La Mondialisation en Fonctionnement
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THÈME 2 LES DYNAMIQUES DE LA MONDIALISATION LEÇON 1:LA MONDIALISATION EN FONCTIONNEMENT
Apple Store de Pékin Sortie de l’iPad en 2010
Leçon 1: La mondialisation en
fonctionnement
INTRODUCTION
• Défini<on des termes du sujet: • Mondialisa)on *P80 • Fonc<onnement des territoires du monde en interdépendances et interrela<ons. • Processus dynamique qui s’est accéléré dans le seconde moi<é du XXème siècle.
PROBLÉMATIQUE
• Par quels processus et selon quelles formes de flux, un produit est-‐il introduit dans les courants d’échanges mondialisés?
• Comment s’organisent les acteurs, les marchés et les systèmes territoriaux au sein d’un monde mondialisé?
• Quel rôle jouent les mobilités, les flux, les systèmes de communica<on matériels et les réseaux numériques dans le fonc<onnement de la mondialisa<on?
POUR LE BACCALAURÉAT
• Sujet de composi<on croisant deux entrées (étude des processus, acteurs de la mondialisa<on et débats ou mobilités, flux et réseaux mondiaux en prenant appui sur l’étude de cas) ou les trois entrées de la ques<on
• Étude cri<que de document(s)
• Croquis sur les flux et réseaux mondialisés Schéma sur les espaces du produit mondialisé étudié.
I – L’IPHONE D’APPLE, UN PRODUIT MONDIALISÉ.
• A-‐ UN PRODUIT MONDIAL? • DOSSIER P 82-‐85
Document annexe: Façades des Apple stores
BILAN DE L’ÉTUDE DE CAS P 83 Vendu à plus de 100 millions d’exemplaires depuis 2007. Moteur de la croissance de la firme transna<onale • 36% des ventes en 2010 • →L’iPhone est un exemple de produit mondialisé: – -‐par l’extension géographique de ses ventes (Triade et de plus en plus pays émergents)
– -‐par le caractère à la fois mondial et régional de sa produc<on.
B. Une valorisa<on sélec<ve des territoires.
Doc 4 :L'iPhone: un produit ultramondialisé
L'iPhone est conçu aux Etats-Unis, fabriqué et assemblé en Chine et ce, à partir de pièces venues du monde entier. En 2011, le smartphone d'Apple symbolise une nouvelle étape dans une mondialisation, de plus en plus développée. "Designed by Apple in California. Assembled in China". Derrière cette inscription, gravée au dos des smartphones de la marque, se cache un processus de fabrication beaucoup plus complexe. En cette période de mondialisation, "l'iPhone est devenu le symbole de l'explosion de la chaîne de fabrication", constate Jean-Marc Vittori, journaliste aux Echos. Si l'iPhone a été lancé en Californie et assemblé en Chine pour 6,50 dollars, la production des pièces a, quant à elle, été réalisée à travers le monde. La mémoire Flash et l'écran sont produits au Japon pour 60 dollars. Le processeur et ses composants associés viennent de Corée du Sud (22 dollars), tandis que la caméra, le système wifi et les puces GPS ont été élaborés en Allemagne (30 dollars). L'Iphone aura coûté 172 dollars pour la fabrication des biens intermédiaires et 6 dollars pour l'assemblage. Au final, il sera vendu 500 dollars par Apple. Le groupe réalise ainsi une marge de 80%.
http://www.journeeseconomie.org
Apple a une stratégie territoriale <rant profit de la DIT (division interna<onale du travail).
CONCEPTION DESIGN STRATÉGIE MARKETING
DÉVELOPPEMENT ET PRODUCTION DES COMPOSANTS
ASSEMBLAGE FINAL
CUPPERTINO (CALIFORNIE) SIÈGE SOCIAL DE LA FTN
FIRMES SOUS-‐TRAITANTES JAPONAISES (TOSHIBA), CORÉENNES (SAMSUNG), OU AMÉRICAINES ( BROADCOM) USINES EN ASIE, DANS DES PAYS À BAS SALAIRES (PHILIPPINES, CHINE, TAÏWAN)
SCHENZEN ( CHINE) USINES DE LA FIRME TAÏWANAISE, FOXCONN.
DOCUMENT 9 P 85 COÛTS DE PRODUCTION ET BÉNÉFICES
• En 2010, pour un prix de vente à 600$, le coût de fabrica<on de l’iPhone est de 200$ dont seulement 6$ pour l’assemblage des composants.
C-‐ UN CONTEXTE DE PRODUCTION DE L’IPHONE ÉVOLUTIF ET SÉLECTIF
• 1-‐ DE NOUVELLES RÉSISTANCES hlp://www.dailymo<on.com/video/x37sl8_analyse-‐de-‐l-‐iphone_news
Avec l’iPhone, différentes logiques et stratégies d’acteurs dans la mondialisa<on peuvent être repérées. Des ONG, chinoises notamment, dénoncent les impacts environnementaux de la produc<on et les condi<ons de travail chez les sous traitants (suicides d’employés en 2012 chez Fox Conn)
Le Monde 20 février 2011
Le Monde 3 août
2011
Le Monde 3 septembre 2011
Apple : Mac Book, iPod, iPhone et la division internationale du travail. Dépassant les 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires et dégageant des rentabilités exceptionnelles en 2010-2011, la firme californienne est devenue un des symboles mondiaux de l’innovation en accélérant la sortie de nouveaux produits tout en fournissant aussi de nouveaux services en ligne sur l’internet (iTunes, Appstore, iBookstore). Comme de nombreuses entreprises informatiques et électroniques dans les années 1980-1990, elle a décidé de se concentrer sur les fonctions de direction, de conception, d’organisation et de vente en externalisant toute la production matérielle à des firmes sous traitantes. Celles-ci en retour ont très largement délocalisé leurs usines dans les pays à bas salaires, en particulier en Asie du Sud-Est et en Chine. Le montage final de nombreux produits Apple est sous traité à la firme taïwanaise Foxconn qui emploie entre 800000 et un million de salariés dans le monde selon la charge de travail. Dans l’immense complexe industriel de Hon Hai, dans la zone franche de Shenzhen, c’est une véritable ville dans la ville qui fonctionne avec des bureaux, des magasins et des dortoirs. Foxconn y emploie entre 300000 et 450000 salariés, dont de nombreux migrants pauvres de l’intérieur de la Chine attirés par le dynamisme littoral. Les conditions de travail y sont si difficiles qu’elles conduisent en 2010 à une succession de suicides qui, rendus publics, font scandale. Devant le risque de voir son image ternie et de perdre des clients, Apple multiplie les visites et audits d’ateliers afin de vérifier le respect par ses sous-traitants de normes sociales et salariales minimales. Mais surtout, face à la pénurie de main d’œuvre des régions littorales chinoises et à la forte hausse ces derniers années des salaires minimaux (+10% par an), le taïwanais Foxconn délocalise ses activités vers d’autres régions ou pays. Il annonce en mars 2011 à l’occasion d’une visite de la Présidente brésilienne à Pékin –emblématique des relations Sud-Sud- un investissement de 12 milliards de dollars au Brésil et la possible création de 100000 emplois. Il possède déjà cinq usines d’assemblage travaillant pour Apple, Sony, HP ou Motorola dans l’Etat de Sao Paulo et dans la zone franche de Manaus en Amazonie.
Ciattoni A, Géographie et géopolitique de la mondialisation, Hatier, 2011.
2-‐ les réac<ons des différents acteurs de la produc<on
• En réac<on, les firmes s’adaptent. Apple mul<plie les audits d’usines et supprime des ma<ères toxiques des iPhone. • Face à la hausse des salaires en Chine li"orale (+10% par an), la FTN Foxconn annonce la délocalisa<on des produc<ons vers l’intérieur du pays ainsi que vers le Brésil et un plan géant d’automa<sa<on des usines.
SCHÉMA P 99:LES ESPACES DE L’IPHONE, PRODUIT MONDIALISÉ
Océan atlantique
Océan indien Océan
pacifique
EUROPE OCCIDENTALE
OCEANIE AMERIQUE DU SUD
AMERIQUE DU NORD
Silicon Valley Siège d’Apple
Australie
Japon
AFRIQUE
ASIE Etats Unis
Canada
Shenzhen
Taïwan
Corée du Sud
Les espaces de l’iPhone, produit mondialisé.
1. La conception
Siège social d’Apple
Principal flux décisionnel
2. La production
Flux de pièces détachées
Usine d’assemblage
Etats d’origine des firmes
impliquées dans la production
(Foxconn…)
3. La distribution
Flux maritimes des produits finis
Etats où l’iPhone est commercialisé
Présence d’Apple Stores
Japon
Les espaces de l’iPhone, produit mondialisé.
II –LE PROCESSUS DE MONDIALISATION
• A-‐ UN PROCESSUS DE LONGUE DURÉE
– 1-‐ Un long processus de diffusion du capitalisme
– Rappel du programme de première.( croissance économique, mondialisa<on et économies monde)
A partir du XVIème siècle
Contexte des Grands
découvertes Place de la Hollande
(Amsterdam) Compagnie
hollandaise des Indes
A partir du XIXème siècle
Contexte de la Révolution
industrielle et des transports Angleterre (Londres)
Au XXème siècle Domination des Etats Unis après
la 1ère GM
A la fin du XXème siècle Nouveaux acteurs, nouveaux
acteurs qui renforcent ou s’opposent à la mondialisation
Rôle des puissances émergentes
Une première mondialisation
Une deuxième mondialisation
La mondialisation aujourd’hui
2-‐ un processus de mise en rela<on des territoires dû à deux éléments
Deux éléments • La conteneurisa<on
(1956) et la spécialisa<on des navires ont abou< à l’explosion des échanges mari<mes. L’inter modalite facilite la desserte des territoires et les grands ports mondiaux deviennent des hubs.
• Document 4 p 119
• -‐Les télécommunica<ons réduisent les distances et relient la quasi-‐totalité des territoires Les NTIC perme"ent un traitement et un transfert instantane des données numériques (informa<ons, capitaux)
3-‐un processus de valorisa<on inégale des territoires.
-Elle est source de richesse pour les Etats qui s’adaptent au capitalisme.
Poids du Nord (78% de la croissance économique mondiale entre Amérique du Nord, Asie de l’Est et Europe) L’opposition Nord / Sud à nuancer
Certes une Afrique marginale Mais les pays émergents (20% du PIB et du commerce mondial)
Chine 2011, croissance économique : 9%, croissance mondiale 3% Brésil et Inde: 6ème et 8ème puissances mondiales
Crise et basculements du monde, sous la direc<on de Laurent Carroué historiens et géographes n°137
142 Historiens & Géographes n° 416
Un sensible rééquilibrage économique mondial : une rupture multiséculaire
L’évolution de la production de richesses - saisissable à travers le produit intérieur brut (tab. n°1) - est la 1er donnée de base permettant d’évaluer les dynamiques de transfor-mation de la géographie économique mondiale2. On assiste en trente ans à un rééquilibrage économique mondial si puissant qu’il constitue une rupture séculaire.
L’évolution du PIB. Durant les vingt dernières années du XXem siècle (1980/2000), la domination des pays développés apparaît encore écrasante (80 % PIB) face aux économies en développement. La mondialisation - dont ils définissent alors l’essentiel des règles, contrôlent les mécanismes et imposent les normes - fonctionne alors à leur plus grand
profit. Avec 20 % de la population totale, ils captent 83 % de la croissance mondiale de la décennie 1980/1990 et 80 % de celle de la décennie 1990/2000. Durant cette pé-riode s’opèrent au sein économies en développement de fortes différenciations de trajectoires. On passe alors d’un «Sud» (face au «Nord» développé) à des Suds, de plus en plus différenciés. L’Europe centrale et orientale subit de plein fouet l’effondrement du système communiste, le MPMO (Maghreb - Proche et Moyen Orient) stagne, l’Afrique est confrontée au désastre de la «décennie per-due» (crise économique et financière, plans d’ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale, effondrement des Etats, guerres civiles…), et l’Asie de l’Est sinisée en développement est la grande bénéficiaire de son insertion dans la mondialisation.
Tab.n°1. Evolution du Produit Intérieur Brut mondial : un sensible rééquilibrage (d’après FMI, avril 2011, * 2015 prévisions)
PNB mondial en milliards $
% région/ croissance mondiale
% région/ éco. mondiale
1980 2010 2015 * 1980/1990
1990/2000
2000/2010
2010/2015 1980 2000 2010 2015
Monde 10 707 62 909 85 425 100 100 100 100 100 100 100 100économies
développées 8 163 41 531 51 339 82,9 79,9 51,6 43,6 76,2 79,7 66,0 60,1
Dont Pays G7 6 648 31 891 38 817 67,5 67,4 35,0 30,8 62,1 65,7 50,7 45,4Dont NPI Asie 147 1 885 2 793 3,5 5,7 2,5 4 1,4 3,5 3,0 3,3Dont U. europ. 3 652 16 282 20 085 29,6 14,6 25,3 16,9 34,1 26,4 25,9 23,5Economies en dévelop. 2 544 21 378 34 085 17,1 20,1 48,4 56,4 23,8 20,3 34,0 39,9
Europe cent. et est 248 1 756 2 506 1,0 2,4 3,8 3,3 2,3 1,9 2,8 2,9CEI ns 1 953 3 755 ns ns 5,2 8 ns 1,1 3,1 4,4
Asie en dév. 664 9 426 15 731 4,0 12,1 23,1 28 6,2 7,3 15,0 18,4Amérique latine 844 4 832 6 980 3,0 9,4 8,8 9,5 7,9 6,6 7,7 8,2
MPMO 508 2 356 3 517 0,4 2,4 5,1 5,2 4,7 2,5 3,7 4,1
Afri. sub saharienne 277 1 056 1 595 0,1 0,3 2,4 2,4 2,6 1,0 1,7 1,9
dont 4 Etats émergents 576 12 197 19 127 7,1 13,6 30,8 30,7 5,4 8,5 19,4 22,4
Brésil 163 3 090 3 302 3,0 1,3 8,0 0,9 1,5 2,0 4,9 3,9Chine 231 6 103 10 382 2,1 9,0 15,4 19 2,2 4,2 9,7 12,2Inde 182 1 538 2 516 1,2 1,5 3,4 4,3 1,7 1,5 2,4 2,9
Russie 0 1 465 2 926 0,7 1,7 3,9 6,4 0,0 0,8 2,3 3,4
DOSSIER : 6
2 Ces données sont en PIB brut, somme de toutes les valeurs ajoutées produites sur un territoire, qui permet seul de comparer le poids économique relatif des puissances. L’utilisation du PIB exprimé en PPA, ou parité de pouvoir d’achat, est de nature différente (formation des prix, coût et niveau de la vie…) et ne peut être mobilisé dans une telle démarche.
n° 416 Historiens & Géographes 143
Mais la décennie 2000/2010 se traduit par une transfor-mation radicale de l’architecture économique mondiale. En ne captant plus que 51 % de la croissance mondiale, dont seulement 35 % pour les pays du G7, le Nord tombe de 80 % à 66 % de l’économie mondiale. Ce processus de dé-classement relatif traduit une rupture multiséculaire : il faut au moins remonter au XVIIème ou XVIIIème siècles pour retrou-ver de tels équilibres géoéconomiques mondiaux. Dans les Suds, la dynamique est principalement polarisée par une région : l’Asie en développement - elle même portée par le dynamisme chinois – qui capte presque un quart de la croissance mondiale et presque la moitié de la croissance des Suds. Au niveau des Etats, les quatre grands pays émergents (Chine, Brésil, Inde, Russie) réalisent presque un tiers (31 %) de la croissance mondiale.
L’exemple des matières premières. Cette affirmation de l’Asie d’un côté, des quatre principaux pays émergents de l’autre transforme en profondeur l’architecture et les logiques de la mondialisation comme en témoigne, par exemple, l’évolution du prix des matières premières (Fig. n°1). Alors que de 1960 à 2000, le prix des matières pre-mières minérales et végétales recule tendanciellement de moitié du fait du piège de l’échange inégal imposé par des pays développés en position hégémonique, on assiste entre 2000 et 2010 à un complet renversement avec un double-ment ou un triplement des prix mondiaux portés par la nou-velle demande asiatique et chinoise. Au total, en représen-tant 50 % à 60 % de la consommation mondiale (pétrole, cuivre, aluminium…), ce sont aujourd’hui les besoins des
pays émergents qui fixent les principaux prix des matières premières sur les marchés mondiaux.
Cet essor des prix a des retombées financières et des ef-fets d’entraînement considérables sur plus de la moitié de la planète. Il redynamise les économies rentières agricoles et minières du MPMO, d’Afrique et d’Amérique latine (re-lance des investissements, créations d’emplois, nouvelles ressources fiscales avec parfois la révision des codes miniers…). Il permet un large désendettement qui réduit donc la dépendance financière antérieure aux institutions internationales et débouche parfois sur la création de Fonds souverains qui vont gérer ces nouvelles masses de capi-taux. Il se traduit enfin par la reconstruction des Etats et de nouvelles logiques redistributives malgré, parfois, la per-manence de régimes corrompus et kleptomanes confrontés cependant à de nouvelles demandes sociales et démocra-tiques (cf. Sénégal, printemps arabe de 2011).
A l’horizon 2015/2050. Loin d’être achevé, ce puissant processus de rééquilibrage géoéconomique s’accélère avec la crise financière et économique de 2007/2011 - qui frappe en premier lieu les pays développés - comme l’indi-quent les projections de croissance du FMI pour 2015. Le dynamisme économique des Suds bouscule les hiérarchies économiques. Il alimente en retour de nouvelles revendica-tions géopolitiques concernant la structuration institution-nelle de la gouvernance mondiale (cf. passage du G7 au G20, refonte du FMI et de la Banque mondiale, blocage des négociations à l’OMC…). Il se traduit par la conquête d’une nouvelle autonomie stratégique dont témoigne la montée
DOSSIER : 7
Fig. n°1. L’évolution du prix des matières premières (en $ constants, année 2000 = 100, d’après Banque mondiale)
n° 416 Historiens & Géographes 143
Mais la décennie 2000/2010 se traduit par une transfor-mation radicale de l’architecture économique mondiale. En ne captant plus que 51 % de la croissance mondiale, dont seulement 35 % pour les pays du G7, le Nord tombe de 80 % à 66 % de l’économie mondiale. Ce processus de dé-classement relatif traduit une rupture multiséculaire : il faut au moins remonter au XVIIème ou XVIIIème siècles pour retrou-ver de tels équilibres géoéconomiques mondiaux. Dans les Suds, la dynamique est principalement polarisée par une région : l’Asie en développement - elle même portée par le dynamisme chinois – qui capte presque un quart de la croissance mondiale et presque la moitié de la croissance des Suds. Au niveau des Etats, les quatre grands pays émergents (Chine, Brésil, Inde, Russie) réalisent presque un tiers (31 %) de la croissance mondiale.
L’exemple des matières premières. Cette affirmation de l’Asie d’un côté, des quatre principaux pays émergents de l’autre transforme en profondeur l’architecture et les logiques de la mondialisation comme en témoigne, par exemple, l’évolution du prix des matières premières (Fig. n°1). Alors que de 1960 à 2000, le prix des matières pre-mières minérales et végétales recule tendanciellement de moitié du fait du piège de l’échange inégal imposé par des pays développés en position hégémonique, on assiste entre 2000 et 2010 à un complet renversement avec un double-ment ou un triplement des prix mondiaux portés par la nou-velle demande asiatique et chinoise. Au total, en représen-tant 50 % à 60 % de la consommation mondiale (pétrole, cuivre, aluminium…), ce sont aujourd’hui les besoins des
pays émergents qui fixent les principaux prix des matières premières sur les marchés mondiaux.
Cet essor des prix a des retombées financières et des ef-fets d’entraînement considérables sur plus de la moitié de la planète. Il redynamise les économies rentières agricoles et minières du MPMO, d’Afrique et d’Amérique latine (re-lance des investissements, créations d’emplois, nouvelles ressources fiscales avec parfois la révision des codes miniers…). Il permet un large désendettement qui réduit donc la dépendance financière antérieure aux institutions internationales et débouche parfois sur la création de Fonds souverains qui vont gérer ces nouvelles masses de capi-taux. Il se traduit enfin par la reconstruction des Etats et de nouvelles logiques redistributives malgré, parfois, la per-manence de régimes corrompus et kleptomanes confrontés cependant à de nouvelles demandes sociales et démocra-tiques (cf. Sénégal, printemps arabe de 2011).
A l’horizon 2015/2050. Loin d’être achevé, ce puissant processus de rééquilibrage géoéconomique s’accélère avec la crise financière et économique de 2007/2011 - qui frappe en premier lieu les pays développés - comme l’indi-quent les projections de croissance du FMI pour 2015. Le dynamisme économique des Suds bouscule les hiérarchies économiques. Il alimente en retour de nouvelles revendica-tions géopolitiques concernant la structuration institution-nelle de la gouvernance mondiale (cf. passage du G7 au G20, refonte du FMI et de la Banque mondiale, blocage des négociations à l’OMC…). Il se traduit par la conquête d’une nouvelle autonomie stratégique dont témoigne la montée
DOSSIER : 7
Fig. n°1. L’évolution du prix des matières premières (en $ constants, année 2000 = 100, d’après Banque mondiale)
144 Historiens & Géographes n° 416
des liens économiques et institutionnels Sud/Sud. Ceux-ci échappent de plus en plus aux logiques Nord/Sud anté-rieures jusqu’ici dominantes (cf. structures hémisphériques des acteurs nord-américains) sur lesquelles ils se super-posent tout en les affaiblissant. On assiste à la fin du duo-pôle transatlantique Amérique du Nord/ Europe occidentale comme centre de gravité traditionnel de la géoéconomie mondiale. Ainsi, dans les Amériques, le Brésil joue un rôle majeur dans l’échec nord-américain de construction d’une vaste zone de libre-échange continentale (ZLEA). Au total, d’ici 2020 à 2050, les bouleversements structurels des équilibres géoéconomiques et géopolitiques mondiaux de-vraient s’accélérer. En 2050, les trois premières puissances économiques mondiales seraient la Chine, les Etats-Unis et l’Inde alors que le Brésil, l’Indonésie, la Turquie et le Mexique devraient voir leur poids relatif croître sensiblement.
Une division internationale du travail renouvelée : l’exemple de l’industrie
Une nouvelle DIT. Ces profondes reconfigurations géoéco-nomiques se traduisent progressivement par l’émergence d’une nouvelle division internationale du travail. Des années 1960 aux années 2000, les grands Etats développés et leurs firmes transnationales ont globalement organisé à leur profit une division internationale du travail très hiérarchisée et spé-cialisée dans le cadre de liens d’interdépendances profondé-ment asymétriques. Les Etats intégrés dominés comportaient les pays fournisseurs de matières premières énergétiques, minérales et végétales à bas coût, les pays ateliers spéciali-sés dans l’industrie manufacturière où les segments déqua-lifiés étaient délocalisés (textile, habillement, électronique grand public, automobile, zones franches productives…3, les pays touristiques et les paradis fiscaux. Les marges compor-taient les oubliés ayant peu de chose à proposer, les Etats en guerre ou en crises internes. Cette structuration est au-jourd’hui en plein bouleversement. Et ce pour trois raisons essentielles. Premièrement, on voit apparaître de nouvelles puissances d’affirmation mondiale (Chine, Russie, Brésil, Inde) ou régio-nale (Afrique du Sud, Turquie, Arabie saoudite…) qui, à partir de leurs bases nationales, ont accumulé des facteurs géoé-conomiques assurant une large autonomie, voire une vraie indépendance, géoéconomique et géopolitique.
Deuxièmement, cette nouvelle structure multipolaire - face à des pays développés en crise structurelle - reconfigure rapidement les champs de polarité de l’espace mondial. La mondialisation passant par la continentalisation du fait des logiques d’articulation d’échelles, ces nouvelles puissances
tendent, et tentent, à réorganiser à leur profit la structura-tion de leur espace sous-continental d’insertion selon des logiques multiformes (institutionnels cf. Mercosur, accords commerciaux, culturels et politiques, investissements, prêts financiers…). Dans ce contexte, l’Asie de l’Est, très intégrée industriellement (cf. triangle asiatique), l’Amérique du Sud, l’Asie centrale, l’Afrique australe et centrale et le MPMO sont de nouveaux champs de concurrences et de rivalités qui échappent de plus en plus aux anciennes logiques de mono-poles hégémoniques du Nord. Au total, si les dotations spéci-fiques de chaque Etat ou espace demeurent - par exemple, le Chili reste un des grands producteurs de cuivre – la multi-plicité des jeux d’acteurs et la montée des concurrences au-torisent de nouvelles marges d’autonomie pour négocier les insertions dans la DIT. L’aimantation croissante de l’Australie ou de l’Amérique latine minière par la Chine est à cet égard démonstrative.
Troisièmement enfin, on assiste à un déplacement géo-graphique des marchés qui se traduit par un véritable effet d’aspiration (investissements, emplois, arbitrages dans les localisations d’activités…). Ainsi, jamais historiquement l’attractivité des pays développés dans les flux d’investisse-ments étrangers mondiaux n’a été aussi faible : ils tombent de 73 % en 1990/2000 à 61 % en 2001/2010 pour aboutir à 48 % en 2010, soit moins de la moitié des flux mondiaux. Les pays émergents représentent aujourd’hui 31 % des revenus et 24 % des profits des 220 plus grands groupes européens, contre respectivement 18 et 15 % en 2002. La Chine est devenue le 1er producteur et le 1er marché automobile mon-dial. C’est pourquoi on assiste à une profonde transformation des logiques de localisation des firmes transnationales des pays développés dans une partie des pays des Suds. Si les logiques de fourniture en matières premières ou de déloca-lisations manufacturières avec réimportation afin de jouer sur les différentiels de coûts salariaux perdurent, de plus en plus d’investissements visent d’abord et avant tout à alimen-ter des marchés nationaux en plein développement. Malgré des inégalités socio-spatiales encore criantes, la hausse des niveaux de vie et d’équipement se traduit en effet par l’émer-gence de nouvelles couches moyennes urbaines solvables dans les grands systèmes métropolitains4. En revanche, dans les marchés matures des pays développés, leur pouvoir d’achat réel stagne du fait de l’énorme pression exercée sur les salaires dans le cadre de la révolution néolibérale et de la financiarisation des économies lancée dans les années 1980.
L’exemple de l’industrie manufacturière. Contrairement à certaines conceptions parfois largement diffusées dans les pays occidentaux les plus désindustrialisés, l’industrie garde
DOSSIER : 8
3 Sur les zones franches, voir l’excellent ouvrage collectif dirigé par François Bost : « Atlas mondial des zones franches », coll. Dynamiques des Territoires, La Documentation Française, Paris, 2010.4 Anne Bretagnolle, Renaud Le Goix et Céline Cacchiani-Marcuzzo : « Métropoles et mondialisation », La Documentation Photo, n°8082, 2em trim.. 2011, La Documentation Française, Paris.
La Chine dans la mondialisation
-La mondialisation est source d’exclusion
Les pays enclavés et les pays les moins avancés sont tenus à l’écart du processus et les disparités s’accroissent.
A plus grande échelle, les écarts de développement sont considérables
ex: Chine Intégration croissante des économies et des territoires de la façade littoral Littoral 60,5% du PNB 88% du stock d’IDE
B-‐ LES ACTEURS DE LA MONDIALISATION
• 1-‐Les acteurs majeurs: les FTN*p97
Les FTN sont de puissants acteurs transnationaux : Définition : entreprise implantée dans de nombreux pays et qui réalise la majeure partie de son chiffre d’affaires en dehors de son pays d’origine.
80000 FTN et leurs 810 000 filiales Plus du quart du PIB mondial et les 2/3 du commerce mondial 75 millions de salariés IDE multipliés par 10 en 20 ans Tous les secteurs de l’économie : pétrole (Shell), agroalimentaire (Nestlé, Coca Cola), automobiles (Toyota), télécommunications (Nokia), grande distribution (Wal-Mart), groupes financiers (Japan Post)
Les FTN des pays du Nord demeurent les plus influentes et sont présentes dans tous les secteurs
EU : 133 FTN, France : 35 Elles bénéficient de la Division Internationale du Travail (DIT) et s’appuient sur les avantages comparatifs :
les activités de décision, de recherche et de développement se concentrent dans leur pays d’origine les activités de fabrication et d’assemblage sont délocalisées.
La montée des FTN des Suds (mines, énergie, informatique et transports maritimes)
+ 54% de 2006 à 2010 Appui direct et massif des Etats pour monter en gamme et pour racheter des anciens fleurons occidentaux La Chine en compte 61 (SINOPEC, PETROCHINA……) Les autres BRICS: 22
Inde : WIPRO, MITTAL, TATA née en 1907
multi activités (acier, auto agroalimentaire…), 91 sociétés 220000 personnes 17 milliards de dollars
Une internationalisation sélective Leurs implantations sont fonction de:
L’accès aux matières premières L’accès aux marchés nationaux L’utilisation d’une main d’œuvre à faible coût
Un fort ancrage national Source d’aides, de financements, d’appui Ex: crise financière de 2008-2011 multiplication des plans de sauvetage publics aide américaine pour General Motors
2-‐Les États, le retour de la puissance publique
Actions institutionnelles: Ouverture éco + ou – grande (ex: ZES en Chine) Aménagement du territoire (infrastructures de transport…)
Investissements: Politique de financement de la recherche et de l’innovation Formation de la main d’œuvre
Actions de régulation: Dans le cadre de crises
Plan de relance Baisse des taux d’intérêt
Les Etats sont des acteurs importants de la mondialisation
Zone de libre échange par abaissement des droits de douane: ALENA ASEAN MERCOSUR
Union économique et politique: Union européenne Libre circulation des marchandises, des hommes et des capitaux marché commun Monnaie commune
Les Etats s’organisent en associations régionales de coopération
3-‐ les autres acteurs Le système Onusien
CNUCED (conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement) FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) rôle ambigu: continue à favoriser la domination des grandes puissances.
Autres instances internationales
OMC (org mondiale du commerce) faciliter le commerce mondial FMI (fond monétaire internationale) veille à la stabilité financière des Etats G8 et G20 sommets qui traitent des questions politiques et économiques mondiales
Les ONG Greenpeace, Oxfam, WWF, Amnesty International faire pression Fondations (ex: fondation Gates) octroi de dons
C-‐ LES DÉBATS ET LES CONTESTATIONS AUTOUR DE LA MONDIALSATION
• 1-‐ Les grands enjeux de la mondialisa<on
• Reproduire le schéma la mondialisa<on en débat p 154 (enjeux environnementaux, géoéconomiques, géopoli<ques et géoculturels)
a-‐ une mondialisa<on inégalitaire
• Elle creuse les inégalités sociales • En valeur rela*ve, la pauvreté et la faim ont reculé dans le monde( 46% de personnes avec moins de 1.25 $en 1990 contre 25%en 2007 mais en valeur absolues les chiffres restent les mêmes avec 1 milliard de personne qui souffrent de la faim en 2011.
• A toutes les échelles , entre certains pays et à l’intérieur des pays ( ex en Afrique du Sud).
b-‐ une mondialisa<on non durable
• Le modèle de croissance mondiale est consommateur d’espace, de ressources. Il accentue les pollu<ons et les émissions de déchets.
• No<on de développement durable difficile à a"eindre.
• Risque à l’échelle mondiale: le réchauffement clima<que.
c -‐ une mondialisa<on uniformisante
• Si une culture mondialisée se développe( américanisa<on), la diversité culturelle du monde persiste (langues parlées nombreuses, gastronomie, tradi<ons) • Le Tourisme de masse crée un phénomène d’accultura<on
2-‐une contesta<on de plus en plus vive.
• a-‐ de nouveaux acteurs de la contesta<on. • L’an< mondialisme est devenu altermondialisme*p 152 dans les années 1990 ( ne pas confondre p 154)
Faîtes des recherches sur:
• ATTAC (France) • CONFÉDÉRATION PAYSANNE (France) • GREENPEACE • OXFAM • MST (mouvement des sans terre,Brésil)
b-‐De nouveaux moyens d’ac<ons
• Faire pression sur les Etats, les organisa<ons interna<onales ou les FTN par: – -‐ les médias – Les groupes de pression – -‐ les réseaux sociaux – -‐ des manifesta<ons Mais difficultés à s’organiser et à coordonner les ac<ons
Le premier a eu lieu à Porto Alegre au Brésil (forte significa<on an<capitaliste et an<américaine) (voir thème 3 leçon 1) Tous les ans se <ennent des contre sommets « an<-‐Davos » avec pour slogan « Un autre monde est possible »
Les forums sociaux
BILAN
• TOUS CES MOUVEMENTS, LOCALISÉS DANS LES PAYS DU NORD COMME DU SUD, SOUVENT RELAYÉS PAR LES RÉSEAUX SOCIAUX, FONT ÉTAT D’UNE ASPIRATION UNIVERSELLE À LA DÉMOCRATIE, À L’EXPRESSION DES DROITS ET DES LIBERTÉS FONDAMENTALES ET À LA PARTICIPATION CITOYENNE.
3-‐Vers une gouvernance planétaire*p 154
• a-‐ les conférences interna<onales • -‐ « Sommet de la Terre » à Rio (1992) : deux conven<ons sur les changements clima<ques et la bio diversite.
• -‐ Sommet de Kyoto (1997) : lu"e contre les gaz à effet de serre (GES) responsable du réchauffement clima<que.
b-‐l’affirma<on des acteurs locaux et des territoires de proximité
• Dans les espaces urbains comme dans des régions rurales, dans les pays du Nord et dans ceux du Sud, développement d’ini<a<ves en faveur d’une économie plus solidaire. – -‐ S.E.L ( système d’échange local) – -‐réseaux de solidarité intergénéra<onnelle – -‐commerce équitable ( ou commerce alterna<f)
Le « commerce équitable » entend mieux rémunérer les petits producteurs des pays pauvres, en organisant de nouveaux systèmes d'échanges, plus
justes. Au bout de la chaîne, les consommateurs des pays riches acceptent de payer des produits plus chers, afin d'aider au développement des
régions productrices, au nom du principe « Trade, not aid »(CNUCED, 1964)
Les circuits courts
• De plus en plus de voix s’élèvent pour la montée du « local » • -‐ circuits courts qui limitent les transports • -‐ renforcement de la traçabilité • -‐ conserva<on des emplois locaux
c-‐ une « démondialisa<on « est-‐elle possible?
• Croissance zéro (année 1970) • Club de Rome (pensée écologiste) • Aujourd’hui, idée de décroissance
BILAN
• La mondialisa<on est loin d'être un facteur d'unifica<on. Elle résulte de facteurs mul<ples, elle possède des acteurs mul<ples et elle a des effets contradictoires. Ce sont d'ailleurs ces effets, plus que le phénomène lui-‐même qui suscite de nombreux débats et des contesta<ons et qui posent la ques<on de la régula<on du capitalisme et de la gouvernance mondiale.
BILAN
• Construire une société mondiale à la fois une et diverse est donc un enjeu majeur : garan<r à tous les êtres humains une ges<on commune des grandes ques<ons d'échelle planétaire (nourriture, paix, environnement, droits de l'Homme, société) et respecter les différences culturelles locales.
III – LES MOBILITÉS ET LES FLUX
• A. UNE GÉNÉRALISATION ET UNE CROISSANCE CONSIDÉRABLES.
• 1. Les flux matériels
Des échanges en forte croissance: Quoi? Produits agricoles, énergétiques, manufacturés (1/2 du commerce mondial) Raisons: -géopolitiques (extension de l’économie de marché) -politique (OMC…) -économiques (FTN, révolution des transports) Les pôles: Amérique du Nord, Europe et Asie
-échanges intra-régionaux les plus denses Pôles secondaires
-puissances émergentes -fournisseurs de matières premières (Afrique, Amérique latine, Moyen Orient)
Le rééquilibrage: Forte poussée des Suds
Ex: Chine années 80 produits à faible valeur ajoutée filières technologiques à forte valeur ajoutée
2-‐ les flux immatériels Les mouvements de
capitaux
La capitalisation boursière mondiale (=somme des valeurs de toutes les actions cotées sur une place boursière)
x 5 depuis les années 1990 Poids des pays du Nord
New York, Londres, Paris, Tokyo concentrent la moitié de la capitalisation boursière mondiale.
Affirmation des métropoles des pays émergents Shanghai, Sao Paulo ou Bombay figurent parmi les premières Bourses du monde
Les échanges de capitaux sont au cœur de la mondialisation libérale.
Base: spéculation (=achats ou ventes de capitaux en Bourse pour tirer profit des fluctuations des marchés.
Document 2 page 87
Les flux des IDE en 2010 sont de 1200 milliards de $ et concernent pour 36% l’Europe, 28% l’Amérique du Nord et 29% les PED. La moitié des IDE entrants aboutit dans les pays riches et seulement 4,5% concerne l’Afrique
Les remises (=envoi de fonds par les émigrés vers leurs pays d’origine)
Importants revenus financiers pour les pays en développement 3 x plus importants que l’aide publique au développement Ex: pour Haïti 20% des revenus du pays
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3-‐les flux illicites
Les flux de drogues 80% du total Deux espaces de production majeurs (Andes pour la cocaïne, Asie Centrale pour l’héroïne) Circuits commerciaux Sud – Nord aboutissent en Amérique du Nord, en Europe mais aussi en Asie
Le trafic de personnes Les produits de contrefaçon
venant essentiellement d’Asie destinés à l’Europe
Ex: trafic de médicaments Inde et Chine, principaux producteurs.
L’ONU évalue l’ensemble de ces trafics à 130 milliards de $.
B-‐ UNE ACCÉLÉRATION DES MIGRATIONS INTERNATIONALES.
1-‐ des migra<ons en forte croissance Définition:
Migration: Déplacement de personnes qui implique un changement de pays, donc de résidence.
Des origines diverses Raisons économiques: moyen de lutter contre la pauvreté pour s’assurer de meilleures conditions de vie. Raisons géopolitiques: fuir un contexte politique délicat Raisons sociales: regroupement familial
Une accélération des mobilités internationales 210 millions de personnes
+ 30 à 35 millions de clandestins Elément de comparaison:
1965: 75 millions de personnes.
Les migrations du travail: Des pays du Sud vers les pays du Nord La typologie:
Migration de main d’œuvre non qualifiée Migration d’élites qualifiées (fuite des cerveaux)
Existence de couloirs migratoires: Proximité historique des ex colonies vers les ex métropoles Proximité géographique Amérique du Sud vers Etats Unis
Les migrations du travail: La nouvelle donne:
Migrations Sud-Sud Ex: pays du golfe persique région plus riche que le reste du Sud main d’œuvre manque
Migrations Nord-Nord Ex: Europe vers Etats Unis recherches de meilleures conditions salariales
Des politiques diverses Union européenne
Importance des flux intracontinentaux Espace Schengen
Les migrations forcées: Les réfugiés
Personnes qui quittent leurs pays d’origine pour des raisons politiques, religieuses, ethniques… 40 millions de personnes
Les foyers émetteurs: Les pays du Sud (Afrique subsaharienne, Asie centrale…)
Les destinations: 80% sont accueillis dans des pays voisins un flux Sud-Sud
Nombreuses migrations internes: Déplacements à l’intérieur des frontières de leur pays (ex: Soudan, RDC…)
2-‐Fron<ères et mondialisa<on Les migrations se heurtent aujourd’hui à des politiques restrictives:
Les Pays du Nord mais aussi ceux du Sud cherchent à limiter ces flux.
Le renforcement des frontières: Exemple: Etats Unis et Mexique
Construction d’un mur le long de la frontière
La mondialisation comme processus de mise en réseaux du monde est spatialement et socialement sélective. Création de hiérarchies entre les migrants (légaux/illégaux, sélection des migrants selon leur pays de départ, leur degré de formation…..
Exemple: Union européenne Ouverture de l’espace Schengen mais relative fermeture des frontières extérieures de l’UE
3-‐les flux touris<ques interna<onaux
Une mobilité: 950 millions de touristes (25 millions en 1950) Elle est choisie C’est une circulation et non une migration Les touristes:
Personnes qui quittent leurs résidences pour plus d’une nuitée et pour moins d’un an, n’effectuant pas d’activités rémunérées dans les lieux visités.
Des flux à destination de: Pays du Nord: Europe occidentale et méditerranéenne, Amérique du Nord Quelques pôles: Asie, Amérique du Sud et Afrique
Des flux entre pays voisins: Ex: France 85% des touristes sont originaires des Etats européens
CONCLUSION • La mondialisa<on est un phénomène historique qui fait émerger l’étendue planétaire comme espace pour les sociétés humaines. De nombreux flux la parcourent désormais et de nombreux acteurs tentent d’agir.
• La mondialisa<on est un phénomène dont l’intensité varie notablement d’un territoire à l’autre.