Nos vies numériques sous haute protection le 21-10-2017
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© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
RéseauxLes particuliers,premiers bénéficiairesde l’économiecollaborative. p.8
CarrièresWorldskills à AbuDhabi: une vitrinepour les métiersdu futur. p.12
Face et profilJef Van In, patrond’Axa Belgique:l’assurance et...l’endurance. p.15
CHRI
STOP
HEBO
RTEL
S
Nos viesnumériques soushaute protection
Notre espace de vie numériques’accroît et nécessite des protections nouvelles.
Les entreprises européennes devront, dès le moisde mai 2018, se conformer à un règlement européen
sur la protection des données privées.Un chantier dans lequel les entreprises belges
ne brillent pas (encore) par leur vivacité.pp. 2-3
ILLUSTRATION GAËLLE GRISARD
l Édito
Reprenons la mainsur nos données !Patrick Van Campenhout
L e RGPD, ce gros règlement européen quisera appliqué tel quel (sauf adaptationsmineures) dans les pays membres de
l’Union européenne dès le 25 mai de l’annéeprochaine, empêche pas mal de responsablesinformatiques de dormir ces tempsci. C’est quel’adaptation aux nouvelles règles en matière de
protection des données privées est un exercice àla fois technique et juridique d’un nouveaugenre. En gros, après avoir laissé les entreprisesgérer au mieux leurs stocks de données dans uncadre légal souple, le législateur a adapté lesrègles en vigueur à la réalité du moment. Notrevie en ligne est devenue si dense que nous necomptons plus les acteurs avec lesquels nousinteragissons. Il est donc important que cesderniers nous avertissent de la manière dont ilsnous cernent dans le cadre des services prestésou dans celui des outils marketing déployéspour mieux nous cibler. Certes, la mise enœuvre de ces mesures semblera pesante danscertains cas, notamment dans le cadre de l’in
formation en ligne, des médias, du commerceen ligne. Mais si c’est là le revers de la médaille,elle a aussi un côté face : celui qui permet auxparticuliers de reprendre la main sur leursdossiers numériques, de les modifier, voire deles supprimer sur une simple demande. Lesentreprises qui contreviendraient à ces dispositions seraient susceptibles de sanctions particulièrement dissuasives. On pense notamment, auvu des événements récents dans le monde del’Internet, aux risques de fuites de donnéesaccidentelles ou criminelles, qui empoisonnentla vie des entreprises, réduisent leur crédibilité,et surtout, mettent à mal le sentiment de sécurité des citoyens dans leurs voyages sur la Toile.
SUPPLÉMENT DE LA LIBRE BELGIQUE – SAMEDI 21 OCTOBRE 2017 – 29E ANNÉE – N°32 – www.lalibre.be
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Libre Entreprise Dossier
2 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017 3samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
lalibre.beRÉAGISSEZ !N’hésitez pas à retrouverle reste de l’informationéconomique sur notre site.
Nouveau métier : protecteur de données
Analyse Patrick Van Campenhout
D ès le 25 mai 2018, les entreprises belges, comme leurshomologues européennes,
devront gérer de manière très précise et sécurisée la masse de données privées relatives à leursclients, et encourent des peinestrès lourdes en cas de défaut. Le cadre européen applicable dans sesprincipes au niveau des Etatsmembres, est dénommé en anglais“General Data Protection Regulation” (GDPR) ou règlement généralpour la protection des données(RGPD) en français. Voilà déjà unebase pour les recherches de documentation en ligne. Et pour faireplus simple, voici un lien vers ladocumentation en ligne fourniepar la Commission vie privée :http://bit.ly/dataslalibre. C’est que,de la doc’, il y en a tant, et souventsi rebutante, qu’on ne sait par oùcommencer.
Or, la protection des données estdevenue cruciale. Il n’est pas unesemaine sans l’annonce de problèmes de confidentialité ou de fuitesde données sensibles. Et si cellesci
ne sont pas nécessairement lourdes de sens pour les personnes, elles le sont souvent pour les entreprises dont la crédibilité en est affectée.
A l’exemple de Yahoo qui avaitété victime d’un piratage et qui avu sa valeur de revente amputéede 350 millions de dollars pourcette raison. Dernier cas en date :celui de la société américaine decrédit Equifax qui a ainsi vu s’envoler les données de 145,5 millions de clients américains et cellesde 700 000 privés britanniques. La“home page” du site Equifax estparlante : sous un lien renvoyant àdes explications sur la fuite dedonnées figure un panneau indiquant qu’aucun produit financiern’est disponible pour le moment…C’est que pour Equifax, l’heure estgrave : les premiers éléments d’information montrent que l’accidentest lié à une négligence du serviceinformatique. Triste exemple de…ce qui pourrait bien se passer cheznous demain.
Dans nos entreprises belges quirécoltent, avec plus ou moins depertinence, des données relativesaux parties prenantes, clients oufournisseurs, et qui partagent certaines données, le chantier de sécurisation est immense et devrait,le cas échéant, être confié à desspécialistes de ce nouveau métier :les “datas protection officers”. “Ilen faudrait quelque 28 000 en UE”,nous assure l’avocat ChristopheBoeraeve (cabinet Law Right), qui a
suivi une formation ad hoc. Quelest le profil de ce “bodygard” numérique ? “Il se situe entre l’informaticien et le juriste. En réalité, iln’existe actuellement que des formations certificatives données par desorganismes privés.”
Et… où en eston en Belgique ?Martijn van Lom, General Manager, Kaspersky Lab Benelux, citédans un communiqué, assure que“bon nombre d’entreprises se mettent en danger, elles et leurs clients,en ne se préoccupant pas de la manière dont les données personnellesdevront bientôt être traitées et protégées. L’échéance est la même pourtoutes les entreprises, indépendamment de leur taille, secteur ou emplacement. C’est la raison pour laquelleelles doivent prendre des mesures dèsà présent pour s’attaquer au traitement des données.”
Pour Christophe Boeraeve, lesentreprises sont très inégales face àce chantier, selon leurs activités etleurs rapports aux parties prenantes. Mais les mesures à prendre découlent avant tout du bon sens.“C’est normal et intuitif : plus vostechnologies/finalités du traitementsont intrusives en matière de vie privée, plus vous devrez vous organiserpour obtenir un consentement explicite.” Les principes sont énoncésdans l’article 32 du règlement, lereste, c’est de la technologie, de lapseudonymisation et du chiffrement, notamment, ainsi que desprocédures de sécurisation automatiques, et la possibilité de vérifier de manière indépendante la
validité des mesures et des processus.
On comprendra que la mise enœuvre du RGPD est une véritablemine d’or pour les consultants…
D’autant que le risque financier encas de brèche est énorme. “Lesamendes sont réparties en deux catégories en fonction de la nature desmanquements : maximum 10 mil
lions d’euros ou 2 % du chiffre d’affaires mondial de l’exercice précédent ou maximum 20 millions ou4 % du chiffre d’affaires mondial del’exercice précédent. C’est, dans tous
les cas, le montant le plus élevé qui estretenu”, sourit Maître Boeraeve.Cela étant, pour beaucoup d’entreprises, le RGPD n’est qu’un renforcement des règles déjà en application, et il suffira d’effectuer une (pastoujours) simple mise en conformité.
Vers qui se tourner en cas de soucis ? C’est la Commission Vie privéequi traitera les dossiers. Elle vad’ailleurs changer de nom pour devenir “Autorité de contrôle des données”, dotée de pouvoirs élargis decontrôle et de sanction alors qu’ellen’avait auparavant qu’une compétence d’avis. Les éventuelles sanctions infligées par ce nouveau tribunal qui ne dit pas son nom serontévidemment susceptibles d’appeldevant une chambre spécialisée.
L’Autorité de contrôle des donnéessera renouvelée en fonction de sesnouvelles responsabilités. “En effet,elle sera composée de six entités. Maisce qui est surtout novateur, c’est la notion de règlement européen”, reprendMaître Boeraeve. “Pour la premièrefois, l’Union européenne rend applicable une réglementation unique applicable de manière identique sur l’ensemble de son territoire et même audelà, dans l’Espace économiqueeuropéen (EEE). Contrairement à unedirective, le règlement est directementapplicable dans l’ensemble de l’Unionsans nécessiter de transposition dansles différents Etats membres. Le mêmetexte s’applique donc dans toutel’Union européenne, dès le 25 mai prochain.”
P Les entreprises ont unpeu plus de 200 jourspour s’adapter au… RGPD.
P Ce règlement européenaméliore la protection denos vies numériques.
Sondage
Entreprises belgesmal préparées
Elles ne connaissent mêmepas le sujet. D’après un son-dage réalisé par le spécialistede l’antivirus Kaspersky Lab,16 % des entreprises belgesn’ont jamais entendu parler duRGPD, et 32 % en ont entenduparler sans savoir de quoi ilretourne, à 8 mois de son entréeen vigueur. Un tiers des profes-sionnels de l’informatique enBelgique pensent que leurorganisation ne sera pas enmesure de se conformer entière-ment au règlement en mai 2018,alors que ce pourcentage nes’élève qu’à 19 % aux Pays-Bas.
D.R.
La “home page” du site Equifax est parlante : un panneau indiquant qu’aucun produit financier n’est disponible pour le moment…
La Libre Entreprise.Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique.
Rédaction: Vincent Slits (chef du serviceéconomique), Yves Cavalier, Patrick Dath-Delcambe, Pierre-François Lovens, Anne Masset(coordination), Raphaël Meulders, DominiqueSimonet, Ariane van Caloen etPatrick Van Campenhout.Collaborateurs: André Bailleux, Solange Berger,Isabelle de Laminne, Alice Dive, LaurentLambrecht, Isabelle Lemaire, CharlotteMikolajczak, Benoît Octave et OlivierStandaert.Réalisation: IPM Press Print.Administrateur délégué - éditeur responsable:François le Hodey.Directeur Général: Denis Pierrard.Rédacteur en chef: Francis Van de Woestyne.Rédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme etNicolas Ghislain.Conception graphique: Jean-Pierre Lambert.Publicité: Emery de Crayencour (+3222112873)
Cas n°1
Entreprise de recrutement oude marketing déjà sécurisée
Conforme au RGPD. Ici, explique l’avocatChristophe Boeraeve, dirigeants et employésont conscience des mesures en place. L’entre-prise tient un registre déjà audité des donnéesà caractère personnel, de leur origine et de quiles partage. La déclaration de confidentialitéest adaptée, des procédures existent qui per-mettent aux personnes d’invoquer les droitsrelatifs à leurs données, jusqu’à la possibilitéde les supprimer. Ces formulaires permettent devérifier l’âge des personnes et de demander, lecas échéant, l’agrément d’un adulte responsa-ble. Les parties prenantes de l’entreprise sontimpliquées dans la prévention, la détection et lerapportage de fuites de données. Un délégué àla protection des données est désigné et pré-paré. Les contrats existants ont été adaptés etl’entreprise sait de quelle autorité de contrôleelle relève, surtout au niveau international.
Cas n°2
Un cabinet comptable qui n’apas pris de mesures spéciales
Traiter des données limitées et les proté-ger. En pratique, le professionnel du chiffretraitera les données sur la base du consente-ment, nous explique l’avocat Christophe Boe-raeve. Et cela, afin de pouvoir exécuter samission, respecter une obligation légale, comp-table, fiscale ou de sécurité sociale sur basedes données de son client et aux fins de sesintérêts légitimes. Le consentement que lecabinet comptable doit recevoir devra êtredonné en réponse à une demande présentéesous une forme qui la distingue clairement desautres questions “techniques”, sous une formecompréhensible et aisément accessible. Leprincipe à suivre est celui de la limitation desdonnées récoltées. Comme pour toute entre-prise collectant des données, le risque à gérerest d’être victime d’une violation des données àcaractère personnel, et leur diffusion publique.
Cas n°3
Un club privé un peu “chaud”qui ne sait pas ce qu’il risque
Sécuriser ou prendre un risque énorme. Quese passe-t-il si les membres d’un club privé etcertaines de leurs particularités (richesse,orientation sexuelle ou autres) sont déballéessur la place publique ? C’est une catastrophepour les membres et l’entreprise, si elle utiliseun système de gestion des données à caractèrepersonnel (identification des personnes parphoto ou biométrie). Ici, les conditions dutraitement des données sont limitées et compli-quées, tout comme le consentement requis. Leconsentement pour les catégories particulièresde données (voir “données sensibles”, parailleurs) doit, quant à lui, être explicite et pourune ou plusieurs finalités spécifiques. Ce clubprivé se voit particulièrement exposé auxmesures à prendre pour sauvegarder et sécuri-ser ces données pour éviter toute violation. Lesamendes prévues sont très dissuasives.
Épinglé
Données “sensibles”‣ Quelles sont les donnéessensibles visées par le règle-ment ?‣ 1. L’origine raciale ou ethnique.‣ 2. Les opinions politiques.‣ 3. Les convictions religieusesou philosophiques.‣ 4. L’appartenance syndicale.‣ 5. Le traitement des donnéesgénétiques.‣ 6. Les données biométriquesaux fins d’identifier une personnephysique de manière unique.‣ 7. Les données concernant lasanté.‣ 8. Les données concernant lavie sexuelle ou l’orientationsexuelle d’une personne physi-que.
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
3samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
Nouveau métier : protecteur de données
validité des mesures et des processus.
On comprendra que la mise enœuvre du RGPD est une véritablemine d’or pour les consultants…
D’autant que le risque financier encas de brèche est énorme. “Lesamendes sont réparties en deux catégories en fonction de la nature desmanquements : maximum 10 mil
lions d’euros ou 2 % du chiffre d’affaires mondial de l’exercice précédent ou maximum 20 millions ou4 % du chiffre d’affaires mondial del’exercice précédent. C’est, dans tous
les cas, le montant le plus élevé qui estretenu”, sourit Maître Boeraeve.Cela étant, pour beaucoup d’entreprises, le RGPD n’est qu’un renforcement des règles déjà en application, et il suffira d’effectuer une (pastoujours) simple mise en conformité.
Vers qui se tourner en cas de soucis ? C’est la Commission Vie privéequi traitera les dossiers. Elle vad’ailleurs changer de nom pour devenir “Autorité de contrôle des données”, dotée de pouvoirs élargis decontrôle et de sanction alors qu’ellen’avait auparavant qu’une compétence d’avis. Les éventuelles sanctions infligées par ce nouveau tribunal qui ne dit pas son nom serontévidemment susceptibles d’appeldevant une chambre spécialisée.
L’Autorité de contrôle des donnéessera renouvelée en fonction de sesnouvelles responsabilités. “En effet,elle sera composée de six entités. Maisce qui est surtout novateur, c’est la notion de règlement européen”, reprendMaître Boeraeve. “Pour la premièrefois, l’Union européenne rend applicable une réglementation unique applicable de manière identique sur l’ensemble de son territoire et même audelà, dans l’Espace économiqueeuropéen (EEE). Contrairement à unedirective, le règlement est directementapplicable dans l’ensemble de l’Unionsans nécessiter de transposition dansles différents Etats membres. Le mêmetexte s’applique donc dans toutel’Union européenne, dès le 25 mai prochain.”
D.R.
La “home page” du site Equifax est parlante : un panneau indiquant qu’aucun produit financier n’est disponible pour le moment…
Cas n°1
Entreprise de recrutement oude marketing déjà sécurisée
Conforme au RGPD. Ici, explique l’avocatChristophe Boeraeve, dirigeants et employésont conscience des mesures en place. L’entre-prise tient un registre déjà audité des donnéesà caractère personnel, de leur origine et de quiles partage. La déclaration de confidentialitéest adaptée, des procédures existent qui per-mettent aux personnes d’invoquer les droitsrelatifs à leurs données, jusqu’à la possibilitéde les supprimer. Ces formulaires permettent devérifier l’âge des personnes et de demander, lecas échéant, l’agrément d’un adulte responsa-ble. Les parties prenantes de l’entreprise sontimpliquées dans la prévention, la détection et lerapportage de fuites de données. Un délégué àla protection des données est désigné et pré-paré. Les contrats existants ont été adaptés etl’entreprise sait de quelle autorité de contrôleelle relève, surtout au niveau international.
Cas n°2
Un cabinet comptable qui n’apas pris de mesures spéciales
Traiter des données limitées et les proté-ger. En pratique, le professionnel du chiffretraitera les données sur la base du consente-ment, nous explique l’avocat Christophe Boe-raeve. Et cela, afin de pouvoir exécuter samission, respecter une obligation légale, comp-table, fiscale ou de sécurité sociale sur basedes données de son client et aux fins de sesintérêts légitimes. Le consentement que lecabinet comptable doit recevoir devra êtredonné en réponse à une demande présentéesous une forme qui la distingue clairement desautres questions “techniques”, sous une formecompréhensible et aisément accessible. Leprincipe à suivre est celui de la limitation desdonnées récoltées. Comme pour toute entre-prise collectant des données, le risque à gérerest d’être victime d’une violation des données àcaractère personnel, et leur diffusion publique.
Cas n°3
Un club privé un peu “chaud”qui ne sait pas ce qu’il risque
Sécuriser ou prendre un risque énorme. Quese passe-t-il si les membres d’un club privé etcertaines de leurs particularités (richesse,orientation sexuelle ou autres) sont déballéessur la place publique ? C’est une catastrophepour les membres et l’entreprise, si elle utiliseun système de gestion des données à caractèrepersonnel (identification des personnes parphoto ou biométrie). Ici, les conditions dutraitement des données sont limitées et compli-quées, tout comme le consentement requis. Leconsentement pour les catégories particulièresde données (voir “données sensibles”, parailleurs) doit, quant à lui, être explicite et pourune ou plusieurs finalités spécifiques. Ce clubprivé se voit particulièrement exposé auxmesures à prendre pour sauvegarder et sécuri-ser ces données pour éviter toute violation. Lesamendes prévues sont très dissuasives.
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Libre Entreprise Economie numérique/Acteurs
4 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017 5samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
Pour unecuisson solaireAprès le traditionnel charbon etle gaz, voici le barbecue solaire,qui plus est, est égalementportable. GoSun avait déjà lancécette nouvelle façon de cuire sesaliments en extérieur avec unbarbecue solaire. GoSunGo – enrecherche de financement sur laplateforme de crowdfundingKickstarter – est la versionportable de ce nouveau barbecue. Léger et compact, il estdestiné aux campeurs et à tousceux qui désirent piqueniquer.Grâce à la chaleur du soleil, ilpeut cuire à la vapeur, griller,rôtir tous les aliments à placerau sein d’un tube spécifique etce en 30 minutes. Il permetmême de chauffer de l’eau.Restant froid au contact, leGoSunGo peut même être manié pendant son utilisation.Histoire de ne pas se brûler.
PATR
ICK
SHER
WIN
l Publicité
Blocage de pubs vs blocage de bloqueursOlivier Standaert
L es utilisateurs de solutionspour bloquer l’apparition despubs en ligne sont de plus en
plus nombreux.C’est une tendance que la plupartdes acteurs du secteur ne pouvaientignorer, à moins de faire l’autruchedepuis des années.En Belgique, selon une toute récenteétude de la société OnAudience,37 % des Belges utilisent actuellement un adblocker. Conséquence :toutes ces pubs qui n’apparaissentpas sur les écrans sont autant d’argent perdu pour les parties prenantes de l’écosystème digital. Ce qu’onsait moins, c’est que la résistance àce phénomène prend elle aussi del’ampleur. Par le passé, certainséditeurs ont menacé de limiter ousupprimer l’accès à leurs contenusinformatifs lorsqu’un internaute
possédait une application d’adblocking. D’autres ont fait leur mea culpa àpropos de l’excès d’annonces intrusives. D’autres enfin se tournent vers desréponses plus “frontales” : une entreprise comme OnAudience, qui nepublie évidemment pas une étudecomme celle précitée sans avoir uneidée derrière la tête, commercialise desbloqueurs d’adblockers. UnBlock,c’est son nom, permet aux éditeurs desites Web de repérer les plugin empêchant les pubs d’apparaître, pourensuite les contourner purement etsimplement. Ce genre de produit voitplus loin que la simple “victoire” faceaux bloqueurs de pub : il proposeégalement d’adapter les messagescommerciaux aux profils des internautes, afin de leur proposer des contenusparamétrés. Résultat : OnAudience,dans une étude de cas accessible surson site, affiche des taux de pages vueset des temps de lecture supérieurs aux
canaux payants, tels que Google, queles annonceurs utilisent pour drainerdu trafic et des clics. Le taux de rebond(soit le fait de quitter une page aussitôtaprès y avoir accédé) a, quant à lui,tendance à chuter grâce à ce profilage.Dans cet affrontement silencieux, cesont les internautes les plus connectés,les plus actifs et les plus rôdés au Webqui sont explicitement visés par dessolutions comme UnBlock.Car ce sont aussi eux qui font le plusd’achats en ligne et sont souvent lesplus influents sur les réseaux.La lutte technologique entre les deuxcamps n’est pas prête de s’arrêter,chacun militant pour sa cause. Le cadrerégulatoire n’y aidera pas. Ce sont doncles usagers et les acteurs du Web quidevront à terme évoluer vers une “paixdigitale”, en apprenant à faire autrechose qu’utiliser la dernière nouveautéen date pour bloquer ou débloquercelui qui se cache derrière son écran.
DRUPAL ? PRESTASHOP ?
MAGENTO ? POUR VOUS C’EST ENCORE UN PEU DU
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VENEZ AFFINER VOS CONNAISSANCES EN MARKETING ET COMMUNICATION DIGITALE.Dans un monde en constante évolution, il est essentiel de savoir quelle stratégie digitale appliquer. Connaître le Big Data, l’e-commerce et les réseaux sociaux est une chose. Les utiliser comme des atouts supplémentaires pour votre entreprise en est une autre. Voilà ce que notre programme Executive Master in Digital Marketing and Communication vous apprend. En 17 jours, de novembre à mai.
Une question ?Plus d’infos sur www.solvay.edu/digital-marketing ou contacter Thierry Antoine, Coordinateur, 02/650.41.45 – [email protected]
Conso
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
5samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
Pour unecuisson solaireAprès le traditionnel charbon etle gaz, voici le barbecue solaire,qui plus est, est égalementportable. GoSun avait déjà lancécette nouvelle façon de cuire sesaliments en extérieur avec unbarbecue solaire. GoSunGo – enrecherche de financement sur laplateforme de crowdfundingKickstarter – est la versionportable de ce nouveau barbecue. Léger et compact, il estdestiné aux campeurs et à tousceux qui désirent piqueniquer.Grâce à la chaleur du soleil, ilpeut cuire à la vapeur, griller,rôtir tous les aliments à placerau sein d’un tube spécifique etce en 30 minutes. Il permetmême de chauffer de l’eau.Restant froid au contact, leGoSunGo peut même être manié pendant son utilisation.Histoire de ne pas se brûler.
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Libre Entreprise Economie numérique/Start-up
6 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017 7samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
ONE HOUR CHALLENGEEn partenariat avec :http://lalibre.onehourchallenge.be/PROJET
START-UP
PROCHAINES DATES : 24 OCTOBRE, 7 NOVEMBRE, 28 NOVEMBRE, 9 DÉCEMBRE
l Lettre à un jeune entrepreneur #46
La vague“deep tech”Roald SieberathMulti-entrepreneur, coach de start-upet venture partner pour LeanSquare,professeur invité à l’UCL et à l’UNamur
Cher B..,Tu m’interroges sur les tendances futures pour les startup
technologiques, et sur la bonne manière d’en incorporer dans tonprojet. L’exercice de la prospective (regarder dans l’avenir) estcertainement salutaire… Attention à ce que ça ne soit pasjuste un simple “vernis” de nouveauté sur une solution sommetoute banale. Il ne suffit pas de rajouter un “2.0” (ou “4.0”) à sonmétier pour le rénover de fond en comble, tout comme il ne suffitpas d’ajouter l’ingrédient (ou l’argument) “intelligence artificielle”à un développement informatique pour que ça le rende réellement utile.
Ceci étant dit, il y a une véritable nouvelle vague de technologie. Nous sortons de quelques années où la révolution mobileavait été digérée, le cloud devenu une commodité. Cela a permisl’apparition de toute une série de startup de type “plateforme”ou “place de marché”. Je commence à avoir entendu ce pitch desdizaines de fois “Le projet X est une plateforme qui met encontact les Y avec les Z.” C’était assez génial quand Y était“tout voyageur” et Z “toute personne qui a une chambre en trop
dans la maison” : on avait alors AirBnb (et une licorne en devenir). Le concept a été répliqué ad libitum, dans des niches deplus en plus petites, des géographies restreintes. Il me sembleque l’on arrive doucement à l’épuisement de ce filonlà, qui avaitvu débarquer en entrepreneuriat quantité de gens non techniques, armés d’une bonne idée, et à la recherche d’un développeurpour construire leur vision de plateforme.
A présent, on assiste un peu au retour du balancier : larevanche des ingénieurs, technos, et autres geeks. La nouvellevague, que l’on commence à connaître de façon générique sous lenom de “deep tech”, regroupe une série de technos plutôtpointues : AR/VR (Réalité Virtuelle et Augmentée), AI (ArtificialIntelligence), en particulier Deep Learning, Blockchain, Robotique(y compris les drones), etc. Là, on ouvre véritablement denouveaux champs : l’AI va changer progressivement une grandevariété d’industries, du transport à la santé. La blockchain vachanger tous les domaines qui nécessitent l’établissement d’uneconfiance (c’est vaste : ça va de l’egouvernement à la santé).Les géants du Web rachètent des startup de ces domaines à
tour de bras, surtout pour récupérer les cerveaux qui y travaillent. En deep tech, il ne suffit plus d’avoir une bonne idée… Ilest nécessaire d’avoir sous la main deux ou trois développeursavec une solide expérience de la technologie concernée. Quandon sait que le deep learning n’est quasi pas enseigné dans nosMasters, cela signifie qu’il faut attendre huit années d’université(en incluant un doctorat) pour avoir quelqu’un de formé. A cerythme, on peut craindre qu’une fois de plus, la vieille Europe seretrouve à utiliser des solutions AI sur lesquelles les GAFAM(Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont déjà lancé desmilliers d’ingénieurs. Agiter la crainte des robots ou des AI quivont remplacer nos emplois, c’est une chose. Développer unepolitique de formation, et d’investissement, pour s’emparer desopportunités plutôt que les subir… ça demande une nanoseconde de vision politique (et économique).
R.
[email protected]; autres lettres : http://bit.ly/2msomCG
Sciensquare
Portrait. “Sciensquare is to scientists what Twitter is tothe world”. La formule, utilisée par Adil El Taghdouini enouverture de son “pitch”, fait mouche. Le constat de cejeune docteur en sciences médicales, associé à un amid’enfance (Mohamed El Haddaji, détenteur d’un masteren sciences informatiques), est le suivant : notre planèten’a jamais connu autant de chercheurs universitaires.Chaque année, on évalue à plus de 2,5 millions le nom-bre d’articles (“papers”) publiés dans 28000 revuesscientifiques ! Revers de la médaille : il devient de plusen plus compliqué, pour des centaines de milliers dechercheurs, de faire connaître leurs travaux. C’est iciqu’intervient la proposition de valeur du projet Sciens-quare, à savoir une plateforme de “microblogging”destinée “à accroître la visibilité des chercheurs, à susci-ter le débat et à se forger une autorité” dans la commu-nauté scientifique. Le marché ciblé est colossal, avecplus de 12 millions de chercheurs et 600000 groupesde chercheurs à travers le monde. Sciensquare a étédevancé par d’autres projets : ResearchGate, Academia,
Mendeley. “Nous avons plusieurs atouts par rapport àeux”, assure toutefois Adil El Taghdouini, alors queSciensquare est toujours en cours de développement.“Par exemple, notre plateforme favorisera davantagel’interactivité entre les membres du réseau. Il y aura aussides fonctionnalités nouvelles (moteur de recherche parmots-clés, fil d’actu,…) et une application mobile.” Lebusiness modèle de Sciensquare se fonde sur différentessources (dont la publication d’événements par dessociétés et des offres d’emploi). En chantier depuis unan, le projet Sciensquare prévoit de lancer une version“bêta” à la mi-2018. Ses deux fondateurs envisagent unepremière levée de fonds de l’ordre de 800000 euros.P.-F.L.
Avis général de Roald Sieberath, coach.C’est en étant lui-même scientifique en coursde doctorat qu’Adil s’est rendu compte desbesoins de cette communauté si particulière.Pour avancer dans ses recherches, décrocherdes bourses, le chercheur a besoin de visibi-lité, d’échanges avec ses pairs. Sciensquareest donc conçu comme un réseau social descientifiques. Parmi les très rares concur-rents, ResearchGate, qui a levé 50 millionsde dollars, ce qui, d’une certaine façon,valide l’ampleur et l’intérêt de ce marché.Sciensquare entend s’en différencier en étantmoins centré sur les publications et davan-tage autour d’autres fonctions sociales.
Evaluation.
Idée :Business modèle :Traction client :Finançable :
Feedback du coach. On est content de voir unprojet avec, d’entrée de jeu, une ambition globale.On va à présent pouvoir observer l’adoption etsurtout l’usage : quelles sont les fonctionnalités quimarchent et qui encouragent la “viralité”. Parmi lesnombreuses sources de revenus envisagées, seulesune ou deux s’avérera sans doute être la piste de larentabilité. Il s’agira de la repérer au plus tôt.
Avis de Benjamin Vasseur, expert.Nous sommes en présence d’un jeune porteurde projet qui a déjà derrière lui un jolibackground. Il nous a très clairement pré-senté une problématique et la réponseproposée. Sciensquare doit compter avec desacteurs déjà bien connus dans le mondescientifique. Le défi est donc de taille ! Mais,vu le business model mis en place et, surtout,le type de plateforme développé, nous avonsun outil qui devrait avoir de beaux joursdevant lui. Comme pour tout nouveau réseausocial qui se lance, convaincre rapidement uncertain nombre d’utilisateurs sera trèsimportant pour la réussite du projet. A cestade, on ne peut pas encore vraiment parlerde financement bancaire, la plateforme étanttoujours en phase finalisation. Je suis assezconvaincu que les porteurs du projet disposedes compétences, de la passion et de l’enviepour que cela puisse marcher.
Evaluation.
Idée :Business modèle :Traction client :Finançable :
ALEX
ISHA
ULOT
Adil El Taghdouini, cofondateur de Sciensquare.
Avis
duco
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Avis
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Kristopher Syska
Portrait. Kristopher Syska est tombé dans lamarmite de l’informatique à un âge où beaucoupd’entre nous ne savaient pas encore manier unesouris ! Aujourd’hui âgé de 20 ans, ce “geek” origi-naire de la région montoise a quitté les bancs del’école voici déjà cinq ans. Depuis lors, il a crééplusieurs sites Internet et applications mobiles,“mais sans être vraiment satisfait par mon implica-tion.” Sa passion de l’informatique et des réseaux,Kristopher souhaite désormais la mettre au servicedes personnes les plus précarisées de sa région(SDF, personnes âgées, réfugiés…). “J’ai rencontrédes acteurs de terrain venant en aide à ces person-nes”, raconte-t-il. “Ce qui m’a frappé, c’est l’absencede collaboration entre tous ces acteurs du mondeassociatif. Tout le monde se marche sur les pieds. Parailleurs, ils sont souvent méconnus au sein de lapopulation.” L’idée de développer une applicationmobile, qui centraliserait toutes les informationsrelevées par ces acteurs de terrain, a germé dansl’esprit du jeune entrepreneur. “L’application centra-
liserait les urgences et les redirigerait vers les associa-tions ou services à même d’apporter une solution.” Illivre le cas concret de personnes âgées isolées qui ontun besoin urgent de médicaments mais ne peuvent passe déplacer. L’app, en cours de développement, per-mettrait non seulement de le faire savoir mais aussid’accéder à une base de données (pour vérifier ladisponibilité des médicaments demandés) et à unepharmacie solidaire. Kristopher Syska, qui travailleseul jusqu’ici, espère pouvoir tester son applicationdans les mois à venir, avant de la déployer plus large-ment. Il lui faut aussi définir un business modèle.Subsides ? Dons ? Financement participatif ? La ques-tion reste ouverte à ce stade.P.-F.L.
Avis général de Roald Sieberath, coach.Voilà un projet, porté par un jeune entrepre-neur, qui veut s’attaquer à une problémati-que récurrente de coordination dans lesecteur associatif. Souvent, des besoins sontexprimés ou perçus à un endroit et pour-raient être remplis par d’autres acteurs. Onimagine donc une application d’appel àl’aide qui permettrait à diverses demandesde rencontrer des gens disposés à y répon-dre. C’est tout le secteur non-marchand quipourrait gagner en efficacité.
Evaluation.
Idée :Business modèle :Traction client :Finançable :
Feedback du coach. Au-delà des intentions
généreuses, il n’est pas évident de trouver unbusiness modèle à une telle application, à moinsde trouver une fondation ou un acteur philanthro-pique prêt à la financer. Attention également au“diable dans les détails” : l’idée a l’élégance de sasimplicité, mais il faut prêter une grande attentionaux besoins du terrain. Le mieux est sans doute dedémarrer par un seul besoin précis, limité à deuxou trois acteurs, valider, et puis élargir.
Avis de Benjamin Vasseur, expert.J’apprécie beaucoup l’esprit entrepre-neurial qui habite Kristopher depuisson plus jeune âge ! Sa volonté demettre ses compétences au service de“tous” en voulant trouver un moyen demaximiser les ressources et les servicesdisponibles pour aider ceux qui en ontbesoin, chapeau ! Cependant, attentionà ne pas partir dans tous les sens. Sonidée est bonne, mais il doit choisir undomaine en particulier. A l’heure ac-tuelle, je lui conseillerais de développerun axe bien particulier et d’y aller àfond. Du coup, point de vue finance-ment bancaire, clairement aujourd’hui,je ne peux pas dire si, oui ou non, c’estenvisageable. Il faudra développer sonprojet un peu plus pour le savoir. Mais,vu l’objectif social poursuivi, je pensequ’il pourrait envisager la sollicitationde subsides.
Evaluation.
Idée :Business modèle :Traction client :Finançable :
Avis
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l’exp
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ALEX
ISHA
ULOT
Kristopher Syska, développeur autodidacte de 20 ansà la fibre sociale.
One Hour Challenge
60 minutes pour convaincre. Chaque semaine, depuis septembre 2016, nous présentons desstart-up belges ayant pris part au “One Hour Challenge” organisé par “La Libre”, en partenariat avecLeanSquare et BNP Paribas Fortis. Avec le portrait des start-up et les avis d’un coach de LeanSquare(Roald Sieberath, à gauche) et d’un expert de BNPP Fortis (Benjamin Vasseur, Innovation Hubs –Banque des Entrepreneurs, à droite). Retrouvez aussi des vidéos des projets sur ww.lalibre.be
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© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
7samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
ONE HOUR CHALLENGEEn partenariat avec :http://lalibre.onehourchallenge.be/PROJET
START-UP
PROCHAINES DATES : 24 OCTOBRE, 7 NOVEMBRE, 28 NOVEMBRE, 9 DÉCEMBRE
l Lettre à un jeune entrepreneur #46Cher B..,Tu m’interroges sur les tendances futures pour les startup
technologiques, et sur la bonne manière d’en incorporer dans tonprojet. L’exercice de la prospective (regarder dans l’avenir) estcertainement salutaire… Attention à ce que ça ne soit pasjuste un simple “vernis” de nouveauté sur une solution sommetoute banale. Il ne suffit pas de rajouter un “2.0” (ou “4.0”) à sonmétier pour le rénover de fond en comble, tout comme il ne suffitpas d’ajouter l’ingrédient (ou l’argument) “intelligence artificielle”à un développement informatique pour que ça le rende réellement utile.
Ceci étant dit, il y a une véritable nouvelle vague de technologie. Nous sortons de quelques années où la révolution mobileavait été digérée, le cloud devenu une commodité. Cela a permisl’apparition de toute une série de startup de type “plateforme”ou “place de marché”. Je commence à avoir entendu ce pitch desdizaines de fois “Le projet X est une plateforme qui met encontact les Y avec les Z.” C’était assez génial quand Y était“tout voyageur” et Z “toute personne qui a une chambre en trop
dans la maison” : on avait alors AirBnb (et une licorne en devenir). Le concept a été répliqué ad libitum, dans des niches deplus en plus petites, des géographies restreintes. Il me sembleque l’on arrive doucement à l’épuisement de ce filonlà, qui avaitvu débarquer en entrepreneuriat quantité de gens non techniques, armés d’une bonne idée, et à la recherche d’un développeurpour construire leur vision de plateforme.
A présent, on assiste un peu au retour du balancier : larevanche des ingénieurs, technos, et autres geeks. La nouvellevague, que l’on commence à connaître de façon générique sous lenom de “deep tech”, regroupe une série de technos plutôtpointues : AR/VR (Réalité Virtuelle et Augmentée), AI (ArtificialIntelligence), en particulier Deep Learning, Blockchain, Robotique(y compris les drones), etc. Là, on ouvre véritablement denouveaux champs : l’AI va changer progressivement une grandevariété d’industries, du transport à la santé. La blockchain vachanger tous les domaines qui nécessitent l’établissement d’uneconfiance (c’est vaste : ça va de l’egouvernement à la santé).Les géants du Web rachètent des startup de ces domaines à
tour de bras, surtout pour récupérer les cerveaux qui y travaillent. En deep tech, il ne suffit plus d’avoir une bonne idée… Ilest nécessaire d’avoir sous la main deux ou trois développeursavec une solide expérience de la technologie concernée. Quandon sait que le deep learning n’est quasi pas enseigné dans nosMasters, cela signifie qu’il faut attendre huit années d’université(en incluant un doctorat) pour avoir quelqu’un de formé. A cerythme, on peut craindre qu’une fois de plus, la vieille Europe seretrouve à utiliser des solutions AI sur lesquelles les GAFAM(Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont déjà lancé desmilliers d’ingénieurs. Agiter la crainte des robots ou des AI quivont remplacer nos emplois, c’est une chose. Développer unepolitique de formation, et d’investissement, pour s’emparer desopportunités plutôt que les subir… ça demande une nanoseconde de vision politique (et économique).
R.
[email protected]; autres lettres : http://bit.ly/2msomCG
Kristopher Syska
Portrait. Kristopher Syska est tombé dans lamarmite de l’informatique à un âge où beaucoupd’entre nous ne savaient pas encore manier unesouris ! Aujourd’hui âgé de 20 ans, ce “geek” origi-naire de la région montoise a quitté les bancs del’école voici déjà cinq ans. Depuis lors, il a crééplusieurs sites Internet et applications mobiles,“mais sans être vraiment satisfait par mon implica-tion.” Sa passion de l’informatique et des réseaux,Kristopher souhaite désormais la mettre au servicedes personnes les plus précarisées de sa région(SDF, personnes âgées, réfugiés…). “J’ai rencontrédes acteurs de terrain venant en aide à ces person-nes”, raconte-t-il. “Ce qui m’a frappé, c’est l’absencede collaboration entre tous ces acteurs du mondeassociatif. Tout le monde se marche sur les pieds. Parailleurs, ils sont souvent méconnus au sein de lapopulation.” L’idée de développer une applicationmobile, qui centraliserait toutes les informationsrelevées par ces acteurs de terrain, a germé dansl’esprit du jeune entrepreneur. “L’application centra-
liserait les urgences et les redirigerait vers les associa-tions ou services à même d’apporter une solution.” Illivre le cas concret de personnes âgées isolées qui ontun besoin urgent de médicaments mais ne peuvent passe déplacer. L’app, en cours de développement, per-mettrait non seulement de le faire savoir mais aussid’accéder à une base de données (pour vérifier ladisponibilité des médicaments demandés) et à unepharmacie solidaire. Kristopher Syska, qui travailleseul jusqu’ici, espère pouvoir tester son applicationdans les mois à venir, avant de la déployer plus large-ment. Il lui faut aussi définir un business modèle.Subsides ? Dons ? Financement participatif ? La ques-tion reste ouverte à ce stade.P.-F.L.
Avis général de Roald Sieberath, coach.Voilà un projet, porté par un jeune entrepre-neur, qui veut s’attaquer à une problémati-que récurrente de coordination dans lesecteur associatif. Souvent, des besoins sontexprimés ou perçus à un endroit et pour-raient être remplis par d’autres acteurs. Onimagine donc une application d’appel àl’aide qui permettrait à diverses demandesde rencontrer des gens disposés à y répon-dre. C’est tout le secteur non-marchand quipourrait gagner en efficacité.
Evaluation.
Idée :Business modèle :Traction client :Finançable :
Feedback du coach. Au-delà des intentions
généreuses, il n’est pas évident de trouver unbusiness modèle à une telle application, à moinsde trouver une fondation ou un acteur philanthro-pique prêt à la financer. Attention également au“diable dans les détails” : l’idée a l’élégance de sasimplicité, mais il faut prêter une grande attentionaux besoins du terrain. Le mieux est sans doute dedémarrer par un seul besoin précis, limité à deuxou trois acteurs, valider, et puis élargir.
Avis de Benjamin Vasseur, expert.J’apprécie beaucoup l’esprit entrepre-neurial qui habite Kristopher depuisson plus jeune âge ! Sa volonté demettre ses compétences au service de“tous” en voulant trouver un moyen demaximiser les ressources et les servicesdisponibles pour aider ceux qui en ontbesoin, chapeau ! Cependant, attentionà ne pas partir dans tous les sens. Sonidée est bonne, mais il doit choisir undomaine en particulier. A l’heure ac-tuelle, je lui conseillerais de développerun axe bien particulier et d’y aller àfond. Du coup, point de vue finance-ment bancaire, clairement aujourd’hui,je ne peux pas dire si, oui ou non, c’estenvisageable. Il faudra développer sonprojet un peu plus pour le savoir. Mais,vu l’objectif social poursuivi, je pensequ’il pourrait envisager la sollicitationde subsides.
Evaluation.
Idée :Business modèle :Traction client :Finançable :
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ALEX
ISHA
ULOT
Kristopher Syska, développeur autodidacte de 20 ansà la fibre sociale.
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Libre Entreprise Economie numérique/Réseaux
8 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017 9samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
Analyse Benoît Octave
L e montant total des transactions dans les cinq principaux secteurs de l’économiecollaborative en Europe finance, hébergement, transport, services à la personneet services aux entreprises pourrait être multiplié par 20 d’ici 2025, selon les
dernières estimations réalisées par le cabinet d’audit et de conseil PwC à partir d’uneétude commanditée par la Commission européenne (DG GRDW). Les particuliers,prestataires de service, seront les premiers gagnants de cette nouvelle économie, puisqu’ils devraient enregistrer 85 % du total des transactions liées à l’économie collaborative d’ici 2025. Selon les projections des experts de PwC, quatre de ces cinq secteurs pourraient réaliser des transactions à hauteur de 100 milliards d’euros par an, seuls les services aux entreprises ne réussissant pas à atteindrece seuil.
“L’économie de partage se développe à vitesse grand V. Nous sommes passés d’un simple titre accrocheur à un choix deconsommation privilégié des nouvelles générations Y et Z. Au coursdes dix prochaines années, l’économie collaborative pourrait biendevenir LE modèle de performance dans une Europe qui cherche lacroissance”, explique JeanFrançois Marti, responsable du PwCExperience Center.
Audelà des géants tels qu’Airbnb ou Uber, l’économie collaborative a vu émerger un écosystème riche et diversifié en Europe. La France et le RoyaumeUni tirent l’économie collaborative européenne vers le haut, résultat des efforts menés par cesdeux territoires pour devenir des places incontournables enmatière d’innovation et développement de nouveaux businessmodels. “Ce développement spectaculaire de l’économie de partageest pour l’Union européenne une occasion de renforcer sa positionde marché international et d’incubateur d’innovation. Mais pouratteindre cet objectif, elle devra élaborer un cadre réglementaire
plus équilibré, mieux coordonné et plus dynamique entre ses États membres”, assure JeanFrançois Marti. “L’économiecollaborative est déjà une réalité qui correspond à une réelle attente et son usage se répand très rapidement. En revanche,les entreprises n’ont pas toutes évalué à sa juste valeur son potentiel économique qui n’en est qu’à ses prémices. D’ici à2025, nous pensons que de nombreux secteurs de cette économie auront atteint une taille qui leur permettra de rivaliseravec leurs homologues traditionnels.” Les plateformes de services à la personne semblent en passe de réaliser lacroissance la plus rapide, avec un chiffre d’affaires en hausse d’environ 50 % par an jusqu’en 2025. Le développement de ce secteur est stimulé par une nouvelle génération de consommateurs, qui font de plus en plus appel auxservices à la demande pour répondre aux besoins ponctuels du quotidien, comme la location de matériel et de services entre particuliers.
L es géants du smartphone, Samsung, Apple et maintenantHuawei, s’affrontent à coups
d’investissements colossaux dansl’intelligence artificielle, à unrythme que leurs concurrents peuvent difficilement suivre. De l’extérieur, pas grandchose ne distinguele Mate 10 de Huawei, dévoilé lundià Munich (Allemagne), de l’iPhone Xd’Apple ou du Galaxy S8 de Samsung : un écran couvrant toute laface supérieure de l’appareil, undouble capteur photo et de robustesbatteries.
Mais c’est sous le capot que se jouela bataille entre l’américain Apple etles groupes coréen et chinois venusbousculer sa suprématie, dans de
minuscules processeurs célébrés engrande pompe par les fabricants. Enprésentant le mois dernier soniPhone X lors d’une rutilante cérémonie, Apple se targuait ainsi depouvoir déverrouiller l’appareil parreconnaissance faciale de son utilisateur. Lundi, Huawei répliquait enlaissant son Mate 10 traduire plusieurs langues, opter pour lemeilleur mode photo en distinguantseul un plat d’un bouquet ou d’unanimal, ou même organiser des dossiers. Derrière ces nouvelles possibilités se cache une aptitude commune de la machine à “apprendre”en brassant des montagnes de données, sans qu’un programmateur nelui enseigne par exemple à reconnaî
tre un visage.“L’intelligence artificielle n’est plus
un concept théorique mais quelquechose qui s’entremêle avec notre viequotidienne”, a souligné lundi Richard Yu, l’un des responsables deHuawei, alors que le groupe affirmeavoir soumis 100 millions de photosà sa caméra pour l’entraîner. En2016, le chinois affirme avoir englouti 11,6 milliards de dollars enrecherchedéveloppement, un effortconsidérable rendu possible par saposition de force dans les infrastructures télécoms. Samsung affiche deson côté 13,1 milliards en recherchesur la même période, quand Appleen aurait déboursé un peu plus de10 milliards de dollars. (AFP)
Entrepreneuriat
Mind&Market célèbreses lauréats 2017Cela fera bientôt dix ans queMind&Market, une initiativelancée par l’UCL et l’AllianceCentre BW (plus de 300entreprises de la région deLouvain-la-Neuve), se mobiliseen faveur des porteurs deprojets et start-up innovantes.Avec une ambition : faire ensorte que ces projets seconfrontent le plus rapidementpossible au marché.Mind&Market représente unecommunauté de plus de 5000personnes et 300 projetsinnovants actifs sur laplateforme (dont un bon tiersde start-up). Elle s’est exportéevers le Hainaut et leLuxembourg. Cette semaine,réunis au Cercle du Lac, les sixlauréats du dernier ForumMind&Market ont été mis àl’honneur : UShoes, Spentys,Smartbeam, Creo2, Covevent etHolifresh. P.-F.L.
Smartphones vraiment “smart”
Economie digitale/Tendances
Le potentiel collaboratif
POLY
MTL
Technologie
Innovation
L’ULg fait son entréedans le fonds Qbic IIAvec une nouvelle levée de48 millions d’euros annoncéeen fin de semaine, le fondsd’investissement belge Qbic sehisse, selon ses promoteurs,parmi les plus grands fonds decapital à risqueinteruniversitaires en Europe(avec 90 millions sous gestionet 18 sociétés en portefeuille).Le fonds Qbic II rassemble desinvestisseurs institutionnels,industriels, familiaux etpublics. Parmi eux, on relèveral’arrivée de l’Université deLiège (ULg), qui aurait investi7,7 millions. Qbic II prévoitd’investir dans une vingtainede spin-offs et jeunes sociétésinnovantes présentant un lientechnologique avec lespartenaires universitaires etcentres de recherche du fonds.P.-F.L.
Les “promesses” de Trasis
Depuis 2013, de jeunes entreprisesbruxelloises et wallonnes à haut potentiel et en pleine phase de développement peuvent concourir pour obtenir le titre d’“Entreprise prometteusede l’année”. Cette année, les entreprises retenues : Edebex, Lasea, Redpharma et Trasis. C’est finalementTrasis fondée en 2004 par GauthierPhilippart (photo du haut) et JeanLucMorelle, un ex d’IBA, (photo du bas)qui a été élue par le jury pour succéderà Real Impact Analytics, lauréat 2016.
Trasis conçoit, fabrique et commercialise mondialement des instrumentsdestinés à synthétiser des substancesradiopharmaceutiques utilisées notamment dans le diagnostic de nombreuses formes de cancer. Ces instru
ments servent à conditionner ces substances pour lesrendre facile à administrer en toute sécurité par le personnel médical. “Trasis développe et optimise des méthodesde synthèse pour contribuer à accélérer la mise à disposition
des patients des plus récentes avancées en radiochimie diagnostique et thérapeutique”, précise l’entreprise quicompte aujourd’hui 45 employés et a réalisé en 2016 unchiffre d’affaires de plus de 8,1 millions d’euros. “Trasis,qui a investi depuis plusieurs années dans le développementd’une niche bien précise, dans un marché radiopharmaceutique de plusieurs milliards d’euros, est devenue une réelleréférence dans les centres de médecine nucléaire européens”,a souligné Pierre Rion, président du jury.
Le prix de l’“Entreprise prometteuse”, est une “spinoff” du prix de l’“Entreprise de l’année” attribué parErnst&Young avec “L’Echo” et BNP Paribas Fortis.Y.C.
P La jeune société liégeoise investie dansle traitement du cancer, a été sacrée“Entreprise prometteuse” 2017.
Lauréate
L’info de l’économie digitalesur le site de La Libre
www.lalibre.be/economie/digital
Entreprendre
Questions-réponsessur la création
Olivier Kahn est un homme dechiffres, mais pas seulementpour contrôler ce qui cloche dansles comptes. Il est surtout unporteur d’idées capable decerner les forces et les faiblessesd’un projet entrepreneurial.Dans son dernier opus (voir plusbas), il revient sur les techniquesde gestion d’un projet qui prendle statut d’entreprise, avec lescontraintes liées à ce cadre. Maisil explique aussi avecenthousiasme que la réussited’un projet d’entreprise, c’estavant tout des personnesmotivées, qui croient en leursidées, qui sont capables deporter un projet sans défaillir.Ainsi, il explique que “ladifférence, ce sera vous et votrefaçon de faire.” Il est possible,assure-t-il, dans tous lessecteurs, avec peu de moyens,sans diplômes, après unepériode “down”, et en dépit dela crise. Et, cerise sur le gâteau,si tout se passe bien, la criseentamée en 2008, serait bienderrière nous… Pour revenir auxconseils de base, lui et sonacolyte d’un livre (qui est aussile travail de toute une équipe),rappelle qu’il est bon d’asseoirun projet sur un maximum decréativité et d’ouverture,notamment pour dépasser laconcurrence, ou pour faire face àun imprévu. Etre proche de sesclients cibles, est aussi unemanière de coller à la réalitéd’une entreprise, comme vientde le rappeler la patronne d’uneentreprise publique. En écoutantles clients, on peut leur fournir“le” produit qui répond à leurattentes.“La Libre Entreprise” estassociée à la promotion de cetouvrage et propose à seslecteurs une réductionappréciable (-10 euros avec lecode “libre”) sur le prix del’ouvrage (Créationd’entreprises, 100 questions –101 réponses, Ed. Business ToolsASBL, prix : 35 euros, hors code).Le livre est relié à un site,www.clicstarter.be.Patrick Van Campenhout
TRAS
ISTR
ASIS
“Entreprise de l’année”
Û En formeSpadel a été élue “Entreprise de l’année”
2017. Le producteur de boissons (Spa, Bru…)mené par Marc du Bois, “a réussi à rajeunir lesmarques, faire des investissements risqués et menertambour battant les ventes de filiales noncore”, asouligné le jury. Spadel succède à Daoust (2016),Pairi Daiza (2015), Belourthe (2014), Tilman(2013), TPF (2012), Hamon (2011), Exki (2010).Il s’agit de la 22e édition de ce concours.
Calculatrix : calculer sans calculette
Multiplier 38 par 42 sans calculette en moins detemps qu’il en faut pour le dire ? Impossible ?Hum ! Il y a… un truc. Le livre intitulé “Calcula
trix” (1) que vient d’écrire Christophe Nijdman, un familier des chiffres pour avoir notamment été banquier etanalyste financier, vous apporte la solution (2). C’est une des 85 astuces qu’il propose“pour jongler avec les chiffres”.
On y (re) découvre comment effectuer unedivision quand le nombre à diviser est supérieur à la centaine, ou élever au carré unnombre terminant par cinq, ou encore multiplier un nombre qui se termine par une décimale. Autant d’exercices appris à l’écolemais vite oubliés avec les années qui passent.
Ce livre affirme avec raison “offrir l’occasion de réinvestir des zones du cerveau parfoislaissées à l’abandon”. “Or, le cerveau est unmuscle, rappelle l’éditeur. “Bien entretenu, ilprogresse à une vitesse phénoménale.” On nous proposeainsi un “exercice qui nous met en mouvement, nous faitprogresser et cogiter, et dont on ne soupçonne pas les bienfaits sur la confiance en soi”.
On l’aura compris, ce livre ne s’adresse pas uniquement aux seniors qui voudraient faire fonctionner leurs
neurones ou qui sont allergiques aux machines modernes. Il peut aussi être utile aux plus jeunes, qui veulentapprendre à utiliser leur cerveau plutôt que la machineà calculer ou le smartphone.
L’auteur a trouvé son inspiration aux EtatsUnis où il avécu 10 ans dans les années 80. Ce type delivre dit de “développement personnel” esttrès répandu dans la culture américaine.“J’ai ainsi puisé mon inspiration initiale dansune publication ancienne qui recensait unetrentaine d’astuces, auxquelles j’ai ajoutéd’autres “astuces” collectées au fil de ma carrière financière (38 ans déjà !) et quim’avaient été utiles dans l’exercice de mesfonctions qui ont toujours tourné autour deschiffres (banquier, analyste financier, etc.)”,nous a til précisé.AvC
U (1) “Calculatrix”, Christophe Nijdam, Editions Les liensqui libèrent; environ 14,50 euros.(2) Multiplier deux nombres entiers dont l’écart est égal à 4:1. Trouver la moyenne des deux nombres (38+42)/2. =402. Elever au carré 40x40 = 16003. Retrancher 4 : 16004 = 1596
À Lire
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
9samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
Les “promesses” de Trasis
Depuis 2013, de jeunes entreprisesbruxelloises et wallonnes à haut potentiel et en pleine phase de développement peuvent concourir pour obtenir le titre d’“Entreprise prometteusede l’année”. Cette année, les entreprises retenues : Edebex, Lasea, Redpharma et Trasis. C’est finalementTrasis fondée en 2004 par GauthierPhilippart (photo du haut) et JeanLucMorelle, un ex d’IBA, (photo du bas)qui a été élue par le jury pour succéderà Real Impact Analytics, lauréat 2016.
Trasis conçoit, fabrique et commercialise mondialement des instrumentsdestinés à synthétiser des substancesradiopharmaceutiques utilisées notamment dans le diagnostic de nombreuses formes de cancer. Ces instru
ments servent à conditionner ces substances pour lesrendre facile à administrer en toute sécurité par le personnel médical. “Trasis développe et optimise des méthodesde synthèse pour contribuer à accélérer la mise à disposition
des patients des plus récentes avancées en radiochimie diagnostique et thérapeutique”, précise l’entreprise quicompte aujourd’hui 45 employés et a réalisé en 2016 unchiffre d’affaires de plus de 8,1 millions d’euros. “Trasis,qui a investi depuis plusieurs années dans le développementd’une niche bien précise, dans un marché radiopharmaceutique de plusieurs milliards d’euros, est devenue une réelleréférence dans les centres de médecine nucléaire européens”,a souligné Pierre Rion, président du jury.
Le prix de l’“Entreprise prometteuse”, est une “spinoff” du prix de l’“Entreprise de l’année” attribué parErnst&Young avec “L’Echo” et BNP Paribas Fortis.Y.C.
P La jeune société liégeoise investie dansle traitement du cancer, a été sacrée“Entreprise prometteuse” 2017.
Lauréate Entreprendre
Questions-réponsessur la création
Olivier Kahn est un homme dechiffres, mais pas seulementpour contrôler ce qui cloche dansles comptes. Il est surtout unporteur d’idées capable decerner les forces et les faiblessesd’un projet entrepreneurial.Dans son dernier opus (voir plusbas), il revient sur les techniquesde gestion d’un projet qui prendle statut d’entreprise, avec lescontraintes liées à ce cadre. Maisil explique aussi avecenthousiasme que la réussited’un projet d’entreprise, c’estavant tout des personnesmotivées, qui croient en leursidées, qui sont capables deporter un projet sans défaillir.Ainsi, il explique que “ladifférence, ce sera vous et votrefaçon de faire.” Il est possible,assure-t-il, dans tous lessecteurs, avec peu de moyens,sans diplômes, après unepériode “down”, et en dépit dela crise. Et, cerise sur le gâteau,si tout se passe bien, la criseentamée en 2008, serait bienderrière nous… Pour revenir auxconseils de base, lui et sonacolyte d’un livre (qui est aussile travail de toute une équipe),rappelle qu’il est bon d’asseoirun projet sur un maximum decréativité et d’ouverture,notamment pour dépasser laconcurrence, ou pour faire face àun imprévu. Etre proche de sesclients cibles, est aussi unemanière de coller à la réalitéd’une entreprise, comme vientde le rappeler la patronne d’uneentreprise publique. En écoutantles clients, on peut leur fournir“le” produit qui répond à leurattentes.“La Libre Entreprise” estassociée à la promotion de cetouvrage et propose à seslecteurs une réductionappréciable (-10 euros avec lecode “libre”) sur le prix del’ouvrage (Créationd’entreprises, 100 questions –101 réponses, Ed. Business ToolsASBL, prix : 35 euros, hors code).Le livre est relié à un site,www.clicstarter.be.Patrick Van Campenhout
TRAS
ISTR
ASIS
“Entreprise de l’année”
Û En formeSpadel a été élue “Entreprise de l’année”
2017. Le producteur de boissons (Spa, Bru…)mené par Marc du Bois, “a réussi à rajeunir lesmarques, faire des investissements risqués et menertambour battant les ventes de filiales noncore”, asouligné le jury. Spadel succède à Daoust (2016),Pairi Daiza (2015), Belourthe (2014), Tilman(2013), TPF (2012), Hamon (2011), Exki (2010).Il s’agit de la 22e édition de ce concours.
Calculatrix : calculer sans calculette
Multiplier 38 par 42 sans calculette en moins detemps qu’il en faut pour le dire ? Impossible ?Hum ! Il y a… un truc. Le livre intitulé “Calcula
trix” (1) que vient d’écrire Christophe Nijdman, un familier des chiffres pour avoir notamment été banquier etanalyste financier, vous apporte la solution (2). C’est une des 85 astuces qu’il propose“pour jongler avec les chiffres”.
On y (re) découvre comment effectuer unedivision quand le nombre à diviser est supérieur à la centaine, ou élever au carré unnombre terminant par cinq, ou encore multiplier un nombre qui se termine par une décimale. Autant d’exercices appris à l’écolemais vite oubliés avec les années qui passent.
Ce livre affirme avec raison “offrir l’occasion de réinvestir des zones du cerveau parfoislaissées à l’abandon”. “Or, le cerveau est unmuscle, rappelle l’éditeur. “Bien entretenu, ilprogresse à une vitesse phénoménale.” On nous proposeainsi un “exercice qui nous met en mouvement, nous faitprogresser et cogiter, et dont on ne soupçonne pas les bienfaits sur la confiance en soi”.
On l’aura compris, ce livre ne s’adresse pas uniquement aux seniors qui voudraient faire fonctionner leurs
neurones ou qui sont allergiques aux machines modernes. Il peut aussi être utile aux plus jeunes, qui veulentapprendre à utiliser leur cerveau plutôt que la machineà calculer ou le smartphone.
L’auteur a trouvé son inspiration aux EtatsUnis où il avécu 10 ans dans les années 80. Ce type delivre dit de “développement personnel” esttrès répandu dans la culture américaine.“J’ai ainsi puisé mon inspiration initiale dansune publication ancienne qui recensait unetrentaine d’astuces, auxquelles j’ai ajoutéd’autres “astuces” collectées au fil de ma carrière financière (38 ans déjà !) et quim’avaient été utiles dans l’exercice de mesfonctions qui ont toujours tourné autour deschiffres (banquier, analyste financier, etc.)”,nous a til précisé.AvC
U (1) “Calculatrix”, Christophe Nijdam, Editions Les liensqui libèrent; environ 14,50 euros.(2) Multiplier deux nombres entiers dont l’écart est égal à 4:1. Trouver la moyenne des deux nombres (38+42)/2. =402. Elever au carré 40x40 = 16003. Retrancher 4 : 16004 = 1596
À Lire
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Libre Entreprise Enjeux
10 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017 11samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
l Chronique | Universités
Génération Y : lesnouveaux managers
P Les universités intègrent petit àpetit des innovations dans leurscursus pour coller à ce profil.
B ien que les auteurs ne s’accordent quedifficilement sur une définition commune des différentes générations et
leurs caractéristiques, il est indéniable quedes mutations s’opèrent. Notre époque estainsi la première à voir se côtoyer 4 générations en entreprise. Parmi cellesci, la génération Y concentre les attentions car elle arrive progressivement aux postes stratégiquesdans les entreprises.
Les caractéristiques reconnues de cette génération sont, par exemple, le faible loyalisme institutionnel, la technophilie, l’impatience et la difficulté à se projeter dans lelong terme. Cela engendre des changementsforts en termes de management, de développement de compétences et de besoins en formation.
Le court terme domine : les gens n’ont plusl’envie, ni le temps, ni le souhait d’entamerdes processus longs de formation. Plusieursraisons sont à l’origine de ce phénomène.
Un, les parcours professionnels sont moinslinéaires que par le passé et les ruptures plusfréquentes. On change aujourd’hui plus souvent d’emploi. On évoque le chiffre de 7changements en moyenne sur une carrièrecomplète. Et ces changements se produisentparfois en cours de formation.
Deux, la sécurité d’emploi, et donc la sécurité financière, n’étant plus assurée, les jeunes hésitent à prendre en charge des coûts deformation trop élevés. On perçoit une doubleincertitude : celle quant à la survie et la santéfinancière de l’entreprise, et celle du candidat qui n’est pas toujours certain de pouvoirassumer personnellement les coûts liés à laformation.
Trois, cherchant à équilibrer leur vie professionnelle et leur vie privée, cette génération hésite à s’engager dans un processus deformation lourd et fastidieux.
Une autre tendance se dessine : une de
mande de plus en plus accrue de parcours d’apprentissage individualisés voire du sur mesure.Parallèlement, s’exprime le souhait d’une pédagogie plus active et interactive, notamment parle biais de réponses concrètes et directementapplicables dans leur travail au quotidien. Enfin, ces “digital natives” se tournent de plus enplus vers des programmes de formation digitalisés, flexibles et sans trop de déplacements àassumer.
Conscientes de ces enjeux, les universités intègrent petit à petit des innovations dans leurscursus de formation continue. Ceuxci visent deplus en plus le développement de compétences.Il s’agit de définir au départ un référentiel métier, de proposer ensuite des démarches formatives axées “développement de compétences”et non plus “acquisition de contenus”, et en finde parcours, d’évaluer l’acquisition des compétences via des activités intégratives basées surdes problématiques réelles d’entreprises. L’offre doit aussi être élargie, en présentant notamment des modules courts et des parcours personnalisés, ce qui peut plaire aux jeunes car ilsont l’impression d’être uniques, d’obtenir uneréponse adaptée à leurs demandes et de satisfaire leurs besoins de réalisation. La technologiedu Big Data pourrait soutenir cette démarcheen aidant les universités à construire ces parcours sur base des données obtenues, via Internet, et traitées de façon pertinente.
Il est aussi possible de bénéficier d’un accompagnement individualisé à la gestion de carrière, permettant d’établir un bilan, d’élaborerun projet professionnel durable, et ainsi pouvoir faire face aux éventuels changements ouruptures de carrière. Afin de se valoriser au seinde son entreprise pour fidéliser son emploi, ousur le marché du travail pour décrocher unnouvel emploi, un outil de eportfolio est présenté aux participants, permettant d’y intégreren plus du traditionnel CV, les qualifications acquises, les compétences développées, les expériences réalisées, etc. Les pédagogies d’enseignement à distance répondent aux nécessités etbesoins du public cible. Elles intéressent toutparticulièrement les personnes qui voyagentbeaucoup et ne peuvent donc pas être présentesphysiquement dans les centres de formation.L’elearning est donc un bel atout pour pouvoircontinuer à se former. Enfin à côté des MOOC’s(Massive Open Online Courses), dont le succèsest grandissant, commencent à poindre lesSPOC’s d’entreprise (Small Private OnlineCourses) qui semblent mieux convenir aux exigences de cette génération Y, en pleine évolution professionnelle.
HEC Liège, désirant relever le défi, a élaboré,en partenariat avec Solvay Brussels School ofEconomics&Management et la Louvain Schoolof Management, un programme de formationmodulaire et tout à distance, utilisant les dernières technologies éducatives.
UPour plus d’infos : www.campusvirtuel.be
D.R.
Dominique Rorive et David Randaxhe
Responsable du projet Campus virtuel en gestion
Chargé de recherche, HEC Liège – Ecole de ges-tion de l’Université de Liège, unité de rechercheen Gestion des compétences
D.R.
l Opinion
La technologie pour taxer les géan ts du web?
P ZeroKnowledge Blockchain :la fiscalité européenne plus agileque les Gafa ?
L’ enjeu est immense. En dix ans, plusieursdizaines de milliards d’euros ont échappéà l’imposition dans l’Union européenne.
On se souvient par exemple que Google fut condamné par l’Union européenne à verser 13 milliards d’euros à l’Irlande pour “privilège fiscalindu”. Et on reste coi en apprenant qu’Airbnb a
payé moins de 93 000 euros d’impôts en Franceen 2016 pour un chiffre d’affaires estimé de120 millions d’euros, soit à peine 775 eurosd’impôts pour chaque million d’euros de chiffred’affaires.
Fin septembre, au sommet de Tallinn, les chefsd’Etats européens n’ont pas réussi à aboutir àune position commune en vue d’harmoniser lafiscalité européenne appliquée aux géants duWeb. La proposition de la France, portée parBruno Le Maire, de taxer les Gafa (cet acronymedésigne quatre des entreprises les plus puissantes du monde de l’Internet à savoir : Google, Apple, Facebook et Amazon, NdlR) pays par pays enfonction de leur chiffre d’affaires, se heurte nonseulement à une opposition politique de certains Etatsmembres (Irlande, Luxembourg…)mais également à des difficultés d’ordre technologique.
En effet, la mise en œuvre d’une telle proposition consiste en réalité à créer une base commune d’imposition. On imagine déjà la gageure.D’abord, des mois de discussions seront nécessaires pour aboutir, dans le meilleur des cas, à un
consensus politique : dans un contexte de désamour du projet européen, on parle en effet de laperte de souveraineté fiscale des Etats. Viendraensuite l’heure des problèmes de conception
d’une telle solution : que l’on pense seulementaux enjeux d’harmonisation des flux informationnels ou de synchronisation des calendriersfiscaux. On se penchera alors sur les impératifsde sécurisation : comment imaginer qu’une tellesolution, dévoilant les chiffres d’affaires desGafa pays par pays et les informations fiscalesqui s’y rattachent, ne suscitent pas à terme l’appétit d’états hackeurs, voire un fiscaleaks ?
Bref : il faudra énormément de ténacité et d’ingéniosité pour que cette idée prenne corps. Etmême menée à un rythme d’enfer, plusieurs années pour qu’elle soit opérationnelle. Disonsleclairement : c’est bien plus de temps que nécessaire pour permettre aux Gafa, qui sont deschampions de l’optimisation fiscale, d’adapterleur stratégie.
Choisir cette voie, c’est donc entrer dans uneimpasse. Face au Gafa, nous aurons, au mieux,une fiscalité européenne “Maginot” : bâtie auxforceps, elle ne servira plus à rien le jour où ellesera enfin disponible.
Et si je vous disais qu’il est possible de disposerd’une solution plus rapide, moins coûteuse, toutaussi fiable, complètement décentralisée ? Quesurtout, elle répond à tous les attendus sanscontraindre aucun Etat à divulguer ses donnéesfiscales ? Qu’elle n’oblige aucune partie à remettre en cause sa souveraineté fiscale ?
C’est le sens d’une forme particulière de Blockchain, dénommée “ZeroKnowledge Blockchain”. Celleci consiste à combiner la force duBlockchain, à savoir le partage décentralisé del’information, aux propriétés de protection dedonnées confidentielles du ZeroKnowledgeProof.
Concrètement, cette technologie permettraitd’agréger au niveau européen le taux d’imposition globale des entreprises internationales,sans dévoiler les informations fiscales confidentielles pour chaque pays. Plus besoin de taxer leschiffres d’affaires : on peut évaluer la taxationglobale des Gafa au niveau européen et agir enfonction. En apportant un indicateur fiscalagrégé au niveau européen, la technologie peutalimenter sainement le débat démocratique surla fiscalité.
Une fantaisie technologique ? Absolumentpas ! Gestion distribuée de certificats et de réputation, contrôle du risque opérationnel d’unpartenaire, visibilité en profondeur sur l’efficacité d’un supplychain : ce type de solutions semet déjà en place dans les écosystèmes qui veulent partager en temps réel de l’informationsans divulguer aucune donnée.
Soyonsen convaincus : il est possible de battreles Gafa à leur propre jeu, celui de l’agilité fiscaleet technologique. Si nous le voulons vraiment,c’est à portée de main.
D.R.
Jonathan Rouach & Ruben ArnoldCofondateurs de QED-it
“La technologie peutalimenter sainementle débat démocratiquesur la fiscalité.”
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Il est possible de battre les Gafa à leur propre jeu...
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D.R.
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
11samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
l Chronique | Universités
Génération Y : lesnouveaux managers
P Les universités intègrent petit àpetit des innovations dans leurscursus pour coller à ce profil.
B ien que les auteurs ne s’accordent quedifficilement sur une définition commune des différentes générations et
leurs caractéristiques, il est indéniable quedes mutations s’opèrent. Notre époque estainsi la première à voir se côtoyer 4 générations en entreprise. Parmi cellesci, la génération Y concentre les attentions car elle arrive progressivement aux postes stratégiquesdans les entreprises.
Les caractéristiques reconnues de cette génération sont, par exemple, le faible loyalisme institutionnel, la technophilie, l’impatience et la difficulté à se projeter dans lelong terme. Cela engendre des changementsforts en termes de management, de développement de compétences et de besoins en formation.
Le court terme domine : les gens n’ont plusl’envie, ni le temps, ni le souhait d’entamerdes processus longs de formation. Plusieursraisons sont à l’origine de ce phénomène.
Un, les parcours professionnels sont moinslinéaires que par le passé et les ruptures plusfréquentes. On change aujourd’hui plus souvent d’emploi. On évoque le chiffre de 7changements en moyenne sur une carrièrecomplète. Et ces changements se produisentparfois en cours de formation.
Deux, la sécurité d’emploi, et donc la sécurité financière, n’étant plus assurée, les jeunes hésitent à prendre en charge des coûts deformation trop élevés. On perçoit une doubleincertitude : celle quant à la survie et la santéfinancière de l’entreprise, et celle du candidat qui n’est pas toujours certain de pouvoirassumer personnellement les coûts liés à laformation.
Trois, cherchant à équilibrer leur vie professionnelle et leur vie privée, cette génération hésite à s’engager dans un processus deformation lourd et fastidieux.
Une autre tendance se dessine : une de
mande de plus en plus accrue de parcours d’apprentissage individualisés voire du sur mesure.Parallèlement, s’exprime le souhait d’une pédagogie plus active et interactive, notamment parle biais de réponses concrètes et directementapplicables dans leur travail au quotidien. Enfin, ces “digital natives” se tournent de plus enplus vers des programmes de formation digitalisés, flexibles et sans trop de déplacements àassumer.
Conscientes de ces enjeux, les universités intègrent petit à petit des innovations dans leurscursus de formation continue. Ceuxci visent deplus en plus le développement de compétences.Il s’agit de définir au départ un référentiel métier, de proposer ensuite des démarches formatives axées “développement de compétences”et non plus “acquisition de contenus”, et en finde parcours, d’évaluer l’acquisition des compétences via des activités intégratives basées surdes problématiques réelles d’entreprises. L’offre doit aussi être élargie, en présentant notamment des modules courts et des parcours personnalisés, ce qui peut plaire aux jeunes car ilsont l’impression d’être uniques, d’obtenir uneréponse adaptée à leurs demandes et de satisfaire leurs besoins de réalisation. La technologiedu Big Data pourrait soutenir cette démarcheen aidant les universités à construire ces parcours sur base des données obtenues, via Internet, et traitées de façon pertinente.
Il est aussi possible de bénéficier d’un accompagnement individualisé à la gestion de carrière, permettant d’établir un bilan, d’élaborerun projet professionnel durable, et ainsi pouvoir faire face aux éventuels changements ouruptures de carrière. Afin de se valoriser au seinde son entreprise pour fidéliser son emploi, ousur le marché du travail pour décrocher unnouvel emploi, un outil de eportfolio est présenté aux participants, permettant d’y intégreren plus du traditionnel CV, les qualifications acquises, les compétences développées, les expériences réalisées, etc. Les pédagogies d’enseignement à distance répondent aux nécessités etbesoins du public cible. Elles intéressent toutparticulièrement les personnes qui voyagentbeaucoup et ne peuvent donc pas être présentesphysiquement dans les centres de formation.L’elearning est donc un bel atout pour pouvoircontinuer à se former. Enfin à côté des MOOC’s(Massive Open Online Courses), dont le succèsest grandissant, commencent à poindre lesSPOC’s d’entreprise (Small Private OnlineCourses) qui semblent mieux convenir aux exigences de cette génération Y, en pleine évolution professionnelle.
HEC Liège, désirant relever le défi, a élaboré,en partenariat avec Solvay Brussels School ofEconomics&Management et la Louvain Schoolof Management, un programme de formationmodulaire et tout à distance, utilisant les dernières technologies éducatives.
UPour plus d’infos : www.campusvirtuel.be
D.R.
Dominique Rorive et David Randaxhe
Responsable du projet Campus virtuel en gestion
Chargé de recherche, HEC Liège – Ecole de ges-tion de l’Université de Liège, unité de rechercheen Gestion des compétences
D.R.
l Opinion
La technologie pour taxer les géan ts du web?
d’une telle solution : que l’on pense seulementaux enjeux d’harmonisation des flux informationnels ou de synchronisation des calendriersfiscaux. On se penchera alors sur les impératifsde sécurisation : comment imaginer qu’une tellesolution, dévoilant les chiffres d’affaires desGafa pays par pays et les informations fiscalesqui s’y rattachent, ne suscitent pas à terme l’appétit d’états hackeurs, voire un fiscaleaks ?
Bref : il faudra énormément de ténacité et d’ingéniosité pour que cette idée prenne corps. Etmême menée à un rythme d’enfer, plusieurs années pour qu’elle soit opérationnelle. Disonsleclairement : c’est bien plus de temps que nécessaire pour permettre aux Gafa, qui sont deschampions de l’optimisation fiscale, d’adapterleur stratégie.
Choisir cette voie, c’est donc entrer dans uneimpasse. Face au Gafa, nous aurons, au mieux,une fiscalité européenne “Maginot” : bâtie auxforceps, elle ne servira plus à rien le jour où ellesera enfin disponible.
Et si je vous disais qu’il est possible de disposerd’une solution plus rapide, moins coûteuse, toutaussi fiable, complètement décentralisée ? Quesurtout, elle répond à tous les attendus sanscontraindre aucun Etat à divulguer ses donnéesfiscales ? Qu’elle n’oblige aucune partie à remettre en cause sa souveraineté fiscale ?
C’est le sens d’une forme particulière de Blockchain, dénommée “ZeroKnowledge Blockchain”. Celleci consiste à combiner la force duBlockchain, à savoir le partage décentralisé del’information, aux propriétés de protection dedonnées confidentielles du ZeroKnowledgeProof.
Concrètement, cette technologie permettraitd’agréger au niveau européen le taux d’imposition globale des entreprises internationales,sans dévoiler les informations fiscales confidentielles pour chaque pays. Plus besoin de taxer leschiffres d’affaires : on peut évaluer la taxationglobale des Gafa au niveau européen et agir enfonction. En apportant un indicateur fiscalagrégé au niveau européen, la technologie peutalimenter sainement le débat démocratique surla fiscalité.
Une fantaisie technologique ? Absolumentpas ! Gestion distribuée de certificats et de réputation, contrôle du risque opérationnel d’unpartenaire, visibilité en profondeur sur l’efficacité d’un supplychain : ce type de solutions semet déjà en place dans les écosystèmes qui veulent partager en temps réel de l’informationsans divulguer aucune donnée.
Soyonsen convaincus : il est possible de battreles Gafa à leur propre jeu, celui de l’agilité fiscaleet technologique. Si nous le voulons vraiment,c’est à portée de main.
“La technologie peutalimenter sainementle débat démocratiquesur la fiscalité.”
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Libre Entreprise Carrières
12 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017
Et demain, quels métiers ?P Le championnatWorldskills est aussil’occasion de mettre enavant des métiers d’avenir.
P Et d’insister sur lesformations qui y mènent.
Eclairage Solange Bergerà Abu Dhabi
M enuiserie, cuisine, pâtisserie,webdesign, soudage, maçonnerie, installations élec
triques, robotique, soins aux personnes, service en salle, fleuriste,coiffure,… Quelque 51 métiers techniques et manuels étaient en compétition lors du dernier mondial desmétiers qui s’est achevé mercredi àAbu Dhabi. Les 16 compétiteurs belges étaient présents dans 14 métiers.
Comment se fait cette sélection ?Pourquoi un concours estil organisé dans un métier et pas, ou plus,dans un autre ? Le choix des métiersqui sont représentés se fait notamment sur base de leur intérêt pourl’économie. Il s’agit bien souvent demétiers en pénurie, les entreprisesayant du mal à trouver de lamaind’œuvre compétente dans cesecteur. “Si j’ai accepté la présidencede Worldskills Belgium, c’est entreautre sous l’impulsion de ma fédération (la Confédération construction,NdlR) qui souhaite que davantage dejeunes s’intéressent à nos métiers pourfaire face à la pénurie demaind’œuvre que nous connaissons”,explique Louis Amory, le nouveauprésident de Worldskills Belgium etadministrateur délégué de MaisonsBlavier, une entreprise de construction clé sur porte. “Par exemple, enBelgique, nous avons d’excellents maçons, mais pas assez de jeunes qui selancent dans cette formation. C est unefilière qui nous inquiète à terme. C’estdommage de voir que dans notre payson met parfois beaucoup de moyenspour soutenir des métiers du passé,mais très peu dans ceux qui constituent l’avenir pourle pays.”
Une compétitioninternationalecomme Worldskills, où plus de1300 jeunes mesurent leurs compétences et qui accueille plus de100000 visiteurs,est aussi l’occasion de mettre en évidence des métiers qui ne sont pasencore en compétition mais quipourraient l’être lors d’une pro
chaine édition car ils sont porteursd’avenir et seront de plus en plus demandés dans le futur. C’est le cas dela cybersécurité. “Il sera de plus enplus important d’avoir des personnescorrectement formées pour assurer lasécurité, tout simplement parce que deplus en plus de gens sont connectés.C’est pour cela que nous essayons deproposer ce métier pour un prochainmondial”, explique Rabeb Mizouni,chef expert pour ce métier en démonstration, proposé par l’université Khalifa des Emirats. A Abu
Dhabi, ce sont desjeunes du collège detechnologie qui sesont affrontés, répartis en cinq groupes de deux. Sur lesquatre jours decompétition, ils ontdû accomplir plusieurs tâches : développer un programme de sécurité,
ensuite trouver les attaques et enfintrouver une solution pour contrerces attaques. Le dernier jour, ils sesont attaqués mutuellement. “Il est
important de sensibiliser les jeunes à laproblématique le plus tôt possible. Toutle monde d’ailleurs. Les gens ne se rendent pas compte de leur vulnérabilité.Par exemple, les gens sont actifs surFacebook. Mais ils ne sont pas conscients que Facebook a dès lors accès àleurs contacts, à leurs messages,… ”
L’université Khalifa a égalementproposé un autre métier dont onparle aussi beaucoup : le design et lepilotage de drones. “Nous les utilisonsde plus en plus pour une foule de tâches : observer, assurer la sécurité, allerdans des endroitsinaccessibles, notamment pour repérer des victimes, organiser des livraisons,… ”, expliqueAhmed Bani Younes, responsable dela démonstration.
Dans un autredomaine, le traitement de l’eau était également présenté comme “future skills”. “La plupart des formations en la matière sefont sur le terrain, quand le tra
vailleur est engagé par une entrepriseactive dans ce secteur, qui est obligéede le former”, constate DannyGauch, directeur général de Worlddidac, l’association professionnellemondiale pour l’industrie des ressources éducatives. “Ce n’est quedans quelques pays, comme l’Allemagne ou la Suisse, que des formationsdurant les études sont organisées.Mais ce n’est pas suffisant”, note celuiqui est à l’origine de la promotionde ce métier comme prochain sur laliste de Worldskills. Le métier étaitdéjà en démonstration lors desdeux éditions précédentes du Mondial. Cette année, cinq pays le proposent, toujours horsconcours :l’Allemagne, l’Afrique du Sud,l’Iran, le Brésil et la Russie. “On estime que dix pays pourraient être intéressés. Une bonne formation est essentielle pour le futur de tous. La population mondiale augmente, lesréserves d’eau non. La rareté de l’eauest un problème dans de nombreuxpays. Et, en même temps, on note uneaugmentation du rejet des eaux usées.Les techniques évoluent certes mais lesquantités à traiter sont de plus en plusimportantes. Alors, il faut soit plus depersonnes qui travaillent dans le secteur, soit pousser l’automatisation.mais celleci ne pourra jamais remplacer l’homme. Et ce qu’il faut commeprofil, ce sont des généralistes qui peuvent toucher à plusieurs domaines,comme la chimie, la biologie, l’électricité, l’automatisation, la ménanique,la santé, l’économie,... La représentante d’Afrique du sud est chimiste.Elle a suivi une formation spécifiqueen mécanique et en électricité. Cet aspect généraliste est important car onvoit actuellement que quand il y a unsouci technique, le spécialiste va fairevenir un mécanicien, qui, lui, va direque c’est un problème d’électronicienqui, lui, à son tour dira que le souciconcerne un capteur et donc l’automatisation. Un généraliste aurait vutout de suite où se situait le problème.Dans des grosses installations, on peutavoir plusieurs métiers présents, maisdans des sites plus petits, comme c’estle cas de beaucoup de sites, il n’est pasnécessaire d’avoir plusieurs techni
ciens sur place. Celacoûte cher. Si on souhaite une diminutiondu prix de l’eau etune augmentation dela qualité, il faut investir dans les formations.”
“Il est intéressant devoir l’évolution rapide de certains métiers”, note Louis
Amory. “Le monde de la formation etles individus euxmêmes doivents’adapter aux changements. On doitavancer aussi vite que le monde.”
SOLA
NGE
BERG
ER
Le métier “design et pilotage de drones” était en démonstration à Abu Dhabi. Il pourraitêtre en compétition lors du prochain Wordlskills qui aura lieu à Kazan (Russie) en 2019.
12PAYS INSCRITS
Pour qu’un métier soit représenté au niveau mondial, ilfaut que minimum 12 pays
soient inscrits dans ce métier.
lalibre.beVOIR NOS VIDÉOS
Interview de Rabeb Mizouni,chef expert cybersécurité etdémonstrations de drones.
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
13samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
Épinglé
Correction américaine ?
Certains observateurs craignent un retourne-ment des marchés américains qui ont connu un“bull market” (marché à la hausse) depuis… 9ans. “Beaucoup d’investisseurs ont perdu les effetsde la hausse de ce marché par crainte d’un retour-nement. Il ne faut pas se focaliser sur un retourne-ment mais plutôt sur la tendance”, estime SusanBao, Portfolio Manager. Cette analyste préconisede ne pas quitter ce marché en raison de plu-sieurs facteurs : les taux d’intérêt sont toujoursfaibles, les rendements sont bons et il n’y a pasde craintes de récession. Les mesures de Trumppourraient aussi donner un “boost” à l’économie.La plupart des indicateurs sont bons et les oppor-tunités ne manquent pas dans plusieurs secteurs(financières et technologies). Pas de paniquedonc !I. de L.
l Zoom | Amgen
Renouveau
Sur le secteur biotech, les grosses américainesn’ont plus grandchose en commun avec leseuropéennes. Un groupe comme Amgen,
qui fut un pionnier de ce secteur dans le courantdes années 90, affiche désormais une capitalisation boursière qui dépasse les 130 milliards dedollars, soit une taille plus importante que denombreuses majors pharmaceutiques. Le problème auquel fait face le groupe aujourd’hui est lebesoin de renouveller son portefeuille face à lamenace de biosimilaires (l’équivalent d’un générique pour une molécule complexe) et à l’érosionde la croissance des ventes pour certains des médicaments vedettes, comme l’Enbrel (polyarthriterhumatoïde) ou le Neulasta (infections). Repatha(anticholestérol) pourrait constituer un des prochains chevaux de bataille du groupe, avec desventes qui ont déjà atteint 170 millions de dollarssur le premier semestre, avec d’importantes données cliniques qui devraient encore être publiéesd’ici la fin de l’année.
Outre les médicaments développés en interne,Amgen s’est engagé dans de nombreuses collaborations pour s’assurer un afflux de molécules prometteuses pour les prochaines années. C’est ainsiqu’il faut analyser l’accord passé avec UCB pour leRomosizumab (ostéoporose), même si cette molécule prometteuse a récemment annoncé des essais cliniques décevants, notamment au niveaudes effets secondaires cardiaques. Le chiffre d’affaires tourne actuellement autour de 23 milliardsde dollars, et devrait se maintenir autour de ce niveau pour les deux prochains exercices, la croissance des nouveaux médicaments devant aumieux permettre un remplacement des ventesperdues face aux biosimilaires et aux produitsconcurrents.
Le consensus est actuellement neutre, avec 15avis “conserver” sur 26, mais les analystes ne s’attendent pas non plus à voir le cours reculer fortement, les 11 autres recommandations étant favorables. Amgen verse un dividende attractif pourune biotech (entre 2,5 et 3 %), des versements quisont facilités par une rentabilité très élevée, avecune marge opérationnelle qui devrait progresserautour de 50 % pour les prochains exercices. Ladirection annoncera ses chiffres pour le troisièmetrimestre ce mercredi 25 octobre, un événementqui sera attendu après les déceptions enregistréesdurant les deux précédentes annonces.G.Se.
Le chiffre
-20%CHUTE DE MERLIN A LA BOURSE DE LONDRESL’action du numéro deux mondial des parcs d’attractions derrière Disney,cotée à Londres, a plongé de plus de 20 % mardi. Le groupe gère notammentles sites de loisirs Legoland, Alton Towers, Madame Tussauds et SeaLife. Lesattentats qui ont touché Londres ont pesé sur la fréquentation et les comptes.
Calndrier financier‣ Lundi 23 octobre- Orange Belgium – Philips :résultats 3e trimestre‣ Mardi 24 octobre- Umicore : résultats 3e trimestre2017- Belgique : confiance dans lesaffaires
‣ Mercredi 25 octobre- Melexis – Heineken – Arcadis :résultats 3e trim.‣ Jeudi 26 octobre- Inbev – Tessenderlo – Befimmo– Home Invest Belgium – KPN –Exmar – Klépierre – Telenet –argenx : résultats 3e trimestre
- Eurozone : masse monétaireau sens large –décision des taux par la BCE‣ Vendredi 27 octobre- KBC Ancora – Aedifica :assemblée généraleannuelle des actionnaires(Source : Degroof Petercam)
l Placements
P Les portefeuilles doivent devenir plus flexibles et plus dynamiques.
Face à un panel international de journalistesréunis récemment à Londres, les experts de lafirme J.P. Morgan AM ont déployé leur vision
macroéconomique, leur analyse des différentsmarchés ainsi que les solutions qui peuvent être intégrées en portefeuille.
Après des années de faible inflation (voire de déflation), on constate que l’économie mondiale renoue avec un scénario inflationniste. “On remarqueaussi que la relation entre la croissance et les profits desentreprises est établie et que les indicateurs annoncentune continuité de la croissance généralisée à travers lemonde. D’un autre côté, nous penchons pour un scénario de normalisation lente et graduelle des taux d’intérêt. Mais les rendements sont faibles dans certainesclasses d’actifs comme le cash, les obligations allemandes ou certaines classes obligataires. Les investisseursen quête de rendement doivent donc aller voir ailleurs”,reconnaît Talib Sheikh, Portfolio Manager.
Dans sa recherche de rendement, l’investisseurne doit cependant pas viser le rendement le plusélevé et doit aussi tenir compte du risque. Pourtrouver ce rendement sans accroître le risque enportefeuille, il convient de diversifier davantageson portefeuille en élargissant aussi l’éventail desclasses d’actifs. Ces portefeuilles doivent être plusflexibles et plus dynamiques. “On ne peut plus secontenter de choisir entre les obligations gouvernementales, le cash et les actions. On remarque que lacomposition des portefeuilles a fortement évolué entre 2008 et 2017. Les portefeuilles ont intégré des actifs et des stratégies différentes, ce qui permet à la foisde diminuer les risques et de procurer des rendementsplus stables”, ajoute Olivia Myell, Portfolio Manager.
Aujourd’hui, cette maison a augmenté de façongénérale sa pondération en actions en la diversifiant à travers le monde. Elle surpondère en prioritéles actions européennes qui ont du potentiel et également les actions mondiales et émergentes. Elledonne aussi la préférence aux actions “privilégiées”qui offrent des rendements plus stables et aux obligations à haut rendement. Elle est neutre sur l’immobilier coté, les convertibles, la dette émergenteet les obligations d’entreprises de qualité. En revanche, les analystes souspondèrent la dette gouvernementale dans son ensemble.
Cette société de gestion insiste aussi sur le faitque, pour obtenir du rendement dans le contexteactuel, l’investisseur doit être beaucoup plus agressif. “Pour obtenir 5 % de rendement sur son portefeuille, l’investisseur doit avoir une exposition de minimum 60 % en actions. Il doit donc admettre plus de volatilité en portefeuille. Il ne peut pas se contenteruniquement des classes d’actifs classiques, il devraaussi se tourner vers des placements alternatifs dans lecadre de la diversification du portefeuille. Il doit aussiprivilégier une vision à long terme et laisser le choix dumomentum et du market timing à des professionnelscar c’est un jeu dangereux”, estime Massimo Greco,Head of European Funds Business.
Cette diversification entre les classes d’actifs suppose également une bonne connaissance des marchés et des produits financiers. “Nous devons doncveiller à développer une meilleure éducation financièredes investisseurs”, note Massimo Greco.Isabelle de Laminne
Trouver du rendement
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Libre Finance Argent
14 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017
l Fiscalité | La définition
Réduction de capital : quoi de neuf en 2018 ?
Le projet de réforme de l’impôt des sociétéscontient une disposition qui vise à mettre unterme à la possibilité de faire une réduction
de capital exonérée de précompte mobilier lorsque ce capital n’est pas formé exclusivement decapital libéré. A partir de 2018, la réduction de capital sera assujettie au précompte mobilier en proportion de la part de réserves imposables encoreprésentes dans le capital versé majoré des réservesimposables (ventilation prorata). Les réserves immunisées ne sont pas prises en compte dans cecalcul. La partie de la réduction de capital imputéesur le capital réellement libéré demeure exonérée.Un exemple vaut mieux qu’un long discours. Imaginez que le capital libéré de votre société (formépar un apport) soit, en 2015, de 50000 €. En2016, vous avez choisi d’incorporer les réserves
imposables de la société de 50000 € dans le capital,qui est ainsi porté à 100000 €. Si, en 2018, vous souhaitez réduire de 20000 € le capital, il ne vous seraplus possible de choisir d’imputer cette réductionexclusivement sur la partie du capital libéré maiscette réduction sera censée se faire de manière proportionnelle, c’estàdire que 10000 € seront exonérés de tout précompte mobilier (car provenant ducapital libéré) et 10000 € seront en revanche soumisau précompte mobilier de 30 % (car provenant desréserves taxées incorporées au capital). Fautil courirchez son notaire d’ici le 31 décembre 2017 avantque la loi ne sorte ses effets ? En réalité, cette démarche n’est vraiment utile que si vous avez un besoinde liquidités et que vous ne voulez pas voiraujourd’hui cette attribution amputée d’un précompte mobilier qui de toute façon sera dû un jour
ou l’autre. En effet, les réserves taxées qui restentincorporées au capital devront à terme faire l’objetd’une retenue de précompte mobilier lors d’uneprochaine réduction de capital ou lors de la liquidation de la société. Votre seul avantage fiscal estde postposer le paiement du précompte mobilier àune date ultérieure. On notera que depuis peu,certains bruits courent que l’on pourrait appliquer cette mesure même si les réserves taxées aubilan ne sont pas incorporées au capital. Si tel étaitle cas, ce serait profondément inacceptable. Espérons que le bon sens l’emportera et que cette idéefantaisiste sera abandonnée par le gouvernement.Pierre-François CoppensConseil fiscal, secrétaire général de l’Ordre desexperts-comptables et comptables brevetés deBelgique
l Automobile
Revendre son auto au meilleur prix ?P L’Agence automobilepropose de s’occuper de lavente des voituresd’occasion.
P Bénéfice : des milliersd’euros supplémentaires.
C omment se séparer de sa voiture au moment d’en acheterune neuve, sans se faire gru
ger ? Pour bien faire, il faut se transformer en professionnel de la ventede voitures d’occasion, au risque defaire… de mauvaises rencontres.Beaucoup de particuliers font surtout confiance à leur garagiste ou auvendeur chevronné qui leur a venduleur nouveau jouet.
Marco Smeesters a lancé pour sapart un service novateur qui s’insèreentre la petite annonce déposée surun site spécialisé et le particulier. Ilne s’agit pas ici d’un acheteur, maisplutôt d’un agent auto fonctionnantcomme un agent immobilier : c’est lepropriétaire qui vend le véhicule àun acheteur, ce qui rend la transaction transparente. Transparente etsurtout, sécurisée : le vendeur nedonne les clés de sa voiture à l’acheteur que lorsque le prix d’achat a étépayé. “C’est que les cas d’escroquerie semultiplient, et il convient de fairepreuve de professionnalisme dans cetype d’opérations”, explique MarcoSmeesters.
Mais dès qu’un intermédiaire fournit un service, il doit être rémunéré…“C’est exact, nous demandons des fraisde 9 % sur la vente. Et ceci comprendnotre expertise du véhicule, l’insertion
d’annonces bien documentées sur lesdifférents sites spécialisés, la sélectionde candidats acheteurs sérieux, et la finalisation de la transaction. L’intérêtpour le vendeur réside dans le niveaude prix que nous parvenons à obteniret qui est en moyenne de 25 à 35 % supérieur au prix proposé par les garagistes.”
Comment trouver des acheteursdans ce cas ? “Nous sélectionnons bienentendu les véhicules sur une base trèsstricte : pas plus de 6 ans et moins de120 000 km, sauf exceptions, et surbase d’un carnet d’entretien complet(Car Pass). Et nous offrons à l’acheteurde 1 à 2 ans de garantie sur tous les organes du véhicule, avec la possibilitépour ce dernier de faire réparer lapanne dans le réseau du constructeurde la voiture. Ce dernier paie donc un
peu plus cher que s’il achetait un véhicule en direct à un particulier, mais ilachète au passage la tranquillité d’esprit. Lors d’une telle opération, on peuttoujours craindre une panne importante comme une défaillance de laboîte de vitesse dont la réparation estassez coûteuse”, explique encoreMarco Smeesters.
Résultats après deux annéesd’existence ? “Nous avons vendu100 % des véhicules retenus avec undélai moyen de 28 jours. La plupart dutemps, le vendeur ne doit pas venir plusde 3 fois présenter son véhicule au candidat acheteur.”
L’Agence Automobile créée par cefils de concessionnaire auto qui estdevenu au fil du temps une véritableencyclopédie de la voiture, dispose
actuellement de deux agences, à Waterloo et Evere, mais compte s’étendre rapidement en Belgique, notamment au travers de franchises. Pouraccroître le chiffre d’affaires ? “Oui,bien entendu. mais surtout parce queles vendeurs veulent un service local etne se déplaceront pas sur de longuesdistances pour aller présenter leur véhicule. Ils veulent rester dans leur zonede confort. Les acheteurs, eux, peuventse déplacer sans problème lorsqu’ilsont jeté leur dévolu sur un véhicule.”
Objectif affiché par ce financier quis’est formé en cours du soir : 75agences à un horizon de 7 ans. Lesdeux agences vendent actuellement25 voitures par mois. A découvrirsur le site www.agenceautomobile.be.Patrick Van Campenhout
L’agence sécurise la revente des véhicules dans un cadre professionnel.
D.R.
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Libre Entreprise Face et profil
15samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
Rencontre Ariane van Caloen
Une heure et demie. C’est letemps qu’il faut à Jef Van In, lepatron d’Axa Belgique, pour
venir à vélo de chez lui (entre Malineset Anvers) au nouveau siège bruxellois du groupe d’assurance, boulevarddu Régent. Ce jeune quinquagénairele fait tous les lundis, voire plus. Ilpart à 7 h et arrive à 8h30. Il le faitavec autant d’enthousiasme quequand il nage des kilomètres ou arpente en ski de randonnée les montagnes entre Chamonix, Zermatt etVerbier où il apprécie plus les montées (avec des peaux de phoque) queles descentes…
Car ce qu’il aime ce sont les sportsd’endurance, ceux où l’effort physique est plus important que le plaisirfugace et facile d’une descente.Quand il arrive boulevard du Régent,il prend sa douche et “se sent tout déstressé.” “Je ne comprends pas les gensqui arrivent au bureau très énervés,après une heure de voiture dans les embouteillages et le soir reprennent leurvoiture pour aller faire une heured’exercice au fitness.”
Grâce à son trajet à vélo, il a le sentiment d’être “un bon citoyen pour cettebelle ville de Bruxelles et participer à unfutur écologique”. C’est aussi ce message bien formaté qu’il veut faire passer aux employés du groupe d’assurance et qui est le fil rouge du nouveau bâtiment qui vient d’êtreinauguré. Cela fait partie du “newway of work”. Dans l’ancien bâtiment, il y avait 1400 places de parking, dans le nouveau, il y en a 400.“C’est 1000 voitures en moins par jourrue de la Loi.” De quoi faire plaisir autrès décrié ministre bruxellois de laMobilité, Pascal Smet (SP.A), que JefVin In n’a pas peur de soutenir. “J’appelle tous les gouvernements à continuer à investir dans les transports encommun et l’infrastructure vélo.”
L’écologie est donc un maîtremotpour le nouveau siège où les postes detravail ne sont pas attribués. Ce quipermet d’économiser les mètres carrés et les frais de chauffage. “C’est lafaçon moderne de travailler”, estime JefVan In.
Les défis du monde moderne onttout l’air d’être une constante dans sacarrière. A 33 ans, cet ingénieur commercial “a basculé” dans le monde du
“retail banking” à la BBL (exING Belgique), “une vraie passion.” On lui anotamment donné la mission decréer des agences sans guichets et des’occuper de la dématérialisation desactions. Seraitil dès lors l’hommeprovidentiel pour “déshumaniser” lemonde de la finance ? Il s’en défend,bien sûr. “On crée plus de distance avecles clients dans l’agence bancaire où lesemployés sont derrière la vitre pareballes”, rétorquetil. C’est tout le“défi” où il faut “déplacer les opérationscash dans des machines” et créer “unconcept accueillant visàvis desclients”.
Ayant fait ses preuves en Belgique,Jef Van In est envoyé en Ukraine en2006 pour y implanter ING. “On youvrait une agence tous les dix jours.”Mais ce pays, aussi grand que laFrance et le Benelux, était plus compliqué qu’imaginé. Et puis la crise financière de 2008 est arrivée, et il afallu tout arrêter. Ce qui l’a rendu“triste”. Il estime néanmoins avoirbeaucoup appris. “Quand on commence à zéro, il faut pouvoir déterminerla culture d’une entreprise. On part de lapage blanche.” La culture qu’il a vouluinculquer se résume à l’expressionanglaise “Hard on the problem, soft onthe people” (“Attaquer les problèmesde face, traiter les personnes avecdouceur”). “On fêtait les succès. Et celapouvait être toutes sortes de succèscomme le paramétrage réussi d’un distributeur automatique de billets.”
Pour lui, cette façon de travailler“percole” jusqu’au client, ce qui est
aussi son leitmotiv depuis qu’il a étédébauché chez Axa en 2011. “Le customer friendly, c’est ce qu’on essaie defaire. On veut instaurer cette cultureavec l’espace ouvert.” Un discours trèsentendu, voire éculé ? Jef Van In ne lecroit pas. “Les sociétés d’assurance onttoujours été habituées à une procédurede l’intérieur vers l’extérieur alors quenous voulons faire le contraire.”
Le discours très marketing de JefVan In est bien huilé. Il l’est un peumoins quand il est dans des situationsplus délicates ou inattendues. Quandon lui demande s’il ferait la transparence totale sur son salaire à l’imagede la transparence des nouveaux bureaux en open space, il a un momentd’hésitation et une légère rougeur à lafigure. “Je ne pense pas que cette information soit publique. Mais on répond àtoutes les réglementations de la Banquenationale. Les Belges sont discrets surleurs salaires.”
Il se montre aussi un peu mal àl’aise, voire agacé, quand on évoquel’épisode où il avait sorti mot “plouc”lors d’un conseil d’entreprise devantse pencher sur le “plan de transformation” prévoyant la suppression dequelque 600 emplois. Il avait apprisce mot voulant dire “non gradé”quand il était au service militaire àVielsalm. Et, affirmetil, il ne voulaitpas se montrer dénigrant. Ce qui estsûr, c’est qu’il n’utilisera “plus jamaisce mot.” Un petit écart de communication, qui est un des rares ratés d’unecarrière menée avec énergie et ambition.
9 mai 1967 : naissance de JozefVan In.
1991: master d’ingénieur commer-cial à la KUL.
1993: Account Officer BBL.2003 : commercial director RetailBelgium ING (après un intermèdecomme manager corporate ban-king à la Sumitomo).2006: general manager RetailBanking Ukraine ING.
2011: CEO Axa Bank Europe.2016: CEO Axa Belgium.
2017: président du Conseil d’admi-nistration d’Axa Bank Belgium.
P Jef Van In, patron d’AxaBelgique, affiche la mêmeendurance dans son travailque dans les sports.
P Les accidents de parcourssont rares…
L’assurance et… l’endurance
CHRI
STOP
HEBO
RTEL
S
Épinglé
Une famillede 6 enfants
Origines. Jozef dit Jef Van In estissu d’une famille de six enfants.Ses parents étaient des “petitsentrepreneurs.” Son père était unagent indépendant et sa mèreavait un petit commerce quiimportait des roulements à billedu Japon. “On a toujours parléclient et fournisseur à la maison”,raconte Jef Van In. Lequel estmarié et père de trois enfants.
Avenir
Moins d’agencesbancaires
Restructuration. Axa Banque,qui fait partie du groupe d’assu-rance Axa Belgique, redéfinit sastratégie, ce qui pourrait avoirpour conséquence la fermeturede plus de 200 agences sur untotal de 631 points de ventesactuellement, annonçait la presserécemment. Sur cette probablerestructuration qui s’ajoute auplan de transformation de l’assu-reur (qui vise le départ de 600personnes d’ici mi-2018), Jef VanIn se montre très prudent. “Il fautdemander au CEO Peter Devlies. Jene suis pas dans la gestion journa-lière”, répond-il tout en assurantque la banque affiche un “beaurendement sur fonds propres”, dequoi rendre “l’actionnaire satis-fait.” Alors pourquoi supprimerdes agences ? “Il faut bien con-seiller le client. Pour cela, il fautune certaine taille critique dansles agences”, explique Jef Van In.
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