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L a Toison dort / épisode 9 - David Noir © 2008
CYCLE - LA TOISON DORT - SAISON 2008
Une coproduction
L’Entreprise Noire - L’Espace Jemmapes - La Guillotine
CONCEPTION/ INTERPRÉTATION TEXTES / MUSIQUES ORIGINALES / VIDÉOS
© DAVID NOIR
3 ème époque : L’attente des héros
ÉPISODE IX : LE SACRE « HOMME » DE JAZON DURÉE : 45’ INTERVENANTS : Any TINGAY, David NOIR ASSISTANTE : Any TINGAY TECHNIQUE : Jérôme ALLART PHOTOS : Karine LHÉMON CAPTATION VIDÉO : Cyrille BENHAMOU, Michael TINGAY DATE DE REPRÉSENTATION : VENDREDI 27 JUIN 2008 HORAIRES : Mise en place : 13H / Représentation : 20H30 / Démontage : 22H 30 LIEU : ESPACE JEMMAPES
116 Quai de Jemmapes 75010 PARIS Tél. 01.48.03.33.22 Réservation : [email protected]
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L a Toison dort / épisode 9 - David Noir © 2008
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CONDUITE TECHNIQUE du 30/05/08 CONTACT MISE EN SCÈNE : DAVID NOIR Tél. 06.12.82.75.89 Email : [email protected] CONTACT RÉGIE : JERÔME ALLART Tél. 06.10.61.33.64 Email : [email protected]
MATÉRIEL GÉNÉRAL DEMANDÉ AU LIEU D’ACCUEIL : Audio : 3 micros voix HF sur pied + émetteur en régie / 1 matériel d’amplification et diffusion sonore avec platine CD / 1 retour son / 1 console de mixage en régie avec un effet réverbération sur la voix Vidéo : 1 vidéo projecteur / 1 écran ou cyclo blanc (projection au dessus de 1m70) 1 lecteur DVD commandé en régie (ou PC ) Lumières : 1 cycliode gélatiné en vert accroché au grill de façon à nimber le plateau une ambiance vert d’eau très lumineuse / 2 Pars ambrés en contre jours piqués sur les points micros / 2 Pars ambrés sur micros/ 1 face chaude / 2 découpes ou PC blancs (4 pour les configurations circulaires – public autour) disposés de façon à couvrir le plateau sans accrocher l’écran / 2 rasants / 1 servante à pince ou sur pied Matériel : 1 paravent abritant une petite loge de plateau / 2 gueuses pour stabiliser en cas d’écran sur pied ; câblage audio et électrique 3 tables 120 x 80 MATÉRIEL APPORTÉ PAR LA COMPAGNIE :
Si absence de matériel de projection dans le lieu et selon configuration : 1 écran Super 8, ou de rétro-projection ou drap si agrafage possible Accessoires et costumes selon épisode. MATÉRIEL SPÉCIFIQUE À L’ÉPISODE 9 :
• Bandes sons et montages vidéo / 1 pied micro de table / 4 quartz blancs de 500w chacun / 1 chaise à haut dossier • 2 grandes tables / 3 petites tables / chaises public / décoration de salle (guirlandes / ballons etc…)
Notes : Cet épisode se présente comme un long « mime show » dont le texte, hormis les chansons, n’est pas proféré en direct mais défile au cours d’une longue première vidéo.
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3
PLANS DE SALLE épisode 9 (L’implantation lumière est indicative)
L a Toison dort / épisode 9 - David Noir © 2008 MIN SÉQUENCES PLACEMENTS COSTUMES / ACCESSOIRES JEU / CHANT AUDIO VIDÉO LUMIÈRE
0
4’
Partie 1 Prologue
LE ROI DAVID
.
Any et David sont en place à l’entrée du public.
Elle est assise au « bureau ».
Lui, masqué et déguisé) est affalé sur la haute
chaise.
2 tables en enfilade et recouvertes
d’une nappe de sky noir forment un long bureau face aux spectateurs.
Elle est recouverte de divers masques et accessoires, miroirs, maquillages,
carafes d’eau et verres.
Derrière les tables, 2 chaises déterminent les places de chacun des
protagonistes.
Any est assise à l’une d’elle à cour. Devant sa place, un porte-nom en
plastique transparent indique « Any Body ».
À l’identique devant la place de
David à jardin, est inscrit « Noir ». À jardin, un peu en avant du « bureau »,
une vieille chaise à haut dossier légèrement orientée centre vers le
public.
Entrée public
Lancée une fois le
public installé
Vidéo 0 (sonore)
Fin vidéo 0
(fin de la plage)
Lumière salle
Puis noir.
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5
MIN SÉQUENCES PLACEMENTS COSTUMES / ACCESSOIRES JEU / CHANT AUDIO VIDÉO LUMIÈRE
5’
7’
Partie 1 Séquence 1
WHAT'S-A MATTER
YOU? HEY! GOTTA NO RESPECT
Avant scène
Centre
Jardin
Avant scène centre
Any
Maquillée. Faux cils décorés de strass.
Ongles vernis dorés. Elle est vêtue d’un maillot deux
pièces noir avec des dessins de crâne et tibias croisés comme ceux du « Jolly Roger ». Elle porte noué
autour du coup un foulard imprimé des mêmes motifs. Son costume est complété par 2 protége tibias et une
cape noire à doublure rouge. Sa coiffure s’inspire du « Don
Giovanni » de Joseph Losey et est élaborée à partir de 3 rouleaux de
mousse et d’un catogan. Elle porte un petit tricorne posé au sommet de sa
coiffure.
David
Maquillé. Ongles vernis dorés. Haut pailleté rouge. Bracelet doré, chouchou et fleur de lys en tissu. String rouge. Escarpins dorés. Il
porte le masque d’un homme noir souriant largement. Pardessus, il
arbore une imposante coiffe de chef indien. À la main, il joue avec un
sceptre court.
Sur l’audio 1, David masqué et déguisé
dansotte et se trémousse vers le public. Ce
faisant il traverse le plateau. Quand la voix du chanteur se modifie,
Any pose son tricorne, se lève et se place
devant lui en croisant les bras. Honteux, il rend son sceptre et
retire sa coiffe d’indien qu’il tend à Any qui la
dépose sur la table. Aussitôt elle le prend
vivement par la main et l’entraîne jusqu’à la
chaise haute sur laquelle elle s’assoit. Elle le couche sur ses
jambes et lui donne une fessée. Après quoi, elle
dénoue son foulard, l’humecte de salive et lui nettoie un coin du visage. Elle lui met le foulard autour du cou puis le délaisse. Elle
recouvre la chaise de sa cape côté rouge et fixe ses jambières aux pieds de devant. David met le foulard sur sa tête,mime une mendiante, puis la
rejoint pour danser.
Audio 1
Lancé une fois la vidéo 0
terminée en même temps que
la lumière monte.
Mix Joe Dolce
Shaddap You Face
- Stanley
Beckford - Hold my hand
- Buddha Bar X
(2008) Mixé par DJ
Ravin Czech
Philarmonic Chamber Orchestra
featuring Sophie Solomon - "Love theme from Ben-
Hur"
Fin audio 1
(fin du morceau)
Vidéo 1
(muette)
Superposé à des images, le texte du spectacle (cf. dernière pages de la conduite) défile tout au long de cette longue
vidéo, parfois interrompue par
des plages animées
d’extraits de films ou de jeux
vidéo.
La lumière monte une fois
la vidéo terminée.
Face piquée sur les tables et la chaise haute, contre-jours
sur pieds
Tout au long de l’épisode la
lumière peut-être modulée au
feeling mais, en principe reste
fixe, hormis lors de certaines
séquences vidéo durant lesquelles
la salle sera plongée dans le
noir, et le couronnement et
le final pour lesquels sont rajoutés les
quartz.
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MIN SÉQUENCES PLACEMENTS COSTUMES / ACCESSOIRES JEU / CHANT AUDIO VIDÉO LUMIÈRE
9’
Partie 1 Séquence 2
ADIEU
FOULARD
David et Any à la table
David
Retrait masque d’homme noir
À la fin de l’audio 1, David et Any vont
s’asseoir à la table. Il retire son masque et ses
accessoires et ses chaussures. Il approche de lui le micro table 3 et chante a capella. Any fait un léger chœur derrière sa voix.
David chante : Adieu madras, adieu foulard Adieu rob'soie, adieu collier
choux Doudou en moins li ka pati
Hélas, hélas ! cé pou toujou ! Bis
Bonjou Missié le gouvêneur, Moin vini té oune pétition Pou mande ou autoisation
Afin laissé Doudou moin ici. Bis
Non, non ,non ,non, déjà top tard,
Bâtiment a déjà sur la bouée. Non, non ,non ,non, déjà top
tard, bientôt il va appareiller.
Bis Adieu madras, adieu foulard,
Adieu grains d'or, adieu collier choux,
Doudou en moins li ka pati
Hélas, hélas ! cé pou toujou ! Bis
Micro 3 sur table
Poursuite de
Vidéo1
Poursuite de Vidéo1
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7
MIN SÉQUENCES PLACEMENTS COSTUMES / ACCESSOIRES JEU / CHANT AUDIO VIDÉO LUMIÈRE
12’
Partie 1 Séquence 3
HEURE
EXQUISE
David à la table
Any debout derrière lui
David
Faux yeux de dormeur et nez factice
David passe une paire de faux yeux et change son débardeur pailleté pour un kaki pendant
l’intro de l’audio 2. Any se lève et vient le
peigner pour lui faire la raie au milieu ; elle le bichonne comme son
enfant. Elle chante sur la suite de l’audio 2.
Any chante : Heure exquise, qui nous
grise lentement La promesse, la caresse du
moment L'ineffable étreinte de nos
désirs fous Tout dit: Gardez-moi puisque je suis à vous
Sanglots profonds et longs des tendres violons
Mon coeur chante avec vous à casse-coeur, casse-
cou Brebis prends bien garde
au loup Le gazon glisse et l'air est
doux Et la brebis te dit; je t'aime
loup Heure exquise, qui nous
grise lentement La promesse, la caresse du
moment L'ineffable étreinte de non
désirs fous Tout dit: Gardez-moi puisque je suis à vous.
Audio 2
Intro bribe accompagnement
de « Adieu madras »
(Guitare : Roland Dyens) puis
enchaînement sur le karaoké de
« Heure exquise »
Franz Lehar - La veuve joyeuse
Fin audio 2 (fin du morceau)
Poursuite de
Vidéo1
Poursuite de Vidéo1
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MIN SÉQUENCES PLACEMENTS COSTUMES / ACCESSOIRES JEU / CHANT AUDIO VIDÉO LUMIÈRE
17’
Partie 1 Séquence 4
LA GUERRE
ET L’AMOUR
Any à la table David en salle
Accessoires
Canons à confettis
Besace
Any
Cagoule noire Perruque blonde et serre-tête léopard
Grosse bouche factice Lunettes noires
Faux Pierre ponce
David
Casque militaire Yeux de dormeurs et nez factice
À la fin de l’audio 2, Any va s’asseoir pour se
changer. Elle se met nue ; défait sa coiffure
puis se recoiffe de façon à pouvoir enfiler la
cagoule. Pardessus, elle dispose perruque,
lunettes et serre-tête, ainsi que la bouche démesurée qui lui
couvre la moitié du visage. Elle figure ainsi
une représentation version « Muppets » de la mort. Une fois prête,
elle affûte sa faux et improvise ses poses et
sa gestuelle.
David met son casque, prends sa besace de
munitions et avance sur le public. Il réagit à la bande son comme aux bruits d’un champs de bataille. Elle guide son improvisation avec les spectateurs sur lesquels
il tire des salves de confettis. Depuis sa
régie, Jérôme réplique par quelques tirs. David
alterne de relever et baisser son « masque » comme si c’était une
paire de jumelles.
Audio 3 Mixage de nombreux extraits de
chansons et de musiques
Fin audio 3 (fin du morceau)
Poursuite de Vidéo1
Poursuite de
Vidéo1
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MIN SÉQUENCES PLACEMENTS COSTUMES / ACCESSOIRES JEU / CHANT AUDIO VIDÉO LUMIÈRE
Partie 2 Séquence 5
HÉLÈNE
Avant scène et chaise
haute à jardin.
Any
Robe Masque de guenon
Collier Chaussures blanches
Tricot
David va déposer ses accessoires, puis s’assoit
sur la chaise avec le micro 1 en main.
Au cours de la chanson, Any exécute une danse
avec sa faux comme une parade d’art martial en regardant David. Puis elle disparaît, enfile
robe, collier et masque de singe et revient sur le
devant de la scène qu’elle traverse pour aller s’asseoir sur la
chaise haute. David se lève à son approche. Elle semble ne pas le
voir. Elle tricote d’un air las une laine dorée en
soupirant. David chante :
Cette lettre que je t'envoie Dieu seul sait quand tu la
recevras Au fin fond de l'hémisphère
Où les saisons tournent à l'envers
Quelle idée, ma douce Hélène De t'exiler aux îles des
Kerguelen Hélène, si je t'écris
Aux Kerguelen, c'est parce qu'ici
Sans le savoir, tu as laissé quelqu'un qui t'aime
Hélène Hélène j'ai froid au cœur
De mon côté de l'équateur Aux antipodes, as-tu trouvé
quelqu'un qui t'aime ?
Audio 4 Karaoké « Lettre à
Hélène » / Dave Arrangements Pascal Groleau
Micro 1 à la main
Poursuite de
Vidéo1
Poursuite de Vidéo 1
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MIN SÉQUENCES PLACEMENTS COSTUMES / ACCESSOIRES JEU / CHANT AUDIO VIDÉO LUMIÈRE
21’
Partie 2 Séquence 5
(suite)
David zone micro 1
Any zone micro 2
Hélène Moi et la géographie
On est devenu bons amis Et je passe des heures entières
Tout seul devant le planisphère
Mais de ton île, je ne sais rien Sinon qu'elle est dans l'océan
indien Hélène, si mon appel
Arrive jusqu'à ton archipel Par le premier courrier,
donne-moi des nouvelles Hélène, je t'aime
Hélène, ça rime à quoi De vivre au sud pour avoir
froid, Et de passer l'été comme en
hiver ? Hélène, je t'aime
Hélène, si je t'écris Aux Kerguelen, c'est parce
qu'ici Sans le savoir, tu as laissé
quelqu'un qui t'aime Hélène
Hélène, si mon appel Arrive jusqu'à ton archipel
Par le premier courrier Donne-moi des nouvelles
Hélène, je t'aime Hélène, si je t'écris
Aux Kerguelen, c'est parce qu'ici
Sans le savoir Tu as laissé quelqu'un qui
t'aime, Hélène
David reste en place. Any traverse la scène
vers cour où elle abandonne son masque. Elle se place au micro 2. Tous deux se regardent.
Fin audio 4 (fin du morceau)
Poursuite de
Vidéo1
Poursuite de
Vidéo1
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MIN SÉQUENCES PLACEMENTS COSTUMES / ACCESSOIRES JEU / CHANT AUDIO VIDÉO LUMIÈRE
24’
Partie 2 Séquence 6
SUPER
HEROES
Durant le pont musical, Any et David vont s’asseoir à table.
La fin du texte et dit au micro 3 par l’un et l’autre.
Any et David chantent :
David : I've done a lot; God knows
I've tried To find the truth. I've even
lied. But all I know is down
inside
Choeurs : I'm bleeding...
Any :
And super heroes come to feast
To taste the flesh not yet deceased.
And all I know ... is still the beast
Choeurs :
Is feeding...
David (parlé) : And crawling on the
planet's face
Any (parlé) : Some insects called the
human race...
Any (parlé) : Lost in time
David (parlé) :
And lost in space And meaning.
David et Any :
Meaning
Audio 5
Karaoké « Super heroes »
The Rocky horror picture
show R’Brien
Micro 1 et 2
sur pieds
Micro 3 Table
Fin audio 5
(fin du morceau)
Poursuite de
Vidéo1
Fin vidéo 1 (fin de la plage)
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27’
Partie 2 Séquence 7
LE SACRE DE
LA NUDIT É
Any et David au centre
devant les tables.
Accessoires
Couronne d’épine
Couronne de laurier Tondeuse électrique
Ciboire Feuille de papier calque
David se place centre
scène face public. Elle le rejoint avec les
deux couronnes en mains. Il la ceint de la couronne de laurier.
Elle lui pose la couronne d’épine sur la tête. Elle achève de le
dénuder complètement puis saisit la tondeuse
sur la table. Elle s’agenouille de
profil pour ne pas cacher la scène, place une
feuille de calque aux pieds de David et tond
en totalité les poils de sa toison pubienne qu’elle recueille dans une coupe qu’elle ira déposer sur
une des tables « buffet ».
Elle revient et enfile le cockring en or sur le
sexe et les testicules de David, qu’elle passe un
après l’autre, ostensiblement au
travers de l’anneau en tirant largement la peau.
Après quoi, elle se relève et s’incline par
une révérence.
Une fois David en place,
Audio 6 “Sarabande”
Georg Friedrich Haendel
Fin audio 6 (fin du morceau)
Les quatre
quartz s’allument et
viennent s’ajouter à la lumière
déjà en place de façon à éclairer le
plus possible l’espace.
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32’
Partie 2 Séquence 7
(suite)
Centre scène puis
déplacements en salle
Any
Perruque 18ème Boucles d’oreilles
Bague
David Cape de velours rouge bordé
d’hermine Couronne royale
Bague Sceptre
Après une légère pause,
Ils se séparent dés le départ de l’audio 7.
Any va poser sa perruque, mettre ses
bijoux, et se repoudrer. David fait de même et passe son manteau. Ils se rejoignent devant les
tables, où se faisant face, Any pose la
couronne royale sur la tête de David et se tient
à ses côtés. Se tenant hautement la main, ils se présentent fiers et souriants au
public qu’il traverse par l’allée centrale. Arrivés au fond de la salle, ils se
séparent à nouveau chacun d’un côté de la
salle pour servir le champagne au public, dont les bouteilles sont
ouvertes par les participants aux
précédents épisodes de la Toison qui seront
présents.
Audio 7 BO de “Meurtre dans un jardin
anglais”
Fin de audio 7 (shunté une fois le couple revenu aux tables après
avoir servi le champagne aux spectateurs et trinqué avec
eux)
Noir
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40’
Partie 3 Séquence 8
SI BARNETT
M’ÉTAIT CONTÉ
suivi de
SI VOUS
AVEZ TOUT RATÉ
…
. Assis derrière les tables,
Any et David se remaquillent et se
changent pendant la diffusion des vidéos.
Any
Robe du soir ou costume
Chaussures Boucles d’oreilles
David
Costume gris bleuté Cravate jaune dorée
Bretelles Chemise rose satinée
Chaussures vernis marrons Boucle d’oreille
Bague doigtier articulée en forme de griffe
Vidéo 2
(sonore)
Fin vidéo 2 (fin de la plage)
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44’
Partie 3 Séquence 9
JUST FOR ONE DAY
Zones micros 1 et 2
Any et David se placent à leurs
micros respectifs Au départ de l’audio
8, ils chantent : I-I wish you could
swim Like the dolphins-like
dolphins can swim Though nothing-
nothing will keep us together
We can beat them-for ever and ever
Oh we can be heroes-just for one day I-I will be king
And you-you will be queen
Though nothing will drive them away
We can be heroes-just for one day
We can beat them-just for one day
I-I can remember Standing-by the wall And the guns-shot above our heads And we kissed-as
though nothing could fall
And the shame-was on the other side
Oh we can beat them-forever and ever
Then we could be heroes-just for one day We can be heroes (3X)
Just for one day
Lancement, une fois le rideau du plafond ouvert,
de
Audio 8 Karaoké de « Heroes »
David Bowie
Micros 1 et 2 sur pieds
Fin audio 8
(fin du morceau)
Les lumières montent
doucement jusqu’à être
allumées à full
Noir cut
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MIN SÉQUENCES PLACEMENTS COSTUMES / ACCESSOIRES JEU / CHANT AUDIO VIDÉO LUMIÈRE
45’
Partie 3 Séquence 10
GÉNÉRIQUE
DE FIN
Any et David
saluent.
David présente l’équipe.
2ème saluts,
On dispose les tables « buffets » au milieu
de la salle.
Audio 9
“ You are my world “ Jimmy
Somerville et les communards
suivi de
“ Sunday morning ”
Nico & The Velvet
Underground
Vidéo 3 (sonore)
Fin vidéo 3 (fin de la plage)
Puis lumières.
Elles sont ensuite à nouveau
baissées à 50% pour permettre la lisibilité de la
vidéo
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Texte de la vidéo 1
J'ai dis ce que j'avais à dire. J'ai fait ce que j'avais à faire. Je ne dois rien à personne.
Le goût juste, me casse les couilles
tout autant que les avis éclairés. Prends moi bien au pied de ma lettre.
On ne m’aime qu'inconditionnel et je me fous qu’on me comprenne.
Cul nul je vais, toujours la bite à l'air, le nez au vent. Qu’il tourne ou pas,
ne changera pas mon cap.
En matière d'art comme en sexe, la modestie ne mène à rien,
le divertissement n'a pas de couille et la tradition m’emmerde.
Fais ton art véritable ou bien meurs dans ta crasse.
L'insulte est mon domaine.
Le mépris est ma foi. J’aime ça.
JaZon LA ROSE S’EN SORT Ça parle d’amour, Maman Et les petites idées fusent Baiser, s’exprimer, ne plus avoir envie ; baiser, ne plus s’exprimer, s’isoler, se contracter, ne plus avoir envie Est-il possible que ce ne soit que ça ? Et vive la mort et vive la bière En colère contre la vie Je jure que jamais plus je n’aiderai les autres à grandir
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Evolution ! Je te parle tête de nœud Je te parle tête d’amour Qu’est-ce que tu sens ? Qu’est-ce que tu vois ? Ta propre merde, ingrat, faux cul ! Il est temps de t’y ré - intéresser, à ta vraie merde, celle qui sort de ton trou du cul ; tu l’as trop longtemps négligée, méprisée, délaissée depuis ton statut puéril, sur les conseils d’une amie … ta grande amie, Manman C’est pourtant bien ce que tu produis quotidiennement C’est ta production … de merde C’est bon, c’est doux C’est bon, c’est doux Dépêche-toi, Grand Messie du pipi - avant que la télévision ne te rende les gens célèbres ridicules et les gens ridicules célèbres - de rétablir la chienlit avec ta prophétie. Croix de sainte chasse, croix de chasse d’eau, Si je mens, j’ vais pas au pot ! JASON ET LE PEUPLE DES TANTOUZES Il faut Médée Vouloir Médée Médée, moi Pourquoi Médée ? Mais parce qu’il faut aimer Médée Médée à n’en plus finir, Médée à jouir, Médée à perdre la raison Médée toujours Médée encore Voulez-vous Médée ? Qu’aucun de vous ne puisse plus vivre sans Médée Mais! Tu joues au 421 avec Médée! Sans m’avoir demandé la permission de prendre Médée ? Bon, on va jouir à autre chose ; finalement qui se passe de drogue ici ? Mon plaisir n’est plus le sujet se dit un des dieux de l’Olympe - le chef. La satisfaction du désir premier est une affaire de mortels et je ne le suis pas. Même si ce n’était que la vision toxique d’une imagination flottante sortant des méandres de ma rêverie ? J’ai cru que le songe était moi et su qu’une vérité s’y trouvait bien cachée. Alors j’y ai plongé, jusqu’à moi, la garde ! Et j’ai rencontré dans mon rêve un rêveur qui rêvait à moi. Poursuivant plus loin dans ses rêves - qui n’étaient pas les miens – je vis un jeune homme boire avec une merveilleuse complaisance le sperme de trois hommes qui éjaculaient tour à tour sur son visage ouvert, où sa bouche offrait un orifice jamais comblé. Quel rapport y avait il entre ma pensée élevée et mystique, et la vision triviale ou mémoire d’une production courante de films à objet sexuel que son esprit sollicitait, bien installé au chaud dans mon cerveau ? Tous les rapports du monde justement, me dit-il. Ah bon ?! Parce que cette image si perturbante pour les hommes de ma race, était devenue pour lui courante, ordinaire et limpide comme l’eau des rivières sinuant dans les près, l’excitation de telles situations vécues ou irréelles n’en était pas moins toujours possiblement existante mais plus aucun sentiment de honte ou de tabou n’y était rattaché ; ce qui les rendait
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aussi simples et frais que les cours des petits rus dont il est fait mention plus haut. Rien de plus, rien de moins. Eh oui ! “I had a dream” chers amis, et grâce à lui, la justesse des corps, le rôle des attractions et des désirs impérieux qui faisaient vibrer mâles et femelles à l’unisson de la grande violence reprendront leur place au sein d’une vision de la vie humaine désormais d’une grande et paisible clarté. Débarrassons-nous du sulfureux qui n’est que puritanisme, religion et donc peur de la mort pourtant à ce jour encore inévitable, et nous obtenons un précipité de sexe pur et de désir de l’autre ; ce qu’on serait tenté d’appeler : l’amour, mais qui pourtant ne porte aucun lien d’attachement outrancier dans ses gênes. Plus de familles ou d’associations fallacieuses pour de mauvaises raisons : nations, copropriétés ou autre et nous abolissons la guerre. Mais peut-être préférons-nous le piment morbide de la violence fantasmée ? Dans ce cas, amis bourrins, amies bourrines, évitons de nous dire que nous aimons la paix. À moi et mes argonautes vous permettrez dans ce cas, j’espère, de rencontrer tout autre chose que ceux de la légende. Car ceux du bois dont je suis fait, de même que les vaillants noirs de 1963 marchant sur Washington, viendront, s’ils m’en croient, réclamer au bailleur que leur chèque en blanc ne leur sois pas retourné pour provisions insuffisantes par une démocratie débitrice. Pour ma part si j’avais pu rencontrer Claudine Beccarie pour mes 15 ans et demi, J’aurais tout de suite compris et me serai bien épargné de visiter l’Olympe pour venir en parler ici. POUR CEUX QU’EN BAVENT - POUR CEUX QU’EN CHIENT - POUR TOURNER DES PÉPLUMS ET DU GORE À PAS CHER ! GAST HÉROS PROD, C’EST GLAIRE ! Les vampires meurent aussi. Dans un intérieur de velours flétri Tes doigts s’enfoncent dans ma chair amollie, comme une corne épaisse 19h, on boucle, fermeture éclair J’ai une histoire d’amour avec un mort Moi vivant, je n’accepterai jamais de mourir de lucidité Mais comment finir d’exister ? EH ! LE TIGRE, ÉTENDS-TOI ! Pluie du matin n’arrête pas le pèlerin Injuste Un juste Retour des choses J’étais dans une convention de merde Une grande convention de portefeuilles bien assis Soudain j’ai bu des poils de chats. Youpla ! J’ai eu beaucoup d’ennuis
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Les maillons d’une chaîne infinie me lient, A toi ; J’ai bercé sans à-coup ton corps sur le lent ressac d’une mer apaisée, Douce mort ; je bondis J’ai percé le secret d’une vie, de ta vie, morose et séduisante, pour te maintenir éveillée Et les loups aux aguets ont bien compris ma fuite quand je te protégeais, Aujourd’hui, tu n’es plus, disparue, envolée Et je cherche où ton corps a bien pu se cacher, de mes yeux, De mon regard instruit, trop fait pour te comprendre, Partie, carapatée hors des lieux familiers, pourquoi ? J’ai crié, hululé ton nom, la forme de ton visage, Sans réponse à mes cris, le vent m’a ramené les lambeaux de ton dos, flétri OR DONNÉ Je veux la solitude et l’ADSL Je veux la paix du réveil sans contrainte dans une campagne isolée Je veux la culture radiophonique et le séjour de rares amis L’isolement magnifique et mes dépenses sur Ah ma Zone ! La nature mouillée, les insectes qui piquent Quand quelqu’un pourra m’aimer, vous me sonnerez ? Je pourrais à mon tour partager l’agrément de toutes ces solitudes, Dans ce coin vert, abandonné, plein d’animaux qui me renseignent. Je veux être à mon rythme Je ne veux pas travailler Je ne veux rien regretter Et surtout pas ma mort, Insensée perspective planante comme un condor Fin de ma vie. Fin d’une vie. Et aussi ça, j’adore ! LA PORNOGRAPHIE NATURELLE OU L’IMAGE MENTALE DE SA PROPRE BAISE On y va ; on y va ! Le « pas de pitié » est une expérience naturelle ; à dix francs, Lady grosse, dix francs ! Nous entamerons donc, little pupils, notre stade adulte par l’expérimentation du mal. La préoccupation d’une certaine esthétique revenant au manque de liberté, à un désir de cadre emprisonnant et rassurant, on y va ; on y va ! C’est pas cher et ça tient froid ! Le livre de la liberté ; je livre de la liberté pour pas cher Nous sommes des animaux avec un portable
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On y va ; on y va Tu consommes ; trop à l’aise ; lourd d’aisance Consommateur, matrice de sexe et de nourritures terrestres, Juste consommateur, mateur de l’idée du plaisir ; non du plaisir lui-même Car le plaisir de l’homme vivant et non mort à sa petite enfance, reste la liberté Non comme une quête mais en une perpétuelle chevauchée à travers les mondes du mental et de la peau Et là, tu trouveras toute une gamme de literie à un tarif exceptionnel ! Parfois tu toucheras le sol, le temps qu’un appui te relance, Boeing - Boeing ! Bientôt 100 000 aguichés fermés ! Méfiance d’un cerveau trop à demi ouvert ; enfermement immédiat dans le discours de l’autre, dans les murailles de son existence agissante, enveloppante, armure ; art mûr, trop blet ou trop fané. Exception culturelle mise à part, passé deux jours, sans change à sa disposition, le caleçon ou petit string d’un acteur de boulevard ou de scène nationale effluvera toujours le lion. Alors je m’aime plutôt rocker et midinette dans l’âme avec son besoin hystérique d’hurler. J’aime que nous nous transformions en loup garous informes à nos heures de pleine lune. Nous ne crions pas pour une souffrance ordinaire mais pour la vie véritable qui émane de nos bouches en trop plein, comme les gaz brûlés de nos pots d’échappement ; Je me propulse ; je te propulse ; je te pétarade au dindon, de mes moteurs à explosion ; Ce ne sont jamais les mots qui guident ma musique ; C’est ma musique elle-même qui supporte ou appelle quelques mots sur son dos, pô pô pô ! Taïaut ! Taïaut ! Hue dada ! Au galop ! SI J’ÉTAIS MUSICIEN JE FERAIS DE LA MUSIQUE Je ne peux pas me permettre de ne pas vivre au-delà de ma première douleur ; J’ai vraiment trop à faire pour ma réunion Tue Père Ware ; J’attends mes argonautes d’un instant à l’hôte. Mes choses sont beaucoup plus doubles que ça et ma vie flotte le vent en poupe comme une couille sortie, prenant l’air à la fenêtre de son kangourou dans le respect de ses pairs ; Ceux qui ne s’organisent pas au sein même d’une société constituée doivent s’attendre aux pires des manipulations vous savez ! Le look, les photos, les sous ; le voyage fantastique ; la quête en profondeur du haut jusques en bas … la toison dort encore ; Passe, passe les niveaux à l’intérieur de soi ; la grande descente est rythmée par Disney ; Oui, des années 60 à nos jours, place au révisionnisme de l’amour, de l’histoire d’amour comme de l’histoire tout court Oui tout est beau et enchanteur nous assure le roi Merlin Violence et jouissance de la violence, la colline a les yeux doux pour le boucher sentimental Place à la féminité des héros, Même l’hétéro a l’air subtil Sans sa piqûre, mon héroïne, la belle nudité du héros jette son espoir et tombe à l’eau. Mon singe, mon bouffon, mon ami Mon petit clown battu comme plâtre Mon enfant, mon précieux, mon aristocrate raffiné, mon féminin civilisé qu’on veut violer, qu’on guillotine, enfin te voilà revenu ! Ils t’auraient libéré ? Ils auraient été sages.
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Hommes et petites femmes tous nus du monde seraient mes héros pour de bon ? Merci alors ! Mais non voyons ! Ils t’ont martyrisé ; Mon dieu, comme ils t’ont fait du mal ! Si c’est ainsi, je crie vengeance ; je ne respecterai pas votre sexualité ; Le respect n’est pas mon sujet, ni même mon plaisir d’acteur ; C’est un peu trop dans l’air du temps. C’est moi qui nous incarnerons mutuellement les uns les autres dans une douleur épreuve de mon rapport à vous - vous comédiens, humains, spectateurs de tous poils et de bon cœurs finalement, Moteur ! Si Bi l’Un ; si gît l’autre Vengeance de l’humain, je suis médiocre, je suis Médée Je suis un paon, je suis Jason Et je réalise qu’une fois de plus je suis en miettes ! Hourra ! Moi, little girl, cou rouge et face blanche, traits sur le torse, gants de métal et jupe de cheminée, Tu faisais une tache et moi je t’admirais. Aujourd’hui délaissé, je n’en peux plus de voir autour de moi comment tiennent ces bites J’ voudrais une bouteille de lait de coco pour tourner toutes les scènes pornos J’ veux bien payer de ma personne mais j’ai pas le temps d’ensemencer pour rire … et la sentence est toujours la même : jugé contre toute attente ; abandonné sur le palier : je t’aime. Croire en l’art aujourd’hui est devenu aussi misérable que de croire en un dieu ou de croire en son amoureux ; tout le monde le fait, par la même convention ! Mais alors pauvre gens heureux ! Quelle belle balade ! Rentrons, rentrons ! Tandis que nous, culs nus merveilleusement vautrés sans honte, Dégoulinés, souriant mollement à la télé, raies alitées Mélange onctueux fondu en une, de nos deux silhouettes alanguies, Trophées collés en macaron crémeux, siamois de nos humeurs poisseuses Qu’embaumaient nos parfums sucrés de poils et de cannelle Nous étions pains d’épices dans nos beaux emballages. Pour nous, doux mangeurs de gâteaux Le monde ne serait jamais plus beau. LES TERREAUX LOURDS OU LA MAIN VERTE AU PANIER DE ROSE Ça y est je suis célèbre ! Les éditions Pouet Pouet présentent Wendy Quandreviendras-tu dans : Les Ingrédients de ma chambre de bonne Accessoires : une bouteille de pisse, un stylo, un torchon essui-sperme ; plus un bijou anal, j’hésite ; Non, c’est bien, c’est très bien. Si, si vraiment j’insiste
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Voici donc la recette d’un truc vraiment excitant ; un truc vraiment pour se branler ; Combien j’ai pu faire jouir d’hommes au téléphone en leurs disant : « Oui mon chéri c’est ça, prends moi ; prends ma p’tite chatte avec ta grosse queue » avec une voix légère de petite fille à peine pubère ; Alors vous aussi, marié, cadre, intello, vous pouvez sans problème, emprunter cette peau. Mais les kepuns font-ils des enfants ? Il me reste une dernière petite pièce à glisser dans un tronc Quelque part, St Jérôme a l’art et le visage d’une vierge immaculée, alors ?! Je peux lui poser la question. Pour moi, un oiseau mort s’endort Et dans l’épaule son dard sans gore s’enfonce si fort encore Son fantôme m’a cloué ; un des neufs est parti en me perçant à jour ! Amplifiée par la voûte à l’arceau lisse, au berceau rond de mon œil scrutateur, Déclaration de haine du grand inspirateur : A celles que je n’ai pas pénétrées, à ceux qui ne m’ont pas sodomisés Mais qui ont voulu un peu voir et entendre Ceux qui ont su me demander de l’aide et m’enseigner moi-même au travers de mon être pour me rendre plus grand Je leurs fais un câlin au cœur venu du plus profond de mes 120 000 ans. J’ai 12 ans ; vous savez que c’est vrai mais … À vous Mesdames Messieurs, bourgeoisie de notre bon peuple de théâtre, vous qui parfois m’êtes tellement supportables et bien au fond de vous qui pouvez me sentir si près de vos désirs Sachez qu’un certain punk, en son âme perforée des épingles acérées de toutes ses nourrices, de loin vous salue bien, de bien profond entre nos cuisses ; je pars. Reste alors de ma vie sans grade, quelques petits voyages à faire et des promenades : Une femelle me double dans le métro Un ado me fait bander au passage À niveau d’une Belle Hélène un peu ragtime qui m’arrache le cœur par son ton trop sanglant Ai-je si mal pour toi ? Qui fut le vampire de nous 2, dis moi ? Nous trois ? Revenir en arrière, revenir en arrière ; restaurer les Pré noms Moi, purifié et prude ; puritain au henné Moi, mon chat et le monde réduit à une flaque d’eau pour voir comme je suis beau, encore ! Ça va ma pute ? Alors … … trois minutes de sexualités débridées ; non ce n’était pas beaucoup ; ce n’était pas si terrible pour finir, d’arracher ce lambeau de vie ; on ne l’aura pas fait - tout à fait - assez tôt. Quand le printemps d’Hitler revint, nous sommes restés bouches bées, démodés dans notre propre actualité. Je, Nous, s’étaient multipliés ! La livraison se fit sur scène ; ailleurs ; nous ne parlons plus en direct, Encore moins nous toucher sous la couette S’engager pour me diriger ; surtout ne pas être heureux de vivre, ne pas être heureux de sa vie mais savoir en avoir un peu l’air Je repousse cette idée stimulante tous les jours.
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Je peux enfin venir vers vous glorieux aînés ; ma routine est achevée. À vouloir saisir toutes les chances, on les saisit bien toutes n’en déplaise aux poncifs proverbiaux qui rassurent les bigots du bon sens ; Attention, sortie des autistes ; ouvrez moi grand les battants ! Je danse. L’importance que nous nous donnions nous perdait, pas vrai ? On ne se doutait de rien tant on y croyait fort et c’était merveilleux ainsi ! J’en veux ENCORE De la damnation à prix d’or ! Qui trop embrasse étreint le monde à coup sûr, je vous l’assure ! Sur ma santé … Fragile – haut – bas Tortionnaires et meurtriers habiles, ça doit bien rigoler à mort, en nous voyant nous affairer, nous les victimes de Médée QUE DE COMBATS POUR OBTENIR LA TOISON - APOLLONIUS, VALERIUS FLACCUS ET PETIT ÉPILOGUE Moi je suis à ma vraie place Je combats mon aïeul qui chaque fois qu’il le peut, pénètre mon cerveau jusqu’au fond de mon cul, tout lubrifié qu’il est par vos salives complaisantes, vos sourires nécrophiles enjoués. Car on préfère encore rêver à l’art des morts plutôt que d’abaisser son snobisme à voir du vivant qui se crée. Voilà ce qu’on appelle amour de la culture. Eternellement, j’adore ! Pendant ce temps, protectrice et bienveillante, ma Toison dort encore. Un dernier songe avant le Styx et une obole pour Jacques Charon, gentil passeur de ma télévision : Au théâtre ce soir, ma famille maternelle se réunit au square pour quelque enterrement. Ma grand-mère bienveillante, s’ingénie à m’expliquer qu’on peut travailler suffisamment un anus, pour qu’il laisse passer des choses assez volumineuses. Elle ajoute qu’il faut être précautionneux et doux pour mener à bien de telles manipulations, mais qu’elles sont très enviables pour qui aspire à la libre poussée des gaz sodomites Alors je pense au jeune homme puceau à l’imperméable orange dont j’ai gardé l’image en moi-même … en moi-même. En route par le métro puis par le train, des touristes plus ou moins mignons, plus ou moins cubains, plus ou moins boutonneux envahissent plus ou moins l’espace de ma plus ou moins grande vitalité Qu’est-ce que vous voulez foutre avec des gens comme ça, dis mon grand-père En effet ils portent tous le même bob marqué « Paris » parfaitement ridicule Ils ont l’air d’une absolue banalités, ainsi exportés, regroupés sous une même étiquette ; Quel intérêt qu’ils soient cubains soudains ? Il ne faut plus leur prêter attention me dis-je en moi-même, mon papy a raison. La vie c’est simple et chouette ! Puis plus loin, tout au fond du wagon, en voilà une qui lit et moi j’écume en tentant de décrire dans ma tête, les volutes tout en brumes de mes longues traversées mentales ; Tiens, me dis-je alors, presque directement du producteur au consommateur. Il suffirait qu’elle s’approche de moi, et glisse son regard par dessus mon épaule pour qu’elle consomme de l’auteur frais. La chaîne intellectuelle alimentaire existerait-elle donc ?! Quel monde intéressant et doux ! Oh ! Croyez bien Mesdames Messieurs que tout ça ne fut pas gratuit ; non, il fallut s’en payer à soi-même une autorisation ; une bonne tranche dans le flanc droit, une baignoire à la Marat ; Premier de Corday, grimpez, grimpez, souffrez jusqu’au premier bouillon de sang frais
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Et réservez, votre sensibilité pour plus tard ! Ce jour là, heureux dans mon train, je mourrais léger, négligemment de tant d’émois si simples, en opérant un trou dans mon pantalon neuf fait de tweed élégant, En me grattant la cuisse avec ma clef pour rire, je perforais l’artère de mes soupirs Et simplement alors tout vidé de mon sang, par ce trou de ma poche et mon doigt caressant Je pus jouir Voilà ce qui m’arrive : une écorchure à l’aine, naissance du bassin où ma peau parchemin, toujours aussi fragile est comme une relique qui se fendant encore d’une veine brûlante, courant jusqu’à mon cœur antique et enfantin, recèle toujours en elle les tremblement divins d’un temps préhistorique. Mais il ne suffit pas de jouir ; il faut aussi se réveiller - Côtoyer la rudesse des autres et le grain de leurs peaux tannées - Je n’eu dés lors d’autres désirs que de coucher mon corps contre l’enfance intacte. Y quêter son amour, retraverser le monde et partir sur l’onde, protégé - bienheureux dans le creux de sa barque - jouir de la décontamination des autres qu’offre le repli sur soi-même. Soi m’aime à jamais - Seul avec ce bout d’amour si pur, incrusté dans la viande comme la pointe cassée d’un javelot - J’avais cru en mourir alors qu’elle incarnait la vie. Cette brisure remontée du fond de tout en moi comme une écharde que le corps se rappelle - elle réclamait la greffe de cet amour incomparable pour se voir aspirer à la surface de ma peau. J’ai su alors que je m’étais trompé ; j’avais mal par erreur. La souffrance et l’horreur ne prenaient aucune part dans l’éclat de cet amour là. Son cristal est toujours en moi ; parfois je le regarde - discrètement - à l’abri dans le creux de ma main. Il rutile d’une paix délicate. Son modeste reflet m’offre un spectacle à son zénith quand parfois - aux rayons du soleil -j’ouvre ma paume toute entière. Et dans ma solitude merveilleuse, je me donne en cadeau toute la lumière du ciel - C’est la plus grande bonté qu’il m’arrive de me faire, Voilà ce qu’en silence m’a soufflé la dépouille d’un mouton équarrit sur sa branche. Tel un canard laqué qu’une tête de dragon tombée aérosol aurait tagué doré, elle m’a dit : La peau, crois moi, c’est bien assez ! Le reste est tout bonnement à jeter. Fin.