LE SECRET DE LA REINE HATCHEPSOUT

Le secret de la reine Hatchepsout

Histoire

Roland Defrance

Éditions Persée

© Éditions Persée, 2016

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CHAPITRE I UN FAISCEAU DE PRÉSOMPTIONS

« Felix qui potuit rerum cognoscere causas »Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses.

L’homme par son intelligence, sa créativité, sa méthodologie, son savoir-faire, les incessants progrès technologiques

qu’il génère, tend à améliorer sa condition de vie comme il tend à perfectionner de la même manière les moyens de son anéantissement avec des armes qui ont désormais atteint des niveaux de destruction sans précédent.

Ce qui caractérise le plus notre siècle, c’est cet hyper-matérialisme exacerbé qui a pour conséquence de plonger notre monde dans un narcissisme autosuffisant.

Il ne perçoit donc plus la matière qui l’entoure que comme sa seule Vérité. La combinaison de cet état de fait avec la loi de l’entropie (voir note I page 18) que l’homme subit immanquablement, a tendance à éloigner celui-ci d’un Essentiel dont il ne veut pas entendre parler et qui est ainsi systématiquement objet de son dénigrement. Quiconque en ferait simplement des allusions, subirait les railleries de son entourage.

Voltaire, en son temps, se moquait de ces soi-disant savants qui croient tout connaître, mais ne savent rien :

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Pic de la Mirandole (1463-1494), était en son temps un illustre humaniste, philosophe, qui possédait de très grandes connaissances, mais qui, prétentieux, prenait un malin plaisir à tenir tête sur tout ce que quiconque pouvait savoir. Sa connaissance était le fruit de ses réflexions et de son étude sur ce que d’autres avant lui avaient écrit et donc avaient bien voulu transmettre. Voltaire, dans son livre « essai sur les mœurs et l’esprit des nations », vol. II, Tome XII, chapitre CIX, ironisa sur ce savant qui, relativement, ne savait rien et croyait tout savoir en ces termes :

De omni re scibili et quibusdam aliisDe toutes choses qui peuvent être sues…

…et puis d’autres, encore !!!Il y a des « choses » que vous pouvez savoir ; on vous les enseignera

sans problème car leur connaissance ne prête à aucune conséquence, contrairement à d’autres que vous ne devez en aucun cas connaître car il est interdit de les révéler !!!

Ces « autres que vous ne devez en aucun cas connaître car il est interdit de les révéler » doivent indéniablement être d’une certaine importance pour devoir ne pas être dévoilées !

Alors, pour le savoir, nous avons posé les questions qui dérangent et ce livre fait partie d’un ensemble d’ouvrages qui en apporte les réponses. Celles-ci ont pour base l’Univers qui, en lui-même est un mystère, sa création, son existence, les interactions entre ses différentes composantes et nous, nos origines, notre présence sur terre, nos premiers pas et notre marche dans l’histoire qui sont autant d’énigmes qu’il nous est difficile d’appréhender…

Au premier abord, il semblerait qu’au plus on se projetterait vers l’origine des choses, au mieux on pourrait comprendre les mécanismes de leur genèse. Les réponses à nos questions se trouvent donc dans le passé dont la trame ne semble qu’un chaos sur lequel

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nous ne pouvons plus survoler que les ruines. C’est la raison pour laquelle je me suis imposé la tâche de retrouver ce qui, dans tout ce qui a été imaginé, pensé, écrit, conçu et réalisé, pouvait en référer ou en suggérer l’existence.

Pour mener à bien cette quête, j’ai dû faire fi de tous les dogmes, qu’ils soient religieux ou autres. Je me suis donné pour objectif de rechercher et d’emprunter, sans en réfuter aucune, toutes les voies possibles et imaginables comme Corneille (1606-1684) le suggère dans « Horace », Acte I, scène I, lignes 123 et 124 :

« Les causes, comme vous, me semblent fort obscures Je ne me satisfais d’aucune conjecture ».

Ainsi, j’ai tenu compte même de celles qui sont actuellement décriées et représentées comme des erreurs, quelle qu’étonnantes, invraisemblables et ridicules qu’elles puissent paraître en vertu de la remarque faite dans les Saintes Écritures au Psaume 118, versets 22 et 23 :

La Pierre qu’ont rejetée les Bâtisseurs, est devenue la Pierre d’Angle

et c’est une merveille à nos yeux.Alors, pour mener à terme ce dessein, j’ai sillonné tous les

continents à la recherche de petits Cailloux laissés par des petits Poucets, de signes et d’indices matériels vérifiables par chacun, susceptibles de servir d’attestation, de preuve irréfutable à ce que je vais vous présenter. Ensuite, en façonnant un éventail de toutes les possibilités qui se sont offertes ainsi à moi, j’ai réussi à trouver les pièces de ce qui s’est révélé être un gigantesque puzzle. Puis, tel Isis qui, au terme d’une quête sublime rassembla les morceaux du corps démembré de son époux Osiris pour le ressusciter et être fécondée de manière à engendrer un Fils, il ne me restait qu’à assembler les divers éléments recueillis, à les ordonner et à les mettre bout à bout. En effet,

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en effectuant la compilation de tous ces éléments et en les faisant converger, je suis arrivé à en déterminer la quintessence, principe causal, objet premier de mes recherches. Tout ceci m’a amené à faire des découvertes étonnantes et elles m’ont servi à déterminer la chaîne et la trame de cette série d’ouvrages.

Mais je l’avoue, je me suis bien souvent heurté à des barrières que « certains », organismes ou individus, ont mis en place. Je me suis ainsi rendu compte que pour des raisons spécifiques, ils se complaisaient à vampiriser moult découvertes et le résultat des recherches faites à leur sujet. Nous soupçonnons qu’il s’agit par là même de s’accaparer d’un savoir au profit d’une soi-disant « élite ». Ne dit-on pas en effet que :

« Le savoir est la clef du pouvoir »Mais, dans le domaine de l’archéologie, il faut comprendre le terme

de « pouvoir », non dans le sens d’ « exercer un gouvernement », mais plutôt dans le sens de « permettre » (!).

Alors, pourquoi une telle attitude ? Il y a à cela de multiples réponses. En autres et en premier lieu :

« L’inculture du peuple assoit l’assurance et la puissance du roi ».Ensuite, c’est Jésus qui l’enseignait :

« Ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, et que,

se retournant contre vous, ils ne vous dévorent ».Puis on note que Stobée (Éclogues physiques, XLIII, I) disait à ce

sujet :« Il faut se garder de la foule, afin que l’ignorance la rende

moins mauvaise en lui faisant redouter l’inconnu ».Il ne faut surtout pas susciter la curiosité et l’intérêt car cela pourrait

générer des « vocations impertinentes » ! En effet, « l’ignorance du peuple » empêche celui-ci de progresser, et de lancer des investigations

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dans des voies pouvant lui faire poser les questions dérangeantes dont nous avons déjà parlé. Les historiens et bien d’autres ne voient ainsi aucun détracteur sérieux s’attaquer aux dogmes qu’ils ont consciencieusement élaborés.

Sur un tout autre plan, on s’aperçoit aussi que d’autres causes ont eu et ont encore exactement les même conséquences que celles que nous venons d’évoquer. En effet, toutes les religions ont des mythes qui leur sont propres, et il n’est pas question, pour leurs prêtres de laisser entrevoir que ces mythes sont dérivés d’autres beaucoup plus anciens.

Ainsi, peut-on affirmer par analogie que de tout temps, tel le Phénix qui périssait dans les flammes pour détruire sa dépouille ainsi que les preuves de sa vie antérieure, afin de renaître de ses cendres, aux yeux du monde pour une vie nouvelle, les civilisations, les religions, les rois, les prêtres qui se sont succédés ont bien souvent voulu annihiler volontairement les traces du passé ou de leur prédécesseur, effaçant ainsi, de fait et implicitement leur souvenir de la mémoire des hommes.

Le Phénix (en Grèce) ou Benou (en Égypte), seigneur de l’Occident.

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« Ink Bnw khprw djs.f »« Moi, je suis le Phénix apparu de lui-même… »

Église San Lorenzo in Lucina à Rome

C’est en vertu de ce principe qu’à Éphèse, Saint Paul brûla tous les livres qui traitaient des sciences occultes, tel qu’il est relaté dans les Actes des Apôtres au chapitre XIX, verset 19 :

« Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, ils les brûlèrent devant tout le monde ; on estima la valeur à cinquante mille pièces d’argent » !

Voilà pourquoi un voile s’est posé sur les Portes de la Vérité qui sont depuis longtemps fermées… Dès lors, nous comprenons le conte initiatique qui dit que, depuis des siècles, la Belle est là, endormie dans sa forteresse, protégée par :

« une si grande quantité de grands arbres et petits, de ronces et d’épines entrelacées les unes dans les autres, de sorte que ni bête ni homme n’y auraient pu passer… La princesse pendant qu’elle

dormait n’avait rien à craindre des curieux… ».Malgré les avertissements, nous allons transgresser les règles,

suivre le chemin défendu et avancer dans la forêt Aventureuse pour pénétrer « Le Temple baigné de Ténèbres » et enfoncer ses portes verrouillées !

La porte que nous allons ouvrir va nous faire entrer dans un monde mystérieux qu’il nous est difficile d’imaginer. Le fait d’ouvrir une porte (et d’entrer), ce qui signifie symboliquement « révéler une vérité cachée », se dit en grec :

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είσωӨέω Eisôtheô

« ésotérisme »Vous devinez dès lors que le passage que nous allons emprunter

n’est pas commun !Alors, pour suivre le chemin épineux où va nous mener cette

quête, il est plus que nécessaire d’être attentifs, vigilants, quitte à faire une introspection lorsque nécessaire tel que le suggère la neuvième page du Livre de Thot où l’Homme, affublé d’un manteau qui le recouvre presqu’entièrement, part à sa propre quête, marchant dans les Ténèbres éclairé par sa lampe, tout en s’appuyant sur son bâton.

Méditez en premier lieu à cette inscription dont Socrate avait fait sa devise et que l’on trouvait gravée sur le fronton du Temple dédié au dieu de la Lumière à Delphes et sur lequel on pouvait lire ce conseil dédié à ceux désireux d’entrer dans le Sanctuaire Sacré :

Gnôthi seauton« Connais-toi toi-même »

car la suite en forme de réponse en est :« Et tu connaîtras l’Univers et les dieux »

À première vue, la réponse peut sembler disproportionnée par rapport à la demande initiale, pourtant les chapitres qui suivent prouveront le contraire car dans une page, derrière des phrases d’apparence futile, en quelques mots, peuvent se cacher des messages inattendus, des révélations extraordinaires :

« O, Bouteille pleineToute de mystères,

D’une oreille je t’écoute :Ne diffères »

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« … ceci est mon sang… »

Quelles que soient nos interrogations, la Vérité surgit toujours, il n’y a pour cela aucune place au doute car il existe toujours « un élément » qui permet de faire progresser nos recherches qui, à première vue, peuvent paraître vaines, comme la dernière ligne du premier quatrain de la première centurie, extrait des Prophéties de Nostradamus le suggère, et ce, d’une manière quelque peu singulière :

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« Fait prospérer qui n’est à croire vain ! »Quatrain I de la Centurie I des Prophéties de Nostradamus

Édition de 1643 – Collection privée

C’est aussi ce que conseille la devise des alchimistes :« Ora, lege, lege, relege, labora » « et invenies occultum lapidem »

Prie, lis, lis, relis, travailles et tu trouveras la pierre cachée.Deux mille ans plus tôt, Pythagore dans ses « Vers Dorés » disait

quasiment la même chose :« Toi qui sais prier, quand les dieux sont pour toi,

Achève leur ouvrage et travaille avec foi. Tu parviendras bientôt et sans peine à connaître D’où procède, où s’arrête, où retourne ton être ; Sans crainte et sans désirs tu sauras les secrets Que la nature voile aux mortels indiscrets ».

Alors, allons chercher en confiance tout ce qui pourrait nous éclairer et apporter des éléments de réponse sur nos interrogations. Nous allons montrer que l’histoire n’est qu’une écorce d’où émergent certains évènements qui sont des « balises » et que l’étude des circonstances consécutivement à d’autres paramètres les caractérisant, mettent au jour une autre histoire qui s’est opérée dans l’Ombre. Cette autre histoire mise à la Lumière du jour, révèle ce qui était caché et donne la solution à d’innombrables mystères et secrets, dont certains formidables ont même détruit des mondes comme nous le verrons dans un prochain ouvrage. Des indices jalonnent ainsi notre Histoire et leurs révélations sont de nature à changer complètement notre vision des connaissances humaines et ce, depuis des époques très reculées… dès l’origine de l’humanité !

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Le corollaire en serait, légitimement, que nous serons, un jour, obligés de reconsidérer l’Histoire. Cette nouvelle perception du passé va modifier votre mode de penser sur la manière dont se sont passés certains évènements et montrer comment il faut relativiser et interpréter ceux qui se passent actuellement et anticiper les mécanismes de ceux qui doivent se passer dans le futur.

Dans un autre ordre d’idée, les implications et les applications issues de ce qui va suivre peuvent changer le cours et le quotidien de votre vie et de ceux qui vous entourent et leur donner un sens nouveau.

Ce sont les raisons pour lesquelles, pour bien comprendre ce Livre, vous devrez laisser de côté tout ce que vous avez d’inné et d’acquis, vos certitudes, vos croyances… Soyez ainsi ouvert à tout, même à l’invraisemblable ! C’est la condition première, celle qui ouvre l’accès aux voies de la Connaissance.

Prenons par exemple, la ville de Lourdes de renommée universelle où, à notre époque, convergent croyants, malades et infirmes du monde entier soit pour affirmer leur foi, soit pour demander une guérison, un miracle. Mais qui sait qu’il y a plusieurs milliers d’années, il se passait la même chose en Égypte où les malades se rendaient dans les sanctuaires consacrés à Isis, nommée la Mater Salutaris, (de salus, santé, guérison) la mère qui donne la santé, pour y trouver aussi la guérison ?

Prenons encore en exemple ce constat que, de nos jours aussi, et ce depuis plus de cinq mille ans, on voit dans le Temple de Karnak, les femmes faire trois fois le tour du pilier du Scarabée sacré : elles font de cette manière le vœu, pour elles ou pour une autre, d’être enceintes dans l’année. Cette coutume tient ses origines en ce que le scarabée, animal sacré de l’Égypte antique, se nomme kheper qui s’écrit ĥpr, ce qui signifie arriver, venir à l’existence : il

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représente ainsi le devenir, la transformation… il symbolise ainsi la naissance.

Procession autour du scarabée sacré Temple de Karnak, Égypte

Nous noterons aussi que le scarabée, en tant que Khépri, est le dieu solaire Rê enfant ; il est la forme qui représente la transformation du démiurge en soleil naissant. Il symbolise par analogie l’initié qui renaît après sa transformation.

Maintenant, arrêtons-nous un instant car désormais, il nous faut être méfiants. En effet, pour qui s’avance dans le genre d’étude que nous entreprenons, Plutarque (45-125 après Jésus Christ) nous met en garde :

« Ceux qui ne connaissent pas le vrai sens des mots arrivent à se tromper sur les choses ».