illusions perceptives
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Le cerveau. Limites et merveilles
Elena Pasquinelli
La main à la pâte
Institut Jean Nicod
Compas – Education Cognition Tecchnologies
Le cerveau est l’organe de notre pensée, de nos émotions, de l’apprentissage, de la raison, de l’empathie, il permet l’action dans le monde et avec les autres, la perception et la connaissance.
Notre mental ne fait pas deux avec notre cerveau : comme le cœur est l’organe de la circulation sanguine, le cerveau est l’organe de nos fonctions mentales - cognitives, sociales, émotionnelles.
Il existe beaucoup de manières d’étudier le cerveau et ses fonctions
Chaque discipline a ses méthodes et son niveau d’analyse:- Neurosciences, Psychologie cognitive, Génétique- Psychologie expérimentale- Psychologie du développement, Psychologieet biologie
évolutionniste, Achéologie cognitive- Intelligence artificielle, robotique- Anthropologie, linguistique, philosophie
programme
• Les illusions perceptives
• Les illusions cognitives
• Les neuro-mythes• Le cerveau face à la
technologie : est-il en train de changer?
1. NOTRE CERVEAU SE REVÈLE FACE À L’OEUVRE D’ART
Les artistes nous présentent des lignes…
… que des lignes
Qui n’existent pas dans la réalité
Peu de lignes…
pour un sourire magiqueIs It Warm? Is It Real? Or Just Low Spatial Frequency?
Margaret S. Livingstone
Science 2000: 1299.
pour une chapelle qui n’existe pasAndrea Pozzo: Cappella di Sant’Ignazio, Roma
Des lignes qui se mettent en mouvement
Des images qui changent de sens en raison du contexte
Effet Kuleshof
Qui donnent envie de manger avec les yeux
Pas ceux-là!
Qui font “sentir” avec les yeux
A propos, qu’est-ce que vous entendez?
Et pourtant c’est juste ça!
LES ARTISTES…
ont compris quelque chose à propos de notre perception
Qu’est-ce qu’ils ont compris?
La perception ne se limite pas à enregistrer les informations que le monde externe nous fournit à travers les sens
au contraire : quelque part, de quelque manière, on interprète ces informations et on les intègre; des fois, on en rajoute…
Cette activité d’interprétation se révèle par des phénomènes qu’on appelle des « illusions perceptives »
Notre manière d’interpréter dessins, peintures, cinéma en dépend - en partie.
Notre manière de percevoir le monde en est aussi pénétrée.
2. NOTRE CERVEAU SE REVÈLE À TRAVERS LES ILLUSIONS
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
(Illusion de Mueller-Lyer)
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
(Illusion de Mueller-Lyer)
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
(Illusion de Poggendorff)
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
(Illusion de Poggendorff)
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
(Illusion de Poggendorff)
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
(Illusion de Ebbinghaus)
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
Illusion de Adelson
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
Illusion de Adelson
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
Lumière et ombres
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
Lotto Lab http://www.lottolab.org/
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
Lotto Lab http://www.lottolab.org/
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
Lotto Lab http://www.lottolab.org/
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
Lotto Lab http://www.lottolab.org/
Nous ne voyons pas ce qu’il y a comme il est
Lotto Lab http://www.lottolab.org/
Le cerveau s’est évolué pour voir le monde d’une manière qui s’est revelée utile dans le passé
Le cerveau opère sur des informations partielles et ambiguës
Il ne se limite donc pas à enregistrer un stimulus mais l’interprète sur la base des expériences passées, de la probabilité qu’une certaine stimulation corresponde à certains états du monde
Il utilise donc plusieurs informations en même temps et calcule l’hypothèse optimale
X+2=7
X+Y=7
Nundy S, Lotto RB, Coppola D, Shimpi A and Purves D. (2000) Why are angles misperceived? Proceedings of the National Academy of Sciences, USA 97(10): 5592-5597.
Daniel Kersten Pascal Mamassian Alan Yuille (2004)Object Perception as Bayesian InferenceAnnual Review of PsychologyVol. 55: 271-304Purves DP and Lotto, RB. (2002) Why we see what we do: A wholly probabilistic strategy of vision. Sinaur Associates INC. (Sunderland Massachusetts) and Macmillan Press (London, UK).
• X+Y=7• Dans le passé, la valeur de Y
7 5 6 7 7
8 7 7 6 8
7 8 7 7 9
7 7 8 7 6
7 6 7 7 7
• Règle de Bayes• P(BIA)= P(AIB) P(BIA) / P(A)
• La probabilité que le monde soit dans l’état B quand les donnés sensorielles sont A est calculée sur la base de la vraisemblance que l’état du monde B produise A et de la probabilité à priori que le monde puisse se trouver dans l’état B. Si donc on est sûr de percevoir A…on peu émettre une hypothèse optimale sur B
NOUS NE VOYONS PAS TOUT CE QU’IL Y A
Nous ne voyons pas tout ce qu’il y a Image bi-stable (Lapin-canard)
Nous ne voyons pas tout ce qu’il y a Image bi-stable
Nous ne voyons pas tout ce qu’il y a Image bi-stable (Cube de Necker)
Nous ne voyons pas tout ce qu’il y a Mouvement et changement
Effet Stroop
Nous ne voyons pas tout ce qu’il y a
Nous ne voyons pas tout ce qu’il y a Attention et changement
Nous ne voyons pas tout ce qu’il y a Attention et changement
Seulement une partie des informations présentes dans l’environnement deviennent conscientes
Nous ne sommes pas capables de faire attention et donc de percevoir tout en même temps
La perception est fortement dépendente de l’attention
Nous avons la capacité d’être attentifs et distraits
Les deux sont importantes et ont été séléctionnées au cours de l’évolution de notre cerveau
Les limites de notre attention ont des conséquences importantes pour notre vie quotidienne
Nous ne sommes pas vraiment multi-tâche, même si nous sommes amenés à fonctionner sur des tâches multiples
Nous nous aidons par des stratégies “externes”
Listes
“Débrancher” quelque chose
NOUS VOYONS PLUS … DE CE QU’IL Y A
Nous voyons plus que ce qu’il y aIllusion de Mouvement
Serpents tournants - A. Kitaoka
Nous voyons plus que ce qu’il y aIllusion de mouvement A. Kitaoka
Nous voyons plus que ce qu’il y aIllusion de mouvement A. Kitaoka
Nous voyons plus que ce qu’il y aTriangle de Kanisza
Nous voyons plus que ce qu’il y aContours illusoires
Nous voyons plus que ce qu’il y aContours illusoires
Nous voyons plus que ce qu’il y aPerception de visages
Nous voyons plus que ce qu’il y aPerception de visages
S. MCCloud http://scottmccloud.com/1-webcomics/index.html
Nous voyons plus que ce qu’il y aPerception de visages
Nous voyons plus que ce qu’il y aPerception de visages (Pareidolia)
Nous voyons plus que ce qu’il y aEmergence de formes
Nous voyons plus que ce qu’il y aPerception de patterns
Nous voyons plus que ce qu’il y aHypertrophie de la causalité (Michotte)
http://www.yale.edu/perception/Brian/demos/causality-Basics.html
Nous voyons plus que ce qu’il y aHypertrophie de l’intentionnalité (Heider & Simmel)
http://www.yale.edu/perception/Brian/demos/causality-Basics.html
• Notre tendance à voire des régularités là où il n’y en a pas peut nous induire à croire à des choses bizarres…
• Pourquoi le cerveau nous joue ces tirs? • Ces mécanismes nous permettent de faire face aux
régularités de l’environnement et de faire des prévisions, donc d’agir
• Ils sont tellement importants, qu’ils sont des fois “hypertrophiques”
• Il suffit de penser à l’impoetance de la reconnaissance des visages, pour le bébé et puis l’adulte
• Mais même les connaissances “recemment” acquises peuvent influencer notre perception de manière inattendue…
NOUS NE FAISONS PAS QUE VOIR
Autres modalités perceptivesIllusion d’Aristote
Autres modalités perceptivesIllusion de Charpentier
Illusions multi-modalesIllusion ventriloque – Effet McGurk
Illusions multi-modalesVision, toucher, position
Illusions multi-modalesVirtuel reality box
QUELQUES CONCLUSIONS À TIRER
Le cerveau perceptif ne se limite pas à enregistrer : il interprète
Il opère en conditions difficiles:• Stimuli ambigus• Contradictoires• Incomplets
Il nous propose la meilleure interprétation des stimuli qu’il reçoit• Des fois c’est une illusion : l’interprétation ne
correspond pas à la réalité• D’autres fois c’est de l’art : l’artiste nous
provoque des perceptions à partir de peu de lignes ou sons
• L’étude du cerveau peut aider à jeter une lumière nouvelle sur l’art, et notamment sur la question: pourquoi aimons-nous tant (et tous) l’art?
• Dans un sens, l’art est une version augmentée de la réalité, où tout ce qui nous intéresse s’y trouve représenté– Les visages– Les formes– Les couleurs– Le mouvement…
• Avec des contours plus nets• Avec moins de distractions (que ce qui compte et
à quoi nous sommes “sensibles”)