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611 Revue de Presse J Chir 2008,145, N°6 • © 2008. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. TD intra-abdominale beaucoup plus difficile à traiter, et res- ponsable d’une mortalité opératoire pouvant atteindre 36 % [3]. 2) Seul le type du geste chirurgical pourrait être un facteur modifiable, mais qui serait sans influence sur la survenue et le déroulement d’une TD. Mots-clés : Côlon. Polyadénomatose familiale. Tumeur desmoïde. Facteurs de risques. 1. Br J Surg 2007;94:1009-1013. 2. J Chir 2008;145:20-26. 3. Eur J Surg Oncol 2001;27:701-706. Variations de perte pondérale comparative après bypass gastrique versus anneau : résultats d’une vaste étude prospective de cohorte N. Puzziferri, P.A. Nakonezny, E.H. Livingston, T.J. Carmody, D.A. Provost, A.J. Rush Variations of weight loss following gastric bypass and gastric band. Ann Surg 2008;248:233-242. Le bypass et l’anneau gastriques sont les deux procédures les plus courantes dans la prise en charge chirurgicale de l’obésité morbide, mais peu d’études ont comparé les deux techniques. Bien que le bénéfice pondéral de chacune de ces procédures soit connu, les variations individuelles ainsi que délai d’efficacité comparative de chacune des procédures sont moins connus. Le but de l’étude était donc de comparer et de décrire pros- pectivement le devenir pondéral de chacune des procédures de façon à déterminer la variation d’excès de poids (VEP) indivi- duelle, le délai d’efficacité et la durée de perte de poids chez les sujets atteints d’obésité morbide. Parmi les 1 733 patients remplissant les critères d’inclusion de la chirurgie pour obésité du National Institute of Health américain et ayant bénéficié de l’une ou l’autre procédure entre Mars 1997 et Novembre 2006, 1 518 étaient évaluables. L’in- dication de l’une ou l’autre technique se faisait après une dis- cussion chirurgien/patient. Le pourcentage de VEP était évalué après 2 ans. Une efficacité était définie a priori comme une VAP 40 % dans chacune des 4 périodes de 6 mois de mesure postopératoires. Le bypass gastrique était associé à moins de variations de poids individuelles que l’anneau. Les deux procédures étaient asso- ciées à un bénéfice en termes de VEP significatif (p < 0,0001), mais elles différaient significativement en termes de délai d’efficacité (p < 0,0001). En effet, la VEP moyenne après by- pass gastrique était significativement plus importante à chaque période de mesure (6, 12, 18, 24 mois) comparée à celle de l’anneau (p < 0,0001). De plus, à chaque période de mesure postopératoire, la VEP moyenne était plus importante chez les patients avec un BMI 50 kg/m 2 que chez les patients avec un BMI > 50kg/m 2 et ce avec chacune des procédures (p < 0,001). Le bypass gastrique était associé de façon constante à une plus grande chance de VEP > 40 % à chaque période de mesure de 6 mois postopératoire (p > 0,0001) avec des odds ratio estimés à 6, 12, 18 et 24 mois de 18,2, 20,6, 15,5 et 9,1 respectivement. Malgré ces différences cliniques significatives, presque tous les patients (93 %) ayant une VEP 40 % dans chacun des groupes bypass ou anneau gastrique à 6, 12 ou 18 mois ont maintenu cette différence au moins à ce niveau de succès à 2 mois. Les auteurs concluent que le bypass gastrique est une procédure permettant d’obtenir une perte de poids plus rapide, plus im- portante, et plus significative à l’échelle individuelle au-delà d’une période de 2 ans que l’anneau gastrique. Commentaires 1) L’obésité a une prévalence élevée et est associée à de mul- tiples comorbidités médicales, notamment le décès précoce par maladie cardiovasculaire et par cancer [1, 2]. La perte de poids permet l’amélioration de ces comorbidités et de diminuer la mortalité [3, 4]. La chirurgie amène à une perte pondérale du- rable et significative [5]. 2) Les risques opératoires et les bénéfices à long terme des ces 2 interventions sont connus pour être différents. La mortalité opératoire est faible dans les deux cas, environ 1 % pour le by- pass et 0,1 % pour l’anneau, mais le risque de complications postopératoires sévères est plus élevé après bypass alors que les réinterventions pour complications sont plus élevées avec le temps après anneau [6, 7]. 3) La supériorité démontrée ici du bypass gastrique sur l’an- neau en termes de perte d’excès pondérale est le résultat de variations anatomiques amenant à des modifications hormona- les et de malabsorption en plus du phénomène de restriction. L’efficacité de l’anneau gastrique est plus dépendante de la pri- se en charge hygiéno-diététique d’accompagnement. 4) Quelques limites méthodologiques méritent d’être souli- gnées dans cette étude : absence de randomisation, étude limi- tée à 2 ans de suivi, échantillon de population peut être non représentatif du fait de la plus grande proportion de femmes et sujets de race blanche. Mots-clés : Obésité. Bypass gastrique. Anneau gastrique. Chirurgie. Suivi. 1. N Engl J Med 2003;348 :1625-1638. 2. N Engl J Med 2006;355:763-778. 3. JAMA 2004;292:1724-1737. 4. N Engl J Med 2007;357:741-752. 5. Ann Surg 1995;222:339-350 6. Ann Inter Med 2005;142:547-559. 7. Arch Surg 2006;141:445-449. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/10/2014 par Patrutoiu Ramona (105300)

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Revue de PresseJ Chir 2008,145, N°6 • © 2008. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

TD intra-abdominale beaucoup plus difficile à traiter, et res-ponsable d’une mortalité opératoire pouvant atteindre 36 %[3].2) Seul le type du geste chirurgical pourrait être un facteurmodifiable, mais qui serait sans influence sur la survenue et ledéroulement d’une TD.

Mots-clés : Côlon. Polyadénomatose familiale. Tumeur desmoïde.Facteurs de risques.

1. Br J Surg 2007;94:1009-1013.2. J Chir 2008;145:20-26.3. Eur J Surg Oncol 2001;27:701-706.

Variations de perte pondérale comparative après bypass gastrique versus anneau : résultats d’une vaste étude prospective de cohorte

N. Puzziferri, P.A. Nakonezny, E.H. Livingston, T.J. Carmody,D.A. Provost, A.J. RushVariations of weight loss following gastric bypassand gastric band.Ann Surg 2008;248:233-242.

Le bypass et l’anneau gastriques sont les deux procédures lesplus courantes dans la prise en charge chirurgicale de l’obésitémorbide, mais peu d’études ont comparé les deux techniques.Bien que le bénéfice pondéral de chacune de ces procéduressoit connu, les variations individuelles ainsi que délai d’efficacitécomparative de chacune des procédures sont moins connus.Le but de l’étude était donc de comparer et de décrire pros-pectivement le devenir pondéral de chacune des procédures defaçon à déterminer la variation d’excès de poids (VEP) indivi-duelle, le délai d’efficacité et la durée de perte de poids chezles sujets atteints d’obésité morbide.Parmi les 1 733 patients remplissant les critères d’inclusionde la chirurgie pour obésité du National Institute of Healthaméricain et ayant bénéficié de l’une ou l’autre procédure entreMars 1997 et Novembre 2006, 1 518 étaient évaluables. L’in-dication de l’une ou l’autre technique se faisait après une dis-cussion chirurgien/patient. Le pourcentage de VEP étaitévalué après 2 ans. Une efficacité était définie a priori commeune VAP ≥ 40 % dans chacune des 4 périodes de 6 mois demesure postopératoires.Le bypass gastrique était associé à moins de variations de poidsindividuelles que l’anneau. Les deux procédures étaient asso-ciées à un bénéfice en termes de VEP significatif (p < 0,0001),mais elles différaient significativement en termes de délaid’efficacité (p < 0,0001). En effet, la VEP moyenne après by-pass gastrique était significativement plus importante à chaquepériode de mesure (6, 12, 18, 24 mois) comparée à celle del’anneau (p < 0,0001). De plus, à chaque période de mesurepostopératoire, la VEP moyenne était plus importante chez lespatients avec un BMI ≤ 50 kg/m2 que chez les patients avec unBMI > 50kg/m2 et ce avec chacune des procédures (p < 0,001).Le bypass gastrique était associé de façon constante à une plusgrande chance de VEP > 40 % à chaque période de mesure de6 mois postopératoire (p > 0,0001) avec des odds ratio estimés

à 6, 12, 18 et 24 mois de 18,2, 20,6, 15,5 et 9,1 respectivement.Malgré ces différences cliniques significatives, presque tous lespatients (≥ 93 %) ayant une VEP ≥ 40 % dans chacun des groupesbypass ou anneau gastrique à 6, 12 ou 18 mois ont maintenucette différence au moins à ce niveau de succès à 2 mois.Les auteurs concluent que le bypass gastrique est une procédurepermettant d’obtenir une perte de poids plus rapide, plus im-portante, et plus significative à l’échelle individuelle au-delàd’une période de 2 ans que l’anneau gastrique.

Commentaires1) L’obésité a une prévalence élevée et est associée à de mul-tiples comorbidités médicales, notamment le décès précoce parmaladie cardiovasculaire et par cancer [1, 2]. La perte de poidspermet l’amélioration de ces comorbidités et de diminuer lamortalité [3, 4]. La chirurgie amène à une perte pondérale du-rable et significative [5].2) Les risques opératoires et les bénéfices à long terme des ces2 interventions sont connus pour être différents. La mortalitéopératoire est faible dans les deux cas, environ 1 % pour le by-pass et 0,1 % pour l’anneau, mais le risque de complicationspostopératoires sévères est plus élevé après bypass alors que lesréinterventions pour complications sont plus élevées avec letemps après anneau [6, 7].3) La supériorité démontrée ici du bypass gastrique sur l’an-neau en termes de perte d’excès pondérale est le résultat devariations anatomiques amenant à des modifications hormona-les et de malabsorption en plus du phénomène de restriction.L’efficacité de l’anneau gastrique est plus dépendante de la pri-se en charge hygiéno-diététique d’accompagnement.4) Quelques limites méthodologiques méritent d’être souli-gnées dans cette étude : absence de randomisation, étude limi-tée à 2 ans de suivi, échantillon de population peut être nonreprésentatif du fait de la plus grande proportion de femmeset sujets de race blanche.

Mots-clés : Obésité. Bypass gastrique. Anneau gastrique. Chirurgie.Suivi.

1. N Engl J Med 2003;348 :1625-1638.2. N Engl J Med 2006;355:763-778. 3. JAMA 2004;292:1724-1737.4. N Engl J Med 2007;357:741-752.5. Ann Surg 1995;222:339-3506. Ann Inter Med 2005;142:547-559.7. Arch Surg 2006;141:445-449.

© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/10/2014 par Patrutoiu Ramona (105300)