L’arthrite de la première métatarsophalangienne n’est pas toujours une goutte : étude...

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ARTICLE IN PRESS G Model Revue du rhumatisme xxx (2014) xxx–xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Article original L’arthrite de la première métatarsophalangienne n’est pas toujours une goutte : étude d’une cohorte prospective chez des patients en soins primaires Laura B.E. Kienhorst a,, Hein J.E.M. Janssens b,c , Jaap Fransen d , Eloy H. van de Lisdonk b , Matthijs Janssen a a Service de rhumatologie, hôpital Rijnstate, Arnhem, PO Box 8, 6880 AA, Velp, Pays-Bas b Service des soins primaires communautaires, Radboud centre médical universitaire, PO Box 9101, 6500 HB, Nijmegen, Pays-Bas c Service de recherche clinique, hôpital Rijnstate, Arnhem, PO Box 8, 6880 AA, Velp, Pays-Bas d Service de rhumatologie, Radboud centre médical universitaire, PO Box 9101, 6500 HB, Nijmegen, Pays-Bas i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Accepté le 2 ecembre 2013 Disponible sur Internet le xxx Mots clés : Goutte Première métatarsophalangienne Cristaux d’urate monosodique Arthrite Liquide synovial r é s u m é Objectifs. L’arthrite de la première métatarsophalangienne a été considérée comme pathognomonique de la goutte, mais il est inconnu si les autres formes d’arthrite peuvent survenir au niveau de cette articulation. Les objectifs de ce travail étaient de déterminer la validité du diagnostic clinique du médecin généraliste en utilisant comme test de référence l’analyse du liquide synovial, de définir la prévalence des autres diagnostics que la goutte ainsi que les signes et les symptômes qui permettent de différencier les patients goutteux des non goutteux. Méthodes. Cette étude de cohorte prospective avait inclus des patients de soins primaires présentant une monoarthrite de la première métatarsophalangienne. Après un recrutement des patients par leurs médecins généralistes, les données des patients ont été colligées par un rhumatologue. Le liquide synovial avait été analysé à la recherche de cristaux d’urate monosodique. Si les cristaux étaient absents, les patients étaient suivis sur une période de 6 ans, ou jusqu’à ce qu’un diagnostic précis soit établi. Si durant la période de suivi des cristaux sont identifiés, le patient est classé comme ayant présenté une goutte à l’évaluation initiale. Résultats. Cent cinquante-neuf patients de soins primaires ont été inclus. À l’inclusion, le diagnostic clinique avait été posé dans 98 % des cas. Les valeurs prédictives positive et négative de la goutte étaient respectivement de 0,79 et de 0,75. Après la période de suivi, 77 % avaient une goutte, 8 % avaient une autre affection rhumatismale et 15 % avaient une monoarthrite transitoire non spécifique. Les patients goutteux avaient des signes les discriminant des patients non goutteux. Conclusions. La goutte est une cause fréquente mais non exclusive des arthrites de la première méta- tarsophalangienne. © 2014 Société Franc ¸ aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 1. Introduction La crise de goutte survenant sur la première métatarsopha- langienne (MTP-1) est reconnue comme l’un des signes les plus précoces de la goutte [1]. Actuellement, l’arthrite de la MTP-1 est toujours considérée comme un aspect typique de la goutte. La monoarthrite est une forme commune d’arthrite en soins primaires. DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2013.12.001. Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸ aise de cet article, mais la réfé- rence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L.B.E. Kienhorst). Le diagnostic étiologique de la monoarthrite est vaste. Chez environ 20 % des patients vus en soins primaires, un diagnostic définitif n’est pas posé, et la monoarthrite est dite « non spécifique » [2]. Dans le groupe des monoarthrites, la goutte est la maladie la plus fréquente (57 %) [2]. Un à 2 % de la population est atteinte de goutte [3]. La prévalence de l’arthrite de la MTP-1 chez les patients se présentant pour une monoarthrite est d’environ 40 % [2]. La crise initiale de goutte touche la MTP-1 chez 56–78 % des patients. Cette articula- tion est atteinte avec la même fréquence au cours de l’évolution de la maladie à 59–89 % [4,5]. Malgré le fait que la goutte soit la cause la plus fréquente de cette monoarthrite et qu’elle survienne le plus souvent au niveau de la MTP-1. L’atteinte de la MTP-1 dans le cadre des autres causes d’arthrite n’est pas connue. Un diagnostic définitif est important à 1169-8330/$ see front matter © 2014 Société Franc ¸ aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2014.01.011 REVRHU-4327; No. of Pages 5

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Revue du rhumatisme xxx (2014) xxx–xxx

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Service de rhumatologie, hôpital Rijnstate, Arnhem, PO Box 8, 6880 AA, Velp, Pays-BasService des soins primaires communautaires, Radboud centre médical universitaire, PO Box 9101, 6500 HB, Nijmegen, Pays-BasService de recherche clinique, hôpital Rijnstate, Arnhem, PO Box 8, 6880 AA, Velp, Pays-BasService de rhumatologie, Radboud centre médical universitaire, PO Box 9101, 6500 HB, Nijmegen, Pays-Bas

i n f o a r t i c l e

istorique de l’article :ccepté le 2 decembre 2013isponible sur Internet le xxx

ots clés :outteremière métatarsophalangienneristaux d’urate monosodiquerthriteiquide synovial

r é s u m é

Objectifs. – L’arthrite de la première métatarsophalangienne a été considérée comme pathognomoniquede la goutte, mais il est inconnu si les autres formes d’arthrite peuvent survenir au niveau de cettearticulation. Les objectifs de ce travail étaient de déterminer la validité du diagnostic clinique du médecingénéraliste en utilisant comme test de référence l’analyse du liquide synovial, de définir la prévalencedes autres diagnostics que la goutte ainsi que les signes et les symptômes qui permettent de différencierles patients goutteux des non goutteux.Méthodes. – Cette étude de cohorte prospective avait inclus des patients de soins primaires présentantune monoarthrite de la première métatarsophalangienne. Après un recrutement des patients par leursmédecins généralistes, les données des patients ont été colligées par un rhumatologue. Le liquide synovialavait été analysé à la recherche de cristaux d’urate monosodique. Si les cristaux étaient absents, lespatients étaient suivis sur une période de 6 ans, ou jusqu’à ce qu’un diagnostic précis soit établi. Si durantla période de suivi des cristaux sont identifiés, le patient est classé comme ayant présenté une goutte àl’évaluation initiale.Résultats. – Cent cinquante-neuf patients de soins primaires ont été inclus. À l’inclusion, le diagnosticclinique avait été posé dans 98 % des cas. Les valeurs prédictives positive et négative de la goutte étaient

respectivement de 0,79 et de 0,75. Après la période de suivi, 77 % avaient une goutte, 8 % avaient uneautre affection rhumatismale et 15 % avaient une monoarthrite transitoire non spécifique. Les patientsgoutteux avaient des signes les discriminant des patients non goutteux.Conclusions. – La goutte est une cause fréquente mais non exclusive des arthrites de la première méta-tarsophalangienne.

© 2014 Société Franc aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

. Introduction

La crise de goutte survenant sur la première métatarsopha-angienne (MTP-1) est reconnue comme l’un des signes les plus

récoces de la goutte [1]. Actuellement, l’arthrite de la MTP-1 estoujours considérée comme un aspect typique de la goutte. La

onoarthrite est une forme commune d’arthrite en soins primaires.

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2013.12.001.� Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc aise de cet article, mais la réfé-ence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus.∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (L.B.E. Kienhorst).

169-8330/$ – see front matter © 2014 Société Franc aise de Rhumatologie. Publié par Elsttp://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2014.01.011

Le diagnostic étiologique de la monoarthrite est vaste. Chez environ20 % des patients vus en soins primaires, un diagnostic définitif n’estpas posé, et la monoarthrite est dite « non spécifique » [2]. Dans legroupe des monoarthrites, la goutte est la maladie la plus fréquente(57 %) [2]. Un à 2 % de la population est atteinte de goutte [3]. Laprévalence de l’arthrite de la MTP-1 chez les patients se présentantpour une monoarthrite est d’environ 40 % [2]. La crise initiale degoutte touche la MTP-1 chez 56–78 % des patients. Cette articula-tion est atteinte avec la même fréquence au cours de l’évolution dela maladie à 59–89 % [4,5].

Malgré le fait que la goutte soit la cause la plus fréquente decette monoarthrite et qu’elle survienne le plus souvent au niveaude la MTP-1. L’atteinte de la MTP-1 dans le cadre des autres causesd’arthrite n’est pas connue. Un diagnostic définitif est important à

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ARTICLE L.B.E. Kienhorst et al. / Revue

oser du fait des implications thérapeutiques, pronostiques et desomorbidités, particulièrement cardiovasculaires [6–8]. Les consé-uences d’un diagnostic erroné de la goutte sont une information

ncorrecte donnée au patient, une estimation incorrecte du pronos-ic et une prescription incorrecte des traitements. Cette dernièremplique la prescription de drogues hypouricémiantes inutiles, et’absence de traitement d’une pathologie rhumatismale telle que laolyarthrite rhumatoïde, le rhumatisme psoriasique et l’arthrose.

L’objectif primaire de cette étude était de déterminer la vali-ité du diagnostic clinique fait par le médecin généraliste lors de

a survenue d’une arthrite de la MTP-1 en utilisant comme réfé-ence l’identification des cristaux d’urate monosodique (UMS) danse liquide articulaire. Le deuxième objectif était de déterminer larévalence des autres formes de monoarthrite de la MTP-1. Leroisième objectif était d’identifier les signes cliniques et les symp-ômes qui pourraient différencier entre les patients goutteux et nonoutteux.

. Méthodes

.1. Population de l’étude

Il s’agit d’une sous-analyse et une extension d’une étude deohorte réalisée entre le 24 mars 2004 et le 14 juillet 2007 afin deévelopper des outils diagnostiques pour les médecins généra-

istes dans le but de pouvoir diagnostiquer une goutte sans recourir l’analyse du liquide synovial [2]. Les patients présentant designes et des symptômes d’une monoarthrite de la MTP-1 selon’appréciation du médecin généraliste avec une probabilité deoutte ont été inclus. Les médecins généralistes ayant participé

l’étude couvrent 180 000 à 200 000 personnes. Aux Pays-Bas, lesabitants sont enregistrés avec un médecin généraliste qui fournit

es soins primaires à 2000 à 3000 personnes. Il assure une action deontrôle et indique l’orientation des patients à l’hôpital pour desoins secondaires.

Les médecins généralistes avaient inclus des patients durant leseures de travail ordinaire (lundi à vendredi, 8 heures à 18 heures).es médecins généralistes orientaient leurs patients au centre deecherche régional (service de rhumatologie, hôpital Rijnstate, Arn-em, Pays-Bas).

.2. Évaluation de base

Dans les 24 heures suivant la visite du médecin généraliste,es patients ont été examinés, à quelques exceptions près, par le

ême rhumatologue. Tous les patients avaient passé une inter-iew standard et un examen clinique. Le Tableau 1 fournit une idéelobale sur les caractéristiques des patients. La MTP-1 de chaqueatient était ponctionnée et le liquide de ponction était analysén utilisant un microscope polarisé à la recherche de cristaux’UMS. Lorsqu’aucun liquide n’était ponctionné, le patient étaitlassé comme n’ayant pas de goutte. Lorsque les cristaux n’étaientas identifiés, des examens cliniques et paracliniques supplémen-aires étaient réalisés afin de confirmer ou d’exclure les autresormes d’arthrite, parmi lesquelles la recherche du facteur rhuma-oïde (FR-IgM), les anticorps anti-peptide citrulliné (anti-CCP), desadiographies, et selon la présentation clinique une recherche desnticorps antinucléaires (AAN), antistreptolysine, anti-DNAse, anti-orps anti-Borrelia IgM et IgG. Dans le cas d’un diagnostic défini’une pathologie rhumatismale, le suivi est interrompu.

Après l’orientation du patient, le médecin généraliste transmet-

ait au centre régional une information concernant sa suspicionlinique initiale, s’il avait pensé que l’arthrite de la MTP-1 était’origine goutteuse ou non. Le diagnostic clinique du médecin géné-aliste restait dissimulé aux chercheurs durant la période de suivi.

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2.3. Suivi

Lorsque le patient n’était pas diagnostiqué comme atteint d’unegoutte, il était suivi au centre régional durant une période d’un an,jusqu’au 14 juillet 2007. Durant cette année, chaque patient nongoutteux qui présentait un nouvel épisode d’arthrite était réévalué,incluant l’analyse du liquide synovial et la recherche des cristauxd’UMS.

Après cette période de suivi initiale, les patients étaient suivisen outre pendant 5 ans par leurs médecins généralistes jusqu’au30 juin 2012. En juin 2012, les médecins généralistes étaientcontactés afin de réévaluer les dossiers médicaux de leurs patientset de faire savoir si un diagnostic bien défini était établi.

Si les crocristaux d’UMS étaient identifiés durant le suivi, lepatient non goutteux était reclassé comme ayant déjà eu une goutteau moment de l’inclusion. Les précédents résultats faux-négatifspour la goutte lors de l’analyse du liquide synovial étaient changésen résultats positifs.

2.4. Analyse statistique

À partir de la comparaison du diagnostic posé en médecinegénérale et jusqu’à l’identification des cristaux d’UMS, nous avonsétabli les caractéristiques diagnostiques (sensibilité, spécificité,valeur prédictive positive et négative, et rapports de vraisem-blance positifs et négatifs) en utilisant des tableaux 2 × 2. Pourles signes et les symptômes, nous avons utilisé des statistiquesdescriptives, avec la présence des cristaux d’UMS comme variabledépendante. Les résultats des variables quantitatives sont rap-portés en moyennes ± déviations standard. Les résultats pour lesvariables qualitatives étaient montrés en nombres et en pourcen-tages des patients par catégorie. Les groupes « goutte » et « pas degoutte » étaient comparés en utilisant une analyse de régressionlogistique. Tous les tests statistiques étaient réalisés en utilisant lelogiciel PASW statistics 18.

3. Résultats

Quatre-vingt-treize médecins généralistes avaient recruté381 patients présentant des signes et des symptômes de monoar-thrite avec une forte probabilité de goutte. Parmi eux, 159 avaientune monoarthrite du gros orteil. Ils avaient formé notre grouped’étude. Leur âge moyen était de 58,2 (13,8) ans, et 123 (77,4 %)étaient de sexe masculin. Le score moyen de la douleur mesuré parl’échelle analogique de 0 à 100 était de 53,7 (22,7).

À l’inclusion, les cristaux d’UMS ont été identifiés chez118 patients (74,2 %). Durant la période de suivi, 5 patients sup-plémentaires ont été rajoutés car les cristaux d’UMS ont étéindividualisés lors de ponctions ultérieures sur récidive. La Fig. 1montre les diagnostics à l’inclusion, durant le suivi et après le suivi.

3.1. Validation du diagnostic clinique du médecin généraliste

Chez 155 (97,5 %) patients parmi les 159 avec une arthrite dela MTP-1, les médecins généralistes avaient pensé qu’il s’agissaitd’une probable goutte, sur la base des symptômes cliniques. Lacomparaison du diagnostic de goutte par les médecins généralistesavec l’étalon-or qui était l’identification des cristaux d’UMS avait

montré une sensibilité de 0,99, une spécificité de 0,08, une valeurprédictive positive de 0,79 et une valeur prédictive négative de 0,75.Les rapports de vraisemblance positif et négatif étaient respective-ment de 1,1 et de 0,1.

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Tableau 1Caractéristiques des patients atteints d’arthrite de la MTP-1 avec ou sans goutte.

Caractéristiques des patients Goutte (n = 123) Pas de goutte (n = 36) pf Odds ratio (intervalle de confiance à 95 %)

Âge, ans, moyenne (DS) 59,2 (13,6) 55,0 (14,1) 0,12 0,98 (0,95–1,01)

Sexe masculin, n (%) 104 (85) 19 (53) 0,00 4,90 (2,16–11,09)

Début, n (%)En quelques heures 48 (39) 19 (53) 0,14 0,57 (0,27–1,21)En un jour 97 (79) 30 (83) 0,56 0,75 (0,28–1,98)

Antécédent par le patient, n (%)Antécédent de crise d’arthrite 76 (62) 13 (36) 0,01 2,86 (1,32–6,19)Arthrite de la même articulation 41 (54) 10 (77) 0,13 0,35 (0,09–1,38)Notion de goutte 61 (50) 8 (22) 0,01 3,44 (1,46–8,15)

Médicaments pris, n (%)Diurétiques 38 (31) 5 (14) 0,05 2,77 (1,00–7,68)Antiagrégants, acide acétylsalicylique 12 (10) 1 (3) 0,67 1,14 (0,62–2,11)Traitements antihypertenseurs ou à visée cardiovasculaire 75 (61) 9 (25) 0,00 4,69 (2,03–10,82)

Notion familiale de goutte, n (%) 30 (24)a 8 (22)b 0,67 1,20 (0,52–2,72)

Comorbidité, n (%)Diabète 8 (7) 2 (56) 0,84 1,18 (0,24–5,83)Hypertension 60 (49) 6 (17) 0,00 4,76 (1,85–12,25)≥ 1 maladie cardiovasculaireg 41 (33) 3 (8) 0,00 5,50 (1,59–19,01)Hypertension ou ≥ 1 maladies cardiovasculaire 77 (63) 8 (22) 0,00 5,86 (2,46–13,94)Lithiases rénales 10 (8) 0 (0) NA NA

Consommation d’alcool, n (%)N’importe 69 (56) 20 (56) 0,91 0,96 (0,45–2,05)Bière 47 (38) 5 (14) 0,01 3,71 (1,35–10,23)Vin 15 (12) 15 (42) 0,00 0,19 (0,08–0,44)Liqueur 12 (10) 1 (3) 0,22 3,68 (0,46–29,30)≥ 7 unités par semaine 52 (42) 17 (47) 0,60 0,82 (0,39–1,73)

Rougeur articulaire, n (%) 117 (95) 33 (92) 0,44 1,77 (0,42–7,47)

Tophus, n (%) 11 (9) 0 (0) NA NA

Psoriasis, n (%) 7 (6) 1 (3) 0,68 1,14 (0,86–1,50)

Indice de masse corporelle, kg/m2

Moyenne (DS) 29,1 (4,1) 28,4 (7,0) 0,41 0,97 (0,89–1,05)> 30, n (%) 47 (38) 10 (28) 0,25 1,61 (0,71–3,63)> 25, n (%) 107 (87) 26 (72) 0,04 2,57 (1,05–6,32)

Pression artérielle systolique, mmHgMoyenne (DS) 145,2 (23,6) 142,6 (23,0) 0,56 1,00 (0,98–1,01)> 140 mmHg, n (%) 52 (42) 16 (44) 0,82 0,92 (0,43–1,94)

Pression artérielle diastolique, mmHgMoyenne (DS) 85,1 (12,1) 83,8 (13,3) 0,56 0,99 (0,96–1,02)> 90 mmHg, n (%) 34 (28) 10 (28) 0,99 0,99 (0,43–2,28)

Uricémie, �mol/LMoyenne (DS) 481,8 (101,1) 362,8 (101,1) 0,00 0,00 (0,00–0,00)> 349,7, n (%) 120 (98) 16 (44) 0,00 50,00 (13,35–187,33)

Taux de créatinine, �mol/LMoyenne (DS) 97,2 (44,2) 79,6 (17,7) 0,00 0,97 (0,95–0,99)> 105,2, n (%) 34 (28) 3 (8) 0,02 4,20 (1,21–14,61)

Taux de filtration glomérulaire, mL/min/L, 73 m2

Moyenne (DS) 72,9 (25,0) 80,5 (15,0) 0,09 1,01 (0,99–1,03)< 90, n (%) 94 (76) 22 (61) 0,07 2,06 (0,94–4,54)< 60, n (%) 37 (30) 3 (8) 0,01 4,73 (1,37–16,41)

Vitesse de sédimentation globulaire, mm/minMoyenne (DS) 19,6 (15,0)c 16,4 (11,6) 0,25 0,98 (0,95–1,01)> 20 pour les hommes ou > 30 pour les femmes, n (%) 41 (33)c 10 (28) 0,51 1,32 (0,58–2,99)

Protéine C réactive, mg/dLMoyenne (DS) 2,1 (2,9)d 1,5 (2,3)e 0,22 0,99 (0,97–1,01)> 1, n (%) 68 (55)d 9 (25)e 0,00 3,70 (1,59–8,61)

NA : non applicable car la présence des tophus et les lithiases coïncidait avec la présence des cristaux d’UMS ; DS : déviations standard.a n = 121.b n = 35.c n = 122.d n = 119.e n = 34.f Basé sur les différences entre les deux groupes après régression logistique univariée.g Angine de poitrine, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, accident vasculaire cérébral, accident ischémique transitoire ou maladie vasculaire périphérique.

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4 L.B.E. Kienhorst et al. / Revue du rhu

Fig. 1. Diagnostics des patients présentant une arthrite de la MTP-1 à l’inclusion,dd

3

anécadg

3

gtlicudmut(

TA1

urant le suivi et après le suivi. UMS = identification des cristaux d’urate monoso-ique au niveau du liquide synovial ; MG = diagnostic du médecin généraliste.

.2. Autres diagnostics de l’arthrite de la MTP-1

À l’inclusion, 10 (15,9 %) des 159 patients avaient une autreffection rhumatismale et 31 (19,5 %) avaient une monoarthriteon spécifique. Après la période de suivi, les cristaux d’UMStaient retrouvés chez 5 (3,1 %) patients qui étaient donc reclassésomme goutte ; 12 (7,5 %) satisfaisaient à des critères de multiplesffections rhumatismales et 24 (15,1 %) avaient une monoarthrite’origine indéterminée (voir Tableau 2). L’arthrose était le dia-nostic le plus souvent retenu derrière la goutte.

.3. Différences cliniques entre les goutteux et les non goutteux

Les différences cliniques entre les patients goutteux et nonoutteux figurent dans le Tableau 1. Les signes et symp-ômes suivants étaient significativement plus fréquents chezes patients avec une goutte prouvée sur l’analyse du liquidentra-articulaire après une analyse univariée : sexe masculin, anté-édent d’arthrite, notion de goutte rapportée par le patient,tilisation de diurétiques, utilisation de traitements à visée car-iovasculaire ou anti-hypertensive, hypertension artérielle et/oualadie cardiovasculaire, consommation de bière, IMC > 25 kg/m2,

ricémie > 349,7 �mol/L, créatininémie > 105,2 �mol/L, taux de fil-

ration glomérulaire < 60 mL/min et protéine C réactive > 1 mg/dLp < 0,05).

ableau 2utres diagnostics que la goutte chez les patients présentant une arthrite de la MTP-

après une période de suivi de 6 ans.

Autres diagnostics que la goutte chez les patients atteintsd’arthrite de la MTP-1

n

Arthrose 3Polyarthrite rhumatoïde 2Rhumatisme psoriasique 1Pseudo-goutte 1Arthrite secondaire à une maladie inflammatoire chronique de

l’intestin1

Onion de l’hallux 1Rhumatisme palindromique 1Arthrite à FR-IgM positifa 1Arthrite à FR-IgM et anti-CCP négatifs, AAN positifa 1Monoarthrite non spécifique 24

Total 36

a Ne peut pas être classés en polyarthrite rhumatoïde.

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4. Discussion

Comme leurs prédécesseurs de l’antiquité, les médecins de l’èremoderne diagnostiquent une goutte chez environ 100 % de leurspatients atteints d’une arthrite de la MTP-1. Bien que la gouttesoit le diagnostic le plus fréquent, cette étude montre que lequart des patients présentant une arthrite de la MTP-1 n’avaientpas de goutte. Dans notre cohorte de patients, si les cristauxd’UMS n’étaient pas identifiés, l’arthrite de la MTP-1 était la mani-festation d’un rhumatisme inflammatoire tel que la polyarthriterhumatoïde, le rhumatisme psoriasique, la pseudo-goutte, l’arthritesecondaire à une maladie inflammatoire chronique de l’intestinet le rhumatisme palindromique. Ceci montre que le diagnosticdifférentiel de l’arthrite de la MTP-1 est comparable à celui dela mono-, oligo- ou polyarthrite. Notre étude identifie plusieurssignes cliniques et symptômes qui peuvent aider à la distinctionentre une goutte et le reste des diagnostics, tels que le sexe mas-culin, l’antécédent d’arthrite, la notion de goutte, l’utilisation dediurétiques, l’utilisation de médicaments à visée cardiovasculaireou anti-hypertensive, l’hypertension artérielle et/ou les cardio-pathies, la consommation de bière, l’IMC élevé, l’hyperuricémie,l’hypercréatininémie, le taux de filtration glomérulaire bas et la CRPélevée.

La littérature sur la monoarthrite en général et sur l’arthrite dela MTP-1 en particulier est très limitée. Les articles sur la mono-arthrite en général consistent en des études de la littérature etdes opinions d’experts [9–20]. Les articles concernant la mono-arthrite de la MTP-1 sont rares et largement basés sur des cascliniques [19,21–27]. Quelques données peuvent être retrouvéessur l’arthrite de la MTP-1 dans le cadre d’une oligo- ou une polyar-thrite dans diverses pathologies rhumatismales [28–32].

La sensibilité du diagnostic clinique fait en médecine généraleest élevée, mais la spécificité est basse. Cette dernière montre qu’unpatient présentant une arthrite non goutteuse de la MTP-1 est rare-ment classé comme ayant une pathologie non goutteuse.

Chez 15 % de nos patients la cause de l’arthrite de la MTP-1 étaitinconnue. Comparé aux données de la littérature, ce pourcentaged’arthrites non spécifiques est bas [33,34]. La plupart des patients(67 %) avec arthrite non spécifique étaient restés asymptomatiquesdurant la période de suivi et seulement 23 % avaient un diagnosticbien défini. La goutte est une affection récidivante et 32 % despatients avaient eu une nouvelle crise de goutte dans les 5 ans sui-vant leur première crise durant laquelle l’identification des cristauxavait échoué [35]. La goutte ne peut pas être formellement excluedans ce groupe d’arthrites non spécifiques, mais, du fait de sa naturerécidivante, un suivi de 6 ans la rend très peu probable.

Nos résultats montrent que contrairement aux précédentspapiers [36,37], l’uricémie est presque toujours (98 %) élevéedurant les crises de goutte de la MTP-1. Une explication possibleserait que la goutte définie dans notre étude s’est toujours baséesur l’identification des cristaux d’UMS, alors que d’autres étudesavaient accepté les critères cliniques pour le diagnostic de goutte.Nous avons démontré que dans le groupe d’arthrites de la MTP-1 non goutteuse, l’uricémie était souvent (56 %) dans les valeursnormales durant les crises.

Le score moyen de douleur mesuré avec une échelle visuelleanalogique allant de 0 à 100 dans les groupes de goutteux et de nongoutteux étaient respectivement de 54,3 (22,4) et de 51,4 (23,84)(p = 0,65). Le score de douleur ne peut pas être utilisé afin de diffé-rencier entre la présence et l’absence de goutte.

Une des forces majeurs de notre étude est qu’il s’agit de la pre-mière étude regroupant un nombre aussi important d’arthrites de

la MTP-1 recrutées dans un centre de soins primaires. Notre cohortede soins primaires est représentative de la population dans laquellela goutte est diagnostiquée en premier puisque tous les patientsétaient envoyés des centres de soins primaires, à l’inverse de la

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ARTICLEL.B.E. Kienhorst et al. / Revue

ratique normale lorsque les médecins généralistes adressent 10 %eulement de leurs patients chez qui ils suspectent une goutte versn service de rhumatologie [38].

Notre étude présente plusieurs limites. Aucune analyse multi-ariée de régression logistique n’a été réalisée sur nos données, car’effectif du groupe non goutteux était trop faible pour obtenir desésultats fiables. Cependant, en plus du rôle diagnostique pour laoutte [2], les signes cliniques et les symptômes étaient identifiésfin d’aider les cliniciens dans leur pratique quotidienne dans laistinction entre les goutteux et les non goutteux. Une autre limite

notre étude est que chez 15 % des patients, les cristaux d’UMS’étaient pas identifiés et aucun diagnostic n’avait été établi. Chez9 % des patients, le liquide synovial n’avait pas été obtenu lors de

a ponction articulaire. Le pourcentage était plus élevé que dans leroupe total des patients présentant une arthrite de la MTP-1 (7 %).e liquide articulaire avait été ponctionné et analysé à la recherchee cristaux d’UMS par un rhumatologue expérimenté, ce qui rendeu probable la possibilité d’erreurs techniques de ponction oue lecture du liquide synovial. La sensibilité de la détection desristaux est de 95 % avec une spécificité de 97 % [39]. La raison pro-able de ce pourcentage élevé d’échec de ponction dans ce groupe’arthrite non spécifique est que l’arthrite était plus discrète. Uneroisième limite à notre étude était que nous n’avions pas utilisée radiographies standard ou d’échographie afin de renforcer notreypothèse diagnostique. Cependant, la capacité diagnostique de ceserniers est inconnue, sauf pour l’échographie dans la goutte dont

a sensibilité est insuffisante [40]. L’étalon-or dans le diagnostice goutte reste l’identification des cristaux d’UMS dans le liquideynovial.

En conclusion, nos données montrent que la goutte est une causemportante mais non exclusive d’arthrite de la MTP-1. La gouttest un diagnostic correct dans seulement 77 % des cas d’arthrite dea MTP-1 vue en médecine générale, alors que les médecins géné-alistes supposent qu’il s’agit d’une goutte dans 98 % des cas. Lesiagnostics différentiels de l’arthrite de la MTP-1 sont vastes. Notretude prône le besoin de valider le diagnostic par l’utilisation designes cliniques afin de distinguer le patient goutteux du non gout-eux, et d’envoyer le patient vers un centre de soins secondaires afine réaliser une analyse du liquide synovial en cas de doute diag-ostique, en prenant en compte les conséquences thérapeutiquest pronostiques.

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-ion avec cet article.

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