Lavoie, V. (2007). Le Mérite Photojournalistique, Une Incertitude Critériologique

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No 20 Juin 2007 :La trame des images/Histoires de l'illustration photographique

Le mérite photojournalistique :une incertitude critériologique

V INCENT L AVOIE

p. 120-133

Te xte intégral

L’auteur tient à remercier l’Association internationale des études québécoises qui arendu possible sa participation à ce colloque.

Le World Press Photo of the Year est décerné annuellement à l’auteur de l’imagela plus exemplaire d’un fait d’actualité récent. Créé en 1955 à l’occasion de la

célébration du 25e anniversaire du syndicat des photographes néerlandais, ceprix, aujourd’hui doté d’une bourse de 10 000 euros, constitue, avec le Pulitzeraux États-Unis1, la plus haute distinction accordée dans le domaine duphotojournalisme. Chaque année, début février, un jury essentiellement composéde pairs compulse des milliers de dossiers de candidature associés aux catégoriessuivantes : information générale, spot d’actualité, protagonistes de faits divers,portraits, sciences et technologie, nature et environnement, arts, sports, et viequotidienne. Des premier, deuxième et troisième prix, de même que des mentionshonorables sont attribués pour chacune de ces catégories où figurent des photosisolées et des séquences présentées sous forme de reportage. Parmi l’ensemble desimages primées, le jury désigne la grande lauréate, un “chef-d’œuvre” que leservice de communication de la fondation néerlandaise décline sous diverses

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Le prestige de la “news value”

formes : affiche, publication, site web, exposition. L’exposition annuelle du WorldPress Photo constitue l’apogée de ce rituel honorifique où les images, dès lorsaffranchies de tout contexte éditorial, s’imposent comme autant d’incarnationsdu mérite photojournalistique.

Mais que récompense-t-on exactement par l’attribution d’un prix du WorldPress Photo (WPP) ? Le photographe, l’image ou l’événement ? Si le photographeest le destinataire des honneurs, l’est-il pour son engagement éthique, sa probité

journalistique ou son talent et ses habiletés esthétiques ? L’image est-elle primée

en raison de sa valeur informative et testimoniale ou à cause de ses propriétésformelles et narratives ? Et l’événement, le retient-on pour sa valeur historique oupour sa photogénie ? Les informations publiées sur le site de la fondation du WPPà l’attention des candidats sont bien laconiques sur la nature et l’objet du mérite.Si quelques attributs d’excellence sont formulés – la valeur d’actualité (news

value), les aptitudes créatives (creative skills) et la perception visuelleexceptionnelle (outstanding level of visual perception) –, ceux-ci se rapportentsoit au photographe, soit à l’image, soit encore à l’événement. Certes, lesaptitudes et les facultés perceptuelles renvoient à des qualités d’auteur. La valeurd’actualité, laquelle peut référer soit aux propriétés formelles et conceptuelles de

l’image, soit à ses déterminations phénoménologiques, ou encore désigner lasingularité de l’événement figuré, demeure une notion plus ambigüe. Lesrenseignements fournis par le WPP ne sont pas de nature à préciser le cadreévaluatif du concours. Il faut, pour tenter d’élucider les fondementscritériologiques de cette compétition de photojournalisme, recourir à l’enquêtehistorique. Les ouvrages professionnels publiés à l’attention desphotojournalistes, où l’on formalise les règles de la bonne image de presse2,représentent à cet égard une source de prédilection.

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La littérature spécialisée dans le domaine du photojournalisme estindispensable à l’étude des préceptes normatifs de l’image de presse. Les auteursde ces ouvrages destinés aux photographes de presse novices et confirmésconsacrent des chapitres entiers aux techniques et méthodes favorisant la réussitedes images. La plupart de ces ouvrages comportent d’ailleurs une section où l’onanalyse les propriétés formelles, plastiques et rhétoriques des meilleures imagesde presse. Les photographies qualifiées d’exemplaires le sont principalement enraison de leur valeur informative. Aussi, les qualités esthétiques des images sont-elles peu commentées. On préfère s’intéresser aux aspects permettant de légitimerla pertinence journalistique de la photographie de presse. Les ouvragesdidactiques publiés aux États-Unis dans les années trente, soit à une époque où lephotojournalisme, que l’on ne nomme pas encore véritablement comme tel3,s’impose comme une déclinaison visuelle du journalisme écrit, sont à cet égardfort instructifs. Afin de promouvoir le caractère journalistique de la photographiede presse, les auteurs de ces ouvrages identifient la news value comme la qualitépremière de la photographie de presse. Garante de la probité journalistiquenouvellement acquise de la photographie de presse, la news value, que l’onpropose de traduire par “valeur d’actualité” ou “valeur informative”, conjuguedeux attributs fondamentaux du photojournalisme cristallisés autour du terme

“news” : le temps présent et l’information.

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Dans les années trente, l’expression “news value” est employée afin dedistinguer les images jugées quelconques de celles propres à la publication dansles magazines illustrés de l’époque. L’accroissement considérable du nombre dephotographes et le flux constant d’images acheminées vers les rédactions des

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quotidiens et hebdomadaires illustrés nécessitent l’instauration d’un critèred’appréciation permettant d’identifier les meilleures images. Selon les auteurs de

Pictorial Journalism (1939), la valeur d’actualité d’une image est d’abordtributaire du contenu représenté. Les drames humains – accidents, incendies,inondations, émeutes, meurtres – figurent en tête de liste des thèmes à fortcoefficient d’actualité. Plus que les événements d’envergure internationale, ce sontles faits divers, particulièrement prisés des lecteurs de quotidiens locaux, quiconfèrent aux photographies le plus de valeur. Le fait divers est généralement un

drame de proximité que les journaux locaux colportent à l’attention despopulations du quartier, de la ville, de la région, éventuellement du pays, plusrarement à l’étranger. Les propriétés sensationnelles et informatives du fait diversreposent ainsi sur le principe d’une proximité géographique entre les victimes et lelectorat. Les auteurs de Pictorial Journalism constatent l’existence d’unedialectique de la sensation et de la proximité. « Plus l’événement survient loin dela scène locale, écrivent-ils, plus il doit être important afin de susciter l’intérêt dulecteur local. Un petit incident qui se produit sur la rue principale de telle villepeut faire la une, alors que s’il arrive dans une autre ville, il peut ne mériteraucune considération4. » Ainsi donc, plus l’événement est odieux et outrageant,

plus il est promis à une belle fortune médiatique. Dans ce contexte, la valeurd’actualité d’une image apparaît tributaire d’une proximité géographique assortied’une dimension sensationnelle5 propre au contenu de la représentation.

La proximité temporelle entre la survenue de l’événement et sa réceptionpublique est tout autant synonyme de valeur d’actualité. James C. Kinkaid,auteur de Press Photography (1936), insiste sur la nécessité de réduire les délaisentre la réalisation d’une image événementielle et sa diffusion. La news value estdécrite comme une qualité éphémère qu’il importe d’exploiter sans attendre.« Lorsqu’une photographie de presse est prise, écrit Kinkaid, elle doit être tirée leplus tôt possible et expédiée de toute urgence aux journaux et bureauxd’information les plus près. Si une journée s’écoule entre la prise de vue et laréalisation de l’épreuve, la valeur d’actualité du sujet peut décliner jusqu’à ne plusavoir d’intérêt6. » Afin de préserver la valeur d’actualité des images, onrecommande de les diffuser le plus rapidement possible, lorsque l’événement estencore “chaud”. Pour ce faire, l’auteur consacre un chapitre entier aux techniquesde développement des clichés où il estime à environ cinq minutes le tempsmaximal qu’un photographe devrait consacrer au traitement de ses images dansle laboratoire. Kinkaid décrit comme une course contre la montre la pratique de la

photographie de presse. Dès les débuts du XXe siècle, le photojournaliste estdépeint comme un homme pressé, un opérateur en état d’alerte permanent, unphotographe constamment sur le qui-vive pour lequel l’enregistrement desévénements du jour procède de la performance et de l’urgence tout à la fois. « Lephotographe de presse, écrit-on en 1911 dans un ouvrage édité par l’AmericanSchool of Art and Photography, est en tout temps prêt à bondir, toujours prompt àrépondre dans l’instant à une affectation : un incendie matinal, une candidatureprésidentielle, une scène de meurtre sordide, l’entrée à l’église d’un jeunearistocrate d’origine étrangère qui se marie7. » Le photojournaliste apparaît sousles espèces d’une figure en phase avec les déterminations tem porelles d’un mondeen perpétuelle transformation.

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Sous la pression d’une actualité toujours menacée de péremption, lephotographe de presse doit procéder dans l’urgence, souvent au détriment de la

qualité esthétique des images. Or la médiocrité esthétique des images de pressen’est pas ressentie comme un amenuisement de leur valeur. L’occultation oul’oubli de la dimension esthétique apparaît au contraire comme le signe d’und’affranchissement de l’image de presse vis-à-vis du modèle artistique. Le refus dela composante esthétique s’inscrit dans la perspective d’une affirmation des

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La quantification du mérite

ambitions journalistiques de l’image de presse. C’est l’opinion de Jack Price,auteur de News Photography (1932) et News Picture (1937), qui affirme que« depuis plusieurs années d’activité journalistique, la fonction principale duphotographe de presse a consisté à enjoliver d’ “art” les pages [de la presseillustrée]. La valeur d’actualité des images, s’il y en avait, était trop souventsecondaire. Pour le journal moderne, ajoute-t-il, cette époque est révolue8 ». SelonPrice, le photojournalisme doit rejeter les préceptes de la photographie artistiqueen raison de leur incompatibilité avec la vocation informative des images de

presse. La valeur d’actualité des images, cette news value que le WPP associe àl’expression du mérite photojournalistique, est ainsi indépendante de touteconsidération esthétique.

Dans leur ouvrage Pictorial Journalism, Ellard, Mills et Vitray proposent dequantifier la valeur d’actualité des images de presse au moyen d’un système denotation appliqué au contenu de la représentation9. Les auteurs reconnaissent

trois composants essentiels au sujet de l’image, soit la notoriété des personnes,l’intérêt de l’information et l’intensité de l’action, auxquels ils attribuent une

valeur exprimée en pourcentage. Selon cette grille d’évaluation tripartite, onindique à titre d’exemple qu’un portrait du président des États-Unis montrant cedernier à son bureau de la Maison Blanche recueillera 33,3 % (personne), 33,3 %(information) et 20 % (action), pour un grand total de 86,6 %. Poursensationnelle qu’elle soit, la photographie prise lors de l’explosion du

Hindenburg – image qui figure en ouverture de l’ouvrage – ne reçoit qu’unemodeste évaluation à 66,6 % attribuable explique-t-on, à l’absence de lacomposante humaine (0 %). Ce dernier cas conduit les auteurs à fixer à 60 % la

note de passage pour toute image destinée à la publication.

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L’appréciation quantitative des composants fondamentaux de l’image de presse– facteur humain, singularité de l’événement, impact de la représentation – révèleau moins deux intentions principales : celle tout d’abord de désigner lesingrédients du succès photojournalistique ; celle ensuite d’instaurer un systèmede codification du mérite. Cette dernière ambition se précise en 1960 avec lapublication de l’article de William Stephenson, “Principles of Selection of NewsPictures”, où l’auteur, au moyen de méthodes d’analyse issues des sciencessociales, s’emploie à rationaliser les procédures et critères d’attribution des prix dephotojournalisme10. Statisticien et chercheur en psychologie expérimentale,Stephenson est l’inventeur de la méthode Q-sort, une nouvelle technique decollecte d'informations permettant de compiler, plus finement que lesquestionnaires ou les échelles d'attitudes, des appréciations subjectives relativesaux jugements esthétiques, aux interprétations poétiques, aux comportementssociaux, voire aux opinions politiques11. Le subjectivisme des décisions prisesdans le domaine des compétitions photographiques amène Stephenson às’intéresser aux processus d’attribution des prix de photojournalisme. Constatantque les jugements rendus dans ce domaine ne reposent sur aucun fondementobjectif, le chercheur souhaite vérifier l’applicabilité de sa méthodologie dans lecadre du Fifty Memorable News Pictures of the Last Half-Century Project, unpalmarès des plus célèbres photographies de presse prises au cours de cette

période.

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Commandité par la puissante National Press Photographers Association etl’ Encyclopaedia Britannica, le palmarès devait à l’origine désigner les« meilleures » photographies de presse prises entre 1908 et 1958, comme entémoigne sa première appellation, « Fifty Best News Pictures… ». La substitution

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L’événement récompensé

du terme « mémorables » (memorable) à celui de « meilleures » (best ), outre desupprimer du titre la seule mention à caractère évaluatif, est riche d’indicationssur la pérennité des images d’actualité, mais également fort instructive sur lespropriétés testimoniales sinon commémoratives que l’on y rattache. Élaboré àl’occasion des célébrations du cinquantième anniversaire de l’école de journalismede l’université du Missouri, ce palmarès illustre parfaitement, selon Stephenson,l’importance de systématiser les modalités d’évaluation du mérite et de la valeurphotojournalistique. À la demande des organisateurs de l’événement, Stephenson

invite les membres du jury à adopter un protocole d’évaluation rigoureuximpliquant l’attribution de cotes – de 0 à 10 – pour chacune des 165 imagessoumises à l’évaluation. Sans toutefois préciser la nature des critères aufondement de cet exercice appréciatif, le chercheur conclut que les résultatsfournis par les différents jurés reflètent les priorités esthétiques et économiques deleurs filières professionnelles respectives. Ainsi, les éditeurs de magazinesillustrés, sensibles aux attentes de leur lectorat, auraient tendance à privilégier lesimages d’information générale traitant de contenus susceptibles de susciter de lacompassion, de l’admiration ou de la pitié. À l’inverse, les membres du jury œuvrant dans le domaine des agences de presse, plus familiers des informations

d’actualité destinées à une diffusion internationale, favorisent les photographieschocs et les contenus de type sensationnel12.

Wilson Hicks, ancien éditeur de Life et mentor de toute une génération dephotojournalistes, n’hésite pas à affirmer qu’il est « fréquent que l’événement, etnon le photographe, fasse l’image ». Il en veut pour preuve deux imagesreproduites dans l’ouvrage qu’il publie en 1952 sous le titre Words and Pictures.

An introduction to photojournalism13

. La première photographie, bien connue,est prise en 1937 par Sam Shere et représente l’explosion du dirigeable allemand

Hindenburg alors qu’il s’apprête à atterrir à Lakehurst au New Jersey ( fig. 4). Lesecond cliché montre la chute d’un homme photographiée depuis la terrasse del’Empire State Building à New York. Ces deux photographies ont ceci en communqu’elles représentent l’issue imprévue d’une situation présumée sous contrôle :l’atterrissage sans histoire du dirigeable d’une part, la contemplation paisible dupanorama new-yorkais d’autre part. Ce que ces images ont enregistré, c’est unaccident, c’est-à-dire cette part d’imprévisible qui est susceptible de produire deschefs-d’œuvre. La célèbre photographie prise par Eddie Adams montrantl’exécution sommaire d’un présumé Viêt-cong a obtenu un Pulitzer en vertu de ceprincipe. Les circonstances dans lesquelles s’est déroulée la réalisation de laphotographie de l’exécution l’indiquent parfaitement. L’attention médiatiqueétait mobilisée bien avant que le chef de la police n’abatte le détenu. Adams ad’ailleurs réalisé un cliché où l’on voit la victime escortée par trois marines. Lareprésentation photographique du coup de feu fait en quelque sorte état del’irruption d’un second événement qui introduit une part d’aléatoire à l’intérieurd’une procédure d’enregistrement jusqu’alors maîtrisée. La capture de cet instantest méritoire non pas tant parce qu’elle constitue une prouesse ou un coup dechance, mais bien parce qu’elle est l’expression exemplaire d’une action nonpréméditée. Dans ces conditions, la réaction du photographe ne peut être

qu’instinctive, et le chef-d’œuvre involontaire. Or c’est précisément la dimensioninstinctive et aléatoire associée à la genèse de cette image qui est valorisée par laprofession. Faut-il alors s’étonner que la photographie amateur, particulièrementcelle où la précarité des conditions de prise de vue apparaît manifeste, ait reçul’assentiment de l’institution Pulitzer ? Que le cliché réalisé par Arnold Hardy

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(voir fig. 1), un photographe amateur d’Atlanta, montrant la défenestration d’une jeune femme, ait obtenu en 1947 le prix Pulitzer montre à l’évidence que la“pauvreté esthétique” d’une image ne saurait constituer un facteur discriminant.L’intérêt de cette photographie sensationnelle tient évidemment au caractèreexceptionnel de la scène tout autant qu’à la promptitude du photographe, deuxattributs fondamentaux du photojournalisme orthodoxe.

La fortune médiatique des images de presse est tributaire de la capture d’uninstant emblématique. La célèbre photographie prise en 1936 par Robert Capa

montrant le moment de la chute d’un milicien espagnol près du Cerro Muriano enest un exemple probant. Réalisée à une époque où se formalisent les règlescanoniques du photojournalisme moderne, cette photographie, véritable icône del’instantané autant que de la guerre civile espagnole, est reproduite dans lesprincipaux magazines illustrés de l’époque : Vu (23 septembre 1936), Paris-Soir

(28 juin 1937), Regards (14 juillet 1937). C’est en outre à l’image de Capa que lemagazine Life (12 juillet 1937) fait appel afin d’illustrer un article dressant le biland’une année de guerre civile. Depuis lors, nombreux sont les commentateurs,historiens, critiques et photographes qui, pour désigner la spécificité duphotojournalisme, convoquent des références à l’instantané. L’observation la plus

notoire est celle qu’émet Henri Cartier-Bresson, dans son célèbre texte L’Instant décisif justement, où les déterminations temporelles de l’actephotographique apparaissent indissociables des attributs formels de l’image : «La photographie est pour moi la reconnaissance simultanée, dans une fraction deseconde, d’une part de la signification d’un fait, et de l’autre, d’une organisationrigoureuse des formes perçues visuellement qui expriment ce fait14. » Ce passagepourrait valoir comme définition principielle de l’image de presse. Publié auxÉtats-Unis sous le titre The Decisive Moment , le texte de Cartier-Bresson estrapidement devenu une référence obligée des auteurs américains écrivant sur lephotojournalisme. Dès les années 1950, l’instant décisif (the decisive moment )s’impose comme l’expression consacrée pour décrire cette occasion exemplaire, cekairos15 que doit saisir le photographe de presse. Robert B. Rhode et Floyd H.McGall l’identifient comme « un moment où les éléments du contenu seconjuguent de façon percutante et fugace16 ». La valeur d’information de l’imageétant tributaire de l’enregistrement réussi de ce moment opportun, il apparaîtselon les auteurs que la compétence du photographe se mesure à l’aune de sacapacité à reconnaître et saisir celui-ci. Cette compétence, que l’on promeut àl’époque comme la marque d’une singularité professionnelle, s’inscrit dans laperspective d’un rapport performatif entretenu avec le temps. La vitesse, qu’ellesoit perceptuelle (la reconnaissance) ou processuelle (l’enregistrement), estréitérée comme l’un des attributs fondamentaux du photographe de presse.

Gerald D. Hurley et Angus McDougall, auteurs de Visual Impact in Print , unguide à l’attention des photographes, éditeurs et graphistes œuvrant dans ledomaine de la photographie de presse, font figurer le recueil de Cartier-Bressonparmi les dix ouvrages fondamentaux du domaine. De celui-ci, les auteurs ontretenu le passage subordonnant le plus explicitement la photographie à uneproblématique de l’instantané : « De tous les moyens d’expression, laphotographie est le seul qui fixe un instant précis17. » Les références au texte deCartier-Bresson visent à valoriser ce principe de célérité. En matière de rapiditéd’exécution, Cartier-Bresson est d’ailleurs désigné comme un as : « Henri Cartier-Bresson cadre et déclenche si rapidement que ses sujets n’ont pratiquement pas

conscience d’avoir été photographiés par lui », soutient Kenneth Kobre18. On ledécrit également comme le maître de la prise de vue unique qui « en une fractionde seconde, par les effets conjugués de l’éclairage, de la composition et del’expression, produit une photographie évocatrice (storytelling)19 ».

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La réception américaine des idées de Cartier-Bresson va dans le sens d’une12

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valorisation de la capture photographique du moment opportun. L’exemplarité dece moment n’est toutefois pas tant tributaire de la nature du contenu représentéque de la sélection effectuée par le photographe, un auteur doué, assure-t-on, deremarquables facultés perceptuelles et motrices. Cette conception duphotojournalisme trouve un écho dans Words and Pictures de Wilson Hicks quiparaît la même année que le recueil de Cartier-Bresson. Hicks énonce ainsi lesconditions de capture de l’instant emblématique : « De toutes les opérationssélectives accomplies par le photographe, la plus cruciale est certainement celle de

la saisie temporelle d’un moment éphémère qui, pour une scène ou une situationdonnée, sera plus significatif que tout autre20. » En des termes qui évoquent ceuxde son contemporain français, Hicks invite les photographes à saisir le « momentle plus significatif » (the most meaningful moment ) d’une action ou d’uneémotion donnée, voire de l’une et de l’autre tout à la fois. Hicks identifie deuxcatégories d’acmés (climax ) : d’une part, celle correspondant au développementd’une action arrivée à son moment paroxystique, par exemple le saut d’une

ballerine ou le coup droit d’un boxeur ; d’autre part, celle susceptible de produireles effets psychologiques les plus intenses, la même ballerine au terme de sonmouvement ou le boxeur cuvant sa défaite. Ces deux acmés n’étant pas forcément

synchrones, il incombe aux photographes de choisir le moment le plus opportun,qu’il soit de nature physique – une action – ou psychologique – un état. Pour cefaire, Hicks invite les photographes à anticiper les épisodes les plus significatifsd’une situation donnée. Il leur conseille de développer le réflexe de déclencher leurappareil quelques fractions de seconde avant que l’apothéose de l’événement ne semanifeste. De cette manière, ils pourront combler, assure Hicks, l’indésirableintervalle temporel entre la perception des faits et leur enregistrement.

Le World Press Photo s’impose comme une fabrique d’excellence. Il œuvre àcréer de la rareté, même si celle-ci entre en totale contradiction avec lesdéterminations techniques de la reproduction photographique, par ailleursessentielles à la mise en circulation simultanée des expositions du WPP21.L’exception est intrinsèque au système des prix photographiques qui nonseulement produit des chefs-d’œuvre du photojournalisme, mais récompense lecourage des photographes, corollaire semble-t-il du talent de l’artiste. Il apparaîten effet que dans le domaine du photojournalisme, les qualités morales duphotojournaliste se sont substituées à la compétence esthétique de l’artistecomme critère d’excellence. Les respectables dispositions morales du photographeméritant ne sont pas sans incidence sur la valeur économique des imageslauréates. La corrélation entre mérite, honneur et valeur marchande des images depresse est d’ailleurs parfaitement assumée par le War Photo Museum àDubrovnik, en Croatie, qui propose, dès la page d’accueil de son site web, la vente

de tirages originaux honorés d’un prix international22. On prend soin de bienindiquer la nature des honneurs – World Press Photo, Fuji European NewsPhotographer of the Year –, la qualité des horreurs – Kosovo, Sierra Leone, Bosnie,Irak – avant de fournir toutes les informations et indications constitutives de la

valeur économique et symbolique des images : le nombre limité de tirages, lanumérotation de l’épreuve revêtue de la signature de l’auteur, l’émission d’uncertificat d’authenticité, voilà autant de conditions destinées à produire de larareté23. Seymour Topping, administrateur du prix Pulitzer de 1993 à 2002,estime que le courage du photographe constitue le principal critère d’appréciationet que cela conduit à privilégier les images susceptibles de démontrer cette

qualité24. Le nombre important de photographies lauréates représentant dessituations de crise est, selon lui, la conséquence de cette prédilection pour lesdémonstrations de courage. De fait, la majorité des prix Pulitzer de photographiedécernés de 1942 à 2002 montre des conflits armés et des insurrections (28,6 %),des crimes et faits divers (11,2 %), des accidents et catastrophes naturelles

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Notes

1 .Le prix Pulitzer de photographie est décerné annuellement par la Columbia University àNew York depuis 1942.

2 Voir notamment Edwin EBERMAN et Daniel D. MICH, “What is a Good Photograph”, TheTechnique of the Picture Story, New York, McGraw-Hill Book Company, Inc., 1945, p. 46-77 ; Floyd H. MCC ALL et Robert B. R HODE, “Qualities of a Good News Photograph”, Press

Photography. Reporting with a Camera, New York, The Macmillan Company, 1961,p. 139-149 ; Clifton C. EDOM, “Principles of Judging Photographs: What Makes a GoodPicture?”, Photojournalism. Principles and Practices, Dubuque, Wm. C. Brown Company Publishers, 1976, p. 129-115 ; Frank P. HOY , “Judging the Single Photograph”,

Photojournalism. Visual Approach, Englewoods Cliffs, Prentice-Hall, Inc., 1986, p. 77-79.

3 Nous n’adhérons pas à l’opinion de Michael Griffith voulant que le termephotojournalisme soit d’usage commun dès la fin des années vingt. L’auteur ne fournitd’ailleurs aucun exemple d’occurrences de ce terme pour la période visée. Cf . “The Great

War Photographs: Constructing Myths of History and Photojournalism”, Picturing the Past. Media, History and Photography , sous la direction de Bonnie BRENNEN et Hanno H ARDT,Urbana et Chicago, University of Illinois Press, coll. “The History of Communication”, 1999,p. 122. Nos recherches indiquent plutôt que les appellations “pictorial journalism”, “newspicture”, “news photography” et “press photography” correspondent aux appellations en

vigueur pendant l’entre-deux-guerres.

4 Laura V ITRAY , John MILLS JR , Roscoe ELLARD, Pictorial Journalism, McGraw-Hill Book Company, Inc., New York, 1939, p. 33-34.

5 L’essor du sensationnalisme recouvre celui de la presse de masse, elle-même

contemporaine de l’intensification de la division du travail, de l’urbanisation, de lacentralisation des mécanismes de décision politique, de l’extension et de la densificationdes systèmes de transport et de communication, autant de phénomènes propres à lamassification de la société entre 1850 et 1930. Le sensationnalisme a partie liée avec lamodernité. Indissociable des bouleversements sensoriels et perceptuels propres à la villemoderne, il participe du choc, de la césure et de l’éclair, autant d’attributs propres à unimaginaire de la photographie. Dans le domaine de la presse illustrée, le sensationnalismese caractérise par l’emploi de photographies susceptibles de cristalliser, sinon d’amplifier,les stimuli contemporains. Cf.Simon Michael BESSIE, Jazz Journalism: The Story of Tabloid

Newspapers, New York, E. P. Dutton, 1938, p. 247 ; Ben S INGER , “Modernity,Hyperstimulus and the Rise of Popular Sensationalism”, Cinema and the Invention of

Modern Life, sous la direction de Leo Charney et Vanessa Scharwtz, Berkeley/Los Angeles,University of California Press, 1995, p. 93.

6 James C. K INKAID, Press Photography , Boston, American Photographic Publishing Co.,1936, p. 244.

7 At-Home Portraiture, Flashlight, Commercial and Press Photography , Scranton ; Pa., American School of Art and Photography, 1911, p. 387.

8 Jack PRICE, News Picture, New York, Round Table Press, Inc., 1937, p. xi. Les idées de

(17,3 %), selon une enquête statistique récemment menée25.La liste des grands prix remis par le WPP depuis sa création en 1955 révèle un

registre thématique analogue. Le WPP adhère en ce sens aux principes énoncésdans Pictorial Journalism (1939) à l’effet que la valeur d’actualité d’une image esttributaire de sa dimension sensationnelle, apanage de la photographie de faitdivers. La vocation internationale du WPP incite cependant les jurés à porterdavantage leur attention vers les représentations de conflits armés. Cettepréférence accordée aux photographies de guerre s’inscrit dans la perspective

d’une valorisation des vertus morales – abnégation, engagement, altruisme –prêtées au photographe de presse. La présence du photographe sur les lieux d’unconflit ou d’un drame s’inscrit dans le prolongement d’une posture éthique qu’onne cesse, au moins depuis Capa, de louanger. C’est le traumatisme du réeldavantage que le choc de la nouvelle qui constitue en l’espèce l’authenticitétestimoniale et la probité morale du photographe de reportage. Voilà donc ce àquoi pourrait tenir, en partie à tout le moins, le mérite de l’auteur honoré :l’accomplissement d’un devoir de présence face à l’événement.

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Price ne sont pas exclusives au contexte américain. En France, F. de Lanot, dans un articlede 1934 intitulé “La photographie et la presse”, partage l’avis de son contemporain d’outre-

Atlantique lorsqu’il explique les conditions de production des dépêches photographiques :« Les clichés pris, le reporter file sans perdre de temps à son laboratoire et procède lui-même au développement. […] La photographie d’information reposant sur la rapidité de laprise de vue, du développement, du tirage et de la gravure, ne nous étonnons pas si laqualité ne joue qu’un rôle secondaire. Ce qui importe, c’est que l’image enregistréeparaisse en même temps que le texte qui commente l’événement qui l’a provoquée. », F.de L ANOT, “La photographie et la presse”, Bulletin de la Société française de photographie,nº 3, mars 1934, p. 63-68.

9 Cf . L. V ITRAY , J. MILLS JR , R. ELLARD, “Judging News Photo”, Pictorial Journalism, op. cit ,p. 29-53.

10 William STEPHENSON, “Principles of Selection of News Pictures”, Journalism Quarter ly 37 (1960), p. 61-68, reproduit dans C. C. EDOM, Photojournalism. Principles and Practices, op.cit , p. 306-307.

11 Cf.Steven R. BROWN, “Methodology And Qualitative Research”, Qualitative Health Research, 1996 (November), 6 (4), p. 561-567.

12 W. STEPHENSON, “Principles of Selection of News Pictures”, Journalism Quarterly 37 (1960), p. 61-68, reproduit dans C. C. EDOM, Photojournalism. Principles and Practices, op.cit., p. 306.

13 Wilson HICKS, Words and Pictures: An Introduction to Photojournalism, New York,

Harper & Brothers, 1952. Les images en question sont reproduites p. 74 et 75.14 Henri C ARTIER -BRESSON, Images à la sauvette, Paris, Verge, 1952, republié dans lesCahiers de la photographie, nº 18, p. 20.

15 Cf . Barbara C ASSIN, L'Effet sophistique, Gallimard, 1995, p. 466-469.

16 F. H. MCC ALL et R. B. R HODE, Press Photography. Reporting with a Camera, op. cit .,p. 146.

17 H. C ARTIER -BRESSON, The Decisive Moment , New York, Simon and Schuster, 1952, cit. inGerald D. HURLEY et Angus MCDOUGALL, Visual Impact in Print. How to Make PictureCommunicate; a Guide for the Photographer, the Editor, the Designer, Chicago,

American Publishers Press, 1971, p. 187.

18 Kenneth K OBRE, Photojournalism: The Professionnals’ Approach, New York, Curtin and

London, 1980, p. 124.19 F. P. HOY , Photojournalism: The Visual Approach, op. cit., p. 67.

20 W. HICKS, Words and Pictures, op. cit., p. 122.

21 Au moment même où se déroule ce colloque, la cuvée 2006 du WPP est présentée à lafois en Espagne, aux Pays-Bas, en Ukraine, au Japon, au Mexique, au Canada, au Portugalet en Hongrie.

22 Cf . www.warphotoltd.com

23 Sur le statut de la photographie dans les économies symboliques de la rareté artistique, voir Sylvain M ARESCA , “Sortir des impasses du vintage”, La Recherche photographique, n° 18, 1995, p. 57-59 ; Raymonde MOULIN, “La genèse de la rareté artistique”, De la valeur del’art , Paris, Flammarion, 1995, p. 161-191.

24 D’après une interview conduite par Hun SHIK K IM et C. Zoe SMITH, “Sixty Years of Showing the World to America, Pulitzer Prize-Winning Photographs, 1942-2002”, Gazette:The International Journal for Communication Studies, vol. 67, n° 4, 2005, p. 309.

25 Ibi d., p. 314.

Pour citer cet article

Référence électronique

Vincent Lavoie, « Le mérite photojournalistique : une incertitude critériologique », Études photographiques, 20 | Juin 2007, [En ligne], mis en ligne le 20 juin 2008. URL :

http://etudesphotographiques.revues.org/1192. consulté le 11 avril 20 15.

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