Grippe : du nouveau dans le traitement · Les symptômes typiques d'une grippe comme la fièvre,...
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SOMMAIRE
I. LA PREMIÈRE PARTIE: TEXTES DE SPÉCIALITÉ
MÉDICALE ............................................................................................. 2
LE STATUT D'UN MÉDECIN ................................................................. 3
GRIPPE: DU NOUVEAU DANS LE TRAITEMENT ................................ 5
TOUX, RHUME, CATARRHE –QUE FAIRE? ......................................... 8
LE SOMMEIL DU JUSTE ..................................................................... 10
L'AMOUR DE MA VIE .......................................................................... 13
TOUTE VITAMINE EST-ELLE BONNE À PRENDRE? ......................... 19
UN COEUR EN SURSIS ...................................................................... 26
ATTENTION ALLERGIES! ................................................................... 30
INSPIREZ, EXPIREZ! ........................................................................... 39
VOTRE CHOLESTÉROL SOUS HAUTE SURVEILLANCE .................. 43
TABAC, LA VÉRITÉ SANS FILTRE ..................................................... 49
SURVEILLEZ VOS GRAINS DE BEAUTÉ ........................................... 58
MARCHEZ ! .......................................................................................... 63
IL Y A MAUX DE TÊTE ET MAUX DE TÊTE ........................................ 67
LA GREFFE DE L’ESPOIR .................................................................. 72
II.LA DEUXIÈME PARTIE EXERCICES DE GRAMMAIRE ......... 83
LA CONCORDANCE DES TEMPS À L'INDICATIF .............................. 84
LE SUBJONCTIF PRÉSENT ET PASSÉ .............................................. 89
LES PRONOMS ET LES ADVERBES EN, Y........................................ 95
L'ADVERBE........................................................................................ 100
LES PRONOMS RELATIFS ............................................................... 104
LES PRONOMS ET LES ADJECTIFS INDEFINIS ............................. 109
III. LA TROISIÈME PARTIE VIE ET CIVILISATION
FRANÇAISES ................................................................................... 115
LA LANGUE DE MOLIÈRE ................................................................ 116
VERCINGÉTORIX .............................................................................. 121
MYSTÈRES FRANÇAIS ..................................................................... 126
LES GRANDS TRAVAUX DU PRÉSIDENT ....................................... 130
POINT DELF ...................................................................................... 137
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................ 142
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I. LA PREMIÈRE PARTIE:
TEXTES DE SPÉCIALITÉ MÉDICALE
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LE STATUT D'UN MÉDECIN
Comment pourrait-on définir, ou essayer de définir un bon médecin –
ou plus exactement un médecin – car celui qui n'est pas un bon médecin
n'est plus un médecin que n'est peintre celui qui n'est pas un bon peintre, ou
mécanicien celui qui n'est pas un bon mécanicien? Les autres s'essaient à,
ou font semblant de, mais ne sont pas ce qu'ils disent être. D'abord, la
compétence, c'est-à-dire la maîtrise des connaissances nécessaires, toujours
remises en cause, et des gestes efficaces, toujours réappris. Fred Siguier, un
des plus grands cliniciens de notre époque, confiait: «On ne devient un vrai
médecin que lorsqu'on déchire le Dictionnaire des Idées Reçues.» Ensuite,
l'abord du malade, c'est – à – dire une attitude faite de compréhension et de
sensibilité. Attitude à la fois intellectuelle et affective. Comprendre l'autre,
sans attirance ni animosité ( ce n'est pas ce qu'on demande à un médecin),
comprendre l'autre en tentant de «se mettre à sa place » (on n'y parvient
jamais tout à fait), sans amour ni hostilité, sans sympathie ni antipathie, avec
seulement de la bonne volonté: ce qu'on peut appeler l'empathie – ce
sentiment qui mène à la recherche d'autrui sans préjugé d'aucune sorte, sans
aucun conformisme, et qui guidait Jean – Paul Sartre lorsqu'il est parti à la
recherche de Gustave Flaubert, duquel rien dans son existence ou dans sa
façon de voir le monde ne semblait le rapprocher … Et l'autre volet, l'autre
face de l'attitude, faite de sensibilité, est parfaitement résumé par les mots d'
Emmanuel Mounier, lorsqu'il voulait s'efforcer de faire comprendre à des
Français, sinon égoïstes, du moins un peu distants, la douleur des
républicains espagnols qui venaient chercher refuge dans notre pays:
«Essayez d'avoir mal à leur poitrine»: une attitude faite de tendresse pour
l'autre dans le malheur, de bienveillance pour le comportement qu'il peut
avoir et qui risque parfois de heurter … Sartre et Mounier réunis pour faire un
bon médecin, pourquoi pas !
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Vocabulaire:
faire semblant – simuler, se donner l'apparence de
remettre en cause – remettre en question, revenir sur ce qui avait été décidé
la compréhension – fait de comprendre clareté
le volet - 1. panneau de bois ou de métal qui protège une fenêtre;
persienne;
2. partie d'un objet qui se replie;
heurter – 1.toucher brutalement, cogner, percuter;
2.choquer, déplaire;
se heurter (à une difficulté) – se trouver devant une difficulté que l'on
n'attendait pas;
Sujet de conversation:
Quelques idées issues du Serment d'Hippocrate.
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GRIPPE: DU NOUVEAU DANS LE TRAITEMENT
La grippe se manifeste tout d'abord par des douleurs dans les
articulations suivies, d' un à deux jours plus tard, d'une montée de fièvre, qui
toutefois baisse au bout de quelques jours. Mais la guérison n'est pas pour
tout de suite. La grippe affaiblit tellement les défenses immunitaires de
l'organisme que des maladies bactériennes généralement s'ensuivent. La
fièvre alors remonte souvent. En cas de déroulement sans complications, le
patient se remet normalement en l'espace d'une semaine.
La grippe est une infection virale contagieuse des voies respiratoires
supérieures et inférieures. Son cours est bien plus grave qu'un simple
refroidissement et engendre des symptômes s'étendant au corps entier.
Durant les mois d'hiver surgissent des vagues de grippe qui se propagent
rapidement et durent de six à huit semaines. Les symptômes typiques d'une
grippe comme la fièvre, les douleurs musculaires, la faiblesse généralisée,
les maux de tête, le mal de gorge et la toux sèche, surgissent en général
subitement et peuvent dégénérer en sinusite, bronchite, pneumonie ou otite
de l'oreille moyenne. Mais la grippe peut aussi conduire à des inflammations
du muscle cardiaque et du cerveau.
Deux nouveaux médicaments
Si, autrefois, on devait accepter la grippe comme une fatalité, il est
possible aujourd'hui de la combattre efficacement grâce à deux nouveaux
médicaments. Ils se basent sur les inhibiteurs de la neuraminidase, une
enzyme permettant à l'agent pathogène d'extraire de nouveaux virus de la
cellule attaquée. En cas d'inhibition, les virus de la grippe nouvellement
formés restent collés comme des boules de gomme à la paroi cellulaire. Ils
s'agglutinent et sont éliminés par les défenses immunitaires propres à
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l'organisme. Les nouvelles cellules ne sont plus touchées et l'infection ne se
propage plus.
Le premier médicament Relenza à base du principe actif Zanamivir est
une poudre à inhaler. Utilisée en l'espace de 48 heures après l'apparition des
premiers symptômes, elle atténue considérablement les troubles. Les tests
cliniques ont permis de constater une amélioration des symptômes de la
grippe chez des patients, traités avec ce médicament, en l'espace de 4,5 au
lieu de 7,5 jours avec un placebo. Le soulagement a même été encore plus
important dans des cas plus sévères avec une amélioration des troubles
dans les 4,5 jours au lieu des 11,5 jours avec un placebo. Plus le traitement
est commencé tôt, meilleures sont les perspectives de guérison. Par ailleurs,
la propagation des virus est réduite et les personnes de l'environnement
direct du patient risquent moins d'attraper elles-mêmes la grippe.
Le second médicament Tamiflu à base du principe actif Oseltamivir est
vendu sous forme de comprimés recommandés pour le traitement des
infections grippales aiguës, dont les symptômes se sont manifestés depuis
tout au plus deux jours.
Vaccination contre la grippe
On pourrait se demander si, avec le lancement de ces nouveaux
médicaments, la bonne vieille vaccination contre la grippe est devenue
superflue. Pas du tout. Il faut cependant savoir que seule la vaccination
couvrant toute la période à risque et avant que l'infection ne se soit déclarée
protège. Elle est vivement conseillée pour les personnes de plus de 60 ans.
Les meilleurs moments pour se faire vacciner sont les mois de septembre à
novembre. L'immunité s'installe en l'espace de quatorze jours et persiste de
20 à 40 semaines. Seule une faible partie de la population recourt
malheureusement à la vaccination. Même les personnes à risques sont
encore réticentes.
En cas de risque de refroidissement: mieux vaut garder ses distances!
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Pour bon nombre de personnes, un refroidissement fait tout autant
partie de l'hiver que les embouteillages sur les routes enneigées. Si ces
derniers sont difficilement évitables, l'on peut néanmoins se protéger contre
les refroidissements. Bien que cela puisse paraître banal, la meilleure des
solutions est de garder ses distances en évitant également, dans la mesure
du possible, de serrer la main aux personnes refroidies.
"Habillez-vous chaudement", disait le titre d'un grand succès de la
chanson de la fin des années quarante. Un bon conseil, car le fait d'avoir les
mains et les pieds froids entrave la circulation du sang dans les muqueuses
nasales. En d'autres termes, les vaisseaux sanguins se resserrent, faisant en
sorte que les anticorps propres à l'organisme n'accèdent que difficilement aux
muqueuses ainsi attaquées. Il est cependant possible d'aider le corps à
rester en bonne santé durant la saison froide et humide. Pour cela, il suffit,
par exemple, d'endurcir l'organisme par des douches ou des bains
alternativement chauds et froids, ou renseignez-vous chez votre pharmacien
sur les remèdes aux plantes permettant d'augmenter les capacités
défensives du système immunitaire.
Que faire s'il est trop tard et que l'on se sent fiévreux, à savoir si la
température commence à grimper? Aucune raison de s'inquiéter outre
mesure, car la fièvre est une réaction tout à fait normale de l'organisme. A
travers l'élévation de la température du corps, celui-ci essaie de tuer les
agents pathogènes et de stimuler le système immunitaire. Si la température
devait dépasser 39°C, il faudrait toutefois recourir à des fébrifuges. Les
enveloppements froids des mollets – remède maison ancestral - constituent
de nos jours encore un excellent moyen de faire échec à la fièvre. Les
personnes refroidies souffrent aussi souvent de maux de tête et de douleurs
articulaires fort désagréables. Demandez à votre pharmacien des
médicaments capables d'atténuer ces divers symptômes.
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TOUX, RHUME, CATARRHE –QUE FAIRE?
Les refroidissements sont fort ennuyeux. Et personne ou presque n'y
échappe en hiver. Alors il est bon de savoir comment en atténuer les
symptômes au cas où.
C'est d'abord la tête qui fait mal, puis la gorge. Le nez coule et les
yeux larmoient. Nous nous sentons fatigués, moulus, et commençons à
tousser. A tout cela vient éventuellement s'ajouter la fièvre. A ce stade au
moins, la chose est claire: les virus des refroidissements ont à nouveau
frappé.
En fait, il n'existe aucun moyen pour traiter la cause d'un
refroidissement, car aucune plante n'est capable de lutter contre ces
maladies à virus. Cependant il y a des solutions pour atténuer très
sensiblement les symptômes des refroidissements. Lorsque nous sommes
malades, il est plus important que jamais de fournir suffisamment de liquide à
notre organisme. Surtout si nous avons de la fièvre et transpirons
abondamment, nous devons compenser les liquides que nous perdons. Les
tisanes, eaux minérales et jus de fruits conviennent parfaitement.. Le thé au
miel calme les maux de gorge et le réflexe de toux. Les inhalations de vapeur
libèrent le nez et atténuent le réflexe tussigène.
L'application de serviettes humides rafraîchissantes autour du cou
soulage également bien souvent.
Lorsque les voies respiratoires produisent un mucus visqueux
abondant, difficile à expectorer, l'utilisation de médicaments mucolytiques est
indiquée. Dans ce cas, le pharmacien ou le droguiste conseille volontiers
Bisolvon Linctus. Aromatique et sans sucre, ce sirop contre la toux, a été
élaboré à partir du principe actif d'une plante médicinale indienne: l'adhatoda
vasica. Il fluidifie les mucosités et en facilite l'expectoration (également
disponible sous forme de comprimés ou de gouttes).
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Vocabulaire:
larmoyer – verser des larmes, pleurnicher ;
moulu, e – rompu, brisé de fatigue réduire en poudre:
soulager – adoucir une souffrance physique ou morale ; diminuer ;
grimper – 1. monter en s'agrippant
2.s'élever sur une pente, gravir, escalader.
le soulagement - état de celui qui se trouve mieux
endurer – rendre plus dur, moins sensible
néanmoins – malgré cela, cependant, pourtant
Sujets de conversation:
Symptômes de la grippe
Remèdes
Moyens de s'en défendre
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LE SOMMEIL DU JUSTE
«Qui a la conscience tranquille dort du sommeil du juste ».
C'est en des termes aussi simples que nos ancêtres pensaient
traiter le problème complexe de l'insomnie. De nombreuses
expériences, études et recherches menées en laboratoire,
prouvent aujourd'hui qu'il n'en est rien.
Afin de résoudre vos problèmes d'insomnie, vous devez découvrir de
quel type d'affection il s'agit. Souffrez-vous de troubles de l'endormissement
ou du sommeil lui-même ? Vous réveillez-vous bien avant le retentissement
de la sonnette du réveil et ne réussissez-vous plus à vous rendormir ? En
règle générale, le trouble du sommeil n'est pas une maladie proprement dite
mais uniquement un symptôme. Les troubles de l'endormissement sont
généralement liés à des conflits et à des soucis, alors que le réveil prématuré
est signe de dépression.
Parfois les problèmes du sommeil se résolvent facilement. Par l'achat,
par exemple, d'un nouveau matelas ou le changement de la température
ambiante de la chambre à coucher. Par votre comportement, vous pouvez
également contribuer dans une large mesure à un sommeil réparateur:
Faites régulièrement du sport mais pas en fin de soirée. D'après les
découvertes les plus récentes, une activité sportive pratiquée
tardivement peut conduire à des troubles de l'endormissement.
Faites une promenade après le repas du soir ou essayez différentes
méthodes de relaxation,telles que le Tai Chi ou le yoga.
Passez une soirée tranquille en vous livrant à une occupation
susceptible de favoriser la détente psychique: écoutez de la musique
douce, lisez un livre ou rêvez à vos prochaines vacances en prenant un
bain aux essences aromatiques.
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Renoncez le soir aux repas copieux et au café. Prenez plutôt une
boisson qui favorise le sommeil telle qu'un lait chaud ou une tisane (de
préférence à base de fleurs d'oranger, de valériane, de passiflore,de
millepertuis ou de houblon).
Réglez la température ambiante de votre chambre à coucher autour de
16 degrés Celsius.
Comme on fait son lit, on se couche, dit encore un vieux proverbe.
Adressez – vous à des spécialistes pour vous faire conseiller en
matière de matelas et d'oreiller.
Et, si aucun de ces moyens n'est efficace, prenez un somnifère léger.
Faites-vous conseiller en ce domaine par votre médecin ou votre
pharmacien qui vous proposeront la préparation adéquate.
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Vocabulaire:
le matelas – grand coussin piqué servant à garnir un lit et qui peut être
rembourré de laine, ou à ressort, ou en caoutchouc ;
le houblon – plante grimpante cultivée dans le Nord et l'Est de la France
pour ses cônes inflorescences femelles employés pour aromatiser la bière.
la détente – 1. distraction, repos;
2. diminution de la tension entre États;
la passiflore – genre de plantes, dites aussi grenadilles ou feurs de la
Passion de l' Amérique tropicale et de l'Asie, et qui doivent leur nom à la
forme de leurs fleurs, dont les organes représentent les instruments de la
passion (couronne d'épines, clous marteaux).
millepertuis – plante dont les feuilles contiennent de nombreuses petites
glandes translucides qui les font croire criblées de trous (on a utilisé leurs
fleurs jaunes en infusions vulnéraires et balsamiques).
Sujets de conversation:
Quelles sont les causes de l'insomnie?
Comment pourrait-on résoudre les problèmes du sommeil ?
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L'AMOUR DE MA VIE
Par John Anderson
Ma femme et moi venions de nous installer dans un nouveau quartier
de Johannesburg (Afrique du Sud), peu après mon licenciement. J'avais alors
soixante ans, et c'est Yvonne, technicienne qualifiée dans un laboratoire
d'analyses médicales, qui subvint financièrement aux besoins de notre
ménage, jusqu'à ce que je décroche un emploi comme gardien d'immeuble.
Les premiers signes de désordre dus à la maladie furent relativement
discrets. Ce sont des petites choses qui commencèrent à éveiller mes
soupçons. Elle qui conduisait sans problème depuis des années refusa
subitement de prendre le volant, et rien ne put la faire changer d'avis.
Lorsqu'elle rentrait après sa journée de travail, elle paraissait épuisée et
maugréait contre l'autobus qu'elle avait encore manqué. Je la faisais
s'asseoir, lui proposais une tasse de thé et m'efforçais de la rassurer,
espérant que cela s'arrangerait lorsqu'elle se serait familiarisée avec le
réseau de transports en commun. Mais un soir, en bavardant au cours d'un
dîner, j'appris qu'un de ses collègues avait l'habitude de l'attendre à la
correspondance du bus pour s'assurer qu'elle prenait bien la bonne ligne...
Yvonne avait toujours revendiqué son indépendance et jouissait d'une
excellente mémoire. L'inquiétude commença peu à peu à me tenailler.
Un autre soir, à l'heure du dîner, je la trouvai versant de l'huile dans de
l'eau en ébullition, une tasse de riz à la main. Je fus décontenancé.
- Pourquoi mets-tu de l'huile pour faire cuire le riz? lui demandai-je.
- Mais j'en ai toujours mis! répondit-elle.
Je savais qu'il n'en était rien. Un frisson me parcourut... Je la laissai à
sa cuisine et allai au salon, profondément troublé.
Je me servis un verre de vin et tentai de trouver une explication à son
comportement. Pourquoi avait-elle, par exemple, abandonné les mots
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croisés, l'un de ses passe-temps favoris, dans lequel, de surcroît, elle
excellait? Peu à peu, tous les petits incidents et autres bizarreries que j'avais
observés les derniers temps commencèrent à prendre un sens. Un mot me
vint finalement à l'esprit: Alzheimer. Et je compris soudain que la femme que
j'aimais depuis quarante ans était peut-être en train de mourir à petit feu. Elle
avait à peine cinquante-sept ans.
Un matin, je lui proposai de l'emmener voir son médecin. Elle fondit en
larmes et courut s'enfermer dans la chambre. La prenant tendrement dans
mes bras, j'insistai pour qu'elle se fasse examiner.
- Ce que tu veux, c'est me mettre dans une maison, balbutia-t-elle entre
deux sanglots.
Comme elle se trompait! En nous mariant, nous nous étions promis de
nous assister mutuellement, de nous aimer pour le meilleur et pour le pire,
jusqu'à ce que la mort nous sépare. Pas un instant, il ne me serait venu à
l'idée de l'éloigner de moi. Je lui jurai que cela n'arriverait jamais et lui
murmurai ces petits mots tendres que nous avions pris l'habitude d'échanger:
„Je t'aime, et je t'aimerai jusqu'à la fin des temps.”
Malgré tout, Yvonne savait bien que quelque chose n'allait pas. Sinon,
comment expliquer ces larmes soudaines et cette allusion à une séparation ?
Peu après, elle décida d'arrêter de travailler, ce que je pris pour un
nouvel indice, car, sauf à y être contrainte, ma femme n'aurait renoncé ni à
son indépendance ni à un travail qu'elle adorait.
Yvonne aimait tricoter pour se détendre et réalisait des merveilles. A
chaque anniversaire, à Noël, elle offrait quelque chose fait de ses mains. Là
encore, elle arrêta du jour au lendemain. Il était évident qu'elle éprouvait des
difficultés dans ce travail d'adresse et de précision. De même, elle qui adorait
lire n'arriva bientôt plus à suivre l'histoire, ni même à comprendre le sens de
certains mots.
Au cours des deux années qui suivirent, elle subit des examens dans
le service de neurologie de l'hôpital général de Johannesburg. Et, finalement,
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le diagnostic fut confirmé: maladie d'Alzheimer. C'était comme si le monde
s'effondrait. Mes pires craintes étaient bel et bien devenues réelles. Je me
sentais comme un condamné qui voit rejeté son dernier pourvoi.
De moins en moins, l'état de ma femme se détériora notablement.
Bientôt, elle fut incapable d'écrire. Ses tremblements s'aggravèrent et elle
commença à ne plus très bien tenir sur ses jambes, n'avançant qu'à tout
petits pas. Mais elle refusait absolument de rester allongée.
Le soir, je devais m'asseoir près d'elle sur le lit et essayer de la
calmer, dans l'espoir qu'elle finirait par trouver le sommeil, me laissant à moi
aussi un peu de répit. Lorsque je la croyais sur le point de s'endormir, je
sortais de la chambre sur la pointe des pieds pour aller me reposer dans mon
fauteuil, mais, au bout de quelques minutes, entendant le lit grincer, je
comprenais qu'elle était éveillée. Je l'entendais traverser la chambre en
traînant les pieds, puis s'arrêter. Yvonne jetait alors un regard inquiet par
l'embrasure de la porte, comme un enfant redoutant d'être surpris par ses
parents. Je ne pouvais m'empêcher de sourire.
Chaque fois que je le pouvais, je l'emmenais prendre le thé et manger
un muffin, ce petit pain complet qu'elle tartinait toujours de beurre et de miel.
Yvonne adorait ces escapades. Hélas! Au fil du temps, il lui était de plus en
plus difficile de manger son petit pain sans l'émietter complètement. Et nos
sorties furent bientôt impossibles.
La télévision devint d'un grand secours. Chaque jour, Yvonne attendait
avec impatience ses émissions préférées. Mais, lorsque les programmes ne
contenaient rien qui l'intéressait, elle allait et venait dans la maison, ce qui
m'inquiétait beaucoup: je craignais en effet qu'il lui arrive quelque chose.
En fin d'après-midi, lorsque je rentrais du travail, elle venait lentement
à ma rencontre.
- Te voilà ! s'exclamait-elle.
Je la prenais dans mes bras, la serrais contre moi et l'embrassais.
Jamais je n'ai douté de son amour qui, jusque dans les dernières années,
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resta aussi fort qu'au premier jour. Dans ces petits moments, c'était comme si
elle essayait de me dire:"La maladie ne pourra jamais rien contre mon amour
pour toi."
Ces années furent très difficiles à vivre pour moi aussi. Celle que
j'aimais depuis si longtemps ne m'était-elle pas arrachée peu à peu par une
maladie insidieuse et inexorable, contre laquelle j'étais totalement
impuissant?
De son côté, Yvonne déployait des efforts incommensurables. Lorsque
nous avions des invités, elle s'asseyait avec nous et prêtait à la conversation
la plus grande attention. Elle essayait bien d'y prendre part, mais, après avoir
articulé quelques mots, renonçait à poursuivre la phrase commencée et se
résignait à écouter. Nos amis nous témoignaient sympathie et affection, ce
qui me touchait profondément et ; en même temps, me désolait pour ma
femme. Jamais je n'oublierai le jour où elle vint vers moi, implorant d'une voix
tremblante:
- Je voudrais seulement être normale.
Je sentis ma gorge se serrer et des larmes brûlantes inonder mes
joues. Je l'étreignis et lui murmurai que je n'avais pas de souhait plus cher.
Dans les dernières années, il me semblait qu'un brouillard de plus en
plus épais embrumait son cerveau, lui rendant tout toujours plus difficile, plus
compliqué, plus déroutant.
Je crois qu'elle devait ressentir la même chose, car il lui arrivait de
venir vers moi pour me dire, avec une telle expression de détresse:
- S'il te plaît, aide-moi.
Cela me brisait le cœur. Je l'enlaçais et la tenais serrée dans mes
bras, lui murmurant que je ferais tout ce que je pourrais pour elle. J'avais
l'impression que la maladie me volait mon épouse bien-aimée et ma
meilleure amie. Car nous n'avions jamais été simplement mari et femme,
mais aussi amis et amants, partenaires dans tout ce que nous entreprenions.
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Dans la soirée du 12 janvier 1999, à peine trois mois avant son
soixante-troisième anniversaire, Yvonne chancela et s'effondra, n'esquissant
pas le moindre geste pour amortir sa chute. Elle tomba de tout son poids sur
la tempe droite.
Après deux jours d'hospitalisation, on m'informa qu'elle pouvait sortir.
Elle s'éteignit le lendemain de son retour à la maison.
Ce soir de janvier, j'allumai une bougie et la posai près de l'endroit où
elle avait pris l'habitude de s'asseoir les derniers temps. La flamme brûla
toute la nuit, que je passai assis à pleurer.
On ne triomphe jamais de cette maladie, qui fait non seulement souffrir
la victime, mais aussi les proches qui en ont la charge. Ceux-ci, pourtant, font
souvent preuve de patience et de compréhension, ce qui leur donne une
énergie et un courage qu'ils ne soupçonnaient pas.
Aujourd'hui, ma femme repose en paix. Elle a enfin retrouvé sa dignité.
Elle est vivante dans ma mémoire et le restera aussi longtemps que je
pourrai dire: "Je t'aime, et je t'aimerai jusqu'à la fin des temps."
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Vocabulaire:
le licenciement – renvoi
licencier – congédier;
subvenir (aux besoins de quelqu'un) – lui fournir de quoi vivre;
décrocher (une chose) – 1. détacher une chose qui était accrochée ;
2. soulever le récepteur du téléphone ;
maugréer – grogner; ronchonner ;
décontenancer ( quelqu'un) – lui faire perdre contenance, déconcerter;
le répit – détente; repos;
l'embrassure – ouverture dans un mur correspondant à une fenêtre ou à une
porte;
émietter – réduire en miettes;
briser – 1. casser, mettre en morceaux;
2. faire échouer ; empêcher de réussir ;
3. faire de l'écume en éclatant ;
s'effondrer – 1. s'écrouler ;
2. ne plus tenir, ne plus résister;
Sujets de conversation:
1. Quels sont les premiers signes de désordre dus à la maladie d'Alzheimer;
2. Un bref aperçu sur la "maladie qui tue à petit feu".
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TOUTE VITAMINE EST-ELLE BONNE À PRENDRE?
Extraits de Woman's Day
Par Jeanie Wilson
Il n'y a pas si longtemps, seules quelques marques de vitamines
étaient disponibles. Aujourd'hui, des milliers de compléments vitaminiques et
minéraux inondent le marché et leur nombre s'accroît régulièrement chaque
année. Face à une telle prolifération, on peut se demander ce qu'il faut
prendre et à quelle dose.
En principe, une consommation équilibrée suffirait à satisfaire nos
besoins en vitamines et minéraux. Mais des enquêtes nutritionnelles ont
révélé que nous ne recevons pas tous les apports conseillés pour un certain
nombre de micronutriments. D'où la nécessité de recourir parfois à des
suppléments vitaminiques ou à des compléments en minéraux, afin de
combler ces carences.
Voici un aperçu des vitamines et minéraux essentiels, et quelques
conseils pour en faire bon usage. (Si vous suivez un traitement, demandez
l’avis de votre médecin.)
Vitamine E
D’après certaines études, la vitamine E pourrait renforcer le système
immunitaire, prévenir la cataracte et ralentir la progression de la maladie
d’Alzheimer. D’autres études suggèrent qu’elle aurait des effets cardio-
protecteurs, grâce à ses vertus anticoagulantes et à son pouvoir antioxydant
sur le LDL cholestérol (communément appelé mauvais cholestérol,
responsable de l’athérosclérose).
A l’Université Harvard, aux États-Unis, on a constaté que le risque de
maladies cardio-vasculaires diminuait d’environ 40% chez les sujets ayant
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consommé des compléments de vitamine E à une dose d’au moins 100
unités internationales (UI) par jour pendant deux ans ou plus. Ne tirons pas
pour autant de conclusions trop hâtives! A l’heure actuelle, les données
disponibles ne permettent pas encore d’affirmer formellement qu’une forte
consommation d’anti-oxydants, tels que la vitamine E ou C, permet de
prévenir ou de diminuer les risques de maladies chroniques.
Des enquêtes ont permis de conclure que notre alimentation
quotidienne nous procure à elle seule les 15 milligrammes de vitamine E
(22,5 UI) conseillés (les corps gras tels que les huiles végétales, les germes
de blé ou les noisettes en sont la principale source).
Selon Jeffrey Blumberg, professeur de nutrition à Boston, plusieurs
études (dont la sienne) ont montré que la consommation idéale et optimale
pour la santé oscille entre 100 et 400 UI par jour.
La dose à ne pas dépasser:au-delà de 1000 UI par jour, la vitamine E
peut entraîner des accidents hémorragiques. Ce nutriment ayant en outre
une action anticoagulante, il est préférable de consulter un médecin avant
tout supplément, surtout si vous souffrez de troubles de la coagulation ou de
la circulation sanguine.
Vitamine C
Il n’est pas vraiment prouvé que la vitamine C constitue un rempart
efficace contre le rhume, mais plusieurs études suggèrent qu’une „cure”
quotidienne de vitamine peut certainement atténuer les symptômes et
l’évolution de la maladie. Un verre de jus d’orange suffit généralement à
l’apport journalier recommandé (AJR) de 100 milligrammes, sauf pour les
fumeurs, auxquels on préconise des apports plus élevés, de l’ordre de 150
milligrammes par jour. Attention: des doses quotidiennes supérieures à 300
milligrammes risquent de provoquer un ralentissement de l’absorption
intestinale.
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La dose à ne pas dépasser: une consommation régulière de vitamine
C supérieure à 2000 milligrammes par jour expose à des crampes
intestinales, des nausées et des diarrhées.
Vitamines B
L’acide folique (ou vitamine B9), la vitamine B12 et la vitamine B6
exercent une action bénéfique sur le plan cardio-vasculaire. Elles pourraient
en outre prévenir cartaines maladies congénitales et protéger notre santé
mentale des ravages du vieillissement. La consommation de ces trois
vitamines permettrait de réduire l’incidence des maladies cardiaques,
probablement en diminuant le taux sanguin d’homocystéine, une substance
connue pour ses effets néfastes sur le système cardio-vasculaire.
L’acide folique (dont l’AJR est fixé à 400 microgrammes par jour) est
particulièrement recommandé chez la femme enceinte, en prévention de
certaines maladies infantiles (comme la myélodysraphie, une malformation
osseuse du rachis). Mais il semble que les Suisses, et particulièrement les
femmes en âge de procréer, n’en consomment pas suffisamment. Pour
pallier ces carences, sachez qu’il existe sur le marché des aliments enrichis,
tels que les céréales pour le petit déjeuner.
Les personnes dont les facultés mentales ne sont plus aussi vives
qu’avant pourraient bien manquer de vitamine B12. Une carence sévère peut
entraîner fatigue, atteinte neurologique, voire démence – un manque moindre
étant plutôt la cause de dépression ou de confusion mentale. Les principaux
pourvoyeurs de vitamine B12 sont la viande, le poisson et le poulet.
La dose à ne pas dépasser: une consommation supérieure à 1000
microgrammes d’acide folique peut masquer une carence en vitamine B12 et
entraîner des lésions neurologiques.
En ce qui concerne la vitamine B6, ne dépassez pas les 100
milligrammes (l’AJR:1,5 mg). A la longue, un surdosage risquerait de
22
déclencher des troubles de l’équilibre, un engourdissement, une faiblesse
musculaire et des atteintes neurologiques.
Calcium
Minéral essentiel à la solidité des dents et des os, le calcium est aussi
connu pour son action préventive contre les risques d’ostéoporose. Apports
nutritionnels conseillés: 1000 milligrammes chez le sujet adulte et 1200-1500
milligrammes chez les jeunes et les personnes âgées (tout comme chez la
femme ménopausée et la femme enceinte) – soit l’équivalent de trois à
quatre verres de lait écrémé par jour.
La dose à ne pas dépasser: un apport quotidien supérieur à 2500
milligrammes peut entraîner constipation et troubles rénaux.
Vitamine D
Une consommation de calcium est bénéfique, à condition qu’elle soit
associée à un apport adéquat de vitamine D. Cette vitamine, dite «du soleil»,
permet en effet à l’organisme d’absorber le calcium et le phosphore. Si
certains aliments en renferment ( principalement le lait, le beurre, le jaune
d’oeuf et certaines céréales enrichies ), elle est surtout produite au niveau
cutané lors de l’exposition solaire.
Vous n’êtes ni un gros buveur de lait ni un adepte des bains de soleil?
Vos apports ne couvrent peut-être pas les 5-10 microgrammes conseillés
(soit 200-400 UI, chez les enfants, les adolescents et les adultes). On
recommande aux personnes âgées d’augmenter l’apport (10-20
microgrammes), en raison des risques accrus de carence, notamment en
l’absence d’exposition solaire.
Dans ce cas, un complément médicamenteux peut se révéler
nécessaire.
La dose à ne pas dépasser: un excès de vitamine D (apports
quotidiens de 1000 à 2000 UI) pourrait, à terme, provoquer des nausées, des
23
maux de tête, une fatigue, des troubles du rythme cardiaque ainsi qu’une
augmentation du taux de calcium dans le sang, source de troubles
importants, en particulier rénaux.
Magnésium
Pour des dents saines, des os solides? Pensez au magnésium. Les
doses recommandées sont de 350 milligrammes par jour. Or nos apports
semblent nettement inférieurs. Pour y remédier, veillez à consommer
davantage de féculents complets, de noisettes, de légumes (notamment les
légumes verts).
La dose à ne pas dépasser: Attention aux diarrhées et nausées en
cas de consommation supérieure à 700 milligrammes.
Fer
Abstraction faite des enfants et des adolescents, qui présentent un
risque de carence en fer, il ne semble pas que le reste de la population ait
besoin d’apport supplémentaire. Pis, une surconsommation pourrait se
révéler plus néfaste que bénéfique, le fer possédant la particularité de
s’accumuler dans l’organisme – avec les risques accrus de maladies cardio-
vasculaires et hépatiques que cela comporte.
La dose à ne pas dépasser: un apport 5 fois supérieur à l’AJR de 15
milligrammes entraîne parfois nausées, diarrhées, douleurs abdominales, et
peut même empêcher l’absorption d’autres minéraux.
Vitamine A: une question de dose
La VITAMINE A est connue pour ses effets bénéfiques sur la peau et
la vision, ainsi que pour ses propriétés immuno-stimulantes. À condition de
respecter la bonne dose! De nouvelles recherches semblent en effet indiquer
que les femmes qui en consomment trop pourraient s’exposer à un risque
accru de fracture de la hanche.
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Des études menées sur les animaux ont montré que le rétinol, forme
active de la vitamine A, peut ralentir la croissance osseuse. Ces résultats ont
incité la Harvard Medical School à contrôler les apports diététiques de cette
vitamine chez 72337 femmes.Lors de cette étude, les médecins ont constaté
que celles dont l’apport excédait 2000 microgrammes par jour doublaient
pratiquement leur risque de fracture. Le rétinol est une substance que l’on
trouve dans le foie, les céréales enrichies en vitamines et les barres
énergétiques.
Les multivitamines peuvent contenir plus du double des apports
nutritionnels conseillés, soit 700 microgrammes. Afin d’éviter tout surdosage,
l’épidémiologiste Diane Feskanich, l’un des auteurs de l’étude, recommande
de choisir des capsules délivrant au moins une partie de la vitamine A sous
forme de bêta-carotène (la mention sera précisée sur l’étiquette).
L’organisme ne transformant le bêta-carotène en vitamine A que lorsque ses
réserves sont épuisées, vous courrez ainsi moins de risques de vous
intoxiquer accidentellement.
25
Vocabulaire:
en outre – en plus de, (adv.) en plus de cela, aussi, également.
pallier – remédier,
pourvoyeur, euse – personne qui fournit ce qui est nécessaire
l’engourdissement – paralysie momentanée d’un membre accompagnée de
fourmillement et due à des troubles nerveux ou circulatoires.
hâtif, ve – 1.qui a été fait trop vite, bâclé
2.précoce
Sujets de conversation:
Rôle de certaines vitamines
Risque du surdosage
26
UN COEUR EN SURSIS
Par John Dyson
Le chirurgien n'était pas du genre à abandonner la partie
CALÉE contre ses oreillers à l’hôpital John Radcliffe d’Oxford, en
Angleterre, Julie Mills se demandait pourquoi tant de gens défilaient à son
chevet. La future institutrice de vingt et un ans, aux cheveux bruns et au teint
de porcelaine, était sans le savoir l’héroïne du moment.
Le moniteur de pression artérielle affichait un tracé plat. En
l’auscultant au stéthoscope, les infirmières n’entendaient dans sa poitrine
qu’un léger ronronnement. Les médecins qui posaient délicatement leur doigt
sur son poignet pour prendre son pouls ne percevaient pas la moindre
pulsation.
Julie Mills venait de subir une intervention de la dernière chance, au
cours de laquelle on lui avait implanté une pompe cardiaque révolutionnaire.
Son coeur, ainsi mis au repos, se rétablissait des ravages provoqués par un
virus.
Cette opération était le triomphe de deux pionniers. L’un d’eux, à
Pittsburgh, aux États-Unis, prenait chaque jour connaissance des progrès de
Julie Mills avec une excitation croissante. A septante-quatre ans, George
Magovern, cardiologue et inventeur, avait ainsi la preuve que la pompe qu’il
avait mise au point après des années de travail fonctionnait bien.
Quant à l’autre, le chirurgien anglais Stephen Westaby, qui avait pris
le risque d’opérer, il savourait le succès de son audace.
La pompe, appelée AB-180, venait de sauver la vie d’une jeune
femme. Elle pourrait en sauver bien d’autres.
27
Triompher des sceptiques.
Longtemps, les recherches ont été motivées autour d'un coeur
artificiel. Toutefois, reproduire le fonctionnement d'un organe battant quelque
quarante millions de fois par an ne constituait pas seulement un défi
technique. Lorsque l'on utilisa le premier coeur artificial, en 1969, le patient
fut maintenu en vie pendant soixante-quatre heures, avant de recevoir un
greffon naturel. Il décéda peu après, et les recherches s'enlisèrent dans des
controverses éthiques.
Scientifiques et ingénieurs orientèrent alors leurs travaux vers des
solutions visant à maintenir un patient en vie jusqu'à ce que le coeur d'un
donneur soit disponible pour une transplantation. Mais de tells dispositifs
d'assistance cardiaque se révélèrent peu pratiques et chers.
A l'hôpital Allegheny de Pittsburgh, le chirurgien en chef George
Magovern lança à ses chercheurs le défi suivant:
- Il nous faut un appareil d'assistance cardiaque qui soit facile
d'emploi, immédiatement utilisable et confortable pour le malade.Il doit être
simple, rapide à installer et bon marché.
La principale difficulté résidait dans le battement. Les valves
mécaniques et les ailettes et soufflets des pompes cardiaques engendrent
chaleur et frottements, qui, à leur tour, entraînent la formation de dangereux
caillots sanguins.
George Magovern pensait, lui, que vouloir absolument reproduire le
battement cardiaque naturel compliquait inutilement la tâche. A son avis, un
flux continu, comme celui que produisent les simples pompes à eau rotatives
des voitures ou des lave-vaisselle, pouvait parfaitement convenir.
Comme d'autres chirurgiens cardiaques, Magovern utilisait
quotidiennement ce type de pompe pour placer des patients sous assistance
circulatoire au cours d'interventions chirurgicales. Et, même si cela n'était pas
strictement conforme, il continuait souvent à utiliser la machine coeur-
28
poumons pendant quelques jours, afin d'aider ses patients, dont le coeur était
lent à se remettre au travail, à passer un cap difficile.
Alors que Magovern prétendait qu'une pompe à flux continu pourrait
fonctionner pendant d'assez longues périodes, nombre de specialistes
restaient sceptiques. Selon eux, les battements cardiaques étaient
indispensables à une circulation sanguine satisfaisante.
- Ça doit marcher, affirmait pourtant Magovern.
Le défi à relever était colossal: fabriquer une pompe suffisamment
petite et fiable pour être insérée dans la poitrine du patient. Le dispositif mis
au point par son équipe au terme de cinq années de travail était foncièrement
nouveau. Pas plus grande qu'une sonnette de vélo, et de forme comparable,
la pompe AB-180 pesait 225 grammes et ne comportait qu'une seule pièce
mobile – une turbine à six pales actionnée par des électroaimants.
Un mince filet d'eau fournissait un courant liquide, de sorte que la
turbine pouvait tourner pratiquement sans friction ni échauffement. Conçue
pour fonctionner pendant cent quatre-vingts jours, l'AB-180 était si facile à
utiliser qu'un des techniciens de l'équipe en avait installé une sur un tuyau
d'arrosage pour vider le puisard qui se trouvait sous sa maison.
Si la pompe miniature avait été testée avec succès sur le mouton, on
ignorait encore les effets à long terme d'une absence de battement cardiaque
chez l'homme. L'Office du contrôle pharmaceutique et alimentaire américain
autorisa les essais de l'AB-180 en 1997, précisant que celle-ci ne devait être
utilisée qu'en dernier recours.
29
Vocabulaire:
subir – 1. supporter quelque chose sans le vouloir;
2. supporter quelque chose volontairement;
le sursis – remise à une date postérieure;
le délai;
s'enliser – 1. s'enfoncer dans du sable, de la boue et ne plus pouvoir en
sortir;
2. ne pas avancer;
le soufflet – instrument qui sert à envoyer de l'air;
mince – 1. fin, peu épais;
2. svelte, élancé;
3. insignifiant ; peu important.
Sujets de conversation:
Quel défi le chirurgien G.Magovern a-t-il lancé à ses chercheurs?
En quoi consistait la principale difficulté de la pompe en miniature?
Pourquoi Magovern utilisait-il ce type de pompe?
30
ATTENTION ALLERGIES!
Par Maryse Hestel et Zeynep Ersan Berdoz
On les trouve partout. Dans la maison, dans le pré, dans l'assiette.
Que faire pour les éviter ou en attenuer les effets?
Chaque fois que Marine Dupuis rend visite à sa mère, à la campagne, c’est
un drame: à peine arrivée, cette jeune femme de quarante et un ans se met à
éternuer, ses yeux pleurent, sa gorge pique, son nez coule. La nuit, c’est
pire:éternuements continuels et, parfois, crises d’asthme. Des tests sanguins ont
montré que Marine est allergique aux moisissures, aux acariens, aux plumes des
literies, aux poils de chien et de chat.
Le jour, des antihistaminiques la soulagent quelque peu, mais, la nuit,
rien ne marche. Dans l’appartement où elle vit, avec son mari et ses deux
enfants, elle a dû prendre des mesures spéciales: literie anti-acariens,
aération permanente, revêtements des murs antihumidité et, bien sûr, pas
d’animaux.
- J’hésite énormément à me rendre aux invitations des amis ou de la
famille, car, la plupart du temps, mes crises reviennent, précise Marine.
Difficile aussi de louer quelque chose pour les vacances. Nous n’excluons
pas l’idée d’investir un jour dans un camping-car…
- Environ un tiers de la population suisse a tendance à développer des
atopies, mais dans les faits, seul 20% de la population développe une réelle
allergie clinique, observe Pierre Kaeser, allergologue et médecin-adjoint à
l’Hôpital des Cadolles à Neuchâtel.
Ce dernier constate que la majorité des gens ne prend pas
véritablement au sérieux l’épisode allergique.
31
- Il est des cas bénins qui ne nécessitent pas de consultation, dit-il, mais dès
que le problème devient chronique ou touche l’appareil respiratoire, la consultation
s’impose car la situation peut se péjorer et le patient peut développer des réactions
en cascades et l’allergie évoluer vers un asthme bronchique.
Et le Dr.Pierre Kaeser de constater que le pharmacien reste un très
bon interlocuteur pour les cas bénins.
Le risque de développer une allergie quelconque au cours de son
existence est de 20% environ, mais il existe des prédispositions génétiques,
explique le Dr.Pierre Kaeser.
- Si les deux parents souffrent d’allergie, le risque de transmettre à leur
enfant un <terrain allergique> est de 60%;si un seul parent est allergique, ce
risque diminue à 40%. Si les deux parents souffrent du même type d’allergie,
le risque s’élève à 80%, indique l’allergologue neuchâtelois.
- Les allergies sont un phénomène complexe. Le Dr.Claude Thérond,
allergologue, attaché consultant des Hôpitaux de Paris, explique:
- Normalement, notre système immunitaire fabrique des anticorps
destinés à protéger l’organisme contre un élément nuisible (virus, germe,
toxine, etc.). Or, dans le cas de l’allergie, curieusement, le système
immunitaire se met à produire des anticorps anormaux contre des
substances a priori inoffensives (pollen, aliments, moisissures, etc.)
Certains chercheurs avancent une théorie nouvelle pour expliquer cette
réaction: un système immunitaire qui n’aurait pas été entraîné et „blindé” en
combattant de vrais „ennemis” (des maladies graves) serait plus enclin à
développer des anticorps pour combattre des éléments non nuisibles. Cela
signifierait donc que moins on a été malade, plus on est sujet aux allergies. Et
inversement …
Il n’existe pas de traitement qui guérisse complètement les allergies;
mais il est possible de soulager ceux qui en souffrent. Voici comment:
32
Allergies respiratoires dues aux allergènes extérieurs.
Gorge qui pique, yeux qui pleurent, nez bouché, toux, éternuements à
répétition, ces réactions sont avant tout causées par les pollens et les moisissures.
Les pollens les plus agressifs sont ceux des graminées (herbes,
céréales), que l’on trouve partout d’avril à septembre. Impossible bien sûr de
les éviter complètement ; mais des mesures toutes simples vous permettront
d’atténuer leur présence.
Ainsi, en voiture ou à la maison, fermez les fenêtres, et utilisez dans la
mesure du possible, l’air conditionné (veillez néanmoins à ce que sa
température soit toujours bien réglée et que le filtre à air soit parfaitement
nettoyé et désinfecté).
Au jardin, ne tondez pas vous-même la pelouse; ne ratissez pas, ne
semez pas. Si vous y êtes contraint, portez au moins un masque de
protection. Le travail fini, prenez une douche, lavez-vous les cheveux et
changez de vêtements.
Enfin, bannissez de votre jardin les espèces végétales les plus
allergisantes (lys, mimosa, marguerite, bouleau, platane, saule, etc.).
On trouve les moisissures surtout dans les forêts (par terre et sur les
arbres) et les jardins; le mieux, pour les éviter, est bien évidemment de
fréquenter le moins possible ces endroits.
Allergies respiratoires dues aux allergènes intérieurs.
Ce sont essentiellement les acariens, les moisissures et les animaux
domestiques. Un nombre croissant de gens souffrent de la mauvaise qualité
de l’air dans leurs quatre murs. Les pièces hermétiquement closes et le
manque d’aération constituent un climat idéal pour le développement
d’allergènes tels que les acariens et les moisissures. On estime que 2 à 4%
de la population suisse souffrent d’allergies aux acariens présents dans la
poussière domestique.
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Araignées microscopiques, les acariens élisent domicile dans nos
moquettes, tapis, fauteuils, canapés, matelas, couvertures, couettes et
oreillers. Ils affectionnent tout particulièrement une atmosphère chaude et
humide. On peut limiter leur prolifération en aérant chaque jour toutes les
pièces de l’habitation (le froid détruit les acariens) et en passant
régulièrement l’aspirateur. Autres mesures: dormir sur un matelas en matière
synthétique et l’exposer le plus souvent possible à la lumière, car les rayons
solaires tuent, eux aussi, les acariens; éviter oreillers, couettes en plumes et
duvets; laver fréquemment les couvertures en laine.
La mesure la plus efficace consiste à recouvrir les matelas de housses
antiallergènes. Grâce à l’intervention de la Société suisse d’allergologie et
d’immunologie et sur ordonnance médicale, les caisses maladies participent
à l’achat d’une telle housse.
Autres moyens de lutte:
- Les draps et les housses d’oreillers et de duvets devraient être lavés
toutes les semaines à une température de 60º. Ne pas oublier les animaux
en peluche, que l’on soumettra au même traitement.
- Il vaut mieux renoncer aux moquettes, notamment si l’on a des enfants
allergiques, qui jouent souvent au sol.
- Pensez à dépoussiérer votre appartement au moins une fois par semaine
avec un chiffon humide et à passer une serpillière mouillée sur les sols.
Si ces mesures ne sont pas suffisamment efficaces, il faudra peut-être
recourir aux médicaments. Ces dernières années, de puissants
antihistaminiques sont apparus sur le marché, tels Claritin, Telfast et Zyrtec
qui, à l’inverse de leurs prédécesseurs, ne fatiguent pas les patients.
Les antihistaminiques présentent toutefois un inconvénient, ils ne
peuvent pas soulager les nez bouchés. Pour cela, il faudra recourir aux
aérosols à base de cortisone. Nasonex, Rhinocort et Flutinase, par exemple,
sont des aérosols délivrés sur ordonnance qui ont un excellent effet sur les
muqueuses nasales congestionnées et préviennent les éternuements.
34
Il est recommandé de les utiliser dans des situations critiques, avant
même l’apparition des symptômes d’allergie.
Il existe également d’autres sprays qui ne sont pas soumis à
ordonnance, Lomusol, par exemple.Ils ne contiennent pas de cortisone et
peuvent aussi supprimer les réactions allergiques en empêchant les cellules
de produire de l’histamine, cette substance qui provoque les éternuements et
le congestionnement des muqueuses. Il semblerait que ce sont eux qui
produisent le moins d’effets secondaires.
La désensibilisation est un traitement qui donne de bons résultats
dans les allergies aux pollens, aux acariens et aux moisissures. Elle consiste
à injecter, sous forme de piqûres, des extraits du produit auquel le patient est
allergique pour l’immuniser contre ce produit. Ces piqûres, faites une fois par
semaine en début de traitement, sont ensuite espacées dans le temps.
Inconvénient de ce traitement: pour que les résultats soient durables, il doit
être effectué durant trois à cinq ans …
Au nombre des animaux domestiques < allergisants> figurent le chat,
particulièrement sensibilisant, le chien, le hamster, le lapin nain, le cochon
d’Inde, et tous les autres petits animaux à poil.
- Contrairement à ce que croient beaucoup de gens, ce ne sont pas les
poils des animaux eux-mêmes qui déclenchent les allergies, mais la salive,
l’urine et le sébum, le poil ne servant que de transporteur, rappelle le
Dr.Pierre Kaeser. Cette croyance populaire provient tout simplement du fait
que le chat, par exemple, se léchant toute la journée dépose sur ses poils de
la salive à laquelle réagissent certains enfants ou adultes.
Les acariens, les moisissures et les animaux domestiques sont certes
les allergènes intérieurs les plus importants, mais il en existe bien d’autres.
Produits d’entretien à la composition de plus en plus sophistiquée, aérosols,
peintures et autres solvants…
Autant de substances irritantes qu’il faut sinon bannir, du moins utiliser
le moins souvent possible.
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Allergies alimentaires.
Marion, quatre ans, est allergique au lait, à l’oeuf, à la farine de blé et
à l’arachide. Gâteaux, pain à base de farine de blé, pâtes et bonbons sont
interdits. Sa maman, Nathalie Renard, se souvient que tout a commencé
quand Marion était bébé, vers neuf mois:
- Elle vomissait à chaque biberon et l’on a dû remplacer le lait de vache
par un lait de substitution, puis par du lait de soja.
Les allergies aux autres aliments se sont déclarées au cours des
années suivantes. Aujourd’hui, tous les repas de Marion doivent être
préparés à la maison. Si, par hasard, elle absorbe quelque chose qui ne lui
convient pas, les réactions sont immédiates: urticaire, eczéma, rhinite,
oedème de l’oeil, vomissements, crises d’asthme, sensations d’étouffement
…Vers deux ans, Marion a fait une crise grave et, depuis, elle ne se déplace
jamais sans une trousse de secours contenant un corticoïde, un
antihistaminique, de la ventoline, de l’adrénaline et des pommades. Son
traitement quotidien:un antihistaminique, sous forme de gouttes, à avaler
chaque soir, et un corticoïde à inhaler matin et soir.
On compte que 4% environ de la population suisse réagissent par une
allergie à certains produits alimentaires.
Pourquoi cette recrudescence?
- Parce que, depuis une vingtaine d’années, notre alimentation a
considérablement changé, répond le professeur François-Bernard Michel. On
y a introduit des éléments inconnus auparavant (certains stabilisateurs et
conservateurs, OGM, etc.) ou auxquels notre organisme n’était pas habitué
(notamment les fruits exotiques, comme le kiwi). Quant aux enfants, on les a
exposés plus précocement à des allergènes, en introduisant très tôt la
diversification alimentaire avec l’arachide ou l’oeuf, en donnant même aux
bébés des biscuits et autres friandises contenant ces ingrédients.
- Les allergènes alimentaires les plus courants sont l’oeuf, l’arachide, le
poisson, le lait, la noix, le céleri, les crustacés, les fruits exotiques, la farine
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de blé, la pomme de terre, les condiments et les épices.Réactions mineures:
nausées, vomissements, diarrhées, urticaire, eczéma.Les réactions
majeures: rhinite, oedème de Quincke (urticaire géante accompagnée d’un
gonflement de la face et de la gorge), asthme, jusqu’au choc gravissime
généralisé dit anaphylactique.
- Celui-ci se manifeste par une accélération du rythme cardiaque et un
effondrement brutal de la tension artérielle. La victime perd connaissance et
peut même mourir si on ne lui administre pas très rapidement de l’adrénaline
injectable. Il est donc conseillé aux sujets qui ont déjà connu ce type de
réaction d’avoir toujours sur eux une trousse d’urgence contenant ce
médicament. Bien qu’en augmentation, surtout chez les personnes
allergiques à l’arachide, le choc anaphylactique demeure heureusement rare.
Pour les allergies alimentaires, la désensibilisation n’est pas efficace.
Seul <traitement> possible: supprimer l’aliment. Mais ce n’est pas toujours
facile, car la poudre d’arachide, par exemple, entre dans la composition de
nombreux gâteaux et biscuits, sans que cela soit systématiquement
mentionné sur l’emballage.
Quoi qu’il en soit, les personnes souffrant d’allergies graves doivent
toujours avoir sur elles de l’épinéphrine. Ce médicament peut leur sauver la
vie. Enfin, il serait également souhaitable qu’elles portent au poignet une
sorte de carte signalétique indiquant leur affection.
Allergie au latex
Le nombre de personnes allergiques au latex a progressé ces
dernières années parce qu’il entre de plus en plus dans la composition
d’objets de la vie courante:préservatifs, certaines chaussures de tennis à la
mode, ballons, tétines …Beaucoup de professionnels de la santé travaillent
avec des gants en latex. C’est donc parmi eux et leurs patients que l’on
trouve la majorité d’allergiques. Les manifestations sont diverses: eczéma,
urticaire, oedème de Quincke et choc anaphylactique. Il est courant que les
37
personnes sensibles au latex soient également allergiques à certains fruits,
comme la banane, la pomme ou le kiwi (les substances < sensibilisantes> du
latex et de ces fruits étant de composition voisine). C’est ce qu’on appelle
une < allergie croisée>.
Il n’existe, pour l’instant, aucun traitement qui permette de la
neutraliser. Seule solution: éviter tout contact avec le latex…
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Vocabulaire:
la literie – ensemble des objets qui garnissent un lit: matelas, traversin,
oreiller, draps, couverture, édredon, dessus-de-lit.
se péjorer – comporter ou ajouter une idée défavorable
la moisissure – couche de petit drampignon
tondre – 1. couper à ras le poil d’un animal ou les cheveux d’une
personne
2. couper très court
bannir – supprimer, écarter
la conette – 1.édredon que l’on met dans une housse et qui sert de drap
de dessus et de couverture.
2.mèche retenue par une barrette, un ruban ou un
élastique.
le duvet – 1. petites plumes molles et très légères qui poussent les
premières sur le corps des petits oiseaux et que l’on
trouve sur le ventre et le dessous des ailes chez les
oiseaux adultes
2. sac de couchage, bourré de duvet ou d’une autre matière
semblable,
3. poils fins et doux chez chertains animaux et certaines
plantes
la serpillière – chiffon de grosse toile servant à laver le sol
le bouleau – arbre à écorce blanche et à petites feuilles légères
Sujets de conversation:
Définir l’allergie.
Types d’allergies et leurs caractéristiques.
Moyens de les éviter.
39
INSPIREZ, EXPIREZ!
Savez-vous vraiment respirer? Pour répondre à la question, faites ce
petit test: assis ou debout, prenez une profonde inspiration, puis expirez. Au
moment d’inspirer, avez-vous gonflé votre thorax ou votre ventre? Si c’est le
thorax, vous avez pris la fâcheuse habitude de respirer par la poitrine,
comme la plupart d’entre nous. Alors, inspirez de nouveau profondément …
- Une bonne respiration, lente et profonde, est sans doute le meilleur
moyen de lutter contre le stress, affirme le Dr.James Gordon, directeur du
Centre de médecine psychosomatique de Washington. Le fait d’insuffler de
l’air dans la partie inférieure des poumons, là où l’échange d’oxygène est le
plus efficace, entraîne des modifications importantes dans l’organisme: le
rythme cardiaque ralentit, la pression artérielle diminue et les muscles se
détendent.
Respirez comme un bébé.
Bien sûr, nous respirons tous de manière automatique depuis notre
naissance. Mais le Dr.Gordon et d’autres spécialistes de cette discipline
émergente qu’est la médecine psychosomatique prétendent que nous
sommes peu, dans nos sociétés occidentales, à savoir respirer correctement.
On nous a appris à rentrer le ventre et à gonfler la poitrine. En même temps,
nous vivons constamment dans un état de tension, qui favorise la contraction
des muscles et l’augmentation de la fréquence respiratoire. Résultat: nous
respirons tous par la poitrine, en utilisant principalement les parties moyenne
et supérieure des poumons. La plupart d’entre nous (à l’exception des
musiciens, des chanteurs et de certains athlètes) ignorons même que nous
devrions gonfler l’abdomen pendant l’inspiration.
Regardez donc un bébé respirer, recommande le Dr.Gordon. Vous
verrez son ventre se gonfler, puis se relâcher, lentement.
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Mais, passé ce stade de l’enfance, beaucoup cessent de respirer par
le ventre, pour adopter une respiration thoracique. Voilà une opération
éprouvante pour les poumons, obligés d’effectuer un travail plus important
afin d’assurer un flux d’oxygène suffisant, mais aussi pour le coeur, contraint
d’accélérer son activité s’il veut augmenter le débit sanguin nécessaire au
transport de l’oxygène. Ainsi s’installe un cercle vicieux: le stress nous
conduit à respirer superficiellement, et cette respiration génère à son tour un
stress physiologique supplémentaire.
Certains médecins ont constaté que, lorsque leurs patients adoptaient
une respiration abdominale et profonde, les résultats sur leur santé étaient
remarquables: désaccoutumance à certains anxiolytiques, atténuation des
troubles digestifs chroniques, apaisement de l’anxiété, amélioration du
sommeil.
Les scientifiques font observer que, contrairement à toute autre
fonction physiologique, la respiration est l’unique fonction à pouvoir être
activée de manière consciente ou inconsciente. Elle est en effet assurée par
deux systèmes distincts de nerfs et de muscles, l’un autonome, l’autre que
l’on peut maîtriser. Seule la respiration permet à notre conscience d’influer
sur le système nerveux autonome, responsable de l’<emballement> de
l’organisme lorsque celui-ci est soumis à une agression.
Autrefois, dans les hôpitaux, on n’apprenait à bien respirer qu’aux
femmes enceintes, en préparation à l’accouchement. Aujourd’hui, dans
certains pays comme les États-Unis, des établissements enseignent ces
techniques respiratoires à des patients traités pour diverses affections. Ainsi,
dans un centre médical de Caroline du Nord, le dr.Jon Seskevich a appris la
respiration abdominale à la plupart des 18.000 patients qu’il a suivis depuis
1990. Parmi eux, environ la moitié sont atteints de cancer; les autres
souffrent de différentes affections (maladies cardiaques, mucoviscidose,
affections pulmonaires). Il se souvient du cas particulièrement spectaculaire
d’un de ses patients, victime d’un cancer du poumon:
41
- Lorsque je suis entré dans sa chambre, il éprouvait des difficultés à
respirer. Sa saturation en oxygène était de 74%, alors que le taux normal est
supérieur ou égal à 90%. Je lui ai dit de s’asseoir correctement dans son
fauteuil, les pieds posés au sol. Puis, après lui avoir demandé l’autorisation
de placer ma main sur son ventre, je l’ai invité à respirer doucement, en
laissant son abdomen se gonfler à l’intérieur de ma main.
Au bout de six minutes, le patient respirait normalement, et sa
saturation en oxygène était remontée à 94%.
- Toute la journée, on lui recomandait de se détendre, ce qui,
apparemment, ne faisait qu’aggraver son état, précise le Dr.Seskevich. Quant
à moi, je lui ai simplement conseillé de respirer par le ventre. Cette technique
ne l’a certes pas guéri de son cancer, mais je crois que nous lui avons peut-
être épargné un séjour pénible en unité de soins intensifs.
Sur le front de la recherche
Une des quelques rares études scientifiques portant sur la respiration
a révélé que les femmes ménopausées qui pratiquaient la respiration
abdominale pouvaient diminuer d’environ 50% la fréquence des bouffées de
chaleur.
Le rythme respiratoire se compose en moyenne de quinze ou seize
cycles (inspiration et expiration) par minute, explique Robert Freedman,
professeur de psychiatrie et de neurosciences comportamentales. Mais, avec
de l’entraînement, les femmes peuvent atteindre les sept ou huit cycles par
minute.
Une autre étude a montré que la respiration diaphragmatique était
susceptible de réduire sensiblement certains symptômes du syndrome de
postménopause et de la dépression.
42
Vocabulaire:
gonfler – 1. remplir d'air, de gaz;
2. augmenter de volume, grossir;
relâcher – 1. faire escale;
2. rendre moins serré;
3. laisser faiblir;
l' accoutumance - l'habitude que le corps en a;
influer – avoir une influence sur une chose de façon à la modifier ;
Sujets de conversation:
En quoi consiste le test pour savoir si on respire correctement?
Quels sont les résultats d'une respiration abdominale et profonde sur la
santé ?
43
VOTRE CHOLESTÉROL SOUS HAUTE SURVEILLANCE
Extrait de Woman's Day
Par Catherine Houck
Vous connaissez certainement votre poids, votre code de carte de
crédit et peut-être même le numéro de la plaque d’immatriculation de votre
voiture. Et votre taux de cholestérol? A coup sûr, vous l’ignorez totalement.
C’est pourtant quelque chose qu’il ne faut pas prendre à la légère. En Suisse,
l’excès de cholestérol est l’un des principaux facteurs de risque de maladies
cardiovasculaires: environ un tiers de la population aurait un cholestérol trop
élevé.
Contrairement aux idées reçues, l’hypercholestérolémie ne survient
pas qu’à partir de quarante-cinq ans, précise le Dr.James Cleeman,
spécialiste américain.
Pas de panique, cependant: les médecins ont découvert des
méthodes qui vous permettront de réduire votre taux de cholestérol en très
peu de temps.Essayez donc de les appliquer…
Consommez plus de <bonnes> graisses.
Contrairement aux graisses “saturées” (notamment d’origine animale),
les graisses dites “mono-insaturées” renferment des acides gras qui
combattent le “mauvais” cholestérol (LDL, ou lipoprotéines de faible densité).
L’avocat, la noisette, l’huile d’olive et l’huile de colza en contiennent. Ces
lipides présentent en outre l’ avantage de ne pas détruire le “bon” cholestérol
(HDL, ou lipoprotéines de haute densité).
Selon une étude américaine, une simple modification des habitudes
alimentaires réduirait les risques de maladies cardio-vasculaires d’environ
15% chez la femme: il lui suffirait de remplacer la moitié de ses apports en
44
graisses saturées par des féculents ou, mieux encore, par des acides gras
mono-insaturés. Dans ce dernier cas, le risque pourrait même diminuer de
35%.
Préférez l’huile d’olive au beurre, le lait écrémé au lait entier, et
choisissez des viandes maigres, recommande de Dr. Rita Redberg,
professeur de médecine à l’Université de Californie.
Redécouvrez les plaisirs de l’oeuf.
Bien sûr, la consommation de cholestérol fait augmenter le taux de
cholestérol dans le sang. Mais les graisses saturées sont plus redoutables
encore. L’oeuf étant plus riche en cholestérol qu’en acides gras saturés, les
personnes en bonne santé peuvent sans problème en consommer jusqu’à un
par jour.
Attention cependant: si vous souffrez d’hypercholestérolémie, d’une
dyslipidémie héréditaire (un fort taux de cholestérol dès le plus jeune âge) ou
de troubles cardiaques, vous devrez limiter votre consommation d’oeufs – un
à quatre par semaine – en fonction du résultat des bilans.
Évitez les “mauvaises” graisses.
“Elles ne doivent pas dépasser 30% de la ration calorique”: en
pratique, ce type de conseil peut sembler difficile à suivre. Pourtant, limiter
l’apport en “mauvais” lipides reste le moyen le plus efficace de réduire son
taux de cholestérol. Plus que tout autre nutriment, les acides gras saturés,
essentiellement présents dans la viande et les produits laitiers, stimulent la
production de LDL par le foie. Résultat:le trop plein de LDL finit par obstruer
les artères. Chez un sujet en bonne santé, un régime alimentaire équilibré
permet, en théorie, de ne consommer que 20 grammes de “mauvaises”
graisses par jour, expliquent les spécialistes. Pour savoir où vous vous situez
par rapport à ce chiffre, lisez attentivement les emballages alimentaires et
notez, pendant quelques semaines, la teneur en graisse de chaque aliment.
45
Autres “mauvaises” graisses: les trans. Ces acides gras se forment
lors du chauffage de l’huile végétale pour la fabrication de certains corps gras
comme les margarines. Les trans ne se contentent pas d’augmenter le LDL-
cholestérol total. En grande quantité, ils peuvent également réduire le bon
cholestérol. Or les emballages alimentaires ne mentionnent pas leur
présence. On en trouve pourtant dans certaines marques de margarine de
table, dans les matières grasses et les aliments frits des fast-foods, ainsi que
dans de nombreuses pâtisseries sous emballage, biscuits salés et petits
gâteaux secs.
Surveillez votre thyroïde.
L’hypothyroïdie (insuffisance de la sécrétion hormonale thyroïdienne)
est un trouble très répandu, notamment chez la femme. Non traitée, elle
risque de faire grimper en flèche votre taux de cholestérol. Les symptômes
sont discrets: fatigue, sensibilité accrue au froid, chute de cheveux, prise de
poids, raideur des articulations et dépression.
Le diagnostic s’établit à partir d’une simple prise de sang. Si la
maladie est confirmée, un traitement quotidien vous permettra d’en venir à
bout facilement.
Ménagez votre balance.
”Quel que soit le groupe de population, le taux de “bon” cholestérol
des individus les plus corpulents est toujours inférieur de 10 à15% à celui des
personnes les plus maigres “, explique le Dr.Margo Denke, chercheur
spécialisé dans HDL- cholestérol.
Il vous suffit donc de perdre quelques kilos pour voir remonter votre
taux de HDL –cholestérol.
46
Bougez!
“Vouloir augmenter son taux de “bon” cholestérol par un simple régime
est une mission difficile”, concède le Dr.Rita Redberg. Vous y parviendrez
plus facilement en associant la pratique d’une activité physique à une
alimentation saine.Le sport contribue également à la diminution du taux de
triglycérides –autre forme de graisse sanguine liée aux maladies cardio-
vasculaires. Dans le cadre d’une étude réalisée à l’Université du Colorado, on
a constaté que les femmes ménopausées et inactives présentaient un taux
de triglycérides environ 85% supérieur à celui des jeunes femmes. En
revanche, il n’était supérieur que de 31% chez les femmes ménopausées qui
s’adonnaient régulièrement à la marche.
Halte à la cigarette!
Des études américaines ont montré que le tabagisme réduit le “bon”
cholestérol d’environ 6% en moyenne, et plus encore chez les grands
fumeurs. D’autres enquêtes suggèrent par ailleurs que le tabagisme passif
peut entraîner des effets similaires.
Faites le plein de vitamines.
Un apport quotidien de 400 milligrammes de vitamine E pourrait
empêcher la formation de la plaque athéromateuse (qui obstrue les artères),
en se combinant aux LDL présentes dans le sang. La vitamine PP a
également une action efficace pour augmenter le taux de HDL-cholestérol ou
diminuer la concentration sanguine de triglycérides. Elle s’accompagne
toutefois d’effets secondaires. Une surveillance médicale s’impose donc.
Mangez davantage de …
Fibres solubles. Leur vertu:diminuer le „mauvais” cholestérol sans
réduire le „bon”. Le son d’avoine et le son de riz, les haricots, les pois, l’orge,
les agrumes, les fraises, les carottes et les pommes en sont de gros
47
pourvoyeurs. Certaines céréales sont enrichies en psyllium, une source
concentrée de fibres solubles que l’on trouve également dans les laxatifs. En
cas d’hypercholestérolémie, la consommation quotidienne de 12 grammes de
psyllium peut faire baisser le taux de cholestérol total d’environ 5%
Fèves ou graines de soja.Une étude a révélé que, en consommant
tous les jours trois ou quatre cuillerées à soupe de protéine de soja, on
diminuait le taux de LDL de près de 13% et les triglycérides de plus de 10%.
Il existe aujourd’hui toute une gamme de produits de l’industrie
alimentaire issus de la transformation de ces graines de soja: des desserts
(glaces, entremets), des boissons (tonyu nature ou aromatisé), des
préparations culinaires (tofu frit, panés de soja). Vous en trouverez
également dans certaines garnitures (raviolis, saucisses.)
Acides gras oméga-3.Présents dans le saumon, le maquereau et
autres poissons, ces acides gras peuvent réduire le taux de triglycérides. Le
poisson contient très peu de graisses saturées, et constitue donc un moyen
particulièrement judicieux de réduire simultanément le taux de cholestérol
total et le taux de LDL. Mangez-en de 80 à 100 grammes par semaine.
48
Vocabulaire:
le taux – 1. montant d’un prix fixé par l’État
2. proportion, pourcentage
s’adonner (à) – faire avec passion, se consacrer
la fève – 1. graine assez plate, ressemblant à un gros haricot et qui se
mange fraîche ou séchée.
2. petit objet de porcelaine ou de plastique caché dans la galette
des Rois.
Les agrumes – fruits de la famille des oranges, des citrons, des
pamplemousses, des mandarines.
Sujets de conversation:
Faire la différence entre le “ bon” et le “mauvais” cholestérol.
Que faut-il éviter en cas de LDL accru?
Recommandations pour ménager le taux de cholestérol.
49
TABAC, LA VÉRITÉ SANS FILTRE
Pourquoi la cigarette est plus mortelle pour les femmes
Par Jennifer Braunschweiger
Extrait de Self
Représentez-vous cette scène (hélas! banale) de la vie quotidienne:
un homme et une femme discutent sur un trottoir, le temps d’une „pause-
cigarette”. Lui, c’est Tom, elle, Margo. Ils ont tous deux la trentaine et fument
chacun un demi-paquet de cigarettes par jour depuis dix ans. Même histoire,
mêmes effets nocifs sur la santé, non? Pas vraiment.
Du simple fait d’être une femme, Margo est déjà deux fois plus
exposée que Tom à la dépression, prédisposition que sa consommation de
cigarettes pourrait encore aggraver. Quant à son risque de développer un
cancer du col de l’utérus – maladie dont Tom est naturellement préservé -, il
est également multiplié par deux chez la fumeuse.Autre inégalité de Margo
face au tabagisme: les risques associés au tabac durant la grossesse. Les
conséquences fâcheuses sur la santé du bébé sont nombreuses, y compris
la prédisposition particulière à devenir lui-même fumeur (probabilité moindre
pour les enfants de Tom si leur mère ne fume pas).
Revenons maintenant sur ce même trottoir dix ans plus tard. Passé la
quarantaine, la nocivité du tabac pour les femmes est encore plus grave. Sa
consommation de cigarettes a exposé Margo à un risque accru
d’ostéoporose (fragilisation de la masse osseuse) et de maladie cardiaque.
En fumant, elle a multiplié par deux le risque d’infarctus et triplé celui de
maladie cardiovasculaire.
Les effets du tabac influent également sur la vie hormonale de la
femme, pouvant entraîner, par exemple, une ménopause précoce.Quant au
50
risque de cancer du poumon, première maladie habituellement associée au
tabac, Margo n’y échappera pas, sa condition de femme pouvant même la
pénaliser encore par rapport à Tom.
Pourquoi les femmes sont-elles plus vulnérables que les hommes face
au cancer du poumon? Les raisons restent floues, mais on pense que des
facteurs biologiques entrent en ligne de compte. Les oestrogènes, par
exemple, pourraient agir comme cofacteurs des substances cancérogènes du
tabac, lesquelles ont la propriété d’entraîner des mutations au niveau de
l’ADN des cellules pulmonaires.
Une autre théorie incrimine les cigarettes à faible teneur en goudron
(celles dites „légères” ou „ultra-légères”), que les femmes ont tendance à
privilégier. Pour le chercheur en neurologie Neil Grunber, qui étudie les
différences de sensibilité au tabac entre hommes et femmes depuis le début
des années 80, “les gens pensent que ces cigarettes sont moins nocives”;or
un fumeur ou une fumeuse de “légères” a tendance à inhaler plus
profondément et à augmenter le nombre et la longueur de ses bouffées.
Extrêmement dommageable pour les poumons, ce comportement pourrait
bien annuler tout le bénéfice supposé du choix de telles cigarettes.
De plus, les chercheurs craignent que la situation ne soit aggravée par
”l’aveuglement” des femmes vis-à- vis des risques de maladie cardiaque
associés au tabagisme. En effet, leur taux élevé d’oestrogènes semble
retarder les effets du tabac sur le coeur, si bien qu’elles ont tendance à ne
pas se sentir concernées… jusqu’à la ménopause.
Si tout le monde peut citer plusieurs fumeurs victimes d’un accident
cardiaque à un âge précoce, fait remarquer Grunberg, très peu de gens
connaissent des femmes décédées prématurément à cause du tabagisme.
Ce qui laisse à penser qu’elles sont protégées des problèmes cardiaques et
respiratoires liés au tabac. Or c’est complètement faux.
51
Bien que le processus physiologique qui entraîne la dépendance soit
le même pour les deux sexes, les femmes «accro» au tabac semblent l’être
plus encore que les hommes. L’étude menée par Kenneth Perkins, psychiatre
à l’Université de Pittsburgh (Pennsylvanie), met en évidence ce phénomène.
Après avoir administré de la nicotine à des hommes et des femmes à l’aide
d’un inhalateur, il a observé la quantité de tabac fumée ensuite par les deux
groupes. Il a constaté que les hommes fumaient notablement moins
qu’auparavant, alors que les femmes maintenaient à peu près leur
consommation habituelle. Cela montre que, chez les femmes, la satisfaction
des besoins en nicotine ne suffit pas forcément pour les faire cesser de
fumer.
Alors, si ce n’est la nicotine, que recherchent-elles donc dans le
tabac? Probablement tout le reste: l’odeur, le goût, le moment, l’endroit, l’état
d’esprit. Dans le cadre d’une autre étude, Perkins a privé les fumeurs de
l’odeur et du goût de la cigarette. Il a alors constaté que, si la consommation
des hommes restait stable, celle des femmes diminuait. On voit ainsi que
celles-ci ne fument pas seulement pour la teneur en nicotine de la cigarette,
mais aussi pour l’odeur et le goût du tabac. Perkins explique que, ces deux
composantes étant de puissants facteurs d’accoutumance, le sevrage est
d’autant plus difficile.
En finir avec la cigarette!
Arrêter de fumer, pas si simple. Pourtant, la nortriptyline, un
antidépresseur, pourrait peut-être nous y aider. Des chercheurs ont étudié un
groupe de 214 volontaires respectivement âgés de dix-huit à septante ans,
fumant au moins dix cigarettes par jour et souhaitant arrêter le tabac,
Cliniquement, aucun d’entre eux n’était dépressif. Dix jours avant de cesser
de fumer, environ 50% du groupe a été mis sous nortriptyline et a continué ce
traitement encore huit semaines après l’arrêt, l’autre moitié étant sous
52
placebo. L’ensemble des volontaires a été soumis à des tests de
comportement.
Selon le Dr.Allan Prochazka, responsable de cette étude, menée à
Denver (États-Unis), les volontaires sous traitement antidépresseur ont
présenté moins de symptômes de manque tels qu’irritabilité et anxiété. Par
ailleurs, un nombre plus important d’entre eux a été capable de ne pas
toucher une cigarette pendant au moins six mois. D’autres études sont
maintenant nécessaires afin de déterminer la durée et la dose idéale de ce
traitement.
Les malheurs d’un fumeur
Un bel été, il y a bientôt quatre ans – j’en avais 72 à l’époque – je
ressentis une sorte d’oppression dans la poitrine, je n’arrivais plus à respirer
normalement. Je me rendis aussitôt chez mon médecin traitant. «Vos
poumons sont complètement abîmés, me dit-elle, arrêtez immédiatement de
fumer!» Et elle me prescrivit des médicaments pour remédier à mon
insuffisance respiratoire.
Arrêter de fumer! C’était la chose la plus difficile que l’on pouvait
exiger de moi. Je fumais depuis l’ âge de seize ans et mes quelques
tentatives de laisser tomber la cigarette s’étaient rapidement soldées par un
échec. Le hasard voulut que peu de temps après cette visite médicale, je
rencontrai un de mes amis qui avait l’intention de consulter un acupuncteur
au Tessin pour des troubles de l’équilibre.
Ce médecin, qui s’était spécialisé dans les méthodes thérapeutiques
chinoises, était connu pour le succès qu’il remportait dans le sevrage des
fumeurs. N’aurais-je pas moi aussi envie de tenter l’aventure? Avec un
troisième ami, nous prîmes bientôt le chemin de la Suisse méridionale.
Après le traitement, nous nous réunîmes dans un restaurant pour
déjeuner et, au café, je sentis que mes deux amis me lançaient des regards
inquiets dans lesquels se lisaient une question cruciale: «Va-t-il, comme à
53
son habitude, allumer une cigarette?» Eh bien non, je ne le fis pas. Ce fut
pour moi comme un miracle: pour la première fois depuis bien plus de
cinquante ans, je ne ressentais aucune envie de fumer. J’étais aux anges.
Mais pendant le voyage de retour, mon insuffisance respiratoire me
reprit. Je ne pourrai pas tenir le coup longtemps comme cela, pensai-je. A
peine arrivé, luttant pour aspirer un peu d’air, j’allais chez mon médecin qui
me fit transporter en urgence dans l’hôpital le plus proche.
Depuis ce jour, je suis accroché jour et nuit à un inhalateur d’oxygène.
Je suis invalide.
Certes, je suis revenu vivre chez moi avec ma femme au bord du lac
de Zurich, mais ma qualité de vie est fortement réduite. Dans notre
appartement nous avons à présent deux conteneurs de la taille d’une pompe
à essence dans lesquels est stocké l’oxygène indispensable à ma survie. Un
tuyau de plastique de plus de dix mètres de long raccordé aux réservoirs par
une de ses extrémités et à mon visage par l’autre me permet de me déplacer
dans l’appartement.
Quand je dois quitter la maison pour une brève absence, je transporte
toujours sur moi un réservoir d’oxygène de près de deux kilos. Le tuyau qui
orne mon visage et attire les regards déplaisants des curieux est
malheureusement imposible à camoufler. Je ne peux pas travailler à mon
bureau plus d’une demi-heure et j’ai besoin de 12 à 14 heures de sommeil au
moins par jour.
Je ne peux plus aider ma femme à vaquer aux soins du ménage.
L’amertume me prend lorsque je me mets à la fenêtre et que je vois des
couples partir ensemble pour une belle promenade.
La sonnerie du téléphone déclenche chez moi une grande panique car
il me faut faire un effort énorme pour quitter mon fauteuil et je suis déjà hors
d’haleine quand je décroche le récepteur. Je n’ai alors presque plus de
souffle pour répondre à mon interlocuteur.
54
Je n’aurais jamais pensé, quand j’étais jeune, que je terminerais mon
existence dans une telle situation.
Mon père était lui-même un gros fumeur. Enfant, cela ne m’a jamais
dérangé; l’image paternelle, la fumée et l’odeur du tabac étaient pour moi
intimement liées. Nous avions une exploitation agricole, la vie était dure et les
petites joies plutôt rares.
J’ai commencé à fumer quand, à seize ans, j’entamai un
apprentissage commercial dans un bureau d’administration et de notariat. Je
gagnais vingt francs par mois, dont douze étaient consacrés à payer mon
abonnement de train. Que pouvais-je m’offrir avec ce qui me restait? Le luxe
d’un paquet de cigarettes à 80 centimes était encore à ma portée.
J’ai immédiatement aimé le goût de la cigarette et, bientôt, je fus
incapable de renoncer à ce petit plaisir.
De quelques cigarettes par jour, ma consommation est assez
rapidement passée à un paquet et s’est longtemps maintenue à ce niveau.
En y réfléchissant, je m’aperçois que les différentes étapes de ma vie
ont influencé mon destin de fumeur de façon presque inéluctable.
Jeune homme, mon métier me conduisit en Afrique de l’Ouest, où je
travaillai pour une grande entreprise suisse. Dans le pays où je me trouvais,
l’humidité était telle que les cigarettes ne pouvaient pas être vendues dans
des emballages en papier mais en boîtes de conserve de 50 unités. Si
jusqu’alors, la vingtième et dernière cigarette du paquet m’avertissait que
j’avais déjà beaucoup fumé, ce signal fut complètement occulté par la
nouvelle présentation. Ma consommation augmenta en conséquence.
Plus tard, je passai un an en Corée en qualité de membre d’une
commission de surveillance neutre organisée par la Suisse. Ce fut une
période très intéressante, mais tout le monde fumait beaucoup. Les Coréens
offraient à chacun des membres un paquet de cigarettes gratuit par jour.
A mon retour en Suisse, j’ai fondé une famille et j’ai eu deux enfants;
j’investissais toute mon énergie dans mon métier d’employé commercial. Sur
55
mon bureau, j’ avais toujours un thermos de café noir et, à côté, mon paquet
de cigarettes. Ces deux stimulants me permettaient de tenir le coup pendant
toute la journée et, le soir, j’étais fier de la quantité de travail que j’avais
abattue.
A la maison, ma famille supportait ma tabagie mais, par chance,
aucune de mes deux filles n’a commencé à fumer. Non-fumeuse résolue, ma
femme ne manquait pas de me mettre en garde contre les dangers du tabac
– elle le fait encore aujourd’hui – mais, quelque part, elle avait bien compris
qu’elle ne parviendrait pas à me persuader d’arrêter de fumer.
Dans cette période de ma vie, je n’ai jamais ressenti de malaises en
rapport avec la fumée. J’étais très actif et performant. La sonnette d’alarme
qui aurait pu me ramener à la raison n’a jamais retenti, au contraire: au début
des années 80, j’ai participé deux fois au marathon d’Engadine. La première
fois, bien que je me sois préparé en m’entraînant soigneusement, j’ai eu du
mal à boucler le parcours dans les six heures qui nous étaient imparties.
Quelques annés plus tard, j’y ai pris part spontanément; j’ai parcouru
la distance en quatre heures et passé le portail d’arrivée en même temps
qu’un coureur militaire confirmé doublé d’un grand sportif. Dans de telles
occasions, une question fatidique me traversait toujours l’esprit. Après tout, la
fumée est – elle vraiment aussi nuisible à la santé qu’ on me le dit partout?
Et, comme on l’a deviné, réponse à cette question ne pouvait être que
rassurante.
Aujourd’hui, je suis bien placé pour savoir que je me trompais. Pour
moi, il est maintenant trop tard, et je dois accepter l’automne de ma vie tel
qu’il est. Comme j’ai eu une existence heureuse et bien remplie, je ne veux
pas me plaindre.
Mais je pense aux jeunes. Le récit de mes déboires pourrait leur
servir. L’idée d’avoir des poumons encrassés, de vivre accroché à un tuyau
et d’avoir constamment l’impression d’étouffer arrivera peut-être à les
dissuader de fumer ou les incitera à réfléchir. Il faut aussi qu’ils sachent à
56
quel point les maladies du fumeur peuvent être sournoises: silencieuses et
sans aucun symptôme pendant des années, elles peuvent se déclarer
brusquement et leur gâcher la vie du jour au lendemain. Mon expérience les
instruira-t-elle? Espérons-le.
Il est en tous cas une chose que je tiens à dire à tous les jeunes: ne
sousestimez surtout pas la difficulté qu’il y a à arrêter de fumer! C’est
extrêmement dur. Agissez donc plus intelligemment, ne commencez jamais à
fumer.
57
Vocabulaire:
influer (sur une chose) – avoir une influence sur elle, agir sur elle de façon
à la modifier
flou, e – 1. qui n’a pas de contours nets;
2. vague, imprécis
dommageable – qui cause, qui apporte un dommage, un préjudice;
jeter aux anges, être aux anges – être dans le ravissement
être hors d’haleine – être à bout de souffle, essoufflé
boucler le parcours – encercler
impartir – accorder, attribuer
les déboires – ennuis
encrasser – salir en empêchant le bon fonctionnement
dissuader – décourager
le tuyau – tube creux dans lequel on fait passer un liquide ou un gaz.
Sujets de conversation:
Pourquoi la cigarette est-elle plus mortelle pour les femmes?
Les effets nocifs du tabac.
58
SURVEILLEZ VOS GRAINS DE BEAUTÉ
Par Stacey Colino
Extrait de Redbook
On a beau savoir qu’il faut appliquer un écran solaire, porter des
vêtements adaptés, déserter la plage aux heures de fort ensoleillement et
consulter régulièrement un dermatologue, ces mesures de prévention ne
suffisent pas toujours.
Comme nous l’expliquent les spécialistes dans ces «questions –
réponses», nous ne sommes pas tous égaux face au cancer.
Concrètement, quel risque a-t-on de développer un cancer de la
peau? Un sur cinq. Mais rassurez-vous!
Parmi les trois types de cancers cutanés, les carcinomes baso-
cellulaires représentent 80% des cas diagnostiqués et se soignent très bien.
Beaucoup moins fréquents (15%), les carcinomes spino-cellulaires peuvent,
dans certains cas extrêmement rares, être mortels s’ils se propagent dans les
ganglions lymphatiques ou dans le sang. Même le mélanome, qui ne
concerne que 5% de tous les cancers cutanés, se guérit dans 90% des cas
s’il est détecté à un stade précoce.
Si j’ai des taches solaires, des taches de rousseur ou des grains
de beauté, cela signifie – t- il que j’ai un terrain propice au cancer de la
peau?
La présence sur votre peau de nombreuses taches de rousseur et de
grains de beauté (ou naevus) vous expose en effet à un risque accru de
cancer, reconnaît Perry Robins, président de la Fondation pour la lutte contre
le cancer de la peau à New York. En revanche, les taches de soleil, qui sont
59
un reflet du vieillissement cutané, ne constituent pas à proprement parler des
lésions précancéreuses. (Rappelez-vous qu’une tache de soleil est
généralement plane et ocre, ou brun clair; les taches de rousseur sont
petites, de forme irrégulière ou ronde, de couleur marron clair et sont
rarement isolées; un grain de beauté est souvent plus foncé et a
généralement un contour circulaire).
Les personnes souffrant du syndrome du naevus dysplasique
présentent également un terrain propice au cancer de la peau. Ce syndrome
se caractérise par la présence d’une centaine de grains de beauté, dont
beaucoup de formes atypiques. Quelques-uns font plus d’un demi-centimètre
de diamètre. Des études scientifiques ont démontré que les personnes
atteintes de ce syndrome présentaient un réel risque de mélanome (40 à
60%supérieur à la moyenne), rapporte Perry Robins. Si vous êtes concerné,
consultez un dermatologue deux fois par an.
Un grain de beauté qui saigne a-t-il plus de risque d’être de
nature cancéreuse?
Pas nécessairement. Un grain de beauté saillant peut être soumis à
des frottements ou à des heurts, et donc saigner. Il en va de même des
naevus lisses, localisés sur des parties du corps assez gênantes, sous une
bretelle de soutien-gorge par exemple. Mais attention! Un saignement peut
être le signe d’un cancer agressif. Tout saignement anormal et persistant doit
donc vous inciter à consulter un spécialiste.
L'existence d'un cancer de la peau dans ma famille doit-il
m'inquiéter?
Vos antécédents familiaux ne constituent qu’un élément d’évaluation
de votre risque. Il faut également tenir compte d’autres facteurs, tels que le
nombre de grains de beauté, votre origine ethnique, votre type de peau
(phototype) et votre «capital soleil» (nombre d’heures d’exposition au soleil
60
tolérables par votre peau).Les chercheurs n’ont décelé des mutations
prédisposant au mélanome qu’au niveau de deux gènes. Toutefois, il est
encore trop tôt pour évaluer les risques de cancer de la peau par des tests
génétiques.
L’existence dans votre famille de cas de kératose actinique ou solaire
(lésions rugueuses de la peau dues aux dégâts causés par plusieurs années
d’exposition chronique au soleil) peut augmenter votre risque de présenter
des lésions similaires. Certains dermatologues pensent qu’un facteur
héréditaire intervient effectivement. Assurez-vous que votre spécialiste est
informé des antécédents dermatologiques de votre famille.
J’ai entendu dire que les écrans solaires renfermaient des
substances chimiques susceptibles de provoquer un cancer de la peau.
Est-ce vrai?
Nous n’en avons aucune preuve, déclare le Dr.Darrell Rigel, ex-
président de l’Académie américaine de dermatologie. La confusion vient de
certaines études, qui ont révélé que les personnes utilisant des crèmes
protectrices pourraient présenter un risque plus élevé de développer un
cancer cutané. Mais il est tout à fait possible que ces cas de cancer soient
liés à d’autres facteurs (peut-être s’agit-il de personnes à la peau claire, et
restées plus longtemps exposées au soleil sans renouveler l’application de
crème).
L’utilisation régulière d’un écran solaire a, au contraire, une action
protectrice contre le cancer. Elle permet également de contrecarrer les
dommages causés par des coups de soleil attrapés plus tôt. La peau a une
mémoire d’éléphant, affirment les spécialistes. La plupart des dégâts
provoqués par le soleil surviennent dans notre enfance. Cela dit, la peau
possède une remarquable propriété de réparation. Mieux se protéger contre
le soleil permet donc de rattraper certains dommages survenus des années
plus tôt.
61
Existe-t-il un autre moyen d’effacer certaines lésions anciennes?
L’ arme thérapeutique la plus prometteuse est une lotion à base
d’enzymes, capable de régénérer des cellules dont l’ADN a été altéré par des
expositions solaires excessives. Cette lotion a prouvé son efficacité chez des
patients qui présentaient des lésions cutanées jugées irrémédiables, raporte
Arnold Klein, professeur de dermatologie aux États-Unis.
Quels traitements sont d’ores et déjà disponibles aujourd’hui? Les
rétinoïdes, des médicaments dérivés de la vitamine A, peuvent réparer des
lésions précancéreuses. Des études ont par ailleurs montré que le thé vert,
ingéré sous forme de boisson ou appliqué en lotion, pourrait constituer un
rempart efficace contre le cancer.
Si je dois consulter un dermatologue, en quoi va consister
l'examen médical?
Le spécialiste observe les grains de beauté un par un, et prend
éventuellement des clichés de tout le corps afin d’étudier leur taille et leur
forme. Il est possible qu’il affine encore l’examen en mesurant les grains de
beauté et en consignant ces informations par écrit dans votre dossier médical
s’il y a lieu.
Ne soyez pas surpris si le dermatologue examine des parties de votre
corps a priori non exposées au soleil (un cancer de la peau peut même se
développer sur les organes génitaux). Le mélanome touche essentiellement
les individus de race blanche et peut être localisé n’importe où, mais surtout
sur le dos chez les hommes et sur les jambes chez les femmes.
Mon médecin généraliste m’a dit de ne pas m’inquiéter à propos
de mes grains de beauté, mais je ne suis toujours pas rassuré. Que
dois-je faire?
Prenez un deuxième avis en consultant un dermatologue.
62
Vocabulaire:
la rousseur – une tache rousse sur la peau
saillant, e – proéminent
le frottement – action de cuire
le rempart – grosse muraille qui entoure un château fort ou une ville fortifiée
le dégat – dommage causé par un accident, une catastróphe
d’ores et déjà – dès maintenant
Sujets de conversation:
Quel risque a-t-on de développer un cancer de la peau?
L’existence d’un cancer de la peau dans la famille doit-il inquiéter?
En quoi consiste l’examen médical du dermatologue?
63
MARCHEZ !
C'est bon pour la santé
Par Christine Gorman
Extrait de Time
Vous voulez garder la forme? Et si vous faisiez un peu plus
d’exercice? Suer sang et eau pendant une heure dans une salle de sport ne
vous tente pas vraiment? Ne désespérez pas, tous les chercheurs du monde
commencent à se mettre d’accord sur un point: les activités physiques
intensives proposées par la plupart des clubs ne sont pas l’unique, ni la
meilleure, voie vers la forme. En fait, le plus salutaire des exercices est tout
simplement la marche.
Oui, marchez! A une allure raisonnablement soutenue (5 kilomètres à
l’heure) pendant une demi-heure environ, cinq à six fois par semaine. Vous
n’en sentirez sans doute pas tout de suite les bienfaits, mais il semblerait
que, à la longue, cette pratique régulière ait des propriétés préventives.
Pour les débutants, la marche est en tout cas l’un des exercices les
plus inoffensifs, beaucoup moins agressifs pour les genoux que le jogging, et
sans effets secondaires fâcheux.
Bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pas le temps d’y consacrer une
demi-heure pleine: de récentes études démontrent qu’une bonne marche de
dix minutes, trois ou quatre fois par jour, peut avoir les mêmes effets.
Les bienfaits de cet exercice étant multiples, il est difficile de
déterminer précisément pourquoi vous vous sentirez mieux. Mais voici
quelques résultats édifiants:
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Maladies cardiaques
La marche est excellente pour le coeur. Après tout, le coeur est un
muscle, et, si le sang y circule plus vite, le muscle s’en trouve tonifié. Mais la
pratique régulière de la marche a également le pouvoir de faire baisser la
tension et donc de soulager les artères. Elle peut aussi stimuler la production
de cholestérol HDL (le bon) dans le sang. Il semblerait même qu’elle fluidifie
ce dernier et prévienne ainsi la formation de caillots. Tout cela ajouté à une
réduction de 50% des risques d’infarctus.
Congestion cérébrale
Une étude menée par des chercheurs de Harvard (États-Unis) sur
72488 infirmières pendant quatorze ans a récemment démontré que celles
qui marchaient au moins six heures par semaine voyaient diminuer de 40%
les risques de congestion cérébrale provoquée par un caillot.
Diabète
Deux études récentes démontrent que le changement de mode de vie,
incluant une bonne marche d’une demi-heure par jour, peut faire reculer – et
même éviter – le développement du diabète chez les obèses dont le corps a
commencé à manifester des problèmes de transformation du glucose. Dans
ces deux études, les meilleurs résultats ont été obtenus par des sujets qui ont
perdu 5%de leur poids initial. Mais des chercheurs finlandais ont démontré
que la marche a un effet positif même chez ceux qui ne perdent pas de poids.
Ostéoporose
La marche ne renforce pas seulement les muscles, mais aussi les os.
Des études ont prouvé que les femmes ayant eu une activité physique
régulière pendant leur enfance et leur jeunesse, et absorbant une quantité
normale de calcium, voyaient diminuer les risques de développer plus tard de
l’ostéoporose.
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Arthrite
L’arthrite du genou, due à l’usure, est une maladie courante. La
marche réduit la douleur en renforçant les muscles qui entourent l’articulation.
Marcher dans l’eau, ou soulever des poids légers, est également bénéfique.
Mais il ne faut s’exercer que tous les deux jours afin de laisser le temps aux
articulations de récupérer.
Dépression
Une bonne marche peut dissiper le «blues», mais la marche pratiquée
quotidiennement peut-elle agir contre la vraie dépression? C’est possible. Si
les antidépresseurs la chassent plus rapidement, une étude a néanmoins
démontré que, au bout de dix moins, il y avait moins de rechute chez les
patients déprimés pratiquant régulièrement la marche et ne prenant aucun
médicament que chez les patients sous antidépresseurs.
Kilos superflus
Plus on vieillit, plus il est difficile de ne pas grossir en n’ayant recours
qu’à un simple régime alimentaire. Une demi-heure de marche brûle 200
calories et stimule le métabolisme pour le restant de la journée, vous offrant
ainsi une meilleure chance de gagner votre bataille contre les kilos superflus.
Rien de tel que la marche pour faire fondre les tissus adipeux (même
si vous ne perdez pas de poids, votre corps sera plus sain). La plupart des
gens ont besoin de marcher au moins une heure par jour pour perdre
quelques kilos.
La marche ne soigne pas tout, et ne fait pas de miracle du jour au
lendemain. Les gens n’ayant jamais eu d’activité physique régulière ne
doivent pas s’imaginer que leurs problèmes vont disparaître au bout d’une
semaine de marche. Mais, si vous persévérez, vous verrez comme ça fait du
bien.
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Vocabulaire:
fendre – 1.couper dans le sens de la longueur;
fendre le coeur – 2. faire un grand chagrin, inspirer une grande pitié;
3. avancer en écartant;
la hache – instrument tranchant à grosse lame et à long manche qui sert à
fendre, à couper;
surgir – apparaître brusquement, naître;
le caillot – sang qui a séché, s’est solidifié en une petite boule;
une douleur lancinante – douleur vive, qui fait souffrir, disparaît puis revient
sans cesse;
l’éblouissement – 1. trouble de la vue accompagné de vertiges;
2. émerveillement, enchantement;
Sujet de conversation:
Quelques résultats de la marche.
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IL Y A MAUX DE TÊTE ET MAUX DE TÊTE
Par le Dr. Alexander Schulz
Cette histoire se déroula il y a nombre d'années sur l'Olympe. Le père
des dieux Zeus souffrait de terribles maux de tête. Au lieu d'aller consulter
Asclépios, le dieu de la Santé et de la Médecine, il demanda à son fils
Héphaïstos, dieu du Feu et des Forges, de lui fendre la tête avec sa hache.
Les maux de tête disparurent nécessairement. Ce fut le premier cas connu
d'automédication! À l'exemple de nombreuses thérapies celle-ci eut
également un effet secondaire: de la tête fendue surgit Athéna ; déesse de la
Sagesse ; des Arts et des Sciences.C'est à elle que l'on doit les
considérables progrès effectués dans le traitement des céphalées et des
migraines …
Un tiers de l’humanité souffre régulièrement de céphalées et dix autres
pour cent de migraines. Mais les maux de tête ne se ressemblent pas. On en
distingue 165 types différents. Les plus fréquents sont les céphalées
tensives (92%) et les migraines. Le diagnostic consistant à déterminer le type
de mal de tête dont il s’agit est très important, car le traitement en dépend.
Migraines
On distingue deux types de migraine: celle avec et celle sans aura. La
migraine sans aura se manifeste par des douleurs lancinantes. Elles sont
hémicéphaliques, d’où le nom grec «hemikrania» signifiant «demi-crâne».
Mais, d’un accès migraineux à un autre, elles peuvent changer de côté. La
migraine s’accompagne d’une hypersensibilité aux bruits et à la lumière ainsi
que de nausées et de vomissements.
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Entre 10 et 15% des personnes concernées souffrent une demi-heure,
voire une heure, avant les maux de tête proprement dits de troubles
neurologiques sous forme d’aura migraineuse. Celle-ci s’exprime par des
troubles visuels comme les éblouissements, l’apparition de lignes en zigzag,
les éclairs, les troubles d'élocution ainsi que les sensations
d'engourdissement des membres. Parmi les causes figurent, par exemple,
certains aliments comme le chocolat ou les exhausteurs gustatifs ajoutés aux
mets asiatiques (glutamate), le café, le thé ; mais aussi le stress, les
changements de temps et les troubles du sommeil. Les accès de migraine
se lisent sur le visage des patients qui devient pâle et blême. Leurs yeux
rapetissent,s'enfoncent dans l'orbite oculaire et perdent leur brillance. Quant
aux céphalées cycliques, elles constituent un cas particulier. Elles
commencent peu avant ou avec les règles et peuvent durer pendant jusqu'à
deux jours après la fin des menstruations. La cause principale est la
diminution de la production d'œstrogènes avant les règles.
Céphalées tensives
On pensait autrefois que ce type de maux de tête était dû à des
contractures des muscles de la colonne cervicale et des épaules. Aujourd'hui,
on suppose que les douleurs proviennent d'un trouble des centres censés les
traiter dans le cerveau. En particulier, l'inhibition de la douleur semble
dérangée. Cette forme la plus fréquente de maux de tête touche davantage
les femmes que les hommes. Se manifestant par des douleurs sourdes,
oppressantes et lancinantes dans les deux hémisphères crâniens, elle peut
se manifester plusieurs fois par mois pendant des heures, voire des jours. Si
elle dure plus de 15 jours, il s'agit de céphalées chroniques, dont les causes
les plus fréquentes sont les agressions externes, comme le bruit, le
changement de temps ou le stress.
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Migraines ophtalmiques.
Dans ce type de céphalée, les accès de maux de tête se regroupent
durant un laps de temps donné pour se manifester, par exemple la nuit,
durant une à trois heures. Toujours hémicéphaliques, les douleurs se
concentrent sur les cavités oculaires et la région des tempes. Ce sont surtout
les hommes qui souffrent de ces douleurs extrêmement violentes se
produisant par accès et s'accompagnant de larmes et de rouggissement des
yeux, d'écoulement du nez, de rougeoiement du visage et, le cas échéant,
d'une paupière retombante.
Maux de tête concomitants
Les maux de tête peuvent également consister en phénomènes
concomitants, à savoir se produisant en même temps que, par exemple, une
grippe, des inflammations gastro-intestinales ou rhinopharyngées ou encore
se manifester après une consommation excesive d'alcool ou encore être dus
à la presbytie ou à la myopie.
Traitement
Le traitement réussi des maux de tête commence par un diagnostic
précoce du type de céphalée et se poursuit par une bonne collaboration entre
le patient et son médecin.
Il ne faudrait pas négliger les maux de têtes virulents. De toute façon,
vous devriez consulter votre médecin si:
Les maux de tête deviennent insupportables, plus fréquents ou si le
type même des douleurs change en passant des douleurs lancinantes
à des douleurs sourdes et oppressantes.
Vous souffrez de maux de tête plus de dix jours par mois.
Vous dépendez de plus en plus d'antalgiques, en prenez plus de dix
fois par mois ou à raison de quantités de plus en plus importantes.
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Vocabulaire:
l'éblouissement – 1. trouble momentané de la vue, causé par
l'impression subite d'une trop vive lumière ;
2. difficulté de voir due à un malaise ;
3. admiration mêlée d'étonnement ;
l'engourdissement – 1. paralysie momentanée d'un membre,
accompagnée de fourmillements, et due à des
troubles nerveux ou circulatoires ;
2. torpeur ;
blême – très pâle ; livide ; blafard ;
rapetisser – 1. rendre plus petit, devenir plus court;
2. diminuer le mérite de …
censé,e – supposé,considéré comme;
lancinant, e – qui se fait sentir par élancements; échéant.
l'éclair – 1.décharge électrique sous forme d'étincelle éclatant
entre deux nuages chargés d'électricité;
2. vive lumière de courte durée;
3. lueur; éclat;
4. gâteau à la crème de forme allongée; glacé par
dessus;
l'exhausteur – appareil amenant dans une nourrice le liquide d'un réservoir
placé plus bas;
la nourisse – 1. femme qui allaite un enfant qui n'est pas le sien;
2. réservoir supplémentaire pour l'alimentation d'une
chaudière ou d'un moteur;
71
Sujets de conversation:
Combien de types de migraine connaît -on ?
Comment se manifestent-elles?
Que pourrez-vous dire sur les céphalées tensives ?
Quel est le traitement des maux de tête ?
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LA GREFFE DE L’ESPOIR
Par Elinor Florence
„Papa! Maman! Le père Noël est passé !” crièrent en choeur les
enfants.C’était le matin de Noël 1998 chez les Granger, en Colombie –
Britannique (Canada).
Sous le regard attendri de Beth et Jerry, leurs parents, Tamara,
Kimberly et Bradley ( sept, trois et bientôt deux ans) se précipitèrent au pied
du sapin pour la distribution des cadeaux.
- Soyez gentilles, les filles, demanda Beth. Attendez que j’aie piqué le
doigt de Bradley.
La jeune femme de vingt-sept ans prit le petit dernier sur ses genoux.
Docilement, l’enfant lui tendit son index.Elle le piqua avec une aiguille, puis
pressa le bout du doigt pour faire perler une goutte de sang. Depuis la
naissance de son fils, du moins depuis qu’on le savait malade, Beth répétait
cette opération quatre fois par jour. Le petit garçon souffrait de diabète de
type 1, dit „insulinodépendant”, une maladie chronique qui nécessitait,
chaque jour, au moins deux injections d’insuline afin de régler son taux de
sucre dans le sang.
Bradley était un enfant joyeux, qui ne rechignait jamais devant les
aiguilles. Il adorait faire le clown pour amuser sa famille. Mais ce jour-là,
alors que ses soeurs trépignaient d’impatience devant le sapin, il restait sans
forces sur le canapé, pendant que sa mère introduisait l’échantillon de sang
dans le lecteur de glycémie.
Lorsqu’elle vit le chiffre s’afficher sur l’écran, la jeune femme eut un
choc: jamais la glycémie n’avait été aussi basse!
- Donne-moi vite une boisson sucrée ! demanda-t-elle à son mari.
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Le petit garçon but le soda qui devait faire remonter son taux de sucre,
mais resta somnolent. Et, après l’injection d’insuline, il finit même par
s’endormir sur le canapé. Beth et Jerry pensèrent que leur petit bonhomme
était encore assommé par le rhume que toute la famille avait attrapé
quelques jours plus tôt. Après le déjeuner, Beth effectua un deuxième
contrôle. Cette fois, le taux de glucose dans le sang de Bradley était
tellement élevé que l’appareil ne put l’enregistrer. N’en croyant pas ses yeux,
elle recommença et obtint le même résultat.
- Mais qu’est-ce qui lui arrive? demanda-t-elle à Jerry.
Elle appela l’hôpital pédiatrique, situé dans les environs de Vancouver,
et demanda à parler au Dr Daniel Metzger. Le pédiatre-endocrinologue qui
suivait Bradley la rassura: les fluctuations de la glycémie étaient normales
chez les petits diabétiques, surtout pendant les fêtes, quand les enfants sont
tentés de manger trop de sucreries. Suivant les instructions du médecin, elle
fit une nouvelle injection, et Bradley se rendormit.
Beth commença les préparatifs du dîner de Noël. A 16 heures, elle
réveilla son fils et effectua un nouveau prélèvement. Le taux de sucre était
toujours trop élevé pour s’afficher. Elle rappela le médecin, qui lui conseilla
d’augmenter la dose d’insuline.
Les parents de Beth arrivèrent peu après pour le dîner. Pendant tout le
repas, la jeune femme ne cessa de regarder la petite forme endormie sur le
canapé. A un moment, elle croisa le regard de son mari, Jerry. Vingt-sept
ans, cet adorable colosse de 115 kilos et de près de 2 mètres était surtout un
père attentif. Sans un mot, tous deux comprirent qu’ils éprouvaient la même
inquiétude. Bradley n’avait jamais connu de complications; cette montée en
flèche de sa glycémie n’était pas normale.
Beth quitta la table pour une nouvelle piqûre. Aucune amélioration
quant au taux de sucre. Maintenant, même les bras et les jambes de l’enfant
commençaient à présenter des signes de faiblesse. Son teint prenait une
vilaine couleur. Affolée, Beth rappela le DrMetzger.
74
- Amenez-le-moi, dit –il. Je vous attends.
Elle enveloppa Bradley dans une couverture.
- Soyez sages, dit-elle à ses filles en s’efforçant de garder son calme.
Nous n’en aurons pas pour longtemps.
Alors que Beth s’installait sur le siège arrière de la voiture, à côté de
son fils, le petit garçon ferma brusquement les yeux et sa tête retomba,
inerte, sur sa poitrine.
-Bradley, réveille-toi! hurla Beth. Elle redoutait que le garçon ne sombre
dans un coma diabétique, qui pouvait lui être fatal.
- Ne t’endors pas, mon bébé! implora la jeune femme.
Jerry ne mit que vingt minutes pour arriver à l’hôpital, deux fois moins
que d’habitude. Il termina sa course dans un crissement de pneus devant les
urgences, où le DrMetzger attendait déjà. L’équipe médicale prit aussitôt en
charge le petit garçon pour évaluer ses fonctions vitales, et expédia
immédiatement des échantillons de sang au laboratoire.
Un peu plus tard, le Dr Metzger rejoignit le couple au service des
urgences. Le sourire de Beth se figea lorsqu’elle vit le visage du médecin.
- Ce qui arrive à votre fils n’a rien à voir avec son diabète, annonça-t-il.
- Mais qu’est-ce qu’il a ? demanda Jerry.
- Nous ne le savons pas encore, avoua le Dr Metzger. Nous devons
faire d’autres examens.
Beth et Jerry suivirent le brancard qui conduisait Bradley en unité de
soins intensifs. Le petit garçon fixa une dernière fois ses parents de ses yeux
bleus, puis plongea dans un sommeil profond.
Comme son fils semblait petit à Beth, dans ce grand lit d’hôpital! Deux
perfusions, l’une pour les médicaments et l’autre pour l’insuline, s’enfonçaient
sur le dos de ses mains; une troisième était plantée dans son poignet droit,
pour faciliter les prélèvements de sang. Ses mains étaient immobilisées dans
des attelles de plastique. Beth remarqua aussi une sonde vésicale permettant
de recueillir l’urine nécessaire aux examens.
75
Assise près du lit, la jeune femme caressait le front de son enfant.
Jerry, de l’autre côté, avait posé sa main sur sa petite jambe. De temps en
temps, Beth laissait couler ses larmes, s’efforçant de pleurer en silence, de
peur que son bébé ne l’entende.
Au cours de la nuit, la respiration de Bradley devint irrégulière, son bruit
rauque déchirant le silence de la chambre. L’enfant fut placé sous
respirateur, puis on l’emmena passer un scanner afin de s’assurer qu’il ne
souffrait pas d’un oedème cérébral.
Le lendemain de Noël, jour de leur anniversaire de mariage, Beth et
Jerry passèrent la journée au chevet de Bradley.
Une seule chose comptait désormais: sauver leur enfant.
En fin d’après-midi, le Dr Rick Schreiber, pédiatre gastro-entérologue
spécialisé dans les maladies du foie, vint leur annoncer la terrible nouvelle:
le foie de Bradley ne fonctionnait plus, et les médicaments étaient sans effet.
Sans cet organe vital, il était condamné. L’unique espoir: une transplantation.
Beth fondit en larmes. Jerry se contenta d’appuyer le front contre le
mur, mais ses larges épaules étaient secouées de sanglots.
Dans l’ouest du Canada, les greffes hépatiques sur les enfants sont
pratiquées à l’hôpital universitaire Alberta d’Edmonton. L’avion sanitaire ne
pouvant, faute de place, emmener les deux parents, on réserva un billet pour
Jerry sur un vol commercial. Avant de partir pour l’aéroport de Vancouver, il
se pencha sur son fils inconscient et lui souffla, d’une voix tremblante:
- Bats-toi, fiston.
Peu après, Beth et Bradley s’envolaient dans la nuit.
C’est le DrJames Shapiro, trente-six ans, l’un des trois chirurgiens
spécialisés dans les greffes hépatiques à Edmonton, qui était d’astreinte ce
soir-là. On l’appela chez lui, pour lui annoncer l’arrivée de l’enfant. Celui-ci
était répertorié sous la mention 4 F:”4” pour “ haute priorité” et “F” pour
“fulminant”, ou mourant.
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Le temps que le chirurgien arrive à l’hôpital, les membres de
l’association HOPE, d’ Alberta, qui se consacre aux dons d’organes, avaient
appelé leurs collègues à travers tout le Canada pour passer en revue les
greffons compatibles. Aucun ne l’était …
En pensant au petit garçon, le Dr Shapiro revivait la terrible expérience
qu’il avait connue quelques années plus tôt. Né en Angleterre, il y avait fait
ses études de médecine puis était venu au Canada en 1993 pour étudier les
techniques de transplantation, dans le cadre d’une bourse universitaire.
A cette époque-là, il avait un petit patient âgé de huit ans, Christopher,
qui souffrait d’hépatite fulminante. Les médecins le maintenaient en vie
depuis trois jours dans l'attente l’un donneur, quand la bonne nouvelle arriva
enfin: on avait trouvé un organe compatible.
Malheureusement, c’était trop tard. Alors que le Dr Shapiro opérait le
garçon, des examens révélèrent que l’insuffisance hépatique avait entraîné
un oedème du cerveau. Christopher était en état de mort cérébrale, et
l’opération ne fut pas achevée.
Bouleversé par le décès du petit garçon, le jeune chirurgien, père lui-
même, se jura de tout faire pour épargner pareille souffrance à d’autres
parents. Il se rappela avoir lu un article sur les greffes effectuées à partir de
donneurs vivants – technique qui consiste à prélever une partie du foie de
l’un des parents pour la transplanter à l’enfant. Si extraordinaire que cela
puisse paraître, les deux foies se régénèrent ensuite pour devenir totalement
fonctionnels.
L’Université d’Alberta avait proposé au Dr Shapiro un poste d’assistant
en chirurgie, et il avait accepté à la condition qu’on l’autorise à se rendre au
Japon pour étudier cette technique de transplantation. C’est en effet dans ce
pays qu’elle avait été mise au point et développée. Le médecin passa donc
trois mois à Kyoto auprès du professeur Koichi Tanaka, spécialiste de
renommée mondiale, et assista à plus de trente interventions.
77
Trois mois s’étaient écoulés depuis son retour à Edmonton. En prenant
connaissance des résultats des examens de Bradley, il comprit que les
heures du petit garçon étaient comptées. Seules cinq transplantations à partir
de donneurs vivants avaient été pratiquées au Canada, mais aucune sur un
enfant mourant.
Le Dr James Shapiro s’entretint avec Beth dès son arrivée. Le calme et
l’attitude chaleureuse du médecin la mirent tout de suite en confiance. Il lui
expliqua qu’on pouvait envisager de transplanter à Bradley une partie de son
foie à elle ou de celui de Jerry.
- Ne me donnez pas votre réponse tout de suite, conclut-il. Lorsque
votre mari sera là, nous en discuterons tous les trois.
Jerry arriva à Edmonton un peu plus tard. Pendant tout le vol, il avait
essayé de se faire à l’idée que son fils allait peut-être mourir.
Lorsque Beth lui raconta son entretien avec le Dr Shapiro, il n’hésita
pas un instant:
- On va le faire.
Tous deux allèrent retrouver leur fils dans sa chambre. Jerry eut un
serrement au coeur lorsqu’il vit la sonde d’intubation qui sortait de la bouche
de Bradley, les perfusions qui envahissaient ses bras, et son petit corps d’un
gris terreux. Les reins de l’enfant ne fonctionnant plus, on avait dû le mettre
sous dialyse. Ravalant ses larmes, Jerry se pencha sur son fils:
- Ne t’en fais pas, mon trésor, on va te sortir de là bientôt.
Divisé en deux lobes, et situé du côté droit de l’abdomen, sous les
côtes flottantes, le foie - le plus gros organe du corps – est une véritable
«usine»: il assure plusieurs fonctions vitales. Entre autres, il épure le sang
des substances toxiques. Lorsque les fonctions hépatiques sont altérées, les
toxines s’accumulent dans la plupart des organes, en particulier les reins, les
poumons et, surtout, le cerveau, entraînant un coma hépatique.
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Si le respirateur pouvait assurer l’oxygénation de Bradley et l’appareil
de dialyse suppléer ses reins défaillants, aucune machine ne pouvait
remplacer son foie.
Les examens révélèrent que les deux parents étaient compatibles.
Restait à savoir lequel serait le donneur. Jerry était fermement décidé à ce
que ce soit lui, mais la perspective de perdre son mari terrorisait Beth.
Finalement, il parvint à la convaincre: n’était-elle pas le «médecin» de la
famille, elle qui faisait à Bradley ses injections d’insuline et qui soignait les
filles lorsqu’elles étaient malades ?
- Si Bradley s’en sort, conclut Jerry, il aura besoin de beacoup de
soins, et c’est toi qui sauras le mieux t’en occuper.
La double intervention eut lieu le 27 décembre, le jour même des deux
ans de Bradley. A 7 heures du matin, le Dr Norman Kneteman, chef du
service de transplantation hépatique, assisté par le Dr Shapiro, réalisa sur
Jerry la première opération. Le chirurgien pratiqua une incision transversale
au niveau du thorax, puis une autre de haut en bas. Il écarta les côtes pour
exposer le foie, puis découpa, dans le lobe gauche, un triangle de 15
centimètres de côté – environ un quart de l’organe. Trois vaisseaux
principaux sont reliés à cette partie foie: la veine porte, qui l’alimente en
substances nutritives provenant du tube digestif, l’artère hépatique gauche et,
enfin, la veine sus-hépatique. Le Dr Kneteman sectionna les trois vaisseaux,
mais préserva la veine cave, le tronc porte et le tronc de l’artère hépatique,
afin d’assurer l’irrigation de la partie restante du foie. Puis il préleva le
morceau de lobe gauche avec ses trois vaisseaux et le plaça dans une
solution nutritive contenue dans une glacière, pour le refroidir à 4 degrés.
Cette intervention dura six heures. Les chirurgiens pouvaient à présent
opérer l’enfant.
Lorsqu’on vint chercher Bradley pour l’emmener au bloc opératoire,
Beth lui donna un dernier baiser.
- Je t’aime, murmura-t-elle. Maman sera là quand tu te réveilleras.
79
Puis elle erra sans but dans les couloirs, et finit par s’écrouler en larmes
sur un banc. Elle ne s’était jamais sentie aussi seule.
Le Dr Shapiro commença l’opération.Il pratiqua d’abord une incision au
niveau de l’abdomen et procéda à l’ablation du foie de Bradley. L’organe était
complètement décoloré, comparé au rouge-brun d’un foie sain. Il ne contenait
plus aucune cellule hépatique fonctionnelle.
Le chirurgien saisit le greffon et l’inséra délicatement dans la cavité
abdominale de l’enfant. Il procéda ensuite à la première anastomose: la
connexion entre la veine sus-hépatique du greffon et la veine cave du
receveur. Rejoint par le Dr Kneteman, il passa alors à la deuxième étape:
relier l’extrémité de la veine porte greffon à celle de l’enfant. Les veines de
Jerry étant bien plus grosses que celles de Bradley, l’ajustement fut difficile.
Enfin, Le Dr Shapiro retira les clamps qui obturaient les vaisseaux
sanguins. Sous le regard anxieux de l’équipe chirurgicale, le sang de Bradley
s’écoula dans les veines nouvellement suturées et inonda le foie. Peu à peu,
celui-ci passa du brun au rose et prit progressivement la température du
corps de l’enfant.
Il était minuit passé lorsque les chirurgiens entamèrent la troisième
étape de l’opération. Le geste était particulièrement délicat, puisqu’il
consistait à suturer la plus petite artère du greffon à l’artère hépatique de
Bradley, plus petite encore.
Pour réaliser ce travail d’orfèvre, le Dr Shapiro travaillait sous
microscope, réalisant de minuscules points de suture à l’aide d’un fil
pratiquement invisible à l’oeil nu.
Chacun retenait son souffle tandis que le chirurgien posait le dernier
point. Enfin, il retira le clamp et constata que la bile s’écoulait par le canal
biliaire: le foie transplanté fonctionnait. Ils avaient gagné!
Vingt heures s’étaient écoulées depuis le début de la première
opération. Beth était effondrée au chevet de son mari endormi lorsque la
80
sonnerie de son téléphone portable la fit sursauter. Elle bondit sur ses pieds,
parcourue par un frisson, et se rua au quatrième étage.
Quand le chirurgien la rejoignit, il avait à peine la force de sourire.
- Tout a très bien marché, annonça-t-il.
Beth se jeta à son cou.
- Merci d’avoir sauvé mon enfant, articula-t-elle à travers ses larmes.
Elle passa les jours suivants au chevet de son fils, s’efforçant de ne pas
craquer devant le petit corps couvert de pansements. Le jour de l’an, enfin,
Bradley ouvrit les paupières et plongea son regard dans celui de sa
maman.Il ne pouvait ni bouger ni parler, mais Beth savait qu’il la
reconnaissait.
- Salut, toi, dit-elle doucement. Enfin te revoilà.
81
Vocabulaire:
rechigner – manifester de la mauvaise volonté
trépigner – frapper des pieds par terre plusieurs fois de suite; piétiner
assommer (quelqu’un) – 1. frapper quelqu’un sur la tête à lui faire perdre
connaissance
2. ennuyer
sombrer – 1. cesser de flotter et s’enfoncer dans l’eau, faire
naufrage ; chavirer
2. s’enforcer sans pouvoir résister
le crissement – bruit produit par le grincement des dents, le froissement
d’une étoffe;
le brancard – sorte de lit sans pieds formé d’une toile tendue entre des
barres de bois, qui est porté par deux personnes;
- la civière
rauque (une voix) – voix qui a un son grave et voilé;
fondre – 1.devenir liquide;
2.se dissoudre
3. fondre en larmes se mettre à pleurer;
4. fondre un métal – refaire passer à l’état liquide en le
portant à très haute température;
5. se jeter sur, s’abattre sur;
l’astreinte – 1.pénalité spéciale infligée au débiteur d’une obligation en
vue s’élève
2.pénalité infligée par l’administration;
défaillir – se trouver mal, s’évanouir;
les clamps – pince chirurgicale, servant à obturer des canaux;
(s’) effondrer – 1. s’écrouler;
2. ne plus tenir, ne plus résister, craquer;
sursauter – avoir un sursaut, un mouvement dû à la surprise qui fait que l’on
se dresse brutalement.
82
Sujets de conversation:
Caractéristiques du diabète de type 1.
Déroulement de l’intervention chirurgicale.
83
II.LA DEUXIÈME PARTIE
EXERCICES DE GRAMMAIRE
84
LA CONCORDANCE DES TEMPS À L'INDICATIF
Pourquoi Porto Allegre est-il devenu majeur ?
À la veille du deuxième rassemblement de Porto Allegre (le 31 janvier
2007), un journaliste recueille les réponses de quelques acteurs de la société
civile, économique et politique.
Rapportez leurs paroles au passé. Utilisez des verbes
introducteurs variés: dire/déclarer/affirmerque/ajouter/préciser que/
poursuivre/terminer/conclure/ en ajoutant que/en disant que.
Anne Harbard, secrétaire générale de la Fédération internationale des
droits de l'homme:
"Porto Allegre est le symbole de la réappropriation du politique, à
l'image des mouvements de désobéissance civile qui ont émaillé les années
60 aux États-Unis. C'est un mouvement profond dont on ne voit que les
prémices. Il vise d'abord à pousser les politiques à se réapproprier des
champs d'intervention qu'ils ont désertés, comme leur devoir de demander
des comptes aux institutions internationales, aux multinationales, aux
agences de crédit à l'exportation qui travaillent trop souvent en toute
impunité. Le réveil citoyen a commencé à porter ses fruits concrètement, on
l'a vu avec les droits de propriété intellectuelle sur les médicaments qui ont
sauté récemment au nom du droit à la santé."
Modèle: Anne Harbard a................ que..............
85
I. a. Exprimez par les verbes entre parenthèses, un rapport de
simultanéité:
Le docteur a affirmé que dans le cas de Daniel l'opération (être)
inévitable. Elle savait qu'elle ne (avoir) plus beaucoup à travailler à sa thèse
et que le terme (approcher) pour la soutenance.
On disait de Simon qu'il (aimer) la médecine et qu'il (posséder) des
remèdes contre diverses maladies.
I.b. Exprimez par les verbes entre parenthèses, un rapport d'antériorité:
Je savais que mes filles ( faire) la meilleure impression à l'examen. J'ai
senti que l'heure (venir) de leur dire ce que je pensais de cette affaire. Dans
ma lettre qui s'est égarée, je te disais que je (recevoir) ton ami et que j'en
(être) fort satisfaite.
I.c. Exprimez par les verbes entre parenthèses, un rapport de
postériorité:
Il m'était aisé de juger que je ne (pouvoir) rester longtemps dans cette
station, vu le temps qui s'était gâté. Monique prétendait qu'on nous (faire)
attendre le résultat de cet examen plusieurs semaines et que nous ne (avoir)
autre chose à faire qu'à attendre. Qui aurait pu dire que je ne vous (revoir)
qu'aujourd'hui.
86
II. Employez les verbes entres parenthèses aux formes convenables
réclamées par le sens des phrases:
Elle lui a demandé comment (aller) Marie; il lui a répondu qu'elle (se
sentir) bien, qu'elle (partir) dans deux jours pour la montagne et qu'il
(compter) y aller aussi pour quelques semaines.
Le médecin a déclaré que le patient ne (avoir) plus de fièvre, qu'il
(suivre) un bon traitement et qu'il (guérir) bientôt. Jeanne racontait ce qu'elle
(faire) à son examen d'anatomie qu'elle venait de passer: elle y (entrer) le
coeur serré, elle (choisir) un billet qu'elle (espérer) connu, mais qui ne le (être
pas); en y réfléchissant, elle (se rendre compte) qu'elle (connaître) bien le
sujet pour l'avoir étudié à fond; aussi sa réponse (être) bonne. Il lui semblait
que sa vie (être) gâchée, qu'il ne (pouvoir) plus jamais la femme qu'il (aimer).
III. Transformez le discours direct en discours indirect, en faisant
attention à la concordance des temps:
a) Le policier: – Combien de personnes connaissent la combinaison du
coffre-fort?
Le directeur: - Tous ceux qui y ont accès la connaissent.
Le policier: - L'un de vos employés est impliqué dans le vol de la veille.
b) Le médecin: Quand avez-vous vu votre fille pour la dernière fois?
La mère: - Je l'ai vue la semaine précédente.
Le médecin:- A-t-elle été en bonne santé ?
La mère: - C'est ce que je crois. Mais, pourquoi me posez-vous toutes
ces questions?
Le médecin: - Je vous demande tout cela parce que quelqu'un qui l'a
vue la veille, m'a dit qu'elle était malade.
87
IV. Continuez les phrases:
Elle a dit qu'il.......................il y a trois jours et qu'il.......................dans
une semaine.
Vous avez cu que nous....................la semaine passée, que
nous..................quelques jours après et que nous.....................
Ils ont demandé si tu.......................aujourd'hui chez nous, si
tu...................quelques heures avec nous et si tu......................
V. Cochez une des 4 cases:
Nous avons cru jusqu'au bout qu'elle........................
□ réussit □ réussisse □ réussirait □ ait réussi
Il a dit qu'il.........................demain à l'aube.
□ partirait □ est parti □ parte □ partira
Je vous ai demandé si vous..................votre lettre.
□ avez fini □ aviez fini □ avez finie □ aviez
finie
Je savais qu'ils......................me voir un jour.
□ viennent □ viendront □ viendraient □ sont venus
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Il m'a rendu les livres que je lui.....................mardi dernier.
□ prêtais □ ai prêté □ avais prêté □ avais prêtés
Il a cherché ce qu'il....................faire la semaine prochaine.
□ pourrait □ pourrais □ pourra □ peut
VI. Mettez les phrases suivantes au discours indirect.
L'hôtesse de l'air a annoncé:"L'avion va décoller dans quelques
instants."
Je vous ai prévenus: "Il y a des bouchons sur l'autoroute."
Ma femme a déclaré:”Je te quitterai”.
Ils nous ont déclaré:”Nous avons perdu notre argent”.
Jean nous affirmait: „Je pars pour la France.”
89
LE SUBJONCTIF PRÉSENT ET PASSÉ
I. Souvenez-vous !
Indicatif Subjonctif
1. Je me doute que tu (faire) cette
expérience.
Je doute que tu (faire) cette
expérience.
2. Il me semble que vous (savoir) la
vérité.
Il semble que vous (savoir) la vérité.
3. Je crois qu'on (pouvoir) arriver à
temps.
Je ne crois pas qu'on (pouvoir) arriver
à temps.
4. Je pense qu'elle (avoir) raison. Je ne pense pas qu’elle (avoir) raison.
5. Il est certain que nous (être)
enchantés.
Il n’est pas certain que nous (être)
enchantés.
6. Il est évident qu'ils (prendre)
l'avion.
Il n'est pas évident qu'ils (prendre)
l'avion.
II. Employez soit l'indicatif, soit le subjonctif:
Je m'étonne qu'on (pouvoir) encore y croire.
Je suis persuadé que de telles rêves (devenir) réalité.
Je trouve normal que vous (être) troublés par ces récits.
Il est souhaitable qu'il (s'agir) de coïncidences plutôt que de prémonitions.
Ils trouvent que de telles bêtises (arriver) quelquefois.
90
III. Transformez chaque phrase avec un verbe au subjonctif présent ou
au subjonctif passé:
Modèle:
Il croit en l'astrologie. Je suis surpris. Je suis surpris qu'il croie en
l'astrologie.
Elle a acheté ce porte-bonheur. C'est drôle. C'est drôle qu'elle ait
acheté ce porte-bonheur.
De nombreux hommes politiques consultent des voyantes. Cela
m'étonne.
Tu lis chaque jour ton horoscope. Je suis étonné.
Tu as cru son histoire de maison hantée!
Je ne comprends pas.
Elle lui a lu les lignes de la main.
Cela m' a étonné.
Certains voyants font des promesses invraissemblables. Je trouve cela
choquant.
Elle n'a pas voulu passer sous l'échelle. Cela m'a amusé.
IV. Complétez les points par le subjonctif présent:
David et Annah -Mamie, comment est-ce qu'on peut annoncer à Papa et
à Maman qu'on ne veut pas aller au ski avec eux, à Noël ?
La grand-mère – Il vaudrait mieux que vous le leur ……………(annoncer)
rapidement, mais que vous le …………(faire) avec diplomatie, sinon?
David et Annah - C'est bien ça notre problème!
91
La grand-mère – Ecoutez, il serait plus prudent que vous leur
…………(parler) séparément. Toi, Annah, il faudrait que tu …………(pouvoir)
en parler avec ta mère et toi, David, que tu le ………(dire) à ton père et tu
sais comment le faire. Et puis, qu'on me dit que vous avez bien travaillé ce
serait préférable que vous leur ……….(montrer) vos notes d'abord et
qu'ensuite, vous …………(discuter) de vos projets de vacances. Et de mon
côté, il serait bon que je …………(aller) les voir et que je ………….(essayer)
de les persuader.
David et Annah - Oh! Merci Mamie.
V. Faites des phases avec un adjectife et avec un marqueur de
concession:
Subjonctif Infinitif
(im)possible quand même
(in)concevable cependant
fréquent néanmoins
rare pourtant
bon malgré tout
déconseillé même si
dangereux
naturel
Modèle: détester quelqu'un et l'épouser. Il est inconcevable qu'on déteste
quelqu'un et l'épouser quand même
ne pas avoir son permis et conduire
ne pas avoir été invité et y aller
ne pas croire aux horoscopes et les lire
ne pas être riche et être généreux
92
ne pas avoir de diplômes et être chef d'entreprise
être innocent et passer sa vie en prison
VI. Complétez les phrases:
Quoi qu'on (dire) ………………………
Que ça te (plaire) ou non ……………..
Où qu'il (aller) ………………………….
Qui que ce (être) ………………………
Quelle que (être) ………………………
Aussi puissant (être) –il, aucun ……….
VII.Faites des phrases avec: malgré + Nom, en dépit de + Nom ou
malgré le fait que + subjonctif.
Il avait promis de venir mais il n'est pas venu.
Je sais que c'est risqué mais je vais essayer.
Elle paraît snob mais elle est très simple en fait.
Nous avons beaucoup insisté mais nous n'avons pas pu entrer.
Le public n'a pas bien réagi mais le conférencier a continué.
VIII. Répondez aux questions avec le subjonctif passé et un pronom.
(Attention à l'accord du participle passé).
On ne peut pas compter sur les autres!
1. Tu crois qu'il a pris le pain?
Oh! Non, je ne crois pas qu'il ……………..
93
2. Elle a laissé un message d'après toi?
Ça m'étonnerait, je ne pense pas qu'elle …………….
3. Tu penses qu'ils se sont souvenus du rendez-vous?
Les connaissant, je ne suis pas sûr qu'ils ……………
4. Il a acheté sa carte orange, tu crois?
Etourdi comme il est, je ne crois pas qu'il …………….
5. Elles sont allées chez le dentiste, tu penses?
Comme j'ai oublié de le leur rappeler, je ne pense pas qu'elles
………
6. D'après toi, ils sont passés à la banque?
Tu les connais, je ne suis pas du tout sûr qu'íls ………………….
IX. Complétez les phrases suivantes à votre gré:
1.J'ai quitté cette boîte (avant que; après) ………………
2.Nous lui avons conseillé un stage de formation (pendant; avant
de)……………..........
3. Elle obtiendra son permis de conduire (aussitot que;
après)……………………...
4. Ils feront grève (jusqu'à ce que; quand) ………
5. Vous devriez contacter l'inspection du travail (dès que) …………
94
X. Complétez en mettant le verbe au subjonctif présent ou passé:
Petits bonheurs éphémères.
1. C'était vraiment délicieux! Je suis ravi que tu ……..(faire) ce cassoulet.
2. Elle est vraiment bonne aujourd'hui, ça m'étonne que tu …………(ne
pas encore aller) te baigner!
3. Je me réjouissais de te voir, mais je suis déçu que tu …………(partir) si
vite, on a à peine eut le temps de se parler !
4. C'est un miracle, il semble qu'elle ……….(aller) beaucoup mieux depuis
qu'elle prend ce médicament!
5. Viens ici, mon chéri, sois gentil avec ta maman. Je serais si contente
que tu me ……….(faire) un gros câlin.
6. Quelle douceur, c'est vraiment surprenant que le printemps
……….(être) déjà là!
7. Au revoir et encore merci, je suis vraiment content que vous
………...(pouvoir) tous venir.
8. Ça me plaît beaucoup que tu ………….(mettre) cette robe, elle te va à
ravir. Tu es superbe, ma chérie!
95
LES PRONOMS ET LES ADVERBES EN, Y
I. Remplacez les mots soulignés par en ou y:
Ils ne pouvaient pas croire à leur bonheur. Elle aurait voulu se passer
de l'aide de son père, mais elle ne le pouvait pas. La population continuait
d'affluer dans cette ville. Lorsque j'ai pris connaissance du contenu de la
lettre, j'étais seul dans toute la maison. Elle se cramponnait à son idée de
toutes ses forces. L'étudiant consacrait tous ses loisirs à l'étude. Elle
espérait bien se débarrasser de la lourde charge qu'elle portait sur ses
épaules.
II. Complétez les points par en ou y:
Ce pain est déjà sec, nous...........ferons sauter les miettes en
............mordant.
Je crois bien que vous connaissez ma ville, puisque vous m'assurez que
vous.................avez été depuis que j'...............suis parti.
Elle aimait cette ville et aurait aimé s'............. fixer, mais sa soeur l'..........
dissuait.
Il y..............a qui considéraient l'oeuvre de cet écrivain difficile; d'autres, au
contraire,............pénètrent passionnément, s'........... imprègnent et n'...........
ressortent que pour............... retourner aussitôt.
96
III.Transformez les phrases suivantes en remplaçant les possessifs par
en comme substitut de reprise:
Modèle: Ce fruit, j'aime son parfum.
Ce fruit, j'en aime le parfum.
Cette ville, je connais bien ses monuments.
Cet enfant, j'apprécie beaucoup ses qualités.
Ce paysage, je reconnais sa beauté.
Cette présentation, je souligne sa clarté.
Ces étudiants, j'estime leur persévérance.
Ce portrait, j'admire ses couleurs.
IV. Répondez aux questions suivantes à l'aide de en qui se substituent
au nom précédé du quantitatif partiel.
Modèle: Vous voulez encore du beurre?
Oui, j'en veux encore.
Non, merci, je n'en veux plus.
Vous voulez encore de la confiture?
Tu bois encore du lait?
On prend encore du pain?
Vous buvez encore du café?
Ils prennent encore des crevettes?
Vous voulez encore du sucre?
97
V. Construisez des phrases où en se substitue aux noms indiqués:
Modèle: Donnez-moi du sel, s'il vous plaît!
Du sel ? Avec plasir, servez-vous-en!
Donnez-moi de la soupe, s'il vous plaît!
Je voudrais du rôti, s'il vous plaît!
Donnez-nous des frites, s'il vous plaît !
Donne-moi de l'eau minérale, s'il te plaît!
Donnez-moi de la salade, s'il te plaît!
VI. Donnez des réponses affirmatives et négatives aux questions
suivantes, en remplaçant par le pronom y le constituant introduit par
la prèposition à:
Modèle: Il s'intéresse toujours à ces études?
Oui, il s'y intéresse toujours.
Non, il ne s'y intéresse plus.
Vous réfléchissez toujours à ce projet?
Tu penses toujours à sa santé ?
Elle se fie toujours à lui?
Elle s'expose toujours au danger?
Vous obéissez toujours à votre conscience?
Sa soeur l'accompagnait toujours au piano?
98
VII. Construisez des phrases impératives; employez le pronom y comme
substitut du complément introduit par la préposition à:
Modèle: Songer à l'avenir.
Songez-y!
N'y songez pas!
Réfléchir aux devoirs.
Renoncer aux projets.
Venir à ce spectacle.
Croire à ce qu'il dit.
Penser à cette proposition.
Allez à l'université.
VIII. Microconversations
Modèle: a. Tu sais, ce matin, j'ai dû aller à la clinique.
b. Dis donc, tu as dû y aller?
c. Bien sûr, on m'y appelait d'urgence.
d. Ah, bon, on t'y appelait d'urgence, j'y vois clair maintenant.
clés a clés c
- je suis allé à la bibliothèque - j'y devais consulter un livre
- je pensais à notre première
rencontre
- mais je n'y suis pour rien
- j'ai assisté à une scène de
ménage
-mais tu ne dois pas en être
fâché
- j'ai bien réfléchi à ton attitude - et j'y réfléchis encore
- je me suis souvenu de ton
récit
- mais je ne me le rappelle plus
assez bien
99
IX. Cochez la bonne case:
- Avez-vous répondu à sa lettre?
- Oui,........ ai répondu.
□ j'en □ je lui □ j'y □ je l'y
- Il veut encore des oranges?
- Oui, il.........veut encore trois.
□ - □ y □ les □ en
- Ce n'est pas ton affaire.
- Ne.......... occupe pas !
□ t'y □ t'en □ l'en □ s'en
Il ne me reste rien de l'omlette, mon ami............a mangée.
□ l' □ en □ - □ y
La campagne ? Ils.............. vont tous les dimandres.
□ là □ ici □ en □ y
Quant à la sculpture, je ne......................intéresse pas.
□ me l' □ lui □ m'en □ m'y
100
L'ADVERBE
I Formez des adverbes à partir des adjectifs entre parenthèses:
a. Il leur dit (ouvert) ses pensées. La porte grinçait (léger) et je savais que
c'était mon frère. Il répondait (évasif) aux questions pressantes de ses
copains. Après avoir parcouru des yeux la lettre, il la déchirait (rageur) et
agitait la sonnette ( nerveux). Je regardais par la portière les champs (frais)
ensemencés. Ils couraient (fou), mais le train s'était déjà mis en marche. La
malade répondait (doux) aux questions du médecin.
b. Il sortait (bruyant) en claquant la porte. Marcel a répondu (prudent) qu'il
devait réfléchir à ce qu'on venait de lui dire. Sous le poids de ses pensées,
elle avait (inscient) accéléré la vitesse. Ton fils s'est conduit (élégant) dans
cette situation. Le petit répondait (innocent) qu'il ignorait ces histoires. Il m'a
expliqué (suffisant) bien que je comprenne. C'est ton frère qui a raison,
(évident).
c. Vous exagérez, (vrai)! Tous les sportifs étaient (uniforme) vêtus. Il a frappé
(hardi) à la porte et l'a ouverte. Parle (gentil), mon petit! Marie a le don de
raconter (bref) ce qui lui arrive. Ton frère fréquente (assidu) cette famille.
C'est (précis) ce que je voulais vous dire. Elle est sortie, le manteau
(négligent) jeté sur ses épaules.
II. Complétez les phrases suivantes par un comparatif:
Victor parle.........(bien) que son frère.
Nous travaillons.......(peu) que notre petite soeur.
Pierre est...........(beaucoup) courageux que son ami, Daniel.
101
III. Cochez la bonne case:
C'est un travail..........absorbant qu'on n'a pas le temps de penser à
autre chose.
□ aussi □ autant □ tant □ si
On a............ appris en discutant avec les copains qu'en posant des
questions aux parents.
□ si □ tant □ autant □ aussi
Elle est...........occupeé pour avoir le temps de lire.
□ si □ trop □ tant □ plus
Des ennuis, on en a tout....... qu'au départ!
□ tant □ si □ aussi □ autant
Moi, j'aime...........les mathématiques modernes, parce que c'est plus
intéressant:
□ trop □ très □ beaucoup □ tant
102
Le malade va...................
□ plus bien □ plus mieux □ mieux □ meilleur
Cette année, nous aurons...........de difficultés que l'an dernier.
□ moins □ peu □ aucune □ quelques
IV. Choisissez parmi les adjectifs suivants (bon, mauvais, bas, haut,
large, grand, fort, faible, court, petit) celui qui complète chaque
phrase:
Après ma maladie, je me sens encore...........
Il dit tout...............ce que tout le monde pense tout...............
Après 5 minutes, la conversation a tourné.....................
"Ouvrez..............la bouche!" a dit le dentiste ça ne va
pas............aujourd'hui, j'ai la grippe.
Tu n'en menais pas.............après ton accident, tu n'étais pas fier.
V. Utilisez comme adverbes les adjectifs suivants: fort, clair, bon, juste,
cher, haut.
Elle sent..................................
Vous parlez trop......................
Lucie voit bien ………………….
L'avion vole ……………………..
Ça coûte …………………………
Elles chantent …………………..
103
VI. Transformez en adverbe la partie de phrase soulignée, après avoir
trouvé l'adjectif correspondant.
Il a reçu ses invités avec gentillesse.
La soirée s'est passée dans la gaieté.
Pourquoi lui a-t-il répondu sur un ton vif?
Vous êtes habillé avec élégance.
Le professeur a répondu avec beaucoup de savoir.
Son fils nous en a parlé sur un ton amer.
Je ne le sais pas de façon précise.
104
LES PRONOMS RELATIFS
I. Complétez les points par les pronoms relatifs convenables:
a. À …………… travaillez-vous maintenant, est-ce un nouveau volume de
poésies?
Le livre ………….je prépare sera le premier d'une série de reportages. Prise
au dépourvu, elle ne savait pas …………..lui répondre. Ton fils est un enfant
doué, ………..fera probablement parler de lui. Voici la pièce ………….. j'ai
transformée en bureau et ……………… je travaille maintenant.
b. Le professeur a employé un mot à demi oublié ………….. je ne me
rappelle que la première syllable. C'était une conférence spirituelle
…………….je savourais l'ironie. Qui était – ce ? Michel ………….. j'ai reconnu
la voix. Marie est une amie, ………… j'ai toujours eu la confiance. Allons
parler à Marius, c'est un homme …………je connais les capacités.
II. Remplacez les points par les pronoms relatifs requis:
Va chercher …………tu sais.
Les livres ………… tu m'as apportés sont intéressants.
30.000 Euros, c'est à ………….. se montait leur fortune.
Au loin, les pins serrés ………….. la colline est couverte s'agitaient et
bruissaient.
Les gens ………….j'avais parlé hier soir sont déjà arrivés.
Comment faire démarrer une affaire ………….personne ne veut entendre
parler?
105
III. Liez les propositions à l'aide des pronoms relatifs convenables:
Traduisez cette phrase; ………….. je ne suis pas sûr de son sens.
Une maison nous est prêtée pendant les vacances; son rez – de-chaussée
est occupé par un jeune homme.
Je ne trouve pas mon stylo; je m'en suis pourtant servi il y a une minute.
Le commandant connaissait le complot; il suivait de près les chefs de
celui-ci.
IV. Cochez la bonne case:
Je n'aime que François, c'est …………je veux me marier.
□ lui □ avec lui que □ lui avec lequel □ avec qui
Montre-moi l'album …………tu m'as parlé.
□ de quoi □ sur lequel □ dont □ sur
quoi
Les meubles …………..coûtent cher.
□ que j'ai vu □ que j'ai vus □ que j'ai vue □ que j'ai
vues
Envoie une carte à tous les amis français ………….. tu as connus sur la
Côte d'Azur.
□ qui □ lesquels □ que □ ceux qui
106
Le jour …………nous nous sommes vus pour la première fois, il faisait
beau.
□ quand □ où □ lequel □ auquel
Quel est le problème …………..vous vous occupez?
□ dont □ de □ que □ avec lequel
- Qu'est-ce qu'elle t'a dit?
- Elle m'a raconté …………….elle avait vu.
□ ce qui □ où □ ce qu' □ qu'
Du calme. Attendez jusqu'au moment ……….il sortira.
□ qu' □ où □ quand □ –
…………. demandez-vous des conseils?
□ à quoi □ de qui □ de quelles personnes □ à qui
V. Faites une seule phrase comportant le relatif dont en appliquant les
transformations nécessaires:
Voici un livre; je connais son auteur.
Le pays est magnifique; il en est originaire.
107
Sa situation est miserable; il se contente de cette situation.
Il a une voiture; son moteur est puissant.
Le magasin est moderne; Charlotte s'occupe de ce magasin.
J'ai été impressionné par quelques passages;j'en citerais quelques-uns.
Jean-Christophe habitait une vieille maison; les ouvriers réparaient le
toit de la maison.
Elle se heurte sans cesse à des difficultés; elle ne viendra jamais à bout
de ces difficultés.
Vous avez devant vous la famille royale; Albert est l'unique héritier.
VI. Transformez les phrases suivantes en utilisant le relatif qui.
Introduisez le relatif dans la seconde proposition.
Modèle: Cet homme sera notre futur doyen; il m'a fait une bonne impression.
Cet homme qui m'a fait une bonne impression sera notre futur doyen.
Ce jeune homme m'a donné de faux renseignements; il ne connaissait
pas le pays.
Ce pays aura une place de choix dans le monde; il est riche par son
industrie.
Cet incident a empêché la fête de finir de bonne heure; il aurait pu être
évité.
Ce journaliste est arrivé tout de suite après l'accident; il avait connu la
victime.
Cet enfant ne pense qu'au jeu; il devrait apprendre davantage.
Cette nouvelle m'a causé une grande joie; elle a enlevé tous mes
soucis.
108
VII. Coupez la première phrase par la relative introduite à l'aide de dont
qui remplace soit le pronom en, soit le possessif.
Modèle: Les livres, nous les avons trouvés à la bibliothèque ; vous en avez
beaucoup parlé.
Les livres dont vous avez beaucoup parlé, nous les avons trouvés à la
bibliothèque.
Les pommes, nous les avons achetées chez le fruitier; on en a déjà
mangé un kilo.
Ce magasin est très fréquenté; ses vitrines attirent les clients.
Le film me paraît bon; nous en avons vu quelques séquences.
Le livre nous a bouleversés; son action se passe pendant la deuxième
guerre mondiale.
Cet homme a fait le tour du monde; nous avons écouté son histoire.
109
LES PRONOMS ET LES ADJECTIFS INDEFINIS
I. Remplacez les points par un des pronoms indéfinis suivants:
personne, on, aucun, rien, chacun, certain, certains.
Allons voir ce film, …………….en dit du bien. Je n'ai …………..lu de cet
écrivain et ………….ne le connaît ……………pensent que la campagne
contre le tabac est inutile: “beaucoup de bruit pour …………”, disent-ils. Je
connais bien la valeur de la pièce, elle aura un succès …………..
……………...doit se préparer pour le concours, …………ne réussit pas
sans efforts.
II. Dans les phrases suivantes complétez les points par les pronoms
indéfinis convenables:
Nous sommes arrivés à la gare, mais je ne vois ………….
………….. n'entendait que le bruit de la pluie sur les feuilles du pommier. Les
trois amis s'avançaient sur la route; …………...chantaient. On dit qu'il y a
………….dans la maison. Parle sérieusement, ne dis donc …………
…………..sans exception sont venus.
III. Répondez négativement aux questions suivantes en utilisant les
pronoms indéfinis: rien, personne, aucun, (e), pas un, (e), nul. S'il y a
plusieurs possibilités, utilisez-les!
Que voulais-tu me dire? Qui est-ce qui manque aujourd'hui? As-tu
remarqué quelque chose? Ont-ils vu quelqu'un dans le jardin? Lequel de tes
110
deux amis t'accompagne à la gare? Y avait-il quelque chose de nouveau?
Est-ce que quelqu'un frappe à la porte?
IV.Remplacez les points par les adjectifs indéfinis convenables:
Je ne peux vous aider en ………….manière. Elle va à la bibliothèque
…………les jours. Il ne peut pas s'occuper de nous, il a d'……….. soucis à
présent.
Ne vous inquiétez pas, il y a des textes pour ………….étudiant.
…………….. homme veut réaliser ses rêves. Ces billets, nous les gardons
pour nous -………..
……………..gens préfèrent rester chez eux qu'aller aux spectacles. Je
n'irai pas lui parler, …………soient les suites. Il ressemble à son père comme
physique, mais il n'a pas le ………………caractère.
V.Complétez les proverbes par les adjectifs indéfinis qui manquent:
………….maître, …………valets.
À …………seigneur, ……………. honneur.
……………temps …………..moeurs.
La nuit …………..les chats sont gris.
……………oiseau fait son nid à sa guise.
On se voit d'un ……………oeil qu'on ne voit son prochain.
……………bonnes paroles font plus qu'un grand discours.
…………….chose vient en son temps.
…………….les rivières vont à la mer.
À un clou …………….on ne pend pas tout.
Avoir d'………….. chats à fouetter.
111
VI. Complétez les phrases ci-dessous par le mot tout, ortographiez
correctement:
Le dramaturge connaissait bien les ficelles du métier……………étaient
présents, sauf Jacques. Je vous porte un intérêt amical, dit-elle
…………émue. Jacqueline était fâchée; sa robe était …………..chiffonnée.
La pièce était remplie de meubles de …………provenance. Depuis son
mariage, sa vie était ………….changée. Elle était …………..confuse de se
voir l'objet de la tension de ……………
La musique de ce jeune compositeur est d'une sève ……………..fraîche,
……….neuve.
VII.Cochez la bonne case:
C'est …………….ce que je veux.
□ tous □ tout □ toute □ en tout
……………. les femmes aiment les fleurs.
□ Tout □ Touts □Tous □ Toutes
Les enfants ont ……………..reçu leur goûter.
□ chaque □ chacun □ chacune □ tous
112
On attend votre lettre depuis …………..années.
□ de plusieurs □ plus de □ plus □
plusieurs
J'ai invité aussi des copines, mais elles ne sont pas encore
…………..arrivées.
□ toutes □ tout □ toute □ tous
VIII. Transformez les phrases négatives en phrases affirmatives, en
remplaçant l'unité aucun par certain(e), comme déterminant
précédé de un :
Modèle: Je n'y vois aucun inconvénient.
J'y vois un certain inconvénient.
Je n'entends aucun bruit.
Je n'ai ressenti aucun mécontentement.
Il n'a aucune satisfaction.
Les critiques n'ont exprimé aucune réserve.
Il ne s'attend à aucun obstacle.
IX. Donnez des réponses aux questions, tout en remplaçant le pronom
on par quelqu' un:
Modèle: Est-ce qu'on l'a retrouvée?
Oui, quelqu'un l'a retrouvée.
113
Est-ce qu'on viendra le récupérer?
Est-ce qu'on l'a tellement intimidée ?
Est-ce qu'on a signalé ce fait aux autorités?
Est-ce qu' on a prévenu la famille de la victime?
Est-ce qu' on a annoncé l'heure du départ?
X. Dans l'exercice suivant, remplacez tous (toutes) par chaque.
Attention à la modification de nombre entraînée par ce changement.
Modèle: Tous les touristes ont reçu un guide de la ville.
Chaque touriste a reçu un guide de la ville.
Tous les enfants ont un charme particulier.
Tous les pays prendront part à cette action humanitaire.
Toutes les idées nouvelles éclaircissent un peu le mystère du monde.
Tous les hommes doivent défendre la liberté.
Tous les êtres ont le droit de vivre.
XI. Répondez aux questions suivantes, en employant tout en position
de déterminant. Remplacez –le ensuite par tout pronom.
Modèle: Combien d'enfants prendront part à cette fête?
Tous les enfants prendront part à cette fête.
Tous prendront part à cette fête.
Combien de livres sont reliés ?
Combien d'examens seront difficiles cette année?
Combien de difficultés peuvent être surmontées par l'homme?
Combien d'expériences pourront nous aider à mieux comprendre?
114
Combien d'étudiants ont le droit d'y aller?
Combien de ces oeuvres sont appréciées par la postérité ?
XII. Transformez les phrases suivantes, en supprimant la relative et en
remplaçant le verbe paraître par tel. Faites l'accord de tel avec le
premier terme de la comparaison.
Modèle:
Les fillettes qui évoluaient sur la scène paraissaient de véritables
danseuses.
Les fillettes, telles de véritables danseuses, évoluaient sur la scène.
Sa fille qui était très gâtée paraissait une princesse.
Ces statues qui hantaient mon imagination paraissaient des êtres
fantastiques.
Ce visage qui dominait le tableau paraissait un sphinx égyptien.
Cet homme qui attendait dans la nuit paraissait un oiseau de proie.
La vieille femme qui errait dans le château paraissait un fantôme.
115
III. LA TROISIÈME PARTIE
VIE ET CIVILISATION FRANÇAISES
1. La langue de Molière
2. Vercingétorix
3. Mystères français
4. Les grands travaux du président
5. Point Delf
116
LA LANGUE DE MOLIÈRE
Pour pratiquer la langue de Molière, il faut de la patience, un peu
d’imagination, beaucoup d’ humour, une bonne oreille et surtout des joues
musclées.
Si vous débutez, il faut commencer par prononcer chaque son
lentement et articuler clairement. Vous trouvez cela difficile? N’oubliez pas
que soixante millions de personnes y arrivent dans l’Hexagone, alors
pourquoi pas vous! De toutes façons, il ne sert à rien de parler vite pour
parler bien.
A la gare, quand vous demandez un billet de train pour Bordeaux et
qu’on vous répond que les trains français ne vont pas jusqu’au Portugal
(parce que vous avez prononce ”Porto”), dites seulement à l’employé:”Ah
bon, mais pourquoi?”. Il vous dira alors certainement:”Je ne sais pas”.
Si un Français vous parle trop rapidement et que vous ne comprenez
rien, demandez-lui gentiment de répéter. S’il refuse, dites-lui franchement
que vous ne parlez pas encore couramment sa langue et qu’il doit être
compréhensif. S’il continue de parler à la vitesse de la lumière, alors n’hésitez
pas à lui tourner le dos, c’est uniquement parce qu’il fait la sourde oreille et
ne veut pas vous comprendre!
Ne vous énervez pas et écoutez fréquemment des chansons
françaises, elles vous calmeront et vous aideront à mémoriser la mélodie de
la langue.
Si vous pensez que votre français est encore mauvais après des
années d’études, gardez le sourire, car généralement, les Français parlent
assez mal les langues étrangères.
Puis, lorsque vous vous sentirez plus à l’aise, vous pourrez vous
exprimer plus passionnément, mais toujours poliment bien entendu! Vous
117
pourrez également vous exercer à prononcer des phrases du type “je veux et
j’exige d’exquises excuses” en faisant les liaisons nécessaires. Si vous aimez
les défis, vous pouvez également réciter l’alphabet à l’envers (de Z à A). Si
vous y arrivez sans problème, vous avez dépassé le Français moyen et
pouvez être très fiers de vous. Si vous échouez après plusieurs tentatives,
essayez avec une gorgée de vin car cette boisson libère les langues.
118
Vocabulaire:
faire la sourde oreille – faire semblant de ne pas entendre;
être (se sentir) à l’aise – 1.être bien, ne pas se sentir gêné;
2. aimer ses aises – aimer son confort, aimer
être bien installé;
le défi (lancer un défi à quelqu’un) – le provoquer en lui disant qu’il est est
incapable de faire quelque chose;
la gorgée – petit quantité de liquide que l’on avale d’un seul coup.
119
Voulez-vous vous tester
1. La liaison est une caractéristique phonétique qui relie:
o une consonne suivie d’une voyelle.
o une voyelle suivie d’une consonne.
o deux consonnes.
2. Les adverbes de manière se forment généralement:
o sur l’adjectif masculin + “- ment”
o sur le verbe + “-ment”
o sur l’adjectif féminin +”-ment”
3. L’adverbe qui correspond à l’adjectif “bref”, c’est:
o brèvement
o brefment
o brièvement
4. Parler français est fatigant car il faut beaucoup:
o articuler
o prononcer
o réciter
5. Réciter l’alphabet à l’envers est un exercice:
o facile pour les Français
o difficile pour les étrangers
o difficile pour les Français et les étrangers
120
6. On appelle la France “l’Hexagone” car sa carte représente une figure
géométrique qui a:
o 4 côtés
o 6 côtés
o 8 côtés
7. La population française s’élève à:
o 60.000.000 de personnes
o 6.000.000 de personnes
o 600.000.000 de personnes
8. Une personne qui dit toujours ce qu’elle pense n’est pas:
o franche
o pensante
o menteuse
121
VERCINGÉTORIX
Par Camille Jullian
Inutile de nier ou de regretter ce que la Gaule doit à la conquête
romaine. Pourtant, comment ne pas admirer sa résistance acharnée et ce
chef malheureux, qui, dans des conditions impossibles, a tenté de réaliser
l’unité de la nation?
Si donc, aux yeux des doctes, César est le fondateur involontaire de
l’Unité française, Vercingétorix est cher aux enfants de France, comme notre
premier patriote, notre premier résistant.
Devant le camp, à l’intérieur des lignes de défense, avait été dressée
l’estrade du proconsul1, isolée et précédée de marches, semblable à un
sanctuaire. Au-devant, sur le siège impérial, César se tenait assis, revêtu du
manteau de pourpre. Autour de lui, les aigles des légions2 et les enseignes
des cohortes2, signes visibles des divinités protectrices de l’armée romaine.
En face de lui, la montagne que couronnaient les remparts d’Alésia3, avec
ses flancs couverts de cadavres (…). Comme spectateurs, quarante mille
légionnaires debout sur les terrasses et les tours, entourant César d’une
couronne armée. A l’horizon enfin, l’immense encadrement des collines,
derrière lesquelles les Gaulois fuyaient au loin.
Dans Alésia, les chefs et les convois d’armes se préparaient: César
allait recevoir, aux yeux de tous, la preuve palpable de la défaite et de la
soumission de la Gaule.
1 C'est-dire de César.
2 Unités militaires romaines.
3 Place forte (voisine de Dijon) où Vercingétorix s'était enfermé avec l'armée gauloise et dont César avait fait le siège.
122
Vercingétorix sortit le premier des portes de la ville, seul et à cheval.
Aucun héraut ne précéda et n’annonça sa venue. Il descendit les sentiers de
la montagne, et il apparut à l’improviste devant César.
Il montait un cheval de bataille, harnaché comme pour une fête. Il
portait ses plus belles armes; les phalères4 d’or brillaient sur sa poitrine. Il
redressait sa haute taille, et il s’approchait avec la fière attitude d’un
vainqueur qui va vers le triomphe.
Les Romains qui entouraient César eurent un moment de stupeur et
presque de crainte, quand ils virent chevaucher vers eux l’homme qui les
avait si souvent forcés à trembler pour leur vie. L’air farouche, la stature
superbe, le corps étincelant d’or, d’argent et d’émail, il dut paraître plus grand
qu’un être humain, auguste comme un héros tel se montra Décius, lorsque,
se dévouant aux dieux pour sauver ses légions, il s’était précipité à cheval au
travers des rangs ennemis.
C’était bien, en effet, un acte de dévotion religieuse, de dévouement
sacré, qu’accomplissait Vercingétorix. Il s’offrir à César et aux dieux suivant
le rite mystérieux des expiations volontaires.
Il arrivait, paré comme une hostie. Il fit à cheval le tour du tribunal,
traçant rapidement autour de César un cercle continu., ainsi qu’une victime
qu’on promène et présente le long d’une enceinte sacrée. Puis il s’arrêta
devant le proconsul, sauta à bas de son cheval, arracha ses armes et ses
phalères, les jeta aux pieds du vainqueur: venu dans l’appareil du soldat, il se
dépouillait d’un geste symbolique, pour se transformer en vaincu et se
montrer en captif. Enfin il s’avança, s’agenouilla, et, sans prononcer une
parole, tendit les deux mains en avant vers César, dans le mouvement de
l’homme qui supplie une divinité.
Les spectateurs de cette étrange scène demeuraient silencieux.
L’étonnement faisait place à la pitié. Le roi de la Gaule s’était désarmé lui-
même, avouant et déclarant sa défaite aux hommes et aux dieux. Les
4 Plaques de métal portées comme décorations par les soldats qui s'étaient distingués dans les combats.
123
Romains se sentirent émus, et le dernier instant que Vercingétorix demeura
libre sous le ciel de son pays lui valut une victoire morale d’une rare
grandeur.
Elle s’accrut encore par l’attitude de César: le proconsul montra trop
qu’il était le maître, et qu’il l’était par la force. Il ne put toujours, dans sa vie,
supporter la bonne fortune avec la même fermeté que la mauvaise.
Vercingétorix se taisait: son rival eut le tort de parler, et de le faire, non pas
avec la dignité d’un vainqueur, mais avec la colère d’un ennemi. Il reprocha à
l’ adversaire désarmé et immobile d’avoir trahi l’ancien pacte d’alliance, et il
se laissa aller à la faiblesse des rancunes banales.
Puis il agréa sa victime, et donna ordre aux soldats de l’enfermer, en
attendant l’heure du sacrifice.
124
Vocabulaire:
(s’) acharner – 1.déchirer avec fureur;
2.s’évertuer ;
dresser – 1.tenir droit et vertical;
2.monter, installer;
3.faire tenir droit;
4.dompter;
la marche – 1. action de marcher, d’avancer;
2. air de musique, dont le rythme peut accompagner la
marche;
3. déplacement dans une direction determinée;
4. fonctionnement;
5. la suite des choses à faire;
6.chacune des surfaces planes où l’on pose le pied dans un
escalier;
le siège – 1. endroit où se trouvent la direction et les principaux
services d’un organisme;
2. objet fabriqué pour que l’on puisse s’asseoir dessus;
3.place à gagner dans une élection;
l’enseigne – panneau, portant une inscription ou un objet, qui signale un
magasin, un café, un cinéma;
le rempart – grosse muraille qui entoure un château fort ou une ville fortifiée.
fuir – 1.se sauver, s’enfuir;
2. fuir quelqu’un = chercher à l’éviter;
3. laisser échapper le liquide contenu;
la défaite – 1.perte d’une bataille ou de la guerre;
2. échec
125
le héraut – officier public dont la function était de signifier les déclarations de
guerre, de porter le message;
à l’improviste – d’une manière imprévue;
chevaucher – 1. être à cheval, à califourchon;
2. recouvrir en partie;
farouche – 1. qui s’enfuit quand on l’approche; craintif,peureux,
sauvage;
2.une personne qui n’aime pas rencontrer d’autres qu’elle
ne connaît pas;
3. qui refuse de se soumettre, violent;
étincelant, e – qui étincelle, brille vivement, sous un rayon lumineux,
scintillant.
la dévotion – attachement à la religion;
l’expiation – 1. souffrance par laquelle on expie une faute;
2.réparation du péché par la pénitence;
expier – réparer un crime, une faute par un châtiment, une peine.
l’hostie – petite rondelle de pain spécial que les catholiques mangent à la
messe;
(se) dépouiller – enlever ce que quelqu’un possède; déposséder;
demeurer – 1.rester;
2.habiter;
(s’) accroître – rendre plus grand, plus important; augmenter, multiplier;
la bonne fortune – chance;
la fortune – grande richesse;
Sujets de conversation:
Aperçu sur l’histoire ancienne de la France.
Évidenciez la personnalité de Vercingétorix.
On étudiera les elements qui en constituent le pittoresque et le
pathétique.
126
MYSTÈRES FRANÇAIS
On connaît des nations qui peuvent se faire représenter au tribunal de
l’humanité par une cohorte d’avocats. Parfois un seul grand homme suffit
pour l’illustration d’un empire. On ne voit pas que la France ait fait défaut
dans une quelconque des parties de l’activité humaine. Elle est partout
présente et partout elle excelle. N’aurait-elle donné que Pasteur, elle
mériterait encore la reconnaissance du monde. N’aurait-elle à citer que
Pascal et elle serait assurée d’un rang honorable entre les groupes humains.
Mais en vérité ils sont des centaines et de milliers, les hommes remarquables
dont la France peut inscrire les noms sur les murailles de son Panthéon.
Toutes les provinces de la France ont montré, dans ce grand labeur,
des vertus concurrentes ou complémentaires. Voltaire et Lavoisier sont
Parisiens, mais Montesquieu est Gascon, Corneille est Normand. Pascal est
Auvergnat, Montaigne est Périgourdin. Laënnec est Breton, les Le Nain sont
Picards, Vincent de Paul est Landais, La Fontaine est Champenois, Cuvier
est Comtois, et Valéry garde encore, dans son parler, un souvenir du
Languedoc natal. On pourrait prolonger la liste sur de longues pages encore.
Elle montrerait à merveille que nul canton de la France n’est un mediocre
terroir pour le talent et le génie (…)
Géographiquement, la France est un pays d’oppositions violentes: elle
contient les humides pâturages normands et les âpres calcaires du Dévoluy.
Elle cultive en même temps le houblon et la vigne, l’oeillette et l’olivier. Son
peuple, dont l’histoire est déjà longue, n’a pas toujours donné l’exemple de la
mesure et de la modération. Ce que l’on peut dire, ce qu’il faut dire, c’est que
nombre de ses meilleurs fils ont fait un sincère effort pour instaurer d’abord
en eux-mêmes et ensuite autour d’eux le règne de l’ordre, de la mesure et de
la modération.
127
Les Français ont une réputation de légèreté et même de frivolité. Or,
nul peuple n’a poussé plus loin le culte de certaines vertus qui sont à
l’opposé de la légèreté. La plus remarquable de ces vertus est la prévoyance
(…) Le monde peut se transformer et les malheurs fondre sur la patrie, la
grange peut, cent fois, être pillée et incendiée, les billets de banque peuvent
perdre, vingt fois de suite, la totalité de ce que les économistes appellent leur
pouvoir d’achat, les Français ne renonceront jamais à se priver de plaisirs, de
vêtements et même de nourriture pour observer avec rigueur et piété la règle
de prévoyance, qui est une des règles fondamentales de toute civilisation.
(…)
Au nombre des mystères français, il faut ranger les jardins dits à la
française. Nombre de peuples, dans le tracé et l’ordonnance de leurs jardins,
ont, par exemple, le souci d’utiliser la nature sans lui imposer de trop vives
contraintes. Les Français, au contraire, dessinent des jardins dans lesquels la
nature, entièrement soumise, doit se prêter aux volontés de l’architecte. Les
arbres, plantés selon des règles rigoureuses, ne végètent pas à l’aventure. Ils
sont sans cesse contenus et taillés. Les fleurs se disposent en d’étranges
figures; l’herbe elle-même n’est plus qu’un élément de cette algèbre
déconcertante. Ainsi, pour les Français, la volonté de l’homme, toujours
présente, manifeste partout ses ambitions et son empire. Seules, certaines
civilisations très raffinées d’Extrême-Orient peuvent, sur ce point, rivaliser
avec l’art français du jardin.
La cuisine est encore au nombre des mystères français. Tous les
peuples civilisés font, en ce qui touche la nourriture, jouer des préférences,
des goûts, des traditions locales qui trouvent leurs raisons dans l’agriculture,
la géographie, les chances du climat. La France, qui jouit d’une situation
privilégiée, qui produit, en même temps, le froment et le blé noir, l’orange et
la pomme, qui dispose des poissons de mer et des poissons d’eau douce,
des bestiaux, des volailles et du gibier, la France, depuis longtemps, s’est
livrée avec délices aux inventions culinaires. Ces inventions vont souvent
128
jusqu’à la fantaisie, jusqu’à la rêverie, jusqu’aux caprices. Curieux à dire, les
Français qui, en certaines matières, tolèrent si difficilement l’idée de mélange
ou d’impureté, les Français excellent aux cuisines indéchiffrables. Là encore
joue le principe de haute convention qui est le fondement de toute forme de
l’art.
Mystère français, notre façon de cultiver la vigne, de faire le vin, de le
conserver, de l’introduire à point nommé dans les repas, de le boire, de le
célébrer. On commence, en nombre de pays du monde, à faire des vins
honorables, ces vins peuvent être, dès maintenant, un excellent objet de
commerce. Pour qu’ils donnent lieu, comme en France, à un mystère
national, il faudra des siècles de travail, des traditions, des goûts, du respect,
de l’amour, beaucoup de poésie et même un peu de littérature.
Un des plus étranges mystères français est dans l’amour de la variété.
Chaque peuple a ses coutumes pour traiter le fromage et il en produit en
général en peu de sortes. Il existe en France plus de cent fromage divers et
tous sont éprouvés, exquis, justement réputés. (…)
Les mystères français! Comment les dénombrer? Ils semblent naître,
se développer, s’accomplir, s’évanouir à chaque heure du jour, dans toutes
les circonstances de notre vie nationale.
Et vais-je parler de l’innombrable mystère familial? Car les Français
ont, de la famille, un sens exigeant et en bien des manières religieux. Ils ont
cru faire plus sûrement la difficile capture du bonheur en chérissant des
familles étroites, peu nombreuses, que l’on pouvait réchauffer soigneusement
sous une seule aile; c’était, dans le tumulte d’un monde encore barbare, un
dessein périlleux. Cette idée d’apparence raisonnable, était, hélas! une idée
folle. Il n’en demeure pas moins que, si les Français ont failli voir à jamais se
disperser la nation et s’éteindre leurs foyers, c’est parce qu’ils avaient un
sentiment beaucoup trop civilisé de la famille et du bonheur. À l’avenir d’en
juger.
Georges Duhamel - Civilisation française.
129
Vocabulaire:
faire défaut – manquer
le houblon – plante grimpante dont les fleurs servent à la fabrication de la
bière;
l’oeillette – variété de pivot somnifère, cultivée pour ses grains dont on tire
une huile comestible et utilisée en peinture;
la grange – bâtiment où l’on serre les céréales en gerbes, la paille et le foin;
s’évanouir – 1. perdre connaissance
2.disparaître;
périlleux, euse – dangereux
faillir – 1. ne pas faire ce qu’on devrait faire, ne pas tenir ses
engagements;
2. être sur le point de tomber, mais ce n’est pas arrivé;
s’éteindre – 1. faire cesser de brûler;
2. faire cesser d’éclairer ;
3. calmer, diminuer, apaiser;
dénombrer – faire le compte, compter;
Sujets de conversation:
Parlons des grandes personnalités des provinces de la France.
Détaillons les principaux mystères français.
130
LES GRANDS TRAVAUX DU PRÉSIDENT
Extrait de Presse-Papiers
Durant les quatorze années de la présidence de François Mitterrand,
Paris a profondément changé. Si la tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, le Sacré
Coeur, l’Obélisque de la Concorde conservent tout leur charme, d’autres
monuments sont venus s’ajouter au palmarès architectural de la „Ville
Lumière”, qui peut aujourd’hui s’enorgueillir d’être un haut lieu du tourisme
culturel mondial. Or, si le nouveau Paris est pour beaucoup d’étrangers un
succès, si certaines réalisations comme la Pyramide du Louvre ou l’Arche de
la Défense sont en passe de devenir les symboles de demain, au même titre
précisément que la tour Eiffel ou, plus récemment, le musée Georges
Pompidou, les innovations du président Mitterrand furent souvent contestées.
Le fait est que dès qu’on touche à Paris, la France s’enflamme.
L’opinion publique apparaît immédiatement divisée: il y a ceux qui sont
„pour” et les autres, qui sont naturellement „contre”; l’enthousiasme des
„rénovateurs” se heurte à l’opposition farouche des „conservateurs”, les
journaux s’en mêlent, et l’on assiste à l’un des ces grands débats de société
où les clans rivaux s’affrontent à coup de polémiques, de pétitions, de débats
télévisés ou autres: ministres, académiciens, intellectuels, Parisiens,
provinciaux... pas un qui n’ait son mot à dire, un avis à donner, une solution à
apporter!
Si Beaubourg en son temps fit couler beaucoup d’encre, la Pyramide
du Louvre a valu à son architecte, monsieur Pei, une solide réputation
d’iconoclaste:Oser défigurer le Louvre!
Du jamais vu !... Quant au responsable, François Mitterand, on
l’accusa de mégalomanie, de folie des grandeurs, et les trente-six projets
menés à terme en province, ajoutés aux dix autres réalisations de la capitale
renforcèrent ultérieurement la thèse d’un président „pharaon”, hanté par les
131
réalisations monumentales et soucieux de laisser dans la pierre l’empreinte
de son „règne”. Mais, qu’en est-il exactement?
„Griffer le temps”
Certes, le nombre et l’importance des travaux réalisés à Paris sont
impressionnants, mais tous ne sont pas dus à l’initiative personnelle de
François Mitterrand, qui en a hérité quatre de ces prédécesseurs. La „Tête-
Défense”, où se trouve aujourd’hui la Grande Arche, avait vu le jour sous la
présidence de Georges Pompidou; le musée d’Orsay, la Villette et l’Institut du
monde arabe ont été arrêtés sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing.
Quant à l’accusation d’avoir voulu, avec ces monuments, et selon
l’expression amicale de l’écrivain Paul Guimard „griffer le temps”, laisser sa
propre marque de bâtisseur, écoutons plutôt la version de l’ancien
président:”L’expression risquerait d’être un peu impropre. C’est certain que
j’ai décidé cela, avec l’accord du gouvernement et des ministres compétents,
et l’aide en particulier du ministre de la culture, qui était Jack Lang. Pour tout
ça, oui, c’est vrai.
Mais, en vérité, les choses ne se passent pas exactement comme ça.
Je ne suis pas l’auteur de ces monuments. J’ai fait ce qu’il fallait pour les
concevoir, pour les financer, pour les mener à bien. Mais, en réalité, sauf
pour le Grand Louvre et le Dôme des Invalides, les décisions sont prises par
des Jurys. Il y a des règles très strictes (...). On ne peut pas réunir trente-
cinq, quarante personnes parmi les plus réputées du monde pour choisir
parmi les projets (...) et ensuite faire fi de leurs propositions. Donc, j’étais
tenu par leur sélection. (...) Donc, c’est le style d’une époque, car les jurys
n’étaient pas les mêmes. Au total, si vous regardez ce qui s’est produit, c’est
bien, c’est mal, c’est plus ou moins bien, c’est plus ou moins mal... ça c’est à
chacun d’ apprécier... Mais c’est le style d’une époque, décidé par des gens
132
généralement venus des quatre coins du monde, généralement des grands
architectes ou des grands urbanistes. Voilà la réalité. Si bien que lorsqu’on
me dit: „Vous avez fait ceci...” Oui, c’est vrai, j’ai ma part de responsabilité...
(...) mais ce n’est pas moi qui ai décidé vraiment le projet qui serait retenu,
sauf pour le Louvre, ça ce n’était pas une construction, donc je n’étais pas
tenu aux mêmes règles, et pour les Invalides pour la même raison.”
Les bâtisseurs de cathédrales
Mais, n’est-il pas frustrant pour un homme politique et un intellectuel
de voir son nom associé à des réalisations monumentales, plutôt qu’à des
lois- certaines très importantes, comme la suppression de la peine de mort?
Le président s’en remet à la postérité, c’est elle qui décidera:”Elle dira
sans doute le Grand Louvre, c’est une très belle chose. Mais elle dira aussi
l’abolition de la peine de mort, ou la décentralisation, c’est-à-dire les
premières transformations internes des structures françaises depuis Louis XI,
peut-être (que) ce n’est pas mal non plus, la postérité décidera, ce ne sera ni
vous ni moi.”
Quoi qu’il en soit, ces monuments, selon les propres mots de François
Mitterrand, „auront donné un sens à (son) action”:”Pour employer une
expression qui n’est pas très adaptée, parce que ce n’est pas toujours avec
des pierres que l’on construit des bâtiments aujourd’hui, mettre une pierre
l’une sur l’autre, ça a pour moi beaucoup de sens. J’ai souvent raconté, peut-
être me répéterai-je, mais je préfère le dire, cette histoire qui m’avait
beaucoup frappée: c’est l’histoire d’un étranger qui passe comme ça à Paris
et qui voit des ouvriers mettre des pierres les unes sur les autres. Alors, il leur
dit:”Mais qu’est-ce que vous faites-là? –Mais vous voyez bien, on met des
pierres les unes sur les autres...” Un peu plus loin, il voit un autre chantier, le
133
même étranger, il pose la même question:”Mais qu’est-ce que vous faites-
là?” Ils répondent:” On bâtit une cathédrale!...” C’est toute la différence.”
Paris, 1981-1995: onze projets, onze réalisations: Le dôme des
Invalides, Le grand Louvre, Le musée d’Orsay, L’Arche de la Défense,
L’institut du monde arabe, L’Opéra Bastille, L'ensemble de la Villette:La Cité
des Sciences et de l'Industrie, Zénith, la Géode, le parc de la Villette, La Cité
de la musique, La nouvelle Bibliothèque de France.
55 millions d’ heures de travail
Outre l’intention esthétique et rénovatrice, voire leur valeur
symbolique, ces nouveaux monuments parisiens, présentent également une
constante: ils sont tous essentiellement culturels. Pourquoi? Parce que la
culture c’est la vie? C’est l’intégration? C’est l’ouverture à tout le monde des
chefs d’oeuvre?
”Toutes ces raisons sont bonnes, la culture ne doit pas venir en queue
de peloton, et même à mon avis elle doit être située avec la Recherche et
l’Éducation en tête;ensuite, je pense que ce qui a été fait a été fait dans des
conditions raisonnées. Il y a le débat: l’emploi, les salaires, je n’y entrerai pas,
(qui) était déjà capital: les deux présidents de la République, les deux
derniers, Giscard et moi, avons dû affronter la pire crise qu’ait connu le
monde occidental depuis 1929; et de ce fait: il faut faire des emplois. Or, ce
qui a été fait avec les grands travaux a permis, j’ai là le chiffre sous les yeux,
55 millions d’heures de travail, ou on a pu avoir en permanence presque
trois mille emplois, qui n’auraient pas été créés sans cela... en permanence
pendant quinze ans! et d’autre part, il faut bien se rendre compte que c’est un
élan.
134
Donner un élan à la France
Si on investit pour créer, cela donne à un pays une sorte de force. On
ne (le) compte pas dans les grands travaux, parce que ce n’est pas l’usage et
c’est un peu différent, mais lorsque j’ai décidé avec madame Thatcher de
réaliser le tunnel sous la Manche, qui n’est pas dans les grands travaux
parce qu’il ne fait pas partie de ce budget et c’est en même temps des
sociétés privées qui ont été chargées de l’édifier, mais c’est quand même un
des plus grands travaux du siècle, ça a sauvé pour une large part la région
Nord-Pas-de-Calais en France, et toute l’Europe de cette région se trouve
reliée à la Grande Bretagne et devient un grand noeud de communication.
Bon, eh bien on peut dire que c’est une grande dépense, qui représente à
peu près deux milliards de francs par an, sur quinze ans, mais comparé par
exemple au logement, le budget annuel est de 130 milliards!...
Les artisans d’art
En faisant ces grands travaux, j’ai sauvé ou créé beaucoup d’emplois,
j’ai sauvé beaucoup de professions, ce qu’on appellera les artisans d’art:
ébénisterie, les doreurs, des hommes et des femmes de très grande qualité:
c’est merveilleux de savoir qu’on a ça dans un pays comme la France (...) J’ai
désiré que la France fût dotée d’une aile marchante capable de créer, de
construire, et de réussir dans des métiers extrêmement difficiles qui se
perdent, qui se seraient perdus sans ça: s’il n’y avait pas eu tous ces travaux,
ces métiers n’auraient plus de réprésentants en France.
135
Record d’affluence Louvre
Alors ça fait beaucoup de raisons, il y a le caractère économique, le
caractère social qui font qu’on ne peut pas faire une comparaison sèche, en
disant au fond c’était de l’esthétique, c’était de la culture, ça ne servait peut-
être pas à grand chose par rapport à tant d’autres nécessités. (...) Au Louvre
en 1981, il y avait un peu plus de 2 millions de visiteurs par an, aujourd’hui il
y en a près de 7 millions, alors cela fait partie des éléments économiques qui
viendraient plaider pour l’utilité de ces grands travaux.
Et les S.D.F.? („Sans Domicile Fixe”)
Enfin, à ceux qui l’accusent d’avoir privilégié la culture, à ses
détracteurs qui observent qu’avec l’argent qu’a coûté et que coûtera la
grande Bibliothèque Nationale de France il aurait pu faire construire des
logements sociaux pour les sans-abri:” Je vous répète 2 milliards par an,
donc trente sur quinze ans, 130 miliards pour le budget du logement: vous
voyez la comparaison...
Dans mon idée les grands travaux c’était pour donner un élan à la
France, j’aurais voulu qu’il y en ait plus qui permettent de mettre au travail les
Français. A plusieurs époques de notre histoire, les grands travaux ont été
une réponse aux difficultés du chômage... donc j’ai apporté ma contribution,
économiquement c’est tout à fait rentable ; il fallait faire un choix...
Quand je vois les difficultés d’aujourd’hui et les pénuries, parfois je me
dis (que) si à l’époque où j’ai décidé, nous nous étions trouvés dans cette
situation, j’aurais peut-être fait attribuer aux logements sociaux...
136
Vocabulaire:
en passe de – en train de;
iconoclaste - quelqu'un qui ne respecte pas les traditions établies;
faire fi – refuser d'accepter;
avoisinants – proches;
(s’) ajouter – 1. mettre en plus,additionner;
2. dire en plus;
3. venir en plus.
s’enorgueillir – rendre orgueilleux tirer vanité;
griffer ( le temps) – égratigner d’un coup de griffe ou d’ongle;
s’en remettre (à quelqu’un) – lui faire totalement confiance;
s’écraser – 1.s’abattre;
2.tuer en aplatissant;
la taule (la tôle) – feuille de fer ou d’acier plus ou moins épaisse, obtenue
par laminage;
l’abri – 1. lieux où l’on est protégé du mauvais temps ou du danger;
2. petite construction qui permet d’attendre;
3. installation destinée à protéger contre les attaques
ennemies;
Sujets de conversation:
Courte présentation des Présidents de la France.
Discussions sur les réalisations du Président Mittérand.
137
POINT DELF
Claire Chantry dans Le Parisien, 9 janvier 2002
Locataires ou propriétaires, en maison ou en appartement, les
Français n'ont qu'une devise: être à l'aise dans leur intérieur. Selon l'enquête
rendue publique hier par l'observatoire Cetelem, 63 % des Français
accordent une place plus importante à leur maison qu'à leur travail. Pour
deux personnes sur cinq, le domicile a pris une position plus dominante qu'il
y a trois ans. "Un lien fusionnel nous unit à notre habitat car il nous parle de
notre passé, de nos projets de vie. Il a un rôle clé dans nos rêves", explique
Catherine Sainz, directrice des études de l' entreprise.
Pour 91% des personnes interrogées, la maison est l'espace privilégié
du temps consacré à la famille, elle est aussi un refuge contre le stress
professionnel pour 68% d'entre eux. Casaniers, les Français? "Le repli n'est
pas le même qu'il y a vingt ans, poursuit Catherine Sainz. À l'époque, le lieu
de vie faisait barrière aux agressions, aujourd'hui il suit les évolutions
sociales et technologiques. "La réduction du temps de travail (RTT) a en effet
permis de mieux profiter de son chez-soi. Avec les livraisons de repas ou le
home cinéma, la maison devient un espace de loisirs pour plus de la moitié
des interrogées.
Plus attachés à leur chez-soi, les Français le bichonnent. D'après
l'étude,ils sont maintenant 70 % à bricoler. Améliorer son intérieur,décorer
sont devenus un plaisir. Ils veulent plus de confort mais recherchent aussi à
améliorer l'ambiance par l'éclairage, la sécurité ou la fonctionnalité.
Olivier et Telma sont un bon exemple de cette tendance.
Ils s'offrent, depuis les 35 heures, une nouvelle opportunité d'améliorer
leur appartement ; ce sont 37 jours supplémentaires qui sont maintenant
consacrés à bonifier le logis ; le dada du couple de jeunes copropriétaires.
138
Comme bon nombre de Français, ils ont saisi l'occasion pour sortir la
caisse à outils. "Avant, j'aurais hésité à attaquer le démontage d'un carrelage
le week –end, trop bruyant pour les voisins, maintenant, je peux facilement
dégager une journée dans la semaine pour ouvrir un chantier." Et c'est avec
parcimonie qu'ils utilisent les journées libérées. "Plutôt que de bloquer une
semaine de congés où on serait noyés sous les travaux, on fait les choses
par étapes, et par touches en fonction de ces disponibilités, expliquent-ils. Ici,
il y a toujours une pièce à terminer mais le rythme nous convient. Les RTT
nous permettent aussi d'échelonner les dépenses: pour la salle de bains,on
n'a pas prévu de budget, les aménagements se feront au rythme de nos
rentrées d'argent."
Une méthode qui permet de ne pas sacrifier aux autres loisirs que la
famille pratique aussi à domicile comme bon nombre de Français: le
modélisme pour lui et la peinture pour elle. Une façon de savourer leur
"endroit à vivre"."Ici, ça n' est pas seulement un lieu où on mange et où on
dort. Il faut s'y sentir bien pour nous retrouver en famille. Après les grosses
journées, on est contents de rentrer ici pour souffler. Même le week-end,
quand on n'a pas envie de mettre le nez dehors, on en profite."
139
Vocabulaire:
casanier, ère - c'est une personne qui aime rester à la maison ;
le repli – 1. pli profond ou qui se répète ;
2. recul, retraite ;
le (s) loisir (s) – 1. temps libre qui permet de faire facilement quelque chose ;
2. moments libres pendant lesquels on peut se distraire ;
3. occupations,distractions, pendant le temps de liberté ;
bonifier – rendre meilleur, améliorer ;
le dada (de quelqu'un) - c' est le sujet qui l'intéresse le plus ;
le carrelage – sol d'une pièce recouvert de carreaux ;
avec parcimonie – en petites quantités ;
bichonner – 1. s'occuper d'une chose avec beaucoup de soin pour
qu'elle soit belle et propre ;
2.se pomponner ;
bricoler – 1. faire des petits travaux manuels dans la maison ;
2. arranger, transformer ;
le bricolage – adorer bricoler ;
le bricoleur, la bricoleuse – personne qui aime beaucoup bricoler ;
saisir – 1. attraper avec la main, rapidement ou avec force ;
2. saisir l'occasion c'est en profiter ;
3. comprendre ;
4. être pris de peur ;
140
Répondez aux questions du texte. Vérifiez vos réponses avec la classe
et calculez votre score.
1. À votre avis, parmi ces titres, lequel convient le mieux à ce texte ? (1 point)
a. Devenir propriétaire, le rêve des Français!
b. Plus on travaille, plus on aime sa maison...
c. Le bricolage, le loisir qui monte.
2. Deux de ces affirmations sont exactes. Lesquelles ?(2 points)
a. Le phénomène décrit dans ce texte concerne surtout les habitants de
maisons individuelles:
b. Ce phénomène est en constante augmentation depuis ces dernières
années.
c. On profite plus de son intérieur quand on habite un appartament.
d. L'habitation est profondément liée à notre propre histoire.
e. C'est à la maison qu'on peut vraiment goûter au plaisir du silence.
f. Le bricolage permet d'échapper aux obligations familiales.
3. La tendance évoquée a deux causes. Lesquelles ?(2 points)
a. La maison se veut un refuge contre la violence de la vie quotidienne.
b. Les prix du marché immobilier ont baissé.
c. Les produits touchant à l'amélioration de l'habitat se sont multipliés
sur le marché.
d. Les modes de vie sont devenus plus propices à la vie domestique.
e. Les conditions de travail ont changé.
f. Les familles ont tendance à s'agrandir.
4. Quels sont les deux éléments auxquels les Français attachent le plus
d'importance en ce qui concerne leur habitat ? (2 points)
a. La distance avec leur lieu de travail.
b. L'atmosphère intérieure.
c. La diversité des moyens de transport.
d. La proximité de commerces.
141
e. L'environnement naturel.
f. L'équipement.
5. "Plus attachés à leur chez-soi, les Français le bichonnent."Expliquez en
quelques mots ce que veut dire l'auteur. (2 points)
6. Olivier et Telma bichonnent leur intérieur (1 points):
a. pendant les congés d'été;
b. tous les week-ends;
c. durant la semaine.
7. Pour quelle raison ? (2 points)
8.Cette situation présente un avantage. Lequel ? (1 points)
a. Ils disposent de plus de temps pour réaliser rapidement leurs rêves.
b. Ils peuvent étaler dans le temps les projets et les frais.
c. Ils profitent de l'absence des enfants pris en charge par les grands-
parents.
9. Olivier parle d'<ouvrir un chantier>. Expliquez en quelques mots ce qu'il
veut dire et donnez un exemple.(3 points)
10. Olivier et Telma regrettent leur choix car ils n'ont plus de temps à
consacrer à leurs autres loisirs.(1 points)
a. Vrai b. Faux c. Le texte ne le dit pas
11. Parlant de leur maison, ils disent: „Ici, ça n'est pas seulement un lieu où
on mange et où on dort." Quelle idée expriment-ils? (3 points)
142
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