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Etude approfondie sur le Kiddouch - Part 1 Par Nir Allouche Extrait d’un cours donné à la Yechiva ( סעודה במקוםקידוש) En général, dans les synagogues le samedi matin on procède à la sanctification du kiddouch de suite après la prière, qui se fait sur un verre de vin ou sur un verre de jus de raisin (en règle générale). Ce kiddouch est accompagné de ce qu'on pourrait appeler un apéritif (composé de différentes sortes d'aliments comme des biscuits et autres). À travers cet article nous allons essayer de définir d'où provient cette coutume et, est-ce une mitsva d'origine Thoraïque (qui prend sa source dans la Torah) ou d'origine rabbinique (qui ait été établie par nos sages). Nous comprendrons ainsi quelles sont les conséquences que cela peut entraîner et bien sûr comment le réaliser selon la Halakha (la loi juive). D'après de nombreux décisionnaires antérieurs et contemporains (Richonim et akharonimes,), l'origine du kiddouch du vendredi soir est différente du samedi matin. Il faut ensuite déterminer si le kiddouch du vendredi soir est de la Torah ou non ? Et on va essayer de donner une définition à qu'est-ce qu'on appelle le kiddouch ? Maïmonide écrit dans son livre (zemanim shabbat chapitre 29 1 à 6) que l'on est acquitté du « kiddouch » juste par la parole, ce qui veut dire que le « kiddouch » d'après Maïmonide ne revient pas à prendre un verre de vin et réciter un chant liturgique, mais il faudra prononcer par la parole des mots qui feront que nous serons acquittés du kiddouch. Le fait de faire le « kiddouch » sur un verre « cos » c'est seulement « diverei soferim », ce qui veut dire que cela à été instauré par nos sages. D'après cela, le Maguen Avraham dit que dans la prière quand nous mentionnons le « kiddouch, » nous accomplissons un commandement de la Torah, ainsi que le Meïri et d’autres « akharonim », décisionnaires contemporains. Dans le ‘Hidouchei HaRitva, il dit que c'est possible que l'on soit acquitté du « kiddouch » dans la « tephila », la priére du vendredi soir, au moment où l’on récite une partie du texte se rapportant au « kiddouch ». Dans un autre de ses commentaires le Ritva lui-même stipule qu'il a un doute dans le cas où : Si on ne se rappelle plus, un cas ou on a oublié si on a fait le kiddouch du vendredi soir sur un verre, est-ce qu'on doit le refaire ou non ? Pour répondre à cette apparente opposition dans les paroles du Ritva, on va se pencher sur une notion très succinctement. Il y a un principe dans la « halakha » loi juive qui dit que si j’ai un doute dans une bénédiction si je l’ai prononcé ou non, alors on dit « safek brakhot léakel » ce qui signifie qu’en cas de doute pour une bénédiction je ne refais pas la bénédiction, pourquoi est -ce comme cela ? A cause de l’interdiction de prononcer le nom de D.ieu en vain, qui est un interdit de la Torah alors qu’en règle générale la bénédiction est d’ordre rabbinique, ce qui est moins fort, par conséquent quand on doit accomplir un commandement ordonné par nos sages et qu’en face je r isque de transgresser un interdit de la Torah, on se mettra dans une situation où je ne risque pas de transgresser l’interdit de la Torah quitte à ne pas observer l’ordonnance rabbinique. Maintenant que cette notion est comprise on peut facilement répondre à la question du Ritva, à priori le Ritva lui-même a un doute concernant le « kiddouch », à savoir si l’on est acquitté dans la prière du vendredi soir de la « mitsva » du « kiddouch » de la Torah, donc pour lui il aurait un doute dans un tel cas, c’est à dire qu’il ne se prononce pas à cause du doute qui persiste.

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Etude approfondie sur le Kiddouch - Part 1

Par Nir Allouche

Extrait d’un cours donné à la Yechiva (קידוש במקום סעודה)

En général, dans les synagogues le samedi matin on procède à la sanctification du kiddouch de suite

après la prière, qui se fait sur un verre de vin ou sur un verre de jus de raisin (en règle générale). Ce

kiddouch est accompagné de ce qu'on pourrait appeler un apéritif (composé de différentes sortes

d'aliments comme des biscuits et autres).

À travers cet article nous allons essayer de définir d'où provient cette coutume et, est-ce une

mitsva d'origine Thoraïque (qui prend sa source dans la Torah) ou d'origine rabbinique (qui ait été établie

par nos sages). Nous comprendrons ainsi quelles sont les conséquences que cela peut entraîner et bien

sûr comment le réaliser selon la Halakha (la loi juive).

D'après de nombreux décisionnaires antérieurs et contemporains (Richonim et akharonimes,),

l'origine du kiddouch du vendredi soir est différente du samedi matin.

Il faut ensuite déterminer si le kiddouch du vendredi soir est de la Torah ou non ?

Et on va essayer de donner une définition à qu'est-ce qu'on appelle le kiddouch ?

Maïmonide écrit dans son livre (zemanim shabbat chapitre 29 1 à 6) que l'on est acquitté du «

kiddouch » juste par la parole, ce qui veut dire que le « kiddouch » d'après Maïmonide ne revient pas à

prendre un verre de vin et réciter un chant liturgique, mais il faudra prononcer par la parole des mots qui

feront que nous serons acquittés du kiddouch. Le fait de faire le « kiddouch » sur un verre « cos » c'est

seulement « diverei soferim », ce qui veut dire que cela à été instauré par nos sages.

D'après cela, le Maguen Avraham dit que dans la prière quand nous mentionnons le « kiddouch, »

nous accomplissons un commandement de la Torah, ainsi que le Meïri et d’autres « akharonim »,

décisionnaires contemporains.

Dans le ‘Hidouchei HaRitva, il dit que c'est possible que l'on soit acquitté du « kiddouch » dans la «

tephila », la priére du vendredi soir, au moment où l’on récite une partie du texte se rapportant au «

kiddouch ». Dans un autre de ses commentaires le Ritva lui-même stipule qu'il a un doute dans le cas où :

Si on ne se rappelle plus, un cas ou on a oublié si on a fait le kiddouch du vendredi soir sur un verre, est-ce

qu'on doit le refaire ou non ? Pour répondre à cette apparente opposition dans les paroles du Ritva, on va

se pencher sur une notion très succinctement. Il y a un principe dans la « halakha » loi juive qui dit que si

j’ai un doute dans une bénédiction si je l’ai prononcé ou non, alors on dit « safek brakhot léakel » ce qui

signifie qu’en cas de doute pour une bénédiction je ne refais pas la bénédiction, pourquoi est-ce comme

cela ? A cause de l’interdiction de prononcer le nom de D.ieu en vain, qui est un interdit de la Torah alors

qu’en règle générale la bénédiction est d’ordre rabbinique, ce qui est moins fort, par conséquent quand on

doit accomplir un commandement ordonné par nos sages et qu’en face je risque de transgresser un

interdit de la Torah, on se mettra dans une situation où je ne risque pas de transgresser l’interdit de la

Torah quitte à ne pas observer l’ordonnance rabbinique. Maintenant que cette notion est comprise on

peut facilement répondre à la question du Ritva, à priori le Ritva lui-même a un doute concernant le «

kiddouch », à savoir si l’on est acquitté dans la prière du vendredi soir de la « mitsva » du « kiddouch » de

la Torah, donc pour lui il aurait un doute dans un tel cas, c’est à dire qu’il ne se prononce pas à cause du

doute qui persiste.

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De nombreux commentateurs et décisionnaires (Richonim et Akharonim) disent également que l'on

n'est pas quitte du kiddouch dans la prière. (Comme le Roch, Rabbenou Yona, le Ran, le Rachba, Rabbenou

Akiva Eiguer, Rachbam et le Rif).

La raison principale est que l'on doit mentionner la sortie d'Égypte dans le Kiddouch d'après Rav

Akha Bar Yaacov. Car il est écrit « Zakhor ete yom a Chabbat » et « Tizekor ete yom tsetera me erets

mistarim » « souviens-toi du jour du shabbat » et « souviens-toi du jour de la sortie d'Égypte ». On fait une

juxtaposition entre ces deux versets, ce qui veut dire que puisqu’il est écrit « souviens-toi » dans les deux

versets alors de la même façon que je dois mentionner le souvenir du Chabbat, je devrais aussi mentionner

la sortie d’Egypte.

Le Gaon Menakhat ‘Hinoukh ainsi que le Biour Halakha 271 ne comprennent pas les propos Maguen

Avraham qui dit que l’on est acquitté du commandement du « kiddouch » dans la prière du vendredi soir,

ça paraît invraisemblable surtout d’après ce qu’on vient de voir, puisqu'il faut mentionner la sortie

d'Égypte (dans nos textes se trouvant dans nos livres de prieres on ne mentionne pas la sortie d’Egypte

dans le passage du « kiddouch » le vendredi soir).

Nous allons nous pencher maintenant sur les propos de Maïmonide communément appeler le

RAMBAM qui a dit que l'on est quitte par des paroles pour le Kiddouch.

Pour Maïmonide est-ce que le Kiddouch du vendredi soir sur un verre est de la Torah ou non ? On

pourrait penser que Maïmonide pense également comme le Maguen Avraham puisque pour lui on est

acquitté par la parole et apriori on serait quitte du « kiddouch » dans la prière. En réalité lui aussi pense

qu'il faut mentionner la sortie d'Égypte et que ce n'est pas juste une Asmarta (un appui qui prend sa source

sur un verset de la Torah), c’est bien une loi de la Torah, par conséquent lorsque Maïmonide a écrit que

l'on est quitte par des paroles, il faut absolument d’après lui mentionner la sortie d'Égypte (Biour Mitsva

Asse) et donc on ne sera pas quitte du commandement du « kiddouch » dans la prière du vendredi soir.

Il est enseigné dans le traité Pessa’him 101a que « l'on faisait le kiddouch à la synagogue le

vendredi soir ». Et pourtant « Shmouël nous livre un enseignement qu’on ne fait le Kiddouch qu’à l'endroit

où on fait une Séouda » ? Le Talmud répond que c'est afin d'acquitter les invités (les passants) qui venaient

manger à la synagogue. Nous reviendrons plus tard sur la notion de « séouda », nous allons tout d’abord

aborder les différents aspects du « kiddouch ».

La mitsva est d'entendre le Kiddouch mais pas de le boire, donc il faudra expliquer pourquoi a-t-on

pris l'habitude de le boire ?

Il est enseigné dans le traité Berakharot 43b que « c'est pour la guérison qu'on boit le kiddouch »

reste à élucider de quelle guérison s’agit-il ?

Il est enseigné dans le Talmud qu'on ne doit pas marcher en faisant des grands pas car on perd

1/500ème de la vue, le Talmud dit que le remède pour réparer cela, c'est le kiddouch du vendredi soir. Il y a

une discussion entre les commentateurs quant à savoir si il faut boire le kiddouch ou si il faut en appliquer

un peu sur les yeux pour que cette guérison fonctionne.

Rachi dit que c'est en le buvant et Tossfot dit que c'est en appliquant sur les yeux (traité Pessa’him

100b, dans le Michna Broura 271:10 et le Maguen Avraham 23).

Une petite information supplémentaire : le Maguen Avraham dit qu’au moment du « Kiddouch » je

dois regarder les « nerots » (bougies) de Chabbat, puis le vin ou le jus de raisin se trouvant dans le verre

(c’est גסה לפסיעה אהורפ ).

Tou bi chevat mardi 7 février au soir

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Etude approfondie sur le Kiddouch - Part 2 (… suite)

Par Nir Allouche

Extrait d ’une conférence-Débat donné à la Yechiva Torat ‘Haim (סעודה (קידוש  במקום 

D'où provient la loi de faire le kiddouch au moment de la « séouda » (du repas) (סעודה) et, est ce que cette loi prend sa source et est un commandement de la Torah ou est-elle instaurée par nos sages ?

En réalité cette loi est d'origine des sages, elle trouve tout de même un appui sur un verset de la Tora, on appel cela une « asmarta » (אסמכתה).

Il est écrit dans le livre de Yechaya, « et tu appelleras le shabbat un délice» (VEKARATA LA CHABBAT ONEG- וקרתה לשבת עונג) donc à tout endroit où tu appelles le shabbat il doit y avoir un délice qui se traduit par un « repas ». ( עונג יהיה לשבת הקריהם במקו ).

Le Kiddouch lui, comme on a vu précédemment, ne l’oublions pas est un commandement de la Torah et on l’apprend du verset: « Souviens-toi du jour du shabbat pour le sanctifier ».

Nous venons de voir d'où provient la loi de faire le kiddouch au moment du « Repas », on va voir maintenant d'où provient la mitsva de faire le kiddouch sur le vin, où prend-elle sa source ?

Une beraïta est rapportée dans le traité de Pessa’him 106a qui nous dit la chose suivante: « Souviens-toi du jour du shabbat pour le sanctifier et sur quoi ce souvenir doit-il se concrétiser ? Le talmud répond sur le vin (Kiddouch). (Voir le Talmud Pessa’him 106a pour plus de détails sur ce sujet).

Après avoir vu en détails la provenance du « kiddouch » et définit son origine, nous allons essayer de définir qu'est-ce qui s'appelle une « séouda » repas (סעודה) ?

Le mot « séouda » repas (סעודה) provient du mot « soéd » restauré, rassasié (סועד) comme il est écrit dans les psaumes 104:15 : « le vin réjouit le cœur de l'homme, et le pain rassasie le cœur de l'homme. »

Le Choul’han Arou’h rédigé par Rabbi Yossef Karo dit que l’on est quitte du kiddouch seulement à l’endroit du repas « kiddouch bimekom seouda », seulement si le repas se fait avec du pain ou si on boit du vin, mais pas si le repas n’est constitué que de fruits. (273 ; 5 - ערוך שולח רעג ה ’ס ).

Le Rama comprend du Choul’han Arou’h et dit que pour le sandak « le parrain » et le mohél « celui qui circoncit l’enfant » il est permis de boire le vin du kiddouch de la mila (de la circoncision) le chabbat matin (samedi matin), si il boit la quantité requise, mais l’usage veut que l’on donne à boire à un enfant qui n’est pas encore astreint a l’âge des mitsvots (c’est à dire 13 ans).

On peut conclure que d’après le Choul’han Arou’h le vin aussi rassasie l’Homme et peut donc être considéré comme « séouda ».

Pour le Choul’han Arou’h on peut conclure que le pain et le vin font partie de ce qu’on appelle « séouda » donc qu’ils rassasient par contre les fruits n’ont font pas partie, il reste cependant à définir le statut des autres aliments (comme par exemple les gâteaux),

Un texte dans le traité Bera’hot page 35b semble indiqué le contraire : « Rava buvait du vin la veille de Pessa’h afin d’aiguiser son appétit (il y a une mitsva de manger la Matsa du premier soir de pessa’h avec appétit, voir le Rambam dans le livre de Zemanim lois sur ‘Hamets ou Matsa Chapitre 6 ;12 ), Il faut comprendre pourquoi Rabbi Yossef Caro l’auteur du Choulkhan Aroukh indique que si on boit une quantité de vin nécessaire à la mitsva, on est acquitté de l’obligation de « séouda », alors que ce mot lui même semble indiqué qu’il faut être restauré , le vin rassasie-t-il ou est ce qu’il nous met en appétit ; qu’en pensez-vous ?

Le Talmud répond que boire un peu de vin rassasie l’homme mais boire beaucoup de vin aiguise l’appétit. (C’était votre réponse !!! Attention le vin a aussi d’autre vertu quand on en boit beaucoup, autre que celle d’aiguiser l’appétit)

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Un commentateur nommé le Chilté Guiborim dit qu’on peut se rendre quitte même avec des fruits à l’inverse du Choulkhan Aroukh.

Plusieurs commentateurs et décisionnaires entre autres le Maguen Avraham, le Choulkhan Aroukh. Hagraz (différent de celui de Rabbi Yossef Caro), le Maran Hakhida dans le Birké Yossef permettent de manger juste après le « kiddouch » tout ce qui provient des cinq céréales pour s’acquitter de la « séouda. » (Blé, l’orge, l’épeautre, l’avoine et le seigle)

Dans le droit hébraïque « la halakha » il y a une quantité nécessaire pour s’acquitter du « kiddouch », cette mesure est une joue pleine qui est évalué a environ 8,6 cl (voir le Choulkhan Aroukh 271 ; 13)

D’après ce qu’on vient de voir, une question inhérente se pose maintenant a nous, sur quoi les commentateurs et décisionnaires qu’on a vu juste au dessus se sont appuyer pour dire que les aliments composés d’une des cinq céréales soit aussi permis pour s’acquitter de la « séouda » car jusqu’à présent, dans les sources ramenaient jusque là, on ne voit pas de références qui vont dans ce sens.

On a vu que dans le traité Berakhot 35 B et aussi dans Téhilim 104 ; 15 qu’il n’y a que le vin et le pain qui rassasient le cœur de l’homme, c’est apriori ce qu’on pourrait déduire des paroles des Guéonim comme indiqué dans le Michna Broura 273 ; 5.

Plusieurs problèmes se posent ici, nous allons essayer de les analyser en détails afin de bien comprendre la source du droit hébraïque et ainsi définir le fondement de celui-ci. Par la même occasion nous essayerons d’éclaircir si on peut continuer à manger nos petits gâteaux à la synagogue le Chabbat matin après le kiddouch ?

Comment comprendre les Guéonim qui disent « avec du pain et du vin je suis quitte mais pas avec des fruits », est ce a dire que il n’y a que le pain et le vin qui peuvent m’acquitter de la mitsva de« séouda » ou bien alors est ce qu’il faut comprendre qu’il n’y a que les fruits qui ne sont pas valables pour m’acquitter de la mitsva de « séouda » ?

Essayons de réfléchir sans idée reçue, sans apriori.……hum épineux comme sujet, Je le conçois : pas si évident de résister aux petit gâteaux après la « tephila » (prière) de chabbat matin.

Vous l’avez compris l’origine du problème est là, comment comprendre les Guéonim, si on dit qu’il n’y a que le vin et le pain qui sont valables pour s’acquitter de la mitsva de « séouda » alors rien d’autres, même pas un aliment composé des cinq céréales (exemple : nos bons petits gâteaux) et si je dis qu’il n’y a que les fruits qui ne soient pas valables pour s’acquitter de la mitsva de « séouda » alors nos petits gâteaux seront valables.

Le fait de savoir si on est acquitté avec des mets provenant de l’une des cinq céréales, comme les gâteaux après le kiddouch du chabbat matin, prend sa source seulement sur une simple déduction et apparemment pas si évidente comme on peut le constater. Mais aujourd’hui on a prit cette habitude de permettre (pour la majorité des communautés et décisionnaires contemporains).

Je relève juste la question (sans rentrer dans le sujet): Doit-on suivre la majorité même si il y a de forte chance qu’elle se trompe ?

D’après tout ce qu’on vient de voir, on a dit que même avec du vin je peux m’acquitter de la mitsva de « séouda ».

Je vous pose la question qui devrait “ nous sauter aux yeux “ !! Puisque je peux m’acquitter de la mitsva de « séouda » en buvant du vin, pourquoi nos sages ont établit de faire le « kiddouch » seulement avec une « séouda » car dans la majorité des cas on fait le « kiddouch » avec du vin, donc je n’ai pas besoin d’établir une « séouda » après le « kiddouch », de facto je me suis acquitter de la mitsva de « séouda » avec le « kiddouch » en buvant le vin ? (à suivre….)

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Etude approfondie sur le Kiddouch – Part 3- Final

Extrait d ’une conférence-Débat donné à la Yechiva Torat ‘Haim (סעודה (קידוש  במקום 

Une  petite  piqure  de  rappel  sur  la  dernière  question  :  

Pour  ceux  qui  ont  suivi  ces  deux  dernières  semaines,  pour  les  autres,  c’est  le  moment  de  se  brancher.  

On  a  dit  la  semaine  dernière  que  même  avec  du  vin  je  peux  m’acquitter  de  la  mitsva  de  «  séouda  ».  

On  a  posé  la  question  qui  devrait  “  nous    sauter  aux  yeux  “  !!  Puisque  je  peux  m’acquitter  de  la  mitsva  de  «  séouda  »  en  buvant  du  vin,  pourquoi  nos  sages  ont  établi  de  faire  le  «  kiddouch  »  seulement  avec  une  «  séouda  »  car  dans  la  majorité  des  cas  on  fait  le  «  kiddouch  »  avec  du  vin,  donc  on  n’a  pas  besoin  d’établir  une  «  séouda  »    après  le  «  kiddouch  »,  de  facto  on  est  acquitté  de  la  mitsva  de  «  séouda  »  avec  le  «  kiddouch  »  en  buvant  le  vin  ?  

Là  on  va   rentrer  vraiment  dans   le  vif  du   sujet  ……..  avant   c’était   juste  une  petite  mise  en  bouche,  on  appel  ça  un  apéro  !  Vous  êtes  prêt  ?  

On  va  maintenant  relever  ensemble  plusieurs  détails  important  qui  peuvent  paraitres  insignifiants,  de  la,  quelques   commentateurs   et   décisionnaires   vont   faire   certaines   distinctions   dans   la   «   halakha   »   la   loi  juive.    

Dans  la  cas  d’une  Brit  Mila  qui  tomberai  Chabbat  on  a  dit  qu’on  a  prit   l’habitude  de  donner  le  vin  aux  enfants  alors  que  le  Sandak  ou  le  Mohél  pourraient  s’acquitter  de  «  Kiddouch  bimekom  séouda  »  avec  le  vin  seulement,  dans  ce  cas  pourquoi  a  t-­‐on  prit  l’habitude  de  le  donner  aux  enfants  de  moins  de  13  ans  ?  

Il   y  a  un  décisionnaire  nommé   le  Binian  Olam  qui  dit  que   l’on  ne  peut   s’acquitter  de   la  «  mitsva  »  de  «  séouda  »  seulement  avec  du  pain,  il  dit  également  que  le  Roch  et  Tosfot  pensent  également  que  l’on  s’acquitte  qu’avec  du  pain.  

Le  Beth  Yossef  lui  dit  par  contre  que  Tosfot  et  le  Roch  pensent  comme  les  guéonim  au  sujet  du  vin,  c’est  à  dire  que  si  on  boit  une  certaine  quantité   (on  verra  plus   loin   la  quantité   requise)  on  s’acquitte  de   la  «  mitsva  »  de  «  séouda  ».  

Le  Binian  Olam  dit  qu’il  ne  comprend  pas  comment  le    Beth  Yossef    peut  dire  cela  de  Tosfot  et  du  Roch  alors  qu’il  en  ressort  l’inverse  si  on  l’étudie,  de  plus  cela  paraît  étrange  et  inhabituelle  que  le  Tour  soit  en  désaccord  complet  avec  son  père  le  Roch  et  qu’il  pense  comme  les  Guéonim.  

On   voit   encore   un   autre   enseignement   du   Beth   Yossef   qui   dit   que   dans   le   cas   ou   on   doit   faire  «  kiddouch  »  le  vendredi  soir  à  la  synagogue,  si  on  boit  le  verre  de  vin  on  se  sera  acquitté  de  la  mitsva  de  «  kiddouch  »  mais  pas  de  «  kiddouch  bimekom  séouda  »,   il   faut  comprendre  a  priori  que  on  n’est  pas  acquitté  de  la  mitsva  de  «  séouda  ».  Un  raisonnement  très  dur  à  comprendre,  car  dans  ce  cas  que  veut  dire  “qu’on  ne  fait  pas  de  kiddouch  seulement  la  ou  il  y  a  une  séouda“    

Le  Chmirat  Chabbat  rapporte   les  écrits  du  Péri  Megadim  qui  dit  que  si  une  personne  boit   juste  du  vin  pour   s’acquitter   du   «  kiddouch  »   sans   faire   une   «  séouda  »   sur   place,   il   conclut   qu’il   n’est  même   pas  acquitté  de  la  mitsva  de  la  Torah  de  «  kiddouch  ».  

En   conclusion   d’après   le   Chmirat   Chabbat   celui   qui   ne   fait   pas   une   «  séouda  »     (déterminer  maintenant   d’après   tout   ce   qu’on   vient   de   voir   qu’est   ce   qui   s’appel   une   séouda)   au  moment   du  «  kiddouch  »  n’a  pas  accomplit  la  mitsva  du  «  kiddouch  »  de  la  Torah.  Ce  qui  est  écrit  ici  est  vraiment  surprenant,   on   voit   que   les   sages   en   décrétant   qu’il   faut   faire   une   «  séouda  »   au   moment   du  «  kiddouch  »  ont  le  pouvoir  d’enlever,  de  déraciner  une  mitsva  de  la  Torah  qui  est  le  «  kiddouch  ».  On  retrouve   cette  notion  également  dans  Roch  Hachana  et   Souccot   si   le  premier  de   l’une  de   ces   fêtes  tombe  le  chabbat  on  ne  prend  ni  le  loulav,  ni  le  choffar  pour  sonner  alors  que  c’est  une  mitsva  de  la  Torah.  

.D’apres  le  Bakh  ,  le  Taz  et  le  Lévouch  on  pourra  se  rendre  quitte  de  la  «  séouda  »  avec  du  vin  donc  en  buvant   le  «  kiddouch  »  mais   attention     il   faudra   boire   un   «  mélo   lougmav  »   (ce   qui   correspond   a   un  

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révihit   d’après   certains   qui   correspond   à   86  ml)   pour  m’acquitter   de   la  mitsva   de  «  kiddouch  »   et   un  autre  révihit  pour  m’acquitter  de  la  «  séouda  ».    

Mais  pour  les  «  mézonot  »  comme  on  la  vu,  c’est  une  discussion  sur  qu’est  ce  que  pensent  les  Guéonim  quand   ils   ont   écrit   que   “le   vin   et   le   pain   c’est   bon   mais   les   fruits   non  “   ont-­‐ils   voulu   inclure   les  «  mézonot  »  ou  non  ?  

Ce  qu’on  peut  en  conclure  c’est  que  d’après  beaucoup  (comme  le  Roch  et  Tosfot)  on  voit  que  le  vin  est  plus   important  que  «  pat  kisnine  »  appelé  également  «  mézonot  »  Le  Maguen  Avraham  ramené  par   le  Michna   Broura   (273  ;   5  ;   25)   écrit   que   si   déjà   le   vin   est   autorisé   pour   s’acquitter   de   la   mitva   de  «  séouda  »  alors  à  plus  forte  raison  «  pat  kisnine  »  qu’on  peut  permettre,  c’est  en  opposition  avec  tout  ce  qu’on  vient  de  voir,  cela  semble  apriori  une  opinion  minime  pour  ne  pas  dire  unique.  

Dans  le   ‘Hidouché  du  Gaon  Rabbi  Akiva  Eiguer  et  dans  le  Tossefet  Chabbat  Ils  prouvent  que  d’après  plusieurs  Richonim  (décisionnaires  du  moyen-­‐âge)  on  ne  sera  pas  acquitter  de  la  mitsva  de  «  kiddouch  bimekom   séouda  »   (kiddouch   au   moment   d’un   repas)   en   prenant   que   du   vin,   dapres   eux   ont   ne  pourra   s’acquitter   seulement   avec   du   pain   a   fortiori     et   si   on   a   vraiment   pas   le   choix   on   pourra  s’appuyer  sur  les  avis  qui  permettent  de  s’acquitter  avec  autres  choses  que  du  pain  comme  le  vin  ou  les  «  mezonot  »  

Le   Aroukh   Hachoul’han   dit   que   l’on   peut   s’acquitter   de   la   «  mistva   de   kiddouch   bimekom   séouda  »  même  si  on  ne  mange  pas  de  suite  après  le  «  kiddouch  ».  En  mangeant  un  peu  plus  tard,  on  accomplit  également   la  mitsva   à   la   condition  d’avoir     eu   l’intention  et   la  pensé  au  moment  du  «  kiddouch  »  de  manger  plus  tard.    

Nous   avons   plus   ou   moins   déjà   relever   la   question,   Tosfot   dans   le   traité   Pessa’him   (100   A)   pose   la  question  un  peu  différemment,  une  question  qui  mérite  vraiment  réflexion  :  

Si  je  suis  quitte  de  la  mitsva  de  «  séouda  »  avec  du  vin,  comment    peut-­‐il  exister  un  «  Kiddouch  »  qui  n’est  pas  fait  au  moment  d’une  «  séouda  »?  

Comme  on  l’a  mentionné  lorsqu’une  mila  tombe  le  chabbat  on  donne  le  vin  du  «  kiddouch  »  à  un  enfant  (Choulkhan  Aroukh  273  ;  5).  Peut  on  déduire  de  cette  «  halakha  »  que  cela  pose  un  problème  de  boire  le  vin  de  ce  «  kiddouch  »,  dans  ce  cas  là  on  aurait  une  contradiction  dans  le  Choul’han  Aroukh  qui  dit  que  l’on  est  quitte  de  la  mitsva  de  «  séouda  »  avec  du  vin.  

Peut   être   pour   résoudre   cette   contradiction   il   faut   faire   appel   à   une   autre   notion   qui   s’appel  :   «  Ene  ossim  mitsvot  ‘havilot  ‘havilot  »  ce  qui  signifie  qu’on  ne  fait  pas  des  mitsvots  en  paquets.  Dans  le  cas  du  kiddouch  de  la  mila  qui  tombe  un  chabbat,  je  pourrais  être  apriori  confronté  à  ce  problème  puisque  je  fais  une  action  pour  deux  mitsvot  :  sur  un  seul  verre  de  vin,  pour  s’acquitte  du  kiddouch  du  shabbat  et  du  kiddouch  de  la  mila  !!  

Cette  nouvelle  notion  que  nous  venons  de  voir  est  apriori  également  valable  dans  le  cas  du  «  kiddouch  »  et  de  la  «  séouda  »,    un  seul  verre  de  vin,  pour  s’acquitte  du  kiddouch  et  de  la  «  séouda  ».  

Le  Chout  Od  Yossef    va  également  dans    ce  sens  là  et  écrit  que  dans  le  cas  ou  une  mila  tombe  le  jour  du  chabbat  on  ne  peut  pas  s’acquitter  à  la  fois  du  «  kiddouch  »  de  la  mila  et  de  celui  du  chabbat.  

Les  avis  divergent  pour  savoir  si  «  mélo  louguemav  »  (une  pleine  joue)  est  égale  à  Révihit  (86  ml)  (c’est  l’avis  des  guéonim  qui  est  repris  par  le  Choulkhan  Aroukh),  mais    certains  vont  dire  que  c’est  moins  et  le  Lévouché  Charad  dit  que  c’est  plus  (  un  avis  minoritaire  dans  la  «  halakha  »  c’est  pour  cela  que  certains  disent  que  dans  le  cas  ou  je  n’ai  que  du  vin,  il  faudra  boire  une  fois  pour  le  «  kiddouch  »  et  une  autre  fois  «  révihit  »  pour  s’acquitter  de  la  mitsva  de  «  séouda  ».    

Le  Gaon  dans  son  livre  Maassé  Rav  écrit  que  bien  que  le  kiddouch  du  matin  soit  institué  par  nos  sages,  on  ne  fait  le  «  kiddouch  »  seulement  sur  une  vraie  «  séouda  »  et  lui  determine  qu’une  vraie  «  séouda  »  c’est  du  pain  donc  tout  le  reste  ne  sera  pas  valable.  

Nir ALLOUCHE

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Note
Synthèse réalisée par le Rav Nir Allouche lors d'une conférence donné a la Yechiva Torat Haim, cette extrait est destiné exclusivement aux destinataires. Toute photocopie ou prêt de ce document doit être autorisée au préalable par l’auteur.