Le Chinook - Novembre - 2011
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Calgary, édition de novembre 2011 16 pages
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Comment la nouvel-
le première ministre
gérera-t-elle les
droits linguistiques?
Accès à la Justice en Français Gérard Lévesque
P.9
pages 4, 5, 6 et 7
À la rencontre des auteurs francophones du festival...
Nouvelle chronique:
Irénée Rutema
POLITIQUE
Les défis d’Alison
Redford
P.3
La Hyundai Elantra 2012
Méconnaissable !
J-F Ross AUTOMOBILE P.9
P.2 Le Chinook Novembre 2011
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Éditeur :
Julien Thibeault
Rédactrice en chef : Claire Gadebois
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Le Chinook P.3 Novembre 2011
Des défis herculéens attendent Alison Redford
POLITIQUE
Irénée Rutema
Un tsunami politique vient de
frapper le paysage politique albertain. Après l’ouragan
spectaculaire provoqué par
l’élection de Naheed Nenshi à la mairie de Calgary, le Parti
progressiste conservateur de l’Alberta a élu à sa tête Alison
Redford. Elle est devenue la première femme à occuper le
poste de premier ministre en
Alberta. Il est pertinent de rappeler que l’Alberta est la
province la plus conservatrice du Canada. L’élection des
deux progressistes constitue
un tremblement politique majeur sur la scène cana-
dienne. Toronto ne com-prend pas encore le phéno-
mène politique de l’Alberta.
Alison Redford est une politi-
cienne redoutable et extrê-mement intelligente. Elle est
avocate et est âgée de 46 ans. C’est une ancienne
conseillère politique de l’an-
cien premier ministre du Ca-nada, Bryan Mulroney. Elle
est aussi reconnue sur la scè-ne internationale. C’est une
amie de Nelson Mandela. A
ce sujet, c’est elle qui a ré-formé le système judiciaire
de l’Afrique du Sud après la chute de l’apartheid. Elle a
aussi travaillé en Afghanis-tan, en Bosnie-Herzégovine
et en Croatie. Avant sa victoi-
re spectaculaire, elle était ministre de la Justice au sein
du gouvernement Stelmach. Durant sa campagne, elle
avait l’appui des policiers et
des procureurs de la couron-ne. Son génie a été d’embau-
cher Stephen Carter comme stratège. Ce dernier est l’ar-
chitecte de la victoire de Nenshi.
Lune de miel éphémère
L’existence de scissions pro-fondes et nombreuses au
sein du Parti progressiste
conservateur de l’Alberta est un secret de polichinelle. A
cet égard, les caciques ultra conservateurs de ce parti ne
digèrent pas encore sa victoi-re. En effet, la première déci-
sion de son gouvernement a
été de réinvestir 107 millions
de dollars dans l’éducation.
Ce réinvestissement permet-
tra aux commissions scolaires
de réembaucher les nom-breux enseignants remerciés
durant l’été. C’était une pro-
messe majeure d’Alison Red-ford durant sa campagne à la
chefferie du Parti conserva-teur. Après la nomination de
son cabinet, elle s’est rendue
dans un évènement partisan à Red Deer. Elle y a reçu un
accueil poli et non enthou-siaste des membres de l’aile
extrême de sa formation poli-
tique. Ainsi, son premier défi qui semble titanesque sera
d’unifier sa famille politique. A ce propos, un membre in-
fluent de son conseil des mi-nistres a confié au Chinook dernièrement que cette for-
mation est tellement divisée que les putschistes seraient
déjà à l’œuvre.
Un autre homme d’affaires
influent rencontré en compa-gnie du vice premier ministre
Doug Horner, nous a confié que les éléphants du parti au
pouvoir sont en désaccord avec le programme politique
d’Alison Redford, particulière-
ment concernant l’injection de plusieurs millions dans le
secteur de l’éducation. Les caciques n'aiment pas dépen-
ser de l'argent. Ils croient
que ce sont des politiques propres aux partis de gauche
tels que le Parti libéral et le Nouveau parti démocratique.
Ils seraient tous en train de joindre les rangs du Wildrose Alliance !
En outre, ses convictions la
placent au centre de l’échi-
quier politique. Tous les ob-
servateurs politiques s’atten-dent à assister à une bataille
féroce qui se déroulera au
centre lors de la prochaine campagne électorale. Le cen-
tre est extrêmement engorgé dans la province pétrolifère.
Les autres partis politiques
qui s’y côtoient sont le Parti libéral, le Nouveau parti dé-
mocratique ainsi que le Parti de l’Alberta. A l’autre extrê-
me, on a le Wildrose Alliance
dirigé par Danielle Smith. Il est important de souligner
que cette dernière s’est dés-honorée grossièrement en
lançant une campagne agres-sive de publicité lors de la
journée de l’assermentation
officielle d’Alison Redford. Ces publicités noires s’atta-
quent singulièrement à Alison Redford en l’accusant, entre
autres, de ne pas être intè-
gre et de ne pas tenir ses promesses.
Il apparaît clairement évident
que les prochains mois se-ront extrêmement intéres-
sants pour l’Alberta. La cam-
pagne qui a déjà commencé sera passionnante. Comme
me l’a déclaré Raj Sherman, le chef de l’opposition offi-
cielle et leader du Parti libéral
de l’Alberta, lors d’une en-trevue dans ses bureaux de
Calgary : « Alison ne pourra pas contrôler les extrémistes
de son parti. Elle est dans le mauvais parti. Je l’invite donc
à joindre les rangs du Parti
libéral de l’Alberta ».
Source: http://alberta.ca/premier.cfm
Novembre 2011 P.4 Le Chinook LE FESTIVAL DES MOTS
Rencontrez les écrivains francophones du Wordfest de Calgary
Du 11 au 16 octobre 2011, le
festival Wordfest a animé l’ac-tualité culturelle littéraire de
Calgary. Dans le cadre du
Festival des Mots, six auteurs francophones sont allés à la
rencontre du grand public et des scolaires, et se sont tous
réunis à l’hôtel Le Germain le
temps d’une interview exclu-sive en forme de discussion à
bâtons rompus. Lucie Berge-ron, Anne Bernard-Lenoir,
Edith Bourget, Maryse Rouy et Bryan Perro, auteurs jeu-
nesse, puis Dany Laferrière et
Maryse Rouy pour la littératu-re adulte, répondent, se ré-
pondent et s’interpellent, trouvant l’occasion de revenir
ensemble sur cette expérien-
ce et de parler en toute liber-
té de la jeunesse actuelle, du métier d’écrivain, de la fran-
cophonie, de l’interculturalité
et de l’écriture en tant qu’en-gagement, acte fondateur,
fondamental et militant.
Le Chinook : Vous connais-siez-vous les uns les autres
avant cet événement ?
Edith Bourget : On se
connaît de nom, on se ren-contre parfois. Bryan Perro,
tout le monde sait son nom, mais on l’appelle tous Amos
Daragon. (Rires)
Bryan Perro : On ne se
connaissait pas, on s’est croi-
sés parfois dans des salons
du livre.
Le Chinook : Vous qui avez
participé à de nombreux évé-nements de part le Canada,
avez-vous le sentiment que le public albertain est différent ?
Y a t il une différence cultu-
relle ?
Lucie Bergeron : Je le trou-ve très chaleureux. Je suis de
la ville de Québec, et on se fait dire qu’en Alberta, tout le
monde déteste les francopho-
nes. Alors j’avais une certaine appréhension. Je sais que je
ne me débrouille pas très bien en anglais. Mais pour-
tant, j’ai de grands sourires.
Dans les écoles
év idemment , les enfants sont
très heureux de nous recevoir,
mais en fait,
c’est partout dans la ville.
Edith Bourget : Moi ce qui
m’impressionne, c’est la quali-té du français chez les jeunes
dans les écoles où j’ai été
reçue. Je n’avais pas de dou-te sur le fait qu’ils parlaient
bien français, mais le niveau de compréhension, de fines-
se, j’ai été bien impression-
née. Il y a de beaux échan-ges, très intéressants.
Bryan Perro : C’est manifes-
tement une culture plutôt différente. Même en-dehors
de la langue, ce n’est pas la
même culture quand tu habi-tes Québec et que tu vis en
français et quand tu habites à Calgary et que tu vis en an-
glais. Mais ça ne veut pas dire
que l’échange n’est pas inté-ressant, c’est une autre façon
de voir le monde.
Lucie Bergeron : Moi dans
les écoles je ne vois pas beaucoup de différences. Au-
tour d’un livre, les réactions sont les mêmes. Ils vont rire
aux mêmes endroits, aux mê-mes blagues, que ce soit en
français ou en anglais. Ils
vont avoir la même affection pour les personnages.
Anne Bernard-Lenoir : Je
les sens tout aussi intéressés
par l'Histoire ici qu'au Qué-bec. Il n'y a eu aucune diffé-
rence culturelle qui aurait orienté nos discussions d'une
certaine manière. Je les ai trouvés super éveillés.
Le Chinook : En tant qu'au-teurs francophones dans une
contrée majoritairement an-glophones, avez-vous le sen-
timent d'être ambassadeurs
d'une certaine culture ?
Edith Bourget : C'est certain qu'en arrivant ici, probable-
ment qu'on fait du renforce-ment pour que ces enfant-là
aient encore davantage le
goût de cette langue. Quand on est auteur, on est toujours
ambassadeur pour faire connaître le livre. Faire
connaître nos livres, ça donne
aux enfants l'envie d'en lire d'autres. On sera toujours des
ambassadeurs, pour la lecture et pour la folie aussi, la fan-
taisie, la passion.
Anne Bernard-Lenoir : Tu
es en train de dire que nous sommes tous des héros !
(Rires)
Edith Bourget : Je pense
que ce qui est le plus impor-tant quand on rencontre des
enfants, c'est qu'ils sentent la passion. Nos livres sont le
véhicule d'une passion. Si les enfants comprennent ça, que
l'on se consacre à la création,
à cette passion qui n'est pas toujours facile parce que l'on
travaille tout seul, qu'on est toujours en recherche, on
peut aussi leur donner le cou-
rage d'entreprendre une cho-se qui peut-être leur semblait
difficile. Là on est en-dehors du livre, on parle de ren-
contre entre individus.
Anne Bernard-Lenoir : Et
aussi montrer que la passion n'empêche pas la rigueur.
Notre travail est aussi pas-sionné que rigoureux. Ils
comprennent que ce travail a
ses exigences et ses contrain-tes. On peut leur donner le
goût d'explorer et de poursui-vre leurs rêves. Nous sommes
des ambassadeurs de la lec-
ture et de l'écriture. Si ils li-sent les livres de Bryan,
d'Edith ou de Maryse ou de Lucie, peu importe, ce sera
super. Si ils vont consulter une encyclopédie ou une car-
te géographique, ce sera ga-
gné. J'ajouterais que si nous sommes tous des auteurs
jeunesse, nous sommes tous aussi diversifiés que les élè-
ves d'une même classe. Donc
les partages que nous avons avec eux leur permettent
d'avoir une ouverture sur la diversité du monde de la litté-
rature jeunesse. On illustre ça.
Anne Bernard-Lenoir Bryan Perro
Dany Laferrière Edith Bourget Lucie Bergeron Maryse Rouy
Novembre 2011 Le Chinook P.5
Edith Bourget : Et la diver-
sité des styles littéraires. Moi je fais de la poésie, Maryse
fait des romans historiques, Lucie fait des romans...
Lucie Bergeron : ...moi je fais de tout (rires)...
Edith Bourget : …et Bryan
est vraiment spécialisé. Les enfants nous rencontrent
comme ils entrent dans une
bibliothèque. Ils peuvent être touchés par différentes cho-
ses.
Le Chinook : En tant qu’au-
teurs jeunesse, vous autori-sez-vous à aborder tous les
sujets ?
Edith Bourget : Moi oui. Tous les sujets. J’ai écrit un
roman sur le deuil. Ça ne
parle pas vraiment de la mort en tant que telle mais des
deuils que l’on fait dans la vie. Je parle du sida. Ce sont
des sujets tabous qui sont
parfois difficiles à faire entrer dans les écoles. Les enfants,
les adolescents en parlent.
Ce sont les adultes qui vont protéger mais c’est nier la
réalité. Je n’ai pas de tabou. Ce ne sont peut-être pas les
livres qui se vendent à des
milliers d’exemplaires mais des éditeurs y croient, pen-
sent que c’est fondamental de parler de ça, alors on se
tourne vers eux.
Bryan Perro : Moi non. Je
fais du fantastique. Je suis dans un genre qui permet
parfois des digressions mais je reste dans l’aventure. Mes
personnages reçoivent des
leçons de vie, ça passe par là, mais je n’aborde pas de
sujets délicats parce que je ne me sens pas à l’aise avec
ça. Ce n’est pas ma mission. Pour moi oui, il y a des bar-
rières.
Lucie Bergeron : Moi je ne
choisis pas les sujets avant d’écrire une histoire. Je pars
d’une idée mais pas avec
l’idée d’écrire quelque chose. C’est sûr qu’il y a des valeurs
pour moi qui sont importan-
tes qui vont transparaître dans mes histoires. Mais je
ne développe pas un thème.
Maryse Rouy : C’est la mê-
me chose pour moi. Il y a des choses auxquelles je ne
peux pas toucher. Je ne par-lerai jamais d’inceste, ni de
sexe. Ce n’est pas que je suis contre le fait d’en parler,
c’est que je ne suis pas à
l’aise avec ça et je pense que je ne trouverais pas les mots
qu’il faut. Alors je laisse ça à ceux qui sont capables de le
faire.
Anne Bernard-Lenoir :
Comme Maryse et Bryan, je pense qu’on peut aborder
tous les thèmes dans le ro-man jeunesse, il n’y a pas de
sujet tabou, mais d’autres le
font mieux que moi. Et puis ce n’est pas ce que j’ai envie
de faire. J’ai envie que mes livres soient des tremplins
vers l’exploration, l’aventure,
l’enquête, et donnent le goût de voyager. Les jeunes ont
accès à beaucoup d’informa-
tions qui parlent de violence, de business. On oublie que le
monde est plein de merveil-les, parfois tout près de chez
soi, dans la ruelle d’à côté. Je
n’ai pas envie de parler de sujets sombres. Quand j’étais
petite, je fuyais comme la peste ce genre de livres et
j’essaye d’écrire aujourd’hui les livres que j’aurais aimé
lire enfant.
< Le Chinook : Vous pensez
que la jeunesse est moins naïve qu’avant, du fait de
toutes ces informations qui
circulent librement ?
Anne Bernard-Lenoir : Je crois que les gens pensent
que la jeunesse est moins naïve qu’avant, alors que ce
n’est pas forcément le cas.
Bryan Perro : Je pense que
les enfants sont beaucoup plus éveillées et moins bêtes
que je ne l’étais à leur âge,
et que mes parents l’étaient à leur âge, ainsi de suite. Les
jeunes sont sollicités de par-
tout, ils sont dans l’informati-que comme dans la lecture.
Et si la lecture prend une place dans leur vie à ce mo-
ment-là, ça va les suivre tou-
te leur vie.
Edith Bourget : Tant qu’un enfant n’a pas trouvé SON
livre, il n’aimera pas lire. Il y un livre qui peut tout déclen-
cher, celui qui lui correspond
mais tu ne sais jamais lequel.
Le Chinook : Quel a été votre livre déclencheur ?
Edith Bourget : J’ai tou-jours lu, j’avais tellement
hâte d’apprendre à lire et écrire. Je ne me souviens pas
du livre déclencheur.
Bryan Perro : 14 ans, Le mystère du triangle des Ber-mudes, de je ne sais plus
qui ! Et tout de suite après, mon premier roman : First Blood, l’histoire de John
Rambo. Ça m’a crashé ! Cer-tains commencent par Moliè-
LE FESTIVAL DES MOTS
P.6 Le Chinook Novembre 2011 LE FESTIVAL DES MOTS
re, moi par Rambo. Et puis
j’ai continué à lire. Mainte-nant quand je vois Sylvester
Stallone, j’ai des palpita-tions ! (Rires)
Anne Bernard-Lenoir : Moi quand j’étais petite, c’étaient
les albums de Caroline. Pierre Probst était un illustrateur
formidable. La façon dont c’était dessiné m’évadait
complètement. Et Robinson Crusoë.
Lucie Bergeron : Le livre qui m’a fait avoir une expé-
rience extra-sensorielle, c’est
la trilogie d’une auteur qui est décédée, Monique Corri-
veau : Compagnon du soleil, une trilogie de science-fiction
que j’ai lue en deux jours quand j’étais adolescente. Ça
a changé ma vie.
Maryse Rouy : Je ne m’é-
tais jamais posée la question et je viens de comprendre
pourquoi j’écris des romans
historiques : pour moi c’était Les Trois Mousquetaires. ——————————————-
Le Chinook :
Vous avez énor-mément voya-
gé, au Canada et ailleurs. Je pense que l’on
peut dire que la langue et la
culture sont deux choses inti-mement liées. En étant en
Alberta, dans une province anglophone, avez-vous le
sentiment de rencontrer une autre culture ?
Dany Laferrière : Je ne sais pas, je ne regarde pas les
choses comme ça. Il y a un titre de livre de Nicolas Bou-
vier L’usage du Monde, j’ai
toujours aimé ce titre. L’usa-ge du Monde dans le sens
humain des choses, par pour user les choses ou leur pro-
priétaire mais bien pour cir-culer dans le monde. Je
voyage tant ces jours-ci. De
plus en plus, je remarque les similitudes que les différen-
ces. Et c’est ça qui me plaît de plus en plus, plus que de
distinguer les cultures.
Le Chinook : Donc vous
n’avez pas le sentiment d’ê-tre un ambassadeur de la
culture et de la langue fran-
çaise ?
Dany Laferrière : Ah non !
Maryse Rouy : Moi non plus
mais je n’ai pas le sentiment d’avoir rencontré des alber-
tains. On n’a pas rencontré le
« vrai monde » si je puis di-re. Cela va changer demain
quand je vais aller dans les écoles bien que je ne suis
pas certaine de voir une dif-
férence. Cela me fait penser à la très belle phrase de
Brel : « Fils de bourgeois ou fils d’apôtre, tous les enfants
sont comme les vôtre ».
Le Chinook : Quand on ren-
contre des auteurs franco-phones en Alberta, on note
souvent qu’il y a une forme de revendication de la langue
et de la culture.
Dany Laferrière : Pas moi.
Je ne m’identifie pas dans la francophonie. Je suis très
heureux que
l’on parle fran-çais dans des
endroits dans le monde, ça me permet de
respirer, de me reposer mais
je ne pense pas que ça suffit. Duvalier parlait très bien
français et il pouvait détruire Haïti. Et cette histoire de
francophonie, on dirait que c’est un filet beaucoup trop
large pour nous rattraper.
Autrefois on disait, « je suis quand même de culture créo-
le » et les gens disaient « ah oui ok, c’est vrai, c’est diffé-
rent ». Maintenant, ils appel-
lent tous ça la francophonie, on ne peut même pas échap-
per à cette domination pres-que politique. C’est pour ça
que j’ai écrit Je suis un écri-vain japonais, c’est pour
échapper à ce genre de pro-
pagande. Je brûle tout sur mon passage. Je ne crois pas
trop dans ces grands voca-bles. Et c’est pour ça que je
déteste la francophonie, par-
ce que j’en ai marre, j’écris avec des mots, des lettres
qui sont les mêmes partout dans l’occident et quand j’ar-
rive dans une Université, on
me fait prendre un file, fran-cophone ou créolophone. Moi
je pensais qu’un écrivain, c’était un écrivain !
Maryse Rouy : Mais les québécois se battent pour la
langue. Je suis française et la langue n’a jamais été pour
moi une question, même si je vis depuis 35 ans au Québec,
je ne pense pas francopho-
nie. Pourtant il y a tout ce discours mais je ne m’y iden-
tifie pas.
Dany Laferrière : Je fais un
travail dans un secteur ex-cessivement sensible qui est
l’écriture et qui essaye préci-sément de pallier un peu tou-
tes sortes de propagandes, toutes sortes de choses que
l’on met pour boucher les
yeux, toutes sortes de choses rassembleuses qui ont ten-
dance à recouvrir la planète. Il faut essayer de trouver le
nerf de la vie. Je comprends
le combat d’une personne mais je ne suis pas obligé de
m’y associer. Ce combat ne n’intéresse pas trop car non
Entrevue de Dany Laferrière et Maryse Rouy.
Novembre 2011 Le Chinook P.7 LE FESTIVAL DES MOTS
seulement je parle français, je l’écris, je l’étudie, j’y plon-
ge mais aussi parce que tout
l’affaire est là, au Québec même : on est resté trop à la
surface du combat en disant « il faut défendre » mais on
n’est pas allés dans le cœur
du problème qui est : la seu-le façon de défendre une
langue, c’est d’essayer de la parler le mieux possible, de
l’écrire, de lire, d’aller au charbon. Si on ne va pas au
charbon, ce ne sont que des
vœux pieux de peuples qui croient que s’ils ont besoin
de quelque chose, il faut bien
leur donner. Mais l’Etat ne peut pas leur donner une
langue. Elle résistera dans le cœur des gens.
Le Chinook : La langue c’est votre outil pour aller dénouer
ces vérités ou contre-vérités, votre fil rouge dans votre
travail d’écriture ?
Dany Laferrière : Oui, dé-
chirer le voile qui cache le monde.
Maryse Rouy : C’est avec la
langue qu’on travaille, qu’on
vit, la langue est essentielle. Il faut effectivement la parler
le mieux possible parce que l’on ne pense pas bien si on
parle mal, si on n’emploie pas les mots qu’il faut. On ne
peut pas avoir une pensée
claire. C’est pour cela que l’on travaille et retravaille nos
textes.
Dany Laferrière : J’ai re-
marqué comment les deux sociétés sont diamétralement
coupées ici. Anglophones – Francophones. J’ai croisé des
gens, francophones ou an-
glophones, qui n’ont pas l’air de savoir qu’il y a une autre
manifestation. Il y a des gens qui sont au Festival des
mots, quand on leur dit qu’il y a quelque chose qui se
passe en anglais, c’est com-
me si ça se passait à New-York. Et vice-versa. Et ici,
c’est l’exemple parfait, dans ce festival qui veut défendre
ces langues, on n’est pas
arrivé à faire en sorte qu’il y ait même, conscience de
l’existence de l’autre. On n’est même pas à ce stade-
là. Il n’y a pas de discussion.
Moi je parle très peu anglais, ce soir je vais lire en anglais
et il n’y a pas l’alternative, un écrivain anglophone qui lirait
en français. Même avec une
traduction ! Il n’y a pas de tentative. Le Festival des
Mots devrait être un labora-toire de recherche sur cela.
Le vieux rêve de la littérature qui est de dépasser les fron-
tières est perdu parce que
c’est l’endroit où il y a le plus de frontières. Et on ne les
traverse pas, même ici.
Le Chinook : Dans cette
volonté de dépasser les fron-tières, avez-vous le senti-
ment d’être à contre-courant dans le paysage littéraire ?
Dany Laferrière : Non,
mais j’ai l’impression de peut
-être exprimer cela avec plus de véhémence. L’écrivain doit
apprendre autant que diffu-ser mais on ne peut pas ap-
prendre si on ne peut pas
parler librement. Même dans cette conversation que nous
avons là, je le sais, il y a des gens qui vont trouver le
moyen d’être blessés. Mais c’est ça que j’essaye d’avoir,
c’est une discussion franche
et libre. Car on ne peut ni donner ni recevoir dans une
posture d’inégalité.
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À Calgary, on lit Le Chinook! Lucie Bergeron - Abel et Léo (série) - Dagmaëlle (série) - Solo (série)
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Poèmes des champs.
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(série)
Bryan Perro - Amos Daragon
(série) - Le Porteur de Mas-
que (série)
Maryse Rouy
- Le Chevalier Jordan - Je n’irai pas en classe
de neige - Une jeune femme en
guerre (série – litté-rature adulte)
- Au Nom de Compos-telle (littérature adulte)
Dany Laferrière - Je suis un écrivain
japonais - Comment faire l’a-
mour à un Nègre sans se fatiguer
- L’Enigme du retour - Tout bouge autour de
moi
BIBLIOGRAPHIES
P.8 Le Chinook Novembre 2011
LA VIE CHANGE La vie c’est le changement ! Après plus de vingt ans à
Calgary, c’est le temps pour moi de retourner au bercail à
la belle ville de Québec. C’est
l’appel du cœur et je me dois de l’écouter.
Je ne partirai pas jusqu’à l’été
prochain, mais je ne peux pas partir sans prendre un
moment de réflexion et expri-
mer ma gratitude. Je tiens aussi à informer tous mes
clients, ou ceux d’entre vous qui aimeraient compléter un
processus avant mon départ,
pour m`assurer de ne laisser personne au dépourvu ; en
autant que je le peux.
Ce fut un tel plaisir et un tel
honneur pour moi d’offrir mes services de psychologue
à la communauté francopho-ne de Calgary. Je me suis
toujours sentie très privilé-giée de pouvoir travailler en
français dans un milieu an-
glophone, et de recevoir dans
mes bureaux des gens que j’aimais tellement servir.
Quelle belle culture ! Que de gens merveilleux j’ai pu ren-
contrer. Plusieurs d’entre
vous m’avez confié votre cœur dans les moments diffi-
ciles de votre vie. Vous m’a-vez donné votre confiance
dans vos instants de vulnéra-bilité. Je reçois toujours avec
un grand respect et une
grande humilité ce privilège sacré et je vous remercie.
Pour moi, il n’existe pas de
plus grande contribution que
de servir et d’aider à alléger le fardeau des autres. Je gar-
derai toujours dans mon cœur le souvenir de plusieurs
d’entre vous. Vous avez tou-ché mon cœur autant que j’ai
pu toucher le vôtre. J’ai gran-
di à vos côtés et j’ai appris que malgré toutes les leçons
parfois difficiles que la vie nous apporte, la vie mérite
tellement d’être vécue aussi
pleinement qu’on le peut.
Si vous sentez le besoin de
me contacter, n’hésitez pas à me rejoindre au : (403) 237-
9137. Je me ferai un plaisir de faire ce qui est en mon
pouvoir pour vous assister.
S’il vous arrive de visiter no-
tre capitale nationale de Qué-bec après l’été 2012, n’hési-
tez pas à me contacter. Je planifie de conserver mon
site web à l’adresse :
www.susielegault.ca.
Vous trouverez dans mon site les informations nécessaires
pour me rejoindre. J’anticipe
déjà nos retrouvailles avec toute la joie d’un cœur rempli
de gratitude ! Et si vous avez besoin de me rejoindre a dis-
tance, nous aurons toujours la possibilité de le faire par
téléphone, ou par Skype.
Je vous souhaite tout ce que
la vie a de meilleur à offrir,
Susie Legault
Psychologue
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P.10 Le Chinook Novembre 2011 JUSTICE EN FRANÇAIS
Que prévoir en droits linguistiques sous le régime de notre nouvelle première ministre?
Gérard Lévesque [email protected]
Pour la première fois de l’his-toire de l’Alberta, notre pro-
vince est dirigée par une femme : le 7 octobre 2011,
Alison Redford a été asser-mentée comme première
ministre.
Compte tenu du fait que
sa seule ex-périence mi-
nistérielle est
celle acquise au cours de
son mandat (2008-2011)
en tant que ministre de
la Justice et
procureure générale, on
est en droit de se de-
mander quel
sort elle ré-serve à la
francophonie albertaine.
Or, madame Redford a sur-pris les téléspectateurs de
langue française en déclarant dans leur langue le 3 octobre
dernier, lors d’une entrevue avec la journaliste Rebecca
Martel, « Pour moi, il est im-portant que les Albertains connaissent l’importance de la langue française pour la province. Nous avons une culture qui n’est pas seule-ment anglophone. Elle est une des deux langues offi-cielles du pays. Il est impor-tant pour la communauté qui parle français de se sentir incluse dans chaque activité
de la communauté. Je pense que l’intégration de la langue et la culture francophone – et aussi les autres cultures, mais maintenant, première-ment, la culture francophone – est plus importante pour moi, pour le gouvernement et pour la province. »
Notons ! Ces propos sont
forts différents de ceux que nous avions l’habitude d’en-
tendre. Annoncent-ils un
changement réel dans les relations avec la communau-
té franco-albertaine ? Aurons-nous prochainement une
politique sur les services en français ? Les formulaires
prescrits pour les procédures
civiles seront-ils enfin dispo-nibles en français et sous
format bilingue ? Les nom-breux obstacles à l’utilisation
du français devant les tribu-
naux seront-ils levés ? Le fait que le Secrétariat francopho-
ne relève maintenant du mi-
nistère des Affaires intergou-vernementales et internatio-
nales laisse-t-il entendre qu’il y aura prochainement des
négociations avec les pays
membres de la Francophonie afin d’avoir des ententes de
réciprocité en matière de coopération
judiciaire com-me c’est le cas
avec les pays
anglophones ?
À la suite de sa victoire
dans la course
à la chefferie du Parti pro-
gressiste-conservateur,
madame Red-ford a déclaré
qu’ensemble,
nous allons changer la
façon dont les choses sont
faites en Al-
berta. Il s’agit là d’un dis-cours susceptible de rallier
une majorité importante de citoyens. Entretemps, les
lecteurs qui aimeraient avoir
une idée du chemin à par-courir, pour ce qui est de
l’usage de la langue française dans le secteur juridique,
peuvent consulter mes chro-niques disponibles à la sec-
tion des archives du site
www.lechinook.com. Je sug-gère entre autres le texte
publié à la page 5 de l’édition de juillet 2010 sous le titre «
Une discrimination systémi-
que limite l'utilisation de la langue française ».
Novembre 2011 Le Chinook P.11 LITTÉRATURE
Agenda pratique et utile pour 2012
Paul-François Sylvestre
À ce temps-ci de l’année, les
librairies regorgent d’agendas pour 2012. Il y en a pour
tous les goûts : chats ou
chiens, fleurs ou paysages, arts visuels ou art culinaire,
humour ou histoire. Celui que j’ai adopté depuis plusieurs
années ne renferme pas la moindre illustration. Original
à sa façon, il est surtout utile
et instructif. Il s’agit de l’A-genda du français pratique.
Pour la neuvième année consécutive, Liliane Michaud
signe la conception et la ré-daction de cet agenda. Côté
conception, le produit est fort bien pensé. Une reliure en
spirale permet une manipula-
tion flexible et rapide. L’a-genda reste ouvert à plat et
présente un coup d’œil sur une semaine complète (lundi,
mardi et mercredi sur la page
de gauche, jeudi à dimanche sur la page de droite). Au
début du livre, il y a un ca-lendrier pour 2011, 2012 et
2013. Avant chaque mois, on retrouve un tableau de plani-
fication mensuelle. À la fin de
l’agenda, il y a un carnet d’a-dresses.
La conceptrice a effectué une
recherche qui lui permet de
placer, à la fin de chaque page de droite, une citation
littéraire. Toutes les citations ont trait à l’écriture, à la litté-
rature ou à la langue françai-se. Voici ce que Bernard Pi-
vot a écrit : « Il en est de la
lecture comme de l’amour :
les positions sont nombreu-
ses. »
Le travail le plus intéressant de Liliane Michaud porte sur
la rédaction de 259 capsules
qui sont autant de questions pièges ou de questions quiz
sur les difficultés de la langue française. Il y a une capsule
pour chaque jour de la se-maine (pas les samedis et
dimanches). Ces capsules
sont de divers types : répon-dre à une question vrai ou
faux, déterminer s’il y a une erreur dans une phrase don-
née, choisir la bonne réponse
parmi deux ou trois énoncés. Voici quelques exemples des
pièges tendus.
Vrai ou faux : Un objet contondant est un objet cou-
pant.
Réponse : faux : un objet contondant blesse, mais sans
couper.
Correct ou incorrect : Le sot-
l’y-laisse est délicieux à man-ger, mais on hésite parfois
sur son orthographe. Réponse : correct (le sot-l’y-
laisse est un petit morceau
de chair très fine de la car-casse des volailles : il est si
peu visible qu’un sot peut le laisser par mégarde).
Réponse au choix : Un pla-
giaire est une personne qui :
a) garde les plages, b) copie l’œuvre d’un auteur. Répon-
se : b).
L’Agenda du français pratique
offre également quelques conseils de rédaction. On y
retrouve des exemples de lettres, d’enveloppes, de
courriels et de cartes profes-sionnelles, ainsi qu’une liste
d’abréviations courantes.
Pour commander cet agenda,
il faut s’adresser aux Éditions Québec Amérique en compo-
sant le 514-499-3000 ou en
naviguant sur le site www.quebec-amerique.com.
Liliane Michaud, Agenda du français pratique 2012, Montréal, Éditions
Québec Amérique, 2011,
176 pages, 14,95 $.
Paul-François Sylvestre
Si vous vous ennuyez déjà du
soleil, c’est qu’il faut planifier vos vacances d’hiver. Surtout
si vous songez à une
croisière. On ne s’y pré-pare pas du jour au len-
demain. Il faut répondre à certaines questions :
quand partir ? Comment choisir sa croisière ? A
quoi ressemble la vie à
bord d’un grand paque-bot ? Que voir et quoi
faire au cours des quel-ques heures que dure
l’escale ?
La troisième édition du
guide Ulysse Croisières dans les Caraïbes est
unique en son genre, répond à toutes ces
questions et donne tous
les tuyaux pour faire de votre croisière un vérita-
ble succès. On n’y pré-sente pas moins de 34
destinations à partir de
14 ports d’embarque-ment, tous américains,
sauf Bridgetown (Barbade) et San Juan (Puerto Rico).
Un chapitre est consacré à 17
compagnies de croisières. Les
plus connues sont Carnaval, Celebrity, Norwegian et Royal
Caribbean. Pour chacune d’el-le, on présente un bref histo-
rique du paquebot, ses dis-tinctions, ses divertissements
à bord, ses expériences culi-
naires et ses diverses classes.
Pour chacune des 34 escales,
le guide offre toute une gam-me de renseignements selon
le plan suivant : aperçu géo-graphique, aperçu historique,
débarquement et em-
barquement, quoi fai-re ? Quoi voir ? Où
manger ? Quelques spécialités locales à
goûter.
Croisières dans les Ca-raïbes est parsemé de conseils de spécialistes
qui vous aideront à faire le tri dans les nombreu-
ses possibilités qui s’of-
frent au croisiériste qui sommeille en vous. Ils
partagent leurs coups de cœur au sujet des
excursions, vous don-nent un avant-goût de
l’art de vivre à bord
d’un grand paquebot et vous aident à choisir
l’itinéraire qui vous convient.
Croisières dans les Ca-raïbes : les compagnies,
les ports d’embarquements, les escales, Montréal, Guide
Ulysse, 2011, 336 pages,
29,95 $.
Sous le soleil des Caraïbes
BANDE DESSINÉE L’Agent Jean – une nou-
velle BD québécoise
Dimanche matin.com
Découvrez le premier tome d’une série d’aventures hu-
moristiques, écrite et illustrée
par Alex A., un créateur dans la mi-vingtaine. Ses principa-
les inspirations? Tout ce qui existe, mais surtout tout ce
qui n’existe pas. Passionné de jeux vidéo et de films d’ac-
tions, il s’en inspire pour
créer un univers à la limite du plausible.
Dans un monde où abondent les criminels, les terroristes et
les complots gouvernemen-
taux, un petit groupe de per-sonnes contrôle une organi-
sation ultra-giga-secrète nommée l’Agence. Cette or-
ganisation légendaire regrou-pe les plus grands génies de
la planète et ceux-ci ont pour
mission de protéger notre monde. Cependant, une ano-
malie vient de se produire…
Un agent surdoué, mais aux méthodes insolites, s’apprête
à faire son entrée. Son nom : Jean. Il fera basculer l’équili-
bre mondial.
Vous ferez la connaissance
de l’Agent Jean, grand en-fant dissipé mais hyper talen-
tueux qui voit son métier comme un terrain de jeu, de
Madame Martha, patronne
absolue et femme hyper sé-rieuse, de l’Agent WXT,
meilleur élément de l’agence
qui a maintenant de la com-
pétition et de Castor : aussi méchant que mystérieux.
P.13 Le ChinookA
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Novembre 2011
Novembre 2011 P.14 Le Chinook AUTOMOBILE
Jean-François Ross
Chroniqueur automobile
Bien des gens ont toujours en tête l’image du manufac-
turier automobile coréen Hyundai des années 80.
Croyez-moi, nous sommes
très loin des Pony et des Stellar qui sont maintenant
choses du passé, heureuse-ment, disons-le. Ce même
constructeur nous présente
maintenant une Equus, berli-ne de luxe avoisinant les 65
000 $ et qui n’a pratique-ment rien à envier aux Lexus
de ce monde, pour ne nom-mer que celles-ci. Dans la
même foulée, l’Elantra de
nouvelle génération est mé-connaissable ; elle est à l’i-
mage de Hyundai avec l’en-
semble de sa flotte.
Généralement, dans ce seg-
ment, les lignes de carrosse-rie sont conservatrices et
monotones. On voit bien la tendance du fabricant avec le
design de la nouvelle Sonata, et l’Elantra ne fait pas excep-
tion à ce chapitre. D’un sim-
ple coup d’œil, elle se démar-que de la concurrence, sans
équivoque. Si vous croyez
que l’intérieur a été négligé, détrompez-vous, l’intérieur
est aussi charmeur par ses
lignes très fluides du tableau de bord, de la console cen-
trale et de la finition des por-tières.
Bien que
la marque
Hyundai ne soit
pas répu-tée pour
le plaisir
de conduite
de ses petites
berlines
dans le passé, l’Elantra se conduit
bien et offre un bon compor-tement routier. Elle n’est pas
parfaite, l’insonorisation est à peaufiner, les bruits exté-
rieurs sont très perceptibles
dans l’habitacle.
Comme bien des construc-teurs, Hyundai ne nous offre
qu’un seul moteur dans la
catégorie des voitures com-pactes. C’est un quatre cylin-
dres en ligne de 1,8 litres qui produit 148 chevaux à 6 500
tours/minute et 131 livres-pieds de couple à 4 700
tours/minute. En dépit du fait
qu’il est bruyant à haut régi-me, ce petit quatre cylindres
est très économe de carbu-rant et pas mal performant.
On aurait apprécié l’injection
directe de carburant sur cette
motorisation comme la petite Hyundai Accent ; je ne com-
prends pas le point de vue
du manufacturier coréen. Une raison d’économie de
carburant est sans aucun
doute mise à contribution par
les transmissions à six rap-ports, tant au niveau de la
boîte manuelle que de l’auto-matique. Elles font toutes les
deux un excellent travail, et
bien d’autres fabricants auto-mobiles n’offrent qu’une
transmission à cinq vitesses sur des véhicules beaucoup
plus dispendieux.
Contrairement à d’autres en-
treprises, Hyundai a choisi de donner la place aux ingé-
nieurs et aux designers, ceux qui sont vraiment en mesure
de concocter une bonne voi-
ture. Et non pas aux compta-bles et personnels affectés
au marketing.
L’Elantra est offerte dans une
brochette de prix variant de
15 849 $ à 24 699 $. À ce prix, avec un équipement des
plus complets, elle n’a plus
rien à envier à la concurrence avec un rapport qualité/prix
des meilleurs de l’industrie.
Je tiens à souligner l’excel-
lente collaboration de Hyun-
dai du Canada pour l’essai
routier de la Hyundai Elantra
Limited 2012.
Pour Lignes extérieures superbes Consommation très raisonnable Qualité de finition Bon comportement routier Équipement complet Habitacle
Contre Moteur bruyant Pas d’injection directe Visibilité restreinte vers l’arrière Accès coffre limitée Espace limité pour jambes (arrière) Insonorisation
La Hyundai E lantra 2012
Hyundai est méconnaissable!
FICHE TECHNIQUE
Marque HYUNDAI
Modèle ELANTRA LIMITED 2012 (modèle d’essai)
Versions Berline compacte
Prix 24 699 $ (modèle d’essai)
Garanties 5 ans/100 000 km (complète)
Moteur: L4 de 1,8 litre
Couple lb-pi (N.m) 131 (177) @ 4 700 tr / min
Puissance: 148 (110) @ 6 500 tr / min
Transmission Automatique à six rapports
Autre transmission Boîte manuelle à six vitesses
Antipatinage Oui avec antidérapage
Suspension Avant : indépendante à jambes de force Arrière: indépendante à multibras
Direction Électrique à crémaillère à assistance variable
Freins Avant : disques ventilés (ABS) et (EBD) Arrière : disques (ABS) et (EBD)
Coussins gonflables Frontaux, latéraux avant et rideaux gonflables
Empattement 270,0 centimètres Poids 1 235 kg Capacité du coffre 420 litres Capacité réservoir 48 litres Consommation *Selon Ressources naturelles Canada
Ville 6,9 L/100 km ou 41 mi/gal*
Route 4,9 L/100 km ou 58 mi/gal*
Émission CO2 2 760 kg / année* Sécurité Top Safety Pick selon les tests de collision par
www.iihs.org Autres modèles con-currents
Chevrolet Cruze, Ford Focus, Honda Civic, KIA Forte, Mazda 3, Mitsubishi Lancer, Nissan Sen-tra, Toyota Corolla, Volkswagen Jetta
François Fecteau Conseiller publicitaire
Bureau: (403) 457-5250 Mobile: (403) 966-2995 E: [email protected]
Le Chinook P.15Novembre2011
Vous vous rappelez en jan-
vier dernier ? La Royal Astro-nomical Society of Canada
annonçait la découverte d’u-ne nouvelle supernova,
SN2010lt. Cela ne serait pas
si extraordinaire si ce n’était l’âge de ses découvreurs :
Kathryn Aurora Gray avait 10
ans lorsqu’elle a fait cette
découverte avec son père Paul Gray, of Fredericton and
David J. Lane of Stillwater Lake, en Nouvelle-Écosse !
Deux ans plus tôt, c’est une
adolescente de 14 ans, Caro-line Moore, qui détenait le
record de la plus jeune per-
sonne à avoir fait une telle découverte, la supernova
2008ha. Vous voulez en faire autant ? Facile, trouvez-vous,
comme Caroline et Kathryn, un père astronome amateur !
Sans blague, pour faire de
telles découvertes, il vous faudra un équipement plutôt
coûteux. Pour commencer à observer le ciel étoilé, de
belles découvertes vous at-
tendent avec deux extraordi-naires appareils, offerts gra-
tuitement par Dame Nature, vos yeux !
À Calgary, novembre est un
beau mois pour observer les
étoiles, la figure ci-contre vous donne une carte du ciel
de Calgary le 15 novembre à minuit. Nous vous l’offrons
sur un fond noir, alors vous
pouvez découper l’image et
la placer au-dessus de votre
tête en l’éclairant avec une faible lumière (placez un tis-
su rouge devant votre lampe de poche). Vous voyez tout
de suite la lune qui se trouve
à cacher la constellation
du Gémeau par sa lumiè-
re. Un peu plus bas, vers
le sud et plus
proche de l’horizon, trois
petites étoiles rapprochées
et formant
une ligne vous indi-
quent Orion (on appelle ces trois étoiles le baudrier ou la
ceinture d’Orion, qui était un chasseur dans la mythologie
grecque). Deux étoiles sont
en ligne avec ce baudrier et
la lune (s’il est minuit pile, sinon la lune s’est déplacée).
La plus proche de la lune s’appelle Bételgeuse, elle est
plus rouge parce qu’il s’agit
d’une supergéante rouge dont le cœur s’effondre et
qui s’apprête à mourir ; la plus éloignée, et la plus bril-
lante, est Rigel, plutôt bleue
car il s’agit d’une super géan-
te bleue, une jeune étoile massive et très chaude, 84
fois plus grande que le soleil, qui finira un jour en superno-
va.
Maintenant,
tendez le bras gauche
et pointez Rigel de la
main gauche,
formez un angle de 90°
avec le bras droit vers
l’horizon à
l’ouest. Qu’est-ce qui
brille ? Jupiter ! La grosse planète est dans les Poissons
pour tout le reste de l’année. Elle brille autant que Rigel,
vous ne la manquerez pas.
9 Novembre
Juste après le coucher du soleil, la lune presque pleine et Jupiter se lèvent ensemble.
Regarde à l’est! Avec le professeur Mercure
Pour les belles soirées de novembre
Les Léonides
Des belles chutes d’étoiles filantes sont à prévoir ce mois-ci, les Léonides dont l’apogée se situe autour du 17 novembre. Il y aura des Léonides dans la pous-sière en décembre!
Toutes les questions
sont bonnes!
Écris-les à
JEUNESSE
25 Novembre Spectacle pour manchots
Une éclipse partielle du Soleil sera visi-ble de l’Antarctique. La Royal Astrono-mical society of Canada organise un événement à l’observatoire Wilson Coulee. www.calgary.rasc.ca
Ciel de novembre Éclipse total de lune