La Mondialisation en Fonctionnement

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h"p://dimassuryo.wordpress.com/2011/03/29/globaliza<onbackfire/ THÈME 2 LES DYNAMIQUES DE LA MONDIALISATION LEÇON 1:LA MONDIALISATION EN FONCTIONNEMENT

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h"p://dimassuryo.wordpress.com/2011/03/29/globaliza<on-­‐backfire/  

 THÈME  2  LES  DYNAMIQUES  DE  LA  MONDIALISATION    LEÇON  1:LA  MONDIALISATION  EN  FONCTIONNEMENT  

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Apple Store de Pékin Sortie  de  l’iPad en 2010

Leçon 1: La mondialisation en

fonctionnement

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INTRODUCTION  

•  Défini<on  des  termes  du  sujet:    • Mondialisa)on  *P80  •  Fonc<onnement  des  territoires  du  monde  en  interdépendances  et  interrela<ons.    •  Processus  dynamique  qui  s’est  accéléré  dans  le  seconde  moi<é  du  XXème  siècle.    

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PROBLÉMATIQUE  

•  Par  quels  processus  et  selon  quelles  formes  de  flux,  un  produit  est-­‐il  introduit  dans  les  courants  d’échanges  mondialisés?  

•  Comment  s’organisent  les  acteurs,  les  marchés  et  les  systèmes  territoriaux  au  sein  d’un  monde  mondialisé?  

•  Quel  rôle  jouent  les  mobilités,  les  flux,  les  systèmes  de  communica<on  matériels  et  les  réseaux  numériques  dans  le  fonc<onnement  de  la  mondialisa<on?  

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POUR  LE  BACCALAURÉAT  

•  Sujet  de  composi<on  croisant  deux  entrées  (étude  des  processus,  acteurs  de  la  mondialisa<on  et  débats  ou  mobilités,  flux  et  réseaux  mondiaux  en  prenant  appui  sur  l’étude  de  cas)  ou  les  trois  entrées  de  la  ques<on    

•  Étude  cri<que  de  document(s)    

•  Croquis  sur  les  flux  et  réseaux  mondialisés  Schéma  sur  les  espaces  du  produit  mondialisé  étudié.  

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I  –  L’IPHONE  D’APPLE,  UN  PRODUIT  MONDIALISÉ.  

•  A-­‐  UN  PRODUIT  MONDIAL?  • DOSSIER  P  82-­‐85  

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Document annexe: Façades des Apple stores

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BILAN    DE  L’ÉTUDE  DE  CAS  P  83  Vendu  à    plus  de  100  millions  d’exemplaires  depuis  2007.  Moteur  de  la  croissance  de  la  firme  transna<onale    •  36%  des  ventes  en  2010    •  →L’iPhone  est  un  exemple  de  produit  mondialisé:    – -­‐par  l’extension  géographique  de  ses  ventes  (Triade  et  de  plus  en  plus  pays  émergents)    

– -­‐par  le  caractère  à  la  fois  mondial  et  régional  de  sa  produc<on.    

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B.  Une  valorisa<on  sélec<ve  des  territoires.      

Doc 4 :L'iPhone: un produit ultramondialisé

L'iPhone est conçu aux Etats-Unis, fabriqué et assemblé en Chine et ce, à partir de pièces venues du monde entier. En 2011, le smartphone d'Apple symbolise une nouvelle étape dans une mondialisation, de plus en plus développée. "Designed by Apple in California. Assembled in China". Derrière cette inscription, gravée au dos des smartphones de la marque, se cache un processus de fabrication beaucoup plus complexe. En cette période de mondialisation, "l'iPhone est devenu le symbole de l'explosion de la chaîne de fabrication", constate Jean-Marc Vittori, journaliste aux Echos. Si l'iPhone a été lancé en Californie et assemblé en Chine pour 6,50 dollars, la production des pièces a, quant à elle, été réalisée à travers le monde. La mémoire Flash et l'écran sont produits au Japon pour 60 dollars. Le processeur et ses composants associés viennent de Corée du Sud (22 dollars), tandis que la caméra, le système wifi et les puces GPS ont été élaborés en Allemagne (30 dollars). L'Iphone aura coûté 172 dollars pour la fabrication des biens intermédiaires et 6 dollars pour l'assemblage. Au final, il sera vendu 500 dollars par Apple. Le groupe réalise ainsi une marge de 80%.

http://www.journeeseconomie.org

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Apple  a  une  stratégie  territoriale  <rant  profit  de  la  DIT  (division  interna<onale  du  travail).    

 CONCEPTION  DESIGN    STRATÉGIE    MARKETING  

DÉVELOPPEMENT  ET  PRODUCTION  DES  COMPOSANTS  

ASSEMBLAGE  FINAL  

CUPPERTINO  (CALIFORNIE)  SIÈGE  SOCIAL  DE  LA  FTN  

FIRMES  SOUS-­‐TRAITANTES  JAPONAISES  (TOSHIBA),  CORÉENNES  (SAMSUNG),  OU  AMÉRICAINES  (  BROADCOM)    USINES  EN  ASIE,  DANS  DES  PAYS  À  BAS  SALAIRES  (PHILIPPINES,  CHINE,  TAÏWAN)  

SCHENZEN  (  CHINE)  USINES  DE  LA  FIRME  TAÏWANAISE,  FOXCONN.  

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DOCUMENT  9  P  85  COÛTS  DE  PRODUCTION  ET  BÉNÉFICES  

•  En  2010,  pour  un  prix  de  vente  à  600$,  le  coût  de  fabrica<on  de  l’iPhone  est  de  200$  dont  seulement  6$  pour  l’assemblage  des  composants.    

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C-­‐  UN  CONTEXTE  DE  PRODUCTION  DE  L’IPHONE  ÉVOLUTIF  ET  SÉLECTIF  

•  1-­‐  DE  NOUVELLES  RÉSISTANCES  hlp://www.dailymo<on.com/video/x37sl8_analyse-­‐de-­‐l-­‐iphone_news    

Avec  l’iPhone,  différentes  logiques  et  stratégies  d’acteurs  dans  la  mondialisa<on  peuvent  être  repérées.  Des  ONG,  chinoises  notamment,  dénoncent  les  impacts  environnementaux  de  la  produc<on  et  les  condi<ons  de  travail  chez  les  sous  traitants  (suicides  d’employés  en  2012  chez  Fox  Conn)    

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Le Monde 20 février 2011

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Le Monde 3 août

2011

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Le Monde 3 septembre 2011

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Apple : Mac Book, iPod, iPhone et la division internationale du travail. Dépassant les 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires et dégageant des rentabilités exceptionnelles en 2010-2011, la firme californienne est devenue un des symboles mondiaux de l’innovation en accélérant la sortie de nouveaux produits tout en fournissant aussi de nouveaux services en ligne sur l’internet (iTunes, Appstore, iBookstore). Comme de nombreuses entreprises informatiques et électroniques dans les années 1980-1990, elle a décidé de se concentrer sur les fonctions de direction, de conception, d’organisation et de vente en externalisant toute la production matérielle à des firmes sous traitantes. Celles-ci en retour ont très largement délocalisé leurs usines dans les pays à bas salaires, en particulier en Asie du Sud-Est et en Chine. Le montage final de nombreux produits Apple est sous traité à la firme taïwanaise Foxconn qui emploie entre 800000 et un million de salariés dans le monde selon la charge de travail. Dans l’immense complexe industriel de Hon Hai, dans la zone franche de Shenzhen, c’est une véritable ville dans la ville qui fonctionne avec des bureaux, des magasins et des dortoirs. Foxconn y emploie entre 300000 et 450000 salariés, dont de nombreux migrants pauvres de l’intérieur de la Chine attirés par le dynamisme littoral. Les conditions de travail y sont si difficiles qu’elles conduisent en 2010 à une succession de suicides qui, rendus publics, font scandale. Devant le risque de voir son image ternie et de perdre des clients, Apple multiplie les visites et audits d’ateliers afin de vérifier le respect par ses sous-traitants de normes sociales et salariales minimales. Mais surtout, face à la pénurie de main d’œuvre des régions littorales chinoises et à la forte hausse ces derniers années des salaires minimaux (+10% par an), le taïwanais Foxconn délocalise ses activités vers d’autres régions ou pays. Il annonce en mars 2011 à l’occasion d’une visite de la Présidente brésilienne à Pékin –emblématique des relations Sud-Sud- un investissement de 12 milliards de dollars au Brésil et la possible création de 100000 emplois. Il possède déjà cinq usines d’assemblage travaillant pour Apple, Sony, HP ou Motorola dans l’Etat de Sao Paulo et dans la zone franche de Manaus en Amazonie.

Ciattoni A, Géographie et géopolitique de la mondialisation, Hatier, 2011.

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2-­‐  les  réac<ons  des  différents  acteurs  de  la  produc<on  

•  En  réac<on,  les  firmes  s’adaptent.  Apple  mul<plie  les  audits  d’usines  et  supprime  des  ma<ères  toxiques  des  iPhone.    •  Face  à  la  hausse  des  salaires  en  Chine  li"orale  (+10%  par  an),  la  FTN  Foxconn  annonce  la  délocalisa<on  des  produc<ons  vers  l’intérieur  du  pays  ainsi  que  vers  le  Brésil  et  un  plan  géant  d’automa<sa<on  des  usines.    

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SCHÉMA  P  99:LES  ESPACES  DE  L’IPHONE,  PRODUIT  MONDIALISÉ  

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Océan atlantique

Océan indien Océan

pacifique

EUROPE OCCIDENTALE

OCEANIE AMERIQUE DU SUD

AMERIQUE DU NORD

Silicon Valley Siège  d’Apple

Australie

Japon

AFRIQUE

ASIE Etats Unis

Canada

Shenzhen

Taïwan

Corée du Sud

Les  espaces  de  l’iPhone, produit mondialisé.

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1. La conception

Siège  social  d’Apple

Principal flux décisionnel

2. La production

Flux de pièces détachées

Usine  d’assemblage

Etats  d’origine  des  firmes

impliquées dans la production

(Foxconn…)

3. La distribution

Flux maritimes des produits finis

Etats  où  l’iPhone est commercialisé

Présence  d’Apple  Stores

Japon

Les  espaces  de  l’iPhone, produit mondialisé.

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II  –LE  PROCESSUS  DE  MONDIALISATION  

•  A-­‐  UN  PROCESSUS  DE  LONGUE  DURÉE  

– 1-­‐  Un  long  processus  de  diffusion  du  capitalisme  

– Rappel  du  programme  de  première.(  croissance  économique,  mondialisa<on  et  économies  monde)  

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A partir du XVIème siècle

Contexte des Grands

découvertes Place de la Hollande

(Amsterdam) Compagnie

hollandaise des Indes

A partir du XIXème siècle

Contexte de la Révolution

industrielle et des transports Angleterre (Londres)

Au XXème siècle Domination des Etats Unis après

la 1ère GM

A la fin du XXème siècle Nouveaux acteurs, nouveaux

acteurs qui renforcent ou s’opposent  à  la  mondialisation

Rôle des puissances émergentes

Une première mondialisation

Une deuxième mondialisation

La mondialisation aujourd’hui

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2-­‐  un  processus  de  mise  en  rela<on  des  territoires  dû  à  deux  éléments  

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Deux  éléments  •  La  conteneurisa<on  

(1956)  et  la  spécialisa<on  des  navires  ont  abou<  à  l’explosion  des  échanges  mari<mes.  L’inter  modalite  facilite  la  desserte  des  territoires  et  les  grands  ports  mondiaux  deviennent  des  hubs.    

•  Document  4  p  119  

•  -­‐Les  télécommunica<ons  réduisent  les  distances  et  relient  la  quasi-­‐totalité  des  territoires  Les  NTIC  perme"ent  un  traitement  et  un  transfert  instantane  des  données  numériques  (informa<ons,  capitaux)    

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3-­‐un  processus  de  valorisa<on  inégale  des  territoires.  

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-Elle est source de richesse pour les Etats qui s’adaptent au capitalisme.

Poids du Nord (78% de la croissance économique mondiale entre Amérique du Nord, Asie de l’Est et Europe) L’opposition Nord / Sud à nuancer

Certes une Afrique marginale Mais les pays émergents (20% du PIB et du commerce mondial)

Chine 2011, croissance économique : 9%, croissance mondiale 3% Brésil et Inde: 6ème et 8ème puissances mondiales

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Crise  et  basculements  du  monde,  sous  la  direc<on  de  Laurent  Carroué  historiens  et  géographes  n°137  

142 Historiens & Géographes n° 416

Un sensible rééquilibrage économique mondial : une rupture multiséculaire

L’évolution de la production de richesses - saisissable à travers le produit intérieur brut (tab. n°1) - est la 1er donnée de base permettant d’évaluer les dynamiques de transfor-mation de la géographie économique mondiale2. On assiste en trente ans à un rééquilibrage économique mondial si puissant qu’il constitue une rupture séculaire.

L’évolution du PIB. Durant les vingt dernières années du XXem siècle (1980/2000), la domination des pays développés apparaît encore écrasante (80 % PIB) face aux économies en développement. La mondialisation - dont ils définissent alors l’essentiel des règles, contrôlent les mécanismes et imposent les normes - fonctionne alors à leur plus grand

profit. Avec 20 % de la population totale, ils captent 83 % de la croissance mondiale de la décennie 1980/1990 et 80 % de celle de la décennie 1990/2000. Durant cette pé-riode s’opèrent au sein économies en développement de fortes différenciations de trajectoires. On passe alors d’un «Sud» (face au «Nord» développé) à des Suds, de plus en plus différenciés. L’Europe centrale et orientale subit de plein fouet l’effondrement du système communiste, le MPMO (Maghreb - Proche et Moyen Orient) stagne, l’Afrique est confrontée au désastre de la «décennie per-due» (crise économique et financière, plans d’ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale, effondrement des Etats, guerres civiles…), et l’Asie de l’Est sinisée en développement est la grande bénéficiaire de son insertion dans la mondialisation.

Tab.n°1. Evolution du Produit Intérieur Brut mondial : un sensible rééquilibrage (d’après FMI, avril 2011, * 2015 prévisions)

PNB mondial en milliards $

% région/ croissance mondiale

% région/ éco. mondiale

1980 2010 2015 * 1980/1990

1990/2000

2000/2010

2010/2015 1980 2000 2010 2015

Monde 10 707 62 909 85 425 100 100 100 100 100 100 100 100économies

développées 8 163 41 531 51 339 82,9 79,9 51,6 43,6 76,2 79,7 66,0 60,1

Dont Pays G7 6 648 31 891 38 817 67,5 67,4 35,0 30,8 62,1 65,7 50,7 45,4Dont NPI Asie 147 1 885 2 793 3,5 5,7 2,5 4 1,4 3,5 3,0 3,3Dont U. europ. 3 652 16 282 20 085 29,6 14,6 25,3 16,9 34,1 26,4 25,9 23,5Economies en dévelop. 2 544 21 378 34 085 17,1 20,1 48,4 56,4 23,8 20,3 34,0 39,9

Europe cent. et est 248 1 756 2 506 1,0 2,4 3,8 3,3 2,3 1,9 2,8 2,9CEI ns 1 953 3 755 ns ns 5,2 8 ns 1,1 3,1 4,4

Asie en dév. 664 9 426 15 731 4,0 12,1 23,1 28 6,2 7,3 15,0 18,4Amérique latine 844 4 832 6 980 3,0 9,4 8,8 9,5 7,9 6,6 7,7 8,2

MPMO 508 2 356 3 517 0,4 2,4 5,1 5,2 4,7 2,5 3,7 4,1

Afri. sub saharienne 277 1 056 1 595 0,1 0,3 2,4 2,4 2,6 1,0 1,7 1,9

dont 4 Etats émergents 576 12 197 19 127 7,1 13,6 30,8 30,7 5,4 8,5 19,4 22,4

Brésil 163 3 090 3 302 3,0 1,3 8,0 0,9 1,5 2,0 4,9 3,9Chine 231 6 103 10 382 2,1 9,0 15,4 19 2,2 4,2 9,7 12,2Inde 182 1 538 2 516 1,2 1,5 3,4 4,3 1,7 1,5 2,4 2,9

Russie 0 1 465 2 926 0,7 1,7 3,9 6,4 0,0 0,8 2,3 3,4

DOSSIER : 6

2 Ces données sont en PIB brut, somme de toutes les valeurs ajoutées produites sur un territoire, qui permet seul de comparer le poids économique relatif des puissances. L’utilisation du PIB exprimé en PPA, ou parité de pouvoir d’achat, est de nature différente (formation des prix, coût et niveau de la vie…) et ne peut être mobilisé dans une telle démarche.

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n° 416 Historiens & Géographes 143

Mais la décennie 2000/2010 se traduit par une transfor-mation radicale de l’architecture économique mondiale. En ne captant plus que 51 % de la croissance mondiale, dont seulement 35 % pour les pays du G7, le Nord tombe de 80 % à 66 % de l’économie mondiale. Ce processus de dé-classement relatif traduit une rupture multiséculaire : il faut au moins remonter au XVIIème ou XVIIIème siècles pour retrou-ver de tels équilibres géoéconomiques mondiaux. Dans les Suds, la dynamique est principalement polarisée par une région : l’Asie en développement - elle même portée par le dynamisme chinois – qui capte presque un quart de la croissance mondiale et presque la moitié de la croissance des Suds. Au niveau des Etats, les quatre grands pays émergents (Chine, Brésil, Inde, Russie) réalisent presque un tiers (31 %) de la croissance mondiale.

L’exemple des matières premières. Cette affirmation de l’Asie d’un côté, des quatre principaux pays émergents de l’autre transforme en profondeur l’architecture et les logiques de la mondialisation comme en témoigne, par exemple, l’évolution du prix des matières premières (Fig. n°1). Alors que de 1960 à 2000, le prix des matières pre-mières minérales et végétales recule tendanciellement de moitié du fait du piège de l’échange inégal imposé par des pays développés en position hégémonique, on assiste entre 2000 et 2010 à un complet renversement avec un double-ment ou un triplement des prix mondiaux portés par la nou-velle demande asiatique et chinoise. Au total, en représen-tant 50 % à 60 % de la consommation mondiale (pétrole, cuivre, aluminium…), ce sont aujourd’hui les besoins des

pays émergents qui fixent les principaux prix des matières premières sur les marchés mondiaux.

Cet essor des prix a des retombées financières et des ef-fets d’entraînement considérables sur plus de la moitié de la planète. Il redynamise les économies rentières agricoles et minières du MPMO, d’Afrique et d’Amérique latine (re-lance des investissements, créations d’emplois, nouvelles ressources fiscales avec parfois la révision des codes miniers…). Il permet un large désendettement qui réduit donc la dépendance financière antérieure aux institutions internationales et débouche parfois sur la création de Fonds souverains qui vont gérer ces nouvelles masses de capi-taux. Il se traduit enfin par la reconstruction des Etats et de nouvelles logiques redistributives malgré, parfois, la per-manence de régimes corrompus et kleptomanes confrontés cependant à de nouvelles demandes sociales et démocra-tiques (cf. Sénégal, printemps arabe de 2011).

A l’horizon 2015/2050. Loin d’être achevé, ce puissant processus de rééquilibrage géoéconomique s’accélère avec la crise financière et économique de 2007/2011 - qui frappe en premier lieu les pays développés - comme l’indi-quent les projections de croissance du FMI pour 2015. Le dynamisme économique des Suds bouscule les hiérarchies économiques. Il alimente en retour de nouvelles revendica-tions géopolitiques concernant la structuration institution-nelle de la gouvernance mondiale (cf. passage du G7 au G20, refonte du FMI et de la Banque mondiale, blocage des négociations à l’OMC…). Il se traduit par la conquête d’une nouvelle autonomie stratégique dont témoigne la montée

DOSSIER : 7

Fig. n°1. L’évolution du prix des matières premières (en $ constants, année 2000 = 100, d’après Banque mondiale)

n° 416 Historiens & Géographes 143

Mais la décennie 2000/2010 se traduit par une transfor-mation radicale de l’architecture économique mondiale. En ne captant plus que 51 % de la croissance mondiale, dont seulement 35 % pour les pays du G7, le Nord tombe de 80 % à 66 % de l’économie mondiale. Ce processus de dé-classement relatif traduit une rupture multiséculaire : il faut au moins remonter au XVIIème ou XVIIIème siècles pour retrou-ver de tels équilibres géoéconomiques mondiaux. Dans les Suds, la dynamique est principalement polarisée par une région : l’Asie en développement - elle même portée par le dynamisme chinois – qui capte presque un quart de la croissance mondiale et presque la moitié de la croissance des Suds. Au niveau des Etats, les quatre grands pays émergents (Chine, Brésil, Inde, Russie) réalisent presque un tiers (31 %) de la croissance mondiale.

L’exemple des matières premières. Cette affirmation de l’Asie d’un côté, des quatre principaux pays émergents de l’autre transforme en profondeur l’architecture et les logiques de la mondialisation comme en témoigne, par exemple, l’évolution du prix des matières premières (Fig. n°1). Alors que de 1960 à 2000, le prix des matières pre-mières minérales et végétales recule tendanciellement de moitié du fait du piège de l’échange inégal imposé par des pays développés en position hégémonique, on assiste entre 2000 et 2010 à un complet renversement avec un double-ment ou un triplement des prix mondiaux portés par la nou-velle demande asiatique et chinoise. Au total, en représen-tant 50 % à 60 % de la consommation mondiale (pétrole, cuivre, aluminium…), ce sont aujourd’hui les besoins des

pays émergents qui fixent les principaux prix des matières premières sur les marchés mondiaux.

Cet essor des prix a des retombées financières et des ef-fets d’entraînement considérables sur plus de la moitié de la planète. Il redynamise les économies rentières agricoles et minières du MPMO, d’Afrique et d’Amérique latine (re-lance des investissements, créations d’emplois, nouvelles ressources fiscales avec parfois la révision des codes miniers…). Il permet un large désendettement qui réduit donc la dépendance financière antérieure aux institutions internationales et débouche parfois sur la création de Fonds souverains qui vont gérer ces nouvelles masses de capi-taux. Il se traduit enfin par la reconstruction des Etats et de nouvelles logiques redistributives malgré, parfois, la per-manence de régimes corrompus et kleptomanes confrontés cependant à de nouvelles demandes sociales et démocra-tiques (cf. Sénégal, printemps arabe de 2011).

A l’horizon 2015/2050. Loin d’être achevé, ce puissant processus de rééquilibrage géoéconomique s’accélère avec la crise financière et économique de 2007/2011 - qui frappe en premier lieu les pays développés - comme l’indi-quent les projections de croissance du FMI pour 2015. Le dynamisme économique des Suds bouscule les hiérarchies économiques. Il alimente en retour de nouvelles revendica-tions géopolitiques concernant la structuration institution-nelle de la gouvernance mondiale (cf. passage du G7 au G20, refonte du FMI et de la Banque mondiale, blocage des négociations à l’OMC…). Il se traduit par la conquête d’une nouvelle autonomie stratégique dont témoigne la montée

DOSSIER : 7

Fig. n°1. L’évolution du prix des matières premières (en $ constants, année 2000 = 100, d’après Banque mondiale)

144 Historiens & Géographes n° 416

des liens économiques et institutionnels Sud/Sud. Ceux-ci échappent de plus en plus aux logiques Nord/Sud anté-rieures jusqu’ici dominantes (cf. structures hémisphériques des acteurs nord-américains) sur lesquelles ils se super-posent tout en les affaiblissant. On assiste à la fin du duo-pôle transatlantique Amérique du Nord/ Europe occidentale comme centre de gravité traditionnel de la géoéconomie mondiale. Ainsi, dans les Amériques, le Brésil joue un rôle majeur dans l’échec nord-américain de construction d’une vaste zone de libre-échange continentale (ZLEA). Au total, d’ici 2020 à 2050, les bouleversements structurels des équilibres géoéconomiques et géopolitiques mondiaux de-vraient s’accélérer. En 2050, les trois premières puissances économiques mondiales seraient la Chine, les Etats-Unis et l’Inde alors que le Brésil, l’Indonésie, la Turquie et le Mexique devraient voir leur poids relatif croître sensiblement.

Une division internationale du travail renouvelée : l’exemple de l’industrie

Une nouvelle DIT. Ces profondes reconfigurations géoéco-nomiques se traduisent progressivement par l’émergence d’une nouvelle division internationale du travail. Des années 1960 aux années 2000, les grands Etats développés et leurs firmes transnationales ont globalement organisé à leur profit une division internationale du travail très hiérarchisée et spé-cialisée dans le cadre de liens d’interdépendances profondé-ment asymétriques. Les Etats intégrés dominés comportaient les pays fournisseurs de matières premières énergétiques, minérales et végétales à bas coût, les pays ateliers spéciali-sés dans l’industrie manufacturière où les segments déqua-lifiés étaient délocalisés (textile, habillement, électronique grand public, automobile, zones franches productives…3, les pays touristiques et les paradis fiscaux. Les marges compor-taient les oubliés ayant peu de chose à proposer, les Etats en guerre ou en crises internes. Cette structuration est au-jourd’hui en plein bouleversement. Et ce pour trois raisons essentielles. Premièrement, on voit apparaître de nouvelles puissances d’affirmation mondiale (Chine, Russie, Brésil, Inde) ou régio-nale (Afrique du Sud, Turquie, Arabie saoudite…) qui, à partir de leurs bases nationales, ont accumulé des facteurs géoé-conomiques assurant une large autonomie, voire une vraie indépendance, géoéconomique et géopolitique.

Deuxièmement, cette nouvelle structure multipolaire - face à des pays développés en crise structurelle - reconfigure rapidement les champs de polarité de l’espace mondial. La mondialisation passant par la continentalisation du fait des logiques d’articulation d’échelles, ces nouvelles puissances

tendent, et tentent, à réorganiser à leur profit la structura-tion de leur espace sous-continental d’insertion selon des logiques multiformes (institutionnels cf. Mercosur, accords commerciaux, culturels et politiques, investissements, prêts financiers…). Dans ce contexte, l’Asie de l’Est, très intégrée industriellement (cf. triangle asiatique), l’Amérique du Sud, l’Asie centrale, l’Afrique australe et centrale et le MPMO sont de nouveaux champs de concurrences et de rivalités qui échappent de plus en plus aux anciennes logiques de mono-poles hégémoniques du Nord. Au total, si les dotations spéci-fiques de chaque Etat ou espace demeurent - par exemple, le Chili reste un des grands producteurs de cuivre – la multi-plicité des jeux d’acteurs et la montée des concurrences au-torisent de nouvelles marges d’autonomie pour négocier les insertions dans la DIT. L’aimantation croissante de l’Australie ou de l’Amérique latine minière par la Chine est à cet égard démonstrative.

Troisièmement enfin, on assiste à un déplacement géo-graphique des marchés qui se traduit par un véritable effet d’aspiration (investissements, emplois, arbitrages dans les localisations d’activités…). Ainsi, jamais historiquement l’attractivité des pays développés dans les flux d’investisse-ments étrangers mondiaux n’a été aussi faible : ils tombent de 73 % en 1990/2000 à 61 % en 2001/2010 pour aboutir à 48 % en 2010, soit moins de la moitié des flux mondiaux. Les pays émergents représentent aujourd’hui 31 % des revenus et 24 % des profits des 220 plus grands groupes européens, contre respectivement 18 et 15 % en 2002. La Chine est devenue le 1er producteur et le 1er marché automobile mon-dial. C’est pourquoi on assiste à une profonde transformation des logiques de localisation des firmes transnationales des pays développés dans une partie des pays des Suds. Si les logiques de fourniture en matières premières ou de déloca-lisations manufacturières avec réimportation afin de jouer sur les différentiels de coûts salariaux perdurent, de plus en plus d’investissements visent d’abord et avant tout à alimen-ter des marchés nationaux en plein développement. Malgré des inégalités socio-spatiales encore criantes, la hausse des niveaux de vie et d’équipement se traduit en effet par l’émer-gence de nouvelles couches moyennes urbaines solvables dans les grands systèmes métropolitains4. En revanche, dans les marchés matures des pays développés, leur pouvoir d’achat réel stagne du fait de l’énorme pression exercée sur les salaires dans le cadre de la révolution néolibérale et de la financiarisation des économies lancée dans les années 1980.

L’exemple de l’industrie manufacturière. Contrairement à certaines conceptions parfois largement diffusées dans les pays occidentaux les plus désindustrialisés, l’industrie garde

DOSSIER : 8

3 Sur les zones franches, voir l’excellent ouvrage collectif dirigé par François Bost : « Atlas mondial des zones franches », coll. Dynamiques des Territoires, La Documentation Française, Paris, 2010.4 Anne Bretagnolle, Renaud Le Goix et Céline Cacchiani-Marcuzzo : « Métropoles et mondialisation », La Documentation Photo, n°8082, 2em trim.. 2011, La Documentation Française, Paris.

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La Chine dans la mondialisation

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-La mondialisation est source d’exclusion

Les pays enclavés et les pays les moins avancés sont tenus à l’écart du processus et les disparités s’accroissent.

A plus grande échelle, les écarts de développement sont considérables

ex: Chine Intégration croissante des économies et des territoires de la façade littoral Littoral 60,5% du PNB 88% du stock d’IDE

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B-­‐  LES  ACTEURS  DE  LA  MONDIALISATION  

•  1-­‐Les  acteurs  majeurs:  les  FTN*p97  

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Les FTN sont de puissants acteurs transnationaux : Définition : entreprise implantée dans de nombreux pays et qui réalise la majeure partie de son chiffre d’affaires en dehors de son pays d’origine.

80000 FTN et leurs 810 000 filiales Plus du quart du PIB mondial et les 2/3 du commerce mondial 75 millions de salariés IDE multipliés par 10 en 20 ans Tous les secteurs de l’économie : pétrole (Shell), agroalimentaire (Nestlé, Coca Cola), automobiles (Toyota), télécommunications (Nokia), grande distribution (Wal-Mart), groupes financiers (Japan Post)

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Les FTN des pays du Nord demeurent les plus influentes et sont présentes dans tous les secteurs

EU : 133 FTN, France : 35 Elles bénéficient de la Division Internationale du Travail (DIT) et s’appuient sur les avantages comparatifs :

les activités de décision, de recherche et de développement se concentrent dans leur pays d’origine les activités de fabrication et d’assemblage sont délocalisées.

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La montée des FTN des Suds (mines, énergie, informatique et transports maritimes)

+ 54% de 2006 à 2010 Appui direct et massif des Etats pour monter en gamme et pour racheter des anciens fleurons occidentaux La Chine en compte 61 (SINOPEC, PETROCHINA……) Les autres BRICS: 22

Inde : WIPRO, MITTAL, TATA née en 1907

multi activités (acier, auto agroalimentaire…), 91 sociétés 220000 personnes 17 milliards de dollars

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Une internationalisation sélective Leurs implantations sont fonction de:

L’accès aux matières premières L’accès aux marchés nationaux L’utilisation d’une main d’œuvre à faible coût

Un fort ancrage national Source d’aides, de financements, d’appui Ex: crise financière de 2008-2011 multiplication des plans de sauvetage publics aide américaine pour General Motors

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2-­‐Les  États,  le  retour  de  la  puissance  publique  

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Actions institutionnelles: Ouverture éco + ou – grande (ex: ZES en Chine) Aménagement du territoire (infrastructures de transport…)

Investissements: Politique de financement de la recherche et de l’innovation Formation de la main d’œuvre

Actions de régulation: Dans le cadre de crises

Plan de relance Baisse des taux d’intérêt

Les Etats sont des acteurs importants de la mondialisation

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Zone de libre échange par abaissement des droits de douane: ALENA ASEAN MERCOSUR

Union économique et politique: Union européenne Libre circulation des marchandises, des hommes et des capitaux marché commun Monnaie commune

Les Etats s’organisent en associations régionales de coopération

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3-­‐  les  autres  acteurs  Le système Onusien

CNUCED (conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement) FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) rôle ambigu: continue à favoriser la domination des grandes puissances.

Autres instances internationales

OMC (org mondiale du commerce) faciliter le commerce mondial FMI (fond monétaire internationale) veille à la stabilité financière des Etats G8 et G20 sommets qui traitent des questions politiques et économiques mondiales

Les ONG Greenpeace, Oxfam, WWF, Amnesty International faire pression Fondations (ex: fondation Gates) octroi de dons

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C-­‐  LES  DÉBATS  ET  LES  CONTESTATIONS  AUTOUR  DE  LA  MONDIALSATION  

•  1-­‐  Les  grands  enjeux  de  la  mondialisa<on  

•  Reproduire  le  schéma  la  mondialisa<on  en  débat  p  154  (enjeux  environnementaux,  géoéconomiques,  géopoli<ques  et  géoculturels)  

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a-­‐  une  mondialisa<on  inégalitaire  

•  Elle  creuse  les  inégalités  sociales  •  En  valeur  rela*ve,  la  pauvreté  et  la  faim  ont  reculé  dans  le  monde(  46%  de  personnes  avec  moins  de  1.25  $en  1990  contre  25%en  2007  mais  en  valeur  absolues  les  chiffres  restent  les  mêmes  avec  1  milliard  de  personne  qui  souffrent  de  la  faim  en  2011.  

•  A  toutes  les  échelles  ,  entre  certains  pays  et  à  l’intérieur  des  pays  (  ex  en  Afrique  du  Sud).  

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b-­‐  une  mondialisa<on  non  durable  

•  Le  modèle  de  croissance  mondiale  est  consommateur  d’espace,  de  ressources.  Il  accentue  les  pollu<ons  et  les  émissions  de  déchets.  

•  No<on  de  développement  durable  difficile  à  a"eindre.  

•  Risque  à  l’échelle  mondiale:  le  réchauffement  clima<que.  

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c  -­‐  une  mondialisa<on  uniformisante  

•  Si  une  culture  mondialisée  se  développe(  américanisa<on),  la  diversité  culturelle  du  monde  persiste  (langues  parlées  nombreuses,  gastronomie,  tradi<ons)  •  Le  Tourisme  de  masse  crée  un  phénomène  d’accultura<on  

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2-­‐une  contesta<on  de  plus  en  plus  vive.  

•  a-­‐  de  nouveaux  acteurs  de  la  contesta<on.  •  L’an<  mondialisme  est  devenu  altermondialisme*p  152  dans  les  années  1990  (  ne  pas  confondre  p  154)  

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Faîtes  des  recherches  sur:  

•  ATTAC  (France)  •  CONFÉDÉRATION  PAYSANNE  (France)  •  GREENPEACE  •  OXFAM  •  MST  (mouvement  des  sans  terre,Brésil)  

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b-­‐De  nouveaux  moyens  d’ac<ons  

•  Faire  pression  sur  les  Etats,  les  organisa<ons  interna<onales  ou  les  FTN  par:  –  -­‐  les  médias  – Les  groupes  de  pression  –  -­‐  les  réseaux  sociaux  –  -­‐  des  manifesta<ons  Mais  difficultés  à  s’organiser  et  à    coordonner  les  ac<ons  

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Le  premier  a  eu  lieu  à  Porto  Alegre  au  Brésil  (forte  significa<on  an<capitaliste  et  an<américaine)  (voir  thème  3  leçon  1)  Tous  les  ans  se  <ennent  des  contre  sommets  «  an<-­‐Davos  »  avec  pour  slogan  «    Un  autre  monde  est  possible  »  

Les  forums  sociaux  

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BILAN  

•  TOUS  CES  MOUVEMENTS,  LOCALISÉS  DANS  LES  PAYS  DU  NORD  COMME  DU  SUD,  SOUVENT  RELAYÉS  PAR  LES  RÉSEAUX  SOCIAUX,  FONT  ÉTAT  D’UNE  ASPIRATION  UNIVERSELLE  À  LA  DÉMOCRATIE,  À  L’EXPRESSION  DES  DROITS  ET  DES  LIBERTÉS  FONDAMENTALES  ET  À  LA  PARTICIPATION  CITOYENNE.  

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3-­‐Vers  une  gouvernance  planétaire*p  154    

•  a-­‐  les  conférences  interna<onales  •  -­‐  «  Sommet  de  la  Terre  »  à  Rio  (1992)  :  deux  conven<ons  sur  les  changements  clima<ques  et  la  bio  diversite.    

•  -­‐  Sommet  de  Kyoto  (1997)  :  lu"e  contre  les  gaz  à  effet  de  serre  (GES)  responsable  du  réchauffement  clima<que.    

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b-­‐l’affirma<on  des  acteurs  locaux  et  des  territoires  de  proximité  

•  Dans  les  espaces  urbains  comme  dans  des  régions  rurales,  dans  les  pays  du  Nord  et  dans  ceux  du  Sud,  développement  d’ini<a<ves  en  faveur  d’une  économie  plus  solidaire.  –  -­‐  S.E.L  (  système  d’échange  local)  –  -­‐réseaux  de  solidarité  intergénéra<onnelle  –  -­‐commerce  équitable  (  ou  commerce  alterna<f)  

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Le « commerce équitable » entend mieux rémunérer les petits producteurs des pays pauvres, en organisant de nouveaux systèmes d'échanges, plus

justes. Au bout de la chaîne, les consommateurs des pays riches acceptent de payer des produits plus chers, afin d'aider au développement des

régions productrices, au nom du principe « Trade, not aid »(CNUCED, 1964)

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Les  circuits  courts  

•  De  plus  en  plus  de  voix  s’élèvent  pour  la  montée  du  «  local  »  •  -­‐  circuits  courts  qui  limitent  les  transports  •  -­‐  renforcement  de  la  traçabilité  •  -­‐  conserva<on  des  emplois  locaux  

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c-­‐  une  «  démondialisa<on  «  est-­‐elle  possible?  

•  Croissance  zéro  (année  1970)  •  Club  de  Rome  (pensée  écologiste)  •  Aujourd’hui,  idée  de  décroissance  

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BILAN  

•  La  mondialisa<on  est  loin  d'être  un  facteur  d'unifica<on.  Elle  résulte  de  facteurs  mul<ples,  elle  possède  des  acteurs  mul<ples  et  elle  a  des  effets  contradictoires.  Ce  sont  d'ailleurs  ces  effets,  plus  que  le  phénomène  lui-­‐même  qui  suscite  de  nombreux  débats  et  des  contesta<ons  et  qui  posent  la  ques<on  de  la  régula<on  du  capitalisme  et  de  la  gouvernance  mondiale.  

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BILAN  

•  Construire  une  société  mondiale  à  la  fois  une  et  diverse  est  donc  un  enjeu  majeur  :  garan<r  à  tous  les  êtres  humains  une  ges<on  commune  des  grandes  ques<ons  d'échelle  planétaire  (nourriture,  paix,  environnement,  droits  de  l'Homme,  société)  et  respecter  les  différences  culturelles  locales.    

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III  –  LES  MOBILITÉS  ET  LES  FLUX  

•  A.  UNE  GÉNÉRALISATION  ET  UNE  CROISSANCE  CONSIDÉRABLES.    

•  1.  Les  flux  matériels    

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Des échanges en forte croissance: Quoi? Produits agricoles, énergétiques, manufacturés (1/2 du commerce mondial) Raisons: -géopolitiques (extension de l’économie de marché) -politique (OMC…) -économiques (FTN, révolution des transports) Les pôles: Amérique du Nord, Europe et Asie

-échanges intra-régionaux les plus denses Pôles secondaires

-puissances émergentes -fournisseurs de matières premières (Afrique, Amérique latine, Moyen Orient)

Le rééquilibrage: Forte poussée des Suds

Ex: Chine années 80 produits à faible valeur ajoutée filières technologiques à forte valeur ajoutée

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2-­‐  les  flux  immatériels  Les mouvements de

capitaux

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La capitalisation boursière mondiale (=somme des valeurs de toutes les actions cotées sur une place boursière)

x 5 depuis les années 1990 Poids des pays du Nord

New York, Londres, Paris, Tokyo concentrent la moitié de la capitalisation boursière mondiale.

Affirmation des métropoles des pays émergents Shanghai, Sao Paulo ou Bombay figurent parmi les premières Bourses du monde

Les échanges de capitaux sont au cœur de la mondialisation libérale.

Base: spéculation (=achats ou ventes de capitaux en Bourse pour tirer profit des fluctuations des marchés.

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Document 2 page 87

Les flux des IDE en 2010 sont de 1200 milliards de $ et concernent pour 36% l’Europe, 28% l’Amérique du Nord et 29% les PED. La moitié des IDE entrants aboutit dans les pays riches et seulement 4,5% concerne l’Afrique

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Les remises (=envoi de fonds par les émigrés vers leurs pays d’origine)

Importants revenus financiers pour les pays en développement 3 x plus importants que l’aide publique au développement Ex: pour Haïti 20% des revenus du pays

Le moyen le plus rapide pour transférer de  l’argent  partout  

dans le monde

Transfert  d’argent

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3-­‐les  flux  illicites  

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Les flux de drogues 80% du total Deux espaces de production majeurs (Andes pour la cocaïne, Asie Centrale pour l’héroïne) Circuits commerciaux Sud – Nord aboutissent en Amérique du Nord, en Europe mais aussi en Asie

Le trafic de personnes Les produits de contrefaçon

venant essentiellement d’Asie destinés à l’Europe

Ex: trafic de médicaments Inde et Chine, principaux producteurs.

L’ONU évalue l’ensemble de ces trafics à 130 milliards de $.

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B-­‐  UNE  ACCÉLÉRATION  DES  MIGRATIONS  INTERNATIONALES.  

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1-­‐  des  migra<ons  en  forte  croissance  Définition:

Migration: Déplacement de personnes qui implique un changement de pays, donc de résidence.

Des origines diverses Raisons économiques: moyen de lutter contre la pauvreté pour s’assurer de meilleures conditions de vie. Raisons géopolitiques: fuir un contexte politique délicat Raisons sociales: regroupement familial

Une accélération des mobilités internationales 210 millions de personnes

+ 30 à 35 millions de clandestins Elément de comparaison:

1965: 75 millions de personnes.

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Les migrations du travail: Des pays du Sud vers les pays du Nord La typologie:

Migration de main d’œuvre non qualifiée Migration d’élites qualifiées (fuite des cerveaux)

Existence de couloirs migratoires: Proximité historique des ex colonies vers les ex métropoles Proximité géographique Amérique du Sud vers Etats Unis

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Les migrations du travail: La nouvelle donne:

Migrations Sud-Sud Ex: pays du golfe persique région plus riche que le reste du Sud main d’œuvre manque

Migrations Nord-Nord Ex: Europe vers Etats Unis recherches de meilleures conditions salariales

Des politiques diverses Union européenne

Importance des flux intracontinentaux Espace Schengen

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Les migrations forcées: Les réfugiés

Personnes qui quittent leurs pays d’origine pour des raisons politiques, religieuses, ethniques… 40 millions de personnes

Les foyers émetteurs: Les pays du Sud (Afrique subsaharienne, Asie centrale…)

Les destinations: 80% sont accueillis dans des pays voisins un flux Sud-Sud

Nombreuses migrations internes: Déplacements à l’intérieur des frontières de leur pays (ex: Soudan, RDC…)

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2-­‐Fron<ères  et  mondialisa<on  Les migrations se heurtent aujourd’hui à des politiques restrictives:

Les Pays du Nord mais aussi ceux du Sud cherchent à limiter ces flux.

Le renforcement des frontières: Exemple: Etats Unis et Mexique

Construction d’un mur le long de la frontière

La mondialisation comme processus de mise en réseaux du monde est spatialement et socialement sélective. Création de hiérarchies entre les migrants (légaux/illégaux, sélection des migrants selon leur pays de départ, leur degré de formation…..

Exemple: Union européenne Ouverture de l’espace Schengen mais relative fermeture des frontières extérieures de l’UE

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3-­‐les  flux  touris<ques  interna<onaux  

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Une mobilité: 950 millions de touristes (25 millions en 1950) Elle est choisie C’est une circulation et non une migration Les touristes:

Personnes qui quittent leurs résidences pour plus d’une nuitée et pour moins d’un an, n’effectuant pas d’activités rémunérées dans les lieux visités.

Des flux à destination de: Pays du Nord: Europe occidentale et méditerranéenne, Amérique du Nord Quelques pôles: Asie, Amérique du Sud et Afrique

Des flux entre pays voisins: Ex: France 85% des touristes sont originaires des Etats européens

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CONCLUSION  •  La  mondialisa<on  est  un  phénomène  historique  qui  fait  émerger  l’étendue  planétaire  comme  espace  pour  les  sociétés  humaines.  De  nombreux  flux  la  parcourent  désormais  et  de  nombreux  acteurs  tentent  d’agir.    

•  La  mondialisa<on  est  un  phénomène  dont  l’intensité  varie  notablement  d’un  territoire  à  l’autre.    

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