Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique
-
Upload
yahya-michot -
Category
Documents
-
view
152 -
download
1
description
Transcript of Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 1/44
Conseil
REVUE DIU
Conseil Superieur des Musulmans de Belgique
Hoge Raad voor Moslims van Belgii!
~s.!? It!1 UJ 0I '''0 II u J& )I;1 IljU ~ 11 1
Belcika Yiiksek Islam Suras)
o
BruxeUes, Dhil 1 , . .Qa'da 1414, - Avril 19'94
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 2/44
HAK-ISIBRAIRIE DAR ALJIL
J 'a II J l..l WS 0. . . _ , . Livings - Salons
Salles a mangerChambres a coucherCuisines equipees
... I.. .. ,. 1 ".5.Q'~.~JLJCII ~~ "L ~. . . . . . , ...".. . ~ . . .
1c· ... "iiJ IC li ';100 II. _ , .Promotions toute l'annee
Vente de livres islamiques,historiques, litteralres,
en gros, demi-gros et detail12-22-23, place DE LA REINE,
1030 BRUXELLES 1 1' - Fax (02) 219 18254, rue MEAN , 4020 LIEGE
11 ' (041) 4422 12Ferme Ie dimanche
BILAL EXPORT
Tapis - Textiles
TissusArticles cadeaux
Gros, Detail - Toptan ve perakende
10, place LIEDTS, 1210 BRUXELLES 'U' (02) 241 20 07 - Fax: 3222412007
2
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 3/44
"
EDITORIAL
Le Conseil, c'est-a-dire a la fois, en arabe, al-majlis, « l'assemblee », et al-nasiba, « larecommandation ». Un double programme done, de reunionet d'information ... Vingt ansapres ce qu'il est convenu d'appeler la « reconnaissance» de l'Islam en Belgique, trois ansapres son election par la communaute, Ie moment est venu pour Ie Conseil Superieur desMusulmans de disposer de sa propre revue, de maniere a favoriser la communication desMusulmans de ce pays entre eux et avec Ie reste de la societe beIge.
II existait deja diverses revues musulmanes en Belgique et Le Conseil n'entend nullementleur faire la concurrence ou se substituer a elles. Ainsi la parution reguliere de l'lslamitischeNieuwsbrief depuis fevrier 1989 a-t-e1le ete une des raisons de choisir Ie francais commenotre langue principale de redaction. Langue principale, et non exclusive, vu la profondediversite linguistique qui fait une des richesses de l'Islam beIge. Ce n' est done pas par hasard,ou pour ce premier numero seulement, qu'on trouvera aussi dans Le Conseil des pages enneerlandais, en arabe et en turc.
Moins de deux mois separent la decision de creer Le Conseil et la remise de ce premiernumero a l'imprimeur ... Alors meme qu'il a ete prepare avec les moyens du bord, il est lefruit d'une merveilleuse collaboration entre des croyants trop nombreux pour etre tousremercies ici par leur nom. Au nom du Conseil Superieur et pour la comrnunaute, merci :
... I~ ti.J I , . . . s 1ft ...
Ce qui ne veut pas dire que notre equipe soit complete. Loin de Ia !Pour tenir et, in sM' aLliih, bientot depasser Ie rytbme de quatre numeros par an, pour ameliorer progressivement Iecontenu et la presentation, nous avons besoin de nombreux autres collaborateurs : des
reporters, des correspondants dans tout Ie pays, des redacteurs et relecteurs dans les quatrelangues, des calligraphes, des dessinateurs, des graphistes, des specialistes de PAD, desimprimeurs, des diffuseurs. Tous sont invites a contacter la redaction pour faire, dans Ie cadrede cette nouvelle entreprise du Conseil Superieur, « effort sur Ie Chemin de Dieu »,Dans les
pages qui suivent, on trouvera quelques appels plus particuliers pour lesquels une reponse estaussi attendue. ..
Publier Ie premier numero d'une nouvelle revue, c'est un peu comme lancer une bouteille ala mer, ou un ballon d'essai ... II est evident que Le Conseil ne sera vraiment la revue duConseil Superieur que s' il devient aussi, veritablement, la revue des Musulmans de Belgique.
Nous serons done reconnaissants a chaque croyant et a chaque croyante de nous aider, parleurs suggestions et critiques, a relever ce defi. Dieu ne modifie point l' etat d'un peuple,qu'ils n' aient modifie ce qui est en eux-memes (Coran, al-Ra'd - XIII, 11).
Wa s-saldmu 'alay-kum wa rabmat Allah wa barakdtu-H,
,
Pour Ie Conseil Superieur,
Y. BEYENS,president
Le Cons ei l; n" 1 - Dhil l-Qa'da 14141 avril 1994 3
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 4/44
SOMMAIRE
LES INFOS DU CONSEIL SUPERIEUR DES MUSULMANS DE BELGIQUE
Boubker NGADI, Vice-President: Les Conseils General et Superieur des
Musulmans de Belgique, une responsabilite
Composition du Conseil Superieur des Musulmans de Belgique (mars 1994)Structure du Conseil Superieur
Adresses des membres du Conseil Superieur
Adresses des responsables des Conseils provinciaux
Mohammed S. GUERMIT, Tresorier : La politique financiere du C.SM.B.
5
5
66
6
7
7
L'ISLAM BELGE: Compte rendu de la journee de celebration de20 ans de recon-
naissance de l'Islam en Belgique organisee it Anvers, Ie 26 mars 1994, par la Fede-
ration Islamique de Belgique - Belcika Islam Federasyonu. 9
Hasan UNAL :Aflll§ Konusmasi (Allocution d'introduction) 9
Pro P. S. VANKONINGSVELD :De Islam in West-Europa 10Pro Yahya MICHOT : 1974-199,4 : 20 ans de « reconnaissance» de I'Islam en Belgique 11
Pro Jef VERSCHUEREN : Rechten van de minderheden 12
Pr. Albert MARTENS : L' avenir d' une presence 16
Dr Yacine BEYENS, President du C.S.M.B. :L'unification de la communaute musul-
mane de Belgique 18
Ali YUKSEL :Musulmans europeens et politique d'integration 20
L'ISLAM EN EUROPE: Prince CHARLES D'ANGLETERRE: L'Islam et l'Occident 21
(traduction: Y. MICHOT)
LUMIERES DE LA RELIGION 26
Shaykh Hasan IBN SADDIQ: ~~ )/y ~ .uJ1 ~ l_,o.o':c1y {« Tenez-vous tous
ensemble au lien de Dieu et ne vous divisez pas!» Coran, A . l- ' Imr tin , III, 103) 26
Ali KO<; : Islam iliihi bir davddir (L'Islam est un appel divin) 30
SERVICES DE LA COMMUNAUTE : Mohammed BOULIF :Le Comite technique de
l' enseignement islamique 31
BOUTIQUE SC>.CIO-JURIDIQUE : Philippe LARDINOIS : Comment acquerir la natio-
nalite beige ?33
REVUE DE PRESSE 35
LECTURES 40
AGENDA a
4
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 5/44
LES INFOS c. S..M. B.
LES CONSEILS
GENERAL ET SUPERIEUR
DES MUSULMANS DE BELGIQUE,
UNE RESPONSABILITEIssus des elections de l'hiver 1991, les Con seils
General et Superieur des Musulmans de Belgique se
sont vu confier une grande responsabilite par la
communaute. Apres trois ans d'activite, ami-chemin
de leur mandat, ils ont decide de renforcer leurs
rangs et d'adopter de nouvelles strategies pour s'ac-
quitter plus efficacement de leur tache.
Lors d'une assemblee generate tenue le 16janvier
1994, la decision a ete prise, en conformite avec les
statuts (articles I, 5, 6, 12; II, 15), de pourvoir auremplacement de certains membres des Conseils
General et Superieur sur la base de deux criteres :
I'absence aux reunions et Ie non-paiement des coti-
sations. Les membres des deux Con seils qui, par leur
absence aux reunions, ont, pour des raisons que nous
respectons, mais de maniere claire, manifeste leur
desinteret pour leur mandat, ont ete consideres
comme demissionnaires. Ceux qui avaient participe
aux travaux des Conseils mais etaient en retard de
cotisation ont recu une lettre leur rappelant leurs en-
gagements vis-a-vis de la Communaute,De nouveaux freres ont done ete cooptes dans Ie
Conseil General, pour en reetoffer Ies .rangs, Et ce
Conseil General partiellement renouvele a lui-meme
elu huit nouveaux membres du Conseil Superieur.
Les pages suivantes presentent la structure et les
membres du Conseil Superieur issu de ces remanie-
ments. On y trouvera les donnees indispensables aune meilleure communication entre la communaute
et son Conseil. La gestion de 1'Islam en Belgique
n'est pas, en effet, de la seule responsabilite de
quelques-uns. Tout croyant est appele a en assumer
sa part, selon ses moyens mais en coordination avec
le reste de ses freres, Et il n'y a pas de coordination
possible sans une bonne communication.
La responsabilite ! Notre responsabilite a nous,
membres des Conseils General et Superieur, vis-a-
vis de la Communaute Musulmane, tire sa source
des textes du Saint Coran et de 13.Tradition du
Prophete (Sunna). IIest dit par Dieu - exalte est-
n ! - dans la sourate Les croyants (XXIII), 8 : « ... et
qui respectent leurs depots et leurs engagements »,Cette Sourate commence par Ie verset : « Gagnants
DU
sont les croyants ». « Gagnants », ce qualificatif est
donne par le Tres-Haut a ceux qui suivent les huit
recommandations enumerees ensuite, parmi lesquel-
les la recommandation donnee au verset 8 : respecter
les depots qui nous sont confies (amana) et honorer
nos engagements. Ces «gagnants» seront lesheritiers du Paradis (jirdaws) ainsi que le Tres-Haut
Ie dit : «Ce sont eux Ies heritiers, qui heriteront Ie
Paradis, pour y demeurer toujours » (v. 10-11).
Selon un hadith rapporte par Muslim et par Ibn
Hanbal, le Prophete a dit : « 6 Abu Dharr ! Tu es
faible. Prends garde aux depots. Si tu ne les
respectes pas et que tu ne les remettes pas a leurproprietaire, tu seras humilie au Jour du Jugement et
tu Ie regretteras. »
Une responsabilite, c'est-a-dire un depot, est un
lourd fardeau, difficile a porter, surtout dans Ie con-texte actuel. Nul n'est cependant contraint de l'ac-
cepter s'il se sent incapable de I'assumer. «Nous
proposames Ie depot aux cieux, a la terre et aux
monts : ils declinerent de s'en charger et en eurent
peur. Tandis que l'homme s'en chargea ... IIest in-
juste et ignorant» tC ora n, L es c oa lise s - XXXIII, 72).
Une responsabilite ne se demande pas mais, une
fois acceptee, doit etre prise en charge et honoree.
L'assumer doit etre un moyen et pas un but, un
devoir et un sacrifice plutot qu'une quete de prestigeet d'influence, un engagement auquel on se cons acre
sans negligence, une recherche du consensus, du ras-
semblement, et pas de la division ou de la manipula-
tion, une contribution a une ceuvre commune et pas
un trip individuel.
Celui qui accepte une responsabilite doit s'y
devouer et s 'y consacrer sans devenir ni victime ni
persecuteur, II doit etre prevoyant mais pas insou-
ciant, prudent mais pas pessimiste, bienveillant mais
pas narf, fort mais pas arrogant, affable mais pas
hypocrite, sage mais pas indecis.
Nous sommes citoyens, parents, voisins,
freres ... Toutes ces responsabilites nous interpellent
constamment et nous obligent a donner le meilleurde nons-memes. Puisse Dieu nous aider a etre a la
hauteur des taches qui nous sont confiees, a respec-ter nos engagements, a perseverer dans l'effort et asupporter le poids de nos responsabilites ; cela, en
nous confiant sans cesse a Lui, car c'est Lui quidonne la reussite.
B. NGADI, v ic e-p re si de nt du C .SM .B .
Le Conseil, n° 1 - Dhu l-Qa'da 14141 avril 1994 5
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 6/44
C'OMPOSITION DU CONSEIL SUPERIEUR D'lESMUSULMANS DE BELGIQUE (MARS 1'99'4)
Marocains TurcS'
Vlaanderen Z. EL ARBI H. SERnA YA
A . EL MOUKliTARI H . T uN C
M . U STU N
Walloni :e M . R IDA
K.BENCHEKH
M. BEN-KlRANE
1OUHNA
M,.:BOUUF
B. NGADI
Brux,eHes
H. TABANLI
A . K C M ; '
]otallJx
Vlaanderen 2 3
Wallonie 1 1
Bruxelles 5 ]
g , 5
Belges Autresol'.igines
M. GUERM IT
Y. BEYENSY. MICHO I f
M. LAROUSSI
0 0
0 1
2 1
2 2
STRUCTURE DU C ON SE IL S UP ER IE U R
Pre sidenc e : Y ac ine B EV EN S. V .ic e-pn~ side A,c es : B ou bke r N G ADI. Hamil l TABANLL
Commissions, :
1) Mosquees et bnims: Abdelhamid EL MOUKHTAR J , Ali Koc.
2) Easeignemeat et formatlon : Mohammed LAROUSSI. Hamdi TABANU.
3) Jeunesse : M oham med B EN -IC IR AN E, M ehm et U ST UN .
4) A ffairre8 soe late s : Ib rah im B OU H NA , K ebir B EN C 'H EK H .
5) Af1 'ain~s eeonomlques : Mohammed S. GUERMI"f.
,6) Affai res intiel 'ieul 'es e t ,admin is tra l ives : B ou bke r N GA D~ M oham med BEN -K IRANE .
'i) Affai r re8 jnrldlques et instifutionneUes : Yacine BEYENS, Yahya MlCHOT .
.8 ) Informatlon : Boubker NGA_DI , Yahya MmCHOl ' .
'9) Affai res , exterieures : Yacine B EYENS, A li KOC;;: .
Responsables du C OnUte des th .~log iens : Hasan IB N SADDIK , H asan U NA L.
ADRESSES D<ESMEMBRES DU CONSEIL SUPE ,R IEUR .
" Zohir E L ARB r 24. Plorastraar
A bde lharnm d E L M O UKH TA R I 85, S 'l L am be nu ss traat
Hassan SERTKAY A
Harun TUNC ;
M e hrner U ST UN
Mohammed RIDA
Hamdi TABANL I
Mohemmed S. GUERMIT
"
4/3, De Dries
9, Tichelrei
85, H a ll 1e i
39. me Ia Brochetere
4 1 7 , roe P, Pastur
106, ru e du For t
2140 BORGERHOUT
2600 BERCHEM
3600GENK
9000 G EN T
3550 HEUS .DE .N~ZOLDER
6000 CHARL ERO I
6 06 1 C H AR LE RO I
4621 RE:nNNE
'It IF ~ (03) 235 33 89
'B' (03) 230 10 67
'B' ( 08 .9 ) 3 5 ,6 8 49
'II' (09) 2 33 51 54
tr IFax (011) 573 t 26
'B' (lnl) 30 68 08
'II' (071) 3013 34
• «(41) 588324
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 7/44
K ebie B EN C HE KH
Moh ammed BE~-KIRANE
Ibrah im B OU H N A
Mo llamm ed BOULIF
Boubke:r NGAD I
A li KO< ;
Y ac ine B BYENS
Yahya MlCHOT
Moh ammed LAROUSS I
12/3 ru e de Belgrade
54 ,ru e G he ude
100~A v,Heydenberg bl S
12 , me R. Vanden:veyden85, r,Foye r S e h ae r be e ke is
2 0. m e de R obiano
69, me d u vmag e oils
221, rue de la Peste
27b. bld du Jubile
1060 BRUXELLES
1070 BRUXBU ...E S
1200 BRUXEL.LES
1000 BRUXELILES1030 BRUXELLES
10~OBRUXELLES
1160 BRI .JXELLES
1030 _BRUXELLES
1210 BRUXELLES
11 ' IFax (02 ) 534 2 5 01
11 (m) 5211558
'It (OQ .)7 62 1 8 5 ;9
11 ' IF ax ( 02 ) 5 14 ·4 6 49
~ (0(2 ) 241. 74 56,
B' (02) 219 8079'
Fax : (02 ) 2 18 20 40
~ ./lRax {O2) 660 96 93
11' IF~ (02)2421183
11 (0(2 ) 428 2 S 01
ADRESSES DES RESPONSABLES DES CONS ElLS PROVINClAlIX
ANTwERPEN
LIMBUR .G
Ahmed M. HAMMOUCHI 60. Komijkstraat 2010 BORGERBOUT :II' (03) 2 35 (M )56
3530 HOlmIAJ . .EN ·tr ( 011 ) 6 02 2 S 6hmed EJl., HEBn
2 VLAANDEREN H a rtin T UNC
HA JNAUT Mohammed RIDA
LIEGE Ismail BATAn]
NAMUR/ l ux . Moh. MOUKHARRD
BRABANT
BRUXELLES
Mo~lay b . . MOSTAFA
Abdel lah EL BAHR I
3 4, B r em s ir aa r
9., Tichelrei .9000 GEN1'
39, ru e [a Brochetere 6000 CHARLERO I
1120.pl. de la Resistance 4620 FlBRON
116, rue . J . Destre e 6250 ROSELIES
''D' (09) 2 33 57 54
tr ( 01 1) 3 0,6 8 0 8
'D' (041) 58 19 12
'U (071)74 14 36
':If ( 0 1 0 ) 8 4 1 '2 3 8 8
' :D' ( 02 ) 2 45 1.82 9
26, rue IaHeeaille
:80, rue Kesse l s
1 3 90 A R C H IE N N E
1030 BRUXEL l . - ES
LA POLITIQUE FINANCIERE
DU CONSEIL SUPERIEUR-
Jadis, le prestige d'une institutionfinanciere semesurait par le degre de noblesse de ses objectifs,
De nos jonrs, c'est pll,lltOt son POllVOir financier qui
en est Ie moteur.Ce qui a conduit a tellement d'abusdans le financement des instinnions eonteroporaines
qu 'il ne s e pass e plu s u n jou r sans qu 'u n sc andale lit
It · de" telles pratiqires, pour le mains douteuses,
n'eclate au grand jour.
C onsc ie nt de s nom bre ux e nje ux attaches au x ins-
titutions financleres, le C.S.M.B. s'est voaluvdes sa
constitution., un organe independant de routes les
zones d'influence .. Ceci, afln de pou voir servir et re-
presenter [ 3 1 communau te musulmane du pays
confo rmemen t a s es v ce u x,R ele ve r u n pare i] defl, pou r u n org anism e enc ore
au be rc eau , da ns lUi monde . o r . le v ra i p ou v oir est de~te nu p ar l'ar ge nt, p ou rr ait p ar tic ip er d e IS !fic tio n. Le
C.S.M ..B. a neanmolns d,edd6 de s'engager dans
c eu e voie ple ine d ' e mbiic he s et Y 3 1 . che mine ave ccourageet lucidite, soueieux d'acquerir les moyens
decene polleique. U n 'combat achame a aiinsi etf~
mene durant trois annees completes ..Les bases da
C.S .M. . :B . ont e t e etablies et celu i -c i s'esr avert, su r
1 31 ce ne p ub liqu e b elg e, t.tre le s eu l re pr es en ta nt le-
g itim e d e la c ommu nae te m usu lm ane de ce pays .Panni les d.iifficlilitesSil lxqueUes Iejeune C.S.M.B.
dut faire face, ily eut done la question du budget.
T ro is s olu tio ns e taie nt e nv is ag eab le s ;
1)R6clamer a I'Etat. en tout ou en partie, lesquelque 300.000.000 franc s be ig e s qu i. si on se
retere au bndgetannue] total des religions dans Ie
pays. (± 1.2 00 FB . p ar c ite ye n), d ev ra ie nt le ga lem em
re~e~nir,chaque annee, au culre lslamlque mals om
jusqu'ici e r e geles dansIes ca is se s d ie l'Etat.
l..e COMel', D° 1 - D·blii.Qa'da 14141 3vrill994 7
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 8/44
2) Demander a la communaute musulmane de
prendre financierement 'en charge ce Conseil a laconstitution duquel elle a activement participe en
I'elisant en 1991.
3) Elaborer un systeme d'auto-financement per-
mettant au C.S.M.B. une reelle independance de
fonctionnement.
L'etude comparative de ces trois perspectives a
conduit a une nett~ preference pour l'auto-finance-
ment. En clair, ceci veut dire la constitution d'un
capital a partir, principalement, de cotisations des
membres des Con seils General et Superieur, capital
a faire fructifier pour creer d' autres sources indepen-dantes de revenus. Le C.S.M.B. decida en conse-
quence, a partir du mois d'octobre 1991, de deman-
der a chacun des membres des Conseils General et
Superieur une cotisation mensuelle qui est au-
. jourd'hui d'un montant de 500 francs minimum.
Le lecteur se souviendra que l'option d'auto-financement du C.S.M.B. pouvait se reclamer d'un
precedent, C' est en effet cette meme option qui avait
ete adoptee, en 1989, par la Commission Prepara-
to ire des Elections du C.S.M.B., ce qui avait alors
permis, malgre I'opposition et le harcelement de dif- .
ferentes autorites, la constitution d'un budget de plus
de 3.200.000.fnmcs belges (100 FB par electeur ins-
crit, 1000 FB par candidat) qui assura le bon derou-
lement de l'entreprise des elections. Ces elections
couterent un peu plus de 2.000.000 FB et Ie solde,
transfere au C.S.M.B., constitua son premier budgetde fonctionnement.
On notera par ailleurs que la communaute mu-
sulmane du Royaume a consenti beau coup de sacri-
fices financiers durant les dernieres dizaines d'an-
nees, C' est en effet elle, et elle seule, qui achete et
cree ses lieux de culte, prend en charge les: travaux
de reparation et de renovation des mosquees et paie
les traitements des ministres du culte musulman.
C'est aussi par ses propres ressources qu'elle essaie
d'assurer une presence d'aumoniers musulmans dansles prisons et dans les hopitaux.
11parrot difficile ·de demander plus de sacrifices et
d'austerite a une communaute souffrantgenerale-
ment de la precarite de sa situation socio-econo-
mique et qui, en ces temps de crise, voit ses revenus
baisser continuellement, L' optimisation de I' action
du C.S.M.B. serait cependant fantastiquement assu-
ree si chacun contribuait d'une maniere minimale
mais reguliere a son financement. Rien que lOOFBpar mois, c'est-a-dire tout au plus 1200 FB par an,
payes par domiciliation bancaire par 10.000 croyants
et croyantes (un tiers seulement des electeurs de
89 !), assureraient au C.S.M.B. un budget de fonc-
tionnement mensuel d'un million!
De meme, I' assiduite des membres des Conseils
General et Superieur a payer leurs cotisations dans
les delais prevus permettrait de relancer la machine ala vitesse superieure, 'surtout en cemoment ou les
roues commencent quelque peu a grincer.
M. S. GUERMIT, tresorier du C.S.M.B.
I Vous croirez en Dieu et en Son Messager et vous lutterez dans le chemin de Dieu avec vos biens et
vos personnes. Cela sera meilleur pour vous.ei vous saviez: Coran, al-Satf (LX I); 1 j .
La maniere la plus efficace de contribuer au financement de l'action du
Conseil Superieur des Musulmans de Belgiqueest de lui verser cbaque mois, p ar d om icilia tio n ba n c aire ,
·100 francs belges (ou plus)sur son Compte BBL 310-1055348-74avec la mention « Flnancernent du C.S.M.B. »
Table des calligraphies et figures de ce numero
P.3 : Au nom de Dieu, le Misericordieux, Celui qui/ail misericorde.
Basmala en Muhaqqaq jali, ~e s.
P. 7: Certes vous serez eprouves dans vos biens et dans vos
personnes. Coran, A I - 'Imriin; (ill), 186.
P. 10: Arbre de vie avec deux oiseaux.
P. 12: Entrelac vegetal de t y p e rUmi(I'urquie).
P. 14 : Arabesque polygonale en marbre, minbar de la mosquee de
Pertev Pacha, Istanbul.
P. 15 : Motif central de reliure, de type rUmi(I'urquie).
8
P. 16: Omement polygonal en arabesque.
P . 18: Noms de Dieu, du Prophete et des principaux Compagnons.
Coufique carre
P . 19 : Lui, Dieu, repet6 quatre fois. Coufique carre,
P. 20: La louange a Dieu, repete quatre fois. Coufique carre,
P.21 : Au nom de Dieu.le Mlsericordieux, Celui qui/ail misericorde ..
P.23 :.M u l , l a n l m a d , repetequatre fois. Coufique carre,
P.24 : Rosace de type rUmi (Turquie).
P.42 : Rosace e n entrelac vegetal.
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 9/44
L'ISLAM BELGE
Compte rendu de la journee de celebration de 20 ans de reconnaissance de l'Islam enBelgique organisee a Anvers, Ie 26 mars 1994, par la Federation Islamique de Belgique-Belcika Islam Federasyonu
Le samedi 26 mars dernier, plusieurs centaines de responsables musulmans et autres invites d e la
Federation Islamique de Belgique - Belcika Islam Federasyonu se sont reunis a Anvers pour une journee
d' etude sur Ie devenir de l'Islam en Belgique. Cette rencontre remarquablement organisee a ere honoree de
lapresence, durant la matinee, de M. Cooreman, representant officiel du Ministre de la Justice M. Wathelet.
Elle a ere l'occasion de constater la convergence des analyses des Musulmans et de scientifiques non
musulmans sur Ie bilan globalement negatif d e la politique des autorites belges vis-a-vis de l'Lslam depuis
1974. Elle a par ailleurs conduit a reflechir sur les remedes a apporter dorenavant a cette situation.
C'est done par un grand succes qu' a ere inauguree la serie de manifestations appelees a celebrer cette
annee Ie vingtieme anniversaire de la reconnaissance de l'Islam en Belgique. Le Conseil espere que la
Federation Islamique de Belgique - Belcika Islam Federasyonu assurera la diffusion la plus large aux
enregistrements des exposes qui ont marque la journee du 26 mars et pourra en publier les actes. II a lui-
meme Ieplaisir de presenter ci-dessous a ses lecteurs les textes, resumes ou integraux, de ces exposes.
Dans la Revue de pre sse, on trouvera divers echos de cette importante manifestation.
ISLAM
1974 -1994
ACILIS KONUSMASI
Buglin 26 mart 1994 Belcikada Islannn resmen
tamnmasmm 20.ci yih konferansmi ifa etmek lizeretoplanrms bulunuyoruz. Rabbimiz bize nasib etti !
Kendisine hamd ve sena ederiz ve bu kon-
feransmuza cesitli tilkelerden bilim adamlan ve
misafrrler davet ettik ; davetimize tesrif ettikleri icin
kendilerine tesekkiir ederiz.
Cesitli tilkelerden gelen degerli bilim adamlan,
kiyrnetli misafirler, saygi deger basm mensublan,
aziz gencler, Belcika Islam Federasyonu adma en
derin saygilanmla selamlanm, hosgeldiniz. Bu kon-
feransi su amaclara hizmet icin duzenlemis bulu-
nuyoruz: bilindigi gibi 1960'h yillardan sonra
Avrupada yaygm bir musluman nufusu olustu, Bu
insanlann zaman icerisinde kimliklerini koruma,
gelistirme, egitim, sosyal haklann edinmesi, saghk
ve yasadiklan topluma uyum gibi sorunlan olustu,
Bu sorunlann 90zlimli icin iyi niyetli politikalann
liretilmeye 9ah§lldlgl ve cesitli sivil kuruluslann
yardimci olduklan dogrudur. Ancak blitlin bunlara
ragmen Muslumanlann cozum bekleyen yigmlarla
sorunlan oldugu inkar edilemez, iste bu konferansla
amacladigmuz Avrupadaki MlislUman varligirun
bilimsel aciklamasuu yaparak, hukuk ve insan hak-
Ian olceginde ~ozlimlerine yardrmci olmaknr. Bu
konferansm ehemmiyeti 90k biiyiik. Kiymetli teblig-
cilerin fikirlerinden istifade edecegiz, Bizi yanhs
taniyanlar yamlgilanndan vazgececekler yanhs tamt-
mak isteyenler ise utanacaklar. Islam bans dinidir ;
hakki listlin tutan, anarsiyi ve terorii reddeden,
herkesin hakkmi veren dindir.
Ben Incili ve Tevrati okudum, tabiiki Kuran-i
Kerim kendi ihtisasim. Hak dinlerin tamarmndabans onerilir ; dinler sevgi ve bansnr, Zamamrruzm
insanlan, kammca, dinleri kendilerine gore yorumla-
makta, Muslumanlar bazi cevrelerce 5cli gosteril-
mekte, (Hz.) Isa (AS.) : « Bir yanagimza vururlarsa
digerini cevirin » diyor : Sirp lideri ise islemis oldu-
gu vahseti Avrupamn ortasinda ben Hrristiyanhk
adina yapiyorum demek cesaretini gosteriyor. Islam
Peygamberi Muhammed (S.A.V.) « Komsusu ac
iken tok yatan bizden degildir », fermam He Islannn
adaletini Han eder ve insanlar ALLAH'm kullandir,
Insanlann ALLAH'a en yakm olam ise dig e rinsanlara faydah olamdir buyurur. Islam Peygamberi
Le Conse ii , n° 1- Dhfl l-Qa'da 14141 avril 1994 9
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 10/44
Muhammed (S.A.V.) Miisliiman tarif ederken diger
insanlar onun elinden ve dilinden emin olandrr ne
demek bu ? Insanhgin zaranna degil haynna ~ab§-
mak, diger insanlar hakkinda kotu soz soylemernek
ve incitmemektirl Bugiin diinyanm her yerinde
anarsi ve teror varsa, insan haklan korunmadigrn-
dandir. Avrupahlann ve diinyamn Miisliimanlardan
korkmasma gerek yok : miisliiman hakki iistiin tutar.
Peygamberimiz Muhammed (S.A.V.) : «Kim AL-
LAH'a ve .kryamet giiniine inamyorsa ya hayir
konussun yahut sussun, kim ALLAH'a ve kiyamete
inamyorsa komsusuna iyi davransm!» Komsu
hususunda, din irk aymmi gozetmeksizin mezhep
, gecinmek zorundadir, ALLAH'a ve kiyamete inanan
kisi misafirlerine ikramda bulunsun insanlar
ALLAH'm kullandrr hicbir kavmi veya hicbir irki
diyerine tlstilnltlgtl mevzu bahis degildir, Bir baba
evlatlan arasmda bile aynm yapamazken, nasil
DE ISLAM
INWEST-EuROPA
Godsdienst kan worden gezien als een onderdeel
van cultuur en maatschappij in bredere zin. Op
grond van deze stelling valt te begrijpen dat de insti-
tuties en de leer "van de islam binnen de westerse
context een eigen gezicht ontwikkelen dat zich op
sommige punten onderscheidt van de islam in
herkomstlanden lus Marokko en Turkije.
De westerse context wordt gekenmerkt door eenparlementair-dernocratisch stelsel, een diepgaande
secularisatie, gemeenschappelijke tradities van
beeldvorming ten aanzien van de islam en het
recente karakter van de aanwezigheid van de islam.
De invloed van deze context op de feitelijke bele-
ving van de islamitische godsdienst uit zich in een
aantal opvallende processen die overal in de wes-
terse landen zichtbaar zijn en die apart aan de orde
zullen worden gesteld. Het zijn : 1) pluralisering ; 2)
functionele verandering ; 3) « kerkvorming » ; 4) se-
cularisatie ; en 5) discriminatie.
dii§iintile bjlirki ALLAH (C.C.) yaratrms oldugu
kullan 'arasmda bir kisrmm digerine iistiin tutsun ?
Bunu dii§iinmek bile son derece yanhsnr, ALLAH
(C.C.) : « Sizin serefiniz kavminizden veya srkrmz-
dan degil, inancmizdandrr ! ». buyuruyor, Hala
diinyada Irk kavgalan yasamyorsa, dine ..ve insan
haklanna saygi olmadigmdan. Gercek demokrasiyiz
diyenlere bir mesajirmz var : « Esit davramn ! Kim-
seyi dininden dolayi hakir gormeyin ve on yargiyi
birakin ! Bizi baskalanndan degil, bizden ogrenin !
Biz yasalann ongordiigii haklanrmzi isterken, diger
insanlara verdiginiz haklan, miisliiman cemiyetle-
rede vermenizi en tabii hakkimiz olarak bekliyoruz.
H . U NA L,
President de la Federation Islamique de Belgique
(Tate de I'expose)
De mogelijkheden tot een harmonische verwe-
ving van de islam met het stramien van de westerse
maatschappelijke en juridische systemen moet wor-
den beschouwd vanuit twee onderscheiden invals-
hoeken, namelijk : 1) de westerse traditie vangods-
dienstvrijheid zoals deze verankerd ligt in de ver-
schillende constituties ; 2) de islamitische opvattin-
gen over de positie van de islam als minderheids-
godsdienst en zijn verhouding tot een niet-islami-
tische overheid. Op beide punten zal apart worden
ingegaan.
Tegen de voorafgaande achtergrond kan, mede
binnen het kader van de intrinsieke waarden van het
islamitische stelsel zelf, worden getoond hoe deze
godsdienst zich binnen de westerse staatsrechtelijke
stelsels kan voegen zonder dat dit voor de beleiders
van de islam tot gewetensnood behoeft te leiden. De
meeste relevante vraag voor een politiek debat over
de islam is niet of een harmonieuze symbiose tussen
de islam en het Westen mogelijk is. Die vraag luidt
vooral: in hoeverre zijn westerse samenlevingen
bereid om aan Moslims in allerlei opzichten, en nietin de laatste plaats als het om hun godsdienst gaat,
daadwerkelijk die gelijke rechten te verlenen die hen
krachtens de bestaande grondwettelijke systemen
reeds toekomen, maar die in de praktijk vaak nog
niet zijn geeffectueerd ?
P. S. VAN KONINGSVELD,
Professeur, Rijksuniversiteit, Leyden
(Synopsis joint au programme de lajournee)
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 11/44
1 9 7 4 - 1 9 9 4 : 2 0 ANS
DE «RECONNAISSANCE»
DE L'IsLAM EN BELGIQUE
Le 19 juillet prochain, 20 ans auront passe depuis
la promulgation de la Loi portant reconnaissance
des administrations chargees de la gestion du tem-
porel du culte islamique. Le moment est venu de
dresser un bilan de ces vingt ans.
En 1994, il n' existe toujours pas d' organe chef du
culte islamique officiellement reconnu. Les membres
du « Conseil des Sages» impose a la communautepar le gouvernement ont ete renvoyes pour incompe-
tence des la fin 1992. Malgre I'echec de cette poli-
tique, Ie Ministere de la Justice maintient son refus
de reconnaitre officiellement le Conseil Superieur
des Musulmans de Belgique (C.S.M.B.) librement
elu par la communaute en 1991.Un enseignement de la religion islamique est as-
sure dans les eccles mais le statut des enseignants
reste indefini et leurs traitements sont inferieurs aceux des enseignants des autres religions. L'organi-
sation de cet enseignement, retiree au Centre isla-
mique en juillet 1990 pour e tr e c on fie e a un Comi t e
technique dependant du Conseil des Sages, a souffert
du fiasco de celui-ci. Pour la deuxieme annee sco-
laire consecutive, elle est aujourd'hui remarquable-
ment assuree par un nouveau Comite technique,
proche du Conseil Superieur. Rien n'est cependantregle au fond (inspection, programmes ... ), et ne
pourra l'etre sans solution a la question de la recon-
naissance d'un chef de culte.
La confusion et les travaux inutiles caracterisent
la situation des textes I e gaux , L' Arrete royal portant
organisation des comites charges de la gestion du
temporel des communautes islamiques reconnues du
3 mai 1978 n'a par exemple jamais ete suivi de me-
sures d'application. Depuis (communique de presse
du Ministre de la Justice le 27 mars 1990), il est
«provisoirement suspendu», sans etre _abroge.
L'Arrete royal relatif au Conseil provisoire des
Sages pour I' organisation du culte islamique en
Belgique du 16 novembre 1990 est quant a lui sansobjet depuis le renvoi des Sages.
L'injustice et la discrimination caracterisent la
situation financiere. Alors que I 'Etat, tous niveaux
de pouvoirs confondus, consacre bon an mal an
douze milliards aux religions reconnues, c'est-a-dire
une moyenne de 1200 FB par citoyen, deux millions
et demi seulement sont inscrits au budget pour l'ls-lam, depuis fin 1990, c'est-a-dire 10 FB l'an pour
chacun des 250.000 Musulmans du Royaume.
Le traitement des questions musulmanes par les
autorites a souffert, et continue a souffrir, de plu-sieurs maux graves :
1) Un interventionnisme gouvernemental con-
traire a la separation constitutionnelle de IEtat et de
la religion, ainsi que des prejuges ideologiqu~s
promouvant, en dehors des cadres legaux, une poh-tique d'assimilation et d'homogeneisation soc ie ta les .
2) L'amalgame avec les problemes d'immigra-
tion, de securite interieure, de relations exterieures,
alors qu'il s'agit d'une question religieuse, c'est-a-
dire de Ia seule competence de I'administration des
cultes du Ministere de Ia Justice.
3) La deterioration de la procedure: quand il ne
faisait pas l'objet de textes legaux vains, l'lslam a
ete gere par des communiques de presse (27 ~ars
1990 Ministre de Ia Justice; 3 juillet 1990, Cabinet,
.du 1er Ministre ... ) et il ne I'est plus aujourd'hui que
par des Iettres privees et des contacts info~els, en
dehors de tout instrument legal ou cadre officiel.
4) La multiplication des acteurs gouvemementaux
non competents, en meme temps que Ia diminution
de leur qualite. Plutot que d' etre traitees par des res-
ponsables de I'administration des cultes, I~s ques-
tions musulmanes ont ete confiees , ces dernieres an-
nees, au Commissariat Royal a la Politique des Im-migres, a des «Sages» iss us de Ia clientele ~es
partis et des syndicats, aux islamologues et SOCIO-logues du e r n . ..
Dans ce marasme, l'unique perspective serieuse
d'avenir est offerte par le Conseil Superieur des Mu-
sulmans de Belgique. Tirant sa legitimite de son
election par la communaut e , le C.S.M.B. est, dans le
Royaume, le seul organe musulman multie~~ique,
independant et a finalite exclusivement religieuse,
representatif et dynamique. 11s'impose aujourd'hui
comme incontoumable et les autorites du pays ont
effectivement commence a traiter avec lui, ce qui a
notamment permis la mise en place du nouveau Co-mite technique de l'enseignement islamique. Le
moment est venu, pour le Ministere de la Justice, de
s'engager avec Ie C.S.M.B. dans le retravail des
textes legaux qui, seul, permettra de trouver une
solution definitive, conforme a la Constitution et
digne d'un Etat democratique, aux questions de la
representation et du financement officiels de 1Isl~
belge. Le C.S.M.B. est pret pour une telle entrepnse
et I'appelle de ses vceux ,
Y. MICHOT, membre d u C .S .M . B.(S yn op sis j oin t au p ro gramme de Lajournee)
Le Conseil, n O 1- DhuI-Qa'da 14141 avril 1994 11
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 12/44
voor de autochtone cultuur en zelfs als staatsgevaar-
lijk. Vandaar dat bijeenkomsten van Moslims angst-
vallig worden gadegeslagen door de staatsveiligheid.
Dit laatste punt brengt mij bij de tweede reden
waarom ik de uitnodiging heb aanvaard om hier te
spreken. Als lid van de Belgische autochtone meer-
derheid, met een rotsvast - hoewel zeker niet naref -
geloof in' de waarde van een democratisch en plura-
listisch bestel, kan Ik slechts diep verontwaardigdzijn over het feit dat de openlijke beleving van een
officieel ,en wettelijk erkende godsdienst het onder-
, werp kan vormen van een gemstitutionaliseerde
achterdocht. Ik ben verontwaardigd over de macht
die door de meerderheid met zoveel arrogantie wordtVan aIle sprekers op deze conferentieben ikwel-, tentoongespreid en die' zo duidelijk wordt uitgeoe-
licht de enige die 'allebei de volgende kenmerken ' fend over de zogenaamde « rechten » van de min-
vertoont : ten eerste, ik heb met de islam .als zodanig derheden - of die nu raciaal, etnisch, cultureel of re-
niets te maken ; ten tweede, ik weet er eigenlijk ook ligieus worden gedefinieerd, Zoals de aangekon-
niets over. Wat bezielt mij dan om op deze bijeen- digde titel van mijn interventie reeds zegt : over die
komst toch het woordte nemen ? Ik had twee goede r echte n \Ia n d e m inde rh ed en wens ik hier vandaag teredenen om in te gaan op de uitnodiging, en ik 'neem spreken.
aan dat het dezelfde redenen zijn waarom ik iiber- Het uitgangspunt is daarbij het volgende : In de
haupt uitgenodigd werd.' interactie tussen meerderheid en minderheid in een
Ten eerste, waar ik wel mee vertrouwd ben is de democratisch bestel is' het steeds de meerderheid die
rol die de « islam »als concept speelt in 'het Bel- geniet van de voordelen van de macht. Uit deze een-
gische migrantendebat, een onderwerp waaraan ik voudige vasts telling volgen minstens twee ethische
met mijn collega Jan Blommaert, eveneens hier principes met betrekking tot de rechten van de min-
aanwezig, een boek heb gewijd 1. In het migranten- derheden : leden van de minderheden moeten kun-
debat vinden we eigenlijk twee conceptualiserings- nen genieten van rechtendie volledig .gelijk zijn aan
patronen voor de islam. Het eerste patroon, dar ken- die van alle andere Ieden van de gerrieenschap met
merkend is voor hetruimst verbreide autochtone hetzelfde wettelijk statuut ; en.in de mate dat ledenvolksgeloof, beschouwt de islam, als achterlijk, of 'van de rninderheden dreigen het slachtoffer te wor-
fanatiek, of beide, Het tweede patroon, dat wordt den van discriminatie moet de meerderheid bijzon-
gehanteerd door officieleinstanties allerhande, doet dere maatregelen treffen om dat te voorkomen,
zich uiteraard veel genuanceerder voor. Het maaktDeze twee principes wil ik even verder toelichten
een onderscheid tussen mtegreerbare, moderne, wes- en illustreren. Maar eerst nog eenbelangrijke op-
terse of verwesterlijkte islam enerzijds en een prob- merking vooraf'Wanneer jk spreek over de rechten
lematische of niet-zo-integreerbare islam anderzijds. van minderheden, dan spreek ikniet in 'eerste in-
Dielaatste soort wordt dan' steevast « fundamen- stantie over de rechtenvan groepen, maar wel over
talistisch » genoemd, wat dat ook mag betekenen, en de rechten van ieder. iridividueel lid van de maat-
krijgt dan alle kenmerkeri toebedeeld die het minder schappijen slechts indirect over de rechten van
genuanceerde volksgeloof toeschrijft aan de islam in groepen in de mate waarin individu's zich vrijelijk
het algemeen, te weten achterlijkheid, fanatisme, associeren in groepsverbanden, om het even of die
gebrek aan tolerantie en dies meer, Deze visie is zo groepsverbanden etnisch, cultureel of religieus wor-
sterk ingebak:k:en inde denkpatronen van zowel den bepaald. We gaaner daarbij vanuit dat geen en-
beleidsmakers als de man ,in de straat dat elke vorm kel groepsverband een natuurlijk gegeven is. Zoals
van islam-beleving die de leden van de autochtone biologen hebben aangetoond dat rassen in feite niet
meerderheid « fundamentalistisch »rnenen temogen bestaan, zoleren ook de antropologie en de geschie-
noemen, per definitie wordt ervaren als een gevaar denis ons dat culturen niet bestaan als eenduidige en
eenvormige blokken. Een van de oorspronkelijk be-
dachte titels voor deze conferentie was « De islam :
een muiticultuur ». I k sluit mij aan bij deze idee diede nadruk: legt op variabiliteit en op de gevaren van
RECHTEN VAN DE MINDERHEDEN
1 Jan B LOMMA ER T & Jef VER SCHUER EN . He t B e lg is ch e
Migrantendebat. De pragmatiek van de abnormalisering,
International Pragmatics Association, Antwerpen, 1992,250 p.- ISBN 90-801148-1-2. '
1 2
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 13/44
elke veralgemening met betrekking tot groepen. Elk
individu behoort bovendien tegelijkertijd tot ver-
schillende soorten van groepen : men is man of
vrouw, men behoort tot een bepaalde socialeklasse,
men heeft een bepaalde afkomst, men beleeft een
religie of men doet dat niet, enzovoort. De rechten
van minderheden, in mijn optiek, worden slechts
rechten van minderheidsgroepen doordat zij onver-
vreemdbare rechten zijn van de individuele ledenvan die minderheidsgroepen.
Het eerste principe dat we wensen toe te lichten is
gewoon dat alle leden van minderheden, en dus de
minderheden als -groep eveneens, recht hebben op
een volledig gelijke behandeling. Variatie met be-
trekking tot sommige rechten en. plichten (de zoge-
naamde «juiste dosering van rechten en plichten »
waarover de tolerante autochtone meerderheid zo
graag praat) is slechts mogelijk met betrekking tot
die domeinen die in de wetgeving zelf duidelijk ca-
tegoriegebonden zijn (zoals, om een inmiddels voor-bijgestreefd voorbeeld te geven, de afhankelijkheid
van de vroeger verplichte ,legerdienst van zowel
nationaliteit als geslacht). Behoudens dergelijke
concrete beregelingen, die SOInS toch discriminerend
werken en dus zouden moe ten aanzetten tot even-
tuele wetswijzigingen (zoals in het geval van de
stemplicht), is elke variabele toekenning van rechten
en plichten per.definitie discriminerend. Deze stel-
ling heeft een aantal implicaties.
Bijvoorbeeld,' de meerderheid met de macht heeft
niet het recht welke minderheid dan ook te onder-
werpen aan een minderhedenbeleid dat zonder gron-
dige dialoog met alle betrokkenen tot stand komt.
Dat is nochtans hettypische scenario van het Bel-
gische migrantendebat, dat tot nu toe hoofdzakelijk
een debat is gebleven binnen de autochtone meer-
derheid, die er voor de goede schijn wel door de
meerderheid gekozen voorbeeldmigranten heeft bij-
gehaald. In dit verband is de Belgische behandeling
van de islam een flagrant voorbeeld van schijnde-
mocratie. Islamitische groeperingen die door de
overheid werden beschouwd als moeilijk-integreer-
baar (op basis' van een integratieconcept dat
uiteraard door leden van de meerderheid werd ont-
worpen) werden niet .aIleen het voorwerp van
gernstitutionaliseerde achterdocht, maar werden
zelfs systematisch uitgesloten van elke dialoog.
Bovendien werd de islam het voorwerp van verre-
gaande staatsinnienging : de door islamieten verko-
zen Hoge Raad werd door ,de Belgische regering tot
dusverre nooit erkend, maar de Ministerraad heeft
weI zelf een Voorlopige Raad van Wijzen' aan-
gesteld, die uiteraard door de islamieten niet wordt
erkend. Artikel 161 van onze Grondwet bepaalt
nochtans : «De Staat heeft niet het recht zich te
bemoeien met de benoeming of de installatie der
bedienaren van enige eredienst.» Vervang
« bedienaren » door « vertegenwoordigers » (een
niet al te grote ingreep vermits de vertegenwoordi-
gers van niet-islamitische erediensten gewoonlijk
ook de bedienaren zijn) en we constateren een fla-
grante schending van de wet. Om' dit punt kort tehouden : minderheden hebben het onvervreemdbare
recht hun eigen dialoogpartners aan te duiden.
Een verdere implicatie van de toekerining van
strikt gelijke rechten en plichten is dat aan leden van
de minderheden geen verplichtingen of beperkingen
kunnen worden opgelegd.die niet van toepassing zijn
op leden van de meerderheid.
Wat betreft de verplichtingen denken we daarbij
aan he r hele eisenpakket dat vervat zit in het inte-
. gratieconcept. Ik geef twee typische voorbeelden,
Ten eerste, « zij moeten een goede kennis van het
Nederlands verwerven ». Hoewel de streektaal on-
getwijfeid een handig instrument is bij uitstek om·
participatie in het maatschappelijke proces te verge-
makkelijken, impliceert deze opdracht een gebrek
aan bereidwilligheid om het Nederlands -t e leren,
terwiji precies omgekeerd kan geconstateerd worden
dat de bereidwilligheid groter is dat het aanbod van
mogelijkheden. Bovendien wordt deze opdracht
uitsluitend gericht aan sommige, ais problematisch
ervaren minderheden en ontsnappen in elk geval de
weivarender minderheidsgroepen eraan, wat de
verplichting in kwestie een onsmakelijke klassetint
bezorgt. Een tweede voorbeeld, rechtstreekser van
toepassingop de islam, is het volgende: « zijmoe-
ten de gelijkwaardigheid van man en vrouw erken-
nen », Hoewel ik in geen geval de waarde van dit
principe wens aan te vechten, kunnen er ettelijke
vragen rond worden gesteld, Vele islamieten zullen
.zeggen dat zij die gelijkwaardigheid volledig aan-
vaarden, en dat enkelde invulling van het begrip an-
ders is. Dit is een punt waarover gediscussieerd kan
worden. Maar het probleem is dat er niet overgedis-
cussieerd wordt. De meerderheid legt haar eigen
begrip eenzijdig op aan de Iriinderheid zonder daar-
over in debat te treden, en bovendien zonder zich af
te vragen in welke mate de leden van de meerder-
heid zelf leven volgens het geliefde principe. Daarbij
wordt stereotypering de vrije teugel gelaten. De
islam wordt gepercipieerd als per definitie verdruk-
kend voor de vrouw, aan wie kansen op ontplooiing
1 Article 21 dans la n ou v elle n um e ro ta tio n, V oir la Revue depresse.
Le Consei l; n? 1- Dbu I·Qa'da 141.1 I avril 1994 13
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 14/44
worden ontzegd. In een aantal gevallen zal dit zeker
zo zijn, maar dit geldt eveneens voor bepaalde seg-
menten van onze eigen doorsneemaatschappij. Om
de individuele rechten van vrouwen te beschennen
moet gebruik worden gemaakt van een goede wet-
geving terzake, die grotendeels reeds bestaat, zonder
te vervallen in de glob ale veroordeling. van al dan
nier venneende cultuurpatronen. Om het stereotype
beeld te doorbreken volstaat het bijvoorbeeld evenhet laaste nummer van Science te bekijken (het
weekblad van de American Association for the Ad-
vancement of Science) waarin de rol van vrouwen in
de wetenschappen wordt vergeleken in een groot
. aantal landen. Daaruit blijkt bijvoorbeeld dat
Turkije, dat toch overwegend een islamitisch land is,
proportion eel tweemaal zoveel vrouwelijke fysica-
professoren heeft als Belgie, vijfmaal zoveel als de
Verenigde Staten, en tienmaal zoveel als Japan. Aan
de Bosporus Universiteit is twee-derde van de schei-
kundigen vrouwen, een vijfde van de ingenieurs, entwee van de zes decanen; die universiteit heeft
trouwens ook de huidige Eerste Minister van Tur-
kije, Tansu Ciller, afgeleverd.
Wat betreft de beperkingen maakt Belgie het weI
erg bont. Laten we beginnen met het onderwijs.
Artikel 171 van onze grondwet zegt : « Het onder-
wijs is vrij ; elke preventieve maatregel is verbo-
den ... » en « De Gemeenschap waarborgt de keuze-
vrijheid van de, ouders », Volgens een normale
lezing van deze tekst zou elke poging om de oprich-
ting van islamscholen te hinderen ongrondwetteIijk
moeten zijn. Ik wens mij niet uit te spreken over de
opportuniteit of leefbaarheid van een eigen islami-
tisch scholennet. WeI wens ik met klem te stellen dat
dit uitsluitend een kwestie is van de islamitische
minderheden die het recht hebben daarover zelf te
beslissen, hoewel in een eventuele implementatie-
fase uiteraard ook afspraken zouden moe ten worden
gemaakt met de Belgische staat. Ook met betrekking
tot de keuzevrijheid van de ouders worden de rech-
1 Article 24 dans la nouvelle numerotation. Voir la Revue depresse.
14
ten van migrantenouders flagrant met de voeten
getreden, Het huidige spreidingsbeleid, dat zich iro-
nisch genoeg voordoet als een antidiscriminatiebe-
leid, is een onduldbare vonn van discriminatie.
Alleen migrantenkinderen, haast uitsluitend uit
Moslimgezinnen, worden gespreid. Op geen enkel
ander kind zijn maatregelen van toepassing die de
vrijheid van schoolkeuze beperken. Daarbij werp ik
geen steen naar de individuele directies die een im-pliciete of expliciete norm hanteren vO<?rhet aan-
vaarden of doorsturen van migrantenkinderen. Zij
staan daarbij onder druk van de autochtone ouders
en van hun inrichtende machten, en zij hebben geen
enkel middel in handen om didaktische complicaties,
die zich onvermijdeIijk voordoen in een gemengde
schoolbevolking, het hoofd te bieden. De discrimine-
rende praktijk wordt dan bovendien nog van een
logica voorzien door het officiele beleid dat gericht
is op « deconcentratie » of spreiding, een maatregel
waaraan bepaalde zogenaamd problematische min-derheden eenzijdig worden onderworpen door de
meerderheid, maar waaraan ze bovendien niet eens
met open vizier worden onderworpen. Denk maar
aan de geheimdoenerij bij de toepassing van het
beleid. Indien de maatregelen niet in aIle stilte (of
duisternis) zouden worden toegepast, zou er weI
eens protest kunnen komen. En daar kan onze demo-
cratie bIijkbaar niet tegen. De overheid schiet in
deze materie schromelijk tekort.
De maatregelen die ze zou moeten nemen, het
beschikbaar stellen van middelen om didaktische
complicaties efficient op te vangen, denkt men te
kunnen vermijden door het zogenaamde
« probleem » zo onzichtbaar mogeIijk te maken,
terwijl die didaktische complicaties in essen tie
dezelfde zijn of een school nu 10 % leerlingen van
«vreemde» herkomst herbergt of 80 %. Maar indien
een school slechts 10 % «vreemde» leerlingen
heeft, kunnen deze leerlingen geen statistieken meer
opleveren die er weI eens op zouden kunnen wijzen
dat het schoolsysteem te weinig doet voor hun
opvang. Het is niet duidelijk welk principe in deze
praktijken het sterkst naar voor komt : verdeel en
heers, of opgeruimd staat netjes. Maar ietwat spot-
tend zouden we kunnen opmerken dat het in beide
gevallen natuurlijk gaat om fundamentele westerse
waarden die worden doorgegeven.
Het hoofdstuk onderwij s is daarmee jammer
genoeg nog niet afgesloten. De Vlaamse overheid
heeft het gepresteerd (en hier citeer ik het eindrap-
port van het vroegere Koninklijk Commissariaat
voor het Migrantenbeleid) om « het aantrekken vanbuitenlandse leerkrachten [voor islamonderricht] van
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 15/44
nu af aan quasi onmogelijk» te maken. Met betrek-
king tot het zogenaamde onderwijs in eigen taal en
cultuur gaat men er anderzijds prat op een betere
samenwerking tot stand te hebben gebracht met « de
landen van herkomst », Vanwaar deze verschillende
behandeling van cultuur enerzijds and religie ander-
zijds? De grond daarvoor is opnieuw de gemstitu-
tionaliseerde achterdocht jegens de islam. De islam
is voor de overheid slechts aanvaardbaar indien eeneigen westerse autochtone versie ervan kan
gecreeerd worden. Er is dus niet aIleen staatsinter-
ventie op het vlak van de vertegenwoordiging, maar
zelfs op het vlak van de religieuze inhouden. Isla-
mieten zijn niet vrij hun inspiratie te halen waar ze
zelf willen, want de islam in islamitische landen
wordt gezien als ondemocratisch, intolerant, seksis-
tisch, en noem maar op. Nochtans kraait er geen
haan naar het gezag dat Rome uitoefent over Bel-
gische Katholieken, zelfs indien de Katholieke Kerk
zelf niet bepaald een toonbeeld is 'van democratie enook niet vrij te pleiten valt van seksisme. Met deze
opmerkingen verloochen ik geenszins mijn eigen
katholieke achtergrond, Ik doe gewoon een oefening
in « recht denken »,
Het verhaal van de beperkingen die worden opge-
legd gaat verder. Men heeft de mond vol van
« zelforganisaties » van en voor migranten. Maar om
in aanmerking te komen voor subsidiering moet een
migrantenorganisatie integratie-gericht zijn en mag
zij geen religieus profiel hebben. AIle moskeevere-
nigingen worden daardoor automatisch uitgesloten,
hoewel hier een kleine kans was om de onheuse
financiele behandeling van de islam enigszins te
compenseren. Zelforganisaties mogen bovendien
zeker geen politieke krachtenbundeling worden.
Vandaar dat onze Vlaamse Minister van Cultuur
bezwaren had tegen de federaties die door zelforga-
nisaties konden gevormd worden. De schrik zit er
blijkbaar diep in.
Daarmee komen we bij het tweede principe dat
voortvloeit uit de vaststelling dat de meerderheid perdefinitie geniet van de voordelen van de macht. In de
mate waarin de leden van minderheden het slachtof-
fer worden of dreigen te worden van diverse vormen
van uitsluitingsgedrag, kunnen de minderheden eisen
van de meerderheid dat er bijzondere maatregelen
worden getroffen om de negatieve gevolgen daarvan
te voorkomen of te corrigeren. De directeur van het
Centrum voor Gelijke Kansen en voor de Bestrijding
van het Racisme zei onlangs in een interview dat hij
gekant was tegen elke vorm van « positieve discri-
minatie ». Hij haalde daarbij het voorbeeld aan vande student aan de University of California te
Berkeley die hem vertelde : ik ben blank en een
man, en dus zijn mijn kansen op werk minimaal. Hij
voegde daaraan toe: wat een verkwisting van poten-
tieel !Wat hij daarbij volkomen uit het oog verliest
is dat de kansen voor leden van minderheden om
zelfs maar een punt te bereiken waarop hun poten-
tieel ontplooid kan worden, haast onbestaande zijn in
vergelijking met de kansen waarmee leden van de
meerderheid worden geboren. Het is daarom de hei-lige plicht van de meerderheid om erop toe te zien
dat deze gebrekkige balans wordt gecorrigeerd. Op
dat vlak hebben de minderheden recht op bijzondere
maatregelen. Positieve discriminatie, indien goed
uitgewerkt en toegepast, heeft niets te maken met
discriminatie maar alles met gelijkwaardigheid.
Uit de voorgaande uiteenzetting zal wel blijken
dat de Belgische staat met betrekking tot dit laatste
punt nog nergens staat. En jammer genoeg is er wei-
nig hoop dat de naleving van dit tweede principesnel een realiteit, of zelfs een bespreekbaar onder-
werp, zal worden. Daarvoor zou de tolerante meer-
derheid, die gelukkig nog een meerderheid is, moe-
ten gaan beseffen dat « racisme » niet beperkt blijft
tot rassenhaat maar als concept moet worden uitge-
breid tot elke vorm van uitsluitingsgedrag die is
gebaseerd op het behoren (of het schijnbaar behoren)
van een individu tot een groep gedefinieerd in
raciale, etnische, culturele, of religieuze termen. Dit
besef zou snel leiden tot de vaststelling dat er in de
Belgische samenleving, tot op het overheidsniveau,een fundamenteel racistische stroming aanwezig is.
Uitsiuitingsgedrag, in de vorm van discriminerende
verplichtingen en beperkingen, bestaat in een gems-
titutionaliseerde vorm. Mijn algemene conclusie is
dan ook dat de Belgische overheid tekort schiet in
haar relatie tot de minderheden, en in het bijzonder
de islamitische minderheden, hoewel dit met alle
macht (en het gaat hier om veel macht) strategisch
en retorisch wordt verdoezeld.
Ik interpreteer deze conferentie als een ver-
nieuwde oproep om een echte dialoog op te starten,
Le Cons eit, n? 1- DhUI-Qa'da 14141 avril 1994 15
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 16/44
waarbij feitelijke machtsrelaties een zo mimem
mogelijke rol spelen. Ik : ben ervan overtuigd dat dan
snel zal blijken dat er geen noodzakelijke conflicten
bestaan tussen de beleving van de islam en een
handhaving van de bestaande rechtsorde. Het feit dat
ik naar de Belgische Grondwet kan verwijzen bij de
beschrijving van problemen in de praktijk, betekent
dat de wet zelf de nodige principes aanreikt. Op dat
niveau bevinden zich dus niet de grote problemen.Maar het principe van de gelijke rechten en plichten
is verre van gerealiseerd. Om de woorden van mijn
collega Jan Blommaert even te lenen, de Belgische
staat heeft nog heel wat lessen in democratie te
leren.
J. VERSCHUEREN ,
Natio na al F o nd s v oo r W ete nsc ha pp elij k O nd erzo ek e n IP rA
R e se ar ch C e nte r (Un iv e rs it ai re I ns te ll in g An twerp en
(Texte de I' expose)
L'AVENIR D'UNE PRESENCE
Quelques reflexions it propos de « 20 ans
de reconnaissance de l'Islam en Belgique»
Lorsqu'il me fut demande de prendre la parole al'occasion de la journee d'etude qui devait celebrer
vingt annees de reconnaissance de l'Islam en Bel-
gique, je ne pus m'empecher d'etre pris de quelques
sentiments contradictoires.
D'un cote, j'etais emu de ce que des membres de
la communaute islamique se souviennent de mes
articles parus ces dernieres annees 1.
D'un autre cote, je m'imaginais bien comment
une intervention publique de rna part pourrait etre
interpretee fort diversement par mon entourage tant
academique que social ou amical. Certains ne s'en
sont d'ailleurs pas prives et m'ont fait connaitre -
amicalement - leur mise en garde.
Mais ces sentiments contradictoires ne m'ontnullement empeche de continuer a reflechirsur les
questions que pose, pour les structures et l' estab-
lishment belges (flamand autant que wallon), la pre-
sence de I'Islam et de quelque 250.000 croyants
musulmans belges (ou en voie de le devenir).
1 Voir A. MARTENS, De toekomst van het migrantenbeleidi n B e lg i e, in Streven; 58/8 , 1991, p . 685-697 ; De in te gr at ie -problematiek binnen een multiculturele samenleving : hetv er zu ili ng sm ode l a ls h yp oth es e, in F. DEMEYERE (ed.), Overpluralisme en democratie. Yerzuiling en integratie in een
mul ti cul turele samenlev ing ; B ru ss el, V U B -P re ss , 19 93 , p. 39-50 ; H et m ig ra nten beleid o p d e w erkb ank, in T i jd sc h ri ft v oorsociologie, 14 /3 , 1 9 93 , p. 361-376 .
1 6
Ces reflexions sont done celles d 'un homme de
science, qui pratique une science, la sociologie, et
qui essaie de comprendre comment « fonctionne » la
societe, et plus particulierement la societe belge qui
a reconnu, il y a vingt ans, l'Islam comme religion
officielle (tout comme, anterieurement, le christia-
nisme, le judarsme, le protestantisme, la religion
orthodoxe et, plus tard, l'assistance laique).
A ce propos, je ferai cinq reflexions.
1) Tout d'abord, on ne peut nier que la reconnais-
sance (et la pratique) de l'Islam pose, et depuis vingt
ans continue a poser, «probleme» en Belgique.
L'expression la plus flagrante en est I'incapacite des
gouvernements successifs a prendre les arretes
(legaux) d'application par lesquels la reconnaissance
officielle et effective de cette religion pourrait se
realiser dans la pratique. Cette incapacite, que d'au-
cuns pourraient appeler « refus », prive la (ou les)communautets) islamique(s) de subsides officiels
pour l'exercice du culte (environ 290 millions par
an) et se fonde sur la contestation et la recusation
permanente de son leadership, de ses representants
ou de ses porte-parole.
En attendant, ces communautes continuent
d'exister, de fonctionner, et d'etendre leur presence
tant parmi leurs fideles que dans l'opinion publique.
De tout ceci il ne peut resulter qu'un dilemme
croissant - au sens ou Gunnar Myrdal parlait dejadans les annees quarante d'un «dilemme ameri-
cain» (american dilemma) entre l'affirmation de
l'ideal democratique et la discrimination raciale dans
l'agir des citoyens blancs aux Btats-Unis - entre
I' affirmation de la reconnaissance officielle de
l'Islam et le refus de traduire cette reconnaissance
dans les actes.
Dans l'avenir, a quoi ce dilemme peut-il mener?
C' est ce que nous etudierons au point (5).
2) Tout homme de science qui fait de la sociolo-gie peut constater que Ie genre d'evenement qu'est
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 17/44
l'emergence de ces types de dilemmes, entraine
ineluctablement des frustrations et, a terme, des per-
turbations sociales. Et on ne voit pas pourquoi la
societe belge en serait main tenant tout a coup
(miraculeusement) epargnee, Le croire comme on le
fait temoigne d'une imperitie et d'uneimprevoyance
coupables.
De toute facon, il suffit de se pencher sur sa
propre histoire pour constater que ces dilemmes sesont deja poses en Belgique, au moins a quatre
tion du systeme politique et du mode de fonctionne-
ment de la societe belge. ,
Comment ? C'est ce que nous tenterons d'aborder
maintenant.
3) Les trois premiers dilemmes ont donne nais-
sance a un mode de solution assez comparable.
Suite au refus de la minorite au pouvoir de
prendre en 'consideration' ces revendications, une
mobilisation plus ou moins longue et plus ou moins
etendue est apparue et a donne naissance a un mou-reprises. vement social (mouvement ouvrier, mouvement fla-a. Le plus anciennement, ce fut lors de la mand, mouvement catholique). Celui-ci s'est dote, .
« question sociale » : la demande d'abord, la reven- au fil des ans, d'une doctrine (ideologic) et d'appa-
dication ensuite du proletariat industriel, et plus tard reils institutionnels (organisations) et a engendre dif-
de la classe ouvriere, de (a) beneficier economique- ferentes actions (manifestations, rassemblements,
ment de sa contribution it la production des biens et defiles; greves, negociations, etc.). Tout ceci .ayant
.des services et de (b) partager democratiquement Ie donne lieu a de,multiples confrontations, les classes
pouvoir politique avec les autres classes sociales. dirigeantes ont prefere jouer I'ouverture, reconnaitre
b. Quelques temps apres s' est posee la « question les leaders, .accepterla participation aux elections et
flamande» : la demande explicite que la langue et la offrir les institutions politiques (chambre, senat,
culture d 'une communaute (reelle mais aussi con seils proviriciaux, communaux, etc.) comme
quelque part imaginaire) puissent avoir « droit de arene O U les victoires et les compromis pourraient se
cite» sur un territoire determine. L'appartenance a preciser. Le cadre des institutions.politiquesa done
la communaute se definissant par la langue, celle-ci servi de lieu d'integration, "
devenait le symbole, I'erendard ou le flambeau der- Un systemeparticulier de solutiondes conflits est
riere lequelle peuple mar,chait. ' ainsi ne en Belgique:' celui des pactes (pacte de
c. Traversant en quelque sorte les deux dilemmes solidarite sociale en' 1944, pacte sur' la productivite
precedents, la question de « l'arne de I'enfant » s'est en 1956, pacte scolaire en 1958, pacte communau-
aussi posee : dans quelle mesure peut-on confier a taire en 1977), c'est-a-dire une declaration officielle
l'Etat (et plus particulierement a l'instruction pub- de fin des hostilites qui fixe, pout de nombreuseslique et officielle) l'enseignement des enfants ? .La annees, les frontieres a I'interieur desquelles-les dif-
(les ?) communauters) catholique(s) avai(en)t a cet ferents mouvements sociaux pourront operer (quasi
egard des positions bien arretees, pour ne pas dire librement).
radicales. Seul un reseau d'enseignement particulier, La maniere dont les mouvements sociaux ont pu
parallele et catholique, pennettrait de maintenir et de s'organiser dans la periode ou Ie systeme politique
transmettre l'heritage religieux aux generations sui- (au sens large) refusait de prendre en consideration
vantes. leurs revendications, et la maniere dont ces conflits
d: Reste en fin un quatrierne dilemme qui s'est ontabouti a une solution par Ie partage et l'attribu-
pose a la societe beige. Celui du rapport avec tion de « territoires » d'operation scelles par les
d' autres peuples et d' autres cultures, non plus. sur Ie pactes, ont· indiscutablement contribue a l' erection
territoire de la metropole mais dans les colonies: la de« 'piliers »: (la « pillarisation », verzuiling en« question coloniale » ou : comment accorder l'au- neerlandais) d e Ia 'societe beige. Au sein de « son»tonomie, voire I'independance, aux peuples que la, pilier, chaque mouvement «organise» pour ses
Belgique avaient colonises et eduques au respect des adeptes, membres ou affilies, la production d~to,ute
valeurs democratiques d'une civilisation occidentale ' une serie d'avantages, doebiens etde services, L'Etat
(sans leur avoir jamais appris le ~< droit de vote »), en assume Ie cout par un systeme de s~bsidiation ..lorsque les leaders de ces communautes viendront ademander, pour eux-memes et pour leur peuple, la
mise en ceuvre de ces valeurs ?
On ne peut nier que ces dilemmes, ces,
« questions », ont grandement change la configura-
4) Si ce systeme a bien pu fonctionner (ausens
de' : « on a pu. trouver une solution acceptable, hono-
rable et durable pour: les parties concernees ») pour
les trois premiers dilemmes (classe ouvriere, ensei-
gnement confessionnel, communaute linguistique),
Le Conseil, n" 1- Dhu I-Qa'da 14141 avril 1994 17.
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 18/44
force nous est de constater que ce ne fut plus le cas
pour les revendications des populations congolaises.
La, manifestement, le systerne s'est bloque : toute
participation politique fut refusee, voire interdite,
toute representation fut contestee, toute negociation
fut impossible ... jusqu'au moment O U , dans le plus
grand desarroi et peu ou pas prepares, les leaders
congolais furent precipites dans l'mdependance. Et
cette histoire-la, fort peu connue, etudiee et meditee,merite toute notre attention dans les problemes qui
nous preoccupent ici : l'immigration des annees
dapres guerre. Car celle-ci porte en elle, comme .
dans beaucoup de pays d'Europe occidentale (France
et Royaume-Uni notamment), une forte connotation
coloniale.
5) Poser la question: «L'lslam en Belgique,
quelle institutionnalisation : mouvement social ou
pilier ? » me semble done un exercice intellectuel et
scientifique tout a fait legitime si pas indispensable
pour se preparer a agir en connaissance de cause.
C' est aussi une responsabilite a laquelle ne peuvent
se soustraire ni les intellectuels (des sciences
humaines), ni la generation plus agee, devant les
questions que se posent les jeunes Musulmans en
Belgique. Comment vont-ils pouvoir vivre ici et
beneficier de la reconnaissance officielle de leur
religion? La question reste ouverte. La participation
politique (communale, regionale, communautaire ou
LUNIFICATION
DE LA COMMUNAUTE
MUSULMANE DE BELGIQUE
«Tenez-vous tous ensemble au lien de Dieu
et ne vous divisez pas !»
tCoran, A.l- 'Imriin, T Il, 1 03 )
La condamnation de l'esprit de clan et l'appel au
rassemblement des croyants sont inscrits dans
l'Islam. Nombreux sont les versets coraniques et les
conseils prophetiques appelant a l'unite de la com-
18
federale) n'est reservee qu'a ceux qui ont la natio-
nalite belge, Les autres en sont exclus. Restent pour
ces croyants : I'adhesion a un mouvement social et
la constitution d'un pilier islamique. lei aussi la par-
tie n'est pas jouee, Cela dependra d'une part de la
capacite d'organisation de ce mouvement et du
degre d'ouverture de la societe belge. Le fait que la
manifestation de ces « 20 ans de reconnaissance de
l'Islam en Belgique» ait pu se faire avec les diffe-rentes communautes turques, marocaines et autres et
regroupe a la fois les Musulmans de Flandre, de
Bruxelles et de Wallonie, est incontestablement un
fait nouveau et important.
Quoiqu'il en soit, nous sommes occupes ici a
ecrire une nouvelle page de l'histoire, une page ou
les descendants d' Abraham se rappelleront tous
ensemble, esperons-le, I' Alliance qui lui fut propo-
see et qu'il accepta, il y a des siecles,
Que Ia decouverte de cet avenir puisse nous inci-ter a Ia comprehension mutuelle, favoriser I'echange
et batir la paix.
In sM' a uas!A. MARTENS,
P ro fe sse ur, K . U . L eu ve n
(T e x ie r eLa ti fd Laconference)
munaute musulmane dans le respect de chacun, et
qui condamnent la discorde (khilaf) amenant a Ia
dissension (fitna).
En Belgique, un large consensus existe, obtenu
par des elections dans Ies mosquees (13/01/1991,
30.000 electeurs). Apres trois annees d'existence et
en cette vingtieme annee de la reconnaissance du
temporel du culte musulman en Belgique, Ies
Conseils elus ont decide de prendre une nouvelle
orientation, plus dynamique et a la mesure des defis
poses a la communaute musulmane de Belgique. Eneffet, un effort visant a reunir davantage s' opere
actuellement par un processus de cooptation.
La rencontre fraternelle, dans une meme perspec-
tive de travail, pour Dieu, de ces elements piliers de
Ia communaute autour desquels une aura d'influence
rassemble, prevaut au reseau associatif. Ce sont des
hommes et des femmes a l'image de la communaute,
dont Ia piete, I'honnetete et la sincerite, le sens de la
responsabilite et la continuite dans I'effort imposent
le respect, Ies rendent representatifs et les amenent
progressivement, par I'experience, a acquerir davan-tage de competences, a tenir compte d 'une facon
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 19/44
positive et constructive des realites imposees. Loin
de l'individualisme, par la concertation, ils esperent
contribuer modestement a I'elaboration desolutions
profitables a la communaute, et qui plaisent a Dieu. .
Mais si le rassemblement est necessaire en soi, il .
n'est pas suffisant : il faut definir des objectifs et
planifier. Ainsi le Conseil Superieur des Musulmans
de Belgique s'est-il vu confier par Ia.communaute
une double mission: 1) organiserle culte musulmanen toute independance, sans tutelle, en s' aidant des
cotisations de ses membres ; ·2)representor les Mu-
sulmans aupres des autorites publiques.
Le Conseil Superieur n 'est donc· pas un parti
politique. 11n' est pas non plus une autorite religieuse
hierarchique, C'est un conseil de gestionnaires s'ai-
dant, pour les affaires cultuelles, d'un Comite de
theologiens competents et reconnus par la commu-
naute,
La representation n'est pas une fin .en soi : ils' agit ici de trouver avec patience et perseverance le
meilleur .terrain de dialogue pour pouvoir,· si Dieu
veut, aboutir progressivement a l'obtention du res-
pect de nos droits legitimes. L'Islam, deuxieme
religion de ce pays (plus de 300.000 Musulmans et
Musulmanes), plus de 600 professeurs de religion
islamique enseignant dans les ecoles officielles, plus
de 240 mosquees : c'est dire la place que I'Islamoc-
cupe darts ce pays. Et pourtant, meme si la Belgique
est le seul pays d'Europe a reconnaitre officielle-
ment le temporel de notre culte, c'est. ..a-dire la pos-sibilite, pour ce culte, d'etre organise et celle, pour
lesMusulmans, d' etre representes, des lacunes
enormes existent encore. L 'Etat .central n' al_loue a
chaque musulman qu'une somme derisoire :-120 fois
moins qu' aux catholiques, et depuis 1991 seulement.
Nos enseignantsne beneficient d"aucun statut et leur
sort est precaire, 11n'y a ni programme, ni inspection
dans I'enseignement de la religion islamique. La
fonction d'imam n'est pas reconnue : chaque imam
est paye par les fideles de la mosquee. Les lieux de
culte ne sont pas subsidies. Sous .des pretextes di-vers, des permis de batir ou de renover sont refuses.
i..'Islam, de -toute evidence," n'est pas 'traite
comme les autres dossiers. Pourquoi? Parce qu'il
n'y a pas d'organe chef du -culte musulman officiel
en Belgique. Malgre la Constitution belge, qui pre-
voit la liberte de culte et la non-ingerence de.l'Etat
dans les affaires religieuses, malgre la loi de 1974
qui reconnait le temporel duculte niusulman, malgre
un arrete-royal de 1978 qui prevoyait lion seulement
l' organisation mais ..la representation. officielle du
culte et qui n'a pas ete suivi d'effets, malgre la loi de
1989 qui regle les traitements des ministres du culte,
malgre tous les efforts de la communaute pour s' or-
ganiser et se structurer, il n'y a pas d'organe chef de
culte. 11est, des lors, difficile de resoudre les prob-
lemes lies a l'enseignement, au statut des imams, a
la reconnaissance des lieux de culte, etc.
Pourquoi un tel organe n'existe-t-il pas ? Posons
la question differemment et voyons quels sont les
facteurs qui pourraient contribuer a I' emergence
d'une solution durable.
1) 11faut d'abord une volonte de dialogue, qui
doit etre manifeste tallt' du cote· de la communaute
que ducote des decideurs politiques. N01:lspouvons
supposer que cette volonte existe. Certes, elle est
timide, mais elle est modulee par un climat de me-
fiance etdepeur qui ne pourra s'estomper qu'avec le
temps, si un 'processus de dialogue est engage (et
non des processus O U I'on revient a chaque fois ala
case depart). . .
2) 11y a aussi un contexte international qui prete
plus ou moins a ce que ce dialogue se passe dans les
meilleures conditions. 11est evident que les evene-
ments en Algerie ou, dans tine moindre mesure, en
Egypte, ont des repercussions ici. L' importance de
ce facteur doit etre nuancee.
3) Bien entendu, -les communautes musulmanes
doivent se rassembler dans un consensus optimum.
Un tel consensus existe, a· telpoint que, dans notre
.communaute, il n'y a plus:des Arabes, des Turcs, des
Freres Musulmans, des 61ements du Milli Gorii§ ou
de la Diy~~t,> des sympathisants de telle ou telle
tendance, mais seulement des freres et des soeurs
sans etiquette, qui disent tous: « Nous sommes
soumis a Dieu et Muhammad est Son Prophete, »
4) Enfin, ilne faut pasnegliger les elements de
politique belgo-belge : parti contre parti et, a l'inte-
rieur d 'un meme paiti, des dissensions quant a Ia
maniere d' aborder les problemes,
Tout cela amene nos responsables politiques a
mener une politique d'extremeprudence, Onavanced'un pas, on lache un ballon d'essai, par exemple un
Le Conseil; n O 1- Dhul-Qa'da 1414/ avril 1994 19
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 20/44
nouveau comite technique pour la designation des
enseign ants de religion islamique ... Rien ne bouge ?
Pas trop de reactions negatives? Cela marche ?
Bien! Alors, on avance d 'un deuxieme pas, par
exemple un comite technique elargi, avec quelques
cornpetences en plus ... Et ainsi de suite ... jusqu'a
arriver, peut-etre, si Dieu veut, a un veritable organechef de culte. Cette prudence fait en sorte que l'ordre
des choses peut etre inverse: une commissionpourrait etre mise en place, par exemple, et ce ne
serait que bien apres que l'on penserait a l'asseoirjuridiquement par un arrete royal.
Quoi qu'il en soit, nous comprenons que:
1) L'Islam est un dossier chaud, epineux.
2) Les sensibilites en Belgique sont telles qu'il est
parfois suppose a tort que la liberte religieuse en-
trave la liberte individuelle.
3) n faut du temps, il y a toute une machine poli-
tique a harmoniser pour amener progressivement ades solutions reelles, Les personnes chargees d'ob-
server la communaute rendent compte a leurs
superieurs, qui rendent compte au conseiller des af-
faires religieuses, qui rend compte au chef.de cabinet
du Ministre de la Justice, qui doit informer les autres
partenaires politiques. Tous ces intermediaires sont
des passages obliges qui, chaque fois, doivent enga-
ger leur responsabilite.
Le temps! Le temps joue peut-etre favorablement
pour les responsables politiques car ildiminue les
risques en cas d'accrochage. Mais il joue defavora-
blement pour la communaute, dans laquelle un eli-
mat de suspicion peut miner les efforts de dialogue,
devant la lenteur du processus. D'ou la necessite,
pour le Conseil Superieur, d'axer principalement ses
efforts sur I' organisation du culte sans, neanmoins,
rompre le processus de dialogue.
De la toute I'importance d'un organe temponjouant un role coordinateur, comprenant les exi-
gences des uns et des autres, toujours pret a appuyeret a encourager ce qui vaut la peine d'etre appuye et
encourage. Le nouveau comite technique pour la
designation des enseignants de religion islamique
meritait, par exemple, le soutien de la communaute,
Le Conseil Superieur des Musulmans de Bel-
gique, par son assise au niveau de la base, se veut
etre le garant de ce dialogue et de la recherche de
solutions aux problemes qui se posent dans la com-
munaute musulmane. Sa veritable mission est done
de rassurer et d'expliquer, d'un cote comme de
l' autre, sans se soumettre cependant, et en gardant sa
dignite, Le Conseil Superieur se veut aussi le sym-
bole de la volonte de la communaute de se gerer par
elle-meme et de favoriser son rassemblement.
Y. BEYENS,
P re si de nt d u Con se il S up er ie ur
(Texte de l'lntervention)
MUSULMANS EUROPEENS
ET POLITIQUE D'INTEGRATION
En tant que Musulmans europeens, nous
souhaitons participer a la vie sociale de cette
communaute europeenne qui est egalement la notre.
Nous voulons apporter notre contribution a une
societe ou regnent la paix, le respect mutuel et la
tolerance.
Musulmans et heterodoxes sont en effet
confrontes aux memes problemes, a savoir l'abus depouvoir des capitalistes, la destruction de la nature,
le manque de solidarite familiale et sociale, la perte
de la notion des valeurs, etc.
Il est neanmoins impossible qu'une position
d'Inegalite puisse favoriser la participation. Il ne
s 'agit plus d 'eriqueter les Musulmans de la
deuxieme et de la troisieme generations de migrants
car, ainsi, il serait suggere qu'ils ne resteront pas ici.
En outre, de nombreux autochtones ont dejaembrasse l'Islam.
Un premier pas vers une societe harmonieuse
consiste a accorder les memes droits aux Musulmans
qu'aux autres, droits qui leur reviennent deja en
vertu de la tolerance, des droits de l'homme et, en
Belgique, de la Constitution.
~eyulislam Ali YOKSEL, Allemagne
(S yn op sis jo in t a u p ro gramm e d e la j o urn ee)
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 21/44
L'ISLAM EN EUROPE
Prince CHARLES D' ANGLETERRE : L'Islam et l'Occident
Le 27 oc tobre 1993,I 'Mr i ti er du trsne du R oy aume -U n i a p ro no nc e a u C en tr e d es E tu de s Islamiq ue s d e l'U n iv er site d 'O x fo rd
un discours rem arque a propos des relations entre l'Islam et I' Occident.' C omme I' a note un ulema, si on ne savait pas qui a
p ro non ce'ce disco urs, on p ou rrait cro ire q u'il a ete ecrit p ar un sha ykh m usu lm an . C e q ui n e sig nifie p as q ue ch acu n p arta gera a
prU ;ri tout ce qu' a dit Ie prince anglais... . . .,
Q ue lle s q ue so ie nt, p ou rta nt, le s re se rv es q ue d ' a uc un s p ou rro nt ~ e gitim em en t re sse ntir v is-a -v is d e te lle o u te l!e a ffuma tio n
particuliere, l'lmpression que la lecture de ce discours laisse generalement est celle d 'un nouveau re~ ard, d une nou~ elle
o uvertu re a I' en dro it d e l'Isla m d an s le ch ef du fu tu r m on arq ue dun d es p rin cip au x e uu s o cc id en ta ux . P ou r tn au gu re r la ru briq ue
qui, dans chaque 'num ero de notre revue, sera consacree a un aspect de l'Islam europeen, c'est done bien volontiers que nous
la isso ns la p aro le a u n n on -m usu lm an . E t p uisse nt se s p ro po s tro uv er e ga le in en t; d e ce e oie -e i du channel, l' echo quils meriten: !
La raison est. Mesdames et Messieurs, queje crois sincerement
que le s liens entre ces deux mondes sont plus importants
aujourd'hui que jamais auparavant, parce que le degre de me-
comprehension ent r e . l es -mondes islamique et occidental reste
dangereusement.eleve, et parce que le besoin pour chacun de
vivre et de travailler ensemble dans notre monde de plus en
plus interdependant n'a jamais ete plus .grand, Au mememoment. je ne suis que trop a u c o ur an t des champs de mine qui
se trouvent en' travers du chemin du voyageur inexper imente
qui est determine A explorer cetteroute. difficile. Certaines deschoses queje vais dire vont indubitablement provoquer des
desaccords , des 'critiques, des malentendus et probablement
pire encore: Peut-etre cependant, quand tout est dit et fait. vaut-
. illa peine de se souvenir d'un autre proverbe arabe : « Ce qui
vient des levres atteint les oreilles. Ce qui vient du cceu r atteint
le c c eu r, »
Le fait deprimant est que, rnalgre les avances dans la tech-
nologie et les mass-media de la s e co nd e mo itie du XXe s iecle,
m alg re le tourisme de masse, l' en t remelement des races et la
reduction to ujo urs c ro is sa nte - du moins le croyons-nous - des
. mysteres de notre monde; les malentendus entre l'Islam et
l'Occident.continuent. En ce qui conceme l'Occident, ceci ne
peut-etre du ~ de l'J g no ra nc e . 1 1y a unmilliard de Musu lmans
au monde, Plusieurs millions d'entre eux vivent dans des pays
duCommonwealth ..Dix millions ou Plus vivent en Occident, et
environ un million en Grande -B r e t agne , Notre propre commu-
n au te is lam iq ue a .cr~ et fleuri durant des decades. "I I y a
presque 500 mosquee s en Grande-Bretagne ..L'interet populaire
'pour la culture islamique en Grande-Bretagne croit rapidement.
Beaucoup de vous se souviendront de - et, je pense, certains
d'entre vous (lilt participe au - merveilleux Festival de l'Islam
-que Sa Majeste la Reine a inaugure en 1976. L'Islam est toutautour de nous, Et malgre tela' la mefiance, la. peur meme,
persistent.Dans le monde de I 'apres-Guerre-Froide-des annees
1990, les perspectives de paix devraient etre plus grandes qU'8
n'importe quel moment de cesiecle, Au Moyen-Or ient . Jes eve-
nements remarquables etencourageants des r e c e n t e s semaines?ont cree un nouvel espoir de mettre fin' 8 un probleme qui a
divise le monde et a ete si dramatiquement une sourcede vio-
lence et de haine. Pourtant, les dangers n' ont pas disparu, Dans
lernonde musulman, nous voyoris Ie mode de. vie unique des
Arabesdes marais du Sud de l'Iraq, vieux de milliers d'annees,
etre systematiquement deyaste er detroit Je confesse que, pen-
dant toute une annee , j'ai voulu trouver une occasion adequate
. .
Mesdames et Messieurs 1, il m'a ete suggere, lorsque j'ai
commence 8 reflechir au sujet de ce discours, de trouver un
reconfort dans ce proverbe arabe :' « En chaque ~te, il y a
quelque . s ages se , » Je confesse avoir peu de qualifications, en
fant que savant. pour justifier rna presence ici, dans ce t amphi-
theatre < l , i i ' tant de gens, beaucoup plus doctes que moi, ont
parle et genera lement fait avancer la somme des connaissances
·humaines. Je me sentirais plus prepare si j'etais un rejeton de
votre d is tin gu e e u n iv e rs ite p lu to t qu'un produit de ce « CollegeTechnique des Marais- », J'espere cependant que vous vous
souviendrez qu'une chaire d'arabe a ete etabliea Cambridge au
. XVIIe s iecle , quatre annees completes avant votre premiere
chaire d'arabe 8 Oxford
Contrairernenta beaUCOUPd'entre vous, je ne suis pas un
expert de l'Islam. Je suis neanmoins enchante, pour des raisons
qui; je l'espere, deviendront plus claires, d'etre un vice-direc-
teur du Centre pour les Etudes Islamiques d'Oxford. C e Centre
ala possibilite d'etre un vehicule important et passionnant.de la
promotion' et de I'amelioration de la comprehension du monde
islamique en Grande-Bretagne, un centre qui, je l'espere, trou-
vera sa' place 8 cote d'autres centres d'etudes islamiques 8
Oxford, tels l'Institut Oriental et le Centre du Moyen-Orient.
.comme 'institution dontI'Universite et, plus generalement, les
savants, deviendront legitimement fiers, '
Etant donne toutes les reticences que j'ai 8 m'aventurer
dans un champ complexe et controverse, vous pourriez bien
vous demander pourquoi je suis ici occupe, dans ce merveil-
leux batiment Wren,8 vouspar~er de l'Islam et de l'Occident,
1.Notre traduction est basee surIa version integrale du discours du
Prince Charles publiee inThe Line. The Voice of Muslim Converts in
Europe, 1/4, nov. 1993, Londres, p. 3-6. [Cette note ~t les suivantessoni dU traducteur], .
2. C'est-a-dire l'U'niversite de Cambridge, rivale traditionnelle
d'Oxford, 3.1.a signature des accords de Washington entre Israi!l et rO.L.p.
Le Conseil, n O 1- DbaI-Qa'da 14141 avril 1994 21
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 22/44
pour exprimer mon desespoir et mon indignation devant les
horreurs indescriptibles qui sont perpetrees dans le Sud de
l'lraq. Pour moi, la supreme et tragique ironie de ce qui est
arrive Ala population shi'ite de l'Iraq - specialement dans l'an-
cienne cite et le saint sanctuaire de Kerbela -, c'est qu'apres
que les allies occidentaux se sont irnmensement soucies d'evi-
ter de bombarder de teIs lieux-saints (et je me souviens avoir
supplie le General Schwarzkopf, quand je l'ai rencontre A
Riyadh en decembre 1990, de faire de son mieux pour proteger
de tels sanctuaires durant tout conflit), ce fut Saddam Husaynlui-meme, et son terrifiant regime, qui causerent la destruction
de certains des sites les plus saints de l'Islam. Et main tenant,
nous avons dOassister Al'assechement delibere des marais et A
la destruction presque totale d'un habitat unique, en rneme
temps que d'une population entiere qui dependait d'eux depuis
l'aube de la civilisation humaine. II a ete raconte Ala commu-
naute intemationale que I'assechement des marais poursuit des
objectifs agricoles. Com bien de mensonges obscenes allons-
nous encore devoir entendre avant qu'une action soit entre-
prise? Merne Ala onzieme heure, it n'est pas encore trop lard
pour prevenir un cataclysme total. Je prie pour que ceci puisse
au moins etre une ' cause pour laquelle l'Islam et l'Occident
joindraient leurs forces dans l'Interet de notre communehumanite. J'ai mis cet exemple particulier en exergue parce
qu'il serait si evitable, Ailleurs, la violence et la haine sont plus
intraitables et profondement ancrees, ainsi que nouscontinuons
Ii le voir chaque jour, a notre grande horreur, dans la miserablesouffrance de divers peuples A travers le monde - dans I'ex-
Yougoslavie, en Somalie, en Angola, au Soudan, dans tant des
ex-republiques sovietiques. En Yougoslavie, les terribles souf-
frances des Musulmans bosniaques, en meme temps que celles
des autres comrnunautes dans cette guerre cruelle, aident A
maintenir vivants beau coup des peurs et desprejuges que nos
deux mondes entretiennent l'un vis-A-vis de l'autre. Un conflit,
bien entendu, apparait en raison du mesusage du pouvoir et du
choc des ideaux, pour ne pas mentionner les activites incen-
diaires de leaders non scrupuleux et bigots. Mais un conflit nait
aussi, tragiquement, d'une incapacite A comprendre, et des
fortes emotions qui, d'un malentendu, conduisent A la defiance
et a la peur. Mesdames et Messieurs, nous ne devons pas glisservers une nouvelle ere de danger et de division parce que des
gouvernements et des peuples, des communautes et des reli- -
gions, ne peuvent pas vivre ensemble en paix dans un monde se
re trec issant, ' -
II est curieux, e~ plusieurs sens, que des malentendus entre
l'Islam et l'Occident persistent. Ce qui lie ensemble nos deux
mondes est en effet tellement plus puissant que ce qui nousdivise. Musulmans, Chretiens - et Juifs - sont tous des
«peuples du Livre », L'Islam et Ie Christianisme partagent une
vision rnonotheis te commune: une croyance en un seul Dieu-
divin (one divine God), dans le caractere passager de notre vie
terrestre, dans notre responsabilite pour nos actions et dans la
certitude d'une vie Avenir. Nous partageons en commun plu-
sieurs valeurs clefs: Ie respect pour la connaissance, pour la
justice, la compassion Al'egard des pauvres et des non privile-
gies, l'importance de ,la vie de famille, le respect des parents.
« Honoreton pere et ta mere» est un precepte coranique aussi.
Notre histoire a ete intimement liee. La, cependant, se trouve
une racine du probleme, Une grande part de cette histoire a en
effet ete conflictuelle : quatorze siecles trop souvent marquespar une hostilite mutuelle. Cela a donne naissance Aune tradi-
tion persistante de crainte et de defiance, parce que nos deux
mondes ont si.souvent vu ce passe de manieres contradictoires.
Pour les enfants des ecoles occidentales, les deux cents annees
des Croisades sont traditionnellement vues com me une serie
d'exploits herotques, chevaleresques, dans lesquels les rois, les
chevaliers, les princes - et les enfants - d 'Europe ant essaye
d'arracher Jerusalem aux mechants infideles musulmans. Pour
les Musulmans, les Croisades furent un episode de grande
cruaute, de terrible pillage de la part de soldats de fortune infi-
deles occidentaux et d'atrocites horribles, dont le meilleur
exemple est peut-etre fourni par les massacres commis par lesCroises quand, en 1099, its reprirent Jerusalem, la troisieme
cite la plus sainte en Islam. Pour nous en Occident, 1492
evoque un effort humain et de nouveaux horizons, Colomb et la
decouverte des Ameriques. Pour les Musulmans, 1492 est une
annee de tragedie - I' annee durant laquelle Grenade echut aFerdinand et AIsabelle, signifiant la fm de huit siecles de civili-
sation musulmane en Europe. Le question, je pense, n'est pas
que l'une ou l'autre vision soit plus vraie, ou ait le monopole
de la verite. C'est que des malentendus apparaissent quand
nous sommes incapables d'apprecier comment les autres regar-
dent le monde, son histoire, et nos roles respectifs en celle-ci.
-Le corollaire de la rnaniere dont nous, en Occident, voyonsnotre histoire, a si souvent ete que nous avons regarde l'Islam
comme une menace - aux temps medievaux comme un
conquerant militaire, et en des temps plus modemes comme
une source d'Intolerance, d'extrernisme et de terrorisme. On
peut comprendre comment la prise de Constantinople, quand
elle echut au Sultan Mehmet en 1453, et les defaites, etroites,
des Turcs en dehors de Vienne en 1529 et 1683 ont envoye des
frissons de crainte parmi les dirigeants d'Europe. L'histoire des
Balkans sous la domination ottomane fournit des exemples de
cruaute qui se sont profondernent ancres dans les sentiments
occidentaux. Mais la menace n' a pas toujours ete Asens unique.
Avec l'invasion de l'Egypte par Napoleon en 1798, suivie par
les invasions et les conquetes du XIXe siecle, Ie pendule
oscilla, et presque tout le monde arabe en vint Aetre occupe par
les puissances occidentales 1. Avec la chute de I'Empire Otto-
man, le triomphe del'Europe sur l'IsIam sembla complet. Ces
jours de conquete sont passes. Mais 'meme main tenant, notre
attitude commune vis-A-vis de l'Islam patit du fait que la ma-
niere dont nous le comprenons a ete alteree par I'extreme et le
superficiel. Pour beaucoup d'entre nous en Occident, l'Islam
est vu Atravers la tragique guerre civile au Liban, les meurtres
et les attentats Ala bombe perpetres par des groupes extremistes
au Moyen-orient, et par ce qui est communement appele le
« fondamentalisme islamique », Notre jugement sur l'Islam a
ete grossierement deforme du fait que les extremes ant ete prispour la nonne. C'est, Mesdames et Messieurs, une serieuse
erreur. Ce serait comme juger de la qualite de la vie en Grande-
Bretagne d' apres I' existence des meurtres et des viols, des abus
contre les enfants et de l'addiction a la drogue. Les extremesexistent, et il faut s'en preoccuper. Mais quand iIs sont utilises
'comme une base pour juger une societe, ils conduisent a unedistorsion et Ade la partialite. _
Par exemple, des gens, dans ce pays, pretendent frequem-
ment que la Shart'a du mondeislamique est cruelle, barbare et
injuste. Nos journaux surtout aiment colporter ces prejuges
- ir re fle c his , L a verite est bien entendu differente et toujours plus
1. Pour ne pas parler, bien entendu, de l' invasion de I'Inde musubnane
des Moghols par les Britanniqaes eux-memes !
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 23/44
complexe. La maniere dont moi-meme je comprends Ies choses
est que des extremes comme I'amputation des mains sont rare-
ment pratiques, Les principes et I'esprit guidant Ia Loi isla-
mique, directement tires du Coran, devraient etre ceux de
l'equite et de la compassion. Nous avons besoin d'en etudier
l'application effective avant de formuler des jugements. Nous
devons distinguer entre des systemes de justice adrninistres
avec integrite et des systemes de justice, teis que nous en
voyons pratiques, qui ont ete deformes pour des raisons poli-
tiques en quelque chose qui n'est plus islamique. Nous devonsgarder a I'esprit le vif debat qui a lieu dans le monde islamique
rnerne a propos de l'extension de l'universalite ou de I'intem-
poralite de la Sharl'a, ainsi que le degre selon lequell'applica-
tion de cette Loi est continuellement en train de changer et
d'evoluer,
Nous devrions aussi distinguer 1 Islam des coutumes de
certains etats islamiques. Un autre prejuge occidental manifeste
consiste a juger la position des femmes dans Ia societe isla-
mique d'apres les cas extremes. L'Isiam pourtant n'est pas un
monolithe et le tableau n'est pas simple. Souvenez-vous, si
vous voulez, que des pays islamiques comme la Turquie,
l'Egypte et la Syrie ont donne le droit de vote aux femmes
aussi tot que I'Europe le fit pour ses femmes - et beaucoup plus
tOtqu'en Suisse! Dans ces pays, les femmes ont depuis long-
temps joui de salaires egaux et de la possibilite de jouer un role
pleinement actif dans leurs societes, Les droits des femmes
musulmanes a la propriete et a l'heritage, a une certaine pro-
tection lors du divorce et a la direction de leurs affaires ont ete
des droits prescrits par le Coran il y a douze siecles 1, quand
bien merne ils n'ont pas ete partout mis en pratique. A tout Ie
moins en Grande-Bretagne, certains de ces droits furent une
nouveaute meme pour la generation de rna grand-mere!
Benazir Bhutto et la Begum Khaleda Zia sont devenues pre-
mieres ministres dans leurs propres societes traditionnelles
alors que la Grande-Bretagne avait, pour Ia toute premiere fois
dans son histoire, elu un premier ministre femme. Les femmes
ne sont pas automatiquement des citoyens de deuxieme classeparce qu'elles vivent dans des pays islamiques. Nous ne pou-
vons pas juger correctement la position des femmes en Islam si
nous prenons les etats islamiques les plus conservateurs cornme
representatifs de leur ensemble. Par exemple, le voilement des
femmes n'est pas du tout quelque chose d'universel dans le
monde islamique. De fait, j'ai ete intrigue d'apprendre que la
coutume de porter Ie voile devait beaucoup aux traditions
byzantine et sassanide, et rien au Prophete de l'Islam. Certaines
femmes musulmanes n'ont jamais adopte le voile, d'autres y
ont renonce, d'autres encore - particulierement Ia plus jeune
generation - ont plus recemrnent choisi de porter Ie voile ou le
foulard en guise d'affirmation personnelle de leur identite
1.Sic. En realite, ily a presque quatorze siecles,
musulmane. Nous ne devrions pourtant pas confondre la
modes tie de vetement prescrite par Ie Coran pour les hommes
aussi bien que pour Ies femmes avec les formes ex te r ieu res de
couturne secu l ie re ou de statut social qui ont ailleurs leur ori-
gine.
Nous, en Occident, avons aussi besoin de comprendre la
vision que le monde islamique a de nous. nn'y a rien a gagner,et beaucoup de mal a commettre, a refuser de comprendre
combien, dans Ie monde islamique, beaucoup de gens craignentsincerement notre propre materialisme et notre culture de
masse occidentaux comme des defis mortels pour leur culture
et leur mode de vie islamiques. Certains d'entre nous pour-
raient penser que les apparats materiels de la societe occiden-
tale que nous avons expor tes vers le monde islamique - la tele-
vision, le fast food et les gadgets electroniques de nos vies de
tous les jours - ont one influence modemisante et, chose evi-
dente par elle-merne, bonne. Nous tomberons cependant dans le
piege d'une arrogance redoutable si nous confondons la
C( modernite » dans d'autres pays avec le fait, pour eux, de
devenir plus comme nous. Le fait est que notre forme de mate-
rialisme peut etre offensante pour des Musulrnans devots - et je
ne vise pas seulement les extremistes parmi eux. Nous devonscomprendre cette reaction, exactement de la meme facon que
l'attitude de l'Occident vis-a-vis de certains des aspects les plus
rigoureux de la vie islamique a besoin d'etre comprise dans le
monde islamique. Ceci, je pense, nous aiderait a comprendre ce
que nous en sommes communement arrives a regarder comme
la menace du fondamentalisme islamique. Nous avons besoin
d'etre prudents vis-a-vis de cette etiquette emotionnelle,
«fondamentalisme », et de distinguer, comme les Musulmans
Ie font, entre les partisans d'un renouveau, qui choisissent de
pratiquer leur religion plus devotement, et les fanatiques ou
extrernistes qui utilisent cette devotion a des fins politiques.
Parmi les nombreuses causes religieuses, sociales et politiques
de ce que nous pourrions plus precisement appeler le
« renouveau » islamique, ily a un puissant sentiment de desen-
chantement, de prise de conscience que la technologie occiden-
tale et les choses materielles sont insuffisantes, et qu'un sens
plus profond de la vie repose ailleurs, dans l'essence de la
croyance islamique.
Simultanement, nous ne devons pas etre tentes de croire que
I'extremisrne serait en quelque sorte la caracteristique et
l'essence du Musulman. L'extremisme n'est pas plus Ie mono-
pole de l'Islam qu'il n'est le monopole d'autres religions,
Christianisme y compris. La vaste majorite des Musulmans,
bien que personnellement pieux, sont moderes en leurs poli-
tiques. Leur religion est la « religion de la v ia m ed ia », Le Pro-
phete lui-meme a toujours deteste et craint l'extremisme. Peut-
etre la crainte du renouveau islamique qui a colore les annees
1980 commence-t-elle maintenant a ceder la place en Occident
a une intelligence des authentiques forces spirituelles a l'reuvre
derriere cette lame de fond. Si cependant nous voulons com-
prendre cet important mouvement, nous devons apprendre a
clairement distinguer entre ce que la vaste majorite des
Musulmans croient et la terrible violence d'une petite minorite
parmi eux, que les gens civilises, partout, doivent condamner.
Mesdames et Messieurs, s'il y a en Occident beaucoup de
mecomprehension a propos de la nature de l'Islam, ily a aussi
beaucoup d'ignorance a propos de la dette que nos propres cul-
ture et civilisation ont a I'egard du monde islamique. C'est on
Le Cons ei l, n O 1- Dhii l-Qa'da 1414/ avril 1994 23
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 24/44
defaut qui est du, je pense, a la camisole de force historique quenous avons Mrit6e. Le monde islamique medieval, de I' Asie
Centrale jusqu'aux rivages de l'Atlantique, a ete un monde ou
les savants et les hommes de savoir ont fleuri. Mais parce que
nous avons eu tendance a voir I'Islam com me I'ennemi de
I 'Occident, comme une culture, une soCiete et un sys teme de
croyance etrangers, nous avons eu 'tendance 'a ignorer et aeffacer sa grande pertinence pour notre propre histoire. Par
exemple, nous avons s o us -e s tim e l 'I m po rt an c e de 800 ans de
societe et de culture i s la rn iques en Espagne en-tre Ie Vile et Ie
XVe siecles, La contribution de l'Espagne musulmane a la
preservation de l'heritage classique durant Ies Ages de tenebres
et jusqu'a la pose des premieres bases de' la Renaissance a ete
reconnue depuis longtemps. L'Espagne islarnlque a cependant
e1£ beaucoup plus qu'un simple garde-manger ou les connais-
sances hellenistiques auraient ete conse rvees pour e tr e u lt er ie u -
rement consommees par Ie monde occidental moderne en
emergence. L'Espagne musulmane ne fit pas que collecter et
preserver le contenu intellectuel de l'ancienne civilisation
grecque et romaine. EUe interpreta aussi cette Civilisation, lui
donna de nouveaux developpements et apporta elle-meme une
contribution vitale dans tant de champs de l'activite humaine -
en.sci~n~, astronomie, ma th er n at iq u e s , a lg e b re (un mot arabe),
loi, histoire, medecine, pharmacologic, optique, agriculture,
architecture, theologie, musique. Averroes et Avenzoar, comme
leurs homologues Avicenne et Rhazes a I'Est, apporterent al'etude et a la pratique de la medecine des contributions dont
l 'Europe beneficia ensuite pour des siecles,
L'lslam entretint et preserva la: quete du savoir. Selon les
mots de la Tradition, « I'encre du savant est plus sacree que le
sang du martyr. » Cordoue, au Xe s te ele , etai t de loinla cite la
plus civilisee d 'Europe. NOllS avons connaissance de biblio-
theques avec service de pret a I 'epoque a u le Roi Alfred faisait
de terribles bevues avec les arts culinaires dans ce pays. On dit
que les 400.000 volumes de la bibliotheque du souverain de
Cordoue formaient' une collection de livres plus grande que .
toutes les bibliotheques du reste de I'Europe mises ensemble.
Cela avait ete rendu possible parce que le monde musulmanavait recu de la Chine la technique de la fabrication du papier
plus de quatre cents ans avant Ie reste de I'Europe non-musul-
mane. Beaucoup des traits dont 1'Europe moderne s'enorgueil-
lit lui sont venus de I 'Espagne rnusulmane. L a diplomatic, le
libre-echange, les frontieres ouvertes, les techniques de la
recherche academique, de I'anthropologie,l' etiquette, la mode,
la medecine alternative, les hopitaux :. tout cela vint de cette
grande cite des cites. L'lslam medieval fut une religion d'une
tolerance remarquable pour son temps, accordant aux JUllS et
aux Chretiens le droit de pratiquer Ies croyances dont ils
avaient herite et donnant un exemple qui, malheureusement, ne
serait pas suivi avant plusieurs siecles en Occident. Surpre-
nantes sont, Mesdames et Messieurs, la mesureen laquelle
l'Islam a ete une partie de l'Europe pour si longternps, d'abord
2 4
. .
en Espagne, puis d ans le s Balkans. et la.m esu re e n laquelle ila
contribue, de tant de points de vue, a I a ' civilisation que tous,
nous ,regardoos trop s ou v en t, e rr on eme n t, comme entierement
occidentale. L'Islam fait. dans tous le s champs de I'activitt
humaine, partie de notre passe et de notre present n a aide acree r l'Europe modeme. nest une partie de notre propre heri-
tage, non quelque chose a part.
Bien plus, I'Islam peut aujourd'hui nous enseigner one
facon' de comprendre et de vim ruins le m on de dont la dispari-tion, dans lechristianisme, a appauvr i celui-ci. II y a, au creur
de l'Islam, la preservation d'une vue integrate de I'Univers.
L'Islam -: comme le bouddhismeet l'hindouisme -: refuse de
. s ep ar er I'homme et la nature, la religion et la science, l'esprit et
Ia matiere, et a preserve une vue metaphysique et unifiee de
nons-memes et du monde autour de nous. :A.ucentre du chris-
tianisme se trouve encore une vue integrale de la saintete du
monde, et une perception claire du rnandat et de la responsabi-lite qui nous ont ete donnes a propos de notre environnementnature!. Selon les mots de ce merveilleul( poete et compositeur
d'hymnes du dix-septieme siecle, George Herbert:
Un h omm e qui regarde dans du verre,Peui laisser son ail le fix er ;
au, s'il lui piau, passer a travers,
Et, alors, l e c ie l. e sp ionne r
L 'Occident a cependant, graduellement, perdu cette vision
integree du monde avec Copemic, Descartes et l'arrivee de la
revolution s c ie n ti fi qu e . U n e philosophie generate de la nature
ne fait. plus ,partie de nos c royances quotidiennes. Ie ne peux
m'empecher d'avoir Ie sentimentquesi.seulement nous pou-
vions redecouvrir cette approche passee, einbrassant tout, du
monde auteur de nous, afin devoir etcomprendre la significa-
tion plus profonde de c e dernier, nous pourr ions commencer anous departir de la tendance.croissante. en Occident, que nous
avons de vivre a la surface de ce qui nous entoure, nous qui
etudions notre monde afin de le manipuler et de le dominer,
toumant I'harmonie et la beaute en desequilibre e r chaos. C'est
un fait malheureux, je crois, que,de tanl de manieres, le monde
ex t e r i e u r que nous avons c re e d ur an t les quelques dern ie res
centainesd'annees en soit arrive 'arefleter notre propre etat
interieur divise et confus. La civilisation occidentale en est de
plus en plus' venue a acquerir et aexploiter, au mepris de nos
r es po ns ab ilite s e nv ir on ne me ntale s. C e ne pe rc ep tio n c ru ciale de
l'unite et d'UD mandat, ainsi que du caractere essentiellement
sacramentel et spirituel de monde autom' de nODS est certaine-
ment quelque chose d'important que nous pouvons reapprendre
de l'Islam, Je suis presque sur qu~ certains venta.l'Instant
m'accuser, comme ils le font d'habitude, de vivre dans Ie passe
el de refuser. de regarder en face la reaIitt et Ia vie modeme. Au
contraire, Mesdames et Messieurs, ce a quoi j'appelle, c'est uneintelligence: plus large, plus profonde et plus prudente de notre
monde, une.dimension rnetaphysique aussi bien que materielle
,pour nos vies, de maniere a retrouver l'equilibre que nous
avons abandonne et dont l'absence, je crois, s'averera desas-
treuse a long terme. Si les manieres de penser que l'on trouve
en Islam et dans d'autresreligions peuvent nous aider en cette
quete, il ya alors pour nous des choses a apprendre de ce sys-
teme de croyance que, je pense, nous ignorons a nos risques etperils.
Mesdames et Messieurs, nous vivons aujourd'hui dans un
monde un, forge ~ar les communications instantanees, par la
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 25/44
television, par l'echange des informations a une echelle dont
nos grands-parents n'ont jamais reve. L'economie du monde
fonctionne comme une entite interdependante. Les problemes
de societe, de qualite de la vie et d'environnement sont globaux
dans leurs causes et dans leurs effets, et nul d'entre nous n'a
plus le luxe d'etre capable de leur trouver une solution par lui-
me-me. Les mondes islamique et occidental partagent des
problemes qui nous sont communs a tous: comment nous
adapter au changement dans nos societes, comment aider les
jeunes qui se sentent eloignes de leurs parents ou des valeurs de
leurs societes, comment nous occuper du sida, de la drogue et
de la desintegration de la famille. Evidemment, ces problemes
varient de nature et d'Intensite selon les societes, Les preble-
mes de nos propres centre-villes ne sont pas identiques a ceux
du Caire ou de Damas. Mais la similarite de l'experience
humaine est considerable. Le commerce international des
drogues dures est un exemple ; les dommages que nous
infligeons collectivement a notre environnement en sont un
autre. Nous avons a resoudre ensemble ces menaces contre nos
comrnunautes et contre nos vies. Et simplement se mettre a se
connaitre les uns les autres peut accomplir des miracles. Je me
souviens vivement, par exemple, avoir it y a quelques annees
ernmene un groupe de Musulmans et de non-Musulmans voir
le travail du Centre de Sante Marylebone de Londres, dont je
suis un protecteur. L 'enthousiasme et la determination
commune que l'experience ainsi partagee engendra Iaisaient
immensement chaud au cceu r , Mesdames et Messieurs, d'une
certaine maniere nous avons a apprendre a nous comprendre les
uns les autres, et a eduquer nos enfants - une nouvelle
generation, dont les attitudes et la perspective culturelle
pourraient etre differents des notres - de maniere 11ce qu'ils
comprennent aussi. Nous avons 11montrer de la confiance, du
respect mutuel et de la tolerance si nous voulons trouver un
terrain commun entre nous et eeuvrer ensemble 11trouver des
solutions. L'approche d'entreprise communautaire de mon
propre Trust et le Systeme de Volontaires, couronne debeaucoup de succes, qu'il a gere pendant quelques annees
montrent comb ien de choses peuvent etre achevees par un
effort commun qui va au-dela des classes, des cultures et des
religions. Les mondes islamique et occidental ne peuvent plus
se permettre de rester a I'ecart d'un effort commun pour
resoudre leurs problemes communs. Nous ne pouvons plus
nous permettre de revivre les confrontations territoriales et
politiques du passe. Nous avons a partager des experiences, a
nous expliquer les uns avec les autres, a comprendre et 11
tolerer, et a batir a partir de ces principes positifs que nos deux
cultures ont en commun. Cet echange doit se faire dans les
deux sens. Chacun de nous a besoin de comprendre l'impor-
tance de la conciliation, de la reflexion - tadabbur - pour que
nous ouvrions nos esprits et deverrouillions nos cceurs les uns
vis-a-vis des autres. Je suis tout a fait convaincu que les
mondes islamique et occidental ont beaucoup 11apprendre run
de I'autre. Juste com me l'ingenieur petrolier dans le Golfe peut
etre europeen.Ie chirurgien specialiste des transplantations car-
diaques en Grande-Bretagne peut etre egyptien.
Si ce besoin de tolerance et d'echange est vrai internationa-
lement, ilexiste aussi, et avec une force speciale, 11l'interieur
meme de la Grande-Bretagne. La Grande-Bretagne est une
societe multiraciale et multiculturelle. J'ai deja mentionne la
dimension de nos propres communautes musulmanes, qui
vivent partout en Grande-Bretagne, a la fois dans de grandes
villes comme Bradford et dans de minuscules communautes, en
des endroits aussi recules que Stomaway, dans l'Ouest de
l'Ecosse, Ces gens, Mesdames et Messieurs, sont un atout pour
la Grande-Bretagne. Us contribuent a toutes les parties de notre
economie -I'industrie, les services publics, les professions
liberates et Ie secteur prive, Nous en trouvons comme profes-
seurs, comme docteurs, comme ingenieurs et comme scienti-
fiques. lis contribuent a notre bien-etre economique en tant que
pays et ajoutent a la richesse culturelle de notre nation. Bien
entendu, la tolerance et la comprehension doivent exister dans
les deux sens. Pour ceux d'entre nous qui ne sont pas musul-
mans, cela peut signifier avoir du respect pour la pratique quo-
tidienne de la foi musulmane et passablement se soucier d'evi-
ter des actions vraisemblablement a meme de causer de pro-
fondes offenses. Pour les Musulmans dans notre societe, il est
besoin de respecter I'histoire, la culture et Ie mode de vie de
notre pays, et de mettre leur liberte fondamentale d'etre eux-
memes en equilibre avec une appreciation de l'importance
d'une integration dans notre societe. La ou ily a des manque-
ments a la comprehension et 11la tolerance, nous avons besoin,
sur notre propre pas de porte, d'une plus grande reconciliation
entre nos propres citoyens. J'espere que nous apprendrons tous
a montrer cela alors que la comprehension entre ces commu-
nautes grandira. Je ne puis qu'admirer, et applaudir, ces
hommes et ces femmes de si nombreuses confessions qui tra-
vaillent sans relache a Londres, dans la Galles du Sud, le
Midlands et ailleurs, pour promouvoir de bonnes relations
communautaires. Le Centre pour I'Etude de l'lslam et les Rela-
tions Islarno-Chretiennes 11Birmingham est un exemple de
reussite particulierement remarquable. Nous devrions etre
reconnaissants, je crois, a I'egard du devouement exemplaire de
tous ceux qui se sont consacres a la cause de la promotion de la
comprehension.
Mesdames et Messieurs, si, durant la derniere demi-heure,
vos yeux se sont promenes sur la merveilleuse allegoric de la
Verite descendant sur les arts et les sciences, au plafond de Sir
Robert Streeter au dessus de vous, je suis sUr que vous aurez
remarque 1Ignorance violemment bannie de la scene, juste la,
en face de I'orgue. Je ressens une certaine sympathie pour
l'lgnorance, et j'espere pouvoir etre autorise a quitter cet am-
phitheatre dans des conditions quelque peu meilleures. Avant
de m'en aller, je ne pourrais insister suffisamment fort sur
I'importance des sujets que j'ai essaye si imparfaitement
d'aborder. Ces deux mondes, I' islamique et I'occidental, sont
d'une certaine rnaniere a un carrefour dans leurs relations.
Nous ne devons pas les laisser rester chacun de leur cote. Je
n'accepte pas la these disant qu'iIs sont sur le point d'entrer en
collision dans une nouvelle ere d'antagonisme. Je suis tout afait convaincu que nos deux mondes ont beaucoup a s'offrir
I'un a I'autre. Nous avons beaucoup a faire ensemble. Je suis
ravi que Ie dialogue ait commence, a la fois en Grande-
Bretagne et ailleurs. Mai s nous allons avoir besoin de travailler
plus dur pour nous comprendre I'un I'autre, pour drainer tout
poison se trouvant entre nous et abattre le spectre de la suspi-
cion et de la peur. Plus loin nous pourrons cheminer sur cette
route, meilleur sera Ie monde que nous creerons pour nos
enfants et pour les generations futures.
... 'I~OtC>-'-
Le Cons ei l, n" 1- Dbu l-Qa'da 1414/ avril 1994 25
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 26/44
.L·U M I ERE S
DE LA RELIGION
~ _ , > - i Gi »> I_"";.r~ 0\ .~' .:ll} ~?~I O .:l~ ~ 11/i~<:.. ~~ ; fi
~ ~ a . . . . ; 1.,0\11 o~U \~: \ c: .~ ~ oL. .a.J)1 ,t" iJ l "-..:.J.:l~ .L 7 ~ l o i . 1 . " " - ~ , . . . . .L J J\ ~ J ~ ~ ~ \ Y ~ ~-;- ~-J U
o_,..>-\11C)) ~Ul) ~ 0)~1 J'L..i ~·'Jl.!JJ) rA ~ J) ..4-4lS0)'~)~
-\::!u-~ ~ r ~ a.! o . . \ . j ~ ) 'pOl)) )j\;) 0)W) t> "1} .:/ ~ 1 .,0J~ O.:l1)
~ 4 - ! .i~l) ,~) " O ; : : k > - J.>.. 4)j-ll .)\1 ,~) ~ 11~_;;.~ljlJ aJ~) . ~I
~l 4.~ J-).t) 4-»- '+ kJl.t.\1~ ,,!J) ,O.: l~) 0~ ~~. )\1; ~ y
.) y- ;;lJa_·!JI a J- L. a. l1 ~ )\ 11 4~~~ J.'- - I e ~ 1-4 ~)W) ~\11 > -~ i ~ .:l~ ~~
~) ~1_r<J\) ~)-II));Y ~) ~~ i~l) ~ .:l ;~ )41lJ 1 L4.JL..) t~'i ~
.I~ ~ ~~;J.I) ~I~i .:/ .:/\
~ .)).u4.:) ~ljl J;:- .)j)~ )la .il ~ 0y < : ; 01) ~ ~ < 0 \ ~
1\~0~)
~\)~~?i 1.,0) .~~I 4.Jy).j.!..0ISJ\4' cs- .)J.:l.J..J W~.:l ~ljlJ aJ_raj ~
~ ~ \.l ~1_ }-iJ ~ \~ c : ~ ~ \ ) rAY\...OJ ~_r6 ' r-0. ,~~) J'LJI
1y>--)I u.o)l;.:.l) y _lAJl I_O•. l l _ j J ~<JI ~) ~I O..G-y. ~riJ lZ '1 oyi) o?
4 W,)-I)~l4J\J~) ~\ J;:- ~ IJ .~ \ ~1_}-\1 IJ >-I~~I ~-.:l~ IJ JW
~ $J_~~I) ..j.!.J.~1 ~ ~)·W ¥)) o~) o-\::!8 ~I?\j o~y. ~) ~ I~ . .
" . ~_0? ~LS ~~)~ ~ 0~jll 4-! ~ ~iJl ~ _ , A J \ C")LJly,_ra .J1 y~1
.aJyi ~ )
< l_A~iJ ~ I t.~ il_ rJ 'J \ ~ ~..ul 1~~~1 J b ~ ~1 I.l:.t, j) J~ J). .
pJI ~. 0JL,dIJ JlA..aJIJ .:llb-~I if ypi~ ';A .... ) ~I o . . l ; > - ) J . > ; ~~I ~ J. _
_c~k~· l . :~ ,J")L;LI) J~\ ~~i ~J ,~p-oaJl) ~~ ~1·.rlIJ l.5~I)
I.#~) '~l:Ji) o)L.a.ii 0;S ~ oy ft-!) aJ~~) j bWI io i .IJ~ 0i 0_rLJ.I
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 27/44
Jl ~ J.1>-~ ~ Ji u - - < s . . 0 ~ yIJ_l..·,U '~J ~ j > - y~i J ~I.?' Js-
~ j~IJ J'p1 y~i >-wiJ U"..uIJ _r<J.I~.? .y- ~ j > - ~ J ~..\>- J ~
~IS' J 'w~1 0'; Js- ~ JI yg.kJI~Ij ~ ~) ,>-~IJ 0)IMI Jl ~~lI
~_WI ~ I...-!j'-'O J C O L b J-(J 4~~b ~ ~ u~r).s!J > - Y ~ Y ~, " .... J" // "", ", \
,~p-~~..u-j I}:! a"! 1 } - ) \ . ; . 1 \lj, :Jw ~I J _ , . Q J Ijl~ ,~..GlIJ
0i ~ ,,-!~i y _ , . . u w~ WLli 0~ rL J ~ ~ I ~ .Jy) ~ ~\w.vl ~ .:r J
:.tL!...A°:JAt'-'J/~ l l J . J 1 ~jJl /~~ : \~Ij, \~ I\...U ,'~ ~ \.1>-iw\.;ll '~I 'I.)1wI~/-. r '/J~-' "" / J-y uif...;-- u v~,) >- ~''-:? Y/ / /
~/, /, "" J J. Q . ~/ .. . . .0 " ",.0/... J J ; ; ; ; I . . . . .
~i.iill~' ('1/ e, .u < 0/ ~i ~ ~ , o U I ' ~ / " " " ~ I 0t 0 .u /,0/ ~i'~J (~r ~ "/' 4.f' j ~ C"'"-' Y '~r ~ J
; .. . ; " " " "
\.Sp-(JI a___.jl oh ~ w ~ _rlJ I;$' j;\.S_;>-i~Tl J J~J ,1~~
Jtl~!I t
r:!~ ~UJ ~j>-J~; ~ 0r:j Ji ~ I ~I) -sJI ~JlI w~ oy:-~IJ ~~I ~
~ 1~ ~ I J . . Q J U IJ.f' ~IJ I) jJ ~ ~ ~ I ~ ljoQ.A"GIJt : 0 r:~IJ ~..ul c..??
JUI ~ a~ ~ ~ ~J ,lilYl ~ ~t! ~_Jli ~ uilt! ~I~i ~
,2~~J~ ~ A . 1 4 1 ~ ~ I ~~.1S" tro ~..La.it!
L.olj--o o . . L > - J ~ w :-I . tl ~ ~ ~I OJ->-~I oh ~ ' " J u = - J j > - - J.:lI £i~
~~y.J Jt:: ':1JI ~ ~ jJlJI ~l.i..o .r 4 - i t s ' J JI.)) ~IJ ~~..ul ~; JWI
dL ,~oyl ~ y . . o y.1 ~lt :J \. ..U ~ ':11~ ~ y J J~ ':1J y . ; )I~ ~ ':11-:,~ _ rS '
.k...:; LS ~WIJ ...L.,.:U)Iw l > - JJ o~IJ JLc..,¥~~ J Ji o~lj,¥ _rd-I ~ aJI..u11~
- = - ~ ~ ~ . ~ .1" II
o~L,JIJ ~I ' - = - ~ ~J.::.....-J ' - = - ,.,110yl 01WJ ,,,.L.;.IJI "W ':11w~ ~I "yl
~ ~;i ~J ~ i~ ~~ J}~ J. j.:..ul oy:-i dJ~ ~)lJ ~IJ _rJ-I
,O?':}IJ ~..ul
J.J--I) ~~ :Jw 4 - iG if > - ' " J u = - 1 ) ~ ~_rj ~LJI ~ l J ~ ~ I ~ J ~ . . u J
~ ~ ~ " , t :JIj 0i J 1 ~ " '~ ~l3'-j )U i5 J1 ~ ~1J..!:,i~ l _ , . : . o l ~ ..u IJ ~ I
63 J lA ; \q • )_,...i
103 01r-" J T 0 JY 2
Le Conse il , n O 1- Dhiil-Qa'da 1414/avril 1994 27
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 28/44
~J-"' ~ ~"pl! h l e " ."l! O)jt! o i . h . . ; ; , ~ . r = - i t_).? ~~I ~ ~J ,ol)yll ~
.~l~I~..
~wi ~~I Jt \ . 1 , . . ~ ~ 0 ~ ~I o . . : u ~ ~ ) ~ ~ 1 I ... ~ 1J ~) ~\.>..~J J'~ JJ '\ ~ ~ J \
~ " ~ , 1 . - _ \~ bU.)1.<\.iU L . J - - A ~ , - ,W ' 4.\.>:-1 .r: t . /~J·J~\l1 l.1 ~~ ) ' ;.T""""'I c,j»<:
. ~4. ~ JJ ~ ~~I ~) ,~ C r " 4 7 1) ~b.-I) 4-:)W .y --4p) ~ _r1)1 ,-?,~)
,O./._.4~ \_;~) ~ \ ~ ~ < J ~ ~ ,~ ~ ~:"'.,4 4)i~) ~~ .r~) Lfj~~)
L·\.>..I ~ ~)1 :;~U~~")L..Jl I Ii., : . w - : . i Ie. ~I , + > - . '..4 ~ ~ a . 1 ~ '.,4 J ~'J V ~ ~J\ ......., ~ ~ \ ...... w -.:r-' u \ J---
~l>- ) u""'UI )L.i::.::-I) ~\_;~I) ~I) ))_r-JI o.)~ ) uWl.'J1 ~~) ~ .r " .))~
. ~ ~ ) \ u l .A . . . : : J l .y~yj-) 'L.,~LlI) ~ ~~I
. '. ~ I!. ~
~ JU ~ JL; .)1 :;~ ~ t ) ~I~ ~I_j>-Iy~ dJ~) .J~'il ~ ~ .)\5'
.~}.:JI . ! . J J ~ '~ LS) l J " ) I . > . . i ) :;)l.,a ;.- ) ~ ~J.JI o.)L. Ij\5'
~ . r ) \ ' 0 . . i i i -p - I~I) ~~ ~ IJJ,) ~~ \ 1 1 .)1y11)~I ~ 1 ~ . ) ~ )
~ ..~)..w l . _ j . . r IJ~i ?-'0-<..o.:JIJS jJlJ..I r--+--.:.r(1) '~I~~.I) tWI
t~I). jJlJ..I) I ~ - ~,-II.~ ~ ~ J L . , u U j _rU ~ ~I ~\5') I' e - ,;ii
~ -' Ijl.S' ~i ~I J>- '")J j")l:J...I :;~ U ;, ~ . ) i .J ~ -Y- \_ ( . ) l J . . ) ~ _)-I)
. ~ ~ J. I! I!
ul_J;\f1 J _ ,. . . . i> - ~ 'u ~ ~ J")l:J...I) .~I . ) ' J u . - J ) ~I IJ~\5'}) ? 1_,1-
28
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 29/44
j~l u~ ~~i ~ 0~ IjL) ~ ~) .0y lAJI ~ 4 - 'Q Al) ~pJ ~-:JI
Jl ~b ~ W~ 0~ ~i ~ _r"~1 ~ ~J.lI p) 'J.l.JI ~ ~ j\.5J
J')l;:;.:. ~I ~ ~ ~I ~...LlI JL..11 ~ ~y\':>-L) ~G if~~ .y jy\':>- ~I
~ W~ 0# ~0~ I~~ J . > - ) 'ilyJl) L.r::~4~1J :! ~ ~ >-l-.WI L.,~?~
U) 'J~ } _rG ~i ~ WWI ~ ~ fi. ~ II •.. ;l,2) ).r<il } u~1 ~ J
I .«" ~ ~. ~ I I I
J ~b ~ ~ ; )1 yw ~ o~ , _ ; J \ . > . . J . > - ~ JlS-..il~ 0 0 \ J . > - >-~I L,-4A.i1
< L . , 4 ~ 1 J-)~~ ~ yI) >-L..WIJ\.kji 4J ~I JI ~ ~ \ . . e - : > : - ';1 ¥._riJ1JL..11
~I) '-:- ,a,.:JIJL.bl Jl ~...LlI 0JU,l : . r > - c?- LW J)lJ..I ~ U '~_r? )
~l.:.,<J~0~I ~) >-1 a;'~I);; )I..wl) ~I J1 J \ . : J ~ ~ ~ y.) ,jy\j )i j')W~~\
.7 ' ~ ~\) WI 4I_. ~ _/
~~J_?i j';fi)..):!?411 J ~I jp_ ~ ) ..l>.-U\ ~I)J J l> - \ ~ jL) 1)1)
~i ~ i t g ~ : J j-1 ~ p S : - J l > - j r~ ji ~ \~W ~...LlI ~ ~\) j')IJ...\ Jf;o
~~~y~ ..):!--W).1) >-L:.bLI) o u...Ll IJ- 7 - 1 6 -i) ~ u . < . . . : J . \ ~L) . . : .. . U l l
~I) ~ ~IJL..1\ J1 y.ill) ~_ _ r i J \ uY')IJ...I j)li.) J')IJ...\ ~")IJ J . > - ~I
~ ~.p\ ~) J)~I ~...Lli ~~Iy. L.,~I ~ JI) ~ j")IJ-I Jl ~ ~ ,
~ ~ 0i 4#- L.k9\.J\ 0G J) ,~W ) ~~ Y l>.-)?) ill J...Ll1l) L k : _ r i i
~
l_,.y ~ ~~~)I 4.~ ~GJI) ~~I ~~ 0W) ~~ ~YJ t~-J5 c : - - -
0i ~ ~~ ,~ l.. .b}) ~~ ~ Jl ~L..';I) JI~~I if ~)~J ~~ aL J . > -.o..G lj ~) &.~ ~~ ~~ J")tll u~~ ~ r - + ! Iy:- fl
~) JL.j _,JI;;))~ Jl ~I ~ ji ~ ~ J~ Y ol.:-.:::) oW ~ I~)
~ I ~ ~\j>-l .J»-r:JJ ~ I l_jf'i LS 0.r-~ ~ Jl.i...!JI) J")lj...\J U _riJ1~~i
. J : _ , . k i_;~1..u,1)~ ~I ~ ~ I JL ~~~ 0i J lJ ..y .:,;~)
~~~'~.~~,Le Conseil, n° 1- Dhu l-Qa'da 14141 avril 1994 29
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 30/44
ISLAM ILAHi BIR DAVADIR
Esselamu aleykiim, degerli Le Conseil (L 0
Konsey okunur) okuyuculan.
Hamdolsun Rabbimize, Bizler Miisliimamz,
elhamdiilillah! Ancak §unu hepimiz bilmeye mec-
buruz : Musliimanhk bos bir sozden ibaret degildir,
« Ben Miisltlmamm » demekle Miisliimanhk olmaz.
Islam, ilahi bir davadir, bir idealdir, bir eylemdir, birhayat tarzidir. Islam'r yanhs anhyanlar veya kendi-
lerine din eksik tamnlanlar, Mtislumanhgi abdest
almak, namaz kilmak ve oruc tutmaktan ibaret zan-
nediyorlar. Boyle zannettikleri icin Islam'i hayat-
lanna tatbik edenlere « BenMuslumamrn » diyenler
bile gavurlar gibi dusman oluyorlar.
Insanlan cirkin bir yanhshktan kuitarmak icin bir
hayat tarzi olan Islam'm hedeflerine, hususiyetIerine
ve vasitalanna kisaca bu yazimda deginmege ~all§a-
cagim. Boylece Mtisliimanlar olarak karanhk hie bir
§eyimizin olrnadigi anlasilsm. Biz .Nfir'un temsilci-siyiz. Karanliklann dtismaruyiz. Gayemiz herkesin
aydmlanrnasidir.
Miisliimanlar olarak davamizm en onemli husu-
siyetleri sunlardrr : "
1. Davarruz Islam'dir. Islam ilahi bir davadir.
Gayemiz ve hedefimiz biitiin insanlann Rabb'ini
bilmesi, tammasi ve O'na yaklasmasidir,
Zira insanlar, bu irtibattan iistiln bir maneviyat
kazamrlar. Bu maneviyat vasitasiyla kor materya-
lizmin inkarcihgindan kurtularak faziletli insanliginyuceligine ve guzelligine kavusmus olurlar.
Insanlar bu manevi irtiban unutmuslar ; Allah' da
onlara kendilerini unutturmustur. Yiice. Rabb'imiz
emrediyor: «Ey insanlar!. .. Sizi ve sizden on-
cekileri yaratan Rabb'inize ibadet edin ki, takva
sahibi olasirnz 1 ! »
Hakikaten diinya ve ahiret rahathgmin ilk anah-
tan, Allah'i bilmektir. Bu olmadan hicbir islah hare-
keti basanh olrmyacakur.
2. Davarmz Islam'dir. Islam bans dinidir. Da-
varmz biltiln insanliga tevcih edilmistir. Islam butuninsanlan kardes sayar. Cunku insanlann ash bir,
soyu birdir. Insanlar birbirlerinden sadece takva ve
insanlara yapnklan iyiliklerle tistiinolabilirler.
Cenab-l Hakk soyle buyuruyor : « Ey insanlar 1 Sizi
bir tek candan yaratan, ondan da esini yaratan ve bu
ikisinden bircok erkek ve kadm ttireten Rabb'inizden
korkun. Yine kendisi namma birbirinizden istekte
bulundugunuz Allah'tan korkun. Sizleri mtirakebe
edicidir-. »
1 Bak~ra Suresi, 21.2 Nisa Suresi, I.
30
Biz Miisliimanlar IRK~I taassuba karsiyiz. Renk
ve Irk aymmi yapan gorusleri tasvip etmiyoruz. Biz
insanlan aralarmda merhametIi ve adaletli olmaya,
bansa ve kardeslige davet ediyoruz.
Kapitalist ve materyalist ideoloji sahipleri, insan-
Ian simflara aymmslardir. Insanlart derilerinin ren-
ginden dolayi hakir gormuslerdir,
~uphesiz ki, bu taksim, insafsiz, asilsiz ve sakat
bir taksimdir. Cunku insanlann muhit, cemiyet ve
kliltiirleri, her ne kadar ayn olsa da biitiin insanlar
aymkam tasimakta, aym toprakta yasamakta ve aym
tabiata haizdirler.
Evet. Insanlar, yetistirildikleri takdirde, bulun-
duklan dereceden daha iist dereceye kolayhkla gece-
bilirler. Muhitinin ve cemiyetinin kapasitesi dahi-
linde lslfth edilemiyen, yetistirilemeyen hicbir insan
yoktur. Diger taraftan, bu §a§km batunn yakici,
yikicilar gurubundan saydigi dogu, medeniyetlerin
besigi ve ilahi dinlerin merkezidir. Garphlara me-
deniyeti ogreten §arkhlardu. Bunu sadece inkarcilar
ve gururlu kimseler inkar edebilirler.
Bu ~e§it banl dusunceler, bir takim insanlann
yersiz gururlanndan ve asin hislerinden dogmak-
tadir, Bu ge§it sapik fikirler, hicbir zaman kalkinma-
mn esasim teskil edemez. Medeniyete temelolamaz.
Insanlar icinde digerkardeslerine karst bu suuru
tasiyan, kibirli kimseler bulundukca ne huzur, ne de
emniyet saglanabilecektir. Ne de bans,
Insanlar kardeslik _bayragi altmda birlesip, bu
bayragi dalgalandirmadikca, golgesinde golgelenme-dikce, huzur ve sllkun gerceklesmiyecektir. Islam
Dini 'nden baska hi~bir nizam, bu hakiki kardesligi
tahakkuk ettiremez. Bu gercek Kur'fin-i Kerim'de
soyle bildiriliyor : « Ey insanlar ! Biz sizi bir erkek
ve bir kadindan yaratnk. Birbirinizle tamsasimz diye
sizi milletler ve kabileler halinde yarattik. ~iiphesiz
ki, Allah katmda en ustununuz O'ndan en cok kor-
kanlardir 3. » Onderimiz Hz. Muhammed (S.A.V)
soyle buyuruyor: « Irkcilik davasi giiden bizden
degildir, Irkcihk ugrunda Olenbizden degildir 4. »
Evet Bizler hayanmizm hesabim Allah' averecegimize inarnyoruz, ~iinkii Milslilmamz. Bunun
"iyindirki, Miislilmanlarm davasi ilahi ve insani bir
davadir. Bizler de bu davanin birer erleriyiz, elham-
diilillah ! Ancak, hepimiz davamiza laYlk· olmak
zorundayiz,
Ali KQC, membr e d u C on se il S up er ie ur
3 Hucurat suresi, 13.4 Sunen-i Ebu Davud, 4/332.
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 31/44
S E R 'v ICE S DEL A
COMMUNAUTE
LE COMITE TECHNIQUE
DE L'ENSEIGNEMENT ISLAMIQUE
L'enseignement a toujours represente un enjeumajeur dans l'histoire des hommes. De sa qualite et
de la filiere choisie par les parents depend le futur
paysage politique et social de la societe. C'est dire
son importance nevralgique, comme nous le rappel-
lent regulierement differentes querelles, tant en
Belgique que chez nos voisins immediats, ainsi que
les difficiles negociations qui, par le passe, ont mene
au fragile equilibre, sans cesse menace, du Pacte
Scolaire.
Depuis 1974 et la revision de I' article 17 de la
Constitution, le droit de recevoir un cours philoso-
phique inspire de leur religion est reconnu aux en-
fants musulmans comme ill' etai; deja aux enfants de
diverses autres confessions. Sans parler des pro-
blemes evoques plus haut, une question importante
est venue se greffer au dossier de I' enseignement de
la religion islamique : le probleme de I'organisation
de l'Islam en Belgique et l'absence, jusqu'au-
jourd'hui, d'un organe chef de culte pouvant se
charger du dossier de I'enseignement.
L'importance meme de ce dossier dont dependent
aujourd 'hui plus de 600 enseignants et des milliers
d'enfants obliges de suivre un cours de nature philo-
sophique pour pouvoir recevoir un certificat d' etudes
valable a, cependant, toujours pousse les autorites
belges a lui reconnaitre un caractere d'urgence. C'est
ce qui les a menees a en confier temporairement la
gestion - dans les faits la designation des en-
seignants - successivement au Centre Culturel et
Islamique de Belgique (1978-1990), puis a un
Conseil Provisoire des Sages (1990-1992). Ces deux
« interims» permettaient d'assurer la continuite del'enseignement mais ne resolvaient aucun probleme
de fond, dans certains cas meme en creaient de nou-
veaux.
Dans leur souci de trouver une solution definitive,
a savoir la reconnaissance de I'organe chef du culte
islamique tant attendu par la communaute, les autori-
tes ont decide durant l'hiver 1992 d'entamer un
troisieme « interim» mais cette fois avec plus de
realisme, La demarche etait en effet neuve puisque,
pour la premiere fois, elle fut menee en concertation
et avec I'adhesion de la communaute musulmane.Elle inscrivait par ailleurs dans ses objectifs des ne-
gociations devant aboutir a une solution glob ale et
definitive du dossier de la representation officielle
de l'Islam en Belgique.
Le comite technique actuel, qui est soutenu parune commission d'experts-pedagogues et de theolo-
giens, a ete nomme en novembre 1992 par le Mi-
nistre de la Justice Mr. Melchior Wathelet, suite a
une large concertation entre le Commissariat Royal a
la Politique des Immigres et une Constituante issue
de la communaute, La mission de ce comite, telle
que definie par le Ministre, etait de reconduire les
enseignants en fonction, de completer leur horaire et
de proceder a la designation de nouveaux en-
seignants. Cette mission aurait normalement dfi
prendre fin en juin 1993. Elle fut cependantrenouvelee pour une annee scolaire, ou jusqu' a ce
qu'une solution definitive soit trouvee,
La tache prioritaire du nouveau Comite technique
fut de designer de nouveaux enseignants, afin de re-
pondre aux demandes des differents etablissements
scolaires dans les trois regions du pays. En concerta-
tion avec la commission des experts, des conditions
furent etablies pour permettre aux candidats de par-
ticiper a des concours de recrutement dans les dis-
ciplines de la pedagogic et de la theologie musul-
mane. En fonction des demandes des etablissements,
une session fut organisee pour la partie francophone
du pays et trois pour la region flamande. Le Comite
technique peut assurer que seuls des criteres de
competence - pedagogique, theologique, linguis-
tique - et d'integrite fonderent ses decisions.
Apres avoir ainsi repondu a I'urgence, le Comite
technique aborda des questions de fond. Dans son
souci d'entamer un dialogue avec les differents ac-
teurs concernes par Ie dossier et d'evaluer la situa-
tion, Ie Comite technique rencontra les responsables
des deux ministeres de I 'Education et les associa-
tions d'enseignants, ainsi que certains representants
de parents. Ensuite, pour assurer une meilleure effi-
cacite de sa gestion, ildemanda la collaboration de
tous les enseignants pour constituer un dossier aussi
complet que possible sur leur situation. Plus de
nonante pour-cents des enseignants repondirent de
maniere positive.
Une meilleure connaissance du dossier de chaque
enseignant permit alors au Comite technique de
jouer un role important vis-a-vis des etablissements,des ministeres, des enseignants et des parents. En se
Le Conseil, n" 1- Dhul-Qa'da 1414/ avril 1994 31
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 32/44
mettant a l'ecoute de chacun d'entre eux, le Comite
technique a joue un role de moderateur et, dans les
limites de son mandat, a pu resoudre divers litiges.
Independamment de leur mission primordiale, les
membres du Comite technique ont voulu se sentir
plus proches des enseignants. Ainsi Ies nouveaux en-
seignants sont-ils accompagnes dans leurs premiers
pas grace a une conference pedagogique organisee
dans les deux langues nationales. Depuis peu, pos-
sibilite est par ailleurs offerte aux enseignants de
perfectionner leurs connaissances theologiques de
base lors de seances de formation assurees par les
imams de la commission des experts. Un soutien est
aussi prodigue aux enseignants dans le domaine
bibliographique. Bientot, si Dieu Ie veut, Ie Comite
technique mettra a Ia disposition de I' ensemble des
enseignants de religion islamique une bibliotheque
elementaire, une videotheque et divers autres outils
pedagogiques, tels que des diapositives, sur des
themes relatifs a . I'Isiam.Toutes ces initiatives, ainsi que d'autres demar-
ches, ont permis de creer un meilleur climat autour
du dossier de l'enseignement islamique et de travail-
ler en synergie avec les differentes parties concer-
nees. Ceci ne doit cependant pas masquer la realite :
le fond du dossier et les limites de notre action.
Car il faut bien parler de limites. Par ses initia-
tives, Ie Cornite technique a pu alIer au-dela de sa
simple mission de designation, mais en restant tou-
jours dans le cadre de celle-ci, en fait sans disposerd'un pouvoir reel sur le dossier. Si bien que des
questions majeures restent actuellement ouvertes,
telIes que Ie statut des enseignants. Certains de ceux-
ci enseignent depuis plus de quinze ans dans une
situation precaire, sans nomination, sans droit au
bareme officiel, sans securite en ce qui concerne leur
pension, a . la merci d'une decision arbitraire de tout
pouvoir organisateur ... D'un autre cote, la qualite de
l'enseignement patit du fait qu'il n'y a toujours au-
cun titre requis pour acceder a . la fonction, qu'au-
cune inspection n'est organisee, qu'aucun pro-gramme de cours n'existe ni n'est exige. Cette situa-
tion instable pose souvent des entraves a . la gestionquotidienne du Comite technique car ilne dispose
pas de I'autorite necessaire pour prendre position
vis-a-vis, par exemple, de plaintes de parents et d'e-
leves quant au contenu des cours, de revendications
des enseignants, dinjonctions injustifiees des eta-
blissements scolaires ... Tous ces problemes, nous
dit-on, seront resolus avec la designation d'un
organe chef de cuIte.
Comment pouvons-nous envisager l'avenir?Deux voies paralleles sont necessaires, Premiere-
32
ment, profiter de l'ambiance sereine et fraternelle
qui regne au sein de la communaute pour avancer
dans Ie dialogue et la negociation avec les autorites,
de maniere a aboutir a une solution globale et defini-tive de la question de la representation officielle des
Musulmans de Belgique. L'experience du Cornite
technique actuel a demontre que ce type de concer-
tation, quand elle est engagee avec serieux et res-
pect. mene a des resultats tres positifs. Deuxieme-ment, i1 faut continuer a reuvrer dans une construc-tion positive et commencer par Ie dossier de I'en-
seignement. Comme toutes les autres matieres en-
seignees, I' enseignement de la religion islamique
merite une qualite egale, et meme superieure, a la-quelIe tous les Musulmans aspirent. Depuis plusieurs
annees, les autorites ont reussi a trouver un palliatif al'acte le plus important, celui de la responsabilite de
la designation des enseignants. Cette responsabilite,
nous l'assumons devant Dieu, devant les differentes
autorites et devant les parents. En attendant lareconnaissance d'un organe chef de cuIte, nous de-
mandons des lors au Ministre competent de reflechir
sur les autres questions - statut, inspection, pro-
gramme ... ElIes ne sont en effet que subsidiaires par
rapport a I'acte majeur et tres consequent consistanta . confier une education philosophique ou morale ades professeurs demunis. Trouver une solution aces
questions permettra d'apporter une veritable cohe-
rence a ce dossier. Un elargissement des compe-
tences du Comite technique semblerait des lors
necessaire et devrait s'inscrire, si possible, dans Iecadre des negociations actuelles avec les autorites,
avec ou sans les membres de l'actuel Comite tech-
nique. Seules les competences comptent en effet, pas
les personnes.
Les membres du Comite technique actuel ne sont
pas tous des experts de I' enseignement, ni les
meilleurs. De grandes potentialites existent en effet
dans Ia communaute. La seule motivation de ces
membres est de reussir la mission temporaire qui
leur a ete confiee en restant a I'ecoute des remarqueset suggestions de tout un chacun. Ils vous remercient
pour votre collaboration et pour votre soutien. Que
Dieu guide nos pas et agree tous ceux qui oeuvrent
dans Sa Voie.
Wa s-saldmu 'alaykum l
Mohammed BOULIF,membre du Comite technique
Adresse du Cornite technique: 15-17, rue
Belliard, 1040 Bruxelles. 'D' / Fax (02) 513 27 79.
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 33/44
B 0 UTi 0 UE SOC I 0 -
JU-RIDIQUE
Nombreux sont les Musulmans vivant en Belgique qui rencontrent des difficultes dans leurs demarches
administratives. Le Conseil se propose, dans cette boutique socio-juridique, de leur apporter les lumieres
d'un specialiste.
COMMENT ACQUERIR
LANATIONALITE BELGE ?
Pour acquerir la nationalite beige, I'etranger dont
aucun des parents n' est beige a fondamentalement Ie
choix entre quatre possibilites :
A) La declaration de nationalite (article 12bis du
Code de la nationalite)
Cette hypothese requiert trois conditions : 10Etre
ne . en Belgique; _ 2 0 Avoir toujours eu sa residence
principale en Belgique; 30 Etre age de 18 ans etavoir moins de 30 ans. .
L~ declaration se fait aupres de I'officier de l'Etat
civil de la commune ou l'etranger est inscrit, qui la
transmetau procureur du Roi.
La declaration se fait en remplissant un simple
formulaire et en remettant une serie de documents
dont I' administration communale fournit la liste.
Une fois' la declaration faite, deux possibilites
s'ouvrent: soit Ie procureur du Roi ne s'y oppose
pas et la nationalite beige est acquise dans les 2 mois
de la declaration, soit ils 'y oppose en raison de faits
personnels graves (condamnation penale, informa-
tion repressive, etc.).
Dans ce demier cas, la declaration sera soumise
au tribunal de premiere instance, qui appreciera Ie
bien-fonde de I'opposition du procureur du Roi.
Si, apres avoir entendu I'etranger, Ie tribunal de
premiere instance suit I'avis du procureur du Roi et
refuse d'accorder Ia nationalite, appel peut etre inter-
jete, dans les 15 jours de la notification du jugement,
par requete adressee ala Cour d'appel. -. La Cour d'appel statue apres avoir entendu
l'etrangerainsi que I'avis du procureur general.
R e . m w . q u e .s : lODes lors que Ie procureur du Rois'oppose a I'acquisition de Ia nationalite, ilest utile
de consulter un avocat. 20 Le fait d'avoir essuye un
refus n'interdit nullement de faire, par la suite, une
nouvelle declaration.
BtL'option de nationalite (articles 13,14 et 15
du Code de la nationalite)
Cette possibilite requiert quatre conditions:
10
Soit ~tre ne en Belgique, soit y avoir eu, pendantun an au moins avant I' age de 6 ans, sa residence
principale ; 20 Etre age de 18 ans et avoir moins de
30 ans ; "30Avoir eu sa residence principale en
Belgique depuis l'age de 14 ans [usqu'a l'age de 18
ans ou pendant 9 ans au moins; 40 Avoir eu sa
residence principale en Belgique durant les 12 mois
qui precedent I'option.
L'option se fait aupres de I'officier de I'Etat civil
de la commune ou I' etranger est inscrit, qui la
transmet au procureur du Roi.
L' option s' effectue en remplissant un simple for-
mulaire et en_remettant une serie de documents dont
l'administration communale fournit la liste.
C'est Ie tribunal de premiere instance qui se pro-
nonce sur I'option apres avoir entendu l'etranger
ainsi que Ie procureur du Roi.
Le tribunal de premiere instance peut refuser
d'accordet la nationalite en cas de faits personnels
graves (condamnation penale, information repres-
sive, etc.) ou d'integration insuffisante (ignorance de
la langue nationale francaise ou neerlandaise, etc.).En cas de"refus du tribunal de premiere instance,
appel peut etre interjete, dans les 15 jours de la noti-
fication du jugement, par requete adressee a la Cour
d'appel.
La Cour d'appel statue apres avoir entendu
I' etranger ainsi que I' avis du procureur general.
R tm a t q " t s : lODes Iors que Ie procureur du Rois'oppose a I'acquisition de la nationalite, ilest utile
de consulter un avocat. 20Le fait d'avoir essuye un
refus n'interdit pas de faire, par la suite, une nou-
velle option. 30L'etranger qui remplit les conditionspour acquerir la nationalite par option est admis de
plein droit a sejoumer en Belgique (article 10, 20 de
la loi du 15 decembre 1980).
C) L e maria ge avec une personne beige (article
16 du Code de la nationalite)
Cette possibilite requiert 3 conditions: 10Etre
marie avec une personne beige; 20 Avoir eu soit
trois ans de vie commune en Belgique, soit seule-
ment six moisde vie commune si l'etranger qui de-
mande la nationalite possede une carte d'Identite
L e C on seU , n O 1- Dbu l-Qa'da 14141 avril 1994 3J
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 34/44
d'un an renouvelee ou de cinq ans depuis a~ moins
trois ans; 3° La vie commune doit durer jUsqu'au
moment ou Ie tribunal accorde la nationalite,
C'est Ie tribunal de premiere instance qui se pro-
nonce apres avoir entendu l' etranger ainsi que Ie
procureur du Roi.
Le tribunal de premiere instance peut refuser
d'accorder la nationalite en cas de faits personnels
graves (condamnation penale, information repres-sive, etc.) ou d'integration insuffisante (ignorance de
la langue nationale francaise ou neerlandaise, etc.).
En cas de refus du tribunal de premiere instance,
appel peut etre interjete, dans les 15 jours de la noti-
fication du jugement, par requete adressee ala Cour
d'appel.
La Cour d'appel statue apres avoir entendu
l'etranger ainsi que l'~vis du procureur general.
R em arques : 1° Des lors que Ie procureur du Roi
s'oppose a l'acquisition de la nationalite, ilest utilede consulter un avocat. 2° Le fait d'avoir essuye un
refus n'interdit pas de faire, par la suite, une nou-
velle declaration.
D) La naturalisation (articles 18,19,20 et 21 du
Code de la nationalite).
La naturalisation requiert deux conditions:
SECOURS ISLAMIQUE / BELGIUM
Le Secours Islamique est une organisation huma- 'nitaire internationale qui vise aussi a contribuer au
developpernent des nations les plus pauvres dans Ie
monde.
Le Secours Islamique a cree une Caisse de Zakiu
pour collecter Iaumone (zakat) et la distribuer auxnecessiteux et a ceux qui y ont droit partout dans Iemonde. Depuis 1989, grace a Dieu et au soutien de
Ses serviteurs, le Secours Islamique a ainsi pu
distribuer plus de 15.000.000 FB.
Qu'est ce que I'aumene (zaluU) ? C'est le troisieme des
cinq piliers de l'Islam, obligatoire chaque annee pour tout
Musulman et Musulmane possedant, pendant une annee ou
plus, la quantite de biens (nisab) qui, selon la Loi (shari'a),
rend redevable de cette aumone purificatoire.
Cette quantite de biens (nisab) est fixee a 85 grammesd'or, ou a 595 grammes d'argent, ou a leur equivalent en ,
argent liquide soit, selon la valeur de l'or en nov. 1993,35.000 '
FB.
La valeur de l'aumone est de 2,5 % de la somme possedee
soit par exemple, pour 60.000 FB, 1500 FB.
4, rue Gillon, 1030 Bruxelles, 1r (02) 219 81 84
No. de compte 000-0001221-57
34
1° Etre age de 18 ans; 2° Avoir fixe sa residence
principale en Belgique depuis 5 ans au moins (3 ans
pour les refugies politiques reconnus).
Cette procedure suppose le depot d'un dossier au
Parquet, service naturalisation, de I'arrondissement
judiciaire ou I'etranger reside. La demande n'est
recevable que si y est jointe la quittance delivree par
Ie receveur de l'enregistrement etablissant le paie-
ment du droit d'enregistrement applicable (6000 Fb).Le dossier est ensuite transmis au Parquet gene-
ral, puis au Ministere de la Justice, puis a la
Chambre, enfin au Senat.
. Apres voir ete vote par la Chambre et Ie Senat,
l' acte de naturalisation est sanctionne par le Roi,
puis pub lie au Moniteur beIge. IIproduit ses effets a
compter du jour de cette publication.
Cette procedure est particulierement lente (plus
de trois ans en moyenne) et ne permet pratiquement
aucun controle, puisque le dossier ne sera jamaisvisible par celui qui a demande la naturalisation.
Remarque : Le simple fait d'introduire une de-
mande de naturalisation n' accorde pas un droit a
sejourner en Belgique.
Philippe LARDINOIS,
a vo ca ! a u Barr ea u de Bruxelles
ECOLE ISLAMIQUE AL-GHAZALI
L'Ecole al-Ghazali fondee en septembre 1989 estla premiere ecole primaire musulmane de Belgique.
Depuis sa creation, elle n' a cesse de se developper
et accueille cette annee 235 eleves.
Reconnue et subventionnee par les autorites
belges au meme titre que les ecoles catholiques ou
juives, I 'Ecole al-Ghazali ne peut, contrairement a
ces dernieres, recevoir l'appui financier d'une
institution religieuse, vu l'absence d'un organe chef
de culte musulman reconnu par IEtat. Elle ne peut
compter que sur les croyants de sa communaute,
Aujourd'hui, la creation d'une ecole deniveau secondaire est devenue une neces-site pour permettre aux eleves arrivant itla fin du primaire de parachever leurformation.II est du devoir de chaque Musulman et de
chaque Musulmane de Belgique de participergenereusement a la realisation de ce noble projet
educatif et pedagogique,
14, Pare du Cinquantenaire, 1040 Bruxelles
No. de compte 310-1055295-21
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 35/44
REV U'E DE PRESSE
LA NOUVELLE CONSTITUTION
Le Soir, 3 fevrier 1994: La Constitution beigeremise en forme
.,. La procedure de reecriture de la C onstitution a ere
lancee a l'issue des votes de la reforme, en mai 1993 ...
Consequence: la Cons titu tion q ui c om pta it 140 articles en
compte aujourd hut 198 ...
ART I C LE 10: 11 n'y a dans l'Etat aucune distinction
d'ordres.
Les Belges sont egaux devant la loi. ..
ART I C LE 11 : La jouissance des droits et libertes reconnus
au x Belges doit etre assuree sans discrimination. A cette fm , la
loi et Ie decret garantissent notamment les droits et Iibertes des
minorites ideologiques et philosophiques.
AR T IC L E 1 9: La liberte des cultes, celIe de leur exercice
public, ainsi que la liberte de manifester ses opinions en toute
matiere, sont garanties, sauf la repression des delits commis itI 'occasion de l'usage de ces libertes,
ART I C LE 20 : Nul ne peut etre contraint de concourir d'une
maniere quelconque aux actes et au x ceremonies d'un culte, ni
d' en observer les jours de repos.
ART I C LE 21: L'E.tat n'a le droit d'intervenir ni dans la
nomination ni dans l'installation des ministres d'un culte
quelconque, ni de defendre it ceux-ci de correspondre avec
leurs super ieu rs , et de publier leurs actes, sauf, en ce demier
cas, la responsabilite ordinaire en matiere de presse et de
publication ...
AR T IC L E 2 4: § 1er - L'enseignement est libre; toute
mesure preventive est interdite ; la repression des delits n'est
reglee que par la loi ou le decret,
La communau te assure le libre choix des parents.La communaute organise un enseignement qui est neutre.
La neutralite implique notamment le respect des conceptions
philosophiques, ideologiques ou religieuses des parents et des
c leves .
Les eccles organisees par les pouvoirs publics offrent,
jusqu'a la fin de l'obligation scolaire, Ie choix entre l'en-
seignement d'une des religions reconnues et celui de la morale
non confessionnelle.
§ 3 - Chacun a droit it l'enseignement dans le respect des
libertes et droits fondamentaux. L'acces it l 'enseignement est
gratuit jusqu'a la fin de l'obligation scolaire.
Tous les e leves soumis a l'obligation scolaire ont droit, itcharge de la communaute, it une education morale ou
religieuse.
ART I C LE 25 : La presse est libre; la censure ne pourra
jamais etre etablie ...
A RT IC LE 191 : Tout e t ranger qui se trouve sur le territoire
de la Belgique jouit de la protection accordee aux personnes et
aux biens, sauf les exceptions etablies par la loi. '
LE RAMADAN 1414/1994
La Lanteme, 10mars 1994: Un ramadan sansincident a Molenbeek
A lors que le ram adan de I' annee derniere avait ete m arquepar des desordres publics, la polic e, en concertation a ve c to ut
ce que M olenbeek com pte com me assistants sociaux , a pris le
ta ure au p ar le s c orn es . Le b ou rgme stre , P hilip pe M ou re au x, a
diffuse une lettre publique en francais, en arabe et en
neerlandais enjoignant les musulmans a surveiller leurs
en/ants, Ii re sp ec te r le rythme scolaire et Ii se conduire en
automobil istes respectueux du c ode d e la route.
Au bas de la lettre qui a ete affichee notamment dans les
commerces du bas de Molenbeek figure une mention de la
main du bourgmestre: «Un b on r amad an II.Ce souhait a fait
chaud au cceur des croyants qui, peut-etre, se sont comportes
avec un peu plus de civisme. Joban Be rckmans , commissaire
adjoint, a veille it retablir progressivement une presence
policiere avant Ie debut du ramadan au parvis Saint-Jean
Baptiste.
«L' annee passee, nous avions fait I' erreur de mettre des
p olic ie rs a u pa rv is ju ste Ie le r jo ur du ramadan, rappelle Johan
Berckmans. Alors q u'il s ' agissait de regler la circulation, cela
avait ere mal inter p rete par la population. U ne bagarre
genera le s ' eta it soldee pa r p lus ieurs i ncapaci te s de t ravai l chez
les policiers. Ce li e ann ie , n ou s avo ns au tan t de policiers, maisils ont pris place 2 sem aines avant le ramadan, pour que les
jeunes s' habituent. »
Le tract diffuse a un bon millier d'exemplaires rappelait aux
parents que les ecoles ne fermaient pas it l'occasion du
ramadan, contrairement it ce que croient parfois des parents
abuses par leurs rejetons. T o us les lundis, Johan Berckmans a
participe it un debar sur radio AI Manor, et a dialogue avec les
auditeurs par telephone.
Le commissaire-adjoint reconnait que le 'froid et la periodehivemale ont contribue it c alm er le jeu. «A minuit, il n 'y a plus
personne e n ru e. » Johan Berckmans souligne que l'insecurite
du parvis est provoquee par un noyau dur de 10 voyous, r e je t es
it la fois par les Belges et les Marocains. «Nou s conna is so ns
bien ces jeunes, avec qui il est difficile de parler. Les
in te rv en tio ns d es g en da rm es e ne rv em le s je un es q ui n'o nt rie n
Iise r eprocher . 11 es t arrive q u'u ne b rig ad e ABT d eb arq ue e n
Golf, prenne tou t Ie monde e n p ho to et repone en trom be. E n
multipliant les contacts avec I' etat-m aior de la gendarmerie,
nous e ss ay ons d etablir une me il leure co ll abora ti on pour evuer
le s controles d'identite inutiles. » Ajndre] V[an]D[e] P[erre]
Photo: Le parvis Saint-Jean Baptiste, centre nevralgique du quartier
musulman, est reste calme cette annee,
LA JOURNEE D'ETUDE DU 26 MARS
La Libre Belgique, 25 mars 1994: Reconnais-sance de l'Islam, an vingt
UNE coNFllirnNCE ORGANIsllli A . ANVERS SB VElIT UN APPEL AU
D IA L OG U E E N T RE xuroa rras BT M IN o R I "f fi .
Voici bientot vingt ans, le 19 juillet 1994, etait promulguee
la loi portant reconnaissance des administrations chargees de la
gestion du temporel du culte islamique. A quelques mois de cet
anniversaire,la Federation islamique de Belgique, en collabora-
tion avec le Forum islamique de dialogue, organise ceosamedi
une conference it Anvers (1), qui se veut un appel au dialogueentre les representants de la commnnaute islamique et les auto-
rites.
Appel au dialogue, en effet, car si le cadre formel de lareconnaissance de 1'Islam a bien ete pose, nombreux sont
Le Consei l; n° 1 - Dblll-Qa'da 1414/ avril 1994 3S
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 36/44
encore les problemes qui empechent sa mise en application.
SUBSIDES AUX CULTES
Ainsi, rappelle la Federation, qui regroupe une quarantaine
d'associations et compte plus de 5.000 sympathisants, si les
autorites ten tent bien de donner quelque impulsion it lapolitique d'integration, il est des droits Iegitimes des migrants
qui ne trouvent pour l'heure guere d'echo dans la reatire. Et deciter les subsides aux cultes reconnus, dont l'Islam ne beneficie
qu'a titre on ne peut plus symbolique. Le budget annuel alloue
par l'Etat atteint 10 francs pour les musulmans alors qu'il estde l'ordre de 1.200 francs pour chaque catholique. Un
probleme d'autant plus sensible que l'Islam est la secondereligion du pays, avec plus de 300.000 fideles, et que l'on
compte en Belgique 240 mosquees et 600 professeurs de
religion islamique, dont Ie statue reste au demeurant mal defini,
La raison principale de ce phenomene reside, selon la
Federation, dans Ie manque de representativite des musulmans
au niveau hierarchique, contrairement aux autres cultes. En
effet, a l'heure actuelle, it n'existe toujours aucun organe chef
de culte islamique officiellement reconnu, en depit de
nombreuses discussions ayant eu pour cadre Ie parlement de
1974 a 1978, et d'autres tentatives qui ont suivi. Et si un arrete
royal a bien ete adopte en 1978, portant organisation des
comites charges de la gestion du temporel des cornmunautes
islamiques, il n'a jamais ere suivi de mesures d'execution.
Apres de longues tergiversations, un Conseil superieur des
Musulmans de Belgique a bien ete elu au sein de la
cornrnunaute, mais il n'a pas ete reconnu par les autorites
politiques, L 'absence de representativite reste done un
problerne pour la comrnunaute musulmane, rneme si le Conseil
superieur entend bien se poser comme interlocuteur valable.
Cette journee vient done a point nornme pour eclaircir unesituation quelque peu confuse. Ainsi, les organisateurs
insistent-ils sur Ie fait qu'ils ne forrnulent aucune exigence
mais qu'ils souhaitent eeuvre r en faveur de la tolerance et de lacomprehension mutuelles, un des objectifs de la manifestation
etant « de mettre explicitement en lumiere l'harmonie possible
entre l'lslam et l' ordre juridique beige», tout en procedant al'analyse complete des problemes hors de tout prejuge, Et de
proner Ie dialogue pour les musulmans de ce pays « qui font
preuve dintegration, dans Ie respect de la loi, de leurs droits,
de leur difference et de la . tolerance », Des orateurs de
differents horizons viendront alimenter le debat, Parmi les
themes abordes : « L' Islam en Europe occidentale » ; « Les
droits des minorites » ; -« Qu'est-ce que l'Islam ? Possibilites de
dialogue », D'un point de vue plus specifiquernent beige, Ie
professeur Yahya Michot retracera l'historique des vingt ans de
reconnaissance de I'Islam en Belgique; le professeur Albert
Martens evoquera l'institutionnalisation de I'Islam en
Belgique, tandis que Ie docteur Yassin D. Beyens se penchera
sur les tentatives d'unification de la communaute musulmane
de Belgique. J. -F. PI.
(1) Islam 1974-1994: 20 ans de reconnaissance de I'Isiam en
Belgique: samedi 26 mars It partir de 10 h 10; Sporthal, Ieperstraat,26,2018 Anvers. Rens. : 02/219.80.79.
Het Yolk, 26 maart 1994: Islamieten zoekennog altijd erkenning
BRUSSEL - Twintig jaar geJeden werd de islamitische
godsdienst officieel erkend door de Belgische staat. Met
300.000 islamieten is de islam nu de tweede godsdienst van hetland. Toch blijven de verhoudingen tussen de islamitische
36
ge rneenschap. en de Belgische autoriteiten vaak getekend door
vooroordelen en achterdocht. Zo luidden gisteren toch de
klachten van de islamieten.
Volgens hen voert Belgie als gevolg van dit ongefundeerde
wantrouwen een verward en tegenstrijdig beleid. De regering
zou ook aangelegenheden van puur godsdienstige aard ver-
mengen met de problem en rond immigratie, criminaliteit en
veiligheid. En op fmancieel vlak wordt de islam onheus behan-
deld. Terwijl de Belgische staat ongeveer 1.200 frank per bur-
ger geeft aan de andere godsdiensten, heeft hij slechts 10 frankover voor elke moslim.
Volgende zaterdag organiseren verschillende islamvereni-
gingen in Antwerpen een studiedag. Daarop willen zij aantonen
dat er geen noodzakelijke tegenstelling bestaat tussen de Bel-
gische wetten en de islam. Een overtuigde moslim kan zonder
problem en een plichtsbewuste en correcte Belgisch burger zijn.
-PJ.
Le Conseil
a besoin de vous pourenrichir sa revue de pre sse
Envoyez a la redaction une photocopie (ou,
mieux, l'original) de tous les articles de journaux ou
de revues en francais, neerlandais, arabe ou turc,
relatifs a l'Islam et aux Musulmans en Belgique que
vous jugez utile de faire connaitre a tous nos
lecteurs.
N'oubliez pas de bien indiquer, en marge, le nomdu journal ou de la revue, sa date et le n? de la page!
Merci a tous ceux qui nous ont aides pour cepremier numero ! Merci d'avance a tous ceux quinous aideront desormais !
Le Conseil, B.P. 3, 1030 Schaerbeek 1. Fax: (02) 242 17 83.
De Standaard, 28 maart 1994 : Islam wil meerdan huidige pseudo-erkenning
ANTWERPEN - Hoewel de islam sinds 1974 officieel
erkend is in ons land, is er nog steeds geen sprake van gelijke
behandeling met andere g od sd ie ns te n. Z o weigert de overheid
te praten met de door de moslimgemeenschap zelf alsrepresentatief naar voor geschoven Hoge Raad, hebben de
islam leerkrachten geen statuut en krijgt de islam van de staat
te weinig geld toegeschoven. Die kritiek was zaterdag te horen
op een studiedag in Antwerpen.
Ons land telt naar schatting 300.000 moslims. Daarmee is
de islam kwantitatief de tweede religie. Er zijn meer dan 600
islamleerkrachten en ongeveer 240 moskeeen,
Aanleiding voor de studiedag in Antwerpen was de
twintigste verjaardag van de officiele erkenning van de islam in
Belgie.
De organizatoren van de studiedag, de islamitische
Federatie in Belgie, wilden ingaan op vragen die rond deaanwezigheid van de islam worden gesteld. Zowel westerse als
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 37/44
islamitische intellektuelen namen deel aan de debatten. De
organizatoren hadden ook de bedoeling de mogelIjke hannonie
tussen de islam en de Belgische rechtsorde in het licht te
stellen.
Toch bleek uit verschillende toespraken da t de relatie tussen
de overheid en de islam zeker niet van een leien dakje lOOpLZo
betreurde professor Yahya Michot van de KU Leuven het
gebrek aan politieke moed om de islam als volwaardige
godsdienst te beschouwen. « Vandaag bestaat nog steeds geen
officieel erkend hoofdorgaan van de islamitische godsdienst,De leden van de Raad der Wijzen, die in opdracht van de
regering werd opgericht, werden eind 1992 ontslagen wegens
onbekwaamheid.
« Ondanks die mislukking van de politiek, blijft het
ministerie van Justitie weigeren de Hoge Moslimraad van
Belgie (HRMB) te erkennen, Die raad, met zowel Marokkanen,
Turken a ls andere islamieten, werd nochtans vrij verkozen in
1991 en wil de moslims vertegenwoordigen bij de Belgische
autoriteiten. Door de weigering met dit zeer gematigde orgaan
indialoog te treden, ligt de overheid zelf mee aan de basis van
het oprukkend extremisme, zowel in de islamitische
gemeenschap als in de Belgische. »
FinancieringDoor de niet-erkenning van de HRMB, waarvan de Yassin
D. Beyens voorzitter is, kan er volgens Michot en andere
sprekers ook geen oplossing komen voor de problematiek van
het islamitisch godsdienstonderricht en de financiering van de
islam. « Het statuut van de leerkrachten blijft ongedef inieerd en
hun behandeling is minderwaardig in vergelijking met die van
andere godsdienstieraars. De organizatie van het onderwijs is
gebrekkig geregeld. Inspektie, programma's, ... : het is allemaal
onbepaald.
Ook de imams krijgen geen wedde en de islamitische
gemeenschap kan geen aanspraak maken op subsidies of het
onderhoud van haar gebedsruimtes."De onrechtvaardigheid en discriminatie kenmerken voorts
de financiele situatie.: Daar waar de staat gemiddeld twaalf
miljard, of 1.200 frank Per burger, besteedt aan erkende
godsdiensten, wordt voor de islam jaarlijks slechts 2 ,5 miljoen
ingeschreven, Dat komt neer op slechts 10 frank per moslim. »
(JA)
DU COTE DU CENTRE ISLAMIQUE
De Standaard, 4 janvier 1994 : ~ La GrandeMosquee doit rester beIge » (Traduction) .
. "
L'IMAM DIRECrEUR ABDAll.AH KOUKI VOUE UNE PASSION A SAINf
AUGUSTIN
BRUXELLES - Abdallah Kouki est un Tunisien amical et
reserve. Depuis quelques mois, il occupe un bureau sobre de la
Grande Mosquee de Bruxelles. Abdallah Kouki est Ie plus
jeune imam directeur de la principale mosquee de Belgique. II
est deja Ie sept ieme imam depuis Ie jour ou , a la demande du
Roi Baudouin, Ie gouvernement beIge a offert en 1967 - en
pleine crise petroliere - Ie batiment inoccupe du Parc du Cin-
quantenaire a la communau te islamique de Belgique.
L'un d e s p red e c e ss e u r s d' Abdal lah Kouki, Ie Seoud i en Ab-
dullah al-Ahdal.a ete.assassine a la mosquee Ie 30 mars 1989
avec son bibliothecaire; Salem al-Bahri, dans des circonstances
qui n'ont jamais ete elucidees,
AI-Ahdal etait un homme de paix, qui combattait l'inte-
grisme et s'etait notamment fait photographier avec un exem-
plaire des « Versets Sataniques » de Salman Rushdie. L'auteur
du crime n'ajamais ete renouve , Certains indices laissent sup-
poser que Ie meurtrier devrait atre recherche dans les milieux
de la mosquee,
Apres l'assassinat d'al-Abdal,la mosquee a de nouveau fait
parler d'elle Ior sque des parents musulmans y ont organise une
ecole primaire, qui demeure toujour s dans des locaux trop exi-
gus. L'imam Kouki s'avere ne pas atre un partisan de I'ecole
dans la mosquee ,- Abdallah Kouki est ne en 1932 dans la ville de Beja, dans Ie
nord de la Tunisie. «Tout pres de l'endroit ou est ne Ie grand
saint Augustin », dit l'imam directeur, qui voue une passion a
saint Augustin. «n fut le premier a trouver une solution a la
Trinite. »
M. Kouki donne ainsi Ie ton de I'entretien. n est docteur en
sciences religieuses compa re e s de l'universite de La Mecque et
a entretenu dans sa jeunesse de bons contacts avec Ies Peres
Blancs a Beja.
IIenseigne les sciences religieuses compa re e s a I'lnstitut
Superieur des Sciences Islamiques etabli dans la Grande Mos-
quee. C'est Ia que sont formes les professeurs d'Islam de
demain. « Ceux-ci doivent atre formes en Belgique », dit
l'imam directeur, qui n'est pas un partisan de l'importation
d'imams peu ou pa s du tout scolarises venus de l'etranger.
Abdallah Kouki donne aussi un cours de sciences reli-
gieuses comparees a la Fondation Universitaire d' Anvers.
LOUANGES
L'imam ne tarit pas de louanges a propos de la Belgique.
«La Belgique a ete le premier pays d'Europe a reconnaitre
I'lslam comme une religion. En outre, la Belgique a de bons
contacts avec le monde arabe. Cela signifie beaucoup de
choses. »
Concernant le r6le du centre islamique dans la Grande
Mosquee, I'imam'directeur dit que « ce doit ~tre un centre ou-vert et cela doit rester un centre beIge. »
Ce centre p os se de d es or m ais aussi une section flamande.
« L'objectif du centre islamique est d'expliquer l'Islam a ceuxqui veulent se convertir ou a ceux qui recherchent des informa-
tions sur l'Islam. Nous voulons etablir des contacts avec les
autres religions. La Grande Mosqu e e est un centre religieux et
culturel et n ' a pas d' autre fonction. »
En tant que specialiste des sciences religieuses, M. Kouki
aime citer le Coran, ce qu'il fait a plusieurs reprises au cours de
l'entretien, en version originale. Son collaborateur flamand
Omar Vandenbroek se charge des traductions. « Si I'on com-
prend l'Islam d'une autre facon, ce n'est pas grave, et cela vautaussi pour ceux qui ne sont pas musulmans. IIn'est nulle part
indique dans Ie Coran que nous devons exclure les autres. »
En tant qu'imam directeur, ildeclare: «Nous devons ap-
prendre aux gens a comprendre, sinon nous ne pourrons pas
rester ici. Nous devons nouer de bonnes relations entre nous,
les Musulmans et les autres. Nous vivons dans un petit monde.
Comment dites-vous deja? Le monde est notre village. C'est
une belle phrase. »
LeGrand Rabin de Belgique est deja venu rendre visite a
son homologue musulman. Le Cardinal Godfried Danneels
suivra.
L'imam directeur condarnne ouvertement I'integrisme et le
fondamentalisme. «Ceux qui veulent changer les choses , doi-
L e C on seU , n O 1 - Dbii l-Qa'da 14141 avril 1994 37
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 38/44
vent negocier avec les autres. On ne pourra jamais imposer des
idees par la violence. En ce qui concerne les fondarilentalistes,
its ne pourront rien obtenir. Tous les peuples musulmans aspi-
rent a plus de democratic dans leur pays et rejettent la dictature.
Ces choses doivent etre obtenues par les negociations, non par
la violence. »
ECOLE
Abdallah Kouki ne veut pas parler des difficultes de prati-
quer l'Islam en Belgique sans d'abord rappeler en detail tout Ie
bien que l'Etal beige a apporte Iil'Islam : la reconnaissance dela religion, Ie somptueux cadeau que represente la Grande
Mosquee, «Nous sommes tres contents du gouvemement
beige. Nous avons pour lui un grand respect. » Du reste,
I' imam directeur ne souhaite parler que des difficultes qui sub-
sistent : Ie Conseil Superieur de l'Islam et la formation des pro-
fesseurs d'Islam.
Le Conseil Superieur de l'Islam n'a pas ere consume. mal-gre de nombreuses promesses et I'inreret evident, y compris
pour les autorites belges, de disposer d'un interlocuteur pour
les Musulmans. M. Kouki estime que Ie ministre de la Justice
doit y ceuv r e r mais cons idere que les Musulmans belges doi-
vent constituer Ie Cons e i l « sans trop regarder a la nationalite ».
Le Centre Islamique offre ses services .de mediateur et de
conseiller.
Concernant la formation des professeurs d'Islam, I'irnarn
directeur a une opinion tranchee. «Le cadre des professeurs
d'Islam [appeles a enseigner] en Belgique doit etre un cadre
beige. » Le Centre Islamique forme actuellement la premiere
generation de professeurs d'Islam belges.
La presence d'une ecole primaire islamique Ii I'Interieur
merne de la Grande M osquee - une decision qui fut prise bien
avant son arrivee - lui pose cependant quelques soucis. « II
vaudrait mieux que I'ecole prirnaire soit situee a l'exterieur de
la Grande Mosquee. Ce Centre ne s'y prete pas. II n'y a pas
d'espace de jeu, les locaux sont trop petits et surtout: c'est uner nosquee , pas une ecole. Les autori tes ne devraient pourtant pas
avoir beaucoup de mal a trouver une solution a ce probleme, »
Pour la premiere fois de l'entretien, l ' Imam directeur hausse
Ie ton, quo iq u e l e ge r e rn en t. «D'ailleurs, ce n'est pas une ecole
islamique », dit-il, « C'est une ecole reconnue et subvention-
nee, avec des enseignants belges et ou l'on enseigne Ie
programme beige. Je ne comprends pas bien pourquoi 'cette
ecole est qualifiee d'ecole islamique. Ce qui est clair, c'est
qu'une ecole primaire n'a pas sa place dans une mosquee , »
(Guido FONTEYN)
Photos: Abdallah Kouki, admirateur de Saint-Augustin: etablir des
contacts avec d'autres religions (photos Paul Van den Abeele),
« Une ecole prirnaire n 'a pas sa place dans une mosquee ..»
Cet interview du directeur du Centre Islamique a eu un cer-tain retentissement dans la communaute et nombreux sont ceux
qui en ont trouve Ie contenu pour Ie rnoins etrange, qu'il
s'agisse du caractere «beige» du Centre Islamique, de la
qualite d'homologue de I'Archeveque ou du Grand Rabbin
reconnue a M. Kouki, de sa satisfaction vis-a-vis de la politiquemusulmane du gouvemement beige, de ses prises de position
vis-a-vis de la premiere ecole musulmane de Belgique fondee
par ~n predecesseur S. Radh], etc ...
A la lecture de cet entretien, les Musulmans ne manquerontpas de s'interroger sur la « politique musulmane » tant du
Centre Islamique que des autorites belges.Quid par ailleurs d'unjournalisme critique? (Y. M.)
38
La Lanterne, 10 mars 1994 : Des [eunesMolenbeekois a IIImosquee
DES ENFANfS DE 1.4 . MAISON DE QUARTIER MARITIME ONT P R f f i ET
ONT aTt! sourcrras PoUR SOUTENIR. L'acOLE CORANIQUE: EST-CE 1.4 .
BONNE vom VERS L'IN"ffiGRATION '/
Alors que le ramadan s' acheve en principe ce samedi, une
dizaine de petits Mo le nb ee ko is is su s de la maison de quartier
(MQ) maritime onivisite la mosquee du Cinquantenaire durant
la Nuit sacree. Cette soiree, qui est un moment fort du
ramada n, e st faite de p rie re . Mo un im Cha fik , a nimate ur de laMQ, voulait expliquer aux jeunes en quoi consiste le ramadan
et quelles sont les valeurs positives de l'islam. La grande
mosquee, qui a accueilli des centaines de fideles, nous a
malheureusement interdit son acces en tam qu' observateur
exterieur, Cette decision des autorites islamiques a de,u bon
nombre de musulmans presents ce soir-la, a commencer par
Moumin Chafik qui y avait emmene les en/ants dans un esprit
d' ouverture. L' accueil de I' autre prone en cette periode de
ferveur religieuse ne vaudrait-il que pour les croyants ? AI' evidence, les auto rites religieuses sont loin de se preoccuper
de I'integration. En temoigne cette collecte dans la mosquee
qui vise a ouvrir un e ecole secondaire coranique.
La commune de Molenbeek a fait un bel effort pour
encadrer la jeunesse durant ce ramadan, qui s'est d'ailleurs
deroule sans incident. Dans chacune des MQ, outre un pro-
gramme d'activites diversifie en soiree, ily avait des seances
d'explications sur le ramadan. La MQ 4 avait choisi de visiter
Ie centre islamique et sa mosquee , sans esprit de p ro se ly tis m e :
la visite etait - en principe - ouverte a tous.Mounim Chafik voulait demontrer que le monde islamique
est moins ferme que ce que l'on dit: «Je veux faire passer un
message de tolerance en ceue 26e nuit du ramadan, qui
commemore le 1er verset coranique qui a ete revele au
Prophete. ]I Le message est passe aupres des musulmans qui
auraient voulu pouvoir nous accueillir dans leur mosquee , maisle barrage des autorites a ere plus fort
Ce qui est d e ra ng e an t, c 'e s t qu'une MQ communale oriente
les -jeunes vers une institution islamique peu en prise avec la
real i te bruxelloise. Durant la soiree de pr ier e , les fideles ont ere
soll ici tes pour soutenir f inancier ement la creation d'une ecole
superieure pour completer Ie cycle primaire de I'ecole
coranique qui existe depuis 5 ans. Selon cet appel a la commu-
naute musulmane, «La creation des ecoles islamiques
rattachant nos en/ants a leur origine, leur;culture et protegeant
leur identite en leur rappelant leur histoire est un besoin
pressant et vital. L' ecole El Ghazali essaie de reaiiser ce noble
projet civilisationnel. Elle participe a la protection de la
personnalite de l' enfant emigre. ]I
Les enfants de la MQ sont ravis de la visite a la rnos qu ee :
its ont appris a faire leurs ablutions avant la priere (se laver 3
fois les mains, la bouche, les cheveux, les pieds, etc) pour se
purifier le corps. lIs se sont prosternes en ecoutant l'imam lire
le Coran. Apr es , it y a eu une collecte au profit des pauvres ou
-du projet d'ecole. Les jeunes venus en force a la mosquee se
promenent dans Ie pare apres le rituel qui dure environ une
heure. -
Cedric Servais, deWoluwe-Saint-Pierre (13 ans), NourDin
Aaliouat, d' Anderlecht (18), Mohammed Moussa Agha,
d'Etterbeek (14 ans), sont tous les 3 croyants, mais ouverts aux
autres religions. En classe, ils ne debattent de la question ques'ils sentent Ie dialogue possible. Musulmans sans complexe,
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 39/44
its ne comprennent pas pourquoi la mosquee ne peut etre
visitee, Ronny Ceulemans, responsable des MQ molen-
beekoises, reconnait que Ie choix de la grande m os qu ee e tait
une erreur. « Ce n'etait sans doute pas le bon moment pour
visiter, car c' est un jour de pratique religieuse fervente pour
les musulmans. Ce n'est pas une activue interculturelle, mais
l' objectif est de fa ire c on na itre a ux g osse s leur culture. Avant
d'etre un e fete, le r amadan est un moment de privation. Nous
avons mene une campagne de sensibilisation, qui a porte se s
fruits, contre I' a bse nte ism e s cola ire et c on tre le s troubles dansla rue. » Andre Vande Perre
Photo: Mounim Chafik explique aux enfants de Ia maison de quartiermaritime que le ramadan signifie aussi la discipline et la tolerance.
L'ecole « coranique ~ evoqnee dans cette article est une
ecole belge, reconnue et s u b ve n tio n ne e p ar les autori tes commedes milliers d'autres eco les du pays, et qui souhaite tout
simplement poursuivre son developpement. Est-ce parce qu'il
s'agit d'une ecole musulmane que M. Vande Perre doit verser
dans un sensationnalisme reducteur ? (Y. M.)
DISCRIMINATION RELIGIEUSE
Gazet van Antwerpen, 12 maart 1994 : Hoofd-doek
Vlaams Blok-fractieleider Filip Dewinter wilde de houding
kennen van onderwijsrninister Luc Vanden Bossche aangaande
de hoofddoekenkwestie in een Gentse vrije school. Volgens
Dewinter moet het schoolreglement door iedereen worden na-
geleefd, ook door islamieten, en moet het dragen van een
hoofddoek verboden zijn. In een persmededeling herhaalde hij
het Blok-standpunt dat er - in afwachting van hun repatriering
- best moslimscholen worden opgericht, waar de migranten
hun islamitische zeden en gewoonten kunnen onderhouden.
Van den Bossche antwoordde dat de leerplicht geldt voor
iedereen tot 18 jaar, en dat hij, wanneer ouders hun kinderenaa n die leerplicht om welke reden dan ook onttrekken (lees:
omdat ze geen hoofddoek mogen dragen, red.), niet za l aarze-
len om de procureur des konings in te schakelen. De minister
wees er verder op dat het schoolreglement afdwingbaar is voor
iedereen, en dat het zich inschrijven in een school betekent dat
men zich naar het bestaande schoolreglement wit schikken.
Gazet van Antwerpen, 24 maart 1994 : Islambo ts t me t s chool reg lement
"H OO FD DO EK YE RB OD V OO R G EN T SE R EC lIT ER
Van onze medewerker. - In kort geding vochten gisteren
de moeder van een islamitisch meisje en een Gentse school een
geschil uit met als inzet het dragen van de hoofddoek opschool. De moeder noemt het hoofddoekverbod een schending
van de godsdienstvrijheid.
De katholieke beroepsschool Viso Sint-Baafs uit de Lim-
burgstraat in Gent schrijft in zijn schoolreglement voor dat de
meisjes binnen de schoolmuren geen mutsen, sjaals of hoofd-
doeken mogen dragen. Een Belgische vrouw, die zich tot de
islam bekeerde na haar huweIijk met een Mauretanier, is het
daar niet mee eens.
Namens Sint -Baafs stelde m r. Kurt De Meester dat Fatima,
net als aIle kinderen, bij het begin van het schooljaar het
schoolreglement voor akkoord andertefende. Het nu aanvech-
ten is eigenIijk contractbreuk plegen. De school heeft de Brus-selse imam geconsulteerd, die hen verzekerde dat het drag en
van de hoofddoek niet verplicht is in « homogeen vrouwelijk
gezel s chap ». Het verbod om op school een hoofddoek te dra-
gen moet de leerlingen ook helpen integreren.
De advocaat van de moeder, mr Norbert van Overloop,
vond dat de houding van de school van misprijzen en minach-
ting getuigde. « De school zegt eigenlijk dat ze onaangepast is
omdat ze de opvoeding, die ze van thuis meekreeg, bIijft aan-
hangen. Dit gaat toch wei heer vet », Rechter Patrick Vandorpe
na m de zaak in beraad en beloofde zo spoedig mogelijk uit-
spraak te doen.
Le Soir, 2-4 avril 1994 : REUGION - Foulo.rdislamique dans res ecoles :jugement a Gand
Le juge des referes de Gand a tranche jeudi en faveur de
I'ecole Saint-Bavon de Gand qui etait en conflit avec la mere
d'une ecol i er e musulmane qui pretendai t assister aux cours en
portant Ie foulard islamique.
Constatant, dans son jugement motive, l 'opposition de deux
droits fondamentaux: la liberte religieuse et Ie droit d'un
etablissement scolaire a faire respecter son reglement interne,
Ie juge invoque le fait que la mere de l'ecoliere, Rita
Walravens, ainsi que sa fille ont pris connaissance et signe Ie
reglement de l'ecole lors de l'inscription dans l'etablissement,Le juge estime, en outre, qu'un e tab l issemenr scolaire, dans
Ie cas present, une ecole catbolique, dispose du droit de
preciser ses normes personnelles dans un reglement qui ne
ressort pas de la competence du juge. (Belga.)
() Prophete, dis a tes epouses, a tes filles, aux femmes des
croyants de ramener sur elles leurs mantes: e ll es s er on t plus
facilement reconnues et ne seront done point o ffe ns ee s - Et
Dieu est Pardonnan t e t Miser ico rd ieu x .
Coran, Les coalises, XXX II I, 5 9
La « guerre du foulard» qui avait fait les choux gras de la
presse en fin 1989 reprendrait-elle ?
On se souviendra qu'a l'epoque.Je president du tribunal depremiere instance de Bruxelles, M. Jonnaert, tout en
accompagnant son ordonnance de quelques reserves, avait
c o n da mn e la commune de Molenbeek a ne pas faire oppositionau port du foulard pendant les cours de l'Institut Machtens
(voir Le Soir du 2/12/89).
La situation ne serait-elle plus exactement la rneme dans la
mesure ou aujourd'hui, a Gand, ce n'est pas I'enseignementofficiel mais l'enseignement catbolique qui est conc eme ?
On se rappellera alors les propos du directeur general
adjoint du Secretariat national de l'enseignement catholique de
l'epoque, Ie chanoine Grimmonprez : « Sur Ie port du foulard
[ ... ], la question, si elle se pose, doit etre e tud iee au cas par cas ,
dans un dialogue serein entre les directeurs d'ecoles et lesparents concernes, Ce dialogue doit tenir compte des
motivations de ceux qui souhaitent Ie voile ... » (La Libre
Belgique, 9/ 1 1 / 1 98 9) .
En 1989, I'imam directeur du Centre Islamique, S. Radhi,
avait clairement pris position dans I'affaire du foulard: « Si un
commandement divin ou un p r e cep te p r oph e ti qu e se trouve en
con flit avec la loi humaine, il appartient au croyant et a lacroyante de se conformer aux commandements divins, sinon il
est qualifie de desobeissant, ~ M. Jacques Pivin, depute-
bourgmestre de Koekelberg, avait juge bon de deposer plainte
aup r e s du procureur du Roi contre cette declaration « incitant
selon lui les Musulmans au non-respect des lois belges ». Les
gens sages, quant a eux, s'etaient tout simplement souvenus
d' Antigone et de Creon. (Y. M.)
Le Conseit, n O 1- Dbu l-Qa'da 1414/ avril 1994 39
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 40/44
Dans la rubrique Lectures de chaque numero, I' accent sera mis sur un livre qui sera explore plus
profondement : notre «coup de caur » en que/que sorte. Les autres recensions seront moins etoffees ; ce qui
ne veut pas dire que les livres qu' elles concernent seraient moins interessants. Mais notre coup de coeur sera
reserve d un livre que nous conseillerions d chacun de lire, quand bien meme nous n' en partageons pas
toutes les perspectives.
LECTURES
Coup DE C(EUR
ABENCHIKAR,Dris, L'lslam des Maroxellois,Centre Bruxellois d' Action Interculturelle,Bruxelles, 1993, 97 p. - 200 tb.
Les Maroxellois, c'est-a-dire les Marocains de Bruxelles ...
Pour explorer leur univers religieux, D. Abenchikar precede en
trois temps.
a) L'Islam en Belgique. L'idee de I'emigre venant du
Maghreb pour « faire ce que les Belges ne veulent plus faire »
appartient tout a la fois au present et au passe. La tertiarisation
croissante de I'activite necessitant des qualifications qu'il nepossede generalement pas a sou vent oblige ce travailleur a selancer dans Ie petit commerce independant : boucherie,
hammam ... et, aussi, l'arabe du coin si utile quand l'on a besoin
de quelque chose a l'improviste ...
Le rejet des jeunes irnrnigres aussi bien par la societe belge
que par leur societe d' origine pose de graves problemes, Pour
les Belges, ils sent « les Arabes», « les Musulmans », et,
quand ils retournent au pays, ils deviennent « les Belges », La
situation dans le pays d'origine, ainsi que la fermeture des
frontieres, rendent cependant plus qu'improbable un retour
definitif,
Les immigres sont pauvres, d'une autre couleur, d'une autrereligion ... Les blagues sur les Italiens, les Espagnols, les
Flamands, les Wallons, les Bruxellois ... sont adaptees au
Marocain et celui-ci, fait etrange, porte sur ses epaules tous les
mefaits des Musulmans : meme les Turcs sont assimiles a desMarocains: Islam = Arabe = Marocain.
On pretend aujourd'hui que les etrangers arrives avant les
Marocains se sont bien adaptes, C'est-a-dire que, si demain
l'on a besoin de main d'reuvre venant par exemple de Chine
(on en parle !), on fmira aussi par dire : « Les Marocains. Oh !
vous savez !Depuis le temps, ils se sont assimiles. Mais rna
chere, les Chinois, quelle race! Les Marocains eux au moins
croient en Jesus! »
Le probleme des mosquees nationales, I'enselgnement mal
structure, le Centre Islamique qui est loin de faire
l'unanimite ... Tout cela fait qu'une bonne partie de la
comrnunaute ne se reconnait plus dans ces clivages
« importes »,
En somme, s'il fallait decrire l'Islam en Belgique, on pour-
rait dire qu'il se caracterise par son heterogeneite, par son
eparpillement et par I'absence de toute direction reconnue par
tous. Si ron tient compte de tous les clivages (national,
ethnique, doctrinal ... ), l'Islam est loin d'etre ce bloc monoli-
thique, menaeant du fait de sa cohesion, tel qu'on a tendance al'accrediter aupres de I'opinion pdbr en souligner la « dan-
gerosite », La seule mosquee transnationale est celle du CentreCulturel et Islamique, ou «Mosquee du Cinquantenaire ». On
trouve done des mosquees marocaines, rifaines, arabes ... , et
rneme chose chez les Turcs. .
La pratique religieuse est en hausse, mais elle n'est pas
homogene. II existe un antagonisme entre Islam « officiel » et
Islam « populaire », ce dernier associant, tout en les conside-
rant comme islamiques, des pratiques magico-religieuses com-
plexes preexistantes a I'Islam , appartenant a 18culture berberepar exemple. Les femmes sont souvent les detentrices de cet
Islam populaire proche des marabouts et combattu par l'Islam
officiel comme etant une « superstition ».
b) L'Islam des jeunes. Le cceur du livre, ou D. Abenchikar
donne la parole
adix jeunes d'environ 20 ans, pour qu'ils
s'expriment eux-memes sur leur Islam. II apparait ainsi que la
connaissance que les jeunes Maroxellois ont de leur religion est
generalement faible. L'Islam a souvent tendance, chez eux, adevenir un monde culturel auquel on appartient. Presque tous
parlent peu ou prou l'arabe et ont fait I'ecole coranique, des
eccles ou ils se plaignent d'avoir e16frappes et qu'ils jugent en
pleine discordance avec la societe.
Autre fait de societe, les jeunes semblent vouloir un Islam ala carte. Une « auberge espagnole » de l'Islam en quelque
sorte. Mais des que l'on parle de fonder un foyer, la tradition
reapparait et la famille traditionnelle retrouve ses droits. Pour
beaucoup de jeunes, la religion est une affaire personnelle mais
leur sens de la famille reste tres marque: respect des parentspar exemple, et souci de s'en occuper plus tard, quand ils
seront vieux. La pratique religieuse leur semble une contrainte.
Seulle Ramadan echappe a leurs critiques.c) L'Islam. La fin du livre est reserves a l'Islam en tant que
religion. Ce sera sans doute pour beaucoup un rappel. Mais it
sera tres utile a chacun de Ie relire, et peut-etre de redecouvrir
certains points en les approfondissant. II faut aussi remarquer
certaines affirmations concernant par exemple la tolerance,
l'esprit d'ouverture de l'Islam, la participation du monde
islamique a I'edifice commun qu'est la civilisation. II est bon
de se souvenir de ces realites et chacun doit les mediter,
Aucun d' entre MUS ne sera reellement croyant tant qu'il ne
voudra pas pour son prochain ce qu'it voudrait pour lui meme,
a dit le Prophete, La patience ($abr) est une des grandes vertus
musulmanes. La soumission n'est pas resignation: elle est
adhesion a la volonte divine. Et si fanatisme it y a, il n'estsf i re rnen t pas l'apanage de l'Islam ! Par sa conviction d'etre
unique et seule veritable, chaque religion porte en elle les
germes de cette perversion. De fait, Ie Coran rappelle qu'il ne
faut convertir personne de force et qu'il ne peut y avoir de
religion sous la contrainte. II insiste sur l'importance de la
moderation et l'exigence de justice. Quant auj ihQd, ou « guerre
sainte », celle-ci n'est pas un combat aveugle au nom d'Allah,
comme on Ie pretend generalement, Pour le Coran, 1 a valeur
premiere est la paix. Le jihad, c'est avant tout un combatinterieur contre le mal, une lutte contre les forces malefiques
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 41/44
qui habitent I'homme (voir Coran, II, 193). C'est I'effort
constant que Ie Musulman doit faire pour chasser les chimeres
les idoles, pour se rapprocher de laLoi de Dieu et de sa purete,
malgre toutes les tentations.
Enfin, ilfaut rappeler encore une fois que Ie Dieu de I'Islam
n'a pas ete « invente » par Muhammad , C'estle Dieu de Moise
et de Jesus. A la foi en Allah, Ie Dieu unique, correspond ainsi
la croyance aux Prophetes,
Pour un musulman, iln 'y a pas de distinction entre Ie
profane et le sacre, Tous les moments de sa vie sont regles parla religion. Cette dimension ne peut etre comprise par celui qui
ne voit dans l'Islam qu'une suite d'obligations et de devoirs
dictes par un homme et qui amenent Ie croyant a n'etre que
puni ou recompense.
De nos jours, plusieurs signes temoignent d' un « reveil » de
l'Islam. Un premier signe est l'augmentation de la pratique
religieuse. On assiste en effet, partout, a une multiplication des
constructions de mosquees et a une plus grande frequentation
de celles-ci. Un deuxieme signe est Ie succes croissant du
pelerinage a la Mecque. Un troisieme signe est le nombre
egalement croissant des conversions a l'Islam.
Dans les dernieres pages,D. Abenchikar parle deI'integrisme, du reformisme, de la Salafiyya. L'Isiam est
aujourd'hui a la croisee des chemins et il n'y a a priori aucuneraison de croire qu'une societe islamique aurait moins de
chance d'evoluer qu'une societe de tradition juive ou
chr~tienne. Devant la faillite des systemes politiques hybrides
et inefficaces, les mouvements islamistes ont au moins Ie
merite de poser des questions coherentes, historiquement
parlant Que nous a apporte l'Occident chretien ? Que sommes-
no us et qui sommes-nous par rapport aux valenrs dites
« occidentales» ? Pouvons-nous admettre ces valeurs sans
perdre notre propre identite culturelle et notre dignite ? Ne
vaut-il pas mieux renouer avec notre propre histoire et parler
ensuite seulement de modemite ? n faut esperer que tous cesmouvements divers qui agitent l'Islam seront Ie ferment d'une
reprise ·en mains des renes du pouvoir par les peuples. Bref,
cessons de broyer du noir: l'Islam est porteur de lumiere !Fer-mons la porte a I' obscurantisme !n ne sert a rien de dire ce quiva mal ou ce qui va bien; chacun de nous peut le constater.
L'important, c'est que les choses aillent mieux. Pour cela,
vous, nous,- tous nous devons travailler, 18 ou nous nous
trouvons. Afin de redonner a l'Islam Ie lustre, la grandeur,
l'esprit d'ouverture et de tolerance qui furent les siens aux
siecles passes.
Telles sont les grandes lignes d'un ouvrage qui repond abeau coup de questions que I'on se pose sur l'Islam et sur les
Musulmans de Bruxelles et qui, par ailleurs, presente aussi
l'enorme avantage de repondre a beaucoup l1e questions que
I'on ne se pose pas. J. LISSE
Je ressens aussi un coup de ceeur pour ce livre alors meme
que je trouve sujettes a caution certaines de ses affirmations
doctrinales et incomplete sa presentation de l'Islam en Belgi-
que et de la religion des Maroxellois. II n 'y a par exemple pas
un mot sur le Conseil Superieur elu en 1991 et, surtout, parmi
les jeunes interreges, iln'y a aucun musulman du type «en-
gage ». Les jeunes militant(e)s de l'Islam, barbus (ou voi l ees )
ou non, sont pourtant bien, aussi, une composante de l'Islam
maroxellois. Ces reserves emises, on ne saurait trop dire I'im-
mense interet de ce travail ou pour la premiere fois, dans une
perspective religieuse, la parole est donnee aux jeunes desisla-
1
mises de Bruxelles. On en saluera par ailleurs la presentation
particulierement soignee. Y. MICHar
RECENSIONS
CLES POUR L'ISLAM. Du religieux au politique.
Des origines aux enjeux d'aujourd'hui. Ouvragecollectif du GRIP (Institut de recherche et d'In-formation sur la paix et la securlte), Bruxelles,
1993,178 p. ISBN 2·87291·005·0.- 495 FB.
L'Islam fait peur, l'Islam inquiete ... L'Islam est la seule
verite, la religion de tous acquise des la naissance... Entre
l'exclusion et I'apologie, il doit pourtant y avoir une place pour
l'information objective sur ce phenomene en pleine expansion
qu' est l'Islam.
Cet ouvrage entend relever Ie defi, En nous rappelant
notamment que les relations de l'Occident avec l'Islam ont
toujours ete tumultueuses. Des croisades aux colonies, de la
tutelle politique a I'Imperialisme culturel, du Nord au Sud. ns'eleve par ailleurs contre I'oubli, ou l'effacement dans les me-
moires occidentales, du role joue par l'Islam dans la
transmission et l'elaboration du savoir. D es nombreux contacts
avec les Etats musulmans au Moyen Age est nee la
Renaissance occidentale. Le monde islamique a ainsi appor te
sa contribution a I'edifice commun qu'est l'humanite ; le nier
serait une aberration !
CUs pour l'Islam, qui porterait mieux le titre de «Petite
Encyclopedie de I'Isiam », comprend cinq chapitres: 1.Les
origines etl'expansion (apercu historique, de Muhammad au
demembrement de I'Empire Ottoman); 2. L'Islam dans le
monde (courte notice sur la plupart des Etats musulmans) ;
3. Le monde arabe au XXe siecle (meme chose qu'au point 2
mais pour les Etats arabes, ce qui permet aussi de rappeler que
l'equation Islam = Arabe n'est qu'une simplification vehiculeepar des gens ne connaissant rien au monde musulman);
4. L'Islam entre I'ancien et le nouveau (l'etemel combat en
Islam entre les reformistes et les traditionalistes, Ie statut de la
femme, l'Islam et la modemite) ; 5. Donnees pour I'avenir
(analyse des mouvements politiques et de la demographic en
Islam, les relations entre Islam et Occident).
Le livre se termine par une bibliographie assez riche ou I'on
retrouve encore la traduction du Coran par Kazimirski. Cette
derniere n'est pourtant pas a conseiller, si ce n'est dans un buthistorique.
Prenez ces cles et laissez-vous emporter a I'mterieur de
l'Islam. Vous ne le regretterez pas. J. LISSE
H IS TOIRE DES ETRANGERS ET DE L'IMMI·
GRATION EN BELGIQUE. De la prehistoire a nos[ours. Sous la direction d' Anne MORELU, Vie
Ouvrlere- Centre Bruxellois d'Action Intercultu-
relle, Bruxelles, 1992, 334 p. ISBN 2·87003·256·0.
-945 FB.
-Moi,je suis WI )Ira;Beige.
= -D ep uis lo ng temp s ?
De la lointaine prehistoire jusqu'a nos jours, des hommes,
des femmes et des enfants venus d'autres con trees se sont
installes dans nos regions. n n' existe pas a proprement parlerde purs autochtones, car chacun d'entre nous recele en lui
Le Conse il , n" 1- DhuI·Qa'da 1414/ avril 1994 41
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 42/44
l'heritage multiple de ces generations successives et pourtant
d'apparence dissemblable.
Ce livre est important. Foumissant une explication histo-
rique des phenomenes d'osmose sociale, des relations souvent
difficiles, voire penibles, entre autochtones et nouveaux arri-
vants de ce pays, il constitue par ailleurs une source de
reflex ion sur notre propre passe, reflet de nos origines. Car
nous sommes tous bel et bien des « etrangers », peu a peurnoules dans un tissu social, au cours du temps et des genera-
tions.Qui plus est, souvent les nouveaux arrivants se heurtent
violemment au refus de ceux qui, a peine plus tOt qu'eux, sontdevenus « Belges »,
Des lors, ne peut-on se demander si ce que nous craignons
parfois chez ces gens « differents » par leur origine ou par leur
mode de vie, ce ne serait pas la conscience obscure de nos
propres difficultes passees, au cours des siecles, pour arriver anous sentir « chez nous » ?
Les migrants d'hier sont les Belges d'aujourd'hui. Les Ma-
roxellois d'aujourd'hui seront les Bruxellois de demain ...
J. LISSE
AILLEURS EST AUSSI UN,PAYS. Jeunes,immigrations et Mouvements associatifs. Charge
de recherche et redaction: Jean-Luc LIESSENS,
Jeunes en Mouvement I Conseil de la Jeunesse
Catholique ASBL - Editions Vie Ouvriere,
AGE.NDA
Bruxelles, Centre al-Kalima (69, rue du Midi, 1000 Bxl.
'If (02) 511 82 17).
Mercredi 4 mai, 20b : Celik NEJATI, L' alevisme anatolien.
Un mouvement mystique de masse aujourd' hui .
Leuven, K.U.L., Dept Oosterse en Siavische Stu-dies (21, Blijde Inkomststraat, 'If (016) 28 50 80. Fax (016) 28
5025).
Jeudi 5 - vendtedi 6 mai : /lIe colloque sur l' histoire des
Fatimides, Ayyubides et Mamluks en Egypte et en Syrie. Parti-
cipation gratuite. '
Paris, Assoc. des Etud. Islam. de France ·(23, rue
Boyer-Barret, 75014 Paris. 'If (1) 45 4204 82. Fax (1) 40 44 51
00).
Samedi 7 mai, Paris, Salles L.S.C., 144/146 Av. du Presi-
dent Wilson, 93210 La plaine St Denis. 'If 48 09 47 47. RER B,
station La Plaine Voyageurs: 12eme journee de sciences isla-
miques
Paris, S. R. I. (71, rue de Grenelle, 7S007 Paris).
Mercredi 6 - mercredi 13 juillet 1994, Orsay (banlieue
parisienne) :.Islam et christianisme. Session de formation.
Comment developper les liens de fraternite ? Comment vivre
ensemble dans le respect de nos differences? Comment favori-
ser l'emergence d'une societe pluraliste et solidaire a la fois ?
42
Bruxelles, 1993, 192 p. ISBN 2-87003-276-5.
La presence croissante de MusuImans dans les mouvements
dependant de lui a conduit le Conseil de la Jeunesse Catbolique
a s'interroger sur son fonctionnement, dans l'optique d'une
meilleure articulation de la diversite des individus et de
l'universalite, Ce livre se veut un premier jalon dans cette
reflexion : entre le provisoire et Ie definitif, nous sommes tous
« d'ici et d'ailleurs » et les nombreux faits et mecanismes
psycho-sociologiques faconnant nos prejuges exigent une
pedagogic d'ouverture. La principale valeur de« l'itinerance »proposee a cet effet tient aux nobles intentions qui l'animent et
au temoignage qu'elle apporte des defis poses par l'immi-
gration musuImane au monde associatif beIge. Pour le reste, on
gardera surtout Ie souvenir d'un vaste fouillis, de diverses
enormites en matiere d'islarnologie et de pages muitipliant les
fautes de francais les plus elementaires. Y . M IC HOT
Tervuren, Musee royal de I'Afrique centrale (13,
ch. de Louvain. 'If (02) 769 52 11).
Jusqu'au 31 juillet (de 9 a 17h30) : Touareg, Expositionethnographique a l'occasion de l'annee internationale des
peuples autochtones. Exposition de photos sur les projets de
developpement dans la region du Sahel. Ateliers pour enfants,
concerts, narration de contes touareg, ceremonie du the. Visites
guidees sur demande.
Le Conseila besoin de vous pour enrichirl' agenda des prochains numeros
Envoyez a la redaction, par lettre ou par fax,
toutes les informations sur les conferences, activites,
journees d'etudes, colloques, congres, expositions ou
autres manifestations que vous organisez ou dont
vous avez connaissance, en Belgique ou en Europe,
et qui interessent les Musulmans.
Le Conseil, B.P. 3, 1030 Schaerbeek 1. Fax: (02) 242 17 83.
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 43/44
F
Le Conseil
Revue trimestrielle editee par
ISalCj'II UaI.I",.1I u-Jslli u,.ICj'.1I
le Conseil Superieur des Musulmans de Belgique
de Hoge Raad voor Moslims van Belgii!
Belcika Yuksek Islam $urasl
I, Avenue Albert Jonnart Laan
1200 Bruxelles. 11' (02) 733 83 39
Comite de direction :
Yacine Beyens, Ngadi Boubker, Mohammed S. Guermit,Tabanli Hamdi, Yahya Michot,
REDACTION
Le Conse il , B.P. 3,1030 Schaerbeek 1. Fax: (02) 2421783.
Comite de redaction: Ismail Batakli, Ngadi Boubker, Zohir
E I Arbi, Ali K~, Mohammed Laroussi, Yahya Michot.
Secretaire general t editeur responsable: Yahya Michot,
Tresorler : Mohammed S. Guermit,Collaborateurs : Rachid Kalboussi, Jamal Lisse, TareqTielemans, Omar Vanden Broeck.
PUBUCITE
Le Conseil , B.P. 3, 1030 Schaerbeek 1. Fax: (02) 242 17 83.
Responsables : Ali K~, Mohammed Ben-Kiran.
IMPRESSION
MARCADOR, 346, chaussee de Mons, 1070 BRUXELLES.
11'/Fax: (02) 521 1998.
Les articles paraissant d ans Le Conseil expriment I'opinion de
leurs auteurs et non pas necessairement celIe du C.S.M.B. ou de la
Redaction.
. Les manuscrits non sollicites par la Redaction et non publies nesont p as renvoyes,
© C.S.M.B., Bruxelles. Tous droits reserves pour tout pays.
Les infos du Conseil Superieur.
L'Islam beige: P ro jets de nouveaux tex tes de loi relatifs
au t empore l du cu lte i slamique .L'Islam en Europe: Espagne : la loi du 1011111992
approuvant I' accord de cooperation de l'Etat avec laCommission I sl am ique d 'E s pagne.
Lumleres de la religion.
Services de la communaute : La L ig ue de s enseignants
de re li g ion islamique de Belg ique .
Boutique socio-juridique : Le r eg ro up emem fam il ia l.
Revue de presse.
Courrier des lecteurs.
Lectures.
Agenda.
Le Conseil
atten d vo s su gg estio ns, so uhaits,commen taires et critiqu es
Des notre deuxieme numero, nos colonnes seront
largement ouvertes a votre courrier. N'hesitez donc
pas a nous ecrire, afin que Le Conseil devienne
veritablement votre revue !
Le Conseil , B.P. 3, 1030 Schaerbeek 1. Fax: (02) 242 17 83.
: ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - : ? , - , > , - , > , - , > , - , > , - ' j > ' - : ? , - : ? , - ~ : ? , - : - O - ~ ~
Qui, je souhaite m'abonner a Le Conseil, selon la formule suivante :
Pour l'etranger
o Individus : 4 numeros pour 550 FB (port compris).
oInstitutions: 4 numeros pour 800 FB (port compris).
Pour Ia Belgique
Nom: Prenom : " , " , .. , .
Adresse : ......................................................................................................•...........•... ~ .
Code postal: Ville: Pays: , .. , , ..
Mode de paiement: 0 Cheque barre, bancaire ou postal, ou mandat postal international, au nom de M. S. GUBRMIT.
o Virement au compte BBL 310-1055348-74 du C.S.M.B.
o Bspec e ,
Date: ...................................................•..•............. Signature: ., , .
, - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -'A . retoumer accompagne de votre reglement a :
Le ConseU • Service Abonnement· B.P. 3t 1030 Scbaerbeek 1.
o Individus : 4 numeros pour 400 FB (port compris).
oInstitutions: 4 numeros pour 650 FB (port compris).
L e C on seU, nO 1- Dba I-Qa'da 1414/ avril 1994 43
5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-1-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 44/44