LES VERTUS LES VERTUS DE AAAAuricularia auriculauricularia ...
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REPUBLIQUE DE MADAGASCAR
Fitiavana - Fahafahana – Fandrosoana ---------------------
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
----------------------- UNIVERSITE DE MAHAJANGA
-------------------- FACULTE DES SCIENCES
------------------
Faculté des Sciences La Culture de l’Excellence
Département de BIOLOGIE VEGETALE
Option : Valorisation de la Biodiversité Végétale ( VBV)
LES VERTUS LES VERTUS LES VERTUS LES VERTUS
DE DE DE DE AAAAuricularia auriculauricularia auriculauricularia auriculauricularia auricula----judaejudaejudaejudae
(AURICULARIACEAE)(AURICULARIACEAE)(AURICULARIACEAE)(AURICULARIACEAE)
Mémoire de Master I
Présenté et soutenu le 15 Juillet 2011
Par : Mademoiselle TEMASOA Yvanna
Membres du Jury
Président : Madame Le Docteur RANARIJAONA Hery Lisy Tiana
Juge : Monsieur le Docteur MILADERA Johnson Christian Rapporteur : Monsieur Le Docteur RAJAONARISON Jean François
Année universitaire : 2009 – 2010
N° : VBV 023/M1/07/2011
REPUBLIQUE DE MADAGASCAR
Fitiavana - Fahafahana – Fandrosoana ---------------------
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
----------------------- UNIVERSITE DE MAHAJANGA
-------------------- FACULTE DES SCIENCES
------------------
Faculté des Sciences La Culture de l’Excellence
Département de BIOLOGIE VEGETALE
Option : Valorisation de la Biodiversité Végétale ( VBV)
LES VERTUS LES VERTUS LES VERTUS LES VERTUS
DE DE DE DE AAAAuricularia auriculauricularia auriculauricularia auriculauricularia auricula----judaejudaejudaejudae
(AURICULARIACEAE)(AURICULARIACEAE)(AURICULARIACEAE)(AURICULARIACEAE)
Mémoire de Master I
Présenté et soutenu le 15 Juillet 2011
Par : Mademoiselle TEMASOA Yvanna
Membres du Jury
Président : Madame Le Docteur RANARIJAONA Hery Lisy Tiana
Juge : Monsieur le Docteur MILADERA Johnson Christian Rapporteur : Monsieur Le Docteur RAJAONARISON Jean François
Année universitaire : 2009 – 2010
N° : VBV 023/M1/07/2011
SOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRE
Page
I- INTRODUCTION ………………………………………………………………..01
II- MATERIELS ET METHODES…… ………………………………………………...03
III- RESULTATS …………………………………………………………………………05
III-1- MORPHOLOGIE GENERALE D’UN CHAMPIGNON A CHAPEAU ……...05
III-2- HISTORIQUE……………………………………………………….……………06
III-3- DESCRIPTION DE L’ESPECE Auricularia auricula judae ………………...07
1- Morphologie ………………………………………………………………….07
2- Classification ………………………………………………………………….07
3- Mode de vie ……………………………………………………..................08
4- Cycle de développement ……………………………………..................10
5- Écologie……………………………………………………………..............12
III-4- DIVERSITE DES CHAMPIGNONS A CHAPEAU DE MADAGASCAR …...13
III-5- DISTRIBUTION DE Auricularia auricula judae …………………………........18
1- Distribution dans le monde……………………………………………… ...18
2- Distribution à Madagascar……………………………………………….…18
III-6- LA CULTURE DU CHAMPIGNON COMESTIBLES…….............................18
1- Myciculture…………………………………………………………………...19
2- Les principales espèces comestibles cultivées dans le monde……….19
3- La production dans le monde ……………………………………………..19
III-7- CULTURE A PETITE ECHELLE DE Auricularia auricula judae…………….21
1- Description : Cas du Philippine,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,……………………………22
2- Méthodes de conservation…………………………………………………24
III-8- IMPORTANCE…………………………………………………………………......25
1- Alimentaires…………………………………………………………………25
2- Économiques……………………………………………………………….26
3- Pharmacologiques…………………………………………………………26
4- Rôles écologiques (dégradation des bois morts)……………………….28
IV- DISCUSSIONS ………………………………………………………………………29
V- CONCLUSION ET SUGGESTIONS……..……………………………………….31
LISTE DES TABLEAUX LISTE DES TABLEAUX LISTE DES TABLEAUX LISTE DES TABLEAUX
ET FIGURESET FIGURESET FIGURESET FIGURES
Page
TABLEAUX
Tableau I : Les champignons sauvages comestibles et médicinaux ………………6
Tableau II : Quelques espèces de gros champignons (‘‘holatra’’) existantes à
Madagascar..................................................................................................14
Tableau III : Les champignons comestibles de Madagascar avec leurs
valeurs culinaires.........................................................................................17
Tableau IV : Production de champignons comestibles ……….……………………....20
Tableau V : Les propriétés et caractéristiques des principaux
macrochampignons ……………………………………………………………..27
FIGURES
Figure 1 : Schéma général d’un champignon à chapeau ……………………………………..5
Figure 2 : Auricularia auricula-judae pendu sur un support …………………………………7
Figure 3 : Schéma des basides des Basidiomycota …… …………………………………….8
Figure 4 : Modes de nutrition des champignons …………………………………………….10
Figure 5 : Cycle de vie des champignons en milieu naturel………………………………….11
Figure 6 : L’espèce Auricularia auricula-judae en groupe sur un tronc mort……………….12
Figure 7 : Culture des champignons sur substrat stérilisé ……………………………………21
ANNEXES
Annexes 1 : Bâtiments de myciculture au Viêtnam.
Annexes 2 : Cultures des champignons sur substrat en Viêtnam.
Annexes 3 : Russula madacascense ou Russule rose
Annexes 4 : Russula madacascense ou Russule violette
Annexes 5 : Cantharellus platyphyllus var. bojeriensis ou chanterelle ou girolle
Annexes 6 : Cantharellus madagascariensis ou chanterelle ou girolle
TERMINOLOGIETERMINOLOGIETERMINOLOGIETERMINOLOGIE
Agar : Substance extraite d'algues marines, utilisée pour solidifier les milieux de culture. On peut également se servir de gélatine (meilleur marché). On trouve de l'agar sous forme de barre ou de poudre.
Allantoïdes : forme de spore qui est cylindracee arqué avec un rapport longueur
largeur de 2,5 à 5.
Amendement (sol) : amélioration du sol cultivable par l’apport de substances qui
l’enrichissent.
Autotrophe : tous les êtres vivants qui fabriquent leurs matières organiques à partir
d’une alimentation exclusivement minérale.
Conditions aseptiques : conditions stériles, sans organismes indésirables.
Bactéries : Micro-organismes qui risquent de contaminer les cultures et
particulièrement le blanc sur céréales.
Cryptogame : embranchement du règne végétale qui désigne les plantes dont les
organes reproducteurs ne sont ni fleurs ni graines comme les algues et les
champignons.
Blanc : Mycélium cultivé dans un milieu stérile qui sert à la multiplication des
champignons en culture.
Boîte de Pétri : Une boîte ronde en verre ou en plastique munie d'un couvercle
permettant d'observer la croissance de micro organismes. On la remplit en partie avec
un milieu de culture stérile (ou on la stérilise après l’avoir remplie). On s'en sert
beaucoup pour faire pousser le mycélium qui sera inoculé au blanc mère.
Bouton : Stade où les jeunes champignons sont encore complètement fermés.
Cellulose : Un composant organique de bois, de la paille etc., qui se dégrade plus
facilement que la lignine. C’est le matériau brut à partir duquel on fabrique du papier.
Les déchets de coton contiennent de grandes quantités de cellulose. La sciure de bois
contient de la cellulose, de l’hémicellulose et de la lignine.
Chlorophylle : Pigment qui colore en vert la plupart des feuilles des végétaux et capte
la lumière pour transformer l’énergie lumineuse en énergie chimique avec
dégagement d’oxygène.
Culture de tissus : Culture effectuée à partir de tissus d'un champignon jeune et sain.
Culture mère : Culture de démarrage.
Cultures secondaires : Cultures dérivées d'une autre culture.
Envahissement du blanc : Période de croissance végétative du mycélium dans le
substrat après le lardage.
Enzyme : Protéine agissant comme catalyseur de nombreuses réactions biochimique.
Espèces : Unité fondamentale de classification biologique. En général deux individus
appartiennent à la même espèce s’ils peuvent produire des descendants fertiles.
Fermentation : Dégradation de substances organiques par des micro-organismes.
Formol : Solution à 30 % de l’aldéhyde formique, dont les vapeurs servent à
désinfecter les locaux. Elle détruit tous les micro-organismes et les spores.
Fructification : Appareil reproducteur des champignons. C'est la partie visible par
opposition au mycélium qui lui, est presque toujours enfoui dans son milieu.
Hétérotrophe : Tout être vivant qui ingère ou absorbe la matière organique
préalablement fabriquée par d’autres organismes.
Humidité relative : Pourcentage d'humidité de l'air comparé à la quantité maximum
que cet air peut contenir à cette température et à cette pression.
Humus : Matière organique en décomposition dans le sol, dérivée de matières
animales et végétales mortes.
Hyphe : Filament du mycélium.
Incubation : Temps qui s'écoule entre l'introduction du blanc et son développement
complet à travers le substrat.
Inoculation : Introduction du mycélium naissant dans un milieu nourricier pour obtenir
une culture mère.
Intoxication : Etat pathologique dû à l’action d’un produit toxique.
Levée : Le développement soudain de plusieurs fructifications en même temps. Les
levées sont généralement entrecoupées de pause. 86 La culture des champignons à
petite échelle
Lignine : Substance organique difficile à dégrader qui forme avec la cellulose la base
du bois, de la paille etc.
Micro-organismes : Organismes microscopiques virevoltant en très grand nombre
dans l'air et se fixant partout.
Milieu de culture : Les besoins nutritionnels des microorganismes varient. Il existe un
grand nombre de milieux de culture différents. Les mélanges PDA-agar et malt-agar
conviennent à la plupart des champignons cultivés.
Mutualisme : Type d’association entre deux espèces dans laquelle chacun des
partenaires tire un bénéfice.
Mycélium : Réseau d’hyphes qui forme le corps végétatif du champignon.
Myciculture : cultures des champignons comestibles.
Mycoculture : une technique de culture utilisée en mycologie pour les mycètes
d'intérêt médical ou vétérinaire.
Mycologie : une étude scientifique des champignons.
Pasteurisation : Traitement thermique appliqué au substrat pour détruire les
organismes non désirés sans nuire aux autres. La température est de 60-80°C. Ce
traitement est très différent de la stérilisation qui a pour but de détruire tous les
organismes présents dans le substrat.
Pigment : Molécule qui réfléchit et transmet la lumière visible responsable de la
coloration des végétaux.
Phanérogame : Embranchement des végétaux qui se reproduit par fleurs ou graines.
Photosynthèse : processus par lequel la plupart des végétaux transforment l’énergie
lumineuse en énergie chimique.
Primordia : Les fructifications initiales.
Résine : sécrétion organique d’origine végétale, translucide à demi-solide ou
visqueuse, insoluble dans l’eau.
Saprophyte : Tout être vivant qui tire son énergie des éléments nutritifs trouvés dans
les matières animales ou végétales en décomposition.
Spécimen : exemple représentatif d’une espèce animale ou végétale.
Spores : Les éléments de reproduction des champignons. Ils se forment sur les
lamelles et se dispersent dans l'air. Un seul champignon produit des millions de
spores.
Sporulation : Multiplication par bourgeonnement.
Stérilisation : Destruction (complète) de tous les microorganismes présents à l’aide
de la chaleur ou de produits chimiques. Le substrat destiné au blanc devra toujours
être stérilisé avant l'inoculation.
Substrat : Matériau sur lequel pousse le mycélium.
Thalle : Appareil végétatif des plantes non vasculaires.
Toxique : Produit ou substance nocifs pour l’organisme.
Variété : Groupe d'individus d'une espèce ayant des caractéristiques communes qui
les distinguent des autres individus.
Vénéneux : champignon qui contient un poison.
Volve : Membrane qui enveloppe certains jeunes champignons et qui persiste à la
base du pied après rupture.
Première PartiePremière PartiePremière PartiePremière Partie ::::
1
I- INTRODUCTION
Madagascar est renommé mondialement pour sa grande diversité floristique
et faunistique, son taux d’endémisme élevé et la présence d’espèces archaïques que
l’on attribue à l’isolement ancien de l’île qui aurait permis aux espèces mises en
place avant la séparation des continents de se diversifier intensément. A ce jour, on
constate un niveau élevé d’endémisme de 90 % pour la biodiversité végétale dont
48% sont des angiospermes, 5% des gymnospermes, 43% des ptéridophytes, 47%
des bryophytes, 4% des champignons et 100% des lichens (Goodman Steven
M. ,2008)
Bien que les champignons malgaches présentent quelques espèces
intéressantes, leur étude n’a guère fait de progrès depuis les années 1920 à 1940
(PATOUILLARD, 1928 ; BOURIQUET, 1941, 1942, 1970 ; DECARY 1942, DUFOUR
et POISSON, 1926). En 1928, 260 espèces de champignon seulement ont été
recensées et publiés par PATOUILLARD en 1928 ce qui représente un chiffre infime
par rapport à la quantité d’espèce existante réellement à Madagascar même si
aucune estimation du nombre total des champignons n’existe dans la littérature.
En 1982, ZELLER a repris tous les travaux antérieurs et a recensé environ 80
espèces de champignons les plus importants y compris les comestibles et toxiques.
Mais très récemment (Janvier 1990 et Février 1997), une équipe de chercheurs
dirigée par le Professeur BUYIK du laboratoire de Cryptogamie Paris et des
botanistes du CNRE (Centre National de Recherche sur l’Environnement) ont pu
récolter dans différentes régions de l’île, quelques 900 spécimens de champignons
parmi lesquels plusieurs genres et espèces encore nouveaux à la science sont en
cours d’identification (Unité national de la biodiversité, 1995).
En biologie, les champignons sont considérés traditionnellement comme des
végétaux bien qu’ils ressemblent plus à des animaux qu’à des plantes et leur étude,
la mycologie, représente l’une des branches de la botanique. Il existe aussi bien des
champignons unicellulaires (les levures, par exemple) que des champignons
pluricellulaires dont font partis tous les champignons comestibles. Leur nom français
courant vient du bas-latin ‘‘campinolius’’ qui signifie ‘‘petit produit des campagnes’’.
2
Les champignons sauvages comestibles ont été cueillis et consommés par les
populations pendant des milliers d’années. Les archives archéologiques révèlent des
espèces comestibles associées aux populations vivant il y a 13000 ans au Chili
(Rojas et Mansur, 1995) mais c’est en Chine que la consommation des champignons
sauvages est vraisemblablement notée, plusieurs centaines d’années avant la
naissance du Christ. Le champignon de César ou Amanite caesarea fait référence à
une tradition antique qui existe toujours dans de nombreuses régions de l’Italie,
englobant une diversité d’espèces comestibles dominée aujourd’hui par les truffes ou
Tuber ssp et les oreilles de judas appelées Auricularia auricula-judae (Aaronson,
2000).
Dans ce contexte, la Chine est apparue très tôt et ultérieurement dans les
registres historiques des champignons sauvages comestibles. En effet, les chinois
ont pendant des siècles, appréciés de nombreuses espèces, non seulement pour
l’alimentation et le goût, mais aussi pour leurs propriétés médicinales. Ces valeurs et
traditions sont encore fortement d’actualité aujourd’hui et sont confirmées par
l’éventail varié de champignons sauvages cueillis dans les forêts, dans les champs
et largement commercialisés (Wang, 1987).
Ce présent travail représente une compilation bibliographique essentiellement
focalisée sur Auricularia auricula-judea, un champignon à chapeau, en mettant en
exergue ses différentes caractéristiques et ses valeurs essentielles dans les
domaines aussi bien alimentaire, écologique, économique que thérapeutique.
Notre objectif principal est de recenser les valeurs de l’espèce Auricularia
auricula-judae afin de connaitre ses importances et ses caractéristiques.
Deuxième PartieDeuxième PartieDeuxième PartieDeuxième Partie : : : :
3
II- MATERIELS ET METHODES
Le mémoire en Master I sur les vertus de Auricularia auricula-judae a nécessité
un travail de collection bibliographique, grâce à ces recherches, plusieurs
informations concernant la morphologie, la nomenclature, le mode de vie, l’écologie,
ainsi que les valeurs directes : alimentaires, pharmacologiques, économiques ont
étés récoltées. Sur ce des divers matériels et méthodes ont été utilisés :
II-1- Matériels :
1-1- Les documents :
Afin de réaliser ce présent travail, des divers documents ont été consultés dans des
centres de documents existantes à Mahajanga et à Toamasina telles que :
- Bibliothèque : universitaire d’Ambondrona, municipale de Toamasina, Alliance
Française
- Cybercafé : CIEL, CITE Mangarivotra
1-2- Types d’ouvrage :
- Ouvrage généraux : concernant les types des flores et végétations de
Madagascar, types de champignons à chapeau, cultures des champignons
comestibles
- Ouvrages spécifiques : concernant les champignons de Madagascar.
- Supports du cours pendant le cursus universitaire : cours Botanique sur les
caractéristiques des champignons.
- Autres documents tels que les revues et articles scientifiques.
II-2- Méthodes :
2-1- Collecte des données dans des centres de documentations.
2-2- Enquête ethnobotanique auprès des paysans du marché de Toamasina.
4
Il existe aussi d’autres méthodes que les chercheurs ont adoptés afin d’aboutir à des
résultats permettant de soutenir les idées confirmées tout au long de ce travail telles
que:
- Recensement cryptogamique effectué par des chercheurs tel que
PATOUILLARD, DECARY … dans toute l’île (Unité national de la biodiversité,
1995.)
- Des inventaires et descriptions de champignons existants de la forêt de
Madagascar (BOURIQUET, 1942).
- Des tests hypocholestérolémiant et capacité d’hypoglycémie chez les souris
KK-Ay qui sont génétiquement obèses et diabétiques (Bonnell.A. ,2001).
Troisième PartieTroisième PartieTroisième PartieTroisième Partie ::::
5
III- RESULTATS
III-1- MORPHOLOGIE ET CARACTERE GENERALE D’UN CHAMP IGNON A CHAPEAU
Les champignons à chapeau (Fig. 1) sont des champignons supérieurs dont la
plupart appartient à la classe des Basidiomycètes. Ils possèdent un chapeau à lames
et un pied (stipe). Comme le sporophore assure la reproduction, un voile le protège
durant sa croissance. A maturité, ses vestiges subsistent sous formes d'écailles sur
le chapeau ou de peaux lâches sur le pied sous forme d’anneau, cortine ou de volve
(www .champi.net).
Fig.1 . Schéma général d’un champignon à chapeau
(Source : [email protected])
6
Comme indiqué dans le Tableau I, il existe de nombreuses espèces de champignons
qui sont comestibles et à usage médicinal. L’utilisation de champignons sauvages
comestibles est extensive et intensive, quoique les modes d’utilisation soient
variables.
Tableau I . Les champignons sauvages comestibles et médicinaux (Extrait de
FAO, 1998).
CATEGORIES NOMBRE D’ESPECES TOTAL (%)
1- Comestible seulement
2- Comestible et médicinal
3- Alimentation seulement
4- Alimentation et médicinal
5- Médicinal seulement
6- Autres usages (aucun des susdits)
Total espèces sauvages utiles
Total comestibles seulement (1+2)
Total alimentation (3+4)
Total médicinal (2+4+5)
1009
88
820
249
133
29
2 327
1 097
1 069
470
43
4
35
11
6
1
III-2- HISTORIQUE
Auricularia auricula-judae communément appelé ‘‘champignon noir’’ ou encore
‘‘Oreille de judas’’ est tiré de l'histoire que Judas Iscariote s'est pendu à partir d'un
sureau, et ce type de champignons est souvent de plus en plus sur les sureaux.
Ressemblant étrangement à une oreille humaine dans les deux dimensions.
7
Fig.2 : Auricularia auricula-judae pendu sur un support
(Source: [email protected])
III-3- DESCRIPTION DE L’ESPECE Auricularia auricula-judae
III.3.1- MORPHOLOGIE
Auricularia auricula-judae est de couleur brunâtre-rosé à pourpré, ridé à veiné,
ayant la forme d'une petite coupe pouvant parfois prendre l'apparence d'une oreille
humaine, 2 à 10 cm de diamètre, dont la face externe est de la même couleur mais
légèrement plus pâle et subtilement veloutée (furfuracée). Il est caractérisé par des
spores blanches, allantoïdes, lisses, hyalines, gouttelées, ayant un diamètre de 12-
16 x 4-7 µm et l’absence du pied. Il se fixe aux arbres soit directement, soit par le
biais d'un petit pied (pédicelle). Sa chair mince mesure de 1 à 2 mm d’épaisseur,
translucide, gélatineuse, élastique et ferme, devenant plus coriace en vieillissant.
C’est un champignon comestible, délicieux et très populaire dans les denrées
alimentaires de Chine (http://fr.wikipedia.org/wiki/Oreille_de_Judas).
II.3.2- CLASSIFICATION
Auricularia auricula-judae est un champignon appartenant à la classe des
Basidiomycota (Fig. 2) caractérisée par des spores formés à l’extrémité de cellules
spécialisées appelées ‘‘basides’’.
8
Les Basidiomycota sont couramment appelés ‘‘Champignon à chapeau’’ qui peuvent-
être classés sur des critères :
� Morphologiques : forme du pied et du chapeau, consistance de la
chaire, couleur des spores, … etc.
� Organoleptiques : odeur, saveur.
� Chimiques.
Fig. 3 . Schéma des basides des Basidiomycota
(Source : www.myco-nymbus.over-blog.fr)
Le nom Auricularia auricula-judae vient de leur caractéristique de la famille d'être
lobé comme une oreille. Voici la classification actuelle de l’espèce :
Règne : Fungi
Division : Basidiomycota
Classe : Agaricomycètes
Ordre : Auriculariales
Famille : Auriculariaceae
Genre : Auricularia
Nom binominal : Auricularia auricula-judae (Bull. Fr.) Wettst.
II.3.3- MODE DE VIE
Grâce au métabolisme de la photosynthèse, les végétaux verts peuvent fixer
directement le gaz carbonique de l'air : on dit qu'ils sont autotrophes. Cependant, ce
n'est pas le cas des champignons qui sont caractérisés par l’absence de
chlorophylles et qui sont des hétérotrophes.
9
Ces derniers doivent trouver le carbone nécessaire à leur vie dans leur
environnement immédiat sous forme de matières organiques. Pour cela, quatre
modes de nutritions sont possibles :
� La symbiose (Fig. 3A) : ils vivent en association avec un végétal
(exemple, un arbre). Dans ce cas, le champignon se nourrit de glucose
fabriqué par la plante et en échange, il va favoriser la croissance de l'arbre
en lui offrant de l'eau, des sels minéraux ainsi qu'une protection contre les
parasites. Ainsi, les lichens sont des associations de champignons et de
cyanobactéries ou d'algues vertes, mais la plupart des plantes vertes
vivent également en symbiose avec des champignons du sol, formant une
association symbiotique appelée mycorhize.
� Le commensalisme : un champignon est dit ‘‘commensal ’’ s'il tire profit
de son hôte sans nuire à ce dernier (il s'en sert par exemple comme un
support), mais sans non plus lui apporter d'avantage.
� Le parasitisme (Fig. 3B) : les champignons peuvent également tirer parti
de la matière organique vivante. Ils sont parasites et vivent aux dépens
d'un être vivant à leur propre compte. Souvent pathogènes, ils provoquent
des maladies (anthracnoses, mildious, oïdiums, rouilles, … etc) et entraînent
parfois la mort de leurs hôtes (d'autres champignons, des algues, des
plantes ou des animaux).
� Le saprophytisme (Fig. 3C) : les champignons peuvent se nourrir de
matière organique morte ou en décomposition (feuilles mortes, débris
végétaux ou animaux, excréments) : ce sont des saprophytes. On les
trouve souvent en forêt, là où cette nourriture, sous forme d'humus, existe
en grande quantité. En dégradant ainsi la matière organique morte, les
champignons saprophytes remettent à la disposition des autres
organismes des éléments minéraux essentiels de nouveau assimilables
(azote, phosphore, carbone). Ils participent ainsi au recyclage de la
matière organique.
10
Fig. 4 . Modes de nutrition des champignons. (A) : Symbiote ; (B) : Parasite et (C) :
Saprophyte (Source : www.univers-nature.com).
L’espèce Auricularia auricula-judae a une relation mutualiste avec les plantes
et les arbres sur lesquels elle se développe et est de ce fait, considérée comme étant
un champignon saprophyte.
III.3.4- CYCLE DE DEVELOPPEMENT
Dans la nature, les champignons se multiplient en produisant des millions de
spores. Lorsqu’un de ces spores atterrit dans un milieu favorable, il germe et se
ramifie pour former un mycélium. Lorsque deux mycéliums compatibles sexuellement
se rencontrent, ils fusionnent pour former ce que l’on appelle un mycélium
secondaire capable de produire des fructifications.
Comme tous les champignons à chapeau, l’espèce Auricularia auricula-judae
présente un cycle de vie illustré par la Fig. 4.
Le champignon adulte sème des spores qui se déplacent avec le vent ou des
animaux : c'est la sporulation. Ces derniers peuvent survivre longtemps avant de
rencontrer des conditions d'humidité et de température favorables à leur
développement.
(A) (B) (C)
11
� Une fois ces conditions remplies, ils '’germent’'. Un fin cordon, l’hyphae, se
développe ; il contient la moitié du matériel génétique nécessaire à la
formation du champignon adulte.
� Lorsque deux hyphaes complémentaires et compatibles se rencontrent,
elles échangent leur matériel génétique. Un réseau filandreux commence
à s'étendre : le mycélium.
� Ce réseau va se développer et accumuler de la nourriture puis, lorsque les
conditions d'humidité et de température le lui signalent, il va former des
"nœuds" d'où vont se développer les champignons adultes (qui ne sont en
fait que du mycélium concentré) qui vont à nouveau pouvoir sporuler alors
la boucle est bouclée.
Fig. 5 . Cycle de vie des champignons en milieu naturel
(Source : [email protected])
12
III.3.5- ÉCOLOGIE
La répartition des champignons est liée à la disponibilité de la nourriture, à
l'humidité et à la température. Le sol fournit un habitat idéal pour un grand nombre
d'espèces La température optimale de croissance est généralement comprise entre
20 et 30°. Puisque les champignons ne possèdent pas de chlorophylle, ils sont
incapables de faire la photosynthèse et doivent obtenir leur glucide à partir de leur
substrat en sécrétant des enzymes. Ces dernières digèrent la nourriture qui est
ensuite absorbée directement à travers les parois des hyphes. Même si les
champignons sont parfois inaperçus, ils sont présents dans presque tous les
compartiments de l'environnement terrestre, y compris au sein d'organismes vivants
avec lesquels ils peuvent entretenir des interactions durables dont le parasitisme
n'est qu'une des formes. Ils sont donc plus rares dans l'eau et dans les eaux salées,
dans les couches abiotiques de la croûte terrestre et en haute altitude.
Habituellement, on peut trouver l'oreille de Judas ou Auricularia auricula-judae toute
l'année, mais surtout en hiver et au printemps, sur bois morts (Fig. 5) ou très faibles,
sur toutes sortes de feuillus : hêtre, robinier, et surtout sur sureau, rare sur résineux;
de manière isolée, étagée. (www.champis.net).
Fig. 6 . L’espèce Auricularia auricula-judae en groupe sur un tronc mort
(Source : www.champis.net)
13
III.4- DIVERSITE DES CHAMPIGNONS A CHAPEAU LES PLUS CONNUS DE
MADAGASCAR
Ce n’est que depuis peu d’années que les champignons de Madagascar ont
fait l’objet d’études suivies. Ainsi, un grand nombre d’entre eux sont encore
inconnus. Parmi les espèces de gros champignons existantes dans la grande île
(Tableau II), certaines sont comestibles et d’autres toxiques. Les Malgaches les
désignent tous sous le nom de ‘‘holatra’’ (www.ilerouge.com).
Voici quelques espèces de gros champignons existantes dans la grande
île représentées dans le Tableau II:
14
Tableau II : Espèces de gros champignons existantes à Madagascar selon Bouriquet (Bouriquet,1941).
Espèces Description Support et habitat Espèces associées Distribution géographique et observation
Boletus granulatus Famille Boletaceae Boletus colossus Famille Boletaceae Nom vernaculaire : Ola-be Nom vulgaire : Bolet ou cèpes Boletus bouriqueti Nom vulgaire : Bolet ou cèpes Famille des Boletaceae Lactarius rubroviolaceus Lactarius pisciodorus Lactarius claricolor Nom vulgaire : Lactaires et russules Famille des Agaricaceae-Russulaceae Psalliota campestri Psalliota biosporus Nom vernaculaire : olatany,olatrahonjo Nom vulgaire : Agarics Famille des Agaricaceae
-Comestible -Comestible, elle possède un chapeau brun pouvant atteindre 60cm de diamètre et pesant 6kg - Comestible, -Présence d’un chapeau marron, la masse pouvant dépasser 4kg. -Comestible. - Présence d’un pied assez épais, ne présente ni volve ni anneau. - Le chapeau a une forme d’entonnoir plus ou moins marquée, avec un diamètre variant environ de 3cm à plus de 10cm
Il pousse dans des terres légères, sablonneuses sous les caféiers et manguiers Au voisinage de bibaciers ou sous les zahana ou phyllarthron de bojer.
Vie en symbiose avec le Pinus sylvestris En symbiose avec Coffea robusta et Mangifera indica Bibacier,phyllarthron de bojer Eriobotrya japonica
Localisée sur les hauts plateaux d’Antananarivo et Antsirabe. Très consommé en Europe. Elle se révèle un puissant laxatif Abondant sur la côte est Aux environs d’Antananarivo Localisés dans les régions humides de l’est Abondant à l’état sauvage sur la côte est.
15
Tableau II (Suite 1) : Espèces de gros champignons existantes à Madagascar selon Bouriquet (Bouriquet,1941).
Espèces Description Support et habitat Espèces associées Distribution géographique et observation
Volvaria volvacea Nom vernaculaire: olabositra, velo Nom vulgaire : Agarics Famille des Agaricaceae Leucoprinus mollydittes Nom vernaculaire : olatranambo Nom vulgaire : lépiotes ou coulemelles Famille des Agaricaceae Leucoprinus molybdites Nom vulgaire : lépiotes ou coulemelles Famille des Agaricaceae
-Comestible -C’est une volvaire, entourée d’une vulve noire-violacée, blanchâtre à sa base dans son jeune âge. Adulte, présentant un chapeau environ 10cm de diamètre, brun au centre et grisâtre dans ses parties périphériques. -Présence des lamelles blanc-rosé et pied très clair qui est protégé par la volve très développée et persistante -Dépourvu d’anneau. -Comestible -Toxique -Possédant un chapeau blanchâtre de 8 à 15cm de diamètre, couvert de squames brun-rouge. -Pied blanchâtre et violacé à la base. -Chaire rouge-vineux -Présence d’un double anneau.
Sur les résidus de distillation de feuilles de girofliers, citronnelles, géraniums rosat, drêches de manioc, pulpe des cerises du caféier, troncs abattus de baobab Dans les terres fertiles. Sur les anciens résidus de distillation de feuilles de girofliers.
Syzygium aromaticum (Girofliers) Cymbopogon citratus (Citronnelles) Geranium (Géraniums) Manihot (Manioc) Coffea robusta (Caféiers) Andasonia madagascariensis (Baobab Syzygium aromaticum (Girofliers)
Dans la forêt du centre, est et sud de Madagascar. Dans le monde : Indochine, la Réunion Dans la partie orientale de Madagascar. A Sainte-Marie
16
Tableau II (Suite 2) : Espèces de gros champignons existantes à Madagascar selon Bouriquet (Bouriquet,1941).
Espèces Description Support et habitat Espèces associées Distribution géographique et observation
Lepiota procera var.veso Amanita solitaria Nom vulgaire : Amanites Famille des Agaricacea Amanita tainomby Nom vernaculaire : olatainomby Nom vulgaire : Amanites Famille des Agaricacea Cantharellus cibarius Cantharellus madagascariensis Nom vulgaire : Chanterelles ou girolles Famille des Agaricacea Cantharellus avelaneus Nom vulgaire : Chanterelles ou girolles Famille des Agaricacea Morchella intermedia Nom vulgaire : Morilles Famille des Agaricacea
-Comestible -Présence d’un long pied cylindrique, pourvu d’un anneau très nette. -Nom comestible. -Présence de chapeau recouvert d’un enduit farineux blanc jaunâtre. -Toxique -Chapeau convexe, de couleur gris-souris foncé,mesurant de 3 à 7cm de diamètre -Comestible -De couleur orangée. -Comestible - De teinte brune -Comestible -Taille variant de 10 à 30cm. -Présence de pied et chapeau creux.
Croit à terre dans les dunes
Rencontré pendant la saison des pluies au voisinage des eucalyptus. Apparait au voisinage d’excrément de bovidés. Apparait souvent sous des bibaciers ou des pruniers sauvages.
Eucalyptus sp ( Eucalyptus)
Dans le Sud-ouest de Madagascar.
Aux alentours d’Antananarivo. Dans la côte est de Madagascar. Dans tout Madagascar. Dans tout Madagascar. Près du lac Itasy, Antananarivo .
17
Les champignons sont aussi qualifiés de ‘’viande végétale’’ dont l’intérêt majeur
repose sur leurs saveurs inégales. Dans ce contexte, une liste des champignons comestibles
les plus connus de Madagascar a été établie avec un essai de classification de leur qualité
culinaire (Tableau III).
Tableau III . Les champignons comestibles de Madagascar avec le ur valeur culinaire
(SIBIO, 1996).
FAMILLE GENRE, ESPECE VALEUR CULINAIRE AGARICACEAE AURICULARIACEAE BOLETACEAE CANTHARELLACEAE CLAVARIACEAE CORTINARIACEAE MORCHELLACEAE RUSSULACEAE TRICHOLOMATACEAE
Agaricus Sylvicola Agaricus Campestris Boletus Bouriqueti Boletus Chrysanteron Collyibia Tamatavae Collybia Brisco-fusca Laccaria Edulis Lepiota Acustisquamosa Lepiota Excoriata Lepiota Imerinensis Lepiota Madagascariensis Lepiota Madirokelensis Lepiota Tanetensis Volvaria Volvacea SchizophillumCommune Lepiota Nanisanae Lepiota Procera Volvaria Gloiocephala Auricularia Auricule Auricula Judea Zaearia Edulis Boletus Granumatus Strobilomyces Immutabilis Strobilomyces Coturnix Cantharellus Cibarius Cantharellus Cyanoxanthis Clavaria Sp Cortinarius Flagris Morchella Intermedia Pleurotus Dactylophorus Russula Cyanoxantha Tricholoma Scabrum
Bon Excellent Bon Bon Excellent Bon Bon Bon Bon Bon Bon Bon Bon Bon Coriace Médiocre Médiocre Médiocre Bon Bon Bon Bon Bon Bon Excellent Excellent Bon Bon Bon Bon Bon Bon
18
III.5- DISTRIBUTION DE AURICULARIA AURICULA-JUDAE
III.5.1- DISTRIBUTION DANS LE MONDE
Auricularia auricula-judae est une espèce cosmopolite qui peut s’adapter
presque à toutes les températures car elle est localisée partout dans le monde, aussi
bien dans les régions tropicaux, subtropicaux que tempérées (Lincoff, 2002).
III.5.2- DISTRIBUTION A MADAGASCAR
L’espèce Auricularia auricula-judae est localisée presque dans toute la grande
île surtout le long de la côte-est, à l’exception dans la région Ouest, Sud et Sud-
Ouest, elle pousse très souvent sur les caféiers et les manguiers. Les Betsimisaraka
la connaissent sous le nom de ‘‘Tadinimpolotra’’ (Oreille de souche) ou encore
‘‘Tadinimboalavo’’ (Oreille de souris) et les Tanala sous celui de Sofinamboa (Oreille
de chien). Sans grande saveur, elle est néanmoins très recherchée en Extrême
Orient et dans les restaurants chinois des grandes villes européennes. De plus, il est
rapporté des Asiatiques ignorant sans doute son existence à Madagascar
(BOURIQUET, 1942).
III.6- LA CULTURE DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES
Le marché des champignons continue de croître en raison de l'intérêt pour
leur gastronomie, la nutrition et de prestations de santé. Ils montrent aussi un
potentiel d'utilisation dans la gestion des déchets. Toutefois, les champignons ont un
cycle de vie très différent de ceux des plantes vertes car elle dure environ 15
semaines (le temps varie selon les espèces) (Beetz A., Kustudia M., 2004).
La culture des champignons est très bien adaptée à l’agriculture durable et
présente plusieurs avantages parce que :
� elle réutilise les déchets agricoles,
� elle donne une production élevée par surface cultivée,
� après la récolte, le substrat utilisé fournit un excellent amendement du
sol.
19
Les champignons noirs ont été cultivés en Chine depuis plus de 1000 ans. Ils sont
aujourd'hui cultivés dans la plupart des régions de Chine mais aussi en Europe, aux
États-Unis ainsi qu’en Afrique (Gabon, Mozambique, Malawi). La production à petite
échelle de champignons est une option de spécialité et représente une opportunité
pour les agriculteurs intéressés à une entreprise supplémentaire (FAO, 2006).
III.6.1- LA MYCICULTURE
Si la culture des champignons est attestée dès l'Antiquité, peu d'espèces,
malgré les différents progrès réalisés au cours du XXe siècle, se révèlent
intéressantes pour une culture de type industriel ou semi-industriel. La culture des
champignons est appelée la myciculture, à ne pas confondre avec la mycoculture,
une technique de culture utilisée en mycologie pour les mycètes d'intérêt médical ou
vétérinaire (FAO, 2004).
III.6.2- LES PRINCIPALES ESPECES COMESTIBLES CULTIV EES DANS LE
MONDE (FAO, 2004).
Agaricus bisporus : champignon de Paris
Pleurotus ostreatus : pleurote en huître, et autres espèces voisines de pleurotes
Agrocybe aegerita : pholiote du peuplier
Lentinula edodes : shiitake
Auricularia auricula-judae : oreille de Judas
Volvariella volvacea : volvaire asiatique
Pholiota nameko : pholiote asiatique
III.6.3- PRODUCTION DANS LE MONDE
Il s'agit des champignons alimentaires sans distinction d'espèce. Comme
indiqué dans le Tableau IV ,
20
La Chine qui est un pays très avancé en technologie agricole tient la première place
mondiale avec une production équivalente à 42%, suivie ensuite des États-Unis, des
Pays-Bas et de la France produisant 12%, 8% et 5% respectivement.
Tableau IV : Production de champignons comestibles (Chiffres 2003-2004 ;
Source : données de FAOSTAT FAO).
Pays
Production en 2003 Production en 2004
En tonne En % En tonne En %
Chine 1309455 42 1359335 42
États-Unis d'Amérique 391000 12 391000 12
Pays-Bas 263000 8 260000 8
France 165647 5 170000 5
Pologne 120000 4 120000 4
Espagne 115165 4 115165 4
Italie 90000 3 90000 3
Canada 78018 2 80000 2
Royaume-Uni 77100 2 80000 2
Irlande 69000 2 70000 2
Japon 67000 2 67000 2
Autres pays 403726 13 404238 13
Total 3149111 100 3206738 100
21
III.7.- CULTURE A PETITE ECHELLE DE AURICULARIA AURICULA-JUDAE SUR
SUBSTRAT STERILISE
Les auriculaires (Auricularia spp.) sont souvent cultivés en Asie. La culture en
sac de plastique se généralise de plus en plus, choix qui est dû à la rareté de bûches
appropriées et à la facilité avec laquelle diverses variétés d'auriculaires poussent sur
la sciure (Fig. 6). On peut donc s’attendre à l’expansion de cette technologie dans un
avenir proche (Peter O. et Col, 2005).
Fig. 7 . Culture des champignons sur substrat stérilisé
(Source : Paul Stamets, 2005 ;www.fungi.com)
22
Il existe de nombreuses variétés de Auricularia dont Auricularia polytricha, Auricularia
fuscosuccinea et Auricularia auricula-judea représentant les espèces communément
cultivées.
III.7.1- Description du cas de Philippine
Auricularia auricula-judae ou oreille de judas se vend bien mieux que d’autres
champignons et elle pousse dans des régions plus fraîches (Peter O. et Col, 2005).
� Préparation du substrat (proportions)
� Sciure sèche (taux d’humidité 15 à 18%) : 78Kg
� Son de riz fin (1ère catégorie) : 21Kg
� CaCO3 : 1Kg
Le son de riz est passé au tamis de façon à pouvoir briser les plus gros
morceaux en fins particules afin d’éviter d’éventuelles contaminations. On pèse les
ingrédients du substrat et on mélange bien le CaCO3 avec le son de riz avant de les
ajouter à la sciure. Puis on verse lentement de l’eau pour obtenir un taux d’humidité
de 65 à 75% (vérification par pression) (Peter O. et Col, 2005).
� Fermentation
On entasse le substrat en forme de pyramides et il faut le recouvrir de
plastique pour maintenir l’humidité. On laisse fermenter pendant cinq jours en
retournant le tas le troisième jour. Il faut le tamiser à travers une maille de 1,5 mm
pour se débarrasser des plus gros morceaux et surtout, il faut briser les mottes qui
ont pu se former pendant la fermentation. Les gros morceaux risqueraient d’abîmer
le plastique (Peter O. et Col, 2005).
� Remplissage
On met 1 Kg de substrat environ dans un sachet de 12,30 cm et on le ferme
avec un manchon et un bouchon (Peter O. et Col, 2005).
23
� Traitement thermique
Les sacs remplis sont stérilisés à 121° C pendant 9 0 min, ou semi stérilisés
pendant 10 h à une température juste en dessous de 100° C (Peter O. et Col, 2005).
� Lardage et envahissement du blanc
Il est nécessaire d’utiliser 500 ml de blanc pour 50 sacs. L’envahissement du
blanc dure un mois environ à 25-30°C. On dispose l es sacs à plats et en rangées
sur des étagères. La chambre de croissance (5 m de large, 12 m de long et 4 m de
haut) peut contenir 2640 sacs. Chaque niveau a 55 sacs par couche ; on pourra
placer quatre couches par niveau, soit 220 sacs. Quatre niveaux de 220 sacs chacun
ont donc 880 sacs. Trois étagères contiendront par conséquent 2640 sacs (Peter O.
et Col, 2005).
� Fructification
La température de fructification optimale pour Auricularia se situe entre 23 et
28°C et pour favoriser la formation de primordia, il faut retirer les bouchons d’ouate
de sacs et faire des trous au fond. Il faut faire en sorte que la température ne
dépasse pas les 30 °C en arrosant les sacs et en ou vrant la porte de la chambre de
croissance pendant la nuit. Les primordia se transforment en fructification en l’espace
de sept à dix jours. On détache les fructifications du substrat par simple torsion
manuelle. Il ne doit plus rester aucune trace de pied (Peter O. et Col, 2005).
� Traitement après récolte
Bien que très appréciés des consommateurs, les champignons comestibles ne
se conservent pas longtemps à l’état frais, une fois cueillis. Pour cela, diverses
méthodes de conservation ont été mises au point par des cultivateurs en appliquant
un traitement après récolte basé sur le niveau de qualité et de récolte, les modes
d’emballage des champignons destinés aux marchés de produits frais et les modes
de conservation pour une consommation ultérieure (Peter O. et Col, 2005).
24
• Niveau de qualité et récolte
� La cueillette se fait au moment où les champignons ont atteint
leur rentabilité optimale. Les champignons à cueillir doivent-être
secs à la surface car toute eau (arrosage) ou pluie tombant
quelques heures avant la cueillette réduira la durée de
conservation de la plupart des variétés de champignons de
cultures.
� Il faut détacher avec précaution les champignons du substrat ou
de la terre de gobetage, éviter à tout prix de déchirer des parties
de mycélium et ensuite, couper le pied à la hauteur voulue.
� Pour Auricularia auricula-judae, il faut détacher les fructifications
du substrat par torsion manuelle, en prenant soin de ne laisser
aucun morceau du pied dans le substrat (Peter O. et Col, 2005).
III.7.2-Méthodes de conservation
Les techniques de conservation les plus courantes sont la mise
en boite, la saumure et le séchage mais ces méthodes ne conviennent
pas de la même façon à toutes les variétés de champignons (Peter O.
et Col, 2005). En effet, pour le cas des Auricularia auricula-judae, elles
sont conservées par diverses méthodes de séchage et souvent
commercialisées sous cette forme.
a- Séchage au soleil
Le séchage au soleil peut-être direct ou indirect (Annexes : 3) et
il nécessite des plateaux de séchage (Annexes : 4). Dans ce cas, les
champignons ne doivent pas se toucher car la circulation de l’air est
nécessaire.
b- Séchage artificiel
Il s’agit d’une méthode de séchage rotatif qui convient à la
production en masse. Le séchage est commencé à 30 °C et augmenté
progressivement de 1 à 2 °C toutes les heures jusqu ’à 60 °C.
25
c- Séchage par aération
C’est une méthode qui coûte peu d’énergie et qui consiste à
installer un simple tunnel en plastique et d’y faire souffler de l’air frais
dans un sens. Les champignons fraîchement cueillis seront placés en
dernier en aval, du fait que beaucoup d’eau s’en évaporera.
III.8- IMPORTANCE DES CHAMPIGNONS POUR LES POPULATIONS :
ALIMENTATION, COMMERCE, PHARMACOLOGIE
Les champignons sauvages comestibles fournissent trois intérêts principaux
aux populations : ils représentent des sources d’alimentation, de traitements
thérapeutiques et de revenus. De plus, ils contribuent à maintenir la constitution
saine des forêts. Environ 6% des espèces comestibles ont aussi des propriétés
médicinales qui ne sont malheureusement pas bien étudiés (Reshetnikov, Wasser et
Tan, 2001).
III.8.1- VALEURS ALIMENTAIRES
L’espèce Auricularia auricula-judae est un champignon que la plupart des
auteurs considèrent comme comestible. Malgré l’aspect peu engageant de sa chair
élastique et gélatineuse, il est possible de la consommer crue accompagnée des
salades (Heim R., 1969). La technique la plus appropriée pour conserver l’oreille de
judas est le séchage.
III.8.1.1- Mode de préparation pour l’alimentation
L’oreille-de-Judas fraîche doit être bien lavée à l’eau froide. Le champignon
séché peut être réhydraté en le laissant tremper une dizaine de minutes dans de
l’eau tiède. Ainsi, les oreilles de Judas augmentent considérablement de volume en
se réhydratant. Auricularia auricula-judae se mange cru ou cuit mais il est à son
meilleur goût dans les soupes, salades ou sautés de légumes ou ragoûts. Il se marie
agréablement aux sauces chinoises et donne une texture agréable à de nombreuses
préparations comme les plats en casserole, les farces et les plats de riz
(www.metro.ca).
26
III.8.1.2- Les valeurs nutritionnelles
Des nutritionnistes ont décrit que 100 g de Auricularia auricula-judae frais
contient 10,6 g de protéines, 0,2 g de lipides, 65 g d’hydrates de carbone, 375 mg de
calcium, 201 mg de phosphore et 185 mg de fer.
Il contient également d’autres produits tels que: carotène, vitamines B1 et B2, acide
glucuronique, lécithine et céphaline et représente une bonne source de riboflavine.
C’est aussi un champignon très hydrique puisqu’il renferme au moins 90% d’eau
(Crisan et Sands ,1978).
III.8.2- VALEURS ECONOMIQUES
Cantarellus communément appelé girolle à Madagascar, est exporté à
l'étranger. De plus, plusieurs espèces de Russula madacascense (Annexes 3,4), de
Clavaria et depuis quelques années, une de Pleurote sont cultivées et vendues dans
les grandes surfaces de la capitale, mais à ce jour, aucune information sur les
menaces et le statut de conservation de ces champignons n'existe dans la littérature.
Concernant Auricularia auricula-judea, il est commercialisé sous forme séchée sous
le nom de "champignon noir" ou "tadignimboalavo" et connait une flambée de prix
considérable sur les marchés locaux surtout à Antananarivo car en moyenne 20g
coûte 500ar (Unité national de la biodiversité, 1995).
III.8.3- DOMAINES PHARMACOLOGIQUES
Des champignons médicinaux sont habituellement employés dans la
médecine traditionnelle chinoise et la conscientisation de leurs usages ne cesse
d’évoluer. Les champignons sauvages aux propriétés médicinales sont aussi cueillis
et employés au Mexique et dans plusieurs autres pays tels que l’Amérique et
l’Afrique, mais leur utilisation répandue et régulière est plus étroitement attribuée à la
Chine (Ying et col. 1987 ; Hobbs, 1995).
III.8.3.1- LES PROPRIETES MEDICINALES DES MACROCHA MPIGNONS
Les bénéfices thérapeutiques des champignons sauvages comestibles sont
récapitulés dans le Tableau V .
27
Tableau V ;Les propriétés et caractéristiques des principaux m acrochampignons (Wasser et Weis, 1999a ; FAO.2006).
Binôme Propriétés médicinales*
Employés comme aliment ?
Cueillette sauvage**
Cultivé Produit commercial
Agaricus blazei Agrocybe aegerita Armillaria mellea Auricularia auricula-judae Dendropolyporus umbellatus Flammulina velutipes Fomes fomentarius Ganoderma applanatum Ganoderma lucidum Grifola frondosa Hericium erinaceus Hypsizygus marmoreus Inonotus obliquus Laetiporus sulphureus Lentinula edodes Lenzites betulina Marasmius androsaceus Oudemansiella mucida Piptoporus betulinus Pleurotus ostreatus Pleurotus pulmonarius Schizophyllum commune Trametes versicolor Tremella fuciformis Volvariella volvacea
1 4 4 5 4 5 2 4
11 7 4 1 4 2
11 2 2 1 2 5 3 5 5 6 5
‘’Comestible’’ Oui Oui Oui Non Oui Non Non
‘’Comestible’’ Oui Oui Oui Non Oui Oui Non Oui
‘’Comestible’’ Non Oui Oui Oui
‘’Comestible’’ ’Comestible’’
Oui
+ +
++ ++ +
++ + + + + + +
++ ++ + ?
? ? ++ ++ + +
++ + + +
Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Non Oui Oui
Non? Oui? Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui
Non Oui Oui Oui Non Oui Oui Oui Non Oui Oui Non Non Oui Non Oui Non Non Oui Oui Oui Non Non Oui Oui
* les 14 différentes propriétés médicinales sont : 1 : Antibiotique (antimycotique, antibactérien, antiparasite, mais non antiviral) ; 2 : Anti-inflammatoire ; 3 : Antitumeur ; 4 : Antiviral ; 5 : Régulateur de la tension; 6 : maladies cardiovasculaires ; 7 : Hypercholesterolaemia, hyperlipidaemia (cholestérol élevé, gras élevés) ; 8 : Antidiabétique ; 9 : Modulateur immunisé; 10 : Tonifiant de rein ; 11 : Hépatoprotecteur ; ** + : importance secondaire ; ++ : quantités cueillies significatives. Les deux évaluations sont par rapport aux quantités totales généralement employées, incluant la production cultivée.
28
III.8.3.2- LES VERTUS MEDICINALES DE AURICULARIA AURICULA-JUDAE Champignon comestible, très apprécié en Asie, Auricularia auricula-judae est
très réputée pour ses vertus thérapeutiques dans tout l’extrême orient et chez
quelques avant-gardistes de la médecine naturelle. C’est en fait l’un des plus
importants ingrédients de la médecine populaire chinoise et on l’utilise dans le
traitement de la fatigue chronique et de l’asthénie du post-partum, mais aussi comme
thérapeutique souveraine des crampes, de la tétanie, des contusions et autres
traumatismes (Giacomoni L., 2004).
L’oreille de Juda, toujours selon la médecine traditionnelle orientale, serait efficace dans le traitement de nombreuses maladies dont les indications sont décrites ci-dessous. C’est la raison pour laquelle Auricularia auricula-judae a fait l’objet de nombreuses recherches pharmacologiques ayant abouti à des divers résultats intéressants suivants:
� C’est un aliment utile à inclure dans les régimes amaigrissants (Breene, 1990).
� C’est un très bon tonique de sang ; il contient 7 fois plus de fer que le foie de porc (Breene, 1990).
� Les troubles de l’agrégation plaquettaire provoquent des saignements, plus ou moins importants et répétés selon les individus, les quantités ingérées et les associations avec certains médicaments comme l’aspirine, anti-inflammatoires non stéroïdiens, … etc, et même certains aliments tels que le gingembre et autre spécialité chinoise. Dans ce contexte, Auricularia auricula-judae présente un effet inhibiteur puissant à la tendance agglutinante des plaquettes sanguines (Dorso et col., 1980).
� C’est aussi un hypocholestérolémiant (Bonnell A. ,2001).
� Il réduit la glycémie chez les souris KK-Ay qui sont génétiquement
obèses et diabétiques présentant des syndromes tels que
l'hyperglycémie, l'hyperinsulinémie, la glycosurie et l'insulino-résistance
sévère (Bonnell A. ,2001).
III.8.4- ROLES ECOLOGIQUES
Souvent localisés en forêt, c'est-à-dire là où des nourritures sous forme d'humus existent en
grande quantité, les champignons tel que Auricularia auricula-judae participent au recyclage
de la matière organique et remettent les éléments minéraux essentiels (azote, phosphore,
carbone) de nouveau assimilables par d’autres organismes en dégradant les matières
organiques mortes (BOURIQUET, 1941).
Quatrième PartieQuatrième PartieQuatrième PartieQuatrième Partie :
29
IV- DISCUSSION Les champignons malgaches restent encore mal connus car depuis les
années 1920 à 1982, les scientifiques n’ont pu recenser que 260 espèces, malgré
une prospection effectuée par le Professeur BUYIK du laboratoire de Cryptogamie de
Paris et des botanistes du CNRE, en Janvier 1990 et Février 1997, qui a permis de
récolter 900 espèces qui sont actuellement en cours d’identification (Unité national
de la biodiversité, 1995).
Comme indiqué dans le Tableau I, certains champignons sont à la fois
comestibles et utilisés en médecine traditionnelle chinoise notamment. D’autre part, il
a été décrit que les macrochampignons peuvent aussi assurer un grand rôle dans le
maintient de l’environnement car ils remettent les éléments minéraux essentiels
(azote, phosphore, carbone) de nouveau assimilables par d’autres organismes en
dégradant les matières organiques mortes (BOURIQUET, 1941).
La culture des champignons comestibles tels que le Auricularia auricula-judae nécessite d’abord du temps parce que son cycle de développement dure environ 15 semaines (Beetz A., Kustudia M., 2004), ensuite, de gros moyens financiers pour s’approvisionner en semence ou blanc de champignons et surtout des techniques agricoles car ce ne sont pas des végétaux ordinaires comme les plantes supérieurs (Peter O. et Col, 2005). C’est une espèce très intéressante et valorisable que ce soit sur le plan environnementale, économique, alimentaire et surtout médicinal. Malgré cela, la valorisation de cette espèce n’est pas encore vulgarisée dans les pays en voie de développement comme Madagascar.
Actuellement les menaces pesantes sur la biodiversité Malgache sont si
nombreuses que la vitesse de disparition des espèces connues et surtout non
connues est élevée. Dans la côte est de Madagascar les cultures sur brûlis,
exploitation excessive de ressources naturelles animales et végétales comme
l’exploitation des bois précieux qui induit la déforestation. Or la déforestation
engendre l’érosion, le changement climatique etc. …..On est tous conscient que ces
menaces constituent un grand obstacle pour la recherche sur les espèces inconnues
et plus précisément les champignons en étant aussi des végétaux les plus négligés
des gens. Sur ce à part les menaces globales de la biodiversité végétale, les
champignons subissent aussi d’autre menaces encore plus importante : la
négligence des gens par rapport à leurs existences. D’habitudes les gens ignorent
les champignons car dès qu’elles apparaissent dans les entourages des habitats,
villages ou même dans la forêt, on a tendance à les arracher ou
30
piétiner, or il est fort possible qu’il ya des espèces nouveaux encore inconnus pour le
comité scientifique.
CinCinCinCinquième Partiequième Partiequième Partiequième Partie ::::
31
V- CONCLUSION ET PERSPECTIVES Bien que les champignons de Madagascar ne représentent qu’un faible taux
d’endémisme 4% par rapport à son immense richesse floristique, leurs études n’ont
guère fait de progrès significative jusqu’à ce jour. Malgré cela, l’espèce Auricularia
auricula-judae (Auriculariaceae) communément appelée ‘‘oreilles de Judas’’ se
révèle importante par ses valeurs sur les plans alimentaire, pharmacologique,
commercial et écologique ayant intéressé de nombreux chercheurs scientifiques. En
effet, du point de vue alimentaire, il a été démontré que Auricularia auricula-judae est
un champignon comestible représentant une source de divers éléments nutritionnels
importants tels que les protéines, les lipides, le calcium, le phosphore et le fer ainsi
que d’autres produits comme le carotène, les vitamines B1 et B2, l’acide
glucuronique, la lécithine, la céphaline et la riboflavine. Du point de vue économique,
il est commercialisé sous forme séchée sous le nom de "champignon noir" et connait
une flambée de prix considérable sur les marchés nationaux surtout à Antananarivo.
Dans le domaine pharmacologique, Auricularia auricula-judae est très réputée pour
ses vertus thérapeutiques en médicine traditionnelle et en particulier, dans tout
l’extrême orient. En médecine populaire chinoise, il est utilisé dans les traitements de
la fatigue chronique et de l’asthénie du post-partum et aussi, comme thérapeutique
souveraine des crampes, de la tétanie, des contusions et autres traumatismes
(Giacomoni L., 2004). Ce champignon est aussi décrit comme étant un aliment utilisé
dans les régimes amaigrissants (Breene, 1990), un très bon tonique du sang, un
inhibiteur puissant à la tendance agglutinante des plaquettes sanguines (Dorso et
col., 1980), un hypocholestérolémiant (Bonnell A. ,2001) et présentant un effet
hypoglycémiant chez les souris KK-Ay (Bonnell A. ,2001). D’autres préparations à
base de Auricularia auricula-judae sont également utilisées dans les traitements des
thromboses artérielles, des ménorragies, de l’hématurie et les poussées
hémorroïdaires (Giacomoni L., 2004). Enfin, dans le domaine écologique, les
champignons tel que Auricularia auricula-judae participent au recyclage de la
matière organique et remettent les éléments minéraux essentiels de nouveau
assimilables par d’autres organismes (BOURIQUET, 1941).
La culture des champignons comestibles et en particulier, de Auricularia
auricula-judae pourrait faire l’objet d’une exploitation économique à Madagascar
puisqu’on y trouve diverses espèces de bonne qualité et que le climat y est favorable
au développement de ces
32
végétaux. De plus, son cycle de développement étant de courte durée (15
semaines), sa production serait à court terme et extrêmement rentable. D’autre part,
la culture de Auricularia auricula-judae ne nécessite aucune destruction biologique
(arbres, animaux), ce qui contribuerait ainsi à la préservation de notre
environnement et d’une manière générale, de notre biodiversité végétale et animale.
Néanmoins, si la production à petite échelle de champignons est une option de
spécialité et qu’elle représente une opportunité pour les agriculteurs, son exploitation
nécessite une formation adéquate par des spécialistes en myciculture.
L’ensemble des informations recueillies et regroupées dans ce présent
mémoire démontre que l’exploitation de la culture des champignons comestibles et
en particulier, celle de Auricularia auricula-judae à Madagascar nécessiterait encore
de nombreuses connaissances et de formations supplémentaires sur ces végétaux :
- continuité des recherches sur la diversité de la flore cryptogamique
malgache afin de connaître le nombre exacte des espèces de
champignons existantes actuellement à Madagascar et aussi leur
éventuelle comestibilité et/ou toxicité ;
- création d’une filière professionnalisante (Master, Doctorat) en mycologie
et myciculture et plus précisément à Mahajanga pour pouvoir continuer ou
effectuer des études et des recherches sur les champignons
malgaches pour mieux les valoriser ;
- formation des agriculteurs sur les techniques de culture des champignons
comestibles qui est une technologie naturelle permettant d’améliorer les
conditions écologiques et de mieux préserver la nature ;
- formation sur la formulation suivant les normes internationales des
aliments à base de champignons comestibles riches en éléments
minéraux et en acides aminés essentiels. Ceci contribuerait à la résolution
des problèmes de carences en éléments minéraux chez les enfants et les
femmes enceintes par la fabrication de farine alimentaire à base de
champignons ;
- formation sur la commercialisation des champignons comestibles tant à
l’échelle nationale qu’internationale.
Sixième PartieSixième PartieSixième PartieSixième Partie ::::
VI- BIBLIOGRAPHIE
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WEBOGRAPHIE
� www .champi.net
� www.canalblog.com
� http://fr.wikipedia.org/wiki/Oreille_de_Judas
� www.ilerouge.com
� www.fungi.com
� www.metro.ca
� www.myco-nymbus.over-blog.fr
� www.univers-nature.com
ANNEXEANNEXEANNEXEANNEXESSSS
Annexe 1 : Bâtiments de myciculture au Viêtnam (Source : www.canalblog.com)
Annexes 2 : Cultures des champignons sur substrat (Source : www.canalblog.com)
Annexe 3 : Russula madacascense ou Russule rose
Source : Page web « Olatra de Madagascar »
Annexe 4 : Russula madacascense ou Russule violette
Source : Page web « Olatra de Madagascar »
Annexe 5 :Cantharellus platyphyllus var. bojeriensis ou chanterelle ou girolle
Source : Page web « Olatra de Madagascar »
Annexe 6 : Cantharellus madagascariensis ou chanterelle ou girolle Source : Page web « Olatra de Madagascar »
Résumé
L’extrême richesse en biodiversité animale et végétale fait de Madagascar un
laboratoire naturel de renommé mondial. Cependant, de nombreux obstacles restent
encore à surmonter concernant l’étude de cette biodiversité et en particulier, dans le
domaine des macros champignons. En effet, comme les autres plantes, les
champignons de Madagascar subissent divers pressions et menaces et bien qu’ils
présentent des espèces intéressantes, leur étude n’a guère fait de progrès significatif
durant ces dernières années et ils demeurent par conséquent, encore mal connus de
la majorité des malgaches par rapport aux autres domaines de la biodiversité
végétale. Malgré cela, l’espèce Auricularia auricula-judae (Auriculariaceae)
communément appelée ‘‘oreilles de Judas’’ et désigné par les malgaches sous le
nom de ‘‘holatra’’ a fait l’objet d’études plus approfondies et se révèle importante par
ses valeurs considérables sur les plans alimentaire, pharmacologique, commercial et
écologique. C’est un champignon qualifié de comestible, riche en divers éléments
nutritionnels essentiels et très réputé pour ses vertus thérapeutiques en médicine
traditionnelle en particulier, dans tout l’extrême orient. Cette espèce pourrait
également faire l’objet d’une exploitation économique pour les agriculteurs
malgaches puisque le climat y est favorable à son développement et que sa
production serait à court terme et extrêmement rentable. De plus, la culture de
Auricularia auricula-judae ne nécessitant aucune destruction biologique, mais elle
contribue à la préservation de l’environnement et d’une manière générale, de la
biodiversité végétale et animale de Madagascar.
.
Mots clés : Champignons de Madagascar, Auricularia auricula-judae