Hijab

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Hijab Différents types de hijab. Le hijab (arabe : ابَ جِ ح, hijāb) désigne, au départ et dans le Coran (sourate 33 verset 53), tout obstacle se trouvant devant un être ou un objet et pouvant le soustraire à la vue ou l'isoler. Il désigne, de nos jours, plus particulièrement le voile que certaines femmes musulmanes disposent sur leur tête en laissant le visage apparent. Le hijab est éga- lement appelé « voile islamique ». Lorsque le visage est couvert, on ne parle pas de hijab mais plutôt de « voile intégral » qui peut prendre la forme d'un niqab ou d'une burqa. 1 Origines Le voile islamique est d'origine proche-orientale. Déjà mentionné dans la tablette A 40 des lois assyriennes du roi Teglath-Phalasar I er vers 1000 av. J.-C., il est « obli- gation pour les filles pubères d'hommes libres et interdit pour les prostituées ». Dans le code d'Hammourabi au XVIII e siècle av. J.-C., la femme libre, contrairement à l'esclave, porte le voile sous peine de sanctions. Un texte assyrien en fait un signe distinctif entre femme honorable et prostituée. Dans la période antique, grecque puis ro- maine, le voile a la même fonction. C'est une distinction sociale et cette même fonction va être empruntée dans le Coran. Josy Eisenberg souligne que « les lois antiques des civilisations sémitiques comme celles des Assyriens, obligeaient le port du voile aux femmes mariées. ». Dans le christianisme enfin, de nombreux Pères de l'Église recommandent aux chrétiennes de porter un voile (Tertulliien, De Virginibus velandis, “le voile des Vierges”). Saint Paul, apôtre de Jésus, dans la première épître aux Corinthiens (11 :2-16) note : « L'homme lui ne doit pas se voiler, il est l'image de la gloire de dieu, mais la femme est la gloire de l'homme... voilà pourquoi elle doit porter la marque de sa dépendance » (pour cette raison, dans la plupart des campagnes de France, jusqu'au milieu du XX e siècle, les femmes se couvraient les che- veux d'un fichu, petit foulard de tête, pour aller à l'église). Pour les musulmans, le prophète Mahomet est le messa- ger de Dieu, les sourates du Coran viennent de Dieu et ne sont pas les échos de paroles ou de rites antérieurs ; pour les historiens, le fait de trouver dans une même région du monde et à des époques successives le même symbole, le même usage, inspire habituellement l'hypothèse vraisem- blable d'une filiation. D'autant que de nombreux passages du Coran se sont visiblement inspirés de la Bible ou de certaines traditions remontant aux anciennes civilisations païennes, mésopotamiennes ou arabes. 2 Terminologie Le terme hijab (arabe : ابَ جِ ح, hijāb) est issu de la ra- cine hajaba qui signifie « dérober au regard, cacher ». Par extension, il prend également le sens de « rideau », « écran ». Le champ sémantique correspondant à ce mot est plus large que pour l'équivalent français « voile » qui couvre pour protéger ou pour cacher, mais ne sépare pas. Selon les pays et les courants religieux, sa forme diffère : en Iran, par exemple, il s’appelle tchador et ne cache pas le visage ni les vêtements de la femme ; par contre, en Afghanistan, dans certaines régions du Pakistan ou d'Inde où il s’appelle tchadri, il cache tout le corps ne laissant voir que le bas de ses jambes couvertes d'un pantalon (la femme sous son voile est habillée d'un pantalon re- couvert d'une robe tombant légèrement sous les genoux) et à l'occasion ses bras et ses mains. Quand il s’appelle burqa, au sens qu'on lui donne depuis la fin des années 1980, il ne laisse rien voir du corps de la femme, ni ses mains, ni ses pieds : les Occidentaux l'appellent « voile in- tégral ». Traditionnellement, tchadri et burqa étaient des termes synonymes bien que le second ne soit connu que de l'intelligentsia afghane. Dans un contexte non arabophone, il désigne plus parti- culièrement le voile que certaines femmes musulmanes portent, couvrant la tête et laissant le visage découvert. Il est aussi appelé « voile islamique ». C'est le cas de pays comme la Malaisie ou l'Indonésie. 1

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Hijab

Différents types de hijab.

Le hijab (arabe : ,حجاب hijāb) désigne, au départ et dansle Coran (sourate 33 verset 53), tout obstacle se trouvantdevant un être ou un objet et pouvant le soustraire à la vueou l'isoler. Il désigne, de nos jours, plus particulièrementle voile que certaines femmes musulmanes disposent surleur tête en laissant le visage apparent. Le hijab est éga-lement appelé « voile islamique ».Lorsque le visage est couvert, on ne parle pas de hijabmais plutôt de « voile intégral » qui peut prendre la formed'un niqab ou d'une burqa.

1 Origines

Le voile islamique est d'origine proche-orientale. Déjàmentionné dans la tablette A 40 des lois assyriennes duroi Teglath-Phalasar Ier vers 1000 av. J.-C., il est « obli-gation pour les filles pubères d'hommes libres et interditpour les prostituées ». Dans le code d'Hammourabi auXVIIIe siècle av. J.-C., la femme libre, contrairement àl'esclave, porte le voile sous peine de sanctions. Un texteassyrien en fait un signe distinctif entre femme honorableet prostituée. Dans la période antique, grecque puis ro-maine, le voile a la même fonction. C'est une distinctionsociale et cette même fonction va être empruntée dansle Coran. Josy Eisenberg souligne que « les lois antiquesdes civilisations sémitiques comme celles des Assyriens,obligeaient le port du voile aux femmes mariées. ».Dans le christianisme enfin, de nombreux Pères del'Église recommandent aux chrétiennes de porter unvoile (Tertulliien, De Virginibus velandis, “le voile desVierges”). Saint Paul, apôtre de Jésus, dans la première

épître aux Corinthiens (11 :2-16) note : « L'homme luine doit pas se voiler, il est l'image de la gloire de dieu,mais la femme est la gloire de l'homme... voilà pourquoielle doit porter la marque de sa dépendance » (pour cetteraison, dans la plupart des campagnes de France, jusqu'aumilieu du XXe siècle, les femmes se couvraient les che-veux d'un fichu, petit foulard de tête, pour aller à l'église).Pour les musulmans, le prophète Mahomet est le messa-ger de Dieu, les sourates du Coran viennent de Dieu et nesont pas les échos de paroles ou de rites antérieurs ; pourles historiens, le fait de trouver dans une même région dumonde et à des époques successives le même symbole, lemême usage, inspire habituellement l'hypothèse vraisem-blable d'une filiation. D'autant que de nombreux passagesdu Coran se sont visiblement inspirés de la Bible ou decertaines traditions remontant aux anciennes civilisationspaïennes, mésopotamiennes ou arabes.

2 Terminologie

Le terme hijab (arabe : ,حجاب hijāb) est issu de la ra-cine hajaba qui signifie « dérober au regard, cacher ».Par extension, il prend également le sens de « rideau »,« écran ». Le champ sémantique correspondant à ce motest plus large que pour l'équivalent français « voile » quicouvre pour protéger ou pour cacher, mais ne sépare pas.Selon les pays et les courants religieux, sa forme diffère :en Iran, par exemple, il s’appelle tchador et ne cache pasle visage ni les vêtements de la femme ; par contre, enAfghanistan, dans certaines régions du Pakistan ou d'Indeoù il s’appelle tchadri, il cache tout le corps ne laissantvoir que le bas de ses jambes couvertes d'un pantalon(la femme sous son voile est habillée d'un pantalon re-couvert d'une robe tombant légèrement sous les genoux)et à l'occasion ses bras et ses mains. Quand il s’appelleburqa, au sens qu'on lui donne depuis la fin des années1980, il ne laisse rien voir du corps de la femme, ni sesmains, ni ses pieds : les Occidentaux l'appellent « voile in-tégral ». Traditionnellement, tchadri et burqa étaient destermes synonymes bien que le second ne soit connu quede l'intelligentsia afghane.Dans un contexte non arabophone, il désigne plus parti-culièrement le voile que certaines femmes musulmanesportent, couvrant la tête et laissant le visage découvert. Ilest aussi appelé « voile islamique ». C'est le cas de payscomme la Malaisie ou l'Indonésie.

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2 3 PRESCRIPTIONS ET DÉBATS

2.1 Autres noms

• Kichali (aux Comores)

• Tudung (en Malaisie)

• Ibadou (au Sénégal)

3 Prescriptions et débats

3.1 Généralités

Musulmanes avec le hijab accomplissant la prière du Joumou'a(prière du vendredi).

Boutique vendant des hijabs à Damas en Syrie.

Dans les sociétés musulmanes, la question a rarement eul'importance qu'elle revêt aujourd'hui et le thème du voilen'a été abordé généralement dans la littératuremusulmaneque d'un point de vue théologique, obstacle offusquant lavision de Dieu et non comme tenue vestimentaire[1].Pendant longtemps, les légistes musulmans ont invaria-blement affirmé le caractère obligatoire du port du voilepour les femmes musulmanes nubiles de condition libre,en s’appuyant essentiellement sur l'interprétation du ver-set 31 de la sourate 24, ainsi que sur le verset 59 de lasourate 33, plus précis mais mentionnant le jilbâb, formede manteau ou de châle. Le débat et les interprétationsportent généralement sur la partie à cacher qui relève de

l'interprétation du concept coranique de 'awra, les partiesà dissimuler au nom de la pudeur à la vue des autres,après la puberté, la notion de pudeur étant dialectique :elle se définit objectivement ou subjectivement selon qu'ils’agisse du point de vue du/de la regardé(e) ou du/de laregardant(e). Pour les femmes nubiles, il s’agit, pour laplupart des commentateurs, du corps entier à l'exceptiondu visage et des mains, parfois des pieds[1].Dans l'idée du respect du principe général de la pleinequalification des femmes à la participation de la viepublique, la plupart des légistes tempèrent égalementl'obligation de se voiler[1] si elle entre en contradictionavec cette participation. C'est par exemple le cas pourcommercer, ce qui ne peut se faire anonymement et né-cessite que l'on montre son visage et ses mains.Le Coran présente le voile comme un signe de re-connaissance des femmes de musulmans qui les met àl'abri des agressions extérieures. Néanmoins, les com-mentateurs musulmans ont souvent abordé le sujet sousl'angle de l'éthique musulmane qui favorise la primau-té masculine[1]. Depuis quelques années, la question duvoile est devenue l'objet d'un large débat, l'importancedes codes vestimentaires sharaïques se posant de manièreparadigmatique dans le cadre de la réaffirmation de lanormativité musulmane face à l'influence supposée né-faste des mœurs et discours permissifs occidentaux. Ain-si, dans nombre de pays à majorité musulmane où il étaitl'exception, comme l'Égypte et la Turquie, il tend à se gé-néraliser depuis le milieu des années 1980[1].Considéré, selon différentes réalités, par certains commeun signe d'appartenance librement consenti et par d'autrescomme un outil de réclusion et d'humiliation, il soulèvedes questions largement débattues ou commentées pourdes points de vue largement divergents, s’écartant de laquestion plus générale de l'éthique vestimentaire dont ilrelevait traditionnellement[1].La dénomination « voile islamique » elle-même prête àconfusion : elle suggère explicitement que le port du voileest une prescription de la religion musulmane, alors que,d'une part, il ne semble pas s’imposer dans toutes les com-munautés musulmanes, et que, d'autre part, il a existé etil existe encore dans des communautés non musulmanes.En réalité, le lien entre religion et « voile islamique » n'estpas formellement établi ; il repose sur des interprétationsqui varient selon les lieux et les époques. Si le « voile is-lamique » existe bien en tant que coutume, et s’il joueun rôle indiscutable de symbole identitaire pour certainescommunautés musulmanes, son fondement théologiquen'est pas établi de façon certaine.

3.2 Dans les textes

3.2.1 Dans le Coran

En ce qui concerne le sens religieux, le mot hijab est uti-lisé sept fois dans le Coran. Dans aucun cas il ne fait ré-

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férence au vêtement féminin, pour lequel deux formulessont utilisées (khoumour et jalâbîb).Le mot voile veut dire « rideau », il est devenu le symboled'une séparation entre la femme et l'homme. En revanche,le mot hijab peut avoir le sens de « rideau » pour dési-gner l'isolement des épouses de Mahomet : « Et si vousleur demandez (aux femmes du prophète) quelque objet,demandez-le leur derrière un rideau : c'est plus pur pourvos cœurs et leurs cœurs »[2]. Mais il s’agirait plutôt dedistances et d'obstacles qui interdiraient les contacts di-rects des invités du prophète avec ses femmes. Cette sé-paration, d'abord réservée aux femmes de Mahomet, seserait ensuite postérieurement étendue aux femmes mu-sulmanes en général.Le terme « voile » en français, celui que l’on porte surla tête est abordé (indirectement) une seule fois dans leCoran :

• Dans la sourate XXXIII, verset 59 :

« Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles,et aux femmes des croyants, de resserrer surelles leurs voiles : c'est pour elles le meilleurmoyen de se faire connaître et de ne pas êtreoffensées. - Dieu est celui qui pardonne, il estmiséricordieux ; traduction Denise Masson. »

Le mot traduit par « voile » ici et dans beaucoup de tra-ductions est le mot arabe jalabibihenna ( ,(جلابيبهن de jalâ-bib qui est le féminin pluriel de jilbab. Ce verset coraniqueconstituerait donc davantage un appel à la bienséance età la préservation sociale qu'une injonction vestimentairespécifique.Le mot jilbab signifirait ici plutot un drap qu'un quel-conque habit, et permettrait de cacher l'identité donc cou-vrir ou découvrir le visage.Cacher l'identité des réfugiéesde la Médine au début de leur refuge (la Hejra vers laMédine) diminuerait les offenses des originaux de la cité ;mais aprés quand grandissait la force et le pouvoir desMu-sulmans à Médine il sagirait plutot de découvrir le visagevoir l'identité pour diminuer les offenses. ( Charfi Zouheir,Dialogue avec l'Intégrisme religieux.page 26, 27)

• Quant à la sourate XXIV, versets 30, 31, le mot“voile” n'y apparait pas :

« Dis aux croyantes de baisser les yeux etde contenir leur sexe ; de ne pas faire montrede leurs agréments, sauf ce qui en émerge, derabattre leur fichu sur les échancrures de leurvètement...” (versets 31) ; traduction JacquesBerque. »

Le mot traduit par « fichu » ici est le mot arabe « khi-mar » qui peut signifier tout drap ou vétement que portait

la femme, ou plus précisément un drap bien connu jus-qu'a nos jours et qu'on appelle, en language tunisien parexemple, “fouta”. Il s’agit d'un drap qui couvre la moi-tié inférieure du corps féminin. Quant au terme rendu icipar « échancrures », il s’agit du terme arabe « jouyoub »,que d'autres traducteurs ont rendu par poitrines, gorges,seins, ou encore décolletés[3]. Le terme jouyoub est utilisépar le Coran au singulier jayb à propos de Moïse (27 :12 ;28 :32) dans le sens de l'ouverture de la chemise. Donc onpeut en déduire que le mot "échancrures” signifie les ou-vertures de la chemise ou vètements féminins qui ouvri-raient sur le sexe de la femme, bien que les mot vètementset chemise n'existent pas dans le verset susmentionné. Ilserait plus correcte de parler des échancrures de la femme(comme c'est dit dans le Coran plus exactement) pour si-gnifier les deux ouvertures du bassin, et il s’agirait alorsde rabattre les habits, draps ou “fouta” sur les deux ou-vertures du bassin féminin par le geste encore connu denos jours (rabattre fort et reserrer des deux mains l'habitsur le sexe).Chronologiquement, la sourate XXXIII précède la sou-rate XXIV[4].

3.2.2 Dans les hadiths

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Le hadith : « Un jour, la belle sœur du Prophète, Asmafille d'Abu Bakr rendit visite au Prophète, tout en portantdes vêtements fins (riqâq). Alors le prophète dit : ÔAsma,quand une fille est pubère, il lui sied de ne laisser voird'elle que le visage et les deux mains »[5], rapporté parle compilateur Abu Dawud, est invoqué par la majoritédes théologiens sunnites, chiites et ibadites, pour justifierl'obligation de voilement.Ce hadith se classe dans la catégorie des hadiths faibles(il ne figure pas dans les recueils canoniques comme ceuxd'al-Boukhari et de Muslim, et sa chaîne de transmis-sion est absente, ou à tout le moins incomplète) ; or dansla jurisprudence musulmane, un hadith faible ne sau-rait former la base d'une disposition obligatoire. Certainslibéraux avancent cet argument et d'autres pour remettreen question l'existence d'une prescription du voile.Le compagnon de Mohammed, Abd Allah ibn Abbas,ainsi que son élève Mujahid et également Hasan Al Bas-ri et d'autres, définissent l'expression « ce qui en parait »de la sourate XXIV, verset 31 comme désignant le visageet les mains qu'il n'est pas obligatoire de couvrir. Aicha,une des épouses de Mohammed, aurait quant à elle in-diqué que l'expression désigne le visage, les mains et lespieds.Chez les traditionalistes eux-mêmes, il y a débat sur

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4 4 DÉVOILEMENT

l'étendue de la awra (la partie à cacher) de la femme. AbuHanifa est d'avis que les pieds de la femme ne sont pas uneawra tandis que Mâlik ibn Anas ou Ahmad Ibn Hanbalconsidèrent eux que les pieds de la femme doivent être ca-chés en se basant sur des avis postérieurs à Mohammed.Mais les hadiths ne pourront, en aucun cas, avoir force demodifier le sens du texte coranique ou y ajouter des inter-prétations qui seraient personnelles donc non objectives.

3.3 Débats

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Bien que les prescriptions vestimentaires n'occupentqu'une place très marginale dans le Coran, cet aspectest mis au premier plan par les traditionalistes actuelsqui tentent de clore le débat sur la question en affirmantque l'obligation de voilement n'est contestée par aucunesource islamique et que la question ne se pose pas. Ce-pendant, les libéraux revendiquent ce débat. Par ailleurs,il y a eu dans l'histoire contemporaine des différents paysmusulmans certaines périodes de dévoilement.

3.3.1 Interprétations traditionalistes

Suivant certaines tendances traditionalistes, le Hijabdoit correspondre en tout ou en partie à certainscritères[réf. nécessaire] :

• Couvrir tout le corps à l'exception du visage et desmains (et des pieds chez la majorité des hanafites)

• Ne pas être une belle parure en lui-même

• Être opaque

• Être large, non moulant

• Ne pas être parfumé

• Ne pas ressembler aux habits des hommes

• Ne pas symboliser les habits des non-musulmane

• Ne pas attirer le regard

3.3.2 Contestation de l'interprétation traditiona-liste

Plusieurs penseurs libéraux contemporains, spécialistesde l'islam, se sont employés à remettre en questionl'obligation du hijab :

• À partir des sources religieuses elles-mêmes : encontestant le sens donné par les traditionalistes àcertains termes coraniques, dont aucun ne réfèreexplicitement aux cheveux, en rappelant que lestrois versets du Coran utilisés par certains théolo-giens pour affirmer que le voile des femmes estune obligation ont été révélés pour remédier à dessituations spécifiques : pour l'un imposer le res-pect de l'intimité et du domicile du prophète del'islam Mahomet, l'autre aux femmes de Maho-met qui doivent s’habiller d'une certaine façon afind'être reconnues et de ne point être importunéeset la troisième au fait qu'il faut couvrir la poitrine(entre les seins) ; ou encore en remettant en causel'authenticité du hadith invoqué par les traditiona-listes à l'appui de leur démonstration ; enfin en notantque, si elle existe, cette prescription n'est assortie, nidans le Coran ni dans les hadith, d'aucune sanction.

• À partir d'une analyse du contexte socio-culturel :les libéraux estiment que les Anciens ont tenu levoilement pour une évidence parce qu'ils baignaientdans un contexte socio-culturel où les normes ves-timentaires d'inspiration bédouine étaient très an-crées. Si les oulémas qui leur ont succédé (depuisceux des grandes écoles jurisprudentielles sunnites,chiites, ibadites jusqu'à ceux d'aujourd'hui) n'ont ja-mais songé à prendre leurs distances avec les An-ciens sur cette question, c'est justement, selon les li-béraux, parce que leur mode d'apprentissage et depensée consiste à assimiler les arguments dévelop-pés par ces Anciens sans les remettre en cause, alorsmême que l'évolution de nos sociétés contempo-raines nécessiterait une réévaluation de la significa-tion de cette norme vestimentaire.

De tous les éléments ci-dessus, ces libéraux déduisentque le voile n'est pas un principe fondamental de l'islam,et encore moins une prescription. On peut citer parexemple l'historien Mohamed Talbi, Iqbal Baraka (jour-naliste égyptienne), Muhammad Sa'îd al-'Ashmawi (an-cien magistrat et spécialiste de droit musulman et com-paré) ou encore Gamal El Banna (frère du fondateurdes Frères musulmans). En revanche, les libéraux s’ac-cordent tout de même avec la majorité des théologienssur l'obligation de bienséance dans les vêtements et de pu-dibonderie dans les attitudes (aussi bien pour les hommesque pour les femmes du reste).

4 Dévoilement

En Égypte, on considère que la première remise en causedu voile a lieu à la fin du XIXe siècle : Qasim Amin,qui appartient alors au courant de pensée modernistequi cherche à interpréter l'islam pour le rendre compa-tible avec la modernisation de la société, s’exprime enfaveur d'une évolution du statut de la femme dans son

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ouvrage Tahrîr al-mar'a (La libération de la femme) pu-blié en 1899. Il s’exprime notamment pour l'éducationdes femmes, la réforme de la procédure de divorce et lafin du voile et du confinement des femmes. En ce tempslà, Amin fait référence au voile facial (burqu : voile demousseline blanche qui recouvrait le nez et la bouche) queportent les femmes de classe aisée en ville, qu'elles soientchrétiennes ou musulmanes. Le hijab d'alors est effecti-vement lié à l'isolement des femmes. On considère géné-ralement que c'est à ce moment que le hijab cesse d'être lesymbole d'un statut social et de richesse pour devenir unsymbole d'arriération, selon ses détracteurs, et un enjeusocial, politique et religieux.En 1923, Huda Sha'arawi, considérée comme l'une despremières féministes, retire son voile facial en rentrantd'une rencontre féministe à Rome, lançant ainsi, d'aprèsde nombreux auteurs, un mouvement de dévoilement (al-sufûr).En Turquie et en Iran, le dévoilement est imposé audébut du XXe siècle par Mustafa Kemal Atatürk et lechah d'Iran, qui voient l'adoption de la tenue occidentalecomme un signe de modernisation. En février 2008, leParlement turc, dominé par le Parti de la justice et du dé-veloppement (Turquie) (AKP), vote une loi autorisant lesfemmes à porter le voile dans les universités[6].Cet amendement est annulé par la Cour constitutionnelle,qui interprète la laïcité dans le sens de l'interdiction duvoile sur la base de l'article 2 de la Constitution.En Tunisie, Habib Bourguiba interdit le port du voiledans l'administration publique et déconseille fortementaux femmes de le porter en public.Au Maroc à l'avènement de l'indépendance, le roiMohammed V, père du roi Hassan II, demande à sapropre fille d'ôter le voile en public, comme symbole dela libération de la femme.Au cours des dernières années de la guerre d'Algérie, lesFrançais organisent des cérémonies de dévoilement col-lectif censées démontrer l'œuvre civilisatrice de la Franceen Algérie en faveur de l'émancipation des femmesalgériennes[7]. Elles ne rencontreront que peu de succès.En Afghanistan, le port du voile est rendu facultatif en1959 par décret royal pris par Mohamed Zaher Chah.Les femmes des milieux aisés, intellectuels ou diploma-tiques seront nombreuses à Kaboul, notamment, à profiterde cette largesse. Les tâlebân, au pouvoir de septembre1996 à novembre 2001 rétablirent l'obligation du port dutchadri. A la libération du pays par les Américains, lesBritanniques et les Français, notamment, des femmes àHérât, Mazâr-é Sharîf et particulièrement Kaboul aban-donnèrent à nouveau le tchadri pour ne conserver qu'unsimple foulard sur la tête. Dans les écoles, les collèges etles lycées, les élèves portent un uniforme veste/pantalongénéralement noir et un foulard blanc ; leurs femmes pro-fesseurs portent un uniforme vert clair ou gris et aussi unfoulard.

À partir des années 1960, le port du voile ne fut ni imposéet ni fortement recommandé dans la plupart des pays àmajorité musulmane, à l'exception de l'Arabie saoudite.Depuis la révolution islamique de 1979, le port du voile enpublic est redevenu obligatoire pour toutes les femmes enIran (tandis que l'Arabie saoudite oblige les femmes nonmusulmanes à porter l'abaya sans qu'elles soient obligéesde se couvrir les cheveux)[8]. En avril 2007, la police ainterpellé des dizaines de contrevenantes et a distribué 10000 avertissements[8].

5 Aujourd'hui

Jeune femme somalienne portant un hijab en 2013.

Le hijab désigne donc une tenue aux justifications cora-niques. Il se veut symbole de modestie et de piété, mais ildésigne aussi, et surtout, une nouvelle manière de se cou-vrir la tête, contrainte ou revendicative, et se distinguedes formes utilisées traditionnellement ou à la campagne.C'est ce que A.E. Mac Leod désigne par l'expression newveiling, le « nouveau voilement ».Celui-ci se diversifie au fur et à mesure que cette nouvellemanière de se couvrir la tête se répand si bien que hijabne désigne plus seulement la tenue traditionnelle, maisl'ensemble des nouvelles manières de se voiler adoptées,principalement par les femmes appartenant à la classemoyenne au cours des années 1970 et 1980, et dont la te-nue est devenue courante dans l'ensemble dumonde arabeet du monde musulman.Le terme renvoie à une diversité de phénomènes : le hi-jab n'est pas le même et n'a pas le même sens en Arabiesaoudite, dans la Turquie laïque ou en France.

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6 8 VOIR AUSSI

5.1 Polémiques

Les circonstances entourant le port du voile en publicsont communément appelées les « affaires du voile isla-mique ».Le 5 juillet 2012, l'IFAB décide d'autoriser le port duvoile ou hijab dans les compétitions sportives[9]. Cettedécision est aussitôt critiquée par les associations fémi-nistes et partis politiques[10]. La Fédération française defootball a annoncé qu'elle « n'autorise pas les joueuses àporter le voile » en sélection nationale ou dans ses proprescompétitions[11],[12].

6 Bibliographie

• Les citations sont issues de J. Chelhod, « Hidjâb »,in Encyclopédie de l'Islam, 1975, t. III, p. 370

• Arlene Elowe Mac Leod, accommodating Protest,New Veiling and Social Change in Cairo, 1992 (pourune interprétation du phénomène du nouveau voiledans la classe moyenne urbaine égyptienne)

• Françoise Gaspard et Farhad Khosrokhavar, LeFoulard et la République, Paris, Éditions de La Dé-couverte, 1995

• Leïla Djiti, Lettre à ma fille qui veut porter le voile,Paris, La Martinière, 2004 (ISBN 2-84675-136-6)

• Michèle Tribalat, Jeannette Kaltenbach, La Répu-blique et l’Islam, Gallimard, 2002

• Leïla Babès, Le voile démystifié, Bayard

• Michèle Vianès, Un voile sous la république, Stock,2004

• Chahdortt Djavann, Bas les voiles !, Gallimard, 2003

• Le Foulard islamique en questions, publié sous ladirection de Charlotte Nordmann, avec notammentdes contributions d'Étienne Balibar, Saïd Bouama-ma, Dounia Bouzar, Christine Delphy, FrançoiseGaspard, Nilüfer Göle, Nacira Guénif-Souilamas,Farhad Khosrokhavar, Ludovic Paquet, AlexandrePruneau, Emmanuel Terray et Pierre Tournemire ;Paris, Éditions Amsterdam[13], 2004

• Moulay-Bachir Belqaïd, Le voile démasqué, ErickBonnier éditions, 2014

• Odon Vallet, Le Monde des religions, janvier-février2012, n° 51

• Josy Einsenberg, Les femmes au temps de la Bible,Stock, 1993

7 Notes et références[1] Éric Chaumont, article Voile, in M. A. Amir-Moezzi

(dir.), Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007,p. 924-926.

[2] Sourate XXXIII, verset 53 ; traduction de Régis Blachère)

[3] Mohamed Talbi, L'islam n'est pas voile, il est culte, éditionsCartaginoiseries, 2011, p. 39

[4] Asmaa Godin, Les sciences du Coran, édition Al Qalam,1999, p. 120.

[5] Muhammad Hamidullah, Le Prophète de l'Islam, ÉditionEl-Najah,1998, p. 962,

[6] « En Turquie, le Parlement autorise le port du voile àl'université », dans Le Monde du 07-02-2008, [lire enligne]

[7] Todd Shepard, « La bataille du voile pendant la guerred'Algérie », in Le foulard islamique en questions, sous ladirection de Charlotte Nordmann, Paris, éditions Amster-dam, 2004

[8] Dépêche de l'AFP, « En Iran, les touristes devrontmieux respecter le voile islamique », dans Libération du01/05/2007, [lire en ligne]

[9] Fifa : le port du voile autorisé enmatch, Le Figaro, 5 juillet2012.

[10] Voile autorisé par la Fifa : “régression”, Le Figaro, 6 juillet2012.

[11] La FFF contre le port du voile, Le Figaro, 6 juillet 2012.

[12] Footballeuses voilées : haro contre la décision de la Fifa,Le Figaro, 6 juillet 2012.

[13] Site des éditions.

8 Voir aussi

8.1 Articles connexes

• Voile

• Affaires du voile islamique

• Voile islamique dans les écoles en France

• Tchadri

• Jilbab

• Niqab | Burqa | Tchador

• Riad Hijab

• Sitar

• Voiles traditionnels, non-islamiques : Sefseri (Tuni-sie) | Haïk (Algérie) | Tchador (Iran)

• Tenue masculine : Qamis, Dishdasha, Igal etTaqiyah

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8.2 Liens externes 7

8.2 Liens externes

• Les différents types de voile islamique : diaporamadu Figaro

• Les différents types de voile islamique, sur le site la-croix.com

• Edouard Delruelle, « Signes convictionnels : lé-giférer sans illusions »,Politique, revue de débats,Bruxelles, n° 66, septembre-octobre 2010

• Meyrem Almaci, « Casse-tête autour du foulard, legrand écart des progressistes », Politique, revue dedébats, Bruxelles, n° 55, juin 2008

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Page 8: Hijab

8 9 SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE

9 Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image

9.1 Texte• Hijab Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hijab?oldid=120787632 Contributeurs : Hashar, Yann, Med, Nataraja, David Latapie, Hem-mer, Ghost dog, Orthogaffe, Vincent Ramos, Kelson, Ske, Deuxtroy, Ratigan, Khalid hassani, Michmaa, Marc Mongenet, MedBot, Oblic,Phe-bot, Turb, Seherr, Pemelet, ADM, ~Pyb, Urban, Kõan, Azoee, Jean-no, Escaladix, Tegu, Pcarbonnelle, Jef-Infojef, Fahd.Walid, Pixel-too, .melusin, Nicolas Ray, Leag, Mogador, BrightRaven, Bbullot, Muad, L'amateur d'aéroplanes, Chobot, Gribeco, Stanlekub, Zetud,Jagiellon~frwiki, Romanc19s, David Berardan, Lgd, Pok148, Gzen92, RobotQuistnix, FlaBot, Tavernier, Sixsous, EDUCA33E, YurikBot,Horowitz, Asquare, Oxam Hartog, B-noa, MMBot, Litlok, Moez, Dominique natanson, Ludovic89, Moulins, Chlewbot, Lithium57, Je-rome Charles Potts, Mith, Fabrice Ferrer, Esprit Fugace, Michel1961, Od1n, Chamole, Malta, Ahbon ?, Liquid-aim-bot, Lazuli, Grondin,Monsieur Fou, Dorothée, Galpha, Captainm, LUDOVIC, Hcanon, Thijs !bot, Francois 75015, Cloj, Kai Fr, En passant, Escarbot, Surréala-tino, Omar86, Laurent Nguyen, Rémih, JAnDbot, Oliver Rowe, Cebelle, Luzmael, Épiméthée, MirgolthBot, Sebleouf, Authueil, Jmgdoc,Matrix76, Idéalités, CommonsDelinker, Palamède, Pwet-pwet, Yamen, Salebot, Xloom, DodekBot~frwiki, Idioma-bot, VolkovBot, Cimoi,Theoliane, AmaraBot, Leioul, Chicobot, Moyg, A455bcd9, Infomanicool, Ptbotgourou, Minou85, Trait d'Union Bonnot, SieBot, Binabik,Bigoudine, JLM, Spin not, Amelia2007, Ange Gabriel, Alecs.bot, Vlaam, Lilyu, Michel421, JessiKado, DumZiBoT, Ir4ubot, Nonopoly,Francis Vergne, Quentinv57, Chrono1084, Alexbot, HerculeBot, Maurilbert, WikiDreamer, Naila13, Letartean, ZetudBot, Bgag, SouadAnane Lesina, NjardarBot, LaaknorBot, Harmonia Amanda, Luckas-bot, Tibo217, Shri Ganapati, Celette, LeJC, Kumkum, Jotterbot,GrouchoBot, Paulo35, Long John Silver, Zorlot, Le sourcier de la colline, D4m1en, Abracadabra, Xqbot, Lien Rag 99, *SM*, LeCardinal,Coyote du 57, Lomita, Orlodrim, Littarabe, Mounir mrabet, Yamuslimin, Kalashe, Haroun al Mouwahid, Zubule, EmausBot, Rehtse, Kilith,Zubarimesque, ZéroBot, Jhésite, WikitanvirBot, Jules78120, Zahil, Méphisto38, Bismillah, Tamereenbermuda, Keanuking, K007~frwiki,MerlIwBot, LoveBot, OrlodrimBot, Iraniendesouche, Pano38, Shev123, Éric Messel, Orikrin1998, SleaY, Titlutin, Nochnix, Enrevseluj,OrikriBot, Rome2, Addbot, Huraishi, Moknii hicham, Ytreza123, Angellewhite, Bstofbsto, Do not follow, Ninonninon, Ave035, Ferdi-nand4821, Octoechos, Kirfa et Anonyme : 203

9.2 Images• Fichier:Female_hijab_in_Islam.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e4/Female_hijab_in_Islam.jpg Li-cence : Public domain Contributeurs : File:Iftar in Patterson New Jersey.jpg (PD-USGov-State)Artiste d’origine : Officer

• Fichier:Hijabs_store,_Damascus.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0f/Hijabs_store%2C_Damascus.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Bernard Gagnon

• Fichier:Islamic_Society_of_Akron_&_Kent_-_women_jummah_prayer.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fc/Islamic_Society_of_Akron_%26_Kent_-_women_jummah_prayer.jpg Licence : CC BY 2.0 Contributeurs :http://www.flickr.com/photos/bethcanphoto/122649584/in/set-72057594090632449/ Artiste d’origine : Beth Rankin (BohPhoto)

• Fichier:P_history.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/48/P_history.svg Licence : Public domain Contribu-teurs : Travail personnel Artiste d’origine : User:Kontos

• Fichier:Religious_symbols.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/8e/Religious_symbols.svg Licence : Publicdomain Contributeurs : uploaded by author ≈ jossi fresco ≈. (Vector conversion of Image:Religious symbols.png .) Artiste d’origine : Jossi-fresco, revisions by AnonMoos

• Fichier:Somwmnhjbhd3a.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b8/Somwmnhjbhd3a.png Licence : CC BY3.0 Contributeurs : Heestii Barwaaqo 2013 Warya wow Official Song By Aflaanta Studio HD Artiste d’origine : aflaanta std

• Fichier:Star_and_Crescent.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/09/Star_and_Crescent.svg Licence : Publicdomain Contributeurs : Transferred from en.wikipedia.org Artiste d’origine : Original uploader was Kbolino at en.wikipedia.org

9.3 Licence du contenu• Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0