Le multiplicateur keynésien
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Le multiplicateur keynésien
Pour Keynes, les conséquences de
l’investissement sur la croissance sont particulièrement importantes…
Supposons un circuit d’eau
Sens de circulation de l’eau
Entrée de l’eau
fuite
Compteur
La proportion d’eau qui fuit à chaque tour :
s=0,2 soit 20%
La quantité d’eau qui entre I = 100 litres
On additionne ici tout ce qui
passe
L’eau tourne jusqu’à ce qu’elle soit entièrement tombée dans le
réservoir
On injecte 100 litres
Sens de circulation de l’eau
s=0,2 soit 20%
100
20
+ 80
+16
+ 64
+12,8
+ 51,2
Quand tout sera tombé dans le réservoir, quel total Y apparaîtra au compteur ?
Sens de circulation de l’eau
s=0,2 soit 20%Chaque fois
que 1est tombé ici
5 était passé
ici
Donc quand les 100litres d’eau seront
tombés dans le réservoir…
500 litres seront
passés au compteur
Application économiqueUne entreprise investit 100 €
Achat demachines : 100 €
Revenu de 100 €pour les
producteurs
Qui en épargnent 20 %
Et en consomment
80%
Achat deproduits : 80 €
Revenu de 80 €pour les
producteurs
A la fin les 100 euros
d’investissement initial ont été épargnés…
Et la production Y (ou le revenu) du pays ont
augmenté de 500 €
Comment l’expliquer ?• L’investissement initial génère
des vagues successives de dépenses qui se réduisent sous l’effet de l’épargne.
• L’investissement donne le coup d’envoi du processus économique : c’est lui qui conditionne le niveau général d’activité.
• Dans cette perspective, l’épargne est donc perçue comme une fuite hors du circuit !
Le multiplicateur
• Dans notre exemple, calculez le multiplicateur k.
K=Y/ I= 500/100=5
• Intuitivement, pourquoi est-il égal à 5 ?K=1/ s=
1/0,2=5• Parce que la propension
à épargner est de 1/5
Ainsi, que se passe-t-il si les ménagesdécident d’épargner 25% de leur revenu ?
Sens de circulation de l’eau
s=0,25 soit 25%
I=100
S=100
Y=400
Les ménages épargnent
toujours 100, comme
auparavant
Mais leur revenu s’est réduit…
Ce n’était donc vraiment pas
une bonne idée !
Profitons en pour comprendre la controverse au sujet de l’épargne…
• Pour les libéraux l’épargne est une vertu…
Les ménages épargnent
Cela accroît l’offre de
fonds prêtables
Les taux d’intérêt baissent
Les entreprises investissent
En définitive l’épargne
conditionne l’investissement
• Pour les keynésiens l’épargne est un vice…
Les entreprises investissent
Cela accroît le revenu national
L’épargne dépend du revenu national (Y)
En définitive l’investissement
conditionne l’épargne
Mais d’autant plus que la propension
à épargner est faible
Mais la propension à
épargner est un frein à l’activité
• Si le niveau d’activité est insuffisant (chômage…), comment devraient réagir les ménages ?
Point de vue keynésien
Point de vue libéral /
néoclassique
Accroître leur propension à consommer !
Accroître leur propension à
épargner !
Un contexte : la crise de 1929• Durant les années
30, apparaît un chômage durable dans les pays occidentaux.
Pour Keynes, désaveu de la pensée libérale :surproduction et chômage
pas de retour spontané à l’équilibre
L’investissement privé est défaillant…
• Mais il dépend de multiples variables dont certaines sont psychologiques
(« climat des affaires »), anticipations des entrepreneurs…
L’État doit prendre le relais• C’est à l’Etat de
pratiquer des investissements
• Impact majeur en raison de l’effet multiplicateur !
L’investissement privé s’en trouveà son tour stimulé !
Les limites de l’effet multiplicateur
Il faut admettre en réalité plusieurs
fuites
épargneimpôts
Tout le revenu non épargné devient-il une demande pour
les producteurs locaux ?
importations
• Les prélèvements obligatoires : pas forcément gênants s’ils financent l’investissement public.
• Les importations : la propension des ménages importer limite l’impact du multiplicateur !
En économie ouverte, la pertinence de la
théorie du multiplicateur est remise en cause
Ne confondons pas accélérateur et multiplicateur !
Croissance ou variationde la demande
Investissement
Accélérateur
Multiplicateur
ConclusionL’investissement est une variable clé de la croissance
Mais il est lui-même conditionné pard’autres variables économiques