New PRISE EN CHARGE PRÉVENTIVE DES...
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PRISE EN CHARGE PRÉVENTIVE
DES ESCARRES U.E. 4.1 soins de confort et de bien-
êtreDoris Orlut
PLAN
Objectifs Définition Cadre légal Épidémiologie Étiologie Localisations Actions préventives :
Contrôler les facteurs extrinsèques Minimiser les facteurs intrinsèques
Conclusion
OBJECTIFS
Définir l’escarre
Expliquer le mécanisme de survenue d’une escarre
Nommer les facteurs favorisants et en déduire la prise en charge infirmière
Situer les soins d’escarre au plan légal
DÉFINITION L’escarre est une lésion cutanée d’origine ischémique
liée à une compression des tissus mous entre un plan dur (table d’intervention, matelas, fauteuil) et les saillies osseuses.
Pression sur une proéminence osseuse⇓
Compression des vaisseaux⇓
Hypoxie⇓
Nécrose
TROIS SITUATIONS A L’ORIGINE D’ESCARRES :
L’escarre « accidentelle » liée à un trouble temporaire de la mobilité et/ou de la conscience;
L’escarre « neurologique », conséquence d’une pathologie chronique motrice et/ou sensitive Spasticité (= exagération tonus musculaire);
L’escarre «plurifactorielle» du sujet polypathologique, confiné au lit et/ou au fauteuil.
CADRE LÉGALRôle propre : R4311- du CSP pour :
Recueil des observations de toute nature susceptibles de concourir à la connaissance de l’état de santé de la personne
Surveillance de l’hygiène et de l’équilibre alimentaire
Positionnement du patient en fonction de sa pathologie ou de son handicap
Aide à la marche en dehors des techniques de rééducation
Prévention et soins d’escarres
ÉPIDÉMIOLOGIE Touche 250 000 personnes en France dont
14 000 qui meurent des complications de l’escarre
Fréquence mal connue aujourd’hui et variable selon les contextes cliniques : 5 à 7 % des patients de court séjour en développent 17 à 50 % des patients entrant en SSR présentent des escarres 8 % des opérés lorsque l’intervention dure plus de 3 heures 34 à 46 % des blessés médullaires dans les 2 ans à distance de
l’accident rôle fondamental de la PREVENTION
Coût estimé d’une escarre en 1994 à plus de 1500 euros
… LA PLUPART DES ESCARRES PEUVENT ÊTRE ÉVITÉES…
ESCARRE FAUTE MEDICALE ET PARAMEDICALE
FACTEURS FAVORISANTS
Causes extrinsèques
Forces de pression
Forces de cisaillement déplacement d’une force par rapport à l’autre
Forces de friction frottement
Causes intrinsèques
Mobilité réduite Dénutrition Autres …
FF : CAUSES INTRINSÈQUES 2 principales :
Mobilité réduite Dénutrition
Autres : Âge déshydratation Poids : maigreur ou obésité Incontinence (irritation cutanée) Amyotrophie des gens âgés ou des polytraumatisés Maladies intercurrentes Troubles neurologiques sensitifs (disparition signal
douloureux) Troubles respiratoires et vasculaires (mauvaise oxygénation
des tissus ou mauvaise perfusion des tissus)
LOCALISATIONS DES ZONES À RISQUE D’ESCARRE
Siège zones d’appui avec faible épaisseur de revêtement cutané : Talons Sacrum Ischion (fauteuil) Région trochantérienne (DL strict dangereux) Malléole Occiput Coudes Oreilles, narines
ACTIONS PRÉVENTIVES IMPORTANCE DE LA PREVENTION ET DES
MESURES PROPHYLACTIQUES Toute personne s’occupant des malades à risque
a un devoir d’alerte La prévention de l’escarre est une URGENCE :
risque s’évalue dès le début de la prise en charge évaluation du risque d’escarre et mise en œuvre d’actions
La présence d’une escarre indique un défaut de vigilance
1- CONTRÔLER LES FACTEURS EXTRINSÈQUES
Diminuer la pression : Mobiliser pour varier les points d’appui :
Changements de position toutes les 3h au lit / toutes les 2h au fauteuil
Verticaliser Reprise précoce de la marche Vérifier que les changements de position
soient effectivement faits (pendule) Décubitus latéral à 30° JAMAIS de DL strict
risque d’escarre trochantérienne; en cas d’escarres ischiatiques laisser le malade
au lit Utiliser un support (matelas, sur matelas,
coussin) adapté au patient, en fonction du risque d’escarre présenté
1- CONTRÔLER LES FACTEURS EXTRINSÈQUES
Diminuer les forces de cisaillement : Les forces de cisaillement s’exercent surtout en
position assise instable, sur la région sacrée et lors des brusques changements de position :
Mobilisation douce du patient par 2 personnes Stabilisation des positions du patient par des oreillers, traversins,
« bananes » en mousse
Diminuer les forces de friction : Soulever le patient du plan du lit ou du fauteuil
lorsqu’on le repositionne.
2- MINIMISER LES FACTEURS INTRINSÈQUES
Observation régulière de l’état cutané et des zones à risque
Effleurage circulaire très doux à main nue avec toute la main pendant 1 min / 2-3h #massage appuyé
Propreté et hygiène du patient alité : toilette et séchage complet (doux),
Le linge : attention au linge neuf, trop «raide», sans plis, ni miettes, ni couture, ni matériel oublié
SANYRENE® HUILE POUR EFFLEURAGE
Composition : Solution de glycérides hyperoxygénés d’acides gras essentiels Parfum anis
Indication : Soin et prévention des rougeurs cutanées d’appui en complément
des changements de position. Propriétés :
Restaure le film lipidique cutané Mode d’utilisation :
Appliquer SANYRENE® sur la zone d’appui à raison de 1 à 2 pulvérisations selon son étendue
Faire pénétrer par effleurage du bout des doigts pendant une minute
2- MINIMISER LES FACTEURS INTRINSÈQUES
Le bassin ou l’urinal : veiller à ne pas les laisser en place trop longtemps, éviter les frottements, lors de l’ablation du bassin et ne jamais laisser un urinal à demeure entre les jambes d’un patient
Assure un équilibre nutritionnel en évaluant quantitativement les prises alimentaires
Maintenir un état d’hydratation correct
Favoriser la participation du patient et de son entourage
ACTIONS INCONTOURNABLES :
Mobilisation LIT FAUTEUILMARCHE
Décubitus dorsal Décubitus latéral droit Décubitus latéral gauche Décubitus ventral (selon avis médical) Position demi-assise Position assise
Effleurage Fréquence
Toutes les 2 ou 3 heures (jour et nuit compris )
ACTIONS INCONTOURNABLES :
Toujours installer en position anatomique
Réaliser des mobilisation passives si nécessaires prévention des rétractions et de l’ankylose
Faire marcher
LA DESCRIPTION ET L’ÉVALUATION INITIALE
Les caractéristiques du patient et de son environnement médico-social et familial sont nécessaires à l’évaluation de l’escarre, en particulier : les mécanismes de l’escarre les facteurs de risque la comorbidité le degré de mobilité et les habitudes de vie l’état psychologique et cognitif, notamment la
capacité à se prendre en charge, la motivation pour la prise en charge de l’escarre, le projet de vie, l’âge, le degré d’implication de la famille, l’organisation des soins.
INSTRUMENT DE MESURE DU RISQUE D'ESCARRE
Pour l’évaluation du risque d’escarre, il est recommandé d’utiliser, en association avec le jugement clinique, un outil commun d’évaluation du risque dès le contact initial avec le patient
L’utilisation de l’échelle de Braden est
recommandée en France
INSTRUMENT DE MESURE DU RISQUE D'ESCARRE DE BRADEN. TRADUIT DE
L’ANGLAIS PAR L’ANAES.NOM DU PATIENT : NOM DE L'ÉVALUATEUR : DATE DE
L'ÉVALUATION :Perception sensorielle
1. Complètement limité
2. Très limité 3. Légèrement diminué
4. Aucune diminution
Humidité 1. Constamment mouillé
2. Humide 3. Humidité occasionnelle
4. Rarement humide
Activité 1. Alité 2. Au fauteuil 3. Marche occasionnellement
4. Marche fréquemmen
t
Mobilité 1. Complètement immobile
2. Très limité 3. Légèrement limité
4. Aucune limitation
Nutrition 1. Très pauvre 2. Probablement
inadéquate
3. adéquate 4. excellente
Friction et cisaillement
1. Problème 2. Problème potentiel
3. Aucun problème apparent
Un score total de 23 points est possible. Plus le score est bas (15 ou moins), plus l’individu a de risque de développer une escarre.
AU TOTAL… : LES MESURES DE PRÉVENTION
Identifier les facteurs de risques : jugement clinique + échelle de Braden
Diminuer la pression éviter les appuis prolongés par la mobilisation, mettre au
fauteuil, verticaliser, reprendre précocement de la marche changer de position toutes les 2 à 3 heures, voire à une éviter
les phénomènes de cisaillement et de frottement par une installation et une manutention adéquates du patient.
Privilégier le décubitus latéral oblique à 30° par rapport au plan du lit est à privilégier
Utiliser des supports Observer de manière régulière l’état cutané Maintenir l’hygiène de la peau et éviter la
macération Assurer un équilibre nutritionnel Favoriser la participation du patient et de son
entourage
CONCLUSION Évaluer à l’entrée le risque d’escarre et en cours
d’hospitalisation Noter dans le dossiers de soins les actions et les
observations Les règles d’hygiène doivent être irréprochables Une bonne prévention est indissociable d’une bonne
pratique
BIBLIOGRAPHIE Conférence de consensus
Prévention et traitement des escarres de l’adulte et du sujet âgé novembre 2001
Cours D.U. Plaies et cicatrisations, brûlures et nécroses Paris VII