Hyppolite - L'Existence Humaine Et La Psychanalyse
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L EXISTENCE HUMAINE
ET
LA
P S Y C ~ A L Y S E
lNrRODUCTION
Notre poque a t profondment marque
par
des hommes
comme Freud
ou
Einstein (dont il est difficile de dire en quel sens
ils sont, en quel sens ils ne sont pas des philosophes... encore pour
rait-on rapprocher Einstein de Newton, mais Freud, parce qu il
touche la psychologie, a une situation plus ambigu) qui, dans des
domaines diffrents,
ont
vraiment fray une voie, ouvert l humanit
des perspectives absolument nouvelles.
n
en rsulte que notre mdi
tation philosophique doit aujourd hui interprter leur message,
tenter de mesurer ce qu ils nous
ont
apport, ce sans quoi nous ne
saurions penser.
Dans le cas de Freud, la difficult parait tenir l ambigut
de sa rflexion. S agit-il
d un
savant, neurologue et psychiatre, qui
a fait progresser la psychologie positive
et
conu une thrapeutique
nouvelle, susceptible
d une
extension presque indfinie? S agit-il
d un philosophe qui s est hauss
une
vision nouvelle et originale
du
monde
et
a permis ainsi
l esprit humain d clairer le sens de
son destin et de
son
existence ?
En
fait,
Freud
se situe aussi bien sur
le plan
d une
science positive -
laquelle il a toujours voulu rester
fidle - que sur celui
d une
philosophie : ne dclarait-il pas lui-
Confrence faite Cologne (Universit
et
Archives Husserl),le z fvrier I
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398 FIGURES DE L PENS f E PIDLOSOPHIQUE
mme, ds sa jeunesse, qu'il tenait essentiellement
parvenir
comprendre quelque chose au monde?
Nous ne voudrions pas choisir chez Freud le savant positiviste,
ou
le philosophe, cartant
l un
pour retenir l'autre. Nous n'insiste
rons pas d'emble sur la contradiction qu'il y a entre une science
mcaniste et une philosophie de la signification. Nous voulons
montrer: 1
que Freud nous prsente un fonctionnement de l'esprit
qui labore du sens, une nature d o jaillit de la signification;
z. que cette signification apparait surtout dans
un
dialogue, celui
du psychanalyste et du psychanalys (langage et parole).
I. -
PsYCHOLOGIE
El MTAPHYSIQUE
Freud, d'abord neurologue, a consacr
l'aphasie
un
travail
qui aurait suffi assurer sa rputation. D y critique la thorie des
localisations crbrales trop prcises, et cherche concevoir des
centres d'associations, en mme temps
qu il
se rfre un des pre
miers Jackson. C'est
la
mme poque qu'il publie avec Breuer
ses Bttltks 1llr {Jstril et tudie le phnomne de conscience par
lequel une ide inconsciente se convertit en
un
symptme physique.
Tout
au long de sa carrire Freud
va
tenter, comme la mme
poque le faisait Bergson dans Maliir1
11 Mmoir1
de se reprsenter
le fonctionnement (et il faut insister sur cette ide)
de
l'esprit,
comme
on
comprend le fonctionnement
d une
machine : une
machine simple, une machine nergtique, une machine
fteJ-baJ:.
n
peut considrer Matiire Mmoir1
d un
certain point de vue,
comme une tentative de reprsentation du fonctionnement plus
ou
moins souple, plus
ou
moins tendu, de l'intelligence humaine
aux prises avec
la
ralit. Du plan extrme du rve, o l'esprit
s'tend en se dtendant, la pointe de l'action, ce cher point du
monde , l'intelligence se concentre
ou
se dtend, se rassemble
ou
se disperse. Dans tous les cas, et quel que soit l'tage occup, l'asso
ciation n'est jamais
un
phnomne purement mcanique, mais
un
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FREUD
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phnomne intentionnel; nous associons de faon diffrente selon
le degr mme de notre intrt au mone, de notre insertion dans
la ralit, insertion assure pat le cotps. e point de dpart de
Bergson est celui d un organisme vivant amen ragir aux exci
tations du milieu, de faon de plus en plus confuse et imprvisible.
On
sait que Bergson symbolise toute cette activit de l esprit par
l image d un cne dont
la
pointe repose sur le plan
du
rel et dont
la
base se perd d ns l extrme dispersion du rve. Bergson, enfin, a
insist plus tard sur les analogies entre
sa
conception du fonction
nement de l esprit, et celle que proposait Pierre Janet dans ses tudes
psychiatriques sur la psychasthnie
et
le sens du rel.
n est sans doute
pas
inutile de comparer Freud et Bergson,
d autant plus que Bergson cite Freud dans son article sur le rve
(paru juste aprs Die Trllllmdeutung et prsente une conception ana
logue de la pathologie mentale d ns l tude du dj-vu (la fausse
reconnaissance) : la pathologie n ajoute rien, elle libre ce que la
vie restreint. Freud, lui aussi, a voulu dcrire le fonctionnement de
l esprit et depuis ses tudes sur l aphasie jusqu aux articles de Mta-
PVtho/ogie
( la
fin
de sa carrire), en passant par la dernire partie
de l Inhrprltation des Rives (Die Tratlllldellltlng , l n a cess de per
fectionner et de compliquer une reprsentation topique et dyna
mique de l esprit humain. Cette reprsentation est bien plus complexe
que celle du
cne bergsonien, elle en diffre notablement, surtout
parce que Bergson croit l imprvisibilit, la libert de l action
humaine, et que Freud s enferme de principe d ns
un
rigoureux
dteoninisme; mais aussi patce que Freud, aux prises avec la thra
peutique psychanalytique, est amen sans cesse
remanier son
schma du fonctionnement spirituel. Freud,
enfin,
par son inter
prtation des rves et de l inconscient, s loigne de l axe J
bergsonien (axe orient du rve
la
ralit)
et
donne un sens au rve
et l inconscient, sens propre et fonctionnement originel.
Freud a donn le nom de Mtapsychologie aux hypothses diverses
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FIGURES E LA PENSE PHILOSOPHIQUE
par
lesquelles
i l
a tent de rendre compte
du
fonctionnement de
l'esprit humain et qui le conduisent distinguer des i n s t ~ ~ ~ ~ I J diverses
(des systmes diffrents en prise les uns sur les autres), allant de
l'inconscient au conscient,
par
l'intermdiaire du prconscient.
La conception que Freud se fait du fonctionnement est la fois
gnltifJ et slrllllrall a
structure est un
produit de la
vie, une
ralisation historique de la vie. a structure s'explique
par
agense (
1 .
a
distinction radicale
qui
s'tablit entre l'inconscient
et
le
prcons
cient, entre le
(o se dploient
leur
faon les pulsions primaires
et
leurs reprsentants)
et
le moi,
dont
la
pointe seule lie
la
per
ception du monde est consciente, est elle-mme
un produit
de l'adap
tation.
a
conscience percevante est seulement
la
partie
de
nous
mme qui a rapport avec le monde extrieur, s'engage dans l'preuve
de
la
ralit. L'extratne
bord
de
la
perception est conue comme sans
mmoire (z). a conscience refoule, grce l'introjection des parents,
(1) Inllrpr. Ml
Rirllt p. 463:
Cetappareiln'apuatteindtesapetfectionactuelle
qu'au bout d un long dveloppement. Essayons de le ramener l
un
stade antmew:.
L'enfant
qui
a
fim
criera ~ p r m e n t
ou
bien s'agitera, mais
la
situation
demeure la meme,
car
l'excitation provenant
d un
besoin intrieur rpond
une
action continue et
non
un heurt momentan avec l acitation externe. l ne peut
y avoir changement que quand d'une faon
ou
d'une autre (dans le cas de l'enfant,
par suite d'une intervention trangre), l on acquiert l'exprience de la sorte
d'apaisement qui met fin
l acitation
interne. Un lment essentiel de cette
exprience, c'est l'apparition d'une certaine perception (l'aliment dans l'exemple
choisi), dont l'image restera
associe
dans la mmoire au souvenir de l'excitation
du besoin.
(z)
On
distinguera le systme
ou
les systmes de la mmoire des systmes
de
la
perception.
Il
est dif icile
qu un
seul et mme systme garde fidlement des
transformations de ses lments
et
of e
en mme temps aux nouvelles possibilits
de changement une riccptivit toujours fraiche .Nous supposons
qu un
systme
aterne (superficiel) de l'appareil reoitles excitations perceptives, mais n'enretient
rien,
n a
donc p s de mbnoire, et que derrire cc systme i l s'en trouve un autre
qui transforme l'excitation momentane du premier en traces durables.
Il
y a
donc deux systmes fondamentalement dift'rents, deux instances psychiques :
le systme qui critique
et
qui soumet l sa critique l'activit de l'autre. L'instance
qui critique est le principe directeur de notre vie ~ l i e le mme qui dcide
de nos actes volontaires et conscients.
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grice au surmoi, tout ce qui, guid par
le
seul principe du plaisir,
ou
de la dcharge
tout
prix de l excitation
trop
forte, risquerait
de dtruire
le
moi.
e
a
(qui est l inconscient authentique),
le
moi
et le
surmoi,
qui
peuvent tre conscients
ou
inconscients, constituent les diverses
instances entre lesquelles s tablissent des changes nergtiques.
n
y a, des uns aux autres, des barrires diverses, des censures mobiles.
Ce
schma,
qui
peut, au premier abord, para.itre arbitraire, rsulte
des expriences mmes de Freud, de l interprtation
qu il
donne
aussi bien des psychonvroses
que
des phnomnes normaux de la
vie quotidienne, les lapsus, les jeux de mots et surtout, les rves.
Nous n insisterons ici que sur l interprtation des rves, telle
que nous la trouvons dans la
Traumtkuhlng
de
1900
ou
dans les
articles postrieurs de mtapsychologie. e rve est,
pour
Freud, une
rlgr1s rion
en
un
triple sens. C est une rgression topique, chronolo
gique
et
formelle. e moi est absorb tout entier
par
le dsir de dor
mir. Dormir, avait
dit
Bergson, c est se dsintresser; on dort dans
l exacte mesure
o l on
se dsintresse;
et cette
formule pourrait tre,
en
un
sens, mais en
un
sens seulement, celle de Freud.
e
moi
est donc
livr au dsir de dormir, au dsir puissant de retour au sein maternel,
ou
au narcissisme primitif. Ce narcissisme n est pas l gosme de
l intrt, mais est
une
nature premire. e moi retourne ainsi
dans le
germe et la sombre innocence , mais ce retour
qui
fait perdre aux
instances du moi leur force de refoulement - la censure - libre
au contraire l inconscient,
le
a
qui
est la proie
du
dsir
du
rve.
Dsir du rve et dsir de dormir se confondent peut-tre dans ce
retour au narcissisme primitif.
L abandon de la direction volon
taire de nos reprsentations est incontestables, mais la vie psychique
n en
reste pas moins oriente car, dans ce cas, des reprsentations
de but involontaire remplacent des reprsentations voulues.
e rve est une rgression topique, parce qu il est
un
retour au
stade de la satisfaction hallucinatoire du dsir. Ici, la gense explique
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FIGURES
E LA PENSE
PillLOSOPHIQUE
la structure. L enfant, qui est sous la domination de ses pulsions
internes insatisfaites, apprend d abord les satisfaire par la repr
sentation objectale de l objet de ses dsirs.
n
imagine
par
halluci
nation le sein maternel qui lui manque,
ou
la personne dsire
dont
i l
a besoin. Cette hallucination caractrise le rve qui est moins
une monte du a vers le moi, qu une descente du moi vers le a.
L preuve de la ralit - qui subsiste encore plus ou moins dans la
rverie - a cess. a censure a perdu de sa vigueur, et les soucis de
la veille,
qui mettraient obstacle au sommeil, sont comme attirs
dans l enfer du profond souvenir, dans la partie indestructible,
atavique et enfantine de nous-mme. Nous percevons l inconscient
comme nous percevons la ralit,
et
c est cette perception
qui
eflleure
le moi conscient dans le rve. Le moi se livre alors une laboration
secondaire, le travail de dplacement - qui dplace l accent psy
chique - et de condensation - qui est
un
langage abrg -
tant l laboration primaire. Notre moi prconscient
et
conscient
s efforce, quand nous nous rveillons, d introduire la logique, la
cohrence, le principe de ralit enfin. celui qui revt le souvenir
quand
i l
n est plus que langage
et
syntaxe logique, dans le monde du
rve, incohrent
pour
la logique, mais qui a pourtant sa logique
propre, son sens et
son langage lui (x).
e rve est rgression chronologique, car l est un retour au
pass et
l originaire, archaque, atavique (z) et enfantin.
En
dfet,
les soucis de la veille subsistant dans le moi sont toujours le commen-
(1)
No
Confl . tur
ltl .
la P
rydmnalyre
p.
29 :
Seuls les matriaux bruts
de la pense peuvent encore s exprimer, comme dans une langue primitive, sans
grammaire.
Quand
un
grand nombre d objets, de processus sont rcpdsents
par
des
symboles devenus trangers la pense consciente, ce fait est attribuable autant
une rgression archaque dans l appareil psychique qu aux exigences de la
censure.
(z) Rves typiques :
ct
le rve de Nausicaa; f3 le rve de mort ou les frres
ennemis;
y
tes rves d examen.
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cement
du
rve, mais ils
n en
sont pas l'essentiel, leur nergie est
g oante
pour
le sommeil, insuffisante pt>ur la manifestation, c'est
pourquoi ils sont attirs vers les dsirs enfantins et ataviques qui
ont
gard dans l'inconscient leur puissance et leur force d'investisse
ment.
Le
souci de la veille joue le rle de l'entrepreneur, les dsirs
d'enfance, celui du capitaliste. C'est pourquoi le rve nous fait
toujours remonter plus loin dans le pass que l'incident de la veille
qui est seulement une incitation et qui masque
un
dsir plus ancien (
.
Le rve n'est donc pas la monte de l'inconscient au conscient
par
l'intermdiaire de la censure qui le transforme, il est plutt une
faon de se drober, de s'vader jusqu' une perception de l'incons
cient lui-mme, bien que le souvenir
ou
l'moi inconscient ait pour
tant besoin de se transfrer sur un dtail ou un souci insignifiant
de la veille. Par l, le rve nous parle le langage de l'inconscient,
un langage qui
ne
ressemble pas au langage plus ou moins logique
de la veille,
un
langage narcissique
o
o me parle. Le rve est le moyen
de saisir linconscient qui efHeure le moi, de pntrer dans son tra
vail, si loign du travail conscient, logique, rationnel, li aux signes
du
langage vocal; travail
qui
s'effectue sur des images
et
qui
ne
cannait n la ngation - une forme ultrieure de refoulement -
n
la contradiction;
un
travail
qui
s'effectue
par
des dplacements
et des condensations, que nous apprenons reconnattre dans les
phobies et les symptmes surdtermins des nvroses. Car le rve
- ce phnomne normal - est aussi
le
modle de toutes les psycho
nvroses. n y avait longtemps qu on avait peru cette similitude entre
le rve
et
la folie; mais il
y
avait loin d'une analogie lointaine
(1) N o t ~ ~ ~ ~ l l s Confirrnns . p. p.
:
La contradiction qui subsiste au-dedans
meme des penses du rve entre la pulsion instinctuelle inconscirnte
et
les restes
diurnes [ ], alors que ces derniers t6noignent de toute la diversit de nos
actes
spirituels, l'autre, moteur vritable de l'laboration
du rvc,
tend
rgulire
ment vers la ralisation du dsir.
L'laboration du rve, partout o elle se produit, transforme les rapports
temporels en rapports spatiaux.
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404 FIGUR S
E LA PENSE
PHILOSOPHIQU
une justification si pertinente de ce rapprochement,
la
tentative
de Freud pour l exploiter compltement.
e
rve est enfin une rgression formelle, c est--dire qu il
est rgression par excellence, puisqu il est un retour au narcissisme
primitif,
un
stade antrieur l preuve de
la
ralit : celui de
la
satisfaction hallucinatoire des dsirs.
Notre
enfance, notre atavisme
est toujours l, indestructible,
et
nous tue de tout son poids, bien que
la
veille et le moi soient une sorte de triomphe rationnel sur lui ou,
si l on veut, soient le rationalisme mme.
Nous avons insist sur cette thorie du rve-rgression, car
elle est trop souvent mconnue au profit d une interprtation des
rves seule mise en avant. L exploration de l inconscient,
la
rechetche
du sens
de
ce qui, jusque-l, tait considr comme non-sens, carac
trisent les tudes freudiennes, mais ce n est l qu une base de cette
mtapsychologie qui,
par
l tude des nvroses,
et par
une psychana
lyse de
la
vie quotidienne, tente de comprendre comment, partir
de pulsions internes (pulsion de plaisir et pulsion
de
mort) s est
constitue une srie d instances, de systmes qui mettent en commu
nication l inconscient et
la
ralit.
e
refoulement est, en effet,
l gard de l inconscient, ce que
la
fuite est l gard de
la
ralit, car
si
on
peut fuir une source d excitation,
on
ne peut se fuir soi-mme.
e fonctionnement de l esprit tel que le dcrit Freud, avec ses
admirables exemples concrets (par exemple,
sur
le deuil et
la
mlan
colie}, fait tout aussi bien penser au fonctionnement d une machine
lectronique avec ses diverses rserves de mmoire, mmoire image
objectale, mmoire des signes verbaux, qu une analyse de sens.
D y a l, certes, comme une contradiction qu on ne pourrait lever
sans trahir Freud lui-mme. La vision du monde de Freud est d abord
certainement
la
vision d un philosophe de la nature, qui fait surgir
l esprit de l abi.me naturel. Ici encore,
la
comparaison avec Bergson
s impose, mais tandis que Bergson parle
d une
volution cratrice
de la vie, il semble qu il y ait chez Freud une vision infiniment plus
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pessimiste, peut-tre inspire par l poque. L instinct de mort l em
porte,
l
religion est une illusion, t dettixe l effort lucide de l homme
pour
rationaliser,
pour
comprendre, se retrouve toujours une nature
laquelle, par des voies
qui
lui sont propres,
l
vie aspire revenir.
Cependant, nous devons aussi bien Freud
un
effort
pour
remonter sans cesse u signifiant au signifi,
un
signifi qui se
drobe toujours, de sorte que certains disciples franais de Freud
peuvent aujourd hui situer toute
l
technique psychanalytique sur
le plan u seul langage,
un
langage qui dborde le langage vocal et
l
parole et
qui
dsigne toujours, sans atteindre jamais ce qu il dsigne,
un signifiant
qui
ne cannait u signifi que
l
pure rfrence. Mais
pour
parler encore de sens, il faut envisager
l
psychanalyse comme
un dialogue, il faut tudier l intersubjectivit dans
l
psychanalyse.
[La
S
lllllllfl .]
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pMTk
rrflir
p i l o r o p i q t ~ ~ r
COLLECTION
FONDE
PAR
JE N HYPPOLITE
FIGURES
DE
L PENSE
PHILOSOPHIQUE
CRITS
DE
JEAN HYPPOLITE
1931-1968)
TOM PR MI R
PRESSES UNIVERSITAIRES
DE
FRANCE
Jo8
BOULEV.AllD SAINT-GERMAIN PARIS
97