histoire humanité I préhistoire civilisation
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In memoriam
La publication de ce premier volume de la version franaise deLHistoire du dve-
loppement scientifique et culturel de lhumanitconcide malheureusement avec ladisparition brutale de Joseph Bouyain, artisan principal de ce gigantesque ouvrage.Nous voudrions rendre hommage ce travailleur inlassable qui a consacr son temps,son nergie et son savoir-faire llaboration de cette prestigieuse collection.Pendant les derniers moments de sa vie, il tait anim du dsir ardent dachever lapublication de la version anglaise et de lancer les autres versions dans les grandeslangues de communication : espagnol, arabe, portugais, etc. Ce travail est maintenanten chantier mais Joseph Bouyain est parti sans avoir vu les fruits de son uvre.LUNESCO et la communaut intellectuelle internationale souhaitent par ces mots
exprimer le tmoignage mu de leur reconnaissance et honorer la mmoire de ceserviteur de lhumanit.
ditrice du volume : Corinne Julien.Avec la collaboration de Khadija Tour
Titre original :History of Humanity Vol I : Prehistory and the Beginning of CivilizationPubli par lOrganisation des Nations Unies pour lducation, la science et la culture(UNESCO), Paris et Routledge, Londres.
UNESCO UNESCO, 2000 pour ldition franaiseISBN UNESCO : 92-3-202810-7ISBN EDICEF : 2-84-129733-0
Les ides et opinions exprimes dans cet ouvrage sont celles des auteurs et ne refltentpas ncessairement les vues de lUNESCO. Les appellations employes dans cettepublication et la prsentation des donnes qui y figurent nimpliquent de la part delUNESCO aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires,
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LUNESCO remercie lAgence de la Francophonie pour sa gnreuse participationfinancire la publication de cet ouvrage.
Tous droits de traduction, de reproduction et dadaptation rservs pour tous pays.
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ou partielle, faite sans le consentement de lauteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, estillicite .Cette reprsentation ou reproduction, par quelque procd que ce soit, sans autorisation delditeur ou du Centre franais dexploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins,75006 Paris), constituerait donc une contrefaon sanctionne par les articles 425 et suivants duCode pnal.
ISBN 978-92-3-202810-5
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Sommaire I
Sommaire
Sommaire ............................................. I
Liste des figures ................................... IVListe des cartes ..................................... VIIIListe des planches ................................ X
Prface. La prhistoire en marche. Actualitdes recherches lors des douze derniresannes (1988-2000) ............................ 1
Jean-Pierre Mohen
Introduction........................................... 39Sigfried J. De Laet
Premire PartieDe lanthropogense aux dbutsde la production de nourriture
A. Lanthropogense et la priode delhomo habiliset de lhomo erectus
1 Lanthropogense : une visionglobale .......................................... 85Yves Coppens et Denis Geraads
2 La priode de homo habiliset dehomo erectus: une vision globale 97Yves Coppens et Denis Geraads
3 Le palolithique infrieur et lespremiers habitats en Afrique ........ 117
Jean Chavaillon
4 Larchologie du plistocneinfrieur et moyen en Europe ...... 138Paola Villa
5 La priode de lhomo habiliset delhomo erectusen Asie occidentale 182Francis Hours, s. j.
6 La priode de lhomo habiliset de
lhomo erectusen Asie mridionale(Palolithique infrieur) ............... 217Ramchandra V. Joshi
7 La Chine durant la priode delhomo habiliset de lhomo erectus 234Wu Rukang et Jia Lanpo
8 LIndonsie lpoque dhomohabiliset dhomo erectus ............. 240Gert-Jan Bartstra
B. Les nandertalienset leurs contemporains
9 Anthropologie physique(Une vision globale)...................... 259
Bernard Vandermeersch
10 Archologie(Une vision globale) ..................... 276Karel Valoch
11 LAfrique ...................................... 300Fred Wendorf, Angela E. Close,
Romuald Schild
12 LEurope (sauf lex-URSS) ......... 351Karel Valoch
13 Le territoire de lex-URSS ........... 372Valeriy P. Alexeev
14 LAsie occidentale ....................... 392Arthur J. Jelinek
15 LAsie mridionale ....................... 415Ramchandra V. Joshi
16 La Chine ....................................... 421Wu Rukang et Jia Lapo
17 LIndonsie ................................... 426Gert-Jan Bartstra
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II DELAPRHISTOIREAUXDBUTSDELACIVILISATION
C. De lapparition dehomo sapienssapiensjusquaux dbuts de la productionde nourriture
18 Vue densemble
( lexception de lart) ................. 441Bohuslav Klima
19 Les origines de lart(Vue densemble) ......................... 465
Hans-Georg Bandi
20 LAfrique ...................................... 478J. Desmond Clark
21 Le palolithique suprieur etle msolithique en Europe ........... 517
Marcel Otte
22 Le palolithique suprieur sur leterritoire de lancienne URSS ...... 552Valeriy P. Alexeev
23 Lart palolithique et msolithiqueen Europe ..................................... 572
Hans-Georg Bandi
24 LAsie occidentale de la fin du
palolithique moyen jusquaux dbutsde la production de nourriture....... 588Ofer Bar-Yosef
25 LAsie mridionale ....................... 624Ramchandra V. Joshi
26 La Chine ....................................... 631Jia Lanpo et Wu Rukang
27 LAsie du Sud-Est et le Japon ..... 637Karl L. Hutterer
28 LAustralie et la Nouvelle-Guine lpoque de lhomo sapiens sapiensjusqu'a il y a environ 5 000 ans..... 671Josephine M. Flood
29 Des origines de lhomme amricain 709Jos L. Lorenzo (dcd)
30 Prhistoire de lAmrique du Nord 724Alan L. Bryan
31 Le Mexique et lAmrique Centrale
depuis les premiers habitantsjusquaux dbuts de la productionde nourriture ................................. 756
Jos L. Lorenzo (dcd)
32 Les cultures des plus anciennespopulations de chasseurs en Amrique
Centrale, les Carabes, la partieseptentrionale de lAmrique du Sudet lAmazonie................................ 774
Mario Sanoja Obediente
33 Prhistoire de lAmrique du Sudnon-andine : Brsil, Paraguay, Uruguayet Argentine (il y a de 31 000 5 000 ans)...................................... 801Oswaldo R. Heredia (dcd)
34 Les Andes quatoriales et tropicales(de larrive de lhomme jusquauxdbuts de la production denourriture) ..................................... 834
Luis G. Lumbreras Salcedo
35 La priode lithique dans le sud-ouestde lAmrique du Sud (sud du Prou,Bolivie, nord-ouest de lArgentine,Chili) ............................................. 848
Lautaro Nuez Atencio
Deuxime PartieDes dbuts de la production de
nourriture jusquau premiers tats36 Des dbuts de la production de
nourriture jusquaux premiers tats :une vision globale......................... 885Sigfried J. De Laet (dcd)
37 La domestication des plantes :une vision globale......................... 913
Jack R. Harlan
38 La domestication des animauxdepuis les dbuts de la productionde nourriture jusquil y a environ5 000 ans : une vision globale....... 943Sandor Bknyi
39 La priode finale de la prhistoireen gypte ...................................... 964
Lech Krzyzaniak
40 LAfrique (sauf lgypte) depuisles dbuts de la production de
nourriture jusqua il y a environ5 000 ans ....................................... 993
David W. Phillipson
41 Le nolithique et le chalcolithiqueen Asie Occidentale (depuisil y a 12 000 ans jusqu il y a
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Sommaire III
5 000 ans)...................................... 1026James Mellaart
42 La prhistoire de la pninsulearabique ........................................ 1066
A. H. Masry avecla collaboration de A. H. Dani
43 LAsie mridionale du nolithiqueau dbut de lge du Bronze ........ 1076
Ahmad Hasan Dani
44 LAsie centrale et septentrionaleau nolithique .............................. 1104
A. P. Derevyanko
45 Asie du Sud-Est et Core.............. 1132
Wilhelm G. Solheim, II46 La Chine nolithique .................... 1168
An Zhimin
47 La priode nolithique en Europe 1186Sigfried J. De Laet (dcd)
48 Le monde gen au nolithique .... 1213Christos Doumas
49 Les civilisations nolithiquesen Mditerrane occidentale......... 1237
Jean Guilaine
50 La pninsule balkanique et le Sud-Est europen au nolithique.......... 1275
Milutin Garaanin
51 Le Nolithique en Europe centrale 1306Jens Lning
52 Le nolithique et le chalcolithique(ex-URSS) .................................... 1345
Nikolai J. Merpert
53 LEurope atlantique aunolithique .................................... 1374Pierre-Roland Giot
54 La nolithisation de la plaine
de lEurope septentrionale ............ 1414Lili Kaelas
55 Les monuments mgalithiquesen Europe...................................... 1439
Lili Kaelas
56 Lexploitation minire aunolithique et au chalcolithiqueen Europe...................................... 1488
Robert Shepherd
57 Les dbuts de la productionde nourriture au Mexiqueet en Amrique centrale ................ 1516
Jos L. Lorenzo (dcd)
58 Les dbuts de la production denourriture en Amrique centrale,les Carabes, la partie septentrionalede lAmrique du Sud etlAmazonie ................................... 1523
Mario Sanoja Obediente
59 Les Andes quatoriales et tropicalesdes dbuts de la productionde nourriture jusque vers 5 000avant le prsent ............................ 1533
Luis G. Lumbreras
Postface ................................................ 1547Sigfried J. De Laet (dcd)
Index ................................................... 1571
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Liste des figures
1. Outils lithiques dIsernia (Italie),dAmbrona (Espagne) et de Pech delAz II (France)
2. Outils en calcaire dAmbrona(Espagne) et de Terra Amata (France)3. Artefacts de lAcheulen ancien : Sitt
Marko (Syrie), Ubeidiya (Isral)4. Artefacts de lAcheulen rcent : Nahr
Al-Kabir (Syrie), Bireh (Jordanie)5. Artefacts de lAcheulen final : Nahr
Al-Khabir (Syrie)6. Industries de transition : El-Kowm
(Syrie)
7. Artefacts du Palolithique infrieur(Inde)
8. Artefacts du site du Sinanthrope Zhoukoudian (Chine)
9. pieu en bois dif, Lehringen (Alle-magne)
10. Gravure sur cte de buf, Pech de lAz(France)
11. Lignes graves sur omoplate de mam-mouth, Molodoca I, Bassin du Dniestr
12. Artefacts moustriens de Bir Sahara(site 13) (gypte)
13. Artefacts khormusiens, site 1017(Nubie)
14. Pointes lithiques du Middle Stone Age(MSA) rcent, Klasies River Mouth(Afrique du Sud)
15. Structures en pierre du MSA OrangiaI (Afrique du Sud)
16. Site Eth-72-1, artefacts du MSA (thio-
pie)17. Biface en ivoire de Rhede (Allemagne)18. clats lamellaires et pointes Levallois,
Knigsaue (Allemagne)19. Beov (ex-Tchcoslovaquie) : Proto-
charentien (Protoquina)20. La Ferrassie (France). Charentien de
type La Ferrassie21. Micoquien de lEurope centrale (Alle-
magne)
22. Artefacts moustriens, grotte de Kiik-Koba, Crime (Fdration de Russie)
23. Artefacts moustriens, SoukhayaMechetk, Bassin de la Volga
24. Molodova I, Bassin du Dniestr. Culturemoustrienne : plan dune habitation
25. Molodova I, Bassin du Dniestr. Recon-stitution dune habitation
26. Pronyatine, Ukraine. Gravure dun ani-mal sur un os. Moustrien
27. Industrie lithique du Moustrien deTranscaucasie
28. Outils sur lame; tradition mougha-rienne, grotte de Tabun (Isral)
29. Outils moustriens levantins, grotte deTabun (Isral)
Prfacea. Empreintes de pas humains
palolithiques. Aldne (France)b. Panneau peint danimaux.
Vallon-Pont-dArc (France)c. Plan de la grotte Cosquer.
Cassis (France)d. Relev dun cheval. Grotte Cosquer
(France)
e. Relev graphique du plafond de laSalle des Vagues. Grotte dArcy-sur-Cure (France)
f. Relev des animaux au profil piquet.Canada do Infeano (Portugal)
g. Relev de galets de basalte. Jerf-el-Ahmar (Syrie)
h. Plan du menhir bris. Locmariaquer(France)
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Liste des figures V
30. Outils moustriens et clats Levalloisdu Zagros, grotte de Bisitum (Iran)
31. Palolithique moyen de Dara-i-Kur(Afghanistan)
32. Artefacts de Xujiayao, Shanxi, Chine
Magdalnien33. Ours des cavernes, grotte des Com-
barelles, Dordogne, France34. Gravures paritales magdalniennes.
Grotte des Trois Frres, Arige, France35. Vnus de Willendorf (Autriche) et Vnus
de Kostenki (Fdration de Russie)36. Disposition topographique des gra-
vures dans les grottes palolithiques37. Industries du Late Stone Age en Afrique
septentrionale38. Art du Capsien suprieur (Tunisie)39. Microlithes dos, Tushka (Nubie);
pointe ounanienne du Sahara central;industrie pi-palolithique de loasis deWargla (Algrie)
40. Artefacts msolithiques du site Khartoum ancien , Khartoum,Soudan
41. Industries du Late Stone Age en thi-opie et en Afrique orientale42. Late Stone Age, Afrique du Sud : mth-
odes demmanchement darmatures deflches. Abri-sous-roche dApollo 11en Namibie, dalle peinte.
43. Chtelperronien ancien (France)44. Europe septentrionale : pointes foli-
aces45. Spulture de Sungir, prs de Moscou
(Fdration de Russie)46. Solutren : industrie osseuse47. Solutren : armes lithiques48. Magdalnien, industrie lithique et
industrie osseuse49. Cycle migratoire des rennes et des chas-
seurs dans la plaine septentrionale delEurope et artefacts hambourgiens
50. Artefacts aziliens (France)51. Tjongrien, industrie lithique (Bel-
gique)52. Culture ahrensbourgienne (Alle-magne)
53. Msolithique ancien (priode borale)54. Armatures du Msolithique septentrio-
nal55. Artefacts msolithiques de Scandinavie
56. Art msolithique (Europe septentrio-nale)
57. Reconstitution dune habitation,Mezhiritch, Bassin du Dniepr
58. Figurines fminines stylises, Mezine,
Bassin du Dniepr59. Industrie lithique du Swiderien60. Figurines zoomorphes en ivoire, grotte
de Vogelherd (Allemagne)61. Propulseur en bois de renne, Abri Mon-
tastruc Bruniquel, Tarn-et-Garonne(France)
62. Reprsentation dun renne sur un bton de commandement , grotte deKesslerloch, Thayngen (Suisse)
63. Reprsentation stylise dune femme,Gnnersdorf (Allemagne)
64. Personnages styliss gravs sur un os,Maglemose (Danemark)
65. Chasse au cerf, peinte en noir. AbrigoMas den Josep, Valltorta (Espagne)
66. Scne de bataille, peinte en noir. AbrigoLes Dogues, Gasulla, Espagne
67. Artefacts de lAurugnacien du Levant,
grotte de Hayonim (Isral)68. Artefacts du Kbarien, du Kbariengomtrique et du Moushabien, Asieoccidentale
69. Industrie osseuse du Natoufien, Asieoccidentale
70. Objets dart natoufiens, Asie occiden-tale
71. Artefacts du Palolithique moyen etsuprieur, grotte de Shangao (Pakistan)
72. Artefacts du Shiyu, Shanxi, Chine73. Artefacts dIndonsie et de Borno74. Galets amnags hoabinhiens (Viet Nam)75. Artefacts dUlu Leang, Sulawesi,
Indonsie76. Pointes de projectiles de Java
(Indonsie)77. Outillage lithique du Palolithique du
Japon, phase I78. Outillage lithique du Palolithique du
Japon, phase II79. Outillage osseux de la priode Jomon(Japon)
80. Figurines en cramique de la priodeJomon (Japon)
81. Haches tranchant poli du Plistocne,Terre dArnhem (Australie)
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VI DELAPRHISTOIREAUXDBUTSDELACIVILISATION
82. Crne de Kow Swamp V (Australie)compar des crnes modernes dfor-ms artificiellement ou non
83. Chasseur blessant un meu, parcnational de Kakadu, Terre dArnhem,
Australie84. Personnage masculin. Peinture de
Kilondjoruk, Terre dArnhem, Australie85. Pointe de Folsom du Colorado; pointe
de Clovis de lArizona (Etats-UnisdAmrique)
86. Pointe pdoncule carr, HandprintCave, Nevada (Etats-Unis dAmrique)
87. Industrie dEl Jobo : biface. Al Altico,Venezuela
88. Industrie dEl Jobo : choppers. E. doFalcon, Venezuela
89. El Jobo (Venezuela) : denticuls etpointes bifaciales lancoles
90. El Jobo (Venezuela) : lame, racloirs,grattoir
91. Phase Vinitu : outillage lithique (Brsil)92. Culture Umb : outillage lithique (Br-
sil)
93. Culture Humait : artefacts typiques(Brsil)94. El Ceibo (Patagonie, Argentine) : les
plus anciens artefacts lithiques95. Culture de Los Toldos (Patagonie,
Argentine) : outillage lithique96. Culture de Casapredense (Patagonie,
Argentine) : outillage lithique97. Artefacts typiques des populations de
chasseurs du Plistocne et de
lHolocne (partie occidentale delAmrique du Sud)98. Lamelles en pierre patine typique
pour les lamelles de faucille (gypte)99. Oasis du Fayoum (gypte) : outillage
nolithique100. Objets trouvs dans des mobiliers
funraires du Badarien (gypte)101. Objets trouvs dans des mobiliers
funraires de lAmratien (gypte)
102. Motifs peints en blanc peint sur desvases de lAmratien (gypte)103. Objets trouvs dans des mobiliers
funraires de Gerzen (Haute et Moy-enne gypte)
104. Danses rituelles peintes sur des vasesfunraires du Gerzen (gypte)
105. Girafes et autruche entraves? Gra-vures rupestres de Jebel Uweinat(Jamahiriya arabe libyenne)
106. Jricho (NPCA) : tour maisons rondes107. Mureybet III (Syrie) : maison ronde108. Bouqras (Syrie) : btiment rectangu-
laire (Maison 12)109. ayn Tepesi (Turquie) : plan du sec-
teur oriental des fouilles110. Tell Abada : plan dun district111. Habuba Kebira : plan de lagglomration112. Jawa : reconstitution dune maison du
secteur F113. Uruk, Warka (Iraq) plan du niveau IVB
du complexe dEanna114. Cinq vases du type dObeid trouvs enArabie Saoudite
115. Vestiges typiques du Nolithique enMongolie
116. Vestiges nolithiques typiques de laSibrie occidentale
117. Vestiges typiques du Nolithique Touva
118. Lours et llan dans lart nolithique de
la Sibrie occidentale119. Zone du lac Bakal : culture dAsakovo
culture de Serovo (Fdration deRussie)
120. Zone du lac Bakal : culture de Serovo culture de Kitoi (Fdration de Russie)
121. Culture nolithique de Novopetrovka(Fdration de Russie)
122. Culture de Kondon culture deVoznesenskoe (Fdration de Russie)
123. Sakachi-Alyan (bassin de lAmour,Fdration de Russie) : ptroglyphes
124. Principaux types dartefacts lithiquesdu Hoabinhien
125. Outillage osseux, Sampung, Java(Indonsie)
126. Microlithes, Ulu Leang (Indonsie)127. Reprsentations graphiques, Ile
dArguni, Indonsie
128. Trois vases en cramique de Tongsam-dong (Rpublique de Core)129. Masque ralis dans une coquille St.
Jacques, Tongsamdong (Rpublique deCore)
130. Outils en pierre. Culture de Peiligang(Chine)
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Liste des figures VII
131. Poteries des plus anciennes culturesnolithiques du Nord de la Chine
132. Poterie peinte de la culture de Yangshao(Chine)
133. Poterie de la culture de Xinglongwa
(Chine)134. Outil en forme de bche (si) de la cul-
ture de Hemudu (Chine)135. Poterie et artefacts en os et en pierre de
la culture de Hemudu (Chine)136. Styles cramiques du groupe de Fio-
rano (nord de lItalie)137. Styles cramiques de la culture de
Lagozza (Italie)138. Styles cramiques de la culture de Cor-
taillod (Suisse)139. Styles cramiques de la culture
dEgolzwill (Suisse)140. Cramiques dcores du Camp-de-
Chassey, Sane-et-Loire (France)141. Styles cramiques de la culture des
tombes en fosse (Catalogne, Espagne)142. Styles cramiques de la culture de Fer-
rires (Languedoc oriental, France)
143. Idoles en os, Almizaraque (culture deLos Millares, Espagne)144. Idoles en pierre chalcolithiques du sud
de la pninsule Ibrique145. Vestiges caractristiques de la culture
de Remedello (Italie)146. Plan du site nolithique proto-urbain
de Poljanica (Bulgarie)147. Types de cramique nolithique en
Europe centrale
148. volution des types dhabitationsnolithiques en Europe centrale149. volution des ouvrages de terre du
Nolithique en Europe centrale150. Tableau comparatif de la cramique des
cultures nolithiques des rgions auNord de la mer Noire
151. Types de poteries nolithiques (ex-URSS)
152. Plan du cairn de lle Carn, Plou-dalmzeau, Finistre, France
153. Plan du cairn de La Hoguette, Fon-tenay-le-Marmion, Calvados, France
154. Plans de dolmens couloir volus dela fin du Nolithique moyen (France)
155. Reconstitution de la grande stledcore de Locmariaquer (France)
156. Plans de tombes mgalithiques duNolithique rcent (France)
157. Les hypoges de la Marne (France)158. Reconstitution dune entre du village
de Champ-Duran Nieul-sur-Autize,Vende (France)
159. Enceinte fosss interrompus de Wind-mill Hill (Wiltshire, Royaume-Uni)160. Plan et reconstitution du tumulus
allong de Fussels Lodge (Wiltshire,Royaume-Uni)
161. Court cairn de Deerpark (Sligo, Irlande)162. Maisons construites en plaquettes de
pierre, les Orcades, Ecosse, (Royaume-Uni)
163. Newgrange, grand cairn mgalithique,valle de la Boyne (Meath, Irlande)164. Monuments rituels de type henge, An-
gleterre mridionale (Royaume-Uni)165. Flgeln-Eekhlten (Allemagne). Mai-
son de la civilisation des gobelets enentonnoir (TRB)
166. Types de tombe chambre mgalithiquesen Europe
167. Types de dolmens couloir en Europe
168. Reconstitution dune tombe mgali-thique en Scandinavie
169. Types dalles couvertes mgalithiquesen Europe
170. Mthodes dextraction du silex lpoque prhistorique
171. Plan de la minire de silex de Cissbury(Royaume-Uni)
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Liste des cartes
1 A. Carte de lAfrique intertropicale auMiocne suprieurB. Carte de lAfrique intertropicaleaujourdhuiC. Rpartition des Panids et desHominiens
2 Afrique : les principaux gisementsarchologiques et les sites Hominiensdu Pliocne et du Pleistocne infrieur
3 Emplacement des sites du Pleistocne
infrieur et du dbut du Plistocnemoyen en Europe4 Emplacement des principaux sites du
Plistocne moyen en Europe5 Asie occidentale. Sites du palolithique
infrieur ancien et rcent6 Asie occidentale. La transition du
Palolithique infrieur au Palolithiquemoyen
7 La valle de la Soan et emplacement des
sites palolithiques au Pakistan8 Emplacement des principaux sitespalolithiques de lInde
9 Carte du centre et de lEst de Java(Indonsie)
10 Carte de rpartition des Nandertaliens.11 LAfrique durant le Middle Stone Age.12 Emplacement des sites moustriens
dans lex-URSS dans lesquels ont ttrouvs des vestiges paloanthro-
pologiques13 Les principales rgions et les sitesimportants dAfrique
14 Carte de rpartition des principales cul-tures du dbut du Palolithiquesuprieur en Europe, entre vers 38 000et vers 32 000 avant le prsent
15 Les deux cultures principales enEurope, de vers 32 000 vers 22 000, sesont rpandues sur lensemble ducontinent
16 LEurope durant le Plniglaciaire, de22 000 17 000 environ.
17 LEurope au Palolithique final (de vers17 000 vers 12 000)
18 LEurope au Tardiglaciaire (Allerd).19 LEurope au Msolithique
20 Rpartition des principaux groupes desites du Palolithique suprieur sur leterritoire des plaines de lEurope orien-tale et en Crime
21 Carte des principaux sites duPalolithique suprieur en Asie occi-dentale
22 Carte du Sud-Est asiatique indiquantltendue des isthmes du Plistocnercent, et les sites archologiques men-
tionns dans le texte23 Carte du Japon indiquant ltendue desisthmes du Plistocne rcent et lessites archologiques mentionns dansle texte
24 Carte de lAustralie, de la Tasmanie etde la Nouvelle-Guine indiquant lessites archologiques du Plistocne
25 A. La Bringie au Plistocnesuprieur
B. La Bringie au stade de Woodford(il y a de 20 000 14 000 ans)26 Limites des glaciers dans le Nord-
Ouest de lAmrique du Nord lors de lapriode dextension maximale duWoodfordien
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Liste des cartes IX
27 Les sites archologiques les plusanciens du Continent amricain
28 Le Mexique et lAmrique centrale lArcholithique
29 Le Mexique et lAmrique centrale au
Cnolithique infrieur30 Le Mexique et lAmrique centrale au
Cnolithique suprieur31 LAmrique centrale, le Nord de
lAmrique du Sud et lAmazonie32 Cultures et sites archologiques men-
tionns dans le texte33 Les principaux sites archologiques
des chasseurs-collecteurs de la rgionandine, entre 16 000 et 10 000 avant leprsent
34 Le Sud de la partie centrale, la partie Sudet lextrme-Sud de la rgion andine, largion de lArchipel et la Patagonie
35 Sites du Sud-Ouest de lAsie et du Sud-Est de lEurope ayant livr des restes deplantes domestiques datant dil y a aumoins 8 000 ans
36 Les plus anciens sites nolithiques du
Sud-Est de lAsie et du Pacifique Sud37 Les plus anciens sites nolithiques delAmrique
38 Aires de distribution du loup39 Aires de distribution de la chvre
bzoard et du mouton sauvage40 Aires de distribution du cochon sau-
vage et de laurochs41 Les plus anciens vestiges danimaux
domestiques en Asie du Sud-Ouest
42 Expansion de llevage des caprins etdes ovins en Europe mridionale auNolithique ancien
43 gypte : les principaux sites nolithi-ques et prdynastiques
44 Aires de distribution des prcurseurssauvages des plantes cultives enAfrique
45 Sahara, Afrique occidentale et Afriqueorientale : sites illustrant les dbuts de
la production de nourriture46 Carte de lAsie occidentale entre11 000/10 500 et 10 250
47 Carte de lAsie occidentale entre 10 500et 8 250
48 Carte de lAsie occidentale au huitimemillnaire
49 Carte de lAsie occidentale entre 7 250/7 000 et 6 000
50 Carte de lAsie occidentale au sixime
millnaire51 Pninsule Arabe. Emplacement des
principaux sites prhistoriques52 Carte de distribution des sites
nolithiques en Asie mridionale53 Carte de distribution des principaux
sites nolithiques en Asie centrale etseptentrionale
54 LAsie du Sud-Est insulaire55 Le Nolithique en Mditerrane occi-
dentale entre 8 500 et 8 00056 Le Nolithique en Mditerrane occi-
dentale vers 7 800-7 50057 Le Nolithique en Mditerrane occi-
dentale58 Le Nolithique en Mditerrane occi-
dentale vers 6 000-5 50059 Le Nolithique en Mditerrane occi-
dentale vers 5 000/4 500
60 Le Prnolithique, le Nolithiqueancien et le Nolithique moyen dans lesBalkans
61 Le Nolithique rcent et lEnolithiquedans les Balkans
62 Lexpansion de la culture cramiquerubane
63 Trois importantes cultures duNolithique moyen centres respec-tivement sur le Rhin, lElbe et le Moyen
Danube64 Les plus importantes cultures duNolithique rcent en Europe centrale,occidentale et septentrionale
65 Lacculturation nolithique des plainesde lEurope septentrionale
66 Les tombes mgalithiques en Europe67 Les alles couvertes mgalithiques en
Europe68 Les monuments mgalithiques en
Europe69 Rpartition des principales mines desilex en Europe
70 Le Mexique et lAmrique centrale auProtonolithique
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Liste des planches
1. Empreinte fossilise de squelettedOreopithecus2. Squelette dAustralopithecus afarensis
( Lucy )3. Crnes dAustralopithecus africanus et
dAustralopithecus boisei(ouRobutus)4. Artefacts deHomo erectus5. Melka Kuntur. Le site oldowayen
volu de Gombor I6. Melka Kuntur. Le site oldowayen
volu de Garba IV7. Melka Kuntur. Le site de Garba I(Acheulen suprieur)
8. Melka Kuntur. Le site de Garba I(Acheulen suprieur)
9. Melka Kuntur. Le site de Garba XII(Acheulen ancien)
10. Castel di Guido (Italie). Biface en os11. Calotte crnienne de Pithecanthropus,
Trinil, Java (Indonsie)
12. Crne de Nandertal (Allemagne)13. Crne de la Chapelle-aux-Saints
(France)14. Crne de la Caume de lArago (Tau-
tavel, France)15. Crne de Saint-Csaire (France)16. Crne dHomo sapiens archaque de
Dali (Chine)17. Crne de Qafzeh 9 (Isral)18. Crne n 1 de la formation de Kibish,
valle de lOmo (thiopie)19. Crne dHomo sapiens sapiensde Cro-
Magnon (France)20. Cheval grav sur un galet. Abri de la
Colombire, Ain, France21. Bison dcoup en bois de renne. Abri de
la Madeleine, Dordogne, France
22. Sauterelle grave sur un fragment dos.Grotte des Trois Frres, Arige, France.23. La Dame la capuche . Brassem-
pouy. France24. Fragment de bton de commandement
avec reprsentation dune tte de bison.Grotte dIsturitz, Basses-Pyrnes,France
25. Groupe de personnages dansant (?).Grotte de lAddaura, Italie
26. Figures paritales de la grotte deKapova, Fdration de Russie27. Figurine fminine de Malta, Sibrie,
Fdration de Russie28. Plaquette en os dcore. Abri Blan-
chard-des-Roches, Dordogne, France29. Plaque de pierre avec la reprsentation
dun animal. Abri du Renne, Dordogne,France
30. Bison grav. Grotte de La Grze, Dor-
dogne, France31. Bton de commandement avec la
reprsentation de deux mammouthsaffronts. Abri de Laugerie-Haute,France
32. Gravure dun livre. Grotte du Gabil-lou, France
33. Peinture en noir dun taureau. Grotte deLascaux, Dordogne, France
34. Structure dhabitation, Eynan (Mal-laha), Isral
35. Spulture dune femme. Eynan (Mal-laha), Isral
36. Artefacts du Palolithique suprieur.Reniguta, Inde
37. Hache tranglement. Papouasie-Nou-velle-Guine
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Liste des planches XI
38. Crne de Mungo I (a, b, c) compar aucrne de Kow Swamp I (d). Nouvelle-Guine du Sud, Australie
39. Collier de la tombe du lac Nitchie. Nou-velle-Galles du Sud, Australie
40. Perles en os remontant 15 000 ans.Grotte de Devils Lair, Australie
41. Trouvaille dun boomerang, 10 000 ans.Fouilles de Wyrie Swamp, Australie
42. Artefacts de lArcholithique. Mexique43. Artefacts du Cnolithique infrieur.
Mexique44. Artefacts du Cnolithique suprieur.
Mexique45. Figurine anthropomorphe nolithique
de Merimde, gypte46. Figure rupestre avec bateau rituel ,
Gerzen, gypte47. Mobilier funraire. Minshat Abu Omar,
Dsert oriental, gypte48. Figure rupestre en bas relief de Jubbah
(Arabie Saoudite)49. Figure rupestre anthropomorphe de
Bir Hima (Arabie Saoudite)
50. Vase polychrome de Mehrgarh, Paki-stan51. Figurine anthropomorphe de Mehr-
garh, Pakistan52. Tessons durnes visage, culture de
Voznesenskoe, Fdration de Russie53. Maquette dune habitation du
Nolithique moyen, Krannon, Grce54. Poterie monochrome du Nolithique
ancien. Corinthe, Grce
55. Poterie de l Early painted (Noli-thique ancien), Sesklo, Grce56. Poterie peinte (Solid Style) du
Nolithique moyen, Tzani Magoula,Thessalie, Grce
57. Poterie polychrome du Nolithiquercent, Dimini, Grce
58. Poterie incise du Nolithique rcent,Dimini, Grce
59. Figurine de marbre du Nolithique
ancien de Knossos, Grce60. Personnage accroupi sculpt sur ungalet. Karamourlar Magoula, Grce
61. Statuette fminine de marbre dunolithique ancien. Sparte, Grce
62. Figurine de femme assise du nolithiquemoyen. Rgion de Pharsale, Grce
63. Poterie cardiale de Montserrat, Espagne64. Vase du type de Serra dAlto, Sette
Ponti, Italie65. Dolmen couloir de Lamalou, Hrault,
France
66. Tombe mgalithique de Sa Coveccada,Sardaigne, Italie
67. Les temples de Tarxien, Malte68. Muraille et barbacane de Los Millares,
Espagne69. Statue-menhir de Rosseironne, Gard,
France70. Tte taille sur un galet, Lepenski Vir,
Serbie71. Vase en forme de tulipe, Azmasuka
Moguila, Bulgarie72. Vase dcor floral dAnzabegovo,
Yougoslavie73. Vase zoomorphe de Mouldava, Bulgarie74. Maquette dune habitation. Porodin,
ex-Yougoslavie75. Statuette de Vina, Serbie76. Paire de statuettes de Hamangia, Rou-
manie
77. Vase dcor de Butmir, ex-Yougoslavie78. Vase peint au graphite. AzmasukaMoguila, Bulgarie
79. Vase de la phase Cucuteni-A. Cucuteni,Roumanie
80. Pendants en or, ncropole de Varna,Bulgarie
81. Idole en os. Cascioarele, Roumanie82. Autel. Trueti, Roumanie83. Vase ornithomorphe de Vuedol, ex-
Yougoslavie84. Statuette dlan. Culture de Sperrings,Fdration de Russie
85. Cuiller en forme doie. Culture de Sper-rings, Fdration de Russie
86. Ptroglyphes. Nolithique rcent deCarlie, Fdration de Russie
87. Cairn mgalithique de Bougon-Fo,Deux-Svres, France.
88. Menhir du Champ Dolent, Dol-en-
Bretagne, Ille-et-Vilaine, France89. Pierre orne de la tombe mgalithique deLuffang-en-Crach, Morbihan, France
90. Alignements de Menec, Carnac, Mor-bihan, France
91. Tombe mgalithique de WaylandsSmithy. Royaume-Uni
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XII DELAPRHISTOIREAUXDBUTSDELACIVILISATION
92. Village nolithique de Skara Brae,Mainland, Orcades, Royaume-Uni
93. Stonehenge. Vue arienne. Royaume-Uni
94. Tombe typique du Nolithique ancien,
Esbjerg, Danemark95. Hache en silex talon mince, munie de
son manche. Danemark96. Vase de la culture des gobelets en enton-
noir dAsmsa, Sude97. Poteries du groupe de Baalberge,
Dlauer Heide, Allemagne98. Vase contenant des perles en ambre de
la tourbire de Sortekaer, Danemark99. Poteries du Nolithique moyen de
Hjbjerg, Danemark100. Vase face de chouette de Svin, Dane-
mark101. Poteries rituelles de la maison
mortuaire de Tustrup, Danemark102. Dolmen couloir de Anta Grande da
Comenda da Ingreja, Portugal
103. Tumulus rectangulaires et circulaires deNaschendorf, Mecklenbourg, Allemagne
104. Dolmen couloir (restaur) de Hjulb-jerg, Danemark
105. Dolmen couloir de Mejls, Danemark
106. Chambre du dolmen couloir de Barse-bck, Sude
107. Chambre funraire compartimente deCarlshgen, Lderup, Sude
108. Newgrange (Irlande). Vue de lintrieurde la chambre
109. Newgrange (Irlande). La pierre du seuilde lentre
110. Knowth (Irlande). Le bassin de lachambre funraire orientale
111. Dowth (Irlande). Pierre de borduredcore
112. Fondations de la maison mortuaire ou cultuelle de Tustrup, Danemark
113. Base dun puits de mine montrant lesentres de galeries horizontales, Gri-mes Graves, Royaume-Uni
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PrfaceLa prhistoire en marche
Actualit des recherches lors
des douze dernires annes(1988-2000)
Jean-Pierre M ohenConservateur gnral du Patrimoine
D irecteur du Centre de Recherche et de Restaurationdes muses de France Palais du Louvre Paris
odirecteur avec A.H. Dani du volume II de la nouvelle Histoire delHumanit, consacr la protohistoire (1996), lve Bordeaux de
Franois et Denise Bordes et fouilleur sur leur chantier palolithique extraor-
dinaire de Combe-Grenal (Dordogne), docteur dtat en prhistoire Parissous la direction dAndr Leroi-Gourhan, jai souvent rencontr SiegfriedJ. De Laet pour raliser les deux premiers volumes du projet de cette nouvellesynthse que lUNESCO a soutenue de tous ses efforts. Cest donc avec ungrand respect de ces rfrences que jai accept de prsenter la version fran-aise du premier volume de cette gigantesque entreprise dj paru en anglaischez Routledge en 1994. En ralit, le manuscrit de ce travail collectif taitruni depuis le milieu de 1988, cest--dire il y a douze ans. Ma mission
possde un double objectif : souligner lobstination mritoire de lUNESCOet des prsidents successifs de la Commission internationale, CharlesMoraz puis Georges-Henri Dumont, et rendre hommage Siegfried J. DeLaet qui nous a quitts peu de temps aprs avoir appris le projet de cetteversion franaise quil esprait. Je prends donc le relais, en crivant cetteprface de ldition franaise, de celui qui avait la conviction que la rflexion
C
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approfondie et gnrale sur cette discipline si rcente quest la prhistoiretait indispensable son statut de science. Lintroduction et la postface deSiegfried J. De Laet qui encadrent les contributions de ce volume sont cesujet tout fait significatives. Elles font apparatre lun des principes de la
conception de la nouvelle Histoire de lHumanit de lUNESCO, qui tientcompte la fois des notions gnrales et thmatiques et galement des carac-tristiques originales et rgionales. Ainsi se dessine un projet, fort danslesprit de lUNESCO, de rendre compte dune histoire universelle et enmme temps des particularismes culturels de chaque rgion. Il nest pas utiledinsister sur ce texte de lintroduction de Siegfried J. De Laet qui garde toutesa fracheur et sa pertinence. En faisant le point des dcouvertes de ces douzedernires annes, je voudrais poser le problme de lvolution des connais-
sances dans un domaine aussi jeune que celui de la prhistoire et montrer que la prhistoire en marche dpend de rencontres alatoires aussi bien que delexprience intellectuelle des archologues, des anthropologues et de tousceux, philosophes, physico-chimistes, spcialistes des sciences de la Terrequi un niveau ou un autre apportent leur contribution la vision de nosorigines. Ce complment modeste un texte qui forme un tout discut collec-tivement ne remet pas en cause lunit du volume initial de la version anglaiseavec la prsentation des premiers hominids puis des premiers hommes
lorsquils se sont manifests sur Terre. Il apporte, avec un rsum de lactua-lit scientifique de ces douze dernires annes, un tmoignage de cetterecherche vivante qui progresse avec hsitation et parfois par bond : il dcritcomment la curiosit scientifique enqute et sempare des dcouvertes pourtenter dacqurir quelques fragments de connaissance sur les conditions denotre existence sur Terre et peut-tre sur quelques cls de son origine. Cebilan nest pas exhaustif mais, grce des exemples significatifs, il montreaussi la relation de plus en plus troite entre le hasard des trouvailles suscites
par les prospections et le lent travail en laboratoire qui claire la progressionscientifique. Celle-ci se renforce dans tous les domaines concerns dessciences de la Terre, des sciences des matriaux, des sciences de linforma-tion, des sciences humaines. De lordinateur comme aide la classification aumicroscope lectronique balayage coupl une sonde danalyse lmen-taire pour aborder la tracologie des outils, tous les moyens techniques daide la connaissance sont mis en uvre, entranant parfois des dbats anims.Par exemple les gnticiens se sont empars du problme des origines de
lespce humaine par le biais de ltude de lADN et proposent des dates ant-rieures 4,5 millions dannes pour la sparation des hominids du reste desprimates, dates plus anciennes que celles obtenues par lanalyse des docu-ments jusqu'alors retrouvs. La multiplication des datations physico-chimi-ques est galement une source bnfique de dbats sur les grottes ornes ousur les mgalithes. Les modles interprtatifs obtenus grce aux mthodes
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La prhistoire en marche 3
informatiques pour tester les systmes socio-conomiques des socitsprhistoriques sont stimulants mais impossibles exprimenter. Un para-mtre en particulier est difficile cerner, celui de la dmographie. Malgr cesincertitudes, plusieurs aspects enrichis de la prhistoire mritent dtre souli-
gns, douze ans aprs la mise au point de la version anglaise de ce manuscrit.
LANTHROPOGENSE : LANAISSANCEDELHUMANIT
Depuis les dcouvertes de Dubois Java et les tudes de Teilhard de Chardinen Chine ou de Marcellin Boule en France, depuis les dcouvertes du coupleLeakey en Afrique renouvelant la discipline de lanthropogense, les recher-
ches sur le terrain se sont multiplies et la conception de lvolution deshominids sest complexifie. La place importante accorde la palonto-logie humaine dans la nouvelle version du premier volume de lHistoire delHumanit est entirement justifie. Les douze annes qui viennent descouler confortent cette certitude quil manque encore beaucoup dinfor-mations fondamentales pour avoir un schma clair de la lente volution denos anctres. En mme temps, malgr la difficult pour les spcialistes deconcilier la morphologie et la biogense, les problmes soulevs par
lanthropogense sintgrent de plus en plus dans les interrogations primor-diales de lhumanit du XXIesicle. Ainsi, dans une Histoire de lHumanit,le premier vnement reconnu est celui de lexistence mme de cette huma-nit, ce qui implique que lon cherche la dfinir selon des critres qui, mesure que lon progresse dans ce domaine, ne seront pas les critresattendus. La bipdie naurait pas de relation directe avec le volume ducerveau, ni avec le langage ou la technique et encore moins avec un rgimealimentaire! Ce nest pas le moindre paradoxe de prendre conscience que
cette humanit, dont on a entrepris de faire lhistoire universelle, fuit toutetentative de dfinition qui mettrait en perspective la nature de notre espce.
Quels pralables? Et lAfrique?La sparation entre les anctres des hommes et les anctres des chimpanzsse serait produite, daprs les estimations chronologiques dduites destudes compares de la gntique et de la biochimie, entre 10 millions et4,5 millions dannes. Leur anctre commun, dont les fossiles font cruelle-
ment dfaut en Afrique dans ltat actuel des recherches, nest pas connu.Sans doute lenqute doit tre largie dans le temps et dans lespace gogra-phique, au-del de la seule Rift Valley et de lAfrique orientale et Sud-orien-tale. Louis de Bonis de luniversit de Poitiers met en avant sa dcouverteen Grce de louranopithque qui, il y a 9 millions dannes, ctoyait ledryopithque, grand singe arboricole voisin du chimpanz et du gorille
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africain. Qutait louranopithque? Peut-tre un anctre dhominid vivantcomme les Australopithques dans un milieu de savane boise. Et si loura-nopithque tait un cousin ou un anctre des Australopithques ayant colo-nis lAfrique il y a 6 millions dannes ?
Une vaste rpartition des Australopithques en Afrique irait dans le sensde cette hypothse dune origine lointaine impliquant lAfrique et desrgions voisines, ce qui remettrait en cause lide du berceau de lhumanitdans la seule Rift Valley. La dcouverte en 1995 dAbel, lAustralopithecusbahreghazali, Koro Toro au Tchad dans des niveaux archologiques datsde 3,5 millions dannes, pourrait confirmer ce point de vue et clairer defaon nouvelle la recherche de nos origines.
Du nouveau chez les Australopithques!Plusieurs dcouvertes importantes de palontologie humaine ont t rali-ses lors des douze dernires annes, ce qui permet desquisser la successionchronologique suivante propos des Australopithques (fig. 1) : LAustralopithecus ramidusdevenuArdipithecus ramidusa t trouv en
1994 Aramis, dans la valle de lAwash, en thiopie et date de4,4 millions dannes.
LAustralopithecus africanus,provenant des fouilles ralises en 1995
Kanapoi au Kenya, a t baptisAustralopithecus anamensiset datpar une couche de cendres volcaniques qui le recouvrait, value 4,1 millions dannes.
LAustralopithecus anamensis,proche du prcdent dcouvert AlliaBay, sur la rive Est du lac Turkana, tait lui-mme recouvert par unecouche de cinrite date de 3,9 millions dannes.
LAustralopithecus bahreghazali dit Abel a t trouv en 1995,beaucoup plus lOuest, Koro Toro, au Tchad, dans une couche conte-
nant de la faune archaque value 3,5 millions dannes. LAustralopithecus afarensis doit tre mentionn pour mmoire.Plusieurs restes fossiles appartiennent cette espce concentre enAfrique orientale. Le plus clbre fossile est le squelette de Lucyreconnu en 1974 et dat de 3,2 millions dannes.
LAustralopithecus africanusde Sterkfontein, au Nord de lAfrique duSud, a t dcouvert en 1995 mais a t complt en 1997 et 1998 et est lundes squelettes les plus complets quon connaisse, avec en particulier les os
des jambes et des pieds de bipdes. Ce fossile date de 3 millions dannes. LAustralopithecus aethiopicusde la valle de lOmo est une formegracile date de 2,8 millions dannes.
LAustralopithecus garhi, trouv en 1997 Bouri, en thiopie, est datde 2,5 millions dannes. Il serait le premier utilisateur doutils en pierreet mangerait de la viande.
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LAustralopithecus boisei trouv Konso, dans le clbre gisementdOlduvai, appel Zinjanthrope, est proche de lAustralopithecusrobustus provenant de Kromdraa en Afrique du Sud. Il est dat de 2 1,5 millions dannes.
Cette liste montre que la rgion privilgie pour la recherche actuelle des
premiers hominids est bien lthiopie, ainsi que la Tanzanie, et plus gn-ralement lAfrique orientale; mais pour la premire fois, une quipe franco-tchadienne, dirige par Michel Brunet de lUniversit de Poitiers (Nature, 16/11/95), prouve avec Abel que les Australopithques sont galement prsentsplus lOuest en Afrique, dpassant la faille de la Rift Valley et la zone de lasavane et sadaptant ainsi des cologies diversifies, il y a 3,5 millionsdannes. Cette vision nuancerait la thorie de l East Side Story chre Yves Coppens.
Une autre conclusion essentielle des recherches rcentes sur les premiershominids concerne la bipdie. Les pistes de pas de Laetoli (fig. a), enTanzanie, dates de 3,75 millions dannes, sont le premier tmoignageincontestable de la bipdie : on y reconnat les traces de pied de trois homi-nids, deux adultes et un jeune individu, enfonces dans les cendres consoli-des dun volcan. Yvette Deloison, spcialiste de la locomotion des hominids
Carte a Carte des dcouvertes des principaux Australopithques africains.
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au CNRS Paris, a pureconstituer le pied deces empreintes quellea compar la srie
assez complte des osdu fossile en coursdtude de Sterkfon-tein. Le talon est troitet fortement bomb;les orteils sont longs etreplis leur extrmit(au moins pour les
deux derniers) commedes doigts de main,tandis que le pouce estcart et prhensile. Lepoids du corps dumarcheur portait sur lebord extrieur du piedet la dmarche devait
tre balance commecelle dun chimpanz.Mais il ny a aucundoute sur la bipdietotale, lhominid avan-ant sans laide desmains. Ces conclusions obligent dissocier la bipdie qui, selon YvetteDeloison, ferait son apparition chez un primate primitif il y a quinze millions
dannes des autres caractres dhominisation comme le langage articulet le dveloppement du cerveau, ou encore comme la fabrication des outils. Labipdie trs ancienne nest, de toute manire, pas le rsultat dune adaptation des conditions climatiques particulires ayant entran la formation de lasavane, ni celui de la surrection du Rift en Afrique de lEst.
Dans ces nouvelles conditions, lanctre de lhomme nest plus obligatoi-rement un bipde arboricole , notion qui semble lquivalent de l homme-singe du XIXesicle. Avec les nouvelles hypothses, on peut penser que
lhominid a volu en adoptant un mode de vie de bipde et quil na pas connules modes de vie arboricoles des singes vivants. Dans ce sens, lhomme nepeut descendre du singe , mais dun anctre commun quadrupde.
Figure a Photographie des empreintes de pas humainspalolithiques de la grotte dAldne (Hrault) (photo-muse des Antiquits nationales de Saint-Germain-en-Laye).
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Le problme des outils les plus anciensLa question des outils les plus anciens reste dactualit et loin de prciser lanotion tablie d Homo faber , critre li la dfinition de lhomme
moderne capable non seulement dutiliser des matriaux bruts ou rudimen-tairement amnags, mais aussi, grce son cerveau plus dvelopp, deconcevoir des chanes opratoires cest--dire une technique pour obtenirdes outils fabriqus. Jusqu' ces dernires annes, il semblait que cette hypo-thse puisse concilier lhistoire de lvolution des fossiles humains et cellede lhistoire volutive des industries lithiques.
La dcouverte rcente au Kenya dune srie de pierres tailles riches etvaries dont plusieurs se raccordant en nuclus (noyau de pierre dbit
en plusieurs clats) rvlent un atelier de taille vieux de 2,3 millionsdannes atteste que le niveau de complexit mentale du projet technolo-gique (et non plus simplement de lusage instinctif dobjets de fortune porte de main) tait compltement acquis bien avant quHomo habilissemanifeste, cest--dire vers 1,9 million dannes. Ce constat tend remettreen cause le principe jusqu'alors admis que lapparition de loutil fait lhommecar les outils du Kenya sous-entendent une longue tradition qui dborde donclpoque dHomo habilis. Certains Australopithques que lon considrecomme plus proches des singes quHomo habilis, anctre vraisemblable delhomme, seraient donc impliqus dans la taille de ces pierres, ce que confir-merait galement la prsence doutils en pierre taille dans certains niveauxde Kada Gona et de Kada Hadar proches de la valle de lAwash en thiopie,et dates de 2,6 2,4 millions dannes associs des restes dAustralopi-thque garhi Bouri, en thiopie. Comme ces faits semblent se multiplier, ilse pourrait que la fabrication des outils ne reprsente plus, comme la bipdie,un des critres spcifiques du genre humain.
Si cette hypothse se vrifiait, lattnuation entre les critres animaux etles critres humains se confirmerait. Yves Coppens rsume ltat desconnaissances en admettant que la diffrence entre lhomme et le chimpanz est plutt quantitative que qualitative , ce qui nempcherait pas non plusde continuer penser que les degrs de complexit des chanes opratoiressont lis lvolution dun cerveau de plus en plus volumineux. La rci-proque est sans doute vraie. Le cerveau se serait dvelopp du fait de lusageintensif des outils.
Quelle place pour Lucy etHomo habilisdans la perspective desHomo erectus?La grande diversit morphologique qui apparat de plus en plus dans la vastefamille (homogne?) des Australopithques pose le problme de la pertinencequant la distinction de la varit gracile de lAustralopithque afarensis
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laquelle on rattache Lucy, la plus connue dentre eux, trouve en 1974 et datede 3,2 millions dannes, anctre probable dHomo habilis,attest entre 1,9et 1,6 million dannes. L. Leakey avait distingu, entre 1960 et 1963, dansun mme niveau stratigraphique dOlduvai, les restes dun Australopithque
robuste zinjanthrope dont la capacit crnienne tait de 450 cm3et ceux dunhominid dont la capacit crbrale se situait entre 600 et 700 cm3. La diff-rence tait telle que L. Leakey, suivi dautres spcialistes dont Y. Coppens etD.C. Johanson, insista sur lhominisation avance du second qui devintHomohabilis.
En ralit, il semble que la question dHomo habilis,loin de stre clari-fie lors des dernires annes, ne puisse tre renouvele qu la suite duncomplment dinformations morphologiques moins fragmentaires. Lucy, a
trop vite t classe parmi les anctres directes de lHomme moderne. Quand,ds 1984, Brigitte Senut du Musum dhistoire naturelle de Paris, affirmaitque daprs la morphologie des os du bras, Lucy tait arboricole malgr sabipdie, elle provoqua de vives discussions. Mais Y. Coppens lui-mme(1998), reprenant des tudes des spcialistes de son quipe, disserte sur legenou de Lucy, expliquant que cette petite femme avait une dmarche decagneuse, dhanche, et quelle progressait avec des balancements de bras.
Les premiers anctres dHomo habilisdatant de 4 3,5 millions dannes
ne sont reprsents que par des fragments Kanapo par exemple, prs du lacTurkana au Kenya. Dans le mme pays, ces mmes anctres dHomo habilissont contemporains Alia Bay dautres Australopithques. Le site importantpour comprendre la position dHomo habilispar rapport aux autres homi-nids semble tre de nouveau Olduvai en Tanzanie o, dans le Bed I (site I),des restes dHomo habilisse retrouvent avec des ossements dAustralopi-thque zinjanthrope dans des niveaux dats de 2,2 1,7 million dannes.Dans le Bed II (1,7 1,2 million dannes) les mmesHomo habiliscohabi-
tent avec les Australopithques boisei et au sommet des couches avecHomoerectusarchaque appel aussi rcemmentHomo ergaster. Lindustrie faitede galets amnags dits oldowayens est abondante et les premiers bifacesapparaissent la fin de la squence. On trouve aussi dans ce site la plusancienne structure dhabitat compose dun cercle de pierres intentionnel quidevait caler un abri de branchages ou de peaux tendues sur des perches.
Ces niveaux du site de Bed II dOlduvai posent bien le problme de la rela-tion entreHomo habiliset les Australopithques, puis la fin de cette priode,
avecHomo erectusdit aussiHomo ergaster. Olduvai,Homo habilisappa-rat comme autonome par rapport aux deux autres.
Le bel avenir dHomo erectuset lapparition du feuVers 1,8 million dannes et sans doute plus (2 millions dannes?) alors quedes Australopithques robustes et desHomo habiliscohabitent, apparaissent
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les premiers Homo erectus ou Homo ergaster. On les trouve dans toutelAfrique et ils semblent avoir conquis dautres espaces intertropicaux ettemprs chauds de lEurasie : ce sont tour tour les Pithcanthropes de Java,les Sinanthropes de Chine, lHomme dHathnora en Inde, lHomme de
Dmassisi en Gorgie (2 crnes trouvs en 1999) puis les Antnandertalienseuropens. La date trs ancienne de 1,7 million dannes pour les deux repr-sentants dHomo ergastertrouvs en Gorgie, daffinit africaine, semblebien situer la phase initiale de lexpansion eurasiatique desHomo erectus.
Daprs Henry de Lumley, les caractristiques dHomo erectussont uncrne allong au front bas et au bourrelet suborbital prononc, un volumecrnien qui varie de 800 1200 cm3, une mandibule au menton fuyant et unetaille assez grande qui dpassait le plus souvent 1,50 m. Homo erectusest
associ trois grandes dcouvertes : celle, vers 1,2 million dannes, de laconception dun outil en pierre, taill symtriquement et appel biface ;celle du feu vers 400 000 annes et celle, il y a plus de 300 000 annes, dunetechnique trs labore de la prparation des nuclus pour obtenir directe-ment la forme de lclat voulu, dite technique du dbitage Levallois. Lesnombreuses dcouvertes rcentes de fossiles dHomo erectus(Nankin enChine en 1993 et 1994, Sangiran Java, Atapuerca Gran Dolina en Espagne,Ceprano en Italie, Tautavel en France o la srie se complte danne en
anne) posent des problmes sur la vision que nous avons de leur volution,de leur culture et de leur comportement.
Lun des aspects les plus spectaculaires est la matrise du feu. Si lesexamens raliss en 1996 et 1997 sur les sdiments de la grotte de Zhoukou-dian, prs de Pkin, et en particulier sur les fragments osseux noircis par le feu,ne permettent pas dtre affirmatif sur la domestication du feu, des fouillesfaites entre 1985 et 1995 Menez Dregan, prs dAudierne en Bretagne ontmis en vidence de nombreuses traces de feu (charbons de bois calcins) et des
amnagements de foyers dont le plus ancien daterait de 465 000 ans, lun desplus vieux attests, associ une industrie sur galets amnags.Rattachs auxHomo erectusdEurope, les nombreux restes (2 individus
au moins) rassembls dans une mme grotte dans la Sierra dAtapuerca prsde Burgos, dans le Nord de lEspagne, dnomme Sima de Los Huesos,datent de 780 000 ans. Ils sont associs des galets amnags. Les Homoerectusde Sima de Los Huesos et lesHomo sapiens neandertalensissontdiffrents. Des caractres dHomo erectusdEurope se retrouvent dans les
restes de 25 individus trouvs Tautavel (Pyrnes-Orientales) et dats desenvirons de 400 000 ans sont baptiss antnandertaliens et posent leproblme de la relation avec les nandertaliens.
La dcouverte le 14 octobre 1996, la base de la grande squence acheu-lenne du gisement de Nadaoniyeh An Askar prs dEl Kowm, en Syriecentrale dun parital dunHomo erectusvieux denviron 500 000 ans, aux
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caractres archaques, prend toute son importance si lon comprend que lesHomo erectusoriginaires dAfrique se sont rpandus partir du Proche-Orient,vers lAsie dune part et vers lEurope dautre part. Sont-ils lorigine des Ant-nandertaliens europens? LHomo sapiensserait apparu en Afrique partir des
mmes Homo erectus vers 400 000 ans daprs les gnticiens, vers200 000 ans daprs les vestiges retrouvs : il serait alors parti la conqute descinq continents. Comment lesHomo sapiens sapiens se sont-ils distingus deleurs cousins nandertaliens dEurope avant que ceux-ci ne steignent?
La rvolution humaine :Homo sapiens sapiensetHomo sapiens neandertalensisThe Human Revolutionest le titre dun ouvrage collectif dit en 1989 par
P. Mellars et C. Stringer, qui pose bien la question troublante de la relationentre les deux espces dHomo sapiens, contemporaines pendant sans douteplus de 100 000 ans avant que la plus ancienne ne disparaisse il y a34 000 ans en France (crne de Saint-Csaire - Charente-Maritime) et plustardivement encore dans la pninsule Ibrique. Il existe une ralit biolo-gique des deux espces mais les uns pensent quelles taient interfcondeset les autres pas, ce qui est plus conforme la notion despce. La morpho-logie est suffisamment dtaille et significative pour pouvoir distinguer lun
et lautre de cesHomo sapiens. La mme grotte de Sima de Los Huesos prsde Burgos, en Espagne, qui contenait les restes dHomo erectus, recelaitaussi un ensemble unique de 33 hominids nandertaliens dats de300 000 ans et rcemment exhums. Ils constituent une prcieuse srie quiva permettre dvaluer les critres communs et les variations dune mmepopulation. On sinterroge aussi sur les intentions funraires de ces nan-dertaliens. Ce qui trouble la comprhension des relations entre les nander-taliens et les premiers Cromagnodes puis celle de la disparition des
premiers est la capacit culturelle similaire qui semble concerner la foisles deux espces non seulement au palolithique moyen (avec le recours auxspultures, la fabrication des parures et des diffrentes industries lithiques,lusage de locre en poudre, lamnagement des mmes types dhabitat)mais aussi au dbut du palolithique suprieur (avec en plus des industriesvolues lithiques et osseuses, lapparition des signes et des figures de lartpalolithique). Notre information est-elle tronque? Le peu de fossileshumains fait-il quon ne distingue pas la diffrence entre le contexte culturel
desHomo sapiens sapienset celui desHomo sapiens neandertalensis?Maissi les deux avaient des comportements culturels similaires, il faudraitadmettre que ceux-ci sont le rsultat dhabitudes sociales et non dune ven-tuelle supriorit biologique qui finirait par simposer pour quelque raisonpeu vidente dans ltat de nos connaissances. En dcembre 1998, la dcou-verte, au Portugal, dun squelette denfant de 4 ans dat de 24 500 ans
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confirme la complexit du problme. Joao Zilhao, son dcouvreur, et ErikTrinkaus sont affirmatifs sur la mixit des caractres anthropologiques nan-dertaliens et cromagnodes, ce qui implique une interfcondit des deuxespces; mais cet tat de fait est constat une date trs tardive dans le palo-
lithique suprieur, 3 000 ans aprs la disparition des vrais nandertaliens!La mort et la parurePlusieurs tudes et ouvrages sont parus sur les comportements culturelscomplexes et en particulier sur les modes de spulture (Defleur, 1993;Mohen, 1995) et les formes de parure (Taborin, 1993). Ces deux types decomportement concernent la perception du corps humain et ont tcommuns, semble-t-il pendant 60 000 ans, aux premiers Homo sapiens
sapienset aux derniers Homo sapiens neandertalensis. Les premiers ontensuite dvelopp cette double approche. Le rituel intervient pour les soinsapports au mort comme pour la parure du corps vivant. Quarante-deuxspultures dhommes modernes et dhommes de nandertal confondus,rparties dans seize gisements, grottes et abris-sous-roche occups entre100 000 et 35 000 ans reprsentent les toutes premires spultures delhumanit. Quatre sites regroupent plus de la moiti des spulturesconnues : Shanidar en Irak, Qafzeh et Skhl en Palestine, La Ferrassie en
Prigord. Le traitement collectif de la mort est reconnaissable ds le dbut.Les prlvements dossements et en particulier du crne et, inversement,lajout doffrandes sont conformes aux rituels que le fouilleur constate sanspouvoir leur donner la signification quils avaient. Au palolithique sup-rieur, plusieurs individus, hommes et femmes, peuvent se trouver ensevelisdans des mises en scne qui font penser des mythes : spultures de deuxenfants Soungir (Russie) et Grimaldi (Italie), spultures des trois adultesde Barma Grande (Italie) et de Dolni Vestonice (Moravie).
Lattention au corps par se manifeste galement, avant la fin de lpoquedu palolithique moyen, vers 40 000 ans. Les parures palolithiques sousforme de perles, de pendeloques ou dappliques, rarement de bracelets, seretrouvent dans les tombes, Soungir, Malta, Grimaldi, etc. Leur grandnombre dans les niveaux dhabitat indique quelles taient portes aussi parles vivants. Y. Taborin met en valeur le caractre sexuel de la parure sous uneforme reconnaissable (symbolique des coquillages fminins , comme lacypraea et la cycloteneritea,associs aux dentales masculines ), parfois
peine suggestive ou allusive. Comme les rites funraires, les rites de laparure sont le support dun dialogue de lindividu avec le groupe : Au fond,il sagit de faire accepter, sous certaines conditions, que la symbolique est uneforme de langage. Cet immense transfert de lapparence physique brutale audomaine de limaginaire, par lintermdiaire dobjets fonction de signe, estle propre de lhomme. (Y. Taborin, dans Sacco et Sauvet, 1998, p. 150).
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Langage doublement articul et communication abstraiteIl convient de complter lapproche ethnologique et psychologique prc-dente par lvocation dun dbat actuel sur laptitude au langage (Tattersall,
1999). Lexplication mcanique du langage articul rendu possible par lamorphologie du larynx nest plus convaincante et Louis de Bonis conclut parcette boutade : Mais les perroquets parlent sans larynx. Aprs des recher-ches physiologiques vaines sur les dimensions du canal hypoglosse qui, danslos occipital, permet le passage du nerf moteur de la langue; aprs de minu-tieuses enqutes sur les systmes de communication complexes de certainsanimaux comme les baleines ou des oiseaux qui auraient mis en place desdialectes locaux, il apparat que loriginalit du langage humain est de
combiner la double articulation : celle des sons (le jeu des voyelles et desconsonnes) et celle du sens des mots selon un code grammatical qui donnece sens daprs la position du mot dans une phrase. Ian Tattersall, duMusum dhistoire naturelle de New York, pense que la runion de ces deuxnouveauts autonomes cre un saut quantique par rapport tous les autressystmes de communication observables dans le monde vivant . Elle donne lhomme une capacit dabstraction et dassociation et la possibilitde raisonner sur des symboles (Tattersall, 1999, p. 85-86).
Do vient laptitude au langage humain? Ltude des nouveau-ns capa-bles dapprendre nimporte quelle langue existante, partir dun besoindexpression et de communication, fait dire certains (Pinker, 1999) que lelangage humain est un instinct, donc un caractre inn inscrit dans nos gnes.Il a sans doute exist des degrs de dveloppement de cet instinct traverslvolution des hominids et lon a cru comprendre que la diffrence impor-tante entre lHomo sapiens neandertalensiset lHomo sapiens sapienstenaitdans cette capacit ingalement partage. Un langage plus lent, aux phrasesplus rudimentaires, aurait pu handicaper les nandertaliens.
Quand le langage doublement articul sest-il vraiment impos? Ilsemble que palontologues, prhistoriens et psychologues saccordent penser quil existe une relation troite entre la facult dabstraction et deraisonnement sur des symboles et les traces de rituels symboliques commeles sites funraires, lusage de la parure et bientt l art mobilier et parital.
LHRITAGECULTURELDE LHUMANIT PALOLITHIQUE
Si le palolithique suprieur europen reste li la profession des manifes-tations artistiques peintes, graves et sculptes, toutes attribues une huma-nit trs proche de la ntre, des Cromagnodes de lespceHomo sapiens
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sapiens, lorigine de lhritage culturel en gnral remonte bien avant lappa-rition de notre espce biologique, non seulement dans le domaine de loutilmais, ce qui est plus audacieux, aussi dans celui de l art . Le sens esth-tique est pour M. Lorblanchet (1999) une dimension humaine qui ne peut tre
rduite aux seuls palolithiques suprieurs . Il cite la vulve de LaFerrassie (Dordogne) date de 40 000 ans, cest--dire dans cette rgion delpoque des derniers nandertaliens, mais aussi le caillou volcanique deBrkhat Ram en Isral ramass il y a 250 000 ans comme statuette fmininequelque peu retouche ou encore ce petit galet prsentant naturellement uninquitant visage brun et recueilli dans un site dAfrique du Sud, il y a3 millions dannes! La dmarche de M. Lorblanchet est audacieuse car lespreuves dcisives nexistent pas. Mais quelques autres arguments prouvent
que le problme mrite dtre pos. La prsence dun coquillage ou celle duncristal de roche dplacs de leur site dorigine seraient les indices qui confir-meraient que ces curiosits sont, ds le temps des Australopithques, dessupports de valeur et de communication. J.-M. Le Tensorer smerveille dela qualit de taille et surtout de la symtrie des bifaces acheulens quildcouvre Nadaoniyeh An Askar en Syrie, dans des niveaux dats entre600 000 et 200 000 ans. Les plus beaux bifaces sont ceux des couchesanciennes contenant, vers le niveau de 500 000 ans, les restes dun Pith-
canthrope archaque. Le choix des silex en fonction de leur qualit techniqueet de leur couleur est vident : le jaspe et lobsidienne sont recherchs. Il ya 300 000 ans, des Pithcanthropes tardifs utilisent de locre broye, peut-tre pour des peintures corporelles. Locre apparat aussi dans une des spul-tures de Qafzeh (Isral), il y a 100 000 ans. La recherche du beau seraitconforme au projet de vie du groupe en harmonie avec son environnementanim de spiritualit. Il accompagnerait lhominisation ds le dbut, et ellese dvelopperait sous forme de matrise de limaginaire quand les lobes int-
rieurs du cerveau moderne facilitent labstraction des concepts. Parmi lesgrandes manifestations artistiques dcouvertes ces dernires annes, quel-ques-unes apportent une information de toute premire importance.
Des grottes ornes incroyables : la grotte Chauvet (Ardche)et la grotte Cosquer (Bouches-du-Rhne)Le terme d incroyable nest pas trop fort car pour deux de ces grottes aumoins, les spcialistes ont hsit dans un premier temps se prononcer sur
lauthenticit ou sur lanciennet des peintures et des gravures de la grotteChauvet (Ardche) et de la grotte Cosquer (Bouches-du-Rhne).
Cest en 1994 que la grotte Chauvet, dnomme ainsi en hommage sondcouvreur Jean-Marie Chauvet, fut rvle avec ses 300 figures peintescomposes en panneaux et conserves dans un tat de fracheur exceptionnel(fig. 2). Le panneau des chevaux, celui des lions, celui des bovids, sont
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immdiatement devenus des classiques de lart palolithique avec ses super-positions de ttes donnant limpression de troupeau et de mouvement.Dautres figures comme celles des ours, des mammouths ou des rhinocrosaffronts nont pas leur quivalent. Il existe aussi des gravures dans cettegrotte. Une autre caractristique remarquable est davoir de nombreusestraces doccupation au sol, avec en particulier des ossements abondants
dours dont un crne dispos sur un bloc de pierre, donnant nettementlimpression dun culte de cet animal. Lors des premires investigations dansla grotte, des traces de pieds nus denfant ont t releves. Les premires indi-cations provenant de la grotte Chauvet apportent une srie dinformations quimodifient et prcisent lide de grotte orne (fig. 3). Les dates anciennes sontun lien entre les grottes ornes du Sud-Ouest de la France et du Nord de
Figure b Panneau peint rassemblant des chevaux, des rhinocros et un bison; grotte
Chauvet Vallon-Pont-dArc (Ardche) ; 28 000 av. J.-C. (dessin E. Tosello).
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lEspagne et lart mobilier aurignacien dAllemagne du Sud, celui du Vogel-herd en particulier. Le bestiaire des animaux dangereux quon y reconnat seretrouve dans la grotte Chauvet et non plus dans les grottes plus tardives du
Sud-Ouest europen. La composition savante des panneaux et la techniquetrs labore des figures des peintures rouges ou noires avec des effetsdestompe vont lencontre dun schma volutif tel que Leroi-Gourhanlavait labor avec un stade archaque qui se vrifie peut-tre en Dordognemais pas en Ardche. Parmi les thmes figurs, lopposition bison-cheval oufminin-masculin nest pas vidente. La technique consistant reprsenter lecorps dun bison en juxtaposant des empreintes rouges de paumes de main esttout fait originale et montre combien lhomme simplique dans llaboration
de limage animale qui nest quune projection de sa propre empreinte. Lesrecherches dans la grotte Chauvet ne font que commencer et nul doute quellesnous rservent encore bien des surprises. la suite de son reprage ds 1985,lannonce dans le dbut des annes 90 de la dcouverte dune grotte orne prsde Marseille, dans les calanques de Cassis, 37 m sous la mer a t reue parbeaucoup comme une galjade! Et pourtant, il a fallu se rendre lvidenceque cette entre de grotte tait lair libre pendant la dernire priode glaciairelorsque, avant le rchauffement de la plante, le niveau de la mer tait moins
100 m par rapport au niveau actuel. Les datations ralises grce la mthodedu carbone 14 ont montr deux phases de frquentation de la grotte par lespeintres prhistoriques. La premire srie de dates obtenue sur des empreintesde mains, noires, a donn 27 110 (+ ou - 3 %) avant le prsent. La secondesrie concerne les peintures dun cheval et dun bison, dates de 18 000 avantle prsent (fig. 4). Les figures de grande qualit peintes en rouge ou noir ou
Figure c Plan de la grotte Cosquer Cassis (Bouches-du-Rhne), daprs Clottes etCourtin, 1992.
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graves reprsentent des animaux classiques comme les chevaux, les bisons,les bouquetins, les cervids mais aussi des signes barbels et en zigzags. Il syajoute une iconographie locale, constitue de mduses, de phoques et de
pingouins. Un homme grav tombe la renverse transperc par un pieu, selonle thme de lhomme bless ou de lhomme mort que lon trouve Cougnac(Lot) ou Lascaux (Dordogne). La surprise a t de rencontrer un tel ensembledans une rgion o lart prhistorique tait si parcimonieux (grotte de BeaumeLatrone) avant la dcouverte de la grotte Chauvet. La grotte Cosquer a faitlobjet dune monographie (Clottes, Courtin, 1994); le sol est malheureuse-ment inond par la mer et lon ne peut esprer obtenir des renseignementsarchologiques sur la frquentation du lieu.
La lecture rupestre dArcy-sur-Cure (Yonne)La grande grotte dArcy-sur-Cure (Yonne), visite depuis longtemps pourses concrtions stalagmites, a rvl depuis 1990, sous la calcite opaque deses parois quil a fallu dcaper, des peintures et des gravures prhistoriques.Elles se rpartissent sur 250 m de galerie dans lobscurit totale. Sur leplafond de la Salle des Vagues, de grands raclages sont apparus, premireintervention suivie de fines gravures elles-mmes recouvertes par des traces
de peinture, peut-tre rouge dabord puis noire. Les peintures rouges sontvisibles sur les parois et forment des compositions comme le panneau desmains, celui des rhinocros, la Frise Rouge, etc. En tout 150 units graphi-ques peintes ont t dcomptes et une soixantaine danimaux reconnusdepuis 1991, surtout dans la Salle des Vagues, se dcomposent pour moitien reprsentations de mammouths, et aussi en reprsentations dours, de
Figure d Relev dun cheval grav superpos six mains ngatives de la grotte Cosquer Cassis (Bouches-du-Rhne), daprs Clottes et Courtin, 1992.
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rhinocros, de flin, doiseau, de cervid, de bison et de cheval (fig. 5). Aubestiaire sajoutent sept mains ngatives aux doigts complets et une auxdoigts incomplets, une main positive, deux figures fminines et deux vulvesen relief naturel rehauss docre. Les signes sont varis, traits rectilignes,courbes, points allongs ou superposs, barbel, signe trapzodal muni de
Figure e Relev graphique de la zone Sud du plafond de la Salle des Vagues de la grandegrotte dArcy-sur-Cure (Yonne), daprs Baffier et Girard, 1998.
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deux appendices latraux. Sous un plancher stalagmitique, les restes de lafrquentation des hommes prhistoriques comprennent deux petits foyersdclairage, deux lampes rudimentaires sur fragment de plancher stalagmi-tique et de multiples traces de lactivit des peintres. Les restes charbonneux
ont t dats entre 33 000 et 29 000 ans, rsultant de la calibration des datesau carbone 14 (28 000 et 24 000 avant le prsent). Celles-ci correspondent plusieurs phases de frquentation active de la grotte (Baffier, Girard, 1998)que ltude des pigments et des recettes des compositions des peinturesconfirme tout en dfinissant une certaine unit technique qui va de pair aveclunit de style gnral (M. Menu, Ph. Walter, 1996).
Les couleurs des grottes et des prhistoriques
La contribution rcente des laboratoires apporte des arguments techniquessouvent dcisifs pour savoir comment les peintures ou les gravures ont tralises dans quel temps? avec quels pigments et quels autres ingr-dients , mais surtout pour savoir, dans une approche comparative, quellespeintures sont de la mme matire colore ou au contraire quelles autressexcluent. Labb Breuil avait dj tenu compte des nombreux chantillonsdocre, de manganse et de charbons de bois de Lascaux (Dordogne),analyss par C. Couraud (1979) sur les conseils de A. Laming-Emperaire.
Des tudes similaires avaient t commences par les colorants dAltamira(Cantabrie) et dArcy-sur-Cure (Yonne). Avec les pigments dAltamira enparticulier, lintention des peintres dobtenir une matire colorante liquideet rsistante ne fait aucun doute : en effet les pigments noirs et rouges fine-ment broys taient associs du mica, du quartz et un lment rare,lambre (Cabrera Garrido, 1978). Au-del des dterminations, les investiga-tions rcentes, en particulier celles de M. Menu et de Ph. Walter du labora-toire de recherche des muses de France, aboutirent des conclusions sur
lorganisation des peintures : les mains ngatives de Gargas (35 prlve-ments microscopiques) et de Tibiran (6 prlvements) dans les Hautes-Pyr-nes taient faites dune grande varit de recettes partir doxydes de feret dhmatite, plus ou moins mlangs avec des grains de quartz ou delargile, ou partir doxydes de manganse de deux types avec ou sansbaryum ou de charbons de bois finement broys. Cette varit de recettes estcompatible avec lhypothse de prparations de peinture diverses et proba-blement dapplications des moments varis quil conviendrait maintenant
de prciser et sans doute par des groupes diffrents.Un autre bel exemple est celui de lanalyse des peintures de la grotte deNiaux (Arige) qui ont paru Andr Leroi-Gourhan comme trs homognes,du moins sur le plan stylistique. Les trois recettes reconnues associant lespigments rouges ou noirs une charge qui peut tre du feldspath potassiqueseul, le mme minral mlang de la biotite, ou du talc permettent de distin-
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guer au moins deux phases de mise en place des peintures alors quune seuletait admise. Des datations faites partir des chantillons des peintures elles-mmes ont confirm la nouvelle interprtation. Mais ces conclusions entra-nent aussi une nouvelle perception de ces peintures dont le savoir-faire est
aussi labor et collectif que toute autre activit technique. Tout en admirantla qualit iconographique et stylistique des peintures, le prhistorien, en asso-ciation avec les physico-chimistes, aborde le domaine de lart sur des basesscientifiques relles.
Des grottes animes par les espritsDeux aspects ont intress Marc Groenen (1997) et Michel Lorblanchet(1999) dans les grottes ornes, dune part les indices picturaux ou plastiques
montrant dans les grottes profondes la recherche de lidentification desformes vivantes sortant de la pnombre et dautre part les traces vulnrantesqui impliquent laction des visiteurs la vision du bestiaire rayonnant de vieet de mouvement. Dans les deux cas, les conclusions sont dduites duneobservation trs attentive et renouvele des parois. La premire dmarche estune volont de la part des prhistoriques de dcouvrir des tres qui surgissentde la paroi irrgulire ou des trous dombre bords de dcoupes suggestives.Il faut impliquer lattention des visiteurs qui deviennent actifs et donnent
naissance des animaux fantastiques la lumire de leurs lampes graisse.Tel drap stalagmitique de Font-de-Gaume (Dordogne) devient les pattesarrire dun cheval peint bondissant, les profils des ttes des chevauxpommels du Pech-Merle (Lot) sont dcoups naturellement dans la pierreet se dtachent partir de la pnombre de la grotte.
Marsoulas (Haute-Garonne), on a constat que 42 % des reprsenta-tions animales taient produites partir dune irrgularit de la roche. Altamira (Cantabrie), les bisons se replient dans les limites des rondeurs du
plafond. Labastide (Hautes-Pyrnes), les bosses voquent des bisons, lesplages de calcite, une rigole, des fissures, des cupules naturelles deviennentdes chines ou des encolures de chevaux et de bisons, des yeux ou desnaseaux. Lensemble du volume des galeries sanime ainsi, un renne duGabillou (Dordogne) senfuyant dans une chatire noire, le bison bless parles flches de Niaux (Arige) tant grav sur le sol, la vache de Lascaux(Dordogne) sautant un obstacle et un cheval tombant la renverse. Lebestiaire des grottes ornes donne lillusion de la vie. M. Groenen (1997)
montre que lexpression de cette vitalit est parfois lie des actions vuln-rantes qui consistent blesser lanimal reprsent comme le bison grav deNiaux, avec sur les flancs trois cupules dimpact de projectiles correspon-dant trois flches graves, ou dtruire une partie des peintures commecertaines mains de la grotte Cosquer (Bouches-du-Rhne) et mme certainsaspects de la grotte comme le prouve lamas de concrtions brises de la
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Ltude de la frise sculptemagdalnienne dAngles-sur-lAnglin (Vienne)Aprs cinquante ans de recherches, la frise sculpte dAngles-sur-lAnglin
a t publie (Iakovleva L., Pincon G., 1997) quand Suzanne de Saint-Mathurin et Dorothy Garrod ont commenc leur fouille dans labri du Roc-aux-Sorciers Angles-sur-lAnglin : une grande frise sculpte de 12,60 mavec quelques traces de couleur ocre a t progressivement dgage. Unepremire phase damnagement iconographique du site correspond auxgravures du registre infrieur. Celles-ci ont t en partie dtruites par lessculpteurs de lamnagement suivant, qui mirent en place des corps nus defemmes vues de face, sans tte, ni bras, ni pieds et des bisons qui sont nette-
ment associs. Le bison est secondairement en relation avec des chevaux etun flin. Lors dune reprise de la frise, des bouquetins ont t superposs auxsculptures existantes. Les animaux sont particulirement russis : lesbouquetins mles avancent, aligns dans le mme sens, ou saffrontent. Les
jeunes bondissent. Lanimal exprime la vie en tournant la tte en arrire, enouvrant la bouche, en dilatant les narines, en dressant loreille. Les repr-sentations humaines sont plus figes et plus abstraites : celles de la femmemettent en valeur la poitrine avec les seins, le ventre et les hanches avec le
pubis, une chelle qui est presque grandeur nature. On ne connat Angles-sur-lAnglin aucune tte fminine, alors que lhomme est identifi par deuxvisages vus de profil dont lun est barbu; ils sont dtours en bas-relief, lesdtails sont gravs et, pour lun, les cheveux et la barbe sont peints en noiralors que la peau est peinte en ocre.
La frise, cache par lpaisseur des couches archologiques dates vers14 000 ans, du magdalnien moyen, a probablement jou un rle dans lafrquentation du site que lon identifie un sanctuaire. Des anneaux assez
nombreux sculpts dans la pierre permettaient sans doute de cacher etpeut-tre de protger les sculptures. Lhypothse de mises en scne lors decrmonies a t avance. La publication rcente rvle donc une formeoriginale dabri-sous-roche sculpt lpoque magdalnienne, djconnue avec la frise des chevaux du Cap Blanc (Dordogne) et de La Chaire Calvin (Charente) mais se dveloppant avec une ampleur non encorereconnue.
Les roches palolithiques de plein airaux dessins gravs de Foz C@@@@a (Portugal)Des gravures de style palolithique ont t repres en 1981 sur les falaisesqui bordent le Douro Mazonco et ont attir lattention sur une forme nonencore reconnue de site dart rupestre en plein air. De 1992 1994, auPortugal, des milliers de gravures, concentres dans certaines zones de la
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valle du C@a et des valles voisines qui devaient tre noyes la suite de laconstruction dun barrage, ont t dcouvertes, inventories et releves(fig. 6). En 1995, des prospections mirent en vidence des sites gravettiens,solutrens et magdalniens dans les mmes valles, sans aucun doute en
relation avec les roches graves et piquetes. Deux sites importants ont tfouills, lun Salto do Bol avec un pavage de galets et des milliers darte-facts en quartz, quartzite, cristal de roche et silex taills typiques du gravet-tien final, et lautre Olga Grande avec des vestiges dhabitats solutrensdats de 18 000 ans, valuations chronologiques compatibles avec le stylede centaines de dessins animaliers. Ceux-ci reprsentent des quids, desbovins, des caprids et des cervids dont les dtails stylistiques rappellentceux des figurations des grottes ornes pyrnennes et cantabriques et des
plaquettes graves ou peintes du Parpallo. Ainsi reconnat-on plusieursconventions graphiques, animaux vus de profil avec parfois la tte retourne,avec lencornure en perspective tordue, avec des membres sans extrmits,sans ligne de sol et sans vgtation. Des gravures probables dun bison, duncerf mgacros et dun rhinocros Siega Verde, site voisin de Foz C@a,confirmeraient lge palolithique de ces dessins.
Cest la premire fois que des sites de plein air du palolithique europenimposent leur ampleur et leur richesse, rivalisant ainsi avec les grottes ornes.
Cela veut dire que les chasseurs palolithiques ne rservaient pas leurs expres-sions plastiques et graphiques uniquement au monde confin et secret des grotteset quils savaient sacraliser des tendues normes de leur territoire de chasse. Cesdcouvertes permettent aussi de rapprocher les arts palolithiques europensdautres roches graves ou piquetes dAustralie et sans doute dAmrique.
Dautres foyers trs anciens dart prhistoriqueen Australie, en Afrique australe et sans doute en Amrique
Si le grand art rupestre prhistorique a t dcouvert en Europe il y a unsicle avec la reconnaissance de la grotte peinte dAltamira, et si, pendantprs dun sicle, on a pens que ce continent avait seul le privilge de ce trsvieil hritage, des exemples de plus en plus nombreux confortent lide queles mmes communauts humaines qui se sont rpandues travers le mondeont cr des centres rupestres pour fixer des messages dordre mythique pourcommuniquer avec les esprits et les transmettre aux gnrations suivantes.
Un bel exemple de ces foyers trs anciens dart prhistorique est fourni
par lAustralie. G. Chaloupka (1993-1997) a fait le bilan de ses nouvellesrecherches dans ce domaine.La lointaine histoire de lAustralie commence entre 50 000 et 40 000 ans
quand les premiersHomo sapiens sapiensarchaques ont amnag les spul-tures de la rgion du lac Mungo, au Sud du continent. Pour tre plus prcis, unsite de la cte Est de la Nouvelle-Guine, vieux de 40 000 ans, correspond
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un site dat de 42 000 ans sur la cte septentrionale du continent australien,non loin de Sydney, quand le passage fut possible avec les embarcations
Figure f Relev des animaux au profil piquet de la roche n 1 de Canada do Inferno, C@a (Portugal), daprs Martinho Batista et Varela Gomes, dans Oliveira Jorge, 1995.
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lgres. Dans le contexte de ces premiers contacts, la proccupation de lacouleur est vidente, et les colorants les plus recherchs sont en particulierlhmatite ainsi que les ocres rouges et jaunes, prpars comme colorantssans quaucune trace dutilisation rupestre ne soit atteste.
Le premier grand style rupestre se dnomme le style de Paranamitee dunom dun vaste site de plein air riche de 10 000 gravures, 350 km au NorddAdlade, ville situe sur la cte mridionale du continent. La technique estune ligne piquete, polie dans la rainure profonde pour donner limpressiondune gravure. Les thmes reprsents sont, pour les deux tiers, desempreintes animales se combinant pour voquer de vritables pistes. Onreconnat aussi quelques figures de kangourous, de wallabies et dm