FOCUS LA GRANDE AVENTURE DE DMC MULHOUSE
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FOCUSLA GRANDE AVENTURE DE DMCMULHOUSE
DES HOMMES ET DES ORGANISATIONS
Câest Daniel Dollfus qui est Ă lâorigine de Dollfus-Mieg et Compagnie.
Il débute dans la fabrique créée par son pÚre, Jean Dollfus, en 1764.
Auparavant, en 1752, ce dernier sâĂ©tait dĂ©jĂ associĂ© Ă Jean-Michel Hartmann pour fonder une entreprise dâimpression sur Ă©toffes, la seconde Ă sâĂ©tablir Ă Mulhouse. Câest en quelque sorte le dĂ©but de lâhistoireâŠ
Dollfus-Mieg et Cie nâest pas la premiĂšre entreprise textile de la citĂ©. Lâaventure textile mulhousienne dĂ©marre en effet en 1746, quand voit le jour la premiĂšre manufacture de toiles peintes, rue de la Loi, en plein cĆur de la ville.
Jean Dollfus change dâassociĂ©s Ă plusieurs reprises : en 1764, il quitte lâĂ©tablissement Hartmann et Cie et en fonde un nouveau, sous la raison sociale Dollfus et Hofer, lequel prendra le nom « Jean Dollfus » en 1777, suite au dĂ©part de ses associĂ©s, puis « Jean Dollfus pĂšre », suite au dĂ©cĂšs de son fils Jean avec lequel il sâĂ©tait
associĂ©. Câest de cet Ă©tablissement aux noms successifs que nait Dollfus-Mieg et Cie sous lâimpulsion de Daniel, le second fils de Jean.
En 1798, celui-ci entre chez Dollfus-Vetter et Cie, lâentreprise de son beau-pĂšre et de son cousin, avant dâen prendre la direction.Lorsquâil hĂ©rite de lâentreprise de son pĂšre, il fonde Dollfus-Mieg et Cie en fusionnant les deux entitĂ©s. Câest le 21 mars 1800.
Daniel Dollfus construit ses premiers bĂątiments Ă Dornach, un petit village, tout Ă cĂŽtĂ© de Mulhouse. Il y coule le SteinbĂ€chlein, un cours dâeau fort utile pour mener Ă bien la teinture et lâimpression des toiles. De plus, sâoffrent Ă lui de vastes Ă©tendues de prĂ©s pour Ă©tendre celles-ci.
Quelques annĂ©es plus tard, il implante Ă©galement des bĂątiments Ă Mulhouse Ă quelques centaines de mĂštres de lĂ .Jean Dollfus, le fils de Daniel, rentre quant Ă lui dans lâentreprise en 1820.Six ans plus tard, lui et ses trois frĂšres, ont la haute main sur DMC.Câest Ă cette Ă©poque quâAndrĂ© KĆchlin, que leur pĂšre avait associĂ© Ă lâentreprise en 1814, sâen va pour crĂ©er son usine de constructions mĂ©caniques (AKC qui deviendra la SACM).
Chacun a, au sein de DMC, une fonction bien dĂ©terminĂ©e : Jean assure la direction de lâentreprise, Daniel, chimiste de formation, prend la responsabilitĂ© du blanchiment, de la teinture
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et de lâimpression, Emile se spĂ©cialise dans la filature et le tissage, tandis que Mathieu prend la responsabilitĂ© du bureau parisien.
A partir de 1850, aprĂšs avoir pris lâascendant sur ses frĂšres, Jean Dollfus devient le vĂ©ritable patron.AidĂ© de son gendre, FrĂ©dĂ©ric Engel, il fait en sorte dâinnover sans cesse et mĂšne une politique sociale vis-Ă -vis de son personnel.
AprĂšs la mort de Jean Dollfus en 1888, lâentreprise nâest plus exclusivement dirigĂ©e par la famille Dollfus. Les Engel, Thierry-Mieg, KĆchlin et dâautres viennent apporter leur concours mais lâentreprise reste mulhousienne pour 73 ans encore.
En 1961, DMC fusionne avec lâentreprise Thiriez-
Cartier-Bresson et adopte lâemblĂšme de celle-ci, la tĂȘte de cheval. Le cheval tourne juste la tĂȘte dans lâautre sens. Cela reprĂ©sente lâun des signes dâun changement profond pour DMC : la fin de son indĂ©pendance et de son caractĂšre spĂ©cifiquement mulhousien.Il existe dĂ©sormais le groupe DMC, dâune part et lâusine de Mulhouse, dâautre part.
La fusion entraĂźne la modernisation de lâappareil de production et permet de gagner en dynamisme et ce, jusquâaux annĂ©es 1980.Mais les chocs pĂ©troliers successifs entraĂźnent une diminution des commandes et le premier plan social qui est mis en place en 1985 en inaugure toute une sĂ©rie.
Lâusine est encore en activitĂ© aujourdâhui.
5. Vue de 1945
6. Logo de DMC aprĂšs sa fusion avec Thiriez-Cartier-Bresson
1. Daniel Dollfus
2. Vue de DMC en 1823
3. Jean Dollfus
4. Plan du site en 1870 présentant les bùtiments se situant sur le territoire de Dornach (en rose et jaune) et sur celui de Mulhouse (en vert, bleu et brun)
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LES PETITES MERVEILLES PRODUITES PAR DMC
A lâorigine, lâentreprise produit des indiennes. Ces cotonnades aux couleurs vives, initialement importĂ©es dâOrient, suscitent un vĂ©ritable engouement et sâarrachent Ă prix dâor.
Avec, dĂšs 1800, 150 tables dâimpression, câest une grande entreprise : la plupart des autres manufactures dâimpressions nâen possĂšdent guĂšre quâune cinquantaine.
Petit Ă petit , DMC diversifie ses activitĂ©s. En 1806, lâinterdiction dâimporter des toiles, entraĂźne lâentreprise Ă se lancer dans le tissage. Elle emploie a l o r s u n n o m b r e i m p o r t a n t d e tisserands Ă domicile et ouvre des ateliers â le premier dâentre eux Ă
Carspach - dans une quinzaine de communes du Haut-Rhin. La plupart dâentre eux disparaissent avec la mĂ©canisation Ă partir de 1828.
Puis une filature mĂ©canique est crĂ©Ă©e en 1812.A cette date, DMC assure donc tous les stades de production dâun tissu : câest une entreprise intĂ©grĂ©e. Cela lui permet de conquĂ©rir rapidement une place de choix sur le marchĂ© mondial de lâindienne.
DMC fabrique des tissus dâameublement mais se concentre rapidement sur le tissu pour robes.Si les premiĂšres toiles importĂ©es de Suisse sont assez grossiĂšres, les tissus produits par DMC deviennent de plus en plus lĂ©gers au fil du temps : le calicot avec son armature en toile, en vogue jusquâen 1830, laisse la place Ă des tissus de gaze et Ă des mousselines.
Avec la mode de la crinoline dans la deuxiÚme moitié du 19e, les tissus légers se diversifient : apparaissent alors organdis et percales.
Au dĂ©but, la matiĂšre premiĂšre utilisĂ©e est le coton qui arrive en balles des Antilles et dâAsie, puis dâEgypte Ă partir de 1820 et de Louisiane Ă partir de 1830. La guerre de SĂ©cession des annĂ©es 1860 oblige Ă trouver dâautres sources dâapprovisionnement. Câest ainsi que DMC se tourne vers lâAlgĂ©rie, lâEgypte, la Syrie, les Indes ou encore le BrĂ©sil.
Dans les annĂ©es 1840, DMC produit de nouveaux tissus : laine mĂ©langĂ©e au coton et mĂȘme Ă la
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soie, mais ce sont des tissus luxueux réservés à une élite et les tissus de coton continuent à prédominer trÚs nettement.
Les articles de nouveautĂ© font la vĂ©ritable renommĂ©e de DMC grĂące Ă la diversitĂ© des Ă©toffes, des genres, au goĂ»t des dessins, Ă la vivacitĂ© et Ă la soliditĂ© des couleurs.700 Ă 800 dessins sont ainsi crĂ©Ă©s chaque annĂ©e par des dessinateurs de renom comme Adolphe Braun, qui sera ensuite connu comme photographe.Ces dessins ont une grande importance, tout particuliĂšrement dans les premiers temps, quand la toile nâest pas trĂšs sophistiquĂ©e et que les techniques dâimpression sont encore rudimentaires, car ils donnent une vraie valeur ajoutĂ©e aux articles produits.
En 1819, lâentreprise obtient une mĂ©daille dâor Ă lâExposition des produits de lâindustrie française et ce, comme chaque annĂ©e par la suite.
Grùce à cette réputation de perfection, DMC conquiert le marché français mais aussi le marché étranger : dÚs 1834, la moitié de la production est exportée en Europe et ailleurs.
A la fin des annĂ©es 1860, DMC, gĂ©ant de lâindustrie textile française, ne trouve plus de concurrents que parmi les grandes maisons anglaises.
Une nouvelle production est lancĂ©e Ă partir de 1841, celle du fil. DestinĂ© Ă la couture et Ă la broderie, sa gamme sâĂ©tend rapidement, allant du coton retors au coton cablĂ©, du coton perlĂ©, fil fleur, en passant par le moulinĂ© et se dĂ©clinant en dâinfinies nuances.
Cette activitĂ©, qui ne fournit encore que 2% du chiffre dâaffaire en 1850, a, par la suite, fait la fortune de DMC et perdure aujourdâhui encore, tandis que lâimpression, activitĂ© historique, est abandonnĂ©e en 1888 et que le tissage, qui nâest plus concurrentiel, cesse Ă son tour en 1898.
5. Nuances de 1878
6. Carte de couleurs
7. Fil Ă broder
1. Echantillons de tissus
2. Dessin préparatoire
3. Echantillon de tissu
4. Robe duchesse â nouveautĂ© pour 1858
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COMMENT SE FABRIQUE UN TISSU ?
La filature et le retordageLes diffĂ©rentes opĂ©rations ont pour but de transformer le coton brut en un fil continu : il sâagit de lâĂ©puration du coton (Ă©limination des Ă©lĂ©ments Ă©trangers prĂ©sents dans le coton) par battage et Ă©pluchement et de la constitution progressive dâune mĂšche de fil par Ă©tirage du coton.
C e s o p Ă© r a t i o n s , faites Ă la main, sont partiellement m Ă© c a n i s Ă© e s Ă partir de 1823, puis totalement vers 1855.
Le filage proprement d i t c o n s i s t e Ă terminer lâĂ©tirage. Il sâeffectue dâabord sur des « mull-jenny », mĂ©tiers inventĂ©s en Angleterre fin 18e. Une
partie des opérations se fait encore à la main. Le métier « self-acting », tout automatique, est adopté au début des années 1850.
Le retordage est le complĂ©ment de la filature pour le fil Ă coudre et Ă broder. Il consiste Ă assembler 2 fils ou plus en leur donnant une tension inverse Ă celle du fil simple afin dâobtenir un fil retors. Lâassemblage de plusieurs fils retors donne du fil cablĂ©.
Le retordage est une fabrication nouvelle dans le pays quand elle est introduite chez DMC.
Le tissage Câest lâensemble des 5 opĂ©rations successives qui permettent de convertir des fils en tissu :- le bobinage : enroulage du fil â arrivĂ© de la
filature en Ă©cheveaux â sur des bobines- lâourdissage : la prĂ©paration de la chaĂźne - le parage : consiste Ă enduire et pĂ©nĂ©trer les fils
de chaĂźne dâune substance agglutinante afin de rendre la surface lisse et polie
- le rentrage : lâouvriĂšre passe la chaine dans les harnais et dans les peignes
- le tissage proprement dit qui consiste Ă passer la trame dans la chaine
A lâorigine, le tissage sâeffectuait sur des mĂ©tiers Ă bras. Il en existait encore 43 en 1850 dans lâatelier DMC, qui Ă©taient utilisĂ©s pour des articles dont la rĂ©alisation Ă©tait difficile, les articles simples Ă©tant produits au moyen de mĂ©tiers mĂ©caniques Ă partir de 1829.
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Lâimpression Le blanchiment des toilesCette premiĂšre opĂ©ration permet dâenlever les colorants naturels de la fibre. Dans la premiĂšre dĂ©cennie du 19e, le blanchiment est effectuĂ© par lavages successifs entrecoupĂ©s dâĂ©tendage sur des prĂ©s, mĂ©thode trĂšs lente, souvent un mois, qui nĂ©cessite des surfaces importantes et une interruption Ă la mauvaise saison.Des procĂ©dĂ©s chimiques sont ensuite dĂ©veloppĂ©s, qui rĂ©duisent considĂ©rablement le processus (3 jours environ).
Ensuite, le tondage permet de dĂ©barrasser les fils et imperfections du tissu qui pourraient entraver lâimpression.
Lâapplication des couleursAu dĂ©part, lâimpression se fait Ă la planche (et au pinceau pour les finitions) : les ouvriers utilisent un bloc de bois gravĂ© en relief et reportent un dessin de maniĂšre rĂ©guliĂšre et rĂ©pĂ©tĂ©e.Le passage de la planche au cylindre, qui donne une continuitĂ© Ă lâexĂ©cution, marque une vĂ©ritable rĂ©volution technique.Au dĂ©but, ne sont rĂ©alisĂ©s que des dessins trĂšs simples Ă 1 ou 2 couleurs.Jusquâen 1824, il nâexiste quâune machine Ă une
couleur chez DMC.Les machines à 4 couleurs se répandent à partir de 1850 et en 1860 DMC possÚde une machine à 8 couleurs.
Du cĂŽtĂ© de la petite cuisine des couleurs DMC met au point les colorants quâelle utilise. JusquâĂ lâapparition des colorants synthĂ©tiques dans les annĂ©es 1855/1860, les matiĂšres utilisĂ©es pour la teinture sont vĂ©gĂ©tales (lâindigo pour le bleu, la garance cultivĂ©e sur les terrains DMC pour le rouge ...) et animale (la cochenille).
Dans ce « magasin des drogues », on trouve aussi des Ă©paississants et des mordants (sel dâĂ©tain ou sel de fer) qui servent Ă fixer les couleurs.Le dĂ©gommage, qui consiste Ă enlever lâexcĂ©dent de mordant susceptible de nuire Ă la fixation des couleurs, est effectuĂ© Ă la bouse de vache jusque vers la fin des annĂ©es 1840.
Le finissage Les opĂ©rations dâapprĂȘt qui amĂ©liorent lâaspect du tissu terminent le processus de fabrication.
Les piÚces sont ensuite mesurées et pliées, vérifiées et classées en fonction de leur qualité.
5. Produits destinés à la teinture
6. Planche Ă imprimer
1. Mull-jenny
2. Le tissage
3. Machine Ă 5 couleurs
4. Impression Ă la planche
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LA VIE CHEZ DMC
DĂšs le dĂ©marrage, les effectifs sont importants : lâannĂ©e de sa crĂ©ation, DMC a dĂ©jĂ embauchĂ© prĂšs de 700 ouvriers.Lâentreprise prospĂšre rapidement, comptant ainsi 3 300 ouvriers en 1840 et mĂȘme 9 000 en 1928, en majoritĂ© des femmes (prĂšs de 60% des effectifs en 1848).
Le travail est Ă©prouvant, notamment dans les ateliers de filature, en raison de la chaleur et de lâhumiditĂ©, mĂȘme si Ă partir de 1919 le temps de travail nâest plus que de 8 heures par jour. Les journĂ©es Ă©taient 13 ou 14 heures au dĂ©but du 19e siĂšcle et encore de 11 heures Ă la fin du 19e siĂšcle et commençaient dĂšs 6 heures le matin.
Les conditions de travail sâamĂ©liorent ainsi peu Ă peu, notamment pour les enfants.JusquâĂ la loi de 1841 qui rĂ©glemente leur travail, ceux-ci pouvaient travailler dĂšs lâĂąge de 6 ou 7 ans sur les mĂ©tiers Ă filer, Ă rattacher les fils qui
sâĂ©taient cassĂ©s, Ă ramasser, dans un Ă©pais nuage de poussiĂšre, les dĂ©chets qui sâĂ©taient envolĂ©s lors du battage du coton ou encore Ă appliquer les couleurs dans les ateliers dâimpression tout en respirant les vapeurs nocives dĂ©gagĂ©s par les produits employĂ©s.A partir de 1841, ils ne peuvent plus travailler avant lâĂąge de 8 ans et pas plus de 8 heures par jour jusquâĂ lâĂąge de 12 ans (12 heures ensuite). DMC embauche par ailleurs trois maĂźtres pour assurer lâĂ©ducation des petits ouvriers avec cependant des rĂ©sultats mitigĂ©s, nombre dâenfants ne frĂ©quentant pas lâĂ©cole.
En dehors des mĂ©tiers du textile, il existe beaucoup dâautres mĂ©tiers chez DMC : Ă partir de 1868, des ouvriers travaillent dans lâatelier de cartonnage et confectionnent les boĂźtes de fil, des typographes en impriment les Ă©tiquettes. Avec la volontĂ© de DMC, dâĂȘtre le plus autonome possible, dâautres corps de mĂ©tiers apparaissent, comme celui des forgerons, des menuisiers, ou encore celui des mĂ©caniciens pour entretenir les machines. A partir 1861, il existe mĂȘme un service de pompiers.
Les patrons - Jean Dollfus en particulier â tentent dâamĂ©liorer le sort de leurs ouvriers par de nombreuses actions philanthropiques. Ces protestants, souvent francs-maçons, membres de la loge de la Parfaite Harmonie, mettent en avant le principe de la solidaritĂ© humaine.
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Cela se traduit par un grand nombre dâinitiatives : fourniture de combustibles lors des hivers rigoureux, distribution de pain et de viande aux malades, crĂ©ation dâune sociĂ©tĂ© dâencouragement Ă lâĂ©pargne accordant des prĂȘts sans intĂ©rĂȘt, ouverture dâune sociĂ©tĂ© de secours en cas de maladie et embauche dâun mĂ©decin qui reçoit les ouvriers gratuitement, aide aux femmes enceintes, mise en place de cours pour adultes, dâune salle dâasile (ancĂȘtre des Ă©coles maternelles) Ă partir de 1850, dâune salle de rĂ©union comprenant une bibliothĂšque de 4 000 livres, construction dâun vaste rĂ©fectoire et surtout Ă©dification dâune citĂ© ouvriĂšre Ă partir de 1853 et bien dâautres choses encoreâŠ
La construction de la citĂ© ouvriĂšre a pour but de procurer aux ouvriers des logements salubres et de les inciter Ă Ă©conomiser afin quâils puissent devenir propriĂ©taires de leurs logements.Dans cette optique, DMC garantit une avance Ă ceux qui donnent satisfaction dans leur travail.La maison carrĂ©e, divisĂ©e en quatre logements avec entrĂ©e indĂ©pendante donnant sur un petit
jardin permettant de cultiver un potager et dâĂ©loigner lâouvrier du cafĂ©, plus connue sous le nom de « carrĂ© mulhousien », a fait le bonheur de gĂ©nĂ©rations dâouvriers.
Cette philanthropie ne doit cependant pas occulter les motivations dâordre Ă©conomique : il sâagit, en procurant un mieux ĂȘtre aux ouvriers, de les fixer, de leur inculquer une culture dâentreprise, de les rendre plus productifs et au final, de les contrĂŽler.
Les choses changent au fil du temps et en particulier avec lâavĂšnement de lâEtat-providence aprĂšs 1945.
Au sortir de la guerre, DMC vit encore dans ses traditions et notamment dans ses traditions sociales, mais la fusion avec Thiriez-Cartier Bresson en 1961 change lâordre des choses. Longtemps encore, cependant, demeure chez le personnel de DMC le sentiment de faire partie dâune grande famille.
4. La salle de réunion située rue de Thann
5. Cité ouvriÚre
6. Le carré mulhousien
1. Sortie de lâusine en 1907
2. Pliage de tissu
3. Corps des sapeurs-pompiers
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DE SI BEAUX BĂTIMENTSâŠ
Le site DMC se caractĂ©rise par une belle homogĂ©nĂ©itĂ©. Peu de formes architecturales se cĂŽtoient (usine-blocs du 19e, sheds, blocs en forme de barre du 20e pour lâessentiel).Les bĂątiments visibles aujourdâhui ont pour la plupart dâentre eux Ă©tĂ© construits entre la fin du 19e siĂšcle et lâentre-deux-guerres.
Deux espaces verts viennent rompre la relative sĂ©vĂ©ritĂ© de ces mastodontes : lâancien jardin anglais qui agrĂ©mentait la maison patronale, situĂ© au nord-ouest du site actuel et aujourdâhui transformĂ© en parc public, ainsi que celui qui entoure le rĂ©fectoire et qui vient se mirer dans « lâĂ©tang aux nĂ©nuphars ».
Tous les bĂątiments industriels Ă©difiĂ©s Ă Dornach au moment de la crĂ©ation de lâentreprise et par la suite ont Ă©tĂ© dĂ©molis, pour la plupart dâentre eux Ă la fin du 19e siĂšcle.
Sur le territoire mulhousien, dâautres ont Ă©tĂ© plus rĂ©cemment dĂ©truits, comme la filature gĂ©ante Ă©difiĂ©e en 1812 qui a Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ©e par de nombreux artistes et dont la cheminĂ©e - la premiĂšre Ă sâĂȘtre Ă©levĂ©e dans le ciel dâAlsace - contribua Ă qualifier Mulhouse de « Ville aux cent cheminĂ©es ».
Les premiers sheds â bĂątiments Ă un seul niveau dans lesquels peuvent prendre place de trĂšs lourdes machines et munis de toitures en dents de scie â qui ont Ă©tĂ© construits en 1870 Ă proximitĂ© de la filature ont eux aussi disparu.Mais il existe encore de nos jours de vastes Ă©tendues de sheds sur le site, Ă lâimage de ceux qui ont Ă©tĂ© bĂątis en 1893-1894 pour le blanchiment, la teinture et les apprĂȘts et qui se dĂ©ploient sur 171 m de longueur.
A partir de 1902 apparaissent de grands blocs, voire des barres gĂ©antes, qui ont tous quelques points en commun : des dĂ©cors trĂšs simples, de trĂšs grandes fenĂȘtres afin que les ateliers bĂ©nĂ©ficient au maximum de la lumiĂšre naturelle, des toitures-terrasses, des fondations en bĂ©ton et enfin des Ă©lĂ©vations en brique.
Câest le cas du bĂątiment 63, le plus septentrional du site, sorti de terre en 1913 avec des champs pour seul horizon...Servant Ă lâĂ©poque au finissage, il a la particularitĂ© dâĂȘtre, avec ses 229 m de longueur et ses 35 m de largeur, le plus grand bĂątiment industriel dâAlsace jamais construit.Câest ainsi quâil possĂšde 196 fenĂȘtres, qui pour celles du rez-de-chaussĂ©e, mesurent 3 m de
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largeur et plus de 4 m de hauteur. 2 000 ouvriers pouvaient travailler au sein de cet élégant bùtiment en brique, un matériau qui colore en rouge tout le site.
La brique ne commence Ă sâafficher quâĂ partir de la fin du 19e siĂšcle.Jusque-lĂ , elle servait plutĂŽt de dĂ©cor, comme dans les encadrements de fenĂȘtres.Lorsquâelle Ă©tait utilisĂ©e comme matĂ©riau de construction, elle Ă©tait recouverte dâun enduit ocre rouge.
MĂȘme les bĂątiments administratifs ou le rĂ©fectoire sont tout de brique vĂȘtus.
Ainsi, le bureau central, lâĂ©difice-vitrine de DMC construit en 1899, affiche une fort belle façade de briques bi-chromes, blanches et rouges.
Le rĂ©fectoire, quant Ă lui, prĂ©sente une architecture recherchĂ©e mĂȘlant le bois Ă la brique⊠ce qui lui a valu dâĂȘtre inscrit au titre des Monuments Historiques en 2015.
Beaucoup de ces bùtiments sont désormais inoccupés. Une seconde vie est en train de se préparer pour eux.
5. BĂątiment 75
6. Bureau central
7. RĂ©fectoire
1. LâĂ©tang aux nĂ©nuphars
2. Sheds construits en 1893-1894
3. Le bĂątiment 63 peu aprĂšs sa construction
4. Le bĂątiment 63 de nos jours
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UN NOUVEAU MORCEAU DE VILLE EN GESTATION
Lâentreprise DMC sâest depuis 2007 recentrĂ©e sur une partie du site initial, soit sur 7 hectares environ.M2A (Mulhouse Alsace AgglomĂ©ration) et CITIVIA, sociĂ©tĂ© publique locale dâamĂ©nagement, sont aujourdâhui propriĂ©taires de 13 hectares, comprenant une surface de 100 000 m2 de planchers.La Ville de Mulhouse a, quant Ă elle, acquis des surfaces de friches complĂ©mentaires (environ 4 hectares) afin que puisse se dĂ©velopper un projet dâensemble ambitieux.
Suite Ă la consultation dâarchitectes lancĂ©e en vue du rĂ©amĂ©nagement de lâensemble du quartier (75 hectares au total), câest la vision dĂ©veloppĂ©e par lâĂ©quipe Reichen et Robert & AssociĂ©s qui est retenue en 2010. Le plan dâamĂ©nagement est dĂ©fini en 2013 et revisitĂ© en 2018. Ainsi, lâobjectif partagĂ© est de faire de DMC un nouveau lieu dâattractivitĂ© pour Mulhouse et son agglomĂ©ration avec comme principes directeurs :- la reconversion du site vers les Ă©conomies
Ă©mergentes- lâintroduction dâune mixitĂ© des fonctions en
cĆur de site avec la crĂ©ation de lofts, dâoffres de loisirs et de sport, de restauration
- le rĂ©emploi des bĂątiments (conservation de lâunitĂ© du cĆur de site afin dâen prĂ©server son identitĂ©) en mĂ©nageant un potentiel de rĂ©versibilitĂ©
- la valorisation du patrimoine bĂąti et paysager- lâouverture sur les quartiers environnants â
quartier Briand notamment â et sur la ville en gĂ©nĂ©ral
- la primauté faite aux modes de déplacements doux : véhicules dirigés vers des parkings silos, sans pour autant que la desserte du site ne soit interdite, et lien renforcé avec la station tram-train de Dornach
- la valorisation et le renforcement des espaces naturels existants (forĂȘt urbaine, alignements de tilleuls et platanes structurant de larges esplanades piĂ©tonnesâŠ) et de la prĂ©sence de lâeau considĂ©rĂ©e comme Ă©lĂ©ment patrimonial crĂ©ateur dâambiance et ce, Ă partir du canal usinier.
Le quartier DMC sâaffirmera ainsi comme « un pĂŽle de qualitĂ© de vie ».
Ce projet de transformation du quartier DMC a Ă©tĂ© nominĂ© Ă lâIBA Basel 2020, exposition internationale dâarchitecture transfrontaliĂšre.
AprĂšs lâarrivĂ©e du tram-train en 2010 en gare de Dornach, la reconversion sâest progressivement amorcĂ©e :- les bĂątiments 33 et 48 situĂ©s au nord du site,
en face du bĂątiment 63, ont Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©s en hĂŽtel dâentreprises
- le bĂątiment 75 a fait lâobjet dâune rĂ©appro-priation en ateliers dâartistes : ce sont ainsi plus de 120 artistes et artisans dâart qui se livrent Ă des crĂ©ations dans un environnement propice Ă lâinspiration
- Ă lâhorizon 2019, la gare de Dornach sera transformĂ©e en espace de crĂ©ation et de
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production autour des musiques urbaines. De mĂȘme, son parvis sera rĂ©amĂ©nagĂ© afin de renforcer la plateforme multimodale.
Le site dans son ensemble est Ă©galement devenu le lieu dâorganisation dâĂ©vĂšnements trĂšs divers et de tournages de courts mĂ©trages.
Les prochaines Ă©tapes consisteront Ă rouvrir le cours dâeau du SteinbĂ€chlein, construire la plus haute salle dâescalade de France au
sein des sheds situĂ©s Ă proximitĂ© du bĂątiment 62, transformer ce mĂȘme bĂątiment en lofts et bureaux, poursuivre la rĂ©habilitation du bĂątiment 48 pour dĂ©velopper un projet dans le secteur de la distribution en circuits courts dans le domaine de lâalimentaire bio et amĂ©nager un parking en ouvrage.
Ainsi, Ă lâhorizon de 15 ou 20 ans, le quartier DMC aura effectuĂ© sa mue complĂšte.
FORMATS URBAINS ARCHITECTES ASSOCIES39, rue Victor Schoelcher
68200 MULHOUSE
www.formats-urbains.fr
TĂ©l : 03 89 33 27 90 / Fax : 03 89 33 27 91
Phase
Date
A3FormatEchelleNom plan
14/12/2017
PCInsertion graphique
CONSTRUCTION D'UNE SALLE D'ESCALADE SUR LE SITE
DMC 57 Ă MULHOUSE
MaĂźtre d'Ouvrage :
CITIVIA
5 rue Lefebvre
BP 91157
68053 MULHOUSE Cedex 1
PC6
PC6.1 Vue depuis la rue des Brodeuses
PC6.2 Vue aérienne
PC6.3 Vue aérienne
1. BĂątiment 75 transformĂ© en ateliers dâartistes
2. Bùtiment 33 réhabilité
3. Projet de construction dâune salle dâescalade
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LES BĂTIMENTS DE DMC Ă partir dâun plan de 1955
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1 magasin de coton, 18522 nouveau tissage, 1884 et agrandi
en 1903, 1904 et 1909 - bùtiment toujours en activité (production DMC)
3 rĂ©fectoire, 18864 bĂątiment du blanchiment, 18945 bĂątiment des apprĂȘts, 18946 bĂątiment de la teinture, 18947 chaufferie, 18948 magasin des drogues, 18969 bureau central, 189910 nouveau magasin de coton, 190111 station centrale Ă©lectrique, 190112 bĂątiment du blanchiment du
fil, entre 1901 et 1911- bùtiment toujours en activité (production DMC)
13 bùtiment du finissage, 190214 chaufferie, 190615 cheminée de la chaufferie, 1906 -
plus grosse cheminée subsistant en Alsace
16 bĂątiment du retordage, 1910 (bĂątiment 62)
17 bĂątiment du blanchiment, 1912 - accueille aujourdâhui une pĂ©piniĂšre dâentreprises (bĂątiment 48)
18 bĂątiment du finissage, 1913 - plus grand bĂątiment industriel dâAlsace (bĂątiment 62)
19 magasin de coton, 1914 - aujourdâhui occupĂ© par le journal « LâAlsace »
20 bĂątiment du battage et du mĂ©lange du coton, 1914 - aujourdâhui occupĂ© par le journal « LâAlsace »
21 filature, 1914 - abrite aujourdâhui lâentreprise Clemessy
22 bĂątiment des bureaux commerciaux, 1924
23 annexe Ă la teinture principale, construite en 1928 â abrite aujourdâhui un hĂŽtel dâentreprise (bĂątiment 33)
24 atelier de constructions mécaniques, 1929 (bùtiment 75)
25 magasin dâachevĂ©s, 1931
bùtiments détruits avant 1955
13
GRAND EST
2018 (réédition)
©CrĂ©dits photosVille de Mulhouse, MusĂ©e de lâimpression sur Ă©toffes, Archives DMC, Formats urbains.
Textes : Caroline Delaine
Réalisation :Media Création / Dominique Schoenig
« LE VĂRITABLE VOYAGE DE DĂCOUVERTE NE CONSISTE PAS Ă CHERCHER DE NOUVEAUX PAYSAGES, MAIS Ă AVOIR DE NOUVEAUX YEUX. »Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, 1918
Laissez-vous conter Mulhouse, Ville dâart et dâhistoireâŠâŠen compagnie dâun guide-confĂ©rencier agrĂ©Ă© par le ministĂšre de la Culture et de la Communication. Le guide vous accueille. Il connaĂźt toutes les facettes de Mulhouse et vous donne les clefs de lecture pour en comprendre lâhistoire, lâarchitecture, les paysages et plus gĂ©nĂ©ralement comment les hommes ont construit leur cadre de vie. Le guide est Ă votre Ă©coute. NâhĂ©sitez pas Ă lui poser vos questions.Si vous ĂȘtes en groupe, Mulhouse vous propose des visites toute lâannĂ©e sur rĂ©servations.
La mission Ville dâart et dâhistoire,coordonne et met en Ćuvre les initiatives de Mulhouse, Ville dâart et dâhistoire. Elle propose toute lâannĂ©e des animations pour la population locale et pour les scolaires. Elle se tient Ă votre disposition pour tout projet.
Renseignements, rĂ©servationsVille de MulhouseMission Ville dâart et dâhistoire5, place Lambert03 69 77 76 6103 89 77 67 89www.mulhouse.fr
Mulhouse appartient au rĂ©seau national des Villes et Pays dâart et dâhistoire.Le ministĂšre de la Culture et de la Communication, direction gĂ©nĂ©rale des patrimoines, attribue le label Villes et Pays dâart et dâhistoire aux collectivitĂ©s locales qui animent leur patrimoine. Il garantit la compĂ©tence des guides et des animateurs de lâarchitecture et du patrimoine, et la qualitĂ© de leurs actions. Des vestiges antiques Ă lâarchitecture du 21e siĂšcle, les Villes et Pays mettent en scĂšne le patrimoine dans sa diversitĂ©. Aujourdâhui, un rĂ©seau de 186 villes et pays vous offre son savoir-faire sur toute la France.
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