Hymne Los Angeles Philharmonic Gustavo Dudamel · Gustavo Dudamel à la tête du Los Angeles...
Transcript of Hymne Los Angeles Philharmonic Gustavo Dudamel · Gustavo Dudamel à la tête du Los Angeles...
HymneLos Angeles Philharmonic
Gustavo DudamelDimanche 6 mai 2018 – 16h30
Grande salle Pierre Boulez – Philharmonie
Voici presque cent ans (le 25 août 1918 exactement) que naissait Leonard Bernstein : « Peu de compositeurs captent l’esprit de leur temps et deviennent la voix iconique de leur époque, écrit John Mauceri. Bernstein trouva sa “voix” au début des années 1940 et porta le son de l’Amérique urbaine de l’époque de la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux mouvements paci-fistes des années 1970 et à la chute du mur de Berlin et du communisme en Europe. » Cet Américain d’origine juive ukrainienne a exploré tous les styles et les genres, passant des uns aux autres avec une aisance manifeste, et élaborant un corpus artistique d’une grande diversité, où se côtoient les pièces les plus célèbres (on pense évidemment à West Side Story) et les moins connues.
Le week-end que lui consacre la Philharmonie est l’occasion d’entendre (et de voir) en ciné-concert le film d’Elia Kazan On the Waterfront, pour lequel il tissa en 1954 – et ce fut la seule fois qu’il écrivit spécialement pour le cinéma – une bande originale remarquée : le critique du Time parlait ainsi en 1957 d’un « nouveau ton dans la musique de Bernstein, une sorte de pureté étonnamment vive qui semblait naître d’un noyau brûlant d’originalité ».
Gustavo Dudamel à la tête du Los Angeles Philharmonic élabore un double programme. Le premier s’articule autour de l’Amérique, avec Amériques de Varèse, qui fut inspiré par la rencontre du compositeur avec les sonorités du West Side de Manhattan – le même West Side qui sera, une trentaine d’années plus tard, le théâtre des affrontements entre Jets et Sharks de l’« histoire » de Bernstein. Le second fait dialoguer la Symphonie n° 9 de Beethoven – que Bernstein a dirigée et enregistrée avec joie à de multiples reprises (« Je ne suis jamais fatigué de sa musique, disait-il. Elle exprime une universalité de pensée, de fraternité humaine, de liberté et d’amour ») – et les Chichester Psalms du compositeur américain. Mises en musique de la Bible hébraïque, ces derniers se rattachent à l’inspiration religieuse de Bernstein, une inspiration dont le Sirba Octet et Isabelle Georges font également le fil conducteur de leurs concerts en mêlant aux musiques de comédies musi-cales des musiques traditionnelles yiddish.
WEEK-END LEONARD BERNSTEIN
1-WE-NDP-Bernstein.indd 1-2 26/04/2018 16:55
Voici presque cent ans (le 25 août 1918 exactement) que naissait Leonard Bernstein : « Peu de compositeurs captent l’esprit de leur temps et deviennent la voix iconique de leur époque, écrit John Mauceri. Bernstein trouva sa “voix” au début des années 1940 et porta le son de l’Amérique urbaine de l’époque de la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux mouvements paci-fistes des années 1970 et à la chute du mur de Berlin et du communisme en Europe. » Cet Américain d’origine juive ukrainienne a exploré tous les styles et les genres, passant des uns aux autres avec une aisance manifeste, et élaborant un corpus artistique d’une grande diversité, où se côtoient les pièces les plus célèbres (on pense évidemment à West Side Story) et les moins connues.
Le week-end que lui consacre la Philharmonie est l’occasion d’entendre (et de voir) en ciné-concert le film d’Elia Kazan On the Waterfront, pour lequel il tissa en 1954 – et ce fut la seule fois qu’il écrivit spécialement pour le cinéma – une bande originale remarquée : le critique du Time parlait ainsi en 1957 d’un « nouveau ton dans la musique de Bernstein, une sorte de pureté étonnamment vive qui semblait naître d’un noyau brûlant d’originalité ».
Gustavo Dudamel à la tête du Los Angeles Philharmonic élabore un double programme. Le premier s’articule autour de l’Amérique, avec Amériques de Varèse, qui fut inspiré par la rencontre du compositeur avec les sonorités du West Side de Manhattan – le même West Side qui sera, une trentaine d’années plus tard, le théâtre des affrontements entre Jets et Sharks de l’« histoire » de Bernstein. Le second fait dialoguer la Symphonie n° 9 de Beethoven – que Bernstein a dirigée et enregistrée avec joie à de multiples reprises (« Je ne suis jamais fatigué de sa musique, disait-il. Elle exprime une universalité de pensée, de fraternité humaine, de liberté et d’amour ») – et les Chichester Psalms du compositeur américain. Mises en musique de la Bible hébraïque, ces derniers se rattachent à l’inspiration religieuse de Bernstein, une inspiration dont le Sirba Octet et Isabelle Georges font également le fil conducteur de leurs concerts en mêlant aux musiques de comédies musi-cales des musiques traditionnelles yiddish.
WEEK-END LEONARD BERNSTEIN
1-WE-NDP-Bernstein.indd 1-2 26/04/2018 16:55
Dimanche 6 mai
15h00 Ciné-ConCert
On the waterfrOntOrchestre natiOnal d’Île-de-france
ernst van tiel, direction
Leonard BernsteinOn the Waterfront Film d’Elia Kazan
Coproduction Orchestre national d’Île-de-France,
Philharmonie de Paris
On the waterfront © 1954, Renewed 1982 Columbia
Pictures Industries, Inc.
Une Récréation musicale est proposée à 16h aux enfants de 3 à 10 ans dont les parents assistent au concert. 8€ par enfant, réservation conseillée.
16h30 ConCert voCal
GustavO dudamelhymne
lOs anGeles PhilharmOnic
lOndOn symPhOny chOrus
GustavO dudamel, direction
Julianna di GiacOmO, soprano
Jennifer JOhnsOn canO, mezzo-soprano
JOhn hOliday, contre-ténor
michael KöniG, ténor
sOlOman hOward, basse
matthew hamiltOn, chef de chœur
Leonard Bernstein, Chichester PsalmsLudwig van Beethoven, Symphonie n° 9 « Hymne à la joie »
Vendredi 4 mai
19h00 renContre
naissance de la cOmédie
musicale américaine
riChard SChmouCler et Cyrille lehn
20h30 ConCert
Bernstein, du Shtetl à New-York sirBa Octet
isaBelle GeOrGes, chant, claquettes
richard schmOucler, violon 1
laurent manaud-Pallas, violon 2
claude GirOn, violoncelle
Bernard cazauran, contrebasse
david Gaillard, alto
PhiliPPe BerrOd , clarinette
christOPhe henry, piano
iurie mOrar, cymbalum
Répertoire traditionnel yiddish et pièces de Harold Arlen, George Gershwin, Richard Rodgers, Jerry Bloch, Irving Berlin, Lew Pollack, Sholom Secunda et Leonard Bernstein
Samedi 5 mai
17h00 ConCert éduCatif
musicalsConCert performanCe
cOnservatOires d’Île-de-france - musiciens
du sirBa Octet - isaBelle GeOrGes
20h30 ConCert Symphonique
GustavO dudamelamériqueS
lOs anGeles PhilharmOnic
GustavO dudamel, direction
Esa-Pekka Salonen, Pollux (commande
du Los Angeles Philharmonic et du Barbican
Centre – création française)
Edgard Varèse, AmériquesDmitri Chostakovitch, Symphonie n° 5
aCtivitéS Ce week-end
Samedi Le Lab à 11hI love BernsteIn
Visite-atelier du Musée à 15h les musIques de fIlm
dimanCheUn dimanche en orchestre à 14hleonard BernsteIn
Week-end leonard bernstein
Collège musiques de films
Avec Patrick Niedo
Jeudi 17 mai – 15hde Broadway à Hollywood
Jeudi 24 mai – 15h BernsteIn sIde story : ses comédIes musIcales
Dimanche 6 mai
15h00 Ciné-ConCert
On the waterfrOntOrchestre natiOnal d’Île-de-france
ernst van tiel, direction
Leonard BernsteinOn the Waterfront Film d’Elia Kazan
Coproduction Orchestre national d’Île-de-France,
Philharmonie de Paris
On the waterfront © 1954, Renewed 1982 Columbia
Pictures Industries, Inc.
Une Récréation musicale est proposée à 16h aux enfants de 3 à 10 ans dont les parents assistent au concert. 8€ par enfant, réservation conseillée.
16h30 ConCert voCal
GustavO dudamelhymne
lOs anGeles PhilharmOnic
lOndOn symPhOny chOrus
GustavO dudamel, direction
Julianna di GiacOmO, soprano
Jennifer JOhnsOn canO, mezzo-soprano
JOhn hOliday, contre-ténor
michael KöniG, ténor
sOlOman hOward, basse
matthew hamiltOn, chef de chœur
Leonard Bernstein, Chichester PsalmsLudwig van Beethoven, Symphonie n° 9 « Hymne à la joie »
Vendredi 4 mai
19h00 renContre
naissance de la cOmédie
musicale américaine
riChard SChmouCler et Cyrille lehn
20h30 ConCert
Bernstein, du Shtetl à New-York sirBa Octet
isaBelle GeOrGes, chant, claquettes
richard schmOucler, violon 1
laurent manaud-Pallas, violon 2
claude GirOn, violoncelle
Bernard cazauran, contrebasse
david Gaillard, alto
PhiliPPe BerrOd , clarinette
christOPhe henry, piano
iurie mOrar, cymbalum
Répertoire traditionnel yiddish et pièces de Harold Arlen, George Gershwin, Richard Rodgers, Jerry Bloch, Irving Berlin, Lew Pollack, Sholom Secunda et Leonard Bernstein
Samedi 5 mai
17h00 ConCert éduCatif
musicalsConCert performanCe
cOnservatOires d’Île-de-france - musiciens
du sirBa Octet - isaBelle GeOrGes
20h30 ConCert Symphonique
GustavO dudamelamériqueS
lOs anGeles PhilharmOnic
GustavO dudamel, direction
Esa-Pekka Salonen, Pollux (commande
du Los Angeles Philharmonic et du Barbican
Centre – création française)
Edgard Varèse, AmériquesDmitri Chostakovitch, Symphonie n° 5
aCtivitéS Ce week-end
Samedi Le Lab à 11hI love BernsteIn
Visite-atelier du Musée à 15h les musIques de fIlm
dimanCheUn dimanche en orchestre à 14hleonard BernsteIn
Week-end leonard bernstein
Collège musiques de films
Avec Patrick Niedo
Jeudi 17 mai – 15hde Broadway à Hollywood
Jeudi 24 mai – 15h BernsteIn sIde story : ses comédIes musIcales
NPGS_24-10_20h30_Gewandhausorchester-Leipzig.indd 2 16/10/17 16:01NPSC_07-11_20h30_Der-Wanderer.indd 4 27/10/17 16:20
Leonard BernsteinChichester Psalms
ENTRACTE
Ludwig van BeethovenSymphonie no 9 « Hymne à la joie »
Los Angeles PhilharmonicLondon Symphony ChorusGustavo Dudamel, directionJulianna Di Giacomo, sopranoJennifer Johnson Cano, mezzo-sopranoJohn Holiday, contre-ténorMichael König, ténorSoloman Howard, baryton-basseMatthew Hamilton, chef de chœur
Victoria Songwei Li, soprano*Anne Reilly, mezzo-soprano*Florian Panzieri, ténor*William Pedersen, basse*
* Solistes supplémentaires, issus de la Guildhall School of Music de Londres (Chichester Psalms de Bernstein)
FiN du CoNCERT vERs 18H35.
Retrouvez le livret en page 32.
PROGRAMME
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Leonard Bernstein (1918-1990)Chichester Psalms, pour chœur mixte, garçon soprano et orchestre
I. Psaume 108 (verset 2) – Psaume 100
II. Psaume 23 – Psaume 2 (versets 1-4)
III. Psaume 131 – Psaume 133 (verset 1)
Composition : 1965.
Commande : du révérent Walter Husser.
Dédicace : « Au Dr. Cyril Solomon, avec gratitude ».
Création : le 15 juillet 1965, au Philharmonic Hall, à New York, par les Camerata Singers,
John Bogart et l’Orchestre Philharmonique de New York, sous la direction
de Leonard Bernstein.
Éditeur : Boosey & Hawkes.
Effectif : 3 trompettes, 3 trombones – percussions – 2 harpes – cordes.
Durée : environ 20 minutes.
Pendant la saison 1964-1965 de l’Orchestre Philharmonique de New York, Bernstein avait pris un congé pour se consacrer à la composition. Il avait alors entrepris d’écrire une comédie musicale tirée de la pièce de Thornton Wilder The Skin of Our Teeth. Mais le projet n’avait pas pu aboutir, et cette année sabbatique aurait pu être un désastre si elle n’avait pas été sauvée par la commande d’une œuvre religieuse émanant du révérend Walter Husser, doyen de la cathédrale Chichester, en Angleterre. Habitué à reprendre des esquisses abandonnées ou d’anciennes parti-tions dans de nouvelles réalisations, Bernstein n’eut aucun mal à recycler une partie de la musique de The Skin of Our Teeth ainsi que des passages coupés du Prologue de West Side Story. Utiliser des matériaux initiale-ment prévus pour Broadway, temple du divertissement musical, pour composer une œuvre sacrée peut paraître surprenant, mais Bernstein considérait que ce qu’il composait n’était pas définitivement enfermé dans un genre. De plus, il était conforté dans sa démarche par Walter Husser, qui lui avait laissé toute liberté et l’avait même encouragé à mettre « un soupçon de West Side Story » dans la musique.
LES ŒUVRES
9
De son côté, Bernstein avait demandé à ce que les textes de l’œuvre soient chantés en hébreu – une requête qui ne rencontra pas la moindre opposition en dépit du fait que l’œuvre devait être jouée dans un édifice chrétien. Il choisit alors de mettre en musique trois psaumes, chacun associé à un des trois mouvements (100, 23, 131), ainsi que des versets de trois autres psaumes (108, 2, 133) comme commentaires. Les textes sont confiés à un chœur mixte et à un soliste garçon, mais Bernstein a toujours souhaité que le chœur soit entièrement composé de voix d’hommes – les registres soprano et alto étant confiés à des voix d’enfants. L’orchestre comprend trois trompettes, trois trombones, des percussions, un ensemble de cordes et deux harpes. Le choix des deux harpes peut s’expliquer par la présence de l’instrument dans le premier verset chanté de l’œuvre, « Réveillez-vous, harpe ! », tiré du psaume 108, mais aussi comme une référence au roi David, le roi musicien représenté avec une harpe, et qui aurait mis en musique le psaume 23. Ce psaume est utilisé dans le second mouvement, où les deux harpes accompagnent la voix d’enfant. En composant les Chichester Psalms, Bernstein avait aussi probablement à l’esprit A Ceremony of Carols de Benjamin Britten, pour chœur d’enfants et harpe, une œuvre qu’il affectionnait particulièrement.
Comme ce sera également le cas pour Mass, qui verra le jour en 1971, Bernstein avait envisagé cette œuvre sacrée dans un esprit œcuménique dont témoigne le choix des psaumes. En effet, seul le psaume 131 contient une référence explicite à Israël, et les psaumes 23 et 100 sont fréquemment utilisés dans la religion chrétienne. De plus, l’extrait du psaume 133 qui conclut l’œuvre sous-entend la coexistence pacifique de tous les peuples et de toutes les cultures, et l’acceptation de toutes les fois : « Vois comme est bonne / Et combien plaisante / La réunion de frères / Bien ensemble. »
Loin des musiques expérimentales et sérielles de l’époque, Bernstein composa une musique qu’il décrivit comme « la pièce tonale en si bémol majeur la plus accessible que j’ai jamais écrite ». Le style musical des Chichester Psalms est particulièrement éclectique. On y entend, entre autres, des références au jazz, à la musique liturgique juive, à Bach et aux grands compositeurs romantiques de Beethoven à Mahler et, bien sûr, aux musiques de Broadway. Si les fréquents déplacements d’accents
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et les changements métriques font penser à Copland et à Stravinski, le langage harmonique rappelle parfois celui de Chostakovitch avec ses dissonances dans un contexte tonal, tout particulièrement dans l’interlude orchestral qui ouvre le troisième mouvement. Lors de la création à la cathédrale de Chichester comme lors de l’avant-première qui eut lieu à New York quelques jours avant, l’œuvre reçut un accueil très enthousiaste du public et de la critique.
Max Noubel
Ludwig van Beethoven (1770-1827)Symphonie no 9 en ré mineur op. 125 « Hymne à la joie »
I. Allegro, ma non troppo, un poco maestoso
II. Molto vivace
III. Adagio molto e cantabile
IV. Presto
Composition : achevée en février 1824.
Création : le 7 mai 1824, à Vienne, sous la direction de Michael Umlauf,
avec la collaboration du violoniste Ignaz Schuppanzigh.
Effectif : soprano, alto, ténor, baryton solistes – chœur mixte – piccolo, 2 flûtes,
2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, contrebasson – 4 cors, 2 trompettes,
3 trombones – timbales, cymbales, triangle – cordes.
Durée : environ 70 minutes.
Pendant les douze années qui ont séparé la Symphonie no 8 (1812) de la Neuvième, Beethoven a médité divers projets, lesquels ont fini par converger dans cette somme de styles symphoniques et vocaux édifiée avec une rare cohérence. Le compositeur a désiré mettre en musique l’Ode à la joie de Schiller (1759-1805) dès ses 22 ans, en 1792 ; le poète a d’ailleurs été prévenu en 1793, par un ami, qu’un certain « Ludwig van B. », très talentueux, caressait cette idée. Le musicien, en réalisant son rêve sur le tard, a eu l’audace de couronner une symphonie par cette grande cantate ajoutée, et il a fusionné dans son œuvre tous ses idéaux, sa psychologie tourmentée, sa volonté de fer, sa générosité sans bornes.
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La Symphonie no 9 est la synthèse non seulement d’un style artistique personnel, mais d’une vie ; d’où son côté emblématique et son impact qui semble inépuisable.
Le thème musical proprement dit de l’« Hymne à la joie » figure déjà dans un ouvrage antérieur de Beethoven, la Fantaisie pour piano, chœur et orchestre op. 80 (1808), qui est souvent considérée comme une étude préparatoire de la Symphonie no 9 ; par ailleurs, l’idée de confier à un chœur une louange à la liberté, à l’amour, à la fraternité a déjà été accomplie par le compositeur dans la scène finale qu’il a ajoutée à Fidelio en 1814 : l’opéra se termine, comme la Symphonie no 9, à la façon d’un oratorio. La symphonie, créée avec des moyens qui paraîtraient aujourd’hui insuffisants, a rencontré immédiatement l’adhésion du public. Beethoven se tenait debout aux côtés du chef Umlauf, il suivait son travail tout en restant muré dans sa surdité. Après le dernier accord, l’assistance a manifesté un enthousiasme énorme, et c’est l’alto Caroline Unger qui a gentiment pris le compositeur par le bras pour qu’il se retourne et voie la salle en délire.
Le premier mouvement, empli d’une énergie concentrée et sombre, suit un plan de sonate régulier mais qui semble coulé dans le bronze ; l’exposition se passe de la traditionnelle reprise, la coda rappelle tout un pan du développement, et l’ensemble se perçoit comme un flux, toujours braqué face à l’adversité, et toujours porté par un souffle de grandeur. L’œuvre commence dans un décor mystérieux de quartes et de quintes qui semble présider aux origines du monde. Dans un crescendo, ce dessin se resserre dramatiquement et laisse exploser le thème principal, un unisson de stature titanesque. Le deuxième thème est entrepris sur une idée tendre et conjointe qui pressent, comme une vague utopie, le futur « Hymne à la joie », mais bientôt tout un chapelet d’idées secondaires le conduit à un climat d’insistance et de détermination qui ressemble déjà à un développement. Celui-ci, ouvert par un retour du décor de quartes initial, comporte en son centre un remarquable fugato à trois entrées, dont la noble allure rappelle son homologue dans le deuxième mouvement de la Symphonie no 3. En tête de la réexposition, l’introduc-tion, devenue terrible avec ses timbales qui tonnent pendant plus d’une minute (trente-huit mesures), est un cataclysme, véritable point culminant
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du morceau. Enfin la coda invite une idée nouvelle et magnifique, une marche funèbre en crescendo, dont la dignité accablée évoque encore l’« Eroica ».
Le scherzo, le seul dans les symphonies beethovéniennes à être placé en deuxième position, est un tourbillon de danse, tout frémissant d’intelli-gence et de caractère. Dans un tempo haletant, la mesure à trois temps se bat en réalité à un temps. La péremptoire introduction n’hésite pas à laisser éclater les timbales seules ; puis le thème principal se déclenche comme une farandole en cinq entrées fuguées : thème dionysiaque, protéen dans sa bondissante allégresse avec cet arrière-goût furieux si typique de Beethoven, coupé de silences humoristiques ou de sursauts qu’assurent décidément les timbales. Cette trame de notes piquées, précise et infatigable, veut relier tous les êtres dans sa ronde et aspire déjà à l’universalité : certains passages du finale reprendront ce style. La partie scherzo, plus vaste et complexe qu’il ne paraît, est en fait une forme sonate. Dans le trio central, très idyllique et à deux temps, de nombreux pupitres se partagent à tour de rôle une petite chanson aussi conjointe et aussi simple que l’« Hymne à la joie » ; les effets répétitifs et doux dessinent des horizons vallonnés analogues à ceux de la Symphonie « pastorale ».
« Nous savons que vous avez écrit une grande composition de musique sacrée où vous avez immortalisé les émotions d’une âme pénétrée et transfigurée par la puissance de la foi et l’éblouissement de la lumière surnaturelle. Nous savons que la couronne de vos grandes symphonies s’est enrichie d’une fleur immortelle. »
Lettre ouverte de trente musiciens envoyée à Beethoven,
Vienne, 26 février 1824
L’admirable et long Adagio peut être considéré comme le fondateur et le modèle de ceux que signeront, notamment, Bruckner ou Mahler plus tard. Il met en présence deux thèmes, en majeur tous les deux, qui seront variés tour à tour : le premier, d’une sérénité crépusculaire et un peu
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mélancolique, est chanté essentiellement par les cordes, mais rencontre d’émouvants échos du côté des clarinettes et bassons ; le deuxième, indiqué andante moderato, est plus fluide et chaleureux. Les transitions entre les épisodes sont d’une lenteur et d’un imprévu magiques. Dans sa première variation, le thème principal est délayé en doubles croches de violons avec un accompagnement en pizzicati ; sa structure, toujours pourvue d’échos, est parfaitement reconnaissable. La variation – unique – du deuxième thème laisse celui-ci presque intact, en le confiant aux bois, dans une sorte de valse aérienne. Un intermède, fausse variation, semble s’interroger, maintenu sur une expectative perplexe ; il prépare le véritable retour du premier thème, dans sa deuxième version, aisée et affectueuse : entre les bois d’un côté et les violons de l’autre, il se superpose à sa propre variation avec une richesse très gratifiante pour l’oreille. La coda, consi-dérable, est introduite par deux sonneries, comme un appel au réveil, où retentissent les trompettes qui s’étaient tues jusque-là. Après un surcroît de variantes lointaines et ornementales, une majestueuse cadence conclut cette page emplie d’idéalisme, d’amour et de tendre gravité.
Le finale est aussi fameux pour son utilisation pionnière de la voix dans le répertoire symphonique que pour son message humaniste. Le musicien n’a retenu en définitive que trente-six vers sur la centaine de Schiller : « Il a choisi les strophes les plus grandioses, nous indique André Boucourechliev ; la Joie, belle étincelle des Dieux, est celle de l’amitié, de l’amour, de la fraternité universelle, de la foi. Beethoven s’est si bien approprié le poème, il en a si bien coupé, interverti, enchaîné les vers qu’il ne s’agit plus d’un poème de Schiller, mais d’un poème de Beethoven. » Quant à « l’Élysée » dont la Joie est la fille, ce n’est pas un paradis lointain mais une réalisation de l’idéal sur terre, grâce à la vaillance et à la solidarité des femmes et des hommes. Le compositeur insiste particulièrement sur les huit premiers vers, porteurs du thème célébrissime, qui revient régulièrement comme un refrain ou comme un sujet de variation ; cette mélodie apparemment si simple et si facile à retenir, futur hymne européen, lui a coûté de nombreux tâtonnements.
Ce finale comporte quatre grandes parties : une exposition instrumen-tale puis une exposition vocale, toutes deux centrées sur le thème de l’hymne, qui est traité en variations ; une troisième section sur le thème
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de l’embrassement (« Seid umschlungen, Millionen ») ; et enfin une impor-tante coda. Deux pôles stylistiques y cohabitent en bonne intelligence : une frénésie païenne héritée du scherzo, et une solennité religieuse à la Haendel. L’une et l’autre font l’objet de fugues suprêmement brillantes. L’exposition orchestrale commence par ce que Wagner surnommait « la fanfare de l’effroi », jetée sur une brutale dissonance. Un récitatif bourru de violoncelles et contrebasses s’interrompt de temps à autre pour laisser surgir des citations des mouvements antérieurs, comme un index de cette symphonie : l’aube du premier volet, les bonds du deuxième, un soupir du troisième… que suit une esquisse de l’« Hymne à la joie ». Celui-ci est enfin énoncé, dans toute la longueur de ses cinquante-six mesures, aux cordes graves, chant d’autant plus captivant qu’il a été préparé par tout ce suspense. D’après ses notations sur le manuscrit, Beethoven rejette l’une après l’autre, comme obsolètes, les formules des mouvements précédents puis, à côté de l’hymne, il s’écrie : « Ah, le voici, il est trouvé, joie ! »
L’exposition vocale commence comme un décalque de la précédente ; quand le baryton solo proclame : « Mes amis, cessons nos plaintes ! Qu’un cri joyeux élève aux cieux nos chants de fêtes et nos accords pieux ! », les paroles ne sont pas de Schiller mais de Beethoven, qui, selon son habitude, conçoit et réfléchit tout haut jusque dans son œuvre même. Dans cette deuxième partie, la variation la plus amusante de l’hymne est celle, alla marcia, dite « turque » à cause de sa sympathique quincaillerie de percussions, grosse caisse, triangle, cymbales : le ténor et le chœur d’hommes nous invitent à avancer, fiers comme des soleils, dans l’espace. La familiarité de ton, le côté à la fois militaire et plébéien sont un apport très franc de Beethoven dans la sphère symphonique : il ne dédaigne pas la musique de la rue et s’adresse à tout un chacun.
« L’art et la vérité y célèbrent leur plus brillant triomphe, et on aurait raison de dire : nec plus ultra ! Qui peut à jamais dépasser ces hauteurs inexprimables ? »
Critique anonyme de l’Allgemeine musikalische Zeitung, Leipzig, compte-rendu du concert du 7 mai 1824
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« Seid umschlungen, Millionen » [« Qu’ils s’enlacent tous les êtres »] est une section globalement plus lente et d’une haute dévotion ; c’est là que la Symphonie no 9 affirme sa vocation de messe déiste et laïque, dont le pendant sacré, exactement contemporain, est la Missa solemnis (1822). Le thème est annoncé par les voix d’hommes et les trombones avec une quasi-sévérité qui emprunte au chant grégorien. Un sommet purement magique est atteint sur l’évocation de la voûte étoilée : l’empilement des instruments et des voix, du grave à l’aigu sur un seul accord suspensif et doux, nous fait littéralement lever la tête vers un brouillard cosmique où les astres planent en tremblant. Soudain, les voix féminines, énergiques comme des flèches de lumière, déclenchent un fugato qui entrelace les deux thèmes de l’embrassement et de la joie. La coda porte à un sommet d’incandescence dionysiaque l’esprit de la danse. Elle commence par un développement très rapide du thème de l’embrassement ; puis, après une ultime et splendide invocation à la joie par tout le chœur, rempli de gratitude, l’orchestre conclut dans une flambée rythmique très enlevée.
Isabelle Werck
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La symphonie avec voix
Considérée comme un genre instrumental, la symphonie n’exclut pourtant pas les voix. Songeons à la Neuvième de Beethoven, l’un des piliers du répertoire pour orchestre : quatre voix solistes et un chœur entonnent l’Ode à la joie de Schiller dans son monumental finale. L’idée de couronner l’œuvre par un apogée vocal se retrouve chez Mendelssohn dans la Symphonie no 2 « Lobgesang », Liszt dans la Faust-Symphonie (dont les dernières minutes, seulement, requièrent un ténor et un chœur d’hommes) et la Dante-Symphonie (un chœur de femmes ou d’enfants chante le texte du Magnificat), Chostakovitch dans ses Symphonies no 2 et no 3. Mais parfois, les voix se glissent dans plusieurs mouvements. C’est le cas de Roméo et Juliette de Berlioz (sous-titré « symphonie dramatique »), des Symphonies no 2 et no 3 de Mahler.
A-t-on encore la sensation d’écouter une symphonie ? Les mouvements chantés se rattachent en effet à l’univers de la cantate, de l’oratorio, de l’opéra ou du lied (Mahler a d’ailleurs inclus dans ses Symphonies no 2 et no 4 des morceaux initialement conçus comme des lieder indépendants). La confusion s’accroît encore lorsque les voix sont présentes tout au long de l’œuvre : Symphonie no 8 de Mahler, Symphonie de psaumes de Stravinski, Symphonies no 13 et no 14 de Chostakovitch, Symphonies no 7 « Les Sept Portes de Jérusalem » et no 8 « Lieder der Vergänglichkeit » de Penderecki (1996 et 2005). Alors, pourquoi les compositeurs choisissent-ils l’intitulé de « symphonie » ? Sans doute parce que l’orchestre reste le socle de l’œuvre. Peut-être aussi parce qu’ils appréhendent le terme dans son acception étymologique, revendiquée par Berio dans sa propre Sinfonia (1968) : « Accord, ensemble de sons. »
Hélène Cao
LE SAViEz-VOUS ?
1 7
LES COMPOSiTEURS
Leonard BernsteinTravailleur infatigable, pianiste prodigieux, baguette des plus grands orchestres américains et européens, mais aussi poète, auteur et pédagogue, Leonard Bernstein a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire musicale du xxe siècle. Il est particulièrement connu pour être l’auteur de la partition de West Side Story, sommet de la comédie musicale joué aujourd’hui encore plus d’un millier de fois par an dans le monde entier. Bernstein naît à Lawrence, Massachusetts, le 25 août 1918, de parents russes immigrés. Il découvre la musique lorsque sa tante Clara, alors en instance de divorce, décide d’envoyer son piano droit dans la maison familiale où grandit le jeune homme. Selon de nombreux témoins, le jeune Leonard a un sens musical inné, et même si, à 16 ans, et de son propre aveu, il n’a pas encore mis les pieds dans une salle de concert, la musique éclaire déjà son quotidien. On raconte par exemple que lors d’un camp de vacances pour adolescents, il interprète passionnément le rôle-titre du Carmen de Bizet avec perruque et robe noire. Cet humour et cette légèreté ne le quitteront jamais. Il faut, à ce titre, noter que le tout premier opus de son catalogue est une série de mélodies nommée… I Hate Music! Étudiant, il entre à Harvard, où il fait la connaissance d’Aaron Copland,
qui deviendra l’un de ses plus grands amis et son correspondant le plus fidèle. À Harvard, il étudie la compo-sition avec Walter Piston et Edward Burlingame Hill, et rencontre deux autres compositeurs : Roy Harris et William Schuman. Tous s’accordent à dire que Leonard Bernstein est fait pour la direction d’orchestre ; un avis bientôt partagé par Dimitri Mitropoulos, directeur musical du New York Philharmonic, qu’il rencontre en 1938. Après l’échec de sa candida-ture à la Juilliard School, il postule à Philadelphie, au Curtis Institute, où il est accepté. À la suite d’une répétition qu’il dirige au Festival de Tanglewood, il est remarqué par Artur Rodziński, qui lui propose un premier poste d’assis-tant. Cette relation avec Rodziński devient rapidement tumultueuse, mais Bernstein saisit avec gourmandise la chance de sa vie : remplaçant au pied levé un Bruno Walter souffrant, il dirige le Philharmonique de New York pour la première fois. Grâce à la retransmission en direct à la radio et à une critique éblouissante en première page du New York Times, Bernstein accède immédiatement à la notoriété. Son style exubérant, sa jeunesse et sa fougue plaisent au public, et, dans ces premiers instants de célébrité, il est même auditionné par la Paramount pour interpréter Tchaïkovski dans un film hollywoodien. De 1945 à 1948, il dirige le New York City Symphony ;
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en 1953, il devient le premier chef américain à être sollicité par la Scala de Milan pour une version de Médée portée par Maria Callas. En 1959, il devient directeur artistique de l’Orchestre Philharmonique de New York, poste qu’il occupe durant une décennie. À côté de ses activités de chef, il compose avec talent des œuvres symphoniques comme Jeremiah (1941), The Age of Anxiety (1948-1949) et Kaddish (1963), des pièces pour Broadway (Peter Pan, Wonderful Town, West Side Story), des ballets (Fancy Free), des opéras (Trouble in Tahiti) et des pièces sacrées. Bernstein a systématiquement inséré des éléments propres à la culture américaine dans ses compositions, comme des rythmes et des harmonies puisées dans le jazz, le boogie-woogie ainsi que la blue note « gershwinienne », dont il use avec générosité. Il reste également fidèle à la culture hébraïque, tout en témoignant un intérêt pour le catho-licisme. Mass (1971) est ainsi un bel exemple de sa manière d’entremêler plusieurs cultures, genres, inspirations et textures sonores. Leonard Bernstein est aussi un pédagogue qui n’a jamais hésité à dialoguer avec son public, que ce soit autour de l’expérience du concert ou en utilisant les médias qui ont évolué en même temps que sa carrière. Avec différentes formations, il enregistre une discographie immense, de près de cinq cents albums. Son travail sur les œuvres de Mahler est particulièrement reconnu et admiré. La
fin de sa vie le voit redoubler encore d’activité, enchaînant les tournées internationales, les sessions d’enregis-trement, les émissions et les ouvrages. En 1989, il dirige la Symphonie no 9 de Beethoven à Berlin pour célébrer la chute du mur. Lors d’un ultime concert à Tanglewood, il dirige la Symphonie no 7 de Beethoven et les Four Sea Interludes de Britten. Quelques jours après avoir annoncé qu’il ne dirigerait plus, il décède dans son appartement de l’Upper West Side de Manhattan, le 14 octobre 1990.
Ludwig van BeethovenLes dons musicaux du petit Ludwig van Beethoven inspirent rapidement à son père, ténor à la cour du prince-électeur de Cologne, le désir d’en faire un nouveau Mozart ; ainsi, il planifie dès 1778 diverses tournées… qui ne lui apportent pas le succès escompté. Au début des années 1780, l’enfant devient l’élève de l’organiste et compositeur Christian Gottlob Neefe, qui lui fait notamment découvrir Bach. Titulaire du poste d’organiste adjoint à la cour du nouveau prince-électeur, Beethoven rencontre le comte Ferdinand von Waldstein, qui l’introduit auprès de Haydn en 1792. Le jeune homme quitte alors définitivement les rives du Rhin pour s’établir à Vienne ; il suit un temps des leçons avec Haydn, qui reconnaît immédiatement son talent (et son caractère difficile), mais aussi avec Albrechtsberger ou Salieri, et s’illustre essentiellement en tant
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que virtuose, éclipsant la plupart des autres pianistes. Il rencontre à cette occasion bon nombre de ceux qui deviendront ses protecteurs, tel le prince Karl Lichnowski, le comte Razoumovski ou le prince Franz Joseph Lobkowitz. La fin du siècle voit Beethoven coucher sur le papier ses premières compositions d’envergure : ce sont ainsi les Six Quatuors à cordes op. 18, par lesquels il prend le genre en main, et les premières sonates pour piano, dont la huitième, « Pathétique », mais aussi le Concerto pour piano no 1, parfaite vitrine pour le virtuose, et la Symphonie no 1, créés tous deux en avril 1800 à Vienne. Alors que Beethoven est promis à un brillant avenir, il souffre des premières attaques de la surdité. La crise psychologique qui en résulte culmine en 1802 lorsqu’il écrit le Testament de Heiligenstadt, lettre à ses frères jamais envoyée et retrouvée après sa mort, où il exprime sa douleur et affirme sa foi profonde en l’art. La période est extrêmement féconde sur le plan compositionnel, des œuvres comme la Sonate pour violon et piano « À Kreutzer » faisant suite à une importante moisson de pièces pour piano (sonates nos 12 à 17 : « Quasi una fantasia », « Pastorale », « La Tempête »…). Le Concerto pour piano no 3 en ut mineur inaugure la période « héroïque » de Beethoven, dont la Symphonie n° 3, créée en avril 1805, apporte une illustration éclatante. L’opéra attire également son attention : Fidelio, commencé
en 1803, est représenté sans succès en 1805 ; il sera remanié à plusieurs reprises pour finalement connaître une création heureuse en 1814. La fin des années 1810 abonde en œuvres de premier plan, qu’il s’agisse des Quatuors « Razoumovski » op. 59, de la Symphonie no 5 ou de la Symphonie no 6, élaborées conjointement et créées lors d’un concert fleuve en décembre 1808. Cette période s’achève sur une note plus sombre, due aux difficultés financières et aux déceptions amoureuses. Peu après l’écriture, en juillet 1812, de la fameuse « Lettre à l’immortelle bien-aimée », dont l’identité n’est pas connue avec certitude, Beethoven traverse une période d’infertilité créatrice. Malgré le succès de certaines de ses créations, malgré l’hommage qui lui est rendu à l’occasion du Congrès de Vienne (1814), le compositeur se heurte de plus en plus souvent à l’incompréhension du public. Sa surdité dorénavant totale et les procès à répétition qui l’opposent à sa belle-sœur pour la tutelle de son neveu Karl achèvent de l’épuiser. La composition de la Sonate « Hammerklavier », en 1817, marque le retour de l’inspiration. La décennie qu’il reste à vivre au compositeur est jalonnée de chefs-d’œuvre visionnaires que ses contemporains ne comprendront en général pas. Les grandes œuvres du début des années 1820 (la Missa solemnis, qui demanda à Beethoven un travail acharné, et la Symphonie no 9,
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qui allait marquer de son empreinte tout le xixe siècle et les suivants) cèdent ensuite la place aux derniers quatuors et à la Grande Fugue pour le même effectif, ultimes productions d’un esprit génial. Après plusieurs mois de maladie, le compositeur
s’éteint à Vienne en mars 1827 ; parmi l’important cortège qui l’accompagne vers sa dernière demeure se tient l’un de ses admirateurs de longue date, Franz Schubert.
Julianna Di GiacomoLa soprano Julianna Di Giacomo compte parmi les jeunes sopranos lyrico-spinto les plus prometteuses du moment. Son vaste répertoire comprend les rôles-titres de Tosca et de Suor Angelica de Puccini, Norma de Bellini, Leonora (Le Trouvère, Verdi), Amelia (Un bal masqué, Verdi), Maddalena (Andrea Chénier, Giordano), Elisabetta (Don Carlos, Verdi), Desdémone (Otello, Verdi), Lucrezia (I due Foscari, Verdi), Lina (Stifellio, Verdi), Elena (Les Vêpres siciliennes, Verdi), Nedda (Paillasse, Leoncavallo), et Valentine (Les Huguenots, Meyerbeer). On a pu l’applaudir sur des scènes aussi prestigieuses que le Metropolitan Opera de New York, l’Opéra de San Francisco, la Scala de Milan, le Teatro dell’Opera de Rome, le Théâtre de la Fenice de Venise, le Mai musical de Florence, la Bayerische Staatsoper de Munich, le Teatro Real de Madrid et le Gran Teatre del Liceu de Barcelone. En concert, elle s’est produite avec les Wiener Philharmoniker, le New
York Philharmonic, l’Orchestre Philharmonique d’Israël et l’Orchestre National de France, ainsi que lors de nombreuses tournées avec Gustavo Dudamel, le Los Angeles Philharmonic et l’Orchestre Symphonique Simón Bolívar. Née à Santa Monica (Californie), Julianna Di Giacomo est diplômée du célèbre programme Merola de l’Opéra de San Francisco et du programme de formation de l’Opéra de Santa Fe.
Jennifer Johnson CanoDotée d’une formidable présence scénique et d’une profondeur d’interprétation servies par un timbre de velours, la mezzo-soprano Jennifer Johnson Cano est lauréate de la bourse Richard Tucker (2012) et du prix George London (2014). Elle a été sélectionnée pour le programme Jeune Artiste Lindemann du Metropolitan Opera en 2008, et a remporté le premier prix des Young Concert Artist International Auditions en 2009. Jennifer Johnson Cano a participé à plus d’une centaine de représentations au Metropolitan
LES iNTERPRèTES
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Opera, récemment engagée pour incarner Bersi, Emilia, Hansel, Meg Page, Mercedes, Nicklausse, Wellgunde et Waltraute. On a pu l’applaudir dans des rôles tels que Donna Elvira (Don Giovanni, Mozart) au Boston Lyric Opera, dans le rôle-titre de Carmen de Bizet au Boston Lyric Opera, Orphée (Orphée et Eurydice, Gluck) au Des Moines Metro Opera, Diane (La Calisto, Cavalli) au Cincinnati Opera et Marguerite (La Damnation de Faust, Berlioz) au Tucson Symphony. Elle a collaboré avec un grand nombre de chefs d’orchestre parmi lesquels on peut citer James Levine, Yannick Nézet-Séguin, Franz Welser-Möst, Manfred Honeck, Marin Alsop, Robert Spano, Osmo Vänskä et Andrew Davis. Au cours de la saison précédente, elle a fait ses débuts en Europe lors d’une tournée d’El Niño de John Adams avec le compositeur et le London Symphony Orchestra, et avec Markus Stenz et le Radio Filharmonisch Orkest au Concertgebouw d’Amsterdam. En 2017-2018, la mezzo-soprano incarne Orphée avec l’Opera Theatre de Saint Louis, et Finoreille dans une version concert de La Petite Renarde rusée de Janáček avec l’Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise et avec le Cleveland Orchestra. En concert avec orchestre, elle est engagée pour la Symphonie no 9 de Beethoven en tournée avec le Los Angeles Philharmonic, Le Messie de Haendel avec le New York Philharmonic et le Colorado Symphony Orchestra,
Jeremiah de Bernstein avec les orchestres symphoniques d’Atlanta, Phoenix et Charlotte, le Requiem de Mozart avec le San Diego Symphony Orchestra ainsi que pour la Rhapsodie pour alto de Brahms et la Symphonie no 9 de Beethoven avec le New Haven Symphony Orchestra. En juillet 2018, Jennifer Johnson Cano incarnera Emilia (Otello, Verdi) avec le Los Angeles Philharmonic au Hollywood Bowl, sous la direction de Gustavo Dudamel.
John HolidayDoté d’un timbre riche et expressif, le contre-ténor John Holiday interprète avec un succès croissant un répertoire allant de Giulio Cesare de Haendel aux créations contemporaines telles que Flight de Jonathan Dove. Il s’est vu attribuer le prix Marian Anderson du Kennedy Center for the Performing Arts et du Washington National Opera. Sa saison 2017-2018 s’est ouverte avec ses débuts à l’Opera de Philadelphie, où il a incarné John Blue dans la première mondiale de We Shall Not Be Moved de Daniel Bernard Roumain, mis en scène par Bill T. Jones, produc-tion également programmée à l’Apollo Theater de New York et à l’Opéra national des Pays-Bas d’Amsterdam. Notons également sa prise de rôle dans Flight de Dove (Le Réfugié), qui marque également ses débuts avec la compagnie Des Moines Metro Opera. John Holiday débute en récital au Terrace Theater du Kennedy Center, et interprète Le Messie de Haendel avec
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le Saint Paul Chamber Orchestra. Avec le Los Angeles Philharmonic et Gustavo Dudamel, il est engagé pour les Chichester Psalms de Bernstein à Los Angeles et en tournée au Carnegie Hall de New York, à la Philharmonie de Paris et au Barbican Centre de Londres. John Holiday vient de participer à la création de Paradise Interrupted de Huang Ruo dans divers festivals (Spoleto Festival USA, Lincoln Center Music Festival et Singapore Arts Festival). En concert, on a pu l’applaudir dans Le Messie avec le Nashville Symphony, dans les Chichester Psalms avec le Phoenix Symphony ainsi qu’en Tolomeo dans Giulio Cesare avec le Boston Baroque. Au cours de l’été 2017, il a retrouvé le Glimmerglass Festival pour ses débuts dans le rôle-titre de Serse de Haendel.
Michael KönigHeldentenor germano-canadien, Michael König se produit dans les meilleures maisons d’opéra, engagé à l’Opéra national de Paris, la Staatsoper de Hambourg, l’Opéra de Francfort, la Staatsoper de Berlin, la Bayerische Staatsoper de Munich, au Liceu de Barcelone et au Teatro Real de Madrid. Son timbre et sa présence scénique remarquables font de lui un artiste très recherché dans des rôles tels que Florestan (Fidelio, Beethoven), Max (Der Freischütz, Weber), Lohengrin, Siegmund (La Walkyrie, Wagner), Erik (Le Vaisseau fantôme, Wagner), L’Empereur (La Femme sans ombre , Strauss), Bacchus
(Ariane à Naxos, Strauss), Jimmy Mahoney (Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny, Weill), Andreï Khovanski (La Khovantchina, Moussorgski), Grigori/Le Prétendant (Boris Godounov, Moussorgski) et Sergueï (Lady Macbeth de Mzensk, Chostakovitch). Michael König s’est récemment produit à la Semperoper de Dresde en concert et dans une nouvelle production de Doktor Faust de Busoni à Munich, dans Léonore de Beethoven avec l’Orchestre de la Radio de Munich, dans Ariane à Naxos, et aux États-Unis en concert dans Das klagende Lied de Mahler avec le San Francisco Symphony Orchestra. Le ténor a fait ses débuts à la Scala de Milan dans Der Freischütz en octobre 2017. Pour cette saison, ses projets l’amènent à interpréter Siegmund au Théâtre du Capitole de Toulouse, Florestan à Stuttgart et la Symphonie no 9 de Beethoven avec le Los Angeles Philharmonic dirigé par Gustavo Dudamel au Walt Disney Concert Hall et en tournée. Il a colla-boré avec les plus grands orchestres, parmi lesquels le London Philharmonic Orchestra, le London Symphony Orchestra, le London Philharmonia, les Berliner Philharmoniker, les Bamberger Symphoniker, l’Orchestre Symphonique Yomiuri du Japon, l’Orchestre Symphonique de la Radio Suédoise, l’Orchestre de la Fondation Gulbenkian de Lisbonne, l’Orchestre Symphonique de Montréal et les Wiener Symphoniker. Il a travaillé avec
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de chefs aussi renommés que Christian Thielemann, Andris Nelsons, Daniel Barenboim, Gennadi Rozhdestvensky, Hartmut Haenchen, Kent Nagano, Sebastian Weigle… Né à Mutlangen (Allemagne), Michael König a commencé sa carrière au sein de la maîtrise de la paroisse St. Michael de Schwäbisch Gmünd et s’est formé au Conservatoire de Mannheim auprès de Rudolf Piernay.
Soloman HowardRécemment diplômé du Domingo-Cafritz Young Artist Program de l’Opéra national de Washington, un programme du Centre John F. Kennedy pour les arts de la scène, Soloman Howard reçoit des éloges de la presse pour ses performances sur les grandes scènes d’opéra et de concert du monde. La voix du chanteur basse est décrite comme « sonore » par le New York Times, « surhumaine » par The Denver Post, et comme « un triomphe » par The Guardian. Sa saison 2017-2018 présente des débuts internationaux de premier plan sur trois continents : il interprète Timur (Turandot, Puccini) avec le San Francisco Opera, dirigé par Nicola Luisotti ; Le Roi (Aida, Verdi) au Théâtre royal de Madrid, et Le Commandeur (Don Giovanni, Mozart) au Teatro Municipal de Santiago au Chili. Parmi les autres performances notables de sa saison, citons Aida de Verdi au Washington National Opera, dans une production de Francesca Zambello, Rigoletto de Verdi au North
Carolina Opera, et Madame Butterfly de Puccini au Santa Fe Opera. En concert, il interprète pour la première fois Hunding (La Walkyrie, Wagner) au Festival de musique de Miami, et se joint à Gustavo Dudamel et à l’Orchestre Symphonique Simón Bolívar dans une tournée en Asie avec des représentations de la Symphonie no 9 de Beethoven. Soloman Howard est revenu au Metropolitan Opera la saison dernière pour des représenta-tions d’Aida sous la direction de Marco Armiliato et Daniele Rustioni, ainsi que dans des représentations phares de la Symphonie no 9 de Beethoven avec Christoph Eschenbach et le National Symphony Orchestra, et avec Gustavo Dudamel dirigeant l’Orchestre Symphonique Simón Bolívar (Palau de la música catalana à Barcelone, Elbphilharmonie de Hambourg, Musikverein de Vienne…).
Gustavo DudamelFort d’une renommée d’excellence dans les domaines de la musique symphonique comme de l’opéra, Gustavo Dudamel est porté par une profonde croyance en la puissance unificatrice de la musique. Il occupe actuellement les fonctions de directeur musical de l’Orchestre Symphonique Simón Bolívar du Venezuela et de directeur musical et artistique du Los Angeles Philharmonic. Cet artiste engagé imprime sa marque aussi bien sur les grandes scènes internatio-nales que dans les salles de classe,
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les cinémas, sans oublier les plates-formes numériques du monde entier. Gustavo Dudamel est fréquemment invité aux côtés des meilleures forma-tions internationales. En 2017-2018, il sillonne l’Europe avec les Berliner Philharmoniker, et mène les Wiener Philharmoniker en tournée sur le conti-nent américain. Cette saison est égale-ment celle de son retour à l’opéra avec une nouvelle production de La Bohème de Puccini, qu’il dirige à l’Opéra national de Paris. En 2017, Gustavo Dudamel a été le plus jeune chef de l’histoire à diriger le Concert du Nouvel An des Wiener Philharmoniker. 2017-2018 marque sa neuvième saison au poste de directeur musical et artistique du Los Angeles Philharmonic. Sous sa direc-tion, l’orchestre a considérablement accru la portée de ses initiatives locales avec des projets phares tels que le YOLA (Youth Orchestra Los Angeles), inspiré du célèbre El Sistema et de sa conception de la musique comme facteur de progrès social. Directeur musical depuis dix-neuf ans du projet El Sistema au Venezuela, Gustavo Dudamel reste attaché à sa vision d’une musique capable de créer des ponts et de transformer les vies. Il défend l’association de la musique et des arts, fondamentale selon lui dans l’éducation des jeunes du monde entier. Élargissant ses horizons, il a travaillé à de nombreuses occasions avec El Sistema Japon et l’Orchestre Philharmonique des Jeunes de Sendai suite au tsunami de 2011, et soutient
activement des projets tels que Big Noise en Écosse, Superar à Vienne, SerHacer à Boston et El Sistema Suède, avec lequel il a lancé un Orchestre de l’Avenir rassemblant des jeunes des cinq continents pour le concert des prix Nobel en 2017. Les enregis-trements, les retransmissions et les innovations numériques occupent une place essentielle dans son action en faveur de l’accès universel à la musique. On lui doit la production indépendante d’un enregistrement Wagner disponible exclusivement en téléchargement, d’une intégrale des symphonies de Beethoven destiné à l’apprentissage numérique ainsi qu’une retransmission de deux ballets de Stravinski avec l’Orchestre Symphonique Simón Bolívar en coopération avec le Digital Concert Hall des Berliner Philharmoniker. Gustavo Dudamel s’est vu remettre le Cultural Achievement Award de l’Americas Society ainsi que le prix Leonard Bernstein par la Longy School of Music récompensant l’ensemble de sa carrière et ses efforts de promotion de la musique dans la société. Nommé Musicien de l’année 2013 par Musical America, il a égale-ment été cité dans le Hall of Fame du Gramophone. La Fondation Gustavo Dudamel a été créée en 2012 dans le but de promouvoir le droit d’accès à la musique comme un droit de l’homme, véritable catalyseur d’apprentissage, d’intégration et de changement social (gustavodudamel.com et dudamel-foundation.org).
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Los Angeles PhilharmonicSous la direction passionnée de son directeur musical et artistique Gustavo Dudamel, le Los Angeles Philharmonic défend un répertoire foisonnant mêlant ouvrages de référence et découvertes audacieuses. Que ce soit à Los Angeles ou en tournée, l’orchestre – reconnu comme l’un des meilleurs au monde – joue un rôle moteur avec une programmation originale à l’image de son art et de ses convictions, interprétée dans le cadre traditionnel du concert comme au sein de la collectivité. 2017-2018 marque la quatre-vingt-dix-neuvième saison de l’orchestre. Chaque saison, plus de deux cent cinquante concerts sont donnés ou présentés par l’orchestre dans ses deux lieux emblématiques que sont le Walt Disney Concert Hall et le Hollywood Bowl. Au cours de la saison d’hiver, qui compte environ cent soixante-cinq concerts au Walt Disney Concert Hall, l’orchestre organise festivals, résidences d’artistes et autres programmes thématiques. L’engagement de l’ensemble envers le répertoire contemporain y est évident, que ce soit dans sa passionnante série Green Umbrella ou à l’occasion de ses nombreuses commandes. Depuis 2003, le Los Angeles Philharmonic a pour résidence le Walt Disney Concert Hall. L’engagement de l’orchestre envers la ville de Los Angeles dépasse le cadre traditionnel du concert et vise les écoles, les églises et d’autres centres de proximité au sein de cette
communauté vaste et diverse. Parmi ses nombreuses réalisations éduca-tives, citons le Youth Orchestra Los Angeles, inspiré d’El Sistema. Avec le YOLA, le Los Angeles Philharmonic et ses partenaires locaux organisent un prêt d’instruments ainsi qu’un programme intensif de cours et de soutien à l’intention de près de huit cents étudiants de milieux défavorisés, leur permettant grâce à un suivi de plusieurs années d’entrer au collège et de devenir des citoyens, dirigeants et acteurs du changement à part entière. L’orchestre se produit également en tournée, régulièrement invité à New York, Paris et Tokyo. Le Los Angeles Philharmonic a été associé interna-tional du Barbican Centre de Londres depuis 2009. La première tournée de l’ensemble date de 1921, et l’orga-nisation de tournées annuelles de la saison 1969-1970. L’orchestre propose un vaste catalogue de concerts disponibles en ligne, dont le premier concert classique complet paru en vidéo sur iTunes. En 2017, le Los Angeles Philharmonic et son chef lauréat, Esa-Pekka Salonen, ont été nominés pour le Grammy Award de la meilleure compilation classique pour leur enregistrement en direct des 200 Motels de Frank Zappa. Le Los Angeles Philharmonic a été fondé en 1919 par William Andrews Clark Jr, millionnaire et musicien amateur qui a ainsi donné à la ville son premier orchestre symphonique permanent. Son premier directeur
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musical, Walter Henry Rothwell, a conservé ce poste jusqu’en 1927. Lui ont succédé dix chefs d’orchestre de renom : Georg Schnéevoigt (1927-1929), Artur Rodziński (1929-1933), Otto Klemperer (1933-1939), Alfred Wallenstein (1943-1956), Eduard van Beinum (1956-1959), Zubin Mehta (1962-1978), Carlo Maria Giulini (1978-1984), André Previn (1985-1989), Esa-Pekka Salonen (1992-2009) et, depuis 2009, Gustavo Dudamel.
Directeur musical et artistique (Walt and Lilly Disney Chair)Gustavo Dudamel
Chef lauréatEsa-Pekka Salonen
Principal chef invité (Ann Ronus Chair)Susanna Mälkki
Chef assistantPaolo Bortolameolli
Creative ChairJohn Adams
Violons IMartin Chalifour (Principal Concertmaster, Marjorie Connell Wilson Chair)Nathan Cole (First Associate Concertmaster, Ernest Fleischmann Chair)Bing Wang (Associate Concertmaster, Barbara and Jay Rasulo Chair)
Akiko Tarumoto (Assistant Concertmaster, Philharmonic Affiliates Chair)Michele Bovyer
Rochelle AbramsonCamille Avellano (Margaret and Jerrold L. Eberhardt Chair)Mark BaranovMinyoung Chang (I.H. Albert Sutnick Chair)Miika GreggVijay Gupta (Mark Houston Dalzell and James Dao-Dalzell Chair)Mischa LefkowitzEdith MarkmanMitchell NewmanRebecca RealeStacy Wetzel
Violons IILyndon Johnston Taylor (Principal, Dorothy Rossel Lay Chair)Mark Kashper (Associate Principal)Kristine WhitsonJohnny Lee
Dale BreidenthalIngrid ChunJin-Shan DaiTianyun JiaChao-Hua JinNickolai KurganovGuido LamellVarty ManouelianYun TangMichelle TsengSuli Xue
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AltosNN (Principal, John Connell Chair)Dale Hikawa Silverman (Associate Principal)Ben Ullery (Assistant Principal)Dana Lawson
Richard EleginoJohn HayhurstIngrid HutmanMichael LarcoHui LiuMeredith SnowLeticia Oaks StrongMinor L. Wetzel
VioloncellesRobert deMaine (Principal, Bram and Elaine Goldsmith Chair)Ben Hong (Associate Principal, Sadie and Norman Lee Chair)Dahae Kim (Assistant Principal)Jonathan Karoly
David GarrettBarry GoldJason LippmannGloria Lum (Linda and Maynard Brittan Chair)Tao NiSerge OskotskyBrent Samuel
ContrebassesDennis Trembly (Principal)Christopher Hanulik (Principal)Oscar M. Meza (Assistant Principal)David Allen Moore
Ted BotsfordJack CousinJory HermanBrian JohnsonPeter Rofé
FlûtesDenis Bouriakov (Principal, Virginia and Henry Mancini Chair)Catherine Ransom Karoly (Associate Principal, Mr. and Mrs. H. Russell Smith Chair)Elise Shope Henry (Mari L. Danihel Chair)Sarah Jackson
PiccoloSarah Jackson
HautboisNN (Principal)Marion Arthur Kuszyk (Associate Principal)Anne Marie GabrieleCarolyn Hove
Cor anglaisCarolyn Hove
ClarinettesBoris Allakhverdyan (Principal, Michele and Dudley Rauch Chair)Burt Hara (Associate Principal)
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Andrew LowyDavid Howard
Clarinette en mi bémolAndrew Lowy
Clarinette basseDavid Howard
BassonsWhitney Crockett (Principal)Shawn Mouser (Associate Principal)Michele Grego
ContrebassonNN
CorsAndrew Bain (Principal, John Cecil Bessell Chair)NN (Associate Principal)Gregory RoosaAmy Jo Rhine (Loring Charitable Trust Chair)Brian Drake (Reese and Doris Gothie Chair)Ethan Bearman (Assistant, Bud and Barbara Hellman Chair)
TrompettesThomas Hooten (Principal, M. David and Diane Paul Chair)James Wilt (Associate Principal, Nancy and Donald de Brier Chair)Christopher Still (Ronald and Valerie Sugar Chair)
TrombonesDavid Rejano Cantero (Principal)James Miller (Associate Principal, Judith and Thomas L. Beckmen Chair)
Trombone basseJohn Lofton
TubaNorman Pearson
TimbalesJoseph Pereira (Principal, Cecilia and Dudley Rauch Chair)
PercussionsMatthew Howard (Principal)James BaborPerry Dreiman
ClaviersJoanne Pearce Martin (Katharine Bixby Hotchkis Chair)
HarpeLou Anne Neill
London Symphony ChorusCréé en 1966 pour s’associer au travail du London Symphony Orchestra, le London Symphony Chorus a fêté en 2016 son 50e anniversaire. Le partena-riat entre London Symphony Chorus et London Symphony Orchestra a été renforcé en 2012 par le recrutement de Simon Halsey comme chef de chœur des deux ensembles. Le chœur joue aujourd’hui un rôle essentiel dans la promotion du programme LSO Sing.
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Le London Symphony Chorus a colla-boré avec des orchestres aussi renom-més que les Berliner Philharmoniker, les Wiener Philharmoniker et le Gewandhausorchester de Leipzig. Ardent défenseur des musiciens de demain, le chœur a également travaillé avec le NYOGB (Orchestre National des Jeunes de Grande-Bretagne) et l’Orchestre des Jeunes de l’Union Européenne. Il a sillonné l’Europe en tournée et s’est rendu en Amérique du Nord, en Israël, en Australie et en Asie du Sud-Est. Une grande partie du répertoire du London Symphony Chorus est disponible en enregis-trement, et sa vaste discographie lui a valu neuf prix à ce jour, dont cinq Grammy Awards. Parmi les parutions récentes, mentionnons le War Requiem de Britten avec Gianandrea Noseda, les Symphonies nos 2, 3 et 8 de Mahler avec Valery Gergiev, Les Saisons de Haydn, Belshazzar’s Feast de Walton, Otello de Verdi, ainsi que la création mondiale de la Passion selon saint Jean de James MacMillan, toutes sous la baguette de feu Sir Colin Davis. L’enregistrement récent du Crépuscule des dieux avec le Hallé Orchestra et Sir Mark Elder a reçu le Gramophone Award, et celui de la Grande Messe des morts de Berlioz avec le London Symphony Orchestra et Sir Colin Davis, l’International Music Award dans la catégorie chorale. En juin 2015, la Symphonie no 10 de Sir Peter Maxwell Davies, commande du London Symphony Orchestra et enregistrée par
le London Symphony Orchestra avec le London Symphony Chorus sous la direction de Sir Antonio Pappano, a remporté le South Bank Sky Arts Award dans la catégorie classique. Parmi les temps forts de la saison 2017-2018, citons la Symphonie no 3 de Bernstein avec Marin Alsop, la Faust-Symphonie de Liszt avec Sir Antonio Pappano et la Symphonie no 2 de Mahler avec Semyon Bychkov. Toujours soucieux d’élargir son recrutement, le London Symphony Chorus accueille volontiers la candidature de chanteurs de toute origine. Les personnes intéressées sont les bienvenues aux répétitions avant l’organisation d’une audition. De plus amples informations sont disponibles sur le site lsc.org.uk.
PrésidentSir Simon Rattle, ordre du Mérite, commandeur de l’Empire britannique
Président émériteAndré Previn, chevalier de l’Empire britannique
Vice-présidentMichael Tilson Thomas
MécènesSimon Russell Beale et Howard Goodall, commandeurs de l’Empire britannique
Chef de chœurSimon Halsey, commandeur de l’Empire britannique
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Chef assistantMatthew Hamilton
AccompagnateurBenjamin Frost
Président du bureauOwen Hanmer
Régisseur concertRobert Garbolinski
Régisseur projets chorals LSOAndra East
SopranosGreta AstedtCarol CapperNatalia CarrascoLaura Catala-UbassyAnjali ChristopherEve CommanderShelagh ConnollyBarbara de MatosSaskia EdwardsMaureen HallIsobel HammondDenise HoiletteClaire HusseyAlice JonesDebbie JonesRuth Knowles-ClarkLouisa MartinMeg McClureJane MorleyEmily NortonGill O’NeillMaggie OwenAndra Patterson
Alina PullenCarole RadfordLiz ReeveMikiko RiddAlison RyanAnneke SchulzDeborah StauntonGiulia SteidlSarah TalbotLizzie WebbRachel WilsonLivi Wilkinson
AltosKate AitchisonRosalind BagshawElizabeth BoydenJune BrawnerGina BroderickMatthieu BrossetJo BuchanMaggie DonnellyLynn EatonLinda EvansAmanda FreshwaterChristina GibbsRachel GreenYoko HaradaKate HarrisonJo HoustonElisabeth IlesElla JacksonJill JonesGilly LawsonBelinda LiaoLiz McCawAoife McInerneyJane MuirDorothy Nesbit
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Helen PalmerSusannah PriedeLucy ReayLis SmithLinda ThomasClaire TrocméCurzon TussaudKathryn WellsHannah Wisher
TénorsJorge AguilarPaul AllattErik AzzopardiJoaquim BadiaPaul BeechamRaymond BrienOliver BurrowsColin DunnMatt FernandoMatthew McCabe FloodPatrizio GiovannottiSimon GoldmanEuchar GravinaJude LenierAnthony MadonnaJohn MarksAlastair MathewsMatthew McCabeTom McNeillTobias MullerOli PerkinsDavide PrezziChris RileyMichael ScharffRichard StreetRobert WardJohn WarnerPaul Williams-Burton
BassesSimon BackhouseEdward BeesleyRoger BlitzGavin BuchanSteve ChevisMatthew ClarkeGiles ClaytonEdward CottellThomas FeaIan FletcherRobert GarbolinskiJosue GarciaJohn GrahamOwen HanmerJ.-C. HigginsNathan HomanAnthony HowickPeter KellettAlex KidneyThomas KohutRon PackowitzJamie PatrickAlan RochfordRichard TannenbaumGordon Thomson
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LE MUSÉE IMAGINAIRE DES ŒUVRES MUSICALESLYDIA GOEHRTraduit de l’anglais par Christophe Jaqueta vec la collaboration de Claire Martinet
Qui, de nos jours, contesterait que les symphonies de Beethoven, les concertos de Schumann et les sonates de Schubert sont des œuvres musicales ? L’on découvre pourtant dans cet ouvrage que penser la musique en termes d’œuvres ne va pas de soi : il n’en a pas toujours été ainsi, et le concept d’œuvre lui-même varie au gré des époques. Cette enquête sur les origines de notre « musée imaginaire des œuvres musicales » retrace les développements esthétiques, musicaux, politiques et sociaux qui, à partir de la fin du XVIIIe siècle, ont contribué à sa formation, puis à son institution. Pour répondre aux interrogations modernes sur la nature et les implications de la production d’œuvres dans le champ musical, Lydia Goehr revendique un concept d’œuvre ouvert, historique, immanent aux pratiques elles-mêmes. Il s’étend alors aux formes contemporaines de la musique désormais intégrées dans notre « musée », comme celles de John Cage, en rébellion contre l’œuvre, et jusqu’aux genres tenus pour populaires, comme le jazz.
Philosophe reconnue internationalement pour ses travaux en esthétique, Lydia Goehr est professeure à Columbia University (New York). Elle est également l’auteure de Politique de l’autonomie musicale : essais philosophiques (La rue musicale, 2016).
Collection Esthétique • 576 pages • 12 x 17 cm • 16,90 €
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La rue musicale est un « projet » qui dépasse le cadre de la simple collection d’ouvrages. Il s’inscrit dans l’ambition générale de la Philharmonie de Paris d’établir des passerelles entre différents niveaux de discours et de représentation, afi n d’accompagner une compréhension renouvelée des usages de la musique.
Pub Le musée imaginaire.indd 1 08/02/2018 16:54
SAISON 2017-18
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LE MUSÉE IMAGINAIRE DES ŒUVRES MUSICALESLYDIA GOEHRTraduit de l’anglais par Christophe Jaqueta vec la collaboration de Claire Martinet
Qui, de nos jours, contesterait que les symphonies de Beethoven, les concertos de Schumann et les sonates de Schubert sont des œuvres musicales ? L’on découvre pourtant dans cet ouvrage que penser la musique en termes d’œuvres ne va pas de soi : il n’en a pas toujours été ainsi, et le concept d’œuvre lui-même varie au gré des époques. Cette enquête sur les origines de notre « musée imaginaire des œuvres musicales » retrace les développements esthétiques, musicaux, politiques et sociaux qui, à partir de la fin du XVIIIe siècle, ont contribué à sa formation, puis à son institution. Pour répondre aux interrogations modernes sur la nature et les implications de la production d’œuvres dans le champ musical, Lydia Goehr revendique un concept d’œuvre ouvert, historique, immanent aux pratiques elles-mêmes. Il s’étend alors aux formes contemporaines de la musique désormais intégrées dans notre « musée », comme celles de John Cage, en rébellion contre l’œuvre, et jusqu’aux genres tenus pour populaires, comme le jazz.
Philosophe reconnue internationalement pour ses travaux en esthétique, Lydia Goehr est professeure à Columbia University (New York). Elle est également l’auteure de Politique de l’autonomie musicale : essais philosophiques (La rue musicale, 2016).
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La rue musicale est un « projet » qui dépasse le cadre de la simple collection d’ouvrages. Il s’inscrit dans l’ambition générale de la Philharmonie de Paris d’établir des passerelles entre différents niveaux de discours et de représentation, afi n d’accompagner une compréhension renouvelée des usages de la musique.
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BOSTON SYMPHONY ORCHESTRA / ANDRIS NELSONS
ORCHESTRE DU MARIINSKY / VALERY GERGIEV
LONDON SYMPHONY ORCHESTRA / SIMON RATTLE / FRANÇOIS-XAVIER ROTH / BERNAND HAITINK
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