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L’expérience psychédéliqueLeary, Metzner et Alpert
TIMOTHY LEARY
17.4 461176
----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique
[Roman (134x204)] NB Pages : 222 pages
- Tranche : 2 mm + nb pages x 0,07 mm) = 17.54 ----------------------------------------------------------------------------
L’expérience psychédélique
Timothy Leary
TIMOTHY LE
ARY
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Du même auteur :
Ouvrages du Dr. Timothy Leary, Phd, en français :
La politique de l’extase, Fayard, 1973
Neurologique, La Petite Aurore, 1977
La Révolution Cosmique, Presses de la Renaissance, 1979
Mémoires acides, Robert Laffont, 1984
Tous les livres de Gilles Morand sur www.amazon.com
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©Copyright 2000. Sagesse ancienne, aujourd’hui et demain. Gilles
Morand.
Tous droits de reproduction, et d’adaptation réservés pour tous
pays.
Des crédits tous spéciaux en remerciement des extraits de textes et
dessins, accordés en reproduction par les maisons d’éditions respectives
et les auteurs reliés, qui ont participés à l’élaboration de cet ouvrage,
avec amour et compassion.
Une licence m’a été accordée, pour les 24 étapes de l’évolution,
tirées du livre de feu Timothy Leary, « Mémoires acides », Robert
Laffont, 1975. Pour les dessins permission la succession du Dr.
Timothy Leary. Du livre « Game of life » et « La révolution
cosmique » et drogues correspondantes à chaque stade de l’évolution.
Courtoisie de LLC Leary Futique Trust Estate
www.timothyleary.com
Vous référer à mon livre : LSD et conscience. www.edilivre.com
Timothy Leary Phd., est considéré comme le pape du psychédélique
des années ‘60-70-80-90. Le temps du Flower-Power, du pot, des
« champignons sacrés » et du LSD.
Ce livre est une suite logique et intelligente à son œuvre, grâce à
l’amour du cœur, qui me porte à refaire vivre de nouveau ses œuvres
monumentales, dans un esprit d’amour et de compassion. – Gilles
Morand
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Merci à Guillaume Coqui, Kevin Ladd et
Guillaume Rodot pour leur relecture attentive.
J’assume toutefois la responsabilité des erreurs qui
pourraient subsister.
Frédéric Streicher
*
* *
Une mention spéciale à Michel Sitbon, des
éditions du Lézard… pour son partage.
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Ce livre nous l’offrons, à tous ceux et celles,
jeunes et moins jeunes, qui cherchent à maîtriser leur
vie, dans le moment présent, … En ayant
constamment en conscience que la voie du cœur est la
seule voie qui vaille et qui vous permettra d’évoluer
en toute quiétude et confort…
… et à Gaïa, notre Mère la Terre, qui se prépare à
un changement de cap radical, de 180 degrés, elle
évolue, aussi, également ! Évoluons avec elle !
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Cette version du Livre des Morts Tibétain est dédiée à
Aldous Huxley (26 juillet 1894 – 22 novembre 1963)
avec une gratitude et une admiration profondes.
« Une fois qu’on serait mal parti, dis-je, en réponse
aux questions de l’enquêteur, tout ce qui arriverait
constituerait une preuve de la conspiration ourdie
contre vous. Tout se justifierait de soi-même. On ne
pourrait aspirer un souffle d’air sans savoir que cela
fait partie du complot. »
« Vous croyez donc savoir en quoi réside la
folie ? »
Ma réponse fut un « Oui » convaincu et bien senti.
« Et vous ne pourriez la maîtriser ? »
« Non, je ne pourrais la maîtriser. Si l’on
commençait en ayant pour prémisses majeures la peur
et la haine, on serait forcé de poursuivre jusqu’à la
conclusion. »
« Serais-tu capable, demanda ma femme, de fixer
ton attention sur ce que le Livre tibétain des morts
appelle la Claire Lumière ? »
Cela me parut douteux.
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« Cela éloignerait-il le mal, si tu pouvais la fixer ?
Ou ne serais-tu pas capable de la fixer ? »
Je réfléchis quelques temps à cette question.
« Peut-être, finis-je par répondre, peut-être le
pourrais-je – mais seulement s’il y avait quelqu’un
pour me parler de la Claire Lumière. C’est une chose
qu’on ne pourrait pas faire tout seul. C’est là l’intérêt,
je le suppose, du rituel tibétain – quelqu’un assis, là,
tout le temps, et vous disant ce qu’il en est. »
Les portes de la perception1
1 Aldous Huxley, Les portes de la perception, trad. Jules Castier,
Éditions du Rocher, 1954, p.51-52.
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Une expérience psychédélique est un voyage vers
de nouveaux royaumes de la conscience. L’étendue et
le contenu de l’expérience sont sans limites, cependant
ses traits caractéristiques sont la transcendance des
concepts verbaux, des dimensions de l’espace-temps et
de l’ego ou identité. De telles expériences de
conscience élargie peuvent se produire de différentes
manières : privation sensorielle, exercices de yoga,
méditation disciplinée, extases religieuses ou
esthétiques, ou spontanément.
Plus récemment, elles sont devenues accessibles à
n’importe qui par l’ingestion de drogues
psychédéliques telles que le LSD, la psilocybine, la
mescaline, le DMT, etc.2
Bien sûr, la drogue ne produit pas l’expérience
transcendante. Elle agit simplement à la manière d’une
2 C’est là plutôt la description d’une situation idéale que de la
situation réelle, en 1964. Aux États-Unis, les drogues
psychédéliques sont classées comme des drogues
« expérimentales », c’est-à-dire qu’elles ne sont pas disponibles
sur une simple prescription mais sont réservées à des
« chercheurs qualifiés ». The Federal Food and Drug
Administration désigne sous ce terme des psychiatres travaillant
dans le cadre d’un hôpital psychiatrique et dont la recherche est
parrainée soit par l’État soit par des agences fédérales. (NdA)
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clef chimique – elle ouvre l’esprit, libère le système
nerveux de ses schémas et structures ordinaires. La
nature de l’expérience dépend presque entièrement de
la disposition et de l’environnement (set and setting).
La disposition désigne la préparation de l’individu, y
compris la structure de sa personnalité et son humeur
au moment de l’expérience. L’environnement est
physique – le temps qu’il fait, l’atmosphère de la
pièce ; social – les sentiments des personnes présentes
les unes envers les autres ; et culturel – les opinions
communément partagées sur ce qui est réel et ce qui ne
l’est pas. C’est pour cette raison que des manuels ou
des livres qui servent de guides sont nécessaires. Leur
but est de rendre la personne capable de comprendre
les nouvelles réalités de la conscience plus étendue, de
servir de cartes routières pour les nouveaux territoires
intérieurs que la science moderne a rendus accessibles.
Différents explorateurs dessinent différentes cartes.
Il se trouve que d’autres manuels sont basés sur des
modèles différents – scientifique, esthétique,
thérapeutique. Le modèle tibétain, sur lequel ce manuel
est basé, est conçu afin d’enseigner à une personne à
diriger et contrôler sa conscience de manière à atteindre
ce niveau de compréhension qu’on appelle tantôt
libération, tantôt illumination, ou encore éveil. Si ce
manuel est lu plusieurs fois avant une séance, et si une
personne de confiance est là pour le rappeler au
voyageur pendant l’expérience et lui rafraichir la
mémoire, la conscience sera libérée des jeux qui
constituent la personnalité et des hallucinations
positives ou négatives qui accompagnent souvent les
états de conscience élargie.
Le Livre des Morts Tibétain se nomme
originellement Bardo Thödol, ce qui signifie
2 13
« Libération par l’Écoute sur le Plan d’Après la
Mort». Le livre souligne sans arrêt que la conscience
a seulement à écouter les enseignements et à s’en
rappeler pour être libérée.
Le Livre des Morts Tibétain se présente comme un
livre décrivant les expériences auxquelles on peut
s’attendre au moment de la mort, puis pendant une
phase intermédiaire durant quarante-neuf jours (sept
fois sept), et durant la renaissance dans une autre
enveloppe corporelle. Cependant, il s’agit là
simplement de la doctrine exotérique avec laquelle les
bouddhistes tibétains avaient coutume de couvrir leurs
enseignements mystiques. Le langage et le symbolisme
des rituels mortuaires de la religion Bön, la religion
tibétaine traditionnelle pré-bouddhiste, furent
habilement mélangés avec les conceptions bouddhistes.
La signification ésotérique, telle qu’elle a été
interprétée dans ce manuel, est que c’est la mort et la
renaissance de l’ego et non du corps qui sont décrites.
Lama Govinda l’indique clairement dans son
introduction lorsqu’il écrit : « C’est un livre pour les
vivants aussi bien que pour les mourants ». La
signification ésotérique du livre est souvent dissimulée
sous de nombreuses couches de symbolisme. Il n’était
pas destiné à une large audience. Il fut conçu pour
n’être compris que par quelqu’un qui a été initié
personnellement par un gourou aux doctrines
mystiques bouddhistes et à l’expérience de la mort-
renaissance pre-mortem. Ces doctrines ont été
soigneusement gardées secrètes durant des siècles, par
peur qu’une application naïve ou imprudente ne fasse
du mal. Pour la traduction d’un tel texte ésotérique, par
conséquent, il y a deux étapes : la première, la
traduction du texte original en Anglais ; la seconde,
2 14
l’interprétation du texte en vue de son usage pratique.
En publiant cette interprétation pratique pour son
utilisation dans une séance psychédélique, nous brisons
en un sens la tradition du secret et ainsi nous
enfreignons les enseignements des lama-gourous.
Cependant, ce nouveau pas se justifie par le fait
que ce manuel ne sera compris que par celui qui aura
eu une expérience d’accroissement de la conscience
et qu’il y a des signes que les lamas eux-mêmes,
après leur récente diaspora, souhaitent rendre leurs
enseignements disponibles à un public plus large.
Suivant alors le modèle tibétain, nous distinguons
trois phases de l’expérience psychédélique. La
première période (Chikhai Bardo) est celle d’une
complète transcendance – au-delà des mots, au-delà
de l’espace-temps, au-delà du moi. Il n’y a pas de
visions, pas de sens du moi, pas de pensées. Il y a
seulement une pure conscience et une liberté
extatique vis-à-vis de toute implication dans les jeux
et de toute implication biologique3. La deuxième
période implique le moi, ou la réalité du jeu extérieur
(Chönyid Bardo) – dans une exquise et vive clarté ou
sous la forme des hallucinations (apparitions
karmiques). La période finale (Sidpa Bardo) implique
le retour à la réalité du jeu ordinaire et au moi. Pour la
plupart des personnes, la deuxième étape (esthétique
ou hallucinatoire) est la plus longue. Pour les initiés,
3 Les « jeux » (games) sont des séquences comportementales
définies par les rôles, les règles, les rituels, les buts, les
stratégies, les valeurs, le langage, les localisations spatio-
temporelles caractéristiques et les schémas de mouvements
caractéristiques. Tout comportement qui n’a pas ces neuf aspects
est hors jeu (non-game) : cela inclut les réflexes physiologiques,
le jeu (play) spontané et la conscience transcendante. (NdA)
2 15
la première étape, celle de l’illumination, dure plus
longtemps. Pour les personnes non-préparées, celles
qui sont fortement attachées au jeu, celles qui
s’accrochent anxieusement à leur ego, et pour celles
qui prennent la substance dans un environnement qui
ne les soutient pas, la lutte pour retrouver la réalité
commence tôt et dure habituellement jusqu’à la fin de
leur séance.
Des mots tels que ceux-ci sont statiques, alors que
l’expérience psychédélique est fluide et toujours
changeante. Généralement, la conscience du sujet
alterne entre ces trois niveaux en de rapides
oscillations. Un des buts de ce manuel est de rendre la
personne capable de regagner la transcendance du
Premier Bardo et d’éviter de rester piégé de manière
prolongée dans des schémas de jeu hallucinatoires ou
dominés par l’ego.
Les confiances et croyances fondamentales. Vous
devez être prêt à accepter la possibilité qu’il existe un
champ illimité de consciences pour lesquelles nous
n’avons pas de mots ; cette conscience peut s’étendre
au-delà du registre de votre ego, de votre moi, de
votre identité familière, au-delà de tout ce que vous
avez appris, au-delà de vos notions de l’espace et du
temps, au-delà des différences qui séparent
habituellement les gens les uns des autres et du
monde qui les entoure.
Vous devez vous rappeler qu’à travers toute
l’histoire humaine, des millions de personnes ont fait
ce voyage. Un petit nombre (que nous appelons
mystiques, saints ou bouddhas) ont réussi à prolonger
cette expérience et l’on communiquée à leurs
compagnons. Vous devez également vous rappeler
2 16
que cette expérience est sans risque (ce qui peut vous
arriver de pire est d’être la même personne à la fin de
l’expérience qu’au début), et que l’ensemble des
dangers dont vous aurez eu peur ne sont que des
productions non nécessaires de votre esprit. Que vous
expérimentiez le paradis ou l’enfer, rappelez-vous
que c’est votre esprit qui les engendre. Évitez de vous
attacher à l’un ou de fuir l’autre. Évitez d’imposer à
l’expérience le jeu de l’ego.
Vous devez essayer de garder foi et confiance dans
le pouvoir de votre propre cerveau et dans le
processus de la vie, vieux de plusieurs millions
d’années. Tant que vous laissez votre ego derrière
vous, le cerveau ne peut se tromper.
Essayez de garder le souvenir d’un ami en qui
vous avez confiance ou d’une personne que vous
respectez et dont le nom pourra vous servir de guide
et de protection.
Ayez confiance en votre divinité, en votre cerveau,
en vos compagnons.
En cas de doute, éteignez votre esprit, détendez-
vous, laissez-vous porter par le courant.
Après la lecture de ce guide, la personne préparée
devrait être capable, au tout début de son expérience,
de parvenir directement à un état d’extase hors jeu et
de révélation profonde. Mais si vous n’êtes pas
préparé correctement, ou si les distractions du jeu
vous entourent, vous vous retrouverez rejeté en
arrière. Si cela se produit, alors les instructions de la
quatrième partie devraient vous aider à reconquérir la
libération et à la maintenir (p.77).
« Libération ici n’implique pas nécessairement la
Libération du Nirvãna, mais surtout une libération du
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“Courant de vie’’ du corps du mourant, d’une
manière qui laisse la plus grande conscience possible
après la mort, et permette une heureuse renaissance.
Même pour les yogĩs très entraînés et exceptionnels,
le même procédé de transfert4 peut être employé,
suivant les lãmas-gurus, pour empêcher tout arrêt du
courant de conscience depuis la mort consciente
jusqu’à la renaissance consciente. Mais d’après la
traduction faite par le Lãma Kazi Dawa Samdup d’un
ancien manuscrit tibétain se trouvant en possession du
Dr E. W. ; on peut juger que ces pratiques sont
essentiellement yogĩs et ne peuvent être employées
que par une personne entraînée à la concentration
mentale et à la fixité de l’esprit au point de contrôler
ses fonctions physiques et mentales. »5
Ce manuel est divisé en quatre parties. La première
partie est introductive. La deuxième est une description
étape par étape d’une expérience psychédélique basée
directement sur le Livre des Morts Tibétain. La
troisième partie contient des suggestions pratiques
pour se préparer à une séance psychédélique et pour la
conduire. La quatrième partie contient des passages
instructifs adaptés du Bardo Thödol, qui peuvent être
4 Les lecteurs intéressés par une explication plus détaillée du
processus de « transfert » peuvent se référer au livre de W.Y.
Evans-Wentz, Tibetan Yoga and Secret Doctrines, Oxford
University Press, 1958. (NdA)
Publié en Français sous le titre Le Yoga Tibétain et les Doctrines
Secrètes, trad. Marguerite La Fuente, Librairie d’Amérique et
d’Orient, 1987. (NdT) 5 W.Y. Evans-Wentz, Le Livre Des Morts Tibétain, trad.
Marguerite La Fuente, Librairie d’Amérique et d’Orient, 1987,
p.74, note 2. (NdT)
2 18
lus au voyageur durant la séance, pour faciliter le
mouvement de sa conscience.
Dans la suite de cette introduction, nous passons
en revue trois commentaires sur le Livre des Morts
Tibétain publiés dans l’édition Evans-wentz. Il s’agit
de l’introduction d’Evans-Wentz lui-même, éminent
traducteur et éditeur de quatre traités sur le
mysticisme tibétain ; du commentaire de Carl Jung, le
psychanalyste suisse ; et celui du Lama Govinda, un
initié d’un des principaux ordres du bouddhisme
tibétain.
2 19
Hommage à W.Y. Evans-Wentz
« Le docteur Evans-Wentz, qui s’est littéralement
assis aux pieds d’un lama tibétain pendant des
années, afin d’acquérir sa sagesse […] ne manifeste
pas simplement un intérêt profondément bienveillant
pour ces doctrines ésotériques si caractéristiques du
génie de l’Orient, mais possède en outre la rare
faculté de les rendre plus ou moins compréhensibles
au profane. »6
W.Y. Evans-Wentz est un grand érudit qui a
consacré une grande partie de sa vie au rôle de pont et
de navette entre le Tibet et l’Occident : comme une
molécule d’ARN, activant le second avec le message
codé du premier. Nous ne pouvons mieux rendre
hommage au travail de ce libérateur des études
universitaires qu’en basant notre manuel
psychédélique sur ses intuitions en citant directement
ses commentaires sur « le message de ce livre. »
6 D’après une recension parue dans la revue Anthropology, citée
en quatrième de couverture de l’édition Oxford University Press
du Livre des Morts Tibétain. (NdA)
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« Le message est que l’Art de Mourir est
exactement aussi important que l’Art de Vivre (ou de
Naître) duquel il est le complément et la
récapitulation ; que le futur de l’être dépend, peut-être
entièrement, d’une mort correctement contrôlée,
comme le souligne la seconde partie du livre,
exposant l’Art de la Réincarnation.
L’Art de Mourir, comme l’indique le rite mortuaire
associé à l’initiation aux Mystères de l’Antiquité dont
parle Apulée7, le philosophe platonicien, lui-même un
initié, et de nombreux autres illustres initiés, et
comme le suggère Le Livre des Morts Égyptien,
apparaît avoir été bien mieux connu par les anciens
peuples habitants les pays méditerranéens qu’il ne
l’est maintenant par leurs descendants en Europe et en
Amérique.
Pour ceux qui sont passés à travers l’expérience
secrète de la mort pre-mortem, la bonne mort est une
initiation, conférant, comme le fait le rite mortuaire
initiatique, le pouvoir de contrôler consciemment le
processus de la mort et de la régénération. »8
L’érudit d’Oxford, tel son grand prédécesseur du
onzième siècle, Marpa (« Le Traducteur »), qui
traduisit les textes bouddhistes indiens en Tibétain et
ainsi les préserva de l’extinction, vit l’importance
vitale de ces doctrines et les rendit accessibles à de
nombreuses personnes. Le « secret » n’est désormais
plus caché : « L’Art de Mourir est exactement aussi
important que l’Art de Vivre ».
7 Cf. Métamorphoses (XI, 23). (NdT)
8 Préface à la deuxième édition, non traduite dans la version
française. (NdT)