Module de GériatrieI - Syndromes démentiels - Année...
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Module de GériatrieModule de Gériatrie
Dr Tine Samir Dr Tine Samir –– Hôpital René Muret Hôpital René Muret -- BigottiniBigottini -- 20082008
Fonctionnement cérébralFonctionnement cérébral
Le neurone
Cellule de l’organisme spécialisée dans l’échange d’informations électriques et chimiques
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La synapse
Unité morphologique et fonctionnelle de la transmission de l’information
Fonctionnement cérébralFonctionnement cérébral
Le réseau neuronal
Unité fonctionnelle regroupant plusieurs neurones interconnectés spécialisés dans le traitement d’un type
d’information donné
Fonctionnement cérébralFonctionnement cérébral
Organisation fonctionnelle du cerveau
Concept permettant de rattacher une zone cérébrale à une fonction définie.
Fonctionnement cérébralFonctionnement cérébral
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Anomalie du fonctionnement cérébral
L’atteinte d’une zone cérébrale engendre une atteinte de la fonction dont elle avait la charge
Fonctionnement cérébralFonctionnement cérébral
Maladie désignant une détérioration progressive du fonctionnement mental
entravant l’autonomie et le fonctionnement social en relation
avec une affection cérébrale
DéfinitionDéfinition
Définition de la démence
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DéfinitionDéfinition
Ensemble de signes cliniques susceptibles d’être rencontrés lors d’une démence
Définition du syndrome démentiel
DéfinitionDéfinition
La démence….
� ne touche pas uniquement le sujet âgé.
� ne regroupe pas de signes physiques typiques.
� peut être causée par de multiples pathologies.
� ne se résume pas aux « troubles de la mémoires ».
� rend le terme « démence sénile » inapproprié.
ÉpidémiologieÉpidémiologie
L’étude épidémiologique des syndromes démentiels est difficile :
� Causes nombreuses
� Population hétérogène (domicile, institution,…)
� Difficulté du diagnostic
� Taux de refus, et de décès aux âges élevés
� Coût élevé
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Étude PAQUIDÉtude PAQUID
Incidence de la démence en fonction du sexe entre 1 988 et 1999
http://www.isped.u-bordeaux2.fr/RECHERCHE/PAQUID
Clinique de la démenceClinique de la démence
Symptômes de la démence
Les symptômes rencontrés au cours d’un syndrome démentiel sont communs à toutes les démences, indépendamment de leur cause.
Cependant, certains symptômes sont plus souvent rencontrés dans telle démence tandis que d’autres le sont moins.
Prise en charge commune
La prise en charge des syndromes démentiels est souvent stéréotypée en terme de moyens (humains, financiers, médicamenteux,..)
Certaines spécificités sont propres à certaines démences (exemple des anticholinestérasiques dans la maladie d’Alzheimer)
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Clinique de la démenceClinique de la démence
COGNITIFS
SOCIAUX
SOMATIQUES
AUTONOMIE
PSYCHIATRIQUES
FAMILIAUX
DEMENCE
Troubles cognitifsTroubles cognitifs
COGNITIFS
Mémoire
Langage
Praxies
Gnosies
Jugement
Fonctionsexécutives
Troubles de la mémoireTroubles de la mémoire
Mémoire > Symptôme fréquent lors des syndromes démentiels.
Mémoire à long terme
Épisodique(Souvenirs datés)
Sémantique(Faits culturels)
Mémoire à court terme
Mémoire sensorielle
Mémoire à long terme
Procédurale
Informations du monde extérieur
���� ���� ���� ����
Gestes répétés
�� �� ��������
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Troubles cognitifsTroubles cognitifs
Langage > Symptôme fréquent lors des syndromes démentiels.
� Manque du mot, périphrases
� Trouble de l’expression écrite
� Mauvaise compréhension
� Peut aller jusqu’au mutisme
√ Nommer des objets
√ Lister des mots commençant par « S »
√ Ecrire une phrase
Troubles cognitifsTroubles cognitifs
Capacité d'exécuter sur ordre des gestes
orientés vers un but déterminé
� idéatoire (signifier)
� idéomotrice (faire)
� constructive (élaborer)
� réflexive
√ Geste d’adieu, salut militaire
√ Planter un clou
√ Dessiner, Test de l’horloge
√ Imiter un geste
Praxies
Troubles cognitifsTroubles cognitifs
Capacité à reconnaître un objet, une personne,…Gnosies
Symptôme difficile à gérer !
Pour la famille :
• Ne reconnaît pas ses proches
• Risque de s’égarer
• Ne reconnaît pas ses troubles
Pour les soignants :
• Désorientation (gare, mairie..)
• Risque de fugue
• Refus de la maison de retraite
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Troubles cognitifsTroubles cognitifs
Capacité à élaborer une stratégie, une planification
en vue de réaliser une action ou de résoudre un problèmeFonctionsexécutives
RETENTISSEMENT SUR L’AUTONOMIE
� Ne gère plus les factures
� Ne fait plus les courses
� Ne bricole plus…
A EVALUER : Échelles ADL, IADL
Troubles cognitifsTroubles cognitifs
> Capacité à comprendre une situation abstraiteJugement
� Expliquer un proverbe
� Mélange de couleurs
� Cycle nuit / jour
� etc.
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Prise en charge des troubles mnésiques, praxiques e t du langage
� Stimulation cognitive
� Ateliers mémoire
� Hôpital de jour, accueils de jour
� Horloges, calendriers
� Utilisation d’un calepin, d’une ardoise en pense bête
� etc…
Prise en charge médicamenteuse
� Il n’existe pas de « médicaments miracles »
� Éviter la prise de médicaments aggravants (benzodiazépines,…)
Troubles cognitifsTroubles cognitifs
Troubles cognitifsTroubles cognitifs
Rôle de l’orthophoniste
� Rééducation des troubles du langage
Rôle de l’ergothérapeute
� Travail et maintien des activités de la vie quotidienne
� Rééducation d’une affection spécifique de l’appareil locomoteur
(dessin, assemblage,…)
Clinique de la démenceClinique de la démence
COGNITIFS
SOCIAUX
SOMATIQUES
AUTONOMIE
PSYCHIATRIQUES
FAMILIAUX
DEMENCE
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Symptômes sociauxSymptômes sociaux
SOCIAUX
� Troubles de la communication
� Isolement social
� Pertes des activités domestiques
� Pertes des activités de loisirs
� Non gestion des biens
� Risque financier
Symptômes sociauxSymptômes sociaux
Rôle de l’assistante sociale
� Déclaration d’affection de longue durée (100%)
� Protection juridique
� Bilan de l’entourage, des ressources
� Demandes d’aides sociales (Allocation Personnalisée à l’Autonomie)
� Projet de vie compatible avec la sévérité du syndrome démentiel
Rôle de l’ergothérapeute
� Travail et maintien des activités de la vie quotidienne
� Bilan fonctionnel et évaluation du domicile
� Rééducation d’une affection spécifique de l’appareil locomoteur
(dessin, assemblage,…)
Clinique de la démenceClinique de la démence
COGNITIFS
SOCIAUX
SOMATIQUES
AUTONOMIE
PSYCHIATRIQUES
FAMILIAUX
DEMENCE
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Symptômes somatiquesSymptômes somatiques
� Troubles de l’équilibre
� Troubles de la marche
� Amyotrophie, raideurs
� Troubles de la déglutition
� Dénutrition
� Infections
� Douleurs
� Troubles sphinctériens
� Crises convulsives
SOMATIQUES
Symptômes somatiquesSymptômes somatiques
Mesures de prévention
• Surveillance du poids, des apports alimentaires
• Vaccination (grippe, pneumocoque, DTP)
• Dépister et évaluer la douleur
• Préserver la communication (toucher, fixer du regard en parlant,…)
Rôle du Kinésithérapeute
� Prévention des attitudes vicieuses, raideurs articulaires
� Renforcement musculaire
� Gymnastique douce
� Prévention des chutes
� Travail des transferts
Symptômes somatiquesSymptômes somatiques
Prise en charge des complications somatiques
• Nutrition (surveillance alimentaire, suppléments, hydratation, soins bucco
dentaires..)
• Traitement des épisodes infectieux (urinaires, pulmonaires,…)
• Traitement antalgique adapté
• Prise en charge urodynamique
• Nettoyer l’ordonnance !!! (iatrogénie)
• etc.
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Clinique de la démenceClinique de la démence
COGNITIFS
SOCIAUX
SOMATIQUES
AUTONOMIE
PSYCHIATRIQUES
FAMILIAUX
DEMENCE
Symptômes psychiatriquesSymptômes psychiatriques
� Troubles du comportement
� Dépression
� Apathie
� Troubles de la personnalité
� Délire
� Hallucination
� Perplexité anxieuse
� Désinhibition
� Agressivité
� Fugue
PSYCHIATRIQUES
Symptômes très fréquents lors d’un syndrome démentiel
Symptômes psychiatriquesSymptômes psychiatriques
Évaluation des symptômes psychiatriques du patient dément
• Distinguer les symptômes comportementaux et psychologiques
• Prendre en charge lorsque le seuil de tolérance des soignants ou de la
famille est dépassé.
• Analyser le symptôme (Inventaire Neuropsychiatrique NPI).
• Éliminer une cause organique.
L’inventaire neuropsychiatrique (NPI)
Détermine la fréquence, le degré de gravité, et le retentissement émotionnel
du trouble du comportement par description phénoménologique.
Permet de distinguer les symptômes « troublants » nécessitant une prise en
charge rapide.
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L’inventaire NeuropsychiatriqueL’inventaire Neuropsychiatrique
Les 12 symptômes évalués
COMPORTEMENT MOTEUR
ABERRANTAPATHIE AGRESSIVITE DESHINIBITION
TROUBLES DU SOMMEIL
DEPRESSION TROUBLE ALIMENTAIRE
ANXIETE
DELIRE HALLUCINATIONS EUPHORIE IRRITABILITE
L’inventaire NeuropsychiatriqueL’inventaire NeuropsychiatriqueGrille d’évaluation
Symptômes Oui Fréquence Sévérité FxS Retentissement
Délire X 1 2 3 4 1 2 3 9 0 1 2 3 4 5
Hallucination 1 2 3 4 1 2 3 0 1 2 3 4 5
Agressivité X 1 2 3 4 1 2 3 4 0 1 2 3 4 5
Dépression 1 2 3 4 1 2 3 0 1 2 3 4 5
Anxiété 1 2 3 4 1 2 3 0 1 2 3 4 5
Apathie 1 2 3 4 1 2 3 0 1 2 3 4 5
Désinhibition 1 2 3 4 1 2 3 0 1 2 3 4 5
Irritabilité 1 2 3 4 1 2 3 0 1 2 3 4 5
Cpt moteur aberrant
1 2 3 4 1 2 3 0 1 2 3 4 5
Sommeil 1 2 3 4 1 2 3 0 1 2 3 4 5
Appétit X 1 2 3 4 1 2 3 1 0 1 2 3 4 5
Euphorie 1 2 3 4 1 2 3 0 1 2 3 4 5
Symptômes psychiatriquesSymptômes psychiatriques
Rechercher une cause au symptôme
• Syndrome confusionnel
• Douleurs
• Rétention d’urine
• Infection
• Dyspnée
• Intervention chirurgicale
• Médicaments (somnifères, anticholinergiques,…)
• Environnement (bruit, luminosité, chaleur,…)
• Personnalité
• etc…
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Symptômes psychiatriquesSymptômes psychiatriques
Traitement non médicamenteux du symptôme psychiatri que
√ Traitement de la cause
√ Communiquer : Toucher, voix calme, regard central, etc…
√ Éviter les stimuli incompréhensibles pour le patient (bruit, lumière,..)
√ Rechercher un inconfort (fauteuil, contention, température…)
√ Chambre individuelle
Traitement médicamenteux à court terme
√ Agressivité majeure : EQUANIL injectable, LOXAPAC (dernier recours)
√ Anxiolytiques : Benzodiazépines à courte durée d’action, NEURONTIN
√ Antalgiques si patient douloureux
Symptômes psychiatriquesSymptômes psychiatriques
Traitement médicamenteux à long terme
Le traitement au long cours est à proposer en dernier lieu (traiter la cause et les facteurs favorisant le symptôme psychiatrique avant tout)
√ Neuroleptiques atypiques : RISPERDAL (voire TIAPRIDAL)
√ Thymorégulateurs : DEPAKOTE, TEGRETOL
√ Antidépresseurs : Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine +++
(SEROPRAM, ZOLOFT,…)
√ Anticholinestérasiques : ARICEPT, EXELON, REMINYL
√ La mémantine : EBIXA
Clinique de la démenceClinique de la démence
COGNITIFS
SOCIAUX
SOMATIQUES
AUTONOMIE
PSYCHIATRIQUES
FAMILIAUX
DEMENCE
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Symptômes FamiliauxSymptômes Familiaux
� Stress chronique
� Dépression, anxiété
� Isolement social
� Maltraitance
� Épuisement
� Culpabilité
� Coût financier
� Surmortalité ?
- Cicatrisation lente
- Réponse immunitaire moindre
- Consommation médicaments �
FAMILLIAUX
Principal chaînon de prise en charge !!
L’aide aux aidants
√ Aides financières et sociales
√ Prise en charge optimale du patient dément
√ Programmes d’aide spécifique
Programmes d’aide aux aidants
� Interventions multicomposantes
- Éducation
- Groupes de soutien
- Psychothérapie
- Soins de répit (placement temporaire, accueil de jour, …)
� Interventions éducatives
� Prise en charge individuelle de l’aidant
Prise en charge multidisciplinairePrise en charge multidisciplinaire
Symptômes nombreux, invalidants
Infirmier(e)
Aide Soignant(e)
Assistant(e) social
Médecin
Kiné
ErgoErgo
Auxiliairede vie
Tuteur
FamilleFamille
PsychologuePsychologue
Psychomotricien
OrthophonisteOrthophonisteAnimateur
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Rôle de l’infirmier(e)Rôle de l’infirmier(e)
� Garant du maintien à domicile
� Premier interlocuteur du patient, de la famille, du médecin
� Possible rôle de coordination des intervenants ?
� Dépister le syndrome démentiel pour orienter
� Lutter contre la iatrogénie
Exploration d’un syndrome démentielExploration d’un syndrome démentiel
Intérêt du diagnostic précoce
• Accès au système de soins, à un réseau de prise en charge.
• Soutien aux aidants.
• Instaurer un éventuel traitement.
• Limiter les facteurs d’aggravation : Prévention
• Prise en charge des aspects sociaux, médico-légaux, psychologiques.
Moyens de dépistage et d’exploration
√ Interrogatoire
√ Examen clinique
√ Tests neuropsychologiques de débrouillages
√ Examens complémentaires
√ Recours éventuel au Neuropsychologue
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Exploration d’un syndrome démentielExploration d’un syndrome démentiel
Interrogatoire Examen clinique Examens ComplémentairesTests Neuropsychologue
• Elimine un syndrome confusionnel
• Recherche une étiologie au syndrome démentiel
• Evalue le retentissement somatique du syndrome démentiel
• Evalue le retentissement sur l’autonomie
Utilisation de tests neuropsychologiques simples afin de dépister l’intensité des troubles cognitifs et éventuellement leur nature
• Mini Mental State Examination (MMSE)
• Test de l’horloge
• Les « cinq mots de Dubois »
• La Batterie rapide d’efficience frontale (BREF)
Permettent de rechercher une éventuelle cause au syndrome démentiel
BIOLOGIE
√ Numération formule sanguine, Ionogramme sanguin, Créatininémie
√ Glycémie, Calcémie, CRP
√ Transaminases, TP
√ TSH, Vitamine B12, Folates
√ Sérologie TPHA VDRL, VIH 1 et VIH 2
IMAGERIE
√ IRM Cérébrale (ou à défaut, Scanner Cérébral)
Psychologue spécialisé dans l’évaluation des fonctions cognitives et permettant d’établir des hypothèses diagnostiques
• Le recours au neuropsychologue n’est pas systématique
• Utile devant un tableau clinique complexe
• Aucun intérêt lors d’une atteinte sévère
• Souvent demandé dans les formes débutantes
• Identifie les facteurs de risques éventuels
• Recueil les antécédents personnels et familiaux
• Modalités d’apparition des symptômes (brutal, progressif…)
• Importance et évolution de la plainte mnésique
• Évaluation du retentissement (psychologique, autonomie…)
• Écoute active du conjoint ou de l’aidant principal
Exploration d’un syndrome démentielExploration d’un syndrome démentiel
Le Mini Mental State Examination (MMSE)
Test neuropsychologique permettant d’évaluer la présence ou l’absence d’une détérioration des fonctions cognitives et d’apprécier
approximativement son intensité.
Méthode
Épreuves successives dont le déroulement est standardisé, portant sur l’orientation, l’apprentissage, l’attention, le calcul, le langage et les praxies.
Résultat
Ce test permet d’obtenir un score compris entre 0 et 30
Score < 24Détérioration probable
Score > 24Détérioration peu probable
Ne suffit pas à poser le diagnostic de démence !
Exploration d’un syndrome démentielExploration d’un syndrome démentiel
Le test de l’horloge
Test de dépistage sensible évaluant les praxies visuo-constructives, le langage, la connaissance sémantique et les capacités exécutives.
121
3
2
7
10
48
56
9
11
«« Dessinez les nombres manquants sur l’horlogeDessinez les nombres manquants sur l’horloge »»«« Dessinez les aiguilles pour indiquer cinq heures moins le quartDessinez les aiguilles pour indiquer cinq heures moins le quart »»
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Exploration d’un syndrome démentielExploration d’un syndrome démentiel
Les 5 mots de Dubois
Test permettant de dépister des troubles de la mémoire en explorant la mémoire immédiate et la mémoire de rappel
Mimosa
Abricot
Elephant
Accordéon
Chemisette
Score Normal > 8/10Score Normal > 8/10
Diagnostic différentielDiagnostic différentiel
Le syndrome démentiel comporte une présentation différente selon les
démences, mais diffère également d’un patient à un autre.
Certaines pathologies peuvent prendre l’apparence d’un syndrome démentiel,
compliquant d’autant plus son diagnostic :
� Le syndrome confusionnel
� La dépression
� L’oubli « bénin »
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Le syndrome confusionnelLe syndrome confusionnel
Le malade peut donc parler mais fait preuve d'une impossibilité à penser et
à s'exprimer avec la clarté, la justesse et la vitesse habituelles.
Toutes les fonctions cérébrales sont atteintes à des degrés divers.
Il s'agit d'un trouble aigu , d'intensité fluctuante et d'évolution habituellement
réversible à condition que l'urgence du diagnostic et du traitement n'ait pas
été méconnue.
Le syndrome confusionnel est un trouble de la conscience qui préserve
des capacités de communication verbale et motrice avec l'extérieur.
Définition
URGENCE DIAGNOSTIQUE & THERAPEUTIQUE !
Le syndrome confusionnelLe syndrome confusionnel
Étiologies fréquentes en gériatrie
� Traumatisme crânien (Hématome extra/sous dural…)
� Accident vasculaire cérébral
� Hyperthermie
� Déshydratation
� Crise convulsive
� Iatrogène (médicaments, sonde urinaire, perfusion IV…)
La dépressionLa dépression
Similitudes entre dépression et démence
Les manifestations des syndromes dépressifs peuvent être confondues avec ceuxdes syndromes démentiels :
Le diagnostic différentiel entre démence et dépression est parfois difficile, d’autantplus qu’ils sont souvent associés (prise de conscience des déficits,…)
La dépression : facteur de risque de maladie d’Alzhe imer
Hypothèse de plus en plus confortée par les étude récentes…
� Isolement social� Anorexie� Insomnie� Ralentissement psychomoteur ou agitation� Asthénie� Troubles mnésiques, …
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La dépressionLa dépression
ALZHEIMER DEPRESSION
Installation Insidieuse rapide
Etat affectif Superficiel, labile Désespoir, tristesse
Insertion sociale Conservée (début) Rapidement dégradée
Plaintes Niées Exagérées
Bilan Neuropsy Bonne participationPerformances supérieures
à celles attendues
Troubles mnésiques Faits récents Troubles globaux
Attention Altérée Préservée
Nycthémère Aggravation vespérale Aggravation matinale
L’oubli «L’oubli « béninbénin »»
La plainte mnésique
Motif de consultation souvent source d’anxiété , qui majore également les troubles de la mémoire.
L’oubli bénin
La plainte est parfois importante et contraste avec le patient dément qui nie ses troubles.
Concerne essentiellement les distractions (ne plus savoir ce que l’on venait faire en entrant dans une pièce, oublier où l’on vient de placer un objet,…)
Ces oublis ne sont pas permanents.(ils demandent en général un léger effort pour se rappeler)
Enfin, fait important, l’autonomie est souvent conservée(le patient consulte seul).
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ClassificationClassification
Les démences « dégénératives »
Ensemble de processus pathologiques directementresponsables d’une dégénérescence irréversible de la cellule
neuronale.
Les démences « secondaires »
Ensemble de processus pathologiques indirectementresponsables d’une atteinte réversible du fonctionnement de la
cellule neuronale.
Les démences « vasculaires »
Ensemble de processus pathologiques vasculaires responsables d’une anoxie de la cellule neuronale
ClassificationClassification
Répartition des démences
Démences secondaires
10%
Démences dégénératives
70%
Démences vasculaires
20%
ÉtiologiesÉtiologies
Les démences dégénératives
Maladie d'Alzheimer
75%
Autres25%
� La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
�� Les démences fronto-temporales
� La démence à corps de Lewy diffus
� Les atrophies corticales focales
� La dégénérescence cortico-basale
� La maladie de Parkinson
� La paralysie supra-nucléaire progressive
� La chorée de Huntington
� …
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ÉtiologiesÉtiologies
Les démences secondaires
Endocrinologiques
� Hypothyroïdie
Carentielles
� Vitamine B12
�Acide Folique
Infectieuses
� Syphillis tertiaire
� L.E.M.P. (Sida)
� Creutzfeldt Jacob
� …
Intracrâniennes
Toxiques
� Médicaments
� Ethylisme,…
Métaboliques
� Dysnatrémies
� Dyscalcémies
� IRénale chronique
� Cirrhoses, Wilson...
� Tumeurs, hématomes…
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
Présentation
- La maladie d’Alzheimer est la plus fréquente des démences.- Elle représente près de 75% des démences dégénératives.
Définition OMS
C’est avant tout une maladie de la mémoire !C’est avant tout une maladie de la mémoire !
« Altération progressive de la mémoire et de l'idéation, suffisamment
marquée pour handicaper les activités de la vie de tous les jours,
apparue depuis au moins 6 mois et associée à un trouble d'au moins
une des fonctions suivantes : langage, calcul, jugement, altération de la
pensée abstraite, praxie, gnosie, ou modification de la personnalité. »
La maladie d’Alzheimer…
Représente la cause la plus fréquente de syndromes démentiels.
- Prévalence élevée 4,3% après 65 ans
- Incidence élevée 120 000 nouveaux cas par an
- Soit environ 620 000 patients actuellement en France.
…est un enjeu de santé publique
- En terme de moyens disponibles (soignants, aides, institutions…)
- En termes de financement (aides, médicaments, recherche,…)
- En terme de mortalité.
http://www.isped.u-bordeaux2.fr/RECHERCHE/PAQUID
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
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La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
Éléments diagnostiques
� Critères diagnostiques DSM IV
� « Scène théâtrale » typique
� Examen clinique
� Utilisation de tests neuropsychologiques simples
� Examens complémentaires
� Recours au neuropsychologue
(Début de la maladie, tableau atypique,…)
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
Critères diagnostiques DSM IV
A. Présence de déficits cognitifs multiplesdéficits cognitifs multiples , avec à la fois :1. Une atteinte de la mémoiremémoire2. Aphasie +/- agnosie +/- apraxie +/- syndrome dyséxecutif
B. Ces déficits sont responsables d’un retentissementretentissement social ou professionnel
C. Le début est progressifprogressif et le déclin est continucontinu
D. Les déficits A1 et A2 ne sont pas dus à une autre maladieautre maladie(autres démences dégénératives, démences vasculaire, démences secondaires)
E. Les déficits ne surviennent pas au cours d’une confusion mentaleconfusion mentale
F. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un trouble de l’axe Itrouble de l’axe I(Mélancolie, schizophrénie…)
D’après « Diagnostic and Statistical Manual of Menta l Disorders IV », Masson 1996
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
« Scène théâtrale » typique
� Patient accompagné de son conjoint
� Patient conscient des troubles tout en les minimisant
� Le conjoint remarque que le patient pose les mêmes questions, perd souvent ses clefs, ne sait plus ce qu’il a fait la veille…
� Retentissement sur les secteurs instrumentaux (factures, bus,…)
� Oubli des éléments du passé récent.
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Facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer
�Age
� Sexe féminin
� Génétique (apolipoprotéine E et allèle e4, préséniline, APP)
� Niveau d’étude bas
� Dépression
� Vasculaires : Hypertension, diabète, cholestérol, tabac…
Facteurs controversés : Hérédité (peu clair, recherches en cours) Traumatismes crâniensCélibat (…)
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
Facteurs « protecteurs » de la maladie d’Alzheimer
� Haut niveau d’études
�Activités de loisir, mode de vie
� Consommation modérée d’alcool
� Traitement hormonaux de la ménopause ?
� Traitement anti-inflammatoires ?
� Vitamine E ?
..mais peu de certitudes !..mais peu de certitudes !
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
Espérance de vie
La maladie d’Alzheimer est une maladie grave, mortelle du fait de ses complications.
Agence de santé publique de Canada – 2000, Hills and all.
Espérance de vie à 65 ans divisée par 10 en cas de maladie d’Alzheimer ! (17 années contre 1 année)
Formes évolutives
� Forme légère
� Forme modérée
� Forme sévère
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
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Forme légèreForme légère
• Troubles mnésiques (+/- dépression +/- troubles alimentaires)• Autonomie à peu près correcte• Maintien au domicile possible sans aide (4 à 5 ans en moyenne)
Forme modéréeForme modérée
• Autres atteintes cognitives (langage, jugement, praxies, gnosies…)• Perte d’autonomie• +/- agitation +/- troubles sphinctériens +/- troubles alimentaires• Maintien au domicile possible avec aides (4 à 5 ans en moyenne)
Forme sévèreForme sévère
• Altération majeure des fonctions cognitives, de la communication• Dépendance majeure• Troubles du comportement, symptômes psychotiques• Maintien au domicile impossible
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
Lésions cérébrales
Les études autopsiques de cerveaux atteints de maladie d’Alzheimer ont permis de mettre en évidence 2 principaux types de lésions.
Les plaques séniles
Lésion extra cellulaire constituées d’aggregats d’une protéine anormale : la
protéine β Amyloïde.
La dégénérescence neurofibrillaire
Désorganisation du réseau de microtubules neuronal, du fait d’une protéine Tau (stabilisatrice) anormale.
La dégénerescence neurofibrillaire existe aussi chez le sujet sain, mais ne s’étend pas dans le cerveau (contrairement à la maladie d’Alzheimer)
La DNF est responsable du non fonctionnement du neurone.
Il n’existe pas de perte quantitative neuronale à proprement parler.
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
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La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
Pr Touchon - Unité de Neurologie Comportementale et Dégénérative de Montpellier
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
Parallélisme anatomoclinique de la progression de l a DNF
Delacourte, INSERM Lille
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La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
Traitement médicamenteux
Actuellement, seuls des médicaments susceptibles de freiner l’aggravation inéluctable de la maladie sont disponibles.
Les anticholinestérasiques
Leur principe d’action se base sur la notion de déficit en acétylcholine (neuromédiateur synaptique) dans la maladie d’Alzheimer.
Les études ayant permis l’obtention de l’AMM sont basées sur l’efficacité rapportée sur différentes échelles (autonomie, cognition, comportement..)
ARICEPT, EXELON, et REMINYL sont disponibles en France.
Leur efficacité varie grandement d’un patient à un autre…
Effets secondaires (à surveiller, car non rares !) : Bradycardie, nausées, vomissements, asthénie, crampes musculaires…
La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer
Traitement médicamenteux
La mémantine
Niveau de preuve controversé (rôle du système GABA sur la dysfonction neuronale), peu d’études.
AMM européenne : Surveillée en France par l’INSERM de Lille
Ne s’utilise que dans les démences sévères (MMS < 16)
Autres : TANAKAN, TRIVASTAL, GINKGO BILOBA…
Efficacité nulle
AMM : « Déficit cognitif et neurosensoriel du sujet âgé »
Spécificité française ?
Les démences frontoLes démences fronto--temporalestemporales
Définition
Regroupent différentes démences ayant en commun l’atteinte de certains lobes cérébraux (frontal / temporal), disposant ainsi de symptômes en partie communs.
Lésions cérébrales
- Atteinte neuronal avec dégénérescence spongiforme et microvacuoles (60%)- Atteinte neuronale avec inclusions intra cytoplasimiques et gliose (25%, Pick)
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Les démences frontoLes démences fronto--temporalestemporales
Principaux symptômes rencontrés
� Troubles du comportement
� Troubles psycho affectifs (dépression, anxiété…)
� Syndrome dysexécutif
� Trouble du contrôle de soi (hyperphagie, préhension, incurie)
Évolution
- Durée moyenne de survie = 6 ans- Évolution rapide si sclérose latérale amyotrophique
Traitement
� Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ++
(SEROPRAM, DEROXAT…)
� Antiandrogènes (ANDROCUR…)
� Mesures sociales ++
� Eviter les neuroleptiques, les anticholinestérasiques
Démences à corps de LewyDémences à corps de Lewy
Définition
Atteinte cérébrale caractérisée par la présence d’inclusions cytoplasmiques (« appelés corps de Lewy ») diffuses dans le cerveau.
Lésions cérébrales
Également rencontrées dans la maladie de Parkinson, mais de dissémination diffuse dans la démence à corps de Lewy.
Démences à corps de LewyDémences à corps de Lewy
Principaux symptômes rencontrés
- Troubles cognitifs corticaux et sous corticaux (attention, visuoconstruction…)
- Fluctuation des symptômes
- Hallucinations visuelles
- Syndrome extra pyramidal (raideurs, tremblement, …)
- Chutes, syncopes
Traitement
� Intérêt des anticholinestérasiques discuté
� Moindre réponse à la LDOPA que dans le Parkinson
Contre indication absolue des anticholinergiques et des neuroleptiques
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Les démences vasculairesLes démences vasculaires
Définition
Maladie vasculaire touchant le cerveau, au même titre que l’infarctus du myocarde, l’artérite…
Les démences « mixtes »
La maladie d’Alzheimer a initialement été décrite comme une maladie de la vascularisation du cerveau.
De nos jours, l’hypothèse du risque vasculaire comme étant facteur de risque de maladie d’Alzheimer complexifie la différence avec la démence vasculaire.
Le concept de démence « mixte » vasculaire et dégénérative associe deux processus pathologiques : Maladie d’Alzheimer et Maladie vasculaire.
Les démences vasculairesLes démences vasculaires
Physiopathologie des démences vasculaires
Les artères cérébrales sont le siège de lésions vasculaires (athérome ou autres).
Il en résulte une occlusion progressive des artères et artérioles cérébrales, avecun risque d’apports insuffisants en oxygène pour les neurones.
Les neurones souffrent de cette anoxie, jusqu’à en mourrir « étouffés ».
Cette perte de neurones, si elle touche un territoire particulier (dit « stratégique »),peut être responsable d’une diminution voire d’une perte de la fonctionnalité assuréepar ce territoire, qui peut éventuellement se traduire par un syndrome démentiel.
Peut toucher les grosses artères comme les plus petites.
Un syndrome démentiel peut également survenir au décours d’un accident vasculaire cérébral dans un territoire stratégique.
Principaux symptômes rencontrés
� Syndrome démentiel aspécifque
� Signe déficitaire neurologique focal (séquelle AVC)
Évolution
- Classiquement évolution par « à coups », rythmée par l’occlusion brutale
d’artères / artérioles cérébrales
Traitement
� Lutte contre les facteurs de risques vasculaires :- Tabac
- Cholestérol
- Diabète
- Obésité
- Hypertension, …
Les démences vasculairesLes démences vasculaires
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Que faut il retenir ?
� Définition de la démence
� Les causes les plus fréquentes de démences
� Les troubles cognitifs que l’on peut rencontrer
� Prendre en charge un trouble du comportement auprès du patient dément
� Le bilan standard
� Les diagnostics différentiels
� La prise en charge multidisciplinaire
ConclusionConclusion