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GROUPE D’ETUDES SUR L’HISTOIRE DES
MATHEMATIQUES A BOUGIE MEDIEVALE
GEHIMAB Association à but non lucratif, fondée le 23 décembre 1991
Ministère de la Culture
Wilaya de Béjaïa
Théâtre Régional de Béjaïa
(1419 - 1465)
De Béjaïa et Tlemcen vers l'Orient et al-Azhar
Produite dans le cadre de la manifestation « Tlemcen,
Capitale de la Culture Islamique 2011 », la pièce de théâtre
« Mashdaly Zwawi fi Tilimsan » est inspiré de la vie, de
l’action et de l’œuvre du célèbre savant de Béjaia Abu Fadh
Mashdaly (1419 – 1465).
Après des études supérieures de mathématiques à
Bougie, il va en 1437 se perfectionner à la Médersa
Ya`koubiyya de Tlemcen. Il va y côtoyer l'andalou al-Qalasadi,
le tlemcénien as-Sanusi,…
Son périple de 1441 le rendra célèbre : Bougie -
Tunis, Chypre (ou il eu des « disputes » avec un jésuite
chypriote), Damas, Tripoli du Liban, Jérusalem, La Mecque,
Le Caire. Abu Fadhl va diffuser en Orient les traditions
scientifiques du Maghreb.
En poste à l’Université d’al-Azhar pendant plus d'une
décennie, il va mettre au point une méthode nouvelle en Tefsir
(Exégèse – commentaire), qui prend en compte la cohérence
(le reclassement) des sourates et des versets du Coran. Il avait
également une démarche pédagogique originale. Le bio-
bibliographe égyptien as-Sakhawi (1428 – 1497) précise qu’il
ne se référait qu’aux textes originaux qu’il avait à commenter.
« Nous nous sommes réunis en Egypte avec le brillant docte, le vertueux al-Machdaly. Je n’ai jamais vu quelqu’un capable d’assimiler aussi bien que lui les sciences. Il touche à tout et y réussit. Nous avons évoqué notre séjour à Tlemcen où nous avions passé des jours agréables en compagnie de savants maîtres de leurs sciences ».
al-Qalasadi (1412 – 1486), Rihla
Théâtre Régional de Béjaia Tel: 034 21 10 92 Tel/Fax: 034 21 26 31
Association Gehimab, Laboratoire LAMOS, E-mail : [email protected]
http://www.gehimab.org
Périple du savant Abu Fadhl al-Mashdaly (1419- 1465). De
Béjaia – Tlemcen vers l’Orient et al-Azhar
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Au XIVe siècle, la ville de Tlemcen
abritait plusieurs Médersa
renommées. C’est à la Yaakoubiyya
qu'al-Mashdaly a étudié auprès
d’Ibn Zaghu et d’Ibn Marzuk al-
Hafidh
Fatawi d’al-Mashdaly qui
aborde des questions de
Waqf.
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Médersa al-Ya`koubiyya de Tlemcen. Cours d'Ibn
Zaghu aux étudiants al-Qalasadi, al-Mashdaly, as-
Sanusi et al-Murrakeshi (vers 1440)
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Le contexte des XIIe - XVe siècle
A l’époque médiévale, des liens historiques
particuliers avaient existé entre Béjaia et Tlemcen,
deux capitales prestigieuses du Maghreb central. Aux
11e – 13e siècles, de nombreux tlemcéniens se
rendaient à Béjaia pour poursuivre leurs études.
Beaucoup d’entre-eux sont devenus de véritables
savants et s’y sont installés pour enseigner ou bien
pour y exercer des fonctions administratives ou
juridiques. C’est le cas par exemple du
mathématicien Sa`id ’al-Uqbani (1320 - 1408).
Aux 14e – 15e siècles, se sera le tour des
bougiotes de privilégier la direction Tlemcen. Il en
est ainsi de Mansur az-Zwawi (1310 – après 1368).
« Je l’ai connu et fréquenté » déclare le célèbre
médecin andalou Ibn El-Khatib dans son al-Ihata.
Az-Zwawi s’installe ensuite à Tlemcen et fût une
sommité dans les sciences rationnelles (arithmétique,
géométrie, techniques). Ces liens particuliers Béjaia
– Tlemcen ont joué un rôle non négligeable dans la
constitution de la tradition scientifique médiévale du
Maghreb.
Ahmed b.
‘Isa
al – Bijai
Waghlisi (m.1384)
as
Sanusi
(m.1490)
Ahmed Zerrouq al-Barnusi
(m. 1493)
Ahmed b. Youcef al-Miliani
(m. 1524)
Ahmed Ben
Ibrahim al-
Bija’i
Ahmed Ben Idris
(m.1360)
Ath Tha ‘aliby (à
Béjaia en 1400) Yahia al-‘Idli
(m. 1477)
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Ahmed Zerrouq al-Barnusi
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Béjaia en 1400) Yahia al-‘Idli
(m. 1477)
Le Maghreb et la Méditerranée au XVe siècle.
Dans la grande mosquée de Bougie,
Nasir ad-Din al-Mashdaly (1231 –
1331) accueille en 1328 son futur
étudiant, le jeune tlemcénien Ibn
Marzuk. Il deviendra célèbre sous le
nom d'al-Djad
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Carte de l’Amiral turc Piri
Reis (1470 – 1553). Royaume
de Béjaïa et sa région à la fin
du 15e siècle.
Les Savants Mashdaly, de M'Chedellah vers
Béjaïa
Plusieurs savants célèbres portent le nom de
Mashdaly. Ils sont originaires de la région des
Imechdallen: M’Chedallah (Maillot). Parmi eux,
- Mansur al- Mashdaly, dit Nasir ad-Din
(631h./1231 – 731h./1331). Aux 13e – 14e siècles,
le Mukhtassar, prestigieux traité de jurisprudence
du Malikite égyptien Ibn al-Hadjib (1175 – 1248)
a joué un rôle central dans le renouveau des
études de Fiqh au Maghreb. Un témoignage
d’Ibn Khaldun nous renseigne sur l’action du «
plus grand des Cheikhs », Nasir ad-Din az-
Zwawi, qui ramène ce traité d’Egypte à Béjaia et
le fait connaître au premier cercle de ses disciples
: Amrane al-Mashdaly al-Bija’i, Ahmed Ben
Idris et au Tlemcénien Ibn Marzuq al-Djad (à
Béjaia dès 1328).
- Amrane al-Mashdaly (670h./1270 – 745h./1345)
a été un élève de Nasir ad-Din. Il a ainsi réalisé
un Sharh (commentaire) du traité d’Ibn Hadjib.
Spécialiste en science des héritages, il sera en
poste à Tlemcen dès 727h./1327, ce qui lui
conféra la dénomination de Nazil Tilimsan. Il sera
distingué par le Sultan Ibn Tachfine qui le
nommera à la Médersa Tachfiniya où il assurera
le cours inaugural. Il est l’auteur de Fatawi
célèbres. Certaines sont reprises dans le traité al-
Mi`yar d’al-Wansharisi (1430 – 1508).
C’est le savant de Bougie
Amrane al-Mashdaly (1270
– 1345) qui a effectué le
cours inaugural à la
Médersa at-Tashfiniyya de
Tlemcen
Le territoire du `Arch (tribu) des
Imechdalen ( de l'embourchure de
l'Oued Sahel vers l'Oued Soummam à
l'Est jusqu'à l'Oued Acif Acemadh). Au
fond, on aperçoit Lala Khadidja, le plus
haut sommet du Djurdjura – 2308 m.
La plus ancienne Mosquée du
`Arch (Tribu) des Imechdallen
(constitué de onze villages)
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Reconstitution de la forteresse
Abdelwadide Timzizdekt Lessouar près
d’El Kseur (XIVe siècle)
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Le milieu intellectuel de Béjaïa à l'époque des
Mashdaly
Dans la première moitié du XIVe siècle, la ville
de Béjaia accueillait un milieu scientifique
exceptionnel. L'une des personnalités les plus en vue
était le grand Cheikh Ahmed Ben Ibrahim al-Bija'i
(mort en 1437). Citons également Muhamed ben
Belqacem al-Mashdaly al-Bija’i (mort en 1466), père
d’Abu al-Fadhl. C'est l’un des plus célèbres des
Mashdaly. Il a été Muphty de Béjaia et Khatib à la
Grande Mosquée. C’est celui qui a rédigé le plus
d’œuvres. On lui doit un abrégé du Bayan d'
Abderrahmane ath-Tha`aliby (à Béjaia en 1400 –
1408) et d’autres encore, Muhammed al-Mashdaly a
fait partie des célèbres élèves des élèves des
jurisconsultes Abderrahmane ’al-Waglisi (m. en
1384) et Ahmed b. Idris (m. 1360). Il a été évoqué
comme « grand Cheikh » par son élève al-Majari (m.
en 862h./1462). Quant au célèbre biographe égyptien
al-Sakhawi, il l’évoque comme suit: « al-Mashdaly
était un grand imam, en avance sur les autres
savants de son époque dans le domaine du Fiqh. Il
avait une réputation chez ceux de Tunis, et il a
prêché dans la grande mosquée de Béjaïa. Il a
enseigné et a formulé des fatâwâ dans plusieurs
mosquées ». D'un autre côté, c'est dans la deuxième
moitié du XVe siècle qu'arrivera à Bougie Ahmed
Zerruq al-Barnusi (1443 – 1493). Il va y créer une
école et y rédiger son fameux traité "Qawa`id at-
Tassawuf".
.
.
Mashdaly à Béjaïa : mathématique
Abu Fadhl al-Mashdaly a entrepris ses études
secondaires et supérieures à Béjaia. Parmi les étudiants
de cette époque, citons ceux qui vont devenir les célèbres
savants Yahia al-Aydli (mort en 1477) et Sidi Touati
(mort en 1495). En effet, ils vont créer deux des
plus célèbres Zawiyya de la Kabylie.
A Béjaia, nous savons qu’Abu al-Fadhl avait
apprit par cœur le poème didactique en science des
héritages de Ibrahim at-Tilimsânî (1212-1292), qui fut
l’élève de l’élève de l’algébriste de Bougie ’al-Qurashî
(mort en 1184), et le manuel de science du calcul
Talkhîs du célèbre mathématicien marocain ’Ibn al-
Bannâ’ (1256 – 1321). Parmi ces maitres en
mathématiques, figure son propre père, ainsi que Mûsa b.
Ibrahim al-Hasnawî.
C’est probablement ici qu’il a pris connaissance
de l’œuvre du grand savant de Béjaia, al-Hirrali (mort à
Damas en 1240), considéré comme étant l’«Imam du
Tassawuf ». Nous connaissons peu de choses sur la
contribution d'al-Hirrali: "une petite lueur mais
singulièrement aiguë, quelques brèves anecdotes, le
souvenir de sa mort". Son Tefsir du Coran était
recherché.
Muhammad at- Touati
(mort en 1495) était un
contemporain de Abu
Fadhl al-Mashdaly. Ci-
dessus le Mausolée de
Sidi Touati - Béjaia en
1900.
La célèbre Zawiya – Institut de
Tamokra, fondée au 15e siècle par
Yahia al-Aydli. Ahmed Zerruq y va
rédiger son Sharh al-Waghlisiyya
Wadhifat Sidi Yahia
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La Grande Mosquée de
Béjaïa «supérieure en
magnificence à tous les
temples connus»
Le célèbre mathématicien marocain
Ibn al-Banna (m. 1321) à Marrakech
C’est à Bougie qu’al-
Mashdaly a étudié le
Talkhis d’Ibn al-Banna
C’est à Bougie qu’al-Mashdaly a étudié la
célèbre Urjuza fi `Ilm al-Fara’id (traité de science des héritages) de Ibrahim at-Tlemcani (1212 – 1292)
,
Mukhtassar d’Ibn al-Hadjib. Copie datée du 15 Rabi /1204 h.
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Le milieu intellectuel de Tlemcen XVe siècle
Tout au long du Moyen Âge musulman, un milieu
intellectuel exceptionnel va se constituer à Tlemcen.
Des Médersa célèbres vont y voir le jour. Parmi elles:
la Médersa Sidi Belahcène at-Tenessy (fondée en
1296), la Médersa des frères Ibn al-Imam (institution
privée fondée en 1310), la Médersa d’El-Eubbad –
Sidi Boumedienne (fondée en 1347), la Tashfiniyya
(fondée en 1320), la Ya`koubiyya (inaugurée en 1363
– voir la notice sur Yahia Ibn Khaldun),…
Le milieu scientifique de Tlemcen du XVe siècle a
été préparé par l'action d'une lignée de savants
prestigieux, notamment les mathématiciens al-Abily
(1282 – 1356) et Sa`id al-Uqbani (1320 – 1408), dont
nous connaissons les liens avec Béjaia.
Par contre, nous ignorons si Mashdaly a rencontré le
célèbre astronome al-Habbak (mort en 1462). En
effet, ce dernier était son contemporain et il était en
poste à Tlemcen au moment du séjour d'Abu Fadhl.
Mashdaly à Tlemcen: logique
Abu Fadhl arrive à Tlemcen en 1437. Il va se
perfectionner auprès des grands maîtres Ibn Zaghu (mort
en 1441) et Ibn Marzuk al-Hafid (mort en 1439) en
géométrie, arithmétique, science du calcul, musique,
algèbre, astronomie (générale et utilitaire), instruments
astronomiques (astrolabes, tables astronomiques, …),
science des héritages,… Il a pour camarade d'études "le
dernier des mathématiciens", l'andalou al-Qalasadi (alors
âgé de 28 ans) et le tlemcénien as-Sanusi (alors âgé de 15
ans).
C'est à cette époque qu’il a commenté le traité de
logique al-Djumal d’al-Khoundji "selon une bonne
méthode". En particulier, il avait analysé la manière dont
certains savants avaient commenté le Coran : Cherif at-
Tlemcani (1310 – 1370) - qui a commenté tout le Coran -,
Sa’id al-Uqbani, Ibn al-Khatib, Ibn Marzuk,... Il avait
identifié le consensus qui existe entre eux, puis avait
donné son propre point de vue sur les divergences, et ce,
suivant son propre style.
Sur les prédispositions d’Abu Fadhl, l'égyptien as-
Sakhawi rapporte les propos d’Ibn Marzuk : « à Tlemcen,
on a connu la science qu’après l’arrivée de ce jeune
homme, car il posait beaucoup de questions ». A, tel
point que les professeurs poussaient certains étudiants à
poser des questions pour qu’Abu Fadhl puisse y répondre
(et par la même, pouvoir profiter de ces réponses).
7
Ibn Marzuq al-Hafid (mort
en 1349), professeur d'Abu
Fadhl à Tlemcen. .
Sidi Boumedienne à
Béjaïa Mausolée Sidi Boumediene à Tlemcen
La Mosquée Sidi Brahim a fait partie du complexe de la Célèbre
Médersa Ya`koubiyya de Tlemcen
Al-Habbak , Bughyat at-Tulab .
Poème sur l’astrolabe planisphérique,
ses composants et son utilisation.
. 1ère page. Ms. B.N.
Traité de `Ilm al-Miqat
d'Ibn Marzuk al-Hafid
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Le périple vers l’Orient, puis le Caire : diffusion des
traditions scientifiques du Maghreb
Abu Fadhl al-Mashdaly revient de Tlemcen vers
Béjaia en 841h./1441. Il y enseigne pendant un an, puis
rejoint Tunis en 842h./1442. Il prend un bateau pour
l’Orient. Ses «disputes » avec un jésuite chypriote chrétien
sont rapportées par les biographes (as-Sakhawi). Il
entreprend son périple en Croissant Fertile: Damas, Tripoli
du Liban, Jérusalem. Il arrive ensuite à la Mecque en
849h./1449. Là-bas, il enseigna, en plus de certaines
disciplines religieuses et linguistiques, de nombreuses
disciplines scientifiques, telles que : la géométrie, la
logique et la médecine. Sa grande contribution sera de faire
connaître en Orient la production scientifique du
Maghreb : en science du calcul, le traité Talkhis, en
algèbre, l’Urjuza d’Ibn al-Yasamin (mort en 1204), en
science des héritages, les célèbres commentaires du traité
de l’andalou al-Hawfy, par al-Uqbani (1320 – 1408),…
Al-Mashdaly s’est également distingué en
médecine. Ainsi, en 1449 lorsque le très célèbre savant Ibn
Hijr al-‘Asqalani (1372 – 1449) tomba malade, avec des
difficultés de respiration, on le pria de venir pour établir le
diagnostic et pour le soigner, car « il était par son savoir
en médecine unique en son temps ».
Mashdaly à l’Université d’al-Azhar:
Tefsir et Cohérence
Au Caire, al-Machdaly va enseigner plus d'une
décennie à l’Université d’El Azhar. Nous en avons une idée
précise grâce au témoignage de son élève égyptien Burhan
ad-Din al-Biqa`i a (1406 – 1480). Ce dernier a réalisé le
premier Tefsir (exégèse – ou commentaire) du Coran
prenant en compte la cohérence entre les versets et les
sourates. Dans son ouvrage « Nudhum al-Dirar », al-Biqa`i
affirme que cette méthode nouvelle avait été élaborée par
al-Mashdaly.
Le commentaire d’al-Biqa`i commence par la
sourate al-Fatiha. Il écrit : « Notre Maître Abu al-Fadhl,
Rahimahu Allah, dit : si tu veux connaître les liens entre les
versets et les sourates, tu dois connaître les objectifs de la
sourate et progressivement aller vers cette conclusion ». Il
précise que la source d’al-Mashdaly est le grand savant de
Béjaia al-Hirrali (mort à Damas en 1240).
Abu Fadhl al-Mashdaly avait également une
démarche pédagogique originale. En effet, as-Sakhawi
(1428 – 1497) écrit : « Sama`tou al-Biqa`i Aksar min mara
ana Abu l’Fadhl Lam Yakoune Yandhour fi Dourousihi al-
Tafsiriya fi Gha’ir al-Qur’an » (j’ai entendu al-Biqa`i dire à
plusieurs reprises que dans ses cours sur le Tefsir du Coran,
Abu al-Fadhl ne se référait qu’au texte coranique). Il
continu : «Yastalqi `ala wa Yata’amal … ».
Al-Mashdaly a enseigné pendant plus d'une décennie à l'Université
d'al Azhar Le Caire
Fara‘id du mathématicien andalou al-Qalasadi. Il y évoque la célèbre méthode des fractions
"de l’algèbriste de Bougie al-Qurashi (12e siècle).
Mashdaly avait une méthode
nouvelle pour étudier la
cohérence dans le Coran
Le Manuscrit al-Mi`yar du
savant tlemcénien al-
Wansharisi(1420 – 1508) a
répertorié certaines Fatawi
d'Abu Fadhl al-Mashdaly
,Le mathématicien andalou
al-Qalasadi (1412 – 1486) a
retrouvé al-Mashdaly au
Caire
Bir Slem, passage obligé
de tout voyageur a Béjaïa
Fuqaha Bijaya, Abu Mahdi Isa
al-Gubrini, Ali Ben Uthman al-
Bija'i, al-Waglisi, Abu al-
Qassim al-Mashdaly
Notice du Bustan à propos de Musa
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Pour en savoir plus:
Aïssani D., Les Rapports Intellectuels Béjaia - Tlemcen. Conférence dans le cadre du Mois du Patrimoine, Maison de
la Culture, Tlemcen, 11 Mai 2010. Aïssani D., Les Savants de Tlemcen, les Rapports Inter-Villes et la Tradition Scientifique du Maghreb. Actes du
Colloque International "Penseurs et Figures Illustres de Tlemcen, CNRPAH Alger/Université de Tlemcen Ed.,
Palais de la Culture, Tlemcen, Avril 2011.
al-Biqa`i Burhan ad-Din, Al Ali wa Dawr fi Tanasub al Ay wal Sur”, Ms. Mosquée d’El-Azhar (06 volumes). Edité
en 22 volumes à Hyderabad, de 1968 à 1984.
Said Chibane, Abu El-Fadhl El-Machdaly wa Ta’siruhu fi Tefsir al-Qur’an al-Qarim, Actes du Colloque
International « Béjaia et sa Région à Travers les Siècles : Histoire, Société, Sciences, Culture », Béjaia, Novembre
1997, pp. 89 et suivantes.
Fetmouche O. et Aïssani D., Mechdaly Zwawi fi Tilimsan. Texte de Pièce de Théâtre. Production T.R.B./Gehimab
dans le cadre de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011, Béjaia/Tlemcen, 2011.
Sakhawi, Shams ad-Din, Lum`a an-Nuraniyya » (La lumière éclatante sur les hommes illustres du XVe siècle), Ms.
15e siècle
La pièce de Théâtre
"Mashdali Zwawi fi Tilimsan"
La pièce de théâtre en trois actes est inspirée de la vie, de
l’action et de l'oeuvre du célèbre savant de Béjaia Abu Fadhl al-
Mashdaly (1419 - 1465).
Mashdali-Zwawi quitte son village natal M’Chedallah ou il a
suivi ses premiers enseignements, pour rejoindre le pôle du
savoir, Béjaia. On le voit sur le Port (de Béjaia) constater
l’utilisation des chiffres Ghubar et le trait de fraction, puis à la
Grande Mosquée, apprendre les traités al-Talkhis (science du
calcul) et Tlemcaniyya (science des héritages). A Tlemcen, à la
Médersa Ya`koubiyya, il suit les cours des grands maîtres en
compagnie de ses camarades d’études : l’andalou Qalasadi, le
tlemcénien Sanusi et le marocain Murakechi.
Il entreprend ensuite son grand périple ou il diffuse les
traditions scientifiques du Maghreb. Au Caire, on le revoit à
l’Université d’al-Azhar présentant sa nouvelle méthode en Tefsir,
qui prend en compte la cohérence dans le texte coranique. Le
symbolisme spécifique au Maghreb est le fil conducteur du
spectacle. On retrouve ce symbolisme à Tlemcen puis au Caire.
Par ailleurs, c'est sa formation de mathématicien et de logicien (à
Béjaia et à Tlemcen) qui va lui permettre de mettre au point sa
fameuse méthode.
8
Atelier d’écriture et Mise en scène
La mise en scène a été assurée par Monsieur Omar
Fetmouche, Directeur du Théâtre Régional de Béjaia.
La scénographie a été prise en charge par Hamza
Djabellah, alors que la Chorégraphie est du ressort de
Nouara Idani. Quant au costumier, il s'agit de Hamid
Hadahum. La documentation dramartugie texte est de
Omar Fetmouche et Djamil Aïssani.
L’équipe artistique est composée de 30
comédiens, parmi lesquels 08 danseurs et danseuses et
08 chanteurs et chanteuses dans le Choeur.
Un comité scientifique et pédagogique, chargé
d’assister les équipes artistique et technique dans le
« montage » et la production de la pièce avait été
constituée. Il est présidé par le Professeur Djamil
Aïssani (Béjaia). Parmi les membres de ce comité :
Saïd Chibane (Alger), Mohamed b.a. Baghli
(Tlemcen), Abdelkader Boubaya (Oran), Amara
Allaoua (Constantine),…
Le Chœur du Théâtre Régional de Béjaia intervient
dans le spectacle "Mashdali Zwawi fi Tilimsan"
‘Aqîda de Cheikh al-Sanusi
(1426 - 1490), copie datée de
1785. Ms. N° KA 06 La Khalwa de Cheikh Sanusi
dans la Médina de Tlemcen
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