L’inscription sensible du cognitif ? L’inscription...
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Danièle Dubois Séminaire de Sémantique du LLL4/04/2013
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L’inscription sensible du cognitif?L’inscription cognitive du sensible.
Constructions cognitives, langues et discours
Danièle [email protected]
Ou une manière de raconter une histoire desrelations entre linguistique(s) et psychologie(s)
dans les sciences cognitivesÀ partir d’exemples empiriques
Argumentation :• Un mot = une chose : De l’évidence de la couleur et de
l’évidence des noms de couleur• passant par l’olfaction• pour aborder les phénomènes acoustiques (LAM)permettant de développer une (des) problématique(s)
scientifique(s) et de• positionner la (voire des) psychologie(s) et de la (voire des)
linguistique(s)• dans les paradigmes des sciences cognitives contemporaines et la
tension entre « information » et « connaissances »Danièle Dubois Séminaire de Sémantique du LLL
4/04/20132
Domaines du programme de recherche
– Catégorisation et catégories cognitives du sensible :• Partant des modèles du visuel : le parangon des couleurs• détour olfactif : processus et principes de catégorisation• tests des hypothèses en audition (reconnaissance, identification)
(psychologie cognitive (mais aussi anthropologie …) etcouplage avec les descriptions des sciences physiques (acoustique, optique) ou chimiques
– Expression en langue et en discours des phénomènes sensibles(linguistiques)
• Formes linguistiques possibles et disponibles (en langue/ français et autres),• Procédés de désignation, référenciation, nomination, manifestés en discours
– Relations entre catégories cognitives et processus de désignation descatégories (psycho-linguistique / linguistico-psychologie)
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Reformulation :• Identifier les connaissances en tant que
– les catégories cognitives en mémoire individuelle issues de la sensibilité(psychologie)
– les connaissances partagées en langue ou autre systèmesymbolique codifié (musique, sons) ou non (bruits).
• Sémantique (lexicale et discursive) (linguistique(s) et philosophiedu langage).
• Sémiotique des formes symboliques (comme « artefacts culturels »)– Manifestées (objectivées, observables)
• dans des comportements (spontanés ou provoqués) ou pratiques,• en particulier les comportements langagiers (manifestées en
discours)
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les catégories de couleursUne référence incontournable, emblématique
tout aussi évidente et validée que problématique...
Citez 10 termes de couleurs :le programme universaliste (Berlin & Kay, 1969 & C°)
– des couleurs de base (focales, prototypiques, naturelles, primitives…)– des termes de base (basic color terms)
• Des a priori « théoriques » …=> La couleur comme re-présentation (d’une entité du monde physique)
dépendant du traitement de l’information (ontologie)
une certaine psychologie=> le langage comme nomenclature (termes) une certaine linguistique
Ou de sens commun ?Danièle Dubois Séminaire de Sémantique du LLL
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un certain mode de questionnement- repérer les termes de base de toutes les langues et toutes les cultures
(Worldwide color survey)- présenter comme stimuli une représentation des couleurs : « Musell
chart »- demander aux informateurs de cercler une zone colorée de la
planche colorée correspondant à chaque terme***
=> un postulat de « transparence référentielle » dunuancier
⇒une conception référentielle et vériconditionnelle dusens lexical
⇒ une absence de questionnement sur le questionnementDanièle Dubois Séminaire de Sémantique du LLL
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Approche differentielle : couleurs/ odeurs
Citez des noms de couleur... David et al. 1997, Cance, 2000
Bleu, blanc, rouge, jaune, vert, bleu …• massivement des adjectifs spécifiques
– qui peuvent être des noms (procédés syntaxiques):• Le bleu du ciel, les bleus• Un orange (vs une orange)
• Indépendants des sources ou des domaines• Sans jugement évaluatif (axiologique)• Un grand accord (consensus) entre les locuteurs
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Citez dix noms d’odeurs... (260 locuteurs) David et al. 1997, Cance, 2000
a) Parfum (102),b) odeur agréable (97), odeur désagréable (63),c) fleur (41), pollution (26), cuisine (22), nature (19), nourriture (19), sueur (18), pot d’échappement
(18), pomme, ail, anis,d) odeur de cuisine (14), odeur de rose …e) floral, ambré, ... f) insoutenable, plaisante, piquante, écoeurante,…g) odeur de mon chien, de l’après rasage de mon mari, du gâteau de ma mère, de l’armoire de ma
grand ’mère…
• Pas de nom d’odeur mais des noms de sources odorantes (y compris sousformes adjectivables) ou adjectifs axiologiques souvent des formes construites.
• Pas d’autonomie du phénomène olfactif vis à vis du « support »• Pas d ’accord entre sujets, idiosyncrasies et marques de la Personne
• Des jugements évaluatifs, des effetsDes représentations ? (de quoi ? Odeur vs odorant) Des connaissances ?Danièle Dubois Séminaire de Sémantique du LLL
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Des catégories d’odeurs ou d’odorants ?Quels principes organisateurs?(programme Cogniscience : Rouby et al., 2002)
vanilla
cinnamon
fuel
smoked
salmon
garlic
blackberry
lavender
violetgrass
lemon
apple
orange
mint
pepermint
anis
camphor
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Approche différentielle: les nomsd’odeurs en Waanzi
Médard Mouélé (1997)
Fuuti, odeur propre aux lieux, au linge trempé ou vêtements usés.Kovula : odeur piquante qui émane tant du piment ou d’autres espèces végétales, comme
d’insectes vénéneux, ou plus récemment, pour les jeunes générations qui l’on éprouvé, lesgaz lacrymogènes des manifestations urbaines.Kuvi : odeurs spécifiquement végétales, de bananier, et d’autres plantes, qui disparaît lors
du mûrissement (indique un état de non-mûrissement)Lifugi : odeur de poisson, des reptiles, du chien mouillé et de ceux qui ont été imprégnés
de cette odeur désagréableLikara : odeur d’urine (ne s’applique pas aux enfants) et utilisé lors de la chasse pour
détecter la présence du gibier.Muvinya : odeur des plantes de manioc non cuites, des plantes potagères et boissons
fermentées (vin de palme ou de canne à sucre) dont le caractère agréable dépend del’habitude à la consommation d’alcool
Basic odour names in Waanzi• Mufuumbu : odeur de pet, d’entrailles d’animaux de carcasses ou cadavres en décomposition• Mukaangu : odeur de grillé, pour la viande, la volaille, le poisson…, typique des
campements de chasse ou de pêche ; considérée comme agréable.• Mukenyu : recouvre à la fois l’odeur de mauvaise urine, des personnes mal lavées, du bouc,
gorille ou fauves, comme le léopard, pertinente à la chasse.• Mugarisi : odeur âcre d’huile de palme bouillante, tolérée dans le domaine culinaire.• Nganyi : odeurs, aigres, acides ou acidulées qui émane, dans les lieux habités, du citron, de
l’oseille, parfois de la sueur humaine, et dans la forêt, de certains arbres fruitiers. (positive enforêt (elle indique la présence de fruits mûrs), elle est négative au village où elle témoigned’un état de putréfaction de certains aliments).
• Nyege : odeur du sucré, miel, canne à sucre, papaye, mangue (ne s’applique qu’aux végétaux)• Nyiinga : odeur de brûlé d’une substance organique (caoutchouc, viande, plumes, poil, tissus).• Pori : odeur d’eau croupie et de substances farineuses (également insulte pour des personnes
insipides).• Tela : odeur de la civette, (terme spécifique, indice qui permet de localiser l’animal lors de la
chasse).
« Tela » : un nom d’odeur en Waanzi(Gabon) M. Mouélé
• Quelques difficultés méthodologiques– La reproduction de « l ’odeur de la civette » dans un flacon– La non désignation du flacon
• Le statut sémiotique de « tela »• « tela » est un indice de la distance de l’animal par rapport au chasseur,• La sémantique de «tela » inclut une propriété spatiale qui n’est pas
reproduite dans la représentation matérielle de l’odeur dans un flacon• « tela » conceptualise l’odeur (et non pas l’odorant seul) en y intégrant
des éléments spatiaux de la situation de chasse où il fait sens.
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Retour sur les couleurs(DUBOIS & GRINEVALD, 2002)
• Les noms de couleurs dans divers nuanciers « ordinaires »– Peintures (pour artistes/décoration)– Teintures de cheveux (professionnels/consommateurs)– Cosmétiques (rouges à lèvres et fards)– Carrosseries de voitures …
une représentation similaire à Munsell chart (les nuanciers)MAIS
différentes matières, support, matériaux et pratiques Quelles Désignations ? Nominations ?
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Voir et dire Rouge(s)...
Commun Artistes DécorateursRouge rouge vermillon français rougeRouge violet laque garance rose rouge d ’Orient
grenadineRouge brique rouge de cadmium orange véritable poterie
ton rouge de cadmium clairRouge foncé rouge de Venise rouge basque
paprikaMarron laque carminée brun van Dijk
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Conclusions 1.
• Couleurs dans les nuanciers artistiques :– Des dénominations techniques (terminologie) qui intègrent
la connaissance des pigments et de leurs propriétéscolorantes
– La couleur comme matière (colorée et colorante)• Couleurs dans les nuanciers de décoration
– Dénomination de sens commun d’un objet typique coloré– La couleur comme apparence d’un objet coloré ou– La couleur comme valeur symbolique d’un objet (du
nom de l’objet)
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Rouge(s)... encoreCosmétiques (rouges à lèvres et vernis à ongles)
Yves Rocher L’Oréal Agnès B.velours ardent brugnonorient incandescent ethniquegrenade défendu comète
j’adore cœur Venise tulipe
amour flirtcomète Marilynscarlett
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Conclusions 2Cosmétiques
• Une syntaxe simple– nom de couleur + mots simple,– des Noms d’objets, myrtille, châtaigne, expresso,– des Adjectifs, incandescent, défendu, très chic (construits, axiologiques)– des noms propres, Marilyn, voire des verbes, j ’adore
• Une sémantique variée: La couleur typique d’un objet source/support La couleur comme effet produit par un mot La couleur comme « image » de marque
(couleur = odeurs ?)Danièle Dubois Séminaire de Sémantique du LLL
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Une (autre) histoire africaine (Fon) Guedou, G. et Coninckx, C. (1986) parmi d’autres...
Pas de terme unique pour la couleur : la notion de couleur (pour nous) est exprimée par deux syntagmes :
- si (mé) “ eau dans ”. La couleur est l’eau dans laquelleun objet a été trempé et dont il a pris la coloration :couleur unifiée
- hweka “ raie, ligne, figure” réfère à une couleur nonunifiée, la coloration bigarrée
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Histoire africaine (suite)...Pour les Fon, tout objet a une teinte neutre et vague, mais de leurdiversité d’usages,• il peut acquérir une couleur qui peut disparaître si « si mé » ou• la couleur est inhérente à la substance (Hweka).
La « couleur » est :soit un accident (apparence de l’objet) lié aux pratiques (de la coloration)
soit une propriété essentielle donnée par la substance dont est faitl’objet.
= > différentes « ontologies » de la couleur » explicitées par la langue
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Retour en France : Les couleurs de l’habitacle automobile(Cance, 2007, 2008)
• Les couleurs comme entités à évaluer / juger– Générique(s) (plurielles ou singulière) :
• Det+N … : les couleurs, les coloris, les tons du tableau de bord , l’harmonie des couleurs• Det+N … : la couleur, cette couleur,
– Spécifique :• Det+couleur+Adjcouleur : la couleur noire, …• Det+Ncouleur+… : le gris, le beige de la portière, un beige rosé, le bleu de ma machine à laver
• La couleur comme caractéristique de X (= objet / matière) :Adjectifs Epithètes (det+N+Adjcouleur) : un intérieur beige, les boutons bleus, cuir noir
• La couleur comme construisant la référence / l’objet en discours :Constructions attributives : sous l(e) pare-brise là tout est gris
• La couleur comme indice de X (= matière / état de la matière / objet) :Det+Ncouleur+N : la couleur bois, un gris acier, le beige canapéénoncés complexes : (…) ça fait plus cuir la partie beige que plastiqueça m’a l’air d’être ça m’a l’air euh aluminium brossé j(e) le vois j(e) le vois gris clair
⇒Diversité des modes d’inscription en discourset des conceptualisations de la couleur
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selon les expériences et pratiques perceptives et discursives :– Corpus MÉMOIRE : entités à évaluer
la couleur, les coloris, une belle couleur, le bleu, le noir …– Corpus REEL : des entités à évaluer / caractéristique de X
les couleurs, l’harmonie des couleursle beige du siège, le beige canapé
– Corpus 2D : propriétés des entités à évaluer / caractéristique de X indice de X– Corpus 3D : construction de la référence, caractéristique de X, indice de X, entité
sous l(e) pare-brise là tout est grisj(e) vois gris j(e) sais pas si c’est noir heinça fait plus cuir la partie beige que plastique
– Corpus CONCESSION : très rare (comparaison négative)c’est pas beau c’te couleur
• Différentes élaborations cognitives des couleurs qui contribuent à laconstruction, structuration et évaluation des espaces perceptifs expériencés parles sujets.• Une diversité de constructions cognitives, de représentations linguistiquescouplées aux re-présentations matérielles qui inscrivent la couleur dans unecognition située
=> « Nous sommes tous des africaines » …
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Les Couleur(s)/ La couleur(Dubois, 2006)
• Les couleurs : associées aux pratiques et à la productiond’artéfacts (nuanciers, objets colorés, « matières à penser » (Warnier, 1999)
– plus ou moins conceptuellement autonomisées de l’objet-sourceen fonction des développements technologiques et de leurs usagesdans la diversité des cultures (comme indice, effet …)
– lexicalisation plus ou moins « libre », non contrainte par la seulefonction référentielle
• La couleur : en référence à la science physique (lumière)– une abstraction, une connaissance (à acquérir et non une primitive
perceptive)– des formes lexicales spécifiques : des termes de base ou veridical labels)– qui re-matérialisée (nuanciers) peut constituer un instrument de mesure du
physique (Topo-Fil, Latour) ou un « stimulus » en psychophysique.
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Déjà dit, autrement…• « Car le destin nécessaire de la culture est de nous éloigner
de plus en plus de la pureté originelle de la vie par toutes lescréations du procès incessant d’organisation et de« construction ». Plus l’esprit déploie une activité deconstruction riche et énergique, et plus cet agir mêmesemble l’éloigner de la source originelle de son être propre.Il est de plus en plus le prisonnier de ses propres créations –les mots du langage, les images du mythe ou de l’art, lessymboles intellectuels de la connaissance – qui posentautour de lui un voile soyeux et transparent, mais néanmoinsindéchirable ». P. 57
E. Cassirer La philosophie des formes symboliques (1953) Editions de Minuit
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Quant aux phénomènes acoustiques?David et al. 1997
Des « mesures » de paramètres physiques univoquesmais
des objets cognitifs différents• Citez dix bruits / sons :
Effets Source Propriétés phys iques
Bruit 28 % 70,5 % 16, 5 %
Son 24,5 % 52 % 45, 5 %
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Identification et dénomination
(M.Niessen, AM.Reyes-Muller, Danièle Dubois)
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“avion” ?Airplane flying
MTypicality = 6•avion (5)•avion a réacteur•avion de ligne•avion militaire•avion au décollage (2)•avion qui décolle (2)•avion qui passe (2)•avion, décoller, aéroport, voler, pollution•bruit d'un avion qui décolle... ou qui atterrit...•décollage d'avion•Passage d'un avion de chasse•avion en vol•Avion qui passe dans le ciel , assez bas•avion qui passe pas loin•un avion passe au dessus de nous•un gros avion qui passe au-dessus de moi•bruit que l'on entend dans les films de guerre
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avion?
•avion (6)•avion (à hélice on dirait)•avion ou engin motorisé dans le ciel•avion, vrombissement•Hélicoptère (2)•petit avion, léger, en vol•un avion passe•un avion qui passe (ou un hélicoptère)•un avion passe près du sol (petit avecune hélice devant)
•un avion qui passe au-dessus de moi
•Petit avion qui passe proche du sol•passage d'un avion proche del'observateur
•bruit d'un avion en vol, qui passe prèsdu sol, comme j'en ai l'habitude àHendaye, au niveau de la plage, ilspassent très bas
•Hélicoptère qui passe au dessus de nous•hélicoptère, avion, mais pas un récent,plutôt un ancien comme dans les filmsgenre « La mort aux trousses »
Airplane flying (Gygi2007)MTypicality = 6
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Pas de pb pour les linguistes …Pour les “psychologues ? Lesquels ?
Pour lesphysiciens : qu ‘y a t’il “dans” le signal ? Danièle Dubois Séminaire de Sémantique du LLL
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“oiseau” : LA catégorie de référence ?Le mot “oiseau” le “veridical” label pour ces stimuli?Comment rendre compte en termes physiques des cestraits distinctifs ? (cf phonologie vs phonétique, musique? )
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klaxon(s) ? bouchon? Mariage?!"#$%&#'$ ()*+$,-./0.1$ ()*+$,-./0.1$
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Un ensemble de klaxons ou un embouteillage ? Quelle propriété indique un “mariage”?
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Une inversion de paradigme ?
Partir d’un point de vue centré sur l’identification desconstructions psychologiques en tenant compte :
• de la diversité des pratiques et des modesd ’élaboration
• de la diversité des langues pour identifier la diversité des conceptualisations
globales et catégorielles + langue commune analytique et dimensionnelle : celle des sciences de nature
= une (parmi d ’autres) + terminologie
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« Il ne faut point partir de l’objet comme s’il nous étaitimmédiatement connu mais bien des lois de la connaissance,qui seules nous sont véritablement accessibles et comportentdès l’abord quelque garantie. » (p.19)
« Car cette unité de l’essence se manifeste de la manière laplus nette précisément dans le fait que la diversité de sesproduits, loin de faire obstacle à l’unité de la production, lavérifie et la confirme. » p. 58
… encore Cassirer,
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Quel modèle(s) cognitif(s)?Développer :
• une théorie sémantique linguistique des modesd’expression possibles en langue ou sémiotique desformes symboliques et manifestées en discours
• une théorie psychologique des modes deconstruction des catégories sémantiques /sémiotiques
• une théorie psycholinguistique /psychosémiotiquede mise en relation des deux plans
=> couplages disciplinaires« internes » Sciences Humaines
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Conséquences empiriques et applicativespartir des
• descriptions EXPERTES du langage et des matérialitéssymboliques = des données objectives (rendues publiques) descatégories cognitives (représentations et connaissances)(psychologiques)
pour dans un second temps• identifier des corrélats décrits par les sciences de la nature
afin, dans un troisième temps de• pouvoir intervenir et contrôler certains des paramètres (physiques) de la
situation auxquels les sujets s’accordent la liberté de donner le sens qui leurconvient (et les industriels d’accorder des subventions)
=> plurisdisciplinarité Sciences humaines - Sc physiqueset gestion de la demande industrielle
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Conséquences épistémologiquesTravailler à l’articulation de la psychologie et de la linguistique
avec le champ de la (des) (de certaines) philosophie(s)…• « Il est devenu courant de définir l’activité intellectuelle de l’enfant comme globale ou
syncrétique. Cette représentation de l’évolution mentale dans les débuts del’ontogenèse a, pour sa part, contribué à monter l’insuffisance et la fausseté desanalyses qui mettaient aux origines de la vie psychique des éléments déjàindividualisables, démultipliés, périphériques et taillés dans l’étoffe de la connaissance,comme sont les images et leurs soi-disant prototypes, les sensations. Avec lesyncrétisme, l’intelligence commence par émerger de l’activité pratique et de la vieaffective. (p. 278) (…) A l’échelle de l’individu, la persistance d’un certain syncrétisme,sous le formalisme usuel et collectif de la perception ou de la connaissance est sansdoute la condition, dans tous les domaines,esthétique ou savant, d’une inventionvraiment nouvelle. (p. 279)
Wallon, H. (1956) La psychologie génétique, Bulletin de psychologie, X, 1
« Contre cette prétention, propre à une partie, pour rendre compte du tout, laphilosophie ne peut que résister »
Canguilhem (1980) Le cerveau et la pensée.
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Conséquences épistémologiquesTravailler à l’articulation de la psychologie et de la linguistique
avec le champ de la (des) (de certaines) philosophie(s)…Cassirer : « Si, au lieu de poursuive l’idéal d’une vision passive des réalités
de l’esprit, on se place au milieu de l’activité elle-même, et si, au lieud’en faire la considération tranquille d’un étant, on les définit comme desfonctions et des actualisations de l’imaginaire, il sera possible, quelquediverses et hétérogènes que soient les figures qui résultent de cetteconstruction, d’en détacher certains traits communs, caractéristiques de lafiguration elle-même. SI la philosophie de la culture réussit àappréhender de tels traits caractéristiques et à les rendre visibles, elle auraaccompli en un sens nouveau sa tâche, qui consiste, face à la pluralité desextériorisations de l’esprit, à expliciter l’unité de son essence » P; 58
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Conséquences épistémologiquesTravailler à l’articulation de la psychologie et de la
linguistique avec le champ de la (des) (de certaines)philosophie(s) et inversement …« Les sciences du langage, si elles ne veulent pas dépasser leurs
compétences et empiéter épistémologiquement sur le terrainde la philosophie, ce qu’elles ne doivent pas faire, sontobligées de s’arrêter et de se taire, une fois leurs limitesatteintes, et c’est vite fait »
Kalinoswki 1985) dans Rastier (1990) : La triade sémiotique, le trivium et la sémantiquelinguistique, Actes sémiotiques, 5-39
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