nuances de reporting - Novethic
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nuances de reporting
analyse du reporting climat et esg des principaux investisseurs institutionnels français
2018
saison ii
2 173 nuances de reporting - Saison 2
introductionPour la seconde annĂ©e consĂ©cutive, Novethic a analysĂ© les rapports publiĂ©s en rĂ©ponse Ă l âArticle 173-VI de la loi de Transition EnergĂ©tique (LTECV). Seules 73 institutions parmi les 100 principaux investisseurs institutionnels français se sont acquittĂ©es de cette obligation mais elles totalisent lâessentiel des encours dĂ©tenus par les grands institutionnels français, soit 2370 MdsâŹ1.Cette annĂ©e, le chiffrage des pratiques ESG et climat de ces investisseurs a Ă©tĂ© renforcĂ© grĂące aux donnĂ©es dâune enquĂȘte exclusive conduite par Novethic en partenariat avec la FFA. 30 institutions, dont les actifs dĂ©passent 85% de ceux du panel global, y ont rĂ©pondu.Cette double approche permet de dresser un panorama le plus prĂ©cis possible de la façon dont les principaux investisseurs institutionnels français mesurent et gĂšrent les risques climat et leurs investissements verts. Plus globalement cette Ă©tude permet de qualifier et chiffrer lâĂ©tendue de lâintĂ©gration de dimensions Environnementales, Sociales et de Gouvernance (ESG) dans la gestion dâactifs des principaux investisseurs français.
1- Les volumes dâactifs totalisĂ©s ici sont ceux des activitĂ©s françaises des institutions concernĂ©es. Leur volume dâactif totaldĂ©passe quant Ă lui les 3000 MdsâŹ.
sommaireA retenir .................................................................................................................................................................p 3Classement des reportings dâinvestisseurs par catĂ©gorie .........................................................................p 4Panel dâinstitutions financiĂšres analysĂ©es ....................................................................................................p 5Que pĂšsent financiĂšrement les stratĂ©gies climat et ESG des principaux investisseurs institutionnels français ? ............................................................................p 6
ANALYSE DETAILLEE ...................................................................................................................................... p 10Politique de reporting et gouvernance des stratégies ESG et climat ................................................. p 11Reporting sur les risques Climat ................................................................................................................... p 12Reporting sur la prise en compte de critÚres ESG ................................................................................... p 21
CONCLUSION .................................................................................................................................................. p 27
100 investisseurs institutionnels
français
détenant
2450 mds⏠dâactifs
173 nuances de reporting - Saison 2 3
a retenir La grande majorité des principaux investisseurs institutionnels français a pris conscience de son
rĂŽle et de ses responsabilitĂ©s sur la prise en compte de risques climat et de dimensions ESG dans la gestion dâactifs financiers. Câest ce que confirme la seconde Ă©dition de lâanalyse des rapports dits «â173â».
dĂ©marches de progrĂšs sur la prise en compte des risques climat 86% des investisseurs mesurent lâempreinte carbone de leurs portefeuilles dans leur
reporting. Celle-ci devient donc lâinĂ©vitable prĂ©ambule Ă la mise en place dâune analyse climat, mĂȘme si les mĂ©thodologies actuelles sont encore trĂšs imparfaites et peu adaptĂ©es au pilotage de la gestion financiĂšre. Une quinzaine dâinvestisseurs intĂšgrent l'empreinte carbone Ă leurs axes de progrĂšs ou leurs objectifs.
Les acteurs les plus engagés évaluent plus spécifiquement leurs risques climat en fonction de l'objectif 2°C. Treize investisseurs évaluent l'alignement de leurs portefeuilles avec une trajectoire 2°C, six d'entre eux vont jusqu'à traduire la trajectoire correspondante en température de portefeuille.
Le dĂ©ploiement de vĂ©ritables stratĂ©gies dâallocation bas carbone reste cantonnĂ© Ă un trĂšs petit nombre dâacteurs. En revanche, les dĂ©marches dâexclusion sont trĂšs rĂ©pandues sur des volumes dâactifs importants. 26 investisseurs, totalisant 1873 Mds⏠dâactifs excluent le charbon, 3 dâentre eux Ă©largissent mĂȘme lâexclusion Ă dâautres Ă©nergies fossiles comme le pĂ©trole non conventionnel.
Les lignes directrices de la TCFD deviennent le cadre de référence avec 15 investisseurs qui mentionnent leurs recommandations et une dizaine qui les ont utilisées pour leur reporting 173.
Les mĂ©thodologies de gestion des risques climat sont loin dâĂȘtre standardisĂ©es. Les seuils dâactivitĂ© Ă partir desquels les entreprises liĂ©es au charbon sont exclues sont trĂšs variables. Quatre investisseurs prĂ©fĂšrent Ă prĂ©sent sâappuyer sur une liste dâentreprises controversĂ©es plutĂŽt que dâadopter des mĂ©thodologies dâexclusion complexes ne les mettant pas forcĂ©ment Ă lâabri des campagnes dâONG. Enfin, trois autres investisseurs articulent analyse ESG et stratĂ©gies climat pour Ă©carter des portefeuilles les investissements les plus carbo-intensifs.
La transparence sur les investissements verts progresse lentement mĂȘme si les volumes restent modestes. En un an, on est passĂ© de 1,05% Ă 1,07% dâactifs verts dĂ©clarĂ©s dans les rapports 173. Les stratĂ©gies dâarticulation entre part brune et part verte de portefeuilles restent lâexception.
extension du pĂ©rimĂštre de lâanalyse esg et dĂ©veloppement de lâexclusion Le taux de couverture de lâanalyse ESG des portefeuilles progresse (68% en moyenne, soit 4
points en plus sur lâannĂ©e 2017) principalement Ă partir des Ă©valuations faites par les sociĂ©tĂ©s de gestion et des agences de notation spĂ©cialisĂ©es.
En termes de pratiques, on a d'une part un mouvement important dâexclusion ciblant prĂ©cisĂ©ment les entreprises controversĂ©es et le tabac (44% des investisseurs appliquent une politique dâexclusion normative et 41% dâexclusion du tabac), et dâautre part des stratĂ©gies de gestion ESG beaucoup moins claires. MĂȘme si une majoritĂ© de rapports mentionnent des approches best-in-class ou dâintĂ©gration ESG, ces termes englobent en rĂ©alitĂ© des approches aux exigences extrĂȘmement variables.
La mesure dâimpact reste limitĂ©e mĂȘme si on voit Ă©merger les rĂ©fĂ©rences aux Objectifs de DĂ©veloppement Durable (ODD). Une douzaine dâinvestisseurs ont initiĂ© une rĂ©flexion sur leur contribution aux ODD. Une quinzaine prĂ©sente Ă©galement des stratĂ©gies dâinvestissement dâimpact ou Ă thĂ©matique sociale variĂ©es, mais avec des volumes relativement modestes. Le montant total allouĂ© Ă ces dĂ©marches est de l'ordre de 2 MdsâŹ.
4 173 nuances de reporting - Saison 2
classement des rapports 173 :relative stabilitĂ© des ratios entre investisseurs engagĂ©s et abonnĂ©s absents La seconde annĂ©e dâanalyse des rapports publiĂ©s par les investisseurs ne montre pas dâĂ©volution majeure entre 2017 et 2018, mĂȘme si les variations au sein de ces catĂ©gories tĂ©moignent malgrĂ© tout dâune amĂ©lioration de la prise en compte des dimensions environnementales et sociales dans la gestion des actifs dĂ©tenus par ces institutionnels. Les investisseurs les plus engagĂ©s sont aussi ceux qui dĂ©tiennent les plus gros volumes dâencours.
VISUALISATION DES CATĂGORIES PAR VOLUMES DâACTIFS
Acteurs engagés Abonnés absents Nouveaux venus Pionniers confortés
Fort progrÚs ProgrÚs Saut de catégorie Statu quo
Les investisseurs engagĂ©s ont intĂ©grĂ© le risque climat Ă leurs politiques dâinvestissement. Poids lourds du paysage institutionnel français, ils totalisent 1320 Mds⏠dâactifs. Leurs rapports sont la vitrine de nouvelles mĂ©thodologies, ou dâĂ©volutions des mĂ©thodologies existantes. Celles-ci sont dĂ©ployĂ©es Ă mesure quâelles voient le jour, mĂȘme si certains des acteurs engagĂ©s choisissent encore de ne consacrer leur analyse quâĂ un seul type de risque climatique. Les rapports classĂ©s dans cette catĂ©gorie font aussi apparaĂźtre un dĂ©sĂ©quilibre entre le degrĂ© dâanalyse potentielle des portefeuilles immobiliers et ceux des autres classes dâactifs. Ce sont aussi ceux dans lesquels les Objectifs de DĂ©veloppement Durable (ODD) et la TCFD (Task Force sur le reporting climat) sont les plus mentionnĂ©s.
Les rapports des investisseurs classĂ©s dans cette catĂ©gorie font apparaĂźtre de lĂ©gĂšres amĂ©liorations comme lâajout dâune Ă©valuation de la trajectoire climat du portefeuille et son Ă©ventuel alignement avec lâobjectif de 2° de lâAccord de Paris ou des Ă©volutions mĂ©thodologiques de leur prestataire dâempreinte carbone. Ces rapports se sont enrichis dâĂ©lĂ©ments montrant non seulement une meilleure comprĂ©hension de lâimportance des risques climat mais aussi dâannonces de nouvelles exclusions (tabac et/ou charbon). Ils font aussi Ă©tat de rĂ©flexions mĂ©thodologiques en cours pour affiner leur stratĂ©gie et dâadhĂ©sions Ă de nouvelles initiatives dâengagement.
Ce groupe dâinvestisseurs est hĂ©tĂ©rogĂšne en termes dâanalyse et de stratĂ©gie ESG â Climat. Leurs rapports font apparaĂźtre une diffusion plus large de la mesure dâempreinte carbone de portefeuilles mais tout comme pour les donnĂ©es ESG, lâambition affichĂ©e est variable. Beaucoup de rapports ne sont quâune simple mise Ă jour de celui de lâan dernier et certains se contentent dâune comparaison de leurs performances avec un indice ESG ou Climat.
Les investisseurs sont plus nombreux Ă publier un rapport, car une dizaine le fait pour la premiĂšre fois, mais 5 investisseurs qui avaient publiĂ© un premier rapport en 2017 ne lâont pas fait en 2018.
Si le nombre dâinvestisseurs ne rĂ©pondant pas aux obligations de lâarticle 173 diminue, il faut relativiser leur contribution puisque 6 des investisseurs sortis de cette catĂ©gorie ont des reportings dont la longueur moyenne ne dĂ©passe pas une demi-page !
17Acteurs
engagés
20Pionniers confortés
36Nouveaux
venus
27Abonnés absents
3%
16%
27%
54%
Nouveauxvenus(36)
3
8
42
75
3
8
25
2
6
Pionniersconfortés
(20)
Acteursengagés
(17)
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
173 nuances de reporting - Saison 2 5
liste des institutions du panel qui ont produit un reporting 173
panel de lâĂ©tude Les 100 principaux investisseurs institutionnels français sont au casting de la saison 2 de 173 nuances de reporting comme pour la saison 1. Ils ont Ă©tĂ© identifiĂ©s par leur volume dâactifs et leur appartenance aux organisations professionnelles de rĂ©fĂ©rence (AF2i, FFA, CTIP). Parmi eux, 73 prĂ©sentent une documentation rĂ©pondant complĂštement ou partiellement Ă lâarticle 173-VI de la Loi TECV.
LâenquĂȘte quantitative sur les volumes dâencours relevant de lâinvestissement responsable a Ă©tĂ© menĂ©e entre juin et septembre 2018, et en partenariat avec la FFA pour ce qui est des compagnies dâassurance. 30 membres du panel parmi les plus gros investisseurs y ont rĂ©pondu. Ils pĂšsent 2093 MdsâŹ, soit 85% des actifs du panel initial. Les activitĂ©s Ă lâĂ©tranger des institutions françaises nâont pas Ă©tĂ© comptabilisĂ©es, et pour les institutions Ă©trangĂšres, seules les branches françaises lâont Ă©tĂ©.
Les obligations reprĂ©sentent prĂšs de 75% des actifs des portefeuilles. Les montants d'«âactifs rĂ©elsâ» (immobilier, infrastructuresâŠ) demeurent trĂšs limitĂ©s.
ADREA MutuelleAG2R La Mondiale*AGIRC-ARRCO*AGRICA*ALLIANZ France*APICILAREASAssurances du Crédit Mutuel*AVIVA France*AXA*Banque de FranceBNP Paribas Cardif*BpifranceCaisse des DépÎts*CAMACTECAPSSACARACCAVP CCR
CNP Assurances*CNRACLCOFACECOVEA*Crédit Agricole Assurances*Eovi MCDERAFP*FGAOFGDRFondation de FranceFRR*GARANCE Generali France*Groupama*Harmonie MutuelleHelvetiaHSBC Assurances*Humanis*IRCANTEC*
IRCEMKLĂSIALa France MutualisteLa Mutuelle GĂ©nĂ©raleMACIF*MACSFMAFMAIF*Malakoff MĂ©dĂ©ric*MATMUTMĂ©dicisMGENMIFMilleis VIE (Barclays VIE)MUTEXMutuelle de Poitiers AssurancesMutuelle Epargne RetraiteNatixis Assurances*NEA (ACMN VIE)
Neuflize Vie*OCIRPPasteur MutualitéPREPAR AssurancePRO BTP*SACRASCOR*SHAMSMASMACLSOGECAP*Suravenir*Swiss Life*Thélem AssurancesUMR - COREM*Uniprévoyance
NBâ: du fait de son statut particulier, la PREFON ne gĂšre pas les actifs de son rĂ©gime qui sont lĂ©galement dĂ©tenus par de grands assureurs faisant partie du panel. Câest pourquoi la PREFON nâa pas Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e au panel cette annĂ©e, et ce bien quâelle produise un rapport sur ses pratiques dâinvestissement responsable.
VOLUME DâACTIFS GLObAUx AU 31/12/2017(Mds⏠valeur de marchĂ©)
1%1%12%
34%
40%
6%6%
Actions cotées
Obligations corporate
Obligations souveraines et assimilées
Monétaire
Immobilier
Infrastructures
Private Equity
* Investisseurs institutionnels ayant participĂ© Ă lâenquĂȘte.
Sourceâ: Novethic
Novethic tient Ă remercier ces institutions pour leur contribution Ă cette Ă©tude.
6 173 nuances de reporting - Saison 2
que pÚsent financiÚrement les stratégies climat et esg des principaux investisseurs institutionnels français ?
chiffrage des stratĂ©gies « divest/invest » La majoritĂ© des investisseurs focalisent leur reporting chiffrĂ© sur leur dĂ©sinvestissement, en particulier du charbon, et leurs investissements dans des actifs verts. Ils sont beaucoup moins nombreux Ă chiffrer les montants dâactifs sur lesquels portent lâanalyse des risques climat.
70 % DES PORTEFEUILLES DâENTREPRISES CONCERNĂS PAR LES ExCLUSIONS CLIMAT
26 investisseurs appliquent une politique dâexclusion des entreprises impliquĂ©es dans la production dâĂ©nergie Ă partir de charbon thermique et/ou lâextraction du minerai. Les seuils de chiffres dâaffaires appliquĂ©s varient encore du simple au triple (voir analyse dĂ©taillĂ©e p.18) mais ces politiques sâappliquent tout de mĂȘme Ă 70% des encours des portefeuilles dâentreprises cotĂ©es, soit 776 Mds⏠au total. Deux investisseurs appliquent Ă©galement une politique dâexclusion ciblant les hydrocarbures non conventionnels (sables bitumineux et forages en Arctique notamment), sur des portefeuilles dâĂ©metteurs privĂ©s qui reprĂ©sentent prĂšs de 250 MdsâŹ. Un troisiĂšme est en cours de formalisation dâexclusions de cette nature sur un portefeuille actions et obligations dâune quarantaine de milliards dâeuros.
123,5 M⏠dâactifs charbonniers ont Ă©tĂ© dĂ©sinvestis en 2017 en application de politiques dâexclusion. Alors que lâessentiel des titres dâĂ©nergĂ©ticiens comme RWE ou CEZ ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© cĂ©dĂ©s ou sont en cours de cession, la mise en Ćuvre dâexclusions visant des seuils de production en tonnage annuel va progressivement conduire au dĂ©sinvestissement dâentreprises miniĂšres.
1,07 % DâACTIFS VERTS
Lâanalyse combinĂ©e des rapports et des donnĂ©es de lâenquĂȘte a permis dâidentifier 21 Mds⏠dâactifs verts, soit 1,07% des actifs totaux du panel contre 1,05% lâan dernier. Les obligations vertes (11,3 MdsâŹ) reprĂ©sentent plus de la moitiĂ© de ce total, soit environ 0,7% du total des portefeuilles dâobligations. Si les fonds dĂ©diĂ©s aux obligations vertes ne reprĂ©sentent que 300 MâŹ, les fonds Ă thĂ©matiques environnementales dâactions cotĂ©es sont prĂšs de 5 fois plus importants avec 1,4 MdâŹ. En outre, trois institutions de retraite ont investi 9 Mds⏠dâencours sur des fonds indiciels low-carbon.
politiques d'exclusion climat
au 31/12/2017
charbon
pétrole et gaz non conventionnels
désinvestissement systématique
11
7
2
6
2
1
554
64
69
89
248
41
désinvestissement au cas par cas
uniquement sur les nouveaux investissements
prévu en 2018
déjà mis en place
mise en place en 2018
mentionsportefeuilles concernés
(mdsâŹ)
types d'actifs
Total financements verts, immobilier certifié et fonds low-carbon
obligations vertes
financement d'Ă©nergies renouvelables
29
8
17
7
5
8
3
4
4
38
43
28
5
32
5
11,1
1,8
1,4
3,3
0,9
1,3
0,4
0,3
0,3
11,7
21,1
36,5
9,1
66,3
6,5
0,3
investies en direct
investissements directs
fonds d'infrastructures
support dâinvestissement non prĂ©cisĂ©
private equity vert (cleantech)
fonds verts thématiques cotés
forĂȘts en gestion durable
autres
investies via des fonds
total
Total financements verts
Immobilier certifié
Fonds low-carbon
total
support dâinvestissement non prĂ©cisĂ©
montants renseignés
montants (mdsâŹ)
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
173 nuances de reporting - Saison 2 7
pĂ©rimĂštre de lâanalyse des risques climatLe travail dâenquĂȘte quantitative menĂ© par Novethic permet de chiffrer les volumes dâencours couverts par lâanalyse de risques climatiques et de les rapporter au volume dâencours gĂ©rĂ©s par les institutions concernĂ©es. Ces donnĂ©es dĂ©taillĂ©es permettent aussi de voir comment lâanalyse des risques climat est dĂ©ployĂ©e en termes de classes dâactifs et de techniques mises en Ćuvre.
Ce tableau montre que seul un tout petit nombre dâacteurs trĂšs engagĂ©s testent sur un volume dâactifs limitĂ© des mĂ©thodologies dâĂ©valuation chiffrĂ©e des risques financiers liĂ©s au changement climatique, quâil sâagisse de risques de transition ou de risques physiques.
RISQUES DE TRANSITION
Un cinquiĂšme du volume total des actifs du panel de lâĂ©tude est couvert par une analyse de la trajectoire climat dâun portefeuille. Les degrĂ©s de granularitĂ© varient. On a dâun cĂŽtĂ© sur 460 Mds⏠des « scĂ©narios 2°C » ou de lâautre une analyse des risques de transition qui porte sur 514 Mds⏠via lâĂ©valuation de la « part brune », c'est-Ă -dire des actifs les plus Ă©metteurs. Seuls 15 institutionnels procĂšdent Ă ces deux analyses combinĂ©es pour 285 Mds⏠dâactifs.
Il est important de noter que les pertes financiĂšres potentielles liĂ©es au risque de transition nâont Ă©tĂ© estimĂ©es que sur 151 MdsâŹ, soit prĂšs de dix fois moins que les volumes dâencours couverts par la mesure dâempreinte carbone.
RISQUES PhYSIQUES
Lâanalyse des risques physiques est dĂ©ployĂ©e sur 382 Mds⏠dâactions et obligations, 23 Mds⏠dâactifs immobiliers et prĂšs dâun milliard dâeuros dâactifs forestiers. Pour deux investisseurs, elle concerne seulement les portefeuilles dâobligations souveraines. La logique de « stress-tests » c'est-Ă -dire la traduction de ces analyses en chiffrage dâimpact financier potentiel concerne 121 MdsâŹ, trois fois moins que les volumes couverts par une analyse qualitative.
focus sur les infrastructures Les investissements estampillĂ©s Ă©nergies renouvelables reprĂ©sentent 6,5 MdsâŹ, soit plus du quart des actifs investis en infrastructures. Si les montants moyens investis dans des fonds dĂ©diĂ©s aux infrastructures vertes restent modestes (82 MâŹ), les investisseurs dĂ©sireux de financer la transition Ă©nergĂ©tique identifient aussi les actifs verts prĂ©sents dans dâautres investissements dâinfrastructure qui ne sont pas uniquement consacrĂ©s aux Ă©nergies renouvelables.
analyse climat
Empreinte carbone
Analyse de scénarios climat des portefeuilles
Analyse des risques climat des Ă©metteurs
Chiffrage de lâimpact financier potentiel (pertes ou gain) de ces risques climat
Risques de transition 514 28 22%
28 16%
4 6%
6 5%
382
151
121
Risques physiques
Risques de transition
Risques physiques
volume dâactifs concernĂ© (mdsâŹ)
1380
459
volume dâactifs concernĂ© (mdsâŹ)
675
58
23 3
3
244
12
nombre dâinvestisseurs
60
24
nombre dâinvestisseurs
21
11
% des actifs totaux
58%
19%
Jusqu'au scope 3
Secteurs carbo-intensifs uniquement (exposition
technologique)
Immobilier uniquement
Immobilier uniquement
Impact de la taxe carbone uniquement
Sourceâ: Novethic
dont
dont
dont
dont
dont
8 173 nuances de reporting - Saison 2
USAGE DE LâANALYSE ESG
Lâapproche best-in-class est la technique structurĂ©e la plus utilisĂ©e : 22 investisseurs disent lâemployer pour des portefeuilles totalisant 420 MdsâŹ. Il faut toutefois nuancer cette prĂ©pondĂ©rance par la diversitĂ© des pratiques liĂ©es Ă cette appellation. LâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des exigences de sĂ©lectivitĂ©, lorsquâelles sont explicitĂ©es montre quâentre best-in-class, certaines pratiques dâintĂ©gration structurĂ©e (notamment la pondĂ©ration des titres selon leur score ESG ou lâexigence de score ESG minimum du portefeuille) et mĂȘme les exclusions normatives (entreprises les plus controversĂ©es, parfois simplement assimilĂ©es aux pires scores ESG), la frontiĂšre est souvent poreuse. Lâinfluence des sociĂ©tĂ©s de gestion joue puisque les volumes dits «âbest-in-classâ» sont Ă 80% en gestion dĂ©lĂ©guĂ©e pour les actions et Ă 65% pour les obligations.
A noter quâun nombre croissant dâinvestisseurs, notamment ceux qui gĂšrent leur dĂ©marche dâinvestissement responsable en interne, adoptent lâapproche best effort qui consiste Ă sĂ©lectionner les entreprises les plus efficaces dans la transformation de leurs modĂšles et lâamĂ©lioration de leurs performances ESG.
Les dĂ©marches dâintĂ©gration ESG structurĂ©es progressent, notamment chez les grands assureurs et les investisseurs ayant une antĂ©rioritĂ© sur lâESG. Les scorings ESG de portefeuilles (score minimal ou progression dans le temps) portent Ă prĂ©sent sur 227 MdsâŹ.
analyse et approches esgCOUVERTURE DE LâANALYSE ESG
En moyenne, les actifs obligataires, qui constituent le gros des portefeuilles des investisseurs français, sont trĂšs largement couverts par une analyse ESG. Câest en particulier le cas pour la gestion dĂ©lĂ©guĂ©e Ă des sociĂ©tĂ©s de gestion, preuve que celles-ci se sont outillĂ©es au cours des derniĂšres annĂ©es pour rĂ©pondre aux attentes des investisseurs. Sans surprise, les plus gros investisseurs du panel sont Ă©galement ceux qui disposent du dĂ©ploiement le plus large de la recherche ESG, notamment en ce qui concerne leur gestion interne. Ălargie Ă toutes les classes dâactifs, la couverture ESG atteint 68% des encours.
COUVERTURE DES PORTEFEUILLES ACTIONS ETObLIGATIONS PAR UNE ANALYSE ESG
(Mds âŹ)
114 142
7227879%
91%
61%
69%58%
39%
31%42%
Actions gérées en
interne
Actions en gestion
déléguée
Obligations gérées
en interne
Obligations engestion
déléguée
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
* Les approches peuvent ĂȘtre combinĂ©es chez le mĂȘme institutionnel, parfois sur le mĂȘme portefeuille.
NB : La description des catégories quantifiées ici est détaillée p. 22-23
approche de sélection esg*
Filtrage ESG
Intégration ESG au cas par cas
Intégration ESG structurée
Exclusions normatives
dont best-in-class
dont pondération
dont best-in-universe
dont valorisation
dont best effort
dont score min. de portefeuille
dont objectif ESG de portefeuille
volume (mdsâŹ)
491
674
289
1262
420
27
13
34
60
225
2
nombre dâinvestisseurs
27
27
12
32
22
2
4
1
4
8
1
Couvert Non couvert
173 nuances de reporting - Saison 2 9
LâExCLUSION DU TAbAC SE GĂNĂRALISE
Lâexclusion du tabac a connu une nouvelle vague dâadhĂ©sions en 2017 et devient une exclusion sectorielle incontournable puisquâelle couvre plus de 1000 Mds⏠dâactifs, loin devant lâexclusion de lâarmement ou de la pornographie. PrĂšs de 500âM⏠dâactifs liĂ©s Ă lâindustrie du tabac ont ainsi Ă©tĂ© dĂ©sinvestis.
Les politiques dâexclusion normatives sont dĂ©ployĂ©es sur plus de 1200 Mds⏠dâactifs et sâimposent comme un standard puisquâelles portent sur 92% des encours obligataires en gestion dĂ©lĂ©guĂ©e, contre 40% des encours obligataires en gestion directe. La tendance est moins nette sur les portefeuilles actions puisque 57% des encours gĂ©rĂ©s en direct sont concernĂ©s contre 48% des encours en gestion dĂ©lĂ©guĂ©e. Le refus dâinvestir dans des entreprises trop controversĂ©es (exclusions normatives) a conduit au dĂ©sinvestissement de 230 millions dâeuros.
Enfin la dimension sociale fait une apparition encore modeste, pour l âessentiel Ă travers les fonds dâimpact (voir tableau), qui reprĂ©sentent 0,07 % des volumes dâencours
assurance vie : les unitĂ©s de compte isr restent des produits de niche Les premiers chiffres sur les UnitĂ©s de Compte (UC) proposĂ©es par les assureurs du panel montrent quâil sâagit encore dâun Ă©lan modeste. Seuls 5% des volumes dâUC sont gĂ©rĂ©s en ISR, et 1,9% (5,1 MdsâŹ) disposent dâun label reconnu. En prenant lâexemple des montants consacrĂ©s au Label Transition ĂnergĂ©tique et Ăcologique pour le Climat (TEEC), 361 M⏠y sont investis , soit Ă peine la moitiĂ© de ce que les investisseurs allouent Ă ces mĂȘmes produits en fonds propres (820 MâŹ). Quid de la diffusion et de la visibilitĂ© de ces produits financiers dans les rĂ©seaux et auprĂšs des Ă©pargnants ? Des contrats incluant 100% dâUC responsables, lancĂ©s rĂ©cemment, dĂ©montrent en tout cas lâenvie de certains assureurs de partir Ă la conquĂȘte de ce gisement de clientĂšle encore peu explorĂ© âŠ
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
volume concernĂ© (mâŹ)
nombre dâinvestisseurs
Fonds Actions à thématiques sociales
Fonds dâimpact ou Ă dimension ESS (exemples : fonds solidaires, investissements PME localesâŠ)
3
13
519
1482
0,02%
0,07%
part des encours totaux
nombre dâinvestisseursmdsâŹ(volumes au 31/12/2017)
Volume total des Unités de Compte (UC)
UC « gérées selon des critÚres ISR »
UC labellisées ISR (label français)
UC labellisées TEEC
UC disposant dâautres labels (Finansol, FNG, LuxFlagâŠ)
347,4
17,3
5,1
0,36
1,64
19
17
16
4
9
politiques d'exclusion (au 31/12/2017)
Exclusions normatives
Tabac
Jeux d'argent
Armement (hors controversé)
Pornographie
Autres (alcool, huile de palmeâŠ)
Exclusions sectorielles
périmÚtre
1262 Mds
1016 Mds
93 Mds
12 Mds
11 Mds
3 Mds
mentions
32
30
9
4
5
11
10 173 nuances de reporting - Saison 2
analYse detaillee des rapportsNovethic a analysĂ© en dĂ©tail les 73 rapports publiĂ©s pour respecter les obligations de lâarticle 173, ce qui lui a permis dâidentifier par les bonnes pratiques de reporting et par les pratiques Ă Ă©viter. Les citations correspondantes sont fournies entre guillemets.
une lecture Ă gĂ©omĂ©trie variable des obligations de lâarticle 173PrĂšs de trois quarts des investisseurs institutionnels ont prĂ©fĂ©rĂ© publier un rapport «âArticle 173â» ad hoc. Les autres ont respectĂ© leurs obligations en intĂ©grant une section dĂ©diĂ©e dans leurs rapports annuels, leur rapport RSE, ou des informations sur leur site Internet.
PrĂšs de 80% des rapports sont publiĂ©s dans la section «âRapport Annuelâ» ou «âPublicationsâ», 18% dans les sections «âEngagementsâ» ou «âInvestissement Responsableâ» ou «âDĂ©veloppement Durableâ», et deux rapports ont Ă©tĂ© trouvĂ©s dans la section «âMentions lĂ©gales et rĂ©glementairesâ».
La longueur moyenne des rapports a lĂ©gĂšrement augmentĂ©, elle est dâenviron 20 pages (19 en 2017). Si 16 institutions ont publiĂ© des rapports considĂ©rablement plus longs, 4 investisseurs ont publiĂ© des rapports beaucoup plus courts, câest-Ă -dire rĂ©duits de moitiĂ© ou presque. Le nombre de pages consacrĂ©es au risques climatiques et Ă lâintĂ©gration de critĂšres ESG est Ă©quitablement rĂ©parti, et ce quelle que soit la taille de lâinstitution.
En outre, certains investisseurs dont les portefeuilles sont de taille modeste semblent avoir interprété la mise en place en 2017 de chartes ou engagements ISR comme une « dispense » de publier un nouveau reporting 173 en 2018.
VolontĂ© de synthĂšse et de clarification Cinq rapports sont accompagnĂ©s dâune synthĂšse, sous la forme dâun rĂ©sumĂ© en dĂ©but ou en fin de rapport (4), ou encore dâun document sĂ©parĂ© (1). Certaines parties techniques ont Ă©tĂ© renvoyĂ©es en annexes alors quâelles Ă©taient lâan dernier dans le corps du rapport.
On note enfin la volontĂ© de mettre en exergue une contribution sociĂ©tale. Ainsi, au-delĂ des mentions Ă©parses dâinvestissements dans des fonds dâimpact, on observe dans une poignĂ©e de rapports lâapparition dâune section dĂ©diĂ©e aux «âinvestissements Ă impactâ». Il sâagit aussi bien dâobligations vertes, de fonds labellisĂ©s TEEC ou mĂȘme de fonds ISRâŠ
Poche dâimpact clairement identifiĂ©e
29/12/20171â787
1 389
3â296
120
396
1â311
1â041
79
350
120
Thématique Environnementale
Autres thématiques ESG
TOTAL
Thématique Sociale
Fonds Actions
Fonds Actions
Obligations vertes
Fonds Obligataires
Infrastructures
Fonds Actions (dont ESS)
valeur de marchĂ© en mâŹ
30/12/20161â213
1â355
2â663
95
312
1278
625
77
275
95
Lâidentification des investissements Ă impact
Tableau extrait dâun rapport
173 nuances de reporting - Saison 2 11
quelles stratĂ©gies dĂ©crivent les rapports 173 ?Une vingtaine de rapports «âArticle 173â» sâouvrent par un Ă©ditorial rĂ©digĂ© par un ou plusieurs dirigeants comme lâan dernier. Attentifs aux enjeux et au contexte rĂ©glementaire entourant la finance durable, tous disent vouloir progresser dans la prise en compte de critĂšres extra-financiers.
Si les politiques Climat ont doublĂ©, le second exercice de reporting «âArticle 173â» montre cependant quâil faudra encore quelques annĂ©es pour rĂ©pondre complĂ©tement Ă ces obligations et dĂ©ployer des politiques ESG et climat Ă un niveau stratĂ©gique.
peRtinence de LâanaLYse
IntĂ©grer lâanalyse ESG Ă la stratĂ©gie financiĂšre de long terme
«âLâintĂ©gration de critĂšres ESG est un outil permettant Ă lâinvestisseur dâidentifier les opportunitĂ©s de croissance de lâentreprise. Ă moyen et long terme, il est un vecteur de surperformances Ă©conomiques pour lâĂ©metteurâ»
Opposer analyse ESG-climat et analyse financiĂšre
«âLe second travail consiste Ă analyser le portefeuille et, par la suite, Ă lâamĂ©liorer dâun point de vue ESG-Climat sans nuire Ă la performance financiĂšre du portefeuille, qui reste le premier objectifâ».
Dâune annĂ©e Ă lâautre, le dĂ©ploiement de politiques ESG dans la gestion des portefeuilles nâa pas connu dâĂ©volution notable. 85% des rapports font mention dâune politique ESG dĂ©jĂ en place. Les autres dĂ©clarent toujours y travailler. Dans de plus rares cas, certains mentionnent mĂȘme ne pas prendre en compte de critĂšres extra-financiers Ă ce stade.
ESG
DEPLOIEMENT
PrĂšs de la moitiĂ© des reporting 173 abordent lâanalyse ESG en Ă©voquant leurs annĂ©es de pratique prĂ©cĂ©dentes, soit la mĂȘme proportion que lâan dernier. Lâautre moitiĂ© continue Ă dĂ©fricher le sujet et Ă rĂ©flĂ©chir aux approches et aux objectifs fixĂ©s pour lâutilisation des donnĂ©es ESG.
MATURITĂ
Le nombre dâinvestisseurs dĂ©clarant avoir adoptĂ© une politique climat au sens large dans leur stratĂ©gie dâinvestissement a bondi et atteint dĂ©sormais 60% (vingt de plus que lâan dernier). Parmi ceux qui nâen ont pas, une quinzaine de rapports font rĂ©fĂ©rence Ă une politique climat en cours dâĂ©laboration, tandis quâune dizaine dâautres continuent de ne pas aborder le sujet ou Ă ne pas relier lâanalyse climat Ă une politique propre.
CLIMAT
Lâanalyse climat semble plus complexe Ă apprĂ©hender que les donnĂ©e ESG. Les commentaires sur la nouveautĂ© des mĂ©thodologies et la difficultĂ© de les intĂ©grer Ă la gestion restent frĂ©quents. Toutefois, une dizaine dâinvestisseurs tĂ©moigne dâune volontĂ© de passer de la rĂ©flexion Ă la mise en pratique en 2018.
Sourceâ: Novethic
12 173 nuances de reporting - Saison 2
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
lâanalYse climat se diversifie et sâenrichitDes sources mieux identifiĂ©es
une empreinte carbone omniprésente
SOURCES DE LâANALYSE CLIMAT (Ăchantillon: 73)
CLASSES DâACTIFS COUVERTES PAR LâEMPREINTE CARbONE
Agence de notation Asset Manager Autres (dont consultants) MĂ©thodologie interne
2017 (63 mentions) 2016 (51 mentions)
Au total, 59 institutions prĂ©cisent la source de lâanalyse climat quâelles utilisent, 11 de plus quâen 2017. Parmi celles qui indiquent quels sont leurs fournisseurs de donnĂ©es, une vingtaine recourent Ă une notation spĂ©cialisĂ©e sur la stratĂ©gie de transition Ă©nergĂ©tique des entreprises, fournie par des agences de notation ou des consultants spĂ©cialisĂ©s. En outre, les rapports faisant Ă©tat dâune mĂ©thodologie interne de retraitement des donnĂ©es climat sont en nette progression. Ces deux phĂ©nomĂšnes tĂ©moignent de lâappropriation progressive du sujet, mĂȘme si les moyens allouĂ©s restent souvent limitĂ©s.
Lâempreinte carbone reste calculĂ©e en prioritĂ© sur les portefeuilles dâobliga-tions dâentreprises, suivis des porte-feuilles dâactions et dâobligations souve-raines. Lâempreinte carbone rĂ©alisĂ©e sur les investissements immobiliers via un suivi de leur consommation Ă©nergĂ©tique connait une forte progression en pour-centage, avec 13 mesures contre 9 lâan dernier. Une quinzaine dâinvestisseurs se fixent des objectifs ou axes de progrĂšs portant sur la maĂźtrise et la rĂ©duction de leur empreinte carbone, parfois avec des objectifs annuels.
La mesure de lâempreinte carbone des portefeuilles gagne encore du terrain puisque sur les 73 rapports, 86% se livrent Ă lâexercice sur au moins une partie des actifs. Ce chiffre nâĂ©tait que de 74% lâan dernier, sur 69 rapports identifiĂ©s.
Une trentaine dâinvestisseurs continue dâaccompagner ses rĂ©sultats dâempreinte carbone de considĂ©rations gĂ©nĂ©rales sur lâutilitĂ© et les limites de cet indicateur. Ils soulignent que les donnĂ©es ne sont pas comparables dâun investisseur Ă lâautre, et que lâempreinte carbone nâest quâune photographie instantanĂ©e du portefeuille, non prospective, qui ne permet pas de piloter une stratĂ©gie dâinvestissement. MalgrĂ© ces rĂ©serves, 32 rapports communiquent les rĂ©sultats de la mesure dâempreinte carbone Ă la fois pour 2016 et 2017 et, dans 18 dâentre eux, les institutions financiĂšres commentent Ă©galement lâĂ©volution de lâempreinte mesurĂ©e. Si 6 investisseurs se contentent de commenter leur Ă©volution, le plus souvent Ă la baisse, 12 autres donnent plus de dĂ©tails et mettent en avant les principaux facteurs ou Ă©metteurs expliquant lâĂ©cart dâune annĂ©e Ă lâautre.
Source renseignĂ©e Source non renseignĂ©e Pas dâanalyse
4134
25
49
3
48
3830
1613
9
559
9
24
2930
14
Obligationscorporate
Actions Obligations souveraines
Fonds Immobilier Autres
Sourceâ: Novethic
173 nuances de reporting - Saison 2 13
des mĂ©thodologies hĂ©tĂ©rogĂšnes de mesure dâempreinte carboneAu delĂ des rĂ©sultats dâempreinte carbone prĂ©sentĂ©s, les unitĂ©s utilisĂ©es renseignent sur les mĂ©thodologies choisies.
ENTREPRISES
Le calcul correspondant Ă la part imputable Ă lâinvestisseur des Ă©missions financĂ©es par un portefeuille dâinvestissements (en tonnes de CO2 par M⏠investi) devance lĂ©gĂšrement celui de lâintensitĂ© carbone moyenne pondĂ©rĂ©e (en tonnes de CO2 par M⏠de chiffre dâaffaires pour une entreprise, ou par M⏠de PIB pour un Ă©metteur souverain). Alors que les recommandations pour «âasset ownersâ» de la TCFD prĂ©conisent dâutiliser lâintensitĂ© carbone car elle renseigne mieux sur lâexposition dâun portefeuille aux entreprises carbo-intensives, la prĂ©valence du calcul dâĂ©missions financĂ©es sâexplique par son usage plus rĂ©pandu chez les nouveaux entrants et le fait quâil soit plus intuitif pour nombre dâinvestisseurs de normaliser lâempreinte carbone par la valeur du portefeuille. Environ un quart des investisseurs fournit une double empreinte carbone selon ces deux mĂ©thodologies.
EMETTEURS PUbLICS
Le calcul dâintensitĂ© carbone (normalisĂ©e ici par M⏠de PIB) plutĂŽt que dâĂ©missions financĂ©es semble faire davantage consensus sur les portefeuilles dâobligations souveraines.
IMMObILIER
Alors que le suivi de la consommation Ă©nergĂ©tique des portefeuilles immobiliers est encore en phase de formalisation chez nombre dâinvestisseurs, aucune unitĂ© ne semble Ă ce stade sâimposer dans les rapports.
SCOPES
De 39% lâan passĂ©, la proportion dâinvestisseurs qui font le choix de mesurer une empreinte carbone jusquâau scope 3 (Ă©missions indirectes hors consommations dâĂ©nergie) est passĂ©e Ă 48% cette annĂ©e. Parmi les 21 investisseurs dans ce cas, tous ne commentent pas leur choix mais ceux qui le font concentrent leurs efforts sur les fournisseurs de premier rang. Le double-comptage de certaines Ă©missions reste mentionnĂ© occasionnellement. Il semble acceptĂ© concernant la relation client-fournisseur (Ă©metteurs privĂ©s), mais moins lorsquâil sâagit des Ă©missions dâĂ©metteurs souverains.
Ceci dit, un quart des investisseurs continuent de prĂ©senter leurs rĂ©sultats dâempreinte carbone sans prĂ©ciser quels scopes sont inclus, ce qui tĂ©moigne dâune appropriation limitĂ©e de cet indicateur.
SCOPES UTILISĂS POUR LA MESURE DâEMPREINTE CARbONE
RĂPARTITION DES UNITĂS UTILISĂES DANS LES RAPPORTS (Echantillonâ: 57)
2016 (38 mesures)
Actions
Obligations corporate
Obligations souveraines
2017 (44 mesures)
23 15
23 21
Jusquâau scope 2 Jusquâau scope 3
t CO2/M⏠de CA ou PIB t CO2/M⏠investi émissions en valeur absolue (t CO2) autres
t CO2/M⏠de loyer t CO2/M⏠investi Ă©missions en valeur absolue (t CO2) Ă©missions CO2/mÂČ/an consommation dâĂ©nergie
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
23 27 3
429
23
2 2 5 5 3
9 5 2
26
1
1
14 173 nuances de reporting - Saison 2
Emissions évitées, économisées, ou extrapolées : des données pour les plus avancés
trajectoire 2°c : le cap se précise
7 rapports fournissaient une mesure dâĂ©missions Ă©vitĂ©es sur au moins une classe dâactifs lâan dernier, ce chiffre est passĂ© Ă 12. En pratique, ces mesures sâappliquent Ă des classes dâactifs trĂšs variĂ©es, et tout comme pour lâempreinte carbone, elles ne se prĂȘtent pas Ă la comparaison entre investisseurs.
Plus de la moitiĂ© des rapports font Ă©tat du dĂ©sir dâaligner leurs portefeuilles avec lâobjectif de limitation du rĂ©chauffement climatique Ă 2°C, alors que seuls 44% se disaient engagĂ©s sur cette voie lâan dernier. Parmi les investisseurs nâayant pas encore gĂ©nĂ©ralisĂ© l âanalyse sur lâensemble des portefeuilles, une dizaine dispose dâune premiĂšre Ă©valuation de cette nature pour les entreprises des secteurs de lâĂ©nergie et de lâautomobile. Elle est basĂ©e sur une trajectoire 2°C telle quâelle est dĂ©finie par l âAgence Internationale de lâEnergie.
POSITIONNEMENT PAR RAPPORT à L'ObJECTIF 2°C ET SA TRADUCTION SUR LES PORTEFEUILLES
(Echantillonâ: 73)
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
Au niveau dâun actif physique
Emissions «âĂ©conomisĂ©esâ» (câest-Ă -dire extrapolation sur la durĂ©e de la baisse constatĂ©e de lâempreinte carbone dâun portefeuille)
2 rapports
Emissions évitées par une performance carbone supérieure à la performance moyenne de chaque secteur
3 rapports
- Emissions Ă©vitĂ©es par des efforts dâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique
- Emissions évitées grùce au déploiement de solutions vertes
5 rapports
Mesure dâĂ©missions Ă©vitĂ©es via une meilleure gestion ou la construction dâinfrastructures vertes (immobilier, forĂȘts, infrastructures dâĂ©nergie renouvelable)
3 rapports
Au niveau des Ă©metteurs, puis consolidĂ© Au niveau dâun portefeuille
38%PremiÚres analyses menées
18%Volonté affichée d'y aboutir
44%Pas de
positionnement
173 nuances de reporting - Saison 2 15
quels risques climat ?Sur les deux catĂ©gories de risques climat, risques physiques et risques de transition, lâanalyse globale reste lente Ă se dĂ©ployer.Les risques physiques sont globalement moins Ă©tudiĂ©s que les risques de transition. Hormis dâĂ©ventuels chiffrages des actifs Ă risque de dĂ©prĂ©ciation (voir ci-dessous), les analyses produisent moins dâĂ©lĂ©ments concrets pouvant ĂȘtre inclus dans un repor-ting. Certains investisseurs parmi les plus importants en volume dâactifs continuent de ne consacrer leur analyse quâĂ un seul des deux types de risques.
MENTION D'UN TRAVAIL SPĂCIFIQUE SUR LES RISQUES CLIMATIQUES(Rapports concernĂ©sâ: 73)
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
51%Au moins un des deux risques
7%Prévu
42%pas de
prise en compte explicite
ĂvaLUation des RisQUes pHYsiQUes
DĂ©composition par types dâimpact et intĂ©gration Ă la gestion
«âNous prenons en compte trois dimensions des risques physiquesâ: risque de marchĂ©, risque de chaĂźne dâapprovisionnement, risque opĂ©rationnel. [âŠ] Les informations rĂ©sultant de cette analyse servent de donnĂ©es pour lâintĂ©gration systĂ©matique des risques physiques lors des dĂ©cisions dâinvestissement, ainsi que pour les interactions avec les entreprises et les gestionnaires dâactifsâ».
«âAfin dâĂ©tablir le niveau dâexposition actuel et futur de chacun des actifs immobiliers, une liste dâindicateurs climatiques Ă Ă©valuer sur la pĂ©riode de rĂ©fĂ©rence et la pĂ©riode future a Ă©tĂ© dĂ©finie pour chacun des 6 alĂ©as climatiques Ă©tudiĂ©sâ».
Le recours Ă des mĂ©thodologies de chif-frage des pertes ou profits potentiels liĂ©s aux risques climatiques reste rare, 9 chif-frages ont Ă©tĂ© relevĂ©s chez 8 investisseurs. Deux chiffrages se concentrent sur lâimpact des risques physiques sur la valeur dâun portefeuille immobilier.
Minimisation
«âLes valeurs investies sont peu exposĂ©es aux risques climatiques. En effet, 68% des encours sont placĂ©s dans le secteur des sociĂ©tĂ©s financiĂšres et des emprunts dâEtats ou assimilĂ©s, dont lâexposition aux risques physiques du changement climatique est limitĂ©eâ».
«âCes titres obligataires sont majoritairement des titres Ă©mis par les Ătats de lâOCDE, peu sensibles aux risques climatiquesâ»
Chiffrages des pertes ou gains potentiels induits par les risques climat
4
1
2
1
1
Pertes
Pertes et gains
Risques physiques appliqués aux portefeuilles immobilier et dette infrastructure
Risques physiques et de transition (Climate VaR)
Risques de transition (via la taxe carbone)
Risques physiques (Score de risque climatique)
Risques physiques et de transition (ClimâPact)
Nombre(totalâ: 9)
16 173 nuances de reporting - Saison 2
quelle compréhension du risque climat ?
Deux investisseurs ont procĂ©dĂ© Ă un «âstress-testâ» de leurs portefeuilles dâentreprises cotĂ©es visant Ă mesurer les pertes induites par une brusque hausse du prix de la tonne de carbone Ă 100$ dâici 5 ans, ou plus graduelle selon les modĂ©lisations de son Ă©volution dans les trois principaux scĂ©narios climat de lâAIE. Un investisseur sâest appuyĂ© sur une mĂ©thodologie dĂ©veloppĂ©e par le cabinet dâĂ©tudes Four Twenty Seven pour fournir un score de risque climatique de ses portefeuilles actions dĂ©clinĂ© par secteurs. Celui-ci repose sur une analyse granulaire pour chaque entreprise des «âpoints chaudsâ» exposĂ©s aux risques physiques. Ce type dâanalyse par «points chauds» a Ă©tĂ© menĂ© par deux autres investisseurs nâayant pas fourni le dĂ©tail de leur score de risque. Enfin, deux investisseurs ont analysĂ© leurs portefeuilles dâĂ©metteurs privĂ©s via des mĂ©thodologies de chiffrage qui modĂ©lisent Ă la fois les effets de risques physiques et de risques de transition. Lâun des deux sâefforce de chiffrer lâimpact quâaurait sur son portefeuille un recours Ă grande Ă©chelle aux technologies bas-carbone dans le cas dâun scĂ©nario 2°C ambitieux.
dĂpLoiement de L'anaLYse cLimat
Engagements sur la mise Ă jour et le perfectionnement
«âLe rĂ©fĂ©rentiel mĂ©thodologique utilisĂ© est externe et renommĂ©â: il fera lâobjet de mises Ă jour dans les annĂ©es Ă venir et la pertinence de lâanalyse en sera ainsi renforcĂ©eâ»
DĂ©ploiement Ă horizon lointain
«âUn objectif de rĂ©duction de lâempreinte carbone du portefeuille en ligne avec lâobjectif 2°C sera Ă©tudiĂ© Ă horizon 2030. Une intĂ©gration des risques climatiques dans la cartographie des risques globaux sera Ă©tudiĂ©e.â»
Le relevĂ© de tempĂ©rature de portefeuillesâ: une donnĂ©e mĂ»re pour la communication?
6 institutions communiquent sur une tempĂ©rature de rĂ©chauffement (estimation de la hausse de tempĂ©rature correspondant au niveau dâĂ©missions actuel dâun portefeuille), comprise entre 2,5 et 4,7°C selon les portefeuilles, tandis que trois autres dĂ©clarent avoir procĂ©dĂ© Ă une premiĂšre estimation sans en publier le rĂ©sultat. Elles nâĂ©taient que 2 Ă le faire lâan dernier. La mĂ©thodologie Carbon Impact Analytics, dĂ©veloppĂ©e par Carbone 4 applicable aux actions et obligations dâentreprises, est utilisĂ©e par 4 investisseurs qui publient une tempĂ©rature et deux autres qui ne le font pas. On retrouve aussi une mĂ©thodologie dĂ©veloppĂ©e par Beyond Ratings pour les portefeuilles dâobligations souveraines chez deux investisseurs, et une mention de la mĂ©thodologie «âWarming Potentialâ» de Carbon Delta chez un investisseur qui nâen publie pas le rĂ©sultat. Enfin, un investisseur a traduit en tempĂ©rature de rĂ©chauffement implicite une analyse de trajectoire 2°C menĂ©e Ă lâaide de la mĂ©thodologie Sectoral Decarbonization Approach (Voir Focus 3).
focus 1
173 nuances de reporting - Saison 2 17
Référence aux lignes directrices de la TCFD
15% des 100 plus grands investisseurs français signalent lâimportance des recommandations de la TCFD dans leur reporting. Sept des quinze rapports concernĂ©s sâinscrivent nĂ©anmoins dans une dĂ©marche de correspondance entre leur reporting et les attentes de la TCFD, avec des degrĂ©s dâappropriation variĂ©s. Ils passent notamment par le biais dâun tableau de correspondance TCFD fourni en annexe. Les recommandations sont dans lâensemble bienvenues car elles permettent dâidentifier les axes de travail prioritaires. Certains investisseurs sâaccordent une phase de test des mĂ©thodologies avant de les dĂ©ployer et de les intĂ©grer dans le reporting «âArticle 173â».
Des mĂ©thodologies se rĂ©fĂ©rant aux estimations de lâAIE et Ă celles des Science based Targets
La multiplication des mĂ©thodologies dâĂ©valuation du degrĂ© dâalignement sur une trajectoire 2°C fait apparaĂźtre une dynamique Ă deux vitesses. Si certaines mĂ©thodologies se perfectionnent avec lâintĂ©gration des trajectoires dĂ©finies par lâinitiative Science Based Targets, dâautres restent limitĂ©es Ă lâanalyse du mix Ă©nergĂ©tique 2050 financĂ© par les entreprises en portefeuille, comparĂ© aux seules prĂ©visions de lâAIE.
Parmi les principales avancĂ©es mĂ©thodologiques constatĂ©es dans les rapports, six investisseurs ont procĂ©dĂ© pour leurs portefeuilles dâactions et obligations dâentreprises cotĂ©es Ă une analyse de trajectoire 2°C Ă lâaide de la mĂ©thodologie Sectoral Decarbonization Approach (SDA), basĂ©e sur les budgets carbone sectoriels allouĂ©s dans le cadre de lâinitiative Science-Based Targets. Cette mĂ©thodologie prĂ©sente lâavantage de se baser sur des indicateurs «ârelatifsâ» de performance climat au sein dâun mĂȘme secteur, qui correspondent Ă la performance attendue pour ĂȘtre compatible 2 °C et non Ă une moyenne des acteurs dâun secteur. Elle permet ainsi dâaller au-delĂ de lâanalyse consacrĂ©e Ă des secteurs carbo-intensifs et permet une vision prospective, souvent dite forward looking.
Engagement actionnarial
Le nombre de rapports qui font mention de lâexistence dâune politique de vote et dâune stratĂ©gie de dialogue actionnarial sur le climat est restĂ© globalement inchangĂ©. Parmi les rĂ©pondants au questionnaire, la proportion dâinvestisseurs indiquant avoir une dĂ©marche dâengagement spĂ©cifique pour le climat atteint 55%.
En revanche, le nombre de mentions dans les rapports de la participation Ă une plateforme dâengagement collectif a lui doublĂ©, passant de 5 Ă 10. Ceci est liĂ© Ă la forte adhĂ©sion gĂ©nĂ©rĂ©e par lâinitiative ClimateAction 100+.
focus 2
focus 3
Rapports signalant la TCFD
Simple mention
Correspondance claire entre recommandations de la TCFD et éléments du rapport
Prise en compte de quelques recommandations, ou mise en place en cours
comme élément de contexte réglementaire
comme piste de progrĂšs
15
5
7
3
4
1
Sourceâ: Novethic
18 173 nuances de reporting - Saison 2
dĂ©ploiement de lâanalYse climatdans la politique dâinvestissement
dĂ©sinvestissement : dâune logique de seuil vers celle de listes noires ?
Lâimpact prĂ©cis de lâanalyse climat sur les politiques dâinvestissement reste difficile Ă Ă©valuer. Ainsi, un tiers des rĂ©pondants Ă lâenquĂȘte Novethic dĂ©clare que ces analyses nâont pas encore dâimpact significatif sur leurs dĂ©cisions dâinvestissement. En revanche, il semble y avoir consensus sur le fait que la donnĂ©e climat enrichit lâanalyse. 85% des institutionnels interrogĂ©s ont ainsi dĂ©clarĂ© avoir mis en place un plan de progrĂšs avec Ă©chĂ©ances pour amĂ©liorer l'intĂ©gration des critĂšres climat dans la dĂ©cision d'investissement.
Lâanalyse des rapports montre toutefois que certaines analogies avec lâintĂ©gration ESG commencent Ă apparaĂźtre, telles que des listes dâĂ©metteurs placĂ©s «âsous surveillanceâ» avant un Ă©ventuel dĂ©sinvestissement en raison de leur faible degrĂ© de prise en compte de la transition Ă©nergĂ©tique, ou encore trois investisseurs qui prĂ©cisent avoir dans leur processus dâinvestissement une stratĂ©gie combinant «âbest-in-classâ» et «âbest effortâ» basĂ©e sur lâintensitĂ© carbone. Autrement dit, ces investisseurs tendent Ă Ă©carter les Ă©metteurs qui combinent forte intensitĂ© carbone et dynamique de transition insuffisante. Ceci sâajoute Ă un trio dâinvestisseurs ayant consacrĂ© plus de 9 Mds⏠dâactifs Ă des mandats low carbon.
Au-delĂ de ces rares exemples, seules les dĂ©marches de dĂ©sinvestissements et lâallocation croissante Ă des actifs verts.
123,5 MâŹCâest le montant des actifs dĂ©sinvestis au cours de lâannĂ©e en application de
politiques dâexclusion du charbon
Sourceâ: enquĂȘte Novethic
Au total, 26 investisseurs font Ă©tat dâune politique dâexclusion ou de gel des investissements visant le secteur du charbon thermique, dâores et dĂ©jĂ en vigueur (20) ou en cours de formalisation (6), contre un peu moins dâune vingtaine en 2017. Les critĂšres dâexclusion et de dĂ©sinvestissement restent hĂ©tĂ©rogĂšnes, avec des seuils visant le chiffre dâaffaires ou la production dâĂ©nergie qui oscillent entre 15 et 50%. On constate cependant lâĂ©mergence de seuils en valeur absolue, via des exclusions qui sâappliquent Ă tout Ă©nergĂ©ticien ou sociĂ©tĂ© miniĂšre produisant plus de 20 millions de tonnes de charbon par an (3 cas relevĂ©s) ou 100 millions de tonnes (un cas relevĂ©), et des critĂšres visant Ă exclure les sociĂ©tĂ©s impliquĂ©es dans la construction de nouvelles centrales ou mines de charbon (8 cas relevĂ©s). Quatre investisseurs dĂ©clarent ainsi sâappuyer sur la Global Coal Exit List, tenue Ă jour par lâONG allemande Urgewald et un rĂ©seau dâONG partenaires, afin dâidentifier les entreprises qui possĂšdent toujours des projets de nouveaux investissements dans le charbon et donc les plus Ă mĂȘme de poser un risque dâactif Ă©chouĂ© (stranded assets).
En sus, une dizaine dâinvestisseurs font Ă©tat dâune approche du dĂ©sinvestissement au cas par cas. Ceux-ci prĂ©fĂšrent une dĂ©marche dâaccompagnement dans la transition Ă©nergĂ©tique ou tenant compte de spĂ©cificitĂ©s propres Ă une entreprise, un territoire ou un mandat de gestion. Concernant le dĂ©sinvestissement stricto sensu, lâexposition trĂšs variable des portefeuilles au secteur du charbon, la diversitĂ© des seuils pratiquĂ©s, ou encore
173 nuances de reporting - Saison 2 19
lâexistence prĂ©alable dâanalyses climat ayant dĂ©jĂ menĂ© Ă des dĂ©sengagements avant 2017 expliquent que seule une poignĂ©e de rapports fasse Ă©tat de titres cĂ©dĂ©s au cours de lâannĂ©e. Les donnĂ©es recueillies via lâenquĂȘte permettent nĂ©anmoins de quantifier des montants dĂ©sinvestis de lâordre de 120 MâŹ.
PEu DâInVEsTIssEurs VonT au-DElĂ DE lâExclusIon charbonHormis le charbon, 6 autres investisseurs prĂ©cisent mettre en oeuvre une politique dâexclusion sur un pĂ©rimĂštre Ă©tendu Ă dâautres types dâĂ©nergies fossiles. Trois dâentre eux ont ainsi entĂ©rinĂ© lâexclusion des secteurs des sables bitumineux et des hydrocarbures dans lâArctique, tandis que trois autres excluent les entreprises carbo-intensives (pĂ©troliers et gaziers, Ă©nergĂ©ticiens ou groupes miniers actifs dans le charbon) qui possĂšdent les notes ESG ou notes de stratĂ©gie de transition Ă©nergĂ©tique les plus basses. Concernant cette derniĂšre stratĂ©gie, deux investisseurs lâarticulent avec un seuil dâĂ©missions annuelles de CO2 en valeur absolue.
La comparaison des rapports dâune annĂ©e Ă lâautre montre enfin que la formalisation des politiques dâexclusion au sein dâune institution peut sâĂ©taler sur plusieurs annĂ©es. Ainsi, un investisseur qui Ă©crivait dans son rapport 2016 quâil Ă©tudierait la pertinence de dĂ©sinvestir du secteur du charbon prĂ©cise que cette possibilitĂ© est dĂ©sormais Ă lâĂ©tude, repoussant la communication Ă©ventuelle autour dâune dĂ©cision Ă lâannĂ©e prochaine.
pRise en compte de L'anaLYse cLimat
Tirer les conclusions de lâanalyse climat
Ne pas traiter lâinformation
«âLes principaux Ă©metteurs privĂ©s en catĂ©gorie TEE «âRisque Fortâ» Ă©taient les suivantsâ: âą ANGLO AMERICAN PLC âą CEZ AS âą GLENCORE PLCâ»
26 politiques d'exclusion du charbon
20 politiques déjà formalisées
8 politiques visent aussi les entreprises
qui prévoient de construire de nouvelles centrales ou mines
4 politiques s'accompagnent
de seuils de production en valeur absolue (20 ou 100 Mt)
3 politiques d'exclusion visent
les entreprises carbo-intensives les plus mal notées sur
la transition énergétique
3 politiques d'exclusion visent
aussi le pétrole et le gaz non
conventionnels
50âMâŹmontant des dĂ©sengagements Ă entreprendre rĂ©sultant de l'analyse climat des portefeuilles
300âMâŹdĂ©sengagement Ă envisager des Ă©metteurs sous surveillance, dans un scĂ©nario oĂč ils ne progresseraient pas
Sourceâ: Novethic
EncadrĂ©s extraits dâun rapport
20 173 nuances de reporting - Saison 2
Hors immobilier (voir encadrĂ©), le total des financements verts relevĂ©s dans les rapports a augmentĂ© dâenviron 2 milliards pour atteindre 17,2 milliards dâeuros. En revanche, rapportĂ©e au volume des actifs de chacun des 36 investisseurs qui publient cette information, la part des financements verts dans lâactif total reste inchangĂ©e. Elle est tout juste au-dessus de 1% des actifs (1,07%, contre 1,05% lâan dernier). Il y a un dĂ©calage de 3,8 Mds⏠entre les volumes dâinvestissements verts trouvĂ©s dans les rapports et ceux dĂ©clarĂ©s dans lâenquĂȘte rĂ©alisĂ©e par Novethic mais cela ne suffit pas Ă modifier le ratio. Une analyse plus fine montre par ailleurs quâil nây a pas de corrĂ©lation entre ce pourcentage et la taille des actifs, mais cette corrĂ©lation se retrouve davantage selon le niveau dâavancement des acteurs.
FInancEmEnTs VErTs : DEs monTanTs En TrĂšs FaIblE haussEINVESTISSEMENTS VERTS EN POURCENTAGE
DE L'ACTIF TOTAL(Echantillonâ: 43)
0 - 0,5%
0,5 - 1%
1 - 2%
Plus de 2%
11
10
16
6
lâImmobIlIEr cErTIFIĂ© gagnE Du TErraIn Dans lEs raPPorTsLe volume des actifs immobiliers certifiĂ©s relevĂ©s dans les rapports 173 reprĂ©sentait 8,5 Mds⏠lâan dernier. Il est passĂ© cette annĂ©e Ă 20,8 milliards, et mĂȘme Ă 36,5 milliards dâeuros Ă la lumiĂšre de lâenquĂȘte Novethic auprĂšs du panel. Cette inflation sâexplique tant par le nombre dâinvestisseurs y faisant mention (une trentaine contre une vingtaine lâan dernier) que par la probable certification rĂ©cente dâune partie des portefeuilles immobiliers.
La catĂ©gorie dâactifs immobiliers mis en avant comme « bĂątiments verts » reprĂ©sente en moyenne 26% des actifs immobilier totaux. Cet encours correspond Ă la valeur de tous les bĂątiments qui possĂšdent a minima un label ou une certification (construction ou exploitation), ou dont la labellisation est en cours. Il sâagit de la dĂ©finition de « bĂątiment vert» qui continue dâĂȘtre la plus communĂ©ment utilisĂ©e, faute de mieux, mĂȘme si le niveau de performance Ă©nergĂ©tique des actifs certifiĂ©s «âBREEAMâ», «âHQEâ» et «âLEEDâ» peut varier fortement. Il est ainsi dĂ©licat de pousser plus loin lâanalyse sans connaĂźtre le dĂ©tail exact par niveaux de certification (Good/Silver vs. Excellent/Platinum) et les seuils de performance Ă©nergĂ©tique requis pour chaque niveau. MĂȘme si de nombreux investisseurs commencent Ă se fixer des objectifs de rĂ©duction de consommation de leur parc immobilier, seule une poignĂ©e prĂ©cise exiger des niveaux minimums de certification ou labellisation visant spĂ©cifiquement la performance Ă©nergĂ©tique du bĂątiment. En outre, la lecture des rapports ne rĂ©vĂšle pas non plus dâĂ©volution notable des investissements en bĂątiments Ă Ă©nergie positive (107,5 M⏠relevĂ©s lâan dernier), hormis une rĂ©ception dâimmeuble BEPOS signalĂ©e sans dĂ©tail sur le montant.
immoBiLieR veRt
Analyse des certifications complĂ©tĂ©e par une mĂ©thodologie interne dâĂ©valuation de la performance Ă©nergĂ©tique
Peu de réflexion sur la performance énergétique effective des bùtiments certifiés
«âLes certifications environnementales prises en compte sont Ă ce jourâ: HQE, BREEAM et LEED, quel que soit le niveauâ»
bĂTIMENTS CERTIFIĂS VERTS 2017
Bùtiments vert clair Bùtiments vert moyen Bùtiments vert foncé
24%
61%
15%
Sourceâ: Novethic
Graphique extrait dâun rapport
173 nuances de reporting - Saison 2 21
lâintĂ©gration de critĂšres esg progresseclarification des sources et meilleure couverture de lâanalyse Esg
Les sources dâanalyse ESG sont mieux renseignĂ©es dans les rapports 2017 que dans ceux de lâexercice prĂ©cĂ©dentâ: ils ne sont plus que 11% Ă ne pas le prĂ©ciser contre 20 % lâan dernier. Les tendances restent similaires puisque les investisseurs institutionnels sâappuient majoritairement sur les analyses des asset managers ou des agences de notation.
Davantage de rapports dĂ©crivent les critĂšres ESG utilisĂ©s pour lâanalyse. Plus des deux tiers renseignent cette information (70% en 2018 contre 55% en 2017), avec des degrĂ©s de prĂ©cision variables, allant de la liste quasi exhaustive des critĂšres pris en compte, aux grands thĂšmes dâanalyse retenus. Câest gĂ©nĂ©ralement le choix fait lorsque lâanalyse est conduite par les sociĂ©tĂ©s de gestion ou des agences de notation.
La moyenne de la part du portefeuille couverte par une analyse ESG est passĂ©e de 64% Ă 68%. Lâaugmentation du taux de couverture est un paramĂštre important pour ceux qui communiquaient dĂ©jĂ leur part du portefeuille couvert par une analyse ESG. En revanche, la proportion de rapports renseignant ce taux nâa pas connu dâĂ©volution notable.
Les actions et obligations (corporate en majoritĂ©) restent les deux classes dâactifs les plus frĂ©quemment couvertes par lâanalyse ESG. La prise en compte des fonds (OPC) semble ĂȘtre mieux documentĂ©e cette annĂ©e puisque certains investisseurs Ă©tendent le champ de lâanalyse aux Ă©metteurs intĂ©grĂ©s dans ces fonds (par transparence).
SOURCE(S) DâANALYSE ESG (Echantillonâ: 73)
POURCENTAGE DU PORTEFEUILLE GLObAL COUVERT PAR LâANALYSE ESG (Echantillonâ: 73)
PĂRIMĂTRE DE DĂPLOIEMENT DE LâANALYSE ESG LORSQUâIL EST RENSEIGNĂ (Echantillonâ: 60)38%
Non renseigné
Asset Managers
Agences de notation
Autres (consultantsâŠ)
MĂ©thodologie interne
Source non renseignée
notation paYs et risques esg Les implications politiques de la notation ESG dâEtats souverains font dĂ©bat parmi les investisseurs. Certains considĂšrent quâil est inutile dâĂ©valuer les risques ESG des Etats europĂ©ens ou membres de lâOCDE, dâautres sâefforcent dâĂ©valuer les risques ESG des Ă©metteurs souverains en les comparant par catĂ©gorie (ex : pays dĂ©veloppĂ©s et pays Ă©mergents).
62%Renseigné
6%Entre 0%et 25%
4%Entre 25%
et 50%
27%Entre 50%
et 75%
25%Entre 75%et 100%
39
37
15
12
8
Obligations corporate
Actions
Obligations souveraines
Fonds
Immobilier
Infrastructure
Autres actifs
Private Equity
Monétaires
Obligations convertibles
5550
4027
187
655
1
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
22 173 nuances de reporting - Saison 2
stratégie de gestion Esg : une large palette de techniques, pas toujours simple à décoder
La prise en compte des rĂ©sultats de lâanalyse ESG dans les dĂ©cisions dâinvestissement demeure peu dĂ©taillĂ©e dans les rapports, et nâest pas plus claire dans les rĂ©ponses Ă lâenquĂȘte administrĂ©e par Novethic auprĂšs des plus grands investisseurs institutionnels français. La stratĂ©gie de gestion ESG nâa pu ĂȘtre clairement dĂ©terminĂ©e que pour 55 des 73 institutionnels Ă©tudiĂ©s.
On distingue trois grandes catĂ©gories de dĂ©marches. Celles consistant Ă limiter les principaux risques en Ă©tablissant des stratĂ©gies dâexclusions, celles visant Ă intĂ©grer des critĂšres ESG dans la gestion, et les dĂ©marches de filtrage systĂ©matique. Ces derniĂšres ont la particularitĂ©, par rapport aux deux autres, de ne pas ĂȘtre appliquĂ©es Ă lâensemble des actifs, mais Ă des portefeuilles spĂ©cifiques. Cela consiste Ă dĂ©finir un univers Ă©ligible du point de vue ESG, censĂ© garantir la qualitĂ© extra financiĂšre des portefeuilles qui sont
ensuite construits sur des critĂšres financiers traditionnels. Câest en particulier le cas pour les mandats ISR de type best-in-class, lancĂ©s en France par de grands institutionnels depuis une dizaine dâannĂ©es, qui ont longtemps dominĂ© le panorama et structurĂ© les pratiques des sociĂ©tĂ©s de gestion.
STRATĂGIES DE GESTION ESG (Volumes concernĂ©s au 31/12/2017 en MdsâŹ)
STRATĂGIES DE FILTRAGE ESG (Volumes concernĂ©s au 31/12/2017 en MdsâŹ)
Filtrage
Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
Filtrage
Nombre dâinvestisseurs concernĂ©s
Nombre dâinvestisseurs concernĂ©s
Intégration au cas par cas
dont best-in-class
Intégration structurée
dont best-in-universe
Exclusions normatives
dont best effort
Alors que les dĂ©marches de sĂ©lection best-in-class sont trĂšs largement les approches de filtrage les plus employĂ©es (40% des rapports explicites concernant leur stratĂ©gie de gestion ESG et 420 Mds⏠dâactifs), la façon dont celles-ci sont dĂ©taillĂ©es fait ressortir des pratiques de nature trĂšs variĂ©e.Ainsi, une poignĂ©e dâinvestisseurs (81 MdsâŹ) nomment «âbest-in-classâ» des approches de filtrage plus lĂąches que la stricte sĂ©lection des «âmeilleurs de la classeâ», câest-Ă -dire les Ă©metteurs ayant les meilleures pratiques au sein de leur secteur dâactivitĂ© respectif, tel que le suggĂšre cette appellation. Pour ceux-ci, les seuils Ă©tablis conduisent plutĂŽt Ă Ă©carter les pires Ă©lĂšves de lâunivers dâinvestissement, approche de rĂ©duction des risques qui fait penser aux dĂ©marches dâexclusion, plutĂŽt que de sĂ©lectionner les meilleurs dans une vĂ©ritable optique de qualitĂ© ESG des portefeuilles.
Lâautre nuance de filtrage des meilleurs Ă©lĂšves, choisie par une poignĂ©e dâinvestisseurs, qualifiĂ©e de best-in-universe, consiste Ă dĂ©finir lâunivers Ă©ligible avec les meilleures pratiques non pas secteur par secteur, mais selon le positionnement des Ă©metteurs au sein de lâunivers dâinvestissement global. Cette nuance de vision apporte un Ă©clairage diffĂ©rent de la philosophie de filtrageâ: alors que dans le cas du best-in-class, tous les secteurs dâactivitĂ© se valent du point de vue ESG, le best-in-universe part du postulat que certains secteurs
Lâapproche «âbest-in-classâ», technique prĂ©cise ou mot valise ?
491
491
674
420
289
13
1262
60
27
27
x
x
27
22
12
4
32
4
173 nuances de reporting - Saison 2 23
LâintĂ©gration ESG qualifie un ensemble de techniques qui visent gĂ©nĂ©ralement Ă prendre en compte les critĂšres ESG directement dans la construc-tion des portefeuilles, sans modifier fondamentalement leur stratĂ©gie de gest ion. ConcrĂštement, lâanalyse ESG est ainsi mise Ă disposition des gĂ©rants, soit afin que cette derniĂšre lâutilise de façon discrĂ©-tionnaire dans le choix des titres en portefeuille, soit en injectant les Ă©lĂ©ments clĂ©s directement dans les paramĂštres de valori-sation financiĂšre des titres. Chez un nombre croissant dâacteurs, le processus est ainsi objectivĂ© de façon quanti-tative, Ă lâĂ©chelle des titres ou Ă lâĂ©chelle du portefeuille afin de favoriser la prise en compte de lâESG directement au cĆur des paramĂštres dâanalyse financiĂšre et dans la construction des portefeuilles. Les techniques relevĂ©es dans ce cadre peuvent ĂȘtre classifiĂ©es comme telâ:
A LâĂChELLE DES TITRESâ:
âą IntĂ©gration au cas par casâ: la moitiĂ© des 55 rapports qui abordent la stratĂ©gie dâintĂ©gration fait Ă©tat dâune dĂ©marche discrĂ©tionnaire sans structure ou objectif permettant de conclure que lâintĂ©gration ESG dĂ©passe le principe dâune approche au cas par cas.
En parallĂšle des dĂ©marches de filtrage, on note, comme lâan dernier, que lâapproche la plus utilisĂ©e est dĂ©sormais lâintĂ©gration ESG. Mais une analyse plus fine permet de noter que cette intĂ©gration laisse toujours un certain degrĂ© de libertĂ© au gĂ©rant puisquâil sâagit en majoritĂ© de dĂ©marches appliquĂ©es au cas par cas, sans technique ou objectif systĂ©matique clairement Ă©tabli.
STRATĂGIES DâINTĂGRATION ESG (Volumes concernĂ©s au 31/12/2017 en MdsâŹ)
Sourceâ: Novethic
Intégration au cas par cas
Intégration structurée
dont valorisation
dont Pondération
dont Score min. de portefeuille
dont Objectif dâamĂ©lioration de portefeuille
Nombre dâinvestisseurs concernĂ©s
LâintĂ©gration ESG domine, mais que recouvre-t-elle prĂ©cisĂ©ment ?
peuvent ne contenir aucune bonne pratique ESG tandis que dâautres peuvent en recenser plus que la moyenne. Mais en pratique, les rapports semblent parfois confus et certains investisseurs travaillant avec des sociĂ©tĂ©s de gestion qui ont Ă©voluĂ© vers des approches best-in-universe continuent de rĂ©pertorier leurs actifs sous la banniĂšre du best-in-class.
Dâautres investisseurs enrichissent la vision statique de lâapproche best-in-class en considĂ©rant pour leur filtrage lâĂ©volution rĂ©cente et/ou espĂ©rĂ©e des Ă©metteurs pour Ă©tablir leur sĂ©lection. Cette nuance intĂ©ressante de lâapproche best-in-class, est usuellement qualifiĂ©e de «âbest-effortâ». LĂ encore, elle est parfois explicitĂ©e dans les rapports mais parfois Ă©galement associĂ©e Ă lâappellation plus large de best-in-class.
DerniĂšre confusion relevĂ©eâ: dans une demi-douzaine de rapports, la technique du best-in-class dĂ©signe le fait que la notation des Ă©metteurs se fait effectivement par secteur mais aucun processus de filtrage ESG nâa Ă©tĂ© visiblement mis en place. La gestion peut ensuite adopter une approche dâintĂ©gration ESG au cas par cas ou une approche de pondĂ©ration des titres selon leur notation (voir encadrĂ© intĂ©gration ESG ci-dessous).
Toutes les rĂ©fĂ©rences au best-in-class ne sont pas, loin de lĂ , associĂ©es aux mĂȘmes techniques de filtrage et aux mĂȘmes niveaux de contrainte. Lâappellation semble ainsi plus une philosophie quâun cadre normalisĂ© dont lâimpact ESG sur les portefeuilles pourrait ĂȘtre qualifiĂ©. En outre, la frontiĂšre entre sĂ©lection de type best-in-class, intĂ©gration et exclusion semble parfois mal comprise tant certains rapports dĂ©crivent des techniques en les associant Ă des appellations qui ne leur correspondent pas.
674
289
34 27
225
2
27 12 1 2 8 1
x
24 173 nuances de reporting - Saison 2
Quelles que soient les techniques adoptĂ©es, les institutionnels semblent cependant conscients des progrĂšs quâil leur reste Ă accomplir en matiĂšre de gestion ESG. LâenquĂȘte rĂ©vĂšle que 88% dâentre eux prĂ©voient dâamĂ©liorer lâintĂ©gration des critĂšres ESG dans leur gestion, pour la majoritĂ© en intĂ©grant dâavantage lâanalyse ESG Ă la dĂ©cision dâinvestissement.
âą Valorisationâ: intĂ©gration quantifiĂ©e des rĂ©sultats de lâanalyse ESG dans la valorisation financiĂšre des titres. Il peut sâagir dâallouer avec une pondĂ©ration variable la note ESG dans le calcul dâobjectif de cours, dans la note dâanalyse fondamentale ou dans les limites de risque des portefeuilles. Rarement utilisĂ©e par les investisseurs institutionnels (un seul rapport explicite pour 34 Mds⏠dâactifs), elle est pourtant mise en Ćuvre par un nombre croissant de sociĂ©tĂ©s de gestion sur lâensemble de leurs fonds.
âą PondĂ©rationâ: variation du poids donnĂ© aux Ă©metteurs en fonction de critĂšres ESG. Il sâagit en gĂ©nĂ©ral dâune forme de bonus/malus ESG opĂ©rĂ© dans la construction de portefeuilles. Cette stratĂ©gie pĂšse 27 MdsâŹ.
A LâĂChELLE DES PORTEfEUILLESâ:
âą Score minimum de portefeuilleâ: Mise en Ćuvre par une petite dizaine dâinvestisseurs sur 225âMds⏠dâactifs, cette stratĂ©gie Ă©tablit lâobjectif dâun score minimum de portefeuille, score calculĂ© en Ă©tablissant la moyenne pondĂ©rĂ©e des scores ESG des Ă©metteurs le composant. Lâobjectif le plus souvent retenu est celui dâun score ESG supĂ©rieur ou Ă©gal Ă celui de lâindice de rĂ©fĂ©rence.
âą Objectif dâamĂ©lioration de la note ESG du portefeuilleâ: PlutĂŽt rare bien quâintĂ©ressante pour son caractĂšre progressif, il sâagit lĂ dâune stratĂ©gie ayant pour objectif lâaugmentation du score ESG du portefeuille dans le temps. Elle permet notamment aux investisseurs de travailler sur les flux sans impacter les stocks, facilitant ainsi lâarticulation entre respect des contraintes prudentielles et dĂ©marche ESG.
les dĂ©marches dâexclusions font leur chemin et clarifient (un peu) la situationEn 2017, on relĂšve l âadoption rapide de pratiques dâexclusion liĂ©es aux critĂšres ESG. 48 investis-seurs, soit prĂšs des deux tiers des rapports analysĂ©s y font dĂ©sormais rĂ©fĂ©rence. Cet essor est en grande partie tirĂ© par les exclusions norma-tivesâ: 21 nouveaux institutionnels indiquent pratiquer lâexclusion normative. RĂ©pondant Ă la logique dâexclusion des entreprises contro-versĂ©es, les exclusions norma-tives consistent Ă Ă©carter de tous les portefeuilles les Ă©metteurs coupables de violation des normes internationales fondamentales sur les droit humains, lâenvironnement⊠Les cadres dâexclusion normative les plus communĂ©ment retenus sont la non coopĂ©ration fiscale des Ătats (11), les Ătats nâappartenant pas Ă lâOCDE (en fonction de normes liĂ©es Ă la corruption) ou visĂ©s par des sanctions internatio-nales (11), ou encore les violations sĂ©vĂšres des principes du Pacte Mondial ou Global Compact des Nations Unies (9). Plusieurs institutions, gĂ©nĂ©ralement des assureurs ou des investisseurs associĂ©s Ă une grande banque, appliquent les politiques sectorielles du groupe plutĂŽt que des exclusions strictes. Ces derniĂšres peuvent amener Ă exclure, au cas par cas, les entreprises les plus controversĂ©es notamment lorsquâelles opĂšrent dans des secteurs sensibles (armement, huile de palme, nuclĂ©aireâŠ).
* Les pratiques dâexclusion des armes controversĂ©es (bombes Ă sous-munition, mines anti-personnel, armes chimiques et bactĂ©riologiques, âŠ), nâont pas Ă©tĂ© comptabilisĂ©es ici du fait quâelles rĂ©pondent simplement Ă une exigence de conformitĂ© rĂšglementaire.
PRINCIPAUx TYPES DâExCLUSIONS(Volumes concernĂ©s au 31/12/2017 en MdsâŹ)
Sourceâ: Novethic
Exclusions normatives (hors armes
controversées*)
Exclusion du tabac
Jeux dâargent Armement(hors armes
controversées*)
Pornographie Autres (alcool, huile de
palmeâŠ)
32 30 9 4 5 11
Nombre dâinvestisseurs concernĂ©s
12621016
93 12 11 3
x
173 nuances de reporting - Saison 2 25
sUivi des contRoveRses
IntĂ©grer les rĂ©sultats de lâanalyse des controverses dans la politique dâengagement et/ou dâinvestissement
«âIntĂ©gration de lâanalyse ESG dans la politique dâinvestissement[âŠ] La seconde phase, dĂ©ployĂ©e courant 2017, a consistĂ© enâ:âą la rĂ©alisation dâun suivi plus formel des risques ESG liĂ©s Ă nos
investissements, via la souscription Ă un abonnement mensuel dâanalyse des controverses ESG concernant les Ă©metteurs.
âą la sĂ©lection des Ă©metteurs ayant les meilleures pratiques ESG, via lâarrĂȘt de toute acquisition de titres dĂ©tenus en direct, dont lâĂ©metteur est simultanĂ©ment en catĂ©gorie ISR "âSous Surveillanceâ" et identifiĂ© comme prĂ©sentant un niveau de controverse ESG Ă©levĂ©.â»
Certains rapports, grĂące Ă une analyse externe, affichent un Ă©tonnant degrĂ© de prĂ©cision sur le suivi des controverses, sans quâaucune dĂ©cision en matiĂšre dâengagement ou dâinvestissement nây soit associĂ©e.
Ne pas tirer de conclusions de lâanalyse des Ă©metteurs controversĂ©s
controverses esg : pas de consensusAucun des cas de controverses citĂ©s dans les rapports nâapparaĂźt plus de 2 ou 3 fois. Les controverses qui reviennent touchent les banques ayant participĂ© au financement des pipelines Keystone XL et Trans Mountain, le cas de G4S pour ses mauvais traitements envers les prisonniers, ainsi que celui des constructeurs automobiles allemands suspectĂ©s de collusions sur les prix et les normes techniques des Ă©quipements de dĂ©pollution.
ĂVOLUTION NIVEAUx DE CONTROVERSES% DES ENCOURS ĂMETTEURS PRIVĂS
Graphique extrait dâun rapport
Non évalué 2017
2016
TrÚs élevé
ĂlevĂ©
Moyen
Faible
16,1%19,6%
2,3%
13,5%
29,6%
35,0%
2,0%
15,9%
26,5%
39,5%
Les exclusions sectorielles font Ă©galement leur chemin parmi les pratiques des investisseurs institutionnels. Lâexclusion du tabac est celle qui progresse le plus vite. Dix investisseurs qui ne la mentionnaient pas lâannĂ©e derniĂšre dĂ©clarent Ă prĂ©sent la mettre en place. Le changement de statut de ce secteur dâactivitĂ© Ă lâimpact fondamentalement nĂ©gatif sur la santĂ©, rĂ©side vraisemblablement en deux facteursâ: les entreprises du secteur sont largement dĂ©diĂ©es Ă cette activitĂ©, difficile pour un investisseur dâenvisager quâelles sâen dĂ©tournent. Dâautre part, les grands cigarettiers sont peu nombreux dans les indices boursiers, ce qui facilite probablement leur identification et leur exclusion des portefeuilles. Hormis lâexclusion du tabac, 18 investisseurs appliquent une politique dâexclusion sectorielle (16 en 2016). Les autres exclusions sectorielles frĂ©quemment citĂ©es sont les jeux dâargent (9), lâalcool (5), la pornographie (5), les activitĂ©s de spĂ©culation sur les matiĂšres premiĂšres agricoles (5) et lâarmement (4).
26 173 nuances de reporting - Saison 2
evaluation de lâimpact : conTrIbuTIon aux oDD
Le cadre des Objectifs de DĂ©veloppement Durable (ODD) fait son chemin mais son dĂ©ploiement reste marginal. Il va de la simple reprise du reporting dâune obligation verte Ă une rĂ©flexion plus globale sur la contribution du portefeuille aux ODD. Les objectifs des investisseurs en la matiĂšre sont construits Ă partir de la donnĂ©e ODD qui leur est fournie via la notation extra-financiĂšre, ou en fonction de la politique RSE et/ou philosophie de lâinstitution. On reste relativement loin dâĂ©lĂ©ments concrets indiquant la contribution des investisseurs aux ODD, pris individuellement ou globalement.
lâengagement se structure progressivement
PremiĂšres dĂ©marches dâĂ©valuation de la contribution positive ou nĂ©gative des portefeuilles aux ODD
mesURe dâimpact
PRATIQUE DE LâENGAGEMENT
Pratique de lâengagement
dont politiques de vote
dont pratique du dialogue actionnarial
dont statistiques de vote dans le rapport
dont participation Ă des plateformes dâengagement collectif sur lâESGâ: PRI, etc⊠Sourceâ: Novethic
Sourceâ: Novethic
MENTION DES ODD (Ăchantillonâ: 18)
CONTRIbUTION POSITIVE GLObALE AUx ODDâ: 49%
52
11
Graphiques extraits d'un rapport
TrÚs négatif Négatif Neutre Positif TrÚs positif Non applicable
3%16%
9%
22%
16% 23%
2% 2% 2% 2%
3% 2% 3% 3%
13% 17%7%
1% 10%
8% 1%
9% 1%
13%
38% 32% 54%
16%
12%
20% 44%
50%
36%
32% 26% 52%
68% 45% 53% 34%
Gouvernance dâentreprise
Travail décent
Ethique des affaires
Bien-ĂȘtre
Besoins primaires
Outils de développement
Ressources naturelles
Technologies propres
Déploiement amorcé
Simple référence aux ODD
Objectifs en cours de
définition
Le nombre d â invest isseurs - dĂ©jĂ majoritaires en 2016 - disposant dâune politique dâengagement actionnarial, continue dâaugmenter. 66% des rapports (et chartes ISR) mentionnent une politique dâengagement en 2017 contre 58% en 2016.
Parmi les d i f fĂ©rentes s t ra tĂ©g ies dâengagement, les politiques de vote et la pratique du dialogue actionnarial
se sont particuliĂšrement dĂ©veloppĂ©esâ: les politiques de vote sont mises en place par 56% des institutionnels sur lâexercice 2017 contre 49% en 2016, et le dialogue actionnarial est pratiquĂ© par 45% dâentre eux contre 39% en 2016. Cet engagement peut se matĂ©rialiser Ă travers lâimplication directe de lâinstitutionnel, quand les titres sont gĂ©rĂ©s en interne, ou Ă travers des exigences communiquĂ©es aux sociĂ©tĂ©s de gestion.
En outre, une petite dizaine dâinvestisseurs fait mention des initiatives dâengagement collaboratif auxquelles ils se sont associĂ©s.
66%
56%
45%
27%
10%
173 nuances de reporting - Saison 2 27
conclusionLâarticle 173-VI de la Loi de Transition Ecologique pour la Croissance Verte a eu un destin incroyable. NĂ© quelques mois avant la COP 21 et lâAccord de Paris, il a gagnĂ© une notoriĂ©tĂ© internationale et sert de rĂ©fĂ©rence en termes dâobligations de reporting imposĂ©es aux investisseurs institutionnels.
Son dĂ©cret dâapplication prĂ©voit que les autoritĂ©s de rĂ©gulation dressent un bilan, avant le 31 dĂ©cembre 2018, des deux premiĂšres annĂ©es dâexercice. Celui-ci devrait servir Ă tracer les lignes dâune «âtypologie de rĂ©fĂ©rence fixĂ©e par arrĂȘtĂ© sur la base des meilleurs pratiquesâ». Si lâidĂ©e de standardiser un tant soit peu le cadre de reporting parait bienvenue, les deux premiers exercices laissent dâores et dĂ©jĂ de nombreux points en suspensâ:
1. Le champ dâapplication de lâarticle 173â:
Les investisseurs institutionnels ne constituant pas un groupe homogĂšne, identifiĂ© lĂ©galement comme tel, nombreux sont ceux qui considĂšrent ne pas ĂȘtre soumis Ă cette obligation. Si on prend le panel des 100 plus importants intĂ©grĂ©s Ă lâĂ©tude Novethic, une trentaine manque toujours Ă lâappel. Câest un paradoxe Ă lâheure oĂč la Commission EuropĂ©enne espĂšre gĂ©nĂ©raliser cette obligation de reporting Ă tous les investisseurs institutionnels de lâUnion.
Une premiĂšre piste dâamĂ©lioration du dispositif rĂšglementaire pourrait ĂȘtre la clarification et lâextension du champ dâapplication.
2. Les liens à tisser entre les différentes régulations et les standards existants
Certains rapports 173 font clairement allusion au travaux europĂ©ens en cours liĂ©s au plan dâaction pour la finance durable de la Commission europĂ©enne, dâautres Ă©voquent le projet de loi PACTE, une troisiĂšme catĂ©gorie sâengage Ă calquer leurs reporting sur les lignes directrices de la TCFD (Task Force on Climate-Related Financial Disclosure). Tous tĂ©moignent de la nĂ©cessitĂ© de clarifier la nature des obligations qui sont les leurs et des rĂ©fĂ©rentiels Ă utiliser pour monitorer les risques climat et lâintĂ©gration de critĂšres ESG.
Une seconde piste dâamĂ©lioration pourrait ĂȘtre de dĂ©finir des liens entre les obligations liĂ©es au 173 et le rĂ©fĂ©rentiel de la TCFD. Il serait aussi intĂ©ressant de crĂ©er une obligation dâassortir son empreinte carbone dâobjectifs dâamĂ©lioration.
3. Les engagements à financer la transition énergétique
Si nombre dâinvestisseurs font Ă©tat de leur volontĂ© de faire partie de la solution en assumant leur rĂŽle de financeurs de la transition Ă©nergĂ©tique, les objectifs de part verte restent rares. Or quand on additionne les financements verts dĂ©clarĂ©s par les investisseurs institutionnels qui remplissent leurs obligations liĂ©es Ă lâarticle 173, ils ont augmentĂ© de 0,02 % entre 2017 et 2018 pour atteindre 1,07 %.
Une troisiĂšme piste dâamĂ©lioration pourrait ĂȘtre de fixer un seuil significatif de contribution au financement de la transition Ă©nergĂ©tique par pourcentage dâactifs globaux.
4. La communication auprĂšs des «âcitoyens Ă©pargnantsâ»
Lâune des vocations mĂ©connues de lâarticle 173 est de faciliter lâinformation des cotisants de toute nature sur la prise en compte des risques climat et de dimensions ESG dans les diffĂ©rents vĂ©hicules dâĂ©pargne quâils possĂšdent, Ă commencer par lâassurance vie. Les diffĂ©rents tests pratiquĂ©s montrent quâon est encore loin dâune communication accessible et intelligible.
Une quatriĂšme piste dâamĂ©lioration serait de lancer des supports en unitĂ©s de compte «âlabellisĂ©s climatâ» Ă grande Ă©chelle et dâamĂ©liorer le flĂ©chage des encours des livrets dĂ©diĂ©s du dĂ©veloppement durable en attendant un Ă©ventuel Ă©co label europĂ©en.
Lâarticle 173 reste, quoi quâil en soit, une tentative sans Ă©quivalent dâinclure les investisseurs institutionnels dans la lutte active contre le changement climatique et lâintĂ©gration de modĂšles Ă©conomiques favorables aux Objectifs de DĂ©veloppement Durable. A lâheure oĂč le GIEC sonne lâalerte en nous donnant dix ans seulement pour transformer radicalement notre Ă©conomie mondiale, il faudrait lui donner une capacitĂ© de transformation beaucoup plus importante.
Anne-Catherine husson-TraoreDirectrice Générale de Novethic
une étude réalisée par nicolas redon et Julie nicolas avec Dominique blanc, Directeur de la recherche de novethic.
saison iinuances de reporting
LâaccĂ©lĂ©rateur de transformation responsable. Expert de la finance durable, mĂ©dia rĂ©fĂ©rence de lâĂ©conomie responsable et dĂ©sormais accĂ©lĂ©rateur dâexpertises, Novethic combine les approches pour offrir aux acteurs financiers, aux entreprises et Ă leurs collaborateurs les clĂ©s dâune transformation durable. Filiale du Groupe Caisse des DĂ©pĂŽts, Novethic poursuit depuis 2001 le mĂȘme objectifâ: accĂ©lĂ©rer les rĂ©flexions et stratĂ©gies qui gĂ©nĂšrent un impact positif sur lâenvironnement, la sociĂ©tĂ© et lâĂ©conomie.