L’encéphalopathie de Hashimoto, le diagnostic énigmatique : étude à propos de 5 cas

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revue neurologique 168 (2012) A1–A39 A35 notre patiente présentant une polyneuropathie axonale d’où la particularité de notre observation. Conclusion.– L’atteinte périphérique due à l’intoxication aux graines de ricin est rare. Le traitement reste symptomatique. L’intoxication, plus fréquente et accidentelle chez l’enfant, peut entraîner des séquelles lourdes, voire le décès. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.358 S14 L’encéphalopathie de Hashimoto, le diagnostic énigmatique : étude à propos de 5 cas Malek Lahmar a , Najiba Fekih-Mrissa b , Hajer Derbali a , Malek Mansour a , Jamel Zaouali a , Ridha Mrissa a a Neurologie, hôpital Militaire, 1008, Tunis, Tunisie b Hématologie, hôpital Militaire, 1008, Tunis, Tunisie Mots clés : Hashimoto ; Antithyroïdiens ; Corticoïdes Introduction.– L’encéphalopathie de Hashimoto (EH) est une pathologie rare, d’étiologie inconnue, caractérisée par l’association de signes neuropsychiatriques et une auto- immunité antithyroïdienne. Objectifs.– On se propose de décrire le profil clinique, paraclinique, radiologique et pronostique au cours de l’encéphalopathie de Hashimoto. Méthodes.– On rapporte 5 cas d’EH chez 4 femmes et 1 homme dont la moyenne d’âge est de 50 ans, présentant des tableaux cliniques différents. Le diagnostic a été retenu après avoir éliminé les autres diagnostics différentiels. La fonction thy- roïdienne a été testée. Les anticorps anti-thyroperoxydase (anti-TPO) et anti-thyroglobuline (anti-TG) ont été recher- chés. Une IRM cérébrale et médullaire a été pratiquée chez 4 patients. La corticothérapie a été utilisée chez 4 patients. Résultats.– Le tableau était dominé par des signes encé- phaliques, cérébelleux, mais aussi médullaires. L’imagerie cérébrale et médullaire a montré des signes non spéci- fiques sauf dans un cas ou elle était en faveur de la sclérose en plaques. On a noté 3 cas d’hypothyroïdie, 1 cas d’hyperthyroïdie et 1cas d’euthyroïdie. Les anti-TPO étaient élevés dans tous les cas. L’élévation des anticorps antithy- roïdiens était corrélée à la sévérité du tableau clinique. La réponse à la corticothérapie était spectaculaire dans 4 cas. Discussion.– L’EH associe des signes neuro-psychiatriques et des taux élevés d’anticorps antithyroïdiens. La dysthyroï- die n’est pas constante et l’imagerie cérébrale est souvent normale. Le diagnostic différentiel dépend de la présenta- tion particulière de l’encéphalopathie. Le pronostic après la corticothérapie est généralement bon. Cette réponse est consi- dérée comme critère diagnostique. À présent, le rôle des anticorps antithyroïdiens n’est pas encore clair. Conclusion.– L’EH est considérée un terrain de recherche fertile pour une meilleure compréhension des mécanismes patholo- giques des encéphalopathies corticosensibles. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.359 S15 Pronostic fonctionnel du syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible (PRES) en réanimation Stephane Legriel a , Olivier Schraub a , Elie Azoulay b , Philippe Hantson c , Eric Magalhaes d , Jean-Pierre Bedos a , Fernando Pico d a Service de réanimation medico-chirurgicale, centre hospitalier de Versailles, site André-Mignot, 78150 Le Chesnay, France b Service de réanimation médicale, CHU Saint-Louis, 75010 Paris, France c Service de réanimation médicale, cliniques universitaires Saint-Luc, 1200 Bruxelles, Belgique d Service de neurologie et urgences neuro-vasculaires, centre hospitalier de Versailles, site André-Mignot, 78150 Le Chesnay, France Mots clés : Encéphalopathie ; Imagerie par résonance magnétique ; COMA Introduction.– Décrit depuis 1996, le syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible (PRES) n’a jamais fait l’objet d’étude chez les patients justifiant l’admission en réanimation. Objectifs.– L’objectif de cette étude est de décrire ces patients et d’étudier les facteurs conditionnant leur pronostic vital et fonctionnel. Méthodes.– Étude rétrospective, observationnelle, multicen- trique, portant sur 70 patients admis dans 24 services de réanimation adulte (France, Belgique, Luxembourg) avec un PRES entre mai 2001et mai 2010. Tous les patients inclus ont fait l’objet d’une relecture des imageries cérébrales, par un binôme de neurologues, en aveugle des données cliniques. Les associations entre les caractéristiques des patients et le score GOS = 5 (évolution favorable) à 3 mois ont été étudiées à l’aide d’un modèle de régression logistique multivarié. Résultats.– À 3 mois, 37 (53 %) patients avaient un GOS < 5. Onze (16 %) patients étaient décédés. Les facteurs indépendamment associés à un GOS < 5 à 3 mois étaient : une hyperglycémie à j1 [OR, 1,21 ; 95 % IC 1,02–1,45 ; p 0,03], la correction de la cause du PRES > 29 heures [OR, 3,3 ; 95 % IC 1,04–10,45 ; p 0,04], l’étiologie pré/éclampsie [OR, 0,59 ; 95 % IC 0,01–0,38 ; p 0,003]. La présence d’un état de mal épileptique n’était pas signifi- cativement associée au pronostic fonctionnel de ces patients [OR, 1,33 ; 95 % CI 0,52–5,29 ; p 0,39]. Discussion.– Les études précédentes apportaient des informa- tions partielles sur les modalités de prise en charge et le pronostic du PRES. La mortalité habituellement rapportée est de 15 %. Une étude seulement rapportait une évaluation pro- nostique avec un score de Ranking modifié médian de 2,5 à la sortie de l’hôpital. Aucune de ces études ne s’est intéres- sée aux formes graves de PRES, et les facteurs associés au pronostic du PRES restaient indéterminés. Conclusion.– Le caractère parfaitement réversible n’est pas la règle dans le PRES grave. L’hyperglycémie à j1et le retard de retard de correction de la cause du PRES sont 2 cibles théra- peutiques potentielles. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.360 S16 Étude observationnelle des troubles somatomorphes en neurologie Lucie Metzger a , Catherine Bossu-Van Nieuwenhuyse b , Franck Deviere b , Frederique Etcharry-Bouyx b , Catherine Thomas-Anterion c , Corinne Moreau b , Frederic Dubas b a Neurologie, centre hospitalier, 44600 Saint-Nazaire, France b Neurologie, centre hospitalier universitaire, 49000 Angers, France c Neurologie, centre hospitalier universitaire, 42000 Saint-Étienne, France Mots clés : Troubles somatomorphes ; Fréquence ; Diagnostic Introduction.– Les troubles somatomorphes sont un motif fré- quent de consultation en neurologie, tendant à se chroniciser et pouvant être de mauvais pronostic sur le plan fonctionnel. Objectifs.– Le but de cette étude est de préciser les caracté- ristiques épidémiologiques des patients présentant de tels

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Neurologie, hôpital Militaire, 1008, Tunis, TunisieHématologie, hôpital Militaire, 1008, Tunis, Tunisie

ots clés : Hashimoto ; Antithyroïdiens ; Corticoïdesntroduction.– L’encéphalopathie de Hashimoto (EH) estne pathologie rare, d’étiologie inconnue, caractérisée par

’association de signes neuropsychiatriques et une auto-mmunité antithyroïdienne.bjectifs.– On se propose de décrire le profil clinique,araclinique, radiologique et pronostique au cours de

’encéphalopathie de Hashimoto.éthodes.– On rapporte 5 cas d’EH chez 4 femmes et 1 hommeont la moyenne d’âge est de 50 ans, présentant des tableauxliniques différents. Le diagnostic a été retenu après avoirliminé les autres diagnostics différentiels. La fonction thy-oïdienne a été testée. Les anticorps anti-thyroperoxydaseanti-TPO) et anti-thyroglobuline (anti-TG) ont été recher-hés. Une IRM cérébrale et médullaire a été pratiquée chezpatients. La corticothérapie a été utilisée chez 4 patients.ésultats.– Le tableau était dominé par des signes encé-haliques, cérébelleux, mais aussi médullaires. L’imagerieérébrale et médullaire a montré des signes non spéci-ques sauf dans un cas ou elle était en faveur de laclérose en plaques. On a noté 3 cas d’hypothyroïdie, 1 cas’hyperthyroïdie et 1 cas d’euthyroïdie. Les anti-TPO étaientlevés dans tous les cas. L’élévation des anticorps antithy-oïdiens était corrélée à la sévérité du tableau clinique. Laéponse à la corticothérapie était spectaculaire dans 4 cas.iscussion.– L’EH associe des signes neuro-psychiatriques etes taux élevés d’anticorps antithyroïdiens. La dysthyroï-ie n’est pas constante et l’imagerie cérébrale est souventormale. Le diagnostic différentiel dépend de la présenta-ion particulière de l’encéphalopathie. Le pronostic après laorticothérapie est généralement bon. Cette réponse est consi-érée comme critère diagnostique. À présent, le rôle desnticorps antithyroïdiens n’est pas encore clair.onclusion.– L’EH est considérée un terrain de recherche fertileour une meilleure compréhension des mécanismes patholo-iques des encéphalopathies corticosensibles.

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ronostic fonctionnel du syndrome’encéphalopathie postérieure réversible (PRES)n réanimationtephane Legriel a, Olivier Schraub a, Elie Azoulay b,hilippe Hantson c, Eric Magalhaes d, Jean-Pierre Bedos a,ernando Pico d

Service de réanimation medico-chirurgicale, centre hospitalier deersailles, site André-Mignot, 78150 Le Chesnay, FranceService de réanimation médicale, CHU Saint-Louis, 75010 Paris,rance

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c Service de réanimation médicale, cliniques universitairesSaint-Luc, 1200 Bruxelles, Belgiqued Service de neurologie et urgences neuro-vasculaires, centrehospitalier de Versailles, site André-Mignot, 78150 Le Chesnay,France

Mots clés : Encéphalopathie ; Imagerie par résonancemagnétique ; COMAIntroduction.– Décrit depuis 1996, le syndromed’encéphalopathie postérieure réversible (PRES) n’a jamaisfait l’objet d’étude chez les patients justifiant l’admission enréanimation.Objectifs.– L’objectif de cette étude est de décrire ces patientset d’étudier les facteurs conditionnant leur pronostic vital etfonctionnel.Méthodes.– Étude rétrospective, observationnelle, multicen-trique, portant sur 70 patients admis dans 24 services deréanimation adulte (France, Belgique, Luxembourg) avec unPRES entre mai 2001 et mai 2010. Tous les patients inclus ontfait l’objet d’une relecture des imageries cérébrales, par unbinôme de neurologues, en aveugle des données cliniques. Lesassociations entre les caractéristiques des patients et le scoreGOS = 5 (évolution favorable) à 3 mois ont été étudiées à l’aided’un modèle de régression logistique multivarié.Résultats.– À 3 mois, 37 (53 %) patients avaient un GOS < 5. Onze(16 %) patients étaient décédés. Les facteurs indépendammentassociés à un GOS < 5 à 3 mois étaient : une hyperglycémie àj1 [OR, 1,21 ; 95 % IC 1,02–1,45 ; p 0,03], la correction de lacause du PRES > 29 heures [OR, 3,3 ; 95 % IC 1,04–10,45 ; p 0,04],l’étiologie pré/éclampsie [OR, 0,59 ; 95 % IC 0,01–0,38 ; p 0,003].La présence d’un état de mal épileptique n’était pas signifi-cativement associée au pronostic fonctionnel de ces patients[OR, 1,33 ; 95 % CI 0,52–5,29 ; p 0,39].Discussion.– Les études précédentes apportaient des informa-tions partielles sur les modalités de prise en charge et lepronostic du PRES. La mortalité habituellement rapportée estde 15 %. Une étude seulement rapportait une évaluation pro-nostique avec un score de Ranking modifié médian de 2,5 àla sortie de l’hôpital. Aucune de ces études ne s’est intéres-sée aux formes graves de PRES, et les facteurs associés aupronostic du PRES restaient indéterminés.Conclusion.– Le caractère parfaitement réversible n’est pas larègle dans le PRES grave. L’hyperglycémie à j1 et le retard deretard de correction de la cause du PRES sont 2 cibles théra-peutiques potentielles.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.360

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Étude observationnelle des troublessomatomorphes en neurologieLucie Metzger a, Catherine Bossu-Van Nieuwenhuyse b,Franck Deviere b, Frederique Etcharry-Bouyx b,Catherine Thomas-Anterion c, Corinne Moreau b,Frederic Dubas b

a Neurologie, centre hospitalier, 44600 Saint-Nazaire, Franceb Neurologie, centre hospitalier universitaire, 49000 Angers, Francec Neurologie, centre hospitalier universitaire, 42000 Saint-Étienne,France

Mots clés : Troubles somatomorphes ; Fréquence ;DiagnosticIntroduction.– Les troubles somatomorphes sont un motif fré-quent de consultation en neurologie, tendant à se chroniciser

et pouvant être de mauvais pronostic sur le plan fonctionnel.Objectifs.– Le but de cette étude est de préciser les caracté-ristiques épidémiologiques des patients présentant de tels