Mobile et Musée

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Chloé Calon Mobile et Musée Enquête sur les nouvelles formes d'échanges culturels à l'heure du numérique : La pratique de la photographie-mobile dans les centres d'Art. À travers l'exemple du Tripostal de Lille (lieu de la création contemporaine) dans le cadre de la saison Renaissance.

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Chloé Calon

Mobile et Musée

Enquête sur les nouvelles formes d'échanges culturels à l'heure du numérique  :La pratique de la photographie-mobile dans les centres d'Art.

À travers l'exemple du Tripostal de Lille (lieu de la création contemporaine) dans le cadre de la saison Renaissance.

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Mobile et MuséePremières Observations au Tripostal

● D'un point de vue global, la pratique du selfe avec/dans les oeuvres se fait surtout par lesjeunes de la génération des dit digital natives, tandis que la photo-mobile est pratiquée pardes personnes de tout âge.

● Pour les portraits et autoportraits, ce sont souvent les mêmes oeuvres qui reviennent.

● Le 10 novembre 2015, Lille 3000 partage sur sa page facebook une enquête de Busbudpubliée la veille sur les lieux les plus instagrammés de France : Le Tripostal apparait dans lespremiers lieux de France, et comme le premier lieu de Lille.

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Enquête réalisée à travers l'observation sur le terrain, la collecte d'un corpus notamment surl'application instagram et twitter avec le hastag #tripostal, des mini-entretiens, et l'observation de quelques discours des médias sur le selfe dans les musées.

I. Art Selfe● Selfe au musée : une mode sur les

réseaux sociaux ?● S'immerger : instrumentalisation des

œuvres ou « devenir art » ?

II. Photo-mobile et partage● Faire de l'art avec de l'art● Question de valeur● Problème ou atout pour les musées ?

III. Numérique et Musées● Double médiation culturelle

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Art SelfeSelfe au musée : une mode sur les réseaux sociaux ?

● Mouvement « #Art Selfe » sur les réseaux sociaux, suivit par les célébrités : la cultureapparaît comme « fun » : phénomène qui amène les jeunes dans les musées et centres d'art.

Beyonce et Jay-Z au Louvre, Paris,image publiée sur instagram en octobre 2014

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Art SelfeSelfe au musée : une mode sur les réseaux sociaux ?

● Le selfe ne se partage pas toujours et n'est pas qu'une gestuelle adolescente. C'est untémoignage mais aussi un souvenir de ce que l'on a vu ou vécu.

R. et F., couple, 50 ans, tiennent une imprimerie dans le nord  :

«  Nous faisons souvent des selfes en couple, en famille. On revient de New York et on a faitbeaucoup de selfes  », «  ce n'est pas pour partager sur les réseaux sociaux, on les garde commesouvenirs et on en imprime aussi  »

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Art SelfeS'immerger : instrumentalisation de l'oeuvre ou « devenir art » ?

● Selfe : pratique culturelle codée. Dans un Art Selfe, l'oeuvre passe au second plan.

● Certaines installations contemporaines jouent avec la place du spectateur en l'immergeantphysiquement dans l'oeuvre.

● Au Tripostal, deux œuvres à succès que l'on retrouve sur instagram. Leur caractèrescénographique semble se prêter parfaitement à la pratique du selfe :

- Une œuvre conceptuelle de Martin Creed, dont il s'agit de contenir la moitié de l'air d'un espace dans desballons de baudruche, pour offrir au public une expérience sensorielle

- Une installation de l'artiste coréenne Lee Bul, Civitas Solis, qui est réalisée essentiellement de matièreréféchissante comme des miroirs, et d'un labyrinthe de glace dont on trouve au centre une pièce d'ampouleset de miroirs

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Art SelfeS'immerger : instrumentalisation de l'oeuvre ou « devenir art » ?

● L'utilisation de fltres, les angles de vue variant sur certaines images témoignent d'unerecherche graphique et visuelle personnalisée

● L'autoportrait a un long héritage dans l'histoire de l'art. De plus en plus d'expositionsconsacrées au selfe montrent que cette pratique commence à être reconnue commeartistique.

Le art selfe, perçu par certain comme une instrumentalisation de l'art, ne serait-il pas aussiune tentative de «  devenir art  »  par la réinterprétation personnelle d'une oeuvre?

Art SelfeS'immerger : instrumentalisation de l'oeuvre ou « devenir art » ?

Art SelfeS'immerger : instrumentalisation de l'oeuvre ou « devenir art » ?

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Photo-mobile et partage● Les usages de la caméra mobile ne se limitent pas au selfe. Dans les institutions culturelles

beaucoup photographient les oeuvres, mais aussi les cartels.

● Deux type de profls qui (se) prennent en photo (avec) les oeuvres :

- simple photographies des oeuvres, comme pour garder une trace de ce que l'on a vu- posture artistique, avec une refexion d'apparence plus longue, des positions et angles de vue variés,

une recherche esthétique.

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● Adopter une posture artistique, réinterprêter une oeuvre à travers l'image, s'approprierune oeuvre

● Les applications sur smartphone sont aujourd'hui de véritables mini-studios de retouches àla portée de tous, et permettent à chacun d'exprimer sa créativité. Il y a un côtéuniformisé chez beaucoup d'instagrameurs, puis il en a certains qui se démarquent.

Exemple : un instagrameur qui réalise un bricolage graphique avec l'application en jouant sur la pagequi présente toutes les images (utilisation de plusieurs cases pour former une seule image)

Photo-mobile et partageFaire de l'art avec de l'art

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● Critique de l'instrumentalisation de l'art pourdonner à son autoportrait de la valeur ajoutésur les réseaux sociaux

● « Popularisation » de l'art, l'aura de l'oeuvreest remplacée par la valeur d'usage (Adorno)

● Nouveau rapport entre l'oeuvre et sonspectateur :

- Michael Fried, dans La place du spectateur, explique que l’œuvre d’art n’existe que par laprésence du spectateur. Or, dans le selfe, l'oeuvren'est pas l'objet principal et la personne lui tournesouvent le dos. C'est comme renier son statut despectateur, et donc nier la valeur de l'oeuvre

- Mais Marcel Duchamp disait que le spectateurcompléte le travail de l'artiste, on peut alors penserun changement de posture du spectateur quidevient alors acteur.

Photo-mobile et partageQuestion de valeur

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● En France, certains musées nationaux ont interdit pendant un temps la photographie dansleurs établissements, comme les musées d'Orsay et de l'Orangerie.

● «  Tous photographes  »  : charte des bonnes pratiques dans les établissementspatrimoniaux

Photo-mobile et partageProblème ou atout pour les musées ?

«  Ces dernières années, la pratiquephotographique et flmique dans lesmusées et les monuments est devenue unphénomène courant qui trouve souvent sonprolongement sur les réseaux sociaux. LeMinistère de la culture et de lacommunication a souhaité accompagner lesétablissements et les associations devisiteurs dans la conception d'une charted'entente où sont posées les principalesrègles du savoir visiter et du partage de laculture à l'heure du numérique. Cettecharte est susceptible d'inspirer d'autresministères, les collectivités territoriales etl'ensemble du réseau des structuresculturelles du domaine patrimonial.  »

culturecommunication.gouv.fr

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● Le partage des photo-mobiles prisent dansles centres d'art peuvent représenter unbon outil marketing pour ces institutions,et augmenter la fréquentation desjeunes.

Certains musées diffusent des selfes de leursvisiteurs devant les oeuvres sur Pinterest,comme le NC Art Museum et le Walker ArtCenter. Le musée Andy Warhol inciteégalement son public à poster des photos « artsnob selfe » sur facebook en y ajoutant#WarholSelfe.

● #MuseumSelfe day : Le 22 janvier 2014,Marc Dixon et CultureTheme organisentla première journée mondiale dédiée au« selfe » dans le musée [Cf museumselfes.tumblr.com]

Photo-mobile et partageProblème ou atout pour les musées ?

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● Les institutions culturelles intègrent de plus en plus le numérique : audio-guides, bornes, sitesinternet, applications ...

● Médiation modernisée qui permet de préparer sa visite, d'interagir autrement avec les oeuvres, depersonaliser sa visite, souvent poursuivit sur les réseaux sociaux en partageant son expérience eten conseillant de futurs visiteurs.

● Mediation numérique doit être pensée en complément de la médiation humaine.● Le visiteur devient acteur de la médiation

Numérique et MuséesDouble médiation culturelle

crossmédias.fr

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Mobile et MuséeEn conclusion

Le numérique est un enjeux important pourles institutions culturelles. Intégrer latechnologie, c'est vivre avec son temps, etcela permet d'attirer le plus grand nombre.Certaines de ces institutions l'ont biencompris et utilisent les nouvelles pratiquesd'échanges comme outil marketing.

Du point de vue du visiteur, sa visite estcomme "augmentée" par le numérique.L'exemple de la photo-mobile montre quele spectateur de l'oeuvre peut deveniracteur. Il personnalise sa visite, peut larevivre et la partager.

Le selfe montre clairement les nouvellesinteractions avec les oeuvres née desnouvelles pratiques culturelles.

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Mobile et MuséeBibliographie / Webographie

● Art Selfe : de l'Art à l'arrière plan, Fastncurious.fr, 27-11-2014● La médiation culturelle numérique, quels nouveau supports ?, Cross Médias, 17-12-

2013● Le Selfe dans les musées : qui est la vedette ?,Thot Cursus, 26-04-2014● Quand le phénomène selfe « contamine » les musées et lieux culturels, CLIC (Club

Innovation et culture), 21-01-2014● Selfe, mot de l'année, mais pratique centenaire, Rf, 24-12-2013● Suite à un Instagram de Fleur Pellerin, le musée d'Orsay autorise la photo, France

Culture, 18-03-2015● Www.culturecommunication.gouv.fr