Ovules, forme galénique
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Université Saad DAHLEB Blida - Département de chimie
Ovules, forme galénique Mise en forme et contrôle qualité
Mohamed Taieb BAKOUCHE 2015/2016
Table des matières Introduction : ......................................................................................................................................... 1
1. Généralités : ................................................................................................................................... 1
2. Types d’ovules pharmaceutiques : ............................................................................................... 1
3. Constituants d’u ovule pharmaceutique : ....................................................................................... 2
3. Fabrication : ....................................................................................................................................... 3
3.1 Processus de fabrication : ........................................................................................................... 3
3.2- Contrôle de qualité des ovules: ................................................................................................. 6
4. Propriétés physico-chimiques des ovules : ...................................................................................... 9
5. Avantages et inconvénients de l’utilisation des ovules : ................................................................. 9
Conclusion : ......................................................................................................................................... 11
Bibliographie ........................................................................................................................................ 12
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Introduction :
Peu savent qu’est-ce qu’un ovule, on parle bien évidemment de la forme
pharmaceutique et non de la cellule reproductrice. Alors pour connaitre et
comprendre le sujet que nous abordons, nous allons voir quelques notions
approfondies à son propos. Nous nous intéresserons à son histoire, sa formulation, sa
méthode de fabrication, ainsi que les avantages et inconvénients de son utilisation.
1. Généralités :
Les ovules sont des préparations unitaires de consistance solide. Leur forme
quelque peu conique ou ovoïde (identique aux suppositoires, parfois différente),
volume et consistance sont adaptés à l’administration par voie vaginale (Masse
comprise entre 1 et 15g). [1]
La libération du ou des P-A se fait par fusion ou dissolution de l’excipient ce
qui permet une meilleure administration des substances actives en vue d’un effet
local.
Il en existe deux (02) classes :
À usage courant, qui remplacent les comprimés ou sirops.
À usage local, dans le cas d’irritations.
2. Types d’ovules pharmaceutiques :
- Les ovules à enveloppe :
Les capsules vaginales se présentent sur le plan général comme les capsules molles de la
voie orale. Seul leur forme, taille ou consistance peut varier.[1]
Les excipients utilisés sont adaptés a une libération des P-A par fusion ou dissolution
- Noyau central solide, semi-solide (glycérides, PEG) ou liquide (paraffine liquide, excipient
liquide émulsionné).
- Enveloppe gélatineuse généralement lubrifiée (silicone).
Exemple : Polygynax® ovules ;Colpotrophine® ovules.
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- Les ovules secs :
Formes comprimés non-enrobés de volume et de masse adaptée.
Les excipients seront choisis en vue de produire un délitement rapide. [1]
3. Constituants d’u ovule pharmaceutique :
Nous savons qu’un médicament comporte une substance active et des
excipients, mais ils diffèrent l’un de l’autre. Le principe actif est le médicament qui
est choisi pour traiter une pathologie en particulier.
Quant à l’excipient, il peut avoir soit des propriétés hydrophiles (glycérol,
macrogol…) qui se dissolvent dans l’eau, ou bien des propriétés lipophiles (mélange
de glycérides) qui ont la caractéristique de fondre à la température corporelle. [2]
La composition d’un ovule est résumée dans la figure ci-dessous :
Figure 01 : Schéma résumant la composition d’un ovule [2] [3]
Ovule
Principe actifle médicament qu'on veut administrer
Exemples: estriol, métronidazole, miconazole
Un solide synthétique ou à base d'eau
Remplace parfois le corps grasExemple: Dérivés de la cellulose,
polyéthylène glycol
Corps gras
c'est ce qui permet à l'ovule de tenir en un seul morceau
Expemple: Gélatine-Eau-Glycérine, mélange de triglycérides.
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3. Fabrication :
La fabrication des ovules est identique à celles des suppositoires, elle se fait
par :
Moulage au niveau du laboratoire à l’aide de moules métalliques.
Via des machines de façon automatique dans les blisters en aluminium ou
plastique à l’échelle industrielle.
Etant donné que nous ayons déjà suivi une préparation de suppositoires au
niveau industriel chez Biotic-SAIDAL, nous détaillons le processus comme suit :
3.1 Processus de fabrication :
Etape 01 :
1- Faire fondre et les excipients et le principe actif dans deux
cuves (fondoirs) et différentes à la température la plus basse
possible.
2- Ajouter les 2/3 de l’excipient au principe actif dans la cuve
n°02, puis transférer le tout dans la cuve de stockage (n°03).
3- Rajouter le 1/3 de l’excipient restant afin d’assurer que toute
la quantité du principe actif ait été entrainée par l’excipient.
4- Mettre la mixture sous agitation pour une durée de 30minutes.
N.B : le transfert se fait via des tuyaux faisant partie du système des cuves.
Figure 03 : Machine automatique pour la production de suppositoires/ovules en
alvéoles d’aluminium ou en matière plastique thermoformable type SAAS 2-AP
Figure 02 : Cuves type
formulation BioVessel™
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Etape 02 :
La mise en forme des suppositoires et leur emballage se fait en trois (03)
étapes + l’empaquetage :
- Formation d’alvéoles :
Deux bobines en aluminium
ou en P.V.C sont introduites dans
des emplacements spécifiques ;
l’une est imprimée (nom du produit,
fabricant, dose…), tandis que l’autre
est vierge (Figure 03).
Ces deux bobines tournent
autour de deux disques, laissant
échapper chacune un ruban.
En passant par un moule nommé « moule à sillage », qui est chauffé à 150°C.
Ces rubans prennent la forme de deux semi-alvéoles scellées.
- Remplissage des alvéoles :
Une pompe doseuse branchée à la « cuve tampon » contenant le mélange
pâteux et réglée préalablement suivant la dose désirée, remplit de manière
automatique les alvéoles (Figure 04) et (Figure 05).
Ensuite la longue chaine de suppositoire passe à la soudure de l’orifice de
remplissage, l’impression du n° de lot, date de fabrication et de péremption ainsi
qu’à l’ébarbage pour donner une forme facilitant l’ouverture.
Figure 04 : dispositif de formation d’alvéoles [6]
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- Refroidissement des ovules :
Cette étape est importante, car elle
permet aux ovules de prendre leur forme
solidifiée.
Les ovules sont acheminés dans un
système circulaire de refroidissement.
Ce système compte deux frigos, le
premier réglé à 12°C et le second à 10°C. De
sorte à éviter le choc thermique et la formation de
crevasses. (Figure 06).
Chaque ovule séjournera 15minutes dans chaque réfrigérant. Ce qui est
suffisant pour la solidification des suppositoires.
- Empaquetage du produit :
La chaine de suppositoire sort du 2nd frigo et passe au découpage,
l’adjonction et mise en étui avec vignetage.
Figure 05 : Cuve Tampon
[6]
Figure 06 : Groupe dosage [6]
Figure 07 : groupe de refroidissement [6]
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N.B : Un détecteur muni d’un écran vérifie le nombre de plaques passées, toute
anomalie détectée (manque ou surplus) entraine l’arrêt du système. Et ce, jusqu’à la
résolution du problème.
3.2- Contrôle de qualité des ovules:
Le contrôle de qualité consiste à effectuer une série de tests qualitatifs et
quantitatifs au produit fini, pour aboutir à un résultat (positif ou négatif) qui validera
ou déclinera la mise du produit sur le marché.
On notera par la suite les résultats dans un bulletin d’analyse.
Contrôles physico-chimiques :
- Contrôle organoleptique :
Il s’agit d’observer les critères visuels des ovules :
- Sur un ovule entier pour les tests de surface (coloration, forme conique, texture
lisse).
- Sur un ovule, préalablement coupé en deux à l’aide d’un scalpel pour les tests en
profondeur.
- Compléter la fiche de contrôle.
1- Poids moyen et uniformité de masse :
Les ovules fabriqués doivent avoir tous le même poids afin de garantir une
administration homogène au cours du temps.
Protocole :
Poids moyen :
- Mettre des gants et prélever au hasard 10 ovules.
- peser chaque ovule sur une balance de précision.
- Théoriquement, on a un poids moyen.
- Les limites sont évaluées à un certain pourcentage, selon chaque produit.
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Uniformité de masse :
Elle est déterminée de sorte à ce que la masse individuelle de 2 au plus de 20
unités peut s’écarter à 5% de la masse moyenne et ne la dépassant pas de plus de
10%.[2]
- Point de fusion :
C’est la température à laquelle l’ovule passe de l’état solide au
liquide, il est déterminé à l’aide d’un fusiomètre.
Le point de fusion est vérifié, pour que l’on sache à quelle
température transporter les ovules.
- Liquéfaction des ovules :
Les essais de liquéfaction fournissent des informations sur le
comportement d'un ovule lorsqu'il est soumis à une température
maximale de 37°C. Le test couramment utilisé est la méthode de
Krowczynski (Figure 07).
Elle mesure le temps nécessaire pour un ovule à liquéfier sous
des pressions similaires à celles trouvées dans le vagin en
présence d'eau à 37°C.
Le temps de liquéfaction ne doit pas dépasser 30 minutes.
- Désagrégation des ovules :
C’est le même principe que la liquéfaction, à la seule différence que l’appareil
responsable de ce test effectue des mouvements oscillatoires simulant le corps
humain en mouvement.
Protocole :
- Remplir la cuve et les Becher d’eau distillée.
- Mettre en marche l’appareil, et attendre que la température de l’eau atteigne
37°C.
- Introduire un ovule dans le Bécher, déclencher le chronomètre.
Figure 08 : Liquéfacteur
[5]
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- Arrêter le chronomètre, lorsque la totalité de l’ovule ait
fondue.
Pour être conformes, le temps de désintégration des
ovules doit être inférieur à 30 minutes.
- Au-delà de 30 minutes, les ovules sont jugés non-
conformes.
- Dosage du principe actif :
Il s’agit d’un dosage par spectrophotométrie UV/VIS.
Protocole :
- Dissoudre un ovule dans une fiole contenant 100ml de solvant approprié.
- En faire une dilution au 1/5e avec le même solvant. On la notera solution essai.
- Faire une dilution au 1/50e de la première solution avec le solvant de départ. On
la notera solution témoin.
- Mesurer au spectrophotomètre UV/VIS à une longueur d’ondes définie les
densités optiques des solutions essai et témoin. Le zéro de l’appareil étant reglé
avec le solvant.
Calcul :
La teneur en principe actif pour un ovule est donnée par la relation :
𝐷𝑜 𝑒𝑠𝑠𝑎𝑖 ×𝑃𝑒 é𝑡𝑎𝑙𝑜𝑛 ×100
𝐷𝑜 é𝑡𝑎𝑙𝑜𝑛 ×𝑃𝑒 𝑒𝑠𝑠𝑎𝑖= 𝑚𝑔/𝑜𝑣𝑢𝑙𝑒. [4]
D’autres analyses sont effectuées sur le produit, on en cite :
- Analyse viscosimétrique : à ± 40°C.
- Analyse Durométrique : par un pénétromètre classique.
- Test de densité.
- Détermination de l’indice de réfraction. [3]
Cependant, ils doivent répondre à certaines propriétés physico-chimiques
adaptées aux caractéristiques de l’ampoule rectale.
Figure 09 : Désagrégateur ERWEKA
ST35 [5]
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4. Propriétés physico-chimiques des ovules :
L’O.M.S (Organisation Mondiale de la Santé) publie les propriétés physico-
chimiques ainsi que les doses des composés qui constituent le médicament dans un
recueil intitulé « Pharmacopée Internationale », afin que les entreprises
pharmaceutiques synthétisent leurs produits tout en répondant aux normes de la P.I.
[2]
Concernant les ovules : les matières premières doivent posséder les propriétés
suivantes :
- Une température de fusion avoisinante les 37° C ou possibilité de se dissoudre
ou se disperser dans les fluides.
- Une bonne tolérance vis-à-vis de la muqueuse rectale.
- Une capacité d’étalement sur la muqueuse pour favoriser l’absorption du
principe actif.
- Le médicament doit être soluble, on représente dans le tableau ci-dessous la
solubilité de l’excipient dans l’eau et en contact de la peau. [2]
Choix de la nature de
l’excipient
Solubilité dans
L’eau La peau
Excipient gras Haute Basse
Excipient aqueux Basse Haute
Tableau 1 : Solubilité des excipients dans un milieu aqueux et lipidique [2]
- L’inactivité de l’excipient sur le principe actif incorporé.
- Homogénéité du produit.
Après que les ingrédients aient été vérifiés, bien évidemment de la part des
laboratoires pharmaceutiques et non des entreprises. Ils seront transportés à l’atelier
et là commence le procédé de fabrication.
5. Avantages et inconvénients de l’utilisation des ovules :
Les ovules présentent de multiples avantages et inconvénients. C’est ce que
nous allons découvrir avant d’entamer la partie expérimentale :
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Avantages Inconvénients
- Permet l’administration de
médicaments irritants pour le tube
digestif ou altérés par les sucs digestifs.
-Résorption rapide du principe actif.
-Libération lente du principe actif et
action durable.
-Une partie des principes actifs évite
l'effet de premier passage hépatique.
- De très nombreux principes actifs sont
résorbés au niveau du vagin, car la
muqueuse est épaisse, la surface de
contact est faible et il contient peu de
liquide. Pour compenser cela, on utilise
soit des excipients qui fondent à la
température du corps libèrent le
principe actif, soit des substances
hydrophiles qui entrainent un appel
d’eau pour favoriser la dissolution du
principe actif.
- Conservation au frais.
-Transport et prise difficiles dans la
journée.
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Conclusion :
Les ovules, utilisés beaucoup moins que les autres formes galéniques, mais sont plus
efficaces en vue d’une action locale.
Ils sont utilisés pour le traitement d’infection, d’irritations au niveau des muqueuses
vaginales, mais aussi pour une médication hormonale chez la femme. Etant donné que la
plupart des produits de ce genre sont des œstrogènes, tel que l’estriol qui est un stéroïde.
Au niveau industriel, ils sont plus assimilés aux suppositoires du fait que ces derniers sont
étudiés depuis bien longtemps et qu’ils ne sont pas restreints à l’usage féminin.
Chercheurs et médecins travaillent pour améliorer leur efficacité et stabilité.
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Bibliographie
[1] Pharmacie galénique BP Chapitre IV/ Tome 2 ; Olivier Allo, Pascale Blanc ; Porphyre,
2013.
[2] Fabrication et contrôle de qualité des comprimés et suppositoires ; M.T Bakouche ; 2013.
[3] Cours de 2ème Année de Master en Pharmacie ; Préparation des médicaments en petites
quantités ; Ecole de Pharmacie de Genève-Lausanne, Farshid Sadeghipour, 2009.
[4] Documentation Saidal.
[5] Catalogue du matériel ERWEKA 2005-1.
[6] Catalogue du matériel Sarong SAAS-2AP.