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LINK 23.3 – Décembre 2013
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Grandir dans le cyberespace : Collaborons pour une meilleure compréhension de la cyberintimidation
Professeure associée Gordana Buljan Flander, PhD, directrice du Centre de protection de l'enfant de Zagreb,
Tea Brezinšćak, MA, et Ana Marija Španić, MA, psychologues au Centre de protection de l'enfant de Zagreb
La génération actuelle des jeunes enfants est la première a n'avoir pas connu un monde sans technologie de l'information/communication (ICT).Pour les enfants, l'utilisation de la technologie est devenue une partie intégrale de leur expérience quotidienne. Au sein de cet environnement en ligne, les enfants et les jeunes satisfont leurs besoins d'interaction et d'acceptation sociale, de distractions en même temps qu'ils mènent une recherche sur eux-‐mêmes et sur le monde qui les entoure. Les rapides avancées dans la technologie sont en train de créer un monde aux possibilités immenses mais aussi aux risques immenses, la cyberintimidation entre autres.
En raison de l'accès croissant aux technologies modernes, la violence chez les enfants utilisant l'Internet et les téléphones mobiles est en train de devenir un problème social global, ce qui pose un risque pour les enfants et les jeunes quel que soit leur milieu socio-‐économique ou leur histoire personnelle. Gardant à l'esprit que, selon une étude, les caractéristiques des technologie d'information/communication peuvent renforcer les conséquences psychosociales de la cyberintimidation par rapport à l'intimidation qui a lieu en face à face (par exemple Bhat, 2008), la cyberintimidation est devenue un gros sujet de préoccupation.
Au cours des dernières années de notre travail clinique en tant que professionnels de la santé mentale des enfants au sein du Centre de protection de l'enfant de Zagreb, nous avons remarqué une augmentation du nombre de patients dirigés vers nous en raison de leur participation à la cyberintimidation en tant que victimes, auteurs ou les deux. La révolution technologique a créé de nouveaux défis pour les parents, les éducateurs, les psychothérapeutes et d'autres adultes dont le rôle est important mais qui souvent ne comprennent pas les nouvelles technologies ni le rôle qu'elles jouent dans la vie des enfants, ce qui serait pourtant nécessaire pour guider ces derniers et leur apprendre à utiliser ces technologies en évitant les risques ou encore pour les protéger en cas de problèmes.
Partageant cette préoccupation avec d'autres institutions du système de protection de l'enfant, nous avons uni nos forces avec Brave Phone, une ONG à but non lucratif visant à aider et protéger les enfants maltraités et négligés et à mettre en œuvre des services sociaux pour les enfants, leurs parents et les professionnels. Cette coopération entre le secteur gouvernemental et non gouvernemental s'est révélée être d'une grande efficacité pour atteindre les objectifs et les visions que nous partageons.
Notre projet de recherche conjoint, mené en 2013, a été le premier projet de recherche exhaustif en Croatie portant sur les comportements et les expériences des enfants et des jeunes sur Internet et Facebook, qui est le site de réseau social le plus utilisé chez les adolescents (Madden et all., 2013).
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Le but de cette recherche était de mieux comprendre la nature des expériences en ligne chez les enfants et les jeunes et d'explorer la relation entre ces expériences et leurs habitudes d'utilisation de l'Internet et les sites de réseaux sociaux, ainsi que les corrélats psychologiques pertinents. La recherche a été menée sur un échantillon représentatif de 1 489 participants, allant de la 5e année de l'école primaire à la 2e de l'école secondaire. La recherche n'aurait pas été possible sans l'aide de plus de 80 bénévoles de Brave Phone, soigneusement formés sur le protocole de recherche standard, qui étaient responsables du travail de terrain et qui nous ont aidés à contacter des écoles de toutes les régions de Croatie.
Message de la direction
Chers membres,
En Septembre 2014, j'ai assumé la présidence de l'ISPCAN, prenant la relève de Jenny Gray, qui avait terminé son mandat de deux ans dans le bureau après avoir servi ISPCAN très efficacement durant la période 2012 à 2014. Nous lui adressons nos remerciements pour son dévouement et son travail opiniâtre.
Cette année a vu des changements. Sherrie Bowen, notre directrice générale, a démissionné de son poste en Août 2014 afin d'assumer un poste de gestion comptable pour Child Abuse America. L'ISPCAN remercie Mme Bowen pour ses années d'engagement envers l'organisation.
Un nouveau directeur général a été nommé. Steve Werner a accepté le poste de directeur exécutif de la Société internationale pour la prévention de la maltraitance et de la négligence des enfants (ISPCAN) à compter du 2 Janvier 2015. M. Werner est connu depuis de nombreuses années pour son rôle dans le secteur du WASH (eau, assainissement et hygiène), mais il porte aussi un vif intérêt à l'expansion de la mission et du travail de l'ISPCAN en raison de son ferme engagement à aider les enfants qui ont été maltraités ou négligés. M. Werner et sa femme ont servi de famille d'accueil pendant 15 ans, que ce soit à long terme ou pour des placements d'urgence, d'abord au Texas, puis dans le Colorado. On leur a demandé d'accepter certains des cas les plus difficiles et ils ont reçu une formation avancée afin de pouvoir mieux s'occuper de ces enfants.
Son service bénévole comme parent d'accueil a amené M. Werner à plaider en faveur des enfants qui se trouvaient dans des familles d'accueil ou qui avaient été victimes de mauvais traitements ou de négligence. Il a aussi contribué à faire changer des lois et des règlements relatifs aux services aux enfants et au système d'accueil dans les familles. Les récentes responsabilités internationales de M. Werner l'ont conduit dans des structures informelles et des régions éloignées où les enfants sont souvent maltraités ou négligés. En acceptant ce poste, il pourra utiliser son expérience pour aider l'ISPCAN à développer ses programmes et son soutien. Nous sommes heureux d'accueillir Steve Werner dans son nouveau poste au sein de la «famille» ISPCAN.
Ce numéro du Link contient beaucoup de renseignements utiles pour les professionnels de la protection des enfants ainsi que les rapports sur le 20e Congrès biennal de l'ISPCAN qui s'est
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tenu au Japon en Septembre 2014, y compris un rapport spécial sur le forum de la jeunesse qui faisait partie du programme du Congrès. Nous remercions la Société japonaise pour la prévention de la maltraitance des enfants et le comité local d'organisation pour leur travail remarquable dans l'organisation de ce congrès.
Ce numéro répertorie également les conférences régionales qui se tiendront en 2015 au Mexique, en Roumanie et en Malaisie et, nous l'espérons, une conférence en Afrique vers la fin de l'année. Nous espérons voir de nombreux membres présenter leur recherche et leur travail lors de ces conférences. Vous pourrez lire les détails dans cette édition et visiter notre site Web pour de plus amples informations sur la soumission des résumés.
Joan van Niekerk
Présidente de l'ISPCAN
Les résultats préliminaires indiquent une augmentation de l'accès à l'Internet chez les jeunes utilisateurs, disponible maintenant pour la quasi-‐totalité de nos adolescents (99%). 84% des adolescents ont accès à Internet sur leur téléphone mobile où les possibilités de surveillance d'un adulte sont limitées. Presque tous nos participants adolescents (93%) ont des comptes Facebook, que deux tiers d'entre eux ont créés en dessous de l'âge requis de 13 ans. Les adolescents déclarent qu'ils utilisent leurs profils de réseaux sociaux, principalement pour rester en contact avec leurs amis et pour suivre leurs intérêts et leurs activités.
Le projet de recherche a également fourni de précieux renseignements sur les différentes formes ainsi que sur la prévalence et l'intensité des comportements de cyberintimidation qui se produisent sur les sites de réseaux sociaux. Par exemple, un adolescent sur cinq déclare avoir reçu à plusieurs reprises des messages ou des commentaires insultants sur Facebook et, dans plus de la moitié des cas, ces comportements ont continué même après que l'auteur a été prié d'arrêter. Un adolescent sur dix admet avoir envoyé ce type de message.
De nombreux adolescents ont déclaré que quelqu'un avait piraté leur profil Facebook et posté des commentaires ou des images embarrassantes en empruntant leur identité (16%), avait répandu des informations mensongère (16%) ou gênantes (7%) à leur sujet, ou encore avait essayé de les isoler socialement en bloquant leur accès à un groupe Facebook (11%) ou incité les autres à dire du mal d'eux (7%). Un adolescent sur six déclare avoir reçu des messages indésirables à contenu sexuel.
Afin d'explorer la relation entre la participation à la cyberintimidation et les corrélats psychologiques, les Beck Youth Inventories -‐ deuxième édition (Beck, Beck, Jolly et Steer, 2011) ont été utilisés. Cet instrument d'auto-‐évaluation à plusieurs niveaux apprécie l'image de soi, la dépression, l'anxiété et la colère ainsi que les comportements perturbateurs chez les enfants âgés de 8 à 18 ans. Les résultats préliminaires ont montré que les enfants qui ont été à la fois victimes et auteurs de cyberintimidation sont plus susceptibles de présenter des problèmes émotionnels et comportementaux.
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Compte tenu de notre expérience comprenant à la fois le travail clinique et la prévention, nous étions très intéressés par la prévalence de différents comportements et par les facteurs qui influaient de manière négative ou positive sur l'implication du jeune dans la cyberintimidation, tels que la supervision parentale, le partage des renseignements personnels, le concept de vie privée ainsi que les paramètres de sécurité des profils de sites de réseaux sociaux, etc. Les résultats préliminaires ont montré entre autres qu'un tiers des adolescents acceptent des demandes de devenir "amis" sur Facebook provenant d'utilisateurs qu'ils ne connaissent pas, tandis qu'un nombre inquiétant d'entre eux, huit pour cent, déclare avoir rencontré en personne un étranger dont ils ont fait la connaissance sur Facebook.
Ces résultats indiquent clairement le besoin d'offrir aux enfants des programmes de psychoéducation axés sur l'utilisation sûre et responsable de l'Internet, ainsi que la nécessité d'éduquer les parents et les éducateurs qui ne partagent pas en effet l'expérience de leurs enfants en ce qui concerne l'utilisation des nouvelles technologies et qui ont besoin d'assistance pour être en mesure de les conseiller. En fait, un adolescent sur cinq seulement a déclaré devoir se soumettre à des règles parentales sur l'utilisation de l'Internet, ce que les parents nous expliquent généralement par leur manque de compréhension des nouvelles technologies. Parallèlement, les enfants privés de directives parentales étaient les plus à risque d'être victimes ou responsables de cyberintimidation.
Notre recherche nous a fourni des informations précieuses sur les modalités d'utilisation de l'Internet et des médias sociaux ainsi que sur les risques courus par les adolescents. Cela nous donne une base empirique pour la poursuite des travaux clinique de notre Centre, ainsi que pour la mise en œuvre de programmes de prévention par l'organisation de Brave Phones. Afin de sensibiliser l'opinion, les résultats les plus significatifs ont été partagés avec le public grâce à notre collaboration avec les médias et ils ont suscité un intérêt considérable de la part des parents et des éducateurs.
Les résultats sont également présentés, lors de tables rondes et de conférences, à des experts aux profils différents travaillant avec des enfants, ainsi qu'aux étudiants universitaires qui suivent des cours dispensés par les experts de notre Centre. Nous sommes actuellement dans le processus de préparation de plusieurs articles scientifiques basés sur les résultats du projet et nous sommes impatients de les présenter à la communauté scientifique.
Assistance fournie pour une prise de décision eficace dans le domaine de la maltraitance et de la négligence des enfants grâce aux technologies d'information/communication
Kota Takaoka Ph.D., psychologue clinicien, conducteur d'interview légiste
Professeur invité adjoint, Université de Colombie-‐Britannique
Le nombre de cas de maltraitance d'enfants traités par les centres Child Guidance du Japon pour l'exercice 2013 s'élevait à 73 765, avec un coût social de la maltraitance des enfants au Japon s'élevant à environ 16 milliards de dollars US. Toutefois, le budget de l'aide à l'enfance au
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Japon ainsi que le nombre de professionnels sont limités par rapport aux pays développés comme le Canada et les États-‐Unis (Wada et Igarashi, 2014).
Actuellement, les centres d'orientation pour enfants au Japon mettent en place des approches d'équipes multidisciplinaires (MDT) qui échangent informations et pratiques concernant la protection des enfants entre les professionnels de la santé et les institutions ainsi que parmi les professionnels de médecine légale et de techniques d'entrevue. En outre, il n'existe pas au Japon de bases de données intégrées dans le domaine de la maltraitance et de la négligence envers les enfants entre les centres d'orientation pour enfants, les gouvernements locaux et la police. Cela rend difficile, pour les professionnels de la maltraitance et de la négligence envers les enfants, le traitement efficace de la poly-‐victimisation (Slowikowski, Finkelhor, et Hamby, 2011) et l'application des données probantes dans leur pratique (Shlonsky & Mildon, 2014).
Pour résoudre ces problèmes, mon équipe associée à d'autres collègues dans le domaine de la maltraitance des enfants procède non seulement à des évaluations efficaces sur la prise de décision et l'analyse des coûts, mais est engagée également dans le processus de construction d'un tout nouveau projet sur la pratique et la recherche pour l'analyse en temps réel et la réception des commentaires. Il s'agit de créer une recommandation prospective de prise de décision grâce à une approche technologique moderne. Ce système de recommandation prévoit d'utiliser les dernières données disponibles, l'objectif étant pour les professionnels d'éviter une prise de décision subjective. Il fonctionne de façon similaire au système de "sabermetrics" en baseball, tel qu'il est décrit dans l'adaptation cinématographique de 2011 de Moneyball (Lewis, 2004) avec Brad Pitt.
Ce système devrait améliorer la rapidité de prise de décision des professionnels en fournissant des recommandations en temps réel. Il pourra s'adapter à chaque cas en prenant en compte les différences culturelles, géographiques et ethniques. Ce concept fonctionne selon un développement progressif. L'analyse en continu des données et l'apport de multiples pratiques professionnelles (médicales, légales, etc.) sont rationalisés dans une base de données centrale afin de garder les toutes dernières données et de fournir les recommandations adéquates.
Il est important que ces équipes MDT partagent des expériences et des connaissances similaires quand elles discutent de leurs cas de maltraitance d'enfants au cours des réunions (Bahrami et al., 2010). Par conséquent, ce projet vise à créer une application d'enquête de sorte que tous les praticiens puissent utiliser une large base de données relative à leur domaine assortie d'une analyse en temps réel dès que le besoin se fait sentir. Afin de recommander la meilleure information pour soutenir efficacement leur prise de décision pour la sécurité des enfants, le résultat de chaque prise de décision des praticiens devrait être ajouté et mis à jour automatiquement dans la banque de données.
Cette base de données peut être utile pour les praticiens parce que l'historique des prises de décision des praticiens ajoute leur expérience à la banque de données. Par ailleurs, avec des échantillons plus importants, la banque de données ne cesse d'augmenter la fiabilité des recommandations. Le but principal de ce projet est de fournir une recommandation objective pour appuyer la prise de décisions de tous les praticiens grâce aux données de recherche les
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plus récentes et les plus pertinentes. Nous prévoyons d'atteindre notre objectif de la façon suivante :
1. Création d'une application
• Cette application utilisera un protocole d'entrevue normalisé en fonction de l'âge de l'enfant à l'intention de tous les praticiens. Ces entrevues se réfèrent aux techniques et aux compétences d'entrevues légistes comparables au Child First Protocol (Centre national de formation pour la protection de l'enfance, 2014), et le protocole de l'Institut national de la santé infantile et du développement humain (NICHD) (Lamb & Garretson, 2003).
• L'application pourra classer des photos de contusions et de blessures aux fins de référence.
• L'application aura une fonctionnalité pour ajouter un outil d'évaluation des risques locaux et une fonction pour le signalement. Les utilisateurs pourront y trouver le centre de protection de l'enfant le plus proche en utilisant l'API de GPS (Interface de programmation d'application).
• Nous avons déjà créé une première version du Guide d'entretien légal et un Assistant de preuves photographiques. Une vidéo de démonstration est aussi disponible sur YouTube.
• L'application est compatible avec de multiples plates-‐formes, y compris iOS, Android, PC et Mac.
2. Construction de bases de données du Cloud
• Cette application et la base de données devraient être dotées du dernier système de sécurité crypté ainsi que de l'accessibilité aux autorités appropriées.
• En utilisant une base de données du Cloud, tous les praticiens pourraient facilement accéder à l'information sur les cas de maltraitance et partager leur expérience.
• Il faudrait potentiellement créer des modèles de collaborations à partir d’expériences réussies ou non entre équipes, qui orienteraient les futures démarches à l'égard de chaque cas de maltraitance des enfants. Les praticiens pourraient se baser sur des cas similaires, afin d’estimer la durée du cas et se référer aux décisions prises par des praticiens précédents ainsi qu'aux résultats obtenus.
• L'accessibilité sera vitale pour les praticiens et les chercheurs afin de continuellement mettre à jour les données.
3. Amélioration des algorithmes d'analyse de données
• Mettre en œuvre l'algorithme d'analyse de réseau Bayésien pour prédire la probabilité de la sécurité des enfants pour chaque cas (Proeve, 2009). L'analyse de réseau Bayésien utilise une approche inductive qui commence à partir d'une petite quantité de données, et tandis que la taille de l'échantillon augmente, il pourra être utilisé en conjonction avec une méthode de statistique déductive.
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• Initialement prédire la probabilité d'amélioration des attitudes parentales et trouver des procédures cliniques plus efficaces relatives à des aspects tels que la rentabilité et la plus courte durée de procédure d'enquête pour les équipes multidisciplinaires.
• Les prédictions apportées par ce réseau Bayésien sont similaires à la façon dont sont créées les recommandations sur le site amazon.com.
4. Mise à jour de la pratique clinique avec un système d'assistance de recommandations
• Pour continuer à améliorer la fiabilité du système de recommandation, nous devons comparer la recommandation prévue à la décision réelle et enregistrer en continu tous les résultats dans la base de données. Lorsque des écarts existent par rapport à un processus décisionnel typique, il devient particulièrement important d'archiver ces données pour voir si une méthode innovante devrait être appliquée à la place.
• La base de données pourrait être accessible aux praticiens des zones rurales afin qu'ils aient accès aux décisions prises par les praticiens des zones urbaines. La recommandation pourrait être en mesure de fournir une fonction d'apprentissage à distance.
• Disponible pour les praticiens afin de refléter leur propre historique de prise de décision.
Mon équipe tente de créer cette application et cette base de données en collaboration avec le Département d'ingéniérie de l'Université de Colombie-‐Britannique. Au-‐delà de la création des algorithmes proposés, nous devons nous assurer que les meilleures options de sécurité sont mises en œuvre. Si nous pouvons utiliser une base de données sécurisée dans les universités, les chercheurs pourront coopérer avec les praticiens locaux pour évaluer leurs programmes en tant qu'études prospectives. Voici comment ce projet débutera et, finalement, la collaboration entre les diverses pratiques, la recherche et l'éducation aboutiront à la création utile d'une fondation.
La méthode d'analyse de réseau Bayésien des probabilités et des recommandations représentera un processus de pensée novatrice dans ce domaine. L'utilisation des dernières technologies peut aider à accélérer ces progrès et à développer notre propre technologie afin que ce projet puisse apporter des preuves et des recommandations avec une haute fiabilité aussitôt que possible.
Au Japon, le domaine de la maltraitance des enfants a des années de retard par rapport à d'autres pays. Bien que l'objectif initial de ce projet consiste à créer une base de données centrale et à normaliser les méthodes au Japon, mon objectif est que cette application puisse évoluer pour accueillir d'autres pays et contribuer à améliorer et à stabiliser leurs processus décisionnels. Une collaboration harmonieuse entre les équipes multidisciplinaires est la clé de la réussite. Mais pour chaque cas, ce sont les praticiens qui prennent les décisions finales et c'est en se basant sur elles que les futurs praticiens peuvent apprendre afin d'aider à prévenir les abus contre les enfants.
Références
Bahrami, B., Olsen, K., Latham, P. E., Roepstorff, A., Rees, G., & Frith, C. D. (2010). Optimally interacting minds. Science (New York, N.Y.), 329(5995), 1081– 5. doi:10.1126/science.1185718
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Lamb, M. E., & Garretson, M. E. (2003). The effects of interviewer gender and child gender on the informativeness of alleged child sexual abuse victims in forensic interviews. Law and Human Behavior, 27(2), 157–71. Retrieved from http://www.ncbi. nlm.nih.gov/pubmed/12733419
Lewis, M. (2004). Money ball: The Art of Winning an Unfair Game (p. 320). New York: W. W. Norton & Company.
National child protection training center. (2014). ChildFirst TM. National child protection training center. Retrieved August 26, 2014, from http:// www.gundersenhealth.org/ncptc/childfirst
Proeve, M. (2009). Issues in the application of Bayes’ Theorem to child abuse decision making. Child Maltreatment, 14(1), 114–20. doi:10.1177/1077559508318395
Shlonsky, A., & Mildon, R. (2014). Method¬ological pluralism in the age of evidence-‐informed practice and policy. Scandinavian Journal of Public Health, 42(13 Suppl), 18–27. doi:10.1177/1403494813516716
Slowikowski, J., Finkelhor, D., & Hamby, S. (2011). Polyvictimization : Children’s Exposure to Multiple Types of Violence , Crime , and Abuse. Washington, D.C. Retrieved from www.ojp.usdoj.gov
Wada, I., & Igarashi, A. (2014). The social costs of child abuse in Japan. Children and Youth Services Review. doi:10.1016/j.childyouth.2014.08.002January to November 2014
LE XXe congrès XXth ISPCAN International Congress on Child Abuse and Neglect
2 362! Vous en étiez???
LE XXe Congrès de l'ISPCAN sur la maltraitance et la négligence des enfants vient de se conclure à Nagoya, au Japon, et nous sommes heureux d'annoncer que nous y avons eu une fréquentation de 2362 délégués représentant 64 pays différents. Le congrès de cette année a été co-‐organisé avec la Société japonaise pour la prévention de la maltraitance et de la négligence des enfants (JaSPCAN) et a été conçu un peu différemment des années précédentes. Le Congrès comprenait non seulement notre programme normal de 4 jours, mais une programmation supplémentaire qui le chevauchait et qui était présentée soit en japonais soit en traduction simultanée à la disposition des délégués japonais locaux. Ce programme combiné a suscité beaucoup d'enthousiasme et de nouvelles occasions d'apprendre et d'interagir avec nos collègues japonais.
JaSPCAN a accompli un travail phénoménal en co-‐accueillant et en organisant cet événement et nous leur adressons tous nos remerciements pour leurs nombreuses heures de travail, en particulier dans leur travail de collecte de fonds. Ils ont fait des efforts particuliers non seulement pour produire un événement bien organisé, mais pour nous faire sentir les bienvenus dans leur pays. Les bénévoles qui ont travaillé au Congrès méritent aussi un GRAND merci. Ils ont non seulement accompli le travail auquel ils avaient été initialement affectés, mais ils ont également été capable d’identifier lorsqu’une aide supplémentaire était nécessaire et se sont précipités pour apporter leur assistance. Lors d'une manifestation, ce type d'aide est absolument inestimable.
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Que votre expérience phare ait été l'introduction à de nouvelles ressources, comme la banque de ressources d'"Espoir des enfants et des familles" présentée par le Dr Bentovim, ou l'une des allocutions liminaires comme celle de Mike Wessells sur les interventions dirigées par les collectivités, ou tout simplement le fait de côtoyer les grands de ce monde (d'accord, à une certaine distance), en la personne de son Altesse Impériale la Princesse Akishino et celle de sa fille, la princesse Kako, vous avez vécu une expérience unique et précieuse. Nous espérons que vous étiez l'un des 2362, mais si vous ne l'étiez pas, commencez à vous organiser dès maintenant pour assister au Congrès 2016 à Calgary, au Canada ou à l'une des nombreuses manifestations régionales prévues pour 2015 ! Les détails peuvent être trouvés sur notre site www.ispcan.org.
Centres de ressources régionaux
Grâce à une subvention de la Fondation Oak, l'ISPCAN a lancé quatre centres de ressources régionaux à travers le monde pour répondre aux besoins spécifiques de la région dans la prévention et le traitement de la maltraitance et de la négligence des enfants. Les centres de ressources servent les régions suivantes : Amérique latine, Afrique, Etats arabes et Asie. Chaque centre servira sa région en évaluant les lacunes dans les connaissances et les ressources au sein de leur région et en développant des ressources culturellement appropriées et fondées sur des preuves qui répondront aux lacunes identifiées et accroîtront la capacité de la région à agir pour la protection de l'enfance. Bien que ces ressources soient principalement développées et diffusées par le biais de plates-‐formes en ligne, certains centres pourront également distribuer du matériel imprimé à partir d'un lieu central au sein de leur région.
Dans le passé, l'ISPCAN a fourni des fonds et s'est associé avec Childline Afrique du Sud, CeVioF (Centro de violencia Familiale) à travers son projet PROCAPI (Proyecto de Capacitación en Temas de Maltrato y Abuso Infantil) ainsi qu'avec l'Université de Patagonie, San Juan Bosco, pour développer des centres de ressources dont les sièges respectifs sont à Durban, en Afrique du Sud, et dans la province de Chubut en Patagonie, Argentine. Nous sommes heureux d'annoncer la poursuite de ces partenariats ainsi que la création de deux nouveaux centres de ressources desservant l'Asie et les Etats arabes. Ces nouveaux centres auront leur siège respectivement à Chennai, en Inde, grâce à un partenariat avec le Conseil indien pour la protection des enfants du Tamil Nadu et à Riyad, en Arabie Saoudite, grâce à un partenariat avec le Programme national de sécurité de la famille.
Des représentants et des responsables de programmes des quatre centres de ressources régionaux ainsi que les membres du conseil exécutif de l'ISPCAN se sont réunis en Septembre 2014 à Nagoya, au Japon, pour définir les stratégies de préparation du Congrès. Cette réunion a été l'occasion pour le personnel des centres de ressources de faire connaissance avec des collègues experts de la protection de l'enfance et de recevoir d'eux des conseils stratégiques. Les centres entreprendront une évaluation des besoins régionaux qui éclaireront leurs projets de développement et de diffusion des ressources spécifiques à la région. Ils pourront ainsi améliorer les connaissances et la capacité globale de la région au travail de prévention et de traitement de la violence et de la négligence envers les enfants. Nous avons hâte d'annoncer les sites des quatre centres de ressources une fois qu'ils seront établis et opérationnels, au début
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de 2015. Pour obtenir des renseignements concernant les centres de ressources régionaux, prière de communiquer avec le coordinateur du programme de formation et de consultation de l' ISPCAN à [email protected]
Groupe de travail sur la collecte de données
Le Groupe de travail de l'Ispcan sur la collecte nationale de données dans le domaine de la maltraitance des enfants (WGNCMD) a organisé une réunion 14 Septembre 2014, à laquelle environ 70 délégués de 20 pays ont participé. Cette réunion de pré-‐congrès a été co-‐présidée par le Dr Takeo Fujiwara qui nous a tous accueillis à Nagoya, au Japon. Il y a eu plusieurs présentations de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique du Nord sur les efforts nationaux de collecte de données. Il est encourageant d'entendre parler de la collecte de données ciblée sur la portée de l'abus et de négligence envers les enfants, provenant de pays aussi divers que la Belgique, la Corée, la Grèce, le Royaume d'Arabie Saoudite et la Suisse. Les présentations comprenaient également des informations sur les collectes de données qui s'appliquaient à certaines sous-‐populations, comme les enfants non accompagnés et les enfants des rues, ainsi que celles qui évaluaient le coût de la maltraitance. Ce fut une excellente occasion d'échanger sur la collecte de données avec des collègues d'autres pays.
Les délégués ont eu l'occasion de formuler des commentaires sur un document en cours d'élaboration par le WGNCMD sur les questions éthiques liées à la collecte et la publication des données sur la maltraitance des enfants. Le but de ce document est de fournir des exemples concrets de problèmes qui ont surgi lorsque les données de la maltraitance des enfants ont été recueillies et comment elles ont été gérées. Deux coéditeurs de journaux ont partagé leurs visions pour le Journal de l'ISPCAN: Child Abuse and Neglect: The International Journal et Child Indicators Journal de la Société internationale pour les indicateurs relatifs aux enfants (ISCI). L'objectif de l'ISCI est de contribuer au bien-‐être de tous les enfants à travers le partage des connaissances et de l'expérience.
Les participants ont également examiné la façon dont les membres de WGNCMD pourraient être en mesure de communiquer plus efficacement, y compris à travers une liste spécifique créée pour faciliter cette communication. Pour de plus amples informations ou des suggestions, veuillez contacter Scottye Cash à [email protected]. Nous continuons à planifier activement les ordres du jour des sessions pré-‐conférence lors des conférences régionales qui auront lieu en 2015 ainsi qu'au prochain congrès à Calgary. Veuillez contacter Lil Tonmyr (Email: Lil.Tonmyr@phac-‐aspc.gc.ca) et John Fluke (Email: [email protected]), co-‐présidents de la WGNCMD, avec vos suggestions ou votre offre de participation.
Forum de la jeunesse: nos voix transforment le monde
Environ 96 jeunes ont participé en personne au Forum des Jeunes à Nagoya. Cinq pays ont participé directement aux activités du forum : le Japon, la Turquie, l'Australie, les Etats-‐Unis et l'Irlande. D'autres pays ont participé virtuellement : l'Australie, le Bélarus, le Brésil, la Hongrie, la Corée, la Turquie, le Pakistan et les Pays-‐Bas.
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Les jeunes ont discuté et débattu avec courage de l'impact qu'ont eu sur leur vie la violence, la maltraitance et la négligence sous toutes leurs formes. Ils ont apprécié de pouvoir discuter entre eux et il était clair que le comité local s'était beaucoup penché sur les détails du programme. La difficulté de concilier les besoins de jeunes aux expériences très diverses explique qu'une attention toute particulière ait dû être apportée aux participants, ce dont s'est chargé le comité local.
C'était la première expérience d'un forum virtuel et international et ce type d'approche se poursuivra désormais à chaque Congrès. La technologie a mis de nouveaux moyens au service de l'implication des jeunes. Le Congrès de 2016 offrira de nouvelles opportunités et sa planification a déjà commencé. La voix des jeunes peut changer le monde et le récit de leurs histoires nous a inspirés.
Ressources internationales :
Australie occidentale -‐ Kununurra: KNX Respect: http://www.you-‐tube.com/watch?v=sCVyWK4kInY
Australie méridionale : Hearing Young Voices: film was not played but screen shots were used in the display. The film is too large to put on YouTube.
Turquie : Mardin – Folk Song -‐ A Song of Children’s Rights: http://www.youtube.com/watch?v=JcKljKG7wJs
Bélarus : Natalie – Folk Song – This film is not on YouTube.
Corée : http://youtu.be/0y4wEmd8RXk
Brésil : https://www.youtube.com/watch?v=92xpYWiJ1Pg
https://www.youtube.com/watch?v=m46y9dR7lLI
Hongrie : https://www.youtube.com/watch?v=92xpYWiJ1Pg
https://www.youtube.com/watch?v=m46y9dR7lLI
http://www.romaeducationfund.hu/news/ref/news-‐and-‐events/knowledge-‐power-‐o-‐z
hanipe-‐zor-‐si-‐tudas-‐6alom
Explication: Le Roma Education Fund a annoncé une campagne de deux mois pour trouver les meilleurs jeunes "slameurs" de poésie sur le thème de l'éducation. Le concours était ouvert aux enfants et aux jeunes de moins de 20 ans courant le risque de décrochage scolaire. Le Roma Education Fund a présenté la première de sa vidéo au Comprehensive School Telepy du IXe arrondissement de Budapest et a invité la presse hongroise à explorer comment la poésie slam peut ouvrir de nouveaux horizons aux enfants et adolescents roms. Ce film mettait en scène l'un des principaux slameurs de Hongrie, Kristof Horvath et ses élèves, et était dirigé par Adam Csasi. Cette vidéo a l'intention d'entamer une discussion entre les étudiants sur la valeur de
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l'éducation. Les enfants roms sont quatre fois plus susceptibles de quitter l'école sans diplôme que leurs pairs non-‐roms. Ils ont aussi dix fois moins de chances d'aller à l'université.
Les Pays-‐Bas -‐ https://www.youtube.com/watch?v=vjNLoZoQzmY&list=UUBiMGpkq0mRBWB5tnAr3DYg
Rencontrez votre Conseillère, Joan van Niekerk
Joan van Niekerk travaille dans le domaine de la protection de l'enfance depuis 25 ans comme travailleuse sociale clinique. Elle a rejoint l'ISPCAN en 1992 et a apprécié les avantages de cette adhésion qui l'a aidée à développer son expertise dans le domaine.
Son travail au Childline d'Afrique du Sud consistait à développer et à mettre en œuvre des programmes thérapeutiques pour les enfants victimes de mauvais traitements, de négligence et d'autres événements traumatisants. Ces programmes incluent des membres de la famille. Joan a également développé des programmes basés dans la communauté pour le travail avec les adolescents ayant commis des délits sexuels, ainsi que pour des adultes qui n'avaient pas été condamnés à la prison ou qui avaient terminé des peines de prison et étaient renvoyés dans leur communauté.
Joan a été nommée au Comité du projet de réforme du droit sud-‐africain sur les infractions sexuelles et a contribué à une série de processus de réforme du droit post-‐apartheid visant à améliorer le développement des enfants, leurs soins et leur protection. À l'heure actuelle, elle travaille en collaboration avec la Commission de réforme du droit sur la question de la pornographie juvénile. Joan a développé de nombreux programmes de formation pour aider au développement et à la diffusion des connaissances et des compétences en matière de protection des enfants et a mis en œuvre des programmes de formation à la fois en Afrique du Sud et à l'étranger.