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Comité scientifique de Revue

BEGENAT-NEUSCHÄFER, Anne, Professeur des Universités, Université d'Aix-la-chapelle

BLÉDÉ, Logbo, Professeur des Universités, U. Félix Houphouët Boigny, de Cocody-Abidjan

BOA, Thiémélé L. Ramsès, Professeur des Universités, Université Félix Houphouët Boigny

BOHUI, Djédjé Hilaire, Maître de Conférences, Université Félix Houphouët Boigny

DJIMAN, Kasimi, Maître de Conférences, Université Félix Houphouët Boigny

KONÉ, Amadou, Professeur des Universités, Georgetown University, Washington DC

MADÉBÉ, Georice Berthin, Professeur des Universités, CENAREST-IRSH/UOB

SISSAO, Alain Joseph, Professeur des Universités, INSS/CNRST, Ouagadougou

TRAORÉ, François Bruno, Professeur des Universités, Université Félix Houphouët Boigny

VION-DURY, Juliette, Professeur des Universités, Université Paris XIII

VOISIN, Patrick, Professeur de chaire supérieure en hypokhâgne et khâgne A/L ULM, Pau

WESTPHAL, Bertrand, Professeur des Universités, Université de Limoges

Organisation

Publication / DIANDUÉ Bi Kacou Parfait,

Maître de Conférences, Université Félix Houphouët Boigny, de Cocody-Abidjan

Rédaction / KONANDRI Affoué Virgine,

Maître de Conférences, Université Félix Houphouët Boigny, de Cocody-Abidjan

Production / SYLLA Abdoulaye,

Maître-Assitant, Université Félix Houphouët Boigny, de Cocody-Abidjan

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SOMMAIRE

1- Dr. BOSSON Oi Bosson Benoit, LA FACULTE DE DEDOUBLEMENT,

L’AUTOBIOGRAPHISME ET LE PROGRESSISME CHEZ MIGUEL DELIBES. LE CAS DE

CINCO HORAS CON MARIO

2- Dr. DJANDUE Bi Drombé, DE L’ECRITURE SMS A UNE LITTERATURE CELLULAIRE

IVOIRIENNE (LCI): LE TELEPHONE PORTABLE COMME NOUVEL ESPACE D’ECRITURE

ET DE CREATION LITTERAIRE

3- Dr. Kossi Souley GBETO, L’IM-PARITE DU GENRE DANS LE RECIT

POURQUOI MOI? D’ABDEL HAKIM AMZAT: EXEMPLE DU COUPLE ASAKE-

BOLADJI

4- Dr. JOHNSON Kouassi Zamina, DE LA SOUMISSION A LA TRANSCENDANCE

HEROÏQUE DU NOIR DANS OF LOVE AND DUST D’ERNEST GAINES

5- DR. KAMATE Banhouman, VISAGES DE FEMME DANS LE THEATRE DE SIDIKI

BAKABA : CINQ FIGURES SCENIQUES POUR TRANSFORMER L’HUMANITE

6- Dr KOUKO Sery Emmanuel, EDITION EN LANGUES AFRICAINES FRANCOPHONES ET

PROBLÉMATIQUE DE LA PRÉSENCE DE CES LANGUES DANS LES NOUVELLES

TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION » (NTIC)

7- Dr. Arouna Goama Nakoulma, TYPOLOGIE DES CONFLITS FONCIERS EN MILIEU

RURAL AU BURKINA FASO

8- Dr. OYOUROU Benson Cobri, ESPACE DYSPHORIQUE ET ESPACE EUPHORIQUE

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TYPOLOGIE DES CONFLITS FONCIERS EN MILIEU RURAL AU BURKINA FASO

Arouna Goama Nakoulma Géographe

Chargé de recherche Institut des Sciences des Sociétés, Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique, 03 BP 7047 Ouagadougou 03, Burkina Faso

[email protected] RESUME Les conflits fonciers constituent un obstacle au développement durable dans les pays en développement comme le Burkina Faso. En effet, différents travaux (FAO1, 2005) ressortent les effets négatifs des conflits fonciers sur la productivité, les investissements pour l’amendement des sols, etc. Depuis les années 1970, le Burkina Faso connaît une recrudescence des conflits fonciers, de plus en plus récurrents et violents, surtout en milieu rural. Cette recrudescence des conflits fonciers est due à plusieurs facteurs qui sont entre autres l’accroissement démographique, la raréfaction du capital naturel (la terre, l’eau et la végétation) de même que la multiplicité des lois qui sont souvent contradictoires ou peu maitrisées par les différents acteurs. Dans l’ensemble, la plupart des conflits en milieu rural sont d’essence foncière. Toutefois, on constate que les conflits ruraux les plus récurrents sont ceux qui opposent, agriculteurs et éleveurs. Les mécanismes et facteurs à l’origine des conflits sont multiples et nécessitent une typologie pour mieux les cerner ou procéder à leur résolution. L’article présente une typologie des conflits en milieu rural au Burkina Faso en rapport avec la gestion des ressources naturelles (terre, eau, forêts, minier, etc.)et les dynamiques démographiques (mouvements migratoires et accroissement démographique). Cette typologie met en relief les différents types de conflits que l’on rencontre, les acteurs impliqués, leurs origines ou motifs, l’ampleur ou les manifestations des conflits, leur résolution ainsi que leur configuration spatiale. Mots clés : Burkina Faso, conflits, foncier, agriculteurs, éleveurs, migration.

Introduction Les conflits entre les Etats de l’Afrique Subsaharienne connaissent une baisse relative ces dernières décennies, contrairement aux conflits internes qui sont de plus en plus récurrents. Les conflits internes se traduisent souvent par des guerres civiles opposant de grands groupes. Ces guerres meurtrières sont la résultante de conflits politiques (Côte d’Ivoire), ethniques (Rwanda) ou religieux (Nigeria). Outre ces guerres, il existe 1Organisation de Nations Unies pour l’Alimentation

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également des conflits de moindre envergure mais pouvant prendre des tournures dommageables du fait de leur fréquence et de leurs manifestations. Au Burkina Faso, on assiste à une certaine recrudescence des conflits internes : conflits entre agriculteurs et éleveurs, conflits entre éleveurs, conflits fonciers impliquant les pêcheurs, conflits entre autochtones et migrants, conflits intrafamiliaux, conflits intercommunautaires et conflits opposant l’État et la population. Du fait de l’importance de la question, la thématique sur les conflits bénéficie de l’attention du monde scientifique ainsi que de l’opinion publique comme l’atteste l’abondance des écrits et travaux sur la question. Il ressort de ces travaux que tous ces conflits sont généralement le fait de la mauvaise gestion des ressources naturelles et foncières. Selon Alkassoum Maiga (2006: 267), « Au Burkina Faso, la gestion des ressources naturelles occupe une place centrale dans l’émergence de conflits en milieu rural ». Très souvent, en effet, le problème foncier se pose au Burkina Faso en termes d’accès, de sécurisation et de gestion des conflits (Sidwaya, 2010 : 11). Cette question a été beaucoup analysée et les problématiques souvent abordées sont relatives aux rapports de genre dans l’accès aux terres, le foncier et la lutte contre la pauvreté puis de plus en plus l’agro-business et le foncier (GRAF2, 2011). Ces différents déterminants sont évoqués par Rwabahungu (2002) dans le cadre d’une analyse sur 12 pays d’Afrique. Selon Zonou (2006), la question foncière au Burkina Faso serait le produit de trois facteurs, à savoir la dynamique démographique, les migrations et la situation foncière. Même si les conflits fonciers ont toujours existé au Burkina Faso, ces dix dernières années, on observe leur recrudescence. Ils sont par ailleurs devenus de plus en plus violents, au point de mettre en péril la paix et la cohésion sociale. Sachant qu’il n’y a pas de développement sans paix ni cohésion sociale, la réduction de ces conflits, voire leur éradication, constitue un impératif incontournable pour le Burkina Faso. Il s’avère ainsi nécessaire de faire un état des lieux permettant d’établir la typologie des conflits, leurs origines et ampleur et de dégager des perspectives de solutions. L’objectif de cet article est donc de faire l’état actuel des connaissances sur les différents conflits fonciers à travers une revue des travaux existants et d'élaborer une typologie en vue de proposer des stratégies d’action pour leur résolution.

II. PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE Les conflits en milieu rural sont caractérisés par leur grande multitude et leur diversité. Ces conflits seraient liés entre autres aux migrations agricoles (QUESNEL, 2001), à la baisse de la production agricole et du fourrage, à la dégradation des terres, aux changements climatiques et aux aménagements hydro-agricoles (Carl, 2000), etc. La revue de la littérature révèle que les conflits tirent généralement leurs sources de la mauvaise gestion des ressources naturelles (terre, eau, pâturages et forêts). La problématique dans ce cas précis se pose en termes d’accès à ces ressources pour des usages multiples, divers et parfois antagonistes dans un contexte de forte croissance démographique. Ceci pose la question de l’aménagement du territoire. En effet, dans un contexte d’insuffisance et de raréfaction des ressources naturelles, la stratégie la plus probable pour satisfaire aux besoins de tous consiste à mieux organiser l’espace en vue d’y intégrer les préoccupations des différents acteurs. 2Groupe de Recherche et d’Action sur le Foncier

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L’analyse des différents types de conflits doit prendre en compte leur degré qui permet de faire la nuance entre tensions et crises (ouvertes, latentes, actuelles et potentielles) ainsi que leurs déterminants. Selon LEFRANC et TORRE (2004), la tension, dans le contexte français, est une opposition entre usagers sans engagement des protagonistes tandis que le conflit entraîne l’engagement de l’une des parties. Au Burkina Faso, l’engagement permettant de faire la différence entre ces deux concepts se manifeste par des injures, des coups et blessures volontaires conduisant parfois à des tueries. En parcourant les nombreux écrits sur les conflits, force est de constater l’absence d’une typologie qui permettrait de proposer des solutions en fonction de la nature du conflit et du degré de sa gravité. Les conflits couramment rencontrés sont ceux qui opposent agriculteurs et éleveurs (Grell, 2003), allochtones et autochtones et les conflits liés aux problèmes identitaires, etc. Dans la présente approche typologique, la démarche suivie est la même que celle préconisée par Koffi3 : « La typologie la plus communément utilisée s’appuie sur les types d’acteurs impliqués: conflits agriculteurs/éleveurs; conflits entre éleveurs ; conflits fonciers impliquant les pêcheurs ; conflits autochtones/migrants; conflits intrafamiliaux; conflits intercommunautaires; conflits opposant État et populations ».

III. LOCALISATION DU BURKINA FASO ET CONTEXTE Situé en Afrique au sud du Sahara, le Burkina Faso est un pays enclavé qui partage ses frontières avec la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Bénin, le Togo et le Ghana. Sa superficie est de 274 000 km² et sa population estimée à 14 017 262 habitants en 2006 (RGPH, 2006). Environ77, 3% de la population vit en milieu rural et mène essentiellement des activités agro-sylvo-pastorales. L’agriculture et l’élevage contribuent pour près de 31% au PIB et pour 60% aux exportations. Malgré l’importance de ces activités, elles se caractérisent par une rentabilité économique faible qui varie en fonction des aléas climatiques.

3 Document non daté, consulté le mardi 31 mai 2011 à l’adresse: http://www.landnetwa.org/index2.php?option=com_docman&task=doc_view&gid=30&Itemid=67

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Carte 1 : Localisation du Burkina Faso

L’atelier national sur l’évolution et la sécurisation des transactions foncières au Burkina Faso a identifié sept grandes zones socio-foncières au Burkina Faso (Cf. figure ci-dessous). Les indicateurs ainsi utilisés sont les critères de transactions foncières, de population, d’état des ressources naturelles et des rapports sociaux autour du foncier .

Carte 2 : Zones socio-foncières du Burkina Faso

Une analyse de la carte en rapport avec les caractéristiques des conflits permet d’intégrer les rapports entre espaces et sociétés dans l’analyse des conflits et d’aboutir à une cartographie des conflits ruraux au Burkina Faso. Ceci permet également de ressortir la dimension territoriale des conflits.

IV. LES DIFFERENTS TYPES DE CONFLITS

1. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs Parmi les conflits les plus récurrents en milieu rural au Burkina Faso, ceux opposant les agriculteurs aux éleveurs sont les plus importants. Cette situation pourrait se justifier par l’importance numérique des acteurs de ces activités en milieu rural mais aussi par leurs caractéristiques et exigences. Ils opposent les agriculteurs aux éleveurs sédentaires et aux transhumants. Autrefois, ces conflits avaient lieu presqu’exclusivement en hivernage car ils affectaient surtout l’agriculture pluviale. Avec le développement de la culture irriguée, ces conflits apparaissent également en saison sèche et opposent les éleveurs et

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les exploitants installés autour des barrages, notamment les riziculteurs et les maraichers. Ces conflits connaissent dans l’ensemble une évolution qui se caractérise par leur recrudescence et leurs atrocités. Ils se manifestent par des morts et des blessés, des incendies de maisons, des cases et des engins, etc.

En effet, les oppositions entre agriculteurs et éleveurs sont de plus en plus mortelles comme en témoignent un article du journal « JJ4 ». Dans cette publication on évoque les conflits de Mangodara avec 7 morts en 1995 et 2 morts en avril 2001, et le cas des 6 éleveurs tués à Kankounadéni en juin 2001. Aussi, dans le courant 2007/2008, il y a eu le conflit meurtrier de Tiankoura qui a fait de nombreux déplacés. Au cours de l’année2011, l’on a enregistré entre autres le conflit de Mondon dans la province de la Comoé avec destruction, par les agriculteurs, de dix maisons, de vivres et de biens appartenant aux éleveurs (Sidwaya du 29 avril 2011).

Les causes de ces conflits sont multiples et variées et peuvent être regroupées autour d’éléments majeurs que sont les problèmes d’aménagement, la méconnaissance et le non-respect des textes en vigueur, l’évolution des pratiques culturales, etc. Selon un préfet d’un département dans la région du Sud-Ouest, ces conflits ont pour causes le manque de concertation et de dialogue entre acteurs, le manque d’enclos de bergers et le refus de payer les contraventions. En plus de ces causes immédiates, il existe d’autres facteurs non négligeables, à savoir la dégradation des conditions climatiques et l’accroissement démographique. La compréhension des conflits entre agriculteurs et éleveurs est très délicate dans la mesure où ces conflits prennent de l’ampleur à un moment où l’on assiste à une forte intégration de l’élevage à l’agriculture. En effet, le développement de l’élevage par les agriculteurs a pour conséquence une nécessité de transhumance chez les pasteurs pour conquérir de nouveaux espaces. Chaque année, les transhumants sont impliqués dans des conflits aussi bien sur leurs sites de destination que tout le long de leurs parcours. Pendant la transhumance, ces éleveurs sont confrontés à des difficultés telles que l’insuffisance ou l’absence de pistes à bétail. Les tentatives de se frayer des passages pour atteindre leurs destinations ou pour abreuver leur bétail, l’on assiste souvent à des empiétements sur les champs de culture qui sont sources de conflits. Parfois ces transhumants se trouvent dans l’obligation d’enfreindre l’interdiction de faire paître les troupeaux dans les forêts protégées et cela les met en conflit avec les agents de l’environnement. Ainsi, les zones de transit sont des foyers de tensions entre agriculteurs et éleveurs pendant l’hivernage (Sawadogo, 2006). Dans les zones de destination, les conflits sont importants car il s’agit de zones à fortes activités agricoles. La méconnaissance des règles locales, l’insuffisance des aménagements pastoraux et la difficulté de maîtrise du cheptel sont les sources de tensions. La nature des conflits dans les zones d’installation des transhumants s’apparente à celle des éleveurs sédentaires.

4http://www.journaldujeudi.com/568/edito.htm: lu le 04/03/2014

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Malgré la cohabitation de longue durée entre agriculteurs et éleveurs sédentaires, des conflits surgissent avec des intensités similaires à ceux des transhumants. L’origine de ces conflits est l’absence ou l’insuffisance d’infrastructures d’élevage et de zones de pâture, la forte pression foncière mais aussi la méconnaissance et le non-respect des textes existants. Il s’agit dans l’ensemble de questions liées à un manque d’aménagement de l’espace. Les questions d’aménagement sont abordées dans les analyses sur les conflits entre agriculteurs et éleveurs. Tantôt il s’agit de l’insuffisance ou de l’absence d’aménagement; tantôt c’est le non-respect des cahiers de charge par la population. Tout compte fait, la question mérite d’être posée dans la mesure où de nombreux conflits sont la conséquence de manque de zones de pâture, de pistes à bétail et de couloirs d’abreuvement, etc. L’intégration de ces différentes composantes dans les opérations d’aménagement du territoire aurait permis d’éviter bon nombre de conflits.

2. Les conflits opposant les autochtones aux allochtones Les rapports entre autochtones et allochtones sont très souvent émaillés de conflits qui invitent à s’interroger sur des questions relatives à l’intégration des communautés migrantes dans leurs zones d’accueil. Et bien d’autres questions méritent encore d’être posées afin de comprendre la récurrence des conflits entre ces deux catégories de communautés dans les zones rurales du Burkina Faso. Les sources de ces conflits sont nombreuses mais la question foncière apparaît le déterminant majeur. En effet, ces dernières années ont vu s’accroître les oppositions entre populations autochtones et allochtones pour le contrôle des terres dans le cadre de leurs exploitations minières, piscicoles, agricoles et pastorales, etc.

Le journal le Reporter du jeudi 4 avril 2011 fait état d’une vive tension entre autochtones et migrants à Sapô dans le Ziro. Les autochtones auraient intimé l’ordre aux migrants , 111 personnes au total, de quitter les lieux sans délai, sous peine d’être tous tués. Selon la même source, en 2010, six personnes auraient été chassées et leurs champs par les autochtones parce que, disent-ils,« ils envahissent leurs terres»(Le Reporter du jeudi 4 avril 201).

Une analyse approfondie des conflits jusque-là enregistrés montre qu’ils peuvent être mis en rapport avec la précarité foncière dans laquelle vivent les populations. Même s’il existe depuis 2007, une politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural5, il reste que la majorité des populations vivent dans une situation d’insécurité foncière à l’origine des tensions qui parfois aboutissent à des conflits ouverts. La forte propension des Burkinabè à la migration aidant, les migrants ont toujours vécu en bons termes avec les autochtones au Burkina Faso. Cependant, l’on constate depuis quelques années une dégradation des rapports sociaux entre les autochtones et les allochtones, entraînant des heurts, tensions et même des conflits. Ces conflits se sont surtout exacerbés ces dernières années avec la valeur marchande prise par la terre et le

5 Décret N°2007-610/PRES/PM/MAHRH portant Politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural (PNSFMR)

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développement de l’agro-business et les différentes formes de mise en valeur ou d’exploitation de la terre. A ces éléments s’ajoutent des facteurs tels que la raréfaction des terres dans certaines zones d’immigration et le non-respect des contrats de base, etc. Dans l’ensemble, il existe des différences dans les facteurs explicatifs des conflits selon les localités. Face à ces différents éléments, la compréhension des conflits nécessite une cartographie des flux de populations dans le pays. Selon le document de « diagnostic de la situation de sécurisation foncière », les phénomènes migratoires sont surtout importants dans la zone de vieille colonisation agricole objet de transactions foncières nouvelles et variées, la zone du sud sujette à la convergence des « migrants en provenance du plateau central, les éleveurs (aussi bien sédentaires que transhumants qui s’installent parfois de manière anarchique) et plus récemment enfin, pour les nouveaux acteurs ou « agro businessmen » (MAHRH, 2005). Ce phénomène concerne également la zone de front pionnier accueillant des « migrants en provenance du plateau central mais aussi et surtout de la zone de vieille colonisation agricole voisine ». Le phénomène migratoire est très important dans cette dernière zone qui accueille également les migrants de retour de la Côte d’Ivoire ainsi que les éleveurs pasteurs en provenance des provinces du Houet, du Poni et des Banwa. Le développement de l’orpaillage au Burkina Faso constitue cependant un facteur important dans la modification des flux migratoires au sein du pays. Le plateau central réputé zone de départ enregistre dans certains de ses villages des migrants à la recherche de l’or (provinces du Passoré, du Bam, du Sanmatenga, etc.). Les conflits nés de la pression migratoire se justifient entre autres par le non-respect des normes locales et des règles de base de la part des migrants et de la raréfaction des terres dans les zones d’accueil. Le bulletin N°351 de l’Institut Royal des Tropiques, rapporte le cas du village de Kadomba (un village bobo) où les conflits entre autochtones et migrants seraient le fait du non-respect des superficies affectées par les autochtones aux migrants, de l’exploitation abusive et sans autorisation des terres et du refus des migrants de rendre aux propriétaires les terres qui leur ont été prêtées. Dans bien d’autres cas, les autochtones ont tendance à réduire les superficies de terre anciennement concédées aux migrants et procèdent à la renégociation de leurs contrats. Ces pratiques ont été le mobile de certains conflits (Zongo M., 2010). Ce revirement de position de la part des autochtones se justifie par la nouvelle valeur prise par la terre avec l’avènement des agro-businessmen. Ainsi dans le Ziro, les conflits se multiplient suite à cette nouvelle donne. Les propriétaires terriens «… cèdent de grandes superficies d’espaces à des nantis, souvent pour des bouchées de pain. Les autochtones et les nouveaux propriétaires n’hésitent pas à déguerpir des paysans migrants, installés dans la région il y a des dizaines d’années, afin de monnayer leurs terres ou faire des réalisations sur les espaces acquis.»6(Sidwaya du 21/08/2010). Le développement de l’agro-business au Burkina Faso est à l’origine de divers types de conflits en milieu rural et a pour principal mobile l’accaparement de grandes superficies de bonnes terres par ses promoteurs. En plus des oppositions entre autochtones et allochtones, il est à l’origine de conflits intrafamiliaux, inter -lignagers et inter-villageois 6Sidwayan° xxx du 21/08/10

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intervenant à la suite de ventes anarchiques de terres (Zongo M., 2010). L’exemple de Yendéré est un cas parmi tant d’autres. En effet, une exploitation d’anacardiers de 508 hectares à Yendéré a été à l’origine d’une marche des populations locales. Ce conflit a opposé d’une part les populations locales au sein de laquelle l’on cherche à identifier les personnes ayant vendu ce site. D’autre part, le conflit a opposé l’acquéreur jusque-là inconnu et la population. Face à ce type de désordre dans la vente des terres, il se pose la question de l’acquisition des terres. Elle devient source de conflits dans la mesure où l’administration est très peu impliquée dans les transactions. Le plus souvent elle n’est consultée que pour la résolution des conflits. Ces différents éléments ne favorisant pas les transactions foncières dans les règles de l’art et conformément aux textes et lois en vigueur. Selon le journal L’indépendant (N°648 du 07 février 2006), « L’actuelle politique d’accaparement d’haciendas constitue des mines antipersonnelles enfouies dans les campagnes pour les générations futures ». Au-delà de la violence des critiques à l’encontre de l’agro-business, on est surtout interpelé par la crainte des conflits qui pourront en découler dans le futur. Outre l’émergence de l’agro-business à l’origine de l’augmentation de la valeur marchande des terres, la réalisation des aménagements est également une source de valorisation de la terre et suscite dans les zones aménagées des tendances au retrait de terres et de parcelles de la part des propriétaires autochtones. C’est le cas des zones aménagées par l’Etat et qui ont fait l’objet d’installation de producteurs. Dans ces zones, les reproches sont faits à l’encontre des responsables des projets d’aménagement. Dans la zone de Manga-Est, le projet Aménagement des Vallées des Volta (AVV), l’aménagement et l’installation des populations n’aurait pas pris en compte les droits coutumiers sur les terres7. La conséquence de cette situation de nos jours est l’importance des tensions foncières, entre les "colons" (migrants installés par l’AVV), les autochtones et les éleveurs. Bien d’autres foyers de tensions existent au Burkina Faso ou sont en train de naître avec le développement de l’orpaillage ou suite à l’érection en villages administratifs de hameaux de cultures habités par des migrants.

La volonté des autorités communales de faire bénéficier toute la population de certains équipements (écoles, centres de santé, points d’eau, etc.) les a conduits à procéder à l’érection des hameaux de cultures en villages administratifs. Les habitants (immigrés) de ces hameaux bénéficient ainsi d’une reconnaissance administrative qui suscite parfois des murmures de la part des propriétaires terriens. Dans le Sud-Ouest du Burkina Faso, cette situation a entraîné un conflit en février 2010(Le pays du 30/04/2010). En effet, le fait d’ériger la localité de Gnamè en village et de la rattacher à la commune rurale de Dissin a ravivé une tension latente, née de revendications divergentes au sujet de la dépendance coutumière de Gnamé (ib.).

La découverte de l’or dans certaines localités constitue également une cause de conflits ou crée des foyers de tensions entre exploitants migrants et propriétaires terriens. Les conflits nés de l’orpaillage opposent très souvent des populations de villages voisins mais aussi les orpailleurs migrants aux populations locales. Ces conflits ont plusieurs sources selon les autochtones qui évoquent la destruction de leurs champs et des zones de pâture comme c’est le cas dans le village de Nobsin dans la région du Centre. Aussi, il est

7http://www.hubrural.org/spip.php?article1589 Consulté le 10 juin 2011

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évoqué l’exploitation de sites sacrés sur le site du secteur n°1 de Gaoua. Dans le village de Fofora dans le Sud-Ouest, « Les autochtones reprochent aux orpailleurs de pratiquer un déboisement intensif, d’avoir des mœurs volages, de manquer de respect aux autochtones et à leurs lieux sacrés, et enfin de voler des volailles. »8. Pour tous ces problèmes, en 2010 « les conseillers municipaux ont adopté à l’unanimité une délibération interdisant l’orpaillage artisanal dans la commune de Diébougou.»9. Le rapport du MAEP(2008) sur la démocratie et la gouvernance politique fait état de conflits entre orpailleurs et agriculteurs. Selon ce rapport, « Les sites d’or étant généralement situés dans les champs des agriculteurs, et la découverte d’un gisement étant par conséquent synonyme de destruction de champs, les paysans ne peuvent plus y travailler, ce qui déclenche des conflits entre orpailleurs et agriculteurs. » (MAEP, 2008: 89).Ce type de problème se pose à Nobsinoù « les orpailleurs occupent anarchiquement les zones de pâture » (Salouka, 2011)10. Dans son article sur le rapport entre orpaillage et élevage, Salouka (2011)fait cas de Mankarga, un autre village voisin où « … 37 vaches seraient mortes après avoir bu de l’eau contaminée par le cyanure utilisé pour laver l’or. » (ib.). Ces situations montrent bien que les zones d’orpaillage constituent des foyers potentiels de conflits. Le journal l’Evènement du 15 mai 2009 décrit un ravivage de tensions entre Goèra, un village de Bokin dans le Passoré, et Sindri, un village de Guibaré dans le Bam. Datant d’avant 1971, le conflit autour d’une zone litigieuse entre ces deux localités voisines aurait resurgit à la suite de la découverte d’or en 2007. EnMars 2011, l’on a également assisté à un conflit sur un site minier situé dans la commune de Piéla. A l’analyse de ces différents conflits, il apparaît que la question des conflits liés à l’orpaillage pourrait se poser en termes de conflits identitaires dans la mesure où il peut même opposer des populations d’un même terroir.

3. Les conflits d’origine identitaire Les conflits d’origine identitaire sont abordés selon les déterminants socioculturels comme l’ethnie, la religion, le groupe d’âge, etc. mais aussi suivant l’activité économique des populations. Dans le second cas, les conflits ont pour origine la recherche de leadership dans un domaine ou dans le contrôle d’une ressource telle que les plans d’eau. Ils sont d’ailleurs un important support de production pour des acteurs aux intérêts parfois divergents et sont de ce fait à l’origine de nombreux conflits ruraux. En effet, « Les groupes d’acteurs ou d’usagers de la ressource en eau sont multiples et il y a souvent une situation de compétition conflictuelle entre eux. » (Carl, 2000). Dans le contexte actuel d’insuffisance de la ressource eau, l’on assiste à des stratégies multiples pour son contrôle. Ces tentatives mettent en conflit différents acteurs dont les pêcheurs, les éleveurs, les industriels et les populations locales pour les usages

8http://www.lefaso.net/spip.php?article16382 Consulté le 23 juin 2011 9http://www.lefaso.net/spip.php?article35742&rubrique14 Consulté le 23 juin 2011 10http://hebdo.farmradio.org/2011/06/13/burkina-l%E2%80%99orpaillage-le-cauchemar-des-eleveurs-ecrit-par-nourou-dhine-salouka-pour-agro-radio-hebdo-au-burkina-faso/ Consulté le 23 juin 2011

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domestiques, etc. Dans l’ensemble, les conflits autour des plans d’eau en milieu rural sont surtout des conflits entre usagers et selon les usages de l’eau. Dans le cadre de l’étude sur la résolution des conflits liés à l’eau, un projet du CEDRES identifie deux catégories d’usagers, à savoir les grands usagers d’une part, les petits et moyens de l’autre. Les usages de l’eau sont plus nombreux à savoir l’approvisionnement en eau potable, l’irrigation des terres agricoles, le maraîchage, la production industrielle, la petite production villageoise, l’élevage, la pêche, le tourisme, les mines et l’hydroélectricité (CEDRES, 2003). Selon les résultats de l’étude, ces conflits seraient plus importants dans le bassin du Nakambé. Toutefois, les conflits autour de la ressource eau sont moins importants aussi bien en termes d’intensité que de fréquence ; contrairement aux autres types de conflits précédemment abordés. Les facteurs à l’origine de ces conflits identitaires sont multiples et diffèrent selon les intérêts en jeu. Pour certains acteurs, les conflits naissent de la volonté de préserver la ressource tandis que pour d’autres c’est le contraire. Ainsi, pour les pêcheurs, les populations riveraines et les éleveurs, les conflits naissent très souvent suite à leur volonté de préservation de la qualité de l’eau. Pour les agriculteurs, pêcheurs, éleveurs et populations riveraines, c’est plutôt la quantité de l’eau qui constitue la préoccupation. De façon plus spécifique, ce sont les ressources halieutiques qui intéressent les pêcheurs. Cette diversité des intérêts autour de l’eau constitue le fondement des conflits et est à l’origine de la recherche du leadership, chacun voulant avoir son contrôle. Ce type de conflit s’observe entre les pêcheurs et la SONABEL au niveau du barrage de Bagré; les seconds interdisant aux premiers de se rapprocher des zones de turbines où se réfugient les poissons (CEDRES, 2003). De façon générale, les conflits opposant les industriels (miniers, usines et travaux publics) aux autres producteurs (éleveurs, agriculteurs et pêcheurs) sont importants du fait de la ponction de l’eau par le premier groupe au détriment des autres. Au niveau du barrage Kanazoé situé dans le Passoré, des visites effectuées sur les périmètres maraîchers font état du mécontentement des producteurs face à la société minière de Kalsaka qui prélèverait l’eau dans le cadre de ses activités. Ceci entraînerait le recule rapide du plan d’eau qui devient inaccessible pour les petits exploitants maraîchers ne disposant pas de motopompe suffisamment performant pour l’exhaure de l’eau. Dans bien d’autres cas, c’est plutôt les agriculteurs qui sont incriminés par les pêcheurs et les éleveurs. Ces derniers poursuivant l’eau jusqu’à son lit mineur et utilisant des produits phytosanitaires nocifs à la santé humaine et animale. Pendant longtemps, l’exacerbation des conflits autour des plans d’eau pouvait s’expliquer par un problème institutionnel; à savoir le rattachement des services de ressources halieutiques au ministère de l’agriculture et non de l’environnement. Les premiers étant chargés du prélèvement des taxes tandis que les seconds ont en charge la répression. Les agents de l’environnement se sentaient dès lors peu motivés tandis que ceux de l’agriculture ne disposent pas suffisamment de moyens de répression. Cette situation a évolué de nos jours avec la création du Ministère de l’Eau, des Aménagements Hydrauliques et de l’Assainissement (MEAHA).

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Tout comme les plans d’eau, il se pose de plus en plus de problèmes dans la gestion de l’espace réservé à l’habitat dans les communes rurales du fait des lotissements. Pendant longtemps, les conflits nés de lotissements ont été l’apanage des grands centres urbains , mais ceux-ci connaissent de plus en plus une recrudescence en milieu rural depuis la communalisation intégrale du pays. Dans le souci de répondre à l’organisation des espaces communaux en zones d’habitation, zones de production et zones de conservation, des lotissements ont été organisés dans de nombreuses localités mais ont été à l’origine de nombreux conflits. L’importance de la question a même contribué en 2011 à la suspension des opérations de lotissement au Burkina Faso, le temps nécessaire pour trouver la meilleure formule. En effet, les opérations de lotissements litigieux sont légion et les cas les plus récents sont ceux des communes rurales de Saaba et de Koubri. Les causes de ces conflits sont multiples mais les raisons les plus fréquentes sont surtout la non satisfaction de certaines personnes, le manque de transparence et parfois le désaccord des «propriétaires terriens». En 2009, par exemple, dans la commune de Bouroum-Bouroum dans la région du Sud-Ouest, les responsables coutumiers se sont opposés à l’attribution des parcelles dans une zone incluant plusieurs lieux sacrés et emplacements de fétiches (Sidwaya du 26/08/2010).

V. PERSPECTIVES Le constat général qui se dégage de ces différents types de conflits, est qu’en milieu rural, les stratégies d’évitement des conflits sont très peu performantes. En effet, très souvent les instances existantes ont pour vocation la médiation en vue d’éviter le glissement des tensions naissantes vers des conflits. Ce rôle a pendant longtemps été joué par les instances traditionnelles locales, à savoir les chefferies coutumières. Il s’agit plus précisément de la chefferie de terre chargée de régler les conflits liés au foncier et de la chefferie de village qui règle les divers autres types de conflits. Pendant longtemps, ces instances ont permis de résoudre et d’éviter de nombreux conflits. Cependant, la multiplication des conflits ainsi que leur complexification rendent leur gestion de plus en plus difficile. Ainsi, ces instances apparaissent de moins en moins efficaces et leurs sentences sont de moins en moins acceptées par la population. Face à cette situation, les différentes parties ont recours aux instances juridictionnelles, mais celles-ci ont très vite montré leurs limites. Cette situation a favorisé la tendance de certains belligérants à se faire justice eux-mêmes, surtout quand les différends les opposent aux éleveurs ou de façon générale aux migrants.

Dans l’ensemble, les difficultés liées à la gestion des conflits semblent découler des méthodes utilisées et des objectifs visés dans la résolution. La gestion des conflits ruraux revêt un caractère complexe qui est lié parfois à des oppositions entre les institutions modernes et coutumières. Selon le chef coutumier Naaba Padré de Saponé, « l’administration a montré ses limites dans la résolution des questions foncières, contrairement aux autorités coutumières, qui ont donné la preuve de leurs compétences en la matière »(L’observateur Paalga du 11/05/2010). Ainsi, les juridictions étatiques ne sont pas toujours celles auxquelles les populations se réfèrent.

Pour résorber cette situation, de plus en plus de méthodes participatives sont mises en œuvre pour l’évitement et la résolution des conflits. Il s’agit entre autres des méthodes

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alternatives de gestion des conflits promues par la FAO, de la communication n on violente (CNV) et la gestion des usages conflictuels des ressources en eau, etc. Les méthodes alternatives de gestion des conflits de la FAO se définissent comme des processus de recherche d’un consensus en vue de les résoudre. Les méthodes promues dans cette démarche sont la négociation, la médiation, la conciliation et l’arbitrage. Ces méthodes apparaissent plus adaptées aux réalités rurales car elles sont d’un accès aisé et d’un coût réduit. Elles permettent d’atteindre un des objectifs visés dans la résolution des conflits par les acteurs ruraux, à savoir la préservation de l’intérêt général et la solidarité locale, tout en sauvegardant l’honneur de tous (Koffi, 2010). Lors de ces démarches participatives de gestion des conflits, les acteurs souvent approchés ou associés sont les coutumiers, les producteurs, les organisations paysannes et les experts chargés de l’élaboration de politiques de sécurisation foncière. A cet effet, sont nées plusieurs structures dont les ONG et associations parmi lesquelles le RECOPA11, un réseau de communication pour le pastoralisme. Il participe à la négociation et à l’application des textes législatifs et réglementaires sur le pastoralisme.

Face à cette difficulté de résolution des conflits, la voie la plus salutaire est la recherche de moyens pour les éviter car les conflits, même résolus, ne « meurent pas » assez facilement. Ils peuvent resurgir à tout moment. L’expérience au Burkina Faso a d’ailleurs montré que les conflits sont généralement le produit de tensions de longues durées.

Ainsi, pour plus d’efficacité dans la lutte contre les conflits, plusieurs actions devraient être entreprises ou renforcées. Il s’agit par exemple de la valorisation des ressources naturelles à travers des actions d’aménagements de l’espace; l’accroissement et la diversification des revenus des producteurs, et l’appui à l’émergence de compétences locales de gestion des conflits dans le cadre de la décentralisation.

1. Valorisation du potentiel en ressources naturelles et aménagement de l’espace L’aménagement de l’espace constitue l’une des voies pour éviter les conflits. Les opérations d’aménagement sans résolution préalable des questions foncières peuvent engendrer des conflits. Carl (2000) fait cas de la dépossession des propriétaires autochtones de leurs terres, sans dédommagement correct sous prétexte d’utilité publique, suite aux grands aménagements. Des expériences vécues dans les projets de gestion des terroirs montrent que la seule réalisation des aménagements n’est pas la panacée. En effet, plusieurs projets de développement ont procédé à l’identification des zones agricoles, pastorales et de mise en défens, etc. dans les terroirs villageois. Celles-ci ont été identifiées par les populations qui ont aussi participé à l’élaboration des règles consensuelles de leur gestion. Malheureusement, ces opérations de délimitation ont souvent provoqué des conflits entre acteurs locaux (MAHRH, 2005). Les pistes à bétail et les couloirs de passage ouverts dans ces projets ont été par la suite occupés par des agriculteurs qui ont également investi les zones d’aménagements pastoraux. Certains cultivateurs interdisent les zones de pâture aux bergers en les menaçant ou en fermant délibérément les zones de passage des troupeaux conduisant aux points d'eau. On peut citer en exemple un

11 RECOPA: Réseau de Communication sur le Pastoralisme

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conflit en 2007 entre agriculteurs et éleveurs dans une zone agropastorale aménagée par le projet Aménagement de la Vallée des Volta (AVV) dans les années 1980 à Manga. L’existence des conflits sur les sites aménagés peut se justifier entre autres par une méconnaissance des textes en vigueur par les différents acteurs, une faible intégration de tous les acteurs dans les aménagements, le manque d’information, de sensibilisation et de concertation, etc. Pour y remédier, des activités de sensibilisation sont parfois organisées mais celles-ci apparaissent insuffisantes. Elles doivent de ce fait être renforcées et prendre en compte l’évolution des conflits qui peuvent aller au -delà des frontières étatiques car il existe également des transhumances transfrontalières. Celles-ci entraînent les éleveurs du Burkina Faso dans les territoires voisins et des éleveurs d’autres pays comme le Niger et le Mali au Burkina Faso. Ainsi, il apparait que « La transhumance est une préoccupation majeure pour les Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) »12. Elle peut être une source d’intégration sous régionale des populations mais, de par sa nature, constitue surtout un facteur de conflits potentiels car les législations ainsi que les pratiques diffèrent d’un pays à l’autre. En février 2011, on a ainsi assisté à un conflit entre populations frontalières du Mali et du Sénégal suite à l’incursion d’éleveurs sénégalais au Mali. En plus des questions de communication, la nature des aménagements réalisés crée plus de problèmes. Très souvent, les actions d’aménagement sont menées de façon individuelle et isolée pour des groupes spécifiques. Ainsi, il y a des aménagements agricoles (sites anti érosifs, aménagement de bas-fonds pour la riziculture, etc.), des aménagements pastoraux (ouverture de pistes à bétail et de couloirs d’accès, réalisations de boulis, etc.) et des aménagements de forêts, etc. Si ces actions permettent d’améliorer les conditions de production des cibles, elles ne prennent pas toujours en compte les autres acteurs. Ainsi, ces derniers utilisant le même support de production (la terre, l’eau) s’en trouvent exclus. Cette exclusion est le plus souvent à l’origine des conflits car les acteurs oubliés n’ayant pas d’autres recours s’efforcent de s’y maintenir. Des actions d’aménagement intégré pourraient bien permettre d’éviter ce type de conflit. Ces actions pourront soutenir une diversification des productions et un accroissement des revenus des producteurs.

2. Accroissement des revenus des producteurs/ diversification et intensification des productions

De l’analyse de l’ensemble des conflits, il ressort que ceux-ci sont le fait de la divergence des intérêts sur les mêmes supports de production. En effet, la primauté des conflits entre agriculteurs et éleveurs sur les autres conflits se justifierait par l’importance des acteurs de ces activités en milieu rural. La convergence des acteurs ruraux vers ces activités s’explique par la faiblesse des alternatives qui s’offrent à eux ainsi que la faiblesse des revenus tirés des autres activités rurales (exploitation forestières, commerce, transformation agro-alimentaire, etc.). Ainsi, l’accroissement des revenus tirés de ces activités secondaires, le développement d’autres activités de production ou de transformation pourraient constituer des solutions à la convergence des populations vers des activités impliquant l’utilisation des sols et des eaux.

12 in http://www.mra.gov.bf/SiteMra/transhumance/rapport-general.html: 24-05-2011

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Cette solution passe par la création des emplois ruraux et la mise en place des systèmes de crédits adaptés aux réalités rurales. Aussi, l’on devrait mettre l’accent sur l’investissement des acteurs ruraux dans bien d’autres domaines tels que l’immobilier. Ceci pourrait permettre de changer les mentalités des éleveurs qui font l’élevage de prestige. En effet, la conservation de gros effectifs de bétail constitue une contrainte dans un contexte de raréfaction des ressources pastorales. Dans ce sens, l’on devrait dans le domaine de l’agriculture penser plus à l’intensification agricole qu’à l’extension car cette pratique constitue un point focal des conflits.

3. Emergence de compétences locales / la décentralisation avec un transfert des compétences à l’échelle locale.

Dans le document guide de la révolution verte du Burkina Faso, il ressort une nécessité de mise en place d’un dispositif de « Gestion préventive et alternative des conflits fonciers » (MAHRH, 2008: 63). Ce dispositif devra permettre la prévention et la gestion des conflits, le renforcement des capacités de médiation et de conciliation des structures locales puis la création d’aires de pâture inter-villageoises et de pistes d’accès. Au-delà de ce dispositif, il doit être envisagé dans le cadre de la décentralisation la mise en place de structures locales de gestion des différents types de conflits que l’on rencontre en milieu rural. Des actions sont de nos jours menées dans ce sens mais elles devraient être renforcées et formalisées. Ainsi, des ateliers de concertation ont été organisés en 2010 par le ministère de la Justice sur la mise en place des instances locales de gestion des conflits et sur une stratégie de règlement des conflits. Ces ateliers regroupèrent des administrateurs, des magistrats, des agents des forces de défense et de sécurité, et des acteurs de l’agriculture et de l’élevage. Les participants ont réfléchi sur la place et le rôle de chaque structure impliquée dans la gestion des conflits au Burkina Faso. Pour plus d’efficacité dans le fonctionnement de ces structures, il est nécessaire d’envisager une implication des différentes couches concernées par ces conflits (agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, autochtones, migrants, etc.). Ceci permettra à terme le renforcement de la concertation et du dialogue. Dans leur fonction de prévention des conflits, ces structures locales devraient être impliquées dans les actions de développement local et associées lors des concertations et dans les processus d’élaboration de plans locaux de développement. Les dispositions de l’arrêté conjoint du 21 Juillet 2000 portant règlement des différends entre agriculteurs et éleveurs à l’échelon des villages et des départements pourront ainsi être revues et adaptées. De nos jours, ces dispositions proposent des moyens de règlement des conflits dont l’évaluation des dégâts qui doivent permettre de dédommager la victime, mais les sentences sont parfois contestées par les bourreaux éleveurs ou agriculteurs selon le cas.

Conclusion L’analyse des conflits ruraux au Burkina Faso ressort leur multiplicité, complexification et intensification. Ces conflits sont de plus en plus importants et vont au-delà du traditionnel

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conflit entre agriculteurs et éleveurs. Ils ont une tendance à la généralisation sur l’ensemble du pays avec cependant des spécificités locales. Cette recrudescence des conflits peut s’expliquer par différents facteurs dont des facteurs démographiques et les changements sociaux-économiques en cours. La résolution et la prévention de ces conflits passe nécessairement par une recherche de solutions globales et adaptables aux différents contextes. Trois grandes alternatives se pressentent, à savoir le développement des actions d’aménagement du territoire ainsi qu’un important changement dans les manières d’y procéder. Les deux autres solutions possibles sont le développement et la diversification des activités économiques en milieu rural ainsi que la mise en place de structures locales de prévention et de gestion des conflits. En somme, cette analyse ressort toute l’importance des actions d’aménagement intégré et concerté pour la prévention des conflits. Comme l’on a très souvent l’habitude de le dire, « gouverner, c’est prévoir ». La sagesse voudrait donc que l’accent soit mis sur la résolution des conflits existants mais aussi et surtout l’on devrait trouver les voies et moyens qui permettraient de les éviter, car un conflit, même résolu, peut renaître de ses cendres. Il faudrait, dans les années à venir, procéder à la mise en application de la loi 034-2009/AN portant régime foncier rural. Ceci pourrait se faire par des projets de sécurisation foncière qui viseront à assurer aux acteurs ruraux dans leur diversité, l’accès équitable au foncier, la garantie de leurs investissements, la gestion efficace des différends fonciers, afin de contribuer à la réduction de la pauvreté, la consolidation de la paix sociale et la réalisation du développement durable.

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Articles de journaux Journal l’Evènement du 15/05/2009 Journal Le reporter du 14 avril 2011 : « Conflit foncier à SAPOUY : Un drame humain en perspective » L’indépendant N°648 du 07 février 2006 L’observateur Paalga du 11/05/2010 L’observateur Paalga du 11/05/2010 Le pays du 30/04/2010 Sidwaya du 21/08/2010 Sidwaya du 26/08/2010 Sidwaya du 29 avril 2011 Sidwaya du 27 janvier 2010