Journal du Bon Pasteur · phonsus Liguori Burke, Cyra O’Kane, Clare - Morissey et Ga-brielle...

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Journal du Bon Pasteur No. 185 Mars 2006 NON À LA GUERRE Congrégation de Notre Dame de Charité du Bon Pasteur Visite du nouveau Cardinal au généralat Son Éminence Gaudencio B. Rosales archevêque de Manille a visité le gé- néralat le 28 mars 2006. Le Cardinal Rosales est l’un des 15 cardinaux installés par le Pape Benoît XVI lors du consistoire public du 24 mars dernier place Saint Pierre . Alors qu’il était encore à Manille le Cardinal Rosales avait demandé à ce que son emploi du temps à Rome comporte une visite au généralat du Bon Pasteur. Bien qu’il ait visité plu- sieurs fois auparavant il a souhaité s’y rendre de nouveau après sa nomina- tion au collège des cardinaux. Les Soeurs du Bon Pasteur ont rejoint les femmes de plusieurs groupes et congrégations religieuses pour participer à un rassemblement à Rome en faveur de la paix et pour demander la fin de la guerre en Iraq. Le rassemblement a eu lieu le 8 mars, Journée Internationale des Femmes. En photo, de gauche à droite: Srs. Evelina Coronel RBP, Ann Schoch SSND, Maureen Marr SND, Ethna McDermott RBP et Shalini Podimattam RBP. Le Cardinal Rosales fut élève à l’école primaire Collège Saint Briget à Batangas. (Suite à la page 2) Formation continue des Sœurs Contemplatives en Asie Source Contemplative pour la Mission La session de formation conti- nue des Sœurs Contemplati- ves – Source Contemplative pour la Mission – s’est tenue du 15 au 30 mars 2006 au Sri Lan- ka. A l’origine, les Provinciales ont accepté à l’unanimité une suggestion des déléguées contemplatives réunies au ni- veau régional durant l’Assem- blée générale 2003. Pour les Contemplatives de la région Asie, ce fut un temps de ré- flexion plus profonde sur leur style de vie et en particulier sur les Eléments Essentiels de leur vie contemplative. La cérémonie d’ouverture, très profonde et signifiante, eut lieu le 15 mars 2006 à 16 h 30. Trente participantes venues de cinq régions – Inde/Népal, Phi- lippines, Asie de l’Est, Sri Lanka/ Pakistan, et Japon – et compre- nant cinq responsables d’Uni- tés – Sœur Bridget Paily, Sr Ra- mani était remplacée par Sr Thé- résa Song, Sr Anita Fernando et Sr Agnès Yamamoto Keiko – et les intervenantes – Sr Socorro Galvez, Sr Fé de Paz, Sr Patri- cia Perera. ( Sr Susan Chia re- joindra le groupe un peu plus tard). Toutes furent accueillies par la musique des élèves de l’école du Bon-Pasteur et elles (Suite à la page 3)

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Journal du Bon Pasteur

No. 185 Mars 2006

NON À LA GUERRE

Congrégation de Notre Dame de Charité du Bon Pasteur

Visite du nouveau Cardinal au généralat

Son Éminence Gaudencio B. Rosales archevêque de Manille a visité le gé-néralat le 28 mars 2006. Le Cardinal Rosales est l’un des 15 cardinaux installés par le Pape Benoît XVI lors du consistoire public du 24 mars dernier place Saint Pierre . Alors qu’il était encore à Manille le Cardinal Rosales avait demandé à ce que son emploi du temps à Rome comporte une visite au généralat du Bon Pasteur. Bien qu’il ait visité plu-sieurs fois auparavant il a souhaité s’y rendre de nouveau après sa nomina-tion au collège des cardinaux.

Les Soeurs du Bon Pasteur ont rejoint les femmes de plusieurs groupes et congrégations religieuses pour participer à un rassemblement à Rome en faveur de la paix et pour demander la fin de la guerre en Iraq. Le rassemblement a eu lieu le 8 mars, Journée Internationale des Femmes. En photo, de gauche à droite: Srs. Evelina Coronel RBP, Ann Schoch SSND, Maureen Marr SND, Ethna McDermott RBP et Shalini Podimattam RBP.

Le Cardinal Rosales fut élève à l’école primaire Collège Saint Briget à Batangas.

(Suite à la page 2)

Formation continue des Sœurs Contemplatives en Asie

Source Contemplative pour la Mission La session de formation conti-nue des Sœurs Contemplati-ves – Source Contemplative pour la Mission – s’est tenue du 15 au 30 mars 2006 au Sri Lan-ka. A l’origine, les Provinciales ont accepté à l’unanimité une suggestion des déléguées contemplatives réunies au ni-veau régional durant l’Assem-blée générale 2003. Pour les Contemplatives de la région Asie, ce fut un temps de ré-flexion plus profonde sur leur style de vie et en particulier sur les Eléments Essentiels de leur vie contemplative. La cérémonie d’ouverture, très profonde et signifiante, eut lieu le 15 mars 2006 à 16 h 30. Trente participantes venues de cinq régions – Inde/Népal, Phi-lippines, Asie de l’Est, Sri Lanka/Pakistan, et Japon – et compre-nant cinq responsables d’Uni-

tés – Sœur Bridget Paily, Sr Ra-mani était remplacée par Sr Thé-résa Song, Sr Anita Fernando et Sr Agnès Yamamoto Keiko – et

les intervenantes – Sr Socorro Galvez, Sr Fé de Paz, Sr Patri-cia Perera. ( Sr Susan Chia re-joindra le groupe un peu plus tard). Toutes furent accueillies par la musique des élèves de l’école du Bon-Pasteur et elles

(Suite à la page 3)

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Les membres de la communauté du généralat l’ont accueilli avec plusieurs prêtres de l’archidio-cèse de Manille qui étudient à Rome. Le cardinal, les sœurs et les prêtres eurent une conversation très

CARDINAL... (Suite de la page 1)

animée pendant le repas. Il a aussi rencontré l’équipe des laïques du généralat. Au moment de sa visite les membres du conseil de congré-gation étaient en Amérique latine.

Petit garçon, le Cardinal Rosales fréquentait l’école primaire Collège Saint Briget à Batangas City aux Philippines. Batangas devint la pre-mière fondation des sœurs du Bon Pasteur aux Philippines en réponse à la demande de l’archevêque de Lipa (à Batangas ) de faire une école catholique à Batangas. Quatre sœurs irlandaises sœurs Mary Al-phonsus Liguori Burke, Cyra O’Kane, Clare - Morissey et Ga-brielle Zunino quittèrent la mission de Birmanie le 4 octobre 1912 pour arriver à la mission des Philippines le 12 octobre 1912. La communauté était alors sous l’autorité du généra-lat. L’année suivante l’académie de Saint Briget était ouverte. Le cardi-nal nous apprit que sa mère, Rémé-dios, avait 6 ans à l’époque et était l’une des toutes premières élèves de la nouvelle école.

Le cardinal Rosales entre au sémi-naire et est ordonné prêtre le 23 mars 1958. Il exerce sa fonction de prêtre dans l’archidiocèse de Lipa et le 12 août 1974 il est nommé évê-que auxiliaire de Manille par le Pape Paul 6 .

En 1982, il est transféré dans le dio-cèse de Malaybalay à Mindanao aux Philippines. Dix ans plus tard, le 30 décembre 1992 il est promu cardinal de Lipa dans l’archidiocèse où il commence son ministère de prêtre.

Au moment de la retraite de Jaime L. cardinal Sin archevêque de Ma-nille, le Pape Jean Paul 2 nomme Rosales pour devenir archevêque de Manille. Il est installé archevêque de Manille le 21 novembre 2003 à la cathédrale de Manille.

Voici le message que le cardinall Rosales a adressé aux sœurs du Bon Pasteur :

Je ne me souviens pas combien de fois j’ai visité cet endroit, mais à pré-sent, je suis ici chez les sœurs du Bon Pasteur à Rome. En regardant les photos et en voyant les sœurs ici à Rome, mes pensées retournent au temps de ma petite enfance à Ba-tangas City où j’ai connu pour la première fois la vie consacrée à tra-vers la présence des missionnaires irlandaises, américaines, françaises dans la petite ville de Batangas. Et en rendant visite aux sœurs je ne peux que me souvenir des jours heureux passés dans leur école, au campus, et outre parler de l’amitié que j’ai pour les sœurs, je voudrais parler de leurs bons soins mater-nels. Quand je dis maternel, certai-nes personnes vont penser maternel envers les élèves, aujourd’hui ils pourraient penser oh c’est un terme exagéré ! Mais pour moi ce n’est pas un terme exagéré. Pourquoi ?

Ma propre mère dans son enfance fut élevée par les sœurs du Bon Pasteur. On m’a raconté que les sœurs du Bon Pasteur ont recueilli ma mère qui était alors orpheline. Je me souviens que « Ma Mère » et toutes les sœurs avaient l’habitude de me dire, ta maman, Remedios, a elle aussi été élevée chez les sœurs. Ce n’est pas étonnant que ma mère établit une règle, une tradi-tion dans notre famille, selon la-quelle tous les enfants—nous étions sept— iraient à l’école de la mater-nelle au secondaire… à saint Briget. Aussi quand je dis maternel je n’exagère pas, c’est vrai dans plus d’un sens. Elles ont pris soin de nous. Je me souviens que pendant la guerre, mes parents eux aussi aidèrent les soeurs étrangères qui vivaient sous la menace. Mon père, mon frère s’occupèrent d’elles en les abritant dans les quartiers. Ainsi, venant dans la maison des sœurs du monde entier je voudrais dire je suis heureux de remonter le temps, dans le passé de notre famille et dans les débuts de ma vocation.

Ainsi, toutes les sœurs, donnez de l’amour dans tout ce que vous fai-tes. C’est ce que les sœurs m’ont appris. Mettez de l’amour dans ce que vous faites, pas seulement du zèle. Je crois que c’est cela que Ma-rie-Euphrasie a offert à l’Église en léguant aux sœurs le charisme spé-cial de s’occuper de ceux qui sont abandonnés, des femmes abandon-nées, mais aussi des gens comme nous, qui dans leur tendre enfance ont eu besoin d’une présence ma-ternelle pour les guider, comme celle des sœurs. Merci. Dieu vous bénisse. Écouter : http://www.buonpastoreint.org/www/audio(CardinalRosales06.03.28.wma

Notre cadeau: un panier de citrons de notre jardin.

Cardinal Rosales et les Soeurs du Bon Pasteur au Generalat.

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furent ainsi accompagnées au lieu de la rencontre.

La lampe à huile traditionnelle fut allumée comme signe de Lu-mière; à partir de cette flamme, une représentante de chaque région alluma sa propre lampe et vint la placer près de la carte de son pays. Après cela, on implora la bénédiction de l’Esprit Saint par la prière et aussi une prière dansée.

Sœur Anita Fernando, responsa-ble de l’Unité qui nous recevait - Sri Lanka/Pakistan – souhaita la bienvenue. Elle invita le groupe à réfléchir aux racines de la vie contemplative, tellement désirée par Ste Marie Euphrasie. Citant le Père Le Doré, elle dit que Ste Marie Euphrasie considérait la fondation des Sœurs Madelei-nes comme la perfection de la grâce de sa vocation, non pas une œuvre subsidiaire de sa vie mais au contraire le sommet de la grâce de sa vocation, signe de la tendresse de Dieu qui crée et sauve toujours. Sœur Anita invi-ta le groupe à partager profon-dément les sentiments de Ste

Page des Soeurs Contemplatives

Accueil selon la tradition culturelle du Sri Lanka par les jeunes du Foyer Ste Euphrasie et les enfants de la maison St Joseph.

LES SUJETS

Les sujets discutés par les qua-tre conseillères d'orientation étaient :

Tisser les Éléments Essentiels, l’Article Un & la Clôture Constitu-tionnelle— S. Socorro Galvez ; Restructuration créative pour les soeurs contemplatives— S. Fe de Paz ; Comment être porteu-ses de vie avec et pour les pau-vres en tant que soeurs contem-platives du Bon Pasteur — S. Socorro Galvez et S. Fe de Paz ; la Spiritualité du Bon Pasteur, l’Apostolat de prière - S. Patricia Perera; La Source Contempla-tive, La Vie à l’intérieur, la vie en communauté pour la mission — S. Susan Chia. Elles ont eu deux jours de visites dans les régions touchées par le tsunami. Les 27 et 28 mars étaient réservés pour aller profi-ter de la fraîcheur des monts Kandy et Nuwara Eliya. Leur re-tour sera suivi d’une journée de repos et le dernier jour de la ses-sion sera consacré à l’évalua-tion, la liturgie de clôture et il y aura une soirée culturelle.

Marie Euphrasie et d’explorer la source contemplative de la Mis-sion.

Cela fut suivi de la lecture du message que Sœur Brigid La-wlor, responsable de Congréga-tion, adressait aux participantes. Animé par Sr Socorro, le groupe réfléchit sur ce message et ap-porta le fruit de sa réflexion. Les participantes réalisaient que Dieu les appelait : ♦ A une fidélité créative ♦ A faire du neuf ♦ A s’ouvrir à l’Esprit de Dieu ♦ A réaliser le rêve de Dieu pour l’humanité

Avant de terminer le programme de la journée, les Sœurs se sont

présentées selon leurs pays res-pectifs. Vint ensuite un échange pour fixer l’horaire des journées et la formation des groupes pour les di f férentes act iv i tés. Convaincues que la prière est la source de la Mission, les partici-pantes finirent ce jour de joie, rempli de l’Esprit Saint.

Durant l’Assemblée, les sœurs contemplatives de la Région Asie réfléchiront plus profondé-ment sur leur style de vie et par-ticulièrement sur les Éléments essentiels de leur vie contempla-tive.

FORMATION CONTINUE ... (Suite de la page 1)

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Province de France-Belgique

Un week-end en « Grande Famille »

Une première que ce week-end inter-noviciat les 21/22 jan-vier 2006 !

Novices du Bon Pasteur et Sé-minaristes Eudistes étaient ré-unis à Angers pour deux jours de rencontre et de formation ; un thème bien vaste: ‘’ Des Mis-sions de Jean Eudes au Zèle de Marie-Euphrasie. ‘’

Etaient présents : Pour le Bon Pasteur : S. Marie-France Retailleau, la Responsa-ble de Formation; Marie Cante-grit, 2ème année de noviciat , en stage à Pau auprès d’un foyer d’adolescentes; Emmanuelle Goineau, 1ère année de noviciat à Angers, activité apostolique au Secours Catholique; Nathalie Champ, 1ère année de noviciat à Angers, activité apostolique à ATD Quart Monde.

Pour la Congrégation de Jésus et Marie (les Eudistes) : P. Lau-rent Tournier, responsable de formation et en Paroisse à Dou-vres la Délivrande (près de Caën). Romain Drouaud, en in-sertion pastorale sur le secteur de Brétigny-sur-Orge dans le Val d’Oise et en étude à la Catho de Paris. Bernard Héraut, en inser-tion pastorale à la paroisse du St Eprit (Paris 12ème) et au sémi-naire à Orléans. Olivier Michalet, en insertion pastorale à Versail-les, au lycée St Jean Eudes et en étude à la Catho de Paris. Bertrand Plault, en insertion pas-torale à Redon - La Roche du Theil et au séminaire de Ren-nes.

Dès le vendredi soir tous rejoi-gnaient Angers. Nous avons commencé par prier les vêpres ensemble. Un repas festif et joyeux a suivi. Ce fut un temps où chacun et chacune s’est pré-senté, partageant des nouvelles et ce qu’il vivait. Pour certains ce fut un temps de retrouvailles.

Le Samedi matin, après avoir dit laudes ensemble, nous avons eu un exposé sur “les missions de

Jean Eudes” fait par Bernard. Nous avons ensuite échangé en petit groupe à partir de textes de Jean Eudes et nous avons par-

tagé sur nos missions d’aujourd-’hui en rapport avec l’exposé. Par exemple : Comment propo-ser la foi aux jeunes (en aumô-nerie) ?

En fin de matinée, la messe a été célébrée à l’Oratoire de Ste Marie-Euphrasie (sa chambre et son bureau). Le repas de midi, pris à la Mai-son Mère, nous a permis un temps de détente en formant deux groupes. Tandis que l’un faisait une promenade exté-rieure, via le tunnel, à l’abbaye St Nicolas et au parc de la Ga-renne, l’autre groupe visitait la Maison Mère. En début d’après midi les sémi-naristes ont fait, entre eux, un temps de relecture. Ceci est im-portant, car ils ne vivent pas dans la même communauté. Vers 16 heures, nous nous som-mes retrouvés pour un exposé à

Thème du rencontres des novices du Bon Pasteur et séminaristes Eudistes : « Des Missions de Jean Eudes au Zèle

de Marie-Euphrasie. »

trois voix, (Marie France, Emma-nuelle et Nathalie), sur “le Zèle de Marie-Euphrasie.” Un temps de questions/réponses /débats, a suivi. La soirée, s’est passée à la com-munauté de Formation pour un temps de rencontre avec les sœurs. La journée s’est terminée par un temps de prière en quatre temps (Accueillir, Rendre Grâ-ces, Pardonner et se Donner). Le Dimanche matin l’Eucharistie nous a rassemblés dans la cha-pelle de la communauté interna-tionale à la Maison Mère. Après la messe nous avons échangé à pa r t i r d ’ un texte (lectionnaire n° 41: Mis-sionnaire jusqu’au bout du monde, et de questions : « Pour vous qu’est ce que votre bout du

monde?» et « Pourquoi avez vous choisi d’entrer dans la Congrégation du Bon Pasteur ou de Jésus et Marie? ». Ce fut un temps d’échange inté-ressant pour se dire/redire pour-quoi nous avions choisi le Bon Pasteur ou la Congrégation de Jésus et Marie. Entendre les au-tres, partager ce qui nous tou-che, ce qui nous tient à cœur fut un temps très fort. Un temps de bilan a terminé ces journées et, nous souhaitons re-nouveler cette expérience. Le week-end, apprécié par tous, a permis de mieux nous connaître, de mettre en lien nos fondateurs (Jean Eudes e t Mar ie-Euphrasie), de partager nos ex-périences, ce que nous vivons, et pour certains, de découvrir la Maison Mère du Bon Pasteur. Nathalie Champ (novice) France

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A Paris, le Centre Hospitalier de Réadaptation Sociale de Nan-terre CHRS est le lieu de mis-sion de Sœur Annie Golas, rbp, qui nous partage son travail.

Dire la spécificité qui est la nôtre au CHRS Longue Durée, c’est dire que nous accueillons des populations (hommes et fem-mes) très désocialisées, en er-rance, marquées physiquement, psychologiquement, sociale-ment.

Être travailleur social au CHRS Longue Durée, demande d’a-dopter une pédagogie ayant « au centre les personnes » en situation de grande exclusion, de souffrance sociale, en rupture de liens sociaux ». Cela s’inscrit dans la prise en compte des per-sonnes accueillies, dans une prise en charge globale, c'est-à-dire, une prise en charge médi-co-sociale en créant des disposi-tifs adaptés. Cette pédagogie permet l’attention à chaque per-sonne dans le respect de son histoire familiale, de son par-cours etc. Elle crée une dyna-mique qui permet de s’investir dans un avenir possible.

Reconnaître chacun, chacune comme une personne à part en-tière, dans toute sa dignité est la base de notre travail d’accom-pagnement : un accompagne-ment qui se veut personnalisé, et qui nous permet de découvrir des richesses insoupçonnées, des potentialités enfouies qui ne demandent qu’à émerger. Au-delà de l’apparence, nous dé-couvrons des personnes ayant soif d’être écoutées, reconnues, manifestant à leur manière, par-fois de façon maladroite, le désir de sortir de leurs impasses pour un mieux-être.

L’accompagnement se vit dans des convictions profondes et dans ma foi en toute personne. C’est cette profondeur qui me permet de tenir au jour le jour et de durer malgré les difficultés rencontrées sur le chemin.

Il y a aussi des joies toutes sim-ples : une relation de confiance qui s’instaure, un bonjour, un merci ; un projet de sortie, des liens familiaux qui se recréent ; des mains qui se tendent ; des confidences ; l’accompagnement jusqu’au bout ; des résidants (tes) qui demandent à rencontrer l’équipe d’aumônerie, à partici-per à un week-end de réflexion et de prière, à un pèlerinage à Lourdes… signe aussi d’une soif spirituelle.

Arrivée au Centre d’Accueil et de Soins Hospitaliers de Nanterre en février 1997, je peux témoi-gner que ces années ont été d’une grande richesse. Elles m’ont fait découvrir davantage la valeur de la vie et de toute per-sonne.

A Nanterre, « l’Espérance », c’est ce regard qui signifie que toute personne a une valeur infi-nie, cet accueil gratuit pour cha-cun, cette parole qui résonne, encourage, c’est une rencontre, des rencontres, ce sont des mots, cent fois entendus peut-être, mais qui un jour résonnent et prennent sens. Ce sont des petits riens et des petits plus de la vie de tous les jours. C’est être « éveilleur » pour ceux et celles qui n’espè-rent plus en rien ni en personne.

Mon espérance aujourd’hui C’est de leur dire à travers le quotidien que toute vie est im-portante, que leur vie a du prix et que c’est ensemble que l’on avance vers un Royaume d’A-mour ! C’est de croire que l’autre, quel qu’il soit me parle du Christ ! C’est de croire que chaque ren-contre est une invitation à me faire découvrir quelque chose de Lui car l’autre est à côté de moi et il me dit le Christ. Annie Golas, RBP, Paris

Province de France-Belgique

« Tu as du prix à mes yeux et, je t’aime »

Nous célébrons la fête commé-morative du 25ème anniversaire de la fondation de Dar Merhba-bik le 20 juin 2005. La célébra-tion eut lieu dans la Palais Ca-puia, en présence du Président Dr Edgard Fenech Adami et de son épouse Dolores Cristina – qui est ministre de la Politique Sociale, ainsi qu’un grand nom-bre de personnalités et amis. Pour cette activité, nous avions reçu beaucoup de peintures à mettre aux enchères. A cette occasion, S. Rosalinda

donna une conférence sur le problème de la violence dans les familles, afin de réveiller les consciences sur cette réalité so-ciale et procurer un soutien aux femmes qui souffrent à cause de ce problème. Jessie Xuereb organisa un repas à Verdala Mansions pour ramas-ser des fonds, le 6 août 2005 en vue d’aider cette œuvre. Le Pre-mier Ministre Lawrence Gonzi et son épouse Kate étaient pré-sents. Ce fut une belle soirée. Nous avons reçu 7,000.00 LM pour ce projet.

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District de Malte

25ème anniversaire de la fondation de Dar Merhbabik

Une maison pour femmes victimes de violence dans les familles

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Quelle expérience pourrait ra-conter un associé laïque du Bon-Pasteur qui chaque semaine vi-site la plus grande prison de la république orientale de l’Uru-guay ? En réalité, il y en a plu-sieurs. Cette prison est située à Montevideo, dans la campagne, loin de la ville, près du village de Santiago Vasquez. Ses caractéristiques : doubles fils barbelés avec mirador d’où les soldats armés surveillent les allées et venues autour de la pri-son. A l’intérieur un total de six pavillons où logent les prison-niers, en plus des bureaux admi-nistratifs, d’un dispensaire pour les premiers soins, d’une cuisine et d’une boulangerie. La capaci-té est de 900 internes. Mais au-jourd’hui, ils sont 3,000! La plu-part sont des jeunes entre 18 et 28 ans. Pourquoi vais-je visiter les déte-nus à la prison ? Les Sœurs du Bon-Pasteur sont témoin de cet appel du Seigneur. Chacune d’elles, à tout moment, m’aide pour que je ne perde pas l’élan,

et me donne confiance. Nous sommes trois plus un prêtre qui nous accompagne souvent. Ici, la parole du Seigneur a lieu d’être : « La moisson est abon-dante, mais les ouvriers sont peu nombreux. » Le troupeau est immense, les plus faibles ne

sont pas protégés contre les plus forts, mal nourris et sans le guide spirituel qu’il leur faudrait. Les moyens que nous utilisons pour que, derrière leurs bar-

Province d’Argentine/Uruguay Un associé laïque nous raconte son expérience avec les détenus d’une prison d’Uruguay

reaux, ils ouvrent leur cœur au Christ, sont liés par la peur et l’ignorance et ils exigent de notre part de grands efforts. Ôter l’es-clavage des plus basses pas-

« Les Sœurs du Bon-Pasteur sont témoin de cet appel du Seigneur. Chacune d’elles, à tout moment, m’aide pour que je ne perde pas l’élan, et me donne confiance… Le troupeau est immense, les plus faibles ne sont pas proté-gés contre les plus forts, mal nourris et sans le guide spi-rituel qu’il leur faudrait. Les moyens que nous utilisons pour que, derrière leurs barreaux, ils ouvrent leur cœur au Christ, sont liés par la peur et l’ignorance et ils exigent de notre part de grands efforts.

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sions de leur esprit est un autre aspect de notre travail. Nous leur enseignons que par la grâce de Dieu, ils peuvent dominer ces passions et voir naître en eux l’amour du Christ qui est présent en chacun. Il y a dans chaque cœur un vide que Dieu seul peut combler.

Cette découverte de l’endroit ignoré de leur être, vide de tout, les libère de l’ennui du désoeu-vrement et développe en eux une activité spirituelle nouvelle et réconfortante. Nous avons deux oreilles et une seule bou-che, ce qui signifie que nous de-vons écouter deux fois plus nous devons parler. A chaque ren-contre, nous essayons de laisser

des pistes qui nous permettent, dans les prochaines visites, de continuer à cheminer avec eux vers le salut. Je dois mentionner la visite très opportune de notre Archevêque, Mgr Nicolas Cotugno Fanizz qui, quelques jours avant Noël, vint célébrer une messe à laquelle une cinquantaine de détenus assistèrent. Plusieurs d’entre eux empruntèrent les vêtements de leurs compagnons pour mieux se présenter. De chaque visite à la prison, nous, Associés du Bon-Pasteur, ressortons remplis de joie et ren-dons grâce à Dieu de nous confier cette activité qui prend source dans notre charisme. Sainte Marie-Euphrasie avait tellement raison d’affirmer : « Une âme vaut plus qu’un monde. » Carlos Alvarez, associé du Bon-Pasteur

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Province d’Argentine/Uruguay

MISSION EN ARGENTINE (PARAJES YACOCHUYA, CHUSCHA et SAN LUIS)

«Allez par le monde entier et an-noncez la Bonne Nouvelle à toute la création. »

Marc 16, 15 Du 21 au 30 janvier 2006 s’est réalisée la Mission de la Famille Missionnaire du Bon-Pasteur à Yacochuya (département de Ca-fayate, Province de Salta).

Quatre Sœurs du Bon-Pasteur avec des laïcs de différents mouvements de l’Église ont composé un groupe hétérogène non seulement par la diversité de leur formation, dons et charis-mes, mais de leurs lieux d’origi-nes : Cafayate, Salta, Capital, La Rioja, tous de l’Argentine et d’Antofagasta, Chili. Toute cette diversité, toute cette richesse s’est unie au service du Sei-gneur et de la mission, accom-plissant ainsi l’Écriture :

« Vous êtes le Corps du Christ, chacun en particulier est mem-bre de ce corps…

1 Cor 12, 27

Donc, ce rapport de l’œuvre de Dieu dans la mission ne peut s’exprimer que par les témoigna-ges des missionnaires eux-mêmes, parce que :

« Nous ne pouvons pas taire ce que nous avons vu et entendu. »

Act. 4,20

Le 21 janvier, nous avons com-mencé la mission du Bon-Pasteur avec des personnes de Salta, Cafayate, La Rioja et An-tofagasta (Chili). Ensuite, nous nous sommes rendus au lieu de stationnement Yacochuya pour planifier et faire connaissance les uns des autres. Le diman-che, nous avons élaboré le plan de travail et formé les groupes pour nous rendre en différents endroits; nous avons eu aussi un moment de prière pour nous mettre dans les mains de Dieu.

Lundi 23, nous commencions notre travail. Dans la zone de Yacochuya, nous avons visité quelques familles, expliqué cer-tains passages de la messe, partageant le vécu de ces famil-les. Nous avons été accueillis fraternellement. On nous a offert affection et ce qu’il y avait de mieux. Nous en avons profité pour inviter les enfants à les ren-contrer le lendemain dans leur l’école. Nous avons partagé des jeux, du thé et beaucoup de joie.

Nous nous sommes aussi rendu sur le versant de la colline. Une expérience où se sont mêlés la joie, la peur, la méfiance, la fati-gue, le courage et parfois le dé-couragement. Mais grâce aux enfants nous avons toujours trouvé la force nécessaire.

Le mercredi, nous nous sommes départagé en petits groupes pour monter vers la colline. Che-min faisant, nous constations les valeurs des habitants de la ré-gion, ce qui venait nous fortifier dans l’accomplissement de notre mission. Nous avons bien sur connu les aléas du voyage, quel-ques chutes, de la fatigue, une large rivière à traverser, etc.

Mais cela en valait la peine et nos cœurs en gardent le souve-nir. Certains groupes ont passé la nuit dans la colline; d’autres en sont redescendus en fin de journée. Les gens de la région sont très actifs et généreux; ils nous ont offert des mets locaux et nous avions des présents pour eux. Ce sont eux qui nous ont évangélisés par leur humilité, leur simplicité et leur joie.

Vendredi, nous avons réuni les enfants de San Louis avec qui nous avons partagé jeux, chants et le goûter. Ils nous ont appris l’importance du sourire.

Maximiliano, Samuel, Silvia et Silvina.

Jésus nous a conviés jusqu’ici,

donnant à chacun d’entre nous la possibilité d’y parvenir, le cœur pas toujours parfaitement prêt, mais toujours bien disposé à faire de son mieux et offrir le meilleur de soi.

La mission a été pour moi une expérience positive car nous nous avons rejoint des habita-tions jamais atteintes lors des missions précédentes. Et dans chaque maison, j’ai su partager ce que l’Esprit Saint m’inspirait et m’exprimer facilement sur ce que je désirais communi-quer : «La Sainte Eucharistie».

J’ai eu beaucoup de joie à ren-contrer les familles qui vivent sur la colline, et à constater la foi qui les anime. J’ai compris que nous pouvions être meilleurs en étant comme eux humbles et simples de cœur. Ces qualités de cœur sont parfois difficiles à pratiquer pour nous et leur exemple m’a marqué pour la vie. Ces gens, de l’autre côté de la colline, pos-sède un cœur plein d’amour et la simplicité. Ils ont su écouter le message que l’Esprit du Sei-gneur nous a envoyé leur trans-mettre. Merci.

Juliana

Mon expérience fut surtout spiri-tuelle au cours de cette mission. J’ai ressenti une grande paix in-térieure, même si je n’ai pas pu partager les moments les plus

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(Suite à la page 8)

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forts, comme les longues mar-ches pour aller partager la Pa-role de Dieu. J’ai aussi éprouvé un grand besoin de prière, ce qui m’unissait étroitement à mes frè-res. J’ai compris que j’avais be-soin de davantage de prière per-sonnelle pour rencontrer Dieu et mes frères. Merci.

Guille

Mon nom est Pedro et je suis un laïque engagé avec les Sœurs Contemplatives du Bon-Pasteur de la Province de La Rioja. Je remercie la Vierge qui par sa bonté sans limite m’a permis de me trouver en ce lieu merveil-leux (École de Yacochuya) pour missionner avec mes frères de Salta.

Une fois les groupes formés, nous sommes partis avec notre « bergère » - la chère Juliana- et avons ressenti la présence du Seigneur et de la Sainte Vierge Marie dès l’instant de notre dé-part, puis au fil des sentiers et rivières. J’étais comblé de foi et d’espérance à l’idée de ren-contrer nos chères familles de Yacochuya et de partager avec elles la Parole de Dieu.

Toutes les familles visitées : pa-rents, enfants, neveux, nous ont reçus avec tellement d’amour et de joie. Nous avons partagé avec eux la Parole de Jésus, es-pérant un avenir meilleur puis-que Jésus et sa Mère Marie sont toujours avec nous. Nous nous sentons protégés et soutenus par leur protection.

Gloire à toi, Seigneur et merci pour toutes les grâces reçues; pardon pour les négligences que

j’ai pu commettre. Avec recon-naissance, émotion, amour et espérance.

Pedro

Pour moi, tout a été beau et inté-ressant, parce qu’à mon âge, 11 ans, je ne m’attendais pas à avoir cette chance. Les gens nous ont reçus avec confiance; j’ai même rencontré une amie qui nous a offert de passer la nuit chez elle.

Avec mes amis, je me suis bien amusée. Nous avons prié en-semble et fait plein d’autres cho-ses. J’ai aimé cette expérience.

Les personnes que j’ai connues sont bonnes et compréhensives et je les remercie du temps qu’elles m’ont donné. Merci.

Melina

Pendant notre première journée de mission à San Luis, nous avons visité 5 familles; pour arri-ver jusqu’à elles il nous a fallu franchir différents obstacles. L’accueil des gens fut admirable; tous étaient bien disposés à nous écouter. Les enfants, bien que très timides, étaient égale-ment présents. Même leurs chiens nous ont fait la fête.

Les gens de cette région sont très humbles et grands travail-leurs. Ils vivent de leur labeur dans les champs; ils cultivent les fruits et les légumes et élèvent des animaux; ils vont parfois au village vendre leurs produits et

acheter ce qu’ils ne peuvent pro-duire.

Ils sont très croyants mais pour la plupart ne savent pas lire, c’est pourquoi nous leur avons expliqué le message de notre visite. Dans toutes les maisons nous leur avons parlé, mais sur-tout, avec un cœur ouvert, nous les avons écoutés, leurs joies, leurs tristesses, leurs douleurs…

La montée de la colline :

La montée du groupe s’est faite dans l’enthousiasme et plus tard le groupe s’est départagé. Dans notre groupe, il y avait Luis Lien-dro, Pastor, Sœur Marta, Maxi-miliano Ochoa et Eliana Ronca-glia. En suivant un chemin ardu, nous avons rencontré l’une des familles que nous allions juste-ment trouver. Elle avait dû s’ar-rêter bloquée par une grosse roche éboulée qui barrait le pas-sage. Unissant leur forces, les jeunes parvinrent à la déplacer. Nous reprîmes la route avec eux, mais très lentement car nous n’étions pas habitués à marcher si longtemps.

Plusieurs questions nous ve-naient à l’esprit pendant que nous marchions…. Enfin, nous arrivions aux habitations ! Après une brève conversation, nous leur avons proposé de prier à la Vierge. Quelle ne fut pas notre surprise de les voir sortir un petit autel avec les statuettes des saints et de voir les enfants ces-ser leurs jeux pour prier avec nous.

Nous voulions aller voir une au-tre famille mais les circonstan-

MISSION...

(Suite de la page 7)

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(Suite à la page 9)

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ces nous en ont empêchés. Dieu voit notre bonne intention. Un esprit d’équipe s’est développé entre nous. Nous avons joyeuse-ment redescendu la colline le même jour.

Luis Liendro, S. Marta, Maximiliano Ochoa et

Eliana Roncaglia

La mission a commencée le sa-medi, avec la messe dans la chapelle San Luis. Ce jour-là, nous avons logé dans l’école Gregorio Velez de Lacochuya. Le dimanche, nous avons parta-gé une prière et nous nous som-mes préparés pour la mission qui avait lieu lundi et mardi.

Lundi : mission à Yacochuya, oraison et Parole de Dieu parta-gées avec un feuillet sur l’Eu-charistie. Les familles et les en-fants avaient répondu à notre invitation, de même qu’une dame d’une autre religion.

Mercredi nous nous sommes rendus chez Dominga. Bien qu’elle était très occupée à la préparation des fromages et au-tres obligations, nous fûmes bien accueillis. Son cousin venait de décéder et elle nous a demandé de prier le chapelet pour lui. Elle nous a ensuite soumis ses dou-tes et interrogations auxquels nous avons répondu.

Le lendemain, dès l’aube, nous nous sommes acheminés vers la demeure de Sandoval. La brume nous a contraint à renoncer à passer la seconde colline et nous sommes revenus sur nos pas après 2 heures de marche.

Ariel, Osvaldo et Daniel

Partager la mission fut pour nous une expérience enrichis-sante, où chacun de nous a ap-porté son point de vue, ses ex-périences et où nous avons beaucoup appris à la lumière de la foi et de l’espérance de ces

MISSION... (Suite de la page 8)

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Visitez

www.bonpasteur.com

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Pour le Télé-travail , les documents du Centre Spirituel

et les actualités de la Maison-Mère

familles qui restent fermes dans leur foi en dépit des adversités quotidiennes.

Les différences entre les person-nes de notre équipe n’ont créé d’obstacle ni à l’entente ni à l’ac-complissement de notre mission, car chacun mettait en commun ses dons et ses connaissances.

Le message : « L’Eucharistie, aliment de vie pour la famille » et la ferveur missionnaire de nos cœurs, nous permit d’atteindre chaque foyer, oubliant la fatigue, la distance et la rigueur de la na-ture.

Aussi nous avons pu constater la force extraordinaire de la prière qui nous unit à chacun de nos frères, priant pour tous leurs besoins spirituels et matériels.

Marcelo, Maria Angelina et Eugenia

Le 22 Mars est proclamé

la Journée mondiale de l'eau et la décennie internationale d'action sur le théme « l’eau, source de vie »

de 2005 à 2015.

Prière de Mars: l’eau, source la vie/l’eau pour la paix

Page 10: Journal du Bon Pasteur · phonsus Liguori Burke, Cyra O’Kane, Clare - Morissey et Ga-brielle Zunino quittèrent la mission de Birmanie le 4 octobre 1912 pour arriver à la mission

Les Sœurs de la Communauté et les collaborateurs laïques de Léon, Guanajuato, de la pro-vince du Mexique ont fondé le Centre de Droits Humains « Agustina Rivas » en réponse à la violence physique, psychologi-que et sexuelle subie par les femmes de la ville et des quar-tiers où elles travaillent. De nom-breuses femmes meurent assas-sinées dans l’état de Guanajuato et dans tout le pays, pour la plu-part de la main de leurs propres conjoints. Ce Centre fait partir du « Projet éducatif Rose Virginie Pelletier » qui est un programme que nous tentons d’éclairer de notre charisme, de notre mission et de la spiritualité de la Congré-gation, selon les enseignements de saint Jean Eudes et de sainte Marie-Euphrasie. Les principaux objectifs que nous poursuivons sont :

Obtenir que les femmes com-prennent les situations conflic-tuelles dans lesquelles elles vi-vent, leurs problèmes person-nels et familiaux et les aider à les résoudre. Qu’elles prennent conscience de leurs droits re-trouvant ainsi leur dignité en tant que personnes ainsi que leur mission dans la famille, dans l’É-glise et dans la société. A cette fin, nous organisons des ses-sions de développement humain avec une attention spéciale au point de vue psychologique; ses-sions sur la psychologie de l’en-fant et de l’adolescent ainsi que des partages d’Évangile, surtout sur le thème de la femme.

On leur offre aussi des soins médicaux quand elles les de-mandent. Aux enfants et aux adolescents en difficultés, nous donnons une attention psycholo-gique, thérapeutique et un ser-vice médical.

Aux femmes, nous offrons aussi des cours de cuisine, de pâtisse-rie, d’informatique, de travaux manuels, de couture et tricot;

elles ont ainsi formé des grou-pes productifs dans les villages. Nous leur offrons également de poursuivrent des études primai-

res et secondaires - cours aux-quels se joignent les hommes— dans l’espoir qu’ils trouvent des emplois mieux rémunérés.

Province du Mexique

Centre des Droits Humains “Agustina Rivas”

Déléguées au Chapitre Provincial et membres du Conseil Général. S. Alejandra Aguilar a été elu provinciale.

Chapitre Provincial du Mexique

1-8 Mars 2006

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Les femmes et leurs enfants.

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Nous sommes Soledad, Ma. Ele-na et Teresita. Nous apparte-nons au groupe des Associés laïques du Bon-Pasteur au Mexi-que. Nous voulons partager avec vous notre expérience apostolique auprès des femmes, enfants et jeunes dans la Pasto-rale en Prison à Querétaro. Nous sommes 20 personnes dont 3 associés qui travaillons en trois Centres de Réhabilita-tion sociale en collaboration avec CERESOS, répandus dans tout le pays. Notre programme consiste à of-frir de la catéchèse tous les jeu-dis de l’année, à célébrer l’Eu-charistie tous les samedis, à or-ganiser deux retraites par an-nées, l’une pendant la Semaine Sainte et l’autre pendant l’Avent. En outre, nous préparons les premières communions et les baptêmes. Nous vivons avec les détenu-e-s les moments signifi-catifs comme le carême, Pâ-ques, l’Avent. Nous venons de fonder une I.A.P. Maximiliano Ma. Kolbe qui est

une auberge de transition pour les jeunes qui sortent de prison et n’ont pas de famille où aller. Nous les aidons à intégrer la so-ciété, à chercher du travail et à faire valoir les études suivies du-rant leur incarcération, etc. Aus-si, nous hébergeons les familles venues de loin pour rendre visite aux détenu-e-s et qui ne peuvent pas s’offrir l’hôtel. Nous ne fai-sons que commencer ce projet qui est plus difficile que prévu, mais avec l’aide de Dieu et de

Province du Mexique

Du groupe des Associées du Mexique

Réseau Amérique Latine (REAL) rencontre à Lima, Pérou Les leaders de la province d'Amérique Latine et le Conseil de Congrégation se sont réunis au Pérou le 22-28 mars 2006. Une réunion de formatrices a également été tenue dans la région.

nos collaborateurs, nous y par-viendrons.

Avoir rencontré le Bon-Pasteur

sur notre chemin, connaître la vie de sainte Marie Euphrasie et le charisme de la Congrégation, tout approfondir dans le discer-nement, connaître les Sœurs du Bon-Pasteur, tout cela a changé notre vie, au profit de nos famil-les et des femmes détenues dans la prison. Pensez à nous dans vos prières et recevez nos salutations. Teresita, Soledad et Ma.Elena

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Page 12: Journal du Bon Pasteur · phonsus Liguori Burke, Cyra O’Kane, Clare - Morissey et Ga-brielle Zunino quittèrent la mission de Birmanie le 4 octobre 1912 pour arriver à la mission

Ce qui restera gravé dans les mémoires comme ‘l’année du tremblement de terre au Pakis-tan’ a pris fin, mais les souffran-ces et les peines causées reste-ront encrées dans les années à venir. Le séisme d’octobre 2005 qui a provoqué la mort de 73000 personnes, détruit des immeu-bles et ravagé la terre féconde, pour beaucoup n’est pas un évé-nement du passé.

Le premier souci des personnes accourues au secours des survi-vants, fut de lutter contre le froid et de coordonner les efforts de chacun. Le pays a répondu avec un zèle sans pareil et la généro-sité est venue soulager le peuple meurtri. Les secours sont arrivés sous la forme de tentes et autres abris, de matériaux de construc-tion, d’argent, de vêtements et de couchages. La plupart des organisations non gouvernemen-tales locales ou étrangères ont choisi de rejoindre les sinistrés directement. Il était encoura-geant de voir des gens du monde entier, de toutes religions et idéologies, apporter leur aide au Pakistan.

Dès le départ, l’accès aux zones sinistrées s’est révélé un pro-blème majeur qui nous rendait les survivants inaccessibles. Nous avons pu envoyer des ra-tions alimentaires déshydratées, des couchages et des fournitu-res médicales par l’intermédiaire d’ONG locales, avec lesquelles nous avons entre autre continué à travailler, le gouvernement ayant placé l’aide et la recons-truction sous le contrôle de l’ar-mée.

A présent, plus de 260000 victi-mes du séisme vivent rassem-blés dan 150 camps dans la ré-gion frontière du Nord Ouest du Pakistan et dans le Cachemire Azad Jammu. Maintenant que la saison hivernale touche à sa fin, la zone du séisme se prépare à entamer les travaux de réhabili-tation. La population s’apprête à quitter les camps pour rentrer

chez elle, inquiète de l’état des ter-res, de la reconstruction des routes, des habitations, de l’eau potable et de la nourriture qu’elle trouvera dans les villages.

Le gouvernement a établi que la fermeture des camps qui recueillent les sinistrés commencera le 10 mars 2006 et devra se terminer le 31 mars. Cependant, on continue d’en-registrer des secousses sismiques - plus de 1750—qui ont rendu insta-ble ce qui reste des immeubles et des structures.

La tragédie a submergé le Pakistan mais avec le début du printemps, de nombreux résidents des camps ont commencé à se diriger vers leurs lieux d’origine pour y rebâtir le cadre de vie. Le phénomène des hommes rentrant au village pour évaluer la situation et commencer à recons-truire avant d’y faire revenir leur fa-mille est fréquent.

Quant aux familles qui ont vécu ces sept minutes qui ont ravagé leur vie, il faudra longtemps avant que ne

s’efface le souvenir de la catastro-phe.

Sœurs du Bon-Pasteur du Pakistan, nous sommes reconnaissantes en-vers tous les membres de la famille du Bon-Pasteur qui se sont manifes-tés, qui ont partagé notre chagrin et notre anxiété, et dont l’aide géné-reuse nous permis d’aller sans hési-tation tendre la main aux sinistrés. Sr. Doreen Epitewala

Province de Medellin

C’est toujours bon de remercier le Seigneur Il n’y a pas de paroles pour remercier le Seigneur qui, a u j o u r d ’ h u i , même au XXI siècle plein de possibilités a l l é c h a n t e s pour nos jeu-nes, il y ait encore des vocations comme celle de LEIDY JOHANA BRICENO SA-LAZAR qui, le 8 février dernier, a prononcé ses premiers vœux dans la communauté de SAN FERNAN-DO, Ville de CALI VALLE.

Cette date fixée pour prononcer les vœux dans la communauté du Bon-Pasteur est doublement enga-geante, affirme le père Diego Ospi-na qui a présidé l’Eucharistie ; car prendre comme modèle de fidélité et don de soi la Vierge Marie est à la fois un privilège et un défi. Elle, la Nazaréenne, dit le père, te tient la main pour t’accompagner, pour mar-cher avec toi, pour te dire que tu entreprends un chemin de roses, mais aussi d’épines… Marie t’aide et t’accompagne à la suite du Bien-

Aimé Jésus, le Bon Pasteur…

Nous accompagnons Jeyda Johan-na dans son désir de suivre le bon Pasteur espérant que son témoi-gnage de vie encouragent beaucoup de jeunes à s’engager dans la cons-truction du Règne de Dieu par notre Congrégation.

S. Martha Lucia Arcila

S. Leidy (a gauche) et S. Ligia Usma, leader provinciale

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Province de Sri Lanka/Pakistan

Pakistan : Après le tremblement de terre…

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La question des réfugiés et des sans-papiers est de plus en plus présente en Belgique, où les personnes et leurs enfants vi-vent chaque jour de mal en pis. Nous sommes interpellées par la situation de ces personnes sans papier, sans hébergement et ni revenu et faisons ce que nous pouvons. Nous puisons notre force dans notre connaissance concrète des situations vécues par ces personnes. Nous les soutenons car elles sont exclues et marginalisées. En Belgique nous travaillons en lien avec différentes organisa-tions ASBL et ONG pour leur accompagnement. « L’ARBRE DE VIE » ASBL. C’est une halte-garderie d’ur-gence pour les enfants âgés de 1 mois à 4 ans, dont les ma-mans a besoin de temps pour suivre des cours, des traite-ments médicaux ou chercher du travail … 90% de ces mamans sont des émigrées. Le projet est orienté vers l’avenir des enfants. Nous voulons leur donner un bagage qui les fortifie-ra pour le futur. Nous travaillons aussi dans le domaine de l’édu-cation des parents. Le fait de les écouter leur donne le courage dont ils ont besoin pour permet-tre à leurs enfants évoluer positi-vement. La joie de ceux qui ré-alisent q’un meilleur avenir est possible est pour nous la meil-leure des récompenses. Tout devient possible, ainsi par exem-ple :

Jean est âgé de 17 mois. Il nous est arrivé à l’âge de 7 mois. Ses débuts à l’Arbre de vie furent pé-nibles. Il a habité pendant plu-sieurs mois avec des parents réfugiés politiques dans une cave humide. Le papa a été hos-pitalisé pendant un mois et la maman s’est retrouvée seule à devoir assumer les formalités auprès de Office des étrangers. Nous avons accueilli le petit pour

aider sa maman à dépasser ce cap difficile. Depuis, l’horizon s’est éclairci peu à peu et un beau matin, Jean est arrivé avec un large sourire. Il participe aux activités de groupe. Sa courageuse maman suit une formation pour devenir esthéticienne tandis que son pa-pa suit des cours de français. Ils habitent un petit appartement. La maman nous a dit «Nous avons en f in une fenê-tre!». L’orage de leur arrivée en Belgique s’apaise enfin et de-main le ciel sera plus clair sur leur vie ! L’OLIVIER est un service social et juridique en faveur des réfu-giés. Il a été créé en 1990 par la So-ciété st Vincent de Paul. Quel-ques professionnels et bénévo-les leur offrent une aide alimen-taire, vestimentaire et juridique. Sœur Pascale nous raconte : mon travail à l’Olivier consiste à accueillir des personnes qui veu-lent rencontrer quelqu’un soit au service social, soit au service juridique. Je réponds au télé-phone, et deux jours par se-maine, on distribue du pain. C’est donc un contact quotidien et direct que j’entretiens, et ce n’est pas facile de côtoyer ces personnes avec tant de besoins alors que nos moyens sont limi-tés. On ne peut pas toujours ré-pondre à leurs demandes, mais nous portons une grande atten-tion à l’accueil. Ces personnes ont souffert de la manière parfois brutale avec laquelle ils ont été accueillis dans l’administration ou ailleurs. Pour nous il est im-portant qu’ils connaissent autre chose. Beaucoup nous le disent avec reconnaissance. Chaque

personne est écoutée avec tout le temps qu’il faut et en général dans sa langue ou avec un in-terprète. Je sais que c’est une goutte d’eau dans la mer mais je suis heureuse de pouvoir contribuer à plus de bien-être vis-à-vis de personnes blessées, ayant dû quitter leurs pays pour diverses raisons, et qui vivent des situa-tions très difficiles. L’EGLISE SAINT BONIFACE. Face au durcissement de la poli-tique d’asile, depuis le 19 octo-bre 2005, plus de 130 person-nes, femmes et enfants ont pris refuge dans l’Église Saint Boni-face. Ils risquent d’être expulsés de façon arbitraire à tout mo-ment et se sentent en grand danger. En réalité, seule une soixantaine de personnes y pas-sent la nuit dans des tentes aménagées au fond de l’église, les autres viennent très réguliè-rement.

Nous les assurons d’un appui spirituel, moral et psychologique. Lors d’une rencontre, une dame qui est en Belgique depuis 7 ans avec 2 enfants de 6 et 3 ans nous a dit : nous occupons l’É-glise Saint-Boniface à Ixelles de-puis le 19 octobre 2005, pour dénoncer la politique répressive dont nous sommes victimes. Le gouvernement nous traite comme si nous représentions un danger pour la sécurité natio-nale, alors que nous sommes simplement venus en Belgique dans l’espoir d’un avenir meil-leur. Aujourd’hui nous vivons dans la peur d’être arrêtés et ex-pulsés de force vers le pays que nous avons quitté.

Le curé de la Paroisse Saint Bo-niface s’exprime dans une lettre ouverte au Ministre de l’intérieur : je suis le curé de la Paroisse Sainte Boniface à Ixelles, où séjournent actuellement les Sans papiers. Je leur ai permis de trouver abri dans l’Église à un moment où l’angoisse

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Province de France- Belgique

EN SOLIDARITE AVEC DES MIGRANTS

(Suite à la page 16)

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Analyse du moment politique en Bolivie A la fin de l’année 2005, des élections nationales se sont dé-roulées en Bolivie, transformant le pays pour toujours. Le mois de janvier s’est ouvert sur une ère d’espérance et de change-ment. Une cérémonie de passation de pouvoir au nouveau Président M. Evo Morales Aima est venue ratifier cette ère nouvelle. La première cérémonie de cette passation eut lieu dans la ville historique de Tiwanacu, où les autorités qui étaient à l’origine du mouvement indigène dans notre continent ont présenté des offrandes à Evo Morales, en si-gne d’espérance. La seconde passation de pouvoir d’ordre ré-publicain libéral s’est déroulée le 22 janvier, au Congrès de la Na-tion. Il y eut des discours pleins d’émotions qui se sont conclus par les remerciements de Evo Morales au peuple. Le nouveau président a reçu le mandat populaire à la Place des Héros-San-Francisco. Le 23 jan-vier nous assistions à la nomina-tion des nouveaux Ministres du Gouvernement et des Préfets de Départements. La plupart sont des personnes appartenant à des syndicats et des défenseurs des droits humains, souvent d’o-rigine aymara-quéchua. Depuis le 18 décembre, la Boli-vie n’est pas la même. Elle a souffert un « tremblement de terre politique » qui a profondé-ment remué les bases d’une so-ciété encore coloniale. Nous sommes entourés de nouveaux visages, de nouveaux procé-dés…Dans cette transformation extérieure, dans cette disparition du colonialisme, nous espérons trouver une politique de profond changement social. Monica Mendizal, agent de la pastorale des Centres de la Femme, secteur de la Bolivie

Un changement de mentalité, de structures, de style de vie … Dans une fidélité créative, la vie consacrée nous invite à repro-duire avec courage et audace, la créativité et la sainteté de nos Fondateurs, comme réponse aux signes des temps qui surgis-sent dans le monde d’aujourd-’hui. Nous sentant interpellées par cette invitation et assumant les orientations du Chapitre, nous, les Sœurs de Bolivie (20) avons commencé un processus d’ou-verture, de discernement, à la recherche de chemins nou-veaux, dans une volonté de re-nouvellement personnel et com-munautaire qui nous permette de maintenir vivant l’Esprit de sainte Marie-Euphrasie et en même temps, de revitaliser la mission. En 2003, nous avons commencé un processus avec la Province du Chili : « Notre rêve est de trouver des chemins d’intégra-tion et de collaboration, par une participation concrète et déci-dée, afin de dynamiser la mis-sion et la vie, par un meilleur en-gagement avec les pauvres de Bolivie-Chili et du monde en-tier. » Avec un regard positif et plein d’espérance vers le futur, les deux Conseils provinciaux ont réfléchi et discerné les pas à faire. Nous sommes en route

vers notre unification pour l’an-née 2007, si Dieu le veut. Simultanément, nous avons ana-lysé et réfléchi aux moyens de simplifier les structures qui ne répondent plus à notre temps. Né de cette réflexion, un docu-ment intitulé « FAISONS ROUTE » récemment envoyé au Conseil de Congrégation. Dans ce document, nous avons de-mandé l’autorisation d’expéri-menter un nouveau style de lea-dership afin de rendre notre consécration plus dynamique et adapté aux exigences et besoins d’aujourd’hui tout en demeurant fidèles à notre charisme. L’Esprit du Seigneur qui « fait des choses nouvelles et qui est toujours avec nous » nous a éclairées et nous a permis d’en-trer dans une « dynamique spiri-tuelle de petitesse » (Aquilo Bo-cos). C’est ainsi que nous som-mes parvenues à un moment transcendantal pour notre petit troupeau d’Amérique du Sud. Le 3 mai, notre Dieu, Maître de l’histoire, nous a fait parvenir une bonne nouvelle par l’inter-médiaire de notre Responsable et Bergère Sœur Brigid, nous annonçant que désormais nous serions un SECTEUR. C’est avec le cœur comblé de reconnaissance envers Dieu, envers notre Responsable de Congrégation, et envers la Conseillère générale S. Eliene Barros pour son accompagne-ment et ses lumières, que nous accueillons cette structure qui rendra notre mission plus flexible et plus dynamique. Nous partageons cette riche ex-périence avec vous toutes et comptons sur votre prière pour continuer à être la présence mi-séricordieuse de Jésus Bon Pas-teur en ce pays plein de défis sociaux, politiques et culturels. S. Myriam Vallejos, RBP, Bolivie

Nouvelles de Bolivie

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Président Evo Morales

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Province d’Égypte/Soudan

Centre pour filles et femmes en difficulté

Ce Centre inauguré en l’an 2000 est situé à Nazlet Ghattas, à une vingtaine de kilomètres de Minia. Nous sommes 5 sœurs dans ce centre au service des jeunes et des femmes en difficulté morale. Notre apostolat auprès d’elles s’avère difficile, non pas à cause de la difficulté de leurs cas, mais parce que nous vivons dans un état musulman et que les lois propres à ce pays sont astrei-gnantes. C’est donc clandestinement que nous exerçons nos activités apostoliques et nous nous effor-çons de libérer les pauvres jeu-nes filles des jugements sociaux qui leur mettent la corde au cou.

Recrutement Les jeunes et les femmes arri-vent de milieux divers: •Certaines sortent tout juste de prison, où elles ont séjourné pour cause de vol ou trafic de drogue, et ont besoin d’être ré-habilitées •D’autres sont restées long-temps dans la prostitution et cherchent à en sortir •Les plus jeunes parfois pren-nent le mauvais chemin de « l’école buissonnière ». Elles fuguent, se cachent de leurs parents et finissent par être dé-couvertes par des bandes de voleurs qui les forcent à se prostituer.

En général, ce sont les assistan-ces sociales qui nous les amè-nent. Parfois les prêtres qui connaissent leurs familles, ou encore leurs propres amis qui veulent les sortir de cette im-passe. En entrant au centre, el-les se sentent en sécurité car elles savent qu’ici, personne ne leur veut du mal. Au contraire, c’est un refuge, un abri pour cer-taines.

L’accompagnement La rééducation se fait en milieu fermé. C’est comme dans un in-ternat mais avec un programme et une vie plus libre. L’accompa-gnement est suivi par des sœurs — nous vivons continuel-lement avec les filles— soit par des prêtres. Un prêtre désigné pour la catéchèse vient réguliè-rement pour les cours. Une fois par semaine, une messe dans notre oratoire réunit les filles du centre et la communauté des sœurs. Deux fois par semaine, deux prêtres viennent dispenser des secours spirituels. Un psycholo-gue suit régulièrement les filles et les résultats sont satisfai-sants.

Le travail

Le travail sauve les filles. Elles le trouvent parfois à leur goût. D’ailleurs nous essayons de leur procurer le travail qui leur plait. De plus, lorsque le travail est bien fait et que leur rendement est bon, elles perçoivent un sa-laire. Qu’est ce que leur offre le cen-

tre ? Une formation variée selon les capacités intellectuelles de chacune : coupe et couture, cro-chet, art ménager, bricolage, broderie. Quelques unes suivent des cours d’alphabétisation, d’autres suivent des cours d’in-formatique. Parfois elles partici-pent à des stages de coiffure, d’impression sur tissu, de dessin sur papyrus, etc. Les sorties et les excursions leur apportent beaucoup de joie. Les jeunes savent célébrer leurs an-niversaires, les fiançailles, les mariages, les fêtes religieuses … surtout Noël et Pâques. Nous rayonnons notre œuvre apostolique dans 3 autres villa-ges au alentours de Nazlet Ghattas : Ezbet Mehanni, où nous faisons un travail paroissial avec des réunions de femmes pour la promotion féminine, Fe-

kreya: une sœur à l’hôpital, l’É-cole du dimanche, la Légion de Marie, visite des familles et des enfants handicapés. Enfin Nag el Deck avec la catéchèse, et le travail paroissial.

Les Amis du Bon Pasteur

Nous sommes aidées par des amis qui viennent régulièrement donner de leur temps et aider les jeunes. Elles profitent beaucoup de ces relations avec les amis. Elles apprennent à tenir une conversation, un peu de savoir-vivre…. Nos amis nous aident à suivre celles qui ont quitté le Centre en leur rendant visite et surtout en les aidant à trouver du travail.

S. Marie Madeleine Kozman

Le travail artisanal des femmes

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Journal du Bon Pasteur Merci à nos Soeurs pour la traduction:

Karla Bernabé, Magdalena Franciscus, Charlotte Gill, Odile Laugier,Gilma María Muñoz, Adriana Perez, Digna María Rivas, Mary James

Wilson, Evelina Coronel, Mlle Claire Alessandri

Journal du Bon Pasteur

2006

Nous invitons les Unités à envoyer leurs articles à tout moment de l’an-née. Néanmoins, merci d’essayer de nous les transmettre aux dates prévues ci-dessous. Ainsi, en fin d’année, chaque unité aura contri-bué au Journal du Bon Pasteur. Merci d’envoyer votre article avant ou pour le cinq de chaque mois. Voici le calendrier:

Janvier Commission COR, Comité de Planifica-

tion du Chapitre de Congrégation , Con-seil de Congrégation, Rencontre RIMOA,

autres nouvelles

Février Japan, Portugal/Angola, Malta, Recife,

Chile

Mars Argentine/Uruguay, Sri Lanka/

Pakistan, France/Belgique, Bolivie

Avril Egypte/Soudan, Pays-Bas, Bogotá,

Mid North America

Mai Australia/Aotearoa/NZ, Mozambique,

Medellin, Grande Bretagne, Belo Horizonte, Kenya

Juin

East Asia, South Africa, Paraguay, Amérique Centrale

Juillet

Indie, Sénégal, Allemagne, Liban/Syrie

Août

Indonésie, Irlande/Ethiopie, Pérou

Septembre Philippines, Les Iles, Italia, New York

Octobre

China, Espagne, Ecuador

Novembre Singapore/Malaysie, Hongrie,

Venezuela

Décembre Canada, Autriche/Suisse/République

Tchèque, Conseil de Congrégation

Invitation

Merci d’envoyer vos articles pour le Journal du Bon Pasteur à:

REGINA KUIZON

Casa Generalizia, Suore del Buon Pastore Via Raffaello Sardiello 20

00165 Roma, Italia

Email: [email protected]

BELGIQUE...(Suite de la page 12)

grandissait : intervention de policiers dans des Centres, expulsions avant la réponse du recours au Conseil d’État, expulsions des squatters de Liége…

Voilà 3 mois que ces « sans-papiers » de toutes nationalités sont dans l’Église. Certes, ils n’ont pas fait la grève de la faim (malgré le désir de certains), ne désirant pas faire de « chantage ». Je n’y étais pas favorable non plus : l’hiver cette immense église est difficile à chauf-fer et il y fait très froid. Mais ce n’est pas pour autant que ces personnes ne sont pas déterminées. Elles l’ont montré en demeurant depuis déjà 3 mois dans des conditions extrêmes : froid, hygiène, ravitaillement… Je me situe évidemment d’un point de vue humain. Vous représentez la loi. Mais je me souviens d’une pa-role: « La loi est faite pour l’homme, et non l’homme pour la loi ». Évi-demment c’est l’Évangile, pourtant c’est aussi humain !...

Comment solutionner

ces problèmes ? Au départ on fait croire que dans les pays du nord la vie est facile et les gens espèrent pouvoir en profiter. En Belgique le nombre des deman-deurs est très élevé et comme par-tout ailleurs le gouvernement ne parvient pas à y satisfaire. Le 15 février, une manifestation a été or-ganisée à Anvers. L’évêque était dans la foule. Ce même jour, une proposition de loi a été déposée, demandant la régularisation des étrangers présents en Belgique de-puis 3 ou 5 ans qui ont malheureu-sement épuisé tous leurs recours. Face à l’absence de réponse à leurs demandes, le 22 février, 27 sans papiers ont entamé une grève de la faim à l’église Saint Boniface. COMMUNAUTE CATHOLIQUE DE LANGUE ESPAGNOLE (CCLE) Il s’agit d’un secteur du service Na-tional de la Pastorale des Migrants, qui existe en Belgique en différentes langues.

La Communauté Catholique de lan-

gue espagnole accueille les per-sonnes provenant du « monde his-panique ». Nous faisons partie de cette organisation et accompagnons les femmes immigrées et leurs fa-milles, qui sont sans papiers et ni logement. Le témoignage d’une femme latine nous a aidé à comprendre la souf-france que ces gens endurent. Hilda a 23 ans. A 16, elle a été vio-lée par son père. Elle a fui de chez elle et commencé à faire les ména-ges pour payer ses études de comp-tabilité. Arrivée en Belgique, elle a trouvé du travail auprès d’une dame âgée et malade, dont elle s’est oc-cupée pendant 3 ans. Elle a ensuite rencontré un jeune homme dont elle est tombée amoureuse. Ce dernier était très gentil avec elle la première année mais petit à petit il l’a entraî-née dans la prostitution. Hilda s’est prostituée pendant 2 mois puis elle est allée chercher refuge auprès d’une paroisse qui lui a fourni de l’aide. Hilda possède désormais une carte de séjour et travaille comme puéri-cultrice. Elle peut ainsi donner un coup de main à sa maman et à ses 2 sœurs. Hilda n’est pas la seule à avoir quit-té son pays. Son frère est passé en Espagne, où il a également dû lutter pour sa régularisation. Sa période sans papier l’a malheureusement conduit à la dépression. Au début de janvier 2006, il a chuté du huitième étage. Pour la police espagnole, il s’agit d’un suicide. Hilda a fait toutes les démarches nécessaires pour rapatrier le corps de son frère. Surmonter un tel drame est extrê-mement difficile, surtout pour une personne qui vit seule dans un pays étranger. On a alors vraiment besoin de soutien. Nous faisons tout ce que nous pou-vons pour leur venir en aide. Évi-demment, ce n’est qu’une goutte d’eau dans la mer. La moisson est abondante mais les ouvrières sont peu nombreuses. María Lourdes Orihuela E. JPSB

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