Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018
Transcript of Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018
REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE
Union - Discipline - Travail
Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique
Université Félix Houphouët-Boigny
UFR : Sciences de l’Homme et de la Société
Année académique: 2017-2018
Institut de Géographie Tropicale
Côte attribuée par la bibliothèque
Centre d’Excellence Africain sur le
Changement Climatique, la
Biodiversité et l’Agriculture Durable
(CEA-CCBAD)
Mémoire de Master
Parcours : Géographie Physique et Environnement Option: Géographie Physique
Sujet:
Impacts des changements et variabilités climatiques (extrêmes
climatiques) sur la production de la banane dessert dans les
plantations industrielles en Côte d’Ivoire
Présenté par : M. ANGOUA Angoua Joseph
Superviseur : Mme DIBI-KANGAH Pauline, Maître de Conférences
Directeur de Recherches : M. CAMARA Brahima, Maître-Assistant
Composition du Jury :
Président M. KABLAN N’guessan Hassy Joseph Maître de Conférences
Rapporteur Mme DIBI-KANGAH Pauline Maître de Conférences
Rapporteur M. CAMARA Brahima Maître-Assistant
Examinateur M. ATTA Kouacou Jean-Marie Maître-Assistant
I
DEDICACE
Je dédie ce mémoire de Master à mon père ANGOUA Bile, à ma mère N’GUELE Koko,
pour leur amour, leurs soutiens, moral, financier et spirituel.
II
RESUME
La présente étude a pour objectif principal d’analyser les impacts des inondations sur la
production de la banane dessert dans les plantations industrielles de Côte d’Ivoire dans un
contexte de changement et de variabilité climatique. Les diverses méthodes appliquées (indice
standardisé des pluies, test de Pettitt, méthode bayésienne, indice ombrothermique de Bagnouls
et Gaussen, indices de pluie extrême et méthode de Thornthwaite) ont permis d’analyser les
tendances pluviométriques, la probabilité d’occurrence de l’inondation, les saisons climatiques
et le bilan hydrique et climatique sur la période de 1986 à 2016. La caractérisation spatiale du
risque d’inondation élaborée à partir de la combinaison de la carte de l’aléa et de la vulnérabilité
à l’inondation a permis d’identifier les zone à risque d’inondation. L’analyse des impacts des
inondations à partir de leurs effets sur le bananier à (court, moyen et long terme), les coûts de
restauration et de replantation ainsi que la production a permis de déterminer les effets négatifs
de ce phénomène sur la production de la banane dessert.
L’analyse de la variabilité pluviométrique a montré sur l’ensemble des stations une
alternance des périodes humides et sèches sur la période de 1986 à 2016. Les différentes
ruptures observées sur la période d’étude dans les stations étudiées montrent par conséquent
une baisse hétérogène de la pluviométrie. L’analyse des pluies extrêmes mensuelles ont permis
de déterminer les mois où la probabilité qu’une inondation puisse être provoquée avec des
pluies moyennes mensuelles supérieures ou égales à 200 mm. De plus, les plantations
industrielles situées dans les bassins versants des fleuves sont vulnérables aux inondations
pendant les saisons pluvieuses. La manifestation des extrêmes climatiques mais plus
précisément des inondations dans les plantations industrielles rendent très vulnérable la
production de la banane dessert, influençant ainsi le niveau socio-économique des producteurs
et des travailleurs.
Mots clés : Côte d’Ivoire, impact, changement et variabilité climatique, inondation, banane
dessert
Impacts des changements et variabilités climatiques
(inondation et sècheresse) sur la production de la
banane dessert dans les plantations industrielles en
Côte d’Ivoire
III
ABSTRACT
The main objective of this study is to analyse the impact of floods and droughts on the
production of bananas on industrial banana fields in a context of variability and climat changes.
The various methods applied (Standardized index of rainfall, Pettitt’s test, Bayesian method,
ombrothermic index of Bagnouls and Gaussen, extreme rainflall index and the
THORNTHWAITE’s method) have permitted to analyse the characteristics of droughts starting
from rainfall trends, flood’s probability of occurrence, of determining the climatic seasons,
hydric record and hydric climatic record on the 1986-2016 period.
The spatial characterization of the flood risk made by the combination of the flood
variability and vulnerability map permitted to identify areas at risk of floods. The evaluation of
the impact of extreme climatic events through the analysis of all impacts on banana trees on
short, mid-term and long-term, the restoration, the replantation and the yield of the crops
allowed to identify the consequences of these events on the production of dessert bananas.
The analysis of the pluviometry’s variability in all the stations has revealed a rotation of
humid periods and dry periods on the 1986-2016 period. The different breaks observed on the
study period show an heterogenous decrease of rainfall highly related to droughts. The monthy
extreme rainfall analyses were used to determine the months when the probability of flooding
coud be caused by average monthy rains greater than 200mm. In addition, industrial plantations
of banana located in river basins are very exposed to floods during raining seasons. The
manifestation of droughts and floods in industrial farms have increased the vulnerability of the
production of bananas, influencing the economic and social level of the producers.
Key words: Côte d’Ivoire, impact, climat changes and variability, flood, banana.
IV
REMERCIEMENTS
Je tiens avant toute chose à remercier spécialement Docteur Pauline DIBI KANGAH,
Maître de Conférences à l’Institut de Géographie Tropicale et Docteur CAMARA Brahima,
Maître-Assistant à l’UFR de Biosciences qui ont accepté sans ménager d’efforts à
l’encadrement scientifique et technique de ce travail. Leur confiance, leur orientation, leur
patience, leur encouragement, leur incitation, leur disponibilité et leur soutien ont été
déterminants dans la réalisation de ce travail de recherche. Mes mots et remerciements ne
suffiront jamais pour leur exprimer mes sentiments de gratitude. Je leur suis très redevable.
J’ai une pensée profonde à l’endroit de tous les enseignants de l’Institut de Géographie
Tropicale (IGT), spécialement à mes Professeurs KOLI BI Zuéli et HAUHOUOT Célestin,
ainsi qu’à tous les membres du Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur les Milieux
Tropicaux, Continentaux et Littoraux (LAMINAT) pour la connaissance scientifique dont nous
bénéficions aujourd’hui, pour leurs conseils à la réalisation et à l’amélioration de nos travaux
de recherche.
Je tiens également et de façon exceptionnelle à remercier la Banque Mondiale pour le
financement de ce projet de recherche du Centre d’Excellence Africain sur les Changements
Climatiques, la Biodiversité et l’Agriculture Durable (CEA-CCBAD). Ces remerciements vont
à l’endroit de tous les membres de ce centre, au Professeur KONE Daouda, coordinateur dudit
projet et particulièrement au Docteur SANOGO Souleymane pour ses conseils et sa
disponibilité.
Je tiens aussi à remercier les personnes qui ont apporté leur contribution à
l’enrichissement de ce travail, particulièrement aux Docteurs N’Da Christophe et AFFERY
Arthur qui ont bien accepté volontiers d’apporter des corrections à ce travail pour le parfaire.
J’adresse également mes remerciements au Doctorant GLOAYOWI Bathoh Sylvain qui
m’a énormément guidé sur les questions relatives à la méthodologie, plus précisément aux
méthodes d’analyse des données climatiques pour aboutir à la réalisation de ce travail de
recherche. Je n’oublie pas les Doctorants AMON Joël, COULIBALY Alama qui ont contribué
à l’amélioration de ce travail de recherche.
Toute ma reconnaissance aux amis de l’Institut de Géographie Tropicale (les amis de la
promotion 2013 - 2014), en particulier à KOUASSI Koffi Aymar, YAO Josélito Carlos,
KOBENAN Kadjo Raphaël, YAO N’Goran Yannick, YOA Loukou Jacques, KOFFI Agohi
Obed Claver. Je leur exprime ma profonde gratitude pour leurs conseils, leurs soutiens, leurs
encouragements et leur aide si précieux.
V
Les membres de ma famille ont eux aussi contribué à ce travail de recherche en
apportant leurs soutiens moral, matériel et spirituel. Nous pensons à :
Docteur ANGOUA Adjé Séverin,
Docteur BILE Abia Vincent,
BILE Ahico Jean,
ANGOUA Abah Emilienne épse ASSAMOI,
Mes tantes ADAÏ N’GUELE Aba Louise, N’GUELE Bah Marie Chantal et MESSEREBE
Ahou Joséphine,
Ma belle-sœur HOBBAH Assemela Anne-Marie épse BILE,
ALLOUCO Kouamé Esmel,
KETCHA Assemian Patrick Gervais.
Et enfin, mes remerciements vont à l’endroit de toutes les personnes de près ou de loin
qui ont contribué à la réalisation de ce projet de recherche dont leurs noms ne sont pas
mentionnés ; recevez ici l’expression de ma profonde reconnaissance.
VI
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ................................................................................................................................. I
RESUME ................................................................................................................................... II
ABSTRACT ............................................................................................................................. III
REMERCIEMENTS ................................................................................................................ IV
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... VI
LISTE DES FIGURES .............................................................................................................. X
LISTE DES PHOTOS .............................................................................................................. XI
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ XI
LISTE DES SIGLES ET AGRONYMES ............................................................................... XII
CHAPITRE I : INTRODUCTION ............................................................................................. 1
1.1. Contexte et justification de l’étude ...................................................................................... 1
1.2. Situation de la zone d’étude ................................................................................................ 4
1.3. Climat et relief de la zone d’étude ...................................................................................... 5
1.4. Hydrographie, géologie et pédologie de la zone d’étude .................................................... 6
1.5. Végétation de la zone d’étude ............................................................................................. 9
1.6. Localisation des principales plantations industrielles de la banane dessert de la Côte
d’Ivoire ..................................................................................................................................... 10
CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE ................................................................. 14
2.1. Définition des concepts et état des questions .................................................................... 14
2.1.1. Sécheresse et agriculture ................................................................................................ 14
2.1.2. Inondation et agriculture ................................................................................................ 17
2.1.3. Origine de la banane ....................................................................................................... 19
2.1.4. Place et importance du secteur de la banane dessert en Côte d’Ivoire ........................... 20
2.1.5. Structures de gestion de la production et de l’exportation de la banane dessert ............ 21
2.1.6. Facteurs climatiques et écologiques sur la production de la banane dessert .................. 21
2.2. Problématique et objectifs de la recherche ....................................................................... 22
2.2.1. Problématique ................................................................................................................. 22
2.2.2. Objectifs de la recherche ................................................................................................ 24
2.2.2.1. Objectif général……. .................................................................................................. 24
2.2.2.2. Objectifs spécifiques. .................................................................................................. 24
CHAPITRE III : DONNEES ET METHODES ....................................................................... 25
3.1. Données ............................................................................................................................. 25
VII
3.1.1. Données climatiques ...................................................................................................... 25
3.1.2. Données de télédétections .............................................................................................. 26
3.1.3. Données d’enquête de terrain ......................................................................................... 27
3.2. Méthode de traitement et d’analyse des données .............................................................. 27
3.2.1. Analyse des données climatiques ................................................................................... 27
3.2.1.1. Etude de la variabilité pluviométrique ........................................................................ 27
3.2.1.2. Détection des ruptures ................................................................................................. 28
3.2.1.3. Saisons climatiques… ................................................................................................. 29
3.2.1.4. Analyse des indices des pluies extrêmes ..................................................................... 30
3.2.1.5. Bilan hydrique et climatique ....................................................................................... 31
3.2.1.5.1. Evapotranspiration potentielle .................................................................................. 31
3.2.1.5.2. Evapotranspiration réelle .......................................................................................... 32
3.2.1.5.3. Méthode des polygones de Thiessen ........................................................................ 32
3.2.1.5.4. Calcul du bilan climatique ........................................................................................ 33
3.2.2. Analyse des données de télédétection ............................................................................ 34
3.2.2.1. Cartographie du risque d’inondation ........................................................................... 34
3.2.2.1.1. Aléa inondation ........................................................................................................ 34
3.2.2.1.1.1. Cartographie de l’intensité pluviométrique ........................................................... 34
3.2.2.1.1.2. Cartographie de l’occupation du sol ..................................................................... 35
3.2.2.1.1.2.1. Traitement des images satellitaires .................................................................... 35
3.2.2.1.1.2.2. Classification supervisée des images ................................................................. 35
3.2.2.1.1.2.3. Evaluation de la classification ............................................................................ 36
3.2.2.1.1.2.4. Post-classification ............................................................................................... 36
3.2.2.1.2. Cartographie de l’aléa inondation ............................................................................ 36
3.2.2.1.3. Cartographie de vulnérabilité à l’inondation ............................................................ 37
3.2.3. Analyses des données d’enquête de terrain .................................................................... 40
3.2.3.1. Analyse de la production et du rendement de la banane dessert ................................. 40
3.2.3.2. Traitement et analyse des entretiens ............................................................................ 40
3.2.3.3. Analyse des impacts des inondations sur la production de la banane dessert ............. 40
3.2.3.4. Analyse des stratégies d’adaptation des producteurs de la banane dessert ................. 41
CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................. 42
4.1. Résultats ............................................................................................................................ 42
4.1.1. Analyse des caractéristiques des inondations ................................................................. 42
VIII
4.1.1.1. Variabilité pluviométrique .......................................................................................... 42
4.1.1.1.1. Tendances pluviométriques moyennes annuelles de la zone d’étude ...................... 42
4.1.1.1.2. Evolution des isohyètes moyennes annuelles ........................................................... 43
4.1.1.1.3. Variabilité des nombres de jours de pluie ................................................................ 44
4.1.1.1.4. Variabilité interannuelle des pluies .......................................................................... 45
4.1.1.1.6. Analyse de détection des ruptures dans la pluviométrie .......................................... 47
4.1.1.1.6.1. Test de rupture de Pettitt ....................................................................................... 47
4.1.1.1.6.2. Méthode Bayésienne de Lee et Heghinian ............................................................ 49
4.1.1.1.7. Analyse des saisons climatiques .............................................................................. 51
4.1.1.1.8. Indices des pluies extrêmes de la zone d’étude ........................................................ 52
4.1.1.1.9. Variabilité du bilan hydrique de la zone d’étude ..................................................... 54
4.1.1.1.10. Analyse du bilan climatique ................................................................................... 57
4.1.1.2. Identification des zones à risque d’inondation dans la zone d’étude .......................... 59
4.1.1.2.1. Cartographie de l’aléa inondation ............................................................................ 59
4.1.1.2.1.1. Intensité pluviométrique de la zone d’étude.......................................................... 59
4.1.1.2.1.2. Occupation du sol de la zone d’étude .................................................................... 60
4.1.1.2.1.3. Aléa inondation de la zone d’étude ....................................................................... 62
4.1.1.2.2. Cartographie de vulnérabilité à l’inondation ............................................................ 63
4.1.1.2.2.1. Densité de drainage (Dd) de la zone d’étude ........................................................ 63
4.1.1.2.2.2. Indice d’humidité topographique (TWI) de la zone d’étude ................................. 63
4.1.1.2.2.3. Vulnérabilité à l’inondation de la zone d’étude .................................................... 64
4.1.1.2.3. Risque d’inondation de la zone d’étude ................................................................... 65
4.1.2. Analyse des impacts des inondations sur la production de la banane dessert et les
stratégies d’adaptation……… .................................................................................................. 67
4.1.2.1. Analyse des statistiques agricoles ............................................................................... 67
4.1.2.2. Analyse des impacts des inondations sur la production de la banane dessert ............. 68
4.1.2.2.1. Impacts des inondations sur le bananier ................................................................... 68
4.1.2.2.2. Impacts des inondations sur les coûts de restauration et de replantation ................. 70
4.1.2.2.3. Impacts des inondations sur la production ............................................................... 71
4.1.2.3. Analyse des stratégies d’adaptation dans les plantations industrielles........................ 72
4.1.2.3.1. Stratégies d’adaptation développées par les producteurs ......................................... 72
4.1.2.3.1.1. Digues de protection contre la remontée des eaux ................................................ 72
4.1.2.3.1.2. Pompes à exore pour l’évacuation des eaux .......................................................... 73
IX
4.1.2.3.1.3. Systèmes d’arrosage pour l’irrigation ................................................................... 74
4.1.2.3.1.4. Autres stratégies d’adaptation développées .......................................................... 75
4.1.2.3.2. Stratégies d’adaptations futures ............................................................................... 75
4.2. Discussion ......................................................................................................................... 76
4.2.1. Caractéristiques des inondations .................................................................................... 76
4.2.2. Identification des zones à risque d’inondation ............................................................... 79
4.2.3. Impacts des inondations sur la production de la banane dessert .................................... 80
CHAPITRE V : CONCLUSION .............................................................................................. 81
5.1. Remarques et conclusion ................................................................................................... 81
5.2. Contraintes et limites de l’étude ........................................................................................ 82
5.3. Suggestions et recommandations ...................................................................................... 83
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 85
ANNEXE ................................................................................................................................. 90
X
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Localisation des principales zones de production de la banane dessert en CI ........... 5
Figure 2: Carte du relief du Sud-Est ivoirien ............................................................................ 6
Figure 3: Carte du réseau hydrographique du Sud-Est ivoirien ................................................ 7
Figure 4: Carte géologique du Sud-Est ivoirien ........................................................................ 8
Figure 5: Carte pédologique du Sud-Est ivoirien ...................................................................... 9
Figure 6: Localisation des principales plantations industrielles de banane dessert dans le Sud-
est de la Côte d’Ivoire .............................................................................................................. 11
Figure 7: Localisation des stations climatiques de la zone d’étude ........................................ 26
Figure 8: Organigramme de détermination de l'aléa inondation ............................................. 37
Figure 9: Synthèse méthodologique de la mise en place de la carte du risque d'inondation .. 39
Figure 10 : Tendance pluviométrique moyenne annuelle de la zone d’étude ........................ 43
Figure 11: Répartition spatio-temporelle des pluies du Sud-Est ivoirien ............................... 44
Figure 12: Répartition spatiale du nombre de jours de pluie du Sud-Est ivoirien .................. 45
Figure 13: Fluctuation pluviométrique de l’indice standardisé des pluies .............................. 46
Figure 14: Mise en évidence de rupture de stationnarité dans les séries pluviométriques des
stations par le test de Pettitt ...................................................................................................... 48
Figure 15: Mise en évidence des ruptures de stationnarité dans les séries pluviométriques des
stations par la procédure de Lee et Heghinian ......................................................................... 50
Figure 16: Courbes ombrothermiques des stations d'Abidjan-aéroport et d'Adiaké ............... 52
Figure 17: Répartition des pluies, de l’ETP et de l’ETR moyennes mensuelles ..................... 56
Figure 18: Carte de l’application de la Méthode de Thiessen aux stations synoptiques ......... 57
Figure 19: Bilan climatique des stations de la zone d'étude .................................................... 58
Figure 20: Carte d’intensité pluviométrique de la zone du Sud-Est Ivoirien .......................... 60
Figure 21: Carte d'occupation du sol du Sud-Est ivoirien en 2016 ......................................... 61
Figure 22: Carte d'aléa inondation du Sud-Est ivoirien .......................................................... 62
Figure 23: Carte de densité de drainage du Sud-Est ivoirien .................................................. 63
Figure 24: Carte d'indice d'humidité topographique (TWI) du Sud-Est ivoirien .................... 64
Figure 25: Carte de vulnérabilité à l'inondation du Sud-Est ivoirien ...................................... 65
Figure 26: Carte du risque d'inondation du Sud-Est ivoirien .................................................. 66
Figure 27: Graphique des statistiques agricoles de 1986 à 2016 en Côte d’Ivoire ................. 67
XI
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Photographie des bananiers dessert avec des régimes .............................................. 20
Photo 2: Effets des inondations sur les bananiers ................................................................... 69
Photo 3 : Bananeraie en production inondée ........................................................................... 71
Photo 4: Destruction des régimes de banane après les inondations ........................................ 72
Photo 5: Digue de protection contre les inondations (A) ; plante protégeant les digues contre
l'effondrement (B) .................................................................................................................... 73
Photo 6: Pompes à exore ......................................................................................................... 74
Photo 7: Système d'arrosage sous-frondaison : micro-asperseur (A) ; mini-asperseur (B) ..... 75
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Répartition des sociétés de plantation par zone de production ............................. 13
Tableau 2: Stations climatiques retenues ................................................................................ 25
Tableau 3: Valeur de l’indice standardisé des pluies (SPI) ................................................... 28
Tableau 4: Indices de pluie mensuelle utilisés dans l’analyse des événements climatiques
extrêmes ................................................................................................................................... 30
Tableau 5: Récapitulatif des détections de rupture par le test de Pettitt ................................. 49
Tableau 6: Récapitulatif des détections de ruptures par de la méthode Bayésienne de Lee et
Heghinian ................................................................................................................................. 51
Tableau 7: Moyenne des indices de pluie mensuelle extrême ................................................ 53
Tableau 8: Paramètres du bilan hydrique de la station d’Abidjan-aéroport ........................... 55
Tableau 9: Paramètres du bilan hydrique de la station d’Adiaké ........................................... 55
Tableau 10: Pourcentage des classes d'occupation du sol de la zone d'étude ......................... 61
XII
LISTE DES SIGLES ET AGRONYMES
ADF: Forum for the Development of Africa
CEA-CCBAD: Centre d’Excellence Africain sur les Changements Climatiques, la Biodiversité
et l’Agriculture Durable
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement
DMN : Direction de la Météorologie Nationale
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
GES : Gaz à Effet de Serre
GIEC : Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat
INS : Institut National de la Statistique
MNT : Modèle Numérique de Terrain
OBAM CI : Organisation des Producteurs-Exportateurs de Banane, d’Ananas, de Mangues
et d’autres fruits de Côte d’Ivoire
OCAB : Organisation Centrale des producteurs-exportateurs d’Ananas et de Banane
OMM : Organisation Météorologique Mondiale
PACIR : Programme d’Appui au Commerce et à l’Intégration Régionale pour la Côte
d’Ivoire
PIB : Produit Intérieur Brut
PNCC : Programme National/Changement Climatique
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SCB : Société de Culture Bananière
SIEREM-HSM : Système d’Information Environnementale sur les Ressources en Eau et leur
Modélisation-HydroSciences Montpellier
SIG : Système d’Information Géographique
SODEXAM : Société d’Exploitation et de Développement Aéroportuaire, Aéronautique et
Météorologique
SPDCie : Société des Plantations Daval et Compagnie
SRTM : Shuttle Radar Topography Mission
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture
WASCAL : Centre Ouest Africain de Service Scientifique sur le Changement Climatique et
l’Utilisation Adaptée des Terres
1
CHAPITRE I : INTRODUCTION
1.1. Contexte et justification de l’étude
Les études sur les changements et variabilités climatiques ne cessent de s’accroitre dans
les recherches scientifiques (Doukpolo, 2014). Les problèmes liés à ces changements
climatiques constituent des préoccupations qui touchent tous les pays et surtout ceux en voie de
développement. Ces problèmes demeurent une priorité qui s’inscrit dans les programmes
gouvernementaux tant nationaux qu’internationaux. Le climat de la terre a constamment évolué
à l’échelle des temps géologiques. Les changements du climat actuel sont particulièrement
rapides et ne sont pas d’ordre astronomique (Lamy, 2013). Ces changements dus aux activités
humaines qui en modifiant la composition chimique de l’atmosphère, ont entrainé une
augmentation de l’effet de serre. Plusieurs études présentent l’impact de ces Gaz à Effet de
Serre (GES) sur l’environnement, les systèmes naturels et humains et sur les océans (Le
Houérou, 1993 ; Bretaudeau et al., 2011 ; Lamy, 2013 ; GIEC, 2014).
La croissance démographique, l’urbanisation rapide et incontrôlée des zones à risques,
l’importante prévalence des maladies, la pauvreté endémique, la faiblesse des dispositifs de
réparations et de réponses aux catastrophes, l’insuffisance des informations climatiques et la
faible capacité des institutions sont autant de facteurs qui viennent aggraver la vulnérabilité de
l’Afrique aux changements climatiques dans les zones urbaines (Wallez, 2010). C’est dans ce
contexte que la communauté scientifique s’est intéressée aux questions relatives aux
fluctuations climatiques en Afrique (Aguiar, 2009 ; ADF VII, 2010 ; Wallez, 2010 ; Bretaudeau
et al., 2011 ; Barrat, 2012 ; Gemenne et al., 2014).
L’Afrique, bien qu’étant le moins responsable des émissions des GES (4 %), est
considéré presqu’universellement comme le continent le plus vulnérable aux impacts des
variations climatiques (Pomerleau, 2009). En Afrique de l’Ouest, les changements observés au
niveau du climat se traduisent selon Bretaudeau et al. (2011) par une variabilité importante de
la pluviométrie, une élévation de la température (de l’ordre de 0,6 à 0,7 °C), du niveau de la
mer et la recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes.
Selon l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM, 2006), 80 à 90 % des
catastrophes naturelles sont liées à des événements hydro-climatiques tels que les sécheresses,
les fortes pluies, les inondations. Tous ces phénomènes ont mis à mal les systèmes humains
2
(pertes humaines et matérielles), les systèmes agricoles (cultures englouties) et les
infrastructures économiques (routes, ponts, barrages détruits).
Située en zone tropicale humide, la Côte d’Ivoire n’est pas épargnée des impacts du
changement et de la variabilité climatique particulièrement les effets des extrêmes climatiques
que sont la sécheresse et les inondations. Son agriculture dépendante de la pluviométrie est
soumise aux variations de la pluie. Plusieurs études témoignent de la faiblesse de cette activité
aux changements et variabilités climatiques dans plusieurs régions (Soro et al., 2011 ; Kanohin
et al., 2013 ; Noufe et al., 2015 ; Diomandé et al., 2016 ; Boko et al., 2016).
De plus, les grands fleuves subissent aujourd’hui les impacts de la variabilité
pluviométrique en particulier le Bandama. Ce fleuve connaît les conséquences de la baisse des
pluies sur sa disponibilité en eau dans un bassin essentiel pour l’électricité, l’agriculture et
l’industrie (Kouassi et al., 2018).
Selon la Banque Mondiale, d’ici 2050, les fluctuations climatiques pourraient faire
baisser le PIB du pays, ce qui correspondrait à une perte de 380 à 770 milliards de FCFA pour
la Côte d’Ivoire. Cette situation peut faire augmenter le nombre de personnes (1 millions) dans
une condition d’extrême pauvreté à celui d’aujourd’hui qui est de 6 millions.
Ainsi, les études de Hauhouot (2008) ; Kaman (2010) ; Gemenne et al. (2014) ; Boko et
al. (2016) ; Kanga (2016), montrent également la fragilité des populations, de leurs activités
socio-économiques, de leur environnement à l’impact des inondations et des sécheresses en
Côte d’Ivoire.
En 2014, la production de la banane dessert qui place la Côte d’Ivoire premier
producteur africain, a connu une baisse à cause des inondations qui ont touchés la société SCB
qui est la plus grande productrice de banane dessert du pays, ainsi que celles des plantations de
SPDCie (Wanita) et de ROUCHARD.
Le présent mémoire s’inscrit dans un projet de recherche du Centre d’Excellence
Africain sur le Changement Climatique, la Biodiversité et l’Agriculture Durable (CEA-
CCBAD).
Plusieurs recherches scientifiques montrent les effets négatifs du changement climatique
sur la production agricole. Selon Daouda Konaté, Directeur de la Météorologie nationale,
l’agriculture ivoirienne est davantage confrontée à des difficultés climatiques (www.aip.ci).
Des conditions météorologiques extrêmes marquées par des années de sécheresses sévères
alternées par des années de fortes inondations dans certaines régions de la Côte d’Ivoire
occasionnent parfois des baisses sur la production agricole.
3
Les répercussions des extrêmes climatiques que sont les inondations et les sécheresses
spécifiquement celles des inondations sur la production de la banane dessert font l’objet de cette
étude. Les bananiers sont touchés selon la littérature par le changement climatique à travers
l’augmentation des températures, des fortes pluies, des vents violents, des sécheresses, des
inondations etc. ce qui contribuent à une mauvaise productivité de ceux-ci.
En effet, les influences des inondations et sécheresses sont aujourd’hui autant des
préoccupations pour les scientifiques, les gouvernements et les agriculteurs (producteurs de la
banane dessert). Ces préoccupations doivent susciter des recherches sur ces thématiques afin
de pouvoir élaborer des stratégies d’adaptation et d’atténuation aux contraintes climatiques.
Cette étude se déroule dans le Sud-est de la Côte d’Ivoire, une zone naturelle de production de
la banane dessert.
Ce mémoire intitulé «Impacts des changements et variabilités climatiques (extrêmes
climatiques) sur la production de la banane dessert dans les plantations industrielles en
Côte d’Ivoire », a pour objectif d’analyser les impacts des inondations sur la production de la
banane dessert dans les plantations industrielles de Côte d'Ivoire dans un contexte de
changement et variabilité climatique.
Le Centre d’Excellent Africain sur les Changements Climatiques, la Biodiversité,
l’Agriculture Durable a pour objectif principal de promouvoir l’excellence dans la formation,
la recherche et la gouvernance. Il vise également au renforcement des capacités des personnels
administratifs et techniques ainsi que les enseignants chercheurs. Sa mission est de fournir des
informations et des connaissances susceptibles de permettre à ses Etats membres de gérer
durablement les effets néfastes du changement climatique aux niveaux local, national et
régional. Cette mission se fait à travers le renforcement des capacités, la formation des cadres
Ouest africains. Elle se fait également par la création et la diffusion des technologies
appropriées en vue de faire face à la variabilité du climat et aux changements climatiques.
La présente étude comporte cinq chapitres :
Le chapitre I montre l’introduction qui met en exergue le contexte et justification de l’étude et
la présentation de la zone d’étude. Le chapitre II permet de faire l’état des travaux scientifiques
consacrés à l’étude des extrêmes climatiques (inondation et sécheresse), leurs répercussions sur
la production agricole plus spécifiquement sur la production de la banane dessert. Aussi, il
montre l’importance de cette culture en Côte d’Ivoire. Ce chapitre est également consacré à la
problématique de l’étude et à l’élaboration des objectifs de recherche.
4
La méthodologie est présentée dans le chapitre III, les résultats obtenus et discutés sont
représentés dans le chapitre IV et la conclusion dans le chapitre V.
1.2. Situation de la zone d’étude
Située entre 5°11’ et 6°55’ de latitude nord et les 2°50’ et 4°35’ de longitude ouest, la zone
d’étude couvre une superficie de 29 834 km2. Elle englobe l’essentiel de la production de la
banane dessert comme l’illustre la figure 1. Selon le nouveau découpage administratif de la
Côte d’ Ivoire, cette partie de son territoire compte à présent quatre régions: la région du Sud-
Comoé, située à la frontière du Ghana a pour chef-lieu de région Aboisso, la région des Grands
ponts dont Dabou est le chef-lieu de région, la région de l’Agneby-Tiassa avec pour Agboville
chef-lieu de région, située au Nord de la capitale économique et la région de la Mé pour chef-
lieu Adzopé située à l’Ouest de la région du Sud-Comoé.
La zone d’étude est limitée au Nord par les régions du Moronou, du Belier et de de
l’Indénié-Djuablin, à l’Est par le Ghana, au Sud par l’océan Atlantique et à l’Ouest par les
régions du Goh et du Loh-Djiboua. Selon OBAMCI (2017), la zone de production de la banane
dessert détient des facteurs naturels important tels que la pluviométrie, la température,
l’insolation, les ressources en eau naturelles et des sols fertiles. Tous ces facteurs rendent
possible la culture de banane dessert en Côte d’Ivoire.
Cette zone concentre une population de 1 100 082 habitants selon les statistiques de
l’Institut National Statistique (INS) du Recensement Général de la Population et de l’Habitat
(RGPH, 2014).
5
Figure 1: Localisation des principales zones de production de la banane dessert en Côte d’Ivoire
Source : PARCI, 2013 adapté
1.3. Climat et relief de la zone d’étude
Le climat de cette zone est particulièrement variable à l’échelle locale du faite de sa
position par rapport à l’océan atlantique. La bananeraie ivoirienne selon OBAMCI (2017), est
située dans un climat forestier tropical. Cette zone est caractérisée par un climat subéquatorial
appelé « Attiéen » qui bénéficie des températures élevées de l’ordre de 26 à 27 °C, avec des
pluies abondantes dont la hauteur moyenne annuelle varie de 1500 à 2000 mm, d’une humidité
atmosphérique importante se situant entre 80 à 90 % en moyenne (Dian, 1973). Elle est marquée
par deux saisons des pluies : la grande saison des pluies (avril - juillet) et la petite saison
(octobre-novembre), interrompues par deux saisons sèches.
L’insolation est faible, de l’ordre de 1 600 à 1 800 h/an, limitant la densité de plantation
autour de 1 800 plants à l’hectare avec une humidité relative élevée (80 à 90 %). La température
moyenne varie de 24 °C (mois de juillet à septembre) à 32 °C (mois de février à mai) avec une
faible amplitude thermique journalière rendant favorable la culture de la banane (OBAMCI,
2017). Les vents peuvent-être violents aux intersaisons et particulièrement en fin de grande
saison sèche.
6
La figure 2 montre le relief de la zone d’étude. Le relief est par définition un élément
important qui permet de déterminer l’attitude au ruissellement des terrains, l’infiltration et
l’évaporation. Cette zone présente selon les endroits des altitudes allant de 0 à 39 m dans la
partie Sud et aux alentours des cours d’eau. Dans la partie Nord, sont observées des grandes
valeurs d’altitudes comprises entre 159 à 460 m. Les régions de la Mé et du Sud-Comoé sont
les régions où le relief est élevé, par contre les régions des Grand-Ponts et de l’Agneby sont les
régions où le relief est bas.
Figure 2: Carte du relief du Sud-Est ivoirien
1.4. Hydrographie, géologie et pédologie de la zone d’étude
La figure 3 donne un aperçu du réseau d’hydrographique de la zone d’étude. Le réseau
hydrographique de la zone d’étude est très dense et comprend 3 principaux fleuves, quelques 4
petits fleuves côtiers et un système lagunaire important. Les différents cours d’eau coulent du
Nord vers le Sud.
Le Sud-Comoé est baigné par un réseau hydrographique dense et varié composé de 12
lagunes dont la plus importance est la lagune Aby, Ehi et Tendi d’environ 424 km2. Cette région
est également composée de quatre grands fleuves dont la Bia (sur laquelle se trouve le barrage
hydroélectrique d’Ayamé), la Comoé (1 160 km), la Tanoé (dont le bassin versant est de 16 000
km2) et le Toumanguié.
7
La région de la Mé est arrosée par d’importants cours d’eau, la Comoé, la Mé, l’Agneby,
le Mafou, le Massan, le Tafou et le Mabi.
La région des Grands Ponts est traversée par des grands fleuves, la Mé, l’Agneby, le
Bandama (1 050 km), le Sassandra (650 km) et des lagunes telles que la lagune Ebrié (avec un
bassin versant de 93 600 km²), Adjin et Tadio.
L’Agneby-Tiassa est une région dominée par le fleuve Bandama qui traverse les
départements de Taabo et Tiassalé du Nord au Sud. Son principal affluant est le N’Zi. On
observe aussi la présence de plusieurs cours d’eau au débit intermittent comme l’Agneby.
Figure 3: Carte du réseau hydrographique du Sud-Est ivoirien
La géologie de la zone d’étude est dominée par les formations de conglomérats, grès et
de schistes (figure 4). Cette formation se trouve majoritairement dans les régions de la Mé et
de l’Agneby-Tiassa. La région du Sud-Comoé est constituée de plusieurs types de formations
géologiques que les autres régions. On y trouve des formations de complexe granitoïde baoulé,
complexe plutonique abrorien et birrinien, ainsi que des sédiments sableux, argileux et côtiers.
8
Figure 4: Carte géologique du Sud-Est ivoirien
Source : SODEMI, 1972, adaptée
La pédologie de la zone d’étude est dominée par des sols précambriens (brirrimien)
composé de schistes, de quartzite, et de roches vertes. Ces sols sont majoritairement rencontrés
dans la région de l’Agneby-Tiassa (Figure 5). La région du Sud-Comoé est constituée de
différents types de sols composés de granites, des sols précambriens, des dépôts alluviaux
lagunaires récents et autres types de sols. Ces mêmes composés se retrouvent dans la région des
Grands Ponts. En général, la région d’étude est dominée par des sols granitiques, schisteux, des
granites à biotite ou à deux micas, et d’une auréole métamorphique de micaschistes
(Guillaumet et Adjanohoun, 1971).
9
Figure 5: Carte pédologique du Sud-Est ivoirien Source : FAO-UNESCO, 1986, adaptée
1.5. Végétation de la zone d’étude
La zone du Sud-Est de la Côte d’Ivoire présente une diversité de paysages floristiques
dominés majoritairement par deux grandes formations forestières : les forêts denses
sempervirentes (ombrophile) et les forêts denses semi-décidues (mésophile) (Guillaumet et
Adjanohoun, 1971). A l’intérieur de ces grands ensembles, on y trouve des formations
forestières (marécageuse, littorales et des mangroves) et des formations savanicoles
(prélagunaires et littorales).
Les formations forestières sont composées des forêts marécageuses qui occupent le
cordon lagunaire, ces forêts marécageuses sont formées sur des sols hydromorphes organiques
tourbeux et sur des sols humides à gley. La plus grande surface se trouve dans les régions
lagunaires, à l’Est de la lagune Ehi, au Nord des lagunes Aby et Adjin, dans les cours inférieurs
de l’Agneby, alluvions du Bandama.
10
Les mangroves ou forêts sur sols hydromorphes à gley, salés, se trouvent sur les rives
plates des estuaires : San Pedro, Bolo, Sassandra, Comoé et dans les lagunes d’eau saumâtre
: Potou, Ebrié. Ces mangroves sont composés des espèces floristiques tels que Rhizophara
racemosa et Avicennia africana.
Les forêts littorales sont localisées dans la partie septentrionale du secteur littoral, la
forêt littorale est sur des sols ferrugineux profonds, bien drainés, fortement désaturés,
appropriés en argile, issus de colluvions des sables tertiaires. Cette formation forestière est
fermée avec une strate arborée lâche, les deux strates inférieures étant au contraire très denses
et la strate arbustive est toujours riche, par contre le recouvrement herbacé est très faible. Il
s’agit d’une forêt typiquement sempervirente composée de Turrenthus africanus et Heisteria
parvifolia.
Les formations savanicoles se composent des savanes littorales et prélagunaires. Les
savanes littorales qui sont établies sur des pseudo-podzols dont l’horizon humifère est
pratiquement inexistant, l’horizon lessivé blanc est en surface, et où la nappe phréatique
remonte jusqu’en surface pendant une partie de l’année. La composition floristique se
distingue par deux zones : zones plates qui sont couvertes de Rhytachne rottboellioides et des
zones déprimés humides avec des graminées.
Quant aux savanes prélagunaires, elles sont localisées au Nord des lagunes, sur des
sables du continental terminal dans les régions forestières du Sud de la Côte d’Ivoire. Elles
ont une superficie de 100 000 ha. Elles sont constituées des formations herbeuses très
vigoureuses avec la présence des arbustes qui sont fortement dispersés et trouvent sur des sols
à hydromorphie temporaire gris clair ou ocres et sur des sols hydromorphes sableux
(Guillaumet et Adjanohoun, 1971).
1.6. Localisation des principales plantations industrielles de la banane dessert de la Côte
d’Ivoire
Les bananeraies ivoiriennes sont principalement localisées dans le Sud-Est du pays dans
un rayon de 200 km autour d’Abidjan (port de chargement) et dans les situations hydrologiques
(disponibilité d’eau) et d’environnement économique rendant possible la culture intensive de la
banane (OBAMCI, 2017). Le verger bananier en Côte d’Ivoire couvre une superficie de 5 600
hectares en 2015 (OBAMCI, 2017). La figure 6 présente les différentes plantations industrielles
de banane dessert dans les zones productrices du Sud-est ivoirien. Les régions du Sud-Comoé
et des Grands-Ponts disposent de quatre plantations industrielles et la région de l’Agneby-
11
Tiassa quant à elle dispose de six plantations industrielles de banane dessert. La région de La
Mé disque 3 plantations industrielles.
Figure 6: Localisation des principales plantations industrielles de banane dessert dans le Sud-est de la
Côte d’Ivoire
Considérée comme zone traditionnelle de la culture bananière sur sol pauvre et mal
drainée, la zone d’Azaguié-Anyama détient 2 % de la production. La pluviométrie étant
moyenne, permet par le réseau hydrographique et la topographie la création des retenues
artificielle pour l’arrosage. Les plantations sont installées sur des bas de pente, des bas-fonds,
des plateaux et des pentes. A ce jour, il ne reste qu’un seul site de plantation (Eglin) dans cette
zone. La région d’Azaguié est la seule région qui est dépourvue de cours d’eau assez importante
(OBAMCI, 2017).
La zone d’Agboville (3 % de la production) est située à 100 km d’Abidjan, cette zone
ne compte désormais qu’une seule plantation de banane appartenant la SA Eglin. Elle est
plantée sur un sol argileux de couleur brun-clair avec une charge en graviers faible (<10 %) sur
le profil. La région d’Agboville est traversée par le fleuve Agneby couvrant un bassin de 8 900
km2.
12
Quant à la zone de Grand-Bassam (Motobé 4 % de la production), elle a une seule
bananeraie (SBM) qui est proche de Grand-Bassam, à proximité du village Motobé sur sol
alluvionnaire riche en argile. Cette zone est traversée par la Comoé qui draine 78 000 km2 en
Côte d’Ivoire sur une longueur de 1 160 km.
Située entre 120 et 160 km d’Abidjan, la zone d’Aboisso-Akressi-Ayamé (15 % de la
production) présente une pluviométrie plus favorable mais qui ne dispense pas de l’irrigation.
Les plantations sont établies en bas-fond sur socle granitique (sablo-argileux ou argilo sableux)
ou sur alluvions fluviatiles. Elle est traversée par la Bia et d’autres petites rivières, couvrant
97 000 km2.
La zone d’Abengourou (bord de la Comoé 16 % de la production) est située en bordure
de savane à 190 km d’Abidjan, cette région présente un déficit hydrique important. L’irrigation
est indispensable et réalisable sans grandes difficultés à partir du fleuve Comoé. Les sols sont
des alluvions fluviatiles argilo-limono-sableuses, nécessitant un drainage serré. Cette région est
également traversée par la Comoé.
Située en bordure de la savane, la zone de Tiassalé (26 % de la production) avait été
délaissée en raison des investissements trop importants pour installer un système d’irrigation
performante. Grâce à un meilleur ensoleillement, et d’un sol plat permettant un facile
équipement. Cette zone connaît un grand intérêt sous l’impulsion de la SCB par les structures
de plantations CDBCI et BATIA et est devenue une zone phare dans le développement des
surface en bananeraie. Cette région est traversée par le Bandama avec une longueur totale de
1 050 km et occupent un bassin de 97 000 km2 et le fleuve N’Zi affluent du Bandama.
La zone du Niéky et des vallées lagunaires (34 % de la production) est choisie à l’origine
pour les teneurs élevées en matières organiques. On remarque une proportion de plus en plus
élevés des sols argileux. Ces zones subissent de plus en plus des coûts élevés du fait de leur
situation en polder (drainage très important) (PARCI, 2013). Cette zone est traversée par
l’Agneby et le Bandama.
En 2015, la bananeraie ivoirienne couvrait 7 300 ha répartis par région comme suite :
Tiassalé (2 800 ha), Bandama (200 ha), Comoé (800 ha), Niéky-Azaguié (2 000 ha) et Sud-
Comoé (1 500 ha), (OBAMCI, 2017).
Le tableau 1 présente ainsi la répartition des plantations industrielles par zone de
production.
13
Tableau 1: Répartition des sociétés de plantation par zone de production
Zone de production Plantations Superficie (en ha)
Zone d’Azaguié CDBCI 300
EGLIN 148
Zone d’Agboville EGLIN 125
Zone d’Abengourou SCB Banacomoé 816
Zone de Niéky-vallées de lagunes
ROUCHARD Attingué 133
SCB Badema 165
SCB 900
Zone de Tiassalé
SCB 900
CDBCI 136
SPDCie Batia 222
Zone de Dabou SPDCie 243
CDBCI 282
Zone de Grand-Bassam SBM Motobé 271
Zone d’Aboisso-Akressi-Diby
SAKJ Diby 470
SAKJ Akressi 325
ELIMA Aboisso 280
SBMK Aboisso 180
Source : PACIR, 2013
Cette partie présente le cadre de l’étude, les motivations qui sont à l’origine de ce travail
de recherche et les caractéristiques physiques et démographiques de la zone étudiée. Ces
différents aspects permettront d’avoir une connaissance de la zone d’étude.
14
CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE
Ce chapitre est consacré aux définitions des concepts et état des questions, à la
problématique et à l’élaboration des objectifs de la recherche.
2.1. Définition des concepts et état des questions
Cette partie passe en revue les différents écrits relatifs aux extrêmes climatiques que
sont les inondations et les sécheresses en Afrique de l’Ouest, plus spécifiquement en Côte
d’Ivoire. Il s’agit de montrer à travers cette littérature, leurs impacts agronomiques,
environnementaux mais également leurs impacts socio-économiques sur la culture de la banane
dessert.
2.1.1. Sécheresse et agriculture
La sécheresse est un fléau insidieux qui découle d’une baisse des précipitations par
rapport à des niveaux considérés comme normaux. Lorsqu’elle se prolonge toute une saison ou
au cours d’une période plus longue encore, les précipitations sont insuffisantes pour répondre
aux besoins de l’environnement et des activités humaines (OMM, 2012).
L'Afrique est le continent le plus vulnérable aux fluctuations du climat ayant entrainé
des conséquences sur l’environnement (sécheresse, désertifications) (Aguiar, 2009). Ce
continent plus particulièrement la région ouest-africaine a subi une hausse de température de
l'ordre de 0,6 à 0,7 °C, plus rapide que la moyenne mondiale (Bretaudeau et al., 2011). Des
études ont montré que les températures du continent et particulièrement celles du Sahel ont
connu une augmentation de 0,2 à 0,8 °C depuis les années 1970 (Barrat, 2012).
Bretaudeau et al. (2011), estiment que d'ici 2080 en Afrique, le changement climatique
aura des conséquences suivantes: 75 % des populations seront exposées à la faim et 75 millions
d'hectares de terres actuellement adaptées à l'agriculture pluviale disparaîtraient en Afrique
subsaharienne.
Selon le 7e Forum pour le Développement de l’Afrique (ADF, 2010), les principales
incidences des changements climatiques en Afrique sont des sécheresses et autres phénomènes
climatiques extrêmes, des changements des précipitations. Ces incidences entraineront une
baisse de l'écoulement des bassins fluviaux et une diminution de l'eau disponible pour
l'agriculture. Elles touchent également la production hydroélectriques et l'élévation du niveau
15
de la mer qui entrainera une érosion côtière et des inondations surtout dans certaines régions
côtières d’Afrique. Les impacts de la variabilité et des changements climatiques sur les
écosystèmes sahéliens sont sans équivoques.
Au cours des 50 dernières années, l’Afrique de l'Ouest a subi une des plus fortes
variations de la pluviométrie observées à l'échelle du globe (Barrat, 2012). Ces fluctuations
climatiques ont non seulement affecté le régime des précipitations mais elles ont également
engendré des conséquences sur les ressources hydrologiques et végétales. La hausse des
températures en Afrique de l'Ouest (3 à 4 °C) entrainera une hausse de l'évapotranspiration
potentielle (ETP) de 5 % d'ici la fin du siècle (Barrat, 2012). Les effets des changements de
températures semblent avoir un impact supérieur à celui de la pluie (Roudier, 2012). Pour
l’auteur, ce changement semble avoir une augmentation du réchauffement moyen allant de 2 à
+ 6 °C en 2100 selon les scénarii d’émission et le GCMs.
L'ensemble de l'Afrique de l'Ouest a subi au cours de ces dix dernières années, une
récurrence marquée par la sécheresse, une diminution de la pluviométrie annuelle et du nombre
de jours de pluie à l’échelle interannuelle. Selon Aguiar (2009), l’impact du changement
climatique sur les régions sèches de l’Afrique subsaharienne s’est illustré par les grandes
sécheresses au Sahel. Selon l’auteur, les déficits pluviométriques, marqués par deux phases
aigües de sècheresse au début des années 1970 et 1980 ont engendré un appauvrissement
généralisé des ressources en eau. Pour lui, la baisse continue des précipitations au Sénégal
pendant plus de trente ans a créé dans des zones jusque-là considérée comme humide (Niayes),
des conditions de milieux arides. Ces conditions arides sont causées par la baisse de
disponibilité de ressource en eau. Cette sécheresse continue, a eu des conséquences dramatiques
sur les ressources naturelles et affectées l’objectif d’autosuffisance alimentaire et accentuée la
pauvreté dans le pays.
Les phénomènes climatiques tels que les sécheresses ont selon le GIEC (2014), des
incidences importantes sur l'économie, les ressources naturelles, les écosystèmes, les moyens
de subsistance et la santé en Afrique. Les sécheresses qui ont touchées la région Ouest-africaine
dans les années 1970 à 1984 ont entrainé une baisse considérable des rendements agricoles
(Roudier, 2012). Selon l’auteur, la sécheresse qu’ont connue le Mali et le Niger en 1984 a fait
chuter leur PIB respectivement de 9 et 13 %.
Selon la FAO en 2018, entre 2015-2016, la dernière sécheresse qui a touché l’Afrique
du Nord a engendré une baisse importante de la production céréalière, en Algérie, au Maroc et
16
en Tunisie. Cette sécheresse a forcé de nombreuses personnes à migrer vers les villes. Ces villes
ont été confrontées à un taux de chômage élevé et à un sérieux manque de services sociaux.
La Côte d’Ivoire n’est pas en marge de cette situation qui met en mal l’essor de son
économie qui repose sur une agriculture dite « pluviale ». Son climat connait aujourd’hui des
perturbations. Après celles afférant au régime pluviométrique, on peut citer la hausse des
températures, la persistance et la sévérité des saisons sèches, le retard du début de la saison
culturale, le raccourcissement de la saison culturale, les pertes importantes de récoltes induites
par les conditions climatiques sévères surtout que l’agriculture ivoirienne est basée sur les
conditions climatiques naturelle (Diomandé et al., 2013 ; Boko et al., 2016).
Des études de la Direction Météorologique Nationale (DMN) indiquent une baisse
moyenne des quantités de pluie de 15 % au niveau national (PNCC, 2014). Selon ces études, la
saison des pluies se raccourcie avec des retards de démarrage qui varient d’une à deux (02)
semaines selon la localité.
Kanohin et al. (2013), soutiennent que la variabilité climatique influence la production
agricole dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire. La diminution des régimes de précipitations
conduit à la diminution des rendements agricoles et le décalage des périodes pluvieuses.
D’autres études menées par Diomandé et al. (2016), ont montré que la variabilité
climatique influence certaines phases végétales, notamment celle de la maturation des
tubercules d’igname et des tomates dans la région de Gbêkè. Pour les auteurs, cela conduit à
une baisse du rendement de ces cultures.
Noufe et al. (2015), ont montré dans leur étude que les implications des variations
climatiques sur les ressources en eau sont particulièrement fortes et touchent de nombreux
secteurs d’activité telle que l’agriculture. Selon ces acteurs, la dégradation des conditions
pluviométriques depuis des décennies occasionne des conditions hydriques limitées qui
impactent la production de certaines culture telles que le cacaoyer et le caféier. Les cultures du
maïs et de l’igname sont également touchées dans les zones savanicoles où les saisons sèches
sont parfois prolongées occasionnant de mauvaises récoltes.
La vulnérabilité des cultures à la variabilité climatique se traduit par des risques de plus
en plus élevés de perte de récoltes surtout pour les cultures vivrières au cours des années
exceptionnellement sèches (Brou et al., 2005). Dans certaines régions du pays, le
raccourcissement des saisons des pluies change radicalement le calendrier des paysans. Ce
raccourcissement rend vulnérable certaines cultures telles que le maïs, l'igname, le café, le
cacao, le riz, ce qui entraine une mauvaise récolte.
17
Au niveau social, la sécheresse par la dégradation des sols a enregistré le déplacement
des planteurs de café-cacao de l’ancienne boucle (région du Centre-est) vers la région forestière
(Ouest, Sud-ouest et Centre-ouest) depuis les années 1970. En effet, selon Brou et al. (2005),
la sécheresse de 1983 considérée comme la plus sèche des deux dernières décennies, a
enregistré 60 000 ha de forêts incendiées, 108 000 ha de plantations et cultures détruites,
occasionnant une perte de 40 millions d’euros pour 3 000 ha de plantations industrielles. Pour
les acteurs, la probabilité que la sécheresse affecte la riziculture pendant la campagne agricole
normale est de 25 % dans certaines régions comme la zone de transition climatique forêt-
savane.
Le déficit pluviométrique occasionne des inquiétudes prépondérantes chez les
agriculteurs ivoiriens. En effet, entre 2015 et 2016 ce problème d’ordre climatique, a occasionné
des baisses de productions dans plusieurs secteurs agricoles tels que le coton, le cacao,
l’anacarde. Selon le PNUD (2013), la sécheresse liée au changement climatique touche la
production agricole ivoirienne. Elle réduit le rendement de la culture du manioc, mais accroitre
les difficultés de récolte liées à la dureté du sol. Avec une sécheresse sévère, le rendement de
l’arachide peut passer de 3 à 0 tonnes/ha.
2.1.2. Inondation et agriculture
Les inondations résultent de l’accumulation des eaux en raison de facteurs
géomorphologies, hydrographiques, topographiques, météorologiques ou anthropologiques
(Wallez, 2010). L’Afrique de l’Ouest connaît des inondations de plus en plus intenses ces
dernières années. Elle a enregistré au cours des années 2000, les pires inondations de ces 30
dernières années (Coulibaly, 2012). Ces inondations altérant les érosions ont fait perde en
moyenne des terres arabes de l’ordre de 6,5 tonnes/ha/an variant de 1 tonne au Nord à plus de
10 tonnes au Sud.
Selon une étude menée par Nouhou (2012), les cultures situées en proximité des fleuves
sont victimes des inondations pendant les fortes pluies. Selon l’auteur en cas de forte pluie, les
eaux des fleuves engloutissent les mares et les cultures en place. Ce qui a pour conséquence
l’entassement de la mare qui ne retient plus suffisamment d’eau. Pour Meva’a et al. (2015),
l’agriculture urbaine camerounaise est vulnérable à l’inondation dans le bassin versant du
Mbanya Diouala. Selon ces auteurs, 60 % des exploitants sont réellement touchés lors des fortes
pluies par l’inondation. Selon Wallez, (2010), les inondations affectent l’agriculture urbaine
18
béninoise: tomates, carottes, piments, laitues etc. et plusieurs secteurs d’activités. Pour l’auteur,
ce phénomène détruit les racines qui sont en terre en les étouffants.
L’inondation a eu des conséquences considérables sur la production agricole dans la
seule année de 2014 dans les plantations industrielles en Côte d’Ivoire. Ce phénomène
climatique à travers les pluies diluviennes des mois de juin et de juillet a eu pour impact négatif,
la destruction de 14 000 ha de bananeraies.
Ce phénomène a fait perde à la Côte d’Ivoire sa première place de producteur de la
banane dessert en Afrique. Selon le Ministère de l’Agriculture, c‘est 25 % de la superficie
bananière ivoirienne qui a été détruite soit environ 300 000 tonnes de perte de production. Cette
destruction a entrainé une perte de plus de 115 000 tonnes d’exportation vers l’Europe, 2 000
emplois ont été perdus et 20 000 personnes ont été impactées par la baisse des exportations vers
la sous-région (Sénégal, Mali, Burkina-Faso, Niger).
La reconstruction sur l’ensemble du pays des dégâts provoqués par les inondations ont
occasionnées des investissements supplémentaires de plus de 13 milliards FCFA (19,8 millions
d’euro).
La région du Niéky a été particulièrement touchée avec 1 400 ha. Il s’agit des
bananeraies de la SCB, Wanita et Rouchard. En effet, les pluies diluviennes du 28 au 30 juin
2014 ayant provoqué la sortie du fleuve côtier l’Agneby de son lit aurait inondé 1 300 ha de
plantations de bananes appartenant à la (SCB). La reconstruction de ces espaces inondés a coûté
six millions d’euros de financement de l’Union Européenne. Cette société a perdu 50 000
tonnes sur 220 000 tonnes de banane produites soit 25 % de sa production.
En 2015, elle a été touchée par les inondations occasionnant une perte de 200 ha
(OBAMCI, 2017). Les travailleurs estiment être victimes du « changement climatique » qui fait
alterner les inondations et les sécheresses.
Aussi la société des plantations de Daval et compagnie (SPDCie) de Dabou a été
également touchée par ces événements dans cette même période de l’année 2014. Ce fléau a
détruit près de 100 hectares de bananes.
En effet selon le Directeur des affaires administratives et financières, il s’agit de 170
hectares de plantations de banane dont 136 hectares plantés au moment du sinistre. Selon lui,
le préjudice de l’exploitation est estimé à 997 millions FCFA.
19
2.1.3. Origine de la banane
Le bananier est originaire de l’Asie du Sud-Est (Chine). C’est une plante herbacée de
grande taille (1,5 à 8 m) selon les variétés. Cette plante vivace appartient à la classe des
Monocotylédones et à la famille des Musaceae, elle est constituée de 80 % d’eau et ne contient
pas de bois, ni de véritable tronc (PACIR, 2013). Le bananier est cultivé depuis près de 10 000
ans, les premières traces datant de 7 00 ans avant J-C (CNUCED, 2016).
Il existe encore à l’état sauvage, des bananiers aux Philippines, en Papouasie, Nouvelle-
Guinée et en Indonésie. Le bananier s’est diffusé au fil des migrations humaines: dans un
premier temps, depuis l’Asie du Sud-est et la Papouasie-Nouvelle-Guinée vers la péninsule
indienne, l’Afrique, le Pacifique et l’Amérique; puis, au XVe siècle, par des marchands arabes
ou perses du Sud-est asiatique vers le Moyen-Orient, le Proche-Orient puis l’Afrique et
l’Europe; et enfin, à partir du XVIe siècle, vers les Caraïbes et le Nouveau Monde.
Les bananiers ont été plantés dans les régions à climat chaud et humide. L’exportation
des bananiers a d’abord eu lieu en Afrique de l’Est où elle aurait débuté mille ans avant notre
ère. La banane est connue grâce aux conquêtes et c’est Alexandre le Grand qui serait le premier
européen en avoir goûté une banane 300 ans avant Jésus-Christ.
Il existe plus d'une centaine de cultivars de banane douce connus actuellement à travers
le monde (Nanema, 2004). La plupart des cultivars les plus répandus appartiennent au groupe
Cavendish qui comprend: la "Petite Naine", la "Grande Naine", la "Poyo", l"'Americani", le
"Lacanta" (dit de Jamaïque), le "Maneah" connu en Guinée, le "Sérédou" connu en Guinée et
en Côte-d'Ivoire, le "Giant Cavendish" du Honduras, le "Petit Nain Razier" ou "Extra-Dwarf",
et un mutant géant non nommé.
Selon le rapport du PNUD (2013), les variétés de la banane dessert rencontrées en Côte
d’Ivoire sont : banane corne (Musa corniculata), banane poyo (Musa sinensis), banane gros
Michel (Musa sapientum). Cependant, la banane douce était généralement associée au cacaoyer
et caféier au cours des premières années de culture pour une autoconsommation et la vente sur
les marchés locaux. Pour l’exportation, la banane Poyo est la plus fréquemment cultivée pour
sa grande résistance aux maladies et aux transports. Son cycle végétatif est de 9 à 10 mois. La
culture intensive de la banane dessert occupe une superficie de 5.000 ha, essentiellement aux
mains de gros et moyens exploitants de type industriel.
20
Photo 1: Photographie des bananiers dessert avec des régimes Source : cliché Angoua A. Joseph, 2019
2.1.4. Place et importance du secteur de la banane dessert en Côte d’Ivoire
En Côte d’Ivoire, les premières exploitations de banane dessert furent réalisées en 1932
(Hiernaux, 1948). Le pays est le premier producteur africain et le treizième producteur mondial
de la banane dessert. Les exportations en provenance des ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique)
pour la Côte d’Ivoire se situent à 24,50 %. La Côte d’Ivoire est depuis 2014, le premier
fournisseur africain et ACP de la banane dessert sur le marché de l’Union Européenne, avec
environ 4,2 % (4 845 140 tonnes) des exportations (OBAMCI, 2017).
La banane est le 6e produit agricole exporté par la Côte d’Ivoire soit environ 132
milliards de FCFA à la fin de 2015. La filière de la banane contribue à 2 à 3 % du PIB ivoirien,
environ 8 % dans le PIB agricole, 8 à 9 milliards FCFA environ dans la fiscalité directe et
indirecte. Elle crée 8 500 emplois directs et 3 000 emplois indirects et impacte 170 000
personnes. La filière de la banane dessert occupe une place prépondérante dans la
diversification de la production agricole. Elle est facteur de stabilité sociale et du
développement humain (OBAMCI, 2017).
La banane ivoirienne est un facteur d’intégration régionale (main d’œuvre dans les
plantations issues des Etats voisins, échanges sous-régionaux). Le rendement moyen est de 35
tonnes/ha. Les producteurs obtiennent avec la maitrise des nouvelles techniques de production,
un rendement qui passe de 35 à 55 tonnes. Ces nouvelles techniques placent la Côte d’Ivoire
parmi les pays performants dans ce domaine (ww.abidjan.net). Selon les données de la FAO de
2017, la production en tonnes de la banane dessert est passée de 98 000 en 1961 à 330 946 en
Feuilles
Hampe
Régime
Pseudo-tronc
Rachi
Cigare
Protection
des régimes
21
2016. Selon le Ministère de l’agriculture en 2016, la filière de banane a produit un chiffre
d’affaire de 100 milliards de FCFA (152,5 millions d’Euros) dont 80 à 85 % en devises.
2.1.5. Structures de gestion de la production et de l’exportation de la banane dessert
Le secteur fruitier d’exportation est totalement libéralisé depuis 1985 à la suite des
difficultés internes et structurelles (difficultés financières et de trésorerie) (OBAMCI, 2017).
Les producteurs de la filière banane ont décidés dès lors de se regrouper en mettant en place
des organisations communes qui se sont succédé depuis 1949 à nos jour (voir Annexe 1).
Aujourd’hui, ces producteurs de la filière sont regroupés uniquement au sein de deux
organisations professionnelles (OCAB et OBAMCI) estimées étant les plus représentatives des
producteurs de la banane en Côte d’ Ivoire par le gouvernement ivoirien à savoir :
L’OCAB (Organisation Centrale des producteurs-exportateurs d’Ananas et de Banane)
créée le 12 septembre 1991. Elle regroupe en son sein, les sociétés telles que : EGLIN-SBM (8
% de la production), SCAB (assure 16 % de la production), CFA regroupant les groupes de
BATIA et SPDCie (WANITA) assurant l’exportation 6 % de la production et deux sociétés
créées il y a de cela 2 ans, SIAPA et BANACI.
L’OBAM CI (Organisation des producteurs-exportateurs de Banane, d’Ananas, de
Mangues et d’autres fruits de Côte d’Ivoire) créée en septembre 2009, représente 75 % de la
production nationale de fruit. Cette organisation regroupe la SCB qui assure l’exportation de
68 % de la production banane (chiffres 2013) et 65 % en 2016, BANACI-SA et BBSA.
Ces deux organisations ont pour vocation, de développer et promouvoir en plus de la
banane dessert, l’ananas, les mangues et les papayes de Côte d’Ivoire.
2.1.6. Facteurs climatiques et écologiques sur la production de la banane dessert
Selon Van Damme (2008), les principales contraintes identifiées par les chercheurs sont
les maladies et les ravageurs, la sécheresse, la dégradation des sols sous la forte pression
démographique et l’emploi de techniques culturales inadaptées. Le bananier est exigeant en eau
et est très sensible au déficit hydrique, à la sécheresse, aux vents violents et aux inondations.
Les besoins en eau du bananier varient entre 120 et 150 mm/mois. Le bananier est
également vulnérable aux basses températures, lorsqu’elles décroissent en dessous de 24 °C, la
vitesse de croissance foliaire diminue. En-deçà de 12 °C, les feuilles se déforment et se
nécrosent, les échanges gazeux sont ralentis et la maturation du fruit se ralentit (Van Damme,
2008 et CNUCED, 2016).
22
Le bananier étant une plante herbacée géante pousse souvent dans les régions chaudes
et humides, particulièrement en Afrique, en Amérique du Sud et Centrale et principalement en
Asie du Sud-est (PACIR, 2013). Pour se développer selon Dawson (2009), le bananier a besoin
de chaleur et de pluies en alternance avec un fort ensoleillement, correspondant au climat des
zones tropicales et subtropicales. Les événements climatiques sont parmi les principaux
éléments affectant directement l’offre mondiale, comme les ravages du cyclone de Pablo qui a
affecté en 2012 sur près de 10 000 ha aux Philippines entrainant d’importante perte de
production pendant près de un an.
2.2. Problématique et objectifs de la recherche
2.2.1. Problématique
Les changements et variabilités climatiques ont des incidences sur la production agricole
à l’échelle mondiale (Doukpolo, 2014). Ces effets se traduisent par une baisse du rendement
agricole dans certaines régions d’Afrique, ce qui engendre des crises alimentaires et une
aggravation de la pauvreté. Cette situation entraine également la vulnérabilité de certaines
cultures agricoles face à des conditions climatiques peu favorables. La quantification de
l’impact du climat sur les rendements agricoles représente actuellement un grand défi,
notamment à cause de nombreuses incertitudes sur certains paramètres (Roudier, 2012).
La production agricole en Côte d’Ivoire est assurée à 80 % par la pluviométrie qui
connait une variabilité importante (Noufe et al., 2016). Cette variabilité se caractérise par une
alternance de plus en plus fréquente des inondations et des sécheresses. En Côte d’Ivoire, depuis
les années 1983, la sécheresse influence négativement la production agricole (Brou et al., 2005).
Ces influences contribuent à une baisse du rendement, du fait des modifications du régime des
pluies, avec des saisons culturales qui commencent tard et qui finissent plutôt (Diomandé et al.,
2013 ; Boko et al., 2016 ; Diomandé et al., 2016).
De par ses manifestations, les inondations ont d’énormes effets sur l’agriculture,
l’environnement, les personnes et leurs biens et sur les infrastructures en Côte d’Ivoire (Saley
et al., 2005 ; Hauhouot, 2008 ; Kaman, 2010 ; Gemenne et al., 2014 ; Kangah et Alla, 2015).
Elles compromettent la sécurité des personnes dans les milieux urbains mais dégradent
profondément les conditions favorables pour le développement de l’agriculture qui demeure
depuis des décennies, le pilier de l’économie de la Côte d’Ivoire.
23
Ces extrêmes climatiques (inondation et sécheresse) fragilisent la culture de la banane
dessert en favorisant une mauvaise production et productivité tant bien chez les petits
producteurs que dans les plantations industrielles (Van Damme, 2008 ; Dawson, 2009 ; PNUD,
2013 ; CNUCED, 2016). Toutefois, cette culture constitue selon la FAO, une source vitale de
revenus pour de nombreux pays producteurs avec des exportations qui s’élèvent à 5,8 milliards
de dollars en 2006 et 16,250 millions de tonnes sur l’année 2012. Le commerce de la banane
dessert représentait en 2014 un chiffre d’affaire de 7 milliards de dollars pour une production
totale de 130 millions de tonnes. A part son apport dans l’économie des pays producteurs, la
banane dessert est une source vitale pour la santé humaine des consommateurs. Elle est
énergétique, très riche en eau et contient trois sucre naturels : le sucrose, le fructose et le
glucose. Elle est également riche en protéines, en fibres, en phosphore, en fer et en vitamines
et minéraux (www.cnlvc.net).
En Côte d’Ivoire, cette culture constitue également un atout significatif pour son
économie avec une production de 330 946 tonnes en 2016. Elle contribue entre 2 et 3 % du PIB
ivoirien, environ 8 % dans le PIB agricole et participe aux échanges commerciaux, à la création
des emplois et à l’intégration régionale (OBAMCI, 2017). Cette culture est source de revenus
pour de nombreuses familles car elle emploie plus de 170 000 personnes. Cependant, la culture
de la banane dessert ivoirienne est pareillement confrontée à des extrêmes climatiques
particulièrement des inondations dans les plantations industrielles.
De ce fait, de nombreuses études ont été faites sur la culture de la banane dessert dans
les plantations industrielles de Côte d’Ivoire (Gnonhouri et Adiko, 2008 ; Gnonhouri et al.,
2009 ; PARCI, 2013). Ces études se sont focalisées sur l’importance de cette culture, son apport
dans l’économie nationale et les différentes contraintes sur la production. Ces contraintes
étudiés et identifiés par les acteurs sont les maladies (espèces de charançons du bananier, les
cercosporioses et les nématodes) et leurs répartitions dans les plantations industrielles.
Ces études n’ont pas abordé la question de l’impact des extrêmes climatiques plus
précisément des inondations sur la production de la banane dessert dans les plantations
industrielles de Côte d’Ivoire. Cependant, ces plantations industrielles subissent des
conséquences désastreuses des inondations et des déficits pluviométriques. Les connaissances
et réflexions sur les effets des extrêmes climatiques dans les plantations industrielles en Côte
d’Ivoire, permettront d’appréhender la vulnérabilité de la banane dessert. Cette vulnérabilité est
mise en relation avec le changement et variabilité climatique, pour amener la question de
l’adaptation de la banane dessert.
24
La présente étude se veut d’apporter une réflexion portant sur les impacts des extrêmes
climatiques que sont les inondations et les sécheresses. Face aux manques d’informations sur
les effets néfastes de la sécheresse, cette réflexion dans le cadre de cette étude porte
essentiellement sur les impacts des inondations sur la production de la banane dessert dans les
plantations industrielles de Côte d’Ivoire dans un contexte de changement et de variabilité
climatique.
Partant de là, la question centrale qui se pose est de savoir : quels sont les impacts des
inondations sur la production de la banane dessert dans les plantations industrielles de Côte
d’Ivoire dans un contexte de changement et de variabilité climatique? Cette question principale
a suscité trois questions subsidiaires: quelles sont les caractéristiques des inondations dans les
plantations industrielles de Côte d’Ivoire ? Quelles sont les zones à risques d’inondation ? Quels
sont les impacts des inondations sur la production de la banane dessert dans les plantations
industrielles de Côte d’Ivoire ?
2.2.2. Objectifs de la recherche
2.2.2.1. Objectif général
L’objectif général de cette étude est d’analyser les impacts des inondations sur la
production de la banane dessert dans les plantations industrielles de Côte d’Ivoire dans un
contexte de changements et de variabilités climatiques.
2.2.2.2. Objectifs spécifiques
Objectif spécifique 1 : Décrire les caractéristiques des inondations de la zone d’étude.
Objectif spécifique 2 : Identifier les zones à risques d’inondation de la zone d’étude.
Objectif spécifique 3 : Déterminer les impacts des inondations sur la production de la banane
dessert dans les plantations industrielles de Côte d’Ivoire.
Ce chapitre consacré à la revue de littérature a mis en évidence les liens entre les
extrêmes climatiques (inondations et sécheresses) et l’agriculture en Afrique de l’Ouest ainsi
qu’en Côte d’Ivoire et leurs influences sur la production de la banane dessert. Il a permis de
montrer la problématique et les objectifs de la recherche qui guideront les investigations à
travers, les données et méthodes qui seront abordées dans le chapitre suivant.
25
CHAPITRE III : DONNEES ET METHODES
Ce chapitre est consacré à la présentation des données utilisées dans le cadre de ce
travail de recherche et la méthodologie utilisées pour atteindre l’objectif visé. La démarche
adoptée est de présenter les différents types de données et la méthodologie cohérente.
3.1. Données
3.1.1. Données climatiques
Les paramètres climatiques utilisés dans ce travail de recherche, portent sur la
pluviométrie et la température. Les différentes données sur ces paramètres couvrent la période
de 1986 - 2016 sur un pas de temps mensuel et annuel. Elles sont collectées à la Direction
Météorologique Nationale de Côte d’Ivoire (DMN) qui est située au sein de la Société
d’Exploitation et de Développement Aéroportuaire, Aéronautique et Météorologique
(SODEXAM) de Côte d’Ivoire.
Ces données proviennent des stations synoptiques et postes pluviométriques retenues
dans la zone d’étude. Le choix de ces stations s’est fondé sur leurs positions géographiques par
rapport aux plantations industrielles de banane dessert. Le tableau 2 présente les différentes
stations climatiques retenues pour cette étude.
Tableau 2: Stations climatiques retenues
Stations Latitude (°) Longitude (°) Type de station
Adiaké 5,3 -3,3 Synoptique
Bianouan 6,0333 -3,2 Pluviométrique
Abidjan-aéroport 5,25 -3,9333 Synoptique
Dabou 5,3 -4,3667 Pluviométrique
Akoupé 6,3833 -3,8833 Pluviométrique
Alépé 5,5 -3,6667 Pluviométrique
Brimbo 6,0333 -4,8833 Pluviométrique
Azaguié 5,6333 -4,0167 Pluviométrique
Source : SIERM-HSM, 2010
La figure 7 montre la localisation géographique des différentes stations synoptiques et
postes pluviométriques retenues dans le cadre de cette étude dans chaque zone de production.
26
Figure 7: Localisation des stations climatiques de la zone d’étude Source : SIERM-HSM, 2010
3.1.2. Données de télédétections
Dans cette étude, les données utilisées sont celles dérivées de la télédétection. Elles sont
de deux types, c’est-à-dire, les données optiques (image satellitaires) et les données radar
(SRTM).
Les images satellitaires utilisées proviennent du site du Gouvernement Américain
United Stades Geological Survey (USGS) et disponibles sur le site
http://earthexplorer.usgs.gov/. Ce sont des images Landsat OLI 2016 qui couvrent trois scènes
(195_056 ; 196_056 et 195_055) avec une résolution spatiale de 30 m. La première scène a été
mise en ligne le 05 janvier 2016 et les deux dernières le 29 décembre 2016. Toutes ces images
ont déjà subi une correction géométrique et projetées en WGS 1984 UTM Zone 30 N avant
d’être mises en ligne. Les scènes téléchargées ont un taux de recouvrement de -10 %.
Les données SRTM (Shuttle Radar Topographic Mission) utilisées sont de type
altimétrique de la surface du terrain selon un maillage régulier. Les données SRTM donnent un
relevé topographique de la zone d’étude. Elles sont en WGS 1984 UTM Zone 30 N. Ce Modèle
numérique de Terrain (MNT) a été recueilli en 2008 par la navette spatiale américaine
27
Endeavour (Deguy, 2015). Ce MNT couvrant notre zone d’étude a permis d’obtenir la carte des
pentes.
Ces différentes données permettront de caractériser le risque d’inondation dans la zone
d’étude en vue de déterminer les plantations industrielles de la banane dessert à risque
d’inondation selon le niveau d’évaluation du risque.
3.1.3. Données d’enquête de terrain
Les données utilisées dans cette partie concernent la production et le rendement de la
banane dessert ainsi que les entretiens. La production et le rendement de la banane dessert
utilisées dans le cadre de cette étude concerne la production nationale couvrant la période
d’étude de 1986 à 2016. Elles ont été obtenues sur le site de la FAOSTAT par téléchargement
(http://www.fao.org/faostat/fr/).
Cette étude s’appuie sur une enquête menée dans les plantations industrielles de banane
dessert et spécifiquement celles qui ont subies les impacts des extrêmes climatiques. Des
entretiens semi-structurés constitués de questions ont été administrés aux responsables des
sociétés de plantations industrielles et ont permis de recueillir des informations sur les effets
des inondations dans les plantations industrielles de la banane dessert. De plus, la technique des
observations directes a permis d’observer les lieux où il y a eu des sinistres dans les plantations
industrielles.
3.2. Méthode de traitement et d’analyse des données
3.2.1. Analyse des données climatiques
L’évolution du climat dans la zone d’étude a induit l’analyse de son impact sur la
production de la banane dessert. Cette analyse porte sur l’étude de la fluctuation des totaux
pluviométriques par l’indice standardisé des pluies, des détections de ruptures, des saisons
climatiques, des indices des pluies extrêmes, du bilan hydrique et climatique au pas de temps
mensuel et annuel durant la période de 1986 - 2016.
3.2.1.1. Etude de la variabilité pluviométrique
En vue d’apprécier l’évolution de la pluviométrie aux cours des différentes années de la
période d’étude, l’indice standardisé des pluies (McKee et al., 1993) « SPI » (Standardised
Index of Rainfall) est utilisé. Cet indice a été développé en vue de quantifier le déficit des pluies
28
pour des échelles de temps multiples qui vont refléter l’impact de la sécheresse sur la
disponibilité des différents types de ressources en une période donnée. Dans le cadre de cette
étude, cet indice est utilisé pour étudier l’évolution interannuelle de la pluviométrie. Il
s’exprime à travers la formule suivante :
𝑆𝑃𝐼 = (𝑃𝑖 − 𝑃𝑚)
𝑆
Avec
𝑆𝑃𝐼 : Indice standardisé des pluies
𝑃𝑖 : Pluie de l’année i ;
𝑃𝑚 : Pluie moyenne de la série sur l’échelle temporelle considérée ;
𝑆 : Ecart-type de la série sur l’échelle temporelle considérée.
Cet indice permet aussi de distinguer les années déficitaires et excédentaires. Une
sécheresse sévit lorsque le SPI est continuellement négatif et que sa valeur atteint une intensité
de ≥-1,0 et se termine lorsque le SPI devient positif. On classifie la sécheresse suivant les
valeurs de SPI (tableau 3):
Tableau 3: Valeur de l’indice standardisé des pluies (SPI)
Valeur du SPI Séquence de sécheresse
≥ 2 Extrêmement humide
de 1,5 à 1,99 Très humide
de 1,0 à 1,49 Modérément humide
de 0 à -0,99 Proche de la normale
de -1,00 à -1, 49 Modérément sèche
de -1, 50 à -1,99 Sévèrement sèche
≤ -2 Extrêmement sèche
Source : OMM, 2012
3.2.1.2. Détection des ruptures
Selon Lubès et al. (1998), une "rupture" peut être définie de façon générale par un
changement dans la loi de probabilité d'une série chronologique à un moment donné, le plus
souvent inconnu. Une telle rupture marque une modification du régime pluviométrique ou
29
hydrologique. Il existe plusieurs méthodes de ruptures, mais celles retenues dans le cadre de
cette étude compte tenu de leur efficacité sont la méthode bayésienne de Lee et Heghinian et
celle de Pettitt.
Le test de Pettitt (1979), est non-paramétrique et dérive du test de Mannwhitne.
L'absence d'une rupture dans la série (Xi) de taille N constitue l'hypothèse nulle (Lamaître,
2002). La mise en œuvre du test suppose que pour tout instant t compris entre 1 et N, les séries
chronologiques (Xi) i=1 à t et t + 1 à N appartiennent à la même population. La variable à tester
est le maximum en valeur absolue de la variable Ut, N définie par :
𝑈𝑡, 𝑁 = ∑ ∑𝑁
𝑗=𝑡+1
𝑡
𝐼=1
La méthode bayésienne de Lee et Heghinian (1977) vise à confirmer ou à infirmer
l'hypothèse d'un changement de moyenne dans la série (Paturel et al., 1996). Il s'agit d'une
approche paramétrique dont l'application sur une série nécessite une distribution normale des
valeurs de celle-ci. L’absence de rupture dans la série constitue l'hypothèse nulle. La procédure
repose sur le modèle suivant :
𝑋𝑖 = {µ + 휀𝑖
µ + 𝛿 + 휀𝑖
𝑖 = 1 … . 𝑟 𝑖 = 𝜏+, … .
Où les 휀𝑖 sont indépendants et normalement distribués, de moyenne nulle et de
variance 𝜎2. Les variables 𝑟, µ, 𝛿 et 𝜎 sont des paramètres inconnus 𝑟 et 𝛿 représentent
respectivement la position de la rupture dans le temps et l’amplitude du changement sur la
moyenne. La méthode fournit donc la probabilité que la rupture se produise au moment 𝑟 dans
une série où on suppose à priori qu’il y a effectivement un changement à un moment
indéterminé.
3.2.1.3. Saisons climatiques
L’analyse des saisons climatiques de la zone d’étude se base sur l’application du
diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen (1956). Ce diagramme tient compte des
moyennes mensuelles des pluies (P en mm) et celles de la température (T en °C). Un mois est
considéré comme sec quand P < 4T c’est-à-dire quand la température est supérieure aux pluies.
30
Inversement quand P > 4T, le mois est considéré comme humide. Ce dernier permet de faire la
distinction entre la période humide, où P > 4T et la période sèche où P < 4T.
Les résultats permettront de connaître l’évolution de la température de la zone d’étude
et de voir les mois où les producteurs utilisent le plus la technique d’arrosage pour les besoins
en eau du bananier pour sa croissance et pour sa production. Ils permettront également
d’identifier les mois pour lesquels les plantations industrielles de la banane dessert peuvent être
inondé.
3.2.1.4. Analyse des indices des pluies extrêmes
Les indices des pluies extrêmes dans le cadre de cette étude ont été calculés à l’échelle
mensuelle dans les stations pour faute de données journalières. Pour l’analyse de la variabilité
des pluies extrêmes dans la zone d’étude, neuf indices de pluies mensuelles ont été calculés sur
la période de 1986 à 2016 (tableau 4). Ce calcul est fait à partir d’une classification de la
pluviométrie moyenne mensuelle en mois de faible pluviométrie, de pluviométrie intermédiaire
et de forte pluviométrie à partir des seuils 100 mm et 200 mm de pluie (Kouassi et al., 2018).
Dans le cadre de cette étude, cet indice permettra de déterminer la probabilité pour laquelle une
inondation puisse être provoquée dans la zone d’étude selon les mois.
Tableau 4: Indices de pluie mensuelle utilisés dans l’analyse des événements climatiques extrêmes
Identification Nom de l’indice Définition
PA (mm) Totale pluviométrique Cumul de la pluie de chaque année
PXMA (mm) Pluie maximale mensuelle Précipitation maximale mensuelle de chaque
année
PXMAp (%) Part de la pluie maximale
mensuelle
Proportion de la précipitation maximale mensuelle
dans le total pluviométrique annuel
PFa (mois) Mois de faible pluviométrie Pluie < 100 mm
PI (mois) Mois de pluviométrie intermédiaire 1 00 mm ≤ pluie < 200 mm
PFo (mois) Mois de forte pluviométrie Pluie ≥ 200 mm
PFap (%) Part de la pluie des mois de faible
pluviométrie
Proportion de la pluie du mois de faible
pluviométrie dans le cumul annuel
PIp (%) Part de la pluie du mois de faible
pluviométrie
Proportion de la pluie du mois de
pluviométrie intermédiaire dans le cumul annuel.
PFop (%) Part de la pluie des mois de forte
pluviométrie
Proportion de la pluie du mois de forte
pluviométrie dans le cumul annuel.
Source : Kouassi et al. 2018
31
3.2.1.5. Bilan hydrique et climatique
En vue déterminer les effets des changements et variabilités climatiques sur la
disponibilité des sols en eau, la méthode de Thornthwaite et celle des polygones de Thiessen
ont été utilisé. La méthode de Thornthwaite a servi à estimer l’évapotranspiration potentielle et
réelle et quant à la méthode des polygones de Thiessen, elle a permis d’attribuer à chaque station
synoptique, une zone d’influence. Ces méthodes ont permis de calculer les paramètres du bilan
hydrique et climatique sur les pas de temps mensuels.
3.2.1.5.1. Evapotranspiration potentielle
La méthode de Thornthwaite permet de calculer ponctuellement (en une station) le bilan
de l’eau mensuelle et annuelle à partir des valeurs mensuelles des pluies et des moyennes
mensuelles des températures (Bonnet et al., 1970).
Le calcul de l’évapotranspiration potentielle moyenne mensuelle et annuelle selon la
méthode de Thornthwaite a été effectué pour les stations synoptiques couvrant la zone d’étude
à partir des valeurs moyennes mensuelle pour la période de 1986 à 2016 de la température
mensuelle. Cette méthode se détermine comme suite :
𝐸𝑇𝑃(𝑚𝑚) = 16 ∗ ⌈10 ∗ �̅�𝑚
𝐼⌉
𝑎
∗ 𝐹(𝑚, 𝜑)
Avec :
𝐸𝑇𝑃(𝑚𝑚) : L’évapotranspiration moyenne du mis m (m=1 à 12) en mm,
T : moyenne interannuelle des températures du mois, °C
a : 0,016*I+0,5
I : indice thermique annuel :
𝐼 = ∑ 𝑖
12
𝑚−1
(𝑚) 𝑖(𝑚) = [�̅�(𝑚)
5]
1,514
𝐹(𝑚, 𝜑) : Facteur correctif fonction du mois (m) et de la latitude du lieu considéré est donné par les
tables de Brochet et Gerbier (Bonnet et al., 1970), (Voir Annexe 2).
32
3.2.1.5.2. Evapotranspiration réelle
Le bilan hydrique a été établi par la méthode classique Thornthwaite. Selon Bonnet et
al. (1970), la comparaison des valeurs de l’évapotranspiration potentielle annuelle (ETP) et des
hauteurs de pluies mensuelles (P) permet de calculer l’évapotranspiration réelle selon plusieurs
cas :
1er cas : pluie mensuelle, P supérieure à l’évapotranspiration potentielle ETP
Si ETP < 𝑃 alors 𝐸𝑇𝑅 = 𝐸𝑇𝑃.
La quantité d’eau correspondant 𝑃 − 𝐸𝑇𝑃 est emmagasinée dans le sol jusqu’à
saturation de celui-ci, la partie de l’excèdent dépassant éventuellement la réserve cumulée
maximale en eau du sol, constitue le water-surplus et est disponible pour le ruissellement et
l’infiltration.
2e cas: pluie mensuelle, P égale à l’évapotranspiration potentielle ETP
Si 𝐸𝑇𝑃 = 𝑃 alors 𝐸𝑇𝑅 = 𝐸𝑇𝑃 = 𝑃.
Thornthwaite a été conduit à adapter pour un seuil de saturation du sol une valeur de
100 mm. Cependant, l’adaptation de la valeur de ce seuil en fonction des besoins de
l’hydrogéologue à des conditions géologiques et climatiques variées, rendu possible par le
calcul automatique est en cours d’étude.
Les réserves en eau de sol restent les mêmes que celles du mois précédent.
3e cas : pluie mensuelle, P inferieure à l’évapotranspiration potentielle ETP.
Si 𝐸𝑇𝑃 > 𝑃, alors ETR=P + : tout ou partie de la réserve en eau du sol jusqu’à épuisement de
celle-ci et que 𝐸𝑇𝑃 > 𝐸𝑇𝑅, et que 𝐸𝑇𝑃 − 𝐸𝑇𝑅= water-déficiency.
La valeur de l’évapotranspiration réelle annuelle est la somme des 12 valeurs de
l’évapotranspiration réelle mensuelle.
3.2.1.5.3. Méthode des polygones de Thiessen
Les stations dans la zone d’étude ont pour la plupart des postes pluviométriques et ne
permettent pas d’estimer l’évapotranspiration potentielle. La méthode des polygones de
Thiessen sera appliquée sur les deux stations synoptiques (Abidjan-aéroport et Adiaké). Cette
méthode a pour avantage d’affecter à chaque station synoptique, une zone d'influence. L'aire de
cette zone est exprimée en % et représente le facteur de pondération. Les différentes zones
d'influence sont déterminées par découpage géométrique sur une carte de la zone d’étude.
33
L’évapotranspiration potentielle moyenne pondérée (ETPmoy) pour les postes
pluviométriques, se calcule alors en effectuant la somme de l’évapotranspiration potentielle
ETPi de chaque station synoptique, multipliées par leur facteur de pondération (aire Ai), le tout
divisé par la surface totale A. Pour déterminer l’ETP de chaque poste pluviométrique, la
formule ci-dessous a été utilisée :
𝐸𝑇𝑃𝑚𝑜𝑦 =∑ 𝐴𝑖 ∗ 𝐸𝑇𝑃𝑖
𝐴
Avec :
𝐸𝑇𝑃𝑚𝑜𝑦: Évapotranspiration potentielle moyenne du poste pluviométrique,
𝐴 : Aire totale de la zone d’étude (∑Ai),
𝐸𝑇𝑃𝑖: Evapotranspiration potentielle enregistrée à la station synoptique (i),
𝐴𝑖 : Superficie du polygone associée à la station synoptique (i).
3.2.1.5.4. Calcul du bilan climatique
La sécheresse agricole selon l’Organisation Météorologie Mondiale (OMM) se définit
par rapport aux réserves d’eau disponibles dans le sol pour assurer la bonne croissance des
cultures, c'est-à-dire quand la réserve utile devient insuffisante pour couvrir les besoins
hydriques des plantes. Or le bilan climatique traduit le rythme de l’humidité climatique par les
excédents et les déficits en eau entre les quantités pluviométriques enregistrées et les pertes par
l’Evapotranspiration Potentielle (EPT) d’un couvert végétal.
Le bilan climatique permet de déterminer ce type de sécheresse à partir des mois secs.
Le bilan climatique relatif à une période donnée est calculé à partir des valeurs moyennes
mensuelles de la pluviométrie et de l’évapotranspiration potentielle (ETP) comme suit :
𝐵𝐶 = 𝑃 − 𝐸𝑇𝑃
Avec :
𝐵𝐶 : Bilan climatique mensuelle,
P : pluviométrie moyenne mensuelle,
𝐸𝑇𝑃 : Évapotranspiration potentielle moyenne mensuelle.
𝐵𝐶 ≥ 0 si 𝑃 ≥ 𝐸𝑇𝑃 : les conditions climatiques sont favorables à la croissance et au développement des
cultures ;
34
𝐵𝐶 < 0 si 𝑃 < 𝐸𝑇𝑃 : les conditions climatiques sont défavorables à la croissance et au développement
des cultures.
3.2.2. Analyse des données de télédétection
Dans le cadre de la gestion du risque d’inondation, la caractérisation spatiale du risque
d’inondation est une problématique récurrente pour laquelle les techniques de télédétection, en
particulier satellitaires, peuvent s’avérer très utiles. La caractérisation spatiale du risque
d’inondation s’appuie sur la cartographie du risque d’inondation. Cette cartographie implique
dans un premier temps, la détermination de l’aléa inondation et dans un second temps la
cartographie de la vulnérabilité de ce milieu à cet aléa. Les deux cartes combinées permettront
d’identifier les zones à risque d’inondation.
3.2.2.1. Cartographie du risque d’inondation
Le risque d’inondation est défini comme un événement dommageable doté de certaines
probabilités. Cette probabilité est liée à la combinaison de l’aléa et de la vulnérabilité. La
cartographie du risque d’inondation est établie suivant une approche multicritère par
combinaison des données multisources considérées. Ainsi, la carte d’aléa inondation (carte
d’occupation du sol et celle d’intensité pluviométrique) combinée à celle de la vulnérabilité
(carte d’indice d’humidité topographique et de la densité de drainage) va donner la carte du
risque d’inondation. Il peut être modélisé au moyen de ces deux composantes.
𝑅𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒𝑖𝑛𝑜𝑛𝑑𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝐴𝑙é𝑎 ∗ 𝑉𝑢𝑛é𝑟𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é
3.2.2.1.1. Aléa inondation
L’aléa inondation se détermine à partir de deux critères dont la carte d’occupation du
sol et celle de l’intensité pluviométrique (N’Guessan et al., 2014). La combinaison de ces deux
cartes permet d’apprécier cet aléa (Saley et al., 2005).
3.2.2.1.1.1. Cartographie de l’intensité pluviométrique
La réalisation de la carte d’intensité pluviométrique est faite à partir des cartes du
nombre de jour de pluie et des hauteurs de pluie. L’occurrence et l’intensité des pluies, qui sont
35
des paramètres naturels non maîtrisables, quelles que soient les dispositions de prévention, sont
les paramètres prépondérants de l’inondabilité (Saley et al., 2005).
3.2.2.1.1.2. Cartographie de l’occupation du sol
3.2.2.1.1.2.1. Traitement des images satellitaires
Le traitement des images satellitaires utilisées dans cette étude a nécessité plusieurs
démarches. L’une de ces démarches a consisté à appliquer sur chaque image des corrections
atmosphériques. Après avoir appliqué ces corrections, la technique de composition colorée est
appliquée en vue d’obtenir des images plus ou moins nettes.
La réalisation d’une composition colorée consiste à affecter à chacune des trois couleurs
primaires Rouge (R), Vert (V) et Bleu (B), trois bandes spectrales d’un capteur satellite. Cette
composition est obtenue soit par des compositions appelées vraies couleurs, soit par des
compositions fausses couleurs en combinant plusieurs bandes pour obtenir le maximum
d’informations. La composition colorée utilisée pour discriminer les éléments d’intérêt dans le
cadre de cette étude est celle combinant les bandes 6-5-4. Cette composition colorée a permis
de faire l’interprétation visuelle des images.
Pour l’analyse et l’acquisition des connaissances sur les éléments que contient la zone
d’étude, il est nécessaire de définir des différentes classes d’occupation du sol. Dans cette étude,
cinq classes d’occupation du sol ont été défini. Il s’agit de: habitat/sol nu ; eau ; mosaïque
cultures/forêt; culture de banane et forêt. La culture de banane (dessert) est le type d’occupation
du sol qui sera mise en exergue tout au long de cette démarche. D’autres informations dont les
images de très hautes résolutions spatiales disponibles sur Google Earth ont été utilisées.
S’agissant de la classification supervisée, la méthode de maximum de vraisemblance a
été utilisée sur l’image. Cette méthode a pour finalité de calculer la probabilité d’appartenance
d’un pixel à une classe donnée. Le pixel sera affecté à la classe pour laquelle la probabilité est
la plus forte (Collet, 1996).
3.2.2.1.1.2.2. Classification supervisée des images
L’algorithme « le maximum de vraisemblance » est celui le plus utilisé pour classer les
images (Kangah et Alla, 2015). Cet algorithme est basé sur la théorie probabiliste Bayésienne
qui suppose que les classes suivent une distribution gaussienne. Elle consiste à classer les pixels
de l'ensemble de l'image par comparaison de chaque pixel avec les domaines connus. La
36
procédure assigne à chacun des pixels de l’image l’une des catégories d’occupation du sol. Cette
méthode présente un grand avantage, du fait que la classification peut alors être standardisée,
car, elle est indépendante de la zone et de la méthode utilisée (Coulibaly, 2009).
3.2.2.1.1.2.3. Evaluation de la classification
L’évaluation de la précision cartographique est une étape très importante dans
l’élaboration et la validation des cartes d’occupation du sol en télédétection. Elle permet de
connaître avec précision l’état et l’occupation du sol des couverts à travers une maitrise de
confusion et l’indice de Kappa. Dans le cadre de cette étude, l’évaluation de la précision globale
de la carte d’occupation du sol est 91,06 % et le coefficient de Kappa est de : 0,85.
3.2.2.1.1.2.4. Post-classification
L’opération post-classification dans le cadre de cette étude, se subdivise en trois parties :
le mosaïquage, les traitements morphologiques et la vectorisation.
Le mosaïquage est une technique qui a pour but de regrouper les différentes scènes de
la zone d’étude. Les trois scènes ont été fusionné afin d’obtenir la zone d’étude et d’appliquer
les traitements morphologiques.
Les traitements morphologiques ont consisté à l’application des filtres d’homogénéité
afin de supprimer les pixels isolés et d’obtenir les carte d’occupations qui reflète la réalité. Ces
filtres ont permis dans le cadre de cette étude d’obtenir une homogénéisation des différentes
classes d’occupation du sol.
Une vectorisation a été à la suite produite afin de facilité la manipulation et l’intégration
des images classifiées dans un SIG et de produire la carte d’occupation du sol finale.
3.2.2.1.2. Cartographie de l’aléa inondation
La réalisation de la carte de l’aléa inondation est produite par combinaison des cartes
des hauteurs pluviométriques et de l’occupation du sol (figure 8).
37
Figure 8: Organigramme de détermination de l'aléa inondation
La réalisation de la carte de risque d’inondation résulte de la combinaison des cartes de
l’aléa inondation et de la vulnérabilité à l’inondation (figure 9).
3.2.2.1.3. Cartographie de vulnérabilité à l’inondation
Dans cette étude, la cartographie de la vulnérabilité s’appuie sur différentes variables
regroupées en deux principales variables (l’indice d’humidité topographique et la densité de
drainage). Cette vulnérabilité s’évalue par les plantations industrielles qui sont situées à
Images
Landsat Oli 2016
Données de pluie
(1986 à 2016)
Traitement des
images
Extraction de la
zone d’étude
Classification
supervisée
Post-classification
Carte d’occupation
du sol
Carte des hauteurs
des pluies
Carte du nombre
de jours de pluie
Carte d’intensité
pluviométrique
Validation de la
classification
Carte d’aléa
inondation
Combinaison
38
proximité des principaux cours d’eau. La cartographie de la vulnérabilité à l’inondation dans
cette étude s’est faite par l’utilisation de combinaison de données multisources. Il s’agit des
cartes de densité de drainage, d’indice d’humidité topographique (TWI). La carte de densité de
drainage est produite à partir de la carte du réseau hydrographique extrait du MNT. De plus, la
carte d’indice d’humidité topographique (TWI) est réalisée à partir l’équation suivante :
𝑇𝑊𝐼 = ln (𝐴𝑠
𝑇𝑎𝑛(𝛽))
Avec :
𝐴𝑠 : Accumulation des flux en (m2) et 𝛽 : pente en degrés
Cet indice a pour avantage de définir les zones à forte susceptibilité de glissement de
terrain, de coulées boues et la détermination des zones potentiellement humides sur les bassins
versants. Cet indice est utilisé pour la détection des zone vulnérables à l’inondation, à connaître
l’humidité des sols et autres.
La figure 9 présente la synthèse méthodologique de la réalisation de la carte du risque
d’inondation.
39
Figure 9: Synthèse méthodologique de la mise en place de la carte du risque d'inondation
Images
Landsat Oli 2016
MNT SRTM
Résolution 30m
Données de pluie
(1986 à 2016)
Traitement des
images
Extraction de la
zone d’étude
Classification
supervisée
Post-classification
Carte d’occupation
du sol
Carte des hauteurs
des pluies
Carte du nombre
de jours de pluie
Carte d’intensité
pluviométrique
Validation de la
classification
Carte des
pentes (m2)
Carte
d’accumulation
des flux
Maillage et calcul
Carte du réseau
hydrographique
Carte d’intensité
de drainage
Carte d’indice d’humidité
topographique
Carte de vulnérabilité
à l’inondation
Carte d’aléa
inondation
Carte du risque
d’inondation
Combinaison
40
3.2.3. Analyses des données d’enquête de terrain
Dans cette partie, il s’agit d’analyser la production et les rendements de la banane
dessert, ainsi que les réponses obtenues pendant les entretiens. L’analyse des réponses a pour
but de déterminer les effets des inondations sur la production de la banane dessert et les
stratégies d’adaptation pour atténuer les impacts des extrêmes climatiques (inondation et
sécheresse) dans les plantations industrielles.
3.2.3.1. Analyse de la production et du rendement de la banane dessert
Il s’agit d’une étude basée sur une approche analytique qui a pour but d’analyser
l’évolution de la production et du rendement de la banane dessert au niveau national. Les
différents résultats permettent de voir la production par tonnes et par hectares de la banane
dessert sur la période de 1986 à 2016.
3.2.3.2. Traitement et analyse des entretiens
Les données collectées sur le terrain dans le cadre de cette étude sont de types qualitatifs.
Le traitement et l’analyse de ces données suivent une méthodologie particulière. Le traitement
adopté dans le cadre de cette étude a été l’analyse du contenu. Cette analyse vise à transcrire
les dires des enquêtés après écoute avec des dictaphones (les enregistrements). Après cette
étape, il faut regrouper les résultats par principaux domaines d’intérêt et identifier les différentes
positions face à chaque sujet important. Ensuite, la somme de chacune des positions a été faite
et leur degré d’importance a été évalué. Enfin, les meilleures remarques des participants ont été
reprises textuellement.
3.2.3.3. Analyse des impacts des inondations sur la production de la banane dessert
Dans cette étude, l’analyse des impacts des inondations est basée sur plusieurs critères
homogènes à l’échelle de la zone d’étude. Cette analyse doit être appréhendée selon les critères
suivants: les dimensions spatiales (répartition des parcelles, du matériel, des stocks),
organisationnelles (organisation des tâches de production et de remise en état suite à
l’inondation dans l’exploitation), temporelles (effets à court, moyen et long termes) et
financières (coûts de production, de restauration et de replantation).
41
3.2.3.4. Analyse des stratégies d’adaptation des producteurs de la banane dessert
Cette analyse se base sur les différentes stratégies d’adaptation développées par les
différents producteurs de la banane dessert. C’est une analyse descriptive qui met en relief les
stratégies mises en place par les producteurs pour atténuer les effets des extrêmes climatiques
dans leurs différentes plantations industrielles de la banane dessert.
Dans ce chapitre, l’accent a été mis sur l’analyse des différentes données utilisées et les
méthodes employées. Dans le chapitre suivant, seront exposés les résultats issus de l’application
de ces méthodes.
42
CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION
Ce chapitre est consacré à la présentation et à la discussion des résultats de cette étude.
4.1. Résultats
4.1.1. Analyse des caractéristiques des inondations
Cette analyse porte sur l’analyse de la variabilité pluviométrique à travers des tests
climatiques et statistiques.
4.1.1.1. Variabilité pluviométrique
L’étude de la variabilité pluviométrique dans les stations a montré une grande
hétérogénéité de la pluviométrie. L’année 2002 a été marquée par une baisse de la pluviométrie
avec un cumul de 642,87 mm (figure 10). Les années 1987, 1993, 2008, 2010, 2014, 2015, 2016
ont enregistré une pluviométrie importante qui varie entre 1 400 et 1 800 mm. Cette hausse a
été beaucoup marquée en 2014 avec une pluviométrie moyenne annuelle de 1 761 mm.
4.1.1.1.1. Tendances pluviométriques moyennes annuelles de la zone d’étude
L’analyse des cumuls pluviométriques moyens annuels dans les stations montre une
diminution de la pluviométrie pour certaines stations et une augmentation pour d’autres stations
(figure 10). Les stations d’Abidjan-aéroport et de Brimbo montrent une tendance à la hausse de
1986 à 2016 avec une pluviométrie de 1 192 à 1 669 mm. La pente de régression linéaire pour
les deux stations est respectivement de 11, 46 % et de 18,34 %.
Les stations d’Adiaké, d’Akoupé, d’Azaguié, de Bianouan et de Dabou présentent
également une évolution à la hausse de la pluviométrie avec un cumul moyen annuel qui varie
entre 1 122 à 1 646 mm. La pente de régression linéaire varie entre 0, 99 % à 7, 81 %. Alépé
montre une tendance à la baisse des cumuls avec une pente de la droite de -1,12 %.
En résumé, il ressort de l’analyse de l’évolution des cumuls pluviométriques des stations
de la zone d’étude de 1986 à 2016 que l’année 2002 est l’année dont les précipitations ont subi
une baisse très significative avec une moyenne annuelle de 642,87 mm. La moyenne annuelle
de la période de 1986 à 2016 est de 1 345 mm.
43
Figure 10 : Tendance pluviométrique moyenne annuelle de la zone d’étude
Source : SODEXAM, 2019
4.1.1.1.2. Evolution des isohyètes moyennes annuelles
La cartographie de la répartition spatio-temporelle de la pluviométrie dans la zone
d’étude montre des isohyètes qui partent de 1 200 mm à 1 500 mm (figure 11). La partie sud-
est de la zone d’étude est beaucoup plus arrosée avec des quantités de pluies estimées entre
1 300 mm et 1 500 mm. Au fur et à mesure qu’on tend vers le Nord, il y a une diminution
44
progressive des pluies. Les parties ouest et nord enregistrent des faibles pluies qui se situent
entre 1 200 et 1 300 mm.
Figure 11: Répartition spatio-temporelle des pluies du Sud-Est ivoirien
Source : SODEXAM, 2019
4.1.1.1.3. Variabilité des nombres de jours de pluie
La repartition spatiale du nombre de jours de pluie de 1986 à 2016 est présentée par la
figure 12. L’analyse de cette figure montre une repartition inégale du nombre de jours de pluie
dans les stations de la zone d’étude. En effet, on note une dimunition du nombre de jours de
pluie du Sud vers le Nord. La station d’Adiaké est la station qui a enregistré un grand nombre
de jours de pluie et celle d’Akoupé où le nombre de jours de pluie est faible. Sur l’ensemble de
la zone étudiée, le nombre de jours oscille entre 84 à 159 jours en moyenne.
45
Figure 12: Répartition spatiale du nombre de jours de pluie du Sud-Est ivoirien
Source : SODEXAM, 2019
4.1.1.1.4. Variabilité interannuelle des pluies
L’analyse de la variabilité interannuelle des pluies a été faite à partir de l’indice
standardisé des pluies. Cet indice permet de déceler deux périodes qui se caractérisent par une
alternance des périodes excédentaires (humides) et déficitaires (sèches) (figure 13). La station
d’Abidjan-aéroport enregistre une période déficitaire de 1986 à 2005 avec une moyenne
pluviométrique de 1 627 mm.
Adiaké présente trois périodes dont deux déficitaires qui se situent de 1986 à 2006 avec
une moyenne annuelle de 1 646,06 mm et 2012 à 2016 avec la moyenne pluviométrique de
1 713,75mm. Une période excédentaire avec une moyenne de 1 925,42 mm de 2007 à 2011.
Akoupé présente une période déficitaire avec une moyenne pluviométrique de 1 076,47 mm de
1986 à 2006 et une période excédentaire observée sur la période de 2007 à 2016 avec une
moyenne de 1 215,75 mm.
Quant à la station d’Alépé, elle montre trois périodes dont deux excédentaires situées de
1986 à 1996 avec une moyenne de 1 616,07 mm et de 2008 à 2016 avec une moyenne de
46
1 712,49 mm. Une période déficitaire de 1997 à 2007 avec une moyenne pluviométrique de
938,77 mm. Enfin, Azaguié présente deux périodes dont une période excédentaire de 1986 à
1990 avec une moyenne de 1 452,09 mm et une longue période déficitaire allant de 1991 à 2016
soit 25 ans avec une moyenne de 1 370,14 mm de pluie.
Figure 13: Fluctuation pluviométrique de l’indice standardisé des pluies
Source : SODEXAM, 2019
47
La station de Bianouan a enregistré deux périodes excédentaires observées de 1986 à
1994 avec une moyenne de 1 265 mm et de 2013 à 2016 avec une moyenne de 1 403,81 mm.
La période déficitaire enregistre une moyenne de 1 076,98 mm de 1995 à 2013. La station de
Brimbo enregistre deux périodes dont une période déficitaire entre 1986 à 1998 avec une
moyenne de 969,77 mm et une période excédentaire de 1 362,35 mm. La station de Dabou
enregistre également une longue période déficitaire observée entre 1986 et 2009 avec une
moyenne pluviométrique de 1 109,91 mm et une courte période excédentaire avec une moyenne
de 1 560,72 mm de 2010 à 2016.
4.1.1.1.6. Analyse de détection des ruptures dans la pluviométrie
4.1.1.1.6.1. Test de rupture de Pettitt
La figure 14 montre les résultats du test de Pettitt dans les huit stations sur la période de
1986 à 2016. L’analyse de la figure ne relève aucune rupture selon le test de Pettitt dans les
séries chronologiques des stations d’Abidjan-aéroport, d’Adiaké, d’Alépé, d’Azaguié, de
Bianouan et de Dabou avec un seuil de confiance supérieur à 90 %. La station d’Akoupé indique
une rupture en 2005 avec un rejet de confiance au seuil de 90%. Aussi celle de Brimbo montre
une rupture en 1998 avec un rejet au seuil de confiance supérieur à 90 %. De plus, l’application
du test de Pettitt sur la période de 1986 à 2016 permet de voir une diminution progressive de la
pluviométrie annuelle dans les huit stations.
48
Figure 14: Mise en évidence de rupture de stationnarité dans les séries pluviométriques des stations par
le test de Pettitt (les flèches noires à double sens désignent les années de rupture)
Source : SODEXAM, 2019
Le tableau 6 résume les années de détection de rupture dans les séries chronologiques
par l’application du test de Pettitt sur la période d’étude considérée (1986 à 2016). Il n’y a pas
Abidjan-aéroport
Alépé Akoupé
Dabou Brimbo
Bianouan Azaguié
Adiaké
49
eu de rupture dans les différentes stations, par contre le test révèle des ruptures dans les stations
d’Akoupé et de Brimbo avec un rejet de confiance.
Tableau 5: Récapitulatif des détections de rupture par le test de Pettitt
Stations Période de rupture Probabilité associée
Abidjan-aéroport Absence de rupture Absence de Probabilité associée
Adiaké Absence de rupture Absence de Probabilité associée
Akoupé Rupture en 2005 5,52.10-2
Alépé Absence de rupture Absence de Probabilité associée
Azaguié Absence de rupture Absence de Probabilité associée
Bianouan Absence de rupture Absence de Probabilité associée
Brimbo Rupture en 1998 1,11.10-03
Dabou Absence de rupture Absence de Probabilité associée
Source : SODEXAM, 2019
4.1.1.1.6.2. Méthode Bayésienne de Lee et Heghinian
Les résultats de la méthode Bayésienne de Lee et Heghinian dans les huit stations
étudiées sont présentés à la figure 15.
La méthode Bayésienne, permet d’identifier des années de rupture dans toutes les
stations suivantes : 1991 pour Abidjan-aéroport, 2012 pour Adiaké, 2005 pour Alépé, 2006
pour Akoupé, 2013 pour Dabou, Bianouan et Azaguié et 1998 pour Brimbo. Les années de
ruptures à travers la méthode Bayésienne se sont produites dans les années 2000 à l’exception
des stations d’Abidjan-aéroport et de Brimbo qui se sont produites dans les années 1990.
50
Figure 15: Mise en évidence des ruptures de stationnarité dans les séries pluviométriques des stations
par la procédure de Lee et Heghinian (les bandes noires désignent les années de rupture)
Source : SODEXAM, 2019
Abidjan-aéroport
Dabou
Bianouan Azaguié
Alépé Akoupé
Brimbo
Adiaké
51
Le tableau 7 récapitule les résultats de la méthode de Bayésienne de Lee et Heghinian
appliquée aux séries chronologies des différentes stations sur la période d’étude.
Tableau 6: Récapitulatif des détections de ruptures par de la méthode Bayésienne de Lee et Heghinian
Stations Période de rupture
Abidjan-aéroport 1991
Adiaké 2012
Akoupé 2006
Alépé 2007
Azaguié 2013
Bianouan 2013
Brimbo 1998
Dabou 2013
Source : SODEXAM, 2019
4.1.1.1.7. Analyse des saisons climatiques
L’application du diagramme ombrothermique de Gaussen pour caractériser les saisons
pluvieuses et sèches montre que la grande saison sèche dure trois mois à Abidjan (de décembre
à février). Cette observation est de même à Adiaké (figure 16). Le mois de janvier est le plus
déficitaire en quantité de pluie. Ce mois reçoit 24,8 mm à Adiaké et 21,9 mm à Abidjan. La
petite saison sèche est centrée sur les mois d’août et de septembre à Adiaké et à Abidjan et dure
respectivement de deux mois.
Les saisons pluvieuses sont caractérisées par une durée inégale selon les mois pluvieux
avec deux maximums pluviométriques. La grande saison des pluies dure pratiquement 4 mois
de mars à juillet à Adiaké et à Abidjan. Le premier maximum est observé pour les deux stations
en juin avec une hauteur pluviométrique de 442, 7 mm à Abidjan et 402,8 mm à Adiaké. Quant
à la petite saison pluvieuse, le maximum est observé en octobre avec 177,4 mm de pluie à
Abidjan et 197,6 mm à Adiaké.
L’analyse de cette figure permet également de déterminer les mois qui sont à risque
d’inondation pour les plantations industrielles dont leur position géographique est très
vulnérable à ce phénomène. De plus, elle permet également de voir les mois pour lesquels la
pluviométrie est faible. Cette faible pluviométrie permettra aux producteurs d’utiliser les
52
techniques d’irrigation pour compenser les besoins en eau du bananier qui se situe entre 5 et 6
mm d’eau par jour.
Abidjan-aéroport
Adiaké
Figure 16: Courbes ombrothermiques des stations d'Abidjan-aéroport et d'Adiaké
Source: SODEXAM, 2019
4.1.1.1.8. Indices des pluies extrêmes de la zone d’étude
Les moyennes des indices de pluie mensuelle extrême obtenue des stations de la zone
d’étude sont représentées dans le tableau 8. L’analyse de ce tableau montre que les pluies
annuelles (PA), les pluies maximales mensuelles (PXMA) ainsi que sa part dans la pluviométrie
annuelle (PXMAp) sont en moyenne élevées dans les stations d’Abidjan-aéroport et d’Adiaké
que dans les stations d’Alépé, d’Akoupé, d’Azaguié, de Bianouan, de Brimbo et de Dabou.
53
Tableau 7: Moyenne des indices de pluie mensuelle extrême
Indice de
pluie
PA
(mm)
PXMA
(mm)
PXMAp
(%)
PFa
(mois)
Pfap
(%)
PI
(mois)
PIp
(%)
Pfo
(mois)
PFop
(%)
Abidjan-
aéroport 1 699,27 453,08 26,66 6 4,45 4 9,65 2 26,21
Adiaké 1 646,72 426,70 25,91 4 3,20 6 7,80 2 24,26
Alépé 1 308,28 281,95 21,55 6 4,00 5 10,70 1 19,55
Akoupé 1 122,90 228,58 20,36 6 2,04 6 14,77 0 0
Azaguié 1 383,79 277,08 20,02 6 3,71 5 9,94 1 17,06
Bianouan 1 212,93 259,62 22,23 7 3,18 5 11,55 0 0
Brimbo 1 192,23 234,07 19,63 7 3,38 5 12,04 0 0
Dabou 1 200,07 258,39 21,49 6 3,99 5 10,49 1 19,77
Source : SODEXAM, 2019
Pour les stations de Brimbo et de Bianouan, les mois de faible pluviométrie (PFa) sont
en moyenne 7 mois dans l’année et contribuent à la plus faible proportion de pluie annuelle
(PFap) (au moins 3%). Ces mois reçoivent moyennement une pluviométrie inférieure à 100
mm. Cette valeur présente une faible probabilité qu’une inondation puisse être provoquée.
Les stations d’Adiaké et Akoupé ont plus de mois où la pluviométrie est intermédiaire
(PI) avec en moyenne 6 mois. Cependant la proportion de la station d’Adiaké est plus faible
dans la pluie annuelle soit 7,80 % et celle d’Akoupé est plus élevée avec une moyenne de 14,77
%. Ces stations reçoivent une pluviométrie moyenne mensuelle supérieure à 100 mm, ce qui
signifie qu’il est forte probable qu’une inondation survienne.
De plus, les stations d’Abidjan-aéroport et d’Adiaké ont plus de mois (en moyenne 2
mois) où les pluies sont fortes (PFo) que les stations d’Alépé, d’Azaguié et de Dabou, qui
enregistrent en moyenne 1 mois. Les deux premières stations ont une part importante de
proportion de la pluie annuelle (PFop) avec une moyenne plus de 20 % que les trois dernières
qui ont eu en moyenne plus de 19 %. En définitif, ces différentes stations reçoivent une pluie
supérieure à 200 mm et présentent une probabilité élevée qu’une inondation puis être
provoquée.
En 2014, les plantations industrielles de la SCB, de la SPDCie et de ROUCHARD qui
ont été touchées par les inondations pendant les mois de juin et juillet sont localisées dans la
région des Grands Ponts. Ces plantations industrielles ont enregistré des pertes importantes sur
54
la production de la banane dessert. Cette même année, les stations d’Abidjan-aéroport et de
Dabou qui sont situées dans cette région ont enregistré respectivement une pluviométrie
moyenne mensuelle de 684,5 mm et de 430,76 mm dans le mois de juin et de 325,2 mm et
231,39 mm en juillet.
En 2015, la SCB a été une fois de plus touchée par les inondations dans le courant du
mois de juin. La pluviométrie moyenne mensuelle de ce mois était de 726,9 mm à Abidjan-
aéroport et 217,15 mm à Dabou.
4.1.1.1.9. Variabilité du bilan hydrique de la zone d’étude
Pour évaluer l’impact des changements et variabilité climatiques sur la disponibilité des
ressources en eau dans la zone d’étude, le calcul des paramètres du bilan hydrique moyen
mensuel a été fait au cours de la période d’étude (1986 à 2016) dans les stations synoptiques.
Les différents résultats sont présentés dans les tableaux 9 et 10. L’analyse des tableaux montre
que la pluviométrie moyenne mensuelle de la station d’Abidjan-aéroport et d’Adiaké est
supérieure à l’évapotranspiration potentielle et à l’évapotranspiration réelle. Ce qui signifie que
les cultures ont suffisamment d’eau pour leur croissance et leur développement.
Les valeurs de l’ETP moyennes mensuelles obtenues durant la période de 1986 à 2016
se répartissent inégalement au cours de l’année. Les mois de mars à mai dans les stations
d’Abidjan-aéroport et d’Adiaké montrent les plus grandes valeurs de l’ETP. Le cumul moyen
mensuel de l’ETP donne respectivement 1 074,31 mm avec un déficit hydrique (ETP-ETR) de
291,92 mm pour la station d’Abidjan-aéroport et celle d’Adiaké présente un cumul moyen
mensuel de 1057,18 mm avec un déficit hydrique de 243,86 mm. L’excédent (P-ETR) qui
présente la quantité d’eau disponible pour l’écoulement de surface et la recharge des nappes
présente des grandes valeurs pendant la saison des pluies (mai à juillet et octobre à novembre).
55
Tableau 8: Paramètres du bilan hydrique de la station d’Abidjan-aéroport
Mois P (mm) ETP (mm) ETR (mm) ETP-ETR
(mm)
ETP/ETR
(mm)
P-ETR
(mm)
Janvier 21,94 92,19 92,94 72,25 4,62 2,0
Février 39,78 92,71 39,08 53,62 2,37 0,7
Mars 97,56 103,83 81,27 22,56 1,28 16,3
Avril 177,5 103,87 94,26 9,61 1,10 83,2
Mai 269,37 102,82 103,25 -0,43 1,00 166,1
Juin 442,73 85,75 86,15 -0,40 1,00 356,6
Juillet 143,55 76,80 61,71 15,09 1,24 81,8
Août 26,93 67,70 23,82 43,88 2,84 3,1
Septembre 70,24 70,94 42,28 28,66 1,68 28,0
Octobre 177,42 86,00 73,79 12,21 1,17 103,6
Novembre 159,26 94,65 92,70 1,95 1,02 66,6
Décembre 72,99 97,07 64,14 32,93 1,51 8,9
Total 1 699,27 1 074,31 782,39 291,92 20,83 916,9
Tableau 9: Paramètres du bilan hydrique de la station d’Adiaké
Mois P (mm) ETP (mm) ETR (mm) ETP-ETR
(mm)
ETP/ETR
(mm)
P-ETR
(mm)
Janvier 24,82
57,14
109,58
142,70
227,58
402,81
157,04
52,16
102,56
197,63
121,38
51,33
1 646,72
89,52
91,28
102,64
100,83
100,25
83,47
77,53
73,57
74,05
83,92
89,10
90,48
1 057,18
24,38
51,88
85,33
91,74
100,25
83,87
69,07
37,73
58,77
78,15
83,50
49,06
813,32
65,14
39,41
17,32
8,64
0,00
0,00
8,46
35,85
16,28
5,77
5,60
41,42
243,86
3,67
1,76
1,20
1,09
1,00
1,00
1,12
1,95
1,28
1,07
1,07
1,84
18,06
0,4
5,3
24,2
51,0
127,3
319,3
88,0
14,4
43,8
119,5
37,9
2,3
833,4
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Total
Avec P : pluie ; ETP : évapotranspiration potentielle ; ETR : évapotranspiration réelle ; ETP-ETR :
déficit hydrique ; P-ETR : Excédent
Source : SODEXAM, 2019
56
L’analyse de l’évolution simultanée de l’ETP et ETR présente quatre phases : de
novembre à mai : l’ETP est au-dessus de l’ETR, de mai à juillet : l’ETR est confondue à l’ETP,
de juillet à octobre : l’ETP est au-dessus de l’ETR et d’octobre à novembre l’ETR est confondue
à l’ETP (figure 17). Les périodes au cours desquelles l’ETP est au-dessus de l’ETR
correspondent à des périodes sèches et les périodes au cours desquelles, l’ETR est confondue à
l’ETP correspondent à des périodes humides. On dénombre respectivement, sept mois pour le
premier cas (période sèche) et cinq mois pour les périodes humides.
Cette figure montre également pendant la période de 1986 à 2016 les mois humides et
secs. Les mois de janvier, février et août sont des mois les plus secs car l’ETP/2 moyenne
mensuelle est supérieure à la pluviométrie moyenne mensuelle au niveau de la station
d’Abidjan-aéroport. Par contre, à Adiaké, la figure indique que janvier et décembre sont les
mois les plus secs.
Abidjan-aéroport
Adiaké
Figure 17: Répartition des pluies, de l’ETP et de l’ETR moyennes mensuelles
Source : SODEXAM, 2019
57
4.1.1.1.10. Analyse du bilan climatique
La méthode de Thiessen appliquée aux stations synoptiques a permis de déterminer les
zones d’influences de ces stations (figure 18). Ces différentes zones d’influences regroupent
des postes pluviométriques. La station d’Abidjan-aéroport dont l’aire d’influence est grande,
regroupe 5 postes pluviométriques à savoir les stations de Dabou, d’Alépé, d’Azaguié, de
Brimbo et d’Akoupé. La station d’Adiaké n’englobe seulement que la station de Bianouan. La
carte ci-dessous permet de déterminer le bilan climatique de chaque station de la zone d’étude.
Figure 18: Carte de l’application de la Méthode de Thiessen aux stations synoptiques
Source : SODEXAM, 2019
Le bilan climatique calculé combinant les pluies mensuelles à l’Evapotranspiration
Potentielle (ETP) à l’échelle des stations, traduit le rythme mensuel des excédents et déficits en
eau (figure 19). Ces diagrammes permettent de préciser les cycles des saisons climatiques
moyennes mensuelles qui rythment la vie agricole dans la zone d’étude.
L’analyse des diagrammes montre deux périodes où les conditions climatiques sont ou
ne sont pas favorables à la croissance et au développement des cultures. les conditions
climatiques favorable partent de mars à juillet puis de septembre à décembre à Abidjan, de
février à décembre à Adiaké et à Bianouan, de mars à novembre à Brimbo, de mars à octobre à
58
Akoupé, puis de mars à juillet et de septembre à novembre à Alépé, à Azaguié et à Dabou. Les
maximas sont observés entre mai et juin pour la grande saison des pluies puis entre octobre et
novembre pour la petite saison des pluies, ce qui est un avantage pour les producteurs pour la
recharge des nappes et l’alimentation de l’irrigation. Par contre, les périodes de l’année où les
besoins en eau sont déficientes s’observent dans les mois de janvier et août à Abidjan-aéroport,
en janvier à Adiaké et à Bianouan, de janvier, février et décembre à Brimbo, de janvier, février,
novembre et décembre à Akoupé, de janvier, février, août et décembre à Alépé, à Azaguié et à
Dabou. Toutes ces périodes montrent également les mois où l’utilisation des techniques
d’arrosage est nécessaire pour les besoins en eau des bananiers.
Figure 19: Bilan climatique des stations de la zone d'étude
Source : SODEXAM, 2019
59
4.1.1.2. Identification des zones à risque d’inondation dans la zone d’étude
La caractérisation spatiale du risque d’inondation a permis la réalisation de la carte du
risque d’inondation par combinaison dans un SIG de la carte d’aléa (élément déclencheur) et
celle de la vulnérabilité à l’inondation. Cette carte a pour finalité d’identifier les zones à risque
d’inondation.
4.1.1.2.1. Cartographie de l’aléa inondation
4.1.1.2.1.1. Intensité pluviométrique de la zone d’étude
La figure 20 présente la carte d’intensité pluviométrique de la zone d’étude. Elle permet
de voir les zones où les pluies sont en quantité importante favorisant ainsi une disponibilité des
ressources en eau pour une bonne production de la banane dessert dans les plantations
industrielles. Elle présente à la fois, la quantité de pluie et le nombre de jours de pluie. Selon la
figure, la plantation industrielle de SCB Banacomoé est la seule plantation qui est située dans
une zone dont l’intensité pluviométrique est très faible. Aucune plantation industrielle n’est
située dans une zone à faible intensité pluviométrique.
En outre, les plantations industrielles d’Eglin (Agboville, de Motobé (SBM) et
d’Azaguié), de SCB (Niéky, Tiassalé et Badena), de CDBCI (Tiassalé, Songon et d’Azaguié),
de SPDCie (Dabou et Tiassalé) et de SAKJ Dibi sont situées dans une zone où l’intensité
pluviométrique est moyennement élevée. La plantation industrielle de SAKJ Akressi est quant
à elle située dans une zone dont l’intensité pluviométrique est élevée. Les plantations se situant
dans la zone où l’intensité pluviométrique est très élevée sont celles d’Elima Aboisso, de SBMK
Assouba. Ces plantations reçoivent plus de quantités de pluie et détiennent un nombre de jours
de pluie important.
60
Figure 20: Carte d’intensité pluviométrique de la zone du Sud-Est Ivoirien
Source : SODEXAM, 2019
4.1.1.2.1.2. Occupation du sol de la zone d’étude
La carte d’occupation du sol de la zone d’étude permet de connaître la spatialisation des
plantations industrielle de banane dessert. La précision globale obtenue à partir de trois images
Landsat Oli suite à la classification supervisée par Maximum de vraisemblance est de 91,06
%. Cette carte issue de la classification supervisée a permis de discriminer cinq classes à savoir :
les cultures de banane (1), les plants d’eau (2), les forêts (3), les habitats et sol nu (4) et le
mosaïque culture/forêt (5) (figure 21). La cinquième classe est composée des autres cultures,
des jachères et des petites parcelles de forêt se situant aux alentours des cultures.
61
Figure 21: Carte d'occupation du sol du Sud-Est ivoirien en 2016
Source : Landsat Oli, 2016
Les analyses statistiques de la carte d’occupation du sol de 2016 sont présentées dans le
tableau 11. Ces analyses montrent que l’espace étudié est par ordre de dominance, le mosaïque
culture/forêt (59,94 %), la forêt (29,41 %), habitat/sol nu (5,44 %), eau (4,44 %) et les cultures
de banane (0,76 %). La carte d’occupation du sol de la zone est importante pour la réalisation
de ce travail de recherche pour l’étude du phénomène inondation.
Tableau 10: Pourcentage des classes d'occupation du sol de la zone d'étude
Classes Proportion (%) Surface (km2)
Culture de banane 0,76 228
Eau 4,44 1 324
Forêt 29,41 8 770
Habitat/sol nu 5,44 1 621
Mosaïque culture/forêt 59,94 17 873
Total 100 29 816
Source : Landsat Oli, 2016
62
4.1.1.2.1.3. Aléa inondation de la zone d’étude
La carte d’aléa inondation élaborée par combinaison de la carte d’intensité des pluies
(figure 20) et de la carte d’occupation du sol (figure 21) met en évidence les plantations
industrielles qui pourraient être submergé par les eaux. Cette carte d’aléa comprend quatre
classes (figure 22).
Les zones à faible aléa occupent 41 % de la zone étudiée et concentrent la plantation
industrielle de SCB Banacomoé. Les zones à aléa moyen couvrent pratiquement toute la zone
d’étude et correspondent aux secteurs où la végétation est dense. Cette zone englobe la majorité
des plantations industrielles de banane dessert et représentent 43 % du territoire étudié. L’aléa
fort et très fort se situe majoritairement dans le sud-est de la zone d’étude. Ils représentent
respectivement 10 % et 6 % de la zone d’étude. Ces zones présentent un risque très élevé d’être
touchées par les inondations. Les plantations industrielles de SAKJ (Akressi et Dibi), d’Elima
d’Aboisso et de SBMK d’Assouba sont situées dans ces zones.
Figure 22: Carte d'aléa inondation du Sud-Est ivoirien
63
4.1.1.2.2. Cartographie de vulnérabilité à l’inondation
4.1.1.2.2.1. Densité de drainage (Dd) de la zone d’étude
La zone d’étude présente des densités de drainage de très faible à très élevée (figure 23).
La densité de drainage faible est majoritaire avec des valeurs variant de 3,3 à 6,4 km/km2, ce
qui suggère la tendance au ruissellement moyenne. Cette classe de densité concentre la majorité
des plantations industrielles de banane dessert. Les valeurs moyennes variant entre 6,4 à 9,5
km/km2 et concentrent les plantations industrielles du Sud-Comoé. Quant à la très faible
densité, elle englobe 4 plantations industrielles. En définitif, ces résultats montrent que les zones
à densité très élevée ne réunissent aucune plantation industrielle.
Figure 23: Carte de densité de drainage du Sud-Est ivoirien
4.1.1.2.2.2. Indice d’humidité topographique (TWI) de la zone d’étude
L’indice d’humidité topographique est majoritairement stable sur l’ensemble de la zone
d’étude avec des valeurs maximales proches comprises entre 9 et 22 (figure24). Il est plus
marqué autour des cours d’eau et des plans d’eau ainsi que les zones marécageuses. Les faibles
64
valeurs se situant entre -4,5 à 5,9 indiquent les zones à fortes pentes et sont faibles dans les
zones à drainage importante et dans les zones de concentration d’eau. Ces zones montrent les
zones où la probabilité pour qu’une inondation survienne est faible. En définitif, cette carte
permet la prédiction des zones de saturation quand les zones d’accumulation des flux sont plus
large.
Figure 24: Carte d'indice d'humidité topographique (TWI) du Sud-Est ivoirien
4.1.1.2.2.3. Vulnérabilité à l’inondation de la zone d’étude
La carte de vulnérabilité à l’inondation est obtenue par combinaison dans un SIG des
cartes de densité de drainage (figure 23) et de la carte d’indice d’humidité topographique (figure
24). La vulnérabilité à l’inondation identifie les plantations industrielles de banane dessert dans
le cadre de cette étude où les caractéristiques de l’environnement sont susceptibles d’engendrer
des inondations. La carte de vulnérabilité à l’inondation présente quatre zones dont la
vulnérabilité à l’inondation part de faible à très élevée (figure 25).
65
Les zones de faible vulnérabilité ne représentent aucun risque d’être impacté par l’aléa
inondation en cas de forte pluie. Ces zone sont dispersées à travers la zone d’étude et englobent
la plupart des plantations industrielles. Les zones à vulnérabilité modérée correspondent aux
zones à pente moyenne où le ruissellement sur les versants à humidité modéré ne permet pas la
stagnation des eaux. Les zones à vulnérabilité élevée et très élevée à l’inondation sont situées
là où la densité de drainage est moyenne.
Ces zones concentrent presque la totalité de la zone étudiée et renferment les plantations
industrielles situées à proximité des cours d’eau ainsi que dans les bas-fonds.
Figure 25: Carte de vulnérabilité à l'inondation du Sud-Est ivoirien
4.1.1.2.3. Risque d’inondation de la zone d’étude
Le risque d’inondation s’évalue par le croissement des cartes thématiques de l’aléa
(élément déclencheur) et la vulnérabilité à l’inondation. La figure 26 montre la répartition du
risque d’inondation et des plantations industrielles à risque d’inondation selon le niveau
d’évaluation du risque.
66
Les zones à risque faible correspondent aux zones où la vulnérabilité à l’inondation est
très faible. Ces zones se situent majoritairement au su Sud-Ouest et au Nord-Est de la zone
d’étude. En effet la plantation industrielle de SCB Banacomoé ne présente aucun risque à
l’inondation. Les zones à risque élevé sont dispersées dans la zone d’étude. Ces zones selon la
figure englobent quelques plantations industrielles telles que SBM Motobé, SCB (Badena,
Tiassalé et Niéky), SPDCie Dabou et CDBCI Songon et EGLIN (Agboville et Azaguié).
Les plantations industrielles situées dans le Sud-est de la zone d’étude présentent un
risque d’inondation très élevé. Ces plantations situées dans les zones à risque élevé et très élevé
sont susceptibles d’être impactées par les inondations provoquées par les fortes pluies. Ces
zones reçoivent en moyenne une pluviométrie variant entre 1 300 mm à 1 500 mm.
Figure 26: Carte du risque d'inondation du Sud-Est ivoirien
67
4.1.2. Analyse des impacts des inondations sur la production de la banane dessert et les
stratégies d’adaptation
Cette analyse porte sur les statistiques agricoles, les impacts des inondations sur la
production de la banane dessert. Elle porte également sur les stratégies d’adaptation mises en
place par les producteurs pour atténuer les effets de ces extrêmes climatiques dans les
plantations industrielles de Côte d’Ivoire.
4.1.2.1. Analyse des statistiques agricoles
Pour savoir s’il existe une variation spatio-temporelle des statistiques agricoles, le
graphique de la production et des rendements a été réalisé sur la période de 1986 à 2016.
Figure 27: Graphique des statistiques agricoles de 1986 à 2016 en Côte d’Ivoire
Source : FAOSTAT, 2016
La figure 27 présente à la fois la production et le rendement de la banane dessert en Côte
d’Ivoire de 1986 à 2016. L’analyse de cette figure montre que la production et le rendement
évoluent avec une moyenne respective de 273 183 t et 385 752 kg/ha. La production a connu
une faible évolution de 1986 à 1997 avec une moyenne de 185 628 t. Elle a subi une chute en
2007 avant de connaitre une hausse à partir de 2010. L’année 2014 montre également une chute
de production de la banane dessert. Quant au rendement, la figure montre une évolution à partir
de 1987 avant de chuter à partir de 2008. Cette hausse est marquée à partir de 2011 avec un
rendement de 446 351 kg/ha.
68
4.1.2.2. Analyse des impacts des inondations sur la production de la banane dessert
4.1.2.2.1. Impacts des inondations sur le bananier
Le bananier est une herbe géante qui est exigeante en eau pour sa croissance et pour sa
productivité et contient 90 % d’eau dans ses troncs. Selon les enquêtés, le bananier malgré qu’il
contient une quantité d’eau importante, est vulnérable lorsqu’il y a stagnation d’eau pendant
une longue période. Pendant une inondation, avec l’excès d’eau, le bananier est impacté. Les
effets des inondations sur les bananiers sont multiples et touchent considérablement la
production selon la durée du bananier dans l’eau (photo 2).
En effet, lorsqu’il y a l’inondation, les racines du bananier sont asphyxiées, ils n’arrivent
pas à alimenter correctement le pied du bananier. Le processus de développement du bananier
va être ralenti. Cet effet impacte la sortie des fleurs qui constitueront les régimes du bananier.
La sortie de ces fleurs sera retardée soit d’une à deux semaines. Ce retard engorge les régimes
qui seront avortés par le stress du bananier et consisteront un déchet. De plus, tout le
métabolisme du développement du bananier est freiné. Tous les régimes présentent au moment
des sinistres vont être altérer et il n’y aura pas de récolte.
Les effets sur le bananier pour une inondation d’une semaine sont le retardement de la
formation de certains de régimes. L’engorgement des pieds du bananier entraine le
regroupement de toutes les feuilles ce qui explique le ralentissement l’émission foliaire. Les
impacts sont énormes en fonction du temps que le bananier passe dans l’eau.
En effet, pour une plantation qui produit 50 t/ha, si les bananiers restent trois jours dans
l’eau, la récolte passera à 45 t/h. Lorsqu’il s’agit d’une semaine, la récolte passera de 45 t/ha à
25 t/ha et quand il s’agit d’une inondation de deux semaines, la récolte peut-être à 0 t/ha puisque
tous les bananiers sont crevés. En résumé, une inondation de deux jours n’a pas d’effet sur les
régimes des bananiers.
Lorsque l’inondation dure pendant une semaine, les conséquences sur la production sont
la diminution de la récolte d’au moins 50 à 60 %. Au-delà de deux semaines la récolte est
totalement perdue. Tous ces effets engendrent la destruction des parcelles touchées par les
inondations, ce qui impact la production de la banane dessert dans les plantations industrielles
et touche également la production nationale.
69
A : Etat des bananiers pendant la première
semaine d’inondation
C : Etat des bananiers après deux semaines d’inondation
Photo 2: Effets des inondations sur les bananiers Source : nos enquêtes, 2019
De plus, les déficits pluviométriques ont également des préjudices sur la production et
le rendement de la banane dessert à travers ses effets sur le bananier. Selon les enquêtés, il
n’existe aucune variété de bananiers desserts qui pourraient résister à la sécheresse. La durée
de l’allongement de la saison sèche entraine d’énorme coût pour l’irrigation. Le tarissement des
barrages pour l’irrigation dans les plantations industrielles qui ne sont pas situées à proximité
des cours d’eau a un impact sur la production. Ce tarissement engendré par la sécheresse touche
considérablement les bananiers pendant les saisons sèches et pendant les saisons pluvieux
lorsque la demande en eau du bananier qui se situe entre 5 à 6 mm/jour n’est pas atteint. Le
manque d’eau provoque le brisement des troncs des bananiers et le murissement des bananes
malgré qu’elles ne soient pas formées. La chaleur qui se manifeste pendant les saisons sèches
impacte la production de la banane dessert. Ce phénomène a fait chuter la production de la
plantation SAKJ d’Akressi en 2016.
Tous ces effets engendrent une diminution importante de la production de la banane
dessert dans les plantations industrielles en Côte d’Ivoire. La sécheresse malgré sa persistance
et sa sévérité n’a d’effets importants sur les bananiers compte tenu des systèmes d’irrigation
B : Etat des bananiers après une semaine
d’inondation
70
performants installés dans les plantations. Ces systèmes servent à combler le déficit d’eau en
fonction de l’évaporation.
4.1.2.2.2. Impacts des inondations sur les coûts de restauration et de replantation
L’extrême climatique qui impacte le plus les plantations industrielles de banane dessert
en Côte d’Ivoire est l’inondation. Après la survenue des inondations dans les plantations
industrielles de banane dessert, les coûts alloués à la restauration et la replantation des parcelles
touchées sont énormes. Ces coûts varient d’une plantation à une autre en fonction l’entendu de
la parcelle touchée en hectare, de l’intensité et de la durée du phénomène dans le temps, de
l’exposition de la plantation au phénomène. Ils varient également en fonction de la destruction
des systèmes qui servent à protéger les plantations aux phénomènes et des systèmes d’irrigation
ainsi que les magasins de stockage des matériels de production.
Le redémarrage des travaux pour la restauration et la replantation des parcelles ou la
totalité de la plantation touchée nécessite plusieurs moyens financiers, matériels et humains.
Les chiffrements des coûts sont parfois énormes en fonction des dégâts occasionnés. Le coût
pour la création d’une plantation de banane dessert d’un hectare se situe entre 8 000 et 12 000
euro. En premier lieu, après les sinistres, les producteurs avant toutes actions pour la
replantation, détruisent la plantation toute entière. Cette destruction touche les régimes
existants. Pourtant la reproduction de la banane dessert dure 9 mois, ce qui signifie qu’en cas
de sinistre ou d’assèchement des barrages pour l’irrigation, les plantations industrielles
touchées ne pourront pas produire sur une durée d’au moins 1 an. Cet arrêt de production
impacte véritablement la production de la banane dessert. La replantation nécessite la
mobilisation de plusieurs moyens et matériels.
En effet, une heure de perle mécanique pour les drains coûte 30 000 f/h (une petite pelle
hydraulique). Au cours d’une journée si la perle travaille pendant 8h, le coût est de 240 000 f/j.
Un bulle peut faire 20 ha/j pour le sous-solage. D’autres travaux tels que le travail du sol, le
curage des drains, la création des boues et des trous sont nécessaires. La main d’œuvre allouée
aux différents travaux pour le redémarrage de la plantation pour 1 hectare est de 40 personnes
pour les boues, 20 personnes environ pour les trous et 8 personnes pour la replantation. Le
salaire d’un manœuvre peut coûter 3000 f/j.
Selon les informations recueillies à la plantation de Wanita (SPDCie de Dabou), les
dépenses provoquées par les inondations en 2014 pour le redémarrage des travaux étaient d’une
valeur de 1 104 000 000 FCFA. Les coûts des travaux pour le rehaussement des digues qui
71
faisait au total dix ouvrages pour une longueur totale de 11 km sur 6 m de large étaient estimé
à plus de 300 000 000 FCFA. De plus, les sinistres des années précédentes (2002, 2003 et 2011)
ont eu les mêmes coûts. Tous ces coûts ont provoqué l’abandon d’une parcelle de 100 ha en
2011. Les coûts pour la restauration et la replantation des parcelles touchées selon les enquêtés
ont un impact sur la production de la banane de manière indirecte.
4.1.2.2.3. Impacts des inondations sur la production
La production de la banane dessert est énormément impactée par les inondations dans
les plantations industrielles en Côte d’Ivoire. La perte des régimes par hectare peut s’expliquer
par la déformation des fruits causé par le stress du bananier c’est-à-dire lorsque la forme du
fruit est courbé au lieu d’être droit. Tout cela concoure à la mauvaise qualité des fruits. Pendant
les inondations, la production baisse énormément. Les inondations de 2014 qui ont touchées les
plantations industrielles de la banane dessert ont engendré plusieurs pertes sur la production.
Ces pertes enregistrées ont non seulement touché la production dans les plantations
industrielles mais également la production nationale, ce qui a provoqué la chute de la Côte
d’Ivoire en tant que premier producteur de la banane dessert en Afrique. La plantation de la
SCB située de la région de Niéky, a perdue 300 ha soit 16 500 t de production, celle de SPDCie
à Dabou en a perdue environ 170 ha soit 7 650 t de production pour une valeur de 997 000 000
FCFA (une perte sur une période de 12 mois). La plantation d’Elima Aboisso a perdu 2 000 t
de production de banane. En 2015, la plantation de SCB a perdu 500 ha de banane en production
soit environ 27 500 t avec une production estimée à 55 t à l’hectare.
Photo 3 : Bananeraie en production inondée
Source : nos enquêtes, 2019
72
Tous les bananiers inondés avec les régimes ne sont pas pris en compte lors des récoltes
et ne sont plus utiles pour l’exportation (photo 3). Ces régimes constituent selon les enquêtés
des déchets du fait de la mauvaise qualité des fruits. Tous ces régimes sont détruits après le
tarissement des eaux (photo 4).
Photo 4: Destruction des régimes de banane après les inondations Sources : nos enquêtes, 2019
4.1.2.3. Analyse des stratégies d’adaptation dans les plantations industrielles
4.1.2.3.1. Stratégies d’adaptation développées par les producteurs
Pour pallier aux déficits d’eau et pour atténuer les impacts des extrêmes climatiques sur la
production de la banane dessert dans les plantations industrielles, les producteurs se sont dotés
des plusieurs stratégies. Parmi ces stratégies, il y a les digues de protection, les pompes à exore,
les systèmes d’arrosage et l’utilisation des intrants.
4.1.2.3.1.1. Digues de protection contre la remontée des eaux
Les digues sont des moyens de protections développés dans les plantations industrielles
de banane dessert en Côte d’Ivoire contre les inondations (photo 5A). Ces digues ceintures les
différentes plantations qui sont situées aux abords des cours d’eau. Ces digues ne se trouvent
pas dans toutes les plantations industrielles qui subissent les effets des inondations. La dotation
de cette stratégie nécessite beaucoup de moyens pour sa mise en place, ainsi que son
rehaussement en cas d’affaissement ce qui créée des défauts dans certaines plantations
industrielles.
Les plantes semées au bord des digues permettent d’empêcher leurs effondrements de façon
indirecte en cas d’inondations (photo 5B).
73
A B
Photo 5: Digue de protection contre les inondations (A) ; plante protégeant les digues contre
l'effondrement (B)
Source : cliché, Angoua A. Joseph, 2019
4.1.2.3.1.2. Pompes à exore pour l’évacuation des eaux
Les pompes à exore sont des pompes d’évacuation d’eau et sont très utiles aux
plantations dont l’eau est un préjudice (photo 6). Ces pompes servent à faire ressortir l’eau qui
se trouve dans les drains en vue d’éviter les inondations en cas de surplus d’eau. Pendant les
saisons pluvieuses, les plantations industrielles qui sont dotées de ces pompes peuvent toutefois
être épargnées de la submersion par les inondations. Cette stratégie n’est toutefois pas utilisée
dans certaines plantations malgré leurs positions géographiques vulnérables au risque
d’inondation. L’installation de ces pompes doit être une priorité pour toutes plantations
industrielles vulnérables aux inondations. Ces pompes fonctionnent avec le courant électrique
ou parfois avec des carburants et nécessite de grands investissements.
74
Photo 6: Pompes à exore Source : cliché, Angoua A. Joseph, 2019
4.1.2.3.1.3. Systèmes d’arrosage pour l’irrigation
Les systèmes d’arrosage développés par les producteurs de banane dessert permettent de
pallier aux déficits d’eau pendant les saisons sèches. Ces systèmes sont également utilisés
pendant les périodes humides lorsque la quantité d’eau nécessaire pour le besoin du bananier
n’est pas satisfaite. Il en existe plusieurs types de système d’arrosage : le goute à goute, les
systèmes d’aspersion sous frondaison, sur-frondaison et sur-frondaison avec des canons. Les
systèmes les plus utilisés aujourd’hui dans les plantations industrielles de banane dessert sont
le micro et mini asperseur sous-frondaison (photo 7 A et B). Les micro-asperseurs permettent
d’arroser toute une surface et de maintenir un enherbement permanent. Les mini-asperseurs ont
une portée plus grande et offre une meilleure répartition de l’eau.
Eau de drainage
Evacuation d’eau
75
A B
Photo 7: Système d'arrosage sous-frondaison : micro-asperseur (A) ; mini-asperseur (B)
Source : cliché, Angoua A. Joseph, 2019
4.1.2.3.1.4. Autres stratégies d’adaptation développées
Hormis ces stratégies développées dans les plantations industrielles, d’autres stratégies
peuvent permettre de lutter contre les inondations et la sécheresse. Il s’agit de l’apport des
intrants, la conservation de l’ensemble du personnel (l’ensemble du personnel qui a travaillé à
la replantation et à la réhabilitation de la plantation), l’abandon de certaines parcelles à risque,
l’installation des barrages, la confession des drains, des collecteurs et autres pour le
ruissellement de l’eau pour éviter le retenu d’eau sur les planches.
L’utilisation des épandages de Pache de cacao qui est la matière organique c’est-à-dire les
déchets de l’industrie de cacao. Cette matière organique est riche en élément nutritif. Ils sont
mis au pied des bananiers pour améliorer la structure et la composante et sert à enrichir le sol.
Cette technique n’a pas un lien direct avec les inondations mais avec la sécheresse. Les plans
de couverture pour améliorer l’humidité du sol.
Certaines variétés d’herbe aux pieds des bananiers permettent d’éviter que le sol soit nu et
diminuer l’herbicide qui permet d’améliorer la rétention du sol en eau.
4.1.2.3.2. Stratégies d’adaptations futures
Les stratégies développer dans le futur selon les enquêtés sont de plusieurs types. Il
s’agit de la sécurisation des digues, l’optimisation de l’irrigation, l’amélioration du réseau de
76
drainage, la remontée des digues. De plus, la forte irrigation qui est de mettre de l’engrais dans
l’eau d’irrigation serait également novateur pour les producteur de la banane dessert. Aussi,
l’utilisation des drones pour des relevés topographiques sur les digues permet de surveiller le
niveau des digues par rapport à l’eau. Il s’agit aussi de regarder si la digue s’est abaissée d’un
endroit à un autre. Au cas où les digues se sont effondrées, il faudrait les rehausser pour qu’elles
aient toujours la même hauteur. Multiplier l’installation des pompes à exore, avoir des systèmes
d’alerte en cas de forte pluie. Chercher à utiliser des variétés de banane dessert adaptées à la
sécheresse.
4.2. Discussion
Dans cette étude menée dans les plantations industrielles de banane dessert, il s’agissait
d’analyser les impacts des inondations sur la production de la banane dessert dans les
plantations industrielles. Les différentes méthodes appliquées ont permis d’analyser les
caractéristiques des inondations et d’identifier les zones à risque d’inondation en vue de
déterminer les impacts des inondations sur la production de la banane dessert dans les
plantations industrielles de Côte d’Ivoire.
4.2.1. Caractéristiques des inondations
La pluviométrie des différentes stations de la zone d’étude révèle l’abondance de la
disponibilité de l’eau pour l’agriculture avec une moyenne annuelle de 1 345 mm. Cette valeur
annuelle avoisine avec celle indiquée dans les travaux de Dian (1973), qui indiquent une
moyenne qui varie entre 1 500 à 2 000 mm de pluie dans la zone de production de la banane
dessert.
Les résultats des tests statistiques (test de rupture, indices climatiques) s’accordent sur
une baisse généralisée de la pluviométrie de la zone d’étude. Au cours de la période d’étude de
1986 à 2016, le caractère déficitaire des pluies a pris de l’ampleur dans certaines stations selon
les années et a été plus marqué en 2002 avec une pluviométrie moyenne annuelle de 642,87
mm. En effet on assiste à une diminution des pluies du Sud vers le Nord avec des isohyètes qui
partent de 1 500 à 1 200 mm.
La baisse de la pluviométrie est signalée dans plusieurs régions du pays avec un déficit
important. Ce déficit pluviométrique se confirme à travers les résultats de l’étude d’Ake (2010),
qui a montré au cours de la période 1950 à 2005 des années très sèches, dans les stations
d’Adiaké et d’Alépé. Des observations similaires ont été faites dans les stations d’Adiaké (en
77
Côte d’Ivoire) et de Enshi (au Ghana) par une baisse très significative d’environ 0,48 % par
décennie contrairement aux stations de Bianouan, d’Ayamé et d’Agnibilékro et de Buakuc (au
Ghana) où la tendance reste peu significative (Kouassi et al., 2018). Selon les travaux de Paturel
et al. (1996), la Côte d’Ivoire et la moitié du Benin ont ressenti le plus cette diminution des
pluies annuelles en particulier dans la région d’Odienné au Nord-ouest de la Côte d’Ivoire
pendant la décennie de 1980.
En effet, l’application du test de rupture de Pettitt révèle une rupture dans les stations de
Brimbo et d’Akoupé. Ce test révèle une absence de rupture dans la série chronologique des
stations d’Abidjan-aéroport, d’Adiaké, d’Alépé, d’Azaguié, de Bianouan et de Dabou. Ces
résultats confirment ceux de Kouassi et al. (2018). En utilisant les données de pluies extrêmes
journalières l’on relève une absence de rupture à Bianouan de 1941 à 2000.
Les études de (Ahoussi et al., 2013 , Noufe et al., 2015 ; Oga et al., 2016 ; Kouadio et
al., 2018 ; Kouassi et al., 2018) ont relevé par contre une rupture dans les stations d’Adiaké,
d’Akoupé, d’Alépé, d’Abidjan, d’Azaguié et de Dabou sur la période de 1950 à 2000. De plus,
l’application du test de Pettitt sur la période de 1986 à 2016 permet de voir une diminution
progressive de la pluviométrie annuelle dans les huit stations.
Ces résultats concordent avec les études de Ahoussi et al. (2013) ; Oga et al. (2016) qui
ont également constaté cette diminution de la pluviométrie sur la période 1963 à 1982. D’après
les études d’Oga et al. (2016), la rupture observée a non seulement engendré un déficit
pluviométrique dans le Sud-Est du pays, mais a remplacé une période humide au profit d’une
baisse généralisée des pluies après 1982.
La méthode Bayésienne appliquée aux séries chronologiques a permis de détecter des
ruptures à Abidjan-aéroport (1991), à Adiaké (2012), à Alépé (2007), Akoupé (2006), à
Azaguié, à Bianouan et à Dabou (2013) et à Brimbo (1998). Ce constat a été fait par Ahoussi
et al. (2013), où l’application de la méthode Bayésienne a relevé une rupture dans les séries
chronologiques. Les résultats de leurs études révèlent une diminution brutale des pluies dans la
région d’Abidjan-Agboville. Cette diminution de la pluviométrie ne touche pas seulement la
zone d’étude mais elle touche la totalité du territoire ivoirien à l’exception de la région nord-
est (Abengourou et-Bongouanou) et de l’extrême sud-ouest (Tabou) (Paturel et al., 1996).
La variation mensuelle des températures combinées avec les pluies ont montré une
augmentation des températures et une diminution de la pluviométrie. Cette analyse a permis de
détecter la longueur de la sécheresse et des périodes humides. Cette sécheresse dure pendant 4
78
mois allant de décembre à mars. Le mois le plus déficitaire est le mois de janvier avec une
pluviométrie moyenne de 24,8 mm à la station Abidjan-aéroport et de 21,9 mm à Adiaké.
Ces résultats sont en accord avec ceux de Saley et al. (2005) ; Assemian et al. (2013) ; Aloco
et al. (2015) qui estiment que le changement climatique se manifeste par une diminution de la
pluviométrie et une augmentation de la température sur la période 1920 à 2009 dans la région
de Bongouanou, de Yamoussoukro et Dimbokro.
La méthode des indices de pluie extrêmes a permis de terminer la probabilité qu’une
inondation survient dans la zone d’étude selon les mois où les pluies se situent moyennement
entre 100 à 200 mm. Les stations d’Abidjan-aéroport et d’Adiaké avec deux mois et les stations
d’Alépé, d’Azaguié et de Dabou (en moyenne 1 mois) présentent une probabilité élevée
d’inondation avec une pluviométrie moyenne mensuelle de 200 mm. Ces mois sont plus
rétrécies que les mois où la pluviométrie est inférieure à 200 et 100 mm. Ce résultat est confirmé
dans les études de Kouassi et al. (2018) qui ont montré que la tendance des pluies extrêmes
moyenne journalières et mensuelles révèle une baisse généralisée dans les stations d’Adiaké en
Côte d’ivoire et d’Enshi au Ghana. Ils estiment que les pluies extrêmes peuvent s’avérer plus
dommageable qu’une simple variation de la moyenne pluviométrique.
En effet, l’impact des changements et variabilités climatiques sur la disponibilité de
l’eau a été analysé par l’étude du bilan hydrique et climatique. L’étude des caractéristiques du
bilan hydrique révèle malgré l’importante de la pluviométrie une augmentation de
l’évapotranspiration potentielle et réelle. Cette augmentation de l’évapotranspiration a une
incidence directe sur la disponibilité en eau pour les besoins du bananier pour sa croissance et
son développement. De même la baisse de la pluviométrie dans certains mois de l’année avec
une forte évaporation a une incidence sur la disponibilité en eau.
Ce constat a été relevé dans les études de Aloco et al. (2015), qui ont montré que la
baisse observée de la pluviométrie depuis les années 1968 a des réels impacts sur la disponibilité
hydrologique. De plus, l’évolution du bilan hydrique couplée à celle de la pluviométrie, de
l’évapotranspiration potentielle et réelle et de l’ETP/2 montre les périodes clés de la saison
agricole. Cette évolution révèle que les mois de janvier, février et août pour la station d’Abidjan-
aéroport et janvier et décembre pour la station d’Adiaké présentent un risque élevé de stress
hydrique.
Ces résultats rejoignent ceux de Houssou et al. (2016), qui ont montré que les mois les
moins pluvieux sont les mois où le risque des stress hydriques est élevé pour les cultures
79
d’ananas au sud-Benin et confirment également que le déficit hydrique est inversement
proportionnel à la pluviométrie.
De plus, une estimation du bilan climatique calculée selon les mois sur la période
d’étude a permis de déterminer les cycles des saisons climatiques moyennes mensuelles qui
rythment la vie agricole dans la zone d’étude. Ces résultats montrent que dans les stations, les
périodes de l’année où les conditions climatiques satisfaits les besoins en eau des cultures sont
les mois des saisons pluvieuses. Les périodes des saisons sèches révèlent un déficit important
de la pluviométrie surtout dans les mois de janvier, février, août et décembre.
Les études menées par Konan et al. (2017), dans le périmètre sucrier de ferké 2 au Nord
de la Côte d’Ivoire ont montré que le déficit pluviométrique cumulé sur la période sèche s’étend
de mars à novembre. Les résultats de cette étude se confirment et complètent ceux obtenus par
Noufe et al. (2015), dans les zones Centre et Nord de la Côte d’Ivoire. Ces analyses montrent
que les saisons climatiques pour l’agriculture d’igname et de maïs se situent pendant les
périodes humides ce qui est un avantage pour les agriculteurs qui pratiquent une gamme de
variété de culture possible dans l’année.
4.2.2. Identification des zones à risque d’inondation
L’approche méthodologique sur laquelle s’est fondée la cartographie des plantations
industrielles de banane dessert à risque d’inondation présente un grand intérêt d’explorer les
données multisources. En effet l’imagerie satellitaire, couplée au MNT, a permis de définir les
descripteurs de vulnérabilité et de l’aléa dont la combinaison donne la carte des zones à risque
d’inondation. Les zones à risque élevé sont celles qui se trouvent dans les bassins versant des
fleuves et qui par leurs proximités des cours d’eau sont celles qui enregistrent pendant les
saisons des pluies des inondations.
Ce résultat est confirmé par les études de Saley et al. (2005), qui ont montré que les
zones à fortes risque d’inondation sont celles situées au niveau des plaines alluviales alternantes
aux lits mineurs et majeurs des principaux fleuves. Cette thèse est confirmée par Nouhou
(2012), qui a montré dans son étude que les plantations situées le long des cours d’eau
présentent un risque élevé d’être inondé pendant les saisons des pluies.
Selon Kangah et Alla (2015), les inondations régulières sont enregistrées dans les zones
à risque élevé et très élevé lors des fortes averses d’avril à juin et de septembre à novembre.
En effet, la carte finale obtenue permet d’identifier les zones à risque d’inondation. Cette carte
80
constitue donc une base d’information solide pour les producteurs de la banane dessert dans la
gestion et la lutte contre des inondations.
4.2.3. Impacts des inondations sur la production de la banane dessert
L’étude des inondations dans la zone d’étude sur la période de 1986 à 2016 a permis de
déterminer leur impacts négatifs sur la production de la banane dessert. La sécheresse
manifestée dans les plantations industrielles n’a pas de grands effets sur la production de la
banane compte tenu de l’existence des systèmes d’irrigation. Mais certaines d’entre elles
subissent ces effets lors du tarissement des barrages et par l’apport d’autres facteurs exogènes
(la coupure de l’électricité, les pannes des pompes d’irrigation).
Les études de Van Damme (2008) ; CNUCED (2016) montrent par contre que la
sécheresse impacte véritablement la production de la banane dessert. Les plantations
industrielles situées dans les zones à risque très élevé d’inondations sont celles qui enregistrent
pendant les périodes des sinistres des pertes importantes de la production.
Ce résultat concorde avec celui de Nouhou (2012), qui montre que les cultures qui sont
envahies par le débordement des cours d’eau ont de grandes pertes de la production. Les études
de Meva’a et al. (2015) ont montré également que les producteurs situés dans les bassins
versants des fleuves sont véritablement touchés par les inondations provoquées par les fortes
pluies et les pertes enregistrées pendant ces inondations sont sans équivoques. Selon OBAMCI
(2017), la production de la banane dessert dans les plantations industrielles est fortement
touchée par les inondations occasionnées pendant les périodes de fortes pluies.
Ce chapitre a été l’occasion de présenter les résultats issus des différentes analyses. Il
met en évidence les variations spatio-temporelles de la pluviométrie et de l’analyse des pluies
extrêmes. Il a aussi permis d’identifier les zones à risque d’inondation et de déterminer les
impacts des inondations sur la production de la banane dessert ainsi que les stratégies
d’adaptation utilisées par les producteurs pour atténuer les effets des extrêmes climatiques
d’intérêts.
81
CHAPITRE V : CONCLUSION
5.1. Remarques et conclusion
L’étude des impacts des inondations sur la production de la banane dessert dans les
plantations industrielles de Côte d’Ivoire dans un contexte de changement et variabilité
climatique a permis de décrire les caractéristiques des inondations dans la zone d’étude. Elle a
permis également d’identifier les zones à risque d’inondation en vue de déterminer les impacts
des inondations sur la production de la banane dessert dans les plantations industrielles de Côte
d’Ivoire.
L’application des tests statistiques et des indices climatiques montre l’hétérogénéité de
la distribution de la pluviométrie dans la zone d’étude avec des alternances des périodes
humides et sèches. Cette application montre aussi une tendance à la baisse des précipitations
dans les stations étudiées selon les années au cours de la période de 1986 à 2016. Dans la
succession de ces différentes périodes climatiques, des ruptures marquant les changements dans
les régimes pluviométriques ont été détectées par le test de Pettitt dans les stations de Brimbo
et d’Akoupé.
Cette rupture est observée par la méthode Bayésienne dans les années 2000 à l’exception
des stations d’Abidjan-aéroport et de Brimbo produite dans les années 1990. L’indice des pluies
extrêmes mensuelles a permis d’appréhender les mois pour lesquelles la probabilité qu’une
inondation survienne. Cette probabilité est élevée dans les stations d’Abidjan-aéroport,
d’Adiaké, d’Alépé, d’Azaguié et de Dabou avec une pluviométrie moyenne mensuelle
supérieure à 200 mm. Les pluies extrêmes moyennes mensuelles étudiées ont montré la
probabilité qu’une inondation se produit dans les stations de la zone d’étude. Les stations qui
présentent une probabilité élevée avec une pluie mensuelle supérieure à 200 mm sont celles
d’Abidjan-aéroport, d’Adiaké, d’Alépé, d’Azaguié, et de Dabou.
Aussi, l’étude de la caractérisation spatiale du risque d’inondation pour l’identification
des zones à risque d’inondation selon le niveau de vulnérabilité a été faite. Cette analyse montre
que les plantations industrielles de la banane dessert qui présentent un risque élevé et très élevé
à l’inondation sont celles qui sont situées dans le bassin versant des fleuves (Agneby et Bia).
Pendant les mois pluvieux, ces plantations subissent des inondations par rapport à la quantité
d’eau qui tombe dans ces zones. Ce risque est amplifié par plusieurs facteurs qui sont d’ordre
humain et naturel. L’urbanisation incontrôlée, le manque de moyen financier pour le
82
renforcement des systèmes de protection et la topographie des sites de production engendrent
des conséquences sur la production et la productivité de la banane dessert.
L’analyse des impacts sur la production de la banane dessert dans les plantations
industrielles a permis de déterminer les effets négatifs des inondations. Cette analyse a été faite
à travers les impacts sur les bananiers, les coûts de restauration et de replantation et sur la
production. Les bananiers sont affectés par les inondations, selon leur durée dans l’eau. Cette
durée impacte négativement la production.
Aussi, les déficits pluviométriques ont un effet sur la production de la banane même si
ces déficits sont comblés par les systèmes d’arrosage utilisés pendant les saisons sèches. Ces
effets sont plus ressentis dans les plantations industrielles qui ne sont pas situées à proximité
des fleuves par le tarissement de certains barrages et l’augmentation de la température. Les
effets négatifs du phénomène d’inondation varient d’une plantation à une autre selon le degré
d’exposition, la durée du phénomène et de l’étendue des parcelles touchées.
5.2. Contraintes et limites de l’étude
La réalisation de cette étude a nécessité l’apport de plusieurs sources de données.
Cependant, l’acquisition des données n’a pas été chose facile pendant les enquêtes menées dans
les différentes structures chargées de mettre à notre disposition certaines informations jugées
utiles pour ce travail de recherche.
En Côte d’Ivoire, l’acquisition des données pour une recherche scientifique est parfois
difficile. L’enregistrement des données météorologiques journalières est fourni par la Direction
de la Météorologie Nationale sise à la SODEXAM. Ces données sont parfois discontinues en
longueur de série. L’insuffisante des stations pluviométriques et surtout synoptiques ne permet
pas de couvrir toute l’étendue du territoire national particulièrement la zone d’étude. Cette
insuffisance rend difficile l’atteinte des résultats escomptés notamment ceux de l’évaporation,
de la température et du bilan hydrique.
De même, l’acquisition des données de production de la banane dessert dans les
plantations industrielles n’a pas été possible vu le caractère privé des différentes entreprises
assurant la production dans le pays et de la compétitivité qui existe entre elles. Ce manque de
données limite également les résultats de l’étude de l’évolution de la production de la banane
dessert dans chaque plantation industrielle. L’analyse de l’évolution de la production de la
banane dessert est basée uniquement sur celle de la production nationale de 1986 à 2016.
83
Le manque d’une basse de données des événements climatiques qui ont secoué les
plantations industrielles de la banane dessert sur la période d’étude dans les structures de gestion
et production de la banane dessert a été un défaut.
Ce manque a également eu des répercussions sur les attentes de cette étude dont le but
est de déterminer des impacts des extrêmes climatiques notamment l’inondation sur la
production de la banane dessert dans les plantations industrielles de la Côte d’Ivoire. La
disponibilité d’une telle base de données aurait enrichi la présente étude.
De plus, le manque d’informations relatives aux effets négatifs des sécheresses qui est
également l’un des extrêmes climatiques d’intérêt dans le cadre de cette étude a eu également
des effets sur les attentes de la présente étude. Cette insuffisance d’informations a permis de
focaliser ce présent travail uniquement sur les impacts des inondations sur la production de la
banane dessert dans les plantations industrielles de Côte d’Ivoire. Portant cette étude avait au
départ comme vision de montrer entre les deux extrêmes climatiques (inondation et sécheresse)
celui qui a plus d’impacts dans les plantations industrielles de la banane dessert de Côte
d’Ivoire.
En effet, au cours des enquêtes menées dans les plantations industrielles, il a été révélé
que la sécheresse n’a pas de grands effets négatifs sur la production de la banane dessert. Les
producteurs ont installés dans leurs plantations des systèmes d’irrigations performants qui ne
comptent pas sur la pluie pour combler les déficits en eau des bananiers pour leur productivité.
Cependant, c’est le phénomène d’inondation dont les producteurs ont du mal à maitriser qui a
plus d’effets négatifs dans les plantations industrielles pendant les saisons pluvieuses. Ce sont
des raisons qui ont porté cette étude sur les impacts des inondations sur la production de la
banane dessert dans les plantations industrielles de Côte d’Ivoire.
5.3. Suggestions et recommandations
En définitif, ce travail de recherche apporte une contribution à la réflexion des effets des
extrêmes climatiques spécifiquement des inondations sur la production industrielle de la banane
dessert de Côte d’Ivoire.
Les stratégies développées par les producteurs de la banane dessert dans les plantations
industrielles sont d’une très grande importance pour une bonne production et productivité de la
banane dessert. Ces différentes stratégies permettent en cas d’inondation et de sécheresse de
pallier un tant soit peu les effets néfastes de ces phénomènes sur la production de la banane
dessert.
84
Cependant, certaines stratégies d’adaptation font défaut dans les plantations
industrielles de la banane dessert qui subissent les effets néfastes des inondations telles que les
digues de protection et les pompes à exore. Il est donc nécessaire aux producteurs dont ces
stratégies n’existent pas encore dans leurs plantations de les installer afin d’atténuer les impacts
des inondations pendant les saisons pluvieuses.
De même, les informations relatives à la sécheresse qui est également un extrême
climatique et qui a des impacts négatifs sur l’agriculture de la Côte d’Ivoire n’ont pas été
obtenus pendant les enquêtes dans les plantations industrielles de la banane dessert. En effet,
selon les producteurs, il n’existe aucune variété de la banane dessert qui pourrait résister à la
sécheresse d’où la nécessité de diriger des recherche sur cet extrême climatique.
Au regard de ces insuffisances relevées dans ce présent travail, il serait souhaitable que
d’autres recherches approfondies s’orientent sur la manifestation des extrêmes climatiques
particulièrement la sécheresse dans les plantations industrielles de la banane dessert de Côte
d’Ivoire. Ces recherches doivent prendre en compte, le ruissellement, la lame d’eau infiltrée, le
vent et l’humidité relative.
En effet, selon Van Dame (2008), la sécheresse a également des impacts sur la production
de la banane dessert au Rwanda. Selon l’auteur cet extrême climatique constitue un véritable
problème pour les producteurs (85% des réponses obtenues lors d’une enquête de 2007) lorsque
la saison sèche est parfois prolongée.
En Côte d’Ivoire, certaines plantations industrielles de la banane dessert peuvent être
confrontées à cet extrême climatique.
Pour cela, il est important que d’autres recherches sur les clones et les variétés de la
banane dessert adaptée à la sécheresse soient menées. Ces recherchent aideront les producteurs
dans leurs prises de décision et leur permettra de faire de meilleurs choix quant aux sites de
production et des vitro plants utilisés.
Aussi, il est souhaitable d’avoir les productions de chacune des plantations afin de mieux
ressortir l’impact réel des inondations dans les plantations industrielles de la banane dessert de
Côte d’Ivoire.
85
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www.aip.ci
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www.fratmat.info
www.ivoireabidjan.net
90
ANNEXE
Annexe 1 : Succession des structures depuis 1949 à 2009
Structures Période de gestion Statut juridique
FASBACI (Fédération des
Associations Bananières de Côte
d’Ivoire)
1949 Association
COBAFRUIT (Coopérative Bananière
et Fruitière) 1953 – 1966 Coopérative
COFRUCI (Coopérative Bananière
Fruitière de Côte d’Ivoire) 1966 – 1975 Coopérative
SICOFREL (Société de
Commercialisation des Fruits et
Légumes)
1975 – 1978 Société d’Etat
COFRUITEL (Coopérative de
Commercialisation des Fruits et
Légumes)
1978 – 1985 Coopérative
CIAB (Comité Interprofessionnel
Ananas et Banane) 1986 – 1991 Comité Etat-Secteur privé
CRAB (Comité de Restructuration
Ananas et Banane)
Juin 1991 à 11 sept
1991 Comité Etat-Secteur privé
OCAB (Organisation Centrale des
producteurs-exportateurs d’Ananas et
de Banane)
12 sept à ce jour Privé (Association civile)
OBAM-CI (Organisation des
producteurs-exportateurs de Bananes,
d’Ananas, de Mangues et d’autres
fruits de CI)
10 août 2010 à ce
jour Privé (Association civile)
Source : OBAM CI, 2017
91
Annexe 2 : Tables de P. Brochet et de N. Gerbier 1968
Latitude
Nord Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
0 1,04 0,94 1,04 1,01 1,04 1,01 1,04 1,04 1,01 1,04 1,01 1,04
5 1,02 0,93 1,03 1,02 1,06 1,03 1,06 1,05 1,01 1,03 0,99 1,02
10 1,00 0,91 1,03 1,03 1,08 1,06 1,08 1,07 1,02 1,02 0,98 0,99
15 0,97 0,91 1,03 1,04 1,11 1,08 1,12 1,08 1,02 1,01 0,95 0,97
20 0,95 0,90 1,03 1,05 1,13 1,11 1,14 1,11 1,02 1,00 0,93 0,94
25 0,93 0,89 1,03 1,06 1,15 1,14 1,17 1,12 1,02 0,99 0,91 0,91
26 0,92 0,88 1,03 1,06 1,15 1,15 1,17 1,12 1,02 0,99 0,91 0,91
27 0,92 0,88 1,03 1,07 1,16 1,15 1,18 1,13 1,02 0,99 0,90 0,90
28 0,91 0,88 1,03 1,07 1,16 1,16 1,18 1,13 1,02 0,98 0,90 0,90
29 0,91 0,87 1,03 1,07 1,17 1,16 1,19 1,13 1,03 0,98 0,90 0,89
30 0,90 0,87 1,03 1,08 1,18 1,17 1,20 1,14 1,03 0,98 0,89 0,88
31 0,90 0,87 1,03 1,08 1,18 1,18 1,20 1,14 1,03 0,98 0,89 0,88
32 0,89 0,86 1,03 1,08 1,19 1,19 1,21 1,15 1,03 0,98 0,88 0,87
33 0,88 0,86 1,03 1,09 1,19 1,20 1,22 1,15 1,03 0,97 0,88 0,86
34 0,88 0,85 1,03 1,09 1,20 1,20 1,22 1,16 1,03 0,97 0,87 0,86
35 0,87 0,85 1,03 1,09 1,21 1,21 1,23 1,16 1,03 0,97 0,86 0,85
36 0,87 0,85 1,03 1,10 1,21 1,22 1,24 1,16 1,03 0,97 0,86 0,84
37 0,86 0,84 1,03 1,10 1,22 1,23 1,25 1,17 1,03 0,97 0,85 0,83
38 0,85 0,84 1,03 1,10 1,23 1,23 1,25 1,17 1,04 0,96 0,84 0,83
39 0,85 0,84 1,03 1,11 1,23 1,24 1,26 1,18 1,04 0,96 0,84 0,82
40 0,84 0,83 1,03 1,11 1,24 1,25 1,27 1,18 1,04 0,96 0,83 0,81
41 0,83 0,83 1,03 1,11 1,25 1,26 1,27 1,19 1,04 0,96 0,82 0,80
42 0,82 0,83 1,03 1,12 1,26 1,26 1,28 1,19 1,04 0,95 0,82 0,79
43 0,81 0,82 1,02 1,12 1,26 1,28 1,29 1,20 1,04 0,95 0,81 0,77
92
44 0,81 0,82 1,02 1,13 1,27 1,29 1,30 1,20 1,04 0,95 0,80 0,76
45 0,80 0,81 1,02 1,13 1,28 1,29 1,31 1,21 1,04 0,94 0,79 0,75
46 0,79 0,81 1,02 1,13 1,29 1,31 1,32 1,22 1,04 0,94 0,79 0,74
47 0,77 0,80 1,02 1,14 1,30 1,32 1,33 1,22 1,04 0,93 0,78 0,73
48 0,76 0,80 1,02 1,14 1,31 1,33 1,34 1,23 1,05 0,93 0,77 0,72
49 0,75 0,79 1,02 1,14 1,32 1,34 1,35 1,24 1,05 0,93 0,76 0,71
50 0,74 0,78 1,02 1,15 1,33 1,36 1,37 1,25 1,06 0,92 0,76 0,70
latitude
sud
5 1,06 0,95 1,04 1,00 1,02 0,99 1,02 1,03 1,00 1,05 1,03 1,06
10 1,08 0,97 1,05 0,99 1,01 0,96 1,00 1,01 1,00 1,06 1,05 1,10
15 1,12 0,98 1,05 0,98 0,98 0,94 0,97 1,00 1,00 1,07 1,07 1,12
20 1,14 1,00 1,05 0,97 0,96 0,91 0,95 0,99 1,00 1,08 1,09 1,15
25 1,17 1,01 1,05 0,96 0,94 0,88 0,93 0,98 1,00 1,10 1,11 1,18
30 1,20 1,03 1,06 0,95 0,92 0,85 0,90 0,96 1,00 1,12 1,14 1,21
35 1,23 1,04 1,06 0,94 0,89 0,82 0,87 0,94 1,00 1,13 1,17 1,25
40 1,27 1,06 1,07 0,93 0,86 0,78 0,84 0,92 1,00 1,15 1,20 1,29
42 1,28 1,07 1,07 0,92 0,85 0,76 0,82 0,92 1,00 1,16 1,22 1,31
44 1,30 1,08 1,07 0,92 0,83 0,74 0,81 0,91 0,99 1,17 1,23 1,33
46 1,32 1,10 1,07 0,91 0,82 0,72 0,79 0,90 0,99 1,17 1,25 1,35
48 1,34 1,11 1,08 0,90 0,80 0,70 0,76 0,89 0,99 1,18 1,27 1,37
50 1,37 1,12 1,08 0,89 0,77 0,67 0,74 0,88 0,99 1,19 1,29 1,41
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Annexe 3
GUIDE D’ENTRETIEN
Groupe cible : les producteurs de la banane dessert dans les plantations industrielles
1- Pour commencer, est-ce que la quantité de pluie qui tombe favorise une bonne
production de la banane dessert ?
(Si oui, quelles sont les périodes où les pluies sont ou pas intenses?)
2- Pouvez-vous m’entretenir sur les variétés de banane dessert que vous utilisez dans votre
plantations qui résistent plus à la sécheresse ? (A partir de quelle année vous avez
commencé à utiliser ces variétés ?)
3- Avez-vous été victime des inondations et de la sécheresse dans votre plantation ?
(Si Oui, combien de fois ? quelles ont été les conséquences dans votre production) et
quelles sont ces années ?
4- Dans le terroir de votre plantation ici, existe-t-il des espaces qui sont à risque
d’inondation et de sécheresse ? (Combien d’hectare parlons-nous ? quels sont les
facteurs qui mettent ces espaces à risque ?)
5- Selon vous, ces phénomènes sont-ils récurrents ? Avez-vous une idée des causes des
inondations à part la pluviométrie ? A partir de quelle année rencontrez-vous les
inondations ?
6- Pouvez-vous m’entretenir sur les périodes d’arrosage des bananiers ? (Est- ce que vous
utilisez les techniques d’arrosage pendant les périodes humides, Si Oui Pourquoi ? Est-
ce que la sécheresse impacte les périodes d’arrosage ? Si Oui Comment ?) quelles sont
les mois ou vous s’arrogez le plus ?
Bonjour, merci de répondre à notre initiative. Je m’appelle ANGOUA Angoua Joseph, je
suis étudiant en Master 2 de recherche en Géographie à l’Université Félix Houphouët-
Boigny de Cocody-Abidjan. Pour obtenir le diplôme de fin d’étude, je mène des recherches
sur les effets des inondations et sécheresses sur la production de la banane dessert. Par
conséquent, je vous poserai quelques questions sur ce sujet. Je viens respectueusement
solliciter votre accord pour l’enregistrement de la présente séance. Je vous remercie
d’avance pour votre indulgence.
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7- Existe-t-il un lien entre les périodes d’arrosage et l’évolution du climat ? (Quelle est la
part du climat dans la réduction et l’augmentation de la production de la banane
dessert ?)
8- Quelles sont les conséquences des inondations et des sécheresses sur la production de
la banane dessert ? (production par hectares, rendement, poids des régimes, coûts de
restaurations et de replantation, temps de réparations)
9- Au vu de toutes ces conséquences, quelles sont les stratégies que vous aviez déjà prises
pour faire face à la baisse de la production de la banane dessert lors des inondations et
des sécheresses connues dans votre plantation ?
10- Vous venez de m’entretenir sur les stratégies que vous développez pour faire face aux
inondations et sécheresses ; hormis ces stratégies, j’aimerais que vous me parler des
stratégies que vous prévoyez développer dans le futur.
11- Quelles sont les quantités d’eau utilisées pour l’irrigation par an et sur les différents
mois de l’année ? (quelle est la quantité d’eau nécessaire à un pied de bananier de
produire normalement ?
12- Combien d’hectares de plantations avez-vous ? (combien de pieds compte un hectare ?)