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Nord-Pas-de-Calais
PicardieHaute-Normandie
Basse-Normandie
Bretagne
Pays de la Loire
Centre
Ile-de-France Champagne-
Ardenne
Lorraine
Alsace
BourgogneFranche-Comté
Poitou-Charentes
Limousin
AuvergneRhône-Alpes
Aquitaine
Midi-Pyrénées
Languedoc-Roussillon
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Corse
Guadeloupe Martinique
Guyane Réunion
Colle
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des
ORS
»
MortalitéIncidence
Affections de longue duréeHospitalisations
Fédération nationale des observatoiresrégionaux de la santé
ORS de Bretagne, Franche-Comté,Languedoc-Roussillon, Limousin,
Pays de la Loire, Rhône-AlpesN RFF OOO SS
Le cancerdansles régions
de France
3Le cancer dans les régions de France - Sommaire
Introduction 5
Ensemble des cancers 9
Pathologies par localisation 19Cancer de la trachée, des bronches et du poumonCancer du côlon-rectumCancer des VADS et de l’œsophageCancers du col et du corps de l’utérusCancer du seinCancer de la prostate Mélanome malin de la peau
Synthèse 61
Annexes 65
Ce rapport a été réalisé dans le cadre de la convention d'objectifs et demoyens 2005 passée entre la Fnors et la direction générale de la santé,par un groupe inter-ORS, sous l’égide de la Fnors :
ORS Bretagne : Alain Tréhony
ORS Franche-Comté : Dr Anne-Sophie Woronoff
ORS Languedoc-Roussillon : Dr Bernard Ledésert
ORS Limousin : Dr Francis Burbaud
ORS Pays de la Loire : Dr Anne Tallec
ORS Rhône-Alpes : Dr Olivier Guye
Fnors : Danièle Fontaine, Charline Boulay.
Les indicateurs et les données présentés dans ce document reposent pour
une grande partie sur la base de données SCORE-santé : www.fnors.org.
Sommaire
7Le cancer dans les régions de France - Introduction
Dans le cadre du développement de la base de données SCORE-santé, dont la gestionest assurée depuis 2000 par la Fnors et les ORS, la direction générale de la santé a
souhaité que soit mise en œuvre une exploitation des données de la base concernant lecancer.
Cette démarche a pour objectif d'améliorer la connaissance de l’évolution de lamaladie, notamment au plan régional, qui constitue l’un des objectifs du Plan Cancerlancé en 2003 par le gouvernement.
Le présent document constitue une analyse de la situation comparée des régions deFrance métropolitaine* pour plusieurs localisations cancéreuses, à partir des donnéesprésentes dans la base et issues de quatre grandes sources :• les statistiques de mortalité, établies par l’Inserm (CépiDc) ;• les estimations d’incidence, réalisées pour la Fnors par le réseau des registres de
cancer (Francim) ;• les admissions en affection de longue durée, prononcées par les trois principaux
régimes d’assurance maladie (Cnamts, MSA, Canam) ;• les diagnostics principaux d’hospitalisation en établissements de soins de courte
durée, issus du PMSI.
Les cancers étudiés ont été choisis en raison de leur importance en termes de nombre decas diagnostiqués chaque année et de nombre de décès, ou en raison de l'existence demesures de prévention, notamment en termes de dépistage.
Ce travail à visée descriptive met en évidence la grande diversité, pour la mortalité etl’incidence, des situations régionales actuelles et des évolutions observées au cours desvingt dernières années. Il n’a pas pour objectif d’explorer les corrélations des données des différentes sources,ni de proposer des explications aux phénomènes observés. Ceci relève d’analyses pluscomplexes prenant en compte de multiples paramètres démographiques, sociologiques,comportementaux, environnementaux…non décrites dans le présent document.
L’approche menée dans ce document montre les possibilités qu’offre une base dedonnées régulièrement actualisée et validée pour établir rapidement un état des lieux enmatière d’épidémiologie descriptive.
* L’analyse n’a pas pu être menée pour les départements d’outre-mer, une partie des données, pour lapériode étudiée, n’étant pas homogène avec celles de métropole.
11Le cancer dans les régions de France - Ensemble des cancers
Ensembledes cancers
Les tumeurs sont la conséquenced’une prolifération anormale de
cellules dans un tissu ou un organe.On distingue les tumeurs bénignes, quirestent localisées et sont en généralpeu graves, et les tumeurs malignes oucancers. La gravité de ces dernièresest notamment liée à leur aptitude à sedisséminer par voie lymphatique ousanguine, créant ainsi des foyerssecondaires (métastases) à distance dufoyer primitif. Les tumeurs malignessont à l’origine de 96 % des décès partumeurs.
Les carcinomes in situ sont destumeurs malignes strictement
localisées dans l'épaisseur durevêtement épithélial qui leur donnenaissance. Un cancer in situ évoluevers un cancer invasif dès lors que descellules cancéreuses franchissent lamembrane qui délimite l'épithélium. Lesdonnées d’incidence, produites par lesregistres du cancer, ne concernent queles cancers infiltrants, mais les cancersin situ du col utérin et du sein fontégalement l’objet d’un enregistrement.
En France, les cancers occupent uneplace de plus en plus importante en
termes de morbidité. Le réseau françaisdes registres de cancer (Francim)estime à environ 278 000 le nombre denouveaux cas diagnostiqués pourl’année 2000 en France métropolitaine :161 000 chez les hommes et 117 000chez les femmes [1].Entre 1980 et 2000, le taux d’incidence(standardisé sur la populationeuropéenne) a augmenté de 29 % chez
les hommes, passant de 391 à 504nouveaux cas pour 100 000, et de 31 %chez les femmes, passant de 236 à 309pour 100 000.
Les localisations cancéreuses lesplus fréquentes en termes
d'incidence sont, chez l’homme, laprostate, le poumon et le côlon-rectum,et chez la femme, le sein et le côlon-rectum. Ces localisations représentent,pour chaque sexe, plus de la moitié desnouveaux cas de cancers. L'évolutionde l'incidence est très variable selon leslocalisations : ainsi, par exemple, entre1980 et 2000, le nombre annuel denouveaux cas a augmenté de 170 %pour le cancer de la prostate et adiminué de 50 % pour le cancer du colde l'utérus.D'une façon générale, l'évolution del'incidence constatée depuis 20 ansrésulte de l’accroissement et duvieillissement de la population, del’amélioration du dépistage et dudiagnostic, et de l’augmentation, à âgeégal, de l’incidence de certains cancerscomme celui du poumon chez lafemme.
En termes de mortalité, les cancersconstituent la première cause de
décès chez les hommes et la deuxièmechez les femmes après les affectionscardio-vasculaires. En 2000, ils ont étéresponsables de 143 260 décès enFrance métropolitaine : 86 520 chez leshommes et 56 740 chez les femmes.La plupart de ces décès (71 % )surviennent chez les personnes âgéesde plus de 65 ans [2]. Les localisations
cancéreuses à l’origine du plus grandnombre de décès sont le cancer dupoumon puis celui de la prostate chezles hommes, le cancer du sein puis lecancer colo-rectal chez les femmes.Entre 1980-1982 et 1998-2000, le tauxcomparatif de mortalité par cancers(standardisé sur la populationfrançaise) a diminué de 11 % chez leshommes comme chez les femmes,passant de 383 à 342 décès pour100 000 hommes, et de 173 à 154décès pour 100 000 femmes.Ainsi, l'évolution de la mortalité depuis20 ans se traduit par une augmentationdu nombre de décès, mais par unebaisse du taux de mortalité due enpartie au changement de la nature descancers diagnostiqués et en partie auxprogrès thérapeutiques. Il faut toutefoissignaler des augmentations de taux demortalité pour certaines localisationstelles que le cancer du poumon chez lafemme ou le cancer de la prostate.
Les personnes atteintes d’un cancersont le plus souvent admises en
affection de longue durée par leurrégime d’Assurance maladie, afin debénéficier d’une exonération du ticketmodérateur pour les soins longs etcoûteux nécessités par le diagnostic, letraitement et le suivi de cette affection.En 2002, 253 900 admissions enaffection de longue durée ont ainsi étéprononcées parmi les personnesrelevant des trois principaux régimesd’Assurance maladie : 135 100 pour leshommes et 118 800 pour les femmes[2].
Les cancers sont la première cause de décès chez l’homme et la deuxième chez la femmeaprès les maladies de l’appareil circulatoire. Quatre localisations concentrent chaqueannée 53 % des nouveaux cas diagnostiqués et 42 % des décès : il s’agit des cancers dusein, de la prostate, du côlon-rectum et du poumon. Certains cancers sont accessibles à undépistage, c'est le cas des cancers du sein, du col de l'utérus, du côlon-rectum et dumélanome. Pour d'autres, une prévention primaire est possible, notamment en agissantsur la consommation de tabac et d'alcool ainsi que sur les facteurs nutritionnels.
12 Le cancer dans les régions de France - Ensemble des cancers
Les cancers étudiés dans ce chapitrecorrespondent aux maladiesclassées :- en CIM 9 : 140-208- en CIM 10 : C00-C97Sont exclus :- les tumeurs bénignes : 210 - 229 en
CIM 9 et D10-D36 en CIM 10- les carcinomes in situ et les tumeurs
à évolution imprévisible et de naturenon précisée (230-239 en CIM 9 etD00-D09, D37-D48 en CIM 10)
1. REMONTET (L.), BUEMI (A.), VELTEN(M.) et al., Evolution de l’incidence et dela mortalité par cancer en France de1978 à 2000, Francim, Paris, 2003,217 p.
2. Données Inserm CépiDc (décès),Francim (incidence), Cnamts, MSA etCanam (ALD) in «Base de donnéesSCORE-santé», Fnors,http://www.fnors.org
3. Données PMSI inhttp//www.parhtage.sante.fr
4. HILL (C.), DOYON (F.), SANCHO-GARNIER (H.), Epidémiologie descancers, Médecine-Sciences,Flammarion, Paris, 1997, 81 p.
5. Mission interministérielle pour la luttecontre le cancer, Cancer : le plan de
mobilisation nationale, Plan cancer,2003, 44 p.
6. Mission interministérielle pour la luttecontre le cancer, La dynamique du plancancer : un an d’action et de résultats,Plan cancer, Rapport annuel, 2004,39 p.
7. International agency for research oncancer world health organization,International association of cancerregistries, Cancer incidence in fivecontinents, IARC Scientific Publication,vol II n° 143, Lyon, 1997, 1240 p.
8. Eurostat - Base de données Newcronos
La prise en charge thérapeutique descancers repose d’une manière
générale sur la chirurgie, laradiothérapie et la chimiothérapie. Lechoix du traitement dépend de l’état desanté général du malade, de lalocalisation de la tumeur, de sa taille, deson type histologique et de l’existenceou non de métastases. Les données duProgramme de médicalisation dessystèmes d'information (PMSI)montrent que les cancers ont constituéle diagnostic principal de 712 600séjours hospitaliers dans lesétablissements de soins de courtedurée en 2001[3]. S'y ajoutent lesséjours itératifs pour séances dechimiothérapie ou de radiothérapie,dont les modalités actuelles de recueilne permettent pas le dénombrement.
Les facteurs de risque des cancerssont très divers et peuvent se
cumuler. La responsabilité du tabac etde l’alcool est bien établie : on leurattribue respectivement 22 % et 12 %des décès par cancer, soit 31 500 et17 200 décès en 2000. En revanche, laproportion de décès par cancerattribuable à la nutrition est plusdifficilement quantifiée : elle est estiméeà 35 % mais avec une faible précision(10 % à 70 %). Les expositionsprofessionnelles seraient, quant à elles,responsables de 4 % des décès parcancer (2 % à 8 %) [4].
La prévention du cancer est doncpour une large part une prévention
primaire : lutte contre le tabagisme et laconsommation excessive d’alcool,améiloration de l’équilibre nutritionnel,prévention des expositionsprofessionnelles. Certains cancers(sein, col de l’utérus, côlon-rectum,mélanome) peuvent également fairel’objet d’un dépistage.
Le Plan cancer lancé en 2003 [5]constitue un programme stratégique
sur cinq ans, avec pour objectif dediminuer la mortalité de 20 % à l'horizon2007 [5,6]. Il comporte 70 mesuresréparties en six chapitres : - Prévention : lutte contre le tabagisme
et l’alcoolisme notamment ;- Dépistage : dépistage régulier de
certains cancers pour un diagnostic
plus précoce (cancer du sein, du colde l’utérus, du côlon-rectum etmélanome) ;
- Accès à des soins de qualité :programme personnalisé de soins,centre de coordination encancérologie, réseau régional ducancer ;
- Volet social et information :accompagnement social plus humainet plus solidaire ;
- Formation plus adaptée :renforcement du nombre et de laqualification des professionnels ;
- Recherche : accélération del’innovation et accroissement de lavisibilité internationale, constitution decancéropôles.
Comparaisons européennes
Selon les données issues des registres, l'incidence masculine des cancers enFrance est proche de celle observée en Angleterre-Pays de Galles et enEspagne, et plus faible que celle de l'Italie du Nord. Les incidences les plusbasses sont observées dans les pays nordiques, où le sex-ratio est proche de un[1,7]. Chez les femmes, les différences d’incidence entre les pays sont plusmodestes et la France n'apparaît pas être un pays à haut risque de cancer [1,7].La mortalité par cancer des Français apparaît élevée par rapport aux autres paysde l’Ouest de l’Union européenne, la France se classant en 2000 au 16e rang chezles hommes et au 6e chez les femmes des 23 pays pour lesquels cette informationest disponible (classés par mortalité croissante), après les pays de l’Est del’Europe. Chez les hommes, les pays à mortalité élevée sont ceux de l'Est del'Europe. Chez les femmes, les seuls pays à plus faible mortalité que la Francesont situés essentiellement dans le Sud de l'Europe (Chypre, Espagne, Grèce,Portugal) [8].
Références bibliographiques Classification internationaledes maladies
Définitions et précisions surles indicateurs : voir annexeméthodologique
13
Mortalité par cancer86 520 décès par cancer chez les hommes et 56 740 chez les femmes en 2000 en France métropolitaine
Sur la période 1998-2000, le tauxcomparatif de mortalité par cancer chezles hommes atteint 342 décès pour100 000 en France métropolitaine, maisles écarts entre les régions sont trèsimportants, les taux variant de 294 enMidi-Pyrénées à 435 dans le Nord-Pas-de-Calais. Les taux les plus élevéstracent un croissant de surmortalité auNord de la France, composé des huitrégions les plus septentrionales, de laBretagne à l'Alsace, et se poursuivanten Bourgogne. Les régions du Sud dela France et l’Île-de-France sont lesmoins touchées.Pour les femmes, la moyenne nationales’établit à 154 décès pour 100 000, lesvaleurs extrêmes des taux régionauxétant de 143 en Midi-Pyrénées et 175dans le Nord-Pas-de-Calais. Lesrégions situées au Nord et à l'Est de laFrance présentent les taux de mortalitéles plus forts, et, à l'opposé, les taux lesmoins élevés se rencontrent dans leSud, ainsi qu’en Poitou-Charentes etBretagne.
Entre 1980-1982 et 1998-2000, les tauxde mortalité ont diminué de 11 % chezles hommes comme chez les femmes.
Chez les hommes, cette baisse seretrouve dans toutes les régions, maisavec une amplitude qui varie de 3 à20 %. Elle dépasse 15 % en Île-de-France, Alsace et Rhône-Alpes,permettant à l’Alsace d’améliorer unesituation qui était parmi les plusdéfavorables en 1980, et aux deuxautres régions en position moyenne il ya 20 ans, de connaître aujourd’hui unemortalité relativement faible. Chez lesfemmes, les différences régionales entermes d’évolution de la mortalité parcancer sont également très sensibles.Les baisses les plus marquées, 14 à
15 %, concernent des régions quiconnaissaient des taux de mortalité parcancer élevés en 1980, commel’Alsace, la Haute-Normandie ou laPicardie, mais aussi des régions enposition moyenne à cette époque,comme la Bretagne et Rhône-Alpes. Le Nord-Pas-de-Calais n’a connuqu’une diminution limitée du tauxmasculin et plutôt moyenne du tauxféminin, ce qui maintient cette régiondans la position la plus défavorablepour les deux sexes.
378369
332332
324
319
325
360375
435
369
361
394 383
335
322
359
336331
318
321294
Francemétropol. : 342
moins de 325325 à 359
159146
153150
150
146
152
153158
175
168
154
164 161
152
161
157145
150
147
148143
Francemétropol. : 154
moins de 148148 à 160161 et plus
Taux comparatif* de mortalité par cancer en 1998-2000(Nombre de décès pour 100 000 personnes)
-3
-3
-3
-3
-4
-4
-5
-6
-7
-7
-7-7
-8
-9
-9
-11
-12
-13
-13
-14
-16
-17
-20
-25 -20 -15 -10 -5 0
Corse
Poitou-Charentes
Auvergne
Nord-Pas-de-Calais
Bourgogne
Languedoc-Rous.
Midi-Pyrénées
Centre
Pays de la Loire
Haute-Normandie
Picardie
Champagne-Ard.
Limousin
PACA
Aquitaine
France métropolitaine
Lorraine
Basse-Normandie
Bretagne
Franche-Comté
Rhône-Alpes
Alsace
Ile-de-France
0
-3-6
-7-8
-9-9
-9-10
-10-10
-11-11
-11-11
-12-13
-13-14
-14-14
-15-15
-25 -20 -15 -10 -5 0
Corse
Champagne-Ard.
Bourgogne
Midi-Pyrénées
Languedoc-Rous.
Aquitaine
Centre
Auvergne
Pays de la Loire
Basse-Normandie
Franche-Comté
PACA
France métropolitaine
Poitou-Charentes
Nord-Pas-de-Calais
Ile-de-France
Limousin
Lorraine
Haute-Normandie
Picardie
Rhône-Alpes
Alsace
Bretagne
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* de mortalité par cancer entre 1980-1982 et 1998-2000
HOMMES FEMMES
HOMMES FEMMES
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Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population française
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population française
Le cancer dans les régions de France - Ensemble des cancers
14 Le cancer dans les régions de France - Ensemble des cancers
Incidence des cancers161 000 nouveaux cas de cancers chez les hommes et 117 000 chez les femmes en 2000 en Francemétropolitaine
En 2000, le nombre de nouveaux casde cancer chez les hommes, estimépar le réseau des registres du cancer(Francim), correspond à un tauxd’incidence moyen de 504 cas pour100 000. Les régions les plustouchées sont celles du Nord de laFrance, auxquelles il faut ajouter laBretagne et l’Alsace. Les régions duMidi méditerranéen apparaissent àl’inverse les plus épargnées.Pour les femmes, le taux d’incidencemoyen en 2000 est de 309 pour100 000. Les régions qui connaissentles taux les plus forts sont, commepour les hommes, situées à l’extrêmenord de la France, mais la Bretagnen’est cette fois pas concernée, cetterégion se caractérisant par une situationtrès différente chez les hommes et chezles femmes.À noter que ce sont les mêmes régionsqui occupent les positions extrêmespour les deux sexes : le Nord-Pas-de-Calais présente les taux les plus élevéspour les hommes (669) comme pour lesfemmes (372). À l’opposé, les taux lesplus faibles sont observés en Midi-Pyrénées (respectivement 398 et 274).
Depuis 1980, le taux d’incidencemasculin a augmenté en moyenne de29 %. La hausse concerne toutes lesrégions mais varie de 24 % en Rhône-Alpes à 38 % en Auvergne. Cetteévolution n’a toutefois pas conduit à
une réduction des écarts entre régions.En effet, parmi les régions quiconnaissaient, selon les estimationsFrancim, une forte incidence en 1980,seule l’Alsace a présenté une hausselimitée (+ 25 %), lui permettantd’améliorer sensiblement sa situationpar rapport aux autres régions. Àl’inverse, les hausses les plus fortes ontconcerné des régions en positionmoyenne en 1980, à l’exception duNord-Pas-de-Calais, région quiprésentait à cette époque commeaujourd’hui la plus forte incidence.Pour elle, l’écart avec les autres régionss’est creusé.Chez les femmes, la progression del’incidence (+ 31 %) est proche de celleobservée chez les hommes. Elle aconcerné toutes les régions, comme
pour les hommes, mais de façon trèshomogène puisque 19 régions sur 22ont présenté une évolution compriseentre 30 et 36 %. Seules l'Auvergne,Rhône-Alpes et surtout l’Alsace sedistinguent avec des évolutions moinsmarquées.Cette dernière région a ainsi pu amélio-rer une situation qui était défavorableen 1980, de la même façon que ce quia été observé pour les hommes.Enfin, comme pour les hommes, leNord-Pas-de-Calais a vu, depuis vingtans, se renforcer sa position de régionau taux le plus élevé.
552590
515481
467
440
Nd
524565
669
556
529
583 572
494
496
525
474500
436
468398
Francemétropol. : 504
moins de 454454 à 553
319295
305294
291
298
Nd
315306
372
320
309
337 329
307
327
290294
288
296
298
274Francemétropol. : 309
moins de 294294 à 323324 et plus
Taux comparatif* d’incidence du cancer en 2000 (estimations)(Nombre de nouveaux cas pour 100 000 personnes)
HOMMES FEMMES
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne
En termes de mortalité prématurée(survenant avant 65 ans), les cancersont été responsables de 41 450 décès en2000 : 27 000 chez les hommes et14 450 chez les femmes. Pour leshommes, les écarts entres régions sonttrès marqués : le taux passe de 88 enMidi-Pyrénées à 158 dans le Nord-Pas-de-Calais. Il existe une forte analogieentre la carte des taux de mortalitéprématurée et celle des taux demortalité tous âges : les régionsconnaissant une mortalité prématuréeélevée présentent le plus souvent unemortalité tous âges également élevée,et inversement.
Nd : non disponible
120124
111102
94
98
94
116124
158
104
116
132 129
110
101
117
105106
99
10288
Francemétropol. : 109
moins de 104104 à 114
5755
5452
50
53
51
5358
64
55
56
62 58
55
57
56
5253
57
5652
Francemétropol. : 55
moins de 5353 à 5758 et plus
Taux comparatif* de mortalité prématurée par cancer en 1998-2000(Nombre de décès pour 100 000 personnes)
HOMMES FEMMES
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population française
15Le cancer dans les régions de France - Ensemble des cancers
2425
25
2526
26
27
28
2929
30
3233
33
3435
35
3636
37
3838
0 10 20 30 40 50
Rhône-Alpes
Alsace
Basse-NormandieFranche-Comté
Ile-de-France
Lorraine
PACAMidi-Pyrénées
France métropolitaine
Languedoc-Rous.Aquitaine
Picardie
Haute-NormandieBourgogne
Bretagne
CentreChampagne-Ard.
Poitou-Charentes
Nord-Pas-de-Calais
Pays de la LoireLimousin
Auvergne
Corse
2226
26
3031
31
31
32
3232
32
3232
32
3333
33
3434
35
3536
0 10 20 30 40 50
Alsace
Rhône-Alpes
AuvergnePicardie
Franche-Comté
Haute-Normandie
France métropolitaineBourgogne
Lorraine
CentreLimousin
Poitou-Charentes
Champagne-Ard.Bretagne
Ile-de-France
Pays de la LoireMidi-Pyrénées
Aquitaine
Basse-Normandie
PACANord-Pas-de-Calais
Languedoc-Rous.
Corse
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* d’incidence du cancer entre 1980 et 2000
HOMMES FEMMES
Affections de longue durée (ALD) pour cancer 135 100 admissions en ALD pour cancer chez les hommes et 118 800 chez les femmes en 2002 en Francemétropolitaine
Les admissions en ALD pour cancerpar les trois principaux régimesd’Assurance maladie représentent,chez les hommes, 24 % de l’ensembledes admissions prononcées en 2002,et 22 % chez les femmes.Chez les hommes, le taux comparatifd’admission en ALD pour cancer esten moyenne de 445 pour 100 000 etvarie de 318 en Corse à 517 enAlsace. Les taux régionauxd’admission en ALD sont globalementcohérents avec les taux de mortalitétous âges, de mortalité prématurée etd’incidence : les régions de la moitiéNord de la France (sauf l’Île-de-France) sont plus touchées, et lesrégions du Sud méditerranéen sont plusprotégées.Chez les femmes, les écarts entrerégions sont peu prononcés : le tauxvarie de 298 en Bretagne et Poitou-
Charentes à 349 en Corse, pour unemoyenne de 319. La situation de laCorse doit toutefois être interprétéeavec prudence, en raison de la faiblessedes effectifs concernés.
455479
464516
433
385
318
479498
489
517
458
464 466
461
406
465
438481
410
425383
Francemétropol. : 445
moins de 424424 à 465
327298
317318
318
323
349
324306
319
344
309
308 313
326
319
311298
305
327
308
303Francemétropol. : 319
moins de 313313 à 324325 et plus
Taux comparatif* d’admissions en ALD pour cancer en 2002(Nombre d’admissions pour 100 000 personnes)
Sources : Cnamts, CCMSA, Canam - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population française
Non disponible Non disponible
HOMMES FEMMES
% %
Source : Francim - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population européenne
16
498
533 521
487479
495
453486508
552544
477
487
556
485499 520
502
489 511 559
669Francemétropol. : 519
moins de 498
498 à 540
541 et plus
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
*Taux comparatif* de séjours** hospitaliers en chirurgie(hommes et femmes) pour cancer en 2002(Nombre de séjours pour 100 000 personnes)
Le cancer a constitué selon les donnéesdu PMSI le diagnostic principal de712 600 séjours (hors séances dechimiothérapie et radiothérapie) dansdes services hospitaliers publics etprivés assurant des soins de courtedurée. Rapporté à la population, celacorrespond à un taux de 1 118 séjourspour 100 000 personnes en France, quivarie de 981 pour 100 000 en Poitou-Charentes à 1 296 en Haute-Normandie.On retrouve des taux parmi les plusforts en Haute-Normandie et Picardie,régions où les taux de mortalité,d’incidence et d’ALD sont aussirelativement élevés.D’autres régions où les taux demortalité, d’incidence et d’admission
en ALD sont élevés, notamment chezles hommes, ne présentent pas un tauxd’hospitalisation important : c’est lecas de la Bretagne, de la Basse-Normandie, du Nord-Pas-de-Calais, deChampagne-Ardenne. En revanche, larégion Île-de-France, plutôt moinstouchée que la moyenne par le cancer,présente un taux d’hospitalisationparmi les plus élevés. Parmi les séjours hospitaliers pourcancer, environ 332 900 étaient desséjours chirurgicaux, soit 519 pour100 000 personnes en France. L’écartentre régions va de 453 en Franche-Comté à 669 en Corse.En Île-de-France, Pays de la Loire etCorse, le taux d’hospitalisation globalet celui en chirurgie sont tous les deuxélevés. Mais en Haute-Normandie le
taux global élevé ne se retrouve pas enchirurgie. La situation est inverse enBretagne et PACA, régions quiconnaissent une proportionrelativement plus élevée de séjourschirurgicaux parmi les hospitalisationspour cancer.Un poids relatif plus important danscertaines régions de localisations pourlesquelles le recours à la chirurgie estfréquent, ou, à l’inverse, delocalisations qui donnent moinssouvent lieu à un acte chirurgical, peutexpliquer au moins en partie cesdifférences.
1158
1296 1233
10511123
1006
116810751054
11731056
1051
981
1180
9841139 1063
1106
1115 1098 1160
1274Francemétropol. : 1118
moins de 1068
1068 à 1168
1169 et plus
Le cancer dans les régions de France - Ensemble des cancers
Hospitalisation pour cancer712 600 séjours hospitaliers (hommes et femmes) dont le cancer a constitué le diagnostic principal en2002 en France métropolitaine
Taux comparatif* de séjours** hospitaliers(hommes et femmes) pour cancer en 2002(Nombre de séjours pour 100 000 personnes)
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
19Le cancer dans les régions de France - Cancer du poumon
Cancerde la trachée, des bronches
et du poumon
Le cancer primitif de la trachée, desbronches et du poumon, plus
communément appelé cancer dupoumon, occupe une placeprépondérante en France, comme danstous les pays industrialisés, aussi bienen termes de nouveaux casdiagnostiqués chaque année qu’entermes de mortalité. Ce cancer primitifest à distinguer des cancerssecondaires du poumon qui sont deslocalisations métastatiques de cancersd'autres organes. Relativement rare audébut du siècle, le cancer du poumon avu sa fréquence augmenter de façonconsidérable au cours des dernièresdécennies en raison de l'augmentationdu tabagisme.
Pour la France métropolitaine, lenombre de nouveaux cas annuels
de cancer du poumon (incidence)estimé par le réseau français desregistres du cancer (Francim) est de27 500 pour l'année 2000, dont 83 %chez l'homme [8,9]. Ainsi, en termesd’incidence, le cancer du poumon est leplus fréquent des cancers masculinsaprès le cancer de la prostate. Entre1980 et 2000 en France, le tauxd'incidence estimé (standardisé sur lapopulation européenne) a augmentépour les deux sexes, mais de façonbeaucoup plus forte chez les femmes :il est ainsi passé sur cette période de67 à 75 cas pour 100 000 chez leshommes et de 5 à 12 chez les femmes,soit des augmentations respectives de11 et 133 %.
Les données du Programme demédicalisation des systèmes
d'informations (PMSI) montrent que lescancers du poumon ont constitué lediagnostic principal de 60 000 séjourshospitaliers dans les établissements desoins de courte durée en 2002, ce quireprésente environ 8,4 % de l’ensembledes séjours hospitaliers pour cancers.S'y ajoutent les séjours itératifs pourséances de chimiothérapie ouradiothérapie, dont les modalitésactuelles de recueil ne permettent pasle dénombrement.
Les personnes atteintes d’un cancerdu poumon sont le plus souvent
admises en affection de longue duréepar leur régime d’Assurance maladie,afin de bénéficier d’une exonération duticket modérateur pour les soins longset coûteux nécessités par le diagnostic,le traitement et le suivi de cetteaffection. Ainsi, en 2002, environ21 000 admissions en affection delongue durée pour cancer du poumonont été prononcées parmi lespersonnes relevant des trois principauxrégimes d’Assurance maladie.
Responsable de 24 770 décès en2000, le cancer du poumon
constitue la première cause de décèspar cancer pour les hommes. Pour lesfemmes, avec 4 230 décès annuels, cecancer se situe au 3e rang des décèspar cancer, après le cancer du sein etcelui du côlon-rectum. Depuis le débutdes années quatre-vingt, les taux de
mortalité (standardisés sur lapopulation française) sont passés de 73à 77 décès pour 100 000 chez leshommes et de 7 à 12 chez les femmes,soit des augmentations respectives de5 % et 71 %. Il faut souligner que lecancer du poumon touche despersonnes relativement jeunes, 39 %des décès survenant avant 65 ans. Lalétalité est importante puisqu'on estimeque les taux de survie à un an nedépassent pas 30 % en moyenne, etqu'à cinq ans ils n’atteignent que 5 à10 % [1,3].
La consommation de tabac constituele principal facteur de risque de
cette affection qui se déclare après unlong temps de latence (vingt ans).Selon certaines études, le tabagismeserait responsable de 80 à 90 % desdécès par cancer du poumon. Il n'y apas de seuil à l'effet du tabac sur lasanté, mais la durée d'expositionaugmente le risque de façonexponentielle. En outre, le risque dutabagisme passif est également bienidentifié aujourd'hui.
Compte tenu de l’évolutionrelativement récente du tabagisme
chez les femmes en France, on peutcraindre que, dans les années quiviennent, le cancer du poumon nedevienne en France la première causede mortalité par cancer chez lesfemmes, comme c'est le cas aux États-Unis, où le tabagisme des femmes estplus ancien [3,5].
Le cancer du poumon est particulièrement fréquent et grave puisqu’en 2000, il a étéresponsable de 24 770 décès en France, dont 83 % concernaient des hommes. Le nombretotal de nouveaux cas diagnostiqués cette année-là est estimé à 27 500. Ce cancerconstitue la première cause de décès par cancer chez les hommes et la troisième chez lesfemmes. Au cours des deux dernières décennies, sa fréquence a augmenté de façonconsidérable chez les femmes, en lien avec la prévalence croissante du tabagisme, qui enconstitue le principal facteur de risque.
20 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
1 - DE ZELICOURT (M.) et coll.,Epidémiologie et coûts du cancer dupoumon en France. Bull Cancer, 2001,88 (8) : 753-758.
2 - IMBERNON (E.), Estimation du nombrede cas de certains cancers attribuablesà des facteurs professionnels enFrance, InVS , mars 2003.
3 - JANSSEN-HEIJNEN (ML),COEBERGH (JW), The changingepidemiology of lung cancer in Europe.Lung Cancer, 2003, 41 (3) : 245-258.
4 - LEGRAND CATTAN (K) et coll.,Evaluation des expositionsprofessionnelles et cancerbronchopulmonaire. Rev Mal Respir.2000, 17 : 957-962.
5 - MENEGOZ (F), CHERIE-CHALLINE(L), Le cancer en France : Incidence etMortalité. Situation en 1995. Evolutionentre 1975 et 1995. Réseau FRANCIM,Ministère de l'Emploi et de la Solidarité,
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6 - MORO-SIBILOT (D), MILLERON (B),Dépistage des cancers bronchiques,Rev Mal Respir, 2002, 19 (6), 707-715.
7 - MOULIN (JJ) et coll., La mortalité parcancers bronchopulmonaires parmi lessalariés de deux usines sidérurgiques,Rev. Epidém. et Santé Publ., 1995, 43 :107-121.
8 - REMONTET (L) et coll., Cancerincidence and mortality in France overthe period 1978-2000, Rev EpidemiolSante Publique, 2003, 51 : 3-30.
9 - REMONTET (L.), BUEMI (A.), VELTEN(M.) et al, Evolution de l’incidence et dela mortalité par cancer en France de1978 à 2000, Francim, Paris, 2003,217 p
10. Eurostat, Base de données Newcronos
Les expositions professionnellesconstituent aussi des facteurs de
risque connus du cancer du poumon,avec parfois un effet de multiplicationdu risque en cas d'association avec letabac [4,7]. La législation françaisereconnaît comme cancers profession-nels ceux survenant après exposition àl'amiante [2], à l'arsenic, au bis-chloro-méthyl-éther, au chrome et au nickel,au radon, aux hydrocarbures polycy-cliques.
De nombreuses études sont encours pour évaluer diverses tech-
niques de dépistage du cancer du pou-mon [6]. Aucune n'ayant pour l'instantfait la preuve de son efficacité, la pré-vention du cancer du poumon reposedonc actuellement sur la lutte contreles facteurs de risque, tabac et exposi-tions professionnelles principalement.L’arrêt du tabac entraîne une diminu-tion du risque relatif dès la premièreannée, et celui-ci redevient proche decelui du non-fumeur après 13 à 15 ansd’abstinence tabagique.
Comparaisons européennes
Chez les hommes, le taux d'incidencedu cancer du poumon varie fortementselon les pays, les registres descancers observant des incidencesélevées en France, Espagne et Italie,et faibles dans les pays du nord(Suède, Finlande et à un moindredegré Danemark). Chez les femmes,les taux d’incidence observés par lesregistres les plus élevés sontobservés au Danemark et enAngleterre-Pays de-Galles, et les plusbas en Espagne [9].Selon les données Eurostat,disponibles pour 23 des 25 pays del’Union européenne, la France seclasse en 2000 au 10e rang des pays
(classés par mortalité croissante) pourla mortalité masculine par cancer dupoumon. Les taux les plus élevés sontobservés dans les pays de l’Est del’Europe, et les plus faibles en Suède,en Finlande ou au Portugal. Lasituation de la mortalité féminine parcancer du poumon en Europe apparaîtgéographiquement très hétérogène,avec en 2000 les taux comparatifs lesplus élevés en Hongrie, au Royaume-Uni, en Irlande et aux Pays-Bas, et lestaux les plus bas en Espagne et auPortugal, mais aussi en Lettonie et enLituanie. La France se situe au 6e rangdes 23 pays pour lesquels cetteinformation est disponible (classés parmortalité croissante) [10].
Les cancers de la trachée, desbronches et du poumon étudiés dansce chapitre correspondent auxmaladies classées :- en CIM 9 : 162- en CIM 10 : C33 - C34
Références bibliographiques Classification internationaledes maladies
Définitions et précisions surles indicateurs : voir annexeméthodologique
21Le cancer dans les régions de France - Cancer du poumon
Mortalité par cancer du poumon20 540 décès chez les hommes et 4 230 chez les femmes par cancer du poumon en 2000 en Francemétropolitaine
Sur la période 1998-2000, le tauxcomparatif de mortalité par cancer dupoumon chez les hommes est enmoyenne de 77 décès pour 100 000en France métropolitaine. Les tauxrégionaux varient de 61 dans les Paysde la Loire à 105 dans le Nord-Pas-de-Calais. Cinq régions dans le Nord-Est du pays, ainsi que la Corse,présentent les taux les plus élevés. Àl’opposé, le taux est inférieur à 70dans plusieurs régions de l’Ouest etdu quart Sud-Ouest du pays.Chez les femmes, les taux sontbeaucoup moins élevés, avec unemoyenne de 12 décès pour 100 000femmes. La plupart des régions ontun taux situé entre 10 et 12, mais cinqrégions présentent des tauxsensiblement plus élevés (14 et plus), lemaximum étant observé en Île-de-France (16 pour 100 000).Depuis vingt ans, le taux de mortalité alégèrement augmenté chez les hommes(+5 %), passant de 73 à 77 pour100 000 entre 1980-1982 et 1998-2000.Mais les évolutions ont été trèsdifférentes selon les régions, et ont eutendance à réduire les disparitésrégionales. Ainsi, les six régions quiprésentaient en 1981 les plus faiblestaux de mortalité ont connu uneaugmentation particulièrement forte
(16 à 20 %).À l’inverse, l’Île-de-France, l’Alsace, la Lorraine et, à unmoindre degré, Rhône-Alpes ont connuune diminution de la mortalité sur cesdeux décennies. Ces régions, saufRhône-Alpes, faisaient partie en 1980-1982 des régions à forte mortalité. Ànoter toutefois la dégradation de lasituation dans certaines régions enposition défavorable en 1980-1982,comme la Corse ou le Nord-Pas-de-Calais.Chez les femmes, le taux de mortalité asubi une très forte augmentationpendant ces vingt années, passant de 7à 12 pour 100 000 (+71 %). Toutes les
régions ont enregistré une haussesupérieure à 50 %, y compris celles quiconnaissaient les plus forts taux demortalité en 1981. Les augmentationsles plus importantes sont observées enFranche-Comté (+ 173 %),Champagne-Ardenne (+133 %) etBourgogne (+119 %). Ces régions, quiprésentaient des taux relativement basen 1980-1982, se retrouventaujourd’hui dans la moyenne. La forteaugmentation observée en Corse doitêtre interprétée avec prudence, enraison du faible effectif concerné.
1410
911
11
14
14
912
10
15
11
11 12
10
16
10
1110
12
1211
105
8992
92 101
838178
70
7668
66
61
65 68 72
76
67 79 79
101
71
Francemétropol. : 12
moins de 7070 à 84
moins de 1111 à 1314 et plus
Francemétropol. : 77
Taux comparatif* de mortalité par cancer du poumon en 1998-2000(Nombre de décès pour 100 000 personnes)
-9-8
-5-2
34
557
899
11121314
1616
181919
2121
-20 -10 0 10 20 30
Ile-de-FranceAlsace
LorraineRhône-Alpes
Nord-Pas-de-CalaisPACA
PicardieFrance métropolitaine
Haute-NormandieChampagne-Ardenne
BourgogneFranche-Comté
CorseCentre
AquitaineLanguedoc-Roussillon
AuvergneBasse-NormandiePoitou-Charentes
Pays de la LoireMidi-Pyrénées
LimousinBretagne
525959606161636465666971
7884858790
98105
119122
133173
0 50 100 150 200
Haute-NormandieBasse-Normandie
Midi-PyrénéesPays de la Loire
Nord-Pas-de-CalaisPicardie
AquitaineIle-de-France
CentreAuvergne
Poitou-CharentesFrance métropolitaine
Rhône-AlpesBretagne
PACALanguedoc-Roussillon
LorraineLimousin
AlsaceBourgogne
CorseChampagne-Ardenne
Franche-Comté
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* de mortalité par cancer du poumon entre 1980-1982 et 1998-2000
HOMMES FEMMES
HOMMES FEMMES
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population française
% %Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population française
22 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Le cancer du poumon touche souventdes personnes relativement jeunespuisque, en 2000, environ 9 640 décèssont survenus chez des personnesâgées de moins de 65 ans (soit 39 %des décès par cancer du poumon).Pour les hommes, le taux moyen demortalité prématurée pour la Francemétropolitaine est de 32 pour100 000, avec des valeurs extrêmesde 27 en Midi-Pyrénées et 44 dans leNord-Pas-de-Calais. Hormis la Corse,ce sont les mêmes régions quiconnaissent un taux élevé de mortalitéprématurée et un taux élevé demortalité tous âges.Chez les femmes, le taux de mortalitéprématurée est de 5,6 pour 100 000,variant de 4,3 dans le Centre à 6,9 enÎle-de-France. On retrouve l’Ile-de-France, la Lorraine et l’Alsace, régionsà forte mortalité tous âges, parmi lesrégions présentant des taux élevés de
mortalité prématurée. Mais d’autresrégions, qui connaissent une mortalitétous âges moyenne, sont égalementdans ce cas (Languedoc-Roussillon,Aquitaine, Champagne-Ardenne etFranche-Comté). À l’inverse, la région
PACA connaît une forte mortalité tousâges alors que sa mortalité prématuréeest modérée.
6,55,3
4,46,1
4,9
5,8
5,8
4,76,1
4,4
6,0
5,4
5,4 5,8
4,3
6,9
4,95,6
5,3
6,2
6,24,8
44
3939
4038
30333432
3133
29
29
28 30 28
34
27 32 31
30
33
Francemétropol. : 5,6
moins de 3030 à 34
moins de 5,35,3 à 5,96,0 et plus
Francemétropol. : 32
Taux comparatif* de mortalité prématurée par cancer du poumon en 1998-2000(Nombre de décès avant 65 ans pour 100 000 personnes)
HOMMES FEMMES
Incidence du cancer du poumon23 000 nouveaux cas de cancer du poumon chez les hommes et 4 500 chez les femmes en 2000 enFrance métropolitaine
En 2000, chez les hommes, le nombrede nouveaux cas estimé par Francimcorrespond à un taux comparatifd’incidence de 75 cas pour 100 000hommes en France métropolitaine. Lestaux régionaux varient de 58 en Midi-Pyrénées à 106 dans le Nord-Pas-de-Calais. Les régions présentant les plusforts taux sont au nord-est du pays. Àl’opposé, les régions situées à l’ouestd’une ligne Rouen-Marseilleapparaissent moins touchées. Chez les femmes, le taux d’incidencemoyen en France métropolitaine est de12 cas pour 100 000 femmes, allant de8 en Auvergne à 17 en Île-de-France.Contrairement à ce qui est observé chezles hommes, les régions du Nord-Est neprésentent pas de taux élevés, mise àpart la Lorraine.Entre 1980 et 2000, le taux comparatifd’incidence masculin a augmenté enmoyenne de 11 % en Francemétropolitaine. Toutes les régions, saufl’Alsace, ont connu une augmentationplus ou moins marquée. Les régions où
cette augmentation a dépassé 20 %présentaient en 1980 une incidencerelativement faible, sauf la Haute-Normandie et Champagne-Ardenne. Àl’inverse, les cinq régions où la haussea été la plus limitée connaissaient unesituation relativement défavorable en1980, à l’exception de Midi-Pyrénéesdéjà bien placée à cette date.
Chez les femmes, l’évolution a étéconsidérable puisque dans toutes lesrégions le taux d’incidence a été aumoins multiplié par 2 en vingt ans. Leshausses les plus marquées (tauxmultiplié par 2,7 ou 2,8) se sontproduites en Limousin, Franche-Comtéet Lorraine.
1610
912
11
13
911
9
13
10
11 11
11
17
8
99
12
1210
106
9288
93 98
77
807369
7571
64
60
57 63 70
71
58 69 70
74
Francemétropol. : 12
moins de 7070 à 79
moins de 1111 à 1314 et plus
Francemétropol. : 75 Nd Nd
Taux comparatif* d’incidence du cancer du poumon en 2000(Nombre de nouveaux cas pour 100 000 personnes)
HOMMES FEMMES
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne Nd : Non disponible
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population française
23Le cancer dans les régions de France - Cancer du poumon
-41
33
66
81112131314
1616
192021
222324
3237
-10 0 10 20 30 40
AlsacePACA
Ile-de-FranceLorraine
Midi-PyrénéesRhône-Alpes
Languedoc-Rous.France métropolitaine
BourgogneNord-Pas-de-Calais
AquitainePicardie
LimousinFranche-Comté
CentreChampagne-Ard.
Haute-NormandieBasse-NormandiePoitou-Charentes
AuvergnePays de la Loire
BretagneCorse
96108
115116
122125126127128132133134135136137
141143
150152
165169
182
50 100 150 200
AuvergneNord-Pas-de-Calais
Midi-PyrénéesPoitou-Charentes
AlsaceRhône-Alpes
Pays de la LoireHaute-NormandieBasse-Normandie
Ile-de-FranceFrance métropolitaine
PACABretagnePicardie
BourgogneAquitaine
CentreChampagne-Ard.Languedoc-Rous.
Franche-ComtéLorraine
LimousinCorse
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* d’incidence du cancer du poumon entre 1980 et 2000
HOMMES FEMMES Non disponibleNon disponible
% %
Affections de longue durée (ALD) pour cancer du poumon16 700 admissions en ALD pour cancer du poumon chez les hommes et 4 400 chez les femmes en 2002 enFrance métropolitaine
Les admissions en ALD pour cancer dupoumon représentent, chez leshommes, 12 % des admissions en ALDpour cancer en France, et 4 % chez lesfemmes.Chez les hommes, le taux comparatifd’admission en ALD atteint 66 pour100 000 hommes en moyenne enFrance métropolitaine. Les tauxrégionaux varient de 55 en Bretagne,Limousin et Midi-Pyrénées à 87 enChampagne-Ardenne. Comme pour lamortalité et l’incidence, les taux lesplus élevés sont observés dans lesrégions du quart nord-est de la France.Chez les femmes, le taux moyen estcinq fois plus faible : il est de 14admissions en ALD pour 100 000, avecdes valeurs extrêmes de 9 dans leLimousin et de 18 en Lorraine. Onretrouve dans deux régions, l’Île-de-France et la Lorraine, des taux élevés
pour les admissions en ALD, lamortalité tous âges et prématurée, etl’incidence. Le taux d’admission enALD élevé s’accompagne d’une fortemortalité tous âges dans la région
PACA, et d’une forte mortalitéprématurée en Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Franche-Comté.
1813
1217
14
16
1115
10
14
13
13 12
15
17
13
129
16
1615
84
7679
87 78
74
836367
6055
60
56
55 57 63
70
55 62 63
67
Francemétropol. : 14
moins de 6060 à 73
moins de 1313 à 1516 et plus
Francemétropol. : 66 73 17
Taux comparatif* d'admissions en ALD pour cancer du poumon en 2002(Nombre d’admissions pour 100 000 personnes)
Sources : Cnamts, CCMSA, Canam, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
HOMMES FEMMES
Source : Francim - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population européenne
24 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Hospitalisation pour cancer du poumon60 000 séjours hospitaliers (hommes et femmes) ayant pour diagnostic principal un cancer du poumonen 2002 en France métropolitaine
Le cancer du poumon a constitué, selon les données duPMSI, le diagnostic principal de 60 000 séjours (hors séancesde chimiothérapie et radiothérapie) dans des serviceshospitaliers publics et privés assurant des soins de courtedurée. Rapporté à la population, cela correspond à un taux de 96séjours pour 100 000 personnes en France, qui varie de 59pour 100 000 dans le Limousin à 123 dans le Nord-Pas-de-Calais.Les taux les plus élevés sont observés dans le quart Nord-Estdu pays et en Corse, comme pour la mortalité, l’incidence etles admissions en ALD, notamment chez les hommes. Lestaux les plus bas concernent la partie Ouest et Centre de laFrance.Parmi les séjours hospitaliers pour cancer du poumon,environ 10 400 étaient des séjours chirurgicaux, soit 17 pour100 000 personnes en France. Ce taux est minimum enLimousin (9 pour 100 000) et atteint 28 pour 100 000 enCorse. La carte des taux régionaux de séjours chirurgicaux présentede nombreuses similitudes avec celle concernant l’ensembledes séjours hospitaliers. Mais deux régions se distinguent :d'une part, la Franche-Comté dont le taux global de séjoursest élevé, mais pas le taux de séjours chirurgicaux, et, d'autrepart, la région PACA qui connaît la situation inverse.
123
119107
108 120
123
1149485
10771
65
76
59 74 86
92
100 98 95
100
moins de 8686 à 106
Francemétropol. : 96 111
Taux comparatif* de séjours** hospitaliers(hommes et femmes) pour cancer
du poumon en 2002(Nombre de séjours pour 100 000 personnes)
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
2124
18 18
19
151616
2015
10
13
9 12 15
16
14 15 19
15
moins de 1616 à 17
Francemétropol. : 17 28
18
Taux comparatif* de séjours** hospitaliersen chirurgie (hommes et femmes)pour cancer du poumon en 2002
(Nombre de séjours pour 100 000 personnes)
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
25Le cancer dans les régions de France - Cancer du côlon-rectum
Cancerdu côlon-rectum
En termes d'incidence et demortalité, le cancer du côlon-rectum
est le 3e cancer le plus fréquent aprèsceux de la prostate et du poumon chezl’homme, et le 2e après le cancer dusein chez la femme. Ce cancer est rareavant 50 ans mais au-delà, sonincidence augmente très rapidementavec l’âge. Dans environ 80 % des cas,il est précédé pendant de nombreusesannées par une tumeur épithélialebénigne, le polype adénomateux [5].
Le nombre de nouveaux cas annuels,estimé par le réseau français des
registres de cancer (Francim), estd’environ 36 000 pour l’année 2000 enFrance métropolitaine : plus de 19 000chez les hommes et près de 17 000chez les femmes. Entre 1980 et 2000,le taux d’incidence estimé, standardisésur la population européenne, aaugmenté de près de 20 % chez leshommes (passant de 50 à 59 nouveauxcas pour 100 000) et de près de 13 %chez les femmes (passant de 32 à 37nouveaux cas pour 100 000) [4].
Alors que l’incidence augmente, lamortalité par cancer du côlon-
rectum diminue chez les hommescomme chez les femmes ; néanmoins,ce cancer a été responsable en 2000de près de 16 000 décès : soit près de8 300 chez les hommes et de 7 600chez les femmes [7]. Cette évolutiondissociée entre incidence et mortalitésemble liée à un diagnostic plusprécoce, associé à une améliorationdes traitements [3].
Les personnes atteintes d’un cancersont le plus souvent admises en
affection de longue durée par leurrégime d’Assurance maladie, afin debénéficier d’une exonération du ticketmodérateur pour les soins longs etcoûteux nécessités par le diagnostic, letraitement et le suivi de cette affection.Ainsi, en 2002, plus de 28 000admissions en affection de longuedurée pour cancer du côlon-rectum ontété prononcées parmi les personnesrelevant des trois principaux régimes desécurité sociale [7].
Actuellement le traitement deréférence du cancer du côlon-
rectum non compliqué reste la chirurgie[6]. Les données du Programme demédicalisation des systèmesd’informations (PMSI) de l'année 2002montrent que ce cancer a été la causeprincipale de plus de 70 500 séjourshospitaliers dans les services de courtedurée dont près de 34 500 séjourschirurgicaux [8]. A ces 70 500 séjoursdoivent s'ajouter les séjours itératifspour séances de chimiothérapie ou deradiothérapie, dont les modalitésactuelles de recueil ne permettent pasle dénombrement.
La nutrition joue un rôle importantdans l’étiologie de ces cancers et
constitue donc un levier important de laprévention primaire. Le rôle protecteurdes légumes, le rôle favorisant de lasédentarité et d’un apport caloriqueélevé sont les faits les mieux établis.Des données récentes suggèrent parailleurs que le tabac serait un facteurd’apparition des adénomes et l’alcoold’augmentation de la taille desadénomes [5,1].
Les personnes à risque élevé ou trèsélevé de cancer du côlon-rectum
(antécédents familiaux de cancer àtransmission héréditaire, antécédentspersonnels ou familiaux de polypes oude cancer, antécédents personnels demaladie inflammatoire de l'intestin)justifient un suivi particulier. Pour lereste de la population, les stratégies deprévention reposent sur la possibilité derepérer la présence de polypesadénomateux ou de cancer à un staded’extension précoce. Il existe deuxméthodes de dépistage : l’une par larecherche d’un saignement occultedans les selles (test Hémoccult), l’autrepar la réalisation d’un examenendoscopique (sigmoidoscopie oucoloscopie). La première méthode estsimple, sans danger et peu coûteuse.Elle doit être suivie, en cas de positivitédu test, d’un examen diagnostic parcoloscopie. La seconde méthode estbeaucoup plus sensible mais lourde,coûteuse et parfois grevée decomplications. Elle ne répond pas auxcritères de sélection d’un dépistage demasse.
Différents travaux ont montré qu’ilest possible de diminuer de 15 à
20 % la mortalité par cancer colo-rectal[2] en faisant un test de recherche desaignements occultes dans les selles(Hémoccult®) tous les deux ans auxpersonnes âgées de 50 à 74 ans, àcondition que plus de la moitié de lapopulation concernée participerégulièrement au dépistage et qu’unecoloscopie soit faite en cas dedépistage positif.
Le cancer du côlon-rectum est fréquent aussi bien en termes de mortalité qu'en termesd'incidence quel que soit le sexe. Ces dernières années, les taux d'incidence augmentent,alors que les taux de mortalité diminuent tant chez les hommes que chez les femmes. Lanutrition, dont le rôle dans la survenue de ce cancer est désormais démontré, doit être aucœur de la prévention primaire. Enfin, l'évaluation des campagnes de dépistage organiséen population générale est actuellement en cours dans des départements tests et doitpermettre de définir des stratégies pour l'ensemble du pays.
Le plan national cancer lancé en 2003[4], réaffirme la nécessité de
poursuivre l'expérimentation dudépistage organisé du cancer colo-rectal. Vingt-deux départements pilotess'y sont engagés en 2003 et 2004. Lesrésultats de ces expérimentationspermettront de préciser les modalitésd’une généralisation à l'ensemble dupays de ce dépistage organisé dans lesquatre prochaines années.
26 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Comparaisons européennes
En 2000, le taux comparatif de mortalité masculine de la France (18,3 pour100 000 hommes) est proche du taux observé dans les 25 pays de l'Unioneuropéenne (18,4). Ces taux varient de 9,8 en Finlande à 29,8 en Tchéquie. Lestaux les plus élevés se situent principalement à l'Est (Tchéquie, Hongrie,Slovaquie), alors que les taux les plus faibles sont enregistrés préférentiellementdans les pays baltes et scandinaves.En 2000, le taux comparatif de mortalité féminine de la France (10,9 pour100 000 femmes) se situe près de la moyenne de l'ensemble des pays de l'Union(12,1). Ces taux varient de 8,4 en Lituanie à 18,7 en Hongrie [8]
Les cancers du côlon-rectum étudiésdans ce chapitre correspondent auxmaladies classées :- en CIM 9 : 153,154- en CIM 10 : C18 à C21
1. BOUTRON (MC.), FAIVRE (J.), DPO(MC.), QUIPOURT(V.), SENESS (P.),Tobacco, alcohol and colorectaltumors : a multistep process, Am JEpidemiol, 1995, 141, 1038-46
2. FAIVRE (J.), Epidémiologie etprévention du cancer côlo-rectal,Springer Digest, France, 2001,110 p.
3. FAIVRE-FINN (C.), BOUVIER-BENHAMICHE (AM.), PHELIP (JM.),manfredi (S.), dancourt (V.), faivre (J.),Colon cancer in France : evidence forimprovement in management andsurvival. Gut 2002, 61, 60-4
4. REMONTET (L.), BUEMI (A.), VELTEN(M.) et al., Evolution de l’incidence et dela mortalité par cancer en France de1978 à 2000, Francim, Paris, 2003,217 p.
4. SAUTEREAU (D.), BOUARIOUA (N.),Cancer côlo-rectal in TUBIANA-MATHIEU (N.), Cancers : prévention et
dépistage, Masson, Paris 2002, 215 p6. Anaes : Prévention, dépistage et prise
en charge des cancers du côlon,Conférence de consensus - janvier1998
7. Données Inserm CépiDc (décès),Francim (incidence), Cnamts, MSA etCanam (ALD) in «Base de donnéesSCORE-santé», Fnors,http://www.fnors.org
8. Données PMSI inhttp//www.parhtage.sante.fr
9. Eurostat - Base de données Newcronos10. Mission interministérielle pour la lutte
contre le cancer, Cancer : le plan demobilisation nationale, Plan cancer,2003, 44 p. http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/
Références bibliographiques Classification internationaledes maladies
Définitions et précisions surles indicateurs : voir annexeméthodologique
-9
-11
-12
-13
-13-14
-14
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-16-17
-17
-18-19
-19-20
-21
-22-24
-24
-24
-24
-26
-30 -20 -10 0 10 20 30
CorseBourgogne
CentrePACA
Midi-PyrénéesAlsace
PicardieBasse-Normandie
Champagne-Ard.Limousin
Haute-NormandiePays de la Loire
Languedoc-Rous.France métropolitaine
Nord-Pas-de-CalaisRhône-Alpes
AquitaineAuvergne
Ile-de-FranceFranche-Comté
Poitou-CharentesBretagneLorraine
27Le cancer dans les régions de France - Cancer du côlon-rectum
Mortalité par cancer du côlon-rectum8 300 décès chez les hommes et 7 600 chez les femmes par cancer du côlon-rectum en 2000 en Francemétropolitaine
En France métropolitaine, en 1998-2000, le taux comparatif de mortalitépar cancer du côlon-rectum chez leshommes est de 35 décès pour 100 000hommes. Il varie en région de 26 à43. L’Alsace, le Nord-Pas-de-Calaiset la Lorraine présentent un tauxsupérieur à 40. À l’opposé, la sous-mortalité est nette dans les régionsméditerranéennes et en Île-de-France. Chez les femmes, le taux comparatifde mortalité en France métropolitaineest de 20 pour 100 000 femmes etvarie en région de 15 à 24. Les tauxles plus élevés se situent dans leNord-Pas-de-Calais et en Alsace. Lasous-mortalité concerne les régionsméditerranéennes et le Poitou-Charentes.Entre 1980-1982 et 1998-2000, enFrance métropolitaine, les taux compa-ratifs de mortalité ont diminué de 14 %chez les hommes passant ainsi de 41 à35 pour 100 000. Seule la Corse aconnu une augmentation de 39 %.L'Alsace et la Bretagne qui présen-taient des taux élevés en 1980-1982ont une nette diminution de leur tauxen 1998-2000. L'Île-de-France, la
Franche-Comté, la Basse-Normandie etRhône-Alpes qui présentaient des tauxproches de l'ensemble de la Francemétropolitaine enregistrent aussi unediminution supérieure à 19 %. Enfin leLanguedoc-Roussillon, malgré un tauxinitial bas, montre également une dimi-nution de plus de 18 %.Chez les femmes, la baisse des tauxcomparatifs de mortalité entre 1980-1982 et 1998-2000 a été plus importan-te que chez les hommes puisque l'onenregistre une diminution de 19 % en
moyenne passant ainsi de 25 à 20 pour100 000 femmes. Aucune région n’aenregistré d’augmentation. La Lorraineenregistre une diminution importante,mais présentait initialement des tauxélevés. La Bretagne, le Poitou-Charentes, la Franche-Comté, l'Île-de-France, l'Auvergne, l'Aquitaine et larégion Rhône-Alpes, bien que présen-tant des taux initiaux proches de lamoyenne nationale, montrent des bais-ses de taux supérieures à 20 %.
2120
2019
21
18
15
2121
24
23
20
22 22
21
20
20
1822
17
2020
42
3635
39 42
43
354037
3236
39
38
39 38 34
35
33 31 31
26
34
Francemétropol. : 20
moins de 3333 à 37
moins de 1919 à 2122 et plus
Francemétropol. : 35
Taux comparatif* de mortalité par cancer du côlon-rectum en 1998-2000(Nombre de décès pour 100 000 personnes)
-2
-5
-6
-7-7
-7-8
-8
-10-10
-10-13
-14
-15
-17
-18-19
-19-20
-20
-21-23
-30 -20 -10 0 10 20 30
CorsePays de la Loire
LimousinNord-Pas-de-Calais
Champagne-Ard.Poitou-Charentes
BourgogneCentre
AuvergneHaute-Normandie
LorrainePACA
Midi-PyrénéesFrance métropolitaine
AquitainePicardie
Languedoc-Rous.Alsace
Franche-ComtéBasse-Normandie
Rhône-AlpesBretagne
Ile-de-France
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* de mortalité par cancer du côlon-rectum entre 1980-1982 et 1998-2000
HOMMES FEMMES
HOMMES FEMMES
%
39
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population française
* standardisé sur la population française
%
En termes de mortalité prématurée,environ 2 900 personnes sont décé-dées en 2000 d’un cancer du côlon-rectum avant 65 ans (1 700 hommes et1 200 femmes). Ces décès prématurésreprésentent 21 % des décès par can-cer colo-rectal chez l'homme et 16 %chez la femme.Le taux comparatif de mortalité pré-maturée masculine est de 7,1 pour100 000 hommes en France métropoli-taine. Ce taux varie d'une région àl'autre de 5,3 à 9,2. Cette distributionrégionale des taux de mortalité préma-turée semble superposable à la réparti-tion des taux de mortalité pour l'en-semble des hommes, hormis pour leNord-Pas-de-Calais qui présente untaux de mortalité prématurée proche dela moyenne nationale et la Picardie etla Bretagne qui présentent un taux demortalité prématurée élevé. En 2000, chez les femmes, le tauxcomparatif de mortalité prématurée
pour la France métropolitaine est de4,7 pour 100 000 femmes et varie enrégion de 2,9 à 5,6. Les régions quiprésentent des taux élevés présententégalement des taux de mortalité parcancer du côlon-rectum pour l'ensem-ble de la population féminine plus éle-
vés, à l'exception toutefois de Midi-Pyrénées, de la Bourgogne et del'Auvergne qui présentent un taux demortalité prématurée plus élevé que lamoyenne nationale.
Incidence du cancer du côlon-rectum19 000 nouveaux cas de cancer colo-rectal chez les hommes et 17 000 chez les femmes en 2000 enFrance métropolitaine
En 2000, chez les hommes, le nombrede nouveaux cas estimé par Francimcorrespond à un taux comparatif d’inci-dence de 59 cas pour 100 000 hommesen France métropolitaine. Ce taux d'in-cidence varie en région de 48 à 74. Lesrégions présentant les plus forts tauxsont l’Alsace et le Nord-Pas-de-Calais.Cinq autres régions enregistrent destaux aux alentours de 65 : la Bretagne,la Bourgogne, la Lorraine, le Limousinet l'Auvergne. L’Île-de-France ainsi queles régions du Sud sont moins tou-chées.Chez les femmes, les 17 000 nouveauxcas de cancers en 2000 représentent untaux d’incidence de 37 cas pour100 000 femmes en moyenne. Ce tauxvarie en région de 32 à 47. Les cinqrégions ayant les taux les plus élevéssont situées au Nord-Est du pays, alorsque les régions du Sud, mais aussi laBretagne, la Basse-Normandie et laFranche-Comté sont plus épargnées. LaBretagne présente par ailleurs la parti-cularité d’avoir un taux d'incidence éle-
vé chez les hommes et faible chez lesfemmes.Entre 1980 et 2000, le taux d’incidenceestimé a augmenté de 22 % chez leshommes en France métropolitaine pas-sant ainsi de 50 à 59 cas pour 100 000.Toutes les régions ont connu une aug-mentation, celle-ci variant de 15 % enHaute-Normandie à 31 % en Auvergne.
Chez les femmes, l’augmentation dutaux d'incidence estimé a été de 13 %en moyenne en France, allant de 9 %dans le Nord-Pas-de-Calais à 21 % enBourgogne.
4771
5662
63 6674
596460
5565
56
63
63
6664 59
5955 53 48
Nd
38 40
3941
44
353736
3735
34
38
36
3737 37
3534 34 32
NdFrancemétropol. : 59
Francemétropol. : 37
moins de 5656 à 6263 et plus
moins de 3636 à 3839 et plus
Taux comparatif* d’incidence du cancer du côlon-rectum en 2000(Nombre de nouveaux cas pour 100 000 personnes)
HOMMES FEMMES
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne
Nd : Non disponible
28 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
4,94,5
4,34,1
4,8
4,6
2,9
3,84,1
5,6
4,9
5,3
5,4 5,0
4,7
4,5
5,1
3,75,0
4,0
4,75,3
7,6
7,68,0
9,2 8,9
7,1
6,48,77,7
6,27,8
7,8
7,6
8,3 8,1 7,0
7,1
6,6 6,4 5,9
5,3
6,9
Francemétropol. : 4,7
moins de 6,56,5 à 7,7
moins de 4,54,5 à 4,95,0 et plus
Francemétropol. : 7,1
Taux comparatif* de mortalité prématurée par cancer du côlon-rectumen 1998-2000 (Nombre de décès pour 100 000 personnes)
HOMMES FEMMES
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population française
En 2002, les taux d’admissions enALD prononcées pour cancer ducôlon-rectum par les trois principauxrégimes d’assurance maladie (régimegénéral, régime agricole, régime desprofessions indépendantes), montrentdes disparités régionales chez leshommes. Les admissions en ALD pour cancerdu côlon-rectum représentent 11 % del'ensemble des admissions pourcancer dans la population masculine.Le taux d'admission masculin pour laFrance métropolitaine est de 61 pour100 000 hommes, variant en régionde 46 à 70. L'Alsace, mais aussi laBourgogne et la Champagne-Ardenne, présentent des tauxd'admissions élevés. À l'inverse, troisrégions (la Corse, la Basse-Normandieet l'Île-de-France) présentent des tauxd'admission bas.
Chez les femmes, les admissions enALD pour cancer du côlon-rectumreprésentent 12 % de l'ensemble desadmissions pour cancer. Le taux
d'admission en France métropolitaineest de 41 pour 100 000 femmes et varieen région de 32 à 45.
4164
5658
66 61
70
646965
5460
53
63
65
59 64 60
6358 61 59
46
34 38
4037
45
413842
3943
32
43
39
4437 42
4139 40 42
39Francemétropol. : 61
Francemétropol. : 41
moins de 5858 à 6364 et plus
moins de 4040 à 4243 et plus
29Le cancer dans les régions de France - Cancer du côlon-rectum
15
16
16
1717
17
18
18
18
20
20
20
21
22
22
22
2223
24
25
26
31
0 10 20 30 40
CorseHaute-Normandie
AlsaceFranche-Comté
Rhône-AlpesPicardie
Champagne-Ard.Aquitaine
Languedoc-Rous.Basse-Normandie
BourgogneBretagne
CentreIle-de-France
LimousinPACA
Pays de la LoireFrance métropolitaine
LorraineMidi-Pyrénées
Nord-Pas-de-CalaisPoitou-Charentes
Auvergne
9
10
13
13
13
14
14
15
1515
16
1616
16
16
17
18
19
19
20
20
21
0 10 20 30 40
CorseNord-Pas-de-Calais
Ile-de-FranceFrance métropolitaine
LimousinLorraine
Pays de la LoirePoitou-Charentes
Midi-PyrénéesBretagne
PACAPicardie
AuvergneFranche-Comté
Champagne-Ard.Centre
Rhône-AlpesHaute-NormandieLanguedoc-Rous.
AlsaceAquitaine
Basse-NormandieBourgogne
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* d’incidence du cancer du côlon-rectum entre 1980 et 2000
HOMMES FEMMES
Affections de longue durée (ALD) pour cancer du côlon-rectum14 800 admissions en ALD pour cancer du côlon-rectum chez les hommes et 13 300
chez les femmes en 2002 en France métropolitaine
Taux comparatif* d'admissions en ALD pour cancer du côlon-rectum en 2002(Nombre d’admissions pour 100 000 personnes)
Sources : Cnamts, CCMSA, Canam, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
Non disponible Non disponible
HOMMES FEMMES
Source : Francim - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population européenne
% %
30 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Hospitalisation pour cancer du côlon-rectum70 500 séjours hospitaliers pour lequels le cancer du côlon-rectum a constitué le diagnostic principal
en 2002 en France métropolitaine, dont 34 500 séjours chirurgicaux
En 2002, le cancer du côlon-rectum aconstitué selon les données du PMSI lediagnostic principal de 70 500 séjours(hors séances de chimiothérapie etradiothérapie) dans des serviceshospitaliers publics et privés assurantdes soins de courte durée, plusieursséjours pouvant dans certains casconcerner une même personne.Rapporté à la population, celacorrespond à un taux de 111 séjourshospitaliers pour 100 000 personnes.Ce taux varie en région de 89 pour laBasse-Normandie à 122 pour la Haute-
Normandie. Cette région, ainsi que leNord-Pas-de-Calais, la Bourgogne et laPicardie, présentent des taux de séjourshospitaliers supérieurs à 118. Enrevanche, la Basse-Normandie et laCorse présentent des taux inférieurs à100.En termes de séjours chirurgicaux, letaux moyen en France est de 54 pour100 000 personnes, variant de 46 enBasse-Normandie à 60 dans le Nord-Pas-de-Calais. Cinq régions (Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes,Alsace, Limousin et Bretagne)
présentent des taux de séjourshospitaliers en chirurgie supérieurs à57. La Basse-Normandie et la Corseprésentent, elles, des taux inférieurs à51.La part des séjours chirurgicaux pourcancer colo-rectal par rapport àl'ensemble des séjours en courte duréeest inférieure à 45 % en Bourgogne,Haute-Normandie et Auvergne etsupérieure à 55 % en Bretagne etPoitou-Charentes.
119
122 118
109 111113
103118106
111103
89
106
114
111117 107
106105 117 117
93Francemétropol. : 111
moins de 105105 à 116117 et plus
Taux comparatif* de séjours** hospitalierspour cancer du côlon-rectum en 2002
(Nombre de séjours pour 100 000 personnes)
60
54 53
5152
58
515353
5157
46
59
55
5752 54
5452 54 54
46Francemétropol. : 54
moins de 5252 à 5657 et plus
Taux comparatif* de séjours** hospitaliers en chirurgie pour cancer du côlon-rectum en 2002
(Nombre de séjours pour 100 000 personnes)
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
31Le cancer dans les régions de France - Cancer des voies aérodigestives supérieures et de l’œsophage
Les cancers des lèvres, de la cavitébuccale, du pharynx et du larynx et
les cancers de l’œsophage fontfréquemment l’objet d’une approcheépidémiologique globale en raison deleurs caractéristiques communes, parmilesquelles le fait qu’ils soient pour laplupart très souvent liés au tabagismeet à la consommation excessived’alcool. La majorité d’entre eux sontdes carcinomes épidermoïdesdifférenciés, survenant principalementchez les hommes [1,2].
Le nombre de nouveaux cas decancers des VADS et de
l’œsophage est estimé par le réseaudes registres du cancer (Francim) à24 500 pour l’année 2000 en Francemétropolitaine dont 20 900 concernentles hommes [3] : 63 % sont localisés àla sphère « lèvres, cavité buccale,pharynx », 17 % au larynx et 20 % àl’œsophage. Les cancers des VADS etde l’œsophage se placent ainsi au 3e
rang des cancers les plus fréquentschez les hommes et au 8e rang chezles femmes. Ils représentent 13 % descas incidents de cancer touteslocalisations confondues chez leshommes et 3 % chez les femmes.
Les taux masculins d’incidence(standardisés sur la population
européenne) pour l’année 2000 sontestimés à 43,9 pour 100 000 personnespour les cancers de la sphère « lèvres,cavité buccale, pharynx », à 13,2 pourles cancers œsophagiens et à 12,9pour les cancers laryngés [3]. Le ratiod’incidence homme/femme est
supérieur à 6 pour chacune de ceslocalisations et atteint un maximum de13 pour les cancers laryngés [3]. Aucours des deux dernières décennies,les taux d’incidence de ces cancers ontévolué de façon inverse selon le sexe,diminuant chez les hommes etaugmentant chez les femmes. L’écartest particulièrement marqué pour lecancer de l’œsophage, avec un tauxmoyen annuel d’évolution de –2,1 %chez les hommes et de +2,3 % chez lesfemmes [3].
Le nombre de décès dus aux cancersdes VADS et de l’œsophage est de
10 500 pour l’année 2000 en Francemétropolitaine [5]. Ces cancers sont au3e rang en terme de mortalité parcancer chez les hommes et au 10e rangchez les femmes. Ils représentent 11 %des décès annuels par cancer chez leshommes et 3 % chez les femmes. Prèsde la moitié de ces décès surviennentavant l’âge de 65 ans et plus de 85 %concernent des hommes [5]. Le tauxcomparatif de mortalité par cancers desVADS et de l’œsophage est de 34,5pour 100 000 chez les hommes et de4,4 pour 100 000 chez les femmes [5].Au cours des deux dernièresdécennies, il a fortement diminué chezles hommes et faiblement chez lesfemmes [3].
Les taux d’incidence et de mortalitéde ces cancers commencent à
augmenter après l’âge de 40 ans. Chezles hommes, ils s’accroissent de façontrès marquée pour atteindre une valeurmaximale vers 70 ans. Chez les
femmes, ils poursuivent leur croissancemodérée jusqu’à plus de 85 ans [3].
Les cancers des VADS et del’œsophage sont de mauvais
pronostic. Ils ont tendance à s’étendrerapidement et surviennent en outrechez des personnes exposées àd’autres pathologies en lien avec letabac et la consommation excessived’alcool [2, 4, 5]. La survie relative à 5ans est de 35 % pour les cancers de lasphère « lèvres, cavité buccale,pharynx » et de 52 % pour les cancersdu larynx [3].
La gravité de cette pathologie, sondiagnostic potentiellement onéreux,
son traitement coûteux et prolongéainsi que le suivi qu'elle nécessite,justifient d'une exonération du ticketmodérateur. En 2002, près de 19 000admissions en affection de longuedurée pour cancers des voiesaérodigestives supérieures et del'œsophage ont été prononcées parmiles personnes relevant des troisprincipaux régimes de sécurité sociale[5].
Les données du Programme demédicalisation des systèmes
d'information de 2002 montrent que lescancers des voies aérodigestivessupérieures et de l'œsophage ontconstitué le diagnostic principal de plusde 55 000 séjours hospitaliers dans lesservices de soins de courte durée, dontprès de 15 000 séjours chirurgicaux [5].À ces 55 000 séjours doivent s'ajouterles séjours itératifs pour séances de
Les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) regroupent les cancers de lalèvre, de la bouche, du pharynx et du larynx. Les cancers des VADS et de l’œsophage sontpour la plupart liés au tabagisme et à la consommation excessive d’alcool. Ils concernentessentiellement les hommes, et se positionnent au 3e rang des cancers masculins entermes de fréquence et de mortalité. Les modifications des habitudes de vie des hommes etdes femmes expliquent en partie que les taux d’incidence et de mortalité de ces cancersévoluent différemment selon le sexe depuis une vingtaine d’années. Ils diminuentfortement chez les hommes. Chez les femmes, les taux d’incidence augmentent alors queles taux de mortalité diminuent légèrement.
Cancerdes VADS et de l’œsophage
32
chimiothérapie ou de radiothérapie,dont les modalités actuelles de recueilne permettent pas le dénombrement.
La prévention primaire de cescancers repose essentiellement sur
la lutte contre le tabagisme et laconsommation excessive d’alcool, deuxpriorités du Plan Cancer lancé en mars2003 [6]. Les autres facteurs de risqueidentifiés sont une consommationinsuffisante de légumes et de fruits, unemauvaise hygiène bucco-dentaire, lestraumatismes prothétiques, le soleil etla radioactivité pour les localisationslabiales [2, 4, 7-10].
Le diagnostic précoce de ces cancersest un des éléments déterminants
de leur pronostic. En l’absence
d’examen de dépistage, il est doncnécessaire d’inciter les praticiens àréaliser un examen clinique de lasphère aérodigestive supérieure,
notamment de la cavité buccale, chezles patients exposés au tabac et àl’alcool [2,7].
Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Les cancers des voies aérodgestiveset de l’œsophage étudiés dans cechapitre correspondent aux maladiesclassées :- en CIM 9 : 140 à 149, 150,161- en CIM 10 : C00 à C14, C15, C32
1. MUIR (C.), WEILAND (L.), Upperaerodigestive tract cancers, Cancer1995, 75:147-53.
2. BESSEDE (JP.), DAVID (N.), Cancersdes voies aériennes et digestives, inTubiana-Mathieu « Cancers :Prévention et dépistage », Masson,Paris, 2002. pp. 152-164
3. REMONTET (L.), BUEMI (A.), VELTEN(M.) et al, Évolution de l’incidence et dela mortalité par cancer en France de1978 à 2000, Institut de veille sanitaire,Réseau Francim, Inserm, Hôpitaux deLyon, août 2003, 217 p.
4. HILL (C.), DOYON (F.), SANCHO-GARNIER (H.), Epidémiologie descancers, Ed. Flammarion Médecine-Sciences, mars 1997, 111 p
5. Fédération Nationale des ObservatoiresRégionaux de la Santé : Base dedonnées SCORE-santé :http://www.fnors.org
6. Mission interministérielle pour la luttecontre le cancer, Cancer : le plan demobilisation nationale, Plan cancer,2003, 44 p.
7. Site Internet du National CancerInstitute. http://cis.nci.nih.gov
8. LUCE (D.), BRUGERE (J.),ESCHWEGE (F.), Cancers des voiesaérodigestives supérieures, in « Lescancers professionnels », tome 1, EdMargaux Orange, Paris, 2000. pp. 429-460
9. NOTANI (PN.), JAYANT (K.), Role of dietin upper aerodigestive tract cancers,Nutr Cancer 1987, 10 :103-13
10. MACFARLANE (GJ.), MACFARLANE(TV.), LOWENFELS (AB.), Theinfluence of alcohol consumption onworldwide trends in mortality from upperaerodigestive tract cancers, in JEpidemiol Community Health, 1996,50(6):636-9.
Références bibliographiques Classification internationaledes maladies
Définitions et précisions surles indicateurs : voir annexeméthodologique
Comparaisons européennes
La France est, après la Hongrie, la Slovaquie et la Lithuanie, le pays de l’Unioneuropéenne où les taux d’incidence et de mortalité masculins pour les cancersde la sphère “lèvres, cavité buccale, pharynx”. Pour les cancers de l’œsophage,les taux en France sont plus élevés que la moyenne de l’Union mais se situentaprès le Royaume-Uni, l’Irlande, le Pays Bas, la Hongrie et le Danemark..Les taux observés, en France pour les femmes sont également élevés parrapport à ce qui est relevé dans les autres pays de l’Union pour les cancers“lèvres, cavité buccale et pharynx” et moins élevés pour les cancers del’œsophage. Pour les cancers du larynx, ces taux sont élevés en France comme dans lesautres pays d’origine latine, à la différence des pays anglo-saxons.
Précisions
La sphère aérodigestive supérieure se compose de la filièrerespiratoire supérieure (fosses nasales, sinus de la face,partie supérieure du pharynx, larynx), de la filière digestivesupérieure (lèvres, cavité buccale, parties moyenne etinférieure du pharynx) et des glandes salivaires. Elle seprolonge par l’œsophage. Les données de ce chapitre "Cancers des VADS et del'œsophage" concernent les tumeurs malignes des lèvres,
de la cavité buccale et du pharynx (CIM9=140-149 etCIM10=C00-C14), du larynx (CIM9=161 et CIM10=C32) etde l’œsophage (CIM9= 150 et CIM10=C15). Ellescomprennent donc les tumeurs de la partie supérieure dupharynx (rhinopharynx ou cavum, CIM10=C11), les tumeursmalignes de la glande parotide (CIM10=C07), des glandessalivaires (CIM10=C08) et les tumeurs de l’amygdale(CIM10=C09). Elles ne comprennent pas les tumeursmalignes des fosses nasales et des sinus de la face (CIM9=160.0 et 160.2 à 160.9, CIM10= C30.0 et CIM10= C31).
33
Hommes Femmes
-31-33
-35-35
-38-39-39-40-40-42-42-43-43-44-45-45-46-47-48
-50-50-50-51
-60 -40 -20 0 20 40 60
Nord - Pas-de-CalaisLanguedoc-Roussillon
Poitou-CharentesPicardieBretagne
Haute-NormandiePACA
LimousinPays de la Loire
Champagne-ArdenneFrance métropolitaine
Basse-NormandieAlsace
LorraineCorse
Midi-PyrénéesAuvergne
CentreAquitaine
Île-de-FranceRhône-Alpes
Franche-ComtéBourgogne
5625
99
532
0-1
-3-5
-6-8-9
-14-16-17-17-17-19-19
-21-22
-60 -40 -20 0 20 40 60
Haute-NormandieAuvergne
Franche-ComtéAquitaine
Midi-PyrénéesBourgogne
BretagnePACA
Champagne-ArdenneCentre
LimousinPicardie
France métropolitaineNord-Pas-de-Calais
Basse-NormandieCorse
Poitou-CharentesPays de la Loire
Rhône-AlpesLanguedoc-Roussillon
Île-de-FranceLorraine
Alsace
Le cancer dans les régions de France - Cancer des voies aérodigestives supérieures et de l’œsophage
Mortalité par cancer des VADS et de l’œsophage9 100 décès chez les hommes et 1 600 décès chez les femmes par cancer des VADS et de l’œsophage en2000 en France métropolitaine
Chez les hommes, en 1998-2000, letaux comparatif de mortalité par can-cer des VADS et de l’œsophage est de34,5 décès pour 100 000 en Francemétropolitaine. La variation des tauxrégionaux est importante chez leshommes, les extrêmes sont de 20dans la région Midi-Pyrénées à 63dans le Nord - Pas-de-Calais. Sixrégions du Sud et la Région parisien-ne présentent les taux les plus faibles.À l’opposé, sept régions du Nord etde l’Ouest présentent les taux les plusélevés. Chez les femmes, les taux sont beau-coup moins élevés, avec 4,4 décèspour 100 000 femmes en Francemétropolitaine. Les écarts entre lesrégions sont moins importants quechez les hommes. Les valeurs extrêmesvont de 3,3 décès pour 100 000 fem-mes en Rhône-Alpes, Poitou-Charenteset Midi-Pyrénées à 6,5 dans le Nord -Pas-de-Calais.
Depuis 20 ans, les taux de mortalitéont fortement diminué chez les hom-mes (-43%), et peu chez les femmes (-8%).
Chez les hommes, cette amélioration abénéficié à l’ensemble des régions. Laplus forte diminution a concerné laBasse-Normandie (-51%), la plus fai-ble le Nord - Pas-de-Calais (-31%).Chez les femmes, les résultats sontcontrastés, des régions ont bénéficiéd’une amélioration relativement impor-tante, d’autre ont subit une forte dégra-dation. La plus forte amélioration aconcerné l’Alsace (diminution du tauxde 22 %), la dégradation la plus impor-tante a concerné la Haute-Normandie
(croissance du taux de 56 %).Le cancer des VADS et de l’œsophagepeut toucher des populations relative-ment jeunes. Chez les hommes, 50 % des décèsconcernent des personnes de moins de65 ans et sont considérés comme pré-maturés. Ce pourcentage est plus élevéque celui concernant les cancers touteslocalisations confondues : 31 %.À l’exception de quelques décès chezdes personnes très jeunes, les décès parcancer des VADS et de l’œsophage
Francemétropol. : 4,4
moins de 3,93,9 à 4,74,8 et plus
Francemétropol. : 34,5
moins de 31,131,1 à 37,938,0 et plus
33,533,0
20,3
22,1
34,236,7
27,1
29,7
30,5
32,535,7 31,8
26,7
29,0
25,9
46,345,3
38,345,4
38,4
50,3
2,7
3,6
3,3
3,6
4,5
6,5
6,4
5,2
4,0
4,2
5,0
3,5
3,3 3,8
3,6
3,3
4,3
4,14,2
4,2 4,4
4,9
63,0
Taux comparatif* de mortalité par cancer des VADS et de l’œsophage en 1998-2000(Nombre de décès pour 100 000 personnes)
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* de mortalité par cancer des VADS entre 1980-1982 et 1998-2000
HOMMES FEMMES
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population française
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population européenne
34 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
apparaissent dès la tranche d’âge de35-39 ans, avec 60 décès en Francemétropolitaine en 2000. Ce nombre estmultiplié par 5 dans la tranche d’âgesuivante, celle des 40-44 ans.Le taux de décès prématurés pour laFrance métropolitaine est de 19 décèspour 100 000 hommes de moins de 65ans.La géographie de la mortalité préma-turée par cancer des VADS et de l’œ-sophage est proche de celle de la mor-talité tous âges confondus. Elle opposeles régions du Sud, qui présentent lestaux les plus bas aux régions du Nordet de l’Ouest, qui présentent les tauxles plus élevés. Les écarts entrerégions sont importants. Les valeursextrêmes des taux vont de 10 en Midi-Pyrénées à 41 dans le Nord - Pas-de-Calais.Chez les femmes, 35 % des décèsconcernent des personnes de moins de65 ans et sont considérés comme pré-maturés. Ce pourcentage est plus élevé
que celui concernant les cancers touteslocalisations confondues : 25 %.À l’exception de quelques décès chezles femmes de moins de 40 ans, lesdécès par cancer des VADS et de l’œ-sophage apparaissent dès la tranched’âge de 40-44 ans, avec 47 décès enFrance métropolitaine en 2000.
Le taux de décès prématurés pour laFrance métropolitaine est de 2,1 décèspour 100 000 femmes de moins de 65ans. La géographie de la mortalité pré-maturée par cancer des VADS et del’œsophage est proche de celle de lamortalité tous âges confondus.
Incidence du cancer des VADS et de l’œsophage 20 800 nouveaux cas de cancer chez les hommes en 2000 en France métropolitaine
Avertissement : l’étude de l’incidence du cancerdes VADS et de l’œsophage est réalisée à partirdes données produites par le réseau des registresFrancim. Les données régionales ne sont pas tou-tes disponibles. Pour les femmes, les donnéessont calculées uniquement pour trois localisations :la lèvre, la bouche et le pharynx. Pour les hom-mes, les données concernent les cinq localisationset permettent de présenter les résultats qui sui-
vent.
Chez les hommes en 2000, le nombrede nouveaux cas estimé par Francimcorrespond à un taux comparatif d’inci-dence de 70 cas pour 100 000 hommesen France métropolitaine. La géogra-phie de l’incidence du cancer desVADS et de l’œsophage est marquéepar une forte disparité entre les régionsdu Sud de la France où les taux sontfaibles et celles du Nord où ils sontélevés. Les écarts entre les régionsextrêmes sont particulièrement impor-tants. La région la moins touchée estMidi-Pyrénées (taux de 33 pour100 000), la région la plus touchée est
le Nord-Pas-de-Calais (taux de 142pour 100 000). Entre 1980 et 2000, le taux comparatifd’incidence masculine a diminué de25 % en France métropolitaine. Cettediminution a bénéficié, à une excep-tion près, à l’ensemble des régions.
Cependant elle a été plus importantedans les régions du Sud que dans cellesdu Nord, accroissant ainsi les disparitésentre régions. L’exception concerne leNord - Pas-de-Calais pour laquelle letaux n’a quasiment pas évolué entre1980 et 2000.
Francemétropol. : 70
moins de 6363 à 7677 et plus
91
61
62
7877
66
66 86
40
96
67
142
52
Nd
33
55
5048
71 77
84
103
Taux comparatif* d’incidence du cancer des VADS et de l’œsophage en 2000(Nombre de nouveaux cas pour 100 000 personnes)
HOMMES FEMMES
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne Nd : Non disponible
16,6
14,3
15,4
20,9
19,5
26,0
22,1
18,2
41,1
17,2
19,3
25,4
10,6
16,6
10,1
14,2
13,613,8
20,7
23,9
21,1
25,92,2
1,8
1,61,9
1,7
1,6
2,5
1,9
2,2
2,6
2,4
3,8
3,3
1,6
1,2
1,4
1,3
1,6
1,4
1,92,1
2,2
Francemétropol. : 2,1
moins de 1,91,9 À 2,22,3 et plus
Francemétropol. : 19,0
moins de 17,117,1 À 20,820,9 et plus
Taux comparatif* de mortalité prématurée par cancer des VADS et de l’œsophageen 1998-2000 (Nombre de décès pour 100 000 personnes)
HOMMES FEMMES
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population française
données non disponiblessur les cinq localisations
35Le cancer dans les régions de France - Cancer des voies aérodigestives supérieures et de l’œsophage
Les admissions en ALD pour cancerdes VADS et de l’œsophagereprésentent chez les hommes, 12 %des admissions en ALD pour cancertoutes localisations confondues enFrance, et 2 % chez les femmes.Chez les hommes, le taux comparatifd’admission en ALD est de 60,5 pour100 000 hommes en Francemétropolitaine. Les taux régionauxvarient entre 41,4 en Midi-Pyrénéeset 94,7 en Nord-Pas-de-Calais. Lestaux sont moins élevés dans le Sud dela France que dans le Nord,cependant les écarts sont moindresque ceux mis en évidence par les tauxde mortalité et d’incidence.Chez les femmes, le taux comparatifd’admission en ALD est de 9,5 pour100 000 femmes en Francemétropolitaine. Les taux régionauxvarient entre 5,4 en Limousin à 12,8 enFranche-Comté.
Francemétropol. : 9,5
moins de 8,68,6 à 10,410,5 et plus
Francemétropol. : 60,5
moins de 54,454,4 à 66,466,5 et plus
68,3
66,0
72,1
48,5
53,5
69,5
61,4 61,1
94,7
58,7
75,2
62,0
75,0
51,5
45,2
41,4
49,1
52,749,0
58,4
70,6
81,7 8,1
8,5
8,6
12,4
8,9 10,2
7,6
7,3
12,8
9,0
10,4
9,7
5,4
7,7
7,2
7,8
8,5
8,1
9,8
9,9 10,1
11,8
-2
-17
-19
-20
-20
-22
-24
-25
-25
-26
-26
-26
-28
-28
-28
-29
-31
-32
-34
-36
-36
-41
-50 -40 -30 -20 -10 0
Nord - Pas-de-calais
Haute-Normandie
Picardie
Champagne-Ardenne
Bourgogne
Alsace
Centre
Lorraine
France métro
Bretagne
Auvergne
Limousin
Pays de la Loire
PACA
Île-de-France
Poitou-Charentes
Basse-Normandie
Aquitaine
Franche-Comté
Languedoc-Roussillon
Rhône-Alpes
Midi-Pyrénées
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* d’incidence du cancer des VADS et de l’œsophage entre 1980 et 2000
HOMMES FEMMES
Affections de longue durée (ALD) pour cancer des VADSet de l’œsophage 15 700 admissions en ALD chez les hommes et 2 950 chez les femmes en 2002 en France métropolitaine
Taux comparatif* d'admissions en ALD pour cancer des VADS et de l’œsophageen 2002 (Nombre d’admissions pour 100 000 personnes)
Sources : Cnamts, CCMSA, Canam, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
HOMMES FEMMES
données non disponibles sur lescinq localisations
Source : Francim - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population européenne
36 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Hospitalisation pour cancer des VADS et de l’œsophage 55 388 séjours hospitaliers, hommes et femmes confondus, ayant pour diagnostic principal ce cancer en
2002 en France métropolitaine
Le cancer des VADS et de l’œsophagea constitué, selon les données duPMSI, le diagnostic principal de plusde 55 288 séjours, hors séances dechimiothérapie et radiothérapie, dansles services hospitaliers publics etprivés assurant des soins de courtedurée. Les séjours ayant donnés lieux àune intervention chirurgicale sontminoritaires et représentent 27 % del’ensemble des séjours. Ce pourcentages’explique par la nature des soins misen œuvre pour ce type de cancer. Il estmoins élevé que celui du cancer toutes
localisations confondues, qui atteint47 %.Rapporté à la population, le nombre deséjour hospitalier correspond à un tauxde 88 séjours pour 100 000 personnesdes deux sexes en France.Géographiquement, ce taux, à uneexception près, varie dans le mêmesens que les taux de décès etd’incidence : il est moins élevé dansles régions du Sud de la France quedans celles du Nord. Cependant, lesécarts sont moindres que ceux mis enévidence par les taux de mortalité et
d’incidence. L’exception est la régionAlsace qui présente le plus faible tauxde séjours hospitaliers en France : 59séjours pour 100 000 personnes.La carte des taux régionaux de séjoursuniquement chirurgicaux est proche decelle de l’ensemble des séjours. La partdes séjours donnant lieu à uneintervention chirurgicale est plus oumoins élevée selon les régions. Lesrégions extrêmes sont la Franche-Comté et l’Alsace avec respectivement20 % et 35 % des séjours hospitaliersqui sont chirurgicaux.
89
73
101
87
92
114
86
81
148
59
76
116
89
77
61
76
7282
88
90
94
98
Francemétropol. : 88
moins de 7979 à 9697 et plus
Taux comparatif* de séjours** hospitalierspour cancer des VADS et de l’œsophage en 2002
(Nombre de séjours pour 100 000 personnes)
23
20
20
22
23
28
22
21
35
21
22
26
23
23
17
23
2219
25
22
22
30
Francemétropol. : 23
moins de 2121 à 2526 et plus
Taux comparatif* de séjours** hospitaliers en chirurgie pour cancer des VADS
et de l’œsophage en 2002(Nombre de séjours pour 100 000 personnes)
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
37Le cancer dans les régions de France - Cancers du col et du corps de l’utérus
Cancersdu col et du corps
de l’utérus
Les cancers de l’utérus regroupent deuxlocalisations principales, le col et le
corps qui sont deux maladies biendistinctes en termes d’histoire naturelle,d’âge de survenue, de facteurs de risque etde pronostic.
Le cancer du corps de l’utérus touche lesfemmes à partir de 40 ans. Son principal
facteur de risque est l’hyperœstrogénie,qu’elle soit d’origine endogène (en casd’obésité, de nulliparité ou de ménopauseprécoce) ou exogène (traitementshormonaux de la ménopause parœstrogènes sans progestatifs, traitementsdes cancers du sein). Son pronostic estplutôt favorable, avec une survie relative à5 ans de 75 % en Europe [1].
Le cancer du col de l’utérus est un cancerde la femme jeune, puisqu'il concerne
essentiellement les femmes de 20 à 50ans. Il est maintenant largement montréqu’il est lié à une maladie sexuellementtransmissible, le papillomavirus (HPV) enconstituant le principal facteur étiologique.Les lésions du col peuvent se développerdans les tissus superficiels (cancer in situ)ou envahir les tissus plus profonds,constituant alors un cancer infiltrant. Cesderniers ont un pronostic moins favorable,et la survie relative à 5 ans des femmes quien sont atteintes est d’environ 60 %. [1]
Tous les cancers du col de l’utérus sontenregistrés par les registres de cancer,
mais seuls les cancers invasifs sontcomptabilisés pour le calcul de l'incidence.Le nombre de nouveaux cas annuels decancers de l’utérus (incidence), estimé parle réseau français des registres de cancer(Francim), est d’environ 8 400 pour l’année2000 en France métropolitaine, qui serépartissent en 3 400 pour le cancerinfiltrant du col et 5 000 pour le cancer ducorps. Le nombre total est resté stabledepuis 1980, mais le nombre de cancers ducol a diminué, alors que celui des cancersdu corps augmentait [1]. Le cancer ducorps de l’utérus est, par sa fréquence, au
troisième rang des localisationscancéreuses chez la femme, après ceux dusein et du côlon-rectum. Celui du col est enhuitième position. Le taux d’incidence,standardisé sur la population européenne,est en baisse entre 1980 et 2000 pour lecancer du col, passant de 18,3 à 10,1 pour100 000 femmes ; il est resté stable pour lecancer du corps, passant de 13,8à 13,2 [1].
Les statistiques de mortalité nepermettent pas de distinguer les deux
localisations en raison d’une proportionimportante (60 %) de localisations utérinesnon précisées [2]. Avec environ 2 800décès en 2000, les cancers de l’utérusconstituent la sixième cause de décès parcancer chez la femme après ceux du sein,du côlon-rectum, du poumon, de l’ovaire etdu pancréas. Le taux de mortalité, standardisé sur lapopulation française au recensement de1990, diminue depuis vingt ans, passant de12,6 à 8,2 décès pour 100 000 femmesentre 1980-1982 et 1998-2000 [3]. Lesdonnées des registres montrent que cettebaisse du taux de mortalité concerneessentiellement le cancer du col, celui ducorps représentant désormais la majoritédes décès [1].
Les personnes atteintes d’un cancer del’utérus sont le plus souvent admises en
affection de longue durée par leur régimed’assurance maladie, afin de bénéficierd’une exonération du ticket modérateurpour les soins longs et coûteux nécessitéspar le diagnostic, le traitement et le suivi decette affection. Ainsi, en 2002, environ4 500 admissions en affection de longuedurée pour cancer du col de l’utérus et3 200 pour celui du corps ont étéprononcées parmi les femmes relevant destrois principaux régimes de sécurité sociale[3].
Les données du Programme demédicalisation des systèmes
d'informations (PMSI) montrent que le
cancer du col de l'utérus a constitué lediagnostic principal d’environ 7 100 séjourshospitaliers dans les établissements desoins de courte durée en 2002, dont 4 000séjours chirurgicaux. Le cancer du corps del’utérus a lui été le diagnostic principal de8 900 séjours hospitaliers dans lesétablissements de soins de courte durée en2002, dont 6 700 séjours chirurgicaux [4,5].S'y ajoutent les séjours itératifs pourséances de chimiothérapie ou deradiothérapie, dont les modalités actuellesde recueil ne permettent pas ledénombrement.
Le cancer du corps de l’utérus ne permetpas de dépistage systématique. Par
contre, pour le cancer du col, denombreuses études épidémiologiques ontdémontré que le dépistage organisé parfrottis cervico-vaginal était particulièrementefficace, permettant la diminution del’incidence et de la mortalité, à conditionque soit mis en place un contrôle de qualitédes frottis (prélèvement et lecture) [6,7,8,9].Un dépistage organisé, généralisé àl'ensemble de la population cible, pourraitainsi diminuer de 90 % l'incidence ducancer invasif du col utérin [10].
En France, les recommandations del’ANAES (1998) préconisent un
dépistage par frottis tous les 3 ans entre 25et 65 ans, après deux frottis normaux à unan d’intervalle. Des programmes dedépistage organisé fonctionnent depuis1993 dans quatre départements pilotes(Doubs, Isère, Bas-Rhin et Martinique).Dans les autres départements français, ledépistage est prescrit aux femmes à titreindividuel par un médecin. La diminution del'incidence des cancers invasifs etl'augmentation de celle des lésions in situpermettent de penser que ce dépistage nonorganisé du cancer du col de l'utérus setraduit déjà par des bénéfices nonnégligeables.
Les cancers du col et du corps de l’utérus constituent la sixième cause de décès parcancer chez la femme. Le dépistage individuel par frottis cervico-vaginal a largementcontribué à la diminution de l’incidence du cancer du col de l’utérus. Actuellement quatredépartements pilotes ont des programmes de dépistage organisé.
En France, pour l’année 2000, 5,5millions de frottis cervico-vaginaux ont
été remboursés par l’Assurance maladie.Cependant la répartition de ces frottis necouvre pas l’ensemble de la populationcible. En effet, ils sont réalisés à un rythmetrop fréquent chez un certain nombre defemmes alors que d’autres bénéficient d’unsuivi insuffisant (femmes de plus de 45 ansn’ayant plus de suivi gynécologique,femmes de milieux socio-économiquesdéfavorisés) [11].
Un des objectifs du Plan national cancerlancé en 2003 est que 80 % des
femmes entre 25 et 69 ans bénéficient d’undépistage individuel du cancer du col del’utérus, basé sur l’analyse d’un frottiscervico-vaginal [12,13].
Le cancer du col de l’utérus peutégalement bénéficier d’une prévention
primaire par les mesures de protectioncontre les maladies sexuellementtransmissibles (préservatif, diaphragme,spermicides).
38 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Comparaisons internationales
Selon les données des registreseuropéens, la France se situe, avec leDanemark, l’Espagne et l’Angleterre,parmi les pays aux taux d’incidenceles plus élevés [1]. À l’inverse, la mortalité par cancer ducol de l’utérus apparaît basse enFrance par rapport aux autres pays del’Union européenne, la France seplaçant, après l’Italie, Chypre et laGrèce, au 4e rang des 23 pays del’Union, classés par mortalitécroissante, pour lesquels cetteinformation est disponible [14].Les variations des taux d’incidence ducancer du col de l’utérus peuvents’expliquer par une différenced’exposition aux facteurs de risque etpar des politiques de dépistagedifférentes. La Finlande, où unprogramme de dépistage existe depuis
le début des années soixante, a untaux d’incidence parmi les plus bas, samortalité est également basse.En ce qui concerne le cancer du corpsde l’utérus, on observe les tauxd’incidence les plus élevés enAmérique du Nord, et les taux les plusfaibles en Asie et en Afrique, avec destaux intermédiaires en Europe [15].Selon les registres européens, laFrance se situe, avec l’Italie,l’Angleterre et l’Irlande, parmi lesrégions de faible incidence [1]. Àl’inverse, se sont l’Espagne, laFinlande, le Danemark et la Suède quiont les taux d’incidence les plusélevés.Les comparaisons européennes nesont pas disponibles pour la mortalitécar les données d’Eurostatn’individualisent pas le cancer ducorps de l’utérus.
1. REMONTET (L.), BUEMI (A.), VELTEN(M.) et al., Evolution de l’incidence et dela mortalité par cancer en France de1978 à 2000, Francim, Paris, 2003,217 p.
2. JENSEN (O.M.), Cancer in theEuropean Community and its memberstates, Eur J Cancer, vol 26 n°11-12,1990, p 1167-1256.
3. Données Inserm CépiDc (décès),Francim (incidence), Cnamts, MSA etCanam (ALD) in «Base de donnéesSCORE-santé», Fnors,http://www.fnors.org
4. Données PMSI inhttp://www.parhtage.sante.fr
5. MOUQUET (M-C.), CHERIE-CHALLINE(L.), MARESCAUX (C.), L’analyse desséjours chirurgicaux au sein du PMSI :un nouvel indicateur pour l’observationdes cancers, Drees Document de travailSérie Etudes n° 27, novembre 2002.
6. Haut comité de la santé publique, Ledépistage des cancers féminins enFrance, La santé en France 1994-1998,La Documentation française, Paris,1998, p 243-252.
7. Fédération des gynécologues etobstétriciens de langue française,Collège national des gynécologues etobstétriciens français, Conférence deconsensus sur le dépistage du cancerdu col utérin, J Gynecol Obstet Reprod,vol 19, 1990, p 1-14.
8. Société française de santé publique, Ledépistage du cancer du col de l’utérusen France, Santé Publique, vol 12,n° spéc., mai 2000, 88 p.
9. SCHAFFER (P.), Le dépistage du cancerdu col de l'utérus, Bull. Cancer, 1996 ;83 : p 736-741.
10. WEIDMANN (C.), SCHAFFER (P.),HEDELIN (G.) et al., L'incidence ducancer du col de l'utérus régresserégulièrement en France, BEHn°5/1998, février 1998, p 17-19.
11. ROUSSEAU (A.), BOHET (P.),MERLIERE (J.) et al., Evaluation dudépistage organisé et du dépistageindividuel du cancer du col de l'utérus :utilité des données de l'Assurancemaladie, BEH n°19/2002, p 81-83.
12. Mission interministérielle pour la luttecontre le cancer, Cancer : le plan demobilisation nationale, Plan cancer,2003, 44 p.
13. Mission interministérielle pour la luttecontre le cancer, La dynamique du plancancer : un an d’action et de résultats,Plan cancer, Rapport annuel, 2004,39 p.
14. International agency for research oncancer world health organization,International association of cancerregistries, Cancer incidence in fivecontinents, IARC Scientific Publication,vol II n°143, Lyon, 1997, 1240 p
Les cancers du corps et du col del’utérus étudiés dans ce chapitrecorrespondent aux maladies classées :- en CIM 9 : 180 pour le col, 182 pourle corps, 179 pour les tumeurs del’utérus partie non précisée- en CIM 10 : C53 pour le col, C54pour le corps, C55 pour les tumeurs del’utérus partie non précisée
Références bibliographiques Classification internationaledes maladies
Définitions et précisions surles indicateurs : voir annexeméthodologique
Mortalité par cancers de l’utérus (col et corps de l’utérus)2 800 décès en 2000 en France métropolitaine
Les cancers de l’utérus représentent 5 % de l’ensemble desdécès par cancer chez la femme. En 1998-2000 en Francemétropolitaine, le taux comparatif de mortalité par cancer del'utérus est de 8,2 décès pour 100 000 femmes. Les écartsentre les régions sont faibles, les taux variant de 6,6 à 10,4.Trois régions ont des taux supérieurs à 10,0 : Picardie, Nord-Pas-de-Calais et Alsace. À l’opposé, cinq régions ont untaux inférieur à 7,5 : celles de la côte Ouest, Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse.
Entre 1980-1982 et 1998-2000, le taux de mortalité par can-cer de l’utérus a nettement diminué, passant de 12,6 à 8,2pour 100 000 femmes, soit une baisse de 35 %. Toutes lesrégions, à l'exception de la Corse, ont eu une diminution d'aumoins 25 %. Trois régions ont connu une baisse de plus de40 % : Alsace, Poitou-Charentes et Haute-Normandie.Malgré cette très forte baisse, l’Alsace, qui avait le taux le
plus élevé en 1980-1982, garde une surmortalité importante.Par contre, la baisse observée en Haute-Normandie, qui avaitégalement un taux élevé en 1980-1982, ramène sa mortalitéau niveau de la moyenne nationale. À l’inverse, les baissesles moins importantes (inférieures à 30 %) ont concernél’Auvergne, la Basse-Normandie, la Bretagne, Champagne-Ardenne et la Corse.
8,77,2
7,38,3
7,6
6,67,2
9,09,4
10,2
10,2
8,4 10,4
8,8
8,3
9,7
7,38,8
7,7
7,7
7,5
moins de 7,5
Francemétropol. : 8,2
7,5 à 8,9
9,0 ou plus
Taux comparatif* de mortalité par cancer de l’utérusen 1998-2000
(Nombre de décès pour 100 000 femmes)
-9
-26-26
-26-27
-30
-31-31
-33-33
-33-34
-35-35
-35-35
-36
-37
-38
-39-41
-45-47
-60 -50 -40 -30 -20 -10 0
CorseChampagne-Ard.
BretagneBasse-Normandie
AuvergneAquitaine
Nord-Pas-de-CalaisLanguedoc-Rous.
LimousinPicardie
BourgogneCentre
LorraineIle-de-France
France métropolitaineFranche-Comté
Rhône-AlpesPays de la Loire
Midi-PyrénéesPACA
AlsacePoitou-CharentesHaute-Normandie
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* de mortalitépar cancer de l’utérus entre 1980-1982 et 1998-2000
39Le cancer dans les régions de France - Cancers du col et du corps de l’utérus
%
En termes de mortalité prématurée, ce sont environ 870femmes qui sont décédées en 2000 d’un cancer de l’utérusavant 65 ans. Ces décès prématurés représentent 31 % desdécès par cancer de l’utérus.En 1998-2000 en France métropolitaine, le taux comparatifde mortalité prématurée est de 3,4 pour 100 000 femmes demoins de 65 ans. Ce taux varie d'une région à l'autre de 2,7à 4,5.Pour la plus grande majorité des régions françaises, la distri-bution des taux de mortalité prématurée est superposable àla répartition des taux de mortalité pour l'ensemble des fem-mes. Quelques régions ont une surmortalité prématuréealors que leur taux de mortalité tous âges confondus est, soitau niveau de la moyenne nationale (Haute-Normandie etrégion Centre), soit en dessous (Corse). D’autres, aucontraire, ont une sous-mortalité prématurée alors que leurmortalité tous âges confondus est proche de la moyennefrançaise (Franche-Comté et Rhône-Alpes).
10,2
3,63,5
2,72,8
2,7
3,13,8
3,54,1
4,5
3,5
3,8 3,8
3,8
3,5
3,72,9
3,4
3,5
3,4
3,2
moins de 3,2
Francemétropol. : 3,4
3,2 à 3,6
3,7 ou plus
Taux comparatif* de mortalité prématurée par cancerde l’utérus en 1998-2000
(Nombre de décès prématurés pour 100 000 femmes)
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
En 2000, le nombre de nouveaux cas de cancers du col del’utérus, estimé par le réseau des registres du cancer(Francim), représente 2,9 % de l’ensemble des cancersféminins. Il correspond à un taux comparatif d’incidence de10,1 nouveaux cas pour 100 000 femmes. Les taux régionauxvarient de 7,8 à 13,6.Les régions présentant les plus forts taux se situent au Nordde la France ; à l’opposé, la région des Pays de la Loiresemble plus épargnée. Entre 1980 et 2000, le taux d’incidence a baissé de 45 % enmoyenne en France. La baisse la moins importante aconcerné la Haute-Normandie (-39 %) ; en Franche-Comtéet, en Alsace, la diminution a dépassé 50 %.
40 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
-39
-40-40
-41-41
-44-44
-44-44
-44-45
-45-45
-45-45
-45-48
-50-50
-50-52
-52
-60 -50 -40 -30 -20 -10 0
Haute-NormandiePACA
BretagneChampagne-Ard.
BourgogneAquitaine
CentreLanguedoc-Rous.
Nord-Pas-de-CalaisLimousin
Basse-NormandieFrance métropolitaine
PicardieIle-de-France
Poitou-CharentesMidi-Pyrénées
AuvergneLorraine
Rhône-AlpesPays de la Loire
AlsaceFranche-Comté
Corse
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* d’incidencedu cancer du col de l'utérus entre 1980 et 2000
Non disponible
%
Incidence du cancers de l’utérus (col et corps de l’utérus)
3 400 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus et 5 000 du corps de l’utérus en 2000 en France métropolitaine
Pour le cancer du corps de l’utérus, le nombre de nouveauxcas, estimé en 2000 par Francim, représente 4,3 % del’ensemble des cancers féminins. Il correspond à un tauxcomparatif d’incidence de 13,2 nouveaux cas pour 100 000femmes. Ce taux varie d’une région à l’autre de 10,8 à 17,0.Les régions qui ont un taux d'incidence élevé sont les mêmesque pour le cancer du col, avec la Lorraine en plus. Trois descinq régions qui ont un taux faible pour le cancer du col ontégalement un taux bas pour le cancer du corps : Pays de laLoire, Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Côte d’Azur. LaBretagne et le Languedoc-Roussillon, qui ont des tauxd’incidence du cancer du col proches de la moyennenationale, ont des taux d'incidence du cancer du corps très endessous de la moyenne.
9,79,4
7,88,5
8,4
9,7
10,2
12,6
12,6
13,8 13,0
10,9
10,3
9,7
10,0 9,8
9,3
9,9
8,8
moins de 9,0
Francemétropol. : 10,1
9,0 à 10,9
11,0 ou plus
Nd
11,0
Taux comparatif* d’incidence du cancer du col de l’utérus en 2000
(Nombre de nouveaux cas pour 100 000 femmes)
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne Nd : Non disponible
15,111,5
10,812,2
12,9
11,6
14,1
15,7
15,8
16,2
16,4 17,0
14,3
13,4
14,3
12,212,6
11,8
12,4
11,5
moins de 12,0
Francemétropol. : 13,2
12,0 à 14,4
14,5 ou plus
Nd
Taux comparatif* d’incidence du cancer du corpsde l’utérus en 2000
(Nombre de nouveaux cas pour 100 000 femmes)
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne
Nd : Non disponible
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne
En 2002, les taux d'admissions en ALD prononcées pourcancer du col de l'utérus par les trois principaux régimesd'assurance maladie (régime général, régime agricole, régimedes professions indépendantes) présentent des disparitésrégionales. Les admissions en ALD pour ce cancer représentent 3,8 % del'ensemble des admissions pour cancer chez les femmes. Letaux comparatif d’admission en ALD pour cancer du col del’utérus est de 14,5 pour 100 000 femmes, il varie selon lesrégions de 11,9 à 19,7. Les taux les plus élevés sont observésdans l’Est de la France, le taux le plus bas en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Les admissions en ALD pour cancer du corps de l'utérusreprésentent 2,7 % des admissions pour cancer chez lesfemmes. En 2002, le taux comparatif d’admission en ALDprononcées pour cancer du corps de l'utérus est de 11,0 pour100 000 femmes. Les taux varient du simple au double : 8,2 à16,0 pour 100 000. Les taux les plus élevés sont observés enLimousin et en Franche-Comté, les taux les plus bas enBretagne et Rhône-Alpes, les régions de toute la côte Ouestde la France semblent également plus épargnées.
Le taux d’incidence du cancer du corps de l’utérus a peubougé en moyenne en France au cours des vingt dernièresannées (baisse de 4 %), mais les variations ont été diversesselon les régions. Comme pour le cancer du col de l’utérus,ce sont la Franche-Comté, l’Alsace et les Pays de la Loirequi ont enregistré les baisses les plus importantes (supérieu-res à 7 %) mais aussi Poitou-Charentes.
41Le cancer dans les régions de France - Cancers du col et du corps de l’utérus
32
11
00
0-1
-2-2
-2
-2
-3
-4-4
-4-4
-5-8
-11-11
-12
-15 -10 -5 0 5 10
Champagne-Ard.Bretagne
PACABasse-Normandie
PicardieCentre
Rhône-AlpesHaute-Normandie
LimousinBourgogne
AquitaineAuvergne
LorraineNord-Pas-de-Calais
Ile-de-FranceLanguedoc-Rous.
France métropolitaineMidi-Pyrénées
Poitou-CharentesPays de la Loire
AlsaceFranche-Comté
Corse
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* d’incidencedu cancer du corps de l'utérus entre 1980 et 2000
%
Non disponible
Affections de longue durée (ALD) pour cancers de l’utérus(col et corps de l’utérus)
4 500 admissions en ALD pour cancer du col de l’utérus et 3 200 pour cancer du corps de l’utérus en
2002 en France métropolitaine
12,1
10,5 11,9
12,2 11,19,4
14,111,510,6
9,58,2
11,4
9,8
9,3
16,013,0
8,6
9,610,5 11,4 13,6
12,1Francemétropol. : 11,0
moins de 10,010,0 à 11,912,0 et plus
15,6
15,2 16,3
16,216,9
19,7
17,418,316,3
12,713,9
15,5
13,5
12,6
15,8
17,8 13,2
13,3
14,8 12,8 11,9
13,9Francemétropol. : 14,5
moins de 13,113,1 à 15,916,0 et plus
Taux comparatif* d’admissions en ALD pour cancerdu col de l’utérus en 2002
(Nombre d’admissions pour 100 000 femmes)
Source : Cnamts, CCMSA, Canam, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
Taux comparatif* d’admissions en ALD pour cancerdu corps de l’utérus en 2002
(Nombre d’admissions pour 100 000 femmes)
Source : Cnamts, CCMSA, Canam, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne
42 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Hospitalisation pour cancers de l’utérus (col et corps de l’utérus)7 150 séjours hospitaliers motivés par des cancers du col de l'utérus et 8 900 par des cancers du corpsde l’utérus en 2002 en France métropolitaine
Les cancers du col ou du corps de l'utérus ont constitué,selon les données du PMSI, le diagnostic principal d'environ16 000 séjours (7 150 pour cancer du col et 8 900 pourcancer du corps de l'utérus), hors séances de chimiothérapieet radiothérapie, dans des services hospitaliers publics etprivés assurant des soins de courte durée. Rapporté à la population, le nombre de séjours hospitalierspour cancer du col de l'utérus correspond, en 2002, à un tauxcomparatif de 10,1 pour 100 000 femmes en Francemétropolitaine. Ce taux varie en région entre 7,9 et 13,5. LeSud méditerranéen de la France, mais aussi la Franche-Comté et la Picardie, présentent des taux de séjourshospitaliers supérieurs à 12,5 pour 100 000. À l'inverse, lestaux les plus bas sont observés sur la côte Ouest et enAlsace.La part des séjours hospitaliers en chirurgie pour cancer ducol de l’utérus par rapport au total des hospitalisations enstructures de courte durée est de 58 %. Cette proportion varieselon les régions, allant de 47 % en région Centre à 68 % enMidi-Pyrénées. Le taux de séjours hospitaliers pour les seuls
séjours chirurgicaux est de 5,8 pour 100 000 femmes, ilexiste de grandes variations selon les régions, avec unminimum de 4,4 et un maximum de 13,2. En 2002, le taux comparatif de séjours hospitaliers pourcancer du corps de l'utérus est de 12,3 pour 100 000 femmes.Ce taux varie en région entre 10,8 et 17,2. La Bourgogne, laFranche-Comté et l’Alsace ont des taux autour de 16,0 pour100 000, l’Ile-de-France a le taux le plus bas.La part des séjours hospitaliers en chirurgie pour cancer ducorps de l’utérus, par rapport au total des hospitalisations enstructures de courte durée, est de 76 %, avec un minimum de62 % en Bourgogne et un maximum de 88 % en Champagne-Ardenne. Le taux de séjours hospitaliers pour les seulsséjours chirurgicaux est de 9,3 pour 100 000 femmes, lestaux variant de 8,1 à 12,9.
13,6
11,9 12,9
11,2 15,8
15,816,213,9
10,811,9
11,1
11,8
15,314,5 11,6
12,0
11,1 11,4 11,8
17,2Francemétropol. : 12,3
moins de 11,211,2 à 13,313,4 et plus
13,0
12,2
10,4
11,5 13,5
10,08,2
13,310,39,4
9,610,4
8,9
7,9
11,710,7 9,0
8,4
9,4 12,6 12,6
13,2Francemétropol. : 10,1
moins de 9,19,1 à 11,011,1 et plus
11,2
9,2
Taux comparatif* de séjours** hospitalierspour cancer du col de l’utérus en 2002
(Nombre de séjours pour 100 000 femmes)
Taux comparatif* de séjours** hospitalierspour cancer du corps de l’utérus en 2002(Nombre de séjours pour 100 000 femmes)
10,0
9,1
9,812,9
10,010,0
8,78,1
8,6
8,9
11,811,9 9,6
9,18,5 8,5 9,0
11,4Francemétropol. : 9,3
moins de 8,88,8 à 9,79,8 et plus
9,88,2
9,7
10,0
6,4
7,2
5,54,6
7,65,94,4
5,25,8
5,2
4,7
7,56,1 5,5
5,5
6,4 7,1 7,5
7,8Francemétropol. : 5,8
moins de 5,55,5 à 6,16,2 et plus
5,56,0
6,7
Taux comparatif* de séjours** hospitaliersen chirurgie pour cancer
du col de l’utérus en 2002(Nombre de séjours pour 100 000 femmes)
Taux comparatif* de séjours** hospitaliersen chirurgie pour pour cancerdu corps de l’utérus en 2002
(Nombre de séjours pour 100 000 femmes)
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
43Le cancer dans les régions de France - Cancer du sein
Cancerdu sein
La grande majorité des tumeursmalignes du sein est développée
aux dépens du tissu superficiel descanaux et des lobules constituant laglande mammaire (carcinomescanalaires et carcinomes lobulaires).Elles peuvent y rester localisées(cancer in situ) ou envahir les tissusplus profonds (cancer infiltrant). Lecarcinome canalaire in situ, depronostic plus favorable que lescancers infiltrants, est de plus en plusfréquemment diagnostiqué. Il estenregistré par les registres de cancermais non comptabilisé dans l'incidencedes cancers du sein.
En termes d'incidence, en France, lecancer du sein est le cancer le plus
fréquent chez la femme. Le réseaufrançais des registres de cancer(Francim) estime à environ 41 700 lenombre de nouveaux cancers infiltrantsdiagnostiqués au cours de l’année 2000en France métropolitaine [1]. Entre 1980 et 2000, ce nombre aaugmenté de 98 % en France et le tauxd’incidence, standardisé sur lapopulation européenne, est passé de75 à 120 pour 100 000 femmes [1]. Actuellement, toutes générationsconfondues, une Française sur dixrisque d’être atteinte par cette maladieau cours de son existence.
Malgré cette augmentation del'incidence, la mortalité par cancer
du sein reste plutôt stable depuis lesannées quatre-vingt. En 2000, cecancer a néanmoins été responsable de10 900 décès féminins, quatre décèssur dix survenant avant 65 ans. Il estresponsable de 19 % des décès parcancer et reste la première cause de
décès par cancer chez la femme [2]. Le contraste entre l'augmentation del'incidence et la stabilité de la mortalitépeut être expliqué en partie parl'amélioration des thérapeutiques et parun diagnostic plus précoce [1].
Les personnes atteintes d’un cancerdu sein sont le plus souvent admi-
ses en affection de longue durée parleur régime d’Assurance maladie, afinde bénéficier d’une exonération du tic-ket modérateur pour les soins longs etcoûteux nécessités par le diagnostic, letraitement et le suivi de cette affection.En 2002, 50 000 admissions en affec-tion de longue durée pour cancer dusein ont été prononcées parmi les fem-mes relevant des trois principaux régi-mes de sécurité sociale [2].
Les données du Programme demédicalisation des systèmes
d'informations (PMSI) montrent que lecancer du sein a constitué le diagnosticprincipal de plus de 72 800 séjourshospitaliers dans les établissements desoins de courte durée en 2002, dontplus de 60 000 séjours chirurgicaux[3,4]. S’y ajoutent les séjours itératifspour séances de chimiothérapie ou deradiothérapie, dont les modalitésactuelles de recueil ne permettent pasle dénombrement. En 1999, la grandemajorité des séjours chirurgicauxconcernait des mastectomies partielles(59 %) ou totales (30 %), et 11 % desactes de chirurgie réparatrice.
La précocité de l'âge aux premièresrègles, la nulliparité, un âge
supérieur à trente ans lors de lapremière grossesse menée à terme, ouune ménopause tardive sont des
facteurs de risque de cancer du sein.Par ailleurs, un facteur héréditaireexiste dans 5 % des cas. Les facteursenvironnementaux liés au mode de vieoccidental semblent également avoir unrôle dans la survenue de ces cancers[5]. Les actions de prévention primairesont donc difficilement envisageables.
Par contre, l’évolution lente à unstade localisé du cancer du sein
ainsi que les stratégies thérapeutiquesde plus en plus efficaces permettentson dépistage à un stade précoce etune amélioration du pronostic.De nombreuses expériences dans lemonde ont montré l’efficacité dudépistage par mammographie chez lesfemmes de plus 50 ans (diminution dela mortalité d’environ 30 % chez lesfemmes dépistées).Cette efficacité dépend de l’organisationde la campagne de dépistage, de ladéfinition de la population cible(femmes âgées de 50 à 74 ans) et de laqualité technique des examens. Le tauxde participation de ces femmes auprogramme de dépistage doit, selon lesréférences européennes, être supérieurà 70 % pour observer une baisse de lamortalité [6].L'évaluation des programmes quifonctionnent depuis plusieurs annéesdans 32 départements montre ladifficulté à atteindre ces pourcentagespuisque globalement la moyenne destaux de participation aux campagnes encours n’est que de 43 % [7]. Parailleurs, le dépistage individuel surprescription médicale existe en Francedepuis le début des années quatre-vingt.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme aussi bien en termesd'incidence que de mortalité. Depuis 1980, le nombre de nouveaux cas de cancer du seina été multiplié par deux, parallèlement la mortalité est restée stable. Depuis début 2004,le dépistage du cancer du sein est organisé sur l'ensemble du territoire français, avecl’objectif de faire diminuer la mortalité par cancer du sein.
44 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Les cancers du sein dans ce chapitrecorrespondent aux maladiesclassées :- en CIM 9 : 174-175- en CIM 10 : C50
1. REMONTET (L.), BUEMI (A.), VELTEN(M.) et al., Evolution de l’incidence et dela mortalité par cancer en France de1978 à 2000, Francim, Paris, 2003,217 p.
2. Données Inserm CépiDc (décès),Francim (incidence), Cnamts, MSA etCanam (ALD) in «Base de donnéesSCORE-santé», Fnors,http://www.fnors.org
3. Données PMSI inhttp://www.parhtage.sante.fr
4. MOUQUET (M-C.), CHERIE-CHALLINE(L.), MARESCAUX (C.), L’analyse desséjours chirurgicaux au sein du PMSI :un nouvel indicateur pour l’observationdes cancers, Drees Document de travailSérie Etudes n° 27, nov 2002.
5. MC PHERSON (K.), STEEL (C.M.),DIXON (J-M.), ABC of Breast Diseases,Breast cancer - Epidemiology, riskfactors, and genetics, British MedicalJournal 2000, 321: p 624-628.
6. Europ Against Cancer, Europeanguidelines for quality assurance inmammography screening, Europeancommission 2001.
7. ANCELLE-PARK (R.), NICOLAU (J.),PATY (A-C.), Programme de dépistageorganisé du cancer du sein : tendancesdes indicateurs précoces, BEH n°4/2003,janvier 2003, p 14-16.
8. Mission interministérielle pour la luttecontre le cancer, Cancer : le plan demobilisation nationale, Plan cancer,2003, 44 p.
9. Mission interministérielle pour la luttecontre le cancer, La dynamique du plancancer : un an d’action et de résultats,Plan cancer, Rapport annuel, 2004, 39 p.
10. International agency for research oncancer world health organization,International association of cancerregistries, Cancer incidence in fivecontinents, IARC Scientific Publication,vol II n° 143, Lyon, 1997, 1240 p.
11. Eurostat - Base de données Newcronos
Références bibliographiques Classification internationaledes maladies
Définitions et précisions surles indicateurs : voir annexeméthodologique
Depuis le 1er janvier 2004, ledépistage organisé du cancer du
sein est étendu à l'ensemble desdépartements dans le cadre du Plannational cancer lancé en 2003 [8].Toutes les femmes âgées de 50 à 74ans sont invitées tous les deux ans àréaliser une mammographie dedépistage. L’objectif du plan est qu’aumoins 80 % des femmes concernéesparticipent au dépistage.Des actions ciblées en faveur despopulations en situation de précarité oumal informées devraient être mises enplace [9].Les femmes déjà atteintes d'un cancerdu sein ou celles qui ont uneprédisposition familiale de cancer dusein ne sont pas concernées par cesprogrammes de dépistage etnécessitent un suivi particulier.
Comparaisons internationales
L’augmentation de l’incidence du cancer du sein s’observe dans l’ensemble despays occidentaux du fait d’un diagnostic plus précoce et de l’élévation du risquepour les jeunes générations. Les pays à haut risque de cancer du sein se trou-vent en Amérique du Nord et en Europe occidentale (où les taux d’incidence sontplus élevés dans le Nord que dans le Sud). Le continent sud-américain présentedes taux intermédiaires, et enfin, l’Asie présente les taux les plus faibles (Japon)[10]. Dans tous les pays, l’incidence est plus élevée en zone urbaine qu’en zonerurale. Selon les taux observés par les registres, la France se classe, avec lespays d’Europe du nord, parmi les pays d'Europe ayant l'incidence la plus élevée[1]. Selon les données Eurostat, disponibles pour 23 des 25 pays de l’Union euro-péenne, la France se classe en 2000 au 12e rang des pays (classés par mortalitécroissante) pour la mortalité féminine par cancer du sein avec un taux équivalentà la moyenne des pays de l’Union. Les pays méditerranéens présentent, à l’ex-ception de Malte, les situations les plus favorables. Les cinq pays aux taux lesplus bas sont Chypre, l’Espagne, la Pologne, la Grèce et le Portugal alors queles taux comparatifs les plus élevés correspondent à Malte, à l’Irlande, aux Pays-Bas, à la Hongrie et au Luxembourg [11].
45Le cancer dans les régions de France - Cancer du sein
Mortalité par cancer du sein10 900 décès en 2000 en France métropolitaine
Sur la période 1998-2000, le taux comparatif moyen demortalité par cancer du sein est de 31 pour 100 000 femmesen France métropolitaine. Les taux régionaux varient peuautour de ce chiffre. Néanmoins la région Nord-Pas-de-Calais se détache avec un taux de 39 pour 100 000.L’Auvergne et la Bretagne présentent les taux les plus bas,mais ceux-ci restent peu éloignés de la moyenne nationale.Entre 1980-1982 et 1998-2000, le taux de mortalité parcancer du sein est resté stable en moyenne en France.
Cependant, l’évolution est variable selon les régions. Desbaisses sensibles sont observées en Alsace (-12 %), Rhône-Alpes (-9 %) et Lorraine (-7 %). Cinq régions ont connu uneaugmentation d’au moins 9 % et pouvant aller jusqu’à 21 %en Corse. Il faut cependant noter que ces régions présentaientdes taux de mortalité parmi les plus bas en 1980.
En termes de mortalité prématurée (avant 65 ans), le cancerdu sein a entraîné 4 150 décès en 2000, soit 38 % des décèstous âges pour cette cause. Le taux standardisé de mortalitéprématurée varie entre 13 pour 100 000 femmes en Auvergneet en Alsace, et 21 en Nord-Pas-de-Calais. Les régions aux taux de mortalité prématurée les plus élevéscorrespondent, globalement, à celles qui présentent les tauxde mortalité tous âges les plus forts.
2927
3231
29
2832
3230
39
30
34 33
31
34
27
29 28
30
30
28
moins de 30
Francemétropol. : 31
30 à 32
33 ou plus
Taux comparatif* de mortalité par cancer du seinchez les femmes en 1998-2000
(Nombre de décès pour 100 000 femmes)
21
12
10
9
97
66
6
54
33
2
1
1
-1-3
-3-4
-7
-9-12
-20 -10 0 10 20 30
CorseLimousin
BourgogneAquitaineBretagne
Champagne-Ard.Basse-Normandie
Nord-Pas-de-CalaisPays de la Loire
Midi-PyrénéesPoitou-Charentes
CentreHaute-Normandie
PicardieIle-de-France
France métropolitaineAuvergne
PACAFranche-Comté
Languedoc-Rous.Lorraine
Rhône-AlpesAlsace
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* de mortalitépar cancer du sein chez les femmes
entre 1980-1982 et 1998-2000
%
1516
1715
14
1417
1716
21
13
19 16
16
17
13
15 14
17
16
16
moins de 15
Francemétropol. : 16
15 à 16
17 ou plus
Taux comparatif* de mortalité prématuréepar cancer du sein chez les femmes en 1998-2000
(Nombre de décès pour 100 000 femmes)
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
46 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Incidence du cancer du sein 41 700 nouveaux cas de cancer du sein en 2000 en France métropolitaine
Le réseau des registres du cancer (Francim) estime à environ41 700 le nombre de nouveaux cas de cancers du sein enFrance pour l’année 2000, soit un taux d’incidence de 120pour 100 000 femmes. Les taux régionaux varient de 103 enAuvergne à 155 en Nord-Pas-de-Calais. C’est dans le quartnord-ouest du pays que les taux sont les plus élevés, àl’exception de la Bretagne. À l’opposé, les régions du Sud etde l’Est du pays apparaissent moins touchées.
Entre 1980 et 2000, le taux d’incidence estimé du cancer dusein a augmenté de 62 % sur l’ensemble du pays et d’aumoins 40 % dans toutes les régions. Les régions Aquitaine etBretagne présentent des hausses supérieures à 70 %. LeNord-Pas-de-Calais, région au taux le plus élevé en 1980,
confirme cette position par une augmentation de 70 %.Trois régions ont connu une augmentation inférieure à 55 % :l’Alsace et Rhône-Alpes, dont les taux étaient supérieurs à lamoyenne nationale en 1980-1982, et l’Auvergne, dont le tauxétait inférieur à la moyenne en 1980-1982.
115113
126111
114
114
125
115
155
110
134126
116
129
103
115 109
117
120
106
moins de 115
Francemétropol. : 120
115 à 124
125 ou plus
Nd
Taux comparatif* d’incidence du cancer du seinchez les femmes en 2000
(Nombre de nouveaux cas pour 100 000 femmes)
Nd : Non disponible
42
4952
5859
5959
5961
6262
6264
6565
6868
6970
7073
76
0 20 40 60 80
AlsaceAuvergne
Rhône-AlpesFranche-Comté
LorraineCentre
Ile-de-FrancePicardie
PACABourgogne
France métropolitaineChampagne-Ard.
Languedoc-Rous.Midi-Pyrénées
Haute-NormandiePays de la Loire
LimousinBasse-NormandiePoitou-Charentes
Nord-Pas-de-CalaisAquitaineBretagne
Corse
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* d’incidencedu cancer du sein chez les femmes
entre 1980-1982 et 1998-2000
Non disponible
%
Affections de longue durée (ALD) pour cancer du sein50 000 admissions en ALD pour cancer du sein en 2002 en France métropolitaine
Ces admissions ont été prononcées par les trois principauxrégimes d’assurance-maladie (régime général, régimeagricole, régime des professions indépendantes) etreprésentent 40 % des admissions en ALD pour cancers chezles Françaises de métropole.Le taux d’admission en ALD pour ce cancer est de 168 pour100 000 femmes, variant selon les régions de 146 enBretagne, à 194 en Corse. Seize régions sur 22 ont des tauxcompris entre 155 et 175 et trois régions ont des tauxsupérieurs à 180 (Corse, Alsace et Languedoc-Roussillon).
167
164 162
156168
184
151157169
173146
165
155
172
151162 171
159159 180 172
194Francemétropol. : 168
moins de 165165 à 172173 et plus
Taux comparatif* d’admissions en ALDpour cancer du sein chez les femmes en 2002
(Nombre d’admissions pour 100 000 femmes)
Sources : Cnamts, CCMSA, Canam, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne
47Le cancer dans les régions de France - Cancer du sein
Hospitalisation pour cancer du sein 72 800 séjours hospitaliers dont le cancer du sein a constitué le diagnostic principal en 2002 en Francemétropolitaine
Le cancer du sein a constitué selon les données du PMSI lediagnostic principal de 72 800 séjours (hors séances de chi-miothérapie et radiothérapie) dans des services hospitalierspublics et privés assurant des soins de courte durée. Rapporté à la population, cela correspond à un taux de 104séjours pour 100 000 femmes en France, qui varie de 90 enBretagne à 119 en Corse.Plus de 80 % de ces séjours ont lieu en chirurgie, soit un tauxde 86 séjours pour 100 000 personnes. Ce taux de séjours en
chirurgie varie de 75 en Franche-Comté, où la part desséjours chirurgicaux est de 71 %, à 105 en Corse.
105
97 116
9195
110
10696104
11590
98
93
117
9892 106
97
102 99 105
119Francemétropol. : 104
moins de 100100 à 109110 et plus
Taux comparatif* de séjours** hospitalierspour cancer du sein en 2002
(Nombre de séjours pour 100 000 femmes)
85
80 87
8079
97758385
9479
82
83
91
8479 91
8379 80 91
105Francemétropol. : 86
moins de 8282 à 9091 et plus
Taux comparatif* de séjours** hospitaliers en chirurgiepour cancer du sein en 2002
(Nombre de séjours pour 100 000 femmes)
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
49Le cancer dans les régions de France - Cancer de la prostate
Cancerde la prostate
Tous âges confondus, le cancer de laprostate est le cancer le plus
fréquent chez l’homme en termesd'incidence. C’est un cancer del'homme âgé puisque, parmi les 40 000nouveaux cas de cancer de la prostateestimés par le réseau français desregistres de cancer (Francim) pourl’année 2000, près de la moitié sontdiagnostiqués après 75 ans.L’augmentation générale del’espérance de vie tend donc àaccroître le nombre de nouveaux cas.
Le taux d’incidence estimé,standardisé sur la population
européenne, est de 118 pour 100 000hommes en 2000 [1, 2]. En 1980, cetaux d'incidence était de 41 pour100 000 hommes. Depuis ces vingtdernières années, l’amélioration etl’utilisation plus large des méthodes dedépistage individuel ont pu largementcontribué à l’augmentation de ce taux.
En France, le cancer de la prostateest la deuxième cause de décès
par cancer chez l’homme après lecancer du poumon et avant le cancercolo-rectal. Il a été responsable de plusde 9 000 décès en 2000. Depuis ledébut des années quatre-vingt, le tauxde mortalité standardisé (sur lapopulation française au recensementde 1990) est resté stable, autour de 44décès pour 100 000 hommes [2]. Il estimportant de souligner que la mortalitéprématurée (avant 65 ans) due à cecancer est relativement faible, nereprésentant que 7 % environ desdécès par cancer de la prostate en2000.
Les personnes atteintes d’un cancerde la prostate sont le plus souvent
admises en affection de longue duréepar leur régime d’Assurance maladie,afin de bénéficier d’une exonération duticket modérateur pour les soins longset coûteux nécessités par le diagnostic,le traitement et le suivi de cetteaffection. Ainsi, en 2002, 39 800admissions en affection de longuedurée pour cancer de la prostate ontété prononcées parmi les hommesrelevant des trois principaux régimes desécurité sociale [2].
Les stratégies thérapeutiquestiennent compte du stade de
développement du cancer et de sonextension, de l'âge et de l'état généraldu patient [3, 4, 5]. Actuellement, letraitement du cancer de la prostate nonmétastatique repose sur l'utilisationisolée ou combinée de 4 moyensthérapeutiques : la chirurgie, laradiothérapie externe,l’hormonothérapie et la curiethérapie.Les données du Programme demédicalisation des systèmesd’informations (PMSI) de l'année 2002montrent que le cancer de la prostate aété le diagnostic principal de 55 000séjours hospitaliers dans les servicesde soins de courte durée dont 29 000séjours chirurgicaux [6]. À ces séjoursdoivent s'ajouter les séjours itératifspour séances de chimiothérapie ou deradiothérapie, dont les modalitésactuelles de recueil ne permettent pasle dénombrement.
L’intérêt d’un dépistage de masse ducancer de la prostate reste à évaluer
[7, 8]. En effet, l’efficacité d’untraitement précoce n’a jamais pu être
démontrée dans le cadre d’étudesprospectives contrôlées. Un dépistagede masse risquerait de mettre enévidence des petites lésions tumoralesqui auraient pu resterasymptomatiques. En 1998, l’Anaes [9] a réalisé un travailsur l’opportunité du dépistagesystématique du cancer de la prostatepar le dosage du PSA (antigènespécifique de la prostate). Celui-ciconcluait que "les connaissancesactuelles ne permettaient pas derecommander un dépistage de massedu cancer de la prostate".
En juillet 2001, un groupe d’expertsréunis à la demande du ministère
chargé de la Santé a conclu àl’absence d’argument récent en faveurd’un dépistage organisé : le dépistagedoit être proposé dans un cadreindividuel, selon la volonté de lapersonne, après information sur lesconséquences du dépistage et enfonction de ses propres facteurs derisque.
Le cancer de la prostate est une affection qui touche surtout l'homme âgé. Parmil'ensemble des cancers atteignant la population masculine, c'est le 1er en termesd'incidence et le 2e en termes de mortalité. Ces dernières années, les taux d'incidence ontaugmenté régulièrement, alors que les taux de mortalité semblaient diminuer. L'intérêt deson dépistage de masse reste à évaluer.
50 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Les cancers de la prostate dans cechapitre correspondent aux maladiesclassées :- en CIM 9 : 185- en CIM 10 : C61
1. REMONTET (L.), BUEMI (A.), VELTEN(M.) et al., Évolution de l’incidence et dela mortalité par cancer en France de1978 à 2000, Francim, Paris, 2003,217 p.
2. Données Inserm CépiDc (décès),Francim (incidence), Cnamts, MSA etCanam (ALD) in «Base de donnéesSCORE-santé», Fnors,http://www.fnors.org
3. Anaes, Cancer non localisé de laprostate Recommandations etRéférences Médicales, Paris 1997
4. Anaes, Les traitements du cancerlocalisé de la prostate, Paris, Janvier2001
5. Fédération nationale des centres delutte contre le cancer : Standards,options et recommandations pour laprise en charge des patients atteints decancer de la prostate non métastatique.janvier 2001, http://www.fnclcc.fr/
6. Données PMSI inhttp//www.parhtage.sante.fr
7. BOUREL (M.), ARDAILLOU (R.),Académie Nationale de Médecine. Surle dépistage du cancer de la prostatepar le dosage de l'antigène spécifiquede la prostate (PSA) dans le plasmaBull Acad Natl Med. 2003; 187(5) :985-95.
8. VILLERS (A.), REBILLARD (X.),SOULIE (M) et al., AssociationFrançaise d'Urologie. Dépistage ducancer de la prostate Prog Urol. 2003Avril, 13(2):209-14.
9. Anaes, Opportunité d'un dépistagesystématique du cancer de la prostatepar le dosage de l'antigène spécifiquede la prostate, Paris, Janvier 1999.
10. OMS Europe – Health for all :European mortality database – Janvier2006 (http://data.euro.who.int/hfadb/)
Références bibliographiques Classification internationaledes maladies
Définitions et précisions surles indicateurs : voir annexeméthodologique
Comparaisons européennes
Selon les données publiées par le bureau Europe de l'Organisation mondiale dela santé, la France présente en 2001 une mortalité par cancer de la prostate trèsproche de la moyenne européenne : 25,5 décès pour 100 000 hommes enFrance et 24,9 dans l’Union européenne (taux standardisé sur la populationeuropéenne). Les taux varient du simple au double entre pays de l’Union euro-péenne : 17,1 à Malte et 34,8 en Suède. Les pays où on observe les taux lesplus bas se situent le plus souvent dans le Sud de l’Europe : Malte, Italie, Grèceet Espagne. Mais la Pologne fait également partie du quinté des pays ayant lestaux de mortalité les plus bas. À l’opposé, les taux de mortalité les plus élevéssont observés dans des pays du Nord de l’Europe : Finlande, Irlande, Danemarket Suède, auxquels il faut ajouter un pays situé plus au Sud, la Slovénie.
Mortalité par cancer de la prostate9 050 décès par cancer de la prostate en 2000 en France métropolitaine
Le cancer de la prostate est la cause de plus de 10 % desdécès par cancer chez l’homme. Sur la période 1998-2000, letaux comparatif de mortalité par cancer de la prostate est de43 décès pour 100 000 hommes en France métropolitaine.
Les taux régionaux les plus élevés se situent sur un croissantnord-ouest allant de la Champagne-Ardenne à la Bretagne.Les taux les plus faibles sont observés dans les régions duSud, avec un minimum en Corse (22), les chiffres pour cettedernière région devant être interprétés avec prudence comptetenu du faible nombre de décès relevés.
Depuis vingt ans, le taux de mortalité a peu varié (-5 %) enFrance, passant de 45 en 1980-1982 à 43 en 1998-2000. Lesévolutions ont été différentes selon les régions. Les baissesles plus fortes (de -16 à -18 %) sont observées en Corse, en
Alsace et en Île-de-France, trois régions qui présentaient dessituations très diverses en 1980-1982. La Corse présentaitalors le taux le plus favorable, l’Alsace le plus défavorable etl’Île-de-France un taux médian. À l’opposé, le Languedoc-Roussillon (11 %) et laChampagne-Ardenne (9 %) ont connu une augmentationsensible de leur taux.
4250
4443
43
3522
4950
49
46
51 49
43
39
47
4647
40
42
37
moins de 39
Francemétropol. : 43
39 à 46
47 ou plus
119
53322
10
-1-2
-5-5-5
-6-7-7-7
-8-9
-16-17
-18
-25 -20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
Languedoc-RoussillonChampagne-Ard.
Nord-Pas-de-CalaisAquitaine
Haute-NormandieBourgogne
PicardieLorraineBretagne
Poitou-CharentesBasse-Normandie
PACAFrance métropolitaine
LimousinPays de la LoireMidi-PyrénéesFranche-Comté
CentreAuvergne
Rhône-AlpesIle-de-France
AlsaceCorse
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* de mortalitépar cancer de la prostate entre 1980-1982 et 1998-2000
(Nombre de décès pour 100 000 hommes)
Taux comparatif* de mortalité par cancerde la prostate en 1998-2000
(Nombre de décès pour 100 000 hommes)
51Le cancer dans les régions de France - Cancer de la prostate
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
%
La part des décès survenus avant 65 ans (mortalitéprématurée) pour le cancer de la prostate est la plus faibledes principales localisations cancéreuses. Elle est inférieureà 7 % en 2000 (600 décès) et correspond à un tauxcomparatif de mortalité prématurée de 2,6 pour 100 000hommes. En raison des faibles effectifs, les taux régionauxne sont pas présentés pour la mortalité prématurée.
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
52 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Incidence du cancer de la prostate40 000 nouveaux cas de cancer de la prostate en 2000 en France métropolitaine
En 2000, le nombre de nouveaux cas de cancer de la prostate,estimé par le réseau des registres du cancer (Francim),correspond à un taux d’incidence (standardisé sur lapopulation européenne) de 118 cas pour 100 000 hommes.Ce taux varie de 98 en Provence-Alpes-Côte d’Azur à 150 enBretagne. Les régions à taux élevé d’incidence sont lesrégions du Nord et de l’Ouest de la France, ainsi que leLimousin et l’Auvergne.
Entre 1980 et 2000, le taux d’incidence des cancers de laprostate a presque triplé (+188 %) en France métropolitaine.Ces évolutions varient de +168 % en Franche-Comté à
+223 % en Bretagne, région qui présentait déjà un des tauxles plus défavorables en 1980.
118150
138109
116
98
132131
137
128
133 134
122
114
137
125134
106
114
103
moins de 107
Francemétropol. : 118
107 à 129
130 ou plus
Nd
Taux d’incidence* du cancer de la prostate en 2000(Nombre de nouveaux cas pour 100 000 hommes)
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne
168170173178184188188193193193197197198198202202204205
211214217223
50 100 150 200 250
CorseFranche-Comté
Rhône-AlpesBasse-Normandie
AlsaceMidi-Pyrénées
France métropolitaineIle-de-France
PACAAquitainePicardie
CentreLanguedoc-Rous.Poitou-Charentes
BourgogneHaute-Normandie
LorraineLimousinAuvergne
Nord-Pas-de-CalaisPays de la Loire
Champagne-Ard.Bretagne
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* d’incidencedu cancer de la prostate entre 1980 et 2000
(Nombre de nouveaux cas pour 100 000 hommes)
Non disponible
Nd : Non disponible%
Affections de longue durée (ALD) pour cancer de la prostate39 800 admissions en ALD pour cancer de la prostate en 2002 en France métropolitaine
Les admissions en affection de longue durée pour cancer dela prostate ont été prononcées par les trois principauxrégimes d’Assurance maladie (Cnamts, MSA, Canam) etreprésentent 29 % des admissions en ALD pour cancers chezles hommes de métropole.Le taux comparatif d’admission en ALD pour ce cancer estde 183 pour 100 000 hommes, variant selon les régions de 94en Corse à 234 en Limousin. Certaines régions telles que le Nord-Pas-de-Calais ou laHaute-Normandie présentent un taux d’ALD inférieur à lamoyenne nationale alors que leurs taux d’incidence et demortalité sont élevés. La Franche-Comté présente la situationinverse avec un taux élevé d’ALD et des indicateurs demortalité et d’incidence favorables.
169208
200228
183
14494
189198
171
231
180
178 180
192
174
197
174234
168
169162
Francemétropol. : 183
moins de 174174 à 192
Taux comparatif* d’admission en ALD pour cancer de la prostate en 2002
(Nombre d’admissions pour 100 000 hommes)
Sources : Cnamts, CCMSA, Canam, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne
98117
10876
89
8450
91100
92
81
85
97 120
108
96
126
97112
80
9289
Francemétropol. : 95
moins de 9090 à 99
53Le cancer dans les régions de France - Cancer de la prostate
Hospitalisation pour cancer de la prostate55 000 séjours hospitaliers ayant pour diagnostic principal un cancer de la prostate en 2002 en Francemétropolitaine
Le cancer de la prostate a constitué, selon les données duPMSI, le diagnostic principal de 55 000 séjours (hors séancesde chimiothérapie et de radiothérapie) dans des serviceshospitaliers publics et privés assurant des soins de courtedurée. Rapporté à la population, cela correspond à un taux de 95séjours pour 100 000 hommes en France, qui varie de 50 enCorse à 126 en Auvergne. On retrouve parmi les régions quiprésentent les taux d’hospitalisation les plus élevés lesrégions du Centre, de l’Ouest et d’une partie du Nord de laFrance.
Parmi les séjours hospitaliers pour cancer de la prostate,environ la moitié de ces séjours (53 %) ont lieu en service dechirurgie, soit un taux de 50 séjours pour 100 000 hommes.Ce taux varie de 23 en Corse à 70 en Bretagne.
Taux comparatif* de séjours** hospitalierspour cancer de la prostate en 2002
(Nombre de séjours pour 100 000 hommes)
4370
6346
53
4223
5052
47
43
49
49 52
52
48
50
5259
43
5048
Francemétropol. : 50
moins de 4848 à 52
Taux comparatif* de séjours** hospitaliers en chirurgiepour cancer de la prostate en 2002
(Nombre de séjours pour 100 000 hommes)
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
55Le cancer dans les régions de France - Mélanome malin de la peau
Mélanomemalin de la peau
Le mélanome malin de la peau est uncancer dont le principal facteur
favorisant est le soleil. L’expositionexcessive aux rayonnementsultraviolets est particulièrement néfastependant les premières années de vie,notamment la répétition de coups desoleil subis avant l’âge de 15 ans. Leslampes fluorescentes sans diffuseur etles lampes à bronzer ont aussi étéincriminées.Le risque de ce cancer cutané varietoutefois selon le phototype del’individu : il est très élevé chez lespersonnes à peau claire, cheveuxblonds ou roux et taches de rousseur.La préexistence de nævus ("grains debeauté") est également un facteur derisque de mélanome, avec un risqued'autant plus important que ces nævussont nombreux (plus de 50) etatypiques. Il existe aussi desmélanomes familiaux qui nécessitentune surveillance étroite [1].
Le nombre de nouveaux cas demélanome, estimé par le réseau
français des registres du cancer(Francim), est d’environ 7 300 pourl’année 2000 en France métropolitaine,dont 58 % chez la femme. Il a étémultiplié par trois en vingt ans.Le taux d’incidence moyen dumélanome, standardisé sur lapopulation européenne, est estimé enFrance à 10 pour 100 000 hommes et12 pour 100 000 femmes. Entre 1980 et2000, les taux d’incidence ontprogressé de 213 % pour les hommeset de 142 % pour les femmes [2, 3].
L'augmentation des taux d’incidencepeut être expliquée par une plus grandeprécocité du diagnostic, unemodification des habitudes d’expositionsolaire, en particulier dans l’enfance,ainsi qu’un recueil plus exhaustif descas.
Entre 1980-1982 et 1998-2000, lamortalité par mélanome a
progressé de 50 % [3]. Le mélanomemalin de la peau a causé environ 1 300décès en 2000 en France, avec unerépartition égale entre les deux sexes.Ils correspondent, respectivement pourl’homme et pour la femme, à des tauxde mortalité standardisés sur lapopulation française du recensementde 1990, de 2,5 et de 1,8 pour 100 000.
Si le mélanome est plus fréquentchez les femmes, les hommes en
meurent davantage, notamment avant65 ans, ce qui peut être expliqué parune plus grande vigilance des femmesqui consultent plus tôt pour des lésionscutanées et bénéficient d'un diagnosticplus précoce. Une autre hypothèseserait qu'à stade égal les cas masculinsaient une évolutivité plus rapide et plussévère que les cas féminins [4].
L’augmentation plus rapide del’incidence par rapport à la mortalité
suggère un diagnostic plus précoceconduisant à un meilleur pronostic, dufait d’une plus grande efficacité destraitements. Les données des registresde cancer montrent également unefréquence croissante des formes de
mélanomes à extension superficiellequi présentent des risques plus faiblesde métastases [5].
Les personnes atteintes d’un cancersont le plus souvent admises en
affection de longue durée par leur régi-me d’Assurance maladie, afin de béné-ficier d’une exonération du ticket modé-rateur pour les soins longs et coûteuxnécessités par le diagnostic, le traite-ment et le suivi de cette affection. Ainsi,en 2002, environ 4 700 admissions enaffection de longue durée pour mélano-me ont été prononcées parmi les per-sonnes relevant des trois principauxrégimes de sécurité sociale [3].
Le traitement du mélanome estdominé par la chirurgie ; à un stade
précoce il est guéri dans la quasi-totalité des cas par simple exérèsechirurgicale. En revanche, l’efficacitédes traitements au stade métastatiquedemeure encore très faible, avec unespoir cependant pour les années àvenir avec la vaccination.Les données du Programme demédicalisation des systèmesd'informations (PMSI) montrent que lemélanome a constitué le diagnosticprincipal de plus de 11 700 séjourshospitaliers dans les établissements desoins de courte durée en 2002, dontplus de 5 000 séjours chirurgicaux [6,7].S'y ajoutent les séjours itératifs pourséances de chimiothérapie ou deradiothérapie, dont les modalitésactuelles de recueil ne permettent pasle dénombrement.
Le mélanome malin de la peau est un cancer en forte progression. Depuis 1980, lenombre de nouveaux cas a plus que triplé et le nombre de décès doublé. La préventionprimaire repose sur la limitation de l'exposition solaire. Une détection et un traitementchirurgical précoce de ce cancer permettent une guérison dans la grande majorité descas.
La prévention primaire du mélanomerepose principalement sur la
limitation de l’exposition solaire. Maiss’il apparaît que la population est dansl’ensemble correctement informée, ellen’en modifie pour autant que trèslentement ses habitudes dans cedomaine. Depuis 1998, une journée desensibilisation et de dépistage gratuitest organisée chaque année à l'initiativedu Syndicat national desdermatologues.
Le Plan national cancer, lancé en2003, prévoit d’améliorer les
conditions de détection précoce dumélanome et de développer descampagnes d’information sur le risqued’exposition solaire des petits enfants[8,9].
56 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Comparaisons européennes
En 2000, la mortalité par mélanome en France chez les hommes est proche de lamoyenne de l’Union européenne (25 pays) : les taux standardisés sontrespectivement de 2,3 et 2,5 pour 100 000 personnes. Les taux varient dansl'Union de 0,5 à Chypre et 4,2 en Slovénie.Les taux féminins sont plus bas et la France présente, là aussi, une valeur prochede la moyenne européenne : 1,6 contre 1,7 pour 100 000 pour les 25 pays del’Union. Le taux le plus bas est observé à Chypre (aucun décès en 2000), et leplus élevé en Lettonie (3,7 pour 100 000).Pour les hommes comme pour les femmes, les taux les plus élevés sontgénéralement observés au Nord de l’Europe et les plus bas dans les pays du Sud.
Le mélanome malin de la peau analysédans ce chapitre correspond auxmaladies classées :- en CIM 9 : 172- en CIM 10 : C43
1. HILL (C.), DOYON (F.), SANCHO-GARNIER (H.), Épidémiologie descancers, Médecine-Sciences,Flammarion, Paris, 1997, 81 p.
2. REMONTET (L.), BUEMI (A.), VELTEN(M.) et al., Evolution de l’incidence et dela mortalité par cancer en France de1978 à 2000, Francim, Paris, 2003,217 p.
3. Données Inserm CépiDc (décès),Francim (incidence), Cnamts, MSA etCanam (ALD) in «Base de donnéesSCORE-santé», Fnors,http://www.fnors.org
4. CHERIE-CHALLINE (L.), HALNA (J-M.),REMONTET (L.), Situationépidémiologique du mélanome cutanéen France et impact en termes deprévention, BEH n°2/2004, janvier2004, p 5-8.
5. LIPSKER (Dan M.), HEDELIN (G.),HEID (E.), et al. Striking increase of thinmelanomas contrasts with stableincidence of thick melanomas, ArchDermatol, vol. 135, décembre 1999, p1451-1456.
6. MOUQUET (M-C.), CHERIE-CHALLINE(L.), MARESCAUX (C.), L’analyse des
séjours chirurgicaux au sein du PMSI :un nouvel indicateur pour l’observationdes cancers, Drees Document de travailSérie Etudes n° 27, nov 2002.
7. Données PMSI inhttp//www.parhtage.sante.fr
8. Mission interministérielle pour la luttecontre le cancer, Cancer : le plan demobilisation nationale, Plan cancer,2003, 44 p.
9. Mission interministérielle pour la luttecontre le cancer, La dynamique du plancancer : un an d’action et de résultats,Plan cancer, Rapport annuel, 2004,39 p.
10. International agency for research oncancer world health organization,International association of cancerregistries, Cancer incidence in fivecontinents, IARC Scientific Publication,vol II n° 143, Lyon, 1997, 1240 p.
11. Haut comité de la santé publique,Dossier cancer, Actualité et dossier ensanté publique, n°25, Paris, décembre1998, p 17-52.
Références bibliographiques Classification internationaledes maladies
Définitions et précisions surles indicateurs : voir annexeméthodologique
Mortalité par mélanome700 décès chez les hommes et 640 chez les femmes par mélanome malin de la peau en 2000 en Francemétropolitaine
En 1998-2000, les taux comparatifs demortalité par mélanome malin de lapeau sont de 2,5 décès pour 100 000hommes et 1,8 pour 100 000 femmesen France métropolitaine. La Bretagneprésente les taux les plus élevés pourles hommes (3,2) comme pour lesfemmes (2,6). À l’inverse, la Corseconnaît les taux les plus bas : 1,6 pourles hommes et 1,0 pour les femmes.Cependant, pour cette région, leschiffres sont à interpréter avecprudence compte tenu du faible nombrede décès recensés.
Entre 1980-1982 et 1998-2000,l’augmentation des taux de mortalité aété très forte : +54 % chez les hommeset +36 % chez les femmes.Chez les hommes, deux régions ontconnu une baisse du taux : l'Alsace et leLimousin. À l’opposé, dans quatrerégions le taux a augmenté d’au moins90 % : Bourgogne, Aquitaine,Auvergne et Champagne-Ardenne.Chez les femmes, on observe un tauxen baisse dans deux régions : Picardieet Bourgogne. Les augmentations de
taux les plus importantes (plus de90 %) concernent les régionsChampagne-Ardenne et Midi-Pyrénées.Les niveaux de mortalité et lesévolutions observées sur les vingtdernières années peuvent être trèsdifférents dans certaines régions entreles hommes et les femmes.
En termes de mortalité prématurée(avant 65 ans), le mélanome malin dela peau a entraîné 480 décès en 2000(220 hommes et 260 femmes). Cesdécès prématurés représentent 31 % desdécès par mélanome chez les hommeset 41 % chez les femmes.Le faible nombre de décès prématuréspar région rend difficile lescomparaisons interrégionales des tauxde mortalité prématurée.
57Le cancer dans les régions de France - Mélanome malin de la peau
1,72,1
2,5 2,0
2,72,1
2,4
2,22,72,5
2,63,2
2,4
2,1
2,1
2,92,5 2,1
2,8
2,2 2,3 2,8
1,6
2,0 1,5
2,01,4
2,12,01,8
1,9
1,72,6
1,7
2,1
1,9
1,72,0 1,8
1,6
1,7 1,4 1,6
1,0Francemétropol. : 2,5
Francemétropol. : 1,8
moins de 2,32,3 à 2,62,7 et plus
moins de 1,71,7 à 1,92,0 et plus
Taux comparatif* de mortalité par mélanome en 1998-2000(Nombre de décès pour 100 000 personnes)
-10
-1
9
17
20
2629
34
40
44
45
54
58
63
64
66
7074
80
90
92
-20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Alsace
Limousin
Basse-Normandie
Lorraine
Franche-Comté
Poitou-Charentes
Midi-Pyrénées
Corse
Rhône-Alpes
Pays de la Loire
Haute-Normandie
France métropolitaineBretagne
Ile-de-France
Nord-Pas-de-Calais
Picardie
Centre
PACA
Languedoc-Rous.
Champagne-Ard.
Auvergne
Aquitaine
Bourgogne
-12
-3
1010
14
1617
22
22
24
3640
47
49
50
5151
57
57
71
7491
-20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Picardie
Bourgogne
Aquitaine
Centre
Basse-NormandieLorraine
Pays de la Loire
PACA
Franche-ComtéLimousin
France métropolitaine
Auvergne
Poitou-Charentes
Rhône-AlpesAlsace
Bretagne
Ile-de-France
Languedoc-Rous.Haute-Normandie
Nord-Pas-de-Calais
Corse
Midi-Pyrénées
Champagne-Ard.
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* de mortalité par mélanome entre 1980-1982 et 1998-2000(Nombre de décès pour 100 000 personnes)
Sources : Inserm CépiDc, Insee - Exploitation : Fnors
HOMMES FEMMES
HOMMES FEMMES147
114
151
%%
* standardisé sur la population française
* standardisé sur la population française
58 Le cancer dans les régions de France - Pathologies par localisation
Incidence du mélanome3 100 nouveaux cas chez les hommes et 4 200 chez les femmes en 2000 en France métropolitaine
En 2000, chez les hommes, les 3 100nouveaux cas estimé par Francimcorrespondent à un taux d’incidence de10,0 cas pour 100 000 en Francemétropolitaine. Les régions présentantles plus forts taux (supérieurs à 12)sont l’Alsace, la Bretagne et la Basse-Normandie. À l’opposé, c’est dans leNord-Pas-de-Calais que le taux est leplus faible (8,5). Chez les femmes, les4 200 nouveaux cas de cancers en 2000correspondent à un taux d’incidence de12,1 cas pour 100 000 femmes enFrance métropolitaine. Le taux estparticulièrement élevé en Bretagne(16,9 pour 100 000), puis en Limousinet Basse-Normandie (plus de 14). C’estla Champagne-Ardenne qui présente letaux le plus faible (8,9).Entre 1980 et 2000, les tauxd’incidence ont très fortementaugmenté : +213 % chez les hommes et+142 % chez les femmes. Le tauxd’incidence chez les hommes est ainsipassé de 3,2 à 10,0 pour 100 000.Toutes les régions ont connu une
augmentation de l’ordre de 200 %,dépassant +250 % en Aquitaine,Bourgogne et Limousin. Ces troisrégions avaient des taux inférieurs à lamoyenne en 1980-82 et se trouventaujourd’hui proches ou supérieurs à lamoyenne. Malgré une augmentationparmi les moins importantes, l’Alsacemaintient depuis vingt ans sa positionde région au taux le plus élevé. Chez
les femmes, le taux est passé de 5,0 à12,1 pour 100 000. Là aussi, toutes lesrégions ont connu une netteaugmentation. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur a connu la plusforte augmentation : d’un niveauinférieur à la moyenne en 1980-82, ellepasse aujourd'hui au-dessus de lamoyenne nationale.
10,38,5
11,0 10,5
9,2 9,6
12,7
9,89,99,8
9,912,2
12,0
9,5
10,9
10,09,2 9,4
11,6
9,4 10,4 10,0
Nd
12,2 12,5
8,910,1
12,0
11,812,610,7
12,816,9
14,3
12,6
13,7
14,613,4 12,5
10,7
10,6 10,0 12,8
NdFrancemétropol. : 10,0
Francemétropol. : 12,1
moins de 9,59,5 à 10,410,5 et plus
moins de 11,011,0 à 12,913,0 et plus
Taux comparatif* d’incidence du mélanome en 2000(Nombre de nouveaux cas pour 100 000 personnes)
Source : Francim - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population européenne
HOMMES FEMMES
Nd : Non disponible
191
194197
199
208
209
213
219
219220
220
221
228
232235
235
237
239
242
252
257268
0 50 100 150 200 250 300
Rhône-Alpes
Alsace
Champagne-Ard.
Auvergne
Ile-de-France
Midi-PyrénéesFrance métropolitaine
Poitou-Charentes
Nord-Pas-de-Calais
Bretagne
Languedoc-Rous.
LorrainePACA
Pays de la Loire
Basse-Normandie
Centre
Franche-ComtéPicardie
Haute-Normandie
Limousin
Bourgogne
Aquitaine
Corse
105
107
128130
130
135136
137
139
142
142144
144
145
151
152152
154
160
165
168192
0 50 100 150 200 250 300
Champagne-Ard.
Centre
Franche-Comté
Haute-Normandie
Pays de la LoireBasse-Normandie
Bourgogne
Lorraine
AquitaineNord-Pas-de-Calais
France métropolitaine
Alsace
Picardie
BretagneLimousin
Languedoc-Rous.
Midi-Pyrénées
Rhône-AlpesAuvergne
Ile-de-France
Poitou-Charentes
PACA
Corse
Source : Francim - Exploitation : Fnors * standardisé sur la population européenne
Pourcentage d’évolution du taux comparatif* d’incidence du mélanome entre 1980 et 2000(Nombre de nouveaux cas pour 100 000 personnes)
HOMMES FEMMESNon disponible Non disponible
% %
6,4
10,1 8,4
7,7 7,4
7,2
6,87,09,8
10,811,7
7,8
8,0
11,1
4,88,1 8,4
7,3
6,8 7,0
9,2Francemétropol. : 8,5
moins de 7,27,2 à 9,79,8 et plus
5,4
59Le cancer dans les régions de France - Mélanome malin de la peau
Affections de longue durée (ALD) pour mélanome2 050 admissions en ALD pour mélanome malin de la peau chez les hommes et 2 610 chez les femmesen 2002 en France métropolitaine
En 2002, les admissions en ALD faitespar les trois principaux régimesd’assurance maladie (régime général,régime agricole, régime des professionsindépendantes) pour mélanome malinde la peau représentent 1,5 % du totaldes admissions en ALD pour cancer enFrance chez les hommes et 2,2 % chezles femmes. Ces admissions en ALD mettent enrelief de fortes disparités entre régions.Le taux d’admission masculin est de8,0 pour 100 000 hommes en Francemétropolitaine et varie entre 5,4 et10,9. Les taux les plus bas sontobservés en Nord-Pas-de-Calais ouMidi-Pyrénées alors que les taux lesplus élevés concernent les régionsBretagne ou Limousin.Pour les femmes, le taux est légèrementsupérieur : 8,5 admissions pour
100 000. Les valeurs extrêmes sontobservées en Auvergne (5,9) et enBasse-Normandie (12,1).
8,05,4
6,2 7,5
9,3 9,16,6
7,98,88,3
7,510,9
8,0
9,5
9,0
9,66,6 9,4
8,0
5,6 6,2 8,4
7,6
9,6 8,8
8,58,2
6,5
9,07,69,5
7,211,4
12,1
8,5
10,7
9,65,9 9,6
8,2
6,7 6,1 8,8
8,6Francemétropol. : 8,0
Francemétropol. : 8,5
moins de 7,67,6 à 8,48,5 et plus
moins de 8,18,1 à 8,99,0 et plus
Taux comparatif* d'admissions en ALD pour mélanome en 2002(Nombre d’admissions pour 100 000 personnes)
Sources : Cnamts, CCMSA, Canam, Insee - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française
HOMMES FEMMES
Hospitalisation pour mélanome11 700 séjours hospitaliers (hommes et femmes) motivés par un mélanome en 2002 en France métropolitaine
Le mélanome a constitué selon lesdonnées du PMSI le diagnostic princi-pal de 11 700 séjours (hors séances dechimiothérapie et radiothérapie) dansdes services hospitaliers publics et pri-vés assurant des soins de courte durée. Rapporté à la population, cela cor-respond à un taux de 18,2 séjours pour
100 000 personnes en France. Le tauxle plus bas est observé en Limousin(7,6). À l’opposé, deux régions se dis-tinguent : Provence-Alpes-Côte d’Azuravec un taux de 31,8 et, surtout, Paysde la Loire où le taux atteint 44,7.La part des séjours en service dechirurgie est de 44 %. Elle atteint 69 %
en Île-de-France, mais n’est que de22 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur.Les écarts de taux entre régions pourles séjours chirurgicaux sont moindresque pour l’ensemble des séjourshospitaliers.
8,9
21,4 14,5
11,9 15,4
12,4
15,911,215,6
15,625,5
12,5
17,8
44,7
7,623,0 12,0
17,4
17,8 31,8
18,0Francemétropol. : 18,2
moins de 15,015,0 à 21,321,4 et plus
12,2
Taux comparatif* de séjours** hospitaliers(hommes et femmes) pour mélanome en 2002
(Nombre de séjours pour 100 000 personnes)
Taux comparatif* de séjours** hospitaliersen chirurgie (hommes et femmes)
pour mélanome en 2002(Nombre de séjours pour 100 000 personnes)
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
Sources : Drees, Dhos, Atih (base PMSI EBS) - Exploitation : Fnors* standardisé sur la population française** plusieurs séjours peuvent concerner une même personne
63Le cancer dans les régions de France - Synthèse
Des informations sur la mortalité et lamorbidité dues aux cancers sont
présentées dans ce document. Ellesproviennent des principales sourcesfournissant régulièrement des donnéessur la santé des personnes résidant enFrance et sont toutes rapportées au lieude résidence. La statistique de mortalitéconcerne toutes les personnes pourlesquelles un certificat de décès estparvenu au service de l’État civil.L’incidence des cancers est estimée àpartir des données de mortalité pourchaque région sur la base des résultatsapportés par les registres existants. Lesentrées en affections de longue durée(ALD) correspondent à lareconnaissance par les praticiensconseil des trois principaux régimes del’Assurance maladie de pathologiessuffisamment graves pour bénéficierd’une exonération du ticket modérateur.Les séjours hospitaliers sont ceux pourlesquels un cancer a été retenu commediagnostic principal de séjour dans lesservices de soins de courte durée deshôpitaux et cliniques. Ces quatresources de données se complètent etpermettent de présenter un tableauplus contrasté et dynamique de lasituation dans les régions que celuireposant uniquement sur l’étude de lamortalité.
L’analyse en parallèle de cesdifférentes données pour les
cancers toutes localisationsconfondues, permet plusieurs constats :- il existe dans l’ensemble un netgradient de mortalité avec des tauxallant croissant entre le sud et le norddu pays. Deux régions de la moitié nordfont exceptions, l’Île-de-France chez leshommes et la Bretagne chez lesfemmes ;- il en est de même pour l’incidence,avec des écarts de taux entre lesrégions plus importants que pour lamortalité ; - la mortalité prématurée présenteégalement ce même gradient bien qu’ilsoit moins net chez les femmes ;- les taux d’entrée en ALD pour cancerschez les hommes se répartissent àl’échelon régional le plus souventcomme les taux de mortalité etd’incidence. Cela est moins souvent lecas chez les femmes ;- l’étude des séjours hospitaliersapporte des résultats plus contrastés :taux plus élevés de séjours dans desrégions présentant une forte mortalité,mais aussi dans des régionsconnaissant une mortalité inférieure àla moyenne nationale.
La confrontation de ces quatresources permet de constater :
- que le classement des régions estproche selon que l’on examine lesdonnées d’ALD, de mortalité générale,de mortalité prématurée et d’incidence.Cependant, quelques différences, enparticulier chez les femmes, incitent àpoursuivre l’analyse des donnéesstatistiques issues des ALD afin demieux comprendre ces différences ;- que le classement des régions selonles données hospitalières diffère desclassements à partir des autressources. Deux raisons au moinspeuvent être avancées : d’une part, ladifférence de nature des donnéeshospitalières qui concernent desséjours et non des patients et, d’autrepart, les différences de pratiquesd’hospitalisation entre régions, du faitde différences dans l’organisationsanitaire ou les moyens disponibles ;- que les écarts entre les taux demortalité, d’incidence et d’ALD sontimportants entre les régions présentantdes valeurs extrêmes. Ces écarts sontplus marqués pour les hommes quepour les femmes. Ils sont le reflet d’unegrande inégalité des populationsrégionales face au cancer.
Il faut aussi souligner l’intérêt depouvoir étudier dans le temps (dans
ce document, 20 années entre 1980 et2000) l’évolution comparée des taux demortalité et des taux d’incidence. Ils'agit des deux seules sources pourlesquelles des données sontactuellement disponibles et homogènessur une longue période. Le constat est le suivant : - l’incidence du cancer est en hausse,30 % en moyenne en vingt ans alorsque la mortalité est en baisse, 11 % surla même période. Ainsi le nombre depersonnes ayant survécu à un cancerest croissant ;- la hausse de l’incidence touche toutesles régions et dans des proportionsassez semblable, de 22 % à 38 %selon les régions et les sexes. Lecancer apparaît comme une pathologiede plus en plus présente dans lapopulation des régions ;- la baisse de la mortalité est peuhomogène, elle varie de 0 % à 20 %selon les régions et les sexes. Ce n’estpas toujours dans les régions quiconnaissaient la mortalité la plus forteque les évolutions ont été les plusfavorables, et inversement ;- les inégalités régionales face aucancer ne se sont pas sensiblementréduites entre 1980 et 2000.
Cette étude permet également demettre en évidence l’hétérogénéité
des situations selon les sexes, leslocalisations cancéreuses et lesrégions.
Les cancers de la trachée, desbronches et du poumon touchent
très majoritairement les hommes.Cependant la hausse de l’incidence etde la mortalité concerne surtout lesfemmes. Entre 1980 et 2000, elles ontconnu une croissance de l’incidence de133 % en moyenne et de la mortalité de71 %. Toutes les régions ont étéconcernées. Les deux sexes réunis, cecancer touche moins fortement le sudet l’ouest que le nord et l’est de laFrance.
Les cancers des voies aérodigestivessupérieures touchent aussi très
majoritairement les hommes. Chezceux-ci, l’incidence et la mortalité sonten forte baisse : respectivement de25 % pour l’incidence et 42 % pour lamortalité en 20 ans. Les baisses sontrelativement homogènes dans toutesles régions sauf en Nord - Pas-de-Calais où l’incidence n’a pas évolué aucours de la période étudiée. Ce cancertouche moins fortement le sud que lenord et l’ouest de la France, et lesécarts entre régions sontparticulièrement importants.
Le cancer du côlon rectum atteint demanière quasiment identique les
deux sexes et les évolutions del’incidence et de la mortalité sur 20 anssont également assez proches,(croissance modérée de l’incidence etbaisse modérée de la mortalité).L’opposition nord-sud est moinsmarquée pour ce cancer que pour lesdeux précédents.
Les cancers du col et du corps del’utérus ont évolué différemment.
L’incidence du cancer du col afortement diminué au cours de lapériode 1980-2000 (45 % en moyenne)et d’une façon homogène pourl’ensemble des régions, alors que celledu cancer du corps est resté quasimentstable (-4 %). Pour ces deux cancersréunis, les régions du sud et de l’ouestsont moins touchées que celles dunord-est.
Le cancer du sein a connu en 20 ansune forte augmentation de
l’incidence, 62 % en moyenne, sanscroissance de la mortalité. Lesdifférences géographiques de cecancer sont peu marquées, à
64 Le cancer dans les régions de France - Synthèse
l’exception peut être du nord et d’unepartie de l’ouest de la France, quiprésentent des taux plus élevés que lamoyenne nationale.
Le cancer de la prostate a lui aussiconnu en 20 ans une forte
augmentation de l’incidence (188 %)avec une légère baisse de la mortalité(-5 %). Les contrastes entre régionssont marqués, le sud de la France étantrelativement épargné.
Le mélanome est un cancer qui aconnu en 20 ans une très forte
croissance de son incidence (213 %chez les hommes et 142 % chez lesfemmes), accompagnée d’uneaugmentation, moindre, de la mortalité :respectivement 54 % et 36 %.L’évolution de la mortalité n’a pas étégéographiquement homogène entre1980 et 2000 : elle varie de -12 % à
+151 % selon les régions. En 2000, lesrégions présentant les incidences lesplus élevées sont situées à l’ouest dupays.
Ce travail de synthèse permet dedisposer d’un portrait comparatif
des régions françaises dans le domainedes cancers montrant des contrastesimportants entre régions, entre sourceset entre pathologies. Les différencesmises en évidence au sein d'une mêmerégion entre les indicateurs de santéretenus ne peuvent pas être explicitéesdans ce document. En effet, larecherche de ces explications nécessiteun travail commun entre les personnesrecueillant et traitant chacun de cestypes de données : lesépidémiologistes travaillant sur lesdonnées de mortalité ou d’incidence,les médecins conseils de l'Assurancemaladie qui sont à la base des données
sur les entrées en ALD et les praticiensdes départements d'informationmédicale qui veillent au recueil desdonnées du PMSI et dont sont issus leschiffres sur les séjours hospitaliers.
Cependant, d'ores et déjà, lesdifférences mises en évidence
plaident en faveur d'uneindividualisation des actions deprévention et de prise en charge auniveau de chaque territoire. Ainsi, cetravail peut être un des élémentsservant à l’élaboration de politiques desanté adaptées aux besoins despopulations dans les régions. Il permeten tout cas à chacun qu’il soit décideur,acteur ou tout simplement usager de neplus ignorer les informations serapportant aux cancers produites par lesystème de santé.
65Le cancer dans les régions de France - Annexes
Annexes
A) Précisions méthodologiques 67
B) Les régions de France métropolitaine 71
C) Glossaire 71
67Le cancer dans les régions de France - Précisions méthodologiques
1-Cartographie
Les cartes de ce document représentent des taux comparatifs (ou taux standardisés) par région dont les méthodesde calculs sont précisées ci-après.Toutes ces cartes comportent trois seuils pour les valeurs des taux, définis de la façon suivante : une classe centraleautour de la moyenne et des bornes à plus ou moins 10 % autour de cette moyenne. Cet écart autour de la moyennea été parfois adapté en fonction des valeurs observées.Les taux régionaux présentés sur les cartes ne comportent pas d'information sur leur niveau de significativité parrapport au taux moyen français. Il s'agit d'un choix délibéré, motivé par les remarques suivantes :- l’utilisation de tests de significativité peut être discutée dans la mesure où il ne s’agit pas d'échantillons mais de
données exhaustives (sauf pour l'incidence) ; cependant, certains chercheurs estiment que le fait d'avoir uncancer résulte d’une somme de causes qui rendent l’apparition du cancer comme résultant d’un phénomènealéatoire. On peut alors considérer qu'il existe bien une notion de variabilité aléatoire, même dans le cas d’unenregistrement exhaustif des cas.
- la présentation des valeurs des taux a été privilégiée plutôt que leur significativité pour faciliter la compréhensionsimple et rapide par des non spécialistes. Toutefois, il faut garder en mémoire que l’estimation ponctuelle d’unintervalle de confiance peut être utile.
2-Taux comparatif de mortalité
DéfinitionLe taux comparatif ou taux standardisé de mortalité s'exprime en nombre de décès pour 100 000 personnes. Ilcorrespond au taux que l’on observerait dans la région si elle avait la même structure par âge que la population deréférence (ici, la population française au recensement de 1990, deux sexes confondus).Les taux comparatifs éliminent les effets de structure par âge et autorisent les comparaisons entre les donnéesrecueillies, entre deux périodes, entre les deux sexes et entre les unités géographiques retenues. Le taux est calculésur une période triennale.Le taux comparatif de mortalité prématurée concerne les décès survenus avant 65 ans.
Sources• Inserm CépiDc pour le nombre de décès
C'est le service "CépiDc" de l'Inserm qui fournit les statistiques de décès en France par cause (principale ouassociées) établies à partir des certificats de décès et de données de l'Insee. Les pathologies sont codées d'après laclassification internationale des maladies dans sa 9e révision (CIM 9) avant 2000 et dans sa 10e révision (CIM 10)depuis.Les résultats présentés sur ce document se rapportent à la cause principale de décès pour ce qui est des donnéesrelatives aux cancers.
• Insee pour la population de référence : population de la France métropolitaine, deux sexes confondus, aurecensement de 1990.
• Insee pour le calcul des taux par âge : estimation de population au 1er janvier.
Méthodes de calculTaux comparatif de mortalité =
21 : le nombre de classes d'âge considérées : moins de 1 an, 1-4 ans, 5-9 ans, 10-14 ans, ... 95 ans et plus
A) Précisions méthodologiques
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68 Le cancer dans les régions de France - Annexes
i : l'indice de la classe d'âge considéréePi : la part de la classe d'âge i dans la population de référence
(population de la classe d'âge i / population totale)Quelle que soit la région et la cause de décès considérée, la population de référence est la population française aurecensement de 1990, deux sexes confondus.Ti : le taux spécifique de mortalité observé dans la région pour la classe d'âge i(nombre moyen annuel de décès de la classe d'âge / population de la classe d'âge)
Les populations utilisées sont, quelle que soit la période considérée, les populations estimées en milieu de période,c’est-à-dire pour 1998-2000 : (estimation au 1er janvier 1999 + estimation au 1er janvier 2000) / 2
3-Taux comparatif d'incidence
DéfinitionLe taux comparatif ou taux standardisé d'incidence du cancer s'exprime en nombre de nouveaux cas annuels pour100 000 personnes. Il correspond au taux que l’on observerait dans la région si elle avait la même structure par âgeque la population de référence (ici, la population européenne).
SourceLes données proviennent du réseau national des registres de cancer (Francim).Il s'agit d'estimations nationales et régionales réalisées par Francim : elles sont le résultat d’une modélisation durapport incidence sur mortalité, pour chaque localisation de cancer, en tenant compte de l’âge, du sexe et de lacohorte de naissance.Les données fournies par Francim portent sur les estimations du nombre de nouveaux cas pour les années 1980,1985, 1990, 1995 et 2000 et sur les estimations des taux d'incidence pour ces mêmes années. Les taux sontstandardisés sur la population européenne ou mondiale. Dans le présent document, ce sont les estimationsstandardisées sur la population européenne qui ont été utilisées.Les estimations portent sur 21 régions de France métropolitaine, la Corse ne pouvant faire l'objet de cesestimations du fait de la faible taille de cette région.
Méthodes de calculD’un point de vue épidémiologique, la méthode d’estimation de l’incidence repose sur un certain nombred’hypothèses :• La première concerne la représentativité du rapport entre l’incidence et la mortalité observée dans les registresfrançais. En d’autres termes, les niveaux de survie des différentes tumeurs sont supposés être relativementhomogènes dans les différentes régions. Cette hypothèse semble vérifiée au niveau des départements couverts parun registre si l’on se réfère aux résultats de l’enquête Eurocare. Elle peut néanmoins être remise en cause si despolitiques de santé publique différentes selon les régions sont mises en place, comme par exemple l’organisation decampagnes de dépistage de masse.• Une seconde hypothèse concerne la nature transversale de la mesure du rapport incidence/mortalité : on admetalors l’hypothèse d’absence de décalage significatif des évolutions d’incidence entre les différentes régions. Ainsi,il ne faut pas, par exemple, qu’il existe une trop grande différence dans la mise en place de nouvelles pratiquesthérapeutiques.• On suppose également qu’il n’existe pas une trop forte mobilité géographique de la population atteinte de cancerafin que la mise en relation entre incidence et mortalité repose sur des groupes relativement homogènes.• Enfin, il est clair que la qualité des certificats de décès est supposée comme relativement identique entre lesdifférentes régions.
69Le cancer dans les régions de France - Précisions méthodologiques
4-Taux comparatif d’admissions en affection de longue durée
DéfinitionLe taux comparatif ou taux standardisé s'exprime en nombre d'admissions en affection de longue durée (ALD) pour100 000 personnes couvertes par les trois principaux régimes d'assurance maladie. Il correspond au taux que l’onobserverait dans la région si elle avait la même structure par âge que la population de référence (ici, la populationfrançaise estimée au 1er janvier 2000, deux sexes confondus).Ces données correspondent aux nouvelles admissions en ALD prononcées par les trois régimes d’assurancemaladie pour l’année étudiée (cf. ci-dessous). L’unité statistique de ce dénombrement est la pathologie, unbénéficiaire pouvant avoir plusieurs pathologies. Dans les calculs, le bénéficiaire est ainsi comptabilisé autant defois qu’il a d’exonérations pour des pathologies différentes de la liste des ALD.
Sources• Les données ALD sont fournies par les trois principaux régimes d’assurance maladie :
- Cnamts : régime général- Canam : régime des professions indépendantes- CCMSA : régime agricole
• Insee : population estimée de la France métropolitaine au 1er janvier 2000, deux sexes confondus.• Cnamts : populations protégées 2001 et 2002 des trois régimes.
Méthode de calculTaux comparatif d’admission en ALD =
21 : le nombre de classes d'âge considérées : moins de 1 an, 1-4 ans, 5-9 ans, 10-14 ans,....., 95 ans et plusi : l'indice de la classe d'âge considéréePi : la part de la classe d'âge i dans la population de référence (population de la classe d'âge i / population totale)Quelles que soient la région et la cause d’ALD considérée, la population de référence est la population françaiseestimée au 1er janvier 2000, deux sexes confondus Ti : le taux spécifique d’admission en ALD observé dans la région pour la classe d'âge i(nombre annuel d’ALD de la classe d'âge / population protégée de la classe d'âge)Population protégée par classe d'âge : elle est obtenue en appliquant la structure par sexe et âge de la populationestimée au 1er janvier 2000 à la moyenne des populations protégées en 2001 et 2002.
PrécisionsIl s’agit du nombre d'admissions en ALD d'individus (assurés et ayants droit) ayant été reconnus pour la premièrefois par l’Assurance maladie, au cours d’une période choisie, comme atteints d’une affection de longue durée,comportant un traitement prolongé et une thérapeutique particulièrement coûteuse, inscrites sur une liste établie pardécret après avis du haut comité médical. La liste actuelle comporte 30 affections ou groupe d’affections (ALD30).Ces personnes bénéficient d’une suppression du ticket modérateur pour les soins ayant un rapport avec cetteaffection.
Mises en gardeLes nombres d’affections recensées correspondent aux avis favorables donnés par les médecins-conseils (du régimeconcerné), pour les premières demandes d’exonération du ticket modérateur au titre des affections de longue duréeune année donnée. Il ne s’agit donc pas d’un nombre de nouveaux malades, comme dans le cas d’un registre demorbidité.Les nombres d’affections recensées par l’Assurance maladie sont systématiquement inférieurs à la morbidité réelle.Les principales causes de sous-déclaration sont les suivantes :- le patient peut ne pas demander à être exonéré pour des raisons personnelles (assurance complémentaire
satisfaisante, souci de confidentialité) ;- le patient peut déjà être exonéré du ticket modérateur à un autre titre (précédente affection exonérante,
invalidité…) et donc ne pas faire l’objet d’une demande d’un médecin traitant pour une nouvelle ALD ;- les médecins conseils peuvent ne pas individualiser une affection nouvelle pour un patient déjà exonéré au titre
d’une ALD connexe partageant les mêmes mécanismes physio-pathologiques (par exemple, extension loco-
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70 Le cancer dans les régions de France - Annexes
régionale, localisation secondaire…) ;- le patient peut-être atteint d’une des 30 maladies de la liste des ALD, mais ne pas correspondre aux critères
médicaux de sévérité ou d’évolutivité exigés (par exemple certains cancers de la peau).Par ailleurs, des considérations d’ordre socio-économiques peuvent également intervenir dans l’exhaustivité durecueil : il est probable que les personnes économiquement défavorisées (ou leur médecin traitant) sollicitent defaçon plus fréquente et plus précoce l’exonération du ticket modérateur pour ALD.Pour ces différentes raisons, les incidences de morbidité calculées à partir des données d’ALD doivent plutôt êtreconsidérées comme des incidences « médico-sociales ».Il faut enfin préciser que ces écarts ne sont pas systématiques et homogènes pour chacune des 30 affections de laliste. Selon l’âge de la survenue de la pathologie, selon la fréquence d’association de cette pathologie avecd’autres, le défaut sera plus ou moins important.
5-Taux comparatifs de séjours hospitaliers
DéfinitionLe taux comparatif ou taux standardisé s'exprime en nombre de séjours hospitaliers en médecine, chirurgie,obstétrique pour 100 000 personnes. Il correspond au taux que l’on observerait dans la région si elle avait la mêmestructure par âge que la population de référence (ici, la population de France au recensement de 1999, deux sexesconfondus).Ce taux concerne le diagnostic principal d’hospitalisation, c’est-à-dire le diagnostic défini à la fin du séjourcomme celui ayant mobilisé l’essentiel de l’effort médical et soignant pendant le séjour.
SourcesLes données proviennent de la base de données PMSI - Évaluation des besoins de santé (PMSI EBS). Cette base aété conçue pour permettre la mise en œuvre, dans chaque région, du cahier des charges établi par la DHOS pourl’évaluation des besoins de santé dans le cadre des SROS de 3e génération, à partir de données comparables ethomogènes. Elle résulte d’une exploitation spécifique des bases nationales PMSI pour les années 1998 à 2002,réalisée par la Drees, la Dhos et l’Atih.Les données portent sur des séjours dans les services de soins de courte durée (médecine, chirurgie, obstétrique)des établissements de santé publics et privés participant au PMSI.Ce sont les données de diagnostic principal qui sont utilisées ici pour classer les séjours par pathologies. Lediagnostic principal d’hospitalisation est « le motif de prise en charge qui a mobilisé l’essentiel de l’effort médicalet soignant au cours de l’hospitalisation ».
Précisions- L’unité de compte est le séjour en soins de courte durée en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) et non le
patient. Plusieurs séjours peuvent donc concerner un même patient.- Les données sont domiciliées, c’est-à-dire comptabilisées au domicile du patient. - Les données sont redressées pour corriger les défauts d’exhaustivité.- Les séjours des nouveau-nés restés auprès de leur mère ne donnent pas lieu à l’ouverture d’un dossier
administratif et ne sont pas pris en compte.- Les venues pour des traitements réalisés en séances (chimiothérapies, radiothérapies…) sont exclues.- Les unités de soins de courte durée MCO des hôpitaux locaux et des établissements de santé dont l’activité
principale ne relève pas des soins de courte durée MCO (hôpitaux psychiatriques, établissements de soins desuite et réadaptation…) sont exclues.
- Les établissements à tarif d’autorité (« établissements non conventionnés ») sont exclus.
Mises en gardeLes différences entre les taux comparatifs d'hospitalisation de deux régions peuvent résulter d'une différence demorbidité dans leur population, de différences de pratiques de soins ou de modalités de prise en charge (traitementen ville ou à l'hôpital, séjours uniques ou itératifs…), voire d'habitudes spécifiques de codage dans le cadre duPMSI.
71Le cancer dans les régions de France - Les régions de France métropolitaine et Glossaire
B) Les régions de France métropolitaine
ADSP Actualité et dossier en santé publique
ALD Affection de longue durée
Atih Agence technique de l’information sur l’hospitalisation
Anaes Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé remplacé par la Haute
Autorité de santé (HAS) depuis 2005
BEH Bulletin épidémiologique hebdomadaire
Canam Caisse nationale d’assurance maladie des professions indépendantes
CCMSA Caisse centrale de la mutualité sociale agricole
CDIT Centre de documentation et d’information sur le tabac
CIM Classification internationale des maladies
CMU Couverture maladie universelle
Cnamts Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés
Dhos Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins
Drees Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques
Fnors Fédération nationale des observatoires régionaux de santé
Insee Institut national de la statistique et des études économiques
Inserm CépiDc Institut national de la santé et de la recherche médicale - Centre d’épidémiologie sur les
causes médicales de décès
MCO Médecine, chirurgie et obstétrique
OMS Organisation mondiale de la santé
ORS Observatoire régional de la santé
PMSI EBS Programme de médicalisation des systèmes d’information - Évaluation des besoins de santé
C) Glossaire
FNORS62, boulevard Garibaldi75015 Paris Tél : 01 56 58 52 40 Fax : 01 56 58 52 41www.fnors.org
Ministère de la Santé et des SolidaritésDirection générale de la santé14, avenue Duquesnes75007 Paris Tél : 01 40 56 60 00 Fax : 01 40 56 40 56www.sante.gouv.fr
Ce document est téléchargeable aux adresses suivantes :
http://www.fnors.org/fnors/ors/travaux/synthesekcer.pdfhttp://www.sante.gouv.fr à la rubrique “C” pour “Cancer”
mai 2006