Inter Mission: Un esprit sain dans un corps sain
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Transcript of Inter Mission: Un esprit sain dans un corps sain
dr�Jacques�Mackay,�un�homme�qui�a��marqué
l’histoire�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies 4
Le�sommeil,�indicateur�de�santé�mentale
trois�études�sur�le�sommeil�ajoutent�à�la�
compréhension�des�troubles�anxieux�et�des�
troubles�de�l’attention 8
Encart�de�la�fondation�les�petits�trésors
bienvenue�chez�nous 13
de�la�santé�mentale,�elles�en�mangent!
comment�les�nutritionnistes�sont�devenues
les�alliées�des�pédopsychiatres 14
Mélimélo 18
Livr’eS 23
L'Hôpital�Rivière-des-Prairies,
situé�dans�le�nord-est�de�l'ile
de�Montréal,�est�un�centre
hospitalier�de�soins
psychiatriques,�d'enseigne-
ment�et�de�recher�che,�affilié�à�
l'université�de�Montréal.
L'Hôpital�offre�des�services
spécialisés�et�surspécialisés�en
psychiatrie�à�une�clientèle
d'enfants�et��d'adolescents.�
Il�offre�également�des�
services�surspécialisés�à�une
clientèle�d'enfants,�
d'adolescents�et�d'adultes
présentant�des�pathologies�
psychiatriques�ou�de�
sévères�problèmes�adaptatifs�
associés�à�une�déficience�
intellectuelle,�à�un�trouble�
envahissant�du�développe-
ment�ou�à�un�autre�trouble
neurodéveloppemental�
complexe.�
dépôt�légal�:�
bibliothèque�nationale�
du�Québec
ISSn�:�1705-4575
Les�opinions�émises�
dans�l'Inter-Mission�
n'engagent�en�rien
le�conseil�d'administration�de�
l'Hôpital�Rivière-des-Prairies.
l’Inter-Mission
est�publié�4�fois�l'an�par�le
Service�des�communications
et�du�partenariat�de
l'Hôpital�Rivière-des-Prairies
7070,�boul.�Perras
Montréal�(Québec)�
H1E�1A4
514�323-7260�poste�2088
www.hrdp.qc.ca
RédActRIcE�En�cHEf
Johanne�Gagnon
RédActEuRS
Jessica�Lambert-fandal
Stéphane�trépanier
coLLAboRAtIon�à�LA�RédActIon
Line�bellavance
Katrine�demers
chantal�Provost
REMERcIEMEnt�SPécIAL
Gabriel�collin
(page�couverture)
RévISIon�LInGuIStIQuE
france�beaudoin
concEPtIon�GRAPHIQuE
Johane�Roy
IMPRESSIon
Imprimerie�Héon�&�nadeau�ltée
2
Sommaire
Comment les
nutritionnistes sont
devenues les alliées
des pédopsychiatres
De la santé
mentale,
elles en
mangent!
« Mens sana in corpore sano. » Si�Juvénal,
poète�satirique�latin�de�la�fin�du�premier
siècle,�semble�avoir�laissé�peu�de�traces
de�son�passage�sur�terre,�sa�citation,�elle,
a�traversé�le�temps�et�marqué�l’histoire.
Plus�qu’épigraphe,�un�esprit�sain�dans�un
corps�sain�est�maintenant�une�véritable
philosophie�de�vie,�l’ultime�façon�d’attein-
dre�l’équilibre.�L’esprit�influence�le�corps,
le�corps�influence�l’esprit.�Il�faut�donc�sa-
voir�prendre�soin�des�deux!��
Si� le�concept�est�simple�à�comprendre,
son�application�n’en�est�pas�pour�autant
facilitée.� dans� le� domaine� de� la� santé
mentale� tout� comme� dans� celui� de� la
santé�physique,�on�doit�intégrer�la�notion
des�saines�habitudes�de�vie�au�traitement
des� patients.� Le� sommeil,� on� le� sait,
contribue� à� notre� équilibre.� Mais
lorsqu’un�enfant�est�atteint�d’un�déficit�de
l’attention�ou�d’un�trouble�anxieux,�son
sommeil�est-il�réparateur?�Et�qu’en�est-il
lorsqu’il�présente� les�deux�diagnostics?
découvrez�à�la�page�8�les�études�menées
en�ce�sens�par�les�chercheurs�de�l’HRdP.
Et�qu’en�est-il�du�jeune�atteint�d’un�trou-
ble�de�l’humeur�ou�d’une�psychose�pour
qui� la� pharmacothérapie� est� salutaire,
mais�dont�les�effets�secondaires�peuvent
prendre�la�forme�d’un�gain�de�poids�ra-
pide�et� important?�voyez�à� la�page�14
comment�les�diététistes�interviennent.
«�Si précieuse soit la santé de notre corps,
celle de notre esprit, basée sur la confiance,
la cohérence des émotions, la solidité du ca-
ractère et la résistance aux épreuves, est au
cœur même de notre fierté ».� contraire-
ment�à�Juvénal,�si�cette�citation�du�doc-
teur� Jacques� Mackay� a� laissé� peu� de
traces� dans� la� mémoire� collective,
l’homme,�lui,�aura�marqué�l’histoire�de�la
psychiatrie�et�plus�particulièrement�celle
de� l’Hôpital�Rivière-des-Prairies.� Le�doc-
teur�Mackay,�directeur�général�pendant
plus�de�20�ans�et�pédopsychiatre�en�cli-
nique�externe�depuis�les�10�dernières�an-
nées,�quitte�l’établissement�dans�lequel�il
a�mené�une�carrière�administrative�et�cli-
nique�durant�près�de�40�ans.��Suivez�son
parcours�et�ses�passions�à�la�page�4.�
bon�repos�à�votre�corps�et�bonne�lecture
à�votre�esprit!
Johanne Gagnon
Rédactrice�en�chef
éditorial
3
JoHAnnE�GAGnoncooRdonnAtRIcE dES coMMunIcAtIonS Et du PARtEnARIAt
5
L’administration�de�l’HRdP�ne�peut�passer�sous�silence�
le�départ�à�la�retraite�d’un�homme�qui�a�marqué�
son�histoire�pendant�près�de�40�ans.�
Le�dr�Jacques�Mackay,�réel�pionnier,�a�travaillé�sans�relâche�
pour�le�bienêtre�des�patients�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies.
par Jessica Lambert-Fandal
né� le� 29� septembre� 1930� à�Montréal,� le� dr
Jacques�Mackay�obtient� son�diplôme�en�psy-
chiatrie� à� l’université� McGill� en� 1959.� Après
avoir� travaillé�quelques�années�à� l’Hôpital�de
Montréal� pour� enfants� et� à� l’Hôpital� Sainte-
Justine,�il�occupe�en�1970�le�poste�d’assistant-
surintendant�médical�et�de�directeur�de�l’ensei-
gnement�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies.�
En�1971,�le�dr�Mackay�est�désigné�par�le�conseil
d’administration�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies
pour�remplacer�le�directeur�général�en�son�ab-
sence.�Par�la�suite,�il�occupera�pendant�4�ans�le
poste�de�directeur�des�services�professionnels.�Il
est�nommé�directeur�général�de�l’HRdP�après
avoir�assumé�les�fonctions�de�directeur�général
par�intérim�pendant�presque�un�an.�une�fonc-
tion� qu’il� occupera� pendant� un� peu� plus� de
deux�décennies,�soit�de�1976�à�1998.�
Vers la modernisation d’un hôpitalpsychiatrique traditionnel
L’Hôpital�Rivière-des-�Prairies�se�positionne�au
début�des�années�70�en�tant�que�«�centre�actif
de�santé�mentale » .�Les�défis�rencontrés�sont
grands�et�visent�à�s’attaquer�à�une�mentalité�so-
lidement�implantée�et�riche�en�préjugés�face�à
la�psychiatrie.�
Sous�la�direction�du�dr�Mackay,�l’Hôpital�consa-
cre�beaucoup�d’énergie�à�humaniser�la�vie�des
patients.� on� parle� alors� d’humanisation� des
soins,�de�qualité�des�programmes,�de�désinsti-
tutionnalisation�et�de�normalisation.�cette�nou-
velle� philosophie� de� travail� annonce� de
nombreux� changements� qui� transformeront
l’hôpital�psychiatrique�traditionnel�tel�qu’on�le
connaissait�à�l’époque.
L’Hôpital�procède�alors�à�la�transformation�des
dortoirs�en�de�petites�unités�de�vie.�Les�parents
sont�invités�à�participer�à�la�vie�de�l’Hôpital�et
forment� le� comité� des� usagers.� L’intégration
communautaire� est� encouragée� et� des� res-
sources�à�l’externe�sont�créées�pour�mieux�ré-
pondre� aux� besoins� d’une� clientèle� qui� ne
requiert�plus�de�services�d’hospitalisation.�Il�faut
se�rappeler�que�le�tremplin�vers�la�réinsertion
passe�par�le�processus�de�désinstitutionnalisa-
tion�et�de�normalisation.�L’Hôpital�s’engage�ainsi
dans�un�processus�d’intégration�de�ses�patients
dans�la�société.�une�place�importante�est�accor-
dée�à�la�réinsertion�sociale�et�des�alternatives
telles�que�le�retour�en�famille�naturelle�ou�l’inté-
gration�des�patients�dans�des�familles�d’accueil
sont�mises�de�l’avant.�
« Si�précieuse�soit�la�santé�denotre�corps,�cellede�notre�esprit,basée�sur�laconfiance,la�cohérence�des�émotions,��la�solidité�du�caractère�et�larésistance�auxépreuves,�est�aucœur�même�denotre�fierté. »�dr�Mackay�(1986)
Les�nombreux�efforts�mis�en�place�par�la�directionde�l’Hôpital�amènent�l’obtention�d’une�reconnais-sance�du�collège�des�médecins�pour�la�formationdes�résidents,�d’une�reconnaissance�du�conseil�ca-nadien�d’agrément�des�hôpitaux�et�de�l’affiliationde�l’HRdP�à�l’université�de�Montréal.
En�tant�que�directeur�général,�le�dr�Mackay�a�dûjongler�tout�au�long�de�sa�carrière�avec�de�nom-breux�défis.�Sa�proche�collaboratrice�de�l’époque,Mme�Lucie�Laurent,�se�rappelle�du�souci�constantqu’il� avait� pour� la� clientèle� :� « une�de� ses� plusgrandes�priorités�était�de�développer�et�de�conser-ver�une�offre�de�service�de�qualité�pour�nos�pa-tients�».�Il�collaborait�étroitement�avec�les�membresdu�comité�des�usagers�et�était�attentif�à�leurs�be-soins.�déterminé,�il�a�travaillé�d'arrachepied�pourdévelopper�des�liens�de�collaboration�avec�les�éta-blissements�scolaires,�médicaux�et�sociaux�établisdu�territoire�de�l’est�de�l’ile�de�Montréal.�très�actifdans�le�milieu,�il�s’impliquait�dans�plusieurs�comitéspour�faire�valoir�la�mission�de�la�pédopsychiatrieau�Québec.��
Mme�Laurent�se�rappelle�également�de�dr�Mackaycomme�étant�un�homme�apprécié�par�les�mem-
bres�de�son�comité�de�direction,�comme�étant�un
fervent�défenseur�de�la�langue�française�et�de�la
littérature�québécoise�et�dont�l’expertise�en�psy-
chiatrie�l’a�amené�à�publier�de�nombreux�articles
et�à�prononcer�de�nombreuses�allocutions.�
En�1998,�après�22�ans�de�dévouement�et�d’infati-
gables� combats�pour� favoriser� l’intégration�des
personnes�atteintes�de�maladie�mentale�au�sein
de�la�société,�il�quitte�son�poste�de�directeur�gé-
néral�et�retourne�vers�sa�première�passion,�la�pra-
tique�médicale.� Il� décide� alors� de� se� consacrer
exclusivement�à�la�pédopsychiatrie�en�clinique�ex-
terne�pour�le�Programme�de�pédopsychiatrie�de
l’Hôpital.�ce�qu’il�fera�jusqu’en�octobre�2009.�
Pour�faire�taire�les�préjugés,�l’exclusion�et�l’incom-
préhension�de�la�société�vis-à-vis�la�population�pré-
sentant� des� troubles�mentaux,� le� dr�Mackay� a
œuvré�sans�relâche�pour�faire�place�à�l’intégration
de�ces�personnes�dans�la�société.�c’est�avec�beau-
coup�de�respect�et�de�gratitude�que�l’administra-
tion�et�le�personnel�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies
lui�souhaitent�une�retraite�bien�méritée�remplie�de
bons�et�d’agréables�moments.
1970�à�1973
Assistant-surintendant�
médical�et�directeur�de�
l’enseignement
1971�à�1975
désigné�par�le�conseil�d’admi-
nistration�pour�exercer�les
fonctions�du�directeur�général
en�son�absence
1973�à�1977
directeur�des�services
professionnels
1975�à�1976
directeur�général�intérimaire
1976�à�1998
directeur�général
1994 et�de�1996�à
1997
chef�par�intérim�du
département�de�psychiatrie
1998 à�2009
Pédopsychiatre�clinicien�en�
clinique�externe
1959-1960demonstrator�à�l’université�McGill
1960-1970Lecturer�à�l’université�McGill
1965-1969chargé�de�cours�à�l’université�
de�Montréal
1969-1972Professeur�adjoint�de�clinique�à�
l’université�de�Montréal
depuis�juin�1972Professeur�agrégé�de�clinique�à�
l’université�de�Montréal
Cheminement professionnel du Dr Jacques Mackay
à l’Hôpital Rivière-des-PrairiesStatut universitaire
6
« L’hôpital�psychiatrique�
moderne�doit�sortiravec�déterminationde�la�zone�de�honteet�d’oubli�où�la�société,�par�un�
réflexe�de�défensebien�compréhensi-ble,�a�toujours�eutendance�à�l’isoler.Il�va�de�l’intérêtmême�de�cette�société�au�sein�delaquelle,�tôt�ou�tard,chaque�famillerisque�d’être�frappée. »
dr�Mackay�(1986)
Mémoire�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies
présenté�au�cSSSRMM�sur�le�plan�d’or-
ganisation�des�services�de�santé�men-
tale� de� la� région� du� Montréal
métropolitain,�mars�1990.
conférence�prononcée�le�10�octobre
1989�au�2e congrès�de� l’Association
mondiale�pour�la�réadaptation�psycho-
sociale�à�barcelone,�Espagne�–�du�8�au
11�octobre�1989.�« �Grandeurs�et�mi-
sères�de�la�psychiatrie�communautaire :
où�en�est�la�réadaptation�sociale »�et
« l’évaluation�de�l’hôpital�psychiatrique
au�Québec�dans�une�perspective�de
réadaptation�psychosociale »�-�table
ronde�no�12,�animateur.
« tendances�provinciales�en�matière�de
santé�mentale »,�conférence�annuelle
de�1989,�Association�des�hôpitaux�du
canada,�15�juin�1989�à�Québec.
«�L’introduction�d’un�chien�en�milieu
pédopsychiatrique� ».�colloque�de� la
zoothérapie :� une� nouvelle� chance
donnée�à�l’homme�et�à�l’animal,��XIIIe
congrès� mondial� vétérinaire� tenu� à
Montréal�le�18�aout�1987.
Présentation�lors�d’une�journée�scienti-
fique�« Institutions�d’enfants�et�désinsti-
tutionnalisation :�mythes�ou�réalité ».
thème :�Historique�du�problème :�les
expériences�en�france�et�au�Québec.
organisée�par�le�département�de�psy-
chiatrie�de�l’Hôpital�Ste-Justine�et�de�la
faculté�de�médecine�de�l’université�de
Montréal,�25�octobre�1985.
Présentation�du�mémoire�de�l’Hôpital
Rivière-des-Prairies� à� la� sous-commis-
sion� des� affaires� sociales� par� les� res-
sources� alternatives� à� la� désinsti-
tutionnalisation,� �8�aout�1985,�com-
mission�présidée�par�madame�thérèse
Lavoie-Roux,�Québec.
Présidence�du�colloque� international
sur�la�prévention,�sous�le�patronage�de
l’organisation�des�nations-unies�pour
l’éducation,�la�science�et�la�culture�et
l’organisation�mondiale�de�la�santé,�or-
ganisé� conjointement� par� la� faculté
des�sciences�de�l’éducation�de�l’univer-
sité� de�Montréal,� la� commission� des
écoles�catholiques�de�Montréal�et�l’Hô-
pital�Rivière-des-Prairies,�du�29�avril�au
3�mai�1985.�
conférence�intitulée « �Séparation,�di-
vorce,�garde�d’enfants� et� la� psychia-
trie »�donnée�lors�du�colloque�sur�les
aspects�médicolégaux�dans�la�pratique
psychiatrique� courante,� 26-27� avril
1985.
« L’alternative�c’est�les�autres�ou�l’hôpi-
tal�doit-il�s’enfermer�dans�ses�murs? �»
allocution�prononcée�dans�le�cadre�du
colloque�organisé�par�l’Association�des
hôpitaux�du�Québec�les�14�et�15�mars
1985.
« Le�courage�de�se�choisir »,��essai�pu-
blié�aux�éditions�de�l’Hexagone,�1983.
« �Le�travailleur�social�et�son�emploi�à
l’Hôpital �».�L’administrateur�hospitalier,
hiver�1980,�21-24.
« La modernisation�d’un�hôpital�psy-
chiatrique�traditionnel�»,�revue�de�neu-
ropsychiatrie� infantile,�1977,�25(5-6),
319-327.
« Intégration� et� isolement� »� par� dr
Jacques�Mackay,�dr�denis�Laurendeau
et�M.�Pierre�Gauthier,�recherche�effec-
tuée�de�1975�à�1977�sur�la�réinsertion
sociale�d’anciens�patients�de�l’Hôpital
Rivière-des-Prairies,��rapport�publié�en
décembre�1977.
Quelques publications
et communications
du Dr Mackay
7
trois�études�sur�le�sommeil�
ajoutent�à�la�compréhension�
des�troubles�anxieux�et�
des�troubles�de�l’attention
Le�dr�Roger�Godbout,�responsable�du�la-
boratoire�du�sommeil�et�chef�du�Service
de�recherche�à�l’HRdP,�en�est�convaincu�:
« La�santé,�il�faut�l’appréhender�sur�une
période�de�24�heures,�pas�seulement�du-
rant� nos� 16� heures� d’éveil.� L’étude� du
sommeil,�c’est�une�fenêtre�ouverte�sur�le
cerveau,�la�santé�mentale�et�la�santé�en
général.�un�indicateur�qui�nous�permet
de�voir�des�choses�qu’on�ne�discerne�pas
à�l’éveil ».�on�aurait�donc�tort�de�se�priver
de�ce�terrain�d’exploration�en�marge�du
jour.
L’observation en l’absencede stimulation
La� plupart� des� recherches� sont� faites� à
l’éveil.�donc�nécessairement�en�présence
de�stimulus�de�l’environnement.�Le�regard
scientifique�se�porte�alors�sur�un�cerveau
en�interaction.�Si�l’on�souhaite�étudier�ce
qui�se�passe�dans�la�tête�de�certains�pa-
tients�en�l’absence�d’influence�externe,�le
sommeil�possède�dès�lors�les�attributs�tout
désignés� pour� répondre� à� cette� de-
mande : � «�un�peu�comme�pour�une�voi-
ture�montée�sur�des�blocs.�on�fait�rouler
le�moteur�et�on�observe�comment�le�véhi-
cule� fonctionne� à� son� état� de� base.� à
l’aide�de�techniques�assez�raffinées,�on�ob-
serve�l’activité�cérébrale�pour�savoir�com-
ment�elle�se�distribue,�à�quelle�fréquence,
etc.�on�prétend�que�cet�état�de�base,�soit
dans�le�sommeil�lent�ou�dans�le�sommeil
paradoxal,� nous� montre� comment� le�
cerveau,� sans� stimulus� du�monde� exté-
rieur,�s’agite�par�lui-même�»�explique�le�dr�
Godbout.
Trois recherches en une
trois�recherches�sur�le�sommeil�de�jeunes
anxieux�et�celui�de�patients�avec�un�trou-
ble� de� l’attention� sont� actuellement� en
cours.�Si�elles�n’ont�pas�encore�atteint�la
phase�finale�de� la�publication�dans�une
revue�savante,�les�résultats�analysés�à�ce
jour�ont�été�présentés�dans�des�congrès
scientifiques� et� ils� confirment� qu’il� se
trouve�au�profond�de�la�nuit�quelques�ré-
ponses�aux�questions�que�la�pédopsychia-
trie�se�pose�ou,�à�tout�le�moins,�des�pistes
à�explorer.
L’anxiété ne dort pas
La�première�étude�porte�sur� le�sommeil
problématique�d’enfants�âgés�de�7�à�12
ans�présentant�un�trouble�anxieux.�on�y
La�recherche�en�santé�mentale�tire�généralement�ses�constats�de�l’observation
diurne.�Pourtant,�en�moyenne,�huit�heures�chaque�jour�sont�consacrées�au�
sommeil.�Le�tiers�de�l’existence.�La�pédopsychiatrie�a-t-elle�quelque�chose�à�
apprendre�des�cerveaux�au�repos?�Assurément.�d’autant�qu’ils�s’avèrent�particulière-
ment�actifs�la�nuit�sous�leur�apparente�léthargie.�c’est�une�des�convictions�qui�
animent�les�travaux�du�laboratoire�de�recherche�sur�le�sommeil�de�l’Hôpital�
Rivière-des-Prairies.�trois�recherches�sur�le�sommeil�de�jeunes�qui�présentent�un�
trouble�anxieux,�un�trouble�de�l’attention,�ou�les�deux�à�la�fois,�y�sont�
actuellement�menées.�dans�l’espoir�évidemment�d’améliorer�la�qualité�de�récupéra-
tion�des�patients,�mais�aussi�afin�de�mieux�comprendre�ce�qui�se�passe�dans�leur�tête
une�fois�les�lumières�éteintes.�car�même�endormis,�les�diagnostics�subsistent.
par�stéphane trépanier
9
compare�l’électroencéphalogramme
de�jour�et�de�nuit,�de�préciser�Roger
Godbout.�«�c’est�connu,�les�enfants
anxieux� dorment� mal,� mais� c’est
moins�catastrophique�qu’on�pensait
du� point� de� vue� de� la� structure
même�du�sommeil�lorsqu’il�est�enre-
gistré�en�laboratoire.�»�Les�mesures
de� l’électroencéphalogramme� de
jour�et�de�nuit�sont�par�contre�plus
révélatrices� et� l’analyse� des� gra-
phiques� de� l’électroencéphalo-
gramme�surprend�déjà.�L’hypothèse
de�départ�présumait�que�les�enfants
anxieux�présenteraient�une�activité
cérébrale�nocturne�semblable�à�celle
des� enfants� simplement� insom-
niaques.�or,�ce�n’est�pas�le�cas,�rap-
porte� Roger� Godbout� :� «� on� se
serait�attendu�à�ce�que�l’électroen-
céphalogramme�du�sommeil�nous
montre� de� l’hypervigilance� insom-
niaque�dans�certaines�zones�spéci-
fiques�du�cerveau.�Le�problème�est
plutôt�généralisé�et�visible�dans�plu-
sieurs� gammes� de� fréquence� des
ondes� cérébrales.�on� constate�de
plus�que�le�sommeil�n’améliore�pas
les� tracés� du�matin� par� rapport� à
ceux� du� soir,� contrairement� au
groupe�contrôle.�Il�se�passe�quelque
chose�pendant�le�sommeil�de�l’en-
fant�anxieux�qui�nuit�à�la�récupéra-
tion,� mais� qui� ne� semble� pas
directement�lié�à�son�anxiété.�cela
nous� porte� à� croire� que� les� pro-
blèmes�de�sommeil�et�d’anxiété�co-
existent�comme�deux�entités�dotées
d’une�certaine�indépendance.�Il�y�a
donc�peu�de�chance�que�si�on�traite
l’anxiété,�les�problèmes�de�sommeil
disparaitront�nécessairement.�Et�in-
versement�».
L’analyse�de�l’activité�cardiaque�au
cours�du�sommeil�est�également�in-
trigante,� selon� le� dr� Godbout.�
«�c’est� connu,� les�enfants�anxieux
ont�un�fonctionnement�cérébral�aty-
pique�dans�les�régions�responsables
respectivement� de� la� gestion� des
émotions�et�de�la�gestion�des�activi-
tés�végétatives.�Le�lien�entre�les�deux
zones�semble�différent�de�celui�des
jeunes�en� santé.�notre�hypothèse
est�qu’on�devrait�observer� le�reflet
de� ces� différences� en� scrutant� la
façon�dont�la�fréquence�cardiaque
se�manifeste�au�cours�du�sommeil.
En�effet,�en�mesurant�le�ratio�entre
les�basses�et�les�hautes�fréquences
cardiaques�au�cours�du�sommeil,�on
constate�que�ces�dernières�sont�fa-
vorisées� chez� les� enfants� anxieux.
ceci��indique�un�déséquilibre,�le�sys-
tème� de� régulation� ne� parvenant
pas�à�faire�son�travail.�comme�si�le
corps�essayait�de�s’adapter�en�vain
à�un�état�de�stress�important�et�chro-
nique.�Ça�génère�des�dysfonctions
en�général�dans�l’activité�cardiaque,
que�l’on�observe�aussi�dans�le�som-
meil.�»
Attention et sommeil troubles???
une�seconde�recherche�porte�sur�le
sommeil�des�jeunes�qui�présentent
un�trouble�grave�de�l’attention.�Pour
cette�clientèle,�on�constate�ici�aussi
en�laboratoire�que�les�problèmes�de
sommeil�sont�moins�évidents�que�ce
qui� était� anticipé.�on�ne� retrouve
aucune�anomalie�probante�sur�un
aspect�particulier�du�sommeil.�Pris�in-
dividuellement,� chaque� indicateur
est� en� deçà� des� critères� cliniques
pour�établir�qu’il�y�a�effectivement
un�problème.�Que�ce�soit�sur�le�plan
des� réveils� nocturnes,� du� temps
d’endormissement,� des� mouve-
ments� pendant� le� sommeil,� des
pauses� respiratoires,� etc.�Mais�pris
dans� leur� ensemble,� on� se� rend
compte� que� plusieurs� indicateurs
voisinent�dangereusement�avec�les
seuils�au-delà�desquels�un�dysfonc-
tionnement� est� cliniquement
constaté.�« Quand�on�examine�la�mi-
crostructure�du�sommeil,�il�y�a�plein
de�petites�altérations�qui�s’addition-
nent.�on�parle�alors�d’instabilité�du
sommeil.�La�physiologie�du�sommeil
est�préoccupante.�ce�n’est�pas�pa-
thologique,� mais� comme� pour� le
syndrome�métabolique,�l’accumula-
tion� des� indices� qui� s’approchent
des�limites�de�la�normale�inquiète.
Ça�nous�permet�de�penser�qu’ils�ont
un� système�nerveux�moins� stable,
moins� bien� régulé,� moins� harmo-
nieux�pendant�le�sommeil�»,�avance
le�dr�Godbout.
Quand deux diagnosticscohabitent
La� troisième� recherche� en� cours
tente�de�départager�ce�qui�appar-
tient� au� trouble� de� l’attention� et�
ce� qui� provient� d’un� trouble
d’anxiété� pour� expliquer� les� pro-
blèmes�de� sommeil�observés�chez
une� clientèle� porteuse� des� deux
diagnostics.� dans� le� cas� de� ces
jeunes,�est-ce�que�le�traitement�de
l’anxiété�affecte�leur�trouble�de�l’at-
tention�et�réduit�leurs�problèmes�de
sommeil?� à� ce� chapitre,� les� pre-
mières�constatations�tendent�à�dé-
montrer�que�le�phénomène�est�plus
10
subtil�qu’il�n’y�parait�:�«�chez�les�en-
fants� porteurs� d’un� diagnostic� de
trouble�de�l’attention,�il�y�a�souvent
une� constellation� de� symptômes
anxieux�qui�gravite�autour�du�dia-
gnostic�principal.�ceci�est�accompa-
gné� de� troubles� du� sommeil� ainsi
que�de� somnolence�diurne.�nous
constatons�qu’une�intervention�co-
gnitivocomportementale�de�groupe
visant�les�symptômes�d’anxiété�peut
améliorer� certains� de� ceux-ci.� on
constate�aussi�que�certaines�varia-
bles� du� sommeil� sont� améliorées
alors�que�d’autres�persistent�:�les�en-
fants�étudiés�s’endorment�beaucoup
plus�vite,�mais�ils�continuent�de�pré-
senter�un�nombre�total�et�une�sévé-
rité� de� symptômes� de� sommeil
élevés�ainsi�que�de�la�somnolence
diurne.� cela� suggère� que� nous
sommes� en� présence� de� deux
constellations�de� troubles�de�som-
meil,�avec�une�partie�attribuable�à
l’état�anxieux�et�une�autre�imputable
à�d’autres� facteurs.�ceux-ci� appar-
tiennent-ils� à� la� constellation� des
troubles�de�l’attention?�La�question
demeure.� on� attend� donc� avec
grande�fébrilité�l’analyse�des�résul-
tats�de�l’intervention�cognitivocom-
portementale� sur� les� troubles� de
l’attention� »,� de�mentionner� le�dr
Godbout.
Peu d’études comparables
L’analyse�en�laboratoire�du�sommeil
des�jeunes�tdAH,�l’angle�adopté�par
l’HRdP�pour�observer�le�sommeil�des
jeunes,�est�relativement�inédite.�tant
chez�les�adultes�que�chez�les�enfants
porteurs�d’un�trouble�de�l’attention,
les� études� sur� le� sommeil� ne� sont
pas�légion.�Et�quand�il�y�en�a�une
qui�parait�offrir�quelques�données
sur�la�question,�on�constate�que�ces
informations�le�sont�essentiellement
à�partir�de�questionnaires.�une�pro-
cédure�qui�a�ses�limites.
Pour� la� clientèle� des� troubles
anxieux,� la� recherche� n’est� pas
beaucoup�plus�avancée.�Si�le�som-
meil�de�la�clientèle�adulte�est�étudié,
celui�de�l’enfant�est�quasi�absent�des
radars�de�la�science.�Roger�Godbout
précise�que�:�«�La�recension�de�la�lit-
térature� ne� nous� renseigne� pas
beaucoup� sur� le� sommeil� des� en-
fants�anxieux.�on�sait�toutefois�que
chez�l’adulte,�il�y�a�un�écart�entre�les
réponses�aux�questionnaires�et� les
résultats�en� laboratoire.�Le�patient
dit�qu’il�dort�mal,�que�son�sommeil
n’est�pas�rafraichissant,�mais�les�ap-
pareils� ne� le� mesurent� pas.� on
croyait�auparavant�qu’il�s’agissait�de
pseudo�insomniaque.�on�se�trom-
pait.�on�n’avait�tout�simplement�pas
l’humilité�d’avouer�que�nos�appareils
ne�mesurent�probablement�pas� la
plainte�du�patient.�»�Il�y�a�donc�tout
un�champ�d’investigation�qui�reste
à�défricher.�
D’autres projets à l’horizon
Le�docteur�Godbout�attend�l’avan-
cée�des� recherches�en�cours�avec
impatience,�tout�en�planifiant�les�sui-
vantes� :� «� La�vie�nocturne�est� très
riche.�Le�rêve�est�une�autre�fenêtre
sur�le�cerveau.�on�connait�peu�de
choses�sur�la�question.�Peu�de�gens
s’y� intéressent.� à� quoi� le� patient
rêve-t-il�et�qu’est-ce�que�ça�veut�dire?
Est-ce�en�continuité�ou�en�compen-
sation�avec�ce�qu’il�vit�le�jour?�Est-ce
qu’un�jeune�psychotique�rêve�à�ses
tourments� de� la� journée� ou,� au
contraire,�réussit-il�à�compenser�un
peu?�c’est�un�pan�de�la�recherche
qui�m’interpelle�beaucoup.�J’aime-
rais�aussi�trouver�d’autres�méthodes
d’étudier� le� sommeil� des� enfants.
comment� les� faire� s’exprimer� sur
leurs�nuits?�à�leur�âge,�ça�ne�se�dit
pas� facilement�en�mots.� Les�ques-
tionnaires,�c’est�une�façon�adulte�de
procéder.�Les�enfants�ne�maitrisent
pas�encore�le�vocabulaire�pour�bien
décrire�ce�qui�se�passe�en�eux�ni�les
outils�pour�estimer�subjectivement�le
temps�qui�file�la�nuit.�Mais�le�dessin,
c’est�naturel�et�spontané�pour�eux.
Je�souhaiterais�amorcer�un�projet�à
partir�de�leurs�dessins.�dessine-moi
ta� nuit!� comme� adultes,� nous� se-
rions�bien�embêtés�de�le�faire.�Mais
un�enfant�ne�se�posera�pas�de�ques-
tion.�Il�va�sauter�sur�ses�crayons.�Peu
importe�ce�qu’ils�présentent,�après
2500�dessins,� je�devrais�avoir�une
meilleure� idée� de� ce� qui� se� passe
dans�leurs�dodos.�Il�me�faudra�trou-
ver�des�partenaires,�élaborer�un�pro-
tocole,� etc.� c’est� un� rêve� que� je
caresse� depuis� longtemps.� Je� suis
convaincu�que�je�vais�finir�par�le�réa-
liser�».
Le sommeil : une saine habitude de vie
Le�sommeil�n’est�pas�un�simple�inter-
rupteur� qui� clôt� les� activités� céré-
brales� jusqu’au�matin.� Le� cerveau
s’active�la�nuit�pour�absorber�l’expé-
rience�de�la�journée�et�préparer�la
suivante.� Par� conséquent,� on�doit
accorder� au� sommeil� l’importance
qu’il�mérite,�au�même�titre�que�les
11
autres� composantes� des� saines� habi-
tudes�de�vie.�c’est�un�vecteur�crucial�de
la� santé,� d’affirmer� Roger� Godbout.�
«� J’espère� que� les� résultats� des� re-
cherches�contribueront�à�sensibiliser�les
parents,�les�soignants,�les�gestionnaires
et�les�jeunes�eux-mêmes�au�rôle�majeur
du� sommeil� sur� la� santé.�on�n’en�est
que�trop�peu�conscient.�Pourtant,�on�ex-
périmente�ses�effets�tous�les�jours.�une
seule�mauvaise�nuit�et�la�journée�qui�suit
est�moche.�Pour�un�enfant�qui�a�déjà�un
trouble�de�santé�mentale,� l’impact�est
encore�plus�grave.�un�enfant�anxieux
qui�fait�des�apnées�du�sommeil,�même
à�faible�intensité,�c’est�déjà�trop.�un�en-
fant�de�huit�ans�qui�ronfle,�ce�n’est�pas
normal.�Ça�détériore�de�façon�significa-
tive�le�portrait�clinique.�Il�faut�augmenter
la� conscience� collective.� En� adoptant
des�habitudes�de�sommeil�plus�saines,
comme�on�nous�le�demande�pour�l’ali-
mentation� et� l’exercice,� on� améliore
considérablement�la�qualité�de�vie�».�un
dvd� sur� le� sommeil� des� patients� de�
l’Hôpital�et�des�jeunes�de�la�région�de
Montréal,� produit� par� le� cEcoM� de
l’HRdP,�sera�d’ailleurs�lancé�lors�du�col-
loque�organisé�par�l’Hôpital�Rivière-des-
Prairies�et�la�fondation�les�petits�trésors
sur�la�santé�mentale�et�le�sommeil,�qui
se�tiendra�en�octobre�prochain,�et�au-
quel�participera�le�dr�Godbout�en�tant
que� conférencier� d’ouverture,� ainsi�
que�caroline�berthiaume�de�la�clinique
des� troubles� anxieux� et� le�dr� Laurent
Mottron�de�la�clinique�de�l’autisme.�une
façon�d’investir�dans�le�sommeil�grâce�à
l’éveil…�des�consciences.
Plusieurs étudiants du Dr Godbout mènent les recherches suivantes…
La recherche sur les troublesanxieux
Étude du sommeil, des cauche-mars, de l'EEG et de la mémoireémotive chez des enfants ayantun trouble anxieuxAnne-Karine�Gauthier,
Ph.�d.�Psychologie
Évaluation de la condition cardiovasculaire et del’organisation du sommeil chez les adolescents ayant untrouble anxieuxtommy�chevrette,�Ph.�d.�Sciences�biomédicales,�
cosupervisé�par�dre�Hélène�bouvier�de�la�clinique
des�troubles�anxieux
La recherche sur le trouble de l’attention
L’instabilité du sommeil et son lien avec le fonctionne-ment cognitif chez les enfants ayant un trouble de déficit de l’attention avec hyperactivitéMélanie�Labrosse,�étudiante�au�programme�conjoint
M.d./Ph.�d.�de�la�faculté�de�médecine�de�l’université�de�
Montréal,�cosupervisée�par�Marie-claude�Guay�de�la�
clinique�des�troubles�de�l’attention
Caractérisation du sommeil et de l’EEG dans les troubles de l’attentionMarc-André�Gingras,�Ph.�d.�Psychologie
La recherche sur le trouble de l’attention avec troubleanxieux
Comorbidité du TDAH avec un trouble anxieux : caractéristiques et réponse à un traitementMaxime�bériault,�étudiant�au�doctorat�en�psychoéducation,
cosupervisé�par�Lyse�turgeon�du�Service�de�recherche
12
CHanTal PRoVoST
1
MoT dE lA dirECTriCE générAlE dE lA FondATion
Les grandes conférencesWeb Les petits trésors
lA CoMMunAuTé lES PETiTSTréSorSPrEMiEr ColloQuElE SHoW lES PETiTS TréSorS
ACTiviTéS dE lA FondATion
sommaire
1
2
3
4
ce bulletin est conforme aux
rectifications orthographiques
Les coordonnées de La Fondation
Pour communiquer avec nous et ensavoir plus sur les façons d’appuyer lasanté mentale des enfants :
Fondation les petits trésors 7070, boulevard Perras
Montréal (Québec) H1E 1A4 Téléphone : 514 323-7234 Sans frais : 1 877 323-7234 Télécopieur : 514 328-3517
Courriel : [email protected]
Site Web :www.petitstresors.ca
230 000! C’est le nombre d’enfants et d’adolescents au Québec vivant
avec une différence, celle de vivre avec un trouble de santé mentale. Ces troubles
sont nombreux : anxiété, autisme, troubles déficitaires de l’attention, syndrome
Gilles de la Tourette, et j’en passe. Ces troubles passent rarement inaperçus et
les enfants qui en souffrent sont souvent jugés, incompris et isolés. Pourquoi
croyez-vous? Parce que la santé mentale des enfants est une maladie trop peu
connue et demeure un tabou.
Voici ce que la Fondation s’efforce de réaliser : parler de la santé mentale des en-
fants et des adolescents tout comme on parlerait de leur santé physique, parce
que nous sommes convaincus que c’est la seule façon de briser les tabous et de
venir en aide à ces enfants et à leur famille.
C’est pourquoi pendant la Semaine nationale de la santé mentale, qui se tiendra
du 3 au 7 mai 2010, la Fondation les petits trésors de l’Hôpital Rivière-des-Prairies
mettra tout en œuvre pour parler de la santé mentale des enfants et des adoles-
cents, et aussi de leurs réussites, de leurs petites victoires qu’ils gagnent chacun
en travaillant très fort. Chacun de ces petits trésors est un champion en soi, c’est
ce que nous voulons souligner lors de cette semaine.
Je vous invite à vous joindre à nous et à célébrer le courage de ces enfants et de
ces adolescents en participant à nos différentes activités lors de la semaine na-
tionale de la santé mentale : le show les petits trésors, les Grandes conférences
Web et la campagne dans le métro. C’est une semaine où les petits trésors seront
à l’honneur.
Soyez-y!
2
développées par la Fondation lespetits trésors et le CECoM de l’Hôpi-tal rivière-des-Prairies, les grandesconférences WEB les petits trésorspeuvent être visionnées en ligne surle site de la communauté les petitstrésors. Elles portent sur diversesproblématiques de santé mentale fré-quentes chez les enfants et les ado-lescents.
Animées par Sylvie lauzon, mar-raine de la Fondation les petits tré-sors, les grandes conférencesdémystifient les maladies mentalesdont souffrent plus de 230 000 en-fants et adolescents. Chaque confé-rence propose donc un échangeavec un spécialiste de l’Hôpital rivière-des-Prairies et permet debien comprendre, en quelques seg-ments vidéos, ce qu’est le trouble,comment il se traite et où en sont lesrecherches pour ainsi mieux en saisirles enjeux.
une nouvelle conférence Web estdiffusée chaque mois, de janvier àjuin 2010, au www.petitstresors.ca.
le 13 janvier dernier avait lieu le lan-cement de la première grandeconférence WEB les petits trésorssur la communauté les petits trésorset portait sur le trouble déficitaire del’attention avec ou sans hyperactivité(TdAH). l’entretien entre Sylvielauzon et la dre Marie-Claude guay,professeure de psychologie et cher-cheuse associée à la Clinique destroubles de l’attention de l’Hôpital rivière-des-Prairies, permet de biencomprendre ce qu’est le TdAH, com-ment il se traite, comment vivre avecun TdAH et où en sont les re-cherches. Cette première conférence
WEB démystifie ce qu’est le TdAH,le diagnostic le plus fréquent en pé-dopsychiatrie.
le lancement de la deuxièmegrande conférence WEB s’est pro-duit le 3 février dernier et portait surla dépression et la prévention du sui-cide chez les jeunes. Cette fois, Sylvie lauzon s’est entretenue avecle dr réal labelle, professeur titu-laire au département de psychologiede l’université du Québec à Montréalet psychologue et chercheur à la Cli-nique des troubles de l’humeur del’Hôpital rivière-des-Prairies. En-semble, ils ont discuté des change-ments reliés à la période del’adolescence ainsi que des symp-tômes et traitements en lien avec ladépression.
la troisième grande conférenceWEB a été diffusée en ligne dès le 3mars et porte sur les troubles dusommeil chez les jeunes. Sylvie lauzon rencontre le dr roger godbout, professeur titulaire au département de psychiatrie de l’uni-versité de Montréal, chef du Servicede recherche et responsable du labo-ratoire et de la Clinique du sommeilde l’Hôpital rivière-des-Prairies. Àtravers cet échange, vous constate-rez qu’une grande majorité de jeunessouffrant de problèmes de santémentale ont aussi des troubles desommeil.
le printemps est un moment privilé-gié pour parler de l’autisme, avril enétant le mois international. dans lecadre de la quatrième grande confé-rence WEB les petits trésors, le 7avril prochain, le dr laurent Mottronrépondra aux questions de Sylvie
lauzon sur le sujet. En plus d’êtreresponsable de la Clinique spéciali-sée de l'autisme de l’Hôpital rivière-des-Prairies, le dr Mottron estprofesseur titulaire au départementde psychiatrie de l’université deMontréal, directeur scientifique duCentre d'excellence en troubles en-vahissants du développement del'université de Montréal (CETE-duM), chercheur national - FrSQ,chercheur régulier - Centre de re-cherche Fernand-Seguin et titulairede la Chaire en neurosciences cognitives fondamentales et appli-quées du spectre autistique de l'uni-versité de Montréal.
durant la Semaine nationale de lasanté mentale, soit le 3 mai prochain,la Fondation les petits trésors diffu-sera la cinquième grande confé-rence WEB où Sylvie lauzonrencontrera Paule Morin, psycho-logue à la Clinique des troublesanxieux de l’Hôpital rivière-des-Prairies. Cette conférence WEB per-mettra de mieux comprendre lapsychose chez les jeunes.
le 2 juin sera diffusée la sixièmegrande conférence WEB dont lethème central sera l’anxiété. CarolineBerthiaume, psychologue et coor-donnatrice clinique de la Cliniqued’intervention des troubles anxieuxdu Programme de pédopsychiatriede l’Hôpital rivière-des-Prairies, dis-cutera avec Sylvie lauzon des pro-blèmes d’anxiété chez les enfants etles adolescents ainsi que des diffé-rents programmes de traitement pource type de problématique.
Les GrandeS conférenceS WeB les petits trésors
3
la communauté les petits trésors
la Fondation les petits trésors a maintenant fait son entrée dans l’univers des médias sociaux. vous pouvez maintenantsuivre la Fondation sur Facebook et sur Twitter http://twitter.com/petitstresors pour être au courant des activités ou toutsimplement pour vous informer des dernières nouvelles de la Fondation les petits trésors! Faites passer le mot autourde vous!
la communauté les petits trésors, c’est aussi l’opportunité de créer des liens, d’échanger sur la santé mentale des en-fants et des adolescents et de se soutenir dans une tribune accessible à tous. nous vous invitons à la visiter et à y par-ticiper notamment en vous exprimant dans les sections La différence, parlons-en ou L’expérience, partageons-la sur lesite de la communauté!
Premier colloque de la Fondation les petits trésors
En octobre prochain, dans le cadre de la Semaine nationale de la santé mentale, la Fondation les petits trésors et l’Hô-pital rivière-des-Prairies vous invitent à participer à un colloque sur le sommeil et la santé mentale qui se tiendra auHyatt regency de Montréal. Ce colloque sera l’endroit par excellence pour réunir et sensibiliser la population sur lesproblématiques de santé mentale qui touchent les enfants et les adolescents et parler de la différence sans tabous.
lors de ce colloque, l’accent sera mis sur les troubles du sommeil et leurs impacts sur les enfants et les adolescentssouffrant de troubles envahissants de développement (TEd) ou de troubles anxieux. des spécialistes reconnus del’Hôpital rivière-des-Prairies, laurent Mottron, M.d., Ph. d., roger godbout, Ph. d. psychologie, et Caroline Berthiaume, Ph. d. psychologie, viendront partager leurs connaissances et expériences.
Pour plus d’information sur ce colloque, vous pouvez communiquer avec Huguette Mailhot à l’adresse [email protected]
le Show les petits trésors
Après un franc succès lors de sa première édition l’an dernier, le Show les petits trésors revient sur les planches duMonument-national le 5 mai 2010. Ayant grandement apprécié son expérience durant le premier Show de la Fondation,normand Brathwaite a accepté de prendre la barre de l’animation pour une deuxième année consécutive. Pour cettedeuxième édition, les trois marraines de la Fondation, Sylvie lauzon, Patricia Paquin et Sophie Prégent ainsi que plu-sieurs artistes seront de la partie pour célébrer la différence!
Cet évènement a été mis sur pied dans le cadre de la Semaine nationale de la santé mentale. C’est donc un momentprivilégié pour briser les tabous et appuyer tous les petits trésors aux prises avec une problématique de santé mentale.de plus, le Show est aussi l’occasion de faire un pas vers la déstigmatisation de la maladie mentale chez les enfantset les adolescents. C’est un rendez-vous!
n’ouBLiez PaS de vouS Procurer voS BiLLetS dèS maintenant en communiquant avec
Huguette mailhot au 514 323-7234, poste 5
4
é v è n e m e n t S à S u r v e i L L e r
marS
3 mars : les grandes conférences
WEB les petits trésors sur les trou-
bles du sommeil chez les jeunes.
avriL
5 avril : les grandes conférences
WEB les petits trésors sur l’autisme.
18 avril : le défi caritatif de la Banque
Scotia, 5 et 21 km au parc Jean-
drapeau.
mai Semaine nationale de la santé
mentale du 3 au 7 mai.
3 mai : les grandes conférences
WEB les petits trésors sur la psy-
chose.
5 mai : le Show les petits trésors
animé par normand Brathwaite et
coanimé par les marraines de la
Fondation.
6 mai : Soirée-bénéfice au profit le la
Fondation Charles Bruneau et de la
Fondation les petits trésors.
23 mai : Spectacle-bénéfice de la
chorale Les voix de l’Ile au profit de
la Fondation les petits trésors.
Juin
2 juin : les grandes conférences
WEB les petits trésors sur les trou-
bles anxieux.
Pensez à la rentrée scolaire et ache-
tez en ligne quelques articles essen-
tiels de la collection les petits trésors
pour une rentrée scolaire réussie :
nos sacs à dos, boites à lunch, cof-
fres à crayon ou sacs de sport, le
tout décliné dans des couleurs pour
les filles ou les garçons.
Plusieurs activités de sensibilisation
aux différentes problématiques de
santé mentale chez les enfants et les
adolescents sont organisées tout au
long de l’année, surveillez notre site
Web pour tous les détails.
Le défi caritatif demi-marathon/5 km de la Banque Scotiale 18 avril 2010, la Banque Scotia organise un demi-marathon de 5 km. Cette course vise à fa-voriser l’activité physique et à aider des organismes à but non lucratif à amasser des fonds. laFondation les petits trésors de l’Hôpital rivière-des-Prairies fait partie des 25 organismes retenusqui bénéficieront de cet évènement.
La fondation poursuit deux objectifs avec cette activité :
réunir une équipe de plus de 40 coureurs
amasser au moins 10 000 $
voici la chance de relever un défi personnel et de contribuer à aider la cause de la santé mentaledes enfants au Québec, soit en vous inscrivant à titre de coureur ou en encourageant quelqu’unqui participe en faisant un don.
Plusieurs personnes de la Fondation, soit line Bellavance, Katrine demers, line guillemette,Chantal Provost et Michel Théroux (bénévole à la Fondation) et de l’Hôpital rivière-des-Prairies :Tommy Chevrette, dominique Côté, Bruno gauthier, Marie-Ève lamont et Mélanie vilandré, par-ticipent à ce défi. de plus, parents et amis se sont joints à l’équipe de la Fondation les petitstrésors et participent aussi à titre de coureurs.
Au moment d’écrire ces lignes, nous comptions près de 20 personnes dans l’équipe « Fondationles petits trésors ». la moitié de notre premier objectif est donc atteint! Quant à la collecte de fonds, notre grande meneuse est Mélanie vilandré qui, à elle seule, a amassé plus de la moitié de tous les dons reçus, suivie par Bruno gauthier, tous deux de l’HrdP. Au total, près de1 000 $ ont été recueillis, soit 10 % de notre objectif financier.
Courage à tous les coureurs et marcheurs pour ce défi caritatif au profit de la Fondation les petitstrésors.
Pour vous inscrire ou parrainer quelqu’un en faisant un don, vous pouvez le faire en ligne auhttp://www.canadarunningseries.com/monthalf/
Pour toute information concernant cette activité, communiquez avec line Bellavance à la Fondation.
de gauche à droiteà partir du haut :Marco Boisvert,Serge Archambault,Yves Maurais, line Bellavance etJulie Patry
montée de noël 2010 du Kilimandjaro : une première sortie pour l’équipe de monteurs du Kilimandjaro
l’équipe de monteurs du Kilimandjaro a entrepris son entrainement en faisant sa première sortie offi-
cielle. la randonnée de 5 heures en raquette au Mont-orford a donné quelques courbatures aux parti-
cipants, mais assurément un sentiment de fierté et d'encouragement envers ce beau projet collectif.
une sortie est prévue chaque mois jusqu’au grand départ le 13 décembre 2010.
Parmi les monteurs du célèbre Kilimandjaro, mentionnons la présence de line Bellavance, Sylvie
lauzon, Marie grégoire et Yves Salvail. Bravo pour leur courage. Je vous rappelle que l’objectif financier
de cet évènement est de remettre 150K$ à la Fondation les petits trésors. Tout en permettant aux par-
ticipants de réaliser un défi personnel, « la Montée de noël » est une activité jumelée à une campagne
de souscription et de promotion au bénéfice de la Fondation les petits trésors.
La�direction�des�services�administratifs�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies�accueille�un�nouveau
membre�:�frédéric�Pergallino,�chef�des�activités�de�rémunération.�
Après�avoir�passé�11�ans�comme�chef�d’équipe�du�Service�de�la�paie�au�cSSS�de�dorval-
Lachine-Lasalle,�frédéric�Pergallino�avait�soif�de�nouveaux�défis.�curieux�de�voir�ce�qui�se
passait�ailleurs,�il�a�choisi�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies�comme�cible�pour�sa�trajectoire�pro-
fessionnelle.��
En�tant�que�chef�des�activités�de�rémunération,�il�supervise�4�employés�et�coordonne�l’en-
semble�du�processus�lié�à�la�paie.�Il�arrive�au�moment�de�l’implantation�d’un�nouveau�sys-
tème�de�paie�électronique.�un�dossier�qui�saura�le�tenir�occupé,�puisque�cette�avancée
aura�des�répercussions�sur�plusieurs�acteurs�au�sein�de�l’organisation,�nécessitant�de�revoir
de�A�à�Z�les�processus�et�façons�de�faire.
Impressionné�par�la�convivialité�du�personnel�de�l’Hôpital,�il�se�dit�heureux�de�faire�partie
d’une�équipe�aussi�chaleureuse�et�dynamique.�Il�ne�fait�nul�doute�que�l’organisation�saura
mettre�à�profit�son�expérience�et�son�efficacité!�
Bienvenue chez nous
Frédéric Pergallino un�HoMME�QuI�n’A�PAS�PEuR�dES�défIS
13
Surveillezla publicité
7 octobre 2010
Colloque organisé par la
Fondation les petits trésors et
l’Hôpital Rivière-des-Prairies
«»
Comment les
nutritionnistes sont
devenues les alliées
des pédopsychiatres
De la santémentale,elles enmangent!
En� santé� mentale,� la� diététiste� est
beaucoup�plus�sollicitée�qu’aupara-
vant,�constate�chantal�Robidoux�qui,
en�20�ans�à�l’HRdP,�a�vu�sa�pratique
se�métamorphoser�avec�le�change-
ment�de�clientèle�et�l’avancée�phar-
maceutique� :� «� des� molécules
complètement�différentes�ont�amené
des�effets�secondaires�tout�aussi�dif-
férents.�Les�mouvements�extrapyra-
midaux�(mouvements�involontaires)
entre� autres� ont� laissé� place� aux
gains�de�poids�et�aux�changements
métaboliques�affectant�par�exemple
les�lipides�sanguins�ou�la�glycémie.
ces�effets�touchent�des�secteurs�de
la�santé�pour�lesquels�la�diététiste�est
très� bien� formée.� Il� n’est� pas� rare
qu’en�un�ou�deux�mois,�un�adoles-
cent�prenne�10�kilos�en�lien�avec�la
médication.�c’est�assez�pour�que�le
jeune�ait�le�gout�de�tout�lâcher.�Ça
peut�être�catastrophique�pour� l’es-
time�de�soi�et�de�nature�à�compro-
mettre�la�démarche�clinique.�c’est�à
ce�moment�que�l’on�fait�appel�aux
services�des�nutritionnistes ».
Faim de loup et changementmétabolique
de�nombreux�antipsychotiques�ac-
croissent� l’appétit.�un�phénomène
bien� documenté.� S’ils� ont� une� in-
fluence� positive� sur� le� comporte-
ment,� il� n’en� demeure� pas� moins
qu’un�changement�corporel�à�l’âge
du� développement� de� l’identité
sexuelle�peut�fragiliser�davantage�le
moral�d’un�jeune�patient,�aussi�mo-
tivé�soit-il�:�«�L’effet�peut�être�specta-
culaire.� Prendre� plusieurs� kilos� en
quelques�semaines,�c’est�fréquent.�La
sensation�de� faim� est� vraiment� ac-
centuée,�jusqu’à�se�lever�la�nuit�pour
manger�dans�certains�cas.�Et�contrai-
rement�à�ce�qu’on�peut�penser,�plus
le�patient�est�maigre,�plus�rapide�sera
généralement�la�prise�de�poids »�de
spécifier�chantal�Robidoux.
Selon�certaines�études,� les�antipsy-
chotiques�affecteraient�aussi�le�méta-
bolisme,�ce�qui�changerait�l’équilibre
entre� l’apport� calorique� et� la� dé-
pense�énergétique,�explique�chantal
Robidoux.�«��Le�mécanisme�en�cause
demeure�encore�méconnu�et�com-
plexe,�mais�les�antipsychotiques�agi-
raient� entre� autres� sur� le
métabolisme�de�base�qui�est�notre
bruleur�naturel�de�calories.�En�vieil-
lissant,�notre�métabolisme�ralentit�et
brule�moins�de�calories.�c’est�pour
Le�développement�de�molécules�de�dernière�génération�en�santé�mentale
améliore�indéniablement�l’efficacité�des�traitements.�Mais�ce�gain�clinique
s’accompagne�souvent�d’un�gain…�de�poids.�Quand�un�jeune�voit�
l’aiguille�de�la�balance�osciller�10�kilos�au-dessus�de�son�poids�habituel,�il�y
a�péril�en�la�thérapie.�Pour�préserver�son�image�corporelle,�il�sera�tenté�de
cesser�sa�médication,�avec�les�conséquences�que�l’on�connait.�c’est�alors
que�les�nutritionnistes�entrent�en�jeu.�Portrait�d’une�profession�essentielle
en�santé�mentale�en�compagnie�de�chantal�Robidoux,�nutritionniste�à
l’Hôpital�Rivière-des-Prairies.
par�stéphane trépanier
15
cette�raison�qu’on�engraisse�plus�fa-
cilement�avec�l’âge.�Les�antipsycho-
tiques� semblent� avoir� un� effet
semblable� sur� le� métabolisme.� on
pense�donc�qu’une�partie�du�gain�de
poids�est�attribuable�au�fait�que�les
patients�mangent�davantage�et�une
autre�est�reliée�aux�modifications�mé-
taboliques.�des�changements�qui�se
mesurent�au�niveau�du�cholestérol,
des�lipides�sanguins,�de�la�glycémie,
de�la�résistance�à�l’insuline,�etc.�et�qui
parfois� coïncident�avec� l’apparition
d’un�syndrome�métabolique*.�une
condition�médicale�précaire�pour�la-
quelle�il�est�important�d’intervenir. »
Estomac, parle-moi
chantal�Robidoux�procède�d’abord�à
une� évaluation� nutritionnelle� pour
savoir�précisément�ce�que�le�jeune
mange�quotidiennement.�à�partir�de
ce�portrait,�elle�identifie�ses�forces�et
ses�faiblesses�alimentaires,�point�de
départ�du�changement.�Est-ce�qu’il�a
tout� ce� qu’il� lui� faut� pour� sa� crois-
sance�et�son�fonctionnement�cogni-
tif?�Protéines,� lipides,�glucides,�etc.
sont�scrutés�à�la�loupe.�Les�premières
cibles�sont�alors�identifiées.�Ensuite,
place�à�l’analyse�du�comportement
du�jeune,�son�rapport�à�la�nourriture,
le� contexte� dans� lequel� il� s’inscrit,
l’historique�de�ses�habitudes�alimen-
taires.�une�démarche�essentielle�en
pédopsychiatrie.�car�il�ne�suffit�pas
de�se�faire�le�portevoix�du�Guide�ali-
mentaire�canadien�pour�modifier�les
habitudes�d’une�clientèle�psychique-
ment�éprouvée.� Il� faut� chercher,� à
même�les�caractéristiques�de�chacun,
les�meilleurs�moyens�d’influencer�les
comportements.� c’est� peut-être� en
identifiant�ces�zones�d’emprise�que
l’art�de�la�nutritionniste�s’exprime�le
mieux�:�«�comment�le�jeune�mange-
t-il?�où,�quand,�avec�qui?�à�table�en
famille�ou�seul�dans�sa�chambre�de-
vant�son�ordinateur?�Est-ce�que�les
jeux�vidéos�constituent�sa�seule�acti-
vité� et� accompagnent� ses� repas?�
Il� faut� intervenir�dans�son�contexte
quotidien.�Le�soutien�de�la�famille�est
d’ailleurs�un�facteur�de�réussite�et�je
trouve� important� de� la� rencontrer.
c’est� difficile� à� 13� ans� de� ne� pas�
toucher� aux� beignes,� gâteaux� et
croustilles�qu’il� y�a�à� la�maison.� La
motivation� du� jeune� est� aussi� un
facteur� déterminant� de� succès.
Quand�le�jeune�n’aime�pas�l’image
qu’il�projette,�perdre�ses�livres�en�trop
peut�devenir�une�grande�source�de
fierté�».�La�démarche�nutritionnelle
concourt�donc�à�ajouter�une�réussite
dans�la�vie�d’un�jeune�qui�en�a�bien
besoin.
Une culture de saines habitudesde vie s’installe
Il� existe� aussi� à� l’HRdP� une� façon
d’aborder� collectivement� les� pro-
blèmes� nutritionnels.� L’hôpital� de
jour�du�Programme�de�pédopsychia-
trie�est�actuellement�à�refondre�son
programme�des�saines�habitudes�de
vie�offert�à�ses�adolescents.�Initiale-
ment�élaboré�par�les�éducateurs,�le
programme�traite�de�l’alimentation,
de� l’activité�physique,�de� l’hygiène
corporelle,�du�sommeil,�de�l’estime
de�soi,�etc.�L’expertise�des�nutrition-
nistes�et�des�kinésiologues�a�été�mise
à�contribution�afin�de�pousser�plus
loin�le�concept,�de�bonifier�les�temps
consacrés�à�l’alimentation�et�à�l’exer-
cice�et�de�raffiner�les�activités�propo-
sées.� La� nouvelle� version� aspire
notamment�à�ancrer�dans�la�pratique
les�notions�théoriques�transmises�en
groupe.�une�façon�de�faire�atterrir�le
message� directement� dans� les� as-
siettes,� précise� chantal� Robidoux.� �
«�on�révise�le�contenu�sur�l’alimenta-
tion�de�A�à�Z�pour�que� les� jeunes,
lorsqu’ils�intègrent�l’hôpital�de�jour,
entendent�un�discours�clair,�constant
et�cohérent.�on�leur�apprend�à�cui-
siner�santé,�à�se�faire�de�saines�colla-
tions.� Par� manque� de� temps,� on
mange�moins�en� famille,�on�ne� se
transmet�plus�de�recettes,�on�achète
des�plats�tout�préparés.�Il�faut�que�les
jeunes�apprennent�à�cuisiner. »
Une démarche en amontdu tour de taille
Le�phénomène�de�la�prise�de�poids,
avec�l’introduction�de�certains�médi-
caments,� est� suffisamment� docu-
menté� pour� songer� à� faire� une�
«� référence� préventive »� en� tout
début�de�traitement,�affirme�chantal
Robidoux.�«�Il�est�important�de�recou-
rir� le�plus� rapidement�possible�à� la
diététiste�afin�de�prévenir�ou�de�ra-
lentir�le�gain�pondéral�qui�risque�fort
de�survenir.�Il�est�intéressant�d’amor-
cer� une� démarche� avec� le� jeune
avant�même�que�le�gain�de�poids�ne
lui�nuise.�L’infirmière�lui�explique�les
effets�secondaires�de�sa�médication
et�c’est�très�bien,�mais�il�faut�aussi�l’ai-
der�à�réaliser�le�changement�que�son
corps�risque�de�subir�pour�qu’il�com-
mence�à�modifier�ses�habitudes.�La
16
complicité�du�pharmacien�est�éga-
lement� souhaitable.� de� par� la
connaissance�approfondie�qu’il�a
des�effets�secondaires�de�la�médi-
cation� et� des� mécanismes� en
cause,�il�pourra�être�d’un�précieux
conseil�dans�ces�cas. »�à�l’instar�de
bien�des�interventions�cliniques,�la
précocité�évite�souvent�une�dété-
rioration�prévisible�des�conditions
de�santé.
Une profession en mutation
Le� lien� entre� nutrition� et� santé
mentale�n’est�pas�nécessairement
automatique� dans� l’esprit� des
gens.�traditionnellement,�c’est�à�la
santé� physique� que� l’on� associe
l’alimentation.� Pourtant,� depuis
quelques�années,�des�liens�solides
se�tissent�entre�la�pédopsychiatrie
et�la�science�nutritionnelle.�Pour�le
plus�grand�bénéfice�de�la�clientèle.
des�liens�qui�aident�à�contrer�les
effets�pondéraux�d’une�médication
efficace,�mais�qui� étendent� leurs
ramifications� à� des� secteurs� mé-
connus�de�l’intervention�en�santé
mentale.�Que�ce�soit�pour�rétablir
une� alimentation� suffisante�pour
un�jeune�avec�trouble�de�l’atten-
tion�qui,�avec�l’administration�de
psychostimulant,�perd�l’appétit�et
montre�une�courbe�de�croissance
stagnante,� pour� redonner� le
contrôle�des�repas�à�des�parents
aux� prises� avec� un� gamin� de�
quatre�ans�qui�ne�mange�que�cinq
aliments�différents,�ou�pour�inter-
venir�sur�la�sélectivité�alimentaire
d’un�patient�autiste�rébarbatif,�les
nutritionnistes�sont�devenues�des
partenaires� à� part� entière� d’une
démarche� clinique� complète.
Parce�qu’au�fond,�tête�et�corps�ne
font�qu’un.
* Le�syndrome�métabolique�est�un�en-
semble�de�facteurs�qui,�lorsqu’ils�sont
présents� chez� un� même� individu,
constitue�un�risque�majeur�en�santé
cardiovasculaire.�La�présence�de�trois
des�cinq� facteurs� suivants�est�néces-
saire�pour�conclure�au�syndrome�mé-
tabolique�:�obésité�abdominale,�taux
élevé�de�triglycérides,�taux�de�HdL,�hy-
pertension�et�glycémie.
un�cHAPItRE�SuR�LA�SAnté�MEntALE�
bIEntôt�dAnS�LA�bIbLE�dES�dIététIStES
La�dernière�édition�du�Manuel�de�nutrition�clinique�de�l’ordre�
professionnel�des�diététistes�du�Québec�n’offrait�que�peu�de�choses
à�se�mettre�sous�la�dent�en�lien�avec�la�santé�mentale.�un�silence�qui
cependant�est�en�voie�d’être�corrigé.�En�effet,�les�diététistes�de�l’HRdP,
de� concert� avec� celles� de� l’Hôpital� Louis-H� Lafontaine� et� de� l’Institut�
douglas,�sont�à�rédiger�un�chapitre�complet�sur�la�question�pour�l’ordre
des�diététistes�du�Québec.�une�démarche�avancée�qui�est�actuellement
à�l’étape�de�la�révision.�La�nouvelle�mouture�du�guide�proposera�donc
bientôt�aux�professionnels�de�l’alimentation�des�balises�actualisées
sur�cette�facette�émergente�de�la�profession.
à�SuIvRE…
17
Mélimélo
Expo-Art�était�de�retour�en�2009,�pour�le�plus
grand�bonheur�des�visiteurs.�Après�avoir�passé
son�tour�l’année�précédente,�l’exposition�a�re-
noué�avec�la�tradition�en�présentant,�au�seuil
de�la�période�des�fêtes,�les�œuvres�et�produits
artisanaux�des�employés�de�l’HRdP.�Les�18�et
19�novembre,�une�dizaine�de�kiosques,�consa-
crés�aux�talents�d’ici,�ont�envahi�de�leur�origina-
lité�les�salles�d’enseignement�de�l’Hôpital.�une
initiative�courue�et�appréciée�que�nous�vous�in-
vitons�à�découvrir�en�images.
Calendrier
l’HrDp sur le Webconsultez�notre�journal�l’Inter-Mission�comme�si
vous�le�feuilletiez��sur�le�site�Internet�de�l’Hôpital
www.hrdp.qc.ca
LISEZ-le,�PARtAGEZ-le,�téLécHARGEZ-le��
et��IMPRIMEZ-le�au�besoin.��
un�bon�geste�pour�l’environnement!
procHainement à l’HrDp!
28 avril 2010
11e symposium�sur�la�thérapie��
assistée�par�l’animal�
organisé�par�le�module�de�thérapie�assistée�par
l’animal�de�l’HRdP
visitez�le�site�Internet�de�l’Hôpital�
pour�plus�d’information�au
www.hrdp.qc.ca
Exposants�présents�:
france�beaudoin,�
Suzanne�coutu,�
carmen�deziel,�
Suzanne�Hébert,�
Andrée�Hudon,�
Sylvie�Lauzon,�
Mariette�Pelletier,�
Michel�Rolland�et�
carole�dion,�
Irène�vézina.
18
l’éducateur en psychiatrie, un professionnel du quotidien
un�colloque�novateur�et�inoubliable
Quand�plus�une�place�n’est�disponible�un�mois
à�l’avance,�c’est�que�l’évènement�annoncé�ré-
pond� à� un� besoin.� Quand� au� sortir� du� col-
loque,�le�21�octobre�dernier,�l’enthousiasme�se
lit�sur�les�visages�et�que�les�commentaires�posi-
tifs�fusent,�c’est�qu’il�a�répondu�aux�attentes.
c’est�le�bilan�que�l’on�peut�faire�du�premier�col-
loque�sur�la�place�qu’occupe�l’éducateur�dans
les�soins�psychiatriques,�une�initiative�du�comité
de� l’enseignement� de� l’Hôpital� Rivière-des-
Prairies.�Pari�tenu�pour�un�colloque�qui�a�décidé
d’aborder� la� santé�mentale�du�point�de� vue
d’un�professionnel�du�quotidien�à� l’expertise
méconnue�et�essentielle.�à�cette�occasion,�des
sommités�en� la�matière�ont�été� invitées.�des
éducateurs�reconnus,�mais�aussi�des�psychiatres
et�des�professionnels�réputés�qui�exercent�leur
métier�en�étroite�complicité�avec�des�éduca-
teurs�dont�ils�estiment�le�travail.�une�brochette
de�conférenciers�éloquents�aux�expériences�va-
riées�a�su�captiver�un�auditoire�composé�d’in-
tervenants�issus�des�quatre�coins�de�la�province.
Y�ont�été�présentés�des�projets�originaux,�des
approches�novatrices�et�des�analyses�finement
produites�à�partir�d’un�riche�vécu�professionnel.
une� belle� occasion� de� ressourcement,
d’échange�et�d’apprentissage.
LE�RôLE�dE�L’éducAtEuR�En�SAnté�MEntALE
dr�Michel�Lemay,�psychiatre,�cHu�Sainte-Justine
L’éducAtEuR�SPécIALISé,�
MAILLon�IndISPEnSAbLE�En�SAnté�MEntALE
dr�André�Masse,�pédopsychiatre,�Hôpital�Rivière-
des-Prairies
LA�PLAcE�dE�L’obSERvAtIon�dAnS�LE�RôLE
dE�L’éducAtEuR
daniel�Morin,�psychologue�et�coordonnateur�cli-
nique,�centre�de�réadaptation�en�déficience�in-
tellectuelle�Gabrielle�Major
MAItRE�d'œuvRE�dE�Mon�PRoJEt�dE�vIE�:�
GuIdE�IntERActIf�du�PLAn�d'IntERvEntIon
Pauline�Grégoire,�coordonnatrice�clinique�en�éducation�spécialisée,�Institut
universitaire�en�santé�mentale�de�Québec�
Huguette�Gravel,�éducatrice�spécialisée,�centre�de�traitement�et�de�réadap-
tation�de�nemours
LES�éducAtEuRS...�à�voS�JEuX!
Sylvie�bourdon,�éducatrice�spécialisée,�Hôpital�Rivière-des-Prairies
LE�PRoJEt�«�GRouPE�d'EXPRESSIon�»
Pascal�boudreault,�éducateur�spécialisé,�centre�hospitalier�Pierre-Janet
Alain�Piché,�technicien�en�éducation�spécialisée,�centre�hospitalier�Pierre-
Janet
LA�bAnQuE�d'outILS�ISSuE�du�coLLoQuE�dES�éducAtEuRS�à�JoLIEttE
Luc�thiffault,�enseignant�et�superviseur�à� la�coordination�des�stages�en�
technique�d'éducation�spécialisée,�cégep�de�Lanaudière
Dans la dernière édition de l'inter-mission consacré àl'amour, nous avons omis d'identifier nos jeunes modèles. merci donc à pénélope andré et Jordan rubio qui ont généreusement prêté leur visage en page couverture et enpage 14 et 15, ainsi qu'à catherine Grenier qui apparait enpage 10.
19
Passez donc au salon… des professionnels!
Le�26�novembre�dernier,�le�conseil�multidisciplinaire�y
allait�d’une�première�:�organiser�le�Salon�des�profes-
sionnels�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies.�une�initiative
toute�consacrée�à�la�découverte�de�la�mosaïque�des
professions�qui,�en�soutien�à�la�pédopsychiatrie,�conju-
guent�leurs�champs�d’expertise�pour�offrir�aux�jeunes
patients�de�l’HRdP�le�meilleur�des�services�cliniques.
Les�employés�étaient�invités�à�parcourir�les�kiosques�in-
teractifs�d’une�dizaine�d’exposants�venus�pour�l’occa-
sion�présenter� la�spécificité�de� leur�rôle�et� la� réalité
parfois�méconnue�de� leur�quotidien.�dans�un�style
imagé,�convivial,�faisant�appel�à�la�complicité�des�visi-
teurs,� les�participants�ont�accueilli� avec�un�enthou-
siasme�communicatif�leurs�nombreux�collègues�venus
à�leur�rencontre.�un�beau�succès�qui�laisse�présager
une� éventuelle� récidive.� Merci� aux� organisateurs� :
tommy�chevrette,�Isabelle�Gemme,�Manon�Isabel�et
chantal�Robidoux.�
Mélimélo
Nouvelles du conseil multidisciplinaire
Professions représentées
conSEILLèRE�En�GénétIQuE
dIététIStE�/nutRItIonnIStE
éducAtEuR�PHYSIQuE�/
KInéSIoLoGuE
ERGotHéRAPEutE
HYGIénIStE�dEntAIRE
oRtHoPHonIStE/AudIoLoGIStE
PSYcHoLoGuE
PHYSIotHéRAPEutE
tEcHnIcIEnnE�En�dIététIQuE
tEcHnoLoGIStE�MédIcAL
20
En�ce�25�novembre�2009,�journée�annuelle�de�la�reconnaissance
envers�les�professionnels�de�l’établissement,�le�conseil�multidisci-
plinaire�(cM)�n’avait�rien�laissé�au�hasard�pour�souligner�la�contri-
bution�de�ses�membres�à�la�notoriété�de�l’HRdP.�Se�donnant�des
airs�de�soirée�de�remise�des�oscars,�les�convives�ont�été�reçus�di-
gnement�dans�une�salle�somptueusement�décorée.�une�salle
bondée�d’ailleurs.�à�l’instar�des�célébrités�du�cinéma,�les�profes-
sionnels�méritants�ont�été�honorés�par�leurs�pairs.�Au�moyen�de
clips�vidéos�franchement�sympathiques,�une�quarantaine�de�pro-
fessionnels�ont�reçu�les�hommages�de�leurs�collègues�qui�se�sont
prêtés�de�bonne�grâce�au�jeu�de�la�dénonciation�positive.�Avec
un�mur�des�célébrités�en�prime�et�des�certificats�honorifiques.�un
moment�touchant,�empreint�d’humour�et�de�complicité,�qui�té-
moigne�de�l’engagement�et�de�la�qualité�des�gens�d’ici.�L’exécutif
du�cM�en�a�profité�également�pour�dévoiler�son�visuel�distinctif,
création�de� Johane� Roy�de� l’équipe�des� communications,� et
pour�lancer�officiellement�son�dépliant�de�présentation.�deux�ini-
tiatives�bellement�présentées�qui�venaient�clore�une�année�bien
remplie�et�résumée�dans�le�rapport�annuel�que�les�membres�de
l’exécutif�ont�présenté�dans�le�cadre�de�l’assemblée�annuelle.�Le
tout�accompagné�d’un�repas�de�remerciement.�de�bien�beaux
moments�pour�de�bien�bons�professionnels!
dorice�belleau
Kathy�bernard�
Sophie�bernard
caroline�berthiaume
françois�bherer
Sylvie�bourdon
cynthia�brosseau
françois�coté
Marie-José�coté
Jonathan�danis
Lyne�desrosiers
Michael�dobie
danielle�doiron
Gino�dupuis
daniel�foster
Jean-Paul�Gagné
Anne�Greshner
Pierre�Harvey
odette�Johnson
Jocelyne�Kirouak
Marie-Josée�Lacour
Marie-claude�Lafortune
Stéphanie�Laporte-Proulx
Monique�Létourneau
Suzanne�Mineault
francis�Moreau
Paule�Morin
nathalie�Parent
Jean-denis�Péloquin
christiane�Potvin
Louise�Riel
Michel�Rolland
caroline�Simard
édith�St-Jean-trudel
caroline�St-Pierre
Ghitza�thermidor
nathalie�valois
donald�venne�
Martine�verreault
une journée reconnaissance à grand déploiement
Liste des professionnels dénoncés
21
R e n c o n t R e a v e c
s a c o n D i t io n p h y s i Q u e
Le� 29� octobre� 2009,� pour� un� certain
nombre�d’employés�de�l’HRdP,�l’heure
de�vérité�a�sonné.�Leur�corps�leur�a�fait
des�confidences…�sur�sa�forme.�à
vrai�dire,�il�s’agissait�d’une�séance
d’évaluation�de�la�condition�phy-
sique�offerte�gratuitement�aux
employés� sur� le� temps� du
lunch,�dans� le�cadre�de� la
campagne�des�saines�habi-
tudes� de� vie� de� l’Hôpital.
Près�d’une�centaine�d’intrépides�ont
défilé�courageusement,��allant�à�la
rencontre� de� leurs� capacités
qu’une� demi-douzaine� de� kinésio-
logues�de�l’HRdP�évaluait�sommairement.�un�succès
instantané�si�l’on�en�juge�par�la�file�d’attente�et�les�de-
mandes�de�récidive�formulées�par�ceux�et�celles�qui
n’ont� pu�bénéficier� de� l’activité.� L’automne�pourrait
amener�une�réédition�de�l’évènement,�avec�une�boni-
fication�du�concept.�à�suivre…
L’automne�dernier,�le�secteur�de�l’imagerie�médicale�de
l’HRdP�a�ouvert�ses�portes�l’espace�d’une�journée�afin
de�faire�valoir�ses�nouvelles�installations.�
Le�secteur�de�l’imagerie�médicale�de�l’HRdP�s’est�doté
de�nouveaux�équipements�permettant�le�fonctionne-
ment�en�mode�numérique.�terminées�les�pellicules,�le
secteur�utilise�désormais�un�système�informatisé�en�ré-
seau�:�le�PAcS�(Picture�Archiving�and�communication
System)�qui�transmet�et�archive�les�images�médicales,
assurant�ainsi�une�plus�grande�accessibilité�et�une�meil-
leure�qualité�d’image.�
faisant�partie�d’un�réseau�partagé�regroupant�16�éta-
blissements�de�santé,�le�secteur�d’imagerie�médicale�de
l’HRdP�a�pour�mission�d’offrir�des�services�de�radiogra-
phie�aux�patients�admis�et�inscrits�à�l’Hôpital.�Il�offre�éga-
lement� au� personnel� de� l’Hôpital� détenant� une
prescription�médicale�la�possibilité�d’avoir�accès�au�ser-
vice� de� radiographie.� cette� avancée� place� l’Hôpital
Rivière-des-Prairies�à�la�fine�pointe�de�la�technologie�en
matière� de� procédés� et� d’équipements� radiogra-
phiques.
Mélimélo
le secteur
de l’imagerie
médicale de
l’HRDP fait peau
neuve!
JouRNée
PoRteS
ouveRteS :
L’Hôpital-Rivière-des-Prairies�est
un�précurseur�dans�l’intégration
des�animaux�dans�un�contexte
thérapeutique�en�milieu�hospi-
talier.� c’est� ce� que� nous� ap-
prend�Josée�Saint-Louis�dans�le
chapitre�qu’elle�a�écrit�dans� le
livre� Zoothérapie,� nouvelles
avancées�:�«�Le�module�de�thé-
rapie� assistée� par� l’animal� de
l’Hôpital�Rivière-des-Prairies�:�un
projet�novateur�pour�l’époque,
une�approche�marginale�en�mi-
lieu� hospitalier� »� qui� paraitra
prochainement.
écrit�et�supervisé�par�le�psycho-
logue�Georges-Henri�Arenstein
et� plusieurs� autres� collabora-
teurs,� ce� livre� sera� publié� aux
éditions�option� santé�et� traite
des�bienfaits�et�des�avancées�de
la�zoothérapie.
dans�son�chapitre,�Josée�Saint-
Louis�retrace�l’évolution�des�17
années�d’existence�du�module
de�thérapie�assistée�par�l’animal
de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies.
on�y�apprend�entre�autres�qu’à
la�fin�des�années�70,�une�mini-
ferme� estivale� était� implantée
sur�les�terrains�de�l’Hôpital,�une
première�du�genre�au�Québec!
Plusieurs�projets�expérimentaux
permettent�par�la�suite�d’obser-
ver�d’intéressantes�modifications
dans�le�comportement�des�pa-
tients� en� contact� avec� les� ani-
maux�et�donnent�naissance,�en
1993,� au�module�de� thérapie
assistée�par�l’animal�de�l’HRdP,
appelé�le�module�tAPA.�
fréquenté�tant�par�les�patients
hospitalisés�que�par�les�patients
en�consultation�externe,�le�mo-
dule� de� thérapie� assistée� par
l’animal�se�démarque.�dans�ce
local�aménagé�pour�les�besoins
de�la�cause,�les�patients�côtoient
des� animaux� pour� y� faire� des
apprentissages� et� développer
des�habiletés�sociales�telles�que
le�sens�des�responsabilités,�l’es-
time�de�soi�et�la�diminution�des
comportements�inadéquats.�
Responsable�du�module�de�thé-
rapie� assistée� par� l’animal� de-
puis� sa� création,� Josée
Saint-Louis,� cette� amoureuse
des�animaux,�expose� les�bien-
faits�de�l’animal�dans�un�proces-
sus�thérapeutique.�à�la�lecture
de�ce�chapitre,� il�est� fascinant
de�découvrir�comment�l’évalua-
tion� psychophysiologique� en
zoothérapie�associée�à�l’obser-
vation�des�comportements�per-
met� de� mieux� cerner� et� de
mieux�comprendre�la�probléma-
tique� d’un� patient� ayant� un
trouble�envahissant�du�dévelop-
pement.
l’animal utilisé
dans un contexte thérapeutique
PAS�SI�bêtE�QuE�ÇA!
23
Pour cette chronique,
l’Inter-Mission invite un
jeune, un membre du
personnel ou un parent
à découvrir un livre de
la Bibliothèque de
l’Hôpital
Rivière-des-Prairies et
à le commenter.
Les ouvrages cités
dans cette rubrique
sont donc tous
disponibles à la
Bibliothèque de l’HRDP.
ce�chapitre�fort�intéressant�est
également�ponctué�de�plusieurs
recommandations�quant�à�l’im-
plantation�et�l’organisation�d’un
module� tAPA.� de� la� sélection
aux� soins� des� animaux,� en�
passant� par� les� ressources�
physiques,�matérielles�et�finan-
cières.� tous� les�aspects�néces-
saires�pour�réaliser�un�tel�projet
sont� abordés.� Les� précieux
conseils�exprimés�dans�cet�ou-
vrage�intéresseront�tous�les�pas-
sionnés�du�genre�animal.�
un�livre�à�lire�:�Zoothérapie,�nouvelles
avancées,�par�Georges-Henri�Arenstein
&�collaborateurs�aux�éditions�option
santé,�Québec.�
Intéressé par la zoothérapie?
Participer�au�11e symposium
sur�la�thérapie�assistée�par
l’animal�de�l’HRdP�le�28�avril�
prochain�(pour�plus�de�
détails,�consultez�la�
section�mélimélo�de
ce�journal�ou�le�
site�Web).
ww
w.h
rdp.
qc.ca
Le CECOM présente…
Tous les documenTs produiTs ou disTribués par le cecom sonT réperToriés
sur noTre page Web sur le siTe inTerneT de l’Hrdp : WWW.Hrdp.qc.cails sonT aussi disponibles pour le prêT à la biblioTHèque de l’HôpiTal.
Vous désirez plus d’informaTion sur nos documenTs? n’HésiTez pas à nous conTacTer : 514 328-3503
Le�diagnostic�de�trouble�bipolaire�chez�l’enfant
est�pour�certains,�fréquent;�pour�d’autres,�il�ne
devrait�jamais�être�posé.�Mais�de�l’avis�de�tous,
ce�diagnostic�nécessite�la�mise�en�place�de�ba-
lises�strictes,�reconnues�internationalement.
«�Le�trouble�bipolaire�chez�l’enfant�»�propose
deux�documents�vidéos�qui�font�le�point�sur�la
question� du� trouble� bipolaire� chez� l’enfant.
dans�le�premier,�intitulé�«�des�symptômes�au
traitement »,�le�docteur�Jean-Jacques�breton,
responsable�de�la�clinique�des�troubles�de�l’hu-
meur�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies,�fait�état
des�considérations�cliniques�actuelles�du�trou-
ble�bipolaire�chez�l’enfant.�Illustrations�cliniques
à�l’appui,�il�décrit�les�symptômes�spécifiques�qui
signent�le�diagnostic�de�ce�trouble�tout�en�les
différenciant�des�symptômes�non�spécifiques
qui,�eux,�peuvent�relever�de�pathologies�au-
tres.� Il�décrit�également�les�autres�caractéris-
tiques�cliniques�dont�on�doit�tenir�compte�pour
poser�le�diagnostic.�Par�la�suite,�il�aborde�les
différentes�formes�de�traitement�et�la�question
de�l’hospitalisation�pour�terminer�sur�une�note
optimiste�en�parlant�de�l’évolution�de�la�mala-
die�et�des�moyens�mis�en�œuvre�pour�prévenir
les�rechutes.�
Le�second�document,�«�un�diagnostic�contro-
versé »,� donne� la� parole� au� docteur� david
cohen,�chef�du�Service�de�psychiatrie�de�l’en-
fant�et�de�l’adolescent�au�cHu�Pitié-Salpétrière
à�Paris,�qui�s’interroge�à�savoir�si�le�recours�au
diagnostic�de�trouble�bipolaire�(tb)�chez�l’en-
fant�(ou�pédiatrique)�apporte�quelque�chose
de�positif�pour�la�pratique�clinique.�En�se�réfé-
rant�au�contexte�historique,�il�avance�qu’on�a
peut-être�glissé�trop�aisément�du�trouble�bipo-
laire�chez�l’adulte�à�celui�de�l’enfant�en�omet-
tant� d’y� préciser� certaines� caractéristiques,
notamment�la�nécessaire�présence�de�périodes
d’euthymie,�ou�en�intégrant�un�peu�vite�la�no-
tion�de�cycles�courts.�Le�docteur�breton�pour-
suit� dans� la� même� veine� en� abordant� les
notions�de�phénotype�étroit�qui�devrait�être�ré-
servé�au�diagnostic�de�trouble�bipolaire�chez
l’enfant�et�de�phénotype�large�qui,�lui,�devrait
être�appliqué�strictement�au�diagnostic�de�trou-
ble�sévère�de�la�régulation�de�l’humeur.�Il�ter-
mine� en� résumant� les� différentes� pistes� de
recherche� et� formule� l’espoir� d’atteindre� un
consensus�international�sur�ce�diagnostic�qui
demeure�toujours�extrêmement�controversé.
Réalisation�:�Richard�Martin�et�
Pierre�H.�tremblay,�pédopsychiatre.
Production�:�cEcoM�et�Programme�de�
pédopsychiatrie�de�l’Hôpital�
Rivière-des-Prairies,�2009.
distribution�:�cEcoM�de�l’HRdP.
La�trousse�Moi,�comme�parent…,�outil�de�soutien
au�développement�des�compétences�des�parents
d’enfants�de�0�à�5�ans,�pour�laquelle�la�demande
ne�semble�pas�se�tarir�depuis�sa�parution�en�2008,
se�voit�maintenant�enrichie�d’un�volet�complémen-
taire�dédié�aux�parents�d’enfants�de�6�à�11�ans.
L’addition�d’un�volet�complémentaire�à�la�trousse
Moi,�comme�parent…�vient�combler�un�manque
de�matériel�d’intervention�auprès�des�6-11�ans�et
de�leur�famille.
développé�par�le�cEcoM�de�l’Hôpital�Rivière-des-
Prairies,�en�partenariat�avec�Suzanne�Lavigueur,
Ph.�d.,�le�groupe�de�recherche�QEMvIE�et�le�centre
jeunesse�de�Montréal�–�Institut�universitaire,�le�volet
complémentaire� 6-11� ans� de� la� trousse� Moi,
comme�parent…�a�notamment�été�réalisé�grâce�au
soutien�financier�de�QEMvIE�et�du�cJM-Iu�ainsi�qu’à
l’expertise�d’un�groupe-conseil�composé�d’interve-
nants�du�centre�jeunesse�de�Montréal.�
• Des symptômes au traitement (vidéo, 32 min.)
• un diagnostic controversé (vidéo, 23 min.)
LA�2e édItIon�dE�LA�tRouSSE�MoI,�coMME�PAREnt…,�revue�et�augmentée!
Pour�plus�d’informations,�communiquez
avec�Maureen�Zappa,�coordonnatrice�du
cEcoM.
Production�:�cEcoM�de�l’HRdP,
Suzanne�Lavigueur,�QuEMvIE,�cJM-Iu,
2010.
distribution�:�cEcoM�de�l’HRdP.
le trouble bipolaire chez l’enfant :