de la PL en fonction de la température
Afin de caractériser la localisation spatiale des porteurs à l’intérieur des îlots, une
étude de photoluminescence en fonction de la température s’avère appropriée.
0 500 1000 1500 2000 25001
10
100
1000
T=8 KP= 100 mW
Inte
nsité
(u.a
.)
Temps (ps)
Pic (f) { 86 ps } Pic (e) { 228 ps } Pic (d) { 604 ps } Pic (c) { 1435 ps } Pic (b) { 1365 ps } Pic (a) { 1205 ps }
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 83
L’évolution des spectres de PL en fonction de la température sont présentés sur la Figure 4-7.
Nous remarquons une faible variation de l’intensité de PL entre 8 et 300 K (rapport ≈ 7). Ceci
prouve une forte localisation spatiale des porteurs au sein des îlots.
Figure 4-7 : Spectres de photoluminescence en fonction de la température des îlots quantiques
d’InAs/AlInAs/InP(001).
Nous constatons, aussi sur la Figure 4-7, que l’intensité de PL à 90 K est supérieure à celle
mesurée à 8 K. Pour clarifier cet effet, nous avons tracé l’évolution de l’intensité intégrée de
PL avec la température (Figure 4-8).
Figure 4-8 : Etude de l’intensité intégrée de PL en fonction de la température de l’échantillon M777.
Tout d’abord, il est important de noter que ce comportement de l’intensité intégrée de
PL en fonction de la température est atypique (augmentation de l’intensité intégrée de PL
0 .7 0 .8 0 .9 1 .0 1 .1 1 .2 1 .3 1 .4 1 .5
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
X 7
E n e rg ie (e V )
8 K 3 0 K 5 0 K 7 0 K 9 0 K 1 1 0 K 1 4 0 K 1 8 0 K 2 2 0 K 3 0 0 K
0 50 100 150 200 250 300
0.0
0.5
1.0
1.5
2.0
2.5
3.0
Inte
nsité
inté
grée
(u.a
.)
Tempértaure (K)
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 84
entre 8 et 90 K). Or, dans la plupart des cas (dans les systèmes InAs/InP et InAs/GaAs par
exemple), l’intensité de luminescence d’un semiconducteur décroît de façon monotone
lorsque l’on augmente la température. En effet, les porteurs voient leurs probabilités de
recombinaisons radiatives diminuer lorsque la température augmente.
L’intensité intégrée de PL à 90 K est presque le double de celle mesurée à 8 K. Cette
augmentation semble être due à un apport supplémentaire important de porteurs pouvant se
recombiner radiativement dans la zone des îlots. Deux hypothèses sont possibles pour
expliquer cet apport de porteurs : émission de porteurs piégés dans les défauts ou bien
émission de photoporteurs piégés dans le ternaire AlInAs.
L’apport de porteurs à partir des défauts est à écarter pour la raison suivante. Le
doublement de l’intensité de PL entre 8 et 90 K ne peut pas être induit par un depiégage des
porteurs provenant des défauts car cela supposerait l’existence d’une très grande
concentration de défauts [Chaoshu,1998]. Une telle concentration ne permettrait pas
d’observer une luminescence aussi intense (Figure 4-9) à température ambiante à cause de la
forte recombinaison non-radiative sur ces défauts. Par conséquent il est probable que cet
apport de porteurs puisse provenir de la barrière d’AlInAs.
Figure 4-9 : Spectre de photoluminescence de l’échantillon M777 à 300 K.
Etudions alors la luminescence des barrières. La Figure 4-10 présente la photoluminescence
de l’AlInAs en fonction de la température.
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.20.0
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Energie (eV)
PL à 300 K
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 85
Nous constatons, comme cela a déjà été observé par Bearzi et coll. [Bearzi,1996] et
Olsthoorn et coll. [Olsthoorn,1993], un comportement en « S shape » de l’énergie du pic
d’AlInAs en fonction de la température (Figure 4-10) ainsi qu’une largeur à mi-hauteur
importante de ce pic (17 meV à 8K). Ce phénomène appelé « S Shape » dans la littérature a
été constaté sur d’autres alliages comme le GaInP [Driessen,1993] et a été attribué à un effet
de désordre. Olsthoorn et coll. [Olsthoorn,1993] ont montré que le comportement de
l’intensité de la luminescence suivait une loi du type :
))exp(T/T*A/(1I (PL) I 00 += Équation 4-1
où I(PL) est l’intensité de photoluminescence, T la température de mesure, T0 une
température caractéristique correspondant à la profondeur énergétique des états localisés, A le
facteur tunnel et I0 la valeur de l’intensité de photoluminescence extrapolée à 0K.
Il faut noter que cette loi était initialement utilisée pour les matériaux amorphes qui prend
bien compte de la localisation des porteurs dans un super-réseau désordonné. Ils attribuent ce
comportement à une très forte localisation des porteurs certainement liée au clustering
[Yamamoto,1990].
Dans notre cas, nous avons ajusté notre courbe par une loi du type :
)exp(-T/TI I(PL) 00= Équation 4-2
Cette loi nous fournie une température T0 de l’ordre de 10 K ce qui est en bon accord avec le
résultat obtenu par Bearzi et coll. [Bearzi,1996] et qui est proche des valeurs obtenues dans un
super réseau désordonné. Par microscopie électronique à transmission il a été confirmé
l’existence d’une modulation de composition avec une organisation d’agrégats riches In et
riches Al conduisant à l’équivalent d’une minibande dans un super réseau désordonné dans les
barrières d’AlInAs.
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 86
Figure 4-10 :Etude de PL de l’AlInAs en fonction de la température (à gauche). L’évolution et
l’ajustement de l’intensité de PL intégrée en fonction de la température.
En conclusion, il apparaît que cette augmentation de l’intensité de PL intégrée entre 8 et 90 K
est due aux dépiégages des photoporteurs dans la matrice d’AlInAs. Les photoporteurs qui
sont localisés dans des minimums de potentiel dans les barrières d’AlInAs se délocalisent
quand on augmente la température et ils sont ensuite capturés par les îlots quantiques et ainsi
participent à l’augmentation de l’intensité de photoluminescence. La valeur T0 obtenue qui est
de l’ordre de ( 10 K ≈ 1 meV). Ceci caractérise la profondeur énergétique d’états fortement
localisés dans l’Al0.48In0.52As.
4.1.1.2.5 Etude de la photoluminescence polarisée
Afin de confirmer la forme de nos îlots d’InAs/AlInAs/InP(001) déjà étudiés par
microscopie à force atomique et observer l’effet de la couche d’encapsulation sur nos îlots,
une étude de photoluminescence polarisée s’avère intéressante. Ainsi, nous avons procédé de
la même façon qu’avec les îlots d’InAs/InP/InP(001).
Figure 4-11 :Spectres de PL polarisée et taux de polarisation linéaire à 8 K de l’échantillon M777.
1.40 1.44 1.48 1.52
Inte
nsité
de
PL (u
.a.) Matrice d'AlInAs
8K 19K 40K 85K 110K
Energie (eV)0 20 40 60 80 100 120
I(T) = I0exp(-T/To)T0 = 10K
Echantillon M777
Température (K)
Inte
nsité
de
PL u
.a.
0.8 0.9 1.0 1.1 1.2-0.2
-0.1
0.0
0.1
0.2T=8 K
Inte
nsité
de
PL (u
.a.) [1-10]
[110]
Energie (eV)
Deg
ré d
e po
laris
atio
n lin
éaire
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 87
Nous constatons sur la Figure 4-11 que l’intensité de PL est légèrement plus élevée suivant la
direction [1-10] que suivant la direction [110] pour donner un taux de polarisation linéaire de
l’ordre de 10%. Ce résultat montre que nos îlots quantiques présentent un faible allongement
suivant la direction [1-10]. Ce résultat est en bon accord avec les dimensions déduites de
l’image d’AFM (la Longueur est de 50 nm et la largeur est de 30 nm). Cet allongement peut
expliquer les effets de polarisation observé sur nos spectres de PL. Cet effet a été déjà observé
sur d’autre type d’îlots [Nabetani,1994] et [Henini,1998]. En comparaison avec les îlots
d’InAs/InP/InP(001), les îlots d’InAs/AlInAs/InP(001) présentent une forme type « boîte
quantique » et non des îlots très allongées suivant la direction [1-10].
4.1.1.3 Conclusion 1
Les différentes études de photoluminescence menées sur cet échantillon ont montré
qu’il est possible de réaliser des îlots d’InAs/AlInAs/InP(001) présentant un fort confinement
de type 0D. Grâce à une étude de PL en fonction de la puissance d’excitation et de l’excitation
de photoluminescence nous avons mis en évidence l’existence des états fondamentaux et des
états excités. Par une étude de PL en fonction de la température nous avons montré une forte
localisation des porteurs au sein des îlots.
4.1.2 Etude des structures type « fils quantiques »
Comme nous l’avons mentionné au chapitre 2, suivant l’état de la surface de l’AlInAs
il est aussi possible de fabriquer des îlots d’InAs de type fils quantiques. Dans cette partie
nous présenterons les résultats obtenus par spectroscopie optique sur ces îlots filaires.
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 88
Figure 4-12 : Image AFM d’îlots filaires élaborés dans les mêmes conditions que la structure étudieé par
spectroscopie optique, mais sans couche d’encapsulation.
L’image d’AFM d’une structure équivalente à l’échantillon M863 mais non-capsulée est
présentée sur la Figure 4-12. Les dimensions moyennes sont de 15.5 ± 3 nm pour la largeur et
1.8 ± 0. 5 nm pour la hauteur.
Examinons maintenant la signature optique de ces îlots.
La Figure 4-13 présente un spectre de photoluminescence de la structure M863 à 8 K. Nous
remarquons que le spectre est non structuré contrairement à de celui de boîtes quantiques et il
est centré autour de 1.07 eV.
Figure 4-13 : Spectre de PL à 8 K de la structure M863.
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
T=8K, P=200 mW
Energie (eV)
Moyenne : l = 15.5 nm (+/- 13%) ; h = 1.8 nm (+/- 28%)
200nm
(b)
[1-10]
0
44Å
InAs/AlInAs/InPM856
Conditions de croissance :2 x 10-6 Torr500°Ctm(As) = 0s
îlots filaires
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 89
Pour étudier le confinement dans cette structure, des mesures de PL en fonction de différent
paramètres (température, puissance d’exitation et PL polarisée) ont été réalisées.
4.1.2.1 Etude de la PL en fonction de la température
Afin de comparer le confinement quantique entre les boîtes quantiques et les fils
quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001), une étude de PL en fonction de la température a été
réalisée sur cette structure filaire.
Figure 4-14 : Spectres de PL en fonction de la température des fils quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001).
Nous constatons que le rapport d’intensité de PL intégrée entre 8 et 300 K est de
l’ordre de 15. Par comparaison, nous rappelons que ce rapport est égal à 7 pour les « boîtes »
d’InAs/AlInAs. Ce résultat est compréhensible, le confinement dans les boîtes quantiques est
plus forte que dans les fils quantiques. En effet, dans le cas de fils quantiques les excitons
peuvent se déplacer dans la direction d’allongement du fil quantique, ce qui favorise la
rencontre avec des centres de recombinaisons non-radiatifs et induit une diminution de
l’intensité de la luminescence lorsque la température augmente.
On observe également comme dans le cas des îlots de type « boîte », une augmentation de
l’intensité de PL entre 8 et 100 K avant sa décroissance entre 100 et 300K. Ce phénomène est
certainement dû au dépiégeage des porteurs photogénérés dans la barrière d’AlInAs, comme
discuté dans la partie précédente.
0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3
Inte
nsité
de
PL(u
.a.)
8K 25K 37K 48K 67K 91K 112K 143K 174K 220K 270K
Energie (eV)
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 90
4.1.2.2 Etude de la PL en fonction de la puissance d’excitation
Les spectres de PL en fonction de la puissance d’excitation sont présentés sur la
Figure 4-15. Nous constatons un élargissement du spectre du coté hautes énergies lorsque l’on
augmente la puissance d’excitation. Cet élargissement peut être dû à la saturation des états de
basses énergies. Par contre on n’observe pas d’apparition de nouvelles composantes sur le
spectre de photoluminescence comme celle observée dans les boîtes quantiques. Ceci est dû
au fait que dans un fil quantique il existe un degré de liberté supplémentaire par comparaison
aux boîtes quantiques et la saturation des états fondamentaux, avec l’apparition des niveaux
excités, n’est pas observée dans la gamme de puissance utilisées.
Figure 4-15 : Etude de la luminescence de la structure filaire à 8 K en fonction de la puissance
d’excitation.
Afin de vérifier par spectroscopie optique la nature du confinement, nous avons effectué une
étude de photoluminescence polarisée sur cette structure.
4.1.2.3 Etude de la photoluminescence polarisée
La photoluminescence polarisée de l’échantillon M863 est présentée sur la Figure
4-16. Nous constatons que le maximum de l’intensité de la raie de PL suivant la direction [1-
10] est presque 1.75 fois plus élevée que l’intensité de la PL suivant la direction [110], ce qui
donne un taux de polarisation de l’ordre de 31%. Ceci confirme la nature filaire ainsi que le
confinement 1D au sein de la structure étudiée. En outre nous notons que les fils quantiques
sont allongés suivant la direction [1-10]. Ce résultat est en bon accord avec les résultats
reportés par [Henini,1998] et [Tsitsishvili,1998].
0 .7 0 .8 0 .9 1 .0 1 .1 1 .2 1 .3
2 m WT = 8 K
Inte
nsité
de
PL n
orm
alis
ée
E ne rg ie (eV )
2 0 m W
2 0 0 m W
5 0 0 m W
1 0 0 0 m W
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 91
Figure 4-16 :Spectres de PL polarisée suivant les directions [110] et [1-10] ainsi que le taux de
polarisation linéaire à 8 K.
L’importante anisotropie optique observée pour ces îlots (type fils quantiques)
pourrait aussi s’expliquer par la différence entre les composantes de la matrice des transitions
électroniques entre les bandes de conduction et de valence dans les différentes directions,
données par l’expression suivante [McIntyre,1992]:
.P
22 ∑ ∑=
s j
vj
csjs UAUM ψψ Équation 4-3
où P est l’ opérateur moment et A est le potentiel vecteur de polarisation de la
luminescence émise. ψc et ψv sont respectivement les fonctions d’ondes des porteurs dans
les bandes de conduction et de valence.
Une explication de l’important taux de polarisation linéaire observé peut exiger la
considération de la forme non sphérique des fils quantiques ainsi que la considération de la
dégénérescence des bandes de valence dans les semi-conducteurs III-V massifs. La bande de
valence dans le centre de zone dérive des formes atomiques, orbitales p. Quand elles sont
soumises à un confinement quantique dans les symétries non sphériques elles donnent
naissance à des niveaux de trous avec une forte anisotropie de la distribution de charge qui
produit à son tour une dépendance en polarisation des transitions vers la bande de conduction
qui est de symétrie s. De tels effets ont été rapportés pour des boîtes quantiques dans le
système InAs/GaAs élaborées suivant la direction (311)A par Henini et coll. [Henini,1998].
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3-0.6
-0.4
-0.2
0.0
0.2
0.4
0.6
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ire
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
per [110] par [110]
Energie (eV)
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 92
4.1.2.4 Conclusion 2
L’étude de photoluminescence en fonction de la température, de la puissance
d’excitation et de la polarisation ont permis d’identifier la nature du confinement dans la
structure étudiée.
4.1.3 Conclusion
Nous avons étudié, par la technique de photoluminescence (polarisée et non-
polarisée), les comportements des nanostructures d’InAs/AlInAs/InP(001) qui présentent
l’originalité de pouvoir produire deux types d’îlots : boîtes quantiques et fils quantiques. Pour
les boîtes quantiques, nous avons identifié les états fondamentaux et excités. Ainsi, nous
avons mis en évidence la forte localisation des porteurs au sein de ces boîtes. Pour les fils
quantiques nous avons remarqué que la localisation des porteurs était moins important que
dans les boîtes quantiques.
Par une étude en polarisation nous avons réussi à déterminer la forme des îlots.
Néanmoins, la compréhension de l’état de polarisation reste assez complexe car elle dépend
de nombreux facteurs difficilement quantifiables. Elle peut dépendre autant de la géométrie
que de considération d’anisotropie de contrainte, d’effet d’alliage, de couplage spin-orbite et
de l’énergie de confinement.
Ces particularités d’état de polarisation ouvrent la voie à l’élaboration d’émetteur laser
VCSELs dont le contrôle de la polarisation est important pour des applications sensibles à la
polarisation telles que les disques magnéto-optiques [Saito,1997] ou des amplificateurs
optiques. Précédemment, le contrôle de l’état de polarisation des VCSELs était obtenu par des
structures subissant des états de contrainte asymétrique post élaboration ou en utilisant des
substrats pré-orientés. Cependant ces méthodes nécessitent des étapes laborieuses de
fabrication ou des techniques de croissance difficiles. Par contre nos structures avec des îlots
quantiques auto-organisés possédant une anisotropie structurale dans la région active et
utilisant des processus de croissance normaux sur substrat orienté (100) sont très prometteurs
pour la réalisation de tels dispositifs optoélectroniques.
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 93
4.2 Etude des structures empilées
Dans le but d’améliorer l’homogénéité des îlots quantiques, des structures empilées
ont été réalisées afin de voir si, comme dans le cas des systèmes SiGe/Si et InAs/GaAs, la
dimension des îlots pouvait s’homogénéiser.
Dans la partie suivante, nous donc allons présenter l’étude optique et structurale des
structures empilées d’InAs/AlInAs en fonction de l’épaisseur de l’espaceur et de la pression
d’arsenic.
Au départ, nous rappelons quelques résultats obtenus avec J. Olivares et J. Brault.
4.2.1 Rappel des propriétés morphologiques
Les structures étudiées dans cette partie peuvent se classer en deux séries. La première
série est constituée de cinq échantillons de 10 plans d’îlots d’InAs élaborés à la même
pression d’arsenic « voisine de 7.10-6 Torr », séparés par des barrières d’InAlAs dont
l’épaisseur varie entre 5 et 50 nm. La deuxième série est formée de six échantillons, composé
chacun de 10 plans d’îlots d’InAs séparés par des barrières d’InAlAs de 10 nm d’épaisseur.
La pression d’arsenic lors de la croissance des plans d’îlots est variable d’un échantillon à
l’autre et elle varie de 3.10-6 à 5.10-5 Torr. Le schéma des structures étudiées est présenté sur
la Figure 4-17.
Figure 4-17 : Schéma des structures étudiées.
Les images TEM des échantillons à 5 plans d’InAs/AlInAs/InP(001) ont été réalisées en
champ sombre en plaçant les plans (200) en condition de Bragg. Dans ces conditions le
facteur de diffraction est très sensible à un changement de composition ce qui se traduit par un
contraste sur l’image très sensible aux compositions des couches.
3MC InAs
Substrat InP (001)
400nm InAlAs,xIn=0.48
Espaceur InAlAs, xIn=0.48
300nm InAlAs , xIn=0.48
X 10
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 94
Ainsi comme nous pouvons le constater sur la Figure 4-18, l’auto-organisation ne s’effectue
pas de façon verticale comme dans le cas InAs/GaAs ou SiGe/Si mais en « diagonale ». Nous
appelons cette organisation en quinconce, une auto-organisation anti-corrélée.
De plus on constate sur ces images une certaine inhomogénéité dans la composition de
l’AlInAs qui se traduit par des « flammes » d’indium (claire) aux crêtes des îlots d’InAs.
Figure 4-18 : Images TEM en coupe transverse des structures empilées à 5 plans de fils quantiques avec
un espacer de 5 nm, 10 nm et 15 nm, respectivement.
Une étude, complémentaire, par microscopie à force atomique a été réalisée sur des structures
élaborées dans les mêmes conditions (Figure 4-19). Brault et coll. [Brault,2000] ont révélé
que la dispersion en taille est améliorée et que jusqu’à un espaceur de 40 nm, c’est une forme
filaire qui est adoptée par les îlots dans ces structures empilées. Par contre, au delà d’un
espaceur de 50nm, chaque plan d’îlots ne ressent plus les effets des couches inférieures.
Figure 4-19 : Ilots (et profils) du 5ème plan de structures empilées en fonction de l’épaisseur de l’espacer
eB ; (a) 10nm, (b) 15nm, (c) 25nm, (d) 40nm
Dans la littérature, cet arrangement vertical anti-corrélé des fils InAs/InAlAs a été
aussi rapporté par Sun et coll. [Sun,2002]. Ils ont attribué le comportement de la croissance
des structures empilées InAs/InAlAs au comportement de la couche espaceur InAlAs. Ils ont
montré que la couche d’InAlAs semble convolée la forme des îlots, c’est à dire que la surface
30 nm g00220 nmg002
20 nmg002
eB = 10 nmeB = 5 nm eB = 15 nm
[001]
[110]
30 nm g00230 nm g002g002
20 nmg00220 nmg002
20 nmg002g002
eB = 10 nmeB = 5 nm eB = 15 nm
[001]
[110]
[001]
[110]
e B = 4 0 n me B = 2 5 n me B = 1 5 n me B = 1 0 n m
2 0 0 n m
[1 -1 0 ] [1 -1 0 ][1 -1 0 ] [1 -1 0 ]
0 4 0 0 8 0 0 1 2 0 0 Å08
Å
0 4 0 0 8 0 0 1 2 0 0 Å08
1 6Å
0 4 0 0 8 0 0 1 2 0 0 Å0
2 0
4 0Å
0 4 0 0 8 0 0 1 2 0 0 Å08Å
(a ) (b ) (c ) (d )
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 95
d’InAlAs avant la croissance d’une nouvelle couche d’InAs est ondulée en suivant la
morphologie de la couche d’InAs antérieure. En d’autres termes, les vallées de la surface de la
couche InAlAs seront formées au dessus des vallées de la couche d’InAs et les fils d’InAs de
la couche supérieure se formeraient préférentiellement dans les vallées de la couche d’AlInAs.
4.2.2 Etude des propriétés optiques
Dans la première partie de ce paragraphe nous présenterons l’étude optique des
échantillons avec une épaisseur d’espaceur variable et dans la seconde partie nous
présenterons l’effet de la pression d’arsenic sur les propriétés optiques des structures
empilées. La sonde utilisée pour valider l’optimisation de ces structures empilées est la
largeur à mi-hauteur du pic de photoluminescence.
4.2.2.1 Etude de l’influence de l’épaisseur de l’espaceur (eB)
4.2.2.1.1 Etude par photoluminescence
Les spectres de photoluminescence des structures empilées et d’un échantillon à un
seul plan d’îlots ainsi que la largeur à mi-hauteur en fonction de l’espaceur sont présentés sur
la Figure 4-20. Nous constatons que la largeur à mi-hauteur (LMH) est plus faible (92 meV)
dans le cas de l’épaisseur de barrière de 10 nm, que l’on peut comparer à la LMH d’une
structure à un seul plan d’îlots (150 meV). Ainsi ce résultat montre l’effet de
l’homogénéisation induite par l’effet d’empilement.
Nous remarquons aussi que pour un espaceur de 5 nm, le spectre de luminescence n’est pas
seulement plus large (LMH égale à 155 meV) mais également décalé vers les plus basses
énergies (redshift) par rapport aux autres échantillons. Une justification du décalage vers le
rouge du spectre de PL provient probablement des effets de couplages électroniques qui
peuvent avoir lieu entre les différents plans d’îlots [Solomon,1996]. Ce couplage électronique
a pour effet de diminuer les énergies des niveaux des électroniques et donc de décaler le
spectre de luminescence vers les plus basses énergies.
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 96
Figure 4-20 : Spectres de photoluminescence à 8 K des structures empilées et d’une structure à un seul
plan de fils quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) ainsi la largeur à mi-hauteur en fonction de l’épaisseur de
l’espaceur.
Il ressort donc de nos études de luminescence, qui ont été par la suite confortées par les
images TEM vues précédemment, que la meilleure auto-organisation avait bien lieu pour des
épaisseurs d’espaceurs comprises entre 10 et 15 nm.
Une étude de PL en fonction de la température a été menée sur ces structures empilées (voire
thèse de J. Olivares 2001). Nous avons constaté une bonne tenue de la luminescence en
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3
0.0
T= 8 K
eB = 5 nm eB = 10 nm eB = 15 nm
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Energie (eV)
Echantillon à un seul plan d'ilots
5 10 15 20 2580
120
160
200
240
280
LMH
8k (
meV
)
eB (nm)
PAs = 7-9 10-6 Torr
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 97
fonction de la température. Nous avons remarqué que le meilleur rapport d’intensité intégrée
de PL entre 8 K et 300 K se produit par l’échantillon dont eB est de 10 nm.
Maintenant regardons si l’état de la polarisation de la luminescence provenant de ces
structures empilées est différent de celle des structures à un plan.
4.2.2.1.2 Etude de la photoluminescence polarisée
Cette étude a été réalisée en collaboration avec le Prof H. Maaref de la Faculté des
Sciences de Monastir.
Les spectres de photoluminescence polarisée à 10 K des structures empilées avec des
épaisseurs d’espaceurs de 5 et 10 nm et le taux de polarisation linéaire en fonction de eB sont
présentés dans la Figure 4-21.
Nous remarquons que le taux de polarisation linéaire des structures empilées avec un eB égal
à 10 et 15 nm est de l’ordre de 35 %. Ce résultat est en bon accord avec les études structurales
(images AFM) faites sur ces structures et qui confirme sa forme filaire (confinement 2D).
Nous constatons également que la structure empilée avec un espaceur de 10 nm présente le
taux de polarisation le plus élevé (42 %). Ceci constitue un argument supplémentaire des
effets de l’empilement. L’homogénéité de la taille des fils quantiques affecte le spectre de PL
par la réduction de sa largeur à mi-hauteur et l’important taux de polarisation linéaire est
considéré comme une signature du confinement 2D dans les fils quantiques
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 98
Figure 4-21 : Spectres de photoluminescence à 10 K des structures empilées et le taux de polarisation
linéaire associé (a) avec un espaceur de 5 nm, (b) avec un espaceur de 10 nm et (c) avec un espaceur de 15
nm. (d) présente la variation de taux de polarisation linéaire en fonction de l’espaceur
La structure empilée avec un eB = 5 nm, présente un spectre de PL très large (155
meV) et un taux de polarisation linéaire de 5%. Cette réduction du taux de polarisation
linéaire est probablement due à la formation d’une minibande d’énergie sous l’effet du
couplage électronique entre les plans des îlots de cette structure. En effet, l’existence d’une
mini-bande induit une augmentation de la symétrie des fonctions d’ondes des porteurs dans
les plans de croissance, induit à son tour une réduction de l’anisotropie de ces structures.
4.2.2.2 Etude de l’effet de la pression d’arsenic
La pression d’arsenic est un paramètre important dans l’élaboration des structures
empilées d’InAs/AlInAs. Ce paramètre joue un rôle important dans le controle de la taille des
îlots du premier plan. De ce fait, et dans le but d’optimiser la dispersion des tailles des fils
quantiques en utilisant toujours la technique des structures empilées, nous avons fixé eB à 10
nm et nous avons étudié l’effet de la pression d’arsenic.
0 . 7 0 . 8 0 . 9 1 . 0
Inte
nsité
de
PL
(u.a
.)
E n e r g i e ( e V )
- 0 . 2 0
- 0 . 1 5
- 0 . 1 0
- 0 . 0 5
0 . 0 0
0 . 0 5
0 . 1 0
0 . 1 5
0 . 2 0( a ) e B = 5 n m
I -
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ire
0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Energie (eV)
-0.10.00.10.20.30.40.5(b) eB=10 nm
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ire
0 10 20 305
1015202530354045
(d)
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ire (%
)
E spaceur (nm )0.80 0.85 0.90 0.95 1.00 1.05 1.10 1.15 1.20
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
Energie (eV)
-0.1
0.0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5(c) eB=15 nm
Taux
de
pola
risat
ion
linéa
ire
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 99
4.2.2.2.1 Etude structurale de l’effet de la pression d’arsenic
L’analyse d’une étude des structures empilées par microscopie électronique à
transmission (Figure 4-22) a été réalisé par M. Gendry [Gendry, 2003]. Il montre que eB fixe
la période P entre deux fils quantiques successif des plans supérieurs tandis que la pression
d’arsenic fixe la taille des fils quantiques et donc la période P1 du premier plan d’îlots.
Figure 4-22 :Evolution de la période P en fonction eB (a) et en fonction de la pression d’arsenic P1 pour le
premier plan (b). (c) image TEM d’une structure empilée avec un espaceur de 25 nm.
En conclusion, nous déduisant que pour chaque épaisseur d’espaceur il faut adapter la
pression d’arsenic pour que les deux périodes soient les mêmes afin de conduire à des îlots de
même dimension du 1er plan au n iéme plan de la structure.
4.2.2.2.2 Etude optique de l’effet de la pression d’arsenic
Dans ce paragraphe, en utilisant la technique de photoluminescence, nous allons
montrer l’effet de la pression d’arsenic sur la couche active de nos structures (couche d’InAs).
Pour réaliser cette étude, nous avons utilisé une série d’échantillons formés chacun d’un
empilement de 10 plans d’îlots d’InAs dont nous avons choisi un eB fixe et égal à l’épaisseur
0 5 10 15 20 25
1820222426283032
Pério
de T
EM (n
m)
eB (nm)
(a)
0 2 4 6 8 10 12 14
12
16
20
24
28
32
Pério
de T
EM (n
m)
PAs (10-6 Torr)0 2 4 6 8 10 12 14
12
16
20
24
28
32
Pério
de T
EM (n
m)
PAs (10-6 Torr)
(b)
P = 18 nm (PAs = 4 10-6 T)
P = 24 nm
eB = 25 nm
20 nm
P
P = 18 nm (PAs = 4 10-6 T)
P = 24 nm
eB = 25 nmeB = 25 nm
20 nm20 nm
PP(c)
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 100
optimale déterminée ci-dessus (eB = 10 nm), et nous avons fait varier la pression d’arsenic de
3 10-6 à 1.05 10-5 Torr. Comme le paramètre le plus influencé par la dispersion en taille des
îlots est la largeur à mi-hauteur du spectre de PL, nous allons suivre son évolution en fonction
de la pression d’arsenic.
Figure 4-23 : Spectres de PL normalisée des structures empilées et variation de la largeur à mi-hauteur en
fonction de la pression d’arsenic.
Sur la Figure 4-23, nous présentons les spectres de photoluminescence normalisés et
la variation de la largeur à mi-hauteur des spectres de PL des structures empilées élaborées
avec différentes pressions d’arsenic. Sur cette figure nous constatons que la largeur à mi-
hauteur décroît d’abord avec l’augmentation de la pression d’arsenic jusqu’à une valeur
minimale de 92 meV pour une pression d’arsenic de 5.5 10-6 Torr. Elle croit ensuite lorsque
l’on augmente la pression d’arsenic. Il est important de noter que cette valeur minimale de la
0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5
0.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0 T=8K
Inte
nsité
de
PL n
orm
alis
ée
Energie (eV)
M930 (7.4 10-6Torr) (LMH=122meV) M936 (1.05 10-5Torr) (LMH=155meV) M937 (3.5 10-6Torr) (LMH=98meV) M938 (5.5 10-6Torr) (LMH=92meV)
2 4 6 8 10 1280
100
120
140
160
180T=8K eB=10 nm
LMH
8K (
meV
)
PAs (10-6 Torr)
Chapitre 4 : Spectroscopie optique des îlots quantiques d’InAs/AlInAs/InP(001) 101
largeur à mi-hauteur est la plus faible lorsque la pression d’arsenic a été bien choisie (5.5 10-6
Torr) pour le eB de cette structure.
A partir de ces résultats nous pouvons conclure que les valeurs 5.5 10-6 Torr pour la
pression d’arsenic et de 10 nm pour eB représentent un couple optimal avec lequel on a un
minimum de largeur à mi-hauteur. Cci signifie qu’il existe une faible fluctuation en taille des
fils quantiques.
4.2.3 Conclusion
L’utilisation de l’empilement de plusieurs plans d’îlots quantiques s’avère un bon
moyen pour obtenir une auto-organisation latérale et verticale efficace comme cela a déjà été
démontré pour d’autres systèmes comme InAs/GaAs [Xie,1995]. Une différence notable est
néanmoins apparue puisque l’auto-organisation ne se fait pas de façon verticale mais en
quinconce, dite anti-corrélée.
4.3 Conclusion du chapitre 4
Dans une première partie, nous avons étudié les comportements des îlots quantiques
d’InAs/AlInAs/InP(001) qui présentent l’originalité de pouvoir conduire à deux types
d’îlots : boîtes quantiques et fils quantiques. Pour les boîtes, nous avons identifié ces états
électroniques (états fondamentaux et excités). Ainsi, nous avons prouvé le fort confinement
des porteurs au sein de ces boîtes. Pour les fils quantiques, nous avons observé que le
confinement était moins important que dans les boîtes quantiques. Une étude par PL
polarisée nous a permis de déterminer la forme des îlots.
Dans une second partie nous avons étudié l’effet de l’empilement de plusieurs plans d’îlots
quantiques et nous avons démontré que c’étais une voie intéressante pour améliorer l’auto-
organisation latérale et verticale des îlots.
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 102
Chapitre 5
Comparaison des puits quantiques et des
boîtes quantiques pour les applications
optoélectroniques
La qualité optoélectronique des matériaux et des structures quantiques qui vont se
trouver au cœur d’une cavité laser est cruciale pour un rendement quantique suffisant pour
l’obtention d’une émission laser. La spectroscopie de photoluminescence et ses techniques
dérivées (spectroscopie d’excitation de PL, polarisation de la luminescence) sont bien
adaptées à l’étude des recombinaisons radiatives et au suivi de la qualité optoélectronique des
matériaux en fonction des conditions d’élaboration.
Dans ce contexte, le but de cette étude été de comparer l’efficacité radiative de structures à
puits quantiques et de structures à boîtes quantiques et d’évaluer certaines grandeurs qui sont
importantes dans le fonctionnement d’un laser. Pour cela, nous avons étudié la luminescence
et l’évolution de la longueur d’onde de structures InAs/InP/InP(001) en fonction de la
température ainsi que le rendement quantique à 300 K et l’absorption modale du milieu actif.
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 103
5.1 Présentation des échantillons
Pour cette étude, nous avons sélectionné quatre échantillons qui sont représentatifs de
l’état de l’art actuel sur le plan de l’élaboration. Ces échantillons présentent les meilleurs
performances optiques au point de vue de l’intensité de PL, la largeur à mi-hauteur du spectre
de PL et de la tenue en température.
• EP766 : puits quantique d’InAs épitaxié sur InP(001) et de largeur 0.62 nm.
• EP045 : puits quantique d’InGaAs épitaxié sur InP(001) et d’épaisseur 7 nm.
• EP539 : plan d’îlots quantiques d’InAs sur InP(001) avec une épaisseur d’InAs
déposée de 0.62 nm.
• EP859 : plan d’îlots quantiques d’InAs sur InP(001) avec une épaisseur d’InAs
déposée de 1.2 nm.
Ces échantillons possèdent la même structure d’empilement de couches présentée sur la
Figure 5-1.
Figure 5-1 : Schéma des structures étudiées.
InP substrat
InP tampon
InP encapsulation Puits quantique de
InAs ou de InGaAs
Boîtes quantiques
d’InAs
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 104
Dans le Tableau 5.1, nous résumons les principales conditions des croissances des
échantillons étudiés dans ce chapitre.
TC (°C) PAs (Torr) VC (µm/h) Epaisseur d’InAs (Å)
EP766(PQ
d’InAs)
480 2 10-6 0.25 6.2
EP045(PQ
d’In0.53Ga0.47As)
480 *** 0.25 70
EP539 (BQ) 520 2 10-6 0.25 6.2
EP859 (BQ) 520 2 10-6 0.25 12
Tableau 5.1 : Tableau récapitulatif des conditions de croissance des échantillons.
5.2 Etude de la luminescence en fonction de la température
5.2.1 Etude de l’intensité de la PL en fonction de la température
Dans ce paragraphe, nous allons étudier, par voie comparative, la luminescence issue
des puits quantiques et des boîtes quantiques en fonction de la température.
La Figure 5-2 présente les spectres de photoluminescence des puits et d’îlots quantiques à 8 K
et 300 K sous excitation du laser Argon. Nous pouvons observer qu’à 8 K la luminescence des
puits quantiques est nettement plus intense que la luminescence des îlots quantiques et ceci est
probablement dû au fait que les barrières des puits quantiques sont plus efficaces du point de
vue qualité optique que les barrières des îlots quantiques. A 300 K le puits d’InAs possède
une intensité intégrée de PL légèrement supérieure au plan d’îlot, mais qui s’est très
fortement réduite par rapport a celle mesurée à 8 K. Par contre, la luminescence de puits
d’InGaAs s’est effondrée, probablement causée par des recombinaisons non-radiatives
dominantes au sein de la structure.
A 400 K (Figure 5-3), la luminescence des îlots quantiques d’InAs est nettement plus intense
que la luminescence du meilleur puits quantique (puits quantique d’InAs/InP). Ceci est dû au
plus fort confinement des porteurs dans les îlots quantiques par rapport aux puits quantiques.
A haute température les porteurs dans le puits quantique acquièrent de l’énergie cinétique et
s’échappent, par effet thermoïnique, préférentiellement à travers les directions latérales où il
n’existe pas de confinement.
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 105
Figure 5-2 : Comparaison des spectres de photoluminescence des échantillons EP045, EP766 et EP539,
réalisés à 8 K et 300 K dans les mêmes conditions et sous excitation du laser Argon (514.5 nm).
Figure 5-3 : Comparaison des spectres de la photoluminescence des échantillons EP766 et EP539, réalisés
à 400K sous excitation du laser Argon.
La Figure 5-4 montre l’évolution de l’intensité de PL intégrée de ces différents échantillons
en fonction de la température. Nous constatons que l’évolution de l’intensité intégrée de PL
des îlots quantiques est quasi-stable en fonction de la température, contrairement à celle des
puits quantiques ou elle décroît de manière monotonique sous excitation non-résonnante (laser
Argon (2.41 eV)). Sous excitation au laser YAG (excitation quasi-résonnante (1.16 eV)),
l’intensité intégrée de PL des îlots quantiques d’InAs reste stable, indiquant le fort
0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
x 10X 100
T = 8K EP539 BQ EP766 Puits d'InAs EP045 Puits d'InGaAs
Energie (eV)0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3
Inte
nsité
de
PL (u
.a.) T = 300K
EP539 BQ EP766 Puits d'InAs EP045 Puits D'InGaAs
Energie (eV)
0.6 0.8 1.0 1.2 1.4
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
X 20
T = 400K EP766 PQ InAs EP539 BQ
Energie (eV)
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 106
confinement des porteurs au sein des îlots. Dans le cas de puits quantiques nous constatons,
comme sous excitation non-résonnante, une forte diminution de l’intensité de la luminescence
en fonction de la température (à 300 K nous n’avons pas pu la détecter).
Les courbes obtenues (Figure 5-4) confirment les observations précédentes et soulignent les
bons rendements de luminescence du plan d’îlots comparativement aux puits avec un
maintien de l’intensité intégrée de la PL des îlots et donc un rendement de luminescence très
supérieur aux puits (au moins d’un facteur 10) à haute température (400 K).
Figure 5-4 : Evolution de l’intensité intégrée de photoluminescence, en fonction de la température, des
îlots et puits quantiques.
Discussion :
Dans le système d’InGaAs/GaAs, Mirin et coll. [Mirin,1995] ont observé que la
luminescence de puits quantiques est supérieure à celle des boîtes quantiques à la température
ambiante (Figure 5-5). Ceci est certainement dû à la faible localisation spatiale des porteurs
dans ces îlots et aussi au faible confinement dans ce système. Ceci se traduit par un rapport de
120 entre l’intensité intégrée de PL à 10 K et à 300 K alors qu’il n’est que de 2 dans notre cas.
0 100 200 300 400 5001E-5
1E-4
1E-3
0.01
0.1
1
10
100
Laser YAG
Laser Ar+
EP539 (BQ d'InAs/InP) EP766 (PQ d'InAs/InP); 0.62nm EP045 (PQ d'InGaAs/InP); 7nm EP859 (BQ d'InAs/InP) EP539 (BQ d'InAs/InP) EP766 (PQ d'InAs/InP)
Inte
nsité
Inte
grée
(u.a
.)
Température (K)
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 107
Figure 5-5 : Evolution de l’intensité de PL intégrée en fonction de la température des boîtes quantiques
d’InGaAs/GaAs et du puit quantique d’InGaAs/GaAs [Mirin,1995].
5.2.2 Etude de l’évolution de position de pic de photoluminescence en
fonction de la température.
Dans cette partie, nous allons étudier l’évolution de la position énergétique du pic de
photoluminescence des structures à puits quantique (EP766) et à îlots quantiques (EP859) en
fonction de la température.
Sur la Figure 5-6 nous présentons la variation de la longueur d’onde d’émission avec
la température des îlots et de puits quantiques entre 8 et 300 K.
Figure 5-6: Variation du coefficient α, avec ∆T
∆E(T)α =
0.84 0.86 0.88 0.90
0.18
0.20
0.22
0.24
0.26
0.28
0.30
Îlots quantiques
2ème état excité
1ère état excité
Etat fondamental
InAs et InP massif
Puits quantique InAs/InP
α (m
eV/K
)
Energie (eV)
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 108
Nous remarquons sur la Figure 5-6 que le coefficient α relatif aux îlots quantiques d’InAs/InP
(α = 0.19 meV/°K) est plus faible que celui du puits quantique d’InAs/InP (α = 0.27
meV/°K).
Avec ∆T
∆E(T)α = , où E(T) est la position du pic de photoluminescence à une température T.
Ainsi, la position du pic de luminescence des îlots quantiques d’InAs est moins sensible à la
température que celle du puits quantique. Ceci est due au confinement 3D dans nos îlots
quantiques d’InAs/InP(001). Ce résultat est important pour les applications optoélectroniques
telles que les lasers.
En conclusion, ces résultats montrent le bon rendement de luminescence et la faible
dépendance en longueur d’onde des îlots par rapport aux puits quantiques. Ceci conforte
l’idée d’utiliser les îlots d’InAs/InP dans les zones actives des lasers afin de baisser le seuil et
avoir une faible variation de la longueur d’onde en fonction de la température.
5.3 Etude du rendement quantique à 300 K
La photoluminescence ne permet pas de quantifié directement les processus qui
donnent lieu à la luminescence. Par contre le rendement quantique est le paramètre qui permet
de comparer l’efficacité des structures. Dans ce but nous avons réalisé l’étude du rendement
quantique des structures à îlots et à puits quantiques à 300 K à l’aide d’une sphère intégrante
dans laquelle on tient compte du nombre des photons absorbés et du nombre des photons
émis.
5.3.1 Montage et principe de l’expérience
L’expérience consiste à mesurer la luminescence intégrée de l’échantillon via un
détecteur de Germanium et une détection synchrone. La mesure se fait en suivant la procédure
suivante :
On mesure l’intensité intégrée de faisceau laser sans échantillon (notée I1).
On mesure l’intensité intégrée de la lumière réfléchie sur l’échantillon et sa
luminescence en même temps (notée I2).
On mesure l’intensité intégrée de la luminescence de l’échantillon seulement et celle
ci est mesurée en filtrant I2 par un filtre approprié qui élimine la réflexion du laser
(notée I3).
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 109
Ensuite, grâce à la connaissance de la réponse spectrale du détecteur de Germanium, nous
pouvons déterminer le nombre des photons émis par chaque échantillon et aussi pour la raie
laser He-Ne (632.8 nm). Enfin, nous calculons le rendement quantique externe à l’aide de la
relation suivante :
3
0
321
3
absorbé
emisexterne φ
φ*
IIII
NN
η−−
==
Équation 5-1
Où ϕ0 est le nombre du photon à la longueur d’onde de laser et ϕ3 est le nombre du photon
émis pour chaque échantillon.
Figure 5-7 : Banc expérimental de la manipulation de rendement quantique.
5.3.2 Résultats
Les résultats obtenus nous ont permis de faire une comparaison absolue entre les
rendements quantiques des puits et des boîtes quantiques sous faible excitation (Tableau 5.2).
Echantillon EP859 (BQ) EP539 (BQ) EP766 (PQ) EP789 (PQ)
Rendement quantique externe 1.44 % 0.42 % 0.045 % 0.076 %
Tableau 5.2 : Tableau récapitulatif des rendements quantiques externes à 300 K.
Convertisseur I-V Détection Synchrone
Filtre RG850 Détecteur de Ge
Laser He-Ne Échantillon 632.8 nm
Chopper
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 110
Nous constatons que le rendement quantique des îlots quantiques est d’environ 20 fois plus
important que celui des puits quantiques à température ambiante. Ceci est en bon accord avec
nos résultats de comparaison de PL vus précédemment.
Par contre les faibles valeurs de rendement quantique obtenus sont probablement dû aux
faibles puissances d’excitation utilisées au cours de cette manipulation (20 mW). En effet, à
faible puissance d’excitation les recombinaisons non-radiatives qui existent dans les structures
étudiées ne sont pas complètement saturées et par conséquent elles participent à la diminution
du rendement quantique.
5.4 Absorption modale
Une autre point important pour les applications lasers est la comparaison du coefficient
d’absorption modale entre les îlots quantiques et les puits quantiques. Pour cette étude nous
avons utilisé des échantillons composés de guide plan d’InP sur SiO2 et nous avons comparé
l’absorption modale déduite de mesures de photoluminescence guidée.
5.4.1 Echantillons étudiés
Les deux types d’échantillons qui sont étudiés dans cette partie, sont les suivants:
Structure à îlots quantiques d’InAs/InP(001) reportée sur SiO2/Si (EP614).
Structure à puits quantique d’In0.53Ga0.47As/InP(001) reportée sur SiO2/Si
(EP567).
Nous remarquons que les structures sont reportées sur SiO2/Si. Le but de ce repport est de
guider la luminescence vers la tranche.
La Figure 5-8 présente le schéma des structures.
Figure 5-8 : Schéma des structures étudiées.
Si SiO2 InP
InP BQs d’InAs (0.62nm)
PQ d’InGaAs (10nm)
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 111
5.4.2 Principe
La méthode que nous avons utilisée repose sur l’absorption de la luminescence le
long de la couche d’îlots ou du puits quantique. Nous excitons l’échantillon par la face avant
via un laser He-Ne à 632.8 nm. La luminescence guidée le long de la structure est mesurée à
un des bords clivés de l’échantillon comme le montre la Figure 5-9.
Nous plaçons ensuite le faisceau d’excitation à différentes positions le long de la structure et
mesurons les spectres de luminescence correspondants. De ces mesures nous déduisons alors
le spectre d’absorption des structures considérées.
Figure 5-9 : Méthode utilisée pour mesurer le spectre d’absorption de nos structures.
5.4.3 Banc expérimental
Nous excitons l’échantillon avec un laser He-Ne à travers un objectif de fort
grandissement afin de diminuer la taille de spot et nous détectons la luminescence guidée à
travers un second objectif. Pour ne pouvoir récupérer que la partie du signal guidé par la
structure nous avons utilisé un filtre spatial constitué de la fente du monochromateur pour la
sélection horizontale et ceci est associé à une tirette pour la sélection verticale.
L
Laser He-Ne (632.8 nm)
PL
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 112
La Figure 5-10 présente une vue synoptique du banc de la manipulation.
Figure 5-10 : Montage de l’expérience de PL guidée.
5.4.4 Résultats
Les images de photoluminescence sur la tranche à 300 K des échantillons sont
reportées sur la Figure 5-11.
Figure 5-11 : Signal de la luminescence guidée sur la tranche enregistré par une caméra infrarouge à 300
K le long du trajet optique vers la détection.
Le Figure 5-12(a) présente le spectre de PL guidée de l’échantillon EP567 contenant le puits
quantique d’InGaAs en fonction de la position de spot laser sur l’échantillon. De la même
PL rayonnée dans l’air
PL guidée
PL émise dansle substrat
Echantillon
L e n t i l l e
F i l t r e R G 8 5 0O b j e c t i f
D é t e c t e u r d ’I n G a A s
É c h a n t i l lo nA n t i - r e f l e t I R
C a m e r a I R
m o n o c h r o m a t e u r
P i n e h o le
O b j e c t i f
L a s e r H e - N e ( 6 2 3 .8 n m )
L e n t i l l e L e n t i l l e
F i l t r e R G 8 5 0O b j e c t i f
D é t e c t e u r d ’I n G a A s
É c h a n t i l lo nA n t i - r e f l e t I R
C a m e r a I R
m o n o c h r o m a t e u r
P i n e h o le
O b j e c t i f
L a s e r H e - N e ( 6 2 3 .8 n m )
L e n t i l l e
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 113
manière la Figure 5-12(b) présente le spectre de PL guidé de l’échantillon EP614 qui contient
les îlots d’InAs.
Nous constatons dans le cas la structure à puits quantique que la largeur à mi-hauteur diminue
quand on s’éloigne du bord de l’échantillon (Figure 5-12(c)). Ce phénomène est attribué à la
réabsorption de la luminescence par le puits quantique. Par contre, dans le cas de la structure à
boîtes quantiques nous n’observons pas cet effet. Par conséquent, ceci peut être interprété par
à la forte distribution des tailles des îlots.
Figure 5-12 : Spectres de PL guidée en fonction de position de spot laser de la structure à puits quantique
((a) et (c)) et de la structure à îlots quantiques ((b) et (d)) à 300 K.
Pour déterminer, de manière quantitative, l’absorption modale α(λ) à partir de ces spectres,
nous avons utilisé la formule suivante [Lap V. Dao,2001]:
α(λ).d)).exp(dI(λ)I(d, 0 −=
Équation 5-2
1300 1350 1400 1450 1500 1550 1600 1650 1700
0
1x104
2x104
3x104
4x104
5x104
6x104
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
λ (nm)
0 10 µm 50 µm 100 µm 150 µm 200 µm 250 µm 300 µm 350 µm 400 µm
900 1000 1100 1200 1300 1400 1500
0.0
2.0x104
4.0x104
6.0x104
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
λ (nm)
0 µm 50 µm 100 µm 150 µm 200 µm 250 µm 300 µm 350 µm 400 µm
(a) (b)
1300 1350 1400 1450 1500 1550 1600 1650 1700
0
1
Inte
nsité
de
PL n
orm
alis
ée
λ (nm)
0 µm 10 µm 50 µm 100 µm 150 µm 200 µm 250 µm 300 µm 350 µm 400 µm
900 1000 1100 1200 1300 1400 1500101
102
103
104
Inte
nsité
de
PL (u
.a.)
λ (nm)
0 µm 50 µm 100 µm 150 µm 200 µm 250 µm 300 µm 350 µm 400 µm
(c) (d)
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 114
dans laquelle, I(d,λ) représente le spectre de lumière guidée, d correspond à la distance entre
la sortie du guide et l’excitation (longueur de réabsorption), I0 est un facteur de normalisation
et α(λ) est le coefficient d’absorption du guide optique (puits quantique ou îlots quantiques).
Les courbes d’absorption modale déduites des spectres de PL guidées sont présentées sur la
Figure 5-13.
Figure 5-13 : Spectre d’absorption modale à 300 K pour les deux échantillons étudiés (a) pour le puits
quantique et (b) pour les îlots quantiques.
Nous constatons que l’absorption modale pour le puits quantique d’InGaAs est de l’ordre de
100 cm-1 au maximum de pic de photoluminescence (1549 nm). Celle des îlots quantiques,
1300 1350 1400 1450 1500 1550 1600 1650 1700
0
50
100
150
200
250
(a)
Abso
rptio
n (c
m-1)
λ (nm)
900 1000 1100 1200 1300 1400 1500
0
40
80
120
160
(b)
Abso
rptio
n (c
m-1)
λ (nm)
Chapitre 5 : Comparaison des puits quantiques et des boites quantiques pour les applications
optoélectroniques 115
toujours au maximum de pic de PL (1171 nm), est de l’ordre de 90 cm-1. En conclusion,
l’absorption modale à 300 K de puits quantique et des îlots quantiques sont comparables.
Discussion :
L’étude de l’absorption modale sur des îlots d’InAs/AlInAs a été faite par Lap V. Dao et coll.
[Lap V. Dao,2001]. Ils ont montré que les valeurs de l’absorption modale est autour de 10 à
30 cm-1 à 10 K. Or, dans notre cas, nous trouvons des valeurs comprises entre 60 et 90 cm-1 à
300 K. Cette différence peut être due à la forme et à la densité des îlots mais aussi au guidage
par la couche SiO2. En effet, l’échantillon de Lap V. Dao et coll. ne possèdent pas cette
couche guidante.
En conclusion nos îlots quantiques d’InAs présentent une bonne absorption modale par
rapport à celle reportée par Lap V. Dao et Coll. et elle est comparable au puits quantique
d’InGaAs/InP.
5.5 Conclusion du chapitre 5
Dans ce chapitre nous avons montré l’efficacité optique des îlots quantiques par rapport
au puits quantique. En effet, l’évolution de l’intensité intégrée de PL ainsi que de la longueur
d’onde en fonction de la température des îlots quantiques est beaucoup moins sensible à la
température que celle des puits quantiques. Nous avons prouvé expérimentalement que le
rendement quantique dans le cas de la structure à îlots est meilleur que celle à puits quantique.
Finalement, nous avons mesuré une absorption modale à 300 K comparable pour le puits
quantique et les îlots quantiques, ce qui est un paramètre important pour les applications
lasers.
Conclusion générale 116
Conclusion générale
L’objectif principal de cette thèse était d’étudier les propriétés optiques d’îlots
quantiques d’InAs/InP(001) auto-organisés, afin d’évaluer leurs potentialités pour la
réalisation de composants optoélectroniques. Pour cela, nous avons mis en oeuvre de
nombreuses techniques de spectroscopie de photoluminescence (PL) permettant les études
de : la variation de l’intensité de PL en fonction de la température et de la puissance
d’excitation, l’excitation de PL, la PL polarisée que nous avons spécialement développée au
laboratoire. Nous avons collaboré pour l’étude de la PL résolue en temps. Nos études ont ainsi
permis une meilleure compréhension des propriétés optiques de ces îlots et ont contribué à
l’optimisation de leurs conditions de croissance.
Par des études de la PL en fonction de la puissance d’excitation, de l’excitation de PL
et de la PL résolue en temps, nous avons mis en évidence, pour la première fois par PLE,
l’existence de niveaux excités dans les îlots quantiques d’InAs/InP/InP(001) optimisés. Ce
résultat a été conforté par une simulation de la structure électronique de ces îlots par un
modèle k.p à une bandes qui a été développé par P.Miska et J. Even (LENS, INSA de
Rennes). La faible variation de l’intensité intégrée de PL entre 8 K et 300 K, sous deux types
d’excitation (quasi-résonnante et non-résonnante), nous a aussi permis de montrer la forte
localisation spatiale des porteurs au sein des îlots.
Par ces mêmes études complétées par celle de la PL polarisée, technique non-
destructive et rapide, nous avons montré les différentes propriétés des îlots
d’InAs/AlInAs/InP(001) qui sont fonction de leur forme, fil ou boîte, imposée par les
conditions de croissance. En particulier, alors que des niveaux excités sont observés pour les
boîtes quantiques, ils ne le sont plus pour les fils quantiques. Pour ce qui est des structures
empilées réalisées dans ce système et qui favorisent la formation des fils quantiques, nous
avons montré qu’elles pouvaient conduire à diminuer leur dispersion en taille et qu’il existait
un couple optimal pression d’arsenic/épaisseur de l’espaceur d’AlInAs pour parfaire l’auto-
organisation latérale et verticale de ces îlots. La faible variation de l’intensité intégrée de PL
avec la température a aussi permis de conclure à une forte localisation spatiale des porteurs
dans ces îlots.
Ainsi, ces deux systèmes ont démontré de très bonnes propriétés de confinement pour
la réalisation de composants optoélectroniques tels que des microsources lasers opérant à 1.55
Conclusion générale 117
µm dans le cas des îlots d’InAs/InP ou des photodétecteurs infrarouge intrabande dans le cas
des îlots d’InAs/AlInAs.
Finalement, par une étude de PL en fonction de la température, de rendement
quantique et d’absorption modale nous avons montré l’efficacité optique des îlots quantiques
d’InAs/InP(001) par rapport aux puits quantiques d’InAs/InP et InGaAs/InP.
Références 118
Références
[Adler,1996]
Adler, F., Geiger, M., Bauknecht, A., Scholz, F., Schweizer, H., Pilkuhn, M.H.,
Ohnesorge, B., and Forchel, A.
Optical transitions and carrier relaxation in self-assembled InAs/GaAs quantum dots
Journal-of-Applied-Physics, 1996, vol.80, n°7, p. 4019-4026.
[Alen,2001]
Alen, B., Martinez Pastor, J., Garcia Cristobal, A., Gonzalez, L., and Garcia, J.M.
Optical transitions and excitonic recombination in InAs/InP self-assembled quantum wires
Applied Physics Letters. Jun, 2001, vol.78, n°25, p. 4025-4027.
[Alivisatos,1996]
Alivisatos, A.P.
Semiconductor clusters, nanocrystals, and quantum dots
Science, 1996, vol.271, n°5251, p. 933-937.
[Arakawa,1982]
Arakawa, Y. and Sakaki, H.
Multidimensional quantum well laser and temperature dependence of its threshold current
Appl. Phys. Lett., 1982, vol. 11, n°40, p. 939-41.
[Asada,1986]
Asada, M., Miyamoto, Y., and Suematsu, Y.
Gain and the threshold of three dimensional quantum-box lasers
IEEE-Journal-of-Quantum-Electronics, 1986, vol.QE-22, n°9, p. 1915-1921.
[Bayer,2000]
Bayer, M., Stern, O., Hawrylak, P., Fafard, S., and Forchel, A.
Hidden symmetries in the energy levels of excitonic 'artificial atoms'
Nature . Jun, 2000, vol.405, n°6789, p. 923-926.
Références 119
[Bearzi,1996]
Bearzi, E., Benyattou, T., Guillot, G., Marty, O., Pitaval, M., Oustric, M., Gendry, M.,
Hollinger, G., Harmand, J.C., and Quillec, M.
Anomalous optical behaviour of LT-AlInAs related to anisotropic composition modulation
IPRM, 1996, n°96CH35930, p. 19-22.
[Bimberg,1999]
Bimberg, D., Grundmann, M., and Ledentsov, N.N.
Quantum Dot Heterostructures. Chichester : John Wiley and Sons Ltd ed. 1999, 328 p.
[Brault,2000]
Brault, J.
Croissance auto-organiséé de fils et boîtes quantique d'InAs/InP(001) pour composants
optoélectroniques, Thèse doctorat. École Centrale de Lyon, 2000. 279 p.
[Brault,1998]
Brault, J., Gendry, M., Grenet, G., Hollinger, G., Desieres, Y., and Benyattou, T.
Role of buffer surface morphology and alloying effects on the properties of InAs
nanostructures grown on InP(001)
Applied Physics Letters. Nov, 1998, vol.73, n°20, p. 2932-2934.
[Brault,2002]
Brault, J., Gendry, M., Grenet, G., Hollinger, G., Olivares, J., Salem, B., Benyattou, T.,
and Bremond, G.
Surface effects on shape, self-organization and photoluminescence of InAs islands grown on
InAlAs/InP(001)
Journal Of Applied Physics. Jul, 2002, vol.92, n°1, p. 506-510.
[Carlin,1991]
Carlin, J.F., Houdre, R., Rudra, A., and Ilegems, M.
Island formation in ultra-thin InAs/InP quantum wells grown by chemical beam epitaxy
Applied-Physics-Letters, 1991, vol.59, n°23, p. 3018-3020.
Références 120
[Carlsson,1998]
Carlsson, N., Junno, T., Montelius, L., Pistol, M.E., Samuelson, L., and Seifert, W.
Growth of self-assembled InAs and InAsxP1-x dots on InP by metalorganic vapour phase
epitaxy
Journal Of Crystal Growth. Jul, 1998, vol.191, n°3, p. 347-356.
[Chang,1985]
Chang, Y.-C., Chang, L.L., and Esaki, L.
A neuw one-dimentional quantum well structure
Appl. Phys. Lett., 1985, vol.47, , p. 1324-1326.
[Chaoshu,1998]
Chaoshu, S., Jie, D., Zhengfu, H., Zhijian, X., and Jingying, L.
Temperature dependence of the luminescence decay time of a PbWO4 scintillator
Chin. Phys. Lett., 1998, vol.15, , p. 455.
[Choi,2001]
Choi, B.H., Park, C.M., Song, S.H., Son, M.H., Hwang, S.W., Ahn, D., and Kim, E.K.
Selective growth of InAs self-assembled quantum dots on nanopatterned SiO2/Si substrate
Applied Physics Letters. Mar, 2001, vol.78, n°10, p. 1403-1405.
[Colas,1990]
Colas, E., Simhony, S., Kapon, E., Bhat, R., Hwang, D.M., and Lin, P.S.D.
Growth of GaAs quantum wire arrays by organometallic chemical vapor deposition on
submicron gratings
Applied-Physics-Letters, 1990, vol.57, n°9, p. 914-916.
[Craighead,1983]
Craighead, H.G., Howard, R.E., Jakel, L.D., and Mankievich, P.M.
10-nm linewidth electron beam lithography on GaAs
Appl. Phys. Lett., 1983, n° 1, vol.42, , p. 38-40.
Références 121
[Daruka,1999]
Daruka, I., Tersoff, J., and Barabasi, A.L.
Shape transition in growth of strained islands
Phys. Rev. Lett., 1999, vol.82, , p. 2753.
[Driessen,1993]
Driessen, F., Bauhuis, G.J., Olsthoorn, S.M., and Giling, L.J.
Effects of confined donor states on the optical and transport properties of ordered GaInP/sub
2/ alloys
Physical-Review-B-(Condensed-Matter), 1993, vol.48, n°11, p. 7889-7896.
[Eliseev,2001]
Eliseev, P.G., Li, H., Liu, G.T., Stintz, A., Newell, T.C., Lester, L.F., and Malloy, K.J.
Ground-state emission and gain in ultralow-threshold InAs-InGaAs quantum-dot lasers
Ieee Journal Of Selected Topics In Quantum Electronics. Mar Apr, 2001, vol.7, n°2, p. 135-
142.
[Fafard,1996]
Fafard, S., Wasilewski, Z., McCaffrey, J., and Raymond, S.
InAs self-assembled quantum dots on InP by molecular beam epitaxy
Applied-Physics-Letters, 1996, vol.68, n°7, p. 991-993.
[Fafard,1999]
Fafard, S., Wasilewski, Z.R., and Spanner, M.
Evolution of the energy levels in quantum dot ensembles with different densities
Applied Physics Letters. Sep, 1999, vol.75, n°13, p. 1866-1868.
[Faist,1994]
Faist, J., Capasso, F., Sivco, D.L., Sirtori, C., Hutchinson, A.L., and Cho, A.Y.
Quantum cascade laser
Science, 1994, vol.264, n°5158, p. 553-556.
Références 122
[Fan,1951]
Fan, H.Y.
Temperature dependence of energy gap in semiconductors
Physical Review, 1951, vol.82, n°6, p. 900.
[Finkman,2000]
Finkman, E., Maimon, S., Immer, V., Bahir, G., Schachamb, S.E., Gauthier Lafaye, O.,
Herriot, S., Julien, F.H., Gendry, M., and Brault, J.
Quantum dot infrared photodetectors in new material systems
Physica-E, 2000, vol.7, n°1-2, p. 139-145.
[Frechengues,1999]
Frechengues, S., Bertru, N., Drouot, V., Lambert, B., Robinet, S., Loualiche, S.,
Lacombe, D., and Ponchet, A.
Wavelength tuning of InAs quantum dots grown on (311)B InP
Applied Physics Letters. May, 1999, vol.74, n°22, p. 3356-3358.
[Fricke,1999]
Fricke, F., Nootzel, R., Jahn, U., Schonherr, H.P., Daweritz, L., and Ploog, K.H.
Patterned gowth on GaAs(311)A substrates:Dependence on misalignment and sidewall slope
and its application to coupled wire-dot arrays
J. Appl. Phys., 1999, vol.85, , p. 3576.
[Garcia,1997]
Garcia, J.M., Medeiros Ribeiro, G., Schmidt, K., Ngo, T., Feng, J.L., Lorke, A.,
Kotthaus, J., and Petroff, P.M.
Intermixing and shape changes during the formation of InAs self-assembled quantum dots
Applied-Physics-Letters, 1997, vol.71, n°14, p. 2014-2016.
[Goldstein,1985]
Goldstein, L., Glas, F., Marzin, J.Y., Charasse, M.N., and Roux, G.L.
Growth by molecular beam epitaxy and characterization of InAs/GaAs strained-layer
supelattices
Appl. Phys. Lett., 1985, vol.47, , p. 1099-1101.
Références 123
[Grundmann,1995]
Grundmann, M., Christen, J., Ledentsov, N.N., Bohrer, J., Bimberg, D., Ruvimov, S.S.,
Werner, P., Richter, U., Gosele, U., Heydenreich, J., Ustinov, V.M., Egorov, A., Zhukov,
A.E., Kop'ev, P.S., and Alferov Zh, I.
Ultranarrow luminescence lines from single quantum dots
Physical-Review-Letters, 1995, vol.74, n°20, p. 4043-4046.
[Hartmann,1997]
Hartmann, A., Loubies, L., Reinhardt, F., and Kapon, E.
Self-limiting growth of quantum dot heterostructures on nonplanar {111}B substrates
Applied-Physics-Letters, 1997, vol.71, n°10, p. 1314-1316.
[Henini,1998]
Henini, M., Sanguinetti, S., Fortina, S.C., Grilli, E., Guzzi, M., Panzarini, G., Andreani,
L.C., Upward, M.D., Moriarty, P., Beton, P.H., and Eaves, L.
Optical anisotropy in arrow-shaped InAs quantum dots
Physical Review B Condensed Matter. Mar, 1998, vol.57, n°12, p. R6815-R6818.
[Hinooda,1999]
Hinooda, S., Frechengues, S., Lambert, B., Loualiche, S., Paillard, M., Marie, X., and
Amand, T.
Carrier dynamics of self-assembled InAs quantum dots on InP (311)B substrates
Applied Physics Letters. Nov, 1999, vol.75, n°22, p. 3530-3532.
[Houdre,1993]
Houdre, R., Carlin, J.F., Rudra, A., Ling, J., and Ilegems, M.
Formation and optical properties of islands in ultra-thin InAs/InP quantum wells grown by
chemical beam epitaxy
Superlattices-and-Microstructures, 1993, vol.13, n°1, p. 67-70.
Références 124
[Huang,2001]
Huang, X.D., Stintz, A., Li, H., Rice, A., Liu, G.T., Lester, L.F., Cheng, J., and Malloy,
K.J.
Bistable operation of a two-section 1.3-mu m InAs quantum dot laser - Absorption saturation
and the quantum confined Stark effect
Ieee Journal Of Quantum Electronics. Mar, 2001, vol.37, n°3, p. 414-417.
[Jeong,2001]
Jeong, W.G., Dapkus, P.D., Lee, U.H., Yim, J.S., Lee, D., and Lee, B.T.
Epitaxial growth and optical characterization of InAs/InGaAsP/InP self-assembled quantum
dots
Applied Physics Letters. Feb, 2001, vol.78, n°9, p. 1171-1173.
[Kamada,1998]
Kamada, H., Ando, H., Temmyo, J., and Tamamura, T.
Excited-state optical transitions of excitons and biexcitons in a single InxGa1-xAs quantum
disk
Physical Review B Condensed Matter. Dec, 1998, vol.58, n°24, p. 16243-16251.
[Kapon,1987]
Kapon, E., Tamargo, M.C., and Hwang, D.M.
Molecular beam epitaxy of GaAs/AlGaAs superlattice heterostructures on nonplanar
substrates
Applied-Physics-Letters, 1987, vol.50, n°6, p. 347-349.
[Kash,1989]
Kash, K., Bhat, R., Mahoney, D.D., Lin, P.S.D., Scherer, A., Worlock, J.M., Van der
Gaag, B.P., Koza, M., and Grabbe, P.
Strain-induced confinement of carriers to quantum wires and dots within InGaAs-InP
quantum wells
Applied-Physics-Letters, 1989, vol.55, n°7, p. 681-683.
Références 125
[Kash,1986]
Kash, K., Sherer, A., Worlock, J.M., Craighead, H.G., and Tamargo, M.C.
Optical spectroscopy of ultrasmall structures etched from quantum wells
Appl. Phys. Lett., 1986, vol.49, , p. 1043-1045.
[Keating,1966]
Keating, P.N.
Effect of invariance requirements on the elastic strain energy of crystals with application to
the diamond structure
Phys. Rev, 1966, vol.145, , p. 637.
[Kirstaedter,1994]
Kirstaedter, N., Ledentsov, N.N., Grundmann, M., Bimberg, D., Ustinov, V.M.,
Ruvimov, S.S., Maximov, M.V., Kop'ev, P.S., Alferov Zh, I., Richter, U., Werner, P.,
Gosele, U., and Heydenreich, J.
Low threshold, large T/sub o/ injection laser emission from (InGa)As quantum dots
Electronics-Letters, 1994, vol.30, n°17, p. 1416-1417.
[Kohl,1989]
Kohl, M., Heitmann, D., Grambow, P., and Ploog, K.
One-dimensional magneto-excitons in GaAs-GaAlAs quantum wires
Phys. Rev. Lett., 1989, vol.63, , p. 2124.
[Lambert,1998]
Lambert, B., LeCorre, A., Drouot, V., H, L.H., and Loualiche, S.
High photoluminescence efficiency of InAs/InP self-assembled quantum dots emitting at 1.5-
1.6 µ m
Semiconductor Science And Technology. Jan, 1998, vol.13, n°1, p. 143-145.
Références 126
[Landin,2000]
Landin, L., Borgstrom, M., Kleverman, M., Pistol, M.E., Samuelson, L., Seifert, W., and
Zhang, X.H.
Optical investigation of InAs/InP quantum dots at different temperatures and under electric
field
Thin Solid Films. Mar, 2000, vol.364, n°1-2, p. 161-164.
[Lap V. Dao,2001]
Lap V. Dao, Mike Gal, Hoo B. H., Hisao Makino, and Yao, t.
Measerment of optical absorption in InAs/AlInAs quantum dots using a photoluminescence
technique
Jpn. J. Appl. Phys., 2001, vol.40, n°4A, p. 2554-2555.
[Leon,1998]
Leon, R., Lobo, C., Zou, J., Romeo, T., and Cockayne, D.J.H.
Stable and metastable InGaAs/GaAs island shapes and surfactant-like suppression of the
wetting transformation
Physical-Review-Letters, 1998, vol.81, n°12, p. 2486-2489.
[Leonelli,1993]
Leonelli, R., Tran, C.A., Brebner, J.L., Graham, J.T., Tabti, R., Masut, R.A., and
Charbonneau, S.
Optical and structural properties of metalorganic-vapor-phase-epitaxy-grown InAs quantum
wells and quantum dots in InP
Physical-Review-B-(Condensed-Matter), 1993, vol.48, n°15, p. 11135-11143.
[Levine,1993]
Levine, B.F.
Quantum-well infrared photodetectors
Journal-of-Applied-Physics, 1993, vol.74, n°8, p. R1-81.
Références 127
[Li,1998]
Li, H., Wang, Z., Liang, J., Xu, B., Wu, J., Gong, Q., Jiang, C., Liu, F., and Zhou, W.
InAs quantum dots in InAlAs matrix on (001)InP substrates grown by molecular beam epitaxy
Journal Of Crystal Growth. May, 1998, vol.187, n°3-4, p. 564-568.
[Liao,1999]
Liao, X.Z., Zou, J., Cockayne, D.J.H., Leon, R., and Lobo, C.
Indium segregation and enrichment in coherent InxGa1-xAs/GaAs quantum dots
Physical Review Letters. Aug, 1999, vol.82, n°6, p. 5148.
[Liu,1999]
Liu, F., Davenport, S.E., Evans, H.M., and Lagally, M.G.
Self-organized replication of 3D coherent island size and shape in multilayer heteroepitaxial
fils
Phys. Rev. Lett., 1999, vol.82, , p. 2528.
[Liu,2001]
Liu, H.C., Gao, M., McCaffrey, J., Wasilewski, Z.R., and Fafard, S.
Quantum dot infrared photodetectors
Applied-Physics-Letters, 2001, vol.78, n°1, p. 79-81.
[Maimon,1998]
Maimon, S., Finkman, E., Bahir, G., Schacham, S.E., Garcia, J.M., and Petroff, P.M.
Intersublevel transitions in InAs/GaAs quantum dots infrared photodetectors
Applied Physics Letters. Oct, 1998, vol.73, n°14, p. 2003-2005.
[Marchand,1997]
Marchand, H., Desjardins, P., Guillon, S., Paultre, J.E., Bougrioua, Z., Yip, R.F., and
Masut, R.A.
Metalorganic vapor phase epitaxy of coherent self-assembled InAs nanometer-sized islands in
InP(001)
Applied-Physics-Letters, 1997, vol.71, n°4, p. 527-529.
Références 128
[Marzin,1994]
Marzin, J.Y., Gerard, J.M., Izrael, A., Barrier, D., and Bastard, G.
Photoluminescence of single InAs quantum dots obtained by self-organized growth on GaAs
Physical-Review-Letters, 1994, vol.73, n°5, p. 716-719.
[McIntyre,1992]
McIntyre, C.R. and Sham, L.J.
Theory of luminescence polarization anisotropy in quantum wires
Physical-Review-B-(Condensed-Matter), 1992, vol.45, n°16, p. 9443-9446.
[Gendry,2003]
Gendry, M., Brault, J., Salem, B., Bremond, G., and Marty, O.
Anti-correlated vertical self-organization of InAs nanowires in stacked structures on InP(001)
with InAlAs spacer layer
Physica E Low Dimensional Systems And Nanostructures. Apr, 2003, vol.17, n°1-4, p. 505-
506.
[Min,1998]
Min, B.D., Kim, Y., Kim, E.K., Min, S.K., and Park, M.J.
Suppression of Ostwald ripening in In0.5Ga0.5As quantum dots on a vicinal (100) substrate
Physical Review B Condensed Matter. May, 1998, vol.57, n°19, p. 11879-11882.
[Mirin,1995]
Mirin, R.P., Ibbetson, J.P., Nishi, K., Gossard, A.C., and Bowers, J.E.
1.3 µm photoluminescence from InGaAs quantum dots on GaAs
Appl. Phys. Lett., 1995, vol.67, n°25, p. 3795.
[Monat,2003]
Monat, C.
Cristaux photonique 2D et îlots quantiques pour des microlasers 1.5 µm à faible seuil, Thèse
doctorat. Ecole Centrale de Lyon, 2003.
Références 129
[Monat,2002]
Monat, C., Gendry, M., Brault, J., Besland, M.P., Regreny, P., Hollinger, G., Salem, B.,
Olivares, J., Bremond, G., and Marty, O.
Low size dispersion of InAs quantum islands emitting at 1.55 µm on InP (001). in 14 th
Induim Phosphire and Related Matrial. Stocholm (Sweden), n°02CH37307, 2002, p. 569.
[Nabetani,1994]
Nabetani, Y., Ishikawa, T., Noda, S., and Sasaki, A.
Initial growth stage and optical properties of a three-dimensional InAs structure on GaAs
Journal-of-Applied-Physics, 1994, vol.76, n°1, p. 347-351.
[Nishi,1997]
Nishi, K., Anan, T., Gomyo, A., Kohmoto, S., and Sugou, S.
Spontaneous lateral alignment of In/sub 0.25/Ga/sub 0.75/As self-assembled quantum dots on
(311)B GaAs grown by gas source molecular beam epitaxy
Applied-Physics-Letters, 1997, vol.70, n°26, p. 3579-3581.
[Nishi,1996]
Nishi, K., Mirin, R., Leonard, D., Medeiros Ribeiro, G., Petroff, P.M., and Gossard, A.C.
Structural and optical characterization of InAs/InGaAs self-assembled quantum dots grown
on (311)B GaAs
Journal-of-Applied-Physics, 1996, vol.80, n°6, p. 3466-3470.
[Miska,2003]
Miska, P.
Propriétés optiques et dynamique électronique des boîtes quantiques d'InAs/InP, Thèse
doctorat. INSA de Rennes,2003.
[Notzel,1998]
Notzel, R., Niu, Z.C., Ramsteiner, M., Schonherr, H.P., Tranpert, A., Daweritz, L., and
Ploog, K.H.
Uniform quantum-dot arrays formed by natural self-faceting on patterned substrates
Nature . Mar, 1998, vol.392, n°6671, p. 56-59.
Références 130
[Notzel,1992]
Notzel, R. and Ploog, K.
Surface and interface ordering on non-(100)-oriented GaAs substrates
Journal-of-Vacuum-Science-&-Technology-B-(Microelectronics-Processing-and-
Phenomena), 1992, vol.10, n°4, p. 2034-2039.
[Notzel,1994]
Notzel, R., Temmyo, J., Kamada, H., Furuta, T., and Tamamura, T.
Strong photoluminescence emission at room temperature of strained InGaAs quantum disks
(200-30 nm diameter) self-organized on GaAs (311)B substrates
Applied-Physics-Letters, 1994, vol.65, n°4, p. 457-459.
[Olsthoorn,1993]
Olsthoorn, S.M., Driessen, F., Eijkelenboom, A., and Giling, L.J.
Photoluminescence and photoluminescence excitation spectroscopy of Al/sub 0.48/In/sub
0.52/As
Journal-of-Applied-Physics, 1993, vol.73, n°11, p. 7798-7803.
[0pto & Laser Europe, 2000]
Opto & Laser Europe, Issue 74 May 2000, p. 33.
[Pan,1998]
Pan, D., Towe, E., and Kennerly, S.
Normal-incidence intersubband (In, Ga)As/GaAs quantum dot infrared photodetectors
Applied Physics Letters. Oct, 1998, vol.73, n°14, p. 1937-1939.
[Pan,1998]
Pan, D., Zeng, Y.P., and Kong, M.Y.
New method for the growth of highly uniform quantum dots
Microelectronic Engineering. Aug, 1998, vol.4, , p. 79-83.
Références 131
[Petroff,1982]
Petroff, P.M., Gossard, A.C., Logan, R.A., and Weigmann, W.
Toward quantum well wires: Fabrication and optical properties
Appl. Phys. Lett., 1982, vol.41, , p. 635.
[Pettersson,1999]
Pettersson, H., Warburton, R.J., Kotthaus, J.P., Carlsson, N., Seifert, W., Pistol, M.E.,
and Samuelson, L.
Electronic structure of self-assembled InAs quantum dots in InP: An anisotropic quantum-dot
system
Physical Review B Condensed Matter. Oct, 1999, vol.60, n°16, p. R11289-R11292.
[Phillips,1998]
Phillips, J., Kamath, K., and Bhattacharya, P.
Far-infrared photoconductivity in self-organized InAs quantum dots
Applied Physics Letters. Apr, 1998, vol.72, n°16, p. 2020-2022.
[Polimeni,1998]
Polimeni, A., Henini, M., Patane, A., Eaves, L., Main, P.C., and Hill, G.
Optical properties and device applications of (InGa)As self-assembled quantum dots grown
on (311)B GaAs substrates
Applied Physics Letters. Sep, 1998, vol.73, n°10, p. 1415-1417.
[Ponchet,1995]
Ponchet, A., Le Corre, A., L'Haridon, H., Lambert, B., and Salaun, S.
Relationship between self-organization and size of InAs islands on InP(001) grown by gas-
source molecular beam epitaxy
Applied-Physics-Letters, 1995, vol.67, n°13, p. 1850-1852.
Références 132
[Priester,2001]
Priester, C.
Modified two-dimensional to three-dimentional growth transition process in multistacked
self-organized quantum dots
Phys. Rev. B, 2001, vol.60, , p. 2869.
[Priester,2000]
Priester, C. and Grenet, G.
Surface roughness and alloy stability interdependence in lattice-matched and lattice-
mismatched heteroepitaxy
Physical Review B. Jun, 2000, vol.61, n°23, p. 16029-16032.
[Ross,1998]
Ross, F.M., Tersoff, J., and Tromp, R.M.
Coarsening of self-assembled Ge quantum dots on Si(001)
Physical Review Letters., 1998, vol.80, n°5, p. 984-987.
[Rudra,1994]
Rudra, A., Houdre, R., Carlin, J.F., and Ilegems, M.
Dynamics of island formation in the growth of InAs/InP quantum wells
Journal-of-Crystal-Growth, 1994, vol.136, n°1-4, p. 278-281.
[Saito,1998]
Saito, H., Nishi, K., and Sugou, S.
Influence of GaAs capping on the optical properties of InGaAs/GaAs surface quantum dots
with 1.5 mu m emission
Applied Physics Letters. Nov, 1998, vol.73, n°19, p. 2742-2744.
[Saito,1997]
Saito, H., Nishi, K., Sugou, S., and Sugimoto, Y.
Controlling polarization of quantum-dot surface-emitting lasers by using structurally
anisotropic self-assembled quantum dots
Applied-Physics-Letters, 1997, vol.71, n°5, p. 590-592.
Références 133
[Sakaki,1980]
Sakaki, H.
Scattering suppression and high-mobility effect of size-quantized electrons in ultrafine
semiconductor wire structures
Jpn. J. Apll. Phys., 1980, n°12, vol.19, , p. L735-L738.
[Salem,2002]
Salem, B., Benyattou, T., Guillot, G., Bru-Chevalier, C., Bremond, G., Monat, C.,
Hollinger, G., and Gendry, M.
Strong carrier confinement and evidence for excited states in self-assembled InAs quantum
islands grown on InP(001)
Physical Review B, 2002, vol.66, p. 193305.
[Scherer,1986]
Scherer, A. and Craighead, H.G.
Fabrication of small laterally patterned multiple quantum wells
Appl. Phys. Lett., 1986, vol.49, p. 1284-1286.
[Seassal,2000]
Seassal, C., Letartre, X., Brault, J., Gendry, M., Pottier, P., Viktorovitch, P., Piquet, O.,
Blondy, P., Cros, D., and Marty, O.
InAs quantum wires in InP-based microdisks: Mode identification and continuous wave room
temperature laser operation
Journal Of Applied Physics. Dec, 2000, vol.88, n°11, p. 6170-6174.
[Sirigu,2000]
Sirigu, L., Degiorgi, L., Oberli, D.Y., Rudra, A., and Kapon, E.
Lasing via ground-subband transitions in V-groove quantum wire lasers
Physica-E, 2000, vol.7, n°3-4, p. 513-516.
[Solomon,1996]
Solomon, G.S., Trezza, J.A., Marshall, A.F., and Harris, J.S., Jr.
Vertically aligned and electronically coupled growth induced InAs islands in GaAs
Physical-Review-Letters, 1996, vol.76, n°6, p. 952-955.
Références 134
[Stern,1984]
Stern, M.B., Craighead, H.G., Liao, P.F., and Mankievich, P.M.
Fabrication of 20-nm structures in GaAs
Appl. Phys. Lett., 1984, vol.45, p. 410-412.
[Stranski,1934]
Stranski, I.N., Krastanov, L., and Wissenschaften, S.-b.d.A.d.
Wien. Vol. 146. 1934: Abt. IIb. 797.
[Sugisaki,1999]
Sugisaki, M., Ren, H.W., Nair, S.V., Nishi, K., Sugou, S., Okuno, T., and Masumoto, Y.
Optical anisotropy in self-assembled InP quantum dots
Physical Review B Condensed Matter. Feb, 1999, vol.59, n°8, p. R5300-R5303.
[Sugiyama,1995]
Sugiyama, Y., Sakuma, Y., Muto, S., and Yokoyama, N.
Novel InGaAs/GaAs quantum dot structures formed in tetrahedral-shaped recesses on (111)B
GaAs substrate using metalorganic vapor phase epitaxy
Applied-Physics-Letters, 1995, vol.67, n°2, p. 256-258.
[Sun,2002]
Sun, Z., yoon, S.F., Wu, J., and Wang, Z.
J. Appl. Phys., 2002, vol.91, , p. 6021.
[Sutter,1998]
Sutter, P. and Lagally, M.G.
Embedding of nanoscale 3D SiGe islands in a Si matrix
Physical-Review-Letters, 1998, vol.81, n°16, p. 3471-3474.
[Tang,2001]
Tang, S.F., Lin, S.Y., and Lee, S.C.
Near-room-temperature operation on InAs/GaAs quantum dot infrared photodetector
Appl. Phys. Lett., 2001, vol.76, , p. 2428.
Références 135
[Taskinen,1997]
Taskinen, M., Sopanen, M., Lipsanen, H., Tulkki, J., Tuomi, T., and Ahopelto, J.
Self-organized InAs islands on (100) InP by metalorganic vapor-phase epitaxy
Surface-Science, 1997, vol.376, n°1-3, p. 60-68.
[Tersoff,1996]
Tersoff, J., Teichert, C., and Lagally, M.G.
Self-organization in growth of quantum dot superlattices
Physical-Review-Letters, 1996, vol.76, n°10, p. 1675-1678.
[Tersoff,1993]
Tersoff, J. and Tromp, R.M.
Shape transition in growth of strained islands: Spontaneous formation of quantum wires
Phys. Rev. Lett., 1993, vol.70, , p. 2782.
[Tsitsishvili,1998]
Tsitsishvili, E.G.
Optical anisotropy in nonspherical quantum dots
Applied Physics A Materials Science And Processing. Feb, 1998, vol.66, n°2, p. 189-191.
[Varshni,1967]
Varshni, Y.P.
Temperature dependence of the energy gap in semiconductors
Physica, 1967, vol.34, p. 149.
[Vina,1984]
Vina, L., Logothetidis, S., and Cardona, M.
Temperature dependence of the dielectric function of germanium
Physical-Review-B-(Condensed-Matter), 1984, vol.30, n°4, p. 1979-1991.
Références 136
[Wang,2002]
Wang, Y.C., Tyan, S.L., and Juang, Y.D.
Photoreflectance and photoluminescence spectroscopy of the lattice-matched InGaAs/InAlAs
single quantum well
Journal Of Applied Physics. Jul, 2002, vol.92, n°2, p. 920-926.
[Wegsheider,1993]
Wegsheider, W., Pfeiffer, L.N., Dignam, M.M., Pinczuk, A., and West, K.W.
Lasing From excitons in quantum wires
Phys. Rev. Lett., 1993, vol.71, , p. 4071.
[Xie,1995]
Xie, Q., Madhukar, A., Chen, P., and Kobayashi, N.P.
Vertically self-organized InAs quantum box islands on GaAs(100)
Phys. Rev. Lett., 1995, vol.75, , p. 2542.
[Xu,1996]
Xu, Z.Y., Lu, Z.D., Yang, X.P., Yuan, Z.L., Zheng, B.Z., Xu, J.Z., Ge, W.K., Wang, Y.,
Wang, J., and Chang, L.L.
Carrier relaxation and thermal activation of localized excitons in self-organized InAs
multilayers grown on GaAs substrates
Physical-Review-B-(Condensed-Matter), 1996, vol.54, n°16, p. 11528-11531.
[Yamamoto,1990]
Yamamoto, T., Kasu, M., Noda, S., and Sasaki, A.
Photoluminescent properties and optical absorption of AlAs/GaAs disordered superlattices
Journal-of-Applied-Physics, 1990, vol.68, n°10, p. 5318-5323.
Annexe A 137
Annexe A. Dispositifs expérimentaux
Les techniques de spectroscopies optiques utilisées durant cette thèse sont présentés dans cette
annexe.
1. La photoluminescence : principe et dispositif expérimental
La photoluminescence (PL) est la technique expérimentale de spectroscopie la plus
utilisée pour caractériser les propriétés optiques des semiconducteurs, notamment à bande
interdite directe. Cette technique consiste à exciter un échantillon avec une source lumineuse
qui génère des photons d’énergie fixe, et à mesurer la variation de l’intensité de la
luminescence émise par l’échantillon lors de sa désexcitation en fonction de l’énergie de
détection. Dans la pratique, pour des semiconducteurs, l’énergie d’excitation est fixée à une
valeur supérieure à l’énergie de bande interdite de la structure. Les photons absorbés génèrent
alors des paires électrons-trous qui relaxent rapidement vers les niveaux d’énergie les plus bas
(états excitoniques par exemple) avant de se recombiner radiativement. A basse température,
la photoluminescence permet donc notamment de déterminer la transition optique de plus
basse énergie.
Dans le cas de notre manipulation deux type des lasers sont utilisées :
Un laser Argon de longueur d’onde 514.5 nm, pour l’excitation non-résonnante
(excitation dans les barrières).
Un laser YAG de longueur d’onde 1.06 µm, pour l’excitation quasi-résonnante
(excitation dans les îlots d’InAs).
Le diamètre du spot des faisceaux lasers est d’environ autour de 200 µm. La puissance
d’excitation varie entre 0.002 et 2000 mW seulement pour le laser Argon. L’échantillon est
placé dans un cryostat afin de faire des mesures de PL en fonction de la température (8-300K
et 300-440K).
Les photons issus des lasers sont absorbés dans le matériau (barrière et îlots) car leur énergie
est supérieure à l’énergie de bande interdite des semiconducteurs que nous étudions. Leur
profondeur de pénétration est de l’ordre de la centaine de nanomètres. Chaque photon crée
une paire électron-trou, dans la mesure où il existe des états disponibles pour chacune de ces
particules. A une échelle de temps très courte, les électrons se thermalisent pour occuper les
Annexe A 138
états disponibles permettant de minimiser leur énergie, puis se recombinent de manière non-
radiative avec émission de phonons ou de manière radiative avec émission de photons. Les
photons émis sont collectés à l’aide d’un système casse-grain sur les fentes d’un
monochromateur (résolution 2.5 nm par mm d’ouverture) et dispersés par un réseau de 600
traits/mm blazé à 1 µm. ils sont ensuite détectés avec une photodiode de Germanium (Ge)
refroidie à l’azote liquide (77K) et polarisée à – 300V. Le signal, extrait du bruit à l’aide
d’une détection synchrone puis via le système d’acquisition est envoyé à l’ordinateur qui
enregistre le spectre.
Les spectres permettent d’obtenir des informations sur les propriétés intrinsèques (énergie de
bande interdite, transition excitonique et qualités d’interfaces) et extrinsèque (défauts) du
semiconducteur étudié.
Figure A-5-14 :Schéma de principe du dispositif expérimental de spectroscopie de photoluminescence
stationnaire.
Echantillon
Cellule Germanium
Interface Spectralink
Circuit éliminateur
d’impulsions
Détection Synchrone
Convertisseur Analogique Numérique
Réseau
Laser Ar
Chopper
Miroir
Cryostat
Lentille
Monochromateur
Fente d’entrée
Fente de sortie
Annexe A 139
2. Photoluminescence polarisée (PPL)
J’ai mis en place avec José Olivares l’expérience de photoluminescence polarisée pour
déterminer la forme de nos îlots. Cette manipulation est non destructive, elle ne nécessite pas
une préparation complexe de l’échantillon et elle est rapide pour déterminer la forme des îlots.
Le principe est exactement comme celui de la photoluminescence. La différence réside dans
la présence d’un polariseur sur le chemin de la luminescence de l’échantillon suivi par une
lame quart-onde régler sur 45°. En effet, le but est de rendre la lumière polarisée par le
polariseur insensible quant il traverse le réseau et avant d’arriver au détecteur.
Figure A-2 : Schéma de la photoluminescence polarisée
3. Excitation de photoluminescence (EPL)
Principe :
La spectroscopie d’excitation de la photoluminescence consiste à mesurer la variation
de l’intensité de la luminescence émise à une énergie donnée (en général celle du pic de la
transition fondamentale observé en PL) en fonction de l’énergie d’excitation. Lorsque
l’énergie d’excitation est résonante avec une transition optique du matériau, des paires
électrons –trous sont photogénérées. Les porteurs relaxent alors vers le niveau fondamental où
ils se recombinent radiativement provoquant ainsi une augmentation du signal de
photoluminescence détecté. L’information que l’on peut tirer d’un spectre de EPL est donc
qualitativement proche de celle fournie par des spectres d’absorption.
Echantillon
Polariseur
Quart-d’onde
Laser
Annexe A 140
Matériel :
Le monochromateur utilisé pour l’excitation est de type HR640 avec un réseau à 600
traits/mm blazé à 750 nm. Le faisceau issu de ce monochromateur passe à travers un filtre
RG850 qui élimine le premier ordre. Une lentille focalise le faisceau sur l’échantillon placé
dans un cryostat comme pour la PL (8-300 K). Le faisceau émis par l’échantillon est focalisé,
grâce à un système de deux lentilles, sur l’entrée du deuxième monochromateur de type
HR320. Le reste du système d’acquisition est identique à celui du montage PL.
Dispositif expérimental :
Figure A-3 : Schéma de l’excitation de photoluminescence.
Monochromateur de détection
Chopper
Lampe Quartz
Monochromateur
d’ excitation
Echantillon dans cryostat
Détecteur au Ge
Ordinateur Circuit
éliminateur d’impulsions
Détection synchrone
Interface SpectraLink
Annexe A 141
4. Photoluminescence résolue en temps
Les résultats de photoluminescence résolue en temps présentés dans le cadre de cette
thèse sont obtenus au LPMC à l’INSA de Toulouse sous la responsabilité de Pr Xavier Marie.
Le montage de l’expérience est présenté dans la figure A-4.
Figure A-4 : Schéma de la photoluminescence résolue en temps.
Annexe B 142
Annexe B. Modélisation Les détails de calcul développé par P. Miska et coll. pour la modélisation de nos îlots
quantiques d’InAs/InP(001) sont présentés dans cette annexe.
La première partie présente une description du modèle pk rr. à 8 bandes appliqué au matériau
massif. La deuxième partie est consacré à l’application de ce model aux îlots quantiques.
1. Hamiltonien k.p huit bandes du matériau massif. Principe général de la méthode kp
1.1. Equation différentielle pk rr.
La connaissance de l'état d'un électron se ramène à la résolution de l'équation différentielle
monoélectronique:
)()(ˆ0 rErH rr φφ = avec )(
2
ˆˆ
0
2
0 rVmpH rr
+= (B-1)
où E , )(rrφ et 0m sont respectivement l'énergie, la fonction d'onde et la masse de l'électron
libre.
Le théorème de Bloch, fondé sur l'invariance par translation associée à la périodicité de la
structure cristalline, impose la forme des états propres de 0H :
)()( . ruer knrki
kn
vrr
rr
r =φ (B-2)
Les )(rkn
rrφ sont les fonctions de Bloch du cristal, k
r un vecteur d'onde de la première zone
de Brillouin, )(ru kn
rr une fonction possédant la périodicité du cristal et n l'indice de la bande
considérée d'énergie knE r .
En appliquant le Hamiltonien 0H aux fonctions de Bloch du cristal, et en simplifiant par
rkierr. , on obtient l'équation:
)(.)(ˆ.2
ˆ00
22
0 ruErupkmm
kH knknkn
rrrrhhrrv =⎟⎟
⎠
⎞⎜⎜⎝
⎛++ (B-3)
On constate que si les fonctions de Bloch sont solution de 0H , les parties périodiques
)(ru kn
rr sont états propres de l’Hamiltonien:
Annexe B 143
'ˆˆˆ0. HHH pk +=rr avec 2
0
ˆ.2
'ˆ kpkm
H(rrh
+= et 0
222
2mkk h(
= (B-4-a, b et c)
Ainsi, la recherche des états électroniques consiste désormais à résoudre l'équation:
)()(ˆ. ruEruH knknknpk
rrrrrrr = (B-5)
où pkH rr.
ˆ comporte trois termes: un Hamiltonien 0H définissant pkH rr.
ˆ en 0=kr
d'énergies et de
fonctions propres 0nE et )(0 runr , un terme d'énergie cinétique 2k
(, et un terme de couplage
pkm
ˆ.0
rrh couplant les différentes bandes n entre elles.
1.2. Hamiltonien k.p 8 bandes
Dans la théorie pk rr. à huit bandes, le sous espace de travail est défini par les bandes
{ }VVC876 ,, ΓΓΓ . Dans ce cas, l'interaction spin-orbite est prise en compte. Pour les transitions
optiques ayant lieu en centre de zone du semiconducteur III-V, le terme 'H peut être
considéré comme une perturbation. Un développement à l'ordre deux en énergie permet de
décrire l'effet perturbatif des autres bandes. Ceci mène à la matrice )( 'nnH)
, de dimension N ,
exprimée en fonction de kr
par [Michelini,2000]:
)(ˆ)()(ˆ11.2
ˆ)(),(ˆ0'00
0'00.00' ruprurup
EEEEmkHruEkH n
U nnpknnnn
rrrrrr
hrrh rr
⎭⎬⎫
⎩⎨⎧
⎟⎟⎠
⎞⎜⎜⎝
⎛−
+−
+= ∑∈ νν
νννν
(B-6)
Appliqué aux bandes { }VVC876 ,, ΓΓΓ du semiconducteur, cette matrice conduit au
Hamiltonien pk rr. à huit bandes (B-7) pour les semiconducteurs massifs [Bahder,1990].
Annexe B 144
⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥
⎦
⎤
⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢
⎣
⎡
∆+∆+
−−+
−
−−
−−+
−−−−−−
−−−−−−
−−−−
−=
−−+
−−+
PccccccccccccPcccccccccccc
SRQpcccccccc
QSSQPcccccc
SQRQPcccccc
RSRSQPcc
kPkPkPkPkPkE
kPkPkPkPkPkE
kH
zCVCVCVzCVCVcg
CVzCVCVzCVCVcg
pk
~00~ 2
*~*~2~~0
~2*23~~~0
~23~2~0~~
~22
~0~~~~0
31
31
21
32
610~0
31
310
61
32
210~
21
21
21
21
23
23
21
23
21
23
23
23
21
21
21
21
)(ˆ
2
2
8.
(
(
rrr
γ
γ
(B-7)
Dans cette matrice le terme pkm
ˆ.0
rrh n'agit pas sur le spin des fonctions propres, mais
couple en revanche la bande de conduction { }C6Γ aux bandes de valences { }VV
87 ,ΓΓ via le terme
de Kane CVP :
iZpSm
iYpSm
iXpSm
P zyxCV ˆˆˆ000
hhh=== (B-8)
Ceci est supposé réel dans la base choisie. On utilise également le terme d'énergie de Kane
(équivalent à CVP ) du matériau 2
0
ˆ2 iZpSm
E zp = , qui est homogène à une énergie.
Dans la matrice (B-7) nous avons utilisé les notations, yx kkk(((
±=± , 222yx kkk(((
+=ρ et
∑=j
jkk 22 ~~ avec jj km
k0
2
2h(
= , et { }zyxj ,,=
ainsi que les termes :
[ ]⎪⎪⎪
⎭
⎪⎪⎪
⎬
⎫
=
−−=
−=
=
−kkS
kkkkiR
kkQ
kP
z
yxyx
z
~~32~)~~(~~~~23~
)2(~~
~~~
3
2223
222
21
γ
γγ
γ
γ
ρ
((
(B-9)
avec 3
~~21~1
LM +−−=γ
6
~~~
2LM −
=γ 6
~~
3N
−=γ
Annexe B 145
Apparaissent également des quantités provenant de la contribution au deuxième ordre des
perturbations, c'est-à-dire du couplage des bandes { }VVC876 ,, ΓΓΓ≠ν et { }VVCn 876 ,, ΓΓΓ= :
∑
∑
−=
−=
ν ν
ν ν
νν
ννγ
EEXppX
mM
EESppS
m
V
yy
C
xxC
ˆˆ2~
ˆˆ2
0
0
⎪⎪⎪⎪
⎭
⎪⎪⎪⎪
⎬
⎫
+=−
+=
−=
∑
∑
CC
V
xyyx
V
xx
EEYppXYppX
mN
EEXppX
mL
γγ
νννν
νν
ν ν
ν ν
1~
ˆˆˆˆ2~
ˆˆ2~
0
0
(B-10)
Dans cette matrice, la prise en compte du couplage spin-orbite découple les bandes de
trous lourds et de trous légers d'une quantité ∆ qui s'écrit:
XpxVp
zVZ
cmiZp
yVp
xVY
cmiYp
yVp
xVX
cmi
zxxyxy ˆˆ4
3ˆˆ4
3ˆˆ4
322
022
022
0 ∂∂
−∂∂
=∂∂
−∂∂
=∂∂
−∂∂
=∆hhh
Dans cette étude, la matrice est diagonalisée à l'aide du logiciel Matlab. Elle fournit les
masses effectives et les potentiels de confinement des matériaux étudiés.
Comme la contrainte joue un rôle important dans nos structures, tout comme l'orientation
cristalline du substrat. Miska et coll. ont inclus ces effets dans leur modèle.
2. Hamiltonien k.p une bande dans l'approximation de la
fonction enveloppe Les semiconducteurs nanostructurés, à la différence des matériaux massifs, sont constitués
d'un ensemble de régions différentes les unes des autres par la nature du matériau, la
contrainte ou encore la composition chimique. Dans le cas idéal, ces régions de tailles
nanométriques (qui constituent les nano-objets) sont spatialement bien délimitées les unes des
autres, et la contrainte et la composition chimique peuvent y être choisies constantes et
homogènes. Cependant, l'existence même de ces régions, ainsi que des nombreuses interfaces
qu'elles engendrent, rompent la périodicité du cristal. Un calcul théorique complet des états
électroniques dans de telles structures s'avère alors difficile. Un nouveau formalisme a donc
été développé à partir de l'état massif et de la théorie de la fonction enveloppe [Bastard,1988].
Nous l'utiliserons afin de déterminer les énergies et fonctions propres de nos structures.
Annexe B 146
Hamiltonien k.p une bande pour les îlots
2.1. Equation de Schrödinger
Pour cet Hamiltonien pk rr. à une bande, la base considérée se réduit à un unique état propre
n non dégénéré et de parité bien définie. L'énergie propre s'écrit alors dans une
approximation parabolique:
20 kEE nnkn
(r γ+= (B-11)
où nγ , sans dimension, rend à la fois compte de l'énergie cinétique de l'électron libre et des
perturbations provenant des bandes n≠ν .
Le développement à l'ordre deux par la méthode des perturbations, permet de définir pour
cette bande une masse effective n
nmmγ
0* = . L'énergie de l'électron dans le potentiel périodique
du cristal est alors décrite par la dispersion parabolique isotrope:
*
22
0 2 nnkn m
kEEr
hr += (B-12)
Le Hamiltonien de masse effective à une bande est ⎪⎭
⎪⎬⎫
⎪⎩
⎪⎨⎧
+ 0*
2
2
ˆn
n
Empr .
Figure B-1: Effets des perturbations provenant des bandes éloignées en énergie dans le modèle à une
bande.
Annexe B 147
La courbure de la parabole dépend de la valeur de nγ (figure B-1), c'est-à-dire de la prise
en compte des perturbations provenant des bandes ν énergétiquement éloignées de la bande
n .
2.2. Formalisme de la fonction enveloppe Equation différentielle
On présente ici quelques rappels concernant l'utilisation de la méthode pk rr. utilisée dans
l'approximation de la fonction enveloppe. Cette approximation est largement utilisée dans le
cas des puits quantiques semiconducteurs [Bastard,1988], est appliquée ici aux boîtes
quantiques InAs/InP.
Dans le cas des semiconducteurs nanostructurés, le Hamiltonien de l’électron libre est
complétée par un potentiel )(rVstructurer , lentement variable par rapport au potentiel
autocohérent )(rV r . Ainsi, le Hamiltonien s'écrit:
)()(2
)(ˆˆ0
2
0 rVrVmprVHH structurestructure
rrr++=+= (B-13)
où les solutions de 0H sont les fonctions de Bloch )()(, . ruerkn knrki
kn
vrrr
rr
r == φ . Si nous
développons les solutions )(rrΨ de H sur cette base de fonctions de Bloch, celles-ci
s'écrivent:
)(1)(,
., ruea
Vr kn
kn
rkikn
rrr
r
rr
r∑=Ψ (B-14)
de sorte que: )()(ˆ,,0 rrH knkn
rrrrΨ=Ψ ε (B-15)
La projection sur les fonctions KNr
, , et le développement de l'équation )()( rErH rrΨ=Ψ ,
font apparaître le terme )(qVstructurer , transformée de Fourier du potentiel )(rVstructure
r
∑ −=q
rqistructurestructure eqVrV
r
rrrr .)(~)( (B-16)
En utilisant la périodicité des fonctions de Bloch )()( ruRru knikn
rrrrr =+ l'équation devient alors
∫∑ −=++ maille KNKNqKnKNmailleqn
qKn aEErdruruV
NqVa rrrrrrrrrrr
,,3
,*
,,
, )()()(1)( (B-17)
Annexe B 148
Le potentiel )(rVstructurer étant lentement variable, le terme )(qVstructure
r n'est significatif que
pour des petites valeurs de qr . Un développement limité dont on ne retiens que le premier
terme donne alors :
nNmaille
qKnmaille KNmaille V
rdruruV ,
3,
*,
1)()(1 δ≈+∫rrr
rrr (B-18)
Alors l'équation de Schrödinger dans l'espace réciproque:
KNKNq
structureqKN aErVa rrr
rrr )()(~
, ε−=∑ + (B-19)
La transformée de Fourier inverse de cette expression conduit à:
∑ −=K
rkiKNKNN eaErVrV
r
rr
rrrr )()()( εϕ (B-20)
où la fonction enveloppe est définie par :
∑=K
rKiKNN ear
r
rr
rr)(ϕ (B-21)
L'utilisation de l'approximation de la masse effective dans la description des bandes
*
22
0 2 NNNK m
Kh+≈ εε (B-22)
donne finalement l'équation de Schrödinger dans l'approximation de la fonction enveloppe:
)()()()(2 0*
2
rErrVmp
NNNstructureN
rrr ϕεϕ −=⎥⎦
⎤⎢⎣
⎡+ (B-23)
Les fonctions d'onde solutions de cette équation sont celles d'un porteur de la bande N , de
masse effective *Nm , et soumis au potentiel )(rVstructure
r . C'est cette équation, appliquée à nos
boîtes quantiques, que nous résoudrons numériquement.
Annexe B 149
3. Coefficient d'absorption
Lorsqu'une onde électromagnétique ( )εωrr
,,k se propage à travers le matériau
semiconducteur, la moyenne temporelle de l'énergie électromagnétique varie sur l'axe z de
propagation selon la loi: zeIzI α−= )0()( , ou α est le coefficient d'absorption. Ce coefficient
correspond à la probabilité pour qu'un photon d'énergie ωh soit absorbé par unité de longueur
dans la direction de propagation de l'onde, l'émission induite étant prise en compte.
Si on pose V
R fifi
→→
Ρ= le taux de transition par unité de volume (V étant le volume du
cristal) est alors:
( ) ( ) ( )[ ]fiifi f
fip
iffi ffVmnc
eRRεεωεεδ
ωεπ
ω
ωα ε −−−Μ=ℜ
−= ∑∑ →
→→h
h
h2
200
2 2.)(
4. Forces d'oscillateurs, dipôles des transitions 4.1. Forces d'oscillateurs
Il est courant d'utiliser la grandeur sans dimension appelée force d'oscillateur εr
fif → pour
une transition d'un état initial i d'énergie iε vers un l'état final f d'énergie fε pour la
polarisation εr :
)(
2
0
2
if
fifi m
fεε
εε
−
Μ=
→→
r
r
(B-24)
Ces grandeurs sont reliées au coefficient Α de Einstein, c'est à dire au temps de vie des
porteurs:
ε
εεεω
τr
fiifop
rad
fhcm
qn→
−==Α .
)(1
03
0
2
(B-25)
Annexe B 150
4.2. Approximation dipolaire électrique et dipôles des transitions Si on considère que la longueur d'onde du rayonnement électromagnétique est très grande
devant les dimensions de l'atome ou même de la maille cristalline, on peut alors effectuer le
développement: 1....1. ≈++= rkie rki rrrr
. Cette simplification est appelée approximation
dipolaire électrique. L'élément de matrice optique devient alors:
ipffirrr
εε =Μ → (B-26)
Dans le cadre de cette approximation on peut utiliser la relation d'équivalence:
irfimipf firrrr εωε 0≈ (B-27)
valable au voisinage de la résonance fiω . Ces notations permettent, en introduisant le dipôle
de la transition:
ireffirr r
−=→εµ (B-28)
de réécrire [ ] )()(1)(2
2 220 ωεεδεεµεπ
hrr
h−−−=Ρ →→ iffififi ffifE (B-29)
( ) εε µεεε rr rr
hfi
iffi e
im→→
−−=Μ .0 (B-30)
( )22
2
02
h
rr r
r
e
mf fiif
fi
εε
µεεε →→
−= (B-31)
L'absorption devient alors:
( ) ( ) ( )[ ]fiifi f
fi ffVnc
εεωεεδµεε
πωωα ε −−−= ∑∑ → hr
hr 2
0
.2)( (B-32)
[Bahder,1990]
Bahder, T.B.
Eight-bank k.p model of strained zinc-blende crystals
Physical Review B Condensed Matter, 1990, vol.41, n°17, p. 11992-12002.
[Bastard,1988]
Bastard, G.
Wave mechanics applied to semicondutor heterostructures,
Monographies de physique, Les editions de physique (1988).
Annexe B 151
Pour plus des détails, vous pouvez consulter les références suivantes :
[Miska,2003]
Miska, P.
Propriétés optiques et dynamique électronique des boîtes quantiques d'InAs/InP. Thèse
doctorat, 2003, INSA de Rennes.
[Miska,2002]
Miska, P., Paranthoen, C., Even, J., Bertru, N., Le Corre, A., and Dehaese, O.
Experimental and theoretical studies of electronic energy levels in InAs quantum dots grown
on (001) and (113)B InP substrates
Journal Of Physics Condensed Matter. Dec, 2002, vol.14, n°47, p. 12301-12309.
[Miska,2002]
Miska, P., Paranthoen, C., Even, J., Dehaese, O., Folliot, H., Bertru, N., Loualiche, S.,
Senes, M., and Marie, X.
Optical spectroscopy and modelling of double-cap grown InAs/InP quantum dots with long
wavelength emission
Semiconductor Science And Technology. Oct, 2002, vol.17, n°10, p. L63-L67.