Interview d’un musulman
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Interview d’un musulman SUPER productif :
Cheikh Tawfique Chowdhory
J’ai eu l’honneur d’interviewer Cheikh Tawfique Chowdhury, fondateur et directeur général
de Mercy Mission et AlKauthar Institute. SoubhanAllah, ce fut une interview vraiment
enrichissante. Je vous recommande vivement de l’écouter et d’en tirer des leçons inchaAllah !
Interview :
Bismillahi ar-rahman ar-rahim alhamdoulillah wa salat wa salam ‘ala rasoulillah wa ‘la
ali wa swahbihi wa’la.
Mes frères et sœurs, aujourd’hui nous avons l’honneur d’interviewer Cheikh Tawfique
Chowdhury. Cheikh Tawfique Chowdhury est le fondateur et directeur général de
Mercy Mission et d’AlKauthar Institute. Il est diplômé en droit islamique de
l’Université islamique de Médine. Il est également un homme d’affaire averti et a été
directeur général d’une entreprise spécialisée dans les nouvelles technologies. Il est
actuellement médecin, conseiller et coach, et dispense également des formations
professionnelles, machaAllah !
Cheikh Tawfique, as salamou’alaykoum.
Wa’alaykum assalam wa rahmatoullah wa barakatouh, comment allez-vous cher ami ?
Alhamdoulillah. Jazak Allah Khair d’avoir accepté de prendre part à cette interview. La
première question que l’on se pose quand on lit votre biographie c’est : comment tout
cela a commencé ?
Eh bien, tout a commencé avec la création d’Adam (‘alaihi salam). (Rires). Quant à comment
tout à commencé pour moi ? Mon frère, tout a commencé avec mes études de médecine. En
fait, après le lycée, je suis parti en école de médecine en Australie. Je n’étais pas vraiment
pratiquant à cette époque. C’est en passant par hasard devant le local de l’Association des
Étudiants Musulmans que j’ai rencontré des amis hors du commun. Nous sommes devenus
très proches et c’est à partir de là que j’ai réellement commencé à changer.
Depuis lors, l’Islam est devenu pour moi plus qu’une simple religion ; c’est devenu un mode
de vie, ma passion et ma vision. C’est comme ça que tout a commencé ! Je remercie d’ailleurs
ces frères. J’aimerais qu’ils sachent que si Allah (Soubhanahou Wa Ta’ala) accepte tout le
travaille que je fais, ils auront une part dans la récompense. Les associations d’étudiants
musulmans jouent un rôle central dans l’évolution des étudiants, notamment en les motivant à
devenir productifs et c’est en ce sens que ces associations sont remarquables !
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Ensuite, j’ai arrêté mes études de médecine peu avant la fin de l’année sans l’avoir validée
parce que j’avais ce besoin d’étudier l’Islam plus en profondeur. Puis, je suis parti pour
Médine. Là-bas j’ai rencontré des érudits visionnaires et exemplaires, des personnes qui ont
investi leur temps, leurs biens, leur argent - en fait, tout ce qu’elles possédaient - pour servir
Allah (Soubhanahou Wa Ta’ala). J’ai vraiment senti qu’à Médine, les gens étaient passionnés
et avaient la foi. Mon frère, c’est ainsi que mon aventure à vraiment commencé !
MachaAllah. Est-ce que vous aviez planifié de devenir un érudit, directeur général,
médecin et de dispenser des formations professionnelles ou tout s’est enchainé
naturellement ?
Mon frère, malheureusement notre système éducatif n’enseigne pas vraiment comment
planifier sa vie. On planifie pour vous. On vous encourage à étudier les sciences et les
mathématiques, la littérature, la biologie, etc. pour faire de vous un ingénieur, un journaliste,
un médecin, etc… Donc, en fait, si vous ne planifiez pas votre vie, quelqu’un d’autre
planifiera à votre place ! En général, ce qui se passe c’est que nous ne planifions pas, alors ce
sont nos parents qui planifient pour nous, ou le gouvernement, ou nos ennemis même ! Bref
tout le monde planifie pour nous et nous qui sommes les premiers concernés ne planifions
rien !
Alhamdoulillah, mes parents m’ont inculqué depuis très jeune, l’ambition et la volonté de
réussir tout ce que j’entreprends, que ce soit en médecine, dans l’enseignement, dans mes
activités de débats, le dessin, l’art, écrire des poèmes, le tennis de table, peu importe le
domaine ! Mes parents m’ont toujours poussé à réussir dans chaque activité que j’entreprends.
Alhamdoulillah, je m’en suis plutôt bien sorti. Et je le dois à la Barakah d’Allah
(Soubhanahou Wa Ta’ala). En fait, je pense que dans un sens la réussite est due à la fois à une
préparation de votre part mais aussi aux circonstances.
Vous enseignez les sciences islamiques, vous dispensez des formations professionnelles,
et vous faites également des consultations médicales : comment gérez-vous vos
différentes activités ?
Eh bien…très bonne question ! Je dirais qu’un musulman occupe différents rôles dans sa vie.
Tant que ces rôles ne s’opposent pas et qu’adorer Allah avec excellence reste l’objectif
commun, il y a toujours un moyen de réussir à les combiner. Je pense que tout ce que l’on fait
- que ce soit apprendre l’Islam, être médecin, faire du business, travailler dans la finance, dans
les nouvelles technologies - doit avoir pour objectif d’adorer Allah avec Ihsane. S’instruire
autant que l’on peut et faire preuve de miséricorde à l’égard de la création sont des principes
fondamentaux, donc j’ai longuement réfléchi à comment une personne pourrait accomplir
cela.
À la base, ce sont mes parents qui m’ont demandé - je dirais même qui m’ont ordonné - de
faire des études de médecine, mais je n’étais pas vraiment motivé, mon cœur n’y était pas et
mon esprit était ailleurs. Je voulais étudier l’Islam. En y repensant, quand je me vois à
Médine, assis dans la mosquée du Prophète (que la paix soit sur lui), repensant à la vie qu’il a
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menée, ensuite à La Mecque, là, assis au premier étage, la douceur du vent sur mon visage,
Sudais qui récite le Coran, pensant au Prophète (que la paix soit sur lui), je ne pouvais que
faire preuve de maturité et réfléchir sérieusement à la raison de mon existence.
Chacun doit réfléchir sérieusement à la raison de sa présence sur terre et discuter de cela avec
des personnes dont la sagesse est avérée. Si quelqu’un connait la raison de son existence, ce
pour quoi il a été créé, tous les rôles qu’il doit endosser s’enchaînent naturellement. Parfois,
les gens focalisent trop sur les moyens et non sur l’objectif. Pour moi, être médecin, directeur
général ou chargé de projet, ce n’est pas l’objectif en soi mais des moyens d’atteindre mon
objectif. Ce sont des moyens qui me permettent d’adorer Allah (Soubhanahou Wa Ta’ala),
d’accomplir la vision du dernier des messagers pour gagner le plaisir éternel d’Allah. C’est
mon objectif !
Et j’encourage la jeune génération à poursuivre le même objectif. En fin de compte, nous
sommes ici pour gagner le Paradis et être préservés de l’Enfer, nous devons donc vivre avec
Ihsane, nous devons accomplir la vision du dernier des messagers. Suivre le prophète veut
dire que vous êtes sur la même voie que lui.
Jazak Allah Khair. Après avoir atteint un objectif, qu’est-ce qui vous pousse à en fixer
un autre ? Et à quel moment il faut se dire : « Stop ! » ?
Malheureusement, la méthode pour fixer des objectifs à notre époque est mauvaise. Les gens
planifient à l’année, une fois l’année écoulée ils se demandent quoi faire par la suite, puis se
disent : « Planifions encore pour une année, ou 5 ans, voire 6 mois… ». Par exemple, un
gouvernement politique est élu pour 4 ou 5 ans, donc les élus ne peuvent planifier que pour 5
ans. L’Islam offre une alternative. Dans l’Islam, nous avons un calife qui va gouverner selon
une certaine vision jusqu’à la fin de sa vie. Une personne doit avoir une vision : quand elle
ferme les yeux, elle doit être capable de se représenter exactement ce qu’elle veut accomplir,
comment elle veut que le monde soit. Elle doit pouvoir se projeter dans l’avenir et décrire
comment le monde sera quand elle aura accompli sa vision.
Aujourd’hui, la manière dont les gens mènent leur vie, c’est comme une personne qui monte
dans sa voiture, démarre puis quand on lui demande : « Où tu vas ? », elle répond : « Je n’en
ai aucune idée ! ». Les gens vivent, font des choses et d’autres mais ne savent pas trop où ils
vont. Et comme ils ne savent pas vraiment le sens de leur vie, quand on leur dit : « Pourquoi
ne pas étudier le Coran ? », elles disent : « Oui ! Bonne idée, je vais faire ça ! ». Puis on leur
dit : « Pourquoi ne pas apprendre le tadjwid ? » Et comme elles ne savent toujours pas quoi
faire de leur vie, elles disent : « OK, c’est vrai, bonne idée ! Je vais faire ça aussi ! ». En fait
leur vie c’est une salade de fruits (rires) : un peu de Coran, un peu de tadjwid, un peu de
management, etc. ! La majorité de personnes que je connais ont un potentiel énorme ! Ils sont
jeunes avec un énorme potentiel mais ne prennent pas le temps de réfléchir à la raison de leur
existence ni à ce qu’ils souhaitent accomplir dans leur vie.
Le Prophète (que la paix soit sur lui) a dit que les membres de sa Oumma vivront en moyenne
60 à 70 ans, donc une personne qui à 20 ou 30 ans, il lui reste peut être 30 ou 40 ans à vivre.
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Imaginez comment vous voudriez que le monde soit à la fin de votre vie, dans 30 ou 40 ans !
Une fois que vous aurez fait ce travail de réflexion, vous aurez développé une vision ! Il ne
vous reste plus qu’à travaillez pour la réaliser !
C’est tout à fait logique ! Parfois on essaie de réfléchir à tout cela mais c’est très difficile
d’arriver à un tel niveau de raisonnement. En fait, nous sommes tellement occupés à
faire autre chose que nous ne prenons pas le temps de nous asseoir et de réfléchir à ce
que nous souhaitons accomplir dans la vie. Que conseilleriez-vous ?
À votre avis, pourquoi le Prophète (que la paix soit sur lui) passait 8 mois dans la grotte de
Hira ? À votre avis, que faisait-il là-bas ? Eh bien, il méditait sur le sens de la vie. Il
réfléchissait à la raison de son existence. Il n’était pas en paix avec lui-même tant qu’il n’avait
pas accompli ce pourquoi il avait été créé. Mon ami, ce n’est pas une mince affaire !
Quand un jeune homme ou une jeune fille qui souhaite s’investir, être productif et actif vient
demander conseil sur son avenir, le conseil type qui lui est donné est : « Va apprendre l’arabe
à Médine ! Ou va en Syrie ou en Égypte ! » C’est toujours le même genre de conseil. Mais les
hommes ont été créés pour jouer des rôles différents. Par exemple, Khalid ibn al Walid était
doué en stratégie de guerre, son rôle était de libérer les terres musulmanes et d’amener le
monde à apprécier la suprématie d’Allah. Il n’était pas né pour être un érudit. Omar Ibn Al
Kattab était né pour diriger la Oumma. Abu Huraira était doué pour mémoriser la Sounna.
Chacun d’entre nous est né dans un but précis et chacun d’entre nous aura des comptes à
rendre sur cela.
Nous gâchons notre potentiel, nous perdons de la vitesse, nous gâchons nos chances de réussir
quand on lutte contre le naturel, ce pour quoi nous avons été créés. Tout le monde n’est pas né
pour être un érudit ou un homme d’affaire ! Ce que j’essaie de dire, cher ami, c’est que
chacun doit prendre le temps de réfléchir à la raison pour laquelle il vit, la raison pour laquelle
cette personne est née à cette époque précisément, au 21ème
siècle, pourquoi elle vit là où elle
est, que ce soit en Occident ou ailleurs ? Pourquoi dans ce pays précisément ? Pourquoi dans
cette famille ? Elle doit se demander ce qu’Allah attend d’elle. Allah a un plan pour chacun
d’entre nous mais c’est à nous de le découvrir. Dès que vous savez ce pour quoi vous avez été
créé, vous êtes imbattable ! Faites-moi confiance !
Je ne peux pas vous expliquer avec des mots l’effet que provoque le fait d’avoir une vision,
comment cela m’a transformé et me donne de l’énergie : je sais précisément ce que je dois
faire ! C’est comme quand vous prenez la route avec toute votre famille et que pendant le
voyage, vous rencontrez des difficultés, parfois vous devez accélérer, parfois ralentir et votre
famille vous demande : « Mais où allons-nous ?! Pourquoi allons-nous là-bas ?! ». Si ma
volonté n’est pas assez forte, ma famille ne va supporter et endurer le voyage. Mais si
l’objectif est précis, fais-moi confiance, ils supporteront le voyage ! Mes frères et sœurs, vous
êtes encore jeunes, j’aurais aimé être encore jeune, remonter le temps pour être plus productif.
Mon frère, j’ai été improductif pendant trop longtemps.
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Est-ce que vous pensez qu’il y a un lien entre être productif et trouver son objectif ? Je
veux dire, est-ce que vous pensez que développer tout le temps de nouvelles idées, être
toujours actif, toujours en train de s’investir dans plusieurs choses permet de
développer une vision ?
Oui, je pense qu’essayer différentes choses c’est une façon de découvrir votre passion, et de
ce fait, de développer une vision. Trouver ce qui vous motive passe aussi par demander
conseil à des personnes que vous connaissez, vos amis proches, des personnes qui souhaitent
le meilleur pour vous : en fait, faire comme ce que vous êtes en train de faire, discuter avec
des personnes qui ont accompli certaines choses dans leur vie, leur demander ce qui les
motive, ce qui les pousse à être productives et ce qui les a amenées à s’interroger sur leur but
dans la vie. Je répète, le conseil que je donnerais à mes frères et sœurs, c’est qu’ils prennent le
temps de réfléchir. Quand avez-vous passé pour la dernière fois tout un weekend à réfléchir
sur la raison de votre existence, ce que vous voulez faire dans la vie, ce que vous souhaitez
avoir accompli à la fin de votre vie ?
Je pense que la question en elle-même fait peur, c’est pourquoi la majorité d’entre nous
ne prenons pas le temps de nous la poser.
Mais c’est effrayant, effectivement ! C’est un exercice qui vous épuise émotionnellement !
C’est vraiment difficile et c’est une question qui fait vraiment peur.
Une fois que vous avez une réponse, en réalité vous n’avez pas d’autre choix que de vous
mettre au travail !
Oui ! Faites-moi confiance ! Dés que vous savez ce que vous voulez faire dans la vie vous
n’avez plus le choix ! Et le plus gros défi, c’est de trouver ce que vous voulez vraiment faire
dans la vie ! Prenez l’exemple de personnalités contemporaines, comme Richard Brandson ou
qui que ce soit d’autre, lisez leur biographie, ce qu’ils ont accompli, leurs objectifs ! Parfois,
leur objectif est noble, et en ce qui concerne l’Islam nous voulons poursuivre un noble
objectif ! Vous êtes là où vous êtes soit parce que c’est ce que vous aviez planifié ou alors
parce que vous n’aviez pas d’autre plan ! Ne pas mener une vie saine c’est en quelque sorte se
préparer pour vivre en mauvaise santé. Ne pas avoir de vision, ne pas planifier, ne pas savoir
exactement ce que nous voulons accomplir, c’est la raison pour laquelle nous ne sommes pas
satisfaits du cours de nos vies.
C’est absolument vrai ! Jazak Allah Khair pour ces éclaircissements. Comment gérez-
vous votre temps, les ressources financières et humaines?
En ce qui me concerne, ma méthode est d’utiliser ma vision pour motiver et inspirer les
autres, être un leader, motiver les gens, et ensuite, déléguer ce qui peut être accompli par
quelqu’un d’autre. Par exemple, on m’attribue le mérite pour la majorité du travail accompli,
mais en réalité, ce n’est pas moi qui accomplis tout ce travail. Je suis en Australie, à me
prélasser sur la côte, à discuter autour d’un café : ce sont les membres de mon équipe partout
dans le monde qui travaillent très dur ! Tout ce que je fais c’est communiquer avec eux. Je
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leur parle, j’établis ma vision, je les motive, je planifie, je donne des directives et fixe des
règles. Ensuite, c’est leur volonté de poursuivre une vision et d’accomplir un objectif qui les
motive à travailler très dur.
J’ai tendance à beaucoup déléguer même en médecine. Alhamdoulillah, Alkauthar Institute se
développait à l’international, alors que j’étais encore étudiant en médecine. Beaucoup de
personnes me demandent comment j’ai pu faire tout ce que j’ai fait et poursuivre des études
en médecine en même temps ! Eh bien, j’ai tout simplement beaucoup délégué ! Et on ne peut
effectivement déléguer les tâches que si on a toute l’attention des personnes à qui on veut les
confier parce que la majorité des membres de mon équipes sont des bénévoles. Et, à vrai dire,
des salariés ne feraient pas un meilleur travail qu’eux ! Savoir motiver avec une vision, c’est
comme un père de famille qui motive sa famille à poursuivre le même objectif que lui. Quand
il ne parvient pas à motiver sa famille, il perd le leadership, c’est à ce moment là qu’il perd
leur attention, que ses enfants lui désobéissent, que sa femme n’a plus d’égard pour lui. Alors
il déprime parce qu’il ne sait plus comment contrôler sa famille. Pour moi tout est question de
leadership et de délégation.
Pour répondre à ta question, je ne gère pas le temps, mon frère. J’ai arrêté d’essayer de
contrôler le temps ! À la place, je gère mes différentes tâches. C’est un principe qui
commence à être enseigné dans les écoles de commerce parce que l’on réalise que tout le
monde se précipite à enseigner la gestion du temps, alors que c’est très difficile pour la
majorité des gens de passer une demi-heure chaque matin à planifier exactement leur journée,
à décider exactement ce qu’ils feront de telle heure à telle heure, combien de temps ils
passeront précisément sur une activité, etc… Donc je gère mes activités à la place. Je
m’occupe d’abord des plus grosses tâches ensuite des tâches les moins importantes. Je fixe
des objectifs à l’année. En fonction de mes objectifs annuels, je sais quels seront mes objectifs
mensuels ou trimestriels. À partir de ces objectifs, je détermine ce qui est le plus urgent à
accomplir en premier. Donc je gère mes tâches plutôt que mon temps.
Est-ce que vous réservez une certaine heure pour effectuer vos tâches ou bien vous vous
en occupez à tout moment, dès que vous le pouvez ?
Bien sûr, j’exagère un peu quand je dis que je ne fais pas de gestion du temps. Il y a toujours
un peu de gestion du temps, bien évidemment ! Sans aucun doute ! J’ai un temps alloué pour
réciter le Coran, pour prier, pour lire, un temps pour ma famille et les membres de mon
équipe, etc… La gestion du temps est utile quand vous savez exactement quelle tâche doit être
prioritaire.
J’utilise aussi beaucoup les nouvelles technologies : j’emporte avec moi 5 téléphones
différents dont un téléphone réservé à mes déplacement à l’étranger, comme ça, dès que
j’atterris j’ai un téléphone à portée de main et opérationnel de suite. J’essaie de toujours avoir
les appareils les plus récents : mon ordinateur portable est ce qui se fait de mieux sur le
marché parce que j’ai besoin d’être productif, j’ai tous les adaptateurs du monde, 2 iPhones,
(rires) etc…
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MachaAllah, vous êtes le Cheikh rêvé ! Le Cheikh high-tech (rires) !
C’est tout un bureau que j’ai dans mon sac, mon frère (rires) ! Avec ce sac, je reste productif
où que je sois. Quand je suis à l’hôpital, dès que j’ai 30 minutes de libre, j’allume mon
Blackberry, m’occupe des emails, j’appelle les membres de mon équipe pour une réunion tout
en faisant mes consultations ! Pourquoi perdre du temps ?
Est-ce que vous utilisez des logiciels spécifiques ? Comme pour gérer vos emails ? Un
calendrier ?
Oui ! En général, j’utilise les outils Google, Skype et mon Blackberry. Je suis très nouvelle
technologie ! Je pense d’ailleurs que le tout premier Amazon Kindle livré au Royaume-Uni
était le mien (rires), c’est comme ça que je peux être productif, si tu vois ce que je veux dire.
En ce qui concerne les ressources financières, c’est toujours le principe de délégation que
j’applique. J’ai vite compris que plus vous courez après l’argent, moins vous en avez ! C’est
tellement vrai ! Un jour un Cheikh m’a dit quelque chose de magnifique ! Il a dit : « Faites ce
que vous aimez et l’argent suivra », et c’est exactement ce qui s’est passé ! Je fais ce que
j’aime, je ne me préoccupe pas de l’aspect financier et je t’assure qu’Allah m’a donné une
aisance financière.
À Médine j’étais l’un des étudiants les plus riches. Je pense que parmi les étudiants
occidentaux, Yasir Qadhi et moi étions les étudiants les plus riches. Nous devions notre
aisance financière à notre productivité. Allah nous a comblés de Ses bienfaits sans que nous
ayons pour objectif d’avoir beaucoup d’argent, nous ne voulions pas avoir de l’argent à tout
prix. Des opportunités d’affaires et de promouvoir l’Islam se présentaient à nous, des gens
nous offraient des cadeaux ou nous donnaient de l’argent pour que l’on diffuse l’Islam, des tas
d’opportunités ! Je ne gère pas vraiment l’aspect financier, c’est le dernier de mes soucis !
En fait tout s’enchaîne. Je planifie ce que je souhaite accomplir - par exemple je veux faire un
MBA ou telle ou telle chose - mais je ne sais pas exactement où je vais trouver l’argent pour
financer cela. Un MBA coûte environ 13, 14, ou 15 milles livres sterling ! Où vais-je trouver
une telle somme ? Mais une fois que j’ai pris une décision et que je me concentre sur ce que
je veux accomplir, je remarque tout à coup plein d’opportunités autour de moi, des
opportunités que je n’aurais même pas remarquées !
En ce qui concerne ma manière de gérer les ressources humaines, tout est question de
communication ! Peter Senge dans son ouvrage « The Fifth Discipline » explique que le
leadership, c’est à 98 %, la capacité à communiquer : plus vous êtes capable de communiquer,
plus vous êtes capable d’inspirer et de motiver. Regardez Lincoln ou Obama par exemple !
Qu’est ce qui a fait d’eux des leaders ? On dit qu’ils sont de grands leaders, mais pour quelle
raison ? Qu’est-ce qui fait qu’ils sont de grands leaders ? En fait, ils étaient et sont capables de
faire de beaux discours, de communiquer une vision, de motiver les hommes. C’est tout !
Churchill faisant des discours parfaits et extraordinaires, capables de motiver les gens à se
révolter contre le régime tyrannique d’Hitler ! Donc, en terme de gestion de ressources
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humaines, tout ce que je fais, c’est motiver les gens, être une source d’inspiration, leur parler
et être là pour eux : c’est vraiment une question de communication !
Est-ce que vous organisez des réunions ou restez-vous en contact juste par téléphone ?
Il y a, bien évidemment, une certaine organisation, j’ai des réunions régulières avec les
membres de mon équipe. Par exemple, j’ai une réunion avec l’équipe Alkauthar tous les 15
jours, j’ai une réunion au téléphone avec le manager général d’Alkauthar et les managers de
Mercy Mission dans le monde deux fois par mois, j’ai également une réunion annuelle avec
les membres de Mercy Mission International. Les managers de chaque région se réunissent et
nous fixons nos objectifs annuels. Tous les trimestres, nous nous voyons pour vérifier si nous
sommes sur la bonne voie pour atteindre nos objectifs. Ensuite, chaque semaine, j’ai une
demi-heure ou une heure de conversation téléphonique avec chaque manager et j’ai une
réunion avec chaque directeur d’Alkauthar tous les deux jours. Je suis également
constamment en contact avec mes assistants. Tout cela est possible et marche parce que nous
savons exactement ce qui doit être accompli à l’année.
Comment combinez-vous la gestion de votre temps, des ressources financières et
humaines avec votre vie de famille ?
Parfois, les gens sont tellement concentrés sur leur objectif qu’ils font des erreurs : ils
négligent les autres aspects de leur vie, leur relation avec leur famille, leur rôle de père ou
d’époux. Dans un sens, moi aussi, je l’ai appris à mes dépens. Au début vous êtes tellement
passionné par ce que vous faites que vous négligez les droits que votre famille a sur vous,
ensuite vous réalisez que vous aviez complètement tort. Il y a 7 ou 8 ans, j’étais dans cette
situation, ensuite j’ai pris conscience que ce n’était pas la meilleure façon de rendre ma
famille heureuse ou de donner à mes enfants une bonne éducation, de faire en sorte qu’ils
soient bien élevés et polis : la famille est plutôt en dysfonctionnement ! Vous réussissez dans
un domaine de votre vie mais vous échouez dans les autres !
Alors, je me suis rendu compte que je devais amener ma famille avec moi dans mes
déplacements, que je devais les soutenir et rattraper le temps passé loin d’eux. Ce n’est pas la
quantité de temps qui compte mais plutôt la qualité de temps passé avec eux qui importe. Le
Prophète (que la paix soit sur lui) avait 9 femmes pendant ses 10 années à Médine. En 10 ans,
il a voyagé 3 ans. De plus, chaque Ramadan il pratiquait l’I’tikaf (retraite spirituelle) pendant
10 jours, la dernière année il y est resté 20 jours, donc si on comptabilise tout cela on arrive à
la conclusion qu’en 10 ans il a passé 2,18 nuits avec chacune de ses femmes ! Comment est-
ce possible de rendre une femme heureuse en ne passant que 2,18 nuits avec elle ?
À notre époque, vous passez chaque nuit avec votre femme ou presque et elle n’est même pas
heureuse ! Vous savez pourquoi ? Parce que la qualité du temps passé avec elle et notre façon
d’interagir avec elle est mauvaise. Nous devrions apprendre comment le Prophète (que la paix
soit sur lui) réussissait à séduire ses femmes avec son amour, son romantisme, son
dévouement, sa façon de leur accorder toute son attention, sa façon de les embrasser, sa façon
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d’être entièrement disponible pour elles quand il était en leur présence. La qualité du temps
passé avec elles c’est ce qui a fait que leur moment ensemble était spécial et en valait la peine.
Si vous souhaitez réussir, vous devez avoir une vie de famille comblée, sachant qu’il ne fait
aucun doute que pour poursuivre la vision que vous vous êtes fixée pour la Oumma, vous
allez devoir passer du temps loin de votre famille. Rien ne sert de se mentir ! Le Prophète
(que la paix soit sur lui) voyageait pendant des mois pour servir Allah. Donc, si nous voulons
vraiment répondre aux besoins de la Oumma, il ne fait aucun doute que nous allons devoir
passer du temps loin de notre famille.
Pour compenser nous devons savoir communiquer avec notre famille, nous devons partager
nos objectifs et notre vision avec eux. Bien évidemment, il est mieux de savoir ce que vous
souhaitez acccomplir dans la vie avant de vous marier, ainsi vous pourrez choisir l’épouse qui
conviendra, savoir combien d’enfants vous souhaiteriez avoir, où vous voudriez vivre, quel
revenu avoir ou quelle profession exercer. En fait, vous devez réfléchir à tout cela avant de
construire une vie de famille parce que ce qui risque d’arriver, c’est que vous vous
retrouverez avec une épouse ou des enfants qui ne vous soutiennent pas et donc vous passerez
votre vie à faire des compromis.
Vivez votre vie, partagez vos objectifs et votre vision avec votre famille, motivez votre
famille pour qu’elle vous soutienne. Ensuite, rattrapez le temps que vous passez loin d’eux, le
stress et l’anxiété que vous leur infligez, les difficultés qu’ils vivent par amour pour Allah
(Soubhanahou Wa Ta’ala). Ayez un bon comportement à leur égard. Quand vous leur
accordez du temps, faites en sorte que le moment passé avec eux soit mémorable. En d’autres
termes, coupez court à toute distraction, accordez-leur toute votre attention quand vous êtes en
leur présence, faites en sorte que ce soit un moment spécial, offrez-leur des cadeaux,
communiquez avec eux, passez du temps avec votre épouse en tête à tête : c’est ce que je
conseillerais.
Jazak Allah Khair, c’était vraiment enrichissant. Qui est votre exemple à suivre, qui est
votre source d’inspiration ?
Mes modèles sont le Prophète et ses Compagnons, sans aucune hésitation, mais parfois, les
gens ont besoin d’exemples contemporains. J’allais à l’école avec des écoliers chinois, qui
étaient vraiment studieux : ils étudiaient jour et nuit, alors je me renseignais sur leur
performance et rivalisaient avec eux ! À la fin, alhamdoulillah, je faisais mieux qu’eux
(rires) ! J’ai toujours été attiré et inspiré par des personnes avec un taux de performance élevé,
puis je me motive pour faire mieux qu’elles ! Je me dis : « Je vais battre cette personne par
amour pour Allah et me surpasser ! » J’ai toujours été très compétitif : quand j’étais au lycée,
je rivalisais avec des lycéens malaisiens très studieux ! Je venais d’arriver dans un lycée privé
en Australie après avoir déménagé de Djeddah. J’étais cet intello, la tête toujours dans les
bouquins ! Alhamdoulillah, je suis resté concentré en prenant ces lycéens comme modèles à
suivre, ensuite je les ai surpassés ! C’est le genre de modèle que je prends toute le temps en
référence !
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En y repensant, mes sources d’inspiration ont été quelques personnes. La première personne
c’est mon Cheikhach-Chanqiti de Médine : il ne fait aucun doute qu’il a été une formidable
source d’inspiration. Cet homme, qu’Allah le préserve, à presque 50 ans mais n’est pas marié
parce qu’il estime avoir peu de temps à consacrer au mariage. À chaque fois qu’on lui parle
de mariage, il répond qu’une personne dont le cœur est tourné vers Allah et qui est
préoccupée par l’état de la Oumma a très peu de temps à consacrer au mariage. Sa façon de
parler d’Allah vous donne des sueurs froides par crainte d’Allah (Soubhanahou Wa Ta’ala).
Son dévouement, le akhlaq qu’il incarne et revêt, sa façon de se comporter avec les gens et sa
famille, la relation qu’il entretient avec Allah (Soubhanahou Wa Ta’ala), sa façon
d’enseigner, son dévouement pour la cause d’Allah, tout cela est une source d’inspiration. Par
exemple, toutes les semaines, il conduit de Médine à Djeddah - soit environ 300 km - tout
seul, juste pour donner un cours entre Maghrib et ‘Icha, et quelques jours plus tard, il fait
pareil à La Mecque. Il donne ce cours depuis 6 ans et n’en a jamais manqué un : quelle preuve
de persévérance dans le bien ! En plus ce n’est pas comme s’il s’y rendait pour donner
plusieurs cours ou faire tout le tafsir ! En fait, il explique peut-être un hadith, donc
techniquement, il n’accomplit pas énormément en termes de productivité pendant un cours,
mais regardez sa persévérance !
Et Allah (Soubhanahou wa ta’ala) n’a pas besoin que nous fassions beaucoup d’actions,
mieux vaut une petite action qui dure dans le temps ! Il aime les petites actions qui durent,
s’étalent dans le temps plutôt qu’une grande action faite occasionnellement. Mais que fait-on
? On a tendance à ne pas adorer Allah du tout au cours de l’année puis, pendant Ramadan, on
devient religieux, pieux, vertueux. Et quand c’est fini, on oublie Allah Azawajal, on oublie
que le Dieu de Ramadan reste le même Dieu après Ramadan, c’est la raison pour laquelle
notre relation avec Allah n’est pas solide. Allah serait beaucoup plus satisfait si, dans notre
relation avec Lui, nous établissions une action que nous ferions tous les jours et qui durerait
dans le temps : ce serait un meilleur moyen de nous préserver de Son châtiment et de gagner
le Paradis !
Cheikh ach-Chanqiti est définitivement une source d’inspiration pour moi. Il aimait voyager,
c’est pourquoi j’aime aussi voyager, j’aime promouvoir l’Islam partout dans le monde, et
c’est la raison pour laquelle Alkauthar Institute est maintenant présent sur les 5 continents, et
la raison pour laquelle Mercy Mission s’implante partout dans le monde !
Les salafs sahih disaient quelque chose de très pertinent ! Ils disaient : « Nous choisissions un
Cheikh pour son savoir ou son comportement. » En fait, ils choisissaient un Cheikh pour son
excellence dans un certain domaine. Donc, si je veux exceller en Islam, alors mon modèle à
suivre est Cheikh ach-Chanqiti. Si je veux exceller dans l’art de promouvoir l’Islam, mon
modèle à suivre est, par exemple, Abou Muntassir - ce frère qui s’investit sans relâche et fait
un travail énorme au Royaume-Uni ! Les membres de mon équipe sont également des
exemples à suivre pour moi, il y a des membres séniors qui ont atteint l’excellence
machaAllah. Certaines personnes m’ont également servies de référence en business et en
management - par exemple, Jack Welsh, l’ancien directeur général de General Electric. Dans
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chaque domaine de ma vie, j’ai des modèles à suivre que j’essaie d’imiter et avec qui je
rivalise.
Est-ce que vous avez un tuteur ou un coach comme on dit de nos jours ?
Bien que je sois moi-même coach, je suis moralement contre le coaching parce que je pense
que ce système a malheureusement pris des proportions démesurées ! Ce que je veux dire
c’est que de jeunes hommes ou de jeunes femmes, ayant à peine vécu, veulent coacher ! Je
pense qu’en Islam, il ne s’agit pas de coacher mais plutôt de conseiller, d’être un tuteur, ce qui
inclut 4 choses : coacher, être consultant, conseiller et motiver. Par exemple, le mentor du
Prophète (que la paix soit sur lui) était Jibril. Il révisait le Coran avec lui pendant Ramadan.
Jibril corrigeait également le Prophète (que la paix soit sur lui) notamment lors d’une bataille
quand il fit remarquer au prophète qu’il avait baissé les armes alors que les anges se battaient
encore.
Le mentor n’est pas forcément meilleur que l’élève, c’est une personne qui a, en général,
atteint un niveau d’excellence et va aider l’élève à atteindre aussi ce niveau d’excellence
inchaAllah ta’ala. J’ai un tuteur dans chaque domaine de ma vie. Concernant ma vie de
famille, mes mentors sont ma femme et mon père. J’ai un tuteur en business et pour mes
activité de da’wah. J’ai également un mentor en Islam, c’est mon Cheikh ach-Chanqiti, que
j’appelle régulièrement et auprès de qui je cherche conseil.
Mon frère, je suggérerais à tout le monde - toi y compris - de trouver une personne honnête,
digne de confiance qui sera juste et impartiale, qui ne sera ni sévère ni laxiste ou arrangeante
et mielleuse tout le temps, une personne qui vous dira les choses telles qu’elles sont, qui vous
dira ce qu’il faut faire en ayant votre intérêt à cœur. En fait, trouvez une personne qui souhaite
sincèrement que vous fassiez mieux qu’elle, sinon vous ne pouvez pas vraiment avoir
confiance. Et très peu de personnes souhaitent que vous les surpassiez, très peu !
C’est pourquoi nos parents sont réellement nos meilleurs amis. Ils sont probablement nos
meilleurs tuteurs simplement parce qu’ils nous souhaitent vraiment le meilleur, ils souhaitent
vraiment que nous fassions mieux qu’eux donc ils donnent les meilleurs conseils, des conseils
vraiment désintéressés. Quand on trouve un tel tuteur, on doit se coller à lui, ne plus le lâcher
et tout le temps le consulter pour nos affaires. C’est ce que faisait le Prophète (que la paix soit
sur lui) ! Il consultait Oum Salama et Aïcha en ce qui concerne les affaires mondaines. Il
consultait Son Seigneur et Jibril.
Une personne doit communiquer, discuter, demander le point de vue de quelqu’un d’autre,
c’est très important. Notre façon de voir les choses n’est qu’une partie de la réalité, donc c’est
toujours bien d’avoir l’avis d’une autre personne : elle sera peut-être capable d’avoir une
meilleur vision des choses que vous. Allah sait mieux.
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Jazak Allah Khair. Auriez-vous un dernier conseil pour les lecteurs de
MusulmanProductif.com ?
Mes chers frères et sœurs, j’ai appris à mes dépens que si vous voulez être productif, vous
n’avez pas d’autre choix que de faire ce que vous avez à faire (rires), vous devez accomplir
votre destinée. N’arrêtez pas de vous interroger, de remettre en question ce que vous faites
tant que vous n’aurez pas trouvé ce que vous êtes destiné à accomplir et ce que vous souhaitez
accomplir dans la vie. Il se peut que vous réussissiez dans un certain domaine mais tant que
vous ne serez pas clair sur ces questions, vous ne serez pas satisfait et vous aurez l’impression
d’être improductif tout simplement parce que les efforts que vous aurez fournis n’auront pas
contribué à réaliser votre vision. Vos efforts n’auront pas contribué à réaliser un objectif utile
que vous auriez fixé pour vous-même.
Pour éviter de se retrouver dans une telle situation, la première chose à faire - et la plus
importante - c’est de trouver votre voie, ce que vous avez été spécifiquement créé pour
accomplir et ensuite, réfléchir à comment vous allez réaliser cet objectif. Je ne dis pas que
dans une semaine vous aurez trouvé une réponse, mais réfléchissez-y, prenez des notes et
continuez à chercher jusqu’à ce que vous ayez une réponse concrète.
En ce qui me concerne, je souhaite gagner le plaisir éternel d’Allah en luttant pour mettre en
œuvre la vision du dernier des messagers. Et comment je souhaite accomplir cela ? En tenant
le rôle d’enseignant ! Je dois acquérir autant de connaissances possibles, je dois faire vraiment
de mon mieux pour être le meilleur des enseignants, c’est pourquoi je parcours le monde pour
enseigner aux gens le peu que je sais. Même en médecine, j’apprends pour pouvoir
l’enseigner aux autres par la suite, et c’est pareil en business. Je me suis rendu compte que,
quand j’ai su ce que je voulais accomplir dans la vie, Allah m’a facilité et énormément aidé :
ce sera pareil pour vous !
Quand vous saurez ce que vous voulez faire dans la vie, vous recevrez tant d’aide que vous
deviendrez extrêmement productif. Pour les autres vous serez un visionnaire, du jour au
lendemain, vous serez leader, une personne complètement différente ! Ce fut le cas pour mon
propre frère. Quand il était adolescent, il avait des difficultés à se concentrer mais quand il a
trouvé ce qu’il voulait faire de sa vie, ce qu’il voulait accomplir, tous les problèmes dont nous
avons discuté - perdre son temps, trainer avec ses amis à ne rien faire, à regarder des matchs
de foot, à rester devant la télé, sur Facebook, etc. - toutes ces choses n’étaient plus un
problème pour lui parce qu’il éprouvait ce désir intense de réussir les objectifs qu’il s’était
fixés.
Donc trouvez votre objectif dans la vie et travaillez pour l’achever ! Trouvez la vision que
vous souhaitez réaliser et travaillez pour l’achever ! Chaque jour, souvenez-vous de l’objectif
que vous vous êtes fixé et faites en sortes que chaque action que vous entreprenez, chaque
décision que vous prenez, chaque minute passée, chaque euro que vous dépensez vous
rapproche de son accomplissement.
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Si vous agissez ainsi, par Allah vous deviendrez un Geek de la productivité, les gens parleront
de vous, les anges vous passeront le Salam, Allah se vantera de vous auprès de Son audience,
vous serez dans ce monde comme si vous étiez un surhomme tellement vous serez productif
et utile ! Je vous parle en connaissance de cause, j’ai moi-même perdu beaucoup de temps
avant de comprendre, par la volonté d’Allah, que si je voulais être productif, je devais
vraiment me concentrer sur ce qu’Allah a planifié pour moi.
J’ai beaucoup apprécié cette interview ! Jazak Allah Khair pour cette opportunité.
Jazak Allah Khair, ce fut un plaisir ! C’était vraiment motivant, aussi bien pour moi et
sans aucun doute pour les lecteurs et lectrices de MusulmanProductif.com. Jazak Allah
Khair, Cheikh Tawfique. Assalam ‘alaikoum wa rahmatoullah wa barakatouh.
Wa’alaikum assalam wa rahmatoullah wa barakatouh.