Faites nous part de vos remarques et suggestions à...
Transcript of Faites nous part de vos remarques et suggestions à...
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
3
Faites nous part de vos remarques et suggestions à [email protected]
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
4Premier module
Intitulé du module : Analyse fonctionnelle. Compétence : Utiliser les outils de l’analyse fonctionnelle pour aboutir aux solutions constructives d’un produit répondant à un besoin. Capacités à développer : Etre capable : • D’identifier les éléments transformés par le produit ; • De décrire la valeur ajoutée apportée par le produit ; • D’énoncer la fonction de service d’un produit ; • De distinguer les différents types de fonctions ; • De repérer les solutions constructives associées aux fonctions techniques ; • De définir les étapes du cycle de vie d’un produit ; • D’appréhender les différentes étapes de l’analyse fonctionnelle ; • De situer l’analyse fonctionnelle dans la démarche du projet ; • De définir les principales fonctions et services de l’entreprise. Pré-acquis :
Notions Matières concernées Cycle de formation • Physique ;
• Technologie. • Collège.
Contenu du module : • Notion de besoin et classification. • Notions de produit et de groupe socialement organisé. • L’entreprise industrielle. • Les fonctions dans l’entreprise. • Notion de processus. • Notion de fonction. • Type de fonctions. • Expression fonctionnelle du besoin.
- Analyse du besoin. - Etude de faisabilité.
• Cycle de vie d’un produit. • Les outils de l’analyse fonctionnelle interne.
- Le FAST. - LE SADT.
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
5
L’outil « Bête à cornes »
Le diagramme Pieuvre
FC5
Le propriétairede la voiture
la voiture
Station automatisée
Permet à l’utilisateur de nettoyer lechâssis de l’extérieur de la voiture
Sur quoi agit-il ?A qui rend t-il service ?
Pour quel but ?
Préparer du café chaud
Eau dans le réservoir Café en poudre dans
le filtre
Café chaud dans le récipient Chaleur
Cafetière électrique
Energie électrique Consignes utilisateur
Faire du café chaud
Faire chauffer
l’eau
Maintenir le café au chaud
Faire passer l’eau dans le filtre
Réguler la température
de l’eau
Chauffer l’eau
Réservoir d’eau chauffant
Thermostat
Filtre à café
récipient
Tuyau de faible diamètre
Plaque chauffante sous le récipient
Pourquoi ?
Comment ?
La modélisation graphique
Le diagramme FAST
Ordinateur
Tapis Esthétique
Ergonomie Energie
Souris
FP FC1 FC2
FC3 FC4
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
6
I. Première activité d’investigation : "La nature n’est pas hospitalière à l’homme". A une humanité sans travail et sans
technique, le globe terrestre ne donne qu’une vie limitée et végétative : quelques centaines de millions d’individus subsistant animalement.
Tout ce que nous consommons aujourd’hui… est création du travail humain, y compris les denrées que nous considérons comme les plus naturelles, tels le blé, les pommes de terre ou les fruits. […]
Ainsi, le travail est l’une des caractéristiques qui distinguent l’homme des animaux ; il peut être conçu comme un prolongement de l’œuvre créatrice.
Cela étant, nous voyons bien pourquoi nous travaillons : nous travaillons pour transformer la nature, qui satisfait mal ou pas du tout les besoins humains, en éléments artificiels qui satisfassent ces besoins. Nous travaillons en outre pour rendre aux hommes et à nous-même des services que ne nous rend pas, ou que ne nous rend pas suffisamment à notre gré, la nature (nous transporter, nous chauffer, nous instruire, nous distraire…). Nous travaillons pour produire, afin de pouvoir consommer."
J. FOURASTI, La réalité économique. Coll. Hachette-Pluriel, 1986.
Extrait du manuel : Economie générale. Economie et Organisation des Entreprises.
Problématique : • Pourquoi les hommes créent sans cesse des besoins nouveaux ? • D’après l’auteur, pourquoi travaillons-nous ?
Analyse : Les animaux cherchent à satisfaire leurs besoins sans intelligence. L’homme, par
contre, crée toujours de nouveaux besoins et cherche à les satisfaire avec le maximum d’efficacité et le minimum de peine. L’homme ne cherche pas à satisfaire ses besoins de façon instinctive mais aménage son environnement à cette fin.
Pour certains, l’homme crée des besoins sans cesse pour assurer la continuité de l’activité économique. Pour d’autres, il peut s’agir du prolongement de l’œuvre créatrice.
L’idée de l’auteur est que l’homme travaille pour satisfaire des besoins qui ne pourraient l’être avec des biens que l’on trouve à l’état naturel. L’homme transforme la nature.
Conclusion : L’homme cherche sans cesse à satisfaire ses besoins en consommant les biens et
les services produits par l’activité économique. Celle-ci, ne peut exister sans création continue de nouveaux besoins. Alors qu’est ce qu’un besoin ? Et quelle classification peut-on lui associer ?
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
7II. Notion de besoin et classification : a. Définition :
Un besoin est une nécessité ou un désir exprimé par un utilisateur. (Norme NEF 50-150)
Aussi, Peut-on définir le concept besoin comme étant un état de manque face à ce
qui est nécessaire ou ressenti comme tel par l’homme vivant en société. b. Classification des besoins : b.1 Premier type de classification :
La satisfaction des besoins physiologiques ou élémentaires est indispensable pour
la survie des individus. Ex : se nourrir, s’habiller, se loger, se soigner…Quant aux besoins de civilisation qui ne cessent de se développer, ils sont fonction du progrès économique. Ex : se distraire, voyager…
b.2 Deuxième type de classification :
On peut envisager une classification selon les trois secteurs clés de l’activité économique et qui sont :
• Les besoins primaires : Ce sont les besoins fondamentaux qui sont liés à la survie de l’individu. Ils sont physiologiques ou de sécurité. • Les besoins secondaires : ILs proviennent du fait que l’individu appartient à une société dans laquelle il doit vivre (communiquer avec les autres). • Les besoins tertiaires : Ils sont liés à des désirs moins nécessaires, ils ne sont pas référencés dans les autres types et sont aussi appelés besoins d’estime (reconnaissances par un groupe, recherche d’un statut social).
Ainsi, on peut parler d’un système de besoins dont la dynamique est régie par
l’évolution et le progrès, et à chaque fois que nous nous éloignons du centre du système, la nécessité physiologique se trouve satisfaite plus aisément et l’homme lui associe d’autres préoccupations telles que celles du plaisir, du goût…
Besoins
Les besoins physiologiques ou élémentaires
Les besoins de civilisation
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
8
Besoins d’accomplissement (Se déplacer…) Besoins d’estime (Avoir un statut social…) Besoins d’appartenance (Appartenir à un groupe…) Besoins de sécurité (Logement, Stabilité…) Besoins physiologiques (Se nourrir…)
Exemples : Primaires Secondaires Tertiaires
Manger (Nourriture) Se vêtir (Vêtements)
Se soigner (Médicament) Se loger (Logement)
…
Se distraire (Télévision) Communiquer (Téléphone)
Ecrire (Stylo) Se déplacer (Voiture)
…
Jouer (Télé-jeu) Voyager (Avion)
Se loger (Villa avec piscine) Pratiquer un sport (Tennis)
… b.3 Autre type de classification des besoins "Pyramide de MASLOW" : c. Remarque : Il faut bien distinguer entre besoin et désir. C’est ce qu’exprime une cliente en cherchant un manteau d’hiver : "Mon besoin est non seulement de me protéger du froid mais la forme, la couleur, éventuellement la griffe, doivent me convenir. Le besoin de la cliente est donc se protéger du froid mais son choix est caractérisé par une forme bien particulière du manteau ainsi que sa couleur… c’est ce qui différentie le besoin du désir ; j’ai besoin d’une voiture, mais pas n’importe laquelle j’aimerai avoir … D’une autre manière, peut-on parler de besoin explicite et de besoin implicite. Lorsque j’ai remplacé ma voiture, mon besoin implicite s’énonçait de la façon suivante : "La voiture que je cherche doit avoir une puissance fiscale inférieure à 7CV". D’une manière générale, un besoin est une exigence qui naît de la nature, de la vie sociale ou économique. III. Deuxième activité d’investigation : "Les produits créés, biens et services, sont multiples : produits agricoles et alimentaires, matières premières extraites du sous-sol, produits énergétiques, produits manufacturés (biens intermédiaires, d’équipement, de consommation), bâtiments et ouvrages de génie civil, services de transports, services rendus aux entreprises (services informatiques, publicité, services de conseils…), services rendus aux particuliers (restauration, hôtellerie, santé, éducation…), services collectifs non individualisables (police, défense…). Les sociétés modernes sont caractérisées par l’importance du volume et de la variété des biens et services produits, et par le renouvellement constant de ceux-ci. "
Encyclopédie économique. Economica 1990.
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
9Problématique : Quelle classification peut-on ressortir du texte pour illustrer la
diversité des biens économiques ?
Analyse et conclusion : Une lecture systémique du texte permet de dégager une idée sur la classification des biens économiques. Ainsi, on constate la présence des biens matériels et des biens immatériels qui sont des services. Ces biens peuvent être classés de la manière suivante :
• Biens de consommation non durables : confiture, fromage, boisson… • Biens de consommation durables : Logement, voiture, bijoux… • Biens de production : une grue, un robot, le train… • Services publics : la poste, l’hôpital, la commune, la piscine municipale… • Services privés : l’hôtellerie, la restauration…
a. Des besoins aux biens économiques : Tout bien existant "produit matériel ou service" est le résultat d’une idée développée - à partir d’un besoin ressenti ou exprimé - selon une démarche qu’on peut résumée autour de quatre étapes fondamentales visualisées suivant le diagramme suivant :
Biens matériels
Biens de consommation Biens de production
Biens non durables Biens durables
Services
Privés Publics
Production selon la demande
Etude économique
Etude technique
Réalisation et contrôle
Publicité et commercialisation
• Idée créatrice ; • Résultat d’une étude ; • Problème d’innovation…
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
10Un produit "matériel ou service" est une réalisation de l’homme, il n’est pas le
fruit de la nature ; il a été imaginé et réalisé pour satisfaire son besoin (exemple : Se nourrir, Se vêtir, Se loger, Se distraire, Voyager…). Le contexte de notre étude limite l’analyse aux produits industriels ; c’est-à-dire aux systèmes techniques qui sont le fruit de l’activité de l’homme au sein d’un groupe socialement organisé pour cette réalisation et soumis aux impératifs des techniques et des coûts. L’homme, "Le consommateur" achète des produits pour réaliser un rêve ou satisfaire une envie ou répondre à un besoin. Alors, qu’est-ce qu’un produit ? Qu’est-ce qu’un groupe socialement organisé ? et qu’est-ce qu’un processus ? b. Notion de produit :
Pour l’utilisateur, un produit est le moyen pour satisfaire un besoin. (Norme NEF 50-150)
Le guichet automatique, l’ordinateur sont tous des produits dont l’existence est
fonction d’un besoin exprimé ou ressenti. La poste et les compagnies de transport produisent des services pour répondre aux besoins des individus consommateurs. c. Notion de groupe socialement organisé :
Aziz, est un industriel. Son usine fabrique des pièces d’automobiles. Sa production est de la moyenne ou la grande série. Il ne connaît pas directement ses clients mais ses représentants visitent souvent les différents magasins de vente des pièces automobiles pour présenter sa production. Aussi, expose-il sa production dans les foires commerciales.
Ahmed est un menuisier qui possède un petit atelier. Il connaît bien ses clients et doit tenir compte de leurs demandes pour bien satisfaire leurs besoins et leurs désirs. La clientèle de Ahmed est celle implantée dans son quartier, et éventuellement, celle qui est recommandée par les clients satisfaits par son travail.
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
11Ahmed qui est artisan et Aziz industriel sont tous les deux responsables d’un
groupe socialement organisé. Ainsi, ils disposent : • De matières premières :
- bois, clous et colle pour Ahmed ; - lingots de métal de bronze de stub pour Aziz ;
• d’outils : - une scie pour bois un marteau et bien d’autres outils de menuiserie pour Ahmed ; - des machines de fabrication mécanique pour Aziz ;
Ahmed et Aziz gèrent le travail par eux-mêmes et leurs collaborateurs, et ils satisfont les besoins de leurs clients. Ils représentent deux groupes socialement organisés qui sont des entreprises.
D’une manière générale, une entreprise regroupe quatre éléments fondamentaux :
- Matières ; - Outils ; - Travail ; - Clients.
Il y a trois types d’entreprises qui sont : - les entreprises industrielles : Elles achètent de la matière première pour produire des biens matériels ; - les entreprises de services : Elles assurent des services tel que le transport les soins médicaux … ; - les entreprises commerciales : Elles achètent des biens matériels pour les revendrent.
Une entreprise peut être industrielle, de service ou commerciale d. L’entreprise industrielle : d.1 Structure : En général, une entreprise est composée de plusieurs services qu’on peut classer selon deux types d’activités : activités industrielles et activités administratives et commerciales. Au sien de l’entreprise, les services n’interviennent pas tous à chaque étape de l’élaboration du produit, mais il y a souvent des actions simultanées de services industriels et de service administratifs ou commerciaux.
Matières + outils + travail + clients = entreprise
Une entreprise commerciale Une entreprise de service Une entreprise industrielle
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
12
Remarque : L’organigramme décrit ci-dessus n’est pas normalisé. Chaque entreprise présente
une structure qui dépend de ses moyens humains et matériels ainsi que de son secteur d’activité et de la densité de son flux de production.
d.2 Quelques fonctions dans l’entreprise : • La fonction de direction :
La direction a pour rôle de définir et d’appliquer la politique de l’entreprise et de veiller sur son développement et à sa compétitivité. Aussi, gère et coordonne t-elle l’ensemble des activités des services.
• La fonction administrative :
A travers cette fonction, l’entreprise assure la gestion de l’ensemble des informations administratives, comptables et fiscales relatives à la gestion des person-nels et des impôts… Aussi, facilite-elle la circulation des informations au sein de l’entreprise.
• La fonction financière :
Cette fonction assure : - La gérance de l’argent de l’entreprise ; - Le financement des investissements ; - L’encaissement des factures ; - Le paiement des salariés et des fournisseurs.
Direction générale
Direction des activités industrielles Direction des activités administratives et commerciales
Bureau d’étude
Bureau des méthodes
Service de fabrication
Service après vente et entretien
Service financement et achats
Service marketing
Service du personnel
Service de comptabilité
Service administratif
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
13• La fonction production :
A travers cette fonction, l’entreprise doit assurer : - La transformation de la matière d’œuvre en produits finis ; - La réduction des coûts de production ; - L’amélioration de la qualité de production ;
• La fonction achats et stocks :
Cette fonction permet à l’entreprise de : - s’approvisionner à temps et aux meilleures conditions ; - limiter et organiser les stocks.
• La fonction mercatique :
C’est une fonction très importante pour l’entreprise. Elle permet d’assurer : - l’adaptation des produits aux besoins ; - La proposition de nouveaux produits ; - La recherche de nouveaux marchés ; - La valorisation de l’image de marque de l’entreprise.
• La fonction commerciale :
Cette fonction assure à l’entreprise les activités suivantes : - Faire connaître les produits ; - Assurer les circuits de distribution des produits ;
- Vendre au meilleur prix ; - Livrer les produits. d.3 Les contraintes économiques :
Les contraintes économiques se résument à une compétitivité maximale de l’entreprise industrielle. Celle-ci, est caractérisée par la règle des cinq zéros qui sont :
- Zéro panne ; - Zéro défaut ; - Zéro délai ;
- Zéro stock ; - Zéro papier.
Cette compétitivité maximale est régie par des conditions essentielles à satisfaire. Elles sont de trois ordres :
- Des conditions sur le produit : • une production de qualité ; • une réalisation au moindre coût ; • une innovation adaptée à la demande. - Des conditions sur les outils de production : • La gestion automatisée et informatisée des stocks, des commandes, de la production et de la distribution ; • L’adaptabilité à des nouvelles productions appelée aussi flexibilité.
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
14- Des conditions sur le personnel :
Chaque salarié au sein de l’entreprise, quel que soit son statut, est concerné par la recherche de la compétitivité maximale de l’entreprise dans laquelle il travaille. Pour cela, la politique de l’entreprise doit-être orientée vers la qualification et la motivation de son personnel.
d.4 Remarque : L’assurance d’une compétitivité maximale doit répondre aux critères suivants :
- industrialiser vite et au moindre coût ; - adapter l’outil de production à la réalité industrielle innovante ; - entretenir l’image de marque de l’entreprise.
e. Notion de processus : e.1 définition :
Le processus est l’ensemble ordonné des tâches à effectuer par un système
technologique sur une matière d’œuvre pour lui apporter, en fonction des données de contrôle, la valeur ajoutée attendue. (Norme NEF 50-150)
VA : Valeur Ajoutée est l’ensemble des modifications réalisé sur la matière d’œuvre à
l’entrée du système pour en sortir plus élaborée en sortie. Les processus de production des produits industriels sont caractérisés par le
séquencement des tâches réalisées et la régularité du flux de matières d’œuvre dans les systèmes technologiques de production.
f.2 Exemple de processus : système technologique : Appareil photo
Exemple d’appareil photo
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
15
Les tâches réalisées par les systèmes technologiques de production décrivant
ainsi leur processus de fonctionnement sont classées selon trois grandes familles d’activités qui sont : - la transformation de la matière d’œuvre. Exemple 1 : Machine à bois d’un menuisier. - Le déplacement de la matière d’œuvre. Exemple 2 : Bras manipulateur pour déplacer des objets. - L’acquisition et le traitement d’information. Exemple 3 : Procédure de recharge d’un téléphone portable par utilisation des cartes prépayées. A cet effet, La nature de la matière d’œuvre est de trois types :
- une matière ; - une énergie ; - une information.
Début
Mettre sous tension
Encadrement et prise de photo
Photo prise Non
Oui Piles usées Non
Plus de pose Non
Oui
Oui
Anomalie de fonctionnement
de l’appareil
Mettre un nouveau film
Mettre de nouveaux piles
Fin
Autre prise Non
?
?
? ?
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
16La représentation d’un processus peut-être réalisée de plusieurs manières.
Ainsi, un organigramme est l’outil de représentation le plus simple qui visualise la suite chronologique des tâches à effectuer par un système technologique donné. f.3 Notion de fonction : Chaque processus est décrit par l’ensemble des tâches ordonnées et effectuées par un système technologique sur une matière d’œuvre pour lui apporter, en fonction des données de contrôle, la valeur ajoutée attendue. Le processus est l’exécution de la fonction "ou l’ensemble de fonctions" pour laquelle le système a été conçu. Ainsi, tout système technologique peut-être représenté de la manière suivante : Exemple : Le guichet automatique
Le guichet automatique" est un système qui agit sur une matière d’œuvre de nature matérielle. Il s’agit des billets rangés dans le guichet automatique. Ainsi, la valeur ajoutée en sortie du système guichet est représentée par les billets distribués après chaque utilisation. Le processus de fonctionnement du système guichet automatique ne se déclenche qu’après présence d’un certain nombre de données de contrôle. Ses données de contrôle sont :
- introduction de la carte magnétique du client ; - introduction du code secret du client ; - introduction du montant désiré ;
sans oublier l’état du bon fonctionnement du système "guichet automatique".
Matière d’œuvre (état sortant) = Matière d’œuvre (état entrant) + VA
Fonction (La raison d’être du système)
Ensemble des moyens à mettre en œuvre pour réaliser la fonction ou « les fonctions ».
Données de contrôle
Matière d’œuvre (état entrant)
Matière d’œuvre (état sortant)
• matière ; • énergie ; • information.
• matière ; • énergie ; • information.
Entrée(s) du système (Inputs)
Sortie(s) du système (Outputs)
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
17
D’autres données de contrôle sont nécessaires pour le fonctionnement du système "guichet automatique" et qui sont : - L’énergie électrique ; - le système informatique d’acquisition et de traitement des informations.
Le système "guichet automatique" délivre aussi un papier justifiant le montant distribué, l’heure, la date de retrait d’argent et bien d’autres informations. Ce qui justifie q’un système peut avoir plus qu’une sortie.
La nature de la matière d’œuvre est une matière à l’entrée et en sortie du
système "Guichet automatique". Elle peut être aussi une information selon l’utilisation du guichet. Exemple : Un téléphone portable
Distribuer des billets
Le guichet automatique
Billets stockés
Billets distribués
Présence carte Code Montant souhaité
Présence du réseau
Communiquer
Le téléphone portable
Présence de l’énergie
Abonnement ou solde suffisant pour communiquer
Parole ; Messagerie ;
Signal Porteur.
Signal porteur ; Messagerie ;
Parole.
Distribuer des billets
Le guichet automatique
Billets stockés Billets distribués
Présence carte Code Montant souhaité
Historique…
L’énergie électrique
Le système informatique de traitement
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
18D’autres sorties, que nous pouvons classer au niveau secondaire, peuvent être
mentionnées pour le système "téléphone portable" et qui sont : - Sortie réveil ; - Sortie date ; - Sortie jeux…
La nature de la matière d’œuvre est une information à l’entrée et en sortie du système "téléphone portable". Exemple : - La nature de la matière d’œuvre à l’entrée du système "dynamo" est une énergie mécanique. Il s’agit de la rotation de la roue de la bicyclette qui entraîne l’organe d’entrée de la dynamo. - La nature de la matière d’œuvre à la sortie du système "dynamo" est une énergie électrique alimentant le système d’éclairage de la bicyclette. - La valeur ajoutée est une conversion d’énergie.
e.4 Type de fonctions : Pour bien comprendre la relation qui lie l’utilisateur au produit, il faut s’interroger sur les notions clés de cette relation interactive. A cet effet, analysons l’ exemple suivant :
Produire de l’énergie électrique
Dynamo
Une rotation Une énergie électrique
Utilisateur
Produire de la lumière
Utilisateur
Besoin
Produit
Travailler dans une salle de cours obscure voir clair
Avoir de la lumière
Fonction
Un dynamo pour bicyclette
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
19L’homme ne peut pas se déplacer sans risque dans l’obscurité, il a donc besoin
de la lumière. Et pour produire cette lumière, il utilise le produit "lampe". En effet, lorsqu’on exprime notre demande telle que "j’ai besoin d’une lampe", nous remarquons que le besoin réel ne se manifeste pas au niveau de l’objet "lampe", mais plus précisément au niveau du service attendu "Avoir de la lumière". Ainsi, en utilisant une lampe en tant qu’objet, nous cherchons à bénéficier de la fonction "Produire de la lumière".
Tout produit existant dans le marché, répond à un besoin à travers le service qu’il offre à son utilisateur. C’est la raison pour laquelle on parle de fonctions de services qui sont essentiellement de deux types : e.4.1 Fonction principale ( Fp): La fonction principale représente la réponse directe au besoin de l’utilisateur. Elle correspond donc au service rendu par le produit à son utilisateur ou plus précisément : elle est l’exigence principale exprimée par le demandeur du produit. La fonction principale de la lampe "produire de la lumière" est une réponse directe au besoin exprimé "avoir de la lumière pour voir clair dans l’obscurité afin de se déplacer sans risque " ; c’est la raison d’être d’une lampe. Une fonction principale peut être : - Une fonction d’usage : cette fonction correspond au besoin existentiel "primaire"(revoir la classification des besoins) ; ainsi, pour une lampe "c’est produire de la lumière", pour un lave-linge "c’est nettoyer le linge et pour un manteau "c’est protéger du froid"… - Une fonction d’estime : cette fonction représente la réponse à une motivation à un plaisir, c’est ce qui est exprimé par la recherche des couleurs métallisées des voitures où la marque d’une montre ou le type d’un portable à travers sa taille, sa couleur, son écran couleur, sa capacité de mémorisation des informations… e.4.2 Fonction de contraintes (Fc) : La fonction de contrainte est une réponse directe à une contrainte qui limite la
créativité du concepteur du produit soit directement face aux exigences du demandeur du produit soit par les exigences du milieu environnant du produit. D’une autre manière, un produit doit remplir sa fonction principale sans être perturbé par les éléments extérieurs qui forme son milieu environnant. Ainsi, notre lampe doit produire de la lumière sans être menacée par le problème de l’humidité par exemple, et pour la machine à laver le linge c’est de travailler sans défaillance et de résister aux coupures brusques du courant électrique par exemple.
Remarque : Certains éditeurs classent la fonction de service en trois types :
- Une fonction de service principale qui peut être soit d’usage ou d’estime et qui répond aux exigences de l’utilisateur (la fonction de service principale d’usage d’une montre c’est indiquer l’heure, et toutes les caractéristiques liées essentiellement à la marque, la couleur de la ceinture… sont liées aux fonctions d’estime de la montre ;
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
20- Une fonction de service secondaire qui répond à une exigence complémentaire.
Ainsi, l’indication de la date et le réveil sont liées aux fonctions secondaires ; - Une fonction de contrainte est une fonction qui limite le concepteur lors de
l’élaboration du produit et qui a une relation directe avec le milieu environnant du produit. Ainsi, le coût du produit et son aspect esthétique peuvent être des contraintes lors de la conception d’un produit. IV. Expression fonctionnelle du besoin : IV.1 Analyse du besoin :
Avant l’élaboration de tout bien matériel ou service, L’entreprise doit procéder à une analyse du besoin. Cette analyse représente la première activité menant à la naissance du produit ou service.
L’analyse du besoin est articulée au tour de trois sous-activités qui sont : - Saisir le besoin ; - Enoncer le besoin ; - Valider le besoin. a. Saisir le besoin :
Pour bien saisir le besoin, plusieurs outils peuvent être utilisés entre autre l’enquête par questionnaire et le diagramme cause à effet appelé aussi diagramme d’ishikawa.
Analyser le besoin Besoin validé
Idée innovatrice ; Perception du marche ; Besoin insatisfait.
Besoin validé
Saisir le besoin
Enoncer le besoin Valider le
besoin
Idée innovatrice Perception du marche Besoin insatisfait
Analyser le besoin Besoin validé
Idée innovatrice Perception du marche Besoin insatisfait
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
21a.1 le questionnaire:
a.1.1 types de questions : Généralement, quatre types de questions doivent être utilisées lors de l’élaboration d’un questionnaire et qui sont : - Question ouverte :
La personne questionnée exprime librement son opinion, la liberté de réponse est totale mais, il faut éviter les sans-opinion : l’analyse et le dépouillement seront difficiles. Exemple : que penses-tu de la mondialisation ? - Question fermée à réponse unique :
Au moins deux réponses sont proposées, une seule réponse est possible. L’exploitation est rapide et facile à dépouiller. Exemple : Possèdes-tu un ordinateur ? Oui non - Question fermée à choix multiples : Plusieurs réponses sont proposées, il est
possible d’en retenir autant que l’on désire. Le choix est plus vaste mais les réponses peuvent être moins précises. Exemple : quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Coche la (les) réponses. Foot-ball Cyclisme Basket-ball
Tennis Natation Autre
- Question fermée à classement : il faut classer les réponses proposées suivant un ordre préférentiel. La question
doit être bien présentée. Il est très facile de faire le dépouillement à condition de ne pas proposer un choix trop grand. Exemple : parmi la liste des chaînes mentionnées ci-après, quelles sont tes plus préférées ? Classes-les de un à six suivant ta préférence. 2M RTM Dubai TV TV5 Aljazira Canal Algérie a.1.2 Les diverses étapes d’une enquête :
1. Définir les objectifs de l’enquête : L’enquête, permet à l’entreprise ou "au chercheur d’une manière générale" de
rechercher méthodiquement des informations. C’est la raison pour laquelle, il faut définir clairement les objectifs de l’enquête. Pour une entreprise, ces objectifs sont
Un questionnaire est un ensemble de questions bien élaborées selon une problématique donnée dont le but est de bien saisir les besoins et les désirs du
consommateur.
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
22visualisés par sa politique commerciale qui doit tenir compte des souhaits de ses clients potentiels.
2. Choisir la population à viser :
Il faut choisir dans la population générale, le public plus spécialement visé par le produit en question.
3. Quantifier le nombre de questionnaires :
il faut bien déterminer le nombre minimum de personnes à questionner pour que les résultats soient fiables.
4. Préparer et mettre en forme le questionnaire :
Cette phase, représente le moment de préparation des questions à poser en fonction des réponses souhaitées et suivant les diverses types de questions possibles.
5. Choisir et former les enquêteurs :
Les enquêteurs sont formés selon les objectifs initiaux en prenant connaissance du questionnaire. 6. Questionner la population ciblée :
Les enquêteurs collectent les informations recherchées en questionnant la population désignée. 7. Dépouiller le questionnaire :
Les questionnaires sont mis en commun pour être étudiés et pour le regroupement des résultats.
8. Mettre en valeur les résultats obtenus :
L’interprétation des résultats permet de se focaliser sur le produit à lancer.
a.1.3 Exemple d’enquête : Première étape : Objectifs de l’enquête.
Exemple : Les élèves du tronc commun technologique proposent l’établissement d’un bulletin de liaison inter-lycées techniques dont l’objectif est de créer un outil de communication, de formation continue informelle et d’échanger des informations. Avant d’entamer toute procédure de production de ce bulletin de liaison, ils ont décidé de réaliser une petite enquête auprès des lycéens des établissements techniques par utilisation d’un questionnaire. Il s’agit donc de collecter et d’interpréter suffisamment d’informations pour en tirer des résultats permettant de concrétiser leur idée et de définir clairement le besoin attendu.
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
23Deuxième étape : Définir le groupe "La population" à enquêter.
Principalement, les élèves des lycées techniques les plus proches si on décide de se rendre sur place pour remplir les questionnaires avec les enquêtés. Aussi, peut-on envisager la possibilité d’envoyer par courrier les questionnaires aux élèves des lycées d’autres régions du pays.
Troisième étape : Taille de l’échantillon. Il est souhaitable pour que cette enquête soit aussi fiable que possible de bien choisir l’échantillon afin que les résultats obtenus soient représentatifs pour une population plus importante. Le graphe ci-après nous permet de mieux comprendre l’incidence du nombre d’enquêtés sur la qualité des informations obtenues. Ainsi, la fiabilité des informations obtenues peut atteindre un intervalle de confiance de 0.95 soit 95% de sécurité.
Imaginons que 40% des élèves affirment l’obligation de mettre en place ce bulletin de liaison inter-lycées techniques, si l’étude a été faite sur cinq élèves (n=5), on peut affirmer avec 95% de sécurité que dans la population totale la proportion d’af-firmation de mettre en place ce bulletin sera comprise entre 5% et 86% ; c’est-à- dire 81% d’écart possible entre la proportion des réponses obtenus dans l’échantillon et celle des réponses obtenus dans la population totale. Mais, si cette étude a été faite sur 20 élèves (n=20), on peut affirmer avec 95% de sécurité que dans la population totale la proportion d’affirmation de mettre en place ce bulletin sera comprise entre 20% et 65% ; c’est-à-dire 45% d’écart possible. Tandis que si cette étude a été faite sur 100 élèves (n=100), on peut affirmer avec 95% de sécurité que dans la population totale la proportion d’affirmation de mettre en place ce bulletin sera comprise entre 30% et 53% ; c’est-à-dire 23% d’écart possible.
% d
e ré
pons
es o
bten
ues
% pour la population totale
Courbes d’estimation d’une proportion : intervalle de
confiance à 95%
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
24Remarque : Il faut multiplier par quatre la taille de l’échantillon afin de doubler
la fiabilité des résultats obtenus ; et il faut multiplier par neuf cette taille pour tripler la fiabilité. Quatrième étape : Préparation et mise en forme du questionnaire. Lycée technique Mohamed VI. Elèves du tronc commun technologique.
Enquête sur la possibilité de production
d’un bulletin de liaison inter-lycées techniques
Les élèves du tronc commun technologique proposent l’établissement d’un bulletin de liaison inter-lycées techniques dont l’objectif est de créer un outil de communication, de formation continue informelle et d’échanger des informations. A cet effet, nous vous recommandons vivement de bien remplir, avec le plus grand soin, ce questionnaire afin de collecter suffisamment d’informations pour en tirer des résultats permettant de concrétiser notre idée. 1. lisez-vous une revue particulière ? oui non 2. Quel est le type de cette revue ? Scientifique Technique Autre 3. Avec quelle langue préférez-vous lire ? Arabe Français Autre 4. Que pensez-vous de l’idée de production d’un bulletin de liaison inter-lycées techniques ? Pour Contre 5. Etes-vous prêt à participer aux contenus de ce bulletin ? Oui non 6. Etes-vous pour un bulletin de liaison ? Trimestriel Semestriel Autre 7. Quels sont les types de sujets qui vous intéressent ? Vous classez par ordre de préférence de 1 à 6 Les types suivants : Des compléments de cours ( ) Des projets de réalisations ( ) De la documentation constructeur ( ) Des résumés de travaux de recherches ( ) Des exercices d’application ( ) Des exercices de synthèse résolus ( ).
Il s’agit d’un Exemple
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
25Cinquième étape : Les enquêteurs peuvent être ceux qui ont proposé l’idée et élaboré le questionnaire, ils sont conscients de l’objectif de l’enquête. D’une manière générale, l’enquêteur doit prendre connaissance du questionnaire et des objectifs de l’enquête. Sixième étape : Questionner la population ciblée. Sur 250 questionnaires distribués, on a reçu 170 remplis, ce qui limite la taille de l’échantillon à 170 élèves. Septième étape : Dépouiller le questionnaire.
Tableau de dépouillement des questions Question n° Réponses Nbre de réponses Pourcentage
Q.1 Oui Non
10 160
5.88 94.12
Q.2 Scientifique Technique
Autre
2 0 8
20 0
80 Q.3 Arabe
Français Autre
5 5 0
50 50 0
Q.4 Pour Contre
95 75
55.88 44.12
Q.5 Oui Non
35 60
36.84 63.15
Q.7 Trimestrielle Semestrielle
Autre
70 12 13
73.68 12.31 13.68
Q.7 - Des compléments de cours - Des exercices d’application - Des exercices de synthèse
résolus - Des projets de réalisations - De la documentation
constructeur - Des résumés de travaux de
recherches
20 20 15
25 10
5
21.05 21.05 15.79
26.31 10.53
5.26
Calcul du pourcentage : Pour le calcul du pourcentage relatif à chaque question, on
utilise la formule suivante :
Le pourcentage =Le nombre des réponses * 100
La taille de l’échantillon
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
26 D’après les résultats obtenus, 55.88% des élèves approuvent l’idée d’instauration d’un bulletin de liaison inter-lycées techniques répondant aux exigences suivantes : - Le contenu doit être rédigé en langues française et arabe ; - Les sujets traités doivent être soit (par ordre de préférence selon les résultats de l’enquête) :
1. Des exercices d’application ; 2. Des compléments de cours ; 3. De la documentation constructeur ; 4. Des projets de réalisations ; 5. Des exercices de synthèses résolus ; 6. Des résumés de travaux de recherches.
- Le bulletin de liaison doit être un bulletin trimestriel. a.2 Le diagramme cause à effet : Le diagramme cause à effet est un outil qui permet de saisir un besoin exprimé ou ressenti. C’est une invention du professeur fondateur des cercles de qualité, le japonais Kaori ISHKAWA. Cet outil permet de recenser et de visualiser toutes les causes possibles d’une problématique. Ainsi, il est possible de l’étudier selon une vision globale et systématique. a.2.1 Procédure d’élaboration du diagramme cause à effet : La présentation de l’outil se fait de la manière suivante : C.P : Cause principale L’élaboration du diagramme cause à effet repose sur les étapes suivantes : 1. La définition de l’effet qui peut être un résultat à atteindre, un but ou bien une insatisfaction d’un besoin ; 2. La définition des causes « toutes les causes possibles » à partir d’une séance de remue-méninge « Brainstorming » nécessitant un travail de réflexion en groupe et seule la quantité des causes possibles qui est ciblée. A cet effet, les membres du groupe de réflexion doivent respecter Les normes suivantes :
• Ecrire toutes les idées ; • Ne pas critiquer les idées des autres ;
Effet
C.P 1 C.P 2 C.P 3
C.P 4 C.P 5
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
27• Seule la quantité des idées à recenser est visée ; • Analyser les idées une par une en éliminant les idées qui se ressemblent ; • Regrouper les idées de même nature pour aboutir aux causes principales ; • Etablir le diagramme cause à effet qui présente la logique de classement des
sous-causes. a.2.2 Exemple d’application : Pour comprendre la procédure d’élaboration du diagramme causes à effet, nous allons reprendre l’exemple de l’élaboration du bulletin de liaison inter-lycées techniques. Une séance de remue-méninge « Brainstorming » a permis à un groupe de réflexion « Groupe d’élèves » de lister toutes les causes possibles menant à l’idée de production de ce bulletin de liaison qu’ils ont fixés comme but à atteindre.
• Contribuer à l’amélioration des outils de rédaction et de communication ; • Instaurer un lien culturel et régional ; • Développer le sens de la critique constructive chez les élèves ; • Développer chez l’élève la confiance en soi ; • Améliorer le registre de langues chez les élèves ; • Enrichir les connaissances techniques et technologiques chez les élèves ; • Développer le plaisir de la lecture chez l’élève ; • Privilégier le respect d’autrui ; • Maîtriser les nouvelles techniques d’informations et de communications ; • Contribuer à la gestion des connaissances ; • Développer la volonté de rédaction chez les élèves.
Elaboration d’un bulletin de liaison inter-lycées techniques
Le savoir-faire
Privilégier le respect d’autrui
Le savoir-être
Développer le plaisir de la lecture chez
l’élève Développer chez l’élève
la confiance en soi
Développer la volonté de rédaction chez les élèves
Contribuer à la gestion des connaissances
Développer le sens de la critique constructive chez les élèves
Le savoir Maîtriser les nouvelles
techniques d’informations et de communications
Enrichir les connaissances techniques
et technologiques chez les élèves
Contribuer à l’amélioration des
outils de rédaction et de communication Améliorer le registre de
langues chez les élèves
Instaurer un lien
culturel et régional
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
28b. Enoncé le besoin : b.1 Présentation de l’outil :
Cette activité permet d’énoncer clairement le besoin par utilisation de l’outil « Bête à cornes » représenté par le graphe ci-après : b.2 Exemple d’application : Le réseau INTERNET c. Valider le besoin : L’activité « Validation du besoin » est réalisée en répondant aux questions suivantes :
• Pourquoi ce besoin existe-il ? • Qu’est-ce qui pourrait faire disparaître ce besoin ou le voir évoluer ?
Le but essentiel de cette activité est de vérifier la stabilité du besoin ; il serait inconcevable de poursuivre une étude de conception et de réalisation d’un produit qui risque de disparaître dans un proche avenir.
A qui rend t-il service ? Sur qui « quoi » agit-il ?
Le produit « Sujet d’étude »
Pour quel objectif ?
A qui rend t-il service ? Sur qui « quoi » agit-il ?
Le réseau INTERNET
La recherche, la communication, la publicité…
Pour quel objectif ?
L’utilisateur Les ordinateurs, l’information, la distance …
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
29Pour bien illustrer cette activité, reprenons le besoin du réseau internet. • Pourquoi ce besoin existe-il ?
1. Le développement des outils de communication ; 2. La rapidité dans le transfert des informations ; 3. La formation à distance…
• Qu’est-ce qui pourrait faire disparaître ce besoin ? La disparition des ordinateurs et des outils de communication…
• Qu’est-ce qui pourrait faire évoluer ce besoin ? l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
d. Conclusion : Reprenons maintenant l’actigramme de l’activité « Analyser le besoin » pour
visualiser les outils de l’analyse fonctionnelle qui peuvent être utilisés dans chaque sous-étape de réflexion. IV.2 Etudier la faisabilité : La production d’un bien (produit ou service) repose sur la connaissance des exigences souhaitées par l’utilisateur pour qu’il soit satisfait. Il faut donc rechercher les conditions dans lesquelles ce bien sera utilisé, à quel endroit, dans quelles circonstances… D’une manière générale, il faut bien préciser l’environnement du bien afin de connaître toutes les fonctions qu’il doit remplir.
L’étude de faisabilité est une activité de l’analyse fonctionnelle reposant sur quatre sous-activités comme l’indique l’actigramme suivant :
Saisir le besoin
Enoncer le besoin Valider le
besoin
Idée innovatrice Perception du marche Besoin insatisfait
Analyser le besoin Besoin validé
Idée innovatrice Perception du marche Besoin insatisfait
Enquête : Questionnaire
Diagramme cause à effet
Remue-méninges
Travail de groupe
Bête à cornes
Les questions de contrôle de validité
Travail de groupe
Besoin validé
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
30
a. Identifier les fonctions de services : Cette activité repose sur quatre sous-activités comme le montre l’actigramme suivant :
Beso
in v
alid
é
Fonc
tion
s de
ser
vice
s id
enti
fiée
s
Etudier la faisabilité Besoin validé Besoin exprimé
Beso
in v
alid
é
Beso
in e
xpri
mé
Identifier les fonctions
de service Caractériser les fonctions de service Hiérarchiser
les fonctions de service Rédiger le
CdCF
Etudier la faisabilité Besoin validé Besoin exprimé
Beso
in v
alid
é
Beso
in e
xpri
mé
Identifier les fonctions
de service Caractériser les fonctions de service Hiérarchiser
les fonctions de service Rédiger le
CdCF
Replacer le produit dans son milieu
d’utilisation Relier les éléments extérieurs par l’inter-médiaire du produit Relier les
éléments aux produit Formuler pour
chacune des rela-tions le but visé
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
31Remarque : Pour bien maîtriser ces activités de l’analyse fonctionnelle, nous allons les traiter à partir d’un exemple de produit simple et familier qui est le stylo à bille. a.1 Analyse de l’activité « Replacer le produit dans son milieu d’utilisation » :
Cette activité vise à recenser tous les éléments qui forment le milieu d’utilisation du stylo à bille.
Lors de l’utilisation du stylo à bille, il est : • en relation directe avec la main de l’utilisateur et le papier ; • en relation indirecte avec les yeux de l’utilisateur. Et quant on écrit pas, le stylo à bille peut être en relation avec : • La table ; • La trousse ; • La poche.
Une fois l’environnement du produit est bien identifié, on passe à l’élaboration du diagramme sagittal des fonctions « appelé aussi araignée boxeuse ou pieuvre » ci-après : Remarque : Un produit n’est pas fabriqué pour être rangé ; il existe pour apporter des satisfactions lors de son utilisation. Ainsi, faut-il recenser les éléments de l’environnement du produit lors de son utilisation ; il s’agit d’exprimer les exigences souhaitées par l’utilisateur. Tout élément oublié lors de cette activité entraînera l’absence de fonctions de service qu’aurait souhaitées l’utilisateur, donc une perte de compétitivité du produit. a.2 Relier les éléments extérieurs via le produit : Cette activité repose sur la recherche des inter-actions entre les éléments extérieurs via le produit. C’est la réponse directe à l’existence du produit traduite par la ou les fonctions de service principales réalisées par le produit.
• La trousse ; • Le papier ; • La main ; • Les yeux ; • La table ; • La poche.
La main
Les yeux
Le papier
La trousse La table
La poche
Le stylo à bille
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
32 Reprenons l’exemple du stylo à bille pour illustrer cette notion de fonction principale. Quand on écrit, une relation directe s’établit entre la main et le papier par l’intermédiaire du stylo à bille ; c’est la raison d’être du stylo à bille qu’on peut traduire par l’expression : laisser une trace écrite sur le papier. Ainsi, la fonction de service principale réalisée par le stylo à bille est : laisser une trace écrite sur le papier. Cette fonction est notée par : FP. La poche, la trousse, la table et les yeux qui forment le milieu d’utilisation du stylo imposent des contraintes de conception et qui sont :
• Le stylo à bille doit être esthétique pour les yeux ; • Le stylo à bille doit être facilement accroché à une poche ; • Le stylo à bille doit être facilement rangé dans une trousse ; • Le stylo à bille doit être posé sur la table.
Les contraintes de conception sont notées respectivement par : FC1, FC2, FC3 et FC4.
Ainsi, le diagramme sagittal des fonctions devient :
La main
Les yeux
Le papier
La trousse
La table
La poche
Le stylo à bille
FP
FP : Laisser une trace écrite sur le papier
La main
Les yeux
Le papier
La trousse
La table
La poche
Le stylo à bille
FP
FC1
FC2
FC3
FC4
FC1 : Le stylo à bille doit être esthétique pour les yeux ; FC2 : Le stylo à bille doit être facilement accroché à une poche ; FC3 : Le stylo à bille doit être facilement rangé dans une trousse ; FC4 : Le stylo à bille doit être posé sur la table.
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
33Après avoir identifié les fonctions de service et défini le but attendu de
chaque fonction, on réalise un contrôle de validité des fonctions. Ce contrôle est réalisé en répondant aux trois questions de validité suivantes :
• Dans quel but la fonction existe-t-elle ? • Pour quelle raison la fonction existe-t-elle ? • Qu’est- ce qui pourrait la faire disparaître ?
Remarque : Cette activité d’analyse de réflexion permet de déceler :
• Des fonctions de service non assurées par le système ou susceptible de l’être dans un proche avenir ;
• Une formulation technique mettant en évidence une solution technique ; • L’existence de fonctions de service qui ont le même but.
Exemple de contrôle de validité de la fonction principale FP : Laisser une trace écrite sur le papier. Dans quel but la fonction existe-t-elle ? But : pouvoir écrire. Pour quelle raison la fonction existe-t-elle ? Raisons :
• Apprendre à écrire pour mieux communiquer ; • Communiquer par écrit ; • Préserver l’histoire de civilisations des nations sur des supports en papier … Qu’est- ce qui pourrait la faire disparaître ?
L’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication qui ne sont pas accessibles par tout le monde et qui reviennent plus chère par rapport à l’utilisation d’un stylo à bille pour laisser une trace écrite sur le papier.
Conclusion : La fonction « laisser une trace écrite sur le papier » est stable dans
le temps. b. Caractériser les fonctions de service : Cette activité d’analyse fonctionnelle du besoin repose sur la formulation des critères d’appréciation des fonctions et les niveaux des critères ainsi que leurs flexibilités. D’une autre manière, on doit exprimer les performances attendues par l’utilisateur de chaque fonction de service.
Le critère d’appréciation d’une fonction est le caractère retenu pour apprécier la manière dont une fonction est remplie ou une contrainte est respectée.
Norme NF X50-150
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
34
Le niveau d’un critère d’appréciation est la grandeur repérée dans l’échelle adoptée pour un critère d’appréciation d’une fonction. Cette grandeur peut être celle recherchée et tant qu’objectif ou celle atteinte pour une solution proposée.
Norme NE X50-150
La flexibilité du niveau d’un critère d’appréciation est l’ensemble des indications exprimées par le demandeur sur les possibilités de moduler le niveau recherché pour un critère d’appréciation Norme NE X50-150 Reprenons l’exemple du stylo à bille : La fonction principale FP : « laisser une trace écrite sur le papier » Exemple de critère d’appréciation de FP : La lisibilité de la trace sur le papier. Niveau du critère d’appréciation : au moins une qualité moyenne de l’encre du stylo Flexibilité du critère : La qualité moyenne de l’encre est négociable. c. Hiérarchiser les fonctions de services : La hiérarchisation des fonctions de service repose sur trois étapes qui sont :
Fonc
tion
s de
ser
vice
car
acté
risé
es (F
SC)
Enoncer les critères
d’appréciations Définir le niveau
de chaque critère
Assortir chaque niveau d’une flexibilité
Fonctions de services identifiées (FSI)
Etudier la faisabilité Besoin validé Besoin exprimé
Beso
in v
alid
é
Beso
in e
xpri
mé
Identifier les fonctions
de service Caractériser les fonctions de service Hiérarchiser
les fonctions de service Rédiger le
CdCF
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
35• Effectuer une comparaison des fonctions ; • Chiffrer le poids de chaque fonction ; • Etablir l’histogramme des fonctions.
L’objectif est donc d’exprimer un jugement de valeur sur l’importance relative accordée par l’utilisateur à chaque fonction. C’est une activité qui permet de bien répartir les coûts tout en veillant sur l’attente de l’utilisateur.
c.1 Comparaison des fonctions de services : Par utilisation de l’outil de comparaison « Tri croisé » (facile et mieux adapté) , on compare les fonctions une à une en affectant à chaque résultat de comparaison une note de supériorité de zéro à trois selon les critères suivants : 0 : La note zéro est affectée en cas de non-majorité au sein du groupe d’étude ; 1 : Indique une légère supériorité d’une fonction par rapport à une autre ; 2 : La supériorité est moyenne ; 3 : Le chiffre 3 est affecté lorsqu’une fonction est nettement intéressante par rapport à une autre.
Fonc
tion
s de
ser
vice
hié
rarc
hisé
es
Effectuer une comparaison
des fonctions Chiffrer
le poids de chaque fonction
Etablir l’histogramme des fonctions
Fonctions de services identifiées et caractérisées
Etudier la faisabilité Besoin validé Besoin exprimé
Beso
in v
alid
é
Beso
in e
xpri
mé
Identifier les fonctions
de service Caractériser les fonctions de service Hiérarchiser
les fonctions de service Rédiger le
CdCF
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
36 Le résultat de la comparaison est regroupé dans un tableau comme l’indique la figure ci-après : T : Le total des points de chaque fonction. c .2 Chiffrer le poids de chaque fonction :
Reprenons le tableau précédant rempli au hasard dont le résultat est ci-après : groupe est : • FC3 est plus importante que FC2 . Le groupe a décidé d’affecter la note 2 à cette comparaison ; • Il y a une non-majorité concernant la décision sur la comparaison entre FC2 et FC4. Le groupe a affecté la note 0.
Pour calculer le total des notes de chaque fonction, il faut additionner sur la ligne et la colonne les points présents dans les cases où figures la fonction. Le pourcentage de chaque fonction est calculé par la formule suivante :
FC1 FC2 FC3 FC4 T %
FC1 FC2
FC3
FP
FC4
FC1 FC2 FC3 FC4 T %
FC1 FC2
FC3
FP
FC4
FP FP FP FP 9 3 2 3 1
FC1 FC3 FC1 4 2 1 2
FC3 FC4 0 2 0
FC4 3 2
2
18 9+4+0+3+2 =
9/18
4/18
0 % 3/18 2/18
100%
Les intersections entre la première ligne (La fonction FP) et les différentes colonnes permettent de comparer la fonction FP respectivement aux fonctions FC1, FC2, FC3 et FC4. La même procédure est effectuée entre la deuxième ligne et les autres colonnes etc…
Dans le cas de la comparaison de la fonction FC2 (la troisième ligne) avec les autres fonctions de contraintes respectivement FC3 et FC4 , la décision du
Pourcentage de la fonction FCi = Le total des points de la fonction FCi Le total des points des fonctions
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
37c.3 Etablir l’histogramme des fonctions de service : c.4 Rédiger le cahier des charges fonctionnel « CdCF » Les résultats de l’analyse de l’étude de faisabilité et ceux obtenus à l’issue de l’activité « Analyse du besoin » forment le contenu du cahier des charges fonctionnel. Le CdCF est un document qui spécifie le besoin, favorise l’innovation restaure la concurrence et clarifie les relations. L’enjeu est d’augmenter la compétitivité du produit donc de l’entreprise de production des biens.
Le cahier des charges fonctionnel est un document par lequel le demandeur exprime son besoin en terme de fonctions de service. Pour chacune d’elles, sont définis des critères d’appréciation et leurs niveaux ; chacun de ces niveaux est assorti d’une flexibilité. Norme NF X50 - 150 d. Conclusion :
Souhaits en %
Fonctions
L’objectif est de rendre significatifs les résultats de la hiérarchisation fonctionnelle. Ainsi, on dresse un histogramme résumant les souhaits exprimés par le demandeur du produit. Reprenons les résultats qui figurent dans le tableau de comparaison ci-dessus pour dresser un exemple d’histogramme.
Identifier les fonctions de services Caractériser
les fonctions de services
Hiérarchiser les fonctions de services Rédaction
du cahier du CdCF
Beso
in e
xpri
mé
Etudier la faisabilité Besoin validé Besoin exprimé
Beso
in v
alid
é
Norme X50-150
Pieuvre
Critères d’appréciation
Niveaux des critères
Flexibilité
Tri croisé
Histogramme
Groupe pluridisciplinaire
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
38 L’activité « étude de faisabilité » se termine par l’écriture du cahier des charges fonctionnel selon la norme X50-150. C’est un document qui décrit d’une manière claire est concise les attentes de l’utilisateur en terme de fonctions de service. Le cahier des charges fonctionnel est par la suite utilisé en phase de conception qui représente la troisième étape du cycle de vie d’un produit. Alors, quel est le cycle de vie d’un produit ? III. Cycle de vie d’un produit : Tout produit obéit à une loi d’existence qui répartit sa vie en étapes successives que l’on peut répartir comme suit : • Première étape : Analyser le besoin
Si un manteau existe, c’est que l’homme en a eu besoin. Pourquoi lui est-il utile ? Pour se protéger du froid, pour être à la mode…Si l’on veut fabriquer un manteau, il faut savoir répondre à ces questions. De même, il faut savoir quel prix l’utilisateur veut dépenser pour l’acquérir, il faut également savoir à qui le manteau rend service ? • Deuxième étape : Etudier la faisabilité
IL faut savoir les exigences souhaitées par l’utilisateur du manteau pour qu’il soit satisfait. Il faut donc rechercher les conditions dans lesquelles son manteau sera utilisé, à quel endroit, à quelles circonstances ; il faut préciser l’environnement du manteau. Si on veut concevoir un manteau, il faut connaître toutes les fonctions qu’il doit remplir. • Troisième étape : Concevoir
Avec tous les renseignements obtenus à l’issu de l’étude de faisabilité, le manteau peut être conçu sans crainte. La conception repose sur l’exploitation de ces renseignements pour établir toutes les idées possibles concernant les formes, les couleurs, la laine, le coton, le cuir…Souvent, la conception est assistée par ordinateur ; l’objectif est de réaliser des modèles ou prototypes qui sont restés. • Quatrième étape : Définir
A partir des modèles ou prototypes mis au point, on réalise des patrons. On établit donc des plans d’exécution. • Cinquième étape : Industrialiser
On s’approvisionne en laine ou coton ou cuir ou autres matériaux textiles et on choisit les procédures de fabrication. Par la suite, on prépare les logiciels des machines pilotées par ordinateur, on règle les machines et on prépare les postes de travail avec des fiches de gamme de fabrication. • Sixième étape : Homologuer
Après vérification de la production conformément à la demande, on peut mettre à l’intérieur du manteau :
- Un label qualité, - Une griffe d’un grand couturier, - Une marque…
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
39• Septième étape : Produire
On réalise les différentes parties des manteaux en contrôlant continuellement les mesures et la qualité de la production. Enfin, on réalise le montage (devant, dos, manches…). • Huitième étape : Commercialiser
Avant la commercialisation des manteaux fabriqués, on fait de la publicité à la télévision ou dans les magasins…Le produit est distribué dans les points de vente pour être accessible à l’utilisateur. • Neuvième étape : Utilisation
Une fois le manteau est acheté par l’utilisateur, il sera utilisé. • Dixième étape : Elimination
Lors de l’utilisation du manteau, il sera exposé aux intempéries, au soleil et à d’autres facteurs de son environnement d’utilisation. Cette exposition fait diminuer les qualités du manteau au point de l’éliminer pour être détérioré on ou recyclé. Le cycle de vie d’un produit peut être illustré par le diagramme d’activité ci-après :
Le cycle de vie d’un produit est un ensemble d’étapes considérées comme l’aboutissement d’un certain nombre d’activités qui sont structurées sous forme de moyens, d’outils et de méthodes. Cette suite ordonnée de phases (planification, production, utilisation, élimination) structurée chacune, sous forme d’objectifs, résultats, activités, ressources, planning, critères de vérification et d’actions d’amélioration est appelée démarche industrielle.
Analyser le besoin
Etudier la faisabilité
Concevoir
définir
Industrialiser
Homologuer
Produire
Commercialiser
Utiliser
Eléminer
Idée
cré
atri
ce
Perc
epti
on d
u m
arch
é In
sati
sfac
tion
des
clie
nts
Eliminer
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
40 L’analyse fonctionnelle est un ensemble d’activités qui consiste à rechercher, caractériser, ordonner, hiérarchiser et valoriser les fonctions. Cette analyse est réalisée selon deux points de vue différents : • Point de vue de l’utilisateur : il s’agit d’une analyse fonctionnelle externe qui ne s’intéresse au produit qu’en tant que « boîte noire » capable de fournir des services dans son environnement d’utilisation. Cette analyse fonctionnelle externe est couronnée par l’élaboration d’un cahier des charges fonctionnel. Celui-ci est l’aboutissement des activités d’analyse du besoin et de l’étude de faisabilité. • Point de vue du concepteur : il s’agit d’une analyse fonctionnelle interne visant à traduire les fonctions de services en fonctions techniques pour aboutir aux solutions technologiques. Plusieurs outils d’analyse fonctionnelle peuvent être utilisés dont les plus connus sont le FAST et le SADT. IV. Les outils de l’analyse fonctionnelle interne : IV.1 L’outil FAST : L’enjeu de l’activité de l’analyse fonctionnelle interne d’un produit est de rechercher des solutions technologiques devant satisfaire les fonctions de services. Le principe est basé sur une recherche progressive descendante des fonctions techniques conduisant à des solutions technologiques constructives par utilisation d’outils d’aide à la décision. Ainsi, La solution « ou les solutions » choisie (es) est (sont) la (les) mieux adaptée (s) et la (les) moins coûteuse (s).
Avant de développer la technique de recherche des solutions par utilisation de l’outil FAST, nous allons définir deux concepts clés souvent rencontrés dans les ouvrages qui traitent la théorie de l’analyse fonctionnelle. Il s’agit de la fonction globale d’un produit et la fonction technique.
La fonction globale est la relation, établie par un produit, qui transforme une matière d’œuvre en la faisant passer d’un état initial à un état final souhaité, pour satisfaire un besoin.
Fonctions de service
Fonctions techniques
Solutions technologiques
Cette activité d’analyse fonctionnelle progressive descendante est appelée Approche fonctionnelle
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
41 Premier exemple : La fonction globale d’un stylo à bille est « laisser une trace
écrite sur du papier ». Il s’agit donc de sa fonction de service principale. Ainsi, peut-on faire une représentation fonctionnelle du stylo à bille comme suit :
Deuxième exemple : la fonction globale de l’école « Eduquer et former le citoyen ».
Troisième exemple : la fonction globale d’un congélateur de ménage « congeler les produits alimentaires ».
Une fonction technique est une fonction interne à un produit (entre ses constituants) définie par le concepteur-réalisateur, dans le cadre d’une solution, pour assurer les fonctions de service. Norme NF X50 - 150
Laisser une trace écrite sur le papier
Feuille blanche Trace écrite sur la feuille
Le stylo Fuite d’encre (parfois)
L’utilisateur L’encre
Eduquer et former le citoyen
Citoyen analphabète Citoyen éduquer et former
L’école L’échec scolaire
L’enseignant le savoir…
Congeler les produits alimentaires
Produits non congelés Produits congelés
Le congélateur glace
L’énergie électrique Réglage de la température
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
42 Le diagramme des fonctions ou diagramme « Pieuvre » représente les différentes interactions qui existent entre le produit et son milieu d’utilisation. Ces interactions représentent les fonctions de service assurées par le produit pour satisfaire l’utilisateur. Les fonctions de service sont réalisées par un ensemble de fonctions techniques qui sont transparents pour l’utilisateur ; elles mettent en évidence la pertinence et la qualité des choix technologiques. Ainsi, un produit est celui qui a le minimum de fonctions techniques pour répondre à toutes les fonctions de service. Exemples de fonctions techniques : • Alimenter un poste radio : Pour faire fonctionner un poste radio, il faut lui fournir de l’énergie électrique. On utilise des piles ou une alimentation stabilisée. • Convertir un signal : Pour transmettre de la parole (cas de la téléphonie), on convertit les signaux analogiques en signaux numériques. • Commander un processus : pour apporter une valeur ajoutée à une matière d’œuvre, il faut commander le processus de réalisation de cette valeur ajoutée ; pour irriguer, il faut commander les vannes de distribution de l’eau. • Lubrifier un mécanisme : pour faciliter la transmission de mouvement mécanique, on utilise de l’huile afin de réduire le frottement, l’usure des pièces mécaniques et leur corrosion. • Filtrer l’air : les voitures sont dotées de filtre à air pour protéger le moteur contre la poussière. • Dépoussiérer un tapi : Enlever la poussière. • Eclairer la route : l’éclairage public sert à rendre la vision claire la nuit.
Le fast (Function analysis system technic) est une méthode américaine utilisée en Allemagne et en France et qui peut se traduire par : Techniques d’analyse fonctionnelle systématique. Cet outil permet, à partir des fonctions de service, d’aboutir aux solutions techniques et aux solutions technologiques constructives associées en répondant aux questions résumées sur le schéma suivant :
Quand ?
Quand ? Pourquoi ? Dans quel but ? Comment ?
Fonctions intéressant directement une solution du produit
Fonction de service
Solution(s) technique(s)
Fonction
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
43 On distingue deux types de diagramme FAST qui sont : • Le FAST de description qui convient pour étudier les fonctions d’un produit existant ; • Le FAST de créativité qui est utilisé pour le développement d’un produit nouveau ou pour sa reconception.
L’élaboration d’un diagramme FAST repose sur quatre phases qui sont : • rechercher la chaîne fonctionnelle relative à une fonction de service donnée ; • déterminer toutes les fonctions techniques nécessaires à la réalisation de la fonction de service ; • éliminer les solutions inadaptées aux contraintes imposées par le cahier des charges fonctionnel ; • construire le fast.
L’élaboration d’un diagramme FAST doit être réalisée en groupe (En entreprise, le groupe est pluridisciplinaire ; concepteurs, fabricants, commerciaux.. sont présents) afin d’exposer un grand nombre d’idées ; c’est l’outil brainstorming qui est utilisé dont le but est de définir clairement le problème à traiter, de rechercher les idées et les exploiter.
Dans un diagramme FAST peut figurer les deux opérateurs ET et OU comme le montre les schémas suivants :
La fonction de service FS1 est réalisée si les deux fonctions techniques FT1 et FT2 seront réalisées. La fonction de service FS1 peut être réalisée par l’une des fonctions techniques FT1 ou FT2.
Fonction de service FS1
Fonction technique FT1
Fonction technique FT2
Opérateur ET
Fonction de service FS1
Fonction technique FT1
Fonction technique FT2
Opérateur OU
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
44IV.2 L’outil FAST : exemples d’applications. Premier exemple :
Le produit « Barrière » existe à l’entrée de la résidence (voir photo). Pour visualiser les fonctions techniques et les solutions technologiques qui leurs sont associées, on établit un diagramme FAST de description.
Les habitants d’une résidence clôturée ont dressé une barrière à l’entrée de la résidence. La barrière est manœuvrée par le gardien qui la fait monter ou la redescendre. L’objectif est de contrôler l’accès des voitures à la résidence.
La fonction globale de la barrière : contrôler l’accès des voitures à la résidence.
Contrôler l’accès à la résidence
Lever la barrière
Baisser la barrière
Fournir l’énergie musculaire
Transformer l’énergie musculaire en énergie
mécanique
Transmettre l’énergie mécanique à la barrière
Maintenir la barrière à l’état vertical
Fournir l’énergie musculaire
Transformer l’énergie musculaire en énergie
mécanique
Transmettre l’énergie mécanique à la barrière
Maintenir la barrière à l’état horizontal
Analyse externe Analyse interne
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
45Deuxième exemple : Souvent, on remarque l’installation d’un store au devant des portes des boutiques, sur les terrasses des cafés et des maisons …l’objectif est se protéger des rayons solaires. Prenons le cas d’un store automatisé ; Le store est doté d’un système qui lui permet de changer d’une position initiale à une position finale par simple action de l’utilisateur sur un bouton poussoir. La fonction globale du store est donc : bloquer l’infiltration des rayons solaires.
Le FAST descriptif du produit « Store » est le suivant :
Remarque : Le diagramme de description ci-dessus présente uniquement les fonctions techniques permettant la satisfaction de la fonction globale (Les solutions technologiques ne sont pas représentées).
bloquer l’infiltration des rayons
solaires
Mettre en mouvement
le store
Dérouler/enrouler le store
Guider le store
Limiter le mouvement
Gérer le fonctionnement
du store
Transformer l’énergie
Réduire la vitesse
Analyse externe Analyse interne
Store à manœuvre manuelle Store automatisé
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
46Troisième exemple : Le nombre d’appareils faisant appel à des piles est en constante progression. Dans la plupart des cas, il est intéressant de les remplacer par des batteries rechargeables. Au prix où sont les piles, un tel choix peut aboutir à une économie non négligeable. La fonction de service globale d’un chargeur de batteries est donc :
Assurer une réutilisation des batteries usées
Remarque : Compte tenu des diagrammes FAST ci-dessus (Le store automatisé et le chargeur de batteries), il est indispensable de bien connaître les fonctions techniques de base de l’électronique et de la mécanique ainsi que les composants qui lui sont associées. Parmi les fonctions techniques de base qu’il faut reconnaître, on cite entre autre : • La fonction amplification ; • La fonction transformation de l’énergie ; • La fonction régulation ; • La fonction redressement ; • La fonction filtrage ;
• La fonction signalisation ; • La fonction guidage ; • La fonction réduction de vitesse ; • La fonction transmission…
Assurer une réutilisation des batteries usées
Charger les batteries usées
Abaisser la tension secteur 220V
Redresser la tension
Filtrer la tension
Régler la tension
Amplifier le courant de charge
Créer une tension réguler
Fixer les batteries à recharger
Signaler l’état de fonctionnement du chargeur
Signaler le processus de charge des batteries usées
Analyse externe Analyse interne
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
47La connaissance de ces fonctions techniques est indispensable pour mener une
phase de créativité (établissement d’un diagramme FAST créatif) pour la création d’un nouveau produit ou la reconception d’un ancien.
L’outil FAST est utilisé en phase de conception, cette phase représente la
troisième étape du cycle de vie d’un produit. La phase de conception est représentée par l’actigramme suivant : IV.3 L’outil SADT : (System Analysis for Desigh and Technic) C’est un outil d’analyse fonctionnelle descendante paru en Amérique en 1976. Il est utilisé dans des projets industriels entrepris par THOMSON, AÉROSPATIALE etc. C’est un outil qui peut décrire n’importe quel système et sert pour définir des modèles de systèmes existants, idéaux et réalisables compte tenu des contraintes d’un projet. Les objectifs de cette méthode descendante, modulaire et hiérarchisée permettant de donner un modèle (image de la réalité industrielle) du système sont : • établir un modèle du système pour comprendre son processus de fonctionnement ; • rester au niveau fonctionnel en séparant le QUOI du COMMENT ; • Structurer la démarche d’analyse ; • Formaliser graphiquement la démarche d’analyse.
Le modèle de représentation de la méthode SADT peut prendre deux formes : L’actigramme : Un actigramme est identifié par un verbe d'action, il gère des
données désignées par des noms à partir de directives de contrôle (désignées par des noms aussi) en s'appuyant sur les potentialités des mécanismes. Il génère des données en sortie par création ou par modifications des données en entrée.
Concevoir Besoin exprimé par le CdCF Solutions antérieures
Dossier avant-projet
Rechercher les idées et les
solutions Etudier les (ou la) solutions
Evaluer les (ou la) solutions Be
soin
exp
rim
é pa
r le
CdC
F (1
) So
luti
ons
anté
rieu
res
v(2)
Dos
sier
ava
nt-p
roje
t
Brainstorming FAST
(1)
(2)
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
48 Le datagramme : Un datagramme représente des données créées par des
activités Génératrices (en entrée) et consommées par des activités Utilisatrices (en sortie), sous le contrôle d'activité de contrôle.
La représentation graphique des actigrammes (qui est la forme de SADT le plus couramment utilisé met en œuvre le code MEDS :
• M : Moyens (matériel, logiciel, personnels). C’est la réponse à « QUI fait l’activité ». • E : Entrées (matières d’œuvres, énergies, données, services). C’est la réponse à « SUR QUOI porte ou agit l’activité ». • C : Contrôles (données de contrôles), il s’agit des paramètres qui modulent et paramètrent l’activité. • S : Sorties (matières d’œuvres, énergies, données, services). C’est la réponse à la question « QUE DEVIENNENT » les entrées une foi l’activité est exercée. Le principe de hiérarchisation de la méthode est le suivant : Niveau A-0 : se lit niveau a moins zéro Analyse du système global Niveau A0 : Analyse de la boîte A-0 Niveau A1, A2 : Analyse des boîtes A1 et A2
Activité Entrées Sorties
Contrôles
Moyens SADT : code MEDS
A-0 Le
sen
s de
l’an
alys
e
A1A2
A3
A0
A11 A12
A13
A21A22
A1 A2
etc.…
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
49Premier exemple : Le store Deuxième exemple : La machine à laver le linge.
Pour laver le linge par lave linge, on introduit le linge sale à l’intérieur du tambour et les produits de nettoyage dans l’endroit spécifié, puis on ferme la machine. On règle par la suite les consignes de fonctionnement souhaitées (durée, température) et on met la machine en marche. Ainsi, le processus est déclenché comme suit :
Faire circuler l’eau propre et froide ; Distribuer les produits de nettoyage ;
bloquer l’infiltration des rayons solaires Store en position A
Lumière solaire
Store en position B
Ordre client Energie électrique
Le store
Capter les rayons
solaires Identifier la position du
store Manœuvrer le store
Capteurs Système de commande Moteur
Store en position A
Store en position B
Lumière solaire
Energie électrique Ordre client
Laver le linge
Linge propre Eaux usées Chaleur État de la machine
Linge sale
Energie électrique
Eau propre froide
Produits
Choix du cycle : • la température • La durée
La machine à laver le linge
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
50 Chauffer l’eau (si cette consigne est déclarée par l’utilisateur) ; Remuer le linge sale, l’eau et les produits de nettoyages.
La description ci-dessus permet d’établir l’actigramme suivant :
Energie
Eau propre froide
Produits
Choix du cycle : • la température • La durée
Niveau A-0
Laver le linge
Linge propre Eaux usées Chaleur état de la machine
Linge sale
La machine à laver
Gérer le cycle de
fonctionnement
Faire circuler l’eau
Distribuer les produits
Chauffer
Remuer
Energie Choix du cycle
Eau propre et froide
Informations d’état de la machine
Eaux usées
Chaleur
Consignes opérateur
Eau propre et froide
Produits
Informations de température
Linge sale Ling
e pr
opre
Tambour+Moteur
Résistance chauffante
Distributeur
Pompe
• Temporisateur • Thermostat
Niveau A0
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
51La représentation SADT n’est pas achevée. On peut ouvrir les boîtes
représentant Le niveau A0 (La boîte gérer le fonctionnement, la boîte faire circuler l’eau, la boîte distribuer les produits de nettoyage, la boîte chauffer l’eau et la boîte remuer l’eau, les produits et le linge sale). Ainsi, l’ouverture de la boîte remuer représente le niveau A4, et l’ouverture de la boite chauffer l’eau représente le niveau A3.
V. Conclusion : L’enseignement des sciences de l’ingénieur s’intéresse à l’étude des biens
économiques et plus précisément l’étude des systèmes technologiques qui sont conçus et réalisés pour la satisfaction d’un besoin exprimé ou ressenti. L’approche fonctionnelle et structurelle des systèmes technologique font appel à une démarche d’analyse structurée et progressive.
Ce module présente les outils d’analyses fonctionnelles permettant d’appréhender un système technologique selon deux points de vue bien distinct qui sont : • Une analyse fonctionnelle du besoin : elle met en évidence les fonctions de services assurées par le système par utilisation d’outils d’analyses spécifiques (bête à cornes et diagramme pieuvre appelés aussi APTE traduction de « Applications des techniques d’entreprises Paris » (c’est une étude économique) ; • Une analyse fonctionnelle technique : elle cherche à répondre au comment les fonctions de services seront assurées. Cette analyse interne aux systèmes fait appel à deux outils très intéressants qui sont : le FAST et le SADT(c’est une étude technique).
D’une manière générale, l’analyse fonctionnelle est une démarche qui décrit complètement les fonctions et leurs relations. Elle consiste à rechercher, caractériser, ordonner, hiérarchiser et valoriser les fonctions. C’est une démarche qui repose sur le travail en groupe (En entreprise, les groupes sont pluridisciplinaires) et l’utilisation d’un certain nombre d’outils scientifique autre que les outils FAST, SADT et l’APTE qui sont :
Le brainstorming ; Le tri croisé ; Le contrôle de validité ; L’histogramme ; Les critères d’appréciations des fonctions, leurs niveaux et les flexibilités qui leurs
sont associées. La maîtrise de cette démarche d’analyse et les outils qui lui sont associés sont indispensables pour appréhender :
L’approche fonctionnelle : comment fonctionne le système ? L’approche structurelle : étude des solutions qui réalisent les fonctions ; L’approche comportementale : étude des principes qui régissent les fonctions et les
solutions.
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
52
Fiche n°1 Analyse fonctionnelle du besoin
L’analyse fonctionnelle s’utilise lors d’une analyse créative de conception ou de reconception d’un produit. Elle sert de base pour l’expression fonctionnelle du besoin par l’élaboration d’un cahier des charges fonctionnel. Celui-ci, repose sur deux activités qui sont : - L’analyse du besoin : Elle repose sur l’utilisation des outils suivants : • Questionnaire … • La bête à cornes ; • Le contrôle de validité du besoin ; • Le brainstorming.
- L’étude de faisabilité : Elle repose sur l’utilisation des outils suivants : • Le diagramme pieuvre ; • Le contrôle de validité des fonctions ; • Le brainstorming ; • Le tri croisé.
Définitions : - La fonction d’usage : c’est la raison d’être du produit (c’est la fonction attendue d’un produit) pour répondre au besoin d’un utilisateur ; - Les fonctions principales correspondent directement à cette raison d’être du produit. Elles sont obtenues en établissant les relations entre au moins deux organes du milieu environnant par l’intermédiaire du produit ; - Les fonctions de contraintes correspondent aux fonctions qui limitent la liberté du concepteur par rapport au réalisateur d’un produit et jugées nécessaires par le demandeur. Elles relient le produit à un organe du milieu environnant du produit. Important : - Une fonction, quelle qu’elle soit, s’exprime toujours par un verbe « ou plusieurs » à l’infinitif, et si c’est nécessaire un complément. - Un diagramme des interactions comprend toujours deux parties liées : 1. une partie graphique « diagramme pieuvre » ; 2. une partie descriptive. Exemple1 : Station automatisée de lavage de voitures
K
Le propriétaire de la voiture
la voiture
Station automatisée
Permet à l’utilisateur de nettoyer le châssis de l’extérieur de la voiture
Sur quoi agit-il ? A qui rend t-il service ?
Pour quel but ?
Contrôle de validité du besoin : Pourquoi ce besoin existe-il ? - Pour laver les voitures ; - Pour protéger la peinture des voitures contre les risques du lavage manuel ; - Pour gagner du temps… Qu’est ce qui pourrait faire disparaître ce besoin ou le faire évoluer ? • Disparition : - La disparition des voitures ;
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
53jhggf - La disparition des systèmes automatisés ; - L’avènement de voitures qui ne se salissent pas ; - Des techniciens qui ne maîtrisent pas la maintenance des systèmes automatisés … • Evolution : Evolution des technologies utilisées dans la conception des systèmes automatisés. Exemple 2 : La souris d’ordinateur La partie graphique : La partie descriptive : FP : Déplacer à l’écran un pointeur et valider les choix de l’utilisateur ; FC1 : Se connecter à l’unité centrale pour permettre l’échange d’informations FC2 : facilité la maniabilité de la souris ; FC3 : Alimenter la sourie en énergie ; FC4 : Etre de prise en main facile ; FC5 : Etre agréable à l’œil.
Développer votre savoir-faire en faisant l’analyse fonctionnelle du besoin d’un lave-linge et d’un positionneur de parabole.
Le centre d’intérêt : recenser les organes qui forment le milieu environnent du produit et définir le but attendu de chaque relation interactive.
Utilisateur Ordinateur
Tapis Esthétique
Ergonomie Energie
Souris
FP FC1 FC2
FC3 FC4
FC5
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
54 Fiche 2 : Recherche des solutions technologiques
L’analyse fonctionnelle technique repose sur la recherche des solutions technologiques, il s’agit de l’analyse interne du produit ; Le principe est de traduire le cahier des charges fonctionnel à partir d’une approche interne du produit. Lorsque les fonctions de services sont identifiées, on utilise le diagramme FAST pour représenter les fonctions techniques qui lui sont associées conduisant aux solutions technologiques. Et ceci, dans une organisation logique répondant à deux questions essentielles qui sont : • Pourquoi cette fonction doit-elle être assurée ? • Comment cette fonction doit-elle être assurée ? Exemple de diagramme FAST : Cafetière électrique Fonction d’usage Fonctions techniques Solutions technologiques
Développer votre savoir-faire en faisant l’analyse fonctionnelle interne d’un positionneur
de parabole. Le centre d’intérêt : Le diagramme FAST
Le besoin Les fonctions de services
Le cahier des charges fonctionnel
Les fonctions techniques
Les solutions
Le client + Le concepteur Le concepteur
Analyse fonctionnelle du besoin Analyse fonctionnelle technique (Approche externe du produit) (Approche interne du produit)
Faire du café chaud
Faire chauffer
l’eau
Maintenir le café au chaud
Faire passer l’eau dans le filtre
Réguler la température
de l’eau
Chauffer l’eau
Réservoir d’eau chauffant
Thermostat
Filtre à café
récipient
Tuyau de faible diamètre
Plaque chauffante sous le récipient
Pourquoi ?
Comment ?
L’analyse fonctionnelle – Les savoirs de base - Abdelkrim EL MARRAKCHI
55 Fiche n°3 Le produit et les éléments transformés
La modélisation graphique des fonctions d’un produit permet d’en respecter, sans ambiguïté, les données essentielles et les relations avec le milieu extérieur. Il convient donc d’en respecter les règles de représentation. Parmi les outils de modélisation graphique des fonctions, on trouve l’outil SADT. Le diagramme d’activité SADT : Définitions : • Le produit, c’est ce qui est (ou sera) fourni à l’utilisateur pour répondre à un besoin selon les spécifications du cahier des charges fonctionnel. • La fonction d’usage, c’est la raison d’être du produit. Elle représente la fonction réalisée par le produit pour répondre au besoin d’une utilisateur donné. • La matière d’œuvre, c’est ce sur quoi agit le produit. D’une manière générale, on rencontre trois types de matière d’œuvre : la matière, l’information et l’énergie. • La valeur ajoutée, c’est la différence entre l’état entrant et l’état sortant de la matière d’œuvre apportée par le produit. • Les données de contrôle sont les éléments dont a besoin le produit pour démarrer ou modifier son processus d’élaboration de la valeur ajoutée ; les données de contrôle les plus courants : la présence d’énergie(s), les consignes utilisateur. Important : • Le type de la matière d’œuvre principale n’est pas modifié entre l’entrée et la sortie du produit. Seul, son état qui change. • Il est nécessaire d’isoler le produit étudié de son environnement. Exemple :
Développer votre savoir-faire en faisant la modélisation graphique d’un positionneur de parabole.
Le centre d’intérêt : Le diagramme SADT
Fonction d’usage du produit (La raison d’être du produit)
La ou les matières d’œuvres à l’état entrant
La ou les matières d’œuvres à l’état sortant
Le produit
Les données de contrôle
Préparer du café chaud
Eau dans le réservoir Café en poudre dans
le filtre
Café chaud dans le récipient Chaleur
Cafetière électrique
Energie électrique Consignes utilisateur