GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE...
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Langue : FRANÇAIS
Original : Français
PROJET : PROJET D’APPUI AUX INFRASTRUCTURES AGRICOLES
DANS LA VALLEE DE L’OUEME (PAIA-VO)
PAYS : BENIN
RAPPORT D’EVALUATION Date : juillet 2013
Equipe d’évaluation
Chef d’équipe : H. FELLAH, OSAN.2
Membres de l’équipe : X. BOULENGER, OSAN.2
N. KACEM, OSAN.2/ROSA
R. BA NAYE, OSAN.2
L. GARBA, OSAN.4
M.A. DIALLO, ORPF.2/MLFO
M. EL’HADJ SOUMARE, ORPF.1/SNFO
S. BEN ABDALLAH, CEGL1
Chef de division : D. KEITA, OSAN.2
Directeur pour le secteur : A. BEILEH, OSAN
Directeur régional : J. K. LITSE, ORWA
;
Révision par les pairs
Membres de l’équipe : R. MAROUKI, OSAN.1
K. LAAJILI, OSAN.3
A. BA, OSAN.1
L. KANE, OSAN.2
A. SOW, OSAN.3
E. ATTIOGBEVI SOMADO
GROUPE DE LA BANQUE
AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT
TABLE DES MATIÈRES
Equivalences monétaires, Année fiscale, Poids et mesures, Sigles et abréviations, Fiche de projet,
Résumé du projet, Cadre logique axé sur les résultats, Calendrier d’exécution du projet ………… i à v
I – Orientation stratégique et justification ......................................................................... 1 1.1. Liens du projet avec la stratégie et les objectifs pays .............................................. 1
1.2. Justification de l’intervention de la Banque ............................................................ 1 1.3. Coordination de l’aide ............................................................................................. 2
II – Description du projet ...................................................................................................... 3 2.1. Composantes du projet ............................................................................................ 3 2.2. Solutions techniques retenues et solutions de substitution étudiées ........................ 3
2.3. Type de projet .......................................................................................................... 4 2.4. Coût du projet et dispositifs de financement ........................................................... 4
2.5. Zone et bénéficiaires visés par le projet .................................................................. 6 2.6. Approche participative pour l’identification, la conception ...................................... et la mise en œuvre du projet ................................................................................... 6 2.7. Prise en considération de l’expérience du Groupe de la Banque .............................. et des leçons tirées dans la conception du projet ..................................................... 7
2.8. Principaux indicateurs de performance ................................................................... 8
III – Faisabilité du projet ........................................................................................................ 8 3.1. Performance économique et financière ................................................................... 8 3.2. Impact environnemental et social ............................................................................ 9
IV – Exécution ..................................................................................................................... 122 4.1. Dispositions en matière d’exécution ................................................................... 122
4.2. Suivi ....................................................................................................................... 13 4.3. Gouvernance .......................................................................................................... 14 4.4. Durabilité ............................................................................................................... 15
4.5. Gestion des risques ................................................................................................ 15 4.6. Développement des connaissances ........................................................................ 15
V – Cadre Juridique ............................................................................................................... 16 5.1. Instrument juridique .............................................................................................. 16
5.2. Conditions associées à l’intervention de la Banque et du Fonds .......................... 16
5.3. Conformité avec les politiques de la Banque ........................................................ 17
VI – Recommandation .......................................................................................................... 17
ANNEXES Nombre de pages
Annexe I. Indicateurs socio-économiques comparatifs du Bénin 1 Annexe II. Tableau du portefeuille de la BAD au Bénin 1 Annexe III. Carte de la zone du projet 1 Annexe IV. Photographies de la zone du projet 1
VOLUME 2 (rapport séparé) : ANNEXES TECHNIQUES
Annexe A Agenda de développement du pays, aperçu du secteur et soutien des bailleurs de fonds
Annexe B Soutien des arguments clés du rapport
Annexe C Annexes opérationnelles
i
Equivalences monétaires
(juin 2013)
Unité monétaire = F.CFA
1 UC = 755,905 F.CFA
1 UC = 1,49877 $EU
1 UC = 1,15237 Euros
Année fiscale
1er janvier – 31 décembre
Poids et mesures
1 tonne métrique = 2204 livres
1 kilogramme (kg) = 2,200 livres
1 mètre (m) = 3,28 pieds
1 millimètre (mm) = 0,03937 pouce
1 kilomètre (km) = 0,62 mile
1 hectare (ha) = 2,471 ares
Sigles et abréviations
ABE : Agence Béninoise de l’Environnement
AGETUR : Agence d’exécution des Travaux Urbains
CARDER : Centres agricole régional pour le développement rural
CCIB : Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin
CNAB : Chambre Nationale d’Agriculture du Bénin
DGR : Direction Génie Rural
DICAF : Direction du Conseil Agricole et de la Formation Opérationnelle
DPLR : Direction de la Promotion et de la Législation Rurales
DPP : Direction de la programmation et de la prospective
DPQC : Direction de la Promotion de la Qualité et du Conditionnement des Produits Agricoles
INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin
MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
MDAEP : Ministère du Développement, de l’Analyse Economique et de la Prospective
MEHU : Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme
ONASA : Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire
PADMOC : Projet d’Appui au Développement dans le Mono Couffou
PADRO : Projet d’Appui au Développement Rural de l’Ouémé
PAFICOT : Projet d’Appui à la Filière Coton Textile
PAFILAV : Projet d’Appui à la Filière Lait et Viande
PBF II : Projet Bois de Feu II
PDRNERICA : Projet de Diffusion Riz Nérica
PGIPPAP : Projet de Gestion Intégrée des Plantes Aquatiques
PNIA : Plan National d’Investissement Agricole
PNOPPA : Plateforme Nationale des Organisations Paysannes et de Producteurs Agricoles
PPF : Facilité de Préparation de Projet
PPEA : Projet de promotion de l’entreprenariat agricole
PSRSA : Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole
SCRP : Stratégie de Croissance pour le Réduction de la Pauvreté
UCIMB : Union des Chambres Interdépartementales des Métiers du Bénin
ii
iii
Fiche de projet
Fiche du client
EMPRUNTEUR : République du Bénin
ORGANE D’EXECUTION : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
(MAEP)
Plan de financement
Source Montant (M. UC) Instrument
FAD
38,24
Prêt
FAD 0,53 Don
FEM 5,20 Don
Gouvernement 2,07 -
Bénéficiaires 1,71 -
COÛT TOTAL 47,75
Principales informations sur le financement de la BAD
Monnaie du prêt FAD
Monnaie du don FAD
38,24 millions d’UC
530.000 UC
TRE (scénario de base)
VAN
16,9%
7,1 milliards de F.CFA (au taux
d’actualisation de 12%)
Durée – principales étapes (prévues)
Approbation de la note conceptuelle 6 juin 2013
Approbation du projet octobre 2013
Entrée en vigueur décembre 2013
Dernier décaissement 4éme trimestre 2019
Achèvement 31 décembre 2019
Dernier remboursement décembre 2063
iv
Résumé du projet
Aperçu général du projet : Le projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de
l’Ouémé (PAIA-VO) découle d’une démarche participative qui a associé l’ensemble des
parties prenantes, notamment les organisations des producteurs, les communes et les services
techniques décentralisés. Ces concertations ont permis de dresser un état des lieux exhaustif et
d’identifier les besoins en développement agricole et les modes de mise en œuvre les plus
adaptés. La formulation du PAIA-VO a tenu compte aussi dans une large mesure des leçons
tirées des projets de la Banque au Bénin et dans la sous-région, en s’efforçant de remédier à
certaines insuffisances relevées lors de l’exécution des projets. Elle a également pris en
compte les interventions en cours au Bénin financées par les autres partenaires au
développement et intégré les meilleures pratiques, en profitant au mieux des acquis des
expériences déjà conduites, tout en développant des synergies et complémentarités. Tenant
compte des orientations stratégiques du Pays et de la Banque, la formulation du projet a mis
un accent particulier sur certaines thématiques : (i) sécurité alimentaire et nutritionnelle, (ii)
chaînes des valeurs, (iii) emploi des jeunes, et (iv) changement climatique. Le projet proposé
aura une durée de six ans et touchera une population estimée à plus de 420.000 personnes.
Evaluation des besoins : La basse et moyenne vallée de l’Ouémé s’étend sur une superficie
de 4.770 km², abrite plus de 1,4 millions d’habitants et couvre 14 communes réparties sur
trois départements (Zou, Atlantique et Ouémé). Il s’agit d’une vallée très fertile située le long
du fleuve de l’Ouémé, présentant d’importants potentiels hydroagricoles et qui pourrait
constituer un pôle agricole pour l’ensemble du pays et la sous-région. En effet, le potentiel des
terres agricoles de cette zone s’élève à plus 70.000 ha mais moins de 30% de cette superficie
sont actuellement exploités. Par ailleurs, cette zone a été identifiée comme un pôle rizicole
dans le cadre de la stratégie nationale du développement de la riziculture. Le projet entend
donc servir de catalyseur au développement agricole de la zone, en favorisant une meilleure
maîtrise de l’eau, le renforcement des infrastructures socioéconomiques et la promotion de
trois filières porteuses : riz, maïs et maraîchage.
Valeur ajoutée pour la Banque africaine de développement : En ciblant des zones
défavorisées sur le plan économique et social, mais dotées d’un important potentiel agricole,
et en soutenant le développement des infrastructures, les interventions de la Banque vont
contribuer à réduire la pauvreté, les disparités régionales et sociales, à promouvoir l’emploi
des jeunes et à renforcer la résilience au changement climatique. Le projet tirera profit des
acquis des projets passés dans le pays, en matière notamment de diffusion d’intrants de
qualité, d’innovations technologiques, de gestion communale et de développement de
l’entreprenariat agricole, ainsi qu’au niveau régional pour ce qui concerne le développement
de l’irrigation et des infrastructures en général.
Gestion des connaissances : Le PAIA-VO contribuera à la formation et à la consolidation du
savoir-faire des producteurs. Il assurera aussi l’implantation et le développement de deux
centres de formation régionaux selon l’approche « Songhai », et d’un centre de promotion
rurale pour jeunes filles déscolarisées. Il permettra de manière inclusive à des jeunes et des
femmes de développer des capacités techniques et entrepreneuriales en s’installant sur des
terres dotées d’infrastructures et de moyens modernes d’exploitation, et favorisera l’essor des
activités para-agricoles. Dans le domaine de l’irrigation, le projet contribuera activement à la
mise en place de l’Agence de promotion des aménagements hydroagricoles (APAH). En
matière de résilience aux changements climatiques, le projet, grâce aux activités financées par
le FEM, développera et diffusera des actions innovantes dans le domaine agricole, valorisant
les savoirs faire locaux notamment en zones lacustres.
v
Cadre logique axé sur les résultats
Bénin : Projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de l’Ouémé (PAIA-VO)
But du projet : Contribuer à l’accroissement durable de la productivité et des productions végétales par la promotion des filières porteuses au niveau de la basse et moyenne vallée de l’Ouémé
CHAÎNE DES RÉSULTATS INDICATEURS DE PERFORMANCE MOYENS DE
VÉRIFICATION
RISQUES/
MESURES D’ATTÉNUATION Indicateur Situation de référence Cible
IMP
AC
T
La sécurité alimentaire et nutritionnelle est améliorée et
la pauvreté réduite
Prévalence de l’insécurité alimentaire
Pourcentage population pauvre
Croissance agricole
33% (2011)
36,2% (2011)
3,9% (2007-2009)
25% (2016) et 15% (2019)
30% (2016) et 25% (2019)
8% (2019)
-Stat. INSAE, EMICOV
-Etudes/enquêtes SCRPIII
-Rapport achèvement PNIA
EF
FE
TS
Accroissement du volume des productions agricoles
vivrières et maraîchères sur les marchés
Production agricole vivrière (riz, maïs) et
maraîchère additionnelles commercialisées
Vivrier : 70.100t (2013)
Maraichage : 24.000t (2013)
Vivrier : 92.560t (2019)
Maraichage : 32.600t (2019)
-Rapports annuels de la
Direction statistiques MAEP
-Rapports de suivi périodique
du projet
-Rapport de revue à mi-
parcours et rapport
d’achèvement du projet
Risques:
- Faible appropriation du projet
Mesures d’atténuation :
- Implication et participation des
bénéficiaires dans toutes les étapes et
renforcement des capacités (producteurs,
communes, MAEP)
Amélioration du revenu des populations rurales
Revenus de producteurs rizicoles
Revenus des femmes des jardins
Revenus des femmes/jeunes installés
77.000 FCFA/an (2013)
62.000 FCFA
NA
143.000 FCFA/an (2019)
383.000 FCFA/an (2019)
600.000 à 1.600.000 FCFA/an (2019)
PR
OD
UIT
S
1. Développement des infrastructures agricoles struct.
1.1 Périmètres gravitaires réhabilités
1.2 Bas-fonds aménagés
1.3 Jardins maraîchers féminins aménagés
1.4 Planches surélevées en zone lacustre promues
1.5 Magasins de stockage construits
1.6 Marchés primaires et secondaires modernisés
1.7 Pistes agricoles réalisées
1.8 Digues-pistes de désenclavement construites
1.9 Débarcadères construits
1.1 Superficies périm. aménagées (ISC)
1.2 Superficies BF aménagées (ISC)
1.3 Superficies jardins aménagées (ISC)
1.4 Superficies planches aménagées (ISC)
1.5 Nombre de magasins construits
1.6 Nombre de marchés modernisés
1.7 Linéaire de pistes réalisées (km) (ISC)
1.8 Linéaire de digues-pistes construites (km)
1.9 Nombre de débarcadères construits
1.1 0 ha
1.2 2.600 ha
1.3 -
1.4 50 ha
1.5 -
1.6 5
1.7 -
1.8 -
1.9 -
1.1 1.000 ha
1.2 6.100 ha (+3.500 ha)
1.3 +300 ha
1.4 250 ha (+200 ha)
1.5 +50
1.6 18 (+13)
1.7 +200 km
1.8 +10 km
1.9 +10
-Rapports d’activités des
services techniques chargés de
suivre l’exécution
-Contrats signés avec les
entreprises
-Rapports des bureaux de
contrôle
-Rapports d’activités du projet
Risques
- Lenteur des acquisitions, faible
capacité des services techniques
- Faible capacité des entreprises
Mesures d’atténuation
- Préparation des DAO prioritaires
dans le cadre du PPF
- Recours à la MOD et aux HIMO
pour certains travaux
2. Promotion des filières et professionnalisation des acteurs
2.1 Terres agricoles mises en valeur
2.2 Activités de maraîchage promues
2.3 Actions d’appui-conseil menées
2.4 Techniques adaptation chang. clim. diffusées
2.5 Comités gestion des infr. hydro-agri. formés
2.6 Semences certifiées diffusées auprès des producteurs
2.7 Plans fonciers ruraux élaborés dans 3 communes
2.8 Prix des produits agricoles diffusés grâce au SIM
2.9 Capacités du MAEP renforcées
2.10 Transformation des produits encouragée
2.11 Jeunes entrepreneurs agricoles appuyés/installés
2.12 Emplois directs créés dans le secteur agricole
2.1 Superficies emblavées (ha)
2.2 Nombre de femmes maraîchères appuyées
2.3 Nombre d’agriculteurs encadrés (ISC)
2.4 Nombre techniques d’adaptation diffusées
2.5 Nombre de comités formés
2.6 Quantités de semences diffusées
2.7 Nombre de plans fonciers ruraux élaborés
2.8 Nombre de marchés suivis
2.9 Nombre d’agents du MAEP formés
2.10 Nombre d’unités de transf. mises en place
2.11 Nombre de jeunes appuyés/installés
2.12 Nombre d’emplois créés
2.1 -
2.2 -
2.3 -
2.4 -
2.5 0
2.6 -
2.7 -
2.8 7
2.9 -
2.10 -
2.11 -
2.12 0
2.1 5.000 ha
2.2 +7.500 femmes
2.3 21.000 (dont 50%femmes)
2.4 +10
2.5 +100 comités
2.6 + 350t
2.7 +15 PFR
2.8 20 (+13)
2.9 +120 agents
2.10 + 30
2.11 +2.000 (dont 500 femmes)
2.12 + 3.500 (dont 1.200 femmes)
-Contrats signés avec les
prestataires de services
associés
-Conventions et protocoles
signés avec les structures
partenaires
-Rapports d’activités du projet
Risques
- Appropriation et gestion limitées des
infrastructures
- Conflits entre agriculteurs/éleveurs
Mesures d’atténuation
- Démarche participative engagée
- Implication, organisation et
formation des acteurs locaux
- Organisation concertée de l’espace
communal, création de couloirs de
passage et d’aires d’accueil bétail
3. Gestion du Projet
3.1 Activités d’acquisition menées
3.2 Activités du projet déroulées
3.3 Gestion financière assurée
3.4 Suivi évaluation exécuté
3.1 PPM tenu et respecté
3.2 Taux de décaissement conforme
3.3 Rapports d’audit produits
3.4 Système de SE opérationnel
3.1 élaboré (2013)
3.2 0% (2014)
3.3 cab. recruté (2014)
3.4 en place (2014)
3.1 PPM mis à jour au moins une fois/an
3.2 17% par an en moyenne
3.3 6 rapports d’audit annuel validés
3.4 Un rapport de SE à mi-parcours et un
rapport final produit
-PPM
-Système SAP
-Rapports d’audit
Aide-mémoire missions et
rapports
Risques
- Faiblesse CCP
Mesures d’atténuation
- Recrutement concurrentiel, contrat de
performance, manuel de procédures
AC
TIV
ITÉ
S
CL
ÉS
COMPOSANTES RESSOURCES
Composante 1 : Développement des infrastructures agricoles structurantes
Réalisation des aménagements hydro-agricoles, des infrastructures de stockage, de commercialisation et dé désenclavement
Composante 2 : Promotion des filières et professionnalisation des acteurs
Appui à la mise en valeur, à la transformation et à la commercialisation ; renforcement des capacités ; dév de l’entreprenariat
Composante 3 : Gestion du Projet
Composantes : Sources de financement :
Composante 1 : 29,61 millions d’UC FAD (prêt + don) : 38,77 M.UC
Composante 2 : 15,21 millions d’UC LDCF/FEM : 5,20 M.UC
Composante 3 : 2,93 millions d’UC GVT/Bén. : 3,78 M.UC
Remarque : la précision (ISC) fait référence aux indicateurs sectoriels clés de la Banque
vi
vii
Calendrier d’exécution du projet
Année 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Trimestre T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 12 13 T4 T1 T2
1 ACTIVITES INITIALES
Négociations et Approbation du prêt et du don
Signature de l’accord de prêt et du protocole d’accord de don
Satisfaction des conditions préalables au 1er décaissement
Publication de l’Avis général sur les acquisitions
Mise en œuvre du PPF
2 ACTIVITES DE DEMARRAGE
Recrutement personnel de l’UGP (PPF)
Mission de lancement du PASA/LouMaKaf
Acquisitions biens UGP et agences (véhicules, informatique, etc.)
Conventions avec les structures partenaires
3 INFRASTRUCTURES AGRICOLES STRUCTURANTES
Etude et APD des infrastructures prioritaires (PPF)
Passation des marchés des infrastructures prioritaires
Etudes et APD des infrastructures complémentaires
Travaux des aménagements hydro-agricoles
Infrastructures de stockage et de commercialisation
Infrastructures de désenclavement
4 PROMOTION FILIERES ET PROFESSIONNALISATION
Appui à la mise en valeur
Renforcement des capacités des acteurs
Appui à la transformation et la commercialisation
Développement de l’entreprenariat agricole
5 GESTION DU PROJET
Mise en place système comptable et manuel procédures (PPF)
Situation de référence et mise en place du système SE (PPF)
Activités de gestion, de suivi-évaluation et de communication
Audit annuel des comptes
Evaluation d’impact et de revue à mi-parcours
Rapport d'achèvement FAD et Gouvernement
1
BENIN
PROJET D’APPUI AUX INFRASTRUCTURES AGRICOLES
DANS LA VALLEE DE L’OUEME (PAIA-VO)
RAPPORT D’EVALUATION
La Direction soumet le présent rapport et les recommandations concernant une proposition de
prêt de 38,24 millions d’UC du FAD, de don de 530.000 UC du FAD et d’un don de 7,2
millions d’USD (5,2 millions d’UC) du FEM, à la République du Bénin, pour le financement
du Projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de l’Ouémé (PAPA-VO).
I – Orientation stratégique et justification
1.1. Liens du projet avec la stratégie et les objectifs pays
La SCRP III, adoptée en mars 2011, constitue une déclinaison opérationnelle de la vision
prospective «Bénin 2025». Elle vise la réalisation d’une croissance forte et inclusive susceptible
d’induire une amélioration sensible des conditions de vie des populations. Elle prend en compte
les questions cruciales de développement, en particulier : promotion de la croissance
économique rurale, désenclavement des zones de production agricole, emploi des jeunes et des
femmes, renforcement des capacités des pauvres, et réduction des inégalités de genre. Elle
intègre également des thématiques relatives à l’organisation du monde rural, à la diversification
agricole, à la transition démographique et au changement climatique. Le présent projet s’appuie
principalement sur le premier pilier du DSP 2012-2016 (développer les infrastructures de
production agricole), à travers la mise en valeur des vallées ainsi que le renforcement des
infrastructures hydroagricoles et de commercialisation pour une compétitivité accrue et une
meilleure intégration aux marchés nationaux et régionaux. En plus des investissements
structurants, le projet contribuera à la promotion de filières agricoles ciblées dans le
PSRSA/PNIA (riz, maïs, produits maraichers), à la croissance inclusive et à la résilience des
ménages au changement climatique. A travers le soutien de la gouvernance locale et le
renforcement des capacités des communes et du MAEP, le projet adresse aussi le second pilier
du DSP (promotion de la bonne gouvernance).
1.2. Justification de l’intervention de la Banque
1.2.1 En réponse aux requêtes du Gouvernement Béninois, dans le prolongement de ces
actions antérieures et en synergie avec l’intervention des différents acteurs de développement
intervenant dans le secteur, la Banque appuiera, à travers le PAIA-VO, la mise en œuvre du
Plan national des investissements agricoles (PNIA) issu du Plan stratégique de relance du
secteur agricole (PSRSA), élaboré en 2010. Le PNIA repose sur 4 piliers pour lesquels la
Banque dispose d’un savoir faire reconnu dans la sous région et que le projet adressera : (i)
augmentation des superficies cultivées de façon durable et desservies par des systèmes fiables
de maîtrise de l’eau ; (ii) amélioration des infrastructures rurales et commerciales pour
faciliter l’accès au marché ; (iii) accroissement des approvisionnements alimentaires et
réduction de la faim ; et (iv) recherche agricole, diffusion de technologies. Le projet s’aligne
également sur la Stratégie de la Banque pour le secteur agricole (SSAg 2010-2014), ainsi que
sur la Stratégie décennale de la Banque (2013-2022), en visant une croissance économique
forte, inclusive et verte. Pour ce projet, Le Bénin a pu, avec l’appui de la Banque, accéder au
Fonds du FEM pour les pays les moins avancés (LDCF) et au Fonds spécial pour les
changements climatiques (SCCF).
2
1.2.2 En ciblant des zones défavorisées sur le plan économique et social, dotées d’un
important potentiel agricole lié aux terres fertile de la vallée de l’Ouémé, et en soutenant le
développement des infrastructures et l’entreprenariat agricole, les interventions de la Banque
vont contribuer à réduire la pauvreté, les disparités régionales et sociales, à améliorer la
sécurité alimentaire et nutritionnelle, à promouvoir l’emploi des jeunes et à renforcer la
résilience au changement climatique. A travers la PAIA-VO, la Banque valorisera les acquis
des projets agricoles qu’elle a financés au Bénin, notamment : diffusion étendue des variétés
de riz NERICA promues initialement dans le cadre du projet multinational « NERICA »,
utilisation et consolidation des centres de formation pour l’entreprenariat agricole et des
services de vulgarisation appuyés dans le cadre du PADRO, complémentarité avec le
PAFILAV dans le domaine de la gestion des conflits entre agriculteurs et éleveurs, et encore
capitalisation de l’implication des communes telle que pratiquée dans le cadre du
PAGEFCOM, etc.
1.3. Coordination de l’aide
La coordination de l’aide au Bénin est prise en compte dans la nouvelle politique nationale de
l’aide au développement 2011-2020, avec un effort accru en matière de mobilisation et de
gestion de l’aide. Le dialogue entre le gouvernement et les PTF s’effectue notamment à
travers le dispositif institutionnel de suivi-évaluation de la SCRP III. Celui-ci s’articule autour
de deux groupes de coordination («suivi-évaluation de la SCRP et de l’efficacité de l’aide» et
«macro-économie et gestion des finances publiques»), ainsi qu’à travers 12 groupes sectoriels.
Le groupe technique « agriculture » a pour Chef de file l’Ambassade de Belgique. La BM, la
BAD, le FIDA, la BOAD, la CTB, la GIZ et la FAO sont les principaux partenaires financiers
du secteur rural (engagements globaux 2011-2015 estimés à 145 milliards de F.CFA).
L’action des partenaires est coordonnée par la direction générale des investissements et du
financement du développement (DGIFD) du Ministère du développement, de l’analyse
économique et de la prospective (MDAEP). Le tableau ci-après présente les principaux
montants actuellement engagés dans le secteur agricole au Bénin.
Secteur ou sous-secteur* Importance
PIB Exportations Main-d’œuvre
secteur agricole 32,5% (2012) 80% 70%
Parties prenantes – Dépenses publiques (programmes ou projets en cours)
Gouvernement Bailleurs de fonds Montants (milliards F.CFA) Période
87,9 milliards F.CFA par an Banque Mondiale 42,7 2007-2013
(moyenne 2008-2012) FAD 27,9 2013-2015
Soit 9,7% budget de l’Etat CTB 21,8 2003-2012
GIZ 20,2 2010-2016
FIDA 18,1 2010-2016
BOAD 11,9 2011-2016
BID 8,7 2007-2012
FAO 7,6 2010-2015
JICA 4,7 2009-2013
BADEA 3,9 2011-2016
Niveau de la coordination de l’aide
Existence de groupes de travail thématiques Oui
Existence d’un programme sectoriel global Non
3
II – Description du projet
2.1. Composantes du projet
Tableau 2.1 : Composantes du projet
N° Nom de la
composante
Coût total
estimatif Description des composantes
1
Développement
des
infrastructures
agricoles
structurantes
29,61
millions
d’UC
(62,0%)
A1 Aménagements hydro-agricoles : (i) Réhabilitation de 1.000 hectares de
périmètres irrigués gravitaires, (ii) aménagement de 3.500 hectares de bas-
fonds (2.800 ha d’aménagements sommaires et 700 ha de bas-fonds à
l’entreprise), (iii) 300 hectares de jardins maraîchers pour les femmes, (iv)
aménagement de 200 ha de planches surélevées en zone lacustre, intégrant
des techniques de résilience, (v) aménagement du périmètre semencier de
Glazoué, (vii) étude du périmètre de Tangbédji ; A2 Infrastructures de
stockage et de commercialisation : (i) construction de 50 magasins de
stockage et 100 aires de séchage, (ii) modernisation de 13 marchés, (iii)
construction de 6 centres de groupage ; A3 Infrastructures de
désenclavement : (i) réhabilitation de 200 km de pistes agricoles et de 10km
de digues-pistes, et (iii) construction de 10 débarcadères.
2
Promotion de
filières et
profession-
nalisation des
acteurs
15,21
millions
d’UC
(31,9%)
B1 Appui à la mise en valeur : (i) Appui conseil à 1.500 exploitants
agricoles et recherche-développement, (ii) appui à l’accès aux semences
certifiées, (iii) appui à l’approvisionnement en intrants de qualité et en
équipements agricoles ; B2 Renforcement des capacités des acteurs : (i)
Structuration et organisation des OP, (ii) sécurisation du foncier, (iii)
prévention des conflits liés à la transhumance, (iv) appui à la résilience au
changement climatique, et (v) appui au MAEP (suivi-évaluation, genre,
environnement, mise en place de l’APAH) ; B3 Appui à la transformation et
la commercialisation : (i) Equipement et unités de transformation agro-
alimentaires (moulins, étuvage, séchage, appuis aux rizeries existantes,
etc.), (ii) appui à la mise en marché des produits (assistance technique,
système information des marchés, etc. ; B4 Développement de
l’entreprenariat agricole (en partenariat avec le PPEA/PNUD) : (i)
Equipement et développement des centres de Kétou et de Zangnanado
(pistes, électrification, bâtiments, magasins, atelier mécanoculture, etc.), (ii)
promotion de nouvelles technologies, et (iii) appui à l’installation et à la
professionnalisation (établissement de plans d’affaire, bourses de formation,
appuis techniques, formations in situ à la carte, etc.).
3 Gestion du
projet
2,93
millions
d’UC
(6,1%)
(i) Coordination des activités du projet, (ii) gestion administrative,
comptable et financière, (iii) acquisition des biens, travaux et services, (iv)
mise en place d’un plan de communication, et (iv) suivi-évaluation de
l’exécution du projet et de la mise en œuvre du PGES.
2.2. Solutions techniques retenues et solutions de substitution étudiées
Les solutions techniques retenues dans le cadre du PAIA-VO reposent des normes permettant
d’assurer la durabilité des investissements tout en assurant une bonne appropriation par les
bénéficiaires. Elles ont également pris en compte les leçons issues de réalisations similaires,
en se basant sur des modes de conception adaptés aux conditions locales et au contexte
spécifique de la vallée (morphologie, hydrologie, etc.). Pour les aménagements hydro-
agricoles, une diversité de techniques a été proposée (réseau gravitaire, libération des axes de
drainage, pompages d’appoints, etc.) et les meilleures pratiques en termes de conception et de
dimensionnement ont été capitalisées. L’aménagement sommaire des bas-fonds valorisera
l’expérience concluante acquise par les projets PUASA et PADA, en matière de conception et
4
de modes opératoires impliquant les acteurs locaux (populations, communes, CARDER et
DNR). Les options techniques retenues pour les bâtiments, pistes et débarcadères se sont
inspirées des expériences pratiques dans la zone, en y intégrant les améliorations efficaces
identifiées par les populations et exprimées lors de la préparation du projet : adaptation des
dimensions aux besoins, proximité des bâtiments aux zones d’exploitation, prolongement des
pistes jusqu’aux zones aménagées imposant un rehaussement des remblais, etc.
Tableau 2.2 : Solutions de substitution envisagées et causes du rejet
Solution de
substitution Brève description Cause du rejet
Endiguement
complet des
1.000 ha de
périmètres
gravitaires
Edifier autour des
périmètres des digues de
protection destinées à
empêcher la submersion des
périmètres lors des crues
annuelles de l’Ouémé.
Compte tenu des données hydrologiques observées, il serait très
difficile et coûteux techniquement d’isoler les périmètres des
effets de la crue et du ruissellement pluvial des plateaux. Les
populations ont réaffirmé leur souhait impérieux que les terres
aménagées puissent continuer à profiter des effets bénéfiques de
la crue (apports en limon, empoissonnement des trous d’eau).
Pour ces raisons sociales et économiques, l’endiguement intégral
des périmètres n’a pas été retenu.
Aménagement à
l’entreprise de la
totalité des bas-
fonds
Concevoir des
aménagements avec des
ouvrages de prise, transport
et distribution en béton,
ainsi qu’un réseau de
drainage réalisé par des
entreprises spécialisées.
Les bas-fonds hydromorphes situés à la périphérie des plaines
inondables souffrent surtout de l’absence d’un drainage adapté.
L’ouverture ou la restauration de drains et l’édification de
diguettes constituent des actions basiques à privilégier et qui
peuvent être exécutées par les populations, à moindre coût, sans
l’intervention d’entreprises. Ce mode opératoire, avec des
aménagements « sommaires », constitue une solution adaptée
aux conditions locales et une source d’emplois temporaires. Il
facilite en outre une meilleure appropriation par les bénéficiaires.
Réhabilitation à
l’identique du
périmètre de
Tangbedji
Restaurer la station de
pompage, réhabiliter
l’ensemble du réseau
d’irrigation et reconstruire
les digues de protection
Le périmètre de Tangbédji avait fait l’objet par le passé de
travaux d’aménagement et la rupture de la coopération
tawaïnaise avait conduit à l’abandon du périmètre. Compte tenu
de la configuration du site, des possibilités d’implication du
secteur privé (PPP), de l’absence d’études techniques et
économiques récentes, il a été retenu d’investiguer en profondeur
et de manière globale, les conditions d’aménagement et de mise
en valeur du périmètre de Tangbédji.
2.3. Type de projet
Le PAIA-VO est une opération d’investissement financée par un prêt du FAD, un don du
FAD et un don du FEM. L’approche projet est à ce stade la plus indiquée, au regard d’un certain
nombre de facteurs, notamment l’absence d’un programme sectoriel global.
2.4. Coût du projet et dispositifs de financement
2.4.1 Le coût total du projet, hors taxes et hors douanes, est estimé à 47,75 millions d’UC
(36,09 milliards de F.CFA), dont 38,24 millions d’UC (28,9 milliards de F.CFA) et 0,53
millions d’UC (401 millions de F.CFA) apportés respectivement d’un prêt et d’un don du
FAD. Un montant de 5,2 millions d’UC (7,2 millions d’USD, soit environ 3,9 milliards de
F.CFA) est apporté par le FEM, sous la forme d’un don issu des fonds FEM/LDCF/SCCF. La
contribution du Gouvernement s’élèvera à environ 2,07 millions d’UC (1,56 milliard de
F.CFA), constituée d’une partie des travaux d’aménagement et une partie des frais de
fonctionnement du projet et de la fourniture d’intrants. Les communes et les populations
bénéficiaires participeront à hauteur de 1,71 millions d’UC (1,29 milliards de FCFA) sous la
forme d’une contribution financière ou en main d’œuvre non qualifiée pour la réalisation des
5
travaux des infrastructures (aménagement sommaire des bas-fonds, planches surélevées,
hangars des marchés, etc.). Il a été appliqué un taux d’imprévus physiques de 5 à 10% sur les
travaux, en fonction de leur nature et des études disponibles. Une provision pour hausse des
prix de 3% composés, a été appliquée sur l’ensemble des composantes.
2.4.2 La répartition des coûts du projet est présentée dans les tableaux ci-dessous, par
composantes, par catégories de dépenses et par sources de financement. Un calendrier des
dépenses par composantes est également fourni. Le tableau détaillé des coûts du projet est
donné en annexe B2 du volume II, et la liste des biens et services figure à l’annexe B10.
Tableau 2.3 : Résumé des coûts estimatifs par composante
Composantes Millions FCFA Millions d’UC %
Dev. M. L. Devises Total M.L Devises Total
Dév. infrastructures agricoles structurantes 10 617,66 8 965,54 19 583,19 14,05 11,86 25,91 46
Promotion filières / professionnalisation acteurs 5 582,38 4 373,89 9 956,26 7,39 5,79 13,17 44
Gestion du Projet 1 383,49 558,58 1 942,07 1,83 0,74 2,57 29
Total du coût de base 17 583,52 13 898,00 31 481,52 23,26 18,39 41,65 44
Provision aléas d’exécution 701,30 603,77 1 305,07 0,93 0,80 1,73 46
Provision hausse des prix 1 896,99 1 409,19 3 306,18 2,51 1,86 4,37 43
Coût total du projet 20 181,80 15 910,96 36 092,76 26,70 21,05 47,75 44
Tableau 2.4 : Résumé des coûts estimatifs par catégorie de dépense
Tableau 2.5 : Sources de financement (en millions d’UC)
Sources de financement Milliards de FCFA Millions d’UC
% M.L. Devises Total M.L. Devises Total
Prêt FAD 13 530,07 15 372,70 28 902,77 17,90 20,34 38,24 80,1
Don FAD 213,46 186,90 400,36 0,28 0,25 0,53 1,1
Don FEM 1 422,17 2 509,22 3 931,39 1,88 3,32 5,20 10,9
Gouvernement 117,50 1 447,84 1 565,33 0,16 1,92 2,07 4,3
Bénéficiaires 627,77 665,13 1 292,90 0,83 0,88 1,71 3,6
Coût total du projet 15 910,96 20 181,80 36 092,76 21,05 26,70 47,75 100,0
Catégories de dépenses Millions FCFA Millions d’UC
% Dev. M.L. Devises Total M.L. Devises Total
Travaux 10 599,39 8 277,77 18 877,15 14,02 10,95 24,97 44
Biens 1 586,48 2 287,94 3 874,42 2,10 3,03 5,13 59
Services 4 974,32 3 128,36 8 102,68 6,58 4,14 10,72 39
Fonctionnement 423,33 203,94 627,27 0,56 0,27 0,83 33
Total du coût de base 17 583,52 13 898,00 31 481,52 23,26 18,39 41,65 44
Provision aléas d’exécution 701,30 603,77 1 305,07 0,93 0,80 1,73 46
Provision hausse des prix 1 896,99 1 409,19 3 306,18 2,51 1,86 4,37 43
Coût total du projet 20 181,80 15 910,96 36 092,76 26,70 21,05 47,75 44
6
Tableau 2.6 : Calendrier des dépenses par composante (en millions d’UC)
Composantes 2014 2015 2016 2017 2018 2019 Total
Dévelop. infrastructures agricoles structurantes 0,60 11,42 7,98 4,73 4,76 0,12 29,61
Promotion filières / professionnalisation acteurs 1,26 4,38 3,34 2,46 2,01 1,75 15,21
Gestion du Projet 0,76 0,39 0,45 0,42 0,43 0,48 2,93
Coût total du projet 2,62 16,20 11,77 7,60 7,20 2,36 47,75
2.5. Zone et bénéficiaires visés par le projet
La zone du projet s’étend sur une superficie de 4.770 km², abrite plus de 1,4 millions
d’habitants et couvre 14 communes réparties sur trois départements : l’Ouémé, le Zou et
l’Atlantique. Il s’agit d’une vallée très fertile située le long du fleuve Ouémé, présentant
d’importants potentiels hydroagricoles. La superficie en terres agricoles s’élève à plus de
70.000 ha dont seulement moins de 30% sont actuellement exploités malgré la qualité des sols
et les importantes ressources hydriques constituées du fleuve Ouémé et ses affluents. La
population de la zone est estimée à 1,06 million d’habitants. Elle s’adonne en grande partie à
l’agriculture (riz, maïs, manioc, niébé, maraîchage, etc.) et à la pêche, et aussi au commerce
du fait du Nigéria voisin. L’agriculture, de type traditionnel et familial, est confrontée à
différents problèmes, dont notamment : manque d’aménagement et de drainage des terres de
la vallée, difficultés en approvisionnement en intrants, insuffisance des équipements de labour
et d’après récoltes, enclavement des zones de production, etc. On note une forte pression
foncière dans la vallée et toutes les terres sont revendiquées par des ayant droits traditionnels.
Les femmes sont impliquées dans toutes les activités agricoles rurales et participent
activement aux travaux des champs (récoltes, collecte de la paille, stockage), à la
transformation et la commercialisation des produits.
2.6. Approche participative pour l’identification, la conception
et la mise en œuvre du projet
2.6.1 Lors des différentes missions de la Banque, appuyées dans le cadre de la préparation
par l’intervention de quatre consultants qui ont passé huit semaines dans le pays dont quatre
sur le terrain, et à l’occasion des consultations publiques organisées lors de l’évaluation, une
démarche participative a été développée. Les discussions et consultations conduites avec les
responsables du MAEP, les administrations publiques, les autorités locales, les organisations
des producteurs, la société civile, le secteur privé et les PTF ont ainsi permis de dresser l’état
des lieux, de prendre en considération les leçons tirées des précédentes expériences et de
définir les synergies potentielles à développer. Les réunions de concertation et d’identification
des besoins organisées avec les bénéficiaires (femmes et jeunes notamment), les représentants
des différents groupements socioprofessionnels, les collectivités et les services techniques
décentralisés ont permis aussi d’identifier les besoins urgents dans le domaine agricole et les
modalités de mise en œuvre. Le choix des communes, des sites et des activités ont fait l’objet
de riches échanges avec les bénéficiaires. Un atelier final de restitution rassemblant toutes les
parties prenantes a été organisé en juin 2013 pour exposer les grandes orientations du projet et
valider les activités et axes de développement retenus.
2.6.2 De tout ce processus participatif est ressorti un fort engouement pour le projet et un
large consensus sur la conception et la mise en œuvre. Les producteurs ont notamment
réaffirmé la nécessité de tirer pleinement profit des crues de l’Ouémé (conception des
périmètres et bas-fonds en plaine inondable) et de maintenir les ayant droits traditionnels au
7
niveau des terres qui seront aménagées (évaluation sociale préalable indispensable). Les
femmes ont souligné leur intérêt pour le maraichage et les activités de commercialisation, et
les besoins en équipements post-récolte et pour la transformation. Les collectivités et
organisations paysannes ont conduit le projet à considérer aussi la rive droite de l’Ouémé plus
enclavée pour initier des aménagements pilotes. Les jeunes du centre de formation de Kétou
ont eu à faire part de leurs parcours et à exprimer leurs besoins complémentaires pour pouvoir
se professionnaliser et s’installer. Les maires des communes ont fait part de leurs besoins
spécifiques pour moderniser les marchés, faciliter l’écoulement des produits (pistes agricoles)
et lutter contre la divagation du bétail et atténuer les conflits liés à la transhumance. Les
visites du site lacustre de la commune des Aguégués ont permis d’apprécier le savoir faire des
paysans en matière d’adaptation au changement climatique (planches de cultures surélevées
associées aux bassins piscicoles) et de proposer d’étendre et de diffuser les technologies qu’ils
avaient initiées. Tous les acteurs ont insisté sur la nécessité de développer une bonne
communication autour du PAIA-VO et de maintenir l’approche participative et
l’appropriation par les acteurs locaux lors de l’exécution du PPF et du projet.
2.7. Prise en considération de l’expérience du Groupe de la Banque et des leçons
tirées dans la conception du projet
2.7.1 La formulation du PAIA-VO a tenu compte dans une large mesure des leçons tirées
des projets de la Banque au Bénin et dans la sous-région, en s’efforçant de remédier à
certaines insuffisances relevées lors de l’exécution des projets et soulignées à l’occasion des
revues du portefeuille et dans les rapports d’achèvement. Les principales insuffisances
relevées concernent : (i) l’insuffisante préparation des projets, (ii) les longs délais de
ratification, (iii) la faible mobilisation des fonds de contrepartie, (iv) le retard dans la mise en
place des cellules de coordination des projets, (v) les insuffisances en matière de gestion
financière, et (vi) la lenteur globale du processus de passation des marchés. Ces contraintes se
traduisent souvent par des retards dans l’exécution et de nombreuses prorogations ce qui
pénalise le portefeuille et handicape le pays. L’équipe de formulation du PAIA-VO, en
concertation avec les Autorités du Bénin, a largement pris en compte ces contraintes et il a été
retenu d’initier un PPF pour faciliter le bon démarrage du projet et exécuter les prestations
suivantes : (i) étude de la situation de référence et mise en place du système de suivi-
évaluation ; (ii) élaboration des études techniques et des DAO des aménagements
hydroagricoles et pistes prioritaires ; et (iii) élaboration du manuel de procédures
administratives, financières et comptables, et mise en place de système comptable. A cela
s’ajoutera le recrutement du personnel cadre affecté à la coordination du PAIA-VO.
2.7.2 En plus du recours au PPF, les options innovantes suivantes relatives à la gestion
financière, aux acquisitions et au dispositif institutionnel, ont été retenues : durée du projet
portée à six ans, recours à la maîtrise d’ouvrage déléguée pour une partie des travaux,
implication des populations dans la mise en œuvre de certains travaux (drainage des bas-
fonds, planches surélevées en zone lacustre, etc.), recours aux procédures nationales pour
l’acquisition des biens et travaux, équipe du projet basée à Porto Novo, incorporation d’un
auditeur interne, anticipation dans la préparation des conventions. Par ailleurs, le PAIA-VO a
aussi pris en compte les expériences et acquis des anciens projets (PDRNERICA, PADRO,
PGIPPAP, PAGEFCOM), en matière de diffusion de nouvelles variétés de riz, de formation et
d’installation des jeunes, d’implication des services déconcentrés et communaux, de lutte
contre les végétaux aquatiques, etc. Les bonnes pratiques ont été analysées et capitalisées, et
des ajustements ont aussi été opérés pour optimiser le montage du présent projet.
8
2.8. Principaux indicateurs de performance
Le suivi évaluation interne des activités du projet et des indicateurs du cadre logique, sera
assuré par le spécialiste en suivi-évaluation de l’Unité de gestion du projet (UGP), en liaison
étroite avec l’ensemble des partenaires associés. Un accent particulier portera sur le ciblage
des paramètres se rapportant spécifiquement aux femmes (désagrégation systématique des
données). A partir de la situation de référence établie lors du PPF, le suivi couvrira
notamment : (i) le niveau des productions additionnelles (tonnes) et les rendements des
cultures (t/ha) ; (ii) l’accroissement des revenus des exploitants, avec une attention
particulière à la situation des jeunes et des femmes ; (iii) le nombre d’emplois créés
(installation des jeunes via les centres de Kétou et Zangnanado, dynamisation des
exploitations grâce à l’irrigation, etc.) ; (iv) le taux de réalisation des infrastructures
(superficies aménagées, nombre de bâtiments agricoles construits, kilomètres de pistes et
digues réalisés, etc.) ; (v) l’organisation effective de l’encadrement et de la formation (nombre
de structures et personnes formées, avec prise en compte du genre), (vi) l’implication des
femmes dans les instances de décision et leur taux d’accès au foncier (pourcentage) ; et
(vii) les impacts nutritionnels découlant du projet. L’ensemble des indicateurs retenus pour le
projet sera mis en concordance avec ceux retenus au niveau de la DPP du MAEP et dans le
cadre du PNIA. Les différentes missions de supervision et les rapports d’activités périodiques
rendront compte systématiquement du niveau d’atteinte des indicateurs.
III – Faisabilité du projet
3.1 Performances économique et financière
Tableau 3.1 : Principales données économiques et financières
VAN (scénario de base : taux d’actualisation : 12%) 7,1 milliards de F.CFA
TRE (scénario de base) 16,9%
3.1.1 Les performances financières et économiques du projet ont été évaluées sur une
période de 25 ans. Le calcul des avantages est basé sur une estimation des rendements
additionnels sous l’effet du Projet combinés à l’accroissement des superficies emblavées
issues des aménagements hydro-agricoles (composante A) et du paquet de technologie adopté
(composante B). L’analyse a tenu compte des caractéristiques des exploitations agricoles
actuelles et futures avec projet et de l’évolution du niveau technique illustrée par les fiches
techniques des cultures. Plus précisément, les avantages du projet proviennent de : (i)
l’accroissement de la productivité (riz, mais et légumes) ; (ii) de l’accroissement des
superficies issues des aménagements ; et (iii) des infrastructures de commercialisation et des
équipements post-récolte. Tous les avantages ne seront pas directement quantifiés à cause de
la difficulté à évaluer les effets du renforcement institutionnel, de transformation des produits
agricoles et du volet renforcement de l’entreprenariat agricole. Avec l’appui du projet, la
production céréalière et maraichère totale de la zone du projet passera d’environ 70.100
tonnes actuellement à 92.560 tonnes soit une augmentation d’environ 32%. La production du
riz : de 6.100 à 24.063 tonnes, soit une augmentation d’environ 18.000 tonnes de riz, ce qui
triplera la production du riz dans la zone. Les légumes divers passent de 24.000 à 32.563
tonnes, soit une augmentation de 8.563 tonnes, ce qui représente 36% de la production de la
zone du projet. Au niveau national, la production additionnelle du projet est assez importante
pour le riz (+11%), assez peu significative pour le maïs (+0,4%) et non négligeable pour les
produits maraichers (+3%).
9
3.1.2 En termes de rentabilité économique, le projet affiche un Taux de Rentabilité
Economique (TRE) de 16,9% et une valeur actualisée nette (VAN) de 7 milliards de F.CFA
au coût d’opportunité de capital de 12%. Ces résultats sont considérés comme satisfaisants
compte tenu du fait que tous les avantages n’ont pas été quantifiés. Les tests de sensibilité du
TRE montrent que le Projet est plus sensible à une diminution de production qu’à une
augmentation des coûts d’investissement. En effet, une diminution de 10% de la production
escomptée induit un TRE de 15,1% et une augmentation de 10% des coûts des
investissements donne un TRE de 14,2%. Une diminution de 10% de la production en même
temps qu’une augmentation de 10% des coûts d’investissement donnent un TRE de 12,6% à
peine au-dessus du coût d’opportunité du capital (12%). Toutefois, le projet est assez sensible
à une baisse des rendements. En effet, une baisse des rendements de 15%, induit une valeur en
dessous de la valeur critique du taux de rentabilité (<12%). Il faut noter cependant que le
Projet investira spécifiquement (i) dans des technologies d'irrigation qui permettront
d'atténuer les effets de l’instabilité des conditions météorologiques et le changement
climatique, et (ii) dans le savoir-faire des producteurs et la professionnalisation du secteur.
Les hypothèses et le calcul détaillé des analyses financière et économique sont présentés dans
l’Annexe B du volume 2.
3.1.3 Analyse financière : L’impact du projet sur les exploitations agricoles est significatif
au niveau de l’ensemble des exploitations types étudiées avec une rentabilité plus élevée au
niveau des modèles pratiquant les cultures maraichères. En effet, pour les modèles à
dominante céréalière (M1, M2, M3), les revenus additionnels varient entre 240.000 et 467.000
FCFA tandis que les revenus des modèles maraichers, les revenus additionnels varient de 10 à
18 millions de FCFA. Les revenus additionnels par modèle se présentent comme suit :
467.000 F.CFA pour le modèle M1 (environ 1,1millairds de F.CFA au total), 375.000 FCFA
pour le M2 (655 millions de F.CFA au total), 240.000 FCFA pour le M3 (1,7 milliards de
FCFA), environ 10 millions pour le M4 (999 millions de FCFA au total) et 18 millions pour le
M5 (733 millions de FCFA au total). Par hectare, les revenus additionnels par modèle se
présentent comme suit : 1,1 million pour le M1, 936.000 FCFA pour le M2, 607.000 FCFA
pour le M3, 3,3 millions de FCFA pour le M4 et 3,7 millions FCFA pour le M5. Le détail de
calcul par modèle est présenté dans l’annexe B du Volume 2.
3.2. Impact environnemental et social
3.2.1 Environnement : Au vu des impacts négatifs non significatifs pouvant être annihilés
par des mesures correctives appropriées, le projet PAIA-VO a été classé en catégorie
environnementale II. Le Plan de gestion environnemental et social (PGES) a été élaboré lors
de la préparation et un plan d'atténuation des impacts, partie intégrante du PGES, sera mis en
œuvre dans le cadre du Projet. Ce plan porte essentiellement sur les risques environnementaux
liés aux activités d’aménagement hydroagricole, aux travaux de réhabilitation des pistes, à
l’utilisation des intrants agrochimiques, ou encore à la mauvaise gestion des unités de
transformation des produits agricoles. Il est à signaler que les travaux d'aménagement
toucheront des sites le plus souvent déjà exploités et très largement dépourvus de couvertures
arbustives. Ils seront exécutés selon les normes environnementales internationales et après un
engagement des populations bénéficiaires à s'organiser pour en assurer la gestion et
l'entretien. Le plan d'atténuation destiné à circonscrire les risques dus aux produits
agrochimiques reposera notamment sur :(i) la vulgarisation des normes d'utilisation et la
sensibilisation aux risques sur la population et son environnement, (ii) la promotion de la lutte
raisonnée et intégrée contre les déprédateurs de cultures, (iii) la formation des professionnels
de la protection des végétaux, et (iv) le suivi participatif des situations critiques.
10
3.2.2 Une allocation budgétaire suffisante a été prévue pour financer l'ensemble des actions
relatives à l'environnement (920 millions de F.CFA). Une partie de cette allocation servira à
financer les actions visant la réduction des risques dus à la toxicité des produits chimiques,
l’atténuation et la compensation de la dégradation des sols, la limitation et la compensation
des atteintes à la biodiversité et la gestion partagée des ressources hydriques. La surveillance
environnementale sera confiée à l’Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE) à travers
une convention signée avec le Projet. Il est à souligner que les impacts positifs sont très
importants ; les activités du PAIA-VO vont notamment permettre : (i) l’amélioration de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle à travers l’accroissement et la diversification des
cultures ; (ii) la sauvegarde de la diversité biologique par la restauration de zones menacées
par l’envasement et la prolifération de plantes aquatiques envahissantes ; (iii) l’accroissement
et la diversification des revenus à travers une meilleure intégration agriculture-élevage-pêche
et la promotion des filières (commercialisation et transformation) ; et (iv) la consolidation de
la cohésion sociale à travers l’organisation des bénéficiaires et l’appui à la gestion des conflits
(foncier, transhumance).
3.2.3 Changement climatique : La zone de la Vallée de l’Ouémé est confrontée à deux
risques climatiques principaux : (i) les inondations récurrentes qui malgré les dégâts parfois
occasionnés constituent pour les populations une opportunité et même un facteur
d’amélioration de la production et des revenus (fertilité des sols, activités de pêche) ; (ii) les
sécheresses et leur répercussion en termes de calendrier cultural et de choix de variétés. Ainsi,
le changement climatique se manifeste à travers une plus grande variabilité des pluies,
combinant sécheresses plus fréquentes et événements pluviométriques de plus forte intensité.
Pour une meilleure prise en charge de ces risques de plus en plus menaçants au niveau de la
vallée de l’Ouémé, un financement additionnel d’un montant de 7,2 millions de dollars, a pu
être obtenu auprès des fonds GEF/LDCF/SCCF. Ce financement permettra de mettre en
œuvre des mesures d’atténuation dont notamment la réalisation des infrastructures résistantes
aux inondations, la promotion des variétés et pratiques adaptées aux cycles de sécheresse, la
diffusion des connaissances des risques et données climatiques, et la sensibilisation et la
communication au niveau des populations de la Vallée de l’Ouémé.
3.2.4 Genre : Le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA) et le plan
d’action genre du secteur agricole 2012- 2015 considèrent la dimension genre comme un axe
transversal majeur dans les activités du MAEP. Dans ce cadre, le projet renforcera par le biais
de formations ciblées, les compétences du MAEP et de ses services décentralisés en matière
de genre. Ce renforcement de capacités accompagnera les actions conduites sur le terrain et
qui viseront à corriger les disparités homme-femme dans la vallée. Les femmes et les jeunes
sont fortement impliqués dans les activités agricoles dans la vallée de l’Ouémé. Les femmes
interviennent dans la production et la transformation, notamment les cultures vivrières (riz,
maïs, manioc) et le maraîchage (tomate, piment, légumes feuilles). La situation de référence
approfondira la connaissance des groupes bénéficiaires, avec des données désagrégées par
sexe, en ce qui concerne notamment les aspects socio-économiques (revenus, capital, activités
agricoles, etc.). Ceci fournira une typologie des différents groupes de bénéficiaires et
permettra de mieux connaître la place des femmes et des jeunes dans la production agricole
(vivrière et maraîchère), ainsi que leur rôle dans la prise de décision et au sein les OP.
3.2.5 Le projet privilégiera les activités rurales habituellement prisées par les femmes
(maraîchage, riziculture, activités de transformation, commercialisation, etc.) et desquelles
elles peuvent en tirer des revenus. Un volet « jardins maraîchers » sera mis en œuvre
11
spécifiquement pour les femmes, incluant la sécurisation foncière des sites aménagés. De
manière générale, le projet veillera à ce que les femmes soient intégrées dans l’accès aux
terres aménagées, dans l’organisation et la gestion des nouvelles infrastructures (magasins,
marchés, etc.), ainsi que dans l’accès aux formations et nouveaux outils de production. Le
projet contribuera à promouvoir l’organisation des femmes en coopératives. Il assurera la
formation de leurs membres dirigeants en participation citoyenne et en gestion administrative
et financière. Des appuis spécifiques seront également apportés aux OP féminines, dans les
domaines de la commercialisation collective, et des achats groupés d'intrants. Un suivi
rapproché sera fait de leur participation équitable à la gestion ainsi qu'aux bénéfices, ce qui
leur donnera une meilleure visibilité sociale et renforcera leur statut socio-économique. Le
projet appuiera de manière spécifique la dynamisation du centre de promotion rurale féminin
de Kouti qui avait reçu un appui initial du PADRO. Il contribuera aussi grâce aux actions de
désenclavement, aux actions de maîtrise des eaux et à la mise en place d’unités de
transformation, à la diminution du temps et à l’allègement des tâches domestiques.
3.2.6 Social : Le projet aidera les populations bénéficiaires à mieux sécuriser et diversifier
les productions agricoles (riz, maïs, produits maraîchers, etc.). Le renforcement de la sécurité
alimentaire induit par les aménagements contribuera à l’amélioration de l’état nutritionnel des
populations. L’augmentation du pouvoir d’achat des bénéficiaires provenant de l’exploitation
des ouvrages permettra aux ménages, particulièrement aux femmes, d’accéder plus facilement
aux services socioéconomiques de base. Le projet contribuera dans son ensemble à la
réduction de l’exode rural en retenant les populations, notamment les jeunes, au niveau des
aménagements. La réhabilitation des pistes, la construction des magasins de stockage, des
centres de groupage, la réhabilitation des marchés et l’appui aux unités de transformation,
contribueront à la réduction des pertes après récoltes, faciliteront l’écoulement des
productions et augmenteront par voie de conséquence la production agricole et le revenu des
ménages. En favorisant la participation et l’accès des bénéficiaires aux processus décisionnels
et par l’implication étroite des communes (choix des sites, sécurisation foncière et affectation
des terres, gestion des infrastructures communautaires, gestion des conflits agriculteurs-
transhumants, entretien des pistes, etc.), le projet contribuera aussi à conforter, de façon
significative, le processus de développement local et la promotion de la bonne gouvernance.
3.2.7 Des campagnes d’information et de sensibilisation seront également conduites auprès
des ménages, dans le domaine de la nutrition et de l’hygiène sanitaire, en rapport notamment
avec une utilisation accrue des produits maraîchers et en liaison avec les communes. L’appui
aux groupements de femmes pour la transformation et le stockage de riz et des produits
maraîchers tels que le piment, l’oignon, la tomate et la carotte prendra en compte les aspects
de sécurité sanitaire des aliments ainsi que la préservation de la valeur nutritionnelle des
aliments. L’éducation nutritionnelle sera essentielle pour accompagner les activités de
production. Elle sera basée surtout sur la diversification alimentaire, l’amélioration de la
connaissance des aliments locaux produits et leur valeur nutritionnelle, notamment la
valorisation des produits maraîchers et leur apport sen micronutriments. L’éducation
nutritionnelle se fera par le biais des radios communautaires, de séances de sensibilisation, de
causeries et des démonstrations culinaires. Le projet veillera à ce que la production de riz et
de produits maraîchers bénéficie d’une part aux ménages en termes d’apport alimentaire et
nutritionnel requis et aussi augmente leur revenus ce qui permettra d’avoir accès aussi aux
aliments protéiniques qui complèteront les céréales, les légumes et fruits.
3.2.6 Réinstallation forcée : Les activités du PAIA-VO n’induisent aucun déplacement de
populations, ni leur réinstallation.
12
IV – Exécution
4.1. Dispositions en matière d’exécution
4.1.1 Modalités d’exécution : L’organe d’exécution du projet est le MAEP dont les
directions techniques (DGR, DICAF, DAGRI, DPQC, DPLR) assureront le suivi de la mise
en œuvre des activités en concertation avec les services décentralisés. Des protocoles seront
signés avec ces structures qui bénéficieront d’un renforcement de leurs capacités et ajusteront
au besoin leurs dispositifs opérationnels pour permettre un suivi rapproché sur le terrain. Des
conventions seront aussi établies avec des institutions techniques spécialisées qui
interviendront dans la mise en œuvre de certaines activités du PAIA-VO : INRAB (recherche
développement), ONASA (suivi des marchés) et l’ABE (surveillance environnementale). Les
activités liées à la promotion de l’emploi des jeunes seront mises en œuvre en partenariat
étroit avec le PPEA-PNUD. Pour une coordination efficace du projet, le MAEP sera renforcé
par une équipe comprenant : (i) un expert agronome, chargé de la coordination des activités,
(ii) un agroéconomiste, chargé du suivi-évaluation, (iii) un gestionnaire administratif et
financier, (iv) un auditeur interne, (v) un spécialiste en acquisition, et (vi) un comptable. Des
contrats de performance seront signés par chaque cadre de l’équipe de projet. Le suivi et
l’orientation des activités du projet relèveront d’un Comité d’orientation et de pilotage (COP)
composé des représentants du MDAEP, du MAEP, du MEF, du MEHU et du Ministère de la
Décentralisation et de la gouvernance locale. Il comprendra également des représentants du
secteur privé (PNOPPA, Chambre d’Agriculture, CCIB, Patronat, etc.), et de la société civile,
ainsi que des organisations féminines. Le COP sera présidé par le Ministre du MAEP ou son
représentant désigné, tandis que le secrétariat sera assuré par le Coordinateur du projet.
4.1.2 L’exécution des activités sous l’égide de l’équipe du projet se réalisera avec l’appui de
différents types d’opérateurs : (i) des partenaires stratégiques et institutionnels, et (ii) des
prestataires contractuels. Les partenaires stratégiques sont ceux qui assurent des fonctions
directes de service public (DGR, DAGRI, CARDER, etc.). Ils seront chargés, selon les cas,
sur la base de protocoles ou conventions, de l’appui conseil dans la mesure où leurs effectifs
le permettent, ou de l’appui aux OP en matière de structuration, de suivi de la réalisation des
activités et de l’évaluation du travail des prestataires, de la diffusion de l’information, de
l’animation du dialogue au niveau local, etc. Les prestataires de services privés (entreprises,
bureaux d’études, ONG, consultants individuels, etc.) seront chargés de la fourniture de tous
les autres travaux, biens et services. Ils seront recrutés sur une base compétitive, et liés à la
coordination du Projet par des contrats. Certains travaux de type HIMO seront mis en œuvre
par les populations avec l’appui des CARDER.
4.1.3 Acquisitions : Les acquisitions financées sur les ressources de la Banque et du FEM
se feront selon les procédures nationales pour les appels d’offres nationaux (biens et travaux),
conformément à la Loi N°2009-02 du 07 août 2009 portant code des marchés publics et des
délégations de service public en République du Bénin. Cette disposition fait suite aux
conclusions de l’évaluation des procédures nationales de passation des marchés (PNPM) du
Bénin, faite par la Banque en en août 2011. Ceci facilitera la mise en œuvre des nombreuses
infrastructures à réaliser, étant entendu que la Banque procèdera à des revues à posteriori. Les
acquisitions obéiront aux règles et procédures de la Banque (édition de mai 2008, révisée en
juillet 2012) et utiliseront les dossiers types de la Banque pour les appels d’offres
internationaux (biens et travaux) et les consultations par liste restreinte (services).
L’AGETUR signera une convention avec le PAIA-VO pour la maîtrise d’ouvrage déléguée
13
d’une partie des travaux d’envergure. Le plan de passation des marchés (PPM) du PAIA-VO a
été élaboré pour une période de 18 mois, selon le modèle de la Banque. Un résumé des
modalités de passation des marchés est donné en annexe IV, tandis que les détails et le PPM
sont présentés à l’annexe B5 du volume II.
4.1.4 Gestion Financière : Les structures de mise en œuvre du projet se composent du
Comité de pilotage et de l’UGP. L’UGP comprendra en son sein un responsable administratif
et financier, un comptable et un auditeur interne. Il est important que l’UGP dispose de
moyens techniques, humains et matériels suffisants et à même de permettre (i) la
comptabilisation correcte et de manière exhaustive de l’ensemble des opérations effectuées au
cours du cycle de vie du Projet ; (ii) la sauvegarde tant des données financières que des actifs
du Projet ; (iii) l’information et l’audit des moyens financiers mis à disposition. Par
conséquent, elle disposera d’un manuel de procédures et d’un logiciel de comptabilité élaboré
et mis en place dans le cadre du PPF. Une revue du système de gestion financière de
l’opération a été entreprise. Elle a permis de déterminer que le risque de gestion financière
composé du risque inhérent et du risque de non contrôle est important au stade actuel.
Toutefois, un ensemble de mesures ont été préconisées (voir le détail dans l’annexe
technique), dont celles de recruter un auditeur interne, qui lorsqu’elles seront correctement
mises en œuvre, permettront de ramener le risque résiduel de non contrôle à un niveau de
risque modéré.
4.1.5 Décaissements : Les décaissements sur les fonds FAD se feront à travers les trois
méthodes suivantes : (i) la méthode du compte spécial, (ii) la méthode des paiements directs,
et (iii) la méthode du remboursement. Les décaissements sur les fonds du FEM se feront à
travers la méthode du compte spécial et la méthode des paiements directs. Au titre de la
méthode du compte spécial et pour chaque source de financement (FAD et FEM), un compte
spécial sera ouvert à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Les
deux comptes spéciaux fonctionneront sous la double signature du Directeur Général de la
Caisse Autonome d’Amortissement (CAA) et du Receveur des Finances de la Dette (RFD).
La méthode de paiement direct concernera les dépenses de travaux et de contrôle, ainsi que
les autres prestations de consultants, dont l’audit des comptes, l’élaboration du manuel de
procédures et l’acquisition du logiciel. Les décaissements sur les fonds de contrepartie se
feront suivant les procédures nationales conformément aux dispositions en vigueur. Les
modalités de l’exécution de la gestion financière et des décaissements sont fournies en annexe
B4 du volume II.
4.1.6 Audits : Un auditeur externe privé indépendant sera recruté sur la base de termes de
référence acceptables pour la Banque et selon les règles et procédures de la Banque, trois
mois au plus tard après l’entrée en vigueur de l’Accord de financement. Il produira un rapport
conformément aux termes de référence précédemment indiqués et validés par la Banque. Ce
rapport sera transmis à la Banque six mois au plus tard après la clôture l'exercice audité.
4.2. Suivi
4.2.1 Le suivi-évaluation interne sera assuré par le chargé de suivi-évaluation du projet et
portera sur le suivi physique et financier, par composante et par catégorie de dépense et sur
l’évaluation de l’impact du projet sur les bénéficiaires et sur l’environnement selon des
indicateurs pertinents et établis de manière concertée. L’établissement de la situation de
référence et la mise en place du système de suivi-évaluation intégrant des indicateurs
objectivement vérifiables et la constitution d’une base données, seront assurés dans le cadre
14
du PPF. Le système inclura le profil genre en agriculture, pour approfondir la connaissance
des groupes bénéficiaires en ce qui concerne notamment les aspects socio-économiques
(revenus, capital, activités agricoles). Le Projet produira des rapports trimestriels et annuels
d’activités, faisant notamment ressortir les taux d’exécution et résultats des différentes
composantes, en rapport avec les indicateurs de performance du cadre logique. Les
indicateurs retenus seront harmonisés à ceux du PSRSA/PNIA et intégreront les indicateurs
sectoriels clés de la Banque. Le cadre de suivi-évaluation intégrera systématiquement des
données désagrégées par genre de façon à rendre plus lisibles les résultats sur les femmes et
les groupes les plus vulnérables. Des enquêtes périodiques associant les bénéficiaires seront
réalisées afin de permettre d’apprécier les différents effets et impacts du projet.
4.2.2 Le suivi-évaluation externe sera assuré par la Direction de la programmation et de la
planification (DPP) du MAEP qui suivra et examinera l’avancement et les effets réels du
projet en lien avec les résultats attendus et formulera des recommandations pour résoudre les
problèmes rencontrés au cours de l’exécution. Des missions de suivi-évaluation externes,
impliquant la DPP, mais aussi les services concernés du MDAEP et du MEF, seront
régulièrement organisées par le Gouvernement, en appoint des deux missions de supervision
annuelle de la Banque. Un atelier de lancement sera organisé au démarrage du projet, dès lors
que l’ensemble du personnel sera en place et que les conditions préalables au premier
décaissement seront satisfaites. Plusieurs ateliers participatifs seront organisés au cours de
l’exécution du projet pour permettre aux acteurs locaux d’auto-évaluer les interventions mises
en œuvre. Des mécanismes de concertation et de suivi seront mis en place au niveau régional,
associant étroitement les op ainsi que les projets œuvrant dans la zone, ce qui permettra aux
différents acteurs d’être pleinement informés et responsabilisés, en même temps que des
synergies et complémentarités seront recherchées. Il est prévu une revue à mi-parcours pour
s’assurer de la bonne marche générale du projet et proposer des ajustements éventuels. Il est
aussi programmé vers la fin du projet, une évaluation finale pour tirer les enseignements et
capitaliser les acquis du projet. Nous présentons ci-après un résumé du calendrier d’exécution
prévisionnel du projet.
Activités Date / période Responsables
Evaluation juin 2013 FAD
Préparation des DP et DAO prioritaires juillet 2013-juin 2014 MAEP/BE (PPF)
Négociation début octobre 2013 GVT/FAD
Approbation Prêt et Don FAD, Don FEM fin octobre 2013 FAD
Signature novembre 2013 FAD/GVT
Recrutement de l’UGP novembre-décembre 2013 BE/GVT/FAD
Ratification du prêt FAD 1er trimestre 2014 GVT
Autorisation 1er décaissement 1er trimestre 2014 FAD
Lancement du projet mai 2014 FAD/GVT/UGP
Signature des conventions mai-juillet 2014 UGP/Services techniques
Préparation des DP et DAO restants 2nd semestre 2014 UGP/MAEP
Réalisation des travaux et prestations 2014 – 2019 Entreprises/Firmes/UGP
Revue à mi-parcours janvier 2017 FAD/GVT/UGP
Date de clôture du Projet 31 décembre 2019 UGP/GVT/FAD
Rapport d’achèvement 1er semestre 2020 FAD/GVT
4.3. Gouvernance
Les indicateurs en matière de gouvernance économique et financière restent contrastés au
Bénin, malgré les progrès réalisés ces dernières années. Depuis la dernière évaluation PEFA,
réalisée en 2007, des réformes ont été menées dans l’optique de renforcer la gestion des
15
finances publiques et atténuer les risques fiduciaires. Toutefois, des améliorations sont encore
nécessaires en ce qui concerne la mobilisation des ressources internes, la programmation et
l’allocation des ressources publiques. Bien que des avancées aient été faites pour rendre le
système des marchés publics conforme aux directives de l’UEMOA, la lenteur dans le
système de passation de marché constitue encore l’une des principales lacunes de l’exécution
des programmes de développement.
4.4. Durabilité
La question de la durabilité des actions mises en œuvre, notamment l’entretien et la gestion
des infrastructures réalisées ou réhabilitées, constitue une préoccupation centrale dans la
conception du projet. Pour chaque intervention, le projet mettra en place ou appuiera des
mécanismes pour le recouvrement des charges de maintenance et de renouvellement :
entretien des périmètres irrigués et bas-fonds aménagés par des comités de gestion mis en
place et formés, gestion des magasins par les coopératives, gestion des marchés par les
structures communales, implication des communes dans l’entretien des pistes et des
débarcadères, etc. Les communautés concernées seront étroitement impliquées dans le
processus de planification participative, et apporteront, suivant le type d’infrastructures et
selon leur capacité, une contribution physique et/ou financière. Le projet, au titre de sa
seconde composante, veillera à former les différents utilisateurs aux questions d’entretien et
de gestion des infrastructures mises en place, tant au niveau technique qu’organisationnel. Les
organisations faîtières seront également appuyées, ce qui donnera davantage d’assise et de
cohérence aux actions entreprises. L’appui à la création des métiers para-agricoles
(mécanisation, entretien, appui-conseil, etc.) contribuera aussi à assurer la fourniture des
services nécessaires à viabilité des activités entreprises. Cette approche basée sur la
responsabilisation, l’appropriation, la promotion de la gouvernance locale, le recours à de
techniques simples et éprouvées, le renforcement des capacités, la professionnalisation des
acteurs vise à assurer la durabilité des activités et infrastructures du projet.
4.5. Gestion des risques
Les principaux risques identifiés pour le PAIA-VO concernent : (i) un engagement insuffisant
et les faibles capacités des services techniques des ministères impliqués et de la CCP, (ii) les
retards dans le processus de passation de marché et la réalisation des travaux, (iii) la faible
appropriation des bénéficiaires, (iv) les risques de conflits entre agriculteurs et éleveurs
transhumants, et (v) les insuffisances dans la gestion financière et le suivi-évaluation. Parmi
les mesures d’atténuation de ces risques, il est notamment retenu respectivement : (i)
l’implication préalable des services techniques concernés dans le PPF, l’établissement de
protocoles avec les directions techniques impliquées, le recrutement sur base concurrentielle
du personnel de la CCP et la mise en place de contrats de performance ; (ii) le renforcement
de la qualité à l’entrée par l’utilisation du mécanisme PPF (anticipation dans la préparation de
DAO), le recours à la maîtrise d’ouvrage déléguée pour une partie des travaux, le recours aux
procédures nationales pour les AON pour ce qui concerne les biens et travaux, la participation
des communautés à certains travaux ; (iii) l’approche participative et l’implication des
bénéficiaires dans la sélection des sites, la clarification du foncier à travers un processus
inclusif d’évaluation sociale, la structuration et la formation de comités de gestion et
d’entretien ; (iv) l’implication des communes dans la gestion des couloirs de passage,
l’aménagement d’aires d’accueil pour les transhumants, la réalisation de canaux de ceinture
autour des périmètres ; et (v) l’élaboration préalable du manuel de procédures, la mise en
16
place du système comptable et du dispositif de suivi-évaluation dans le cadre du PPF, le
recrutement d’un auditeur interne.
4.6. Développement des connaissances
Le PAIA-VO, à travers notamment sa composante « Promotion des filières et
professionnalisation des acteurs », contribuera à la formation et à la consolidation des
connaissances des différents acteurs, dont en premier lieu les producteurs, grâce notamment à
l’appui et aux formations apportés par les services techniques en matière de vulgarisation et
par les ONG spécialisées en matière de structuration et d’organisation. Il permettra aussi de
manière inclusive à des jeunes et des femmes, par le biais des deux centres régionaux
« Songhai » mis en place avec l’appui du projet, de développer des capacités techniques et
entrepreneuriales et de s’installer sur des terres dotées d’infrastructures et de moyens
modernes d’exploitation. Dans le domaine de l’irrigation, le projet contribuera à la mise en
place de l’Agence de promotion des aménagements hydro-agricoles (APAH), ce qui
contribuera à terme à développer une expertise au niveau national. En matière de résilience
aux changements climatiques, le projet, grâce aux activités financées par le FEM, développera
et diffusera des actions innovantes dans le domaine agricole, valorisant les savoirs faire
locaux notamment en zones lacustres. Le développement agricole de la vallée de l’Ouémé
favorisera les sujets d’études et d’approfondissement pour les étudiants de l’université
agricole de Kétou en cours d’installation.
V – Cadre Juridique
5.1. Instrument juridique
Le cadre légal du projet sera un Accord de prêt et un protocole d’accord de don FAD, ainsi
qu’un protocole d’accord de don FEM entre la République du Bénin et la Banque.
5.2. Conditions associées à l’intervention de la Banque et du Fonds
5.2.1 Conditions préalables à l’entrée en vigueur du don et du prêt : L’entrée en vigueur
de l’accord de prêt sera subordonnée à la réalisation par l’Emprunteur des conditions prévues
à la section 12.01 des Conditions Générales applicables aux accords de prêt et aux accords de
garantie de la Banque (ratification de l’accord de prêt et avis juridique). Les protocoles
d’accord des dons FAD et FEM entreront en vigueur à la date de leur signature.
5.2.2 Conditions préalables au premier décaissement des dons et du prêt : L’obligation
pour la Banque et le Fonds d’effectuer le premier décaissement des dons et du prêt sera
subordonnée à l’entrée en vigueur des deux Protocoles d’accord et de l’Accord de prêt,
conformément aux dispositions du paragraphe 5.2.1 ci-dessus, et à la preuve de la réalisation
des conditions suivantes, à la satisfaction de la Banque et du Fonds, tant sur la forme que sur
le fond :
(i) Fournir au Fonds, la preuve du recrutement du coordonnateur et du
gestionnaire administratif et financier, dont les qualifications et expériences
seront préalablement soumises à l’approbation du Fonds, à l’issue d’un
processus de recrutement concurrentiel et transparent conduit par un cabinet
indépendant ;
17
(ii) Fournir la preuve de l’ouverture de deux comptes, au nom du projet, dans une
banque commerciale jugée acceptable pour la Banque et le Fonds devant
recevoir une partie des ressources du prêt FAD et du don FEM, et comportant
les références bancaires complètes de chaque compte.
5.2.3 Autres conditions : L’Emprunteur/le Donataire devra en outre fournir à la Banque et
au Fonds, au plus tard trois (3) mois après le premier décaissement du prêt et du don :
(i) la preuve du recrutement du responsable en suivi évaluation, du spécialiste en
acquisitions, de l’auditeur interne et du comptable, dont les qualifications et
expériences seront préalablement soumises à l’approbation du Fonds, à l’issue
d’un processus de recrutement concurrentiel et transparent conduit par un
cabinet indépendant ;
(ii) la preuve de l’acquisition d’un système intégré et informatisé pour la gestion
financière des activités du PAIA-VO, ainsi que la preuve de l’élaboration d’un
manuel des procédures administratives, financières et comptables ;
(iii) la convention de maîtrise d’ouvrage déléguée conclue avec l’AGETUR et le
PAIA-VO relative à la réalisation d’une partie des infrastructures agricoles.
5.3. Conformité avec les politiques de la Banque
Ce projet est conforme aux politiques applicables de la Banque ainsi qu’aux critères
d’intervention définis au titre du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Il sera exécuté
dans le cadre de la stratégie d’intervention de la Banque au Bénin définie dans le DSP (2012-
2016).
VI – Recommandation
La Direction de la Banque recommande que le Conseil d’administration approuve la
proposition d’un Don du FEM de 7,2 millions d’USD (5,2 millions d’UC), d’un Don du FAD
de 530.000 UC et d’un Prêt FAD ne dépassant pas 38,24 millions d'UC au Gouvernement de
la République de Bénin pour financer le projet décrit ci-dessus.
Annexe I. Indicateurs socio-économiques comparatifs du Bénin
Annexe II. Tableau du portefeuille de la BAD au Bénin (Portefeuille des projets nationaux actifs au 19/07/2013)
Secteur
Titre du projet
Date
Approb.
Date
Clôture
Montant
(UC) Type
Taux
décaiss.
%
Statut*
AGRICULTURE
Projet d’appui aux filières lait et viande
(PAFILAV)
Projet d’appui à la filière coton
(Multinational PAFICOT)
Projet d’appui gestion des forêts communales
(PAGEFCOM)
31/01/2011
19/10/2005
10/09/2012
31/12/2015
31/12/2013
29/12/2013
25.000.000
8.000.000
19.240.000
15.760.000
Prêt
Prêt
Prêt
Don
14,9
53,8
42,6
94,7
Non
Non
PPP
TRANSPORT
Projet route Ndali-Nikki
Projet réhabilitation route Lomé-Cotonou
(Multinational Bénin/Togo)
07/04/2010
07/04/2010
05/10/2011
05/10/2011
30/06/2014
30/06/2014
31/12/2016
31/12/2016
11.500.000
22.180.000
38.870.000
34.270.000
Prêt
Don
Prêt
Don
27,6
58,6
0,0
0,0
Non
Non
EAU ET ASSAINISSEMENT
Appui décentralisation eau et assainissement
Gestion boues de vidange Grand Cotonou
29/10/2012
04/01/2013
31/12/2016
31/03/2017
908.607
968.164
Don
Don
0,0
0,0
Non
Non
ENERGIE
Benin-Togo-Ghana Power Interconnection
(Multinational Bénin-Togo-Ghana)
04/04/2007
31/12/2015
17.390.000
Prêt
0,0
Non
SANTE
Projet développement du système de santé
22/04/2005
30/06/2013
22.000.000
Prêt
60,0
PPP
GOUVERNANCE
Projet appui gestion finances publiques
Programme appui aux réformes économiques
24/11/2010
06/09/2012
31/12/2015
30/06/2014
5.000.000
30.000.000
Don
Prêt
17,1
50,0
Non
Non
TOTAL
251.086.771 30,5 2PAR/11
* Classement (tiré du SAP) : PP Projet problématique
PPP Projet potentiellement problématique
Non Projet non PPP et non PP
PAR Projet à risque (projet classé PP ou PPP)
Notation des supervisions des projets du secteur agricole actifs
PAFILAV : 2,41 (sur 3) PAFICOT : 2,61 (sur 3) PAGEFCOM : 2,72 (sur 3)
Annexe III. Carte de la zone du projet
Le Projet Appui aux Infrastructures Agricoles dans la Vallée de l’Ouémé (PAIA-VO) couvrira
14 communes dans les départements de l’Ouémé (06 communes : Adjohoun, Aguégué, Adjara,
Bonou, Dangbo, Porto-Novo et Sèmè) ; de l’Atlantique (03 communes : Ze, Abomey-Calavi et
Sô-Ava) et le Zou (04 communes : Covè, Ouinhi, Zangnanado et Zogbodomè).