Les temps (time et tense) chez Benveniste...voiture, le pauvre clerc, sans doute, eût tremblé...

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1 le 4 juin 2017, Université de Tokyo (Komaba) Work Shop : Les aléas de la réception de Saussure La société japonaise de langue et littérature françaises , Les temps (time et tense) chez Benveniste Hiroshi ABE (Université du Tohoku) ([email protected]) 【要旨】 小説の地の文に現れる特殊な主観性現象を題材に,バンヴェニスト時制論に若干の提案を試みてみたい. 彼の時制論(1959)は言語研究のみならず,文学研究にも大きな影響を与え,今日でもこの両分野でバンヴェニス トに言及する研究文献が量産されている.しかし,彼の時制論の基盤には彼の時間論(1965)があり,これが時制論 の後に事後的に論文化されていること,また彼の時間論はイギリスの哲学者マクタガートの時間論(1908)に発想を えている可能性があることは,いまだ適切に認識されていないのではなかろうか. 具体例において考えてみたい.Maintenant や ici が指示する時点や地点は,共発話者間の発話行為を基準にして決 定される.発話行為がなされる時点が maintenant であり,なされる場所が ici である.この種の特殊な表現はダイク シスと呼ばれるが,その指示対象の決定の条件は発話者と共発話者が同一の時空間を共有することにあり,ダイクシ スは原理的に会話に特化された表現といえよう.しかし,これら時空間ダイクシスは,やはり発話行為を基準とする はずの venir などの直示動詞や sans doute などのモダリテイ副詞などとともに,小説の地の文にも実際に頻出する. これらが発話者の発話行為たる作者の執筆行為に基準点を求めるものでないことは明らかであるが,任意の登場人物 や読者に基準点を帰する説明も成立しない.つまり,ここには意味作用の何か奇妙な捻れが生じている.この種の現 象を説明するためには,ソシュール・ビュルジェ的な構造主義的時制観,ライヘンバッハ的な線的時間観,メイエ的 な文法化観ではいずれも不十分である. バンヴェニストはフランス構造主義隆盛のただ中で,それに大きな影響を受け,それを一方で支持しつつも,他方 で「構造」を成立せしめる主体(=発話者)の存在とその重要性を主張し続けていた.この意味で,バンヴェニストは 半分は構造主義者で,半分は構造主義の批判者である.彼の主観性概念は,発話行為毎に一回性で指示対象が定めら れるダイクシス現象の説明にきわめて有効であり,これは,バンヴェニスト理論がソシュールがやり残したパロール の言語学と称される所以でもある. ところで,バンヴェニストの「歴史/話」という二分法的発話行為論においては,「話」はその中で行われる発話行 為であり,「歴史」はその中に発話者が不在で,その外に位置する発話者によって行われる発話行為ということにな る.この説は,「歴史」の過去は「話」の過去とは,発話者からの時間的距離の遠近においてではなく,性質において 異なることを明らかにした.「歴史/話」の区分は言語普遍的なものとも考えられようが,バンヴェニストにおいて この発想が可能となった背景としては,フランス語においてたまたま単純過去と複合過去という2種類の過去時制が 共存していること,またマクタガートの時間論があったのではなかろうか. しかし,上記の小説の地の文,つまり「歴史」中の主観性現象はこのバンヴェニスト説をもってしても,まだ説明不 可能ではなかろうか.そこで,本発表者は,Vuillaume (1990)や Détrie (2011)などを参考に,「歴史」中における疑 似主体の疑似発話行為,つまり疑似「話」という仮説を提案してみたい. 0. Introduction Comme on le sait, l’article sur le système temporel d’Emile Benveniste « Les relations de temps dans le verbe français », publié en 1959, a suscité beaucoup d’intérêt non seulement parmi les linguistes mais aussi parmi les littéraires. Il a même contribué à l’apparition d’un nouveau champs de la théorie littéraire, la narratologie, théorie conçue par Gérard Genette. Il ne cesse encore aujourd’hui d’apparaître des articles linguistiques et littéraires mentionnant le linguiste d’originaire d’Alep en Syrie. L’objectif de notre exposé consiste à analyser une subjectivité d’un type particulier dans la narration fictive. Nous tenterons ainsi une petite contribution, si c’est posssible, à la théorie benvenistienne. Voyons d’abord (1) et (2) :

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le 4 juin 2017, Université de Tokyo (Komaba)

Work Shop : Les aléas de la réception de Saussure

La société japonaise de langue et littérature françaises

,

Les temps (time et tense) chez Benveniste

Hiroshi ABE (Université du Tohoku)

([email protected])

【要旨】

小説の地の文に現れる特殊な主観性現象を題材に,バンヴェニスト時制論に若干の提案を試みてみたい.

彼の時制論(1959)は言語研究のみならず,文学研究にも大きな影響を与え,今日でもこの両分野でバンヴェニス

トに言及する研究文献が量産されている.しかし,彼の時制論の基盤には彼の時間論(1965)があり,これが時制論

の後に事後的に論文化されていること,また彼の時間論はイギリスの哲学者マクタガートの時間論(1908)に発想を

えている可能性があることは,いまだ適切に認識されていないのではなかろうか.

具体例において考えてみたい.Maintenant や ici が指示する時点や地点は,共発話者間の発話行為を基準にして決

定される.発話行為がなされる時点が maintenant であり,なされる場所が ici である.この種の特殊な表現はダイク

シスと呼ばれるが,その指示対象の決定の条件は発話者と共発話者が同一の時空間を共有することにあり,ダイクシ

スは原理的に会話に特化された表現といえよう.しかし,これら時空間ダイクシスは,やはり発話行為を基準とする

はずの venir などの直示動詞や sans doute などのモダリテイ副詞などとともに,小説の地の文にも実際に頻出する.

これらが発話者の発話行為たる作者の執筆行為に基準点を求めるものでないことは明らかであるが,任意の登場人物

や読者に基準点を帰する説明も成立しない.つまり,ここには意味作用の何か奇妙な捻れが生じている.この種の現

象を説明するためには,ソシュール・ビュルジェ的な構造主義的時制観,ライヘンバッハ的な線的時間観,メイエ的

な文法化観ではいずれも不十分である.

バンヴェニストはフランス構造主義隆盛のただ中で,それに大きな影響を受け,それを一方で支持しつつも,他方

で「構造」を成立せしめる主体(=発話者)の存在とその重要性を主張し続けていた.この意味で,バンヴェニストは

半分は構造主義者で,半分は構造主義の批判者である.彼の主観性概念は,発話行為毎に一回性で指示対象が定めら

れるダイクシス現象の説明にきわめて有効であり,これは,バンヴェニスト理論がソシュールがやり残したパロール

の言語学と称される所以でもある.

ところで,バンヴェニストの「歴史/話」という二分法的発話行為論においては,「話」はその中で行われる発話行

為であり,「歴史」はその中に発話者が不在で,その外に位置する発話者によって行われる発話行為ということにな

る.この説は,「歴史」の過去は「話」の過去とは,発話者からの時間的距離の遠近においてではなく,性質において

異なることを明らかにした.「歴史/話」の区分は言語普遍的なものとも考えられようが,バンヴェニストにおいて

この発想が可能となった背景としては,フランス語においてたまたま単純過去と複合過去という2種類の過去時制が

共存していること,またマクタガートの時間論があったのではなかろうか.

しかし,上記の小説の地の文,つまり「歴史」中の主観性現象はこのバンヴェニスト説をもってしても,まだ説明不

可能ではなかろうか.そこで,本発表者は,Vuillaume (1990)や Détrie (2011)などを参考に,「歴史」中における疑

似主体の疑似発話行為,つまり疑似「話」という仮説を提案してみたい.

0. Introduction

Comme on le sait, l’article sur le système temporel d’Emile Benveniste « Les relations de temps dans le verbe français

», publié en 1959, a suscité beaucoup d’intérêt non seulement parmi les linguistes mais aussi parmi les littéraires. Il a

même contribué à l’apparition d’un nouveau champs de la théorie littéraire, la narratologie, théorie conçue par Gérard

Genette. Il ne cesse encore aujourd’hui d’apparaître des articles linguistiques et littéraires mentionnant le linguiste

d’originaire d’Alep en Syrie. L’objectif de notre exposé consiste à analyser une subjectivité d’un type particulier dans la

narration fictive. Nous tenterons ainsi une petite contribution, si c’est posssible, à la théorie benvenistienne.

Voyons d’abord (1) et (2) :

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(1) Puis, dès que la nuit recouvrit la montagne, des terreurs nouvelles l’ (= Ulrich) assaillirent. Il marchait

maintenant dans la cuisine noire, éclairée à peine par la flamme d’une chandelle, il marchait d’un bout à l’autre

de la pièce, à grands pas, écoutant, écoutant si le cri effrayant de l’autre nuit n’allait pas encore traverser le

silence morne du dehors. (Maupassant, L’Auberge, p. 793)

(2) Auprès d’une Parisienne en dentelles, dans le salon de quelque docteur illustre, personnage à décorations et à

voiture, le pauvre clerc, sans doute, eût tremblé comme un enfant ; mais ici, à Rouen, sur le port, devant la

femme de ce petit médecin, il se sentait à l’aise, sûr d’avance qu’il éblouirait. (Flaubert, Madame Bovary, p.

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Le référent des déictiques temporels comme maintenant et spatiaux comme ici se détermine par l’énonciation.

Maintenant indique le moment où on le prononce et ici l’endroit où se produit l’énonciation. Les expressions dont la

référence ne s’explique que par la situation d’énonciation, on les appelle déictiques. Ils n’apparaissent donc en principe

que dans la conversation, espace spatio-temporel partagé par les interlocuteurs. Mais comment expliquer maintenant

dans (1) et ici dans (2). Et on a encore sans doute, dans (2), qui est un peu mystérieux. Qui prend en charge cet adverbe

de modalité ?

Il va sans dire que l’on a des exemples où le déictique semble renvoyer à un certain personnage. Par exemple, dans

(3) où Madame de Rênal examine attentivement le changement d’état de Julien, on peut considérer que maintenant peut

se référer à elle. Mais pour détermier le référent d’un déictique, il faut toujours une énonciation, comme nous venons de

le remarquer. La simple existence d’un personnage ne suffit pas.

(3) Madame de Rênal resta interdite ; ils étaient fort près l’un de l’autre à se regarder. […] Madame de Rênal

regardait les grosses larmes qui s’étaient arrêtées sur les joues si pâles d’abord et maintenant si roses de ce jeune

paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d’une jeune fille, elle se moquait d’elle-même et ne

pouvait se figurer tout son bonheur. (Stendhal, Le Rouge et le Noir, p. 373)

1. Les notions de système temporel chez Benveniste

Dans son article « Les relations de temps dans le verbe français » (1959), Benveniste a partagé l’énonciation en deux

catégories : discours et histoire. Dans la première, dont l’exemple type est la communication orale, abondent les

déictiques comme je, maintenant, ici, etc., autant d’expressions qui reposent sur l’énonciation du locuteur. Le temps

principal du discours est le présent. Quand on fait mention d’un passé, on se réfère au passé composé. L’histoire, en

revanche, n’admet pas une subjectivité de cette nature. Il existe bien sûr l’auteur, mais celui-ci, se trouvant à l’extérieur

du monde raconté, décrit les événements d’une manière objective. Cela signifie qu’il n’intervient pas directement dans

le contenu de la narration. C’est pour cela que le récit historique donne l’impression que « les événements semblent se

raconter eux-mêmes » (Benveniste 1959 [1966] : 241). Dans l’histoire, le temps le plus caractéristique est le passé simple.

Pour ces deux modes d’énonciation, nous pouvons donc proposer les schémas ci-dessous :

En 1965, donc six ans plus tard que le précédent article, Benveniste rédige un autre article intitulé « Le langage et

l’expérience humaine ». Là il envisage en particulier la temporalité concernant les phénomènes linguistiques. Mais il est

peu connu, nous semble-t-il, qu’il existe entre ces deux articles une relation étroite. Dès la première lecture de l’article

de 1965, nous comprenons que la notion de temps (= time), présentée de manière tardive dans cet article, serve de

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fondement à sa fameuse hypothèse de la distinction entre discours et histoire. Nous pensons que la notion benvenistienne

de temps (= tense) ne peuvent s’expliquer qu’en rapport avec celle de temps (= time).

Dans l’article de 1965, Benveniste met en opposition les temps linguistique et chronique. Voici leurs définitions :

« Ce temps (= le temps linguistique) a son centre – un centre générateur et axial ensemble - dans le présent de

l’instance de parole. » (Benveniste 1965 [1974] : 73)

« Ce temps socialisé (= le temps chronique) est celui du calendrier. / Le temps chronique fixé dans un calendrier

est étranger au temps vécu et ne peut coïncider avec lui » (Benveniste 1965 [1974] : 70-73). Nous pouvons représenter

les deux temps benvenistiens par exemple comme suit :

Par ces quelques citations, nous croyons qu’il est déjà évident que le discours, caractérisé par je, maintenant, ici, se

fonde sur le temps linguistique. Par contre, l’histoire, dans laquelle sans l’axe subjectif les événements se succèdent

simplement, se repose sur le temps chronique. Là également il existe bien sûr l’énonciation, mais celle-ci s’exerce en

dehors du monde raconté par l’historien ou le romancier, car Benveniste assimile les descriptions historique et littéraire.

Pour Benveniste, le temps linguistique est le plus fondamental. Le temps chronique, dépourvu de centre subjectif, n’est

qu’une structure dérivée du temps linguistique. Cela nous incite à penser qu’il s’inspire des notions temporelles de

McTaggart (1908), philosophe britannique, qui propose des temps en séries A et B tout à fait distinctes. Voici ses

définitions :

For the sake of brevity I shall speak of the series of positions running from the far past through the near past to the

present, and then from the present to the near future and the far future, as the A series. The series of positions which

runs from earlier to later I shall call the B series. The contents of a position in time are called events. … We perceive

events in time as being present, and those are the only events which we perceive directly. And all other events in time,

by memory or inference, we believe to be real, are regarded as past ou future – those earlier thant the present being past,

and those later than the present being future. Thus the events of time, as observed by us, form an A series as well as a B

series. (McTaggart 1908 : 458)

The A and B series are equally essential to time, which must be distinguished as past, present and future, and must

likewise be distinguished as earlier and later. But the two series are not equally fundamental. The distinctions of the A

series are ultimate. (McTaggart 1908 : 463)

Saussure lui-même fait mention du système temporel, mais il se limite à dire que la valeur de chaque temps, n’étant

nullement prédéterminée, se définit par le système différentiel dont elle fait partie, tout comme le signifié de chaque

lexème. Burger va à l’extrême en supposant une valeur unique à chaque suffixe temporel : « inactuel » pour le suffixe de

l’imparfait, « pronostiqué » pour celui du futur, par exemple. Pour lui, il n’existe donc pas de mode conditionnel, qui

n’est qu’une combinaison de ces deux valeurs. Nous pouvons voir là une notion de type structuraliste, qui ne s’intéresse

pas au locuteur, à l’énonciation, à la subjectivité.

2. Les déictiques dans le récit

Il existe une analyse significative des déictiques temporels dans le récit. Pour Vuillaume (1990), dans le récit se

superposent deux sortes de temps : les temps de l’auteur et du narrateur-lecteur. C’est pour cela que tous les événements

étant en principe mis au passé, semblent se produire devant les yeux du lecteur. Cela explique l’emploi des déictiques

temporels comme maintenant, aujourd’hui etc. dans le récit. Voici son explication :

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L’interprétation qui vient d’être proposée a une implication immédiate, c’est que, dans les récits de fiction, il n’existe

que deux niveaux de repérage : la date présumée de la production du récit et le moment de la lecture. (Vuillaume 1990 :

78)

La relation que le couple narrateur-lecteur entretient avec l’univers du récit présente d’évidentes analogies avec celle

qui existe entre les spectateurs d’une pièce de théâtre et l’action représentée. L’absence de discontinuité entre l’espace

de la scène et celui de la salle fait qu’en un certain sens le public est bien dans le même univers que les personnages de

la pièce. Mais son rôle se borne à observer les événements sans être vu ou entendu par ceux qui y participent et sans

jamais intervenir dans leur déroulement. (Vuillaume 1990 : 68)

Pour ce qui est des déictiques spatiaux à gauche et à droite, nous avons une hypothèse intéressante de Détrie (2011).

Par exemple, voyons (4) :

(4) Et il (= Meaulnes) s’engagea dans ce passage, heureux de n’avoir plus à franchir les haies et les talus. Au bout

d’un instant, le sentier déviant à gauche, la lumière parut glisser à droite, et, parvenu à un croisement de chemins,

Meaulnes dans sa hâte à regagner le pauvre logis, suivit sans réfléchir un sentier qui paraissait directement y

conduire. (Fournier, Le Grand Meaulnes in Détrie 2011, 149)

Pour elle, à gauche et à droite dans (3) sont pris en charge par le personnage, Meaulnes. Mais nous sommes obligé de

nous demander si Meaulnes a verbalisé en lui-même ces déictiques dans la situation décrite. La cognition spatiale n’est-

elle pas si directe qu’elle n’a pas besoin d’intervention du langage ? Si elle est verbalisée dans la narration, il doit exister

quelque énonciation par un autre sujet, locuteur anonyme, qui a le rôle de raconter la situation en cause à l’interlocutaire,

c’est-à-dire au lecteur dans la fiction romanesque. Cela nous amène à croire que, dans le monde narré, les déictiques ne

sont pas en relation directe avec un personnage déterminé.

3. La pseudo-énonciation par un pseudo-locuteur

Nous pouvons maintenant énumérer les phénomènes de subjectivité dans l’univers raconté : non seulement les

déictiques spatio-temporels, mais les verbes déictiques comme aller et venir, les adverbe de modalité, certains verbe

comme sembler, certains modes de discours rapporté comme le style indirect libre etc. Nous présentons quelques

exemples ci-dessous :

[déictiques temporels]

(5) Son confrère se taisait, ayant tout à l’heure reçu confidentiellement une forte semonce à propos de son émétique,

de sorte que ce bon Canivet, si arrogant et verbeux lors du pied-bot, était très modeste aujourd’hui ; il souriait

sans discontinuer, d’une manière approbative. (Flaubert, Madame Bovary, p. 467)

[déictiques spatiaux]

(6) Et ils (= Frédéric et Mme Dambreuse) montèrent l'escalier. / Dans la première salle, à droite, des messieurs,

un catalogue à la main, examinaient des tableaux ; … Il (= Frédéric) reconnut immédiatement les deux étagères

de l'Art industriel, sa table à ouvrage, tous ses meubles ! Entassés au fond, par rang de taille, ils formaient un

large talus depuis le plancher jusqu'aux fenêtres ; et, sur les autres côtés de l'appartement, les tapis et les rideaux

pendaient droit le long des murs. Il y avait, en dessous, des gradins occupés par de vieux bonshommes qui

sommeillaient. A gauche, s'élevait une espèce de comptoir, où le commissaire-priseur en cravate blanche,

brandissait légèrement un petit marteau. Un jeune homme, près de lui, écrivait ; et, plus bas, debout, un robuste

gaillard, tenant du commis-voyageur et du marchand de contremarques, criait les meubles à vendre. (Flaubert,

L’Éducation sentimentale, p. 607)

[verbe déictique venir]

(7) Après le dîner, tout le monde se retira dans sa chambre. Hervé vint la (= Orga) chercher, ils s’en allèrent sur la

plage et firent longuement l’amour sur le sable encore chaud qu’éclairait entre deux éclipses le projecteur

tournant du phare. (Kristeva, Les Samouraïs, p. 73)

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[adverbe de modalité sans doute]

(8) En quinze jours, il (= Massarel) avait trouvé le moyen de décider à la défense du pays soixante-trois volontaires

mariés et pères de famille, paysans prudents et marchands du bourg, et il les exerçait, chaque matin, sur la place

de la mairie. / Quand le maire, par hasard, venait au bâtiment communal, le commandant Massarel, bardé de

pistolets, passant fièrement, le sabre en main, devant le front de sa troupe, faisait hurler à son monde : “Vive la

patrie !” Et ce cri, on l’avait remarqué, agitait le petit vicomte, qui voyait là sans doute une menace, un défi, en

même temps qu’un souvenir odieux de la grande Révolution. (Maupassant, Un coup d’État, p. 1005)

[sembler]

(9) Un air humide l(= Frédéric)’enveloppa ; il se reconnut au bord des quais. / Les réverbères brillaient en deux

lignes droites, indéfiniment, et de longues flammes rouges vacillaient dans la profondeur de l'eau. Elle était de

couleur ardoise, tandis que le ciel, plus clair, semblait soutenu par les grandes masses d'ombre qui se levaient

de chaque côté du fleuve. (L’Education sentimentale, p. 107)

[style indirect libre dont le locuteur est indéterminé]

(10) Le boucher, le boulanger et le pharmacien rouvrirent leurs boutiques. / On jasait beaucoup dans les logis. Si

l’empereur était prisonnier, il y avait quelque traîtrise là-dessous. On ne savait pas au juste laquelle des

républiques était revenue. / La nuit tomba. (Maupassant, Un coup d’État, p. 1010)

(11) Ils (= Frédéric + Mme Moreau) s'asseyaient pour dîner, quand tintèrent à l'église trois longs coups de cloche ;

et la domestique, entrant, annonça que Mme Eléonore venait de mourir./ Cette mort, après tout, n'était un

malheur pour personne, pas même pour son enfant. La jeune fille ne s'en trouverait que mieux, plus tard. /

Comme les deux maisons se touchaient, on entendait un grand va-et-vient, un bruit de paroles ; et l'idée de ce

cadavre près d'eux jetait quelque chose de funèbre sur leur séparation. Mme Moreau, deux ou trois fois, s'essuya

les yeux. Frédéric avait le coeur serré. (L’Éducation sentimentale, pp. 174-175)

Pour interpréter ces phénomènes d’une manière unitaire, nous sommes invité à supposer qu’il existe, dans le monde

narré également, un genre d’énonciation assumée non par l’auteur, c’est-à-dire le locuteur proprement dit, mais par

quelque pseudo-sujet anonyme présent dans l’univers fictif. Nous pensons que Benveniste aurait dû observer que

l’histoire, en particulier s’il s’agit d’une narration fictive, est susceptible de comporter une sorte de micro-discours,

discours centré non sur le locuteur authentique mais sur un sujet anonyme qui se trouve à l’intérieur du monde raconté.

Nous le schématisons comme suit :

4. Conclusion

Nous avons analysé des phénomènes concernant la subjectivité dans le texte romanesque. Dans celui-ci,

l'énonciation peut se partager en deux : celle assumée par l'auteur qui est en dehors du monde raconté et celle due à un

pseudo-locuteur qui est censé se trouver au moment de chaque événement décrit dans l'univers narré. Le pseudo-

locuteur prend en charge la responsabilité de raconter au lecteur des événements. Cette hypothèse permet de donner

une interprétation unitaire aux divers phénomènes mentionnés plus haut, disparates au premier abord, qui se manifestent

dans la fiction narrative.

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APPENDICE

1) Le système temporel chez Saussure, La valeur « oppositive, relative, négative »

Nous voyons qu’il n’y a pas avant la langue quelque chose qui soit la notion « cher » en soi. Donc nous voyons que

cette représentation :

tout en pouvant avoir son usage n’est qu’une façon d’exprimer qu’il y a en français une <certaine> valeur cher

<circonscrite dans système français> par opposition à d’autres termes.

… / <Autre exemple. Idée des différents temps, qui nous est toute naturelle, est très étrangère à certaines langues.>

<Comme> dans le système sémitique (hébreu) il n’y a de distinction, comme celles <de présent>, de futur. <et de

passé>; c’est-à-dire que ces idées <de temps> ne sont pas prédeterminées, mais n’existent qu’ à l’état de valeur dans

telle ou telle langue. / L’ancien germanique ne possède pas de futur, <de forme propre pour le futur>. Il l’exprime par

le présent. Mais c’est une manière de dire. <Donc valeur du présent ancien germanique n’est pas la même que dans futur

français.> / De même si nous pensons dans les langues slaves, différence entre l’aspect perfectif du verbe et l’aspect

imperfectif (difficulté dans l’étude de ces langues). <Dans langues slaves, dictinction perpétuelle entre les aspects du

verbe : action en dehors de question de temps ou en train de se faire. Nous avons de la difficulté avec ces distinctions

parce que ces catégories nous échappent. Donc pas prédéterminé, mais valeur.> / Cette valeur résultera de l’opposition

de termes dans la langue. (1993 : 139-140)

2) Burger, continuateur fidèle de Saussure

A plusieurs reprises, Saussure fait une distinction expresse entre valeur et signification. (Burger 1961: 5) ... / ... / ...

Mais si la langue est un système de valeurs, si c’est de la valeur que dépend le sens, cela signifie que c’est la valeur, entité

purement virtuelle, qui permet la manifestation, dans le discours, de significations diverses mais qui toutes dépendent

des rapports qu’elle entretient avec les autres valeurs du système. D’une valeur donnée peut découler un nombre

indéterminé de significations; c’est l’ensemble des significations qui se manifestent dans le discours qui représentent le

signifié. (Burger 1961: 7) ... / ... / La valeur du siffixe -e,- est l’”inactuel”; il indique que l’événement signifié par le radical

verbal est en dehors de l’acutalité du parleur au moment de la parole. De là découlent les diverses significations de

l’imparfait. Il se combine soit avec le radical de l’auxiliaire, qui indique l’”accompli”, soit avec le suffixe -r- qui indique le

“pronostiqué”, soit avec tous les deux; de là les significations du plus-que-parfait et des deux conditionnels. (Burger

1961: 15)

3) Reichenbach, temps unique linéaire

4) Meillet, la grammaticalisation et le remplacement du passé simple par le passé composé

Dans le procès de disparition dont on vient de voir des exemples, il y a deux moments à distinguer : / 1º Création

d’une forme compsée de prétérit. / 2º Généralisation de cette forme aux dépens du prétérit simple. / De ces deux

moments, le second n’est constaté que dans une partie du domaine indo-européen ; le premier au contraire est général.

Presque partout on voit se créer une forme compsée du prétérit, qui existe d’abord concurrement avec le prétérit simple,

et qui exprime le résultat acquis par action donnée, qui ainsi tient la place de l’ancien parfait. (Meillet 1909 [1975] : 154)

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5) Benveniste, histoire vs discours

L’énonciation historique, aujourd’hui réservée à la langue écrite, caractérise le récit des événements passés. Ces trois

termes, « récit », « événement », « passé », sont également à souligner. Il s’agit de la présentation des faits survenus à un

certain moment du temps, sans aucune intervention du locuteur dans le récit. Pour qu’ils puissent être enregistrés comme

s’étant produits, ces faits doivent appartenir au passé. (pp. 238-239) Le plan historique de l’énonciation se reconnaît à

ce qu’il impose une délimitation particulière aux catégories verbales du temps et de la personne prises ensemble. Nous

définirons le récit historique comme le mode énonciation qui exclut toute forme linguistique “autobiographique”.

L’historien ne dira jamais je ni tu, ni ici, ni maintenant, parce qu’il n’empruntera jamais l’appareil formel du discours,

qui consiste d’abord dans la relation de personne je : tu. On ne constatera donc dans le récit strictement poursuivi que

des formes de « 3e personne » (239) A vrai dire, il n’y a même plus alors de narrateur. Les événements sont posés comme

ils se sont produits à mesure qu’ils apparaissent à l’horizon de l’histoire. Personne ne parle ici ; les événements semblent

se raconter eux-mêmes. Le temps fondamental est l’aoriste, qui est le temps de l’événement hors de la personne d’un

narrateur. (241) Nous avons, par contraste, situé d’avance le plan du discours. Il faut entendre discours dans sa plus large

extension : toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur, et chez le premier l’intention d’influencer l’autre en

quelque manière. (241-242) Par le choix des temps du verbe, le discours se distingue nettement du récit historique. Le

discours emploie librement toutes les formes personnelles du verbe, aussi bien je/tu que il. Explicite ou non, la relation

de personne est présente partout. De ce fait, la « 3e personne » n'a pas la même valeur que dans le récit historique. Dans

celui-ci, le narrateur n'intervenant pas, la 3e personne ne s'oppose à aucune autre, elle est au vrai une absence de

personne. Mais dans le discours un locuteur oppose une non-personne il à une personne je/tu. De même le registre des

temps verbaux est bien plus large dans le discours : en fait tous les temps sont possibles, sauf un, l'aoriste, banni

aujourd'hui de ce plan d'énonciation alors qu'il est la forme typique de l'histoire. il faut surtout souligner les trois temps

fondamentaux du discours : présent, futur, et parfait, tous les trois exclus du récit historique (sauf le plus-que-parfait).

Commune aux deux plans est l'imparfait." (242-243)

6) Benveniste, les temps linguistique vs chronique

[le temps linguistique] « Ce que le temps linguistique a de singulier est qu’il est organiquement lié à l’exercice de la

parole, qu’il se définit et s’ordonne comme fonction du discours. / Ce temps a son centre – un centre générateur et axial

ensemble - dans le présent de l’instance de parole.» (p. 73); « Il (= le présent) détermine deux autres références

temporelles ; celles-ci sont nécessairement explicitées dans un signifiant et en retour font apparaître le présent comme

une ligne de séparation entre ce qui n’est plus présent et ce qui va l’être. Ces deux références ne reportent pas au temps,

mais à des vues sur le temps, projetées en arrière et en avant à partir du point présent. Telle paraît être l’expérience

fondamentale du temps dont toutes les langues témoignent à leur manière. Elles informe les systèmes temporels concrets

et notamment l’organisation formelle des différents systèmes verbaux. » (p. 75)

[le temps chronique] : « Dans le temps chronique, ce que nous appelons « temps » est la continuité où se disposent

en série ces blocs distincts que sont les événements. / Dans toutes les formes de culture humaine et à toute époque, nous

constatons d’une manière ou d’une autre un effort pour objectiviser le temps chronique. C’est une condition nécessaire

de la vie des sociétés, et de la vie des individus en société. Ce temps socialisé est celui du calendrier. / Le temps chronique

fixé dans un calendrier est étranger au temps vécu et ne peut coïncider avec lui ; du fait même qu’il est objectif, il propose

des mesures et des divisions uniformes où se logent les événements, mais celles-ci ne coïncident pas avec les catégories

propres à l’expérience humaine du temps.» (pp. 70-73)

7) Maintenant dans le discours et dans l’histoire

Charles s’est apporoché de la fenêtre pour respirer. Des écoliers passaient dans la rue. / Charles s’est apporoché de

la fenêtre pour respirer. # Maintenant des écoliers passaient dans la rue. / Charles s’apporocha de la fenêtre pour

respirer. Maintenant des écoliers passaient dans la rue.(阿部 2017 : 102-103)

8) Vuillaume, les deux de temps

L’interprétation qui vient d’être proposé a une implication immédiate, c’est que, dans les récits de fiction, il n’existe que

deux niveaux de repérage : la date présumée de la production du récit et le moment de la lecture. (78)

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La relation que le couple narrateur-lecteur entrtient avec l’univers du récit présente d’évidentes analogies avec celle qui

existe entre les spectateurs d’une pièce de théâtre et l’action représentée. L’absence de discontinuité entre l’espace de la

scène et celui de la salle fait qu’en un certain sens le public est bien dans le même univers que les personnages de la pièce.

Mais son rôle se borne à observer les événements sans être vu ou entendu par ceux qui y participent et sans jamais

intervenir dans leur déroulement. (68)

9) Zubin and Hewitt (1995), deictic shift theory

One way to approach an understanding of the deictic shift in narrative language is to observe typical oral storytelling

styles. The storyteller begins by placing his or her initial remarks about the story – who the characters are, where the

story take place, and so on – in the deictic frame of the speech situation. The teller is I; the audience is you; here is where

the teller (or the teller and audience) is; and now is the current time of interaction between teller and audience. But after

an interactional prolog in which the teller establishes rapport with his or her audience and the story begins, the central

illusion of narrative takes over: The teller seems to fade into the background and the story world, containing its own

deictic center, comes to the fore. This is accomplished by decoupling the linguistic marking of deixis from the speech

situation, and reorienting it to the major characters, the location, and a fictive present time of the story world itself. The

story is not addressed to the audience in the way conversation or a lecure is; rather, it opens a conceptual window through

which the story world can be glimpsed. The story is self-enclosed. Its deictic structure presupposes its own story world,

and not the current interactional context of the teller and audience. In fact, the listener’s deictic perspective becomes the

one chosen for him or her by the teller. In a successful story, we have the illusion of experiencing the fictional world

directly, because we unconsciously adopt the deixis of the DC (= deictic center) as our own… . / Just as a given person

is limited in his or her experience of the real world, so the DC provides only a limited current view of the story world,

like a moving window establishing a perspective from and through which events in the story world are viewed. The

window is deicticly centered in the sense that the current contents of the window presuppose a center in space, time, and

character from which events are depicted. (Zubin and Hewitt 1995: 131)

10)・・・ここ(=『浮雲』第2篇)ではあの饒舌な語り手(=作中世界内の語り手)はしだいに沈黙しはじめてい

る.そのかわりに作者が ー 二葉亭がというのではなしに,話法構造中の一機能としての作者が,地の文からさえ主

人公の内面の声を読者に伝えはじめるのである.すなわち二葉亭は,当初どうしても設定することが必要であった語

り手を,ここで早くも消去しかけている.そしてその度合いだけ確実に,主人公の外側からの茶化しは減ってゆくの

である./それならば『浮雲』の作者は,戯文的なタッチで確保してきた作中人物との距離を失ってしまったのだろ

うか.その心配はまったくいらない.すでに読者は団子坂の菊見のくだりで,文三のライヴァル本田昇るに同行した

意中の女,お勢の浮薄さを知っている.そんな女性を想って愚直なまでに煩悶する文三の姿は,われわれに歯がゆく

もじれったい滑稽感を生じさせるに充分なのである.作中人物に同化するか,これを批評するかが二者択一的であり,

それが文章体,話法,ひいてはジャンルにまで固定的に分化していたのが,江戸の小説言語の状況であった.二葉亭

が開拓した言文一致体とは,たんに俗語の小説言語への昇格であったのではない.読者をして作中人物への同化と批

判を同時になさしめることが可能であるような,一元的な小説言語の創出でもあったのである.(野口 1980 : 130-131)

11)仮に「X」としておいてもよいのだが,この黒子(=小説中で活躍する隠れた演技者)を作中に潜在する「私」と

名付けてみてはどうだろう.潜在する「私」がある時は登場人物をよそおい,ある時は「何でもお見通し」をよそおっ

ているのだろうと考えてみると,小説表現の持つ演技性が,よりはっきりと浮き彫りにされてくるように思われるの

である./念のために言っておくと,ここに言う「私」は作者を連想させつつも,あくまでもそれとは別物だ.作者の

意図を受け,作中を自由に浮遊しながら小説に独自の奥行きを創り出していく虚構の言表主体なのである./ちなみ

にこの隠れた「私」は大変寂しがり屋で,一人だけでは生きていくことができない.そのため,時に理解者である「あ

なた」を求め,あるいは「私たち」を構想すべく,現実の読者にさまざまな魔術を仕掛けてくることになる.その働き

によって,日常とは異なる夢の世界に「私たち」を連れ出してしまうことすら不可能ではないのである.(安藤 2015 :

ii-iii)

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