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UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6)
FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE
ANNEE 2013 THESE N°2013PA06G059
DOCTORAT EN MEDECINE
SPECIALITE : Médecine générale
PAR
Mlle Sarah ROBERT
Née LE 22 novembre 1986 à Paris
______________
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 25 SEPTEMBRE 2013
CONSTRUCTION ET VALIDATION D’UN SCORE INDIVIDUEL DE
PRECARITE UTILISABLE EN SOINS PRIMAIRES : UNE ETUDE A
PARTIR DE LA COHORTE SANTE, INEGALITES ET RUPTURES
SOCIALES
DIRECTRICE DE THESE Dr Claire RONDET
PRESIDENT DE THESE Pr Anne-Marie MAGNIER
MEMBRES DU JURY Pr Olivier FAIN
Dr Gladys IBANEZ
Dr Laura PETITCOLLOT
2
3
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier en premier lieu Claire Rondet de m’avoir permis de mener à bien cette
thèse, de m’accorder autant de confiance et de me proposer tous ces séduisants projets.
Un très grand merci à Virginie Naël et Pierre Chauvin pour leur aide précieuse et
indispensable.
Je remercie très sincèrement les membres de mon Jury :
Pr Anne-Marie Magnier de m’avoir fait l’honneur de présider cette thèse, et de
l’intérêt que vous portez à mon avenir
Pr Olivier Fain pour votre humanité, et votre pédagogie
Dr Gladys Ibanez, et Dr Laura Petitcollot de m’avoir fait l’honneur d’être membres du
Jury de ma thèse
Je remercie aussi tous les médecins rencontrés avant et pendant mes études qui m’ont
donné goût à mon métier : Jean-Marc, Micheline, Albert, Arnaud Dubedat, Aurélie
Dabreteau, Flavie Kampf, Eleanor Weinstein, Ingrid Nelson et tous les autres …
Merci à mes parents pour votre présence et votre soutien indéfectible à toute épreuve.
J’espère en être digne. Je vous dois tant.
Merci à toute ma famille d’être aussi formidable.
Merci à tous mes amis pour votre bienveillance et les bons moments passés ensemble.
A Ketki.
Merci à Geoffroy pour ton soutien, ta patience, ta présence. Merci de faire partie de ma vie et surtout merci de me faire rêver de vaches violettes.
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Je dédie avant tout cette thèse à mon frère David, disparu à la veille de mon internat. Tu me
manques.
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Liste des PU-PH de la Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie – Paris 6 Site Pitié
ACAR Christophe CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE
AGID Yves FEDERATION DE NEUROLOGIE
AGUT Henri BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE-HYGIENE
ALLILAIRE Jean-François PSYCHIATRIE D’ADULTES
AMOURA Zahir MEDECINE INTERNE
ASTAGNEAU Pascal EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE
AURENGO André BIOPHYSIQUE et MEDECINE NUCLEAIRE
AUTRAN Brigitte IMMUNOLOGIE
BARROU Benoît UROLOGIE
BASDEVANT Arnaud NUTRITION
BAULAC Michel ANATOMIE / NEUROLOGIE
BAUMELOU Alain NEPHROLOGIE
BELMIN Joël MEDECINE INTERNE Ivry
BENHAMOU Albert CHIRURGIE VASCULAIRE
BENVENISTE Olivier MEDECINE INTERNE
BERTRAND Jacques-Charles STOMATOLOGIE ET CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE
BITKER Marc Olivier UROLOGIE
BODAGHI Bahram OPHTALMOLOGIE
BOISVIEUX Jean-François BIOSTATISTIQUES et INFORMATIQUE MEDICALE
BOURGEOIS Pierre RHUMATOLOGIE
BRICAIRE François MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES
BRICE Alexis GENETIQUE
BRUCKERT Eric ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
CABANIS Emmanuel RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE
CACOUB Patrice MEDECINE INTERNE (Chef de service par intérim)
CALVEZ Vincent VIROLOGIE ET BACTERIOLOGIE
CAPRON Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE
CARPENTIER Alexandre NEUROCHIRURGIE
CATALA Martin CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE (département de génétique)
CATONNE Yves CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE
CAUMES Eric MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES
CESSELIN François BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
CHAMBAZ Jean BIOLOGIE CELLULAIRE
CHARTIER-KASTLER Emmanuel UROLOGIE
CHASTRE Jean REANIMATION MEDICALE
CHERIN Patrick MEDECINE INTERNE
CHIGOT Jean-Paul CHIRURGIE GENERALE
CHIRAS Jacques RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE III
CLEMENT-LAUSCH Karine NUTRITION
CLUZEL Philippe RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE II
COHEN David PEDO-PSYCHIATRIE
COHEN Laurent NEUROLOGIE
COMBES Alain REANIMATION MEDICALE
CORIAT Pierre ANESTHESIOLOGIE et REANIMATION CHIRURGICALE
CORNU Philippe NEURO-CHIRURGIE
COURAUD François BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
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DANIS Martin PARASITOLOGIE
DAUTZENBERG Bertrand PNEUMOLOGIE
DAVI Frédéric HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
DEBRE Patrice IMMUNOLOGIE
DELATTRE Jean-Yves NEUROLOGIE (Fédération Mazarin)
DERAY Gilbert NEPHROLOGIE
DERENNE Jean-Philippe PNEUMOLOGIE
DOMMERGUES Marc GYNECOLOGIE - OBSTETRIQUE
DORMONT Didier RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE
DUBOIS Bruno NEUROLOGIE
DURON Jean-Jacques CHIRURGIE DIGESTIVE
DUGUET Alexandre PNEUMOLOGIE
DUYCKAERTS Charles ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
EYMARD Bruno NEUROLOGIE
FAUTREL Bruno RHUMATOLOGIE
FERRE Pascal BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
FONTAINE Bertrand FEDERATION DE NEUROLOGIE
FOSSATI Philippe PSYCHIATRIE D’ADULTES
FOURET Pierre ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
GANDJBAKHCH Iradj CHIRURGIE THORACIQUE et CARDIO-VASCULAIRE
GIRERD Xavier THERAPEUTIQUE / ENDOCRINOLOGIE
GOROCHOV Guy IMMUNOLOGIE
GRENIER Philippe RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE II
GRIMALDI André ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
HAERTIG Alain MEDECINE LEGALE / UROLOGIE
HANNOUN Laurent CHIRURGIE GENERALE
HAUW Jean-Jacques ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
HELFT Gérard DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE
HERSON Serge THERAPEUTIQUE /MEDECINE INTERNE
HEURTIER Agnès ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
HOANG XUAN Khê NEUROLOGIE
ISNARD Richard CARDIOLOGIE et MALADIES VASCULAIRES
ISNARD-BAGNIS Corinne NEPHROLOGIE
JARLIER Vincent BACTERIOLOGIE-HYGIENE
JOUVENT Roland PSYCHIATRIE D'ADULTES
KATLAMA née WATY Christine MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES
KHAYAT David ONCOLOGIE MEDICALE
KIEFFER Edouard CHIRURGIE VASCULAIRE
KLATZMANN David IMMUNOLOGIE
KOMAJDA Michel CARDIOLOGIE et MALADIES VASCULAIRES
KOSKAS Fabien CHIRURGIE VASCULAIRE
LAMAS Georges OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE
LANGERON Olivier ANESTHESIOLOGIE
LAZENNEC Jean-Yves ANATOMIE / CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE
LE FEUVRE Claude DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE
LEBLOND née MISSENARD Véronique HEMATOLOGIE CLINIQUE
LEENHARDT Laurence ENDOCRINOLOGIE / MEDECINE NUCLEAIRE
LEFRANC Jean-Pierre CHIRURGIE GENERALE
LEHERICY Stéphane RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE III
LEHOANG Phuc OPHTALMOLOGIE
LEMOINE François IMMUNOLOGIE
LEPRINCE Pascal CHIRURGIE THORACIQUE
LUBETZKI ép. ZALC Catherine FEDERATION DE NEUROLOGIE
7
LYON-CAEN Olivier FEDERATION DE NEUROLOGIE
MALLET Alain BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE
MARIANI Jean BIOLOGIE CELLULAIRE/MEDECINE INTERNE
MAZERON Jean-Jacques RADIOTHERAPIE
MAZIER Dominique PARASITOLOGIE
MEININGER Vincent NEUROLOGIE (Fédération Mazarin)
MENEGAUX Fabrice CHIRURGIE GENERALE
MERLE-BERAL Hélène HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
METZGER Jean-Philippe CARDIOLOGIE et MALADIES VASCULAIRES
MONTALESCOT Gilles CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES
OPPERT Jean-Michel NUTRITION
PASCAL-MOUSSELLARD Hugues CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE
PAVIE Alain CHIR. THORACIQUE et CARDIO-VASCULAIRE.
PERRIGOT Michel REEDUCATION FONCTIONNELLE
PETITCLERC Thierry BIOPHYSIQUE / NEPHROLOGIE
PIERROT-DESEILLIGNY Charles NEUROLOGIE
PIETTE François MEDECINE INTERNE - Ivry
PIETTE Jean-Charles MEDECINE INTERNE
POIROT Catherine CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE
POYNARD Thierry HEPATO-GASTRO-ENTEROLOGIE
PUYBASSET Louis ANESTHESIOLOGIE REANIMATION CHIRURGICALE
RATIU Vlad HEPATO - GASTRO - ENTEROLOGIE
RICHARD François UROLOGIE
RIOU Bruno ANESTHESIOLOGIE/URGENCES MEDICO-CHIRURGICALE
ROBAIN Gilberte REEDUCATION FONCTIONNELLE -- Ivry
ROUBY Jean-Jacques ANESTHESIOLOGIE ET REANIMATION CHIRURGICALE
SAMSON Yves NEUROLOGIE/URGENCES CEREBRO-VASCULAIRES
SIMILOWSKI Thomas PNEUMOLOGIE
SPANO Jean-Philippe ONCOLOGIE MEDICALE
THOMAS Daniel CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES
TOUITOU Yvan NUTRITION / BIOCHIMIE
TOURAINE Philippe ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
VAILLANT Jean-Christophe CHIRURGIE GENERALE
VAN EFFENTERRE Rémy NEURO-CHIRURGIE
VERNANT Jean-Paul HEMATOLOGIE CLINIQUE
VERNY Marc MEDECINE INTERNE (Marguerite Bottard)
VIDAILHET Marie-José NEUROLOGIE
VOIT Thomas PEDIATRIE NEUROLOGIQUE
WILLER Jean-Vincent PHYSIOLOGIE
ZELTER Marc PHYSIOLOGIE / EXPLORATIONS FONCTIONNELLES
Site Saint-Antoine
AMARENCO Gérard Rééducation fonctionnelle et neurologique Hôpital ROTHSCHILD
AMSELEM Serge Génétique Hôpital TROUSSEAU
ANDRE Thierry Cancérologie Hôpital La Salpétrière
ANTOINE Jean Marie Gynécologie Obstétrique / Médecine de la Reproduction Hôpital TENON
ARACTINGI Sélim Unité de Dermatologie Hôpital TENON
ARLET Guillaume Bactériologie Hôpital TENON
ARRIVE Lionel Radiologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
AUCOUTURIER Pierre INSERM U 712 Hôpital Saint‐Antoine
AUDRY Georges Chirurgie viscérale infantile Hôpital TROUSSEAU
8
BALLADUR Pierre Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT‐ANTOINE
BARDET Jean Cardiologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
BAUD Laurent Explorations fonctionnelles multidisciplinaires Hôpital TENON
BAUDON Jean Jacques Néonatologie Hôpital TROUSSEAU
BEAUGERIE Laurent Gastroentérologie et Nutrition Hôpital SAINT‐ANTOINE
BEAUSSIER Marc Anesthésie – Réanimation Hôpital SAINT‐ANTOINE
BENIFLA Jean Louis Gynécologie Obstétrique Hôpital ROTHSCHILD
BENSMAN Albert Néphrologie, Dialyses et transplantations pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
BERENBAUM Francis Rhumatologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
BEREZIAT Gilbert UMR7079 Physiologie et physiopathologie Campus Jussieu
BERNAUDIN Jean François Histologie biologie tumorale Hôpital TENON
BILLETTE DE VILLEMEUR Thierry Neuro pédiatrie Hôpital TROUSSEAU
BOCCON GIBOD Liliane Anatomie pathologique Hôpital TROUSSEAU
BONNET Francis Anesthésie réanimation Hôpital TENON
BORDERIE Vincent Ophtalmologie CNHO des 15/20
BOUCHARD Philippe Endocrinologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
BOUDGHENE STAMBOULI Franck Radiologie Hôpital TENON
BREART Gérard Gynécologie obstétrique Hôpital TENON
CABANE Jean Médecine interne Hôpital SAINT‐ANTOINE
CADRANEL Jacques Pneumologie Hôpital TENON
CALLARD Patrice Anatomie pathologique Hôpital TENON
CAPEAU Jacqueline Inserm U.680 Faculté de Médecine P. & M. Curie
CARBAJAL SANCHEZ Ricardo Urgences pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
CARBONNE Bruno Gynécologie obstétrique Hôpital SAINT‐ANTOINE
CARETTE Marie France Radiologie Hôpital TENON
CASADEVALL Nicole Hématologie biologique Hôpital SAINT‐ANTOINE
CAYRE Yvon Hématologie immunologie Hôpital DEBRE
CHAZOUILLERES Olivier Hépatologie gastrœntérologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
CHOSIDOW Olivier Dermatologie – Allergologie Hôpital TENON
CHOUAID Christos Pneumologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
CHRISTIN‐MAITRE Sophie Endocrinologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
CLEMENT Annick Pneumologie Hôpital TROUSSEAU
CLERGUE François Détaché au Ministère des Affaires Etrangères : Hôpital Cantonal / Anesthésiologie
24, rue Micheli‐du‐Crest Genève 14 ‐ Suisse
COHEN Aron Cardiologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
CONSTANT Isabelle Anesthésiologie réanimation Hôpital TROUSSEAU
COSNES Jacques Gastro‐entérologie et nutrition Hôpital SAINT‐ANTOINE
COULOMB Aurore Anatomie et cytologie pathologiques Hôpital TROUSSEAU
DAMSIN Jean Paul Orthopédie Hôpital TROUSSEAU
DARAI Emile Gynécologie obstétrique Hôpital TENON
DE GRAMONT Aimery Oncologie médicale Hôpital SAINT‐ANTOINE
DENOYELLE Françoise ORL et chirurgie cervico‐faciale Hôpital TROUSSEAU
DEVAUX Jean Yves Biophysique et médecine nucléaire Hôpital SAINT‐ANTOINE
DOUAY Luc Hématologie biologique Hôpital TROUSSEAU
DOURSOUNIAN Levon Chirurgie orthopédique Hôpital SAINT‐ANTOINE
DUCOU LE POINTE Hubert Radiologie Hôpital TROUSSEAU
DURON Françoise Endocrinologie
DUSSAULE Jean Claude Physiologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
FAUROUX Brigitte Gastro‐entérologie et nutrition pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
FERON Jean Marc Chirurgie orthopédique et traumatologique Hôpital SAINT‐ANTOINE
FLEJOU Jean François Anatomie pathologique Hôpital SAINT‐ANTOINE
FLORENT Christian Hépato gastro‐entérologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
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FRANCES Camille Dermatologie – Allergologie Hôpital TENON
FUNCK BRENTANO Christian Pharmacologie clinique Hôpital SAINT‐ANTOINE
GARABEDIAN Eréa Noël ORL et chirurgie cervico‐faciale Hôpital TROUSSEAU
GARBARG CHENON Antoine Bactériologie virologie Hôpital TROUSSEAU
GATTEGNO Bernard Urologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
GENDRE Jean Pierre Gastro‐entérologie et nutrition Hôpital SAINT‐ANTOINE
GIRARD Pierre Marie Maladies infectieuses et tropicales Hôpital SAINT‐ANTOINE
GIRARDET Jean Philippe Gastro‐entérologie et nutrition pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
GIROT Robert Hématologie biologique Hôpital TENON
GOLD Francis Néonatologie Hôpital TROUSSEAU
GORIN Norbert Hématologie clinique Hôpital SAINT‐ANTOINE
GRATEAU Gilles Médecine interne Hôpital TENON
GRIMFELD Alain Pédiatrie orientation pneumologie et allergologie Hôpital TROUSSEAU
GRIMPREL Emmanuel Pédiatrie générale Hôpital TROUSSEAU
GRUNENWALD Dominique Chirurgie thoracique Hôpital TENON
GUIDET Bertrand Réanimation médicale Hôpital SAINT‐ANTOINE
HAAB François Urologie Hôpital TENON
HELARDOT Pierre Georges Chirurgie viscérale infantile Hôpital TROUSSEAU
HOURY Sidney Chirurgie digestive et viscérale Hôpital TENON
HOUSSET Chantal Biologie cellulaire – Inserm U. 680 Faculté de Médecine P. & M. Curie
JAILLON Patrice Pharmacologie clinique Faculté de Médecine P. & M. Curie
JOUANNIC Jean‐Marie Gynécologie obstétrique Hôpital TROUSSEAU
JUST Jocelyne Pneumologie et allergologie pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
LACAINE François Chirurgie digestive et viscérale Hôpital TENON
LACAU SAINT GUILY Jean ORL Hôpital TENON
LACAVE Roger Histologie biologie tumorale Hôpital TENON
LANDMAN‐PARKER Judith Hématologie et oncologie pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
LAROCHE Laurent Ophtalmologie CHNO des Quinze‐Vingts
LE BOUC Yves Explorations fonctionnelles Hôpital TROUSSEAU
LEBEAU Bernard Pneumologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
LEGRAND Ollivier Hématologie oncologie médicale Hôpital HOTEL DIEU
LEVERGER Guy Hématologie et oncologie pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
LEVY Richard Neurologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
LIENHART André Anesthésie – Réanimation Hôpital SAINT‐ANTOINE
LOTZ Jean Pierre Cancérologie Hôpital TENON
LOUVET Christophe Oncologie médicale Hôpital SAINT‐ANTOINE
MARIE Jean Pierre Hématologie Hôpital HOTEL‐DIEU
MARSAULT Claude Radiologie Hôpital TENON
MASLIAH Joëlle Inserm U.538
MAURY Eric Réanimation médicale Hôpital SAINT‐ANTOINE
MAYAUD Marie Yves Pneumologie Hôpital TENON
MENU Yves Radiologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
MEYER Bernard ORL et chirurgie cervico‐faciale Hôpital TENON
MEYOHAS Marie Caroline Maladies infectieuses et tropicales Hôpital SAINT‐ANTOINE
MICHEL Pierre Louis Cardiologie Hôpital TENON
MILLIEZ Jacques Gynécologie obstétrique Hôpital SAINT‐ANTOINE
MIMOUN Maurice Chirurgie plastique Hôpital ROTHSCHILD
MITANCHEZ Delphine Néonatologie Hôpital TROUSSEAU
MONTRAVERS Françoise Biophysique et médecine nucléaire Hôpital TENON
MURAT Isabelle Anesthésie réanimation Hôpital TROUSSEAU
NICOLAS Jean Claude Virologie Hôpital TENON
OFFENSTADT Georges Réanimation médicale Hôpital SAINT‐ANTOINE
10
PAQUES Michel Ophtalmologie CHNO des 15/20
PARC Yann Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT‐ANTOINE
PATERON Dominique Service d’accueil des Urgences Hôpital SAINT‐ANTOINE
PAYE François Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT‐ANTOINE
PERETTI Charles‐Siegfried Psychiatrie d’adultes Hôpital SAINT‐ANTOINE
PERIE Sophie ORL Hôpital TENON
PETIT Jean Claude Bactériologie virologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
PIALOUX Gilles Maladies infectieuses et tropicales Hôpital TENON
POUPON Raoul Hépatologie et gastro‐entérologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
RENOLLEAU Sylvain Réanimation néonatale Hôpital TROUSSEAU
RODRIGUEZ Diana Neuro‐pédiatrie Hôpital TROUSSEAU
RONCO Pierre Marie Néphrologie et dialyses Hôpital TENON
RONDEAU Eric Urgences néphrologiques – Transplantation rénale Hôpital TENON
ROSMORDUC Olivier Hépato gastro‐entérologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
ROUGER Philippe I.N.T.S. 6,rue Alexandre Cabanel 75739 Paris cedex 15
ROUZIER Roman Gynécologie obstétrique Hôpital TENON
ROZENBAUM Willy Maladies infectieuses et tropicales Hôpital SAINT‐LOUIS
SAHEL José Alain Ophtalmologie CHNO des 15/20
SAUTET Alain Chirurgie orthopédique Hôpital SAINT‐ANTOINE
SEZEUR Alain Chirurgie générale Hôpital des DIACONESSES
SIFFROI Jean Pierre Génétique et embryologie médicales Hôpital TROUSSEAU
SOUBRIER Florent Département de génétique Groupe Hospitalier PITIE SALPETRIERE
TALBOT Jean Noël Biophysique médecine nucléaire Hôpital TENON
THIBAULT Philippe Urologie Hôpital TENON
THOMAS Guy Psychiatrie d’adultes Hôpital SAINT‐ANTOINE
THOUMIE Philippe Rééducation neuro‐orthopédique Hôpital ROTHSCHILD
TIRET Emmanuel Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT‐ANTOINE
TOUBOUL Emmanuel Radiothérapie Hôpital TENON
TOUNIAN Patrick Gastro‐entérologie et nutrition pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
TRAXER Olivier Urologie Hôpital TENON
TRUGNAN Germain Inserm U538 Faculté de Médecine P. & M. Curie
TUBIANA Jean Michel Radiologie Hôpital SAINT‐ANTOINE
UZAN Serge Gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction Hôpital TENON
VALLERON Alain Jacques Unité de santé publique Hôpital SAINT‐ANTOINE
VAYSSAIRAT Michel Cardiologie Hôpital TENON
VAZQUEZ Marie Paule Chirurgie maxillo‐faciale et stomatologie Hôpital TROUSSEAU
WENDUM Dominique Anatomie pathologique Hôpital SAINT‐ANTOINE
WISLEZ Marie Pneumologie Hôpital TENON
Liste des MCU-PH de la Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie – Paris 6
Site Pitié
ANKRI Annick HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
AUBRY Alexandra BACTERIOLOGIE
AXELRAD Herbert PHYSIOLOGIE
BACHELOT Anne ENDOCRINOLOGIE (Stagiaire)
BELLANNE-CHANTELOT Christine GENETIQUE
BENOLIEL Jean-Jacques BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
BENSIMON Gilbert PHARMACOLOGIE
11
BORSOS Anne-Marie BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
BOUTOLLEAU David VIROLOGIE
BROUSSE Geneviève PARASITOLOGIE
BUFFET Pierre PARASITOLOGIE
CARCELAIN-BEBIN Guislaine IMMUNOLOGIE
CARRIE Alain BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
CHARLOTTE Frédéric ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
CHARRON Philippe GENETIQUE/CARDIOLOGIE
COLLET Jean-Philippe DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE
COMPERAT Eva ANATOMIE PATHOLOGIQUE
CORVOL Jean-Christophe PHARMACOLOGIE
COULET Florence GENETIQUE
COUSSIEU Christiane BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
DALOZ Madeleine ANESTHESIOLOGIE ET REANIMATION
DANZIGER Nicolas PHYSIOLOGIE
DATRY Annick PARASITOLOGIE
DELERS Francisco BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
DEPIENNE Christel GENETIQUE (Stagiaire)
DUPONT-DUFRESNE Sophie ANATOMIE/NEUROLOGIE
FOLLEZOU Jean-Yves RADIOTHERAPIE
FOURNIER Emmanuel PHYSIOLOGIE
FRIJA Elisabeth PHYSIOLOGIE
GALANAUD Damien RADIOLOGIE
GAYMARD Bertrand PHYSIOLOGIE 32.GIRAL Philippe NUTRITION/ENDOCRINOLOGIE
GOLMARD Jean-Louis BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE
HABERT Marie-Odile BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE
HALLEY DES FONTAINES Virginie EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE
HOANG VAN Catherine ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
KAHN Jean-François PHYSIOLOGIE
LACOMBE Catherine BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE
LACOMBLEZ Lucette PHARMACOLOGIE
LACORTE Jean-Marc BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
LAURENT Claudine PEDOPSYCHIATRIE (Stagiaire)
LE BIHAN Johanne BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
LE GUERN Eric GENETIQUE
LESOURD Sylvie GENETIQUE
MAKSUD Philippe BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE
MARCELIN-HELIOT Anne Geneviève VIROLOGIE
MAZIERES Léonore PHYSIOLOGIE
MORICE Vincent BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE
NACCACHE Lionel PHYSIOLOGIE
N’GUYEN-KHAC Florence HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
PERNES Jean-François BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE
PIDOUX Bernard PHYSIOLOGIE
ROBERT Jérôme BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE
ROSENHEIM Michel EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE
ROSENZWAJG Michelle IMMUNOLOGIE
ROUSSEAU Géraldine CHIRURGIE GENERALE
SANSON Marc ANATOMIE/NEUROLOGIE
SEBBAN Claude MEDECINE INTERNE / GERIATRIE
SEILHEAN Danielle NEURO-ANATOMIE PATHOLOGIQUE
SIMON Dominique SANTE PUBLIQUE / EPIDEMIOLOGIE
SOUGAKOFF Wladimir BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE
12
STRAUS Christian PHYSIOLOGIE/EXPLORATION FONCTIONNELLE
TANKERE Frederic O.R.L.
TEZENAS DU MONTCEL Sophie BIOSTATISTIQUES et INFORMATIQUE MEDICALE
THELLIER Marc PARASITOLOGIE
TRESCA Jean-Pierre BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
URIOS Paul BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
VEZIRIS Nicolas BACTERIOLOGIE-HYGIENE (stagiaire)
VITTE Elisabeth ANATOMIE/O.R.L.
WAROT Dominique PHARMACOLOGIE
Site Saint-Antoine
ABUAF Nisen HÉMATOLOGIE Hôpital TENON
AMIEL Corinne VIROLOGIE Hôpital TENON
ANCEL Pierre Yves DÉPARTEMENT DE SANTÉ PUBLIQUE Hôpital TENON
APARTIS Emmanuelle PHYSIOLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE
BARBU Véronique BIOLOGIE CELLULAIRE Faculté de Médecine P. & M. Curie BELLOCQ Agnès EXPLORATIONS FONCTIONNELLES Hôpital TENON
BENLIAN Pascale BIOCHIMIE B Hôpital SAINT-ANTOINE
BERTHOLON Jean François EXPLORATIONS FONCTIONNELLES RESPIRATOIRES Hôpital SAINT-
ANTOINE
BIOUR Michel PHARMACOLOGIE Faculté de Médecine P. & M. Curie
BOELLE Pierre Yves INSERM U707 Faculté de Médecine P. & M. Curie
BOFFA Jean Jacques NÉPHROLOGIE ET DIALYSES Hôpital TENON
BOULE Michèle PHYSIOLOGIE Hôpital TROUSSEAU
CARRAT Fabrice INSERM U707 Faculté de Médecine P. & M. Curie
CERVERA Pascale ANATOMIE PATHOLOGIQUE Hôpital SAINT-ANTOINE
CHABBERT BUFFET Nathalie GYNÉCOLOGIE OBSTÉTRIQUE Hôpital TENON
COLOMBAT Magali ANATOMO-PATHOLOGIE Hôpital TENON
DECRE Dominique BACTÉRIOLOGIE VIROLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE
DELHOMMEAU François HÉMATOLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE
DELISLE Françoise BACTÉRIOLOGIE VIROLOGIE Hôpital TENON
DEVAUX Aviva BIOLOGIE DE LA REPRODUCTION GH Pitié-Salpétrière
DEVELOUX Michel PARASITOLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE
EL ALAMY Ismaïl HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUE Hôpital TENON
ESCUDIER Estelle DÉPARTEMENT DE GÉNÉTIQUE Hôpital TROUSSEAU
FAJAC-CALVET Anne HISTOLOGIE EMBRYOLOGIE Hôpital TENON
FERRERI Florian PSYCHIATRIE D'ADULTES Hôpital SAINT-ANTOINE
FLEURY Jocelyne HISTOLOGIE EMBRYOLOGIE Hôpital TENON
FRANCOIS Thierry PNEUMOLOGIE ET RÉANIMATION Hôpital TENON
GARÇON Loïc HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUE Hôpital SAINT-ANTOINE
GARDERET Laurent HÉMATOLOGIE CLINIQUE Hôpital SAINT-ANTOINE
GEROTZIAFAS Grigoris HÉMATOLOGIE Hôpital TENON
GONZALES Marie GÉNÉTIQUE ET EMBRYOLOGIE MÉDICALES Hôpital TROUSSEAU
GOZLAN Joël BACTÉRIOLOGIE VIROLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE
HAYMANN Jean Philippe EXPLORATIONS FONCTIONNELLES Hôpital TENON
HENNEQUIN Christophe PARASITOLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE
JOHANET Catherine IMMUNOLOGIE ET HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUES Hôpital SAINT-ANTOINE
JOSSET Patrice ANATOMIE PATHOLOGIQUE Hôpital TROUSSEAU
JOYE Nicole DÉPARTEMENT DE GÉNÉTIQUE Hôpital TROUSSEAU
KIFFEL Thierry BIOPHYSIQUE ET MÉDECINE NUCLÉAIRE Hôpital SAINT-ANTOINE
13
LACOMBE Karine MALADIES INFECTIEUSES Hôpital SAINT-ANTOINE
LAGRANGE Monique IMMUNOLOGIE ET HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUES Hôpital SAINT-ANTOINE
LAPILLONNE Hélène HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUE Hôpital TROUSSEAU
LASCOLS Olivier INSERM U.680 Faculté de Médecine P. & M. Curie
LEWIN ZEITOUN Maïté RADIOLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE
MANDELBAUM Jacqueline HISTOLOGIE EMBRYOLOGIE CYTOGÉNÉTIQUE ORIENTATION
BIOLOGIE DE LA REPRODUCTION Hôpital TENON
MAUREL Gérard BIOPHYSIQUE ET MÉDECINE NUCLÉAIRE Faculté de Médecine P. & M. Curie
MAURIN Nicole HISTOLOGIE Hôpital TENON
MOHAND-SAID Saddek OPHTALMOLOGIE CHNO des 15/20
MORAND Laurence BACTÉRIOLOGIE VIROLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE
NETCHINE Irène EXPLORATIONS FONCTIONNELLES Hôpital TROUSSEAU
PARISET Claude EXPLORATIONS FONCTIONNELLES ET ENDOCRINIENNES Hôpital TROUSSEAU
PICARD Arnaud CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE Hôpital TROUSSEAU
PLAISIER Emmanuel NÉPHROLOGIE Hôpital TENON
POIRIER Jean Marie PHARMACOLOGIE CLINIQUE Faculté de Médecine P. & M. Curie
POIROT Jean Louis PARASITOLOGIE Faculté de Médecine P. & M. Curie
PORTNOI Marie France DÉPARTEMENT DE GÉNÉTIQUE Hôpital TROUSSEAU
RAINTEAU Dominique INSERM U.538 Faculté de Médecine P. & M. Curie
RAVEL DARRAGI Nadège HISTOLOGIE BIOLOGIE REPRODUCTION Hôpital TENON
ROBERT Annie HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUE Hôpital SAINT-ANTOINE
ROSSIGNOL Sylvie EXPLORATIONS FONCTIONNELLES Hôpital TROUSSEAU
ROUX Patricia PARASITOLOGIE Faculté de Médecine P. & M. Curie
SEBE Philippe UROLOGIE Hôpital TENON
SEBILLE Alain PHYSIOLOGIE Faculté de Médecine P. & M. Curie
SELLAM Jérémie RHUMATOLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE
SEROUSSI FREDEAU Brigitte DÉPARTEMENT DE SANTÉ PUBLIQUE Hôpital TENON
SIBONY Mathilde ANATOMIE PATHOLOGIQUE Hôpital TENON
SIMON Tabassome PHARMACOLOGIE CLINIQUE Faculté de Médecine P. & M. Curie
SOUSSAN Patrick VIROLOGIE Hôpital TENON
STANKOFF Bruno NEUROLOGIE Hôpital TENON
SVRCEK Magali ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES Hôpital SAINT-ANTOINE
TANKOVIC Jacques BACTÉRIOLOGIE VIROLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE
THOMAS Ginette BIOCHIMIE Faculté de Médecine P. & M. Curie
VAN DEN AKKER Jacqueline EMBRYOLOGIE PATHOLOGIQUE ET CYTOGÉNÉTIQUE Hôpital
TROUSSEAU
VAYLET Claire MÉDECINE NUCLÉAIRE Hôpital TROUSSEAU
VIBERT Jean François INSERM U 444 Faculté de Médecine P. & M. Curie
VIGOUROUX Corinne INSERM U680 Faculté de Médecine P. & M. Curie
WEISSENBURGER Jacques PHARMACOLOGIE CLINIQUE Faculté de Médecine P. & M. Curie
WOLF Claude LABORATOIRE DE SPECTROMÉTRIE DE MASSE Faculté de Médecine P. & M. Curie
14
Liste des abréviations
ACC : Artisans, Commerçants et Chefs d’enreprise
ACM : Analyse des Correspondances Multiples
AME : Aide Médicale d’Etat
ANPE : Agence Nationale pour l’Emploi
BEH : Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire
CES : Centre d’Examens de Santé
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CMU : Couverture Médicale Universelle
CMUc : Couverture Médicale Universelle complémentaire
CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique
DIV : Délégation Interministérielle à la ville
DS3 : Déterminants Sociaux et de la Santé et du recours aux Soins
EHESS : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
ENS : Ecole Normale Supérieure
EPICES : Evaluation de la Précarité et des Inégalités de santé dans les CES
HCSP : Haut Comité de la Santé Publique
IC : Intervalle de Confiance
IMC : Indice de Masse Corporelle
INRA : Institut National de la Recherche Agronomique
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
INSERM : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale
InVS : Institut de Veille Sanitaire
IRDES : Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé
IReSP : Institut de Recherche en Santé Publique
IRIS : Ilots Regroupés pour l’Information Statistique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
OR : Odds Ratio
ORS : Observatoire Régional de la Santé
SIDA : Syndrome d’Immuno-Déficience Acquise
SIRS : Santé, Inégalités, et Ruptures Sociales
UPMC : Université Pierre et Marie Curie
VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine
ZUS : Zone Urbaine Sensible
15
SOMMAIRE
I. Introduction ................................................................................................................................... 18
A. Le concept de précarité ............................................................................................................. 19
B. Lien entre précarité et santé ..................................................................................................... 20
II. Revue de la littérature des scores de précarité déjà existants ..................................................... 23
A. Les scores écologiques .............................................................................................................. 24
B. Les scores épidémiologiques ..................................................................................................... 25
1. Les scores épidémiologiques à l’étranger ............................................................................. 25
2. Les scores français individuels de précarité .......................................................................... 26
III. Matériel et méthode ................................................................................................................. 31
A. La population étudiée : la cohorte SIRS .................................................................................... 31
B. Méthodes statistiques ............................................................................................................... 33
C. L’établissement du score ........................................................................................................... 37
1. Les 14 caractéristiques sociodémographiques ..................................................................... 37
2. L’évaluation de l’état de santé, du recours aux soins et de l’alimentation dans l’étude SIRS ..
............................................................................................................................................... 41
D. Analyses des correspondances multiples .................................................................................. 42
E. Les méthodes de validation ....................................................................................................... 42
IV. Résultats .................................................................................................................................... 44
A. Description de la population SIRS 2010 .................................................................................... 44
B. Etude des caractéristiques sociodémographiques en fonction des modalités de santé étudiées
................................................................................................................................................... 46
C. Analyses en régression logistique univariée ............................................................................. 64
D. Analyses en régression logistique multivariée .......................................................................... 82
E. Le score de précarité et son seuil ............................................................................................ 101
F. Les graphiques ACM ................................................................................................................ 103
G. La validation du score .............................................................................................................. 105
1. La distribution du score par sous-groupe de population .................................................... 105
2. La répartition du score par variable de santé ..................................................................... 106
V. Discussion .................................................................................................................................... 109
A. Synthèse .................................................................................................................................. 109
B. Les limites du score ................................................................................................................. 113
C. Les forces du score .................................................................................................................. 118
D. Comparaison aux scores déjà existants ................................................................................... 120
16
E. Perspectives ............................................................................................................................. 121
VI. Conclusion ............................................................................................................................... 123
VII. Bibliographie ............................................................................................................................ 124
VIII. Annexes ................................................................................................................................... 130
IX. Résumé .................................................................................................................................... 137
Liste des Annexes
Annexe 1 : Score de Pascal
Annexe 2 : Les six grands domaines couverts par le questionnaire de Handicap social
Annexe 3 : Critères de qualité utilisés pour l'évaluation de la méthodologie d'élaboration des
scores (d’après Terwee et al.)
Annexe 4 : Les questions de l’étude SIRS
17
18
I. Introduction
Il est maintenant établi dans les esprits des professionnels de santé qu’il existe un lien entre
précarité et état de santé. Très fréquemment dans notre pratique et ce quel que soit notre
lieu d’exercice, nous sommes confrontés à cette précarité. Mais qu’est-ce que la précarité ?
Que nous apporte la littérature sur les liens entre précarité et état de santé ?
Il est très difficile de pouvoir évaluer facilement la précarité en soins primaires.
Quels critères sociodémographiques simples et validés pourraient-être utilisés en pratique
quotidienne de médecine générale, pour repérer facilement les situations sociales difficiles
pouvant entraîner des conséquences sur l’état de santé ?
Effectivement, bien que quelques scores de précarité aient déjà été proposés, il n’en existe aucun qui soit à la fois validé, simple à mettre en œuvre au niveau individuel, multidimensionnel, pertinent, et représentatif de la population française. L’objet de cette thèse sera donc d’établir un tel score.
Pour cela, dans un premier temps, nous étudierons les différents scores déjà existants en
France et à l’étranger, et nous tenterons d’expliquer pourquoi aucun d’entre eux ne permet
d’évaluer de façon simple et validée la précarité en France en soins primaires.
Dans un deuxième temps, nous construirons ce score à partir de la troisième vague de
données de la cohorte SIRS menée en 2010 (Santé, inégalités et ruptures sociales ;
Investigateur principal : U707 Inserm, UPMC) auprès d’un échantillon représentatif de la
population générale d’Ile de France. Pour cela, nous étudierons en analyse par régression
logistique le lien entre caractéristiques sociodémographiques de la population étudiée et
état de santé.
Dans un troisième chapitre, nous analyserons le score finalement établi, et nous le
validerons par différentes méthodes.
Dans une dernière partie, nous discuterons des forces et faiblesses de ce score, des
différents travaux qui pourraient encore être menés à partir de ce travail, et des retombées
potentielles de ce score.
19
A. Le concept de précarité
Joseph Wresinski (1917-1988), prêtre français fondateur du Mouvement des droits de
l’homme ATD Quart Monde, définit en 1987 dans son fameux rapport (1) la précarité comme
"l'absence d'une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l'emploi, permettant aux
personnes et familles d'assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales et
de jouir de leurs droits fondamentaux". La précarité ne caractérise pas une catégorie sociale
particulière mais un ensemble de situations dont les contours sont souvent difficiles à
appréhender. L'insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des
conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit à la grande pauvreté, quand
elle affecte plusieurs domaines de l'existence, qu'elle devient persistante, qu'elle
compromet les chances de réassumer ses responsabilités et de reconquérir ses droits par
soi-même, dans un avenir prévisible.
Cette définition est celle retenue par le Haut Comité de Santé Publique dans son rapport sur
la progression de la précarité en France et ses effets sur la santé (2).
Joseph Wresinski précise en outre que les situations de précarité se développent lorsque les
conditions concernant « le niveau socio-économique, l’habitat, les réserves financières, le
niveau culturel, d’instruction et de qualification professionnelle, les moyens de participation
associative, syndicale et politique » sont défavorables.
Les dimensions de la précarité ainsi énumérées rejoignent les critères retenus dans la
littérature anglo-saxonne, notamment par Peter Townsend en 1987 (3), pour caractériser les
dimensions économiques et sociales de la précarité («material and social deprivation»).
Peter Townsend voit la défaveur sociale comme « un état observable et démontrable de
désavantage relatif face à la communauté locale ou à l’ensemble de la société à laquelle
appartient l’individu, la famille ou le groupe ». Il fait la distinction entre la défaveur
matérielle qui se réfère aux biens ou aux commodités de la vie moderne, et la défaveur
sociale (relations familiales, au travail ou dans la communauté) (4).
A la suite du rapport Wresinski, il faut noter que le terme de précarité va connaître un
succès croissant, s’ajoutant, voire tendant à se substituer, à ceux, plus classiques, de
pauvreté, de misère, de marginalité, de défaveur sociale.
Le terme précarité sera désormais souvent employé, à tort, comme synonyme de pauvreté
ou d’exclusion sociale. Cet amalgame est sûrement accentué par des terminologies
officielles inadéquates employées dans le milieu médical, par exemple « les consultations
précarité » à l’hôpital, qui en fait désignent les consultations faites dans le cadre des
permanences d’accès aux soins de santé (PASS), ou « les équipes mobiles psychiatrie
précarité ».
20
Cet amalgame contribue surtout à circonscrire de façon tout à fait néfaste une notion en
réalité beaucoup plus large et transversale et, donc, à entretenir une opposition — qui, de
notre point de vue, n’a pas lieu d’être — entre les approches « précarité – santé » et «
inégalités sociales de santé », encore trop souvent opposées dans la recherche, les réflexions
sur les pratiques de soins et la définition des politiques de santé (5).
Pour Serge Paugam, la notion de précarité renvoie à une accumulation, éventuellement
transitoire et réversible, de conditions de vie instables, génératrices de difficultés diverses,
qui ont en commun le risque d’une rupture progressive des liens sociaux qui apportent
soutien et reconnaissance dans différentes sphères de socialisation : la famille, le milieu
professionnel, le voisinage, le réseau amical notamment (6).
La notion de précarité ne caractérise pas une catégorie sociale particulière mais synthétise
un ensemble multifactoriel de situations péjoratives.
Elle concerne donc, quantitativement et qualitativement, un nombre beaucoup plus large de
personnes et de situations que les pauvres ou les « exclus ». Elle s’oppose aussi tout à fait à
une vision dualiste d’une société qui serait partagée entre les « inclus » et les « exclus » de
part et d’autre d’une fracture sociale — ou encore entre les « gagnants » et les « perdants »
des reconfigurations sociales en cours, dans le domaine de l’emploi en particulier — et
s’écarte également des catégories construites à partir des dispositifs publics (par exemple les
RMIstes, les chômeurs en fin de droit, etc.) en considérant la vulnérabilité des situations
indépendamment de leur prise en charge par le système d’aide sociale (7).
Finalement, l’évaluation de la vulnérabilité socio-économique individuelle doit prendre en
considération non seulement l’emploi mais également les ressources, la famille, le logement,
l’éducation, la protection sociale, la santé, les liens sociaux.
B. Lien entre précarité et santé
Contrairement à la vision biomédicale qui attribue principalement l’amélioration de la santé
à la qualité des services de santé et aux progrès de la biotechnologie, l’état de santé d’une
population est le résultat de l’influence de nombreux facteurs déterminants. L’étude de ces
déterminants n’est pas simple de part leur multiplicité et les nombreux liens qui existent
entre eux, ce qui rend difficile l’appréciation du rôle spécifique de chacun. La pauvreté et la
précarité agissent incontestablement comme des déterminants de l’état de santé, mais elles
exercent également une influence forte sur d’autres déterminants ce qui rend difficile
l’identification de ceux sur lesquels on peut agir (2).
21
Depuis 20 ans, de nombreuses recherches en France et dans le Monde ont clairement
montré que la précarité s’accompagne d’un risque accru de morbidité et de mortalité. Ainsi,
cela peut concerner le petit poids à la naissance (8) ; la grande prématurité (9) ; les maladies
cardiovasculaires (10) (11) ; la santé mentale (12) (13) ; les maladies respiratoires (14) ; les
cancers (15) (16). En ce qui concerne les cancers, il existe des facteurs pouvant expliquer un
retard au diagnostic et donc au mauvais pronostic (17) tels qu’un moindre accès aux
structures de soins, une moindre observance thérapeutique mais aussi une adhérence moins
forte aux campagnes de dépistage (18) (19) (20) (21) (22).
Malgré le progrès biomédical et technologique continu au cours des 70 dernières années, et
en dépit de l’élargissement de la protection maladie, les inégalités sociales de santé
persistent, voire se sont aggravées au cours des dernières décennies dans l’ensemble des
pays européens (23) et en particulier dans notre pays (24).
Les plus fortes disparités sociales de mortalité sont observées en France pour les causes liées
à l'alcool. Viennent ensuite le diabète, les pathologies respiratoires, le cancer du poumon,
les accidents vasculaires cérébraux, le cancer de l'estomac, le suicide, les accidents,
l'infarctus du myocarde, le cancer de l'intestin et le cancer du pancréas. Quelles que soient
les causes de décès, on constate une augmentation dans le temps du niveau de la
surmortalité du groupe « ouvriers-employés » par rapport au groupe « cadres supérieurs-
professions libérales ». Les comparaisons européennes indiquent que c'est en France et en
Finlande que les disparités sociales de mortalité sont les plus marquées. Pour la France, ces
écarts plus importants s'observent pour la plupart des causes de décès. Le rôle de la
consommation excessive d'alcool est mis en avant pour expliquer cette position spécifique
de la France (25).
Les personnes précaires cumulent aussi les facteurs de risque et présentent des pathologies
à un stade plus avancé que les autres lors du diagnostic. Par ce qu’elle implique comme
perte des repères et des sécurités, par ce qu’elle entraîne en termes de perte de la confiance
en soi, en autrui et en l’avenir, la précarité s’accompagne en effet du risque d’un
affaiblissement du souci de soi et de sa santé.
On s’aperçoit que l’observation de l’état de santé des personnes précaires permet de
compléter la description et d’approfondir l’analyse des inégalités sociales de santé, de
mettre en lumière certains défauts de notre système de santé et de tirer des enseignements
et des pistes d’amélioration qui sont susceptibles d’être utiles à tous (5).
La santé est définie par l’OMS en 1946 comme un état de bien-être physique, mental et
social, qui ne consiste pas seulement en l’absence de maladie et d’infirmité.
La charte d’Ottawa organisée par l’OMS en 1986 (26) complète cette définition en précisant
les conditions nécessaires à la santé : « se loger, accéder à l’éducation, se nourrir
convenablement, disposer d’un certain revenu, bénéficier d’un écosystème stable, compter
22
sur un apport durable de ressources, avoir droit à la justice sociale et à un traitement
équitable », conditions qui avaient été à la base de la charte d’Alma Ata en 1978 et du
programme de l’accès à la santé pour tous (27).
Dans son rapport de 2008, intitulé Les soins de santé primaires : maintenant plus que jamais,
la Directrice Générale de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Margaret Chan,
rappelle que « les valeurs qui sont au cœur de la constitution de l’OMS [il y a plus de 60 ans]
et celles qui ont inspiré la déclaration d’Alma-Ata [en 1978] ont fait leur preuve et ont
montré toute leur pertinence » (28). Ainsi les soins de santé primaires restent considérés
comme un moyen de garantir le droit à la santé pour tous et de réduire les inégalités de
santé, d’atteindre un idéal de justice sociale.
Des travaux comparatifs ont ainsi montré que les systèmes se basant sur des soins de santé
primaires « forts », comme l’Australie, le Canada, le Japon, la Suède, le Danemark, la
Finlande, les Pays-Bas, l’Espagne, le Royaume-Uni, sont plus efficaces pour améliorer la
santé des populations en moyenne que ceux ayant des soins primaires « faibles », — car plus
équitables en termes d’accès aux soins, et avec des dépenses de santé mieux maîtrisées. En
outre, les inégalités sociales de recours aux soins sont réduites dans les pays disposant de
systèmes nationaux de santé, où le reste à charge des patients est limité et où les médecins
généralistes jouent le rôle de « gatekeeper » (29).
Le système ambulatoire ou de soins primaires, parce qu’il est plus proche des patients et
permet ces relations interindividuelles, peut donc en théorie contribuer à la réduction des
inégalités de santé.
En conséquence, il est de notre devoir de repérer en soins primaires les populations les plus
vulnérables. Il n’existe à l’heure actuelle aucun outil validé en France qui permette de le
faire, même si de nombreux scores de précarité ont déjà été proposés et vont être
développés dans le prochain chapitre.
23
II. Revue de la littérature des scores de précarité déjà existants
Les données individuelles exhaustives sur les populations étant plus difficiles à obtenir, les
indices composites de pauvreté (aussi appelés indices de défaveur sociale, ou encore indices
de précarité) basés sur les caractéristiques de l’aire de résidence font légion
comparativement aux indices épidémiologiques.
Deux types d’enquêtes : écologiques et épidémiologiques (2).
Dans les enquêtes « écologiques », le travail consiste à étudier la liaison entre des données
agrégées correspondant à des groupes définis de personnes, chaque groupe étant l’unité
statistique de l’enquête. Classiquement, en prenant comme unité statistique la population
de chacun des pays, il s’agit de mettre en relation les taux de mortalité (générale, par cause,
infantile, maternelle, etc.) et la richesse nationale (PIB par habitant). Ces enquêtes mettent
souvent en évidence des corrélations tout à fait intéressantes, générant ainsi des hypothèses
de travail. Mais, limitées à elles seules, elles ne permettent pas d’affirmer l’existence d’une
liaison causale entre les deux groupes de données considérées, ni encore moins de préciser
le sens de cette liaison. Ce n’est que par raisonnement et interprétation qu’on peut
considérer cette liaison causale comme très probable. La principale limite de ce type
d’analyse est que l’association observée parmi les groupes ne correspond pas forcément à
une association entre les individus, c’est ce qu’on appelle le risque d’ « erreur écologique ».
Dans les secondes enquêtes dites « épidémiologiques », l’unité statistique est la personne.
Sur chaque individu appartenant à la population définie, on recueille une série
d’informations variées (par exemple : sa pathologie, la date et la cause de son décès, le
métier qu’il a exercé, la valeur de son revenu mensuel), et on étudie la liaison entre ces
variables au niveau de l’individu. Ces enquêtes épidémiologiques (principalement enquêtes
cas-témoins ou enquêtes de cohorte) permettent souvent, moyennant des précautions
méthodologiques, d’aller au-delà du simple constat d’une corrélation, mais de remonter –
avec prudence – au caractère causal des liaisons constatées. Par exemple, l’observation du
décès par cancer du poumon chez des sujets dont on connaît par ailleurs la consommation
individuelle de cigarettes, permet de donner une crédibilité très forte au tabac comme cause
du cancer du poumon, ce que n’aurait jamais permis une enquête écologique sur les taux de
mortalité par cancer du poumon de diverses populations et la quantité globale de tabac
consommée par chacune d’elles.
24
A. Les scores écologiques
Les premiers indices pour mesurer les inégalités sociales et économiques ont été proposés
au Royaume-Uni dès les années 80 avec le score de Townsend (3), puis celui de Jarman (30),
et enfin celui de Carstairs et Morris (31).
Ces scores initialement développés pour la planification des soins, et la distribution des
allocations de l’état ont finalement été utilisés pour l’étude des inégalités sociales de santé,
et servent maintenant comme gold-standard pour l’établissement des nouveaux scores
« écologiques » de précarité proposés dans beaucoup des pays du monde Occidental.
L’étude de la littérature a montré qu’il existait de tels scores aux Etats-Unis (32) (33) (34), au
Canada (35) , au Japon (36), en Italie (37) (38), en Espagne (39) et en Belgique (40).
Des indicateurs composites français, inspirés des indices anglo-saxons sus-cités, ont été
proposés dans différents territoires géographiques : en région Nord-Pas-de-Calais (41) ; dans
les communes et cantons du département du Doubs (42) ; dans la communauté urbaine de
Strasbourg (43).
En France, Lucas-Gabrielli et al (44) ont tenté de résumer les situations locales en quelques
types essentiels. Pour se faire, ils ont défini des « paysages socio-sanitaires », qui se
caractérisent par une identité de composition sociale, d’état de santé, d’offre et de
consommation de soins, en utilisant comme unité d’observation les zones d’emploi.
Dans l’étude de Lasbeur et al (9), un lien a été établi entre grande prématurité et quartier de
résidence à Paris et en Petite couronne. Pour cela, un score de privation pour chaque IRIS de
Paris-Petite Couronne est calculé à partir des données de recensement afin d’établir quatre
différents groupes de précarité. L’adresse des mères des enfants grands prématurés est
ensuite recueillie afin d’être rattachée au code de son IRIS de résidence. Il est finalement
trouvé que moins l’environnement est favorable, plus le risque de naissance très
prématurée est élevé.
Les auteurs de ces différentes études menées en France ont montré des corrélations
significatives entre les niveaux de précarité matérielle et/ou sociale mesurés par ces
différents scores et les données sanitaires telles que la périnatalité, la morbidité ressentie,
l’espérance de vie, les taux de mortalité (9) (44) (41).
Les études ont démontré que le fait de vivre dans un quartier pauvre peut avoir un effet
néfaste sur la santé indépendamment des caractéristiques individuelles (45) (46) (47) (48).
Cet effet est lié à l’accessibilité aux soins, à l’insécurité et aux autres expositions à des
facteurs environnementaux. En l’absence de données sur les individus, l’analyse des
25
inégalités à partir de données collectives ne permet pas de faire la part entre effets
individuels et effets agrégés ou contextuels (49) (50).
Ces nombreux indicateurs « écologiques » de précarité sont basés sur des données de
recensement donnant une estimation au niveau de groupes de population, auxquels sont
rattachées les personnes étudiées. Ces indicateurs sont peu précis au niveau individuel et
peuvent conduire à des erreurs de classement.
Finalement, ces indices « territoriaux » permettent de décrire les liens avec la santé des
résidents, l’adéquation avec l’implantation géographique des soins et des services de santé,
ou de contrôler le rôle des facteurs socio-économiques dans l’analyse de l’impact de
l’environnement local sur la santé des habitants, mais ils ne sont pas utilisables en soins
primaires pour détecter et mesurer la précarité au niveau individuel.
B. Les scores épidémiologiques
1. Les scores épidémiologiques à l’étranger
Les scores épidémiologiques déjà proposés dans le monde sont :
- Le score néo-zélandais NZiDep proposé par l’équipe de Salmond (51) ; - Le score suisse DiPCare-Q proposé par l’équipe de Vaucher (52) ; - Le score turc FWID proposé par Eroglu (43) ; - Une adaptation au niveau individuel du score de Townsend proposé par l’équipe
britannique d’Adams (53).
Cependant, par essence, ces scores ne sont pas transposables à la population française, en
raison des différences entre les habitudes sociales et culturelles de ces différents pays avec
la France. A titre d’exemple dans le score Néo-zélandais, le fait d’avoir des chaussures
trouées est un item de repérage de vulnérabilité sociale. Ceci est probablement adapté au
contexte néo-zélandais, mais en France, ceci est juste une marque de pauvreté extrême.
Dans le score FWID, et le score d’Adams, le fait de ne pas posséder de voiture est considéré
comme facteur de vulnérabilité, ce qui dans les centres-villes français ne peut être considéré
comme un facteur de précarité.
26
2. Les scores français individuels de précarité
En France, les premiers scores mesurant la précarité au niveau individuel datent de 1984. Ils
font suite aux travaux d’André Villeneuve sur les populations défavorisées (54).
Il n’existe à ce jour que trois scores individuels de précarité en France : le score établi par
Jean Pascal en 2003 (55) à Nantes, le score EPICES (Evaluation de la Précarité et des
Inégalités de santé dans les CES) établi en 2006 (56), et le score de Handicap social établi en
2007 à Paris (57).
Le score établi par Jean Pascal (55) (Annexe 1), a été construit par un groupe
pluridisciplinaire, constitué de médecins (Urgences, médecine interne, infectiologie, gastro-
entérologie, hygiène, informatique médicale, santé publique), d’assistantes sociales et d’un
odontologiste des hôpitaux de Nantes et de Saint-Nazaire. Le groupe a retenu 5
caractéristiques :
1. bénéfice de la couverture maladie universelle ou de l’aide médicale d’État ;
2. absence de mutuelle santé ou d’assurance maladie complémentaire ;
3. difficultés à payer les médicaments ou les examens médicaux ;
4. bénéfice d’un minimum social (excluant l’allocation supplémentaire invalidité, le
groupe craignant une confusion avec la pension d’invalidité) sous forme de revenu
minimum d’insertion (RMI), allocation adulte handicapé (AAH), allocation parent
isolé (API), allocation solidarité spécifique (ASS), allocation d’insertion (AI), allocation
de veuvage, minimum vieillesse ou allocation supplémentaire de vieillesse ;
5. recherche d’un emploi depuis plus de 6 mois ou d’un 1er emploi.
Une situation de vulnérabilité sociale a été définie par le groupe selon la règle de décision
suivante : “être concerné par au moins 1 de ces 5 critères : 1 ou 4 ou 2 + 3 ou 1 + 5 ou 3 + 5”.
Ce score a ensuite été validé par confrontation avec les critères d’évaluation de la précarité
de deux assistantes sociales. Il en découlait une sensibilité de 70% (IC95%=[64-76]) et une
spécificité de 77% (IC95%=[71-82]).
Cependant, cet indicateur aborde principalement la dimension matérielle de la vulnérabilité.
Seul le critère recherche d’un emploi est un critère social et économique. Pourtant, la
précarité est multidimensionnelle. Elle intègre des caractéristiques matérielles mais aussi
sociales.
Même s’il n’existe pas de « gold-standard » en matière d’évaluation individuelle de la
précarité, cet outil a été évalué par rapport à un diagnostic de précarité établi
27
indépendamment par deux assistantes sociales. Cette démarche pourrait s’apparenter à une
méthode de validation contre critère selon les critères de qualité utilisés pour l'évaluation de
la méthodologie d'élaboration des scores (d’après Terwee et al.) (Annexe 3). Cependant,
l’opinion de deux assistantes sociales pour définir la vulnérabilité ne peut pas être
considérée comme un référentiel fiable, car il existe un biais de subjectivité.
Il semble difficile de généraliser cette étude à l’ensemble de la population consultant en
soins primaires. En effet, la population consultant aux urgences d’un Centre Hospitalier
Universitaire n’est pas représentative de la population française. Il est dommage qu’il n’est
jamais été étudié dans d’autres populations car il a l’avantage d’être simple et rapide à
utiliser ;
Le score de Handicap social (57) (58) (59) (Annexe 2) comprend 111 items qui
couvrent de nombreuses dimensions de la précarité. Ces items sont basés sur les travaux de
l’INSEE menés depuis une vingtaine d’années. Il s’agit d’une forme réduite du questionnaire
de Villeneuve (54). D’un point de vue méthodologique, les publications relatives à sa
construction et à sa validation sont peu détaillées et son calcul demeure complexe.
Il est inenvisageable de pouvoir utiliser ce score en consultation de routine en raison de sa
longueur. En revanche, l’un des atouts de ce score est de classer la population en trois
catégories, et d’éviter la classification dichotomique et stigmatisante des « précaires » et des
« non précaires ». Cet indice envisage qu’il existe un continuum entre les différentes classes
sociales ;
Le score EPICES (56), quant à lui, aborde la précarité d’un point de vue plus
multidimensionnel en recouvrant des déterminants matériels et sociaux de la précarité. Il est
basé sur 11 questions binaires. Il est le score le plus habituellement utilisé dans les mesures
individuelles de la précarité.
28
Tableau 1 : les 11 questions du score EPICES
Les méthodes de validation du score EPICES restent cependant discutables. Le score EPICES
ne répond à presque aucun des critères de qualité utilisés pour l’évaluation de la
méthodologie d’élaboration des scores de Terwee et al. (60) (Annexe 3).
En effet, le coefficient de cohérence interne de Cronbach a été mesuré à 0,410. Il est
communément admis que la valeur de ce coefficient est considérée comme acceptable à
partir de 0,7 (61). Cette valeur relativement basse est expliquée par les auteurs du score
EPICES par le fait que chaque question du score EPICES a une valeur informative propre et
que le score EPICES ne mesure pas une seule dimension de la précarité mais plusieurs (4).
Même s’il n’existe pas de gold-standard en matière d’évaluation individuelle de la précarité,
le score EPICES n’a pas été validé contre critère. Il a simplement été comparé à l’article 2 de
l’arrêté de 1992 (62), afin de montrer que cette définition ne recouvrait pas toutes les
dimensions de la précarité, mais elle n’a pas été considérée comme un gold-standard (63).
Les critères de l’article 2 de l’arrêté de 1992 ont été proposés pour cibler les populations
prioritaires à accueillir en centre d’examens de santé (CES) et sont les suivants : les ayants
droit inactifs âgés de plus de seize ans, les demandeurs d'emploi et leurs ayants droit, les
personnes affiliées à l'assurance personnelle et leurs ayants droit, les titulaires d'un
avantage de retraite ou de préretraite et leurs ayants droit, les autres assurés inactifs et
leurs ayants droit et les populations exposées à certains risques menaçant leur santé.
En ce qui concerne la validité du construit, le score EPICES ne détaille pas les hypothèses
préalables à sa construction.
L’extrapolation de ce score à d’autres populations que celles accueillies en CES (Centre
d’Examens de santé, agissant pour le compte de la Caisse Nationale d’ Assurance Maladie)
est difficile. En effet, les auteurs du score Epices sont partis de la variable continue pour
étudier les relations entre les quintiles et certains déterminants socio-économiques comme
le niveau d’étude, la catégorie socioprofessionnelle et la stabilité de l’emploi mais il n’y a pas
29
eu d’analyses en sous-groupes, comme il est communément admis de faire pour le critère
d’interprétabilité des résultats.
Ce score a été utilisé dans d’autres travaux de recherche sur la santé mais jamais en soins
primaires. Il a été étudié soit à l’hôpital, soit dans le cadre des CES :
- Une étude sur des patients diabétiques hospitalisés dans le service d’endocrinologie
à l’hôpital d’Avicenne à Bobigny (Seine-St-Denis) en 2005 (64).
- Une étude sur des personnes victimes de violences consultant au service de
médecine légale du CHU de St-Etienne (65).
- Une étude sur les associations avec les troubles psychologiques (anxiété, dépression
et perturbations des perspectives temporelles) menée au Centre d’Examens de Santé de
Marseille (66).
- Une étude sur les associations avec les facteurs de risque de cancer qui était basée
sur l’ensemble des consultants des CES en France entre 2002 et 2004 (16).
Le score EPICES n’est pas très discriminant : il est en effet très sensible, mais très peu
spécifique lorsqu’on utilise le seuil communément utilisé de 30,17 pour distinguer les
personnes précaires des non précaires (67).
Aussi, certaines des 11 questions de ce score peuvent paraître inadéquates, trop intrusives
ou difficiles à poser au patient en consultation de routine de médecine générale.
Certaines des réponses à ces questions ne sont pas toujours univoques : qu’est-ce qu’une
« aide matérielle » ? Qu’entend-on par besoins dans la question : « Y-a-t-il des périodes dans
le mois où vous rencontrez de véritables difficultés financières à faire face à vos besoins » ?
En effet, certaines personnes ne prendront en compte que les besoins donnés en exemple
(alimentation, loyer, électricité) et pas d’autres.
De plus, parmi ces questions, certaines sont probablement déjà obsolètes en cette période
de crise économique et d’évolution des habitudes culturelles. Le nombre de personnes ayant
renoncé à leurs vacances ou à leurs projets de vacances par manque d’argent est en
progression en 2010 par rapport à 2005 (année d’établissement du score EPICES) (67). Les
salles de spectacle sont moins fréquentées en raison de l’expansion des nouveaux médias à
domicile.
Finalement, parmi les trois scores de précarité épidémiologiques existants en France, aucun
n’est à la fois validé pour tous les critères usuels habituellement utilisés pour l’élaboration
d’un score, et simple d’utilisation lors des consultations médicales.
30
C’est pourquoi l’objet de cette thèse est de construire un tel score, c’est-à-dire un score multidimensionnel individuel de la précarité qui soit validé et simple d’utilisation en soins primaires.
31
III. Matériel et méthode
A. La population étudiée : la cohorte SIRS
Pour les analyses présentées ici, nous nous sommes appuyés sur les données issues de la
troisième vague d’enquête d’une cohorte représentative de la population générale d’Ile de
France : la cohorte « Santé, inégalités et ruptures sociales » (SIRS).
L’objectif général du programme de recherche SIRS est d’étudier les relations entre les
situations sociales des individus (individuelles et contextuelles) et leurs états et
comportements de santé, ainsi que leurs stratégies et utilisation du système de soins. Il
s’agit de mieux comprendre ce qui détermine les inégalités sociales et territoriales de santé
constatées en France, en l’occurrence ici dans l’agglomération parisienne.
Pour ce faire, ce programme développe et maintient depuis 2005 la cohorte SIRS. Il s’agit de
suivre dans le temps (d’où le terme de « cohorte ») un échantillon représentatif de plusieurs
milliers de franciliens en les interrogeant, tous les 2 à 3 ans, sur leurs conditions de vie et
leur santé (68). Après plusieurs enquêtes pilotes conduites en 2002 et 2003 pour définir la
méthodologie, trois vagues d’enquêtes ont été réalisées, la première en 2005, la seconde en
2007 et la dernière en 2009 - 2010.
La cohorte SIRS est une première française. Il s’agit de la première cohorte de la métropole
parisienne, constituée spécifiquement pour l’étude des déterminants sociaux et territoriaux
de la santé interrogeant les habitants de tous les types de quartiers et de tous les milieux
sociaux.
Le projet SIRS a bénéficié du soutien de l’INSERM (Institut national de la santé et de la
recherche médicale), de l’IReSP (Institut de recherche en santé publique), de la DIV
(délégation interministérielle à la ville), de la Mairie de Paris, de la région Ile-de-France et du
fonds social européen.
Ce programme de recherche a été développé et mené dans une collaboration étroite entre
l’équipe DS3 (Déterminants sociaux et de la santé et du recours aux soins) de l’INSERM et de
l’UPMC (Unité de recherche 707) dirigée par Pierre Chauvin -investigateur principal et garant
de la confidentialité des données nominatives- et l’équipe de recherche sur les inégalités
sociales du centre Maurice Halbwachs (CNRS-EHESS-ENS) dirigée par Serge Paugam. Il
associe également depuis 2009 d’autres équipes sur des thématiques plus spécifiques
notamment, l’Unité de recherche en alimentation et sciences sociales (ALISS) de l’INRA,
l’Unité de recherche Géographie-Cités (CNRS-Paris I-Paris VII), l’Institut de recherche et
documentation en économie de la santé (IRDES), l’Institut de veille sanitaire (InVS) et
l’Observatoire Régional de la Santé (ORS) d’Ile-de-France. Il réunit des chercheurs en santé
publique, épidémiologie, démographie, sociologie et géographie de la santé.
32
La cohorte SIRS est constituée de 3000 personnes incluses par un échantillonnage aléatoire à
trois degrés.
Le premier niveau de tirage est constitué d’IRIS (« Ilots Regroupés pour l'Information
Statistique ») et est stratifié sur la typologie socioprofessionnelle de l’espace francilien établie
par Edmond Préteceille (69) et sur le classement (ou non) en zone urbaine sensible. Cette
typologie se fonde sur la catégorie socioprofessionnelle des personnes actives, la précarité
(ou la stabilité) de l’emploi et le taux de chômage. Elle distingue des quartiers de type «
ouvrier » où les catégories ouvrières sont surreprésentées, de même que les chômeurs et les
personnes ayant un emploi précaire ; des quartiers de type «moyen» où les professions
intermédiaires salariées sont surreprésentées; et des quartiers de type «supérieur» où
prédominent les professions libérales, cadres et chefs d’entreprise, et où les ouvriers sont
massivement sous-représentés.
Au total, 50 IRIS ont été tirés au sort parmi les 2 595 IRIS éligibles de Paris et la 1ère
couronne (75, 92, 93 et 94). Une surreprésentation des IRIS de type ZUS et de la catégorie
ouvrière non ZUS a été effectuée. Au deuxième niveau, 60 logements ont été tirés
aléatoirement dans chaque IRIS. Enfin, un adulte francophone fut sélectionné aléatoirement
dans chaque logement par la méthode des dates anniversaire (celui dont la date
anniversaire à venir est la plus proche de la date de l’entretien). Le recueil de données a été
réalisé par l’administration d’un questionnaire nominatif en face à face. Les participants ont
été interrogés de façon détaillée pendant une durée moyenne de 50 minutes. La base de
données contient plus de 400 variables. Les variables de santé interrogées concernent en
particulier la santé ressentie, certains comportements (tabagisme, alcoolisme, habitudes
alimentaires, activités sportives, etc.), les recours et raisons de non recours aux soins curatifs
et préventifs (dépistages, vaccinations, etc.), les perceptions, soucis et croyances de santé,
les sources d’information en santé. Au niveau de la santé, plusieurs critères sont également
étudiés comme les maladies chroniques, la dépression ou encore le rapport à l’alimentation.
En regard, les caractéristiques sociales concernent le réseau et le capital social, les insertions
sociales, les ruptures vécues au cours de l’enfance et à l’âge adulte, les conditions de vie et
toute une série d’indicateurs subjectifs.
Une troisième catégorie de variables est analysée : les caractéristiques contextuelles du
quartier de résidence, extraites notamment du recensement général de la population ou
encore du système d’information géographique régional.
Les personnes non retrouvées sont remplacées par de nouvelles, tirées au sort selon la
même procédure dans les mêmes 50 quartiers.
En définitive, les critères de non inclusion étaient un état de santé ne permettant pas de
répondre au questionnaire de l’étude, le fait de ne pas parler français ou encore le refus de
participation. Les critères d’inclusion étaient le fait d’être majeur, francophone, d’accepter
de participer à l’enquête et d’habiter dans un des 50 quartiers (IRIS) enquêtés.
33
Avec un taux de refus moyen de 29% parmi les foyers tirés au sort et variant peu d’un
quartier à l’autre, l’échantillon redressé (par des poids de sondage prenant en compte les
sur-échantillonnages mentionnés et la taille des ménages) a été comparé au recensement
général de la population des mêmes départements (INSEE 2009), puis «calé» sur sa
distribution par âge et sexe.
Figure 1 : Localisation des 50 îlots (IRIS) sélectionnés pour l’enquête SIRS
B. Méthodes statistiques
L’ensemble des analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel SAS 9.3 ©.
Afin d’étudier la liaison entre chaque variable sociodémographique et l’état de santé et le
recours aux soins, nous avons utilisé plusieurs méthodes statistiques. Dans un premier
temps, afin d’identifier l’existence d’une association significative entre ces variables, les
pourcentages ont été comparés avec la méthode du chi deux.
Les hypothèses sont :
H0 : La variable état de santé (dégradé/bon) est indépendante de la caractéristique
sociodémographique étudiée.
34
H1 : La variable état de santé (dégradé/bon) est associée à la caractéristique
sociodémographique étudiée.
On rejette H0 avec un seuil de décision de p <0,05.
Dans un deuxième temps, l’intensité de l’association a été mesurée grâce à la méthode de la
régression logistique univariée, ajustée sur l’âge et le sexe, afin de maîtriser les biais de
confusion. Il est connu dans la littérature, qu’en termes de santé, il existe des différences
selon le sexe ou l’âge de du répondant. Nous avons donc voulu tenir compte de l’effet de ces
variables sur nos résultats. Cette méthode permet de mesurer l’intensité de l’association
entre deux variables grâce au calcul de l’Odds Ratio. L’association entre la variable
explicative et la variable dépendante s’analyse également par un test de Wald, pour lequel
les hypothèses sont :
H0 : La probabilité d’observer l’évènement de santé ne dépend pas de la caractéristique
sociodémographique étudiée
H1 : La probabilité d’observer l’évènement de santé dépend de la caractéristique
sociodémographique étudiée
On rejette l’hypothèse nulle, si le degré de signification (p) du test de Wald est inférieur à
5%. On rejette également l’hypothèse nulle si l’intervalle de confiance de l’Odds Ratio à 95%
ne comprend pas 1.
Une différence non significative peut être due :
- A une absence de différence ;
- A une erreur due aux fluctuations d’échantillonnage (risque de première espèce) ;
- A un manque de puissance du à un échantillon trop petit (risque de seconde espèce) ;
Puis, la recherche des facteurs associés, toutes choses égales par ailleurs, à un état de santé
altéré, à un moindre recours aux soins et une moins bonne alimentation a utilisé des
modèles de régression logistique multivariée. L’emploi d’analyses multivariées permet de
contrôler l’ensemble des biais de confusion, quel que soit le type de variables et d’obtenir
une quantification de l’association entre l’événement étudié et chacun des facteurs
l’influençant, tout en tenant compte de l’effet simultané des autres facteurs. On peut ainsi
définir l’effet individuel de la variable étudiée sur l’évènement de santé.
Afin de limiter les éventuels biais statistiques et de garantir la représentativité de
l’échantillon interrogé dans la cohorte SIRS, il a été nécessaire de tenir compte du plan de
sondage. Pour cela un poids théorique de pondération a été calculé, préalablement à
l’enquête, par l’équipe de recherche. Ce poids est composé de deux sous-parties. La
35
première prend en compte la probabilité d’inclusion des répondants liée aux trois phases de
tirages au sort successives (l’IRIS de résidence, le logement au sein de l’IRIS et le résident au
sein du ménage). Cette dernière variait en fonction des différentes strates. En effet, le sur-
échantillonnage des strates IRIS ZUS et des IRIS de type « ouvrier » non ZUS a conduit à une
probabilité d’inclusion plus importante pour les habitants de ces derniers. Afin de corriger
cet écart, le poids théorique à appliquer à chaque individu a pris en compte leur probabilité
d’inclusion. Ainsi, une pondération différente a été assignée à chaque individu de la cohorte.
Ensuite, l’échantillon redressé a été comparé au recensement général de la population des
mêmes départements (INSEE 2009), puis « calé » sur sa distribution par âge et sexe. Le poids
définitif utilisé pour nos analyses statistiques a tenu compte du calage sur marge et de la
pondération théorique initiale afin d’établir des résultats statistiques représentatifs de la
population de l’agglomération parisienne.
Toutes les analyses présentées par la suite sont pondérées afin de se rapprocher au plus de
la population générale.
Grille de lecture des tableaux d’analyse multivariée
L’essentiel des résultats des analyses multivariées sont présentés de la façon suivante. Ici un
extrait de l’analyse des facteurs associés à l’obésité :
Un Odds Ratio (OR) ou rapport de cote en français, est calculé pour chaque variable
explicative : il estime la probabilité (c'est-à-dire la « chance » ou le « risque ») de survenue
de l’évènement quand on présente cette caractéristique sur la probabilité de survenue de
l’événement quand on ne présente pas cette caractéristique. Il s’agit seulement d’une
Obésité
Odds ratio (95% CI)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 2.65 (1.58 - 4.46) Secondaire 2.15 (1.54 - 2.99) Supérieur Ref.
Revenus Revenu ≤ 910 euros 0.67 (0.49 - 0.93) Revenu > 910 euros Ref.
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Française d’au moins un parent étranger 0.91 (0.65 - 1.28) Étrangère 0.96 (0.62 - 1.48)
36
estimation ; c’est pour cela qu’un intervalle de confiance (IC 95%) est également calculé.
Pour interpréter un OR, il faut le comparer à la valeur 1. Si l’intervalle de confiance ne
comprend pas la valeur 1, l’OR est significatif au risque 5% et on dit qu’il y a une association
statistiquement significative. Un OR plus grand que 1 indique une augmentation de la
probabilité de survenue de l’évènement, tandis qu’un OR de moins de 1 indique une
diminution de cette probabilité.
Ainsi, dans notre exemple ci-dessus, les répondants ayant un niveau d’étude primaire ont un
risque 2,65 fois plus élevé que ceux ayant fait des études supérieures (réf.) d’être obèses,
avec un IC 95%= [1,58-4,46]. Cela veut dire qu’il y a 95% de chances que la valeur vraie de
l’OR se situe entre 1,58 et 4,46.
Les personnes qui gagnent moins de 910 euros par mois ont un risque 0,67 fois plus élevé
d’être obèses que celles qui gagnent plus de 910 euros par mois (IC95%=[0,49-0,93]). Elles
sont donc moins sujettes à l’obésité.
Si l’intervalle de confiance à 95% comprend la valeur 1 (ou ce qui revient au même, si le p est
supérieur à 0,05), alors le facteur étudié n’est pas significativement associé à l’évènement
étudié (ici l’obésité).
Ici, les étrangers ne sont pas plus à risque d’être obèses que les français (la référence).
Afin de synthétiser les nombreux résultats statistiques obtenus, des graphiques présentant
l’existence d’une association significative entre les caractéristiques sociodémographiques et
les 18 variables de santé seront présentés dans la section résultats. Une association
statistiquement significative est mise en évidence par le degré de signification du test de
Wald inférieur à 5%. Il s’agit de comprendre avec combien de variables de santé est associée
une caractéristique sociodémographique.
Pour les résultats obtenus avec la régression logistique multivariée, nous avons utilisé la
procédure Stepwise. Pour chaque modèle de régression logistique effectué avec, comme
variable dépendante une variable de santé, et comme variables explicatives les différentes
caractéristiques sociodémographiques étudiées, une méthode de sélection automatique
ascendante des variables explicatives de type forward a été effectuée. Cette procédure part
d’un modèle sans covariable et teste la meilleure covariable à inclure (la plus liée
statistiquement), puis continue à partir du nouveau modèle en sélectionnant une autre
variable (la plus liée statistiquement). La procédure s’arrête quand il n’y a plus de covariable
améliorant significativement le modèle. Le critère d’inclusion d’une variable est un degré de
signification du test de Wald inférieur à 5 %.
37
C. L’établissement du score
Dans un premier temps, afin de construire un score de précarité dans le domaine de la santé
publique, plusieurs caractéristiques sociodémographiques ont été étudiées. Ensuite, ces
caractéristiques ont été associées aux 18 variables de santé étudiées afin de déterminer
lesquelles étaient les plus associées significativement à une santé dégradée dans le but
d’établir qu’un individu est « précaire » vis-à-vis de la santé.
1. Les 14 caractéristiques sociodémographiques
Un consensus de chercheurs (épidémiologistes, sociologues, etc.) de l’équipe DS3
(Déterminants sociaux de la santé et du recours aux soins) de l’INSERM a permis de
sélectionner quatorze caractéristiques à priori parmi l’ensemble du questionnaire SIRS. Cette
sélection a été établie en prenant compte différentes dimensions qui, dans la littérature, ont
été trouvées associées à la précarité sociale.
Nous décrivons ci-après les 14 caractéristiques (dont nous avons volontairement simplifié
l’intitulé pour la suite du travail dans les tableaux et les graphiques), et le détail des
modalités leur correspondant. Nous avons adjoint le sigle (ref.) à chaque item correspondant
à la modalité la moins précaire au niveau de la littérature. L’intitulé exact des questions
telles qu’elles sont posées dans l’étude SIRS sont présentées dans l’Annexe 4.
1. Assurance maladie :
- bénéficier de la sécurité sociale et d’une complémentaire santé (ref.) ;
- bénéficier de la CMU complémentaire, ou de l’aide médicale d’état ;
- bénéficier de la sécurité sociale seule, ou de la CMU seule ;
- n’avoir aucune couverture maladie.
2. Niveau d’études :
- n’avoir jamais été à l’école, ou la dernière classe fréquentée était pendant l’enseignement primaire ;
- la dernière classe fréquentée était pendant l’enseignement secondaire 1er cycle ou 2ème cycle (de la 6è à la terminale) ;
- avoir fait des études supérieures (ref.).
3. Catégories socioprofessionnelles
38
- faire ou avoir fait partie des cadres et professions intellectuelles supérieures (ref.) ;
- faire ou avoir fait partie des professions intermédiaires, être ou avoir été artisans, commerçants, et chefs d’entreprise ;
- être ou avoir été employé ou ouvrier ;
- n’avoir jamais travaillé plus de trois mois.
4. Statut professionnel
- être actif occupé (ref.) :
Occupent un emploi toutes les personnes suivantes : - celles qui aident un membre de leur famille dans leur travail, même sans être rémunérées, - celles en congé annuel, de maladie, de maternité, en congé individuel de formation, de conversion, en dispenses d'activité, etc. - les élèves fonctionnaires, les intérimaires, les intermittents du spectacle
- être étudiant ;
- être chômeur (inscrit ou non à l'ANPE / Pôle Emploi) ;
- être retraité ;
- être inactif (par exemple, handicapé).
5. Sentiment de solitude
L’intitulé exact de la question est le suivant : « d'une façon générale, vous diriez que vous vous sentez » :
- très seul ;
- plutôt seul ;
- plutôt entouré ;
- très entouré (ref.).
6. Situation affective
- ne pas avoir de relation amoureuse importante ;
- avoir une relation amoureuse ou sentimentale importante pour le sujet interrogé, sans pour autant qu’il se considère en couple ;
- être en couple mais ne pas vivre avec son conjoint ;
39
- être en couple et vivre avec son conjoint (ref.).
7. Type de ménage
- une seule personne ;
- mononucléaire : couple, avec ou sans enfant (ref.) ;
- monoparentale : un parent seul avec enfant(s) ;
- «isolés» : autres cas ; cela correspond aux ménages de plusieurs personnes ne vivant pas en couple, y compris un parent vivant avec un enfant de plus de 30 ans, ou par exemple, les colocations.
8. Revenu
Le ménage dispose par mois de :
- plus de 910 euros (ref.) ;
- moins de 910 euros.
910 euros correspond au seuil de pauvreté au moment de l’enquête.
9. Financièrement
L’intitulé exact de la question est le suivant : « Etant donnés les revenus de votre ménage, actuellement, diriez-vous que financièrement.… » :
- vous êtes à l’aise (ref.) ;
- ça va ;
- c’est juste, il faut faire attention ;
- vous y arrivez difficilement.
10. Aide vie quotidienne
L’intitulé exact de la question est le suivant : « En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins, pour vous aider dans la vie quotidienne, vous donner un coup de main (par exemple, vous aider à vous rendre quelque part, pour quelques menus travaux chez vous, garder vos enfants, etc.) :
- oui (ref.) ;
40
- non.
11. Soutien matériel / financier
L’intitulé exact de la question est le suivant : « En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins, pour vous aider financièrement ou matériellement (nourriture, vêtements, etc.) :
- oui (ref.) ;
- non.
12. Soutien affectif / moral
L’intitulé exact de la question est le suivant : « En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins, pour vous apporter un soutien moral ou affectif :
- oui (ref.) ;
- non.
13. Situation dans le logement
- être propriétaire, ou en lien avec ce dernier (membre du ménage, membre de la famille) (ref.) ;
- être locataire ou attaché avec ce dernier ;
- être hébergé.
14. Origine migratoire
- être français né de deux parents français (ref.) ;
- être français né d’au moins un parent étranger ;
- être étranger.
Cette catégorisation recoupe à peu de choses près celle distinguant respectivement les Français d’au moins deux générations, les Français issus de l’immigration et les immigrés.
41
Afin de construire un score de précarité représentatif de la population générale de
l’agglomération parisienne, nous avons choisi de retenir toutes les caractéristiques
sociodémographiques sauf l’âge et le sexe.
Pour calculer ce score, chaque variable sociodémographique a été recodée en variable
quantitative.
Nous avons construit un score ‘a priori’ et additif, c’est-à-dire que nous avons recodé les
modalités des variables manuellement, nous avons attribué la valeur maximum à la modalité
la plus précaire et la valeur minimum à la modalité la moins précaire.
Ensuite, nous avons additionné les différentes modalités. Le choix de la valeur à attribuer à
chaque modalité a été établi par les chercheurs associés à la cohorte SIRS (sociologue,
épidémiologiste, etc.) prenant en compte les différentes caractéristiques qui, dans la
littérature, ont été associées à la précarité.
2. L’évaluation de l’état de santé, du recours aux soins et de
l’alimentation dans l’étude SIRS
L’état de santé de la population, le recours aux soins et l’alimentation ont été caractérisés
selon plusieurs dimensions interrogées dans l’étude SIRS. Nous avons regroupé sous le
terme état de santé des critères objectifs de la santé (obésité = IMC > 30 par exemple), mais
aussi des dimensions de la santé perçue (êtes-vous limité depuis au moins 6 mois à cause
d’un problème de santé psychologique ou physique ? comment est votre état de santé
général ?).
Afin de faciliter les analyses statistiques, nous avons recodé toutes les variables de santé
étudiées en variables qualitatives binaires codées en ‘0’ pour la modalité correspondant à un
« bon » état de santé et ‘1’ pour la modalité correspondant à un état de santé « dégradé ».
Les variables de santé étudiées sont les suivantes :
1. le fait de se sentir limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé
psychologique ou physique ;
2. la présence d’une maladie chronique c’est à dire une maladie qui a duré ou qui peut
durer pendant une période de 6 mois ou plus ;
3. la présence d’un épisode dépressif ;
4. le fait d’avoir des dents à soigner, en mauvais état ou à remplacer ;
5. le fait d’avoir un état de santé général ressenti comme dégradé ;
6. le fait d’avoir un état de santé physique ressenti comme dégradé ;
7. le fait d’avoir un état de santé psychologique ressenti comme dégradé ;
8. le fait de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour ;
9. l’insécurité alimentaire : l’insécurité alimentaire définit la situation où la possibilité de
s’approvisionner en nourriture suffisante et adéquate d’un point de vue nutritionnel
42
et de façon socialement acceptable (sans le recours à la mendicité, au vol, aux dons
ou aux aides alimentaires notamment), est limitée ou incertaine. L’insécurité
alimentaire a été mesurée grâce à l’échelle de mesure « US Household Food Security
Scale (US HFSS) » (70);
10. l’existence d’un surpoids (IMC > 25) calculé par la formule poids sur taille au carré,
grâce au recueil du poids et de la taille ;
11. l’existence d’une obésité (IMC >30) ;
12. le fait que le rythme de vie ou le manque de temps nuise à la qualité de
l’alimentation ;
13. le fait que la situation financière nuise à la qualité de l’alimentation ;
14. le fait de ne pas avoir un médecin régulier : est considéré comme médecin régulier un
médecin que connaît déjà le répondant et qu’il va consulter en priorité s’il est malade
(déclaré ou non à l’assurance maladie) ;
15. le fait de ne pas avoir consulté un médecin spécialiste dans la dernière année ;
16. le fait de ne pas avoir vu de dentiste depuis au moins 2 ans ;
17. le fait de ne jamais avoir fait le test de dépistage du VIH au cours de sa vie. A noter
que toutes les femmes qui ont accouché d’un enfant en France après 1990 ont été
considérées comme ayant fait un test de dépistage du VIH ;
18. le fait d’avoir déjà fait un test de dépistage du VIH mais pas à sa demande.
D. Analyses des correspondances multiples
Afin d’étudier les liens pouvant exister entre les 14 caractéristiques sociodémographiques
considérées, une analyse des correspondances multiples a été effectuée à titre illustratif.
Elle permet en effet d’aboutir à des cartes de représentation sur lesquelles on peut
graphiquement observer de façon aisé les proximités entre les catégories des variables
qualitatives et les observations.
E. Les méthodes de validation
Dans cette thèse, le score n’est validé que selon des critères de validité interne à l’étude
SIRS.
La validation interne d'un score clinique consiste à déterminer ses qualités lorsqu'il est
appliqué à l'échantillon en question.
Le score a été validé par deux méthodes :
- La distribution du score par sous-groupes de population : comme l’âge et le sexe ne
sont pas intégrés dans le score, la distribution du score a été analysée dans ces deux
43
sous-groupes de population.
- La répartition du score par variable de santé : nous avons étudié les liens qui
existaient entre les individus classés précaires à partir du score, et les 18 variables de
santé. La variable « seuil de précarité » créée a été ajoutée en tant que variable
illustrative. Une analyse univariée réalisée par la méthode de la régression logistique
a permis d’étudier le lien entre la variable créée et les différentes variables de santé
étudiées.
IV. Résultats
A. Description de la population SIRS 2010
La cohorte SIRS est constituée de 3006 individus, dont 1411 (46,9%) femmes et 1595 (53,1%)
hommes (figure 2). Les individus âgés entre 18 et 29 ans étaient au nombre de 655 (21.8%),
1201 (39,9%) étaient âgés entre 30 et 49 ans, 654 (21,8%) avaient de 50 à 64 ans et 496
(16,5%) avaient plus de 65 ans.
Figure 2 : Comparaison de la répartition de la population d’étude par tranches d’âge selon le sexe des répondants
Nous observons une proportion de femmes plus importante chez les plus de 65 ans (19,0%
versus 13,7%). A l’inverse parmi les jeunes âgés entre 18 et 29 ans, la proportion d’hommes
est supérieure (23,5% versus 20,2%). Concernant la tranche d’âge 50-64 ans, la proportion
entre les deux sexes est similaire.
Le Tableau 2 ci-dessous présente une description des caractéristiques sociodémographiques
utilisées pour la construction du score de précarité. Certaines variables ont des données
manquantes, mais cela représente moins de 5% de données manquantes, nous considérons
que cela n’a pas d’impact sur la validité des résultats.
23,5
41,1
21,7
13,7
20,2
38,9
21,9 19,0
0,0
5,0
10,0
15,0
20,0
25,0
30,0
35,0
40,0
45,0
18 à 29 ans 30 à 49 ans 50 à 64 ans Plus de 65 ans
%
Tranches d'âge
Hommes
Femmes
Tableau 2 : Description des 14 caractéristiques sociodémographiques concernées pour la construction du score de précarité (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Caractéristiques sociodémographiques
n %
Assurance maladie (n= 3003) Sécurité sociale + complémentaire 2449 81,6 CMUc / AMEª 186 6,2 Sécurité sociale ou CMU seule 351 11,7 Pas de couverture maladie 17 0,6
Niveau d’études (n= 3006) Primaire ou inférieur 221 7,4 Secondaire 1087 36,2 Supérieur 1698 56,5
Catégories socio-professionnelles (n= 2988) Cadres et professions intellectuelles supérieures 565 18,9 Professions intermédiaires + ACC* 907 30,4 Employés + Ouvriers 1275 42,7 Jamais travaillé 241 8,1
Statut professionnel (n= 2978) Actif occupé 1651 55,5 Étudiant 282 9,5 Chômeur 229 7,7 Retraité 595 20,0 Inactif 220 7,4
Sentiment de solitude (n= 2997) Très seul 47 1,6 Plutôt seul 350 11,7 Plutôt entouré 1616 53,9 Très entouré 983 32,8
Situation affective (n= 3006) Pas de relation 723 24,1 Relation amoureuse 348 11,6 Couple non cohabitant 165 5,5 Couple cohabitant 1770 58,9
Type de ménage (n= 3006) Une seule personne 570 19,0 Mononucléaire 1918 63,8 Monoparentale 278 9,2 « isolés » 241 8,0
Revenu (n= 3006) Revenu ≤ 910 euros 971 32,3 Revenu > 910 euros 2035 67,7
Financièrement (n= 2901) Vous êtes à l’aise 641 22,1 Ça va 1036 35,7 C’est juste, il faut faire attention 898 31,0 Vous y arrivez difficilement 326 11,2
Soutien de manière général (Aide vie quotidienne (n= 2998)) Oui 2887 96,3 Non 111 3,7
Soutien matériel / financier (n= 2990) Oui 2673 89,4 Non 317 10,6
Soutien affectif / moral (n= 2969) Oui 2905 97,8 Non 64 2,2
Situation dans le logement (n= 2986) Propriétaire ou attaché au propriétaire 1504 50,4 Locataire ou attaché au locataire 1359 45,5 Hébergé 123 4,1
Origine migratoire (n= 3006) Française de deux parents français 2002 66,6 Française d’au moins un parent étranger 626 20,8 Étrangère 379 12,6
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises
Nous pouvons observer que plus des trois quart des personnes interrogées disposent d’une
sécurité sociale plus une complémentaire santé (81,6%). Plus de la moitié des répondants
ont un niveau d’études supérieur (56,5%). La majorité des personnes étudiées sont ouvriers
ou employés (42,7%). Plus de la moitié des répondants sont des actifs occupés (55,5%). Dans
notre échantillon, 7,4% des individus n’ont jamais travaillé mais également près d’un quart
des répondants sont retraités (20,0%). La majorité des personnes interrogées se sent plutôt
entourée (53,9%) et vit en couple (58,9%), dans un ménage de type mononucléaire (63,8%).
Environ un quart de la population étudiée est célibataire (24,1%). Presqu’un tiers des
personnes interrogées (32,3%) perçoit moins de 910 euros par mois, c’est-à-dire est
considéré comme vivant en dessous du seuil de pauvreté au moment de l’enquête. Environ
un cinquième des individus se sent « à l’aise » financièrement (22,1%). La grande majorité
des répondants bénéficient d’un soutien social, en effet 96,3% peuvent compter sur un
soutien dans la vie quotidienne, 89,4% sur un soutien matériel, et 97,8% sur un soutien
moral en cas de difficultés. Une petite majorité de la population est propriétaire (50,4%).
Environ un cinquième des répondants est de nationalité française dont au moins un des
parents est étranger (20,8%).
B. Etude des caractéristiques sociodémographiques en fonction des
modalités de santé étudiées
L’ensemble des associations significatives entre caractéristiques sociodémographiques et
modalités de santé mises en évidence grâce au test d’indépendance du Chi-2 est présenté
dans les tableaux 3 à 10.
Limité depuis au moins 6 mois*
p Maladie ou problème de santé chronique**
p
n % n %
Sexe
Femme 335 21,1 <0,05 558 35,7 0,76 Homme 250 17,8 500 36,3
Age 18-29 54 8,3 <0,0001 150 23,2 <0,0001
30-49 158 13,2 325 27,7 50-64 167 25,5 287 45,2 ≥ 65 206 41,7 295 61,1
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire 458 18,8 <0,01 896 37,5 <0,001
CMUc / AMEª 56 30,1 55 29,7 Sécurité sociale ou CMU seule 68 19,4 98 28,3 Pas de couverture maladie 3 16,6 9 53,2
Niveau d’études
Primaire ou inférieur 76 34,4 <0,0001 91 42,3 0,09 Secondaire 236 21,9 366 34,4 Supérieur 273 16,1 601 36,1
Catégories socio-professionnelles
Cadres et professions intellectuelles supérieures 175 19,4 0,38 366 41,2 <0,0001 Professions intermédiaires + ACC*** 108 19,2 217 39,7 Employés + Ouvriers 257 20,4 407 32,5 Jamais travaillé 37 15,5 59 25,1
Statut professionnel Actif occupé 207 12,6 <0,0001 494 30,5 <0,0001 Étudiant 20 7,1 55 20,0 Chômeur 53 23,4 84 37,2
Retraité 231 39,0 335 58,3 Inactif 72 33,0 82 37,6
Sentiment de solitude Très seul 18 37,9 <0,0001 24 52,2 <0,0001
Plutôt seul 118 33,8 168 49,4 Plutôt entouré 277 17,2 538 34,0 Très entouré 172 17,6 326 33,8
Situation affective
Pas de relation 187 26,0 <0,0001 292 41,6 <0,0001 Relation amoureuse 47 13,5 107 31,2 Couple non cohabitant 17 10,7 40 24,2 Couple cohabitant 334 18,9 619 35,8
Type de ménage Une seule personne 142 25,1 <0,01 233 42,1 <0,01 Mononucléaire 344 18,0 653 34,7 Monoparentale 46 16,9 84 30,9
« isolés » 52 21,8 87 37,1
Revenu Revenu ≤ 910 euros 370 18,3 <0,01 726 36,4 0,43 Revenu > 910 euros 215 22,3 332 35,0
Financièrement
Vous êtes à l’aise 109 17,0 <0,0001 257 40,7 <0,001 Ça va 160 15,5 325 31,9 C’est juste, il faut faire attention 189 21,1 309 35,3 Vous y arrivez difficilement 104 32,0 136 42,8
Aide vie quotidienne Oui 549 19,1 <0,01 1015 35,9 0,70 Non 34 31,4 40 37,7
Soutien matériel / financier
Oui 452 17,0 <0,0001 897 34,3 <0,0001 Non 127 40,2 154 50,1
Soutien affectif / moral Oui 552 19,1 <0,05 1021 35,9 0,69 Non 20 31,7 24 38,4
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé physique ou psychologique ** Une maladie chronique est une maladie qui a duré ou qui peut durer pendant une période de 6 mois ou plus *** Artisans, commerçants et chefs d’entreprises
48
Limité depuis au moins 6 mois*
p Maladie ou problème de santé chronique**
p
n % n %
Situation dans le logement
Propriétaire ou attaché au propriétaire 340 22,7 <0,0001 598 40,5 <0,0001
Locataire ou attaché au locataire 232 17,2 429 32,4
Hébergé 11 9,0 29 24,4
Origine migratoire
Française de deux parents français 390 19,5 0,32 764 39,0 <0,0001
Française d’au moins un parent étranger 130 21,1 209 34,3
Étrangère 65 17,2 85 22,7
Tableau 3 : Caractéristiques sociodémographiques associées à un problème de santé chronique, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Dans le Tableau 3, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement
significative à un risque plus élevé de :
1. se sentir limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé psychologique ou
physique sont les 14 variables sauf la catégorie socioprofessionnelle et l’origine migratoire.
2. souffrir d’une maladie chronique sont toutes les variables sauf le niveau d’études, le
revenu, le fait de ne pas avoir d’aide dans la vie quotidienne ni de soutien affectif en cas de
difficultés.
49
Épisode dépressif p Dents à soigner p
n % n %
Sexe <0,0001 <0,05 Femme 166 10,4 529 33,4
Homme 85 6,0 517 37,0
Age 0,27 <0,01 18-29 45 6,8 215 33,1
30-49 100 8,4 429 36,0
50-64 64 9,9 257 39,7
≥ 65 41 8,3 144 29,3
Assurance maladie <0,0001 <0,0001 Sécurité sociale + complémentaire 183 7,5 798 32,8
CMUc / AMEª 35 18,7 83 44,7
Sécurité sociale ou CMU seule 29 8,3 158 45,8
Pas de couverture maladie 4 25,2 8 47,1
Niveau d’études <0,0001 <0,0001 Primaire ou inférieur 26 11,5 88 40,1
Secondaire 121 11,1 430 40,0
Supérieur 104 6,1 528 31,3
Catégories socio-professionnelles <0,0001 <0,0001 Cadres et professions intellectuelles supérieures
47 5,1 276 30,8
Professions intermédiaires + ACC* 38 6,7 172 30,7 Employés + Ouvriers 142 11,2 522 41,2
Jamais travaillé 21 8,6 75 31,1
Statut professionnel <0,0001 <0,0001 Actif occupé 105 6,4 602 36,7
Étudiant 17 5,9 80 28,4
Chômeur 39 16,9 93 41,4
Retraité 61 10,2 167 28,5
Inactif 27 12,4 93 42,5
Sentiment de solitude <0,0001 0,10 Très seul 17 35,9 21 45,7
Plutôt seul 91 26,1 138 39,6
Plutôt entouré 102 6,3 546 34,1
Très entouré 41 4,1 335 34,3
Situation affective <0,001 0,22 Pas de relation 88 12,1 235 32,9
Relation amoureuse 31 8,8 136 39,3
Couple non cohabitant 10 6,3 61 36,8
Couple cohabitant 122 6,9 615 35,0
Type de ménage <0,0001 0,06 Une seule personne 62 10,9 186 33,2
Mononucléaire 124 6,5 658 34,5
Monoparentale 36 13,0 117 42,3
« isolés » 29 11,9 85 35,5
Revenu <0,0001 0,67 Revenu ≤ 910 euros 110 11,3 344 35,6
Revenu > 910 euros 141 6,9 702 34,8
Financièrement <0,0001 <0,0001 Vous êtes à l’aise 23 3,6 179 28,0
Ça va 64 6,2 300 29,3
C’est juste, il faut faire attention 82 9,1 352 39,4
Vous y arrivez difficilement 79 24,3 175 53,8
Soutien en général <0,01 0,26 Oui 234 8,1 999 34,9
Non 17 15,4 44 40,1
Soutien matériel 0,07 0,71 Oui 213 8,0 933 35,2
Non 35 11,0 107 34,2
Soutien moral <0,01 0,60 Oui 233 8,0 1009 35,0
Non 12 18,5 25 38,2
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises
50
Épisode dépressif p Dents à soigner p
n % n %
Situation dans le logement <0,0001 <0,0001
Propriétaire ou attaché au propriétaire 95 6,3 433 29,0 Locataire ou attaché au locataire 138 10,1 558 41,4 Hébergé 18 14,6 42 34,5
Origine migratoire <0,01 <0,0001
Française de deux parents français 142 7,1 622 31,3 Française d’au moins un parent étranger 72 11,6 267 43,2 Étrangère 36 9,5 157 41,6
Tableau 4 : Caractéristiques sociodémographiques associées à la présence d’un épisode dépressif ou de dents à soigner, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Dans le Tableau 4, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement
significative à un risque plus élevé :
3. d’épisode dépressif sont les 14 variables sociodémographiques sauf le fait de ne pouvoir
compter sur personne pour soutenir matériellement en cas de difficultés.
4. d’avoir des dents à soigner, en mauvais état ou à remplacer sont l’assurance maladie, le
niveau d’études, la catégorie socioprofessionnelle, le statut professionnel, le ressenti quant
à sa situation financière, la situation dans le logement et l’origine migratoire.
51
État de santé perçu dégradé Général p Physique p Psychologique p
n % n % n % Sexe
Femme 369 23,2 0,11 419 26,3 <0,05 364 22,8 <0,001
Homme 293 20,8 327 23,1 243 17,2
Age
18-29 71 10,8 <0,0001 105 16,1 <0,0001 84 12,8 <0,0001
30-49 220 18,3 254 21,2 244 20,3
50-64 180 27,6 180 27,6 173 26,4
≥ 65 191 38,5 205 41,6 106 21,4
Assurance maladie
Sécurité sociale + complémentaire 494 20,2 <0,0001 563 23,0 <0,0001 457 18,7 <0,0001
CMUc / AMEª 66 35,2 66 35,7 71 38,0
Sécurité sociale ou CMU seule 96 27,3 107 30,4 75 21,3
Pas de couverture maladie 6 39,0 5 32,8 5 27,7
Niveau d’études
Primaire ou inférieur 106 47,9 <0,0001 98 44,5 <0,0001 66 30,0 <0,0001
Secondaire 303 27,9 322 29,7 274 25,2
Supérieur 253 14,9 325 19,1 267 15,8
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures
143 15,7 <0,0001 176 19,4 <0,0001 123 13,6 <0,0001
Professions intermédiaires + ACC* 115 20,4 133 23,5 116 20,6
Employés + Ouvriers 357 28,0 388 30,5 317 24,9
Jamais travaillé 37 15,4 39 16,4 49 20,4
Statut professionnel
Actif occupé 270 16,4 <0,0001 315 19,1 <0,0001 289 17,5 <0,0001
Étudiant 20 6,9 32 11,4 36 12,8
Chômeur 70 30,7 79 34,7 73 32,0
Retraité 227 38,2 238 40,1 139 23,4
Inactif 73 33,1 79 35,7 64 28,9
Sentiment de solitude Très seul 26 54,7 <0,0001 25 52,8 <0,0001 28 59,1 <0,0001
Plutôt seul 159 45,4 155 44,2 173 49,5
Plutôt entouré 325 20,1 367 22,8 300 18,6
Très entouré 150 15,2 195 19,9 102 10,4
Situation affective
Pas de relation 215 29,7 <0,0001 246 34,1 <0,0001 192 26,6 <0,0001
Relation amoureuse 52 15,0 53 15,1 68 19,6
Couple non cohabitant 18 11,1 26 15,9 25 15,0
Couple cohabitant 377 21,3 420 23,8 322 18,2
Type de ménage
Une seule personne 155 27,1 <0,0001 177 31,0 <0,001 146 25,6 <0,0001
Mononucléaire 376 19,6 432 22,5 318 16,6
Monoparentale 61 22,1 66 23,8 81 29,2
« isolés » 70 29,0 71 29,5 62 25,6
Revenu
Revenu ≤ 910 euros 414 20,4 <0,01 481 23,6 <0,05 380 18,7 <0,01
Revenu > 910 euros 248 25,5 265 27,3 227 23,4
Financièrement
Vous êtes à l’aise 94 14,7 <0,0001 115 18,1 <0,0001 66 10,3 <0,0001
Ça va 163 15,7 210 20,3 165 15,9
C’est juste, il faut faire attention 251 27,9 253 28,2 215 24,0
Vous y arrivez difficilement 136 41,7 143 44,0 140 42,9
Aide vie quotidienne
Oui 626 21,7 <0,05 712 24,7 0,30 575 19,9 0,06
Non 35 31,9 32 29,0 30 27,3
Soutien matériel / financier
Oui 524 19,6 <0,0001 597 22,4 <0,0001 496 18,6 <0,0001
Non 133 41,9 143 45,3 106 33,5
Soutien affectif / moral
Oui 621 21,4 <0,0001 712 24,5 <0,05 573 19,7 <0,01
Non 29 44,6 25 38,3 23 35,1
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises
52
État de santé perçu dégradé Général Physique Psychologique
n % n % n %
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire 306 20,3 <0,05 337 22,4 <0,01 261 17,3 <0,001
Locataire ou attaché au locataire 332 24,4 380 27,9 310 22,8
Hébergé 23 18,8 27 22,2 32 26,1
Origine migratoire
Française de deux parents français 384 19,2 <0,0001 459 22,9 <0,001 376 18,8 <0,05 Française d’au moins un parent étranger 173 27,6 189 30,3 142 22,7 Étrangère 106 28,0 97 25,6 89 23,4
Tableau 5 : Caractéristiques sociodémographiques associées à un état de santé (général, physique ou psychologique) dégradé, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Dans le Tableau 5, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement
significative à un risque plus élevé :
5. d’avoir un état de santé général ressenti comme dégradé sont les 14 variables.
6. d’avoir un état de santé physique ressenti comme dégradé sont les 14 variables sauf le fait
de ne pouvoir compter sur personne pour aider dans la vie quotidienne en cas de
difficultés.
7. d’avoir un état de santé psychologique ressenti comme dégradé sont les 14 variables sauf
le fait de ne pouvoir compter sur personne pour aider dans la vie quotidienne en cas de
difficultés.
53
Consommation <5 fruits et légumes par jour
p Insécurité alimentaire
p
n % n % Sexe <0,0001 0,87 Femme 718 45,3 100 6,3 Homme 771 55,5 90 6,4
Age <0,0001 <0,0001 18-29 413 64,2 55 8,3 30-49 606 50,7 91 7,6 50-64 293 45,3 39 6,0 ≥ 65 177 36,0 5 1,0
Assurance maladie <0,0001 <0,0001 Sécurité sociale + complémentaire 1228 46,6 94 3,8 CMUc / AMEª 121 64,9 52 27,7 Sécurité sociale ou CMU seule 230 65,7 38 10,9 Pas de couverture maladie 10 63,8 7 39,1
Niveau d’études 0,05 <0,0001
Primaire ou inférieur 121 55,0 28 12,7 Secondaire 559 51,8 93 8,5 Supérieur 810 48,2 69 4,1
Catégories socio-professionnelles <0,0001 <0,0001
Cadres et professions intellectuelles supérieures
361 40,4 16 1,7
Professions intermédiaires + ACC* 282 50,4 23 4,1 Employés + Ouvriers 702 55,4 127 10,0 Jamais travaillé 138 57,8 24 9,9
Statut professionnel <0,0001 <0,0001 Actif occupé 801 49,0 90 5,5 Étudiant 172 62,3 16 5,8 Chômeur 167 73,1 38 16,4 Retraité 217 36,9 12 1,9 Inactif 114 51,8 33 15,0
Sentiment de solitude <0,0001 <0,0001 Très seul 34 71,9 9 19,9 Plutôt seul 211 61,0 49 14,0 Plutôt entouré 801 50,2 89 5,5 Très entouré 438 44,8 41 4,1
Situation affective <0,0001 <0,05
Pas de relation 420 58,7 60 8,3 Relation amoureuse 201 59,1 25 7,2 Couple non cohabitant 103 62,7 14 8,6 Couple cohabitant 764 43,5 90 5,1
Type de ménage <0,0001 <0,0001 Une seule personne 312 55,1 32 5,6 Mononucléaire 868 45,8 80 4,2 Monoparentale 175 63,0 48 17,1 « isolés » 135 56,7 31 12,7
Revenu <0,0001 <0,0001 Revenu ≤ 910 euros 551 57,6 115 11,9 Revenu > 910 euros 938 46,4 75 3,7
Financièrement <0,0001 <0,0001 Vous êtes à l’aise 212 33,5 1 0,1 Ça va 473 46,1 9 0,9 C’est juste, il faut faire attention 523 58,8 75 8,4 Vous y arrivez difficilement 231 71,2 95 29,0
Soutien en général <0,05 <0,0001 Oui 1422 49,7 170 5,9 Non 66 59,5 19 17,5
Soutien matériel 0,52 <0,0001 Oui 1318 49,9 152 5,7 Non 164 51,8 36 11,3
Soutien moral <0,01 0,26 Oui 1427 49,6 178 6,1 Non 45 70,1 6 9,6
54
Consommation <5 fruits et légumes par jour
p Insécurité alimentaire p
n % n %
Situation dans le logement <0,0001 <0,0001 Propriétaire ou attaché au propriétaire 610 41,0 19 1,3 Locataire ou attaché au locataire 781 57,9 160 11,7 Hébergé 80 65,0 11 9,0
Origine migratoire <0,01 <0,0001
Française de deux parents français 946 47,7 76 3,8 Française d’au moins un parent étranger 336 54,5 54 8,7 Étrangère 207 54,7 60 15,8
Tableau 6 : Caractéristiques sociodémographiques associées au rapport à l’alimentation, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Dans le Tableau 6, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement
significative à un risque plus élevé :
8. de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour sont les 14 variables sauf le niveau
d’études et le soutien matériel.
9. d’être en insécurité alimentaire sont toutes les variables sauf le soutien moral.
55
Surpoids p Obésité p
n % n %
Sexe <0,0001 0,30 Femme 395 24,8 169 10,6
Homme 504 35,7 134 9,5
Age <0,0001 <0,0001 18-29 139 21,2 29 4,5
30-49 348 29,0 117 9,8
50-64 225 34,4 99 15,1
≥ 65 188 37,9 58 11,6
Assurance maladie <0,001 0,38 Sécurité sociale + complémentaire 698 28,5 245 10,0
CMUc / AMEª 59 31,6 24 13,1
Sécurité sociale ou CMU seule 139 39,5 33 9,3
Pas de couverture maladie 4 27,2 1 2,9
Niveau d’études <0,0001 <0,0001
Primaire ou inférieur 93 42,1 43 19,5
Secondaire 375 34,5 158 14,6
Supérieur 432 25,5 102 6,0
Catégories socio-professionnelles <0,0001 <0,001 Cadres et professions intellectuelles supérieures 234 25,9 64 7,1
Professions intermédiaires + ACC* 167 29,5 57 10,2
Employés + Ouvriers 454 35,6 161 12,6
Jamais travaillé 35 14,6 20 8,2
Statut professionnel <0,0001 <0,0001
Actif occupé 483 29,2 164 9,9 Étudiant 39 13,9 3 1,0
Chômeur 84 36,5 22 9,7
Retraité 230 38,6 73 12,3
Inactif 56 25,4 38 17,1
Sentiment de solitude 0,10 0,16 Très seul 21 44,1 3 6,2
Plutôt seul 95 27,1 46 13,2
Plutôt entouré 492 30,4 153 9,5
Très entouré 290 29,5 99 10,1
Situation affective <0,0001 <0,01
Pas de relation 208 28,8 63 8,7
Relation amoureuse 67 19,1 21 6,1
Couple non cohabitant 23 13,8 13 7,9
Couple cohabitant 602 34,0 206 11,6
Type de ménage <0,01 <0,01 Une seule personne 140 24,6 49 8,5
Mononucléaire 606 31,6 201 6,7
Monoparentale 70 25,2 39 14,1
« isolés » 84 34,8 14 5,9
Revenu <0,05 0,13 Revenu ≤ 910 euros 265 27,3 86 8,9
Revenu > 910 euros 635 31,2 217 10,7
Financièrement 0,18 <0,0001 Vous êtes à l’aise 184 28,7 39 6,1
Ça va 297 28,7 75 7,3
C’est juste, il faut faire attention 268 29,9 131 14,6
Vous y arrivez difficilement 113 34,8 43 13,3
Soutien en général 0,94 0,82 Oui 865 30,0 292 10,1
Non 33 29,6 10 9,5
Soutien matériel <0,001 0,47 Oui 773 28,9 265 9,9
Non 121 38,2 36 11,2
Soutien moral 0,32 0,35 Oui 873 30,0 294 10,1
Non 16 24,3 4 6,5
56
Surpoids p Obésité p
n % n %
Situation dans le logement 0,41 <0,05 Propriétaire ou attaché au propriétaire 462 30,7 139 9,2 Locataire ou attaché au locataire 405 29,8 157 11,5 Hébergé 31 25,1 6 4,6
Origine migratoire <0,0001 0,34
Française de deux parents français 544 27,2 191 9,6 Française d’au moins un parent étranger 221 35,4 67 10,7 Étrangère 135 35,5 45 11,8
Tableau 7 : Caractéristiques sociodémographiques associées à la présence d’un surpoids ou d’une obésité, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Dans le Tableau 7, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement
significative à un risque plus élevé :
10. de surpoids sont toutes les caractéristiques sauf le sentiment de solitude, le ressenti quant
à sa situation financière, le soutien en général, le soutien moral et la situation dans le
logement.
11. d’obésité sont le niveau d’étude, la CSP, le statut professionnel, le sentiment de solitude, la
situation affective, le type de ménage, le ressenti quant à ses ressources financières, et la
situation dans le logement.
57
Rythme de vie nuisant à l’alimentation
p Situation financière nuisant à l’alimentation
p
n % n %
Sexe <0,05 0,43 Femme 477 29,9 282 17,7
Homme 478 33,9 234 16,6
Age <0,0001 <0,0001 18-29 316 48,2 131 20,0
30-49 467 38,9 235 19,6
50-64 146 22,3 117 17,9
≥ 65 26 5,3 34 6,9
Assurance maladie 0,13 <0,0001 Sécurité sociale + complémentaire 757 30,9 338 13,8
CMUc / AMEª 60 32,4 88 47,2
Sécurité sociale ou CMU seule 130 37,0 86 24,3
Pas de couverture maladie 4 24,3 5 32,4
Niveau d’études <0,0001 <0,0001 Primaire ou inférieur 34 15,5 72 32,4
Secondaire 304 28,0 233 21,4
Supérieur 616 36,3 212 12,5
Catégories socio-professionnelles 0,12 <0,0001
Cadres et professions intellectuelles supérieures
264 29,1 65 7,2
Professions intermédiaires + ACC* 186 32,9 70 12,4
Employés + Ouvriers 430 33,7 314 24,6
Jamais travaillé 73 30,3 67 27,7
Statut professionnel <0,0001 <0,0001
Actif occupé 652 39,5 253 15,3 Étudiant 153 54,3 58 20,6
Chômeur 68 29,9 88 38,4
Retraité 31 5,3 49 8,2
Inactif 33 14,9 63 28,6
Sentiment de solitude <0,001 <0,0001
Très seul 10 22,2 18 37,1
Plutôt seul 143 40,7 108 30,8
Plutôt entouré 495 30,7 273 16,9
Très entouré 304 30,9 115 11,7
Situation affective <0,001 <0,0001 Pas de relation 242 33,4 166 23,0
Relation amoureuse 152 43,7 65 18,5
Couple non cohabitant 77 47,0 28 16,9
Couple cohabitant 483 27,3 258 14,6
Type de ménage <0,0001 <0,0001 Une seule personne 179 31,5 100 17,5
Mononucléaire 565 29,5 263 13,7
Monoparentale 119 42,8 99 35,6
« isolés » 91 37,8 56 23,1
Revenu 0,38 <0,0001 Revenu ≤ 910 euros 319 32,8 262 27,0
Revenu > 910 euros 636 31,2 255 12,5
Financièrement <0,0001 <0,0001 Vous êtes à l’aise 162 25,3 4 0,6
Ça va 329 31,8 58 5,6
C’est juste, il faut faire attention 315 35,0 249 27,8
Vous y arrivez difficilement 128 39,2 188 57,7
Soutien en général 0,19 <0,01 Oui 924 32,0 487 16,9
Non 29 26,1 29 26,4
Soutien matériel <0,001 <0,05 Oui 879 32,9 443 16,6
Non 72 22,8 70 22,1
Soutien moral 0,22 0,93 Oui 921 31,7 494 17,0
Non 16 24,6 11 17,4
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises
58
Rythme de vie nuisant à l’alimentation
p Situation financière nuisant à l’alimentation
p
n % n %
Situation dans le logement <0,0001 <0,0001 Propriétaire ou attaché au propriétaire 384 25,5 137 9,1 Locataire ou attaché au locataire 511 37,6 355 26,1 Hébergé 45 36,1 25 20,3
Origine migratoire 0,86 <0,0001
Française de deux parents français 634 31,7 260 13,0 Française d’au moins un parent étranger 195 31,2 153 24,4 Étrangère 125 32,9 104 27,5
Tableau 8 : Caractéristiques sociodémographiques associées aux facteurs perçus comme jouant un rôle néfaste sur l’alimentation, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Dans le Tableau 8, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement
significative à un risque plus élevé :
12. que le rythme de vie ou le manque de temps nuise à la qualité de l’alimentation sont
toutes les variables sauf l’assurance maladie, la catégorie socioprofessionnelle, le revenu,
le soutien en général, le soutien moral, et l’origine migratoire.
13. que la situation financière nuise à la qualité de l’alimentation sont toutes les variables sauf
le soutien moral.
59
Dernière visite chez le dentiste > 2 ans
p Ne pas avoir de médecin régulier**
p Ne pas avoir consulté un médecin spécialiste ***
p
n % n % n %
Sexe <0,0001 <0,0001 <0,0001 Femme 254 28,1 128 8,1 356 22,2
Homme 396 16,0 194 13,9 647 45,9
Age <0,01 <0,0001 <0,0001
18-29 171 26,1 138 21,3 285 43,6
30-49 232 19,4 108 9,2 435 36,3
50-64 134 20,6 47 7,4 169 26,0
≥ 65 113 22,8 28 5,7 113 22,8
Assurance maladie <0,0001 <0,0001 <0,0001 Sécurité sociale + complémentaire 482 19,7 233 9,6 734 30,0
CMUc / AMEª 47 25,1 21 11,6 67 35,8
Sécurité sociale ou CMU seule 115 32,8 62 18,0 194 55,6
Pas de couverture maladie 6 35,0 3 17,9 7 45,5
Niveau d’études <0,0001 <0,0001 <0,0001 Primaire ou inférieur 84 38,1 13 5,9 91 41,3
Secondaire 262 24,1 88 8,1 425 39,3
Supérieur 304 17,9 221 13,2 486 28,6
Catégories socio-professionnelles <0,0001 0,57 <0,0001 Cadres et professions intellectuelles supérieures
166 18,3 105 11,8 230 25,4
Professions intermédiaires + ACC* 88 15,5 54 9,6 153 27,2
Employés + Ouvriers 348 27,4 137 10,8 535 42,0
Jamais travaillé 46 18,9 23 9,6 79 33,0
Statut professionnel <0,01 <0,0001 <0,0001 Actif occupé 327 19,8 185 11,3 570 34,6
Étudiant 63 22,5 53 19,0 120 42,7
Chômeur 68 29,8 31 13,7 106 46,5
Retraité 132 22,1 33 5,6 145 24,3
Inactif 58 26,2 17 7,8 48 21,8
Sentiment de solitude 0,08 0,32 <0,05 Très seul 14 29,6 6 11,9 21 43,7
Plutôt seul 90 25,9 48 13,7 103 29,5
Plutôt entouré 346 21,5 165 10,3 570 35,3
Très entouré 198 20,1 104 10,7 304 31,0
Situation affective <0,01 <0,0001 <0,0001 Pas de relation 183 25,3 88 12,3 286 39,5
Relation amoureuse 79 22,8 70 20,3 132 37,8
Couple non cohabitant 47 28,2 9 5,7 55 33,3
Couple cohabitant 341 19,3 154 8,8 530 30,0
Type de ménage <0,01 <0,05 0,11 Une seule personne 136 23,9 69 12,2 197 34,7
Mononucléaire 391 20,4 181 9,5 615 32,1
Monoparentale 51 18,4 36 13,0 95 34,1
« isolés » 72 29,9 37 15,4 95 39,5
Revenu <0,05 0,20 <0,001 Revenu ≤ 910 euros 232 24,0 114 11,9 370 38,2
Revenu > 910 euros 418 20,6 208 10,3 632 31,1
Financièrement <0,0001 <0,05 <0,0001 Vous êtes à l’aise 104 16,3 60 9,5 169 26,4
Ça va 195 18,9 138 13,4 338 32,6
C’est juste, il faut faire attention 240 26,8 86 9,7 322 36,0
Vous y arrivez difficilement 88 27,1 29 8,9 130 39,8
Soutien en général <0,05 0,34 0,66 Oui 614 21,3 307 10,8 961 33,3
Non 35 31,2 15 13,7 39 35,4
Soutien matériel <0,05 <0,01 <0,05 Oui 563 21,1 302 11,4 911 34,1
Non 84 26,4 18 5,9 86 27,2
Soutien moral <0,001 0,74 0,89 Oui 616 21,3 311 10,8 969 33,4
Non 26 40,7 6 9,5 21 32,6
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises *** Ou un médecin traitant que vous allez voir en priorité **** Au cours des 12 derniers mois
60
Dernière visite chez le dentiste > 2 ans
p Ne pas avoir de médecin régulier
p Ne pas avoir consulté un médecin spécialiste
p
n % n % n %
Situation dans le logement <0,0001 0,10 <0,0001 Propriétaire ou attaché au propriétaire 261 17,3 140 9,4 427 28,4 Locataire ou attaché au locataire 342 25,2 159 11,8 514 37,9 Hébergé 38 30,7 16 12,5 58 46,9
Origine migratoire <0,05 0,07 <0,0001
Française de deux parents français 413 20,7 223 11,3 593 29,7 Française d’au moins un parent étranger
135 21,7 52 8,4 240 38,4
Étrangère 102 26,9 47 12,6 169 44,5
Tableau 9 : Caractéristiques sociodémographiques associées au recours aux soins chez les médecins (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Dans le Tableau 9, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement
significative à un risque plus élevé :
14. de ne pas avoir un médecin régulier sont l’assurance maladie, le niveau d’étude, le statut
professionnel, la situation affective, le type de ménage, le ressenti quant à sa situation
financière et le soutien matériel.
15. de ne pas avoir consulté un médecin spécialiste dans la dernière année sont toutes les
caractéristiques sauf le type de ménage, le soutien dans la vie quotidienne et le soutien
moral.
16. de ne pas avoir vu de dentiste depuis au moins 2 ans sont toutes les caractéristiques sauf
le sentiment de solitude.
61
Ne jamais avoir fait un test de dépistage du sida***
p Avoir déjà fait un test de dépistage du sida mais pas « à sa demande »
p
n % n %
Sexe <0,0001 <0,0001 Femme 518 32,5 462 49,7
Homme 649 46,0 281 37,7
Age <0,0001 <0,0001 18-29 277 42,3 90 25,4
30-49 223 18,6 396 45,1
50-64 297 45,4 182 56,1
≥ 65 370 74,5 76 62,6
Assurance maladie <0,0001 0,42 Sécurité sociale + complémentaire 940 38,4 619 44,7
CMUc / AMEª 51 27,3 50 43,4
Sécurité sociale ou CMU seule 168 47,8 73 44,4
Pas de couverture maladie 4 26,5 2 19,0
Niveau d’études <0,0001 <0,0001 Primaire ou inférieur 151 68,1 37 72,8
Secondaire 452 41,6 256 46,6
Supérieur 564 33,2 450 41,9
Catégories socio-professionnelles <0,0001 0,09
Cadres et professions intellectuelles supérieures
317 35,0 252 44,2
Professions intermédiaires + ACC* 216 38,2 131 40,8
Employés + Ouvriers 494 38,8 323 47,1
Jamais travaillé 125 51,8 33 35,7
Statut professionnel <0,0001 <0,0001 Actif occupé 454 27,5 485 43,6
Étudiant 150 53,3 18 14,0
Chômeur 79 34,5 51 35,5
Retraité 426 71,5 101 62,2
Inactif 52 23,5 84 73,8
Sentiment de solitude 0,10 0,21 Très seul 25 52,4 9 42,3
Plutôt seul 143 40,7 72 37,3
Plutôt entouré 634 39,2 406 45,6
Très entouré 360 36,6 256 45,0
Situation affective <0,0001 <0,0001 Pas de relation 393 54,4 100 32,2
Relation amoureuse 116 33,4 42 18,6
Couple non cohabitant 38 23,1 31 25,5
Couple cohabitant 619 35,0 570 56,1
Type de ménage <0,0001 <0,0001 Une seule personne 271 47,6 73 24,9
Mononucléaire 720 37,6 563 52,7
Monoparentale 63 22,6 60 31,0
« isolés » 112 46,6 48 39,9
Revenu <0,01 0,17 Revenu ≤ 910 euros 413 42,6 201 41,8
Revenu > 910 euros 753 37,0 542 45,5
Financièrement 0,26 <0,001 Vous êtes à l’aise 251 39,2 192 52,5
Ça va 419 40,5 255 44,6
C’est juste, il faut faire attention 347 38,6 193 39,2
Vous y arrivez difficilement 112 34,3 76 39,6
Soutien en général 0,69 0,92
Oui 1223 38,9 713 44,4
Non 41 37,0 29 45,0
Soutien matériel <0,0001 0,95 Oui 1004 37,6 675 44,4
Non 157 49,6 65 44,7
Soutien moral 0,06 0,51 Oui 1124 38,7 717 44,3
Non 33 50,5 15 50,3
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises *** Au cours de votre vie
62
Ne jamais avoir fait un test de dépistage du sida
p Avoir déjà fait un test de dépistage du sida mais pas « à sa demande »
p
n % n %
Situation dans le logement <0,0001 <0,0001
Propriétaire ou attaché au propriétaire 650 43,2 403 50,0
Locataire ou attaché au locataire 403 33,3 316 39,6
Hébergé 62 50,4 22 39,9
Origine migratoire 0,68 <0,001
Française de deux parents français 786 39,3 475 41,1 Française d’au moins un parent étranger 241 38,5 166 50,1 Étrangère 140 36,9 103 54,6
Tableau 10 : Caractéristiques sociodémographiques associées au dépistage du sida, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Dans le Tableau 10, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement
significative à un risque plus élevé :
17. de ne jamais avoir fait le test de dépistage du VIH au cours de sa vie sont toutes les
caractéristiques sauf le sentiment de solitude, le ressenti quant à sa situation financière, le
soutien en général, le soutien moral et l’origine migratoire.
18. d’avoir fait un test de dépistage du VIH mais pas à sa demande sont le niveau d’étude, le
statut professionnel, la situation affective, le type de ménage, le ressenti quant à ses
ressources financières, la situation dans le logement, et l’origine migratoire.
Pour synthétiser les nombreux résultats statistiques, voici un graphique qui présente le nombre
d’associations significatives entre les caractéristiques sociodémographiques et les 18 variables de
santé.
Figure 3 : Nombre de variables de santé étudiées associées significativement à chacune des caractéristiques sociodémographiques, analyses univariées.
15
16
14
18
11
17
16
12
16
7
13
7
16
13
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
Assurance maladie
Niveau d'études
Catégories socio-professionnelles
Statut professionnel
Sentiment de solitude
Situation affective
Type de ménage
Revenu
Situation financière
Aide vie quotidienne
Soutien matériel / financier
Soutien affectif / moral
Situation dans le logement
Origine migratoire
Variables de santé étudiées
63
Même si les 14 variables ne sont pas toujours statistiquement associées aux déterminants de
santé, nous remarquons que chacune d’entre elles prise séparément est associée
significativement à au moins une dizaine de déterminants de santé sauf les modalités de soutien
affectif et de soutien dans la vie quotidienne.
Ainsi, il ressort de cette analyse que les 14 variables sociodémographiques sélectionnées à priori
sont associées à un risque plus élevé d’état de santé dégradé, de moindre recours aux soins et de
moins bonne alimentation.
64
C. Analyses en régression logistique univariée
L’ensemble des analyses en régression logistique univariée est présenté dans les tableaux 11 à 18.
Limité depuis au moins 6
mois*** Maladie ou problème de santé chronique****
OR ajusté (95% CI) ** OR ajusté (95% CI)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 3,07 (2,16 - 4,37) 0,94 (0,67 - 1,32) Sécurité sociale ou CMU seule 1,48 (1,09 - 2,01) 0,79 (0,61 - 1,02) Pas de couverture maladie 1,30 (0,32 - 5,17) 2,83 (1,04 - 7,72)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 1,61 (1,16 - 2,22) 0,74 (0,54 - 1,01) Secondaire 1,33 (1,09 - 1,63) 0,82 (0,70 - 0,98)
Supérieur Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires +ACC* 1,06 (0,80 - 1,40) 1,01 (0,80 - 1,26) Employés + Ouvriers 1,40 (1,11 - 1,76) 0,82 (0,68 - 0,99) Jamais travaillé 1,77 (1,13 - 2,77) 0,80 (0,56 - 1,14)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 1,12 (0,63 - 1,99) 0,83 (0,57 - 1,20) Chômeur 2,76 (1,93 - 3,96) 1,55 (1,15 - 2,10) Retraité 1,74 (1,19 - 2,55) 1,19 (0,84 - 1,69) Inactif 2,97 (2,13 - 4,15) 1,22 (0,89 - 1,66)
Sentiment de solitude Très seul 2,29 (1,19 - 4,39) 1,70 (0,92 - 3,16) Plutôt seul 2,09 (1,56 - 2,79) 1,66 (1,28 - 2,16) Plutôt entouré 0,92 (0,74 - 1,14) 0,96 (0,80 - 1,14) Très entouré Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 1,60 (1,28 - 2,01) 1,36 (1,11 - 1,66) Relation amoureuse 1,11 (0,78 - 1,58) 1,21 (0,92 - 1,58) Couple non cohabitant 0,73 (0,43 - 1,24) 0,75 (0,51 - 1,11) Couple cohabitant Ref. Ref.
Type de ménage Une seule personne 1,18 (0,92 - 1,50) 1,11 (0,91 - 1,37) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 1,33 (0,93 - 1,90) 1,13 (0,85 - 1,51) « isolés » 1,43 (1,00 - 2,04) 1,22 (0,90 - 1,64)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,41 (1,15 - 1,72) 0,99 (0,83 - 1,17) Revenu > 910 euros Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1,23 (0,92 - 1,63) 0,85 (0,68 - 1,05) C’est juste, il faut faire attention 1,81 (1,37 - 2,39) 0,98 (0,79 - 1,23) Vous y arrivez difficilement 3,81 (2,72 - 5,34) 1,49 (1,12 - 1,99)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 1,64 (1,06 - 2,54) 0,87 (0,57 - 1,33)
Soutien matériel/financier Oui Ref. Ref. Non 2,14 (1,64 - 2,79) 1,26 (0,98 - 1,62)
Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 1,50 (0,85 - 2,63) 0,82 (0,48 - 1,40)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1,08 (0,88 - 1,32) 0,97 (0,82 - 1,15) Hébergé 0,64 (0,34 - 1,23) 0,75 (0,48 - 1,17)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1,36 (1,07 - 1,72) 0,94 (0,77 - 1,15) Étrangère 1,16 (0,86 - 1,58) 0,56 (0,43 - 0,73)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence *** limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé psychologique ou physique **** Une maladie chronique est une maladie qui a duré ou qui peut durer pendant une période de 6 mois ou plus
Tableau 11 : Caractéristiques sociodémographiques associées à un problème de santé chronique, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur le sexe et l’âge)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement
au fait de se sentir limité depuis au moins 6 mois, et la présence d’une maladie chronique
sont les suivantes :
1. le fait de se sentir limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé
psychologique ou physique : les détenteurs de la CMU complémentaire ou de l’AME,
les individus bénéficiant de la sécurité sociale sans complémentaire santé, les
individus n’ayant pas fait d’études supérieures, les employés et les retraités, les
individus n’ayant jamais travaillé, les chômeurs, les retraités, les inactifs, les individus
se sentant très seuls et plutôt seuls, les célibataires, les personnes éprouvant des
difficultés financières, les individus n’ayant personne pour les soutenir dans la vie
quotidienne ou financièrement en cas de besoin, et les français nés d’au moins un
parent étranger sont plus à risque de se sentir limités depuis au moins 6 mois à
cause d’un problème de santé psychologique ou physique.
2. la présence d’une maladie chronique c’est-à-dire une maladie qui a duré ou qui peut
durer pendant une période de 6 mois ou plus : les individus sans aucune couverture
maladie, les chômeurs, les individus se sentant plutôt seuls, et les individus
éprouvant des difficultés financières sont plus à risque d’avoir une maladie
chronique. En revanche, les individus ayant fait des études secondaires, ainsi que les
employés et les ouvriers sont moins à risque de présenter une maladie chronique.
Les étrangers ont un risque plus faible d’avoir une maladie chronique que les français
avec un OR à 0,56 (IC95%=[0,43-0,73]).
Episode dépressif Dents à soigner
OR ajusté** (95% CI) OR ajusté** (95% CI)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 3,14 (2,09 - 4,72) 1,67 (1,23 - 2,27) Sécurité sociale ou CMU seule 1,32 (0,87 - 2,00) 1,77 (1,41 - 2,24) Pas de couverture maladie 4,32 (1,39 - 13,42) 2,10 (0,79 - 5,54)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 2,03 (1,26 - 3,26) 1,57 (1,16 - 2,11) Secondaire 1,91 (1,45 - 2,52) 1,47 (1,25 - 1,72) Supérieur Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1,28 (0,82 - 2,00) 1,02 (0,81 - 1,28) Employés + Ouvriers 2,30 (1,63 - 3,26) 1,64 (1,36 - 1,97) Jamais travaillé 1,91 (1,06 - 3,42) 1,21 (0,86 - 1,69)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 1,16 (0,61 - 2,19) 0,74 (0,53 - 1,03) Chômeur 3,35 (2,21 - 5,08) 1,23 (0,92 - 1,65) Retraité 2,83 (1,63 - 4,91) 0,59 (0,41 - 0,85) Inactif 1,83 (1,16 - 2,90) 1,30 (0,97 - 1,74)
Sentiment de solitude Très seul 14,40 (7,25 - 28,62) 1,64 (0,91 - 2,98) Plutôt seul 8,62 (5,78 - 12,86) 1,28 (0,99 - 1,65) Plutôt entouré 1,61 (1,11 - 2,35) 0,99 (0,84 - 1,17) Très entouré Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 2,05 (1,51 - 2,78) 1,01 (0,83 - 1,23) Relation amoureuse 1,53 (0,99 - 2,36) 1,31 (1,02 - 1,69)
Couple non cohabitant 1,05 (0,54 - 2,03) 1,14 (0,81 - 1,60) Couple cohabitant Ref. Ref.
Type de ménage Une seule personne 1,80 (1,29 - 2,51) 1,01 (0,82 - 1,23) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 2,05 (1,37 - 3,08) 1,45 (1,11 - 1,88) « isolés » 2,14 (1,38 - 3,33) 1,13 (0,85 - 1,51)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,78 (1,36 - 2,32) 1,08 (0,91 - 1,27) Revenu > 910 euros Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1,87 (1,15 - 3,06) 1,07 (0,86 - 1,34) C’est juste, il faut faire attention 2,73 (1,69 - 4,41) 1,70 (1,37 - 2,13) Vous y arrivez difficilement 9,17 (5,59 - 15,04) 2,98 (2,25 - 3,95)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 2,12 (1,24 - 3,63) 1,27 (0,86 - 1,87)
Soutien matériel / Financier Oui Ref. Ref. Non 1,42 (0,95 - 2,10) 1,01 (0,78 - 1,31)
Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 2,71 (1,41 - 5,19) 1,14 (0,68 - 1,90)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1,87 (1,41 - 2,49) 1,81 (1,53 - 2,13) Hébergé 3,19 (1,81 - 5,60) 1,40 (0,94 - 2,09)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1,74 (1,29 - 2,36) 1,69 (1,40 - 2,03) Étrangère 1,43 (0,97 - 2,11) 1,56 (1,24 - 1,96)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence
Tableau 12 : Caractéristiques sociodémographiques associées à un épisode dépressif ou à des dents à soigner, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur l’âge et le sexe)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement
à un épisode dépressif ou au fait d’avoir des dents à soigner sont les suivantes :
3. La présence d’un épisode dépressif : les personnes bénéficiant de la CMU
complémentaire ou de l’AME, et les personnes sans aucune couverture maladie ont
un risque respectivement 3,14 (IC95%=[2,09-4,72]), et 4,32(IC95%=[1,39-13,42]) fois
plus important d’être dépressifs que les personnes bénéficiant d’une sécurité sociale
et d’une mutuelle. Le fait de se sentir très seul, et seul augmente fortement le
risque d’être dépressif par rapport au fait d’être très entouré puisque les OR sont
respectivement à 14,40 (IC95%=[7,25-28,62]) et 8,62 (IC95%=[5,78-12,86]). Les
personnes éprouvant de grosses difficultés financières ont 9,17 (IC95%=[5,59-
15,04]) fois plus de chance d’être dépressives que les individus se sentant à l’aise
financièrement. Le personnes n’ayant pas fait d’études supérieures, les employés et
les ouvriers, les individus n’ayant jamais travaillé, les chômeurs, les retraités, les
inactifs, les individus plutôt entourés, les personnes qui ne sont pas dans un type de
ménage mononucléaire, les personnes qui gagnent moins de 910 euros par mois, les
personnes qui ne sont pas à l’aise financièrement, les personnes n’ayant personne
pour les soutenir dans la vie quotidienne ou affectivement en cas de difficultés, les
locataires et les hébergés, et enfin, les français nés d’au moins un parent étranger
sont eux aussi plus à risque de présenter un épisode dépressif.
4. Le fait d’avoir des dents à soigner, en mauvais état ou à remplacer : être retraité
semble être un facteur protecteur quant à la santé bucco-dentaire, puisque l’OR est
à 0,59 (IC95%=[0,41-0,85]). En revanche, avoir une sécurité sociale sans
complémentaire santé, la CMU, l’AME, ne pas avoir fait d’études supérieures, être
employé ou ouvrier, être en relation amoureuse, ressentir des difficultés financières,
être locataire ou hébergé, et être français issus d’au moins un parent étranger ou
être étranger augmentent le risque d’un état de santé bucco-dentaire altéré.
État de santé perçu dégradé Général Physique Psychologique
OR ajusté** (95% CI) OR ajusté (95% CI) OR ajusté (95% CI)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref, Ref, Ref, CMUc / AMEª 3,14 (2,25 - 4,38) 2,48 (1,79 - 3,43) 3,15 (2,28 - 4,35) Sécurité sociale ou CMU seule 2,04 (1,56 - 2,68) 1,86 (1,44 - 2,41) 1,46 (1,10 - 1,94) Pas de couverture maladie 4,10 (1,43 - 11,70) 2,15 (0,74 - 6,24) 2,09 (0,70 - 6,26)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 3,73 (2,74 - 5,07) 2,51 (1,86 - 3,41) 2,08 (1,50 - 2,89) Secondaire 2,09 (1,73 - 2,53) 1,71 (1,43 - 2,05) 1,75 (1,44 - 2,11) Supérieur Ref, Ref, Ref,
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref, Ref, Ref, Professions intermédiaires + ACC* 1,49 (1,13 - 1,97) 1,34 (1,03 - 1,74) 1,68 (1,27 - 2,23) Employés + Ouvriers 2,72 (2,16 - 3,42) 2,20 (1,78 - 2,72) 2,31 (1,83 - 2,92) Jamais travaillé 2,14 (1,38 - 3,33) 1,32 (0,87 - 2,00) 2,63 (1,75 - 3,96)
Statut professionnel Actif occupé Ref, Ref, Ref, Étudiant 0,67 (0,39 - 1,16) 0,75 (0,47 - 1,17) 1,28 (0,81 - 2,03) Chômeur 2,75 (1,99 - 3,80) 2,53 (1,85 - 3,44) 2,79 (2,03 - 3,85)
Retraité 2,04 (1,41 - 2,96) 1,84 (1,27 - 2,66) 1,56 (1,05 - 2,31) Inactif 2,35 (1,70 - 3,24) 2,19 (1,60 - 2,99) 1,73 (1,25 - 2,40)
Sentiment de solitude Très seul 5,86 (3,16 - 10,89) 3,96 (2,16 - 7,28) 12,68 (6,77 - 23,75)
Plutôt seul 4,31 (3,26 - 5,71) 2,94 (2,25 - 3,84) 8,60 (6,39 - 11,59) Plutôt entouré 1,35 (1,09 - 1,68) 1,15 (0,94 - 1,40) 1,97 (1,55 - 2,51) Très entouré Ref, Ref, Ref,
Situation affective Pas de relation 1,77 (1,43 - 2,19) 1,74 (1,42 - 2,13) 1,98 (1,59 - 2,47) Relation amoureuse 1,01 (0,72 - 1,41) 0,77 (0,55 - 1,07) 1,52 (1,12 - 2,08) Couple non cohabitant 0,63 (0,38 - 1,05) 0,76 (0,49 - 1,18) 1,01 (0,64 - 1,59) Couple cohabitant Ref, Ref, Ref,
Type de ménage Une seule personne 1,30 (1,04 - 1,64) 1,32 (1,06 - 1,64) 1,78 (1,41 - 2,24) Ménage mononucléaire Ref, Ref, Ref, Famille monoparentale 1,60 (1,16 - 2,20) 1,34 (0,98 - 1,82) 2,30 (1,70 - 3,10) Ménage d’ « isolés » 2,04 (1,48 - 2,81) 1,60 (1,17 - 2,19) 2,13 (1,54 - 2,95)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,48 (1,23 - 1,79) 1,28 (1,07 - 1,53) 1,46 (1,21 - 1,77) Revenu > 910 euros Ref, Ref, Ref,
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref, Ref, Ref, Ça va 1,40 (1,05 - 1,86) 1,42 (1,09 - 1,84) 1,86 (1,37 - 2,53) C’est juste, il faut faire attention 2,99 (2,27 - 3,94) 2,20 (1,70 - 2,85) 3,05 (2,25 - 4,13) Vous y arrivez difficilement 6,14 (4,41 - 8,54) 4,86 (3,55 - 6,64) 7,49 (5,30 - 10,58)
Aide vie quotidienne Oui Ref, Ref, Ref, Non 1,47 (0,96 - 2,24) 1,09 (0,71 - 1,68) 1,47 (0,95 - 2,26)
Soutien matériel / financier Oui Ref, Ref, Ref, Non 2,16 (1,67 - 2,79) 2,20 (1,71 - 2,83) 2,13 (1,63 - 2,77)
Soutien affectif / moral Oui Ref, Ref, Ref, Non 2,44 (1,46 - 4,08) 1,62 (0,96 - 2,73) 2,09 (1,23 - 3,53)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref, Ref, Ref, Locataire ou attaché au locataire 1,89 (1,56 - 2,29) 1,88 (1,56 - 2,26) 1,68 (1,38 - 2,04)
Hébergé 1,71 (1,05 - 2,80) 1,65 (1,04 - 2,62) 2,38 (1,53 - 3,71)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref, Ref, Ref, Française d’au moins un parent étranger 1,96 (1,57 - 2,43) 1,69 (1,38 - 2,08) 1,34 (1,08 - 1,68)
Étrangère 2,13 (1,63 - 2,77) 1,40 (1,08 - 1,82) 1,42 (1,08 - 1,85)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence
Tableau 13 : Caractéristiques sociodémographiques associées avec un état de santé (général, physique ou psychologique) dégradé, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur le sexe et l’âge)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement
à un état de santé perçu dégradé sont les suivantes :
5. Le fait d’avoir un état de santé général ressenti comme dégradé : les individus se
sentant très seuls et plutôt seuls ont un risque 5,86 fois (IC95%=[3,16-10,89]) et 4,31
fois (IC95%=[3,26-5,71]) de percevoir un état de santé général dégradé. Les
personnes n’ayant pas une sécurité sociale et une mutuelle, les répondants n’ayant
pas fait d’études supérieures, les personnes n’étant pas cadre ou professions
intellectuelles supérieures, les chômeurs, les retraités, les inactifs, les célibataires, les
individus ne faisant pas partie d’un ménage mononucléaire, les personnes gagnant
moins que le seuil de pauvreté au moment de l’enquête, les personnes ressentant
des difficultés financières, les personnes n’ayant personne pour les soutenir
financièrement ou moralement en cas de besoin, et les personnes issues de
l’immigration ont, elles aussi, un risque accru de perception de santé dégradée. Nous
pouvons noter qu’au moins un item de chacune des 13 variables
sociodémographiques (sauf le soutien dans la vie quotidienne) est associé à un
risque significativement augmenté de ressentir un état de santé général dégradé.
6. Le fait d’avoir un état de santé physique ressenti comme dégradé : de la même
manière, au moins un item de chacune des 13 variables sociodémographiques (sauf
le soutien dans la vie quotidienne) est associé à un risque significativement de
percevoir son état de santé physique comme dégradé.
7. Le fait d’avoir un état de santé psychologique ressenti comme dégradé : il en va de
même que pour la perception de l’état de santé général et physique, au moins une
modalité de 13 des 14 variables sociodémographiques (sauf le soutien dans la vie
quotidienne) est significativement associé au fait de ressentir un état de santé
psychologique dégradé.
Consommation < 5 fruits et légumes par jour
Insécurité alimentaire
OR ajusté** (95% CI) OR ajusté (95% CI)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 1,84 (1,34 - 2,53) 8,52 (5,79 - 12,56) Sécurité sociale ou CMU seule 1,84 (1,44 - 2,34) 2,93 (1,96 - 4,40) Pas de couverture maladie 1,78 (0,62 - 5,08) 16,52 (5,78 - 47,24)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 1,87 (1,38 - 2,51) 6,26 (3,80 - 10,33) Secondaire 1,26 (1,07 - 1,47) 2,39 (1,73 - 3,31) Supérieur Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1,52 (1,22 - 1,89) 2,36 (1,23 - 4,52) Employés + Ouvriers 1,75 (1,46 - 2,09) 5,85 (3,43 - 9,98)
Jamais travaillé 1,52 (1,10 - 2,10) 5,83 (2,90 - 11,72)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 1,16 (0,84 - 1,60) 0,93 (0,50 - 1,73) Chômeur 2,45 (1,79 - 3,36) 3,21 (2,10 - 4,90) Retraité 0,87 (0,61 - 1,24) 1,28 (0,56 - 2,92) Inactif 1,33 (0,99 - 1,78) 3,53 (2,26 - 5,53)
Sentiment de solitude Très seul 3,96 (2,04 - 7,70) 7,70 (3,42 - 17,31) Plutôt seul 2,26 (1,74 - 2,92) 4,46 (2,87 - 6,95) Plutôt entouré 1,31 (1,11 - 1,54) 1,40 (0,96 - 2,06) Très entouré Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 1,88 (1,56 - 2,27) 1,93 (1,34 - 2,76) Relation amoureuse 1,54 (1,19 - 1,98) 1,32 (0,81 - 2,14) Couple non cohabitant 1,83 (1,30 - 2,57) 1,60 (0,88 - 2,92) Couple cohabitant Ref. Ref.
Type de ménage Une seule personne 1,69 (1,38 - 2,06) 1,71 (1,11 - 2,62) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 1,83 (1,39 - 2,39) 4,37 (2,94 - 6,50)
« isolés » 1,43 (1,07 - 1,90) 3,74 (2,36 - 5,93)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,52 (1,29 - 1,78) 3,73 (2,73 - 5,08) Revenu > 910 euros Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1,54 (1,25 - 1,91) 12,94 (0,51 - 325,44) C’est juste, il faut faire attention 2,70 (2,17 - 3,35) 132,69 (5,58 - 999,99)
Vous y arrivez difficilement 4,65 (3,45 - 6,26) 579,68 (24,35 - 999,99)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 1,66 (1,12 - 2,47) 4,11 (2,42 - 6,99)
Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Non 1,46 (1,14 - 1,87) 3,52 (2,34 - 5,29)
Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 2,84 (1,64 - 4,93) 2,02 (0,85 - 4,78)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1,72 (1,47 - 2,01) 9,08 (5,58 - 14,76) Hébergé 2,05 (1,38 - 3,04) 6,49 (2,99 - 14,10)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1,22 (1,02 - 1,47) 2,23 (1,55 - 3,21) Étrangère 1,21 (0,96 - 1,51) 4,28 (2,97 - 6,15)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ajusté sur le sexe et l’âge ; ref = référence
Tableau 14 : Caractéristiques sociodémographiques associées au rapport à l’alimentation, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur l’âge et le sexe)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement
au fait de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour et à l’insécurité alimentaire sont
les suivantes :
8. Le fait de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour : les individus bénéficiant
de la CMU, de l’AME, ou de la sécurité sociale seule, les personnes n’ayant pas fait
d’études supérieures, les personnes qui ne sont ni cadres ni professions
intellectuelles supérieures, les chômeurs, les individus se sentant très seuls, plutôt
seuls, et plutôt entourés, les gens qui ne sont pas en couple cohabitant, les
répondants qui ne vivent pas dans un ménage mononucléaire, les personnes
percevant moins de 910 euros par mois, les individus éprouvant des difficultés
financières, les personnes n’ayant aucun soutien social en cas de difficultés, les
locataires et les personnes hébergées, et les français nés d’au moins un parent
étranger sont plus à risque de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour. Au
moins une modalité de défaveur sociale des 14 caractéristiques
sociodémographiques est systématiquement associée à un risque plus élevé de ne
pas manger 5 fruits et légumes par jour.
9. L’insécurité alimentaire : les célibataires, et les individus ayant une relation
amoureuse sont à moindre risque d’être en insécurité alimentaire avec des OR à
0,29(IC95%=[0,13-0,61]), et 0,19(IC95%=[0,08-0,45]) par rapport aux couples
cohabitant. En revanche, les personnes ressentant de très grosses difficultés
financières, et de grosses difficultés financières ont des risques respectivement
579.68(IC95%=[24.35->999.99]) et 132.69(IC95%=[5.58->999.99]) fois plus élevés
d’être en insécurité alimentaire que les personnes financièrement à l’aise. Ces
chiffres très élevés ne sont pas interprétables, et peuvent être expliqués par le
phénomène de colinéarité. En effet, les modalités de la situation financière perçue
sont intégrées dans la mesure de l’insécurité alimentaire. Les bénéficiaires de la
CMUc ou de l’AME, les individus sans couverture maladie, les personnes se sentant
très seules et les locataires sont plus à risque d’être en insécurité alimentaire que les
familles mononucléaires avec des OR respectivement à 8,52 (IC95%=[5,79-12,56]);
16,52(IC95%=[5,78-47,24]) ; 7,70(IC95%=[3,42-17,31]) et 9,08(IC95%=[5,58-14,76]).
Au moins un item de chacune des variables sociodémographiques (sauf le soutien
affectif en cas de difficultés) est significativement associé à un risque augmenté
d’être en insécurité alimentaire.
Facteurs de nuisances sur l’alimentation
Rythme de vie Situation financière
OR ajusté** (95% CI) OR ajusté (95% CI)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 0,77 (0,55 - 1,07) 5,11 (3,74 - 7,00) Sécurité sociale ou CMU seule 1,01 (0,79 - 1,29) 1,99 (1,51 - 2,62)
Pas de couverture maladie 0,49 (0,15 - 1,57) 2,90 (1,01 - 8,29)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 0,60 (0,40 - 0,89) 5,51 (3,89 - 7,82) Secondaire 0,74 (0,62 - 0,88) 2,06 (1,67 - 2,53)
Supérieur Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1,12 (0,88 - 1,43) 1,81 (1,27 - 2,59) Employés + Ouvriers 0,96 (0,79 - 1,17) 4,11 (3,09 - 5,48)
Jamais travaillé 0,49 (0,34 - 0,69) 5,31 (3,50 - 8,05)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 1,28 (0,93 - 1,75) 1,66 (1,12 - 2,47)
Chômeur 0,57 (0,42 - 0,77) 3,63 (2,67 - 4,95) Retraité 0,19 (0,10 - 0,34) 0,92 (0,56 - 1,51) Inactif 0,29 (0,20 - 0,43) 2,32 (1,66 - 3,23)
Sentiment de solitude Très seul 0,86 (0,41 - 1,82) 5,70 (2,99 - 10,85) Plutôt seul 2,10 (1,59 - 2,77) 3,90 (2,87 - 5,30) Plutôt entouré 1,04 (0,87 - 1,25) 1,61 (1,27 - 2,04) Très entouré Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 1,40 (1,14 - 1,73) 2,03 (1,61 - 2,57) Relation amoureuse 1,50 (1,16 - 1,95) 1,29 (0,94 - 1,78) Couple non cohabitant 1,85 (1,31 - 2,60) 1,16 (0,75 - 1,79) Couple cohabitant Ref. Ref.
Type de ménage Une seule personne 1,51 (1,21 - 1,89) 1,61 (1,24 - 2,09) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 1,39 (1,06 - 1,81) 3,20 (2,41 - 4,26) « isolés » 1,37 (1,01 - 1,86) 2,08 (1,48 - 2,92)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,00 (0,84 - 1,20) 2,71 (2,22 - 3,31)
Revenu > 910 euros Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1,05 (0,83 - 1,33) 8,40 (3,07 - 22,98)
C’est juste, il faut faire attention 1,28 (1,01 - 1,62) 55,49 (20,78 - 148,16) Vous y arrivez difficilement 1,43 (1,06 - 1,93) 191,86 (70,87 - 519,41)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0,92 (0,58 - 1,46) 2,02 (1,30 - 3,15)
Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Non 1,11 (0,82 - 1,51) 2,03 (1,50 - 2,75)
Soutien affectif / moral
Oui Ref. Ref. Non 1,00 (0,54 - 1,84) 1,19 (0,61 - 2,31)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1,22 (1,03 - 1,45) 3,25 (2,61 - 4,06) Hébergé 0,95 (0,63 - 1,41) 2,30 (1,42 - 3,73)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 0,81 (0,66 - 0,99) 2,05 (1,63 - 2,57) Étrangère 0,81 (0,64 - 1,04) 2,33 (1,79 - 3,04)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ajusté sur le sexe et l’âge ; ref = référence
Tableau 15 : Caractéristiques sociodémographiques associées aux facteurs jouant un rôle néfaste sur l’alimentation, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées, ajustées sur l’âge et le sexe)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement
aux facteurs jouant un rôle néfaste sur l’alimentation sont les suivantes :
10. Le fait que le rythme de vie ou le manque de temps nuise à la qualité de
l’alimentation : comme on pouvait s’y attendre, les personnes n’ayant jamais travaillé,
les chômeurs, les retraités et les inactifs n’ont pas un rythme de vie qui nuisent à la
qualité de leur alimentation. Nous pouvons aussi noter que les individus n’ayant pas
fait d’études supérieures et les français nés d’au moins un parent étranger ne pensent
pas que leur rythme de vie nuise à leur alimentation. En revanche, les personnes se
sentant plutôt seules, les individus qui ne sont pas en couple cohabitant, les
répondants qui ne vivent pas en ménage mononucléaire, les individus ressentant des
difficultés financières et les locataires sont plus à risque de trouver que leur rythme
de vie nuit à la qualité de leur alimentation.
11. Le fait que la situation financière nuise à la qualité de l’alimentation : au moins un
item de chacune des 14 variables sociodémographiques (sauf le soutien affectif) sont
associées à un plus grand risque de penser que la situation financière nuit à la qualité
de l’alimentation. Nous pouvons noter des OR très élevés pour ce déterminant avec
ainsi des OR à 8,40 (IC95%=[3,07-22,98]), 55,49 (IC95%=[20,78-148,16]) et 191,86
(IC95%=[70,87-519,41]) pour les trois modalités de la situation financière perçue.
Nous pouvons probablement expliquer cela par le phénomène de colinéarité. Par
ailleurs, nous remarquons que les détenteurs de la CMUc ou de l’AME, les personnes
n’ayant pas fait d’études secondaires, les employés et les ouvriers, les répondants
n’ayant jamais travaillé et les individus se sentant très seuls ont un risque très majoré
de penser que leur situation financière nuit à la qualité de leur alimentation avec des
OR respectivement à 5,11 (IC95%=[3,74-7,00]), 5,51, (IC95%=[3,89-7,82]), 4,11
(IC95%=[3,09-5,48], 5,31 (IC95%=[3,50 8,05]) et enfin 5,70 (IC95%=[2,99-10,85]).
Surpoids Obésité
OR ajusté (95% CI) OR ajusté (95% CI)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 1,35 (0,97 - 1,88) 1,61 (1,02 - 2,54) Sécurité sociale ou CMU seule 1,81 (1,42 - 2,30) 1,13 (0,77 - 1,68) Pas de couverture maladie 1,37 (0,45 - 4,16) 0,37 (0,02 - 6,82)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 1,73 (1,28 - 2,34) 3,22 (2,15 - 4,82) Secondaire 1,49 (1,26 - 1,77) 2,56 (1,97 - 3,33) Supérieur Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures
Ref. Ref.
Professions intermédiaires + ACC* 1,31 (1,03 - 1,66) 1,56 (1,07 - 2,27) Employés + Ouvriers 1,93 (1,58 - 2,34) 2,20 (1,62 - 3,00)
Jamais travaillé 0,85 (0,56 - 1,29) 2,41 (1,35 - 4,29)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 0,51 (0,34 - 0,77) 0,14 (0,04 - 0,50)
Chômeur 1,48 (1,10 - 2,00) 1,13 (0,70 - 1,82) Retraité 1,31 (0,91 - 1,88) 1,12 (0,69 - 1,83) Inactif 0,96 (0,69 - 1,34) 1,75 (1,17 - 2,61)
Sentiment de solitude Très seul 1,64 (0,90 - 2,98) 0,52 (0,15 - 1,72) Plutôt seul 0,81 (0,62 - 1,07) 0,90 (0,69 - 1,18) Plutôt entouré 0,99 (0,83 - 1,18) 1,25 (0,86 - 1,83) Très entouré Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 0,85 (0,69 - 1,04) 0,84 (0,62 - 1,15) Relation amoureuse 0,55 (0,41 - 0,74) 0,70 (0,43 - 1,12) Couple non cohabitant 0,34 (0,22 - 0,54) 0,84 (0,46 - 1,52) Couple cohabitant Ref. Ref.
Type de ménage Une personne seule 0,67 (0,54 - 0,84) 0,77 (0,55 - 1,08) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 0,97 (0,72 - 1,31) 1,71 (1,16 - 2,51)
« isolés » 1,35 (1,01 - 1,81) 0,65 (0,37 - 1,14)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 0,88 (0,74 - 1,05) 0,90 (0,69 - 1,18) Revenu > 910 euros Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1,12 (0,90 - 1,40) 1,38 (0,92 - 2,06) C’est juste, il faut faire attention 1,22 (0,97 - 1,54) 2,99 (2,05 - 4,37)
Vous y arrivez difficilement 1,53 (1,14 - 2,06) 2,64 (1,66 - 4,20)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0,88 (0,58 - 1,34) 0,86 (0,45 - 1,65)
Soutien matériel / Financier Oui Ref. Ref. Non 1,29 (1,00 - 1,66) 0,98 (0,67 - 1,44)
Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 0,61 (0,34 - 1,09) 0,54 (0,20 - 1,46)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1,13 (0,96 - 1,34) 1,58 (1,23 - 2,04) Hébergé 0,98 (0,64 - 1,52) 0,69 (0,29 - 1,66)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1,65 (1,35 - 2,01) 1,24 (0,92 - 1,67) Étrangère 1,64 (1,29 - 2,09) 1,41 (0,99 - 2,00)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ajusté sur le sexe et l’âge ; ref = référence
Tableau 16 : Caractéristiques sociodémographiques associées à la présence d’un surpoids et d’une obésité, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur le sexe et l’âge)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement
à l’existence d’un surpoids et d’une obésité sont les suivantes :
12. L’existence d’un surpoids (IMC > 25) : les bénéficiaires de la sécurité sociale ou de la
CMU seule, les personnes n’ayant pas fait d’études supérieures, les professions
intermédiaires, les employés et ouvriers, les chômeurs, les individus ne vivant ni en
famille ni seuls, les personnes éprouvant d’importantes difficultés financières, les
français dont au moins un parent est étranger, et les étrangers sont plus à risque
d’être en surpoids. En revanche, être étudiant, être en couple non cohabitant, être en
relation amoureuse et vivre seul sont des facteurs qui protègent du surpoids.
13. L’existence d’une obésité (IMC >30) : Les individus ayant arrêté leurs études avant la
fin de l’enseignement primaire et avant la fin de l’enseignement secondaire ont un
risque 3,22 (IC95%=[2,15-4,82]) fois et un risque 2,56 (IC95%=[1,97-3,33])fois plus
élevé d’être obèses que les personnes qui ont fait des études supérieures.
Pareillement, les professions intermédiaires, les employés et les ouvriers, et les
personnes n’ayant jamais travaillé ont des risques 1,56 (IC95%=[1,07-2,27]), 2,20
(IC95%=[1,62-3,00]), et 2,41 (IC95%=[1,35-4,29]) fois plus élevés d’être obèses que
les cadres et professions intellectuelles. Les détenteurs de la CMU complémentaire
ou de l’AME, les inactifs, la monoparentalité, les personnes éprouvant des difficultés
financières, et les locataires sont eux aussi plus à risque d’être obèses. En revanche,
les étudiants sont très fortement protégés de l’obésité avec un OR à 0,14
(IC95%=[0,04-0,50]).
Ne pas avoir
Un médecin régulier*** Consulté un médecin spécialiste****
Dernière visite chez le dentiste > 2 ans
OR ajusté* (95% CI) OR ajusté (95% CI) OR ajusté (95% CI)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. Ref.
CMUc / AMEª 1,01 (0,63 - 1,64) 1,13 (0,82 - 1,57) 1,37 (0,96 - 1,95) Sécurité sociale ou CMU seule 1,52 (1,10 - 2,09) 2,43 (1,91 - 3,09) 1,77 (1,38 - 2,28)
Pas de couverture maladie 1,67 (0,46 - 6,12) 1,95 (0,72 - 5,31) 2,51 (0,89 - 7,06)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 0,59 (0,32 - 1,07) 2,63 (1,92 - 3,61) 3,08 (2,25 - 4,22)
Secondaire 0,62 (0,48 - 0,81) 1,82 (1,53 - 2,16) 1,51 (1,25 - 1,83)
Supérieur Ref. Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 0,77 (0,54 - 1,09) 1,16 (0,91 - 1,49) 0,87 (0,66 - 1,16) Employés + Ouvriers 0,73 (0,55 - 0,97) 2,35 (1,93 - 2,87) 1,85 (1,49 - 2,30)
Jamais travaillé 0,35 (0,21 - 0,59) 1,49 (1,04 - 2,12) 1,12 (0,75 - 1,67)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Ref. Étudiant 0,81 (0,54 - 1,20) 1,12 (0,81 - 1,54) 0,91 (0,63 - 1,32) Chômeur 0,85 (0,55 - 1,31) 1,45 (1,08 - 1,94) 1,51 (1,10 - 2,09)
Retraité 0,63 (0,31 - 1,28) 1,12 (0,75 - 1,67) 1,07 (0,70 - 1,64) Inactif 0,81 (0,47 - 1,39) 0,82 (0,58 - 1,17) 1,90 (1,35 - 2,66)
Sentiment de solitude Très seul 1,34 (0,53 - 3,41) 1,96 (1,04 - 3,67) 1,65 (0,85 - 3,17) Plutôt seul 1,51 (1,03 - 2,20) 1,00 (0,75 - 1,32) 1,40 (1,04 - 1,87)
Plutôt entouré 1,00 (0,77 - 1,31) 1,20 (1,00 - 1,43) 1,07 (0,88 - 1,31) Très entouré Ref. Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 1,10 (0,81 - 1,49) 1,60 (1,31 - 1,96) 1,40 (1,12 - 1,74)
Relation amoureuse 1,59 (1,12 - 2,25) 1,21 (0,92 - 1,58) 1,16 (0,86 - 1,57) Couple non cohabitant 0,40 (0,20 - 0,81) 0,94 (0,65 - 1,35) 1,53 (1,05 - 2,22)
Couple cohabitant Ref. Ref. Ref.
Type de ménage Une personne seule 1,40 (1,03 - 1,90) 1,27 (1,03 - 1,57) 1,23 (0,98 - 1,55) Mononucléaire Ref. Ref. Ref.
Monoparentale 1,11 (0,74 - 1,66) 1,13 (0,85 - 1,50) 0,94 (0,67 - 1,32) « isolés » 1,29 (0,86 - 1,92) 1,32 (0,98 - 1,77) 1,58 (1,16 - 2,15)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,01 (0,78 - 1,30) 1,39 (1,17 - 1,65) 1,20 (0,99 - 1,45) Revenu > 910 euros Ref. Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ref.
Ça va 1,25 (0,90 - 1,74) 1,22 (0,97 - 1,53) 1,21 (0,93 - 1,58) C’est juste, il faut faire attention 0,90 (0,63 - 1,29) 1,56 (1,23 - 1,96) 2,03 (1,56 - 2,64)
Vous y arrivez difficilement 0,82 (0,51 - 1,32) 1,76 (1,31 - 2,38) 2,08 (1,50 - 2,90)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Ref. Non 1,50 (0,84 - 2,68) 1,16 (0,76 - 1,76) 1,65 (1,09 - 2,51)
Soutien matériel / Financier Oui Ref. Ref. Ref. Non 0,67 (0,41 - 1,11) 0,90 (0,68 - 1,19) 1,39 (1,05 - 1,83)
Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Ref.
Non 1,08 (0,45 - 2,55) 1,05 (0,61 - 1,82) 2,51 (1,50 - 4,21)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ajusté sur le sexe et l’âge ; ref. = référence *** Ou un médecin traitant que vous allez voir en priorité **** Au cours des 12 derniers mois
78
Ne pas avoir
Dernière visite chez le dentiste > 2 ans
Un médecin régulier*** Consulté un médecin spécialiste****
OR ajusté* (95% CI) OR ajusté (95% CI) OR ajusté (95% CI)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 0,96 (0,74 - 1,24) 1,33 (1,12 - 1,57) 1,69 (1,39 - 2,04) Hébergé 0,82 (0,46 - 1,47) 1,73 (1,17 - 2,57) 2,14 (1,40 - 3,27)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 0,63 (0,46 - 0,87) 1,46 (1,20 - 1,78) 1,08 (0,86 - 1,35) Étrangère 1,04 (0,73 - 1,46) 1,79 (1,42 - 2,27) 1,46 (1,13 - 1,89)
Tableau 17 : Caractéristiques sociodémographiques associées au fait de ne pas avoir un médecin régulier ou de ne pas avoir consulté un spécialiste au cours des 12 derniers mois, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur le sexe et l’âge)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement
au fait de ne pas avoir un médecin régulier, de ne pas avoir consulté un spécialiste au cours
des 12 derniers mois, de ne pas avoir consulté un dentiste depuis 2 ans sont les suivantes :
14. Le fait de ne pas avoir un médecin régulier : les individus ayant une couverture
sociale sans complémentaire santé, les individus se sentant plutôt seuls, les
personnes en relation amoureuse et les personnes qui vivent seules ont plus de
risque de ne pas avoir de médecin traitant avec des OR respectifs à 1,52
(IC95%=[1,10-2,09]), 1,51 (IC95%=[1,03-2,20]), 1,59 (IC95%=[1,12-2,25]), et 1,40
(IC95%=[1,03-1,90]). Par contre, les personnes ayant fait des études secondaires, les
employés et les ouvriers, les personnes n’ayant jamais travaillé, les couples non
cohabitant et les français nés d’au moins un parent étranger ont plus de chance
d’avoir un médecin traitant.
15. Le fait de ne pas avoir consulté un médecin spécialiste dans la dernière année : il est
intéressant de noter que les individus ayant une couverture sociale sans
complémentaire santé sont plus à risque de ne pas avoir de médecin traitant mais
aussi de ne pas avoir consulté de médecin spécialiste dans la dernière année avec un
OR à 2,43 (IC95%=[1,91-3,09]). Les personnes n’ayant pas fait d’études supérieures,
les employés et ouvriers, les personnes n’ayant jamais travaillé, les chômeurs, les
répondants se sentant très seuls, les personnes vivant seules, les célibataires, les
personnes percevant moins de 910 euros par mois, les personnes éprouvant des
difficultés financières, les locataires et les personnes hébergées, et les français nés
d’au moins un parent étranger et les étrangers sont eux aussi plus à risque de ne pas
avoir consulté de médecin spécialiste dans la dernière année.
16. Le fait de ne pas avoir vu de dentiste depuis au moins 2 ans : les 14 caractéristiques
sociodémographiques (à part le revenu) sont associées significativement à un risque
majoré de ne pas avoir consulté de dentiste dans les deux dernières années.
Jamais fait un test de dépistage du sida***
Déjà fait un test de dépistage mais pas à sa demande
OR ajusté** (95% CI) OR ajusté (95% CI)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 0,80 (0,56 - 1,14) 1,20 (0,81 - 1,79) Sécurité sociale ou CMU seule 1,54 (1,20 - 1,98) 1,44 (1,02 - 2,03)
Pas de couverture maladie 0,65 (0,19 - 2,22) 0,38 (0,08 - 1,85)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 3,09 (2,20 - 4,32) 2,95 (1,55 - 5,60) Secondaire 1,43 (1,20 - 1,70) 1,20 (0,97 - 1,48) Supérieur Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1,44 (1,12 - 1,85) 0,91 (0,68 - 1,21) Employés + Ouvriers 1,74 (1,42 - 2,14) 1,37 (1,08 - 1,74) Jamais travaillé 3,54 (2,50 - 5,00) 1,19 (0,72 - 1,97)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 2,58 (1,86 - 3,58) 0,34 (0,20 - 0,60) Chômeur 1,28 (0,93 - 1,75) 0,88 (0,60 - 1,27) Retraité 1,77 (1,23 - 2,52) 1,49 (0,86 - 2,60) Inactif 0,77 (0,54 - 1,11) 3,23 (2,07 - 5,03)
Sentiment de solitude Très seul 1,53 (0,80 - 2,95) 0,63 (0,25 - 1,59) Plutôt seul 0,96 (0,73 - 1,27) 0,65 (0,46 - 0,92) Plutôt entouré 1,13 (0,94 - 1,36) 1,00 (0,81 - 1,25) Très entouré Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 1,89 (1,54 - 2,32) 0,36 (0,27 - 0,48) Relation amoureuse 0,91 (0,69 - 1,21) 0,22 (0,15 - 0,31)
Couple non cohabitant 0,52 (0,35 - 0,78) 0,31 (0,20 - 0,48) Couple cohabitant Ref. Ref.
Type de ménage Une seule personne 1,08 (0,87 - 1,33) 0,27 (0,20 - 0,37) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 0,57 (0,42 - 0,79) 0,41 (0,29 - 0,58) « isolés » 1,15 (0,86 - 1,55) 0,69 (0,46 - 1,03)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,19 (1,00 - 1,42) 0,97 (0,78 - 1,22) Revenu > 910 euros Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1,48 (1,17 - 1,86) 0,81 (0,61 - 1,06) C’est juste, il faut faire attention 1,39 (1,09 - 1,76) 0,67 (0,50 - 0,89) Vous y arrivez difficilement 1,32 (0,96 - 1,80) 0,62 (0,43 - 0,90)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0,69 (0,44 - 1,06) 0,98 (0,58 - 1,66)
Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Non 0,96 (0,73 - 1,26) 0,79 (0,55 - 1,13)
Soutien affectif Oui Ref. Ref. Non 1,19 (0,61 - 2,31) 1,11 (0,53 - 2,34)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 0,87 (0,73 - 1,04) 0,82 (0,67 - 1,01) Hébergé 1,86 (1,25 - 2,77) 1,02 (0,57 - 1,82)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1,15 (0,93 - 1,41) 1,60 (1,24 - 2,08) Étrangère 1,34 (1,04 - 1,73) 2,15 (1,55 - 2,98)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence *** Au cours de votre vie
Tableau 18 : Caractéristiques sociodémographiques associées au dépistage du sida, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur le sexe et l’âge)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement
au dépistage du SIDA sont les suivantes :
17. Le fait de ne jamais avoir fait le test de dépistage du VIH au cours de sa vie : les
individus ayant une couverture sociale sans complémentaire santé, les personnes
n’ayant pas fait d’études supérieures, les individus ne faisant pas partie de la
catégorie socioprofessionnelle des cadres et professions intellectuelles supérieures,
les étudiants, les retraités, les célibataires, les individus gagnant moins de 910 euros
par mois, les personnes éprouvant des difficultés financières, les individus qui sont
hébergés et les étrangers sont plus à risque de ne jamais avoir fait de test de
dépistage du VIH. En revanche, les couples non cohabitant sont plus nombreux à
avoir déjà fait un test de dépistage du VIH dans leur vie avec un OR à 0,57
(IC95%=[0,42-0,79]).
18. Le fait d’avoir fait un test de dépistage du VIH mais pas à sa demande : les individus
ayant une couverture sociale sans complémentaire santé, les personnes n’ayant pas
fait d’études secondaires, les employés et les ouvriers, les inactifs, les français nés
d’au moins un parent étranger et les étrangers sont plus à même d’avoir déjà fait un
test de dépistage du VIH mais pas à leur demande. Par contre, les étudiants, les
individus se sentant plutôt seuls, les personnes qui ne sont pas en couple cohabitant,
les individus vivant seuls, les personnes en situation de monoparentalité, les
individus éprouvant des difficultés financières ont plus de chances d’avoir fait un test
de dépistage du VIH à leur demande.
81
Pour synthétiser les nombreux résultats statistiques, la Figure 4 présente le nombre de
caractéristiques sociodémographiques associées significativement aux 18 variables de
santé étudiées dans les analyses univariées.
Nous pouvons observer que les caractéristiques sociodémographiques ayant les
contributions les plus importantes sont le niveau d’études (qui est associé aux 18
variables de santé étudiées), la catégorie socioprofessionnelle (qui est associée à 17 des
18 variables associée), la situation financière perçue (elle aussi associée à 17 des 18
variables de santé), la situation affective, le statut professionnel et l’origine migratoire qui
sont associées à 16 des 18 variables de santé.
Le type d’assurance maladie, le sentiment de solitude, le type de ménage, et la situation
dans le logement ont également des contributions individuelles importantes.
En revanche, les trois dimensions du soutien social (soutien affectif/moral, soutien
matériel/financier, aide vie quotidienne), ainsi que le niveau de revenus ne sont pas très
associés aux 18 variables de santé étudiées.
13
18
17
16
12
16
14
10
17
6
8
5
13
16
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
Assurance maladie
Niveau d'études
Catégories socio-professionnelles
Statut professionnel
Sentiment de solitude
Situation affective
Type de ménage
Revenu
Situation financière
Aide vie quotidienne
Soutien matériel / financier
Soutien affectif / moral
Situation dans le logement
Origine migratoire
Variables de santé étudiées Figure 4 : Nombre de variables de santé étudiées associées significativement à chacune des caractéristiques sociodémographiques ajustées sur l’âge et le sexe, analyses en régression logistique univariée
D. Analyses en régression logistique multivariée
L’ensemble des analyses en régression logistique dans les modèles multivariés est
présenté dans les tableaux 19 à 26.
Limité depuis au moins 6 mois***
Maladie ou problème de santé chronique****
Odds ratio (95% CI)** Odds ratio (95% CI)
Sexe Femme Ref. Ref. Homme 0.95(0.77 - 1.19) 1.17(0.99 - 1.40)
Age 18-29 Ref. Ref. 30-49 2.07 (1.32 - 3.24) 1.25(0.92 - 1.69) 50-64 3.74(2.33 - 6.01) 2.46 (1.76 - 3.44) ≥ 65 6.09 (3.32 - 11.16) 4.29(2.64 - 6.98)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 1.86(1.20 - 2.87) 0.94 (0.63 - 1.41) Sécurité sociale ou CMU seule 1.27(0.89 - 1.81) 0.84 (0.62 - 1.13) Pas de couverture maladie 1.19(0.27 - 5.19) 2.28(0.75 - 6.91)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 1.09(0.71 - 1.66) 0.73(0.50 - 1.07) Secondaire 1.094 0.843 1.419 0.76 (0.62 - 0.95) Supérieur Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 0.82(0.60 - 1.13) 1.04 (0.81 - 1.34) Employés + Ouvriers 0.84(0.61 - 1.16) 0.86(0.66 - 1.10) Jamais travaillé 0.84 (0.47 - 1.51) 0.78(0.49 - 1.25)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 0.88 (0.44 - 1.77) 0.77(0.48 - 1.22) Chômeur 1.45(0.94 - 2.23) 1.36(0.96 - 1.94) Retraité 1.60(1.06 - 2.44) 1.22(0.84 - 1.77) Inactif 2.49 (1.67 - 3.72) 1.32 (0.92 - 1.90)
Sentiment de solitude Très seul 1.70 (0.84 - 3.43) 1.72(0.89 - 3.30) Plutôt seul 1.42 (1.01 - 2.00) 1.57 (1.17 - 2.12) Plutôt entouré 0.88 (0.70 - 1.12) 0.94 (0.78 - 1.14) Très entouré Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 1.90(1.16 - 3.10) 1.55(1.06 - 2.25) Relation amoureuse 1.45(0.81 - 2.59) 1.44(0.93 - 2.22) Couple non cohabitant 1.04(0.51 - 2.09) 0.90(0.55 - 1.49) Couple cohabitant Ref. Ref.
Type de ménage Une seule personne 0.59(0.35 - 0.99) 0.66 (0.45 - 0.99) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 0.60 (0.34 - 1.07) 0.65 (0.43 - 1.00) « isolés » 1.02(0.63 - 1.65) 0.95 (0.65 - 1.41)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 0.95(0.75 - 1.20) 0.98 (0.81 - 1.20) Revenu > 910 euros Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1.22(0.90 - 1.65) 0.95(0.75 - 1.20) C’est juste, il faut faire attention 1.73 (1.25 - 2.39) 1.20(0.93 - 1.55) Vous y arrivez difficilement 2.81(1.85 - 4.29) 1.81(1.27 - 2.57)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0.78(0.44 - 1.39) 0.68(0.40 - 1.15)
Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Non 1.95(1.42 - 2.68) 1.26 (0.93 - 1.72)
Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 0.71(0.37 - 1.39) 0.61(0.33 - 1.16)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence *** limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé psychologique ou physique **** Une maladie chronique est une maladie qui a duré ou qui peut durer pendant une période de 6 mois ou plus
84
Limité depuis au moins 6 mois**
Maladie ou problème de santé chronique***
Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref.
Locataire ou attaché au locataire 0.79(0.62 - 1.01) 0.99(0.82 - 1.20)
Hébergé 0.54(0.27 - 1.09) 0.85(0.53 - 1.38)
Origine migratoire
Française de deux parents français Ref. Ref.
Française d’au moins un parent étranger 1.02(0.78 - 1.33) 0.93(0.75 - 1.16)
Étrangère 0.73(0.50 - 1.06) 0.54 (0.40 - 0.74)
Tableau 19 : Caractéristiques sociodémographiques associées au fait de se sentir limité depuis au moins 6 mois et à un problème de santé chronique, analyses multivariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement au
fait de se sentir limité depuis au moins 6 mois, et la présence d’une maladie chronique sont les
suivantes, toutes choses égales par ailleurs :
1. Le fait de se sentir limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé psychologique
ou physique : les individus vivant seuls sont à moindre risque de se sentir limités depuis au
moins 6 mois, en effet l’OR est à 0,59 (IC95%=[0,35-0,99]) par rapport aux ménages
mononucléaires. En revanche, les détenteurs de la CMU complémentaire, ou de l’AME, les
retraités, les inactifs, les individus se sentant plutôt seuls, les célibataires, les personnes
éprouvant des difficultés financières, les individus n’ayant personne pour les soutenir
financièrement en cas de besoin sont plus à risque de se sentir limités depuis au moins 6 mois à
cause d’un problème de santé psychologique ou physique.
2. La présence d’une maladie chronique c’est-à-dire une maladie qui a duré ou qui peut durer
pendant une période de 6 mois ou plus : les individus se sentant plutôt seuls, les célibataires, et
les individus éprouvant des difficultés financières sont plus à risque d’avoir une maladie
chronique. En revanche, les individus ayant fait des études secondaires, ainsi que les individus
vivant seuls sont moins à risque de présenter une maladie chronique. Les étrangers ont un
risque plus faible d’avoir une maladie chronique que les français avec un OR à 0,54
(IC95%=[0,40-0,74]). Ce chiffre peut être expliqué par la sélection à la migration. En effet, nous
savons que les individus initialement en bonne santé sont les personnes les plus aptes à migrer
parmi les membres de leur pays d’origine (71). Un second processus de sélection, qualifié dans
la littérature de « biais du saumon », suppose un retour au pays d’origine des immigrés
vieillissants, reflétant leur désir de séjour dans leur pays de naissance au moment de leur
retraite ou lorsqu’ils sont gravement malades ou en fin de vie (72) (73).
85
Episode dépressif Dents à soigner
Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) **
Sexe Femme Ref. Ref.
Homme 0.48 (0.35 - 0.67) 1.27(1.07 - 1.51)
Age 18-29 Ref. Ref.
30-49 1.42(0.86 - 2.34) 1.17 (0.89 - 1.55)
50-64 1.19(0.66 - 2.12) 1.74 (1.27 - 2.39)
≥ 65 0.53 (0.22 - 1.24) 2.02(1.23 - 3.32)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref.
CMUc / AMEª 1.36(0.80 - 2.31) 1.18(0.81 - 1.70)
Sécurité sociale ou CMU seule 0.77(0.47 - 1.27) 1.38(1.05 - 1.81)
Pas de couverture maladie 2.25 (0.56 - 9.05) 1.14(0.38 - 3.40)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 0.88(0.47 - 1.64) 0.94(0.65 - 1.35)
Secondaire 1.22(0.85 - 1.75) 1.07 (0.87 - 1.32)
Supérieur Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref.
Professions intermédiaires + ACC* 0.92(0.56 - 1.52) 0.86 (0.66 - 1.11)
Employés + Ouvriers 1.17(0.73 - 1.86) 1.09(0.85 - 1.40)
Jamais travaillé 1.03(0.49 - 2.19) 0.96(0.62 - 1.50)
Statut professionnel
Actif occupé Ref. Ref.
Étudiant 0.91(0.41 - 2.04) 0.81 (0.53 - 1.24)
Chômeur 1.23(0.72 - 2.10) 0.89 (0.64 - 1.25)
Retraité 3.26(1.71 - 6.21) 0.62(0.42 - 0.93)
Inactif 1.29(0.73 - 2.26) 1.19 (0.84 - 1.68)
Sentiment de solitude Très seul 11.59(5.30 - 25.32) 1.33(0.69 - 2.56)
Plutôt seul 6.33 (4.02 - 9.97) 1.26(0.94 - 1.68)
Plutôt entouré 1.44(0.97 - 2.14) 1.04 (0.87 - 1.25)
Très entouré Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 0.97(0.52 - 1.80) 0.89(0.62 - 1.26)
Relation amoureuse 0.86(0.42 - 1.77) 1.05 (0.70 - 1.57)
Couple non cohabitant 0.69 (0.28 - 1.70) 1.12(0.71 - 1.76)
Couple cohabitant Ref. Ref.
Type de ménage Personne seule 1.02 (0.53 - 1.98) 1.02 (0.70 - 1.49)
Mononucléaire Ref. Ref.
Monoparentale 0.90 (0.45 - 1.78) 1.19(0.80 - 1.76)
« isolés » 1.45 (0.80 - 2.61) 1.18 (0.82 - 1.70)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 1.15 (0.82 - 1.60) 0.77 (0.64 - 0.94)
Revenu > 910 euros Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref.
Ça va 1.48(0.87 - 2.50) 1.00 (0.79 - 1.27)
C’est juste, il faut faire attention 1.81 (1.05 - 3.12) 1.40(1.08 - 1.81)
Vous y arrivez difficilement 4.45(2.43 - 8.16) 2.26(1.60 - 3.18)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0.52 (0.23 - 1.19) 1.35(0.83 - 2.22)
Soutien matériel / financier
Oui Ref. Ref.
Non 0.65 (0.39 - 1.08) 0.75(0.55 - 1.02)
Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref.
Non 1.62(0.70 - 3.79) 0.95 (0.52 - 1.76)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence
86
Episode dépressif Dents à soigner
Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) **
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1.30 (0.92 - 1.83) 1.44(1.19 - 1.73) Hébergé 2.74(1.42 - 5.29) 1.16(0.75 - 1.78)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1.27(0.89 - 1.82) 1.49(1.21 - 1.83)
Étrangère 0.88(0.54 - 1.42) 1.25 (0.95 - 1.64)
Tableau 20 : Caractéristiques sociodémographiques associées à la présence d’un épisode dépressif ou de dents à soigner, analyses multivariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement à
un épisode dépressif ou au fait d’avoir des dents à soigner, toutes choses égales par ailleurs,
sont les suivantes :
3. La présence d’un épisode dépressif : le fait d’être retraité est associé à un risque 3,26 fois
(IC95%=[1,71-6,21]) plus important d’être dépressif que les actifs occupés. Le fait de se sentir
très seul ou seul augmente fortement le risque d’être dépressif par rapport au fait d’être très
entouré puisque les OR sont respectivement à 11,59 (IC95%=[5,30-25,32]) et 6,33 (IC95%=[4,02-
9,97]). Ressentir des difficultés financières importantes ainsi que le fait d’être hébergé sont
associés à un risque majoré de dépression.
4. Le fait d’avoir des dents à soigner, en mauvais état ou à remplacer : être retraité et avoir un
faible revenu semblent être des facteurs protecteurs quant à la santé bucco-dentaire, puisque
les OR sont respectivement de 0,62 (IC95%=[0,42-0,93]) et 0,77 (IC95%=[0,64-0,94]). En
revanche, avoir une sécurité sociale ou une CMU sans complémentaire santé, ressentir des
difficultés financières, être locataire, et être français issus d’au moins un parent étranger
augmentent le risque d’un état de santé bucco-dentaire altéré.
87
État de santé perçu dégradé Général Physique Psychologique
Odds ratio (95% CI)** Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
Sexe Femme Ref. Ref. Ref.
Homme 0.97 (0.79 - 1.20) 0.96 (0.79 - 1.17) 0.73 (0.58 - 0.90)
Age 18-29 Ref. Ref. Ref.
30-49 1.64 (1.12 - 2.39) 1.25 (0.89 - 1.74) 2.04 (1.38 - 3.01)
50-64 2.49 (1.64 - 3.77) 1.54 (1.06 - 2.24) 2.64 (1.71 - 4.06)
≥ 65 2.58 (1.45 - 4.59) 1.94 (1.13 - 3.31) 1.60 (0.87 - 2.97)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. Ref.
CMUc / AMEª 1.32 (0.87 - 2.00) 1.09 (0.73 - 1.64) 1.53 (1.01 - 2.32)
Sécurité sociale ou CMU seule 1.26 (0.91 - 1.75) 1.31 (0.97 - 1.78) 1.02 (0.72 - 1.45) Pas de couverture maladie 2.40 (0.69 - 8.34) 1.47 (0.43 - 4.99) 1.20 (0.33 - 4.33)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 1.80 (1.21 - 2.68) 1.29 (0.88 - 1.91) 1.01 (0.65 - 1.56) Secondaire 1.26 (0.99 - 1.62) 1.02 (0.81 - 1.29) 1.14 (0.89 - 1.47) Supérieur Ref. Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1.00 (0.73 - 1.38) 1.00 (0.75 - 1.34) 1.23 (0.89 - 1.70) Employés + Ouvriers 1.21 (0.89 - 1.66) 1.22 (0.91 - 1.63) 1.28 (0.93 - 1.76) Jamais travaillé 0.95 (0.53 - 1.70) 0.75 (0.44 - 1.29) 1.83 (1.04 - 3.22)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Ref. Étudiant 0.50 (0.25 - 0.97) 0.63 (0.36 - 1.10) 0.92 (0.50 - 1.69) Chômeur 1.28 (0.87 - 1.90) 1.50 (1.04 - 2.16) 1.26 (0.84 - 1.89) Retraité 1.89 (1.23 - 2.90) 1.79 (1.18 - 2.71) 1.49 (0.95 - 2.35) Inactif 1.67 (1.12 - 2.49) 1.98 (1.36 - 2.87) 1.09 (0.71 - 1.66)
Sentiment de solitude Très seul 4.04 (2.02 - 8.06) 2.74 (1.40 - 5.38) 9.31 (4.67 - 18.56)
Plutôt seul 3.26 (2.35 - 4.52) 2.26 (1.66 - 3.09) 7.16 (5.09 - 10.08)
Plutôt entouré 1.26 (0.99 - 1.59) 1.07 (0.86 - 1.33) 1.84 (1.41 - 2.40)
Très entouré Ref. Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 1.38 (0.86 - 2.20) 1.28 (0.84 - 1.96) 0.73 (0.46 - 1.19) Relation amoureuse 0.87 (0.50 - 1.52) 0.63 (0.38 - 1.06) 0.59 (0.34 - 1.02) Couple non cohabitant 0.61 (0.32 - 1.18) 0.71 (0.40 - 1.26) 0.57 (0.30 - 1.06)
Couple cohabitant Ref. Ref. Ref.
Type de ménage Une seule personne 0.83 (0.51 - 1.38) 0.94 (0.59 - 1.47) 1.49 (0.90 - 2.47)
Mononucléaire Ref. Ref. Ref.
Monoparentale 0.74 (0.43 - 1.27) 0.74 (0.45 - 1.21) 1.56 (0.92 - 2.64) « isolés » 1.45 (0.93 - 2.28) 1.09 (0.71 - 1.68) 1.83 (1.16 - 2.91)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 0.91 (0.72 - 1.14) 0.84 (0.67 - 1.05) 0.95 (0.75 - 1.21) Revenu > 910 euros Ref. Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ref.
Ça va 1.06 (0.77 - 1.45) 1.15 (0.87 - 1.53) 1.51 (1.08 - 2.12)
C’est juste, il faut faire attention 1.92 (1.39 - 2.65) 1.62 (1.20 - 2.18) 2.15 (1.51 - 3.05)
Vous y arrivez difficilement 2.50 (1.67 - 3.74) 2.64 (1.80 - 3.86) 3.95 (2.58 - 6.05)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Ref.
Non 0.48 (0.27 - 0.86) 0.48 (0.28 - 0.84) 0.46 (0.25 - 0.84)
Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Ref.
Non 1.50 (1.08 - 2.06) 1.94 (1.42 - 2.64) 1.36 (0.97 - 1.91)
Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Ref.
Non 1.21 (0.63 - 2.34) 0.79 (0.42 - 1.51) 0.95 (0.48 - 1.87)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises **95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence
88
État de santé perçu dégradé Général Physique Psychologique
Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1.26 (1.00 - 1.58) 1.46 (1.17 - 1.81) 1.09 (0.86 - 1.38) Hébergé 1.12 (0.65 - 1.94) 1.52 (0.92 - 2.51) 1.90 (1.14 - 3.18)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1.41 (1.09 - 1.81) 1.30 (1.02 - 1.64) 0.93 (0.71 - 1.21) Étrangère 1.40 (1.01 - 1.94) 0.87 (0.63 - 1.20) 0.85 (0.60 - 1.20)
Tableau 21 : Caractéristiques sociodémographiques associées à un état de santé général, physique ou psychologique dégradé, analyses multivariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement à
un état de santé perçu dégradé, toutes choses égales par ailleurs, sont les suivantes :
5. Le fait d’avoir un état de santé général ressenti comme dégradé : le fait d’être étudiant, et de ne
pas avoir d’aide dans la vie quotidienne semblent associés à un meilleur état de santé général
ressenti. Par contre, les individus se sentant très seuls et plutôt seuls ont un risque 4,04 fois
(IC95%=[2,02-8,06]) et 3,26 fois (IC95%=[2,35-4,52]) de percevoir un état de santé général
dégradé. De la même manière, les retraités, les inactifs ont un risque majoré d’état de santé
général dégradé. Cela peut sembler logique, car les retraités sont en général plus âgés, et parmi
les inactifs sont comptabilisés entre autres les personnes en invalidité. Les personnes ressentant
des difficultés financières, les répondants n’ayant personne pour les soutenir financièrement en
cas de besoin, et les individus issus de l’immigration ont, elles aussi, un risque accru de
perception de santé dégradée.
6. Le fait d’avoir un état de santé physique ressenti comme dégradé : le fait de ne pas avoir d’aide
dans la vie quotidienne en cas de coup dur semble associé à un moindre risque de ressentir un
état de santé physique dégradé avec un OR à 0,48 (IC95%=[0,28-0,84]). En revanche, les
chômeurs, les retraités, les inactifs, les individus se sentant très seuls, et plutôt seuls, les
individus ressentant des difficultés financières, les individus n’ayant personne pour les soutenir
financièrement en cas de besoin, les locataires, ainsi que les français nés au moins d’un parent
étranger ont un risque accru de perception de santé physique dégradée.
7. Le fait d’avoir un état de santé psychologique ressenti comme dégradé : le fait de ne pas avoir
d’aide dans la vie quotidienne en cas de coup dur semble associé à un moindre risque de
ressentir un état de santé psychologique dégradé avec un OR à 0,46 (IC95%=[0,25-0,84]). Par
contre, les détenteurs de l’AME ou de la CMU complémentaire, les individus « isolés », les
personnes ayant des difficultés financières et les individus qui sont hébergés ont un risque accru
de perception de santé psychologique dégradée.
Les personnes n’ayant jamais travaillé sont plus à risque de ressentir leur état de santé
psychologique comme plus fragile avec un OR à 1,83 (IC95%= [1,16-2,91]), probablement à
cause d’une surreprésentation des personnes ayant des troubles psychiatriques dans cette
catégorie.
Les individus se sentant très seuls, plutôt seuls et plutôt entourés ont un risque respectif de
9,31 fois (IC95%=[4,67-18,56]), 7,16 fois (IC95%=[5,09-10,08]) et 1,84 fois (IC95%=[1,41-2,40])
supérieur de percevoir un état de santé psychologique dégradé par rapport aux individus se
sentant très entourés.
89
Consommation < 5 fruits et légumes par jour
Insécurité alimentaire
Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI)
Sexe Femme Ref. Ref. Homme 1.52 (1.29 - 1.80) 1.29 (0.86 - 1.94)
Age 18-29 Ref. Ref. 30-49 0.64 (0.48 - 0.85) 0.57 (0.34 - 0.97)
50-64 0.54 (0.39 - 0.74) 0.48 (0.24 - 0.92)
≥ 65 0.46 (0.28 - 0.75) 0.08 (0.02 - 0.35)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 0.98 (0.67 - 1.44) 2.20 (1.26 - 3.85)
Sécurité sociale ou CMU seule 1.29 (0.97 - 1.71) 1.30 (0.79 - 2.16) Pas de couverture maladie 0.84 (0.26 - 2.74) 12.38 (2.97 - 51.62)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 1.08 (0.74 - 1.56) 0.72 (0.34 - 1.55) Secondaire 0.88 (0.72 - 1.08) 0.75 (0.48 - 1.17) Supérieur Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1.20 (0.94 - 1.54) 1.13 (0.52 - 2.43) Employés + Ouvriers 1.13 (0.88 - 1.44) 1.31 (0.65 - 2.62) Jamais travaillé 0.93 (0.60 - 1.44) 1.53 (0.60 - 3.94)
Statut professionnel
Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 0.91 (0.60 - 1.39) 0.48 (0.21 - 1.12) Chômeur 1.45 (1.02 - 2.08) 0.86 (0.48 - 1.53) Retraité 0.85 (0.58 - 1.25) 2.00 (0.68 - 5.87) Inactif 1.19 (0.84 - 1.68) 1.31 (0.68 - 2.53)
Sentiment de solitude Très seul 2.64 (1.29 - 5.42) 2.32 (0.72 - 7.54) Plutôt seul 1.54 (1.14 - 2.07) 2.22 (1.25 - 3.97)
Plutôt entouré 1.27 (1.06 - 1.52) 1.13 (0.71 - 1.80) Très entouré Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 1.25 (0.88 - 1.79) 0.29 (0.13 - 0.61)
Relation amoureuse 1.01 (0.67 - 1.53) 0.19 (0.08 - 0.45)
Couple non cohabitant 1.30 (0.81 - 2.07) 0.41 (0.17 - 1.02) Couple cohabitant Ref. Ref.
Type de ménage Une seule personne 1.21 (0.83 - 1.77) 3.49 (1.52 - 8.02)
Mononucléaire Ref. Ref.
Monoparentale 1.13 (0.75 - 1.69) 5.50 (2.46 - 12.30)
« isolés » 1.02 (0.70 - 1.49) 4.25 (2.09 - 8.63)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 1.30 (1.08 - 1.57) 1.58 (1.04 - 2.41)
Revenu > 910 euros Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1.40 (1.12 - 1.76) 8.66 (0.34 - 222.69) C’est juste, il faut faire attention 2.21 (1.72 - 2.84) 72.89 (2.97 - >999.99)
Vous y arrivez difficilement 2.97 (2.09 - 4.23) 194.47 (7.86 - >999.99)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0.92 (0.55 - 1.52) 1.37 (0.57 - 3.33)
Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Non 1.08 (0.79 - 1.46) 1.58 (0.85 - 2.93)
Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 1.81 (0.95 - 3.45) 0.44 (0.13 - 1.49)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence
90
Consommation < 5 fruits et légumes par jour
Insécurité alimentaire
Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref.
Locataire ou attaché au locataire 1.29 (1.07 - 1.54) 5.06 (2.88 - 8.89)
Hébergé 1.68 (1.08 - 2.59) 2.73 (1.03 - 7.22)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref.
Française d’au moins un parent étranger 0.92 (0.75 - 1.14) 0.72 (0.45 - 1.17)
Étrangère 0.87 (0.66 - 1.15) 1.47 (0.88 - 2.46)
Tableau 22 : Caractéristiques sociodémographiques associées au rapport à l’alimentation, analyses multivariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement au
fait de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour et à l’insécurité alimentaire, toutes
choses égales par ailleurs, sont les suivantes :
8. Le fait de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour : les étudiants, les individus se
sentant très seuls, plutôt seuls, et plutôt entourés, les personnes percevant moins de 910 euros
par mois, les individus éprouvant des difficultés financières, les locataires et les personnes
hébergées sont plus à risque de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour.
9. L’insécurité alimentaire : les célibataires, et les individus ayant une relation amoureuse sont à
moindre risque d’être en insécurité alimentaire avec des OR à 0,29 (IC95%=[0,13-0,61]), et 0,19
(IC95%=[0,08-0,45]) par rapport aux couples cohabitant. En revanche, les personnes ressentant
de très grosses difficultés financières, et de grosses difficultés financières ont des risques
respectivement 194,47(IC95%=[7.86->999.99]) et 72,89(IC95%=[2.97->999.99]) fois plus élevés
d’être en insécurité alimentaire que les personnes financièrement à l’aise. Cela est encore une
fois expliqué par la colinéarité. Les individus vivant seuls, les familles monoparentales et les
individus « isolés » sont plus à risque d’être en insécurité alimentaire que les familles
mononucléaires avec des OR respectivement à 3,49 (IC95%=[1,52-8,02]), 5,50 (IC95%=[2,46-
12,30]), et 4,25 (IC95%=[2,09-8,63]). Les personnes se sentant seules, les locataires, et les
individus qui sont hébergés sont eux aussi plus à risque d’être en insécurité alimentaire.
91
Surpoids Obésité
Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
Sexe Femme Ref. Ref. Homme 1.80 (1.50 - 2.15) 1.06 (0.80 - 1.40)
Age 18-29 Ref. Ref. 30-49 1.09 (0.80 - 1.48) 1.34 (0.81 - 2.21) 50-64 1.49 (1.06 - 2.10) 1.91 (1.12 - 3.26) ≥ 65 1.54 (0.93 - 2.57) 1.48 (0.69 - 3.15)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 0.94 (0.63 - 1.41) 1.20 (0.68 - 2.11) Sécurité sociale ou CMU seule 1.30 (0.97 - 1.73) 0.86 (0.54 - 1.36) Pas de couverture maladie 0.50 (0.12 - 2.18) 0.32 (0.02 - 6.18)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 1.11 (0.76 - 1.60) 2.65 (1.58 - 4.46) Secondaire 1.04 (0.84 - 1.28) 2.15 (1.54 - 2.99) Supérieur Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1.32 (1.01 - 1.72) 0.99 (0.65 - 1.50) Employés + Ouvriers 1.70 (1.31 - 2.22) 0.98 (0.65 - 1.49) Jamais travaillé 0.93 (0.55 - 1.59) 1.50 (0.68 - 3.29)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 0.72 (0.44 - 1.19) 0.09 (0.01 - 0.55) Chômeur 1.47 (1.04 - 2.10) 0.86 (0.48 - 1.52) Retraité 1.24 (0.84 - 1.84) 1.15 (0.67 - 1.99) Inactif 0.83 (0.56 - 1.22) 1.39 (0.85 - 2.30)
Sentiment de solitude Très seul 1.71 (0.89 - 3.28) 0.28 (0.06 - 1.23) Plutôt seul 0.87 (0.64 - 1.20) 1.18 (0.76 - 1.83) Plutôt entouré 0.99 (0.81 - 1.20) 0.82 (0.61 - 1.10) Très entouré Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 0.66 (0.45 - 0.98) 0.35 (0.16 - 0.75)
Relation amoureuse 0.40 (0.25 - 0.64) 0.35 (0.15 - 0.83) Couple non cohabitant 0.26 (0.14 - 0.46) 0.37 (0.14 - 0.94) Couple cohabitant Ref. Ref.
Vivre seul Une seule personne 1.18 (0.77 - 1.81) 1.91 (0.85 - 4.30) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 1.32 (0.84 - 2.09) 3.73 (1.66 - 8.37) « isolés » 1.73 (1.16 - 2.58) 1.25 (0.62 - 2.53)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 0.74 (0.60 - 0.90) 0.67 (0.49 - 0.93) Revenu > 910 euros Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1.04 (0.81 - 1.32) 1.23 (0.80 - 1.90) C’est juste, il faut faire attention 1.02 (0.78 - 1.33) 2.64 (1.71 - 4.07) Vous y arrivez difficilement 1.20 (0.83 - 1.72) 1.95 (1.11 - 3.41)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0.87 (0.51 - 1.49) 0.87 (0.38 - 1.99)
Soutien matériel / financier
Oui Ref. Ref. Non 1.35 (0.99 - 1.84) 0.95 (0.60 - 1.51)
Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 0.51 (0.26 - 1.01) 0.44 (0.14 - 1.36)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence
92
Surpoids Obésité
Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref.
Locataire ou attaché au locataire 0.95 (0.78 - 1.16) 1.10 (0.82 - 1.47)
Hébergé 0.75 (0.47 - 1.21) 0.51 (0.21 - 1.26)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref.
Française d’au moins un parent étranger 1.43 (1.15 - 1.79) 0.91 (0.65 - 1.28)
Étrangère 1.61 (1.21 - 2.15) 0.96 (0.62 - 1.48)
Tableau 23 : Caractéristiques sociodémographiques associées à la présence d’un surpoids ou d’une obésité, analyses multi-variées (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement à
l’existence d’un surpoids et d’une obésité, toutes choses égales par ailleurs, sont les suivantes :
10. L’existence d’un surpoids (IMC > 25) : les professions intermédiaires, les employés et ouvriers,
les chômeurs, les individus ne vivant ni en famille ni seuls, les français dont au moins un parent
est étranger, et les étrangers sont plus à risque d’être en surpoids. En revanche, le fait de ne pas
être en couple cohabitant protège du surpoids. Enfin, il est intéressant de noter que les
individus gagnant moins de 910 euros par mois sont plus protégés d’être en surpoids avec un
OR à 0,74 (IC95%=[0,60-0,90]).
11. L’existence d’une obésité (IMC >30) : les individus n’ayant pas fait d’études supérieures, la
monoparentalité, le fait d’éprouver des difficultés financières augmentent le risque d’obésité.
Par contre, être étudiant protège beaucoup de l’obésité avec un OR à 0,09 (IC95%=[0,01-0,55]).
Comme pour le surpoids, les individus gagnant moins de 910 euros et les individus qui ne sont
pas en couple cohabitant sont protégés de l’obésité.
93
Facteurs de nuisances sur l’alimentation
Rythme de vie Situation financière
Odds ratio (95% CI)** Odds ratio (95% CI)
Sexe Femme Ref. Ref. Homme 1.00 (0.82 - 1.21) 1.03(0.80 - 1.32)
Age 18-29 Ref. Ref. 30-49 0.66 (0.49 - 0.90) 1.11(0.75 - 1.64) 50-64 0.39(0.28 - 0.54) 1.05 (0.67 - 1.66) ≥ 65 0.20(0.10 - 0.38) 0.42(0.18 - 0.98)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 0.90(0.61 - 1.33) 1.78(1.14 - 2.76) Sécurité sociale ou CMU seule 0.92 (0.67 - 1.26) 1.02(0.71 - 1.45) Pas de couverture maladie 0.70(0.19 - 2.51) 1.24 (0.30 - 5.19)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 0.68 (0.44 - 1.05) 1.54 (0.94 - 2.52) Secondaire 0.83 (0.66 - 1.05) 0.89(0.66 - 1.19) Supérieur Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 0.94(0.71 - 1.25) 0.84 (0.54 - 1.30) Employés + Ouvriers 0.88(0.66 - 1.17) 1.15 (0.78 - 1.71) Jamais travaillé 0.47(0.27 - 0.82) 1.86 (1.02 - 3.40)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 1.45(0.86 - 2.45) 1.28(0.73 - 2.24) Chômeur 0.38(0.26 - 0.55) 1.27(0.84 - 1.92) Retraité 0.20 (0.12 - 0.34) 0.88 (0.45 - 1.71) Inactif 0.37 (0.25 - 0.54) 1.07 (0.66 - 1.71)
Sentiment de solitude Très seul 1.19 (0.61 - 2.31) 3.13 (1.28 - 7.65) Plutôt seul 1.96(1.44 - 2.66) 2.42(1.62 - 3.60)
Plutôt entouré 1.15(0.93 - 1.42) 1.42 (1.06 - 1.89) Très entouré Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 1.23 (0.77 - 1.96) 0.65(0.40 - 1.05) Relation amoureuse 1.21(0.73 - 1.99) 0.32(0.18 - 0.56) Couple non cohabitant 1.35(0.79 - 2.31) 0.50(0.26 - 0.94) Couple cohabitant Ref. Ref.
Type de ménage Une seule personne 0.88(0.55 - 1.40) 2.18(1.29 - 3.68) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 0.98(0.60 - 1.59) 2.67 (1.58 - 4.49) « isolés » 0.95 (0.58 - 1.58) 1.51 (0.91 - 2.52)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 1.04 (0.83 - 1.29) 1.44(1.10 - 1.88) Revenu > 910 euros Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 0.98(0.73 - 1.30) 5.61(2.02 - 15.57) C’est juste, il faut faire attention 1.48 (1.09 - 2.00) 36.62(13.48 - 99.45) Vous y arrivez difficilement 1.78(1.22 - 2.59) 92.62(33.17 - 258.60)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0.79(0.48 - 1.28) 0.84 (0.43 - 1.65)
Soutien matériel / financier
Oui Ref. Ref. Non 1.16(0.82 - 1.62) 1.09 (0.71 - 1.69)
Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 1.19(0.66 - 2.14) 0.40 (0.16 - 1.01)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence
94
Facteurs de nuisances sur l’alimentation
Rythme de vie Situation financière
Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1.09(0.88 - 1.34) 1.65(1.26 - 2.17) Hébergé 0.86(0.52 - 1.41) 1.17(0.64 - 2.14)
Origine migratoire
Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 0.98 (0.77 - 1.24) 1.07 (0.80 - 1.44) Étrangère 1.22(0.91 - 1.63) 0.93(0.64 - 1.35)
Tableau 24 : Caractéristiques sociodémographiques associées aux facteurs jouant un rôle néfaste sur l’alimentation, analyses multivariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement
aux facteurs jouant un rôle néfaste sur l’alimentation, toutes choses égales par ailleurs, sont les
suivantes :
12. Le fait que le rythme de vie ou le manque de temps nuise à la qualité de l’alimentation : comme
on pouvait s’y attendre, les personnes n’ayant jamais travaillé, les chômeurs, les retraités et les
inactifs n’ont pas un rythme de vie qui nuisent à la qualité de leur alimentation. En revanche, les
personnes se sentant plutôt seules, les individus ressentant des difficultés financières pensent
que leur rythme de vie nuit à la qualité de leur alimentation.
13. Le fait que la situation financière nuise à la qualité de l’alimentation : les détenteurs de la CMU
complémentaire ou de l’AME, les individus n’ayant jamais travaillé, les individus se sentant très
seuls, plutôt seuls ou plutôt entourés, les individus vivant seuls et les familles monoparentales,
les personnes gagnant moins de 910 euros par mois, les locataires sont plus à risque de penser
que leur situation financière nuit à la qualité de leur alimentation. Logiquement, les personnes
éprouvant des difficultés financières ont un risque très augmenté de trouver que leur situation
financière nuit à la qualité de leur alimentation (l’OR pour les individus « qui y arrivent
difficilement » est à 92,62 (IC95%=[33.17-258.60])), et ces OR très élevés sont expliqués par une
colinéarité entre les variables testées. En revanche, les couples non cohabitant et les personnes
en relation amoureuse ont un moindre risque de ressentir cette situation (OR à respectivement
0,50 (IC95%=[0,26-0,94]) et 0,32 (IC95%=[0,18-0,56])).
95
Ne pas avoir
Dernière visite chez le dentiste > 2 ans
Un médecin régulier**
Consulté un médecin spécialiste***
Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
Sexe Femme Ref. Ref. Ref. Homme 1.78 (1.36 - 2.33) 2.99 (2.50 - 3.59) 2.09 (1.71 - 2.56)
Age 18-29 Ref. Ref. Ref. 30-49 0.32 (0.22 - 0.46) 0.90 (0.67 - 1.20) 0.71 (0.52 - 0.97) 50-64 0.29 (0.19 - 0.47) 0.60 (0.43 - 0.85) 0.77 (0.54 - 1.10) ≥ 65 0.29 (0.12 - 0.69) 0.49 (0.28 - 0.86) 1.06 (0.60 - 1.88)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. Ref. CMUc / AMEª 1.18 (0.65 - 2.15) 0.77 (0.52 - 1.14) 0.91 (0.60 - 1.39) Sécurité sociale ou CMU seule 2.11 (1.44 - 3.08) 1.61 (1.22 - 2.12) 1.14 (0.85 - 1.54) Pas de couverture maladie 2.639 0.668 10.419 0.957 0.298 3.075 0.966 0.265 3.526
Niveau d’études Primaire ou inférieur 0.76 (0.38 - 1.51) 1.69 (1.15 - 2.49) 2.26 (1.52 - 3.34)
Secondaire 0.75 (0.54 - 1.05) 1.47 (1.18 - 1.82) 1.18 (0.93 - 1.50) Supérieur Ref. Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 0.76 (0.51 - 1.12) 0.90 (0.68 - 1.19) 0.72 (0.53 - 0.99)
Employés + Ouvriers 0.78 (0.53 - 1.15) 1.68 (1.29 - 2.20) 1.16 (0.87 - 1.56) Jamais travaillé 0.58 (0.30 - 1.15) 0.90 (0.56 - 1.45) 0.49 (0.29 - 0.83)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Ref. Étudiant 0.44 (0.25 - 0.78) 1.24 (0.81 - 1.90) 0.94 (0.59 - 1.49) Chômeur 0.68 (0.41 - 1.13) 1.13 (0.79 - 1.60) 1.30 (0.90 - 1.89) Retraité 0.59 (0.27 - 1.27) 1.03 (0.66 - 1.60) 0.96 (0.60 - 1.53) Inactif 0.76 (0.40 - 1.43) 0.68 (0.46 - 1.03) 2.02 (1.36 - 2.98)
Sentiment de solitude Très seul 1.28 (0.47 - 3.54) 1.58 (0.80 - 3.10) 1.23 (0.60 - 2.53) Plutôt seul 1.37 (0.88 - 2.15) 0.74 (0.54 - 1.02) 1.19 (0.85 - 1.66) Plutôt entouré 0.93 (0.70 - 1.25) 1.11 (0.91 - 1.35) 1.06 (0.86 - 1.32) Très entouré Ref. Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 0.91 (0.55 - 1.51) 1.59 (1.11 - 2.29) 1.66 (1.12 - 2.45)
Relation amoureuse 1.18 (0.68 - 2.06) 1.37 (0.90 - 2.07) 1.55 (0.99 - 2.45) Couple non cohabitant 0.28 (0.12 - 0.62) 0.99 (0.61 - 1.59) 1.71 (1.03 - 2.84) Couple cohabitant Ref. Ref. Ref.
Type de ménage Une seule personne 1.52 (0.89 - 2.58) 1.11 (0.76 - 1.63) 0.69 (0.46 - 1.04) Mononucléaire Ref. Ref. Ref. Monoparentale 1.20 (0.68 - 2.11) 0.77 (0.51 - 1.17) 0.57 (0.36 - 0.89) « Isolés » 1.78 (1.05 - 3.02) 1.14 (0.78 - 1.67) 1.01 (0.67 - 1.51)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 1.21 (0.90 - 1.64) 1.17 (0.96 - 1.43) 1.02 (0.81 - 1.27) Revenu > 910 euros Ref. Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ref. Ça va 1.24 (0.86 - 1.79) 0.92 (0.72 - 1.19) 1.13 (0.85 - 1.52) C’est juste, il faut faire attention 1.07 (0.71 - 1.62) 0.95 (0.73 - 1.25) 1.62 (1.19 - 2.20) Vous y arrivez difficilement 0.83 (0.47 - 1.47) 0.90 (0.62 - 1.29) 1.35 -0.90 - 2.02)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Ref. Non 1.81 (0.86 - 3.80) 1.27 (0.75 - 2.15) 1.38 (0.81 - 2.33)
Soutien matériel / financier
Oui Ref. Ref. Ref. Non 0.59 (0.33 - 1.08) 0.65 (0.46 - 0.92) 0.94 (0.66 - 1.33)
Soutien affectif / mental Oui Ref. Ref. Ref. Non 1.07 (0.39 - 2.93) 1.08 (0.56 - 2.09) 1.72 (0.92 - 3.21)
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref. = référence *** Ou un médecin traitant que vous allez voir en priorité **** Au cours des 12 derniers mois
96
Ne pas avoir
Dernière visite chez le dentiste > 2 ans
Un médecin régulier** Consulté un médecin spécialiste***
Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1.05 (0.78 - 1.40) 1.06 (0.87 - 1.29) 1.33 (1.07 - 1.65)
Hébergé 0.76 (0.39 - 1.49) 1.19 (0.78 - 1.84) 1.60 (1.01 - 2.54)
Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 0.65 (0.45 - 0.93) 1.26 (1.01 - 1.58) 0.83 (0.64 - 1.06) Étrangère 1.01 (0.66 - 1.55) 1.55 (1.17 - 2.06) 0.96 (0.70 - 1.31)
Tableau 25 : Caractéristiques sociodémographiques associées au fait de ne pas avoir un médecin régulier, de ne pas avoir consulté un spécialiste au cours des 12 derniers mois, de ne pas avoir consulté un dentiste depuis 2 ans, analyses multi-variées (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement au
fait de ne pas avoir un médecin régulier, de ne pas avoir consulté un spécialiste au cours des 12
derniers mois, de ne pas avoir consulté un dentiste depuis 2 ans, toutes choses égales par
ailleurs, sont les suivantes :
14. Le fait de ne pas avoir un médecin régulier : les individus ayant une couverture sociale sans
complémentaire santé, et les individus vivant ni en famille ni seuls ont plus de risque de ne pas
avoir de médecin traitant avec des OR à 2,11 (IC95%=[1,44-3,08]) et 1,78 (IC95%=[1,05-3,02]).
Les étudiants, et les couples non cohabitant eux ont plus de chance d’avoir un médecin traitant.
15. Le fait de ne pas avoir consulté un médecin spécialiste dans la dernière année : il est intéressant
de noter que les individus ayant une couverture sociale sans complémentaire santé sont plus à
risque de ne pas avoir de médecin traitant mais aussi de ne pas avoir consulté de médecin
spécialiste dans la dernière année avec un OR à 1,61 (IC95%=[1,22-2,12]). Les employés et
ouvriers, les célibataires, les français nés d’au moins un parent étranger et les étrangers sont
eux aussi plus à risque de ne pas avoir consulté de médecin spécialiste dans la dernière année.
Par contre, les individus n’ayant personne pour les soutenir financièrement en cas de problème,
ont été plus nombreux à avoir consulté un médecin spécialiste dans la dernière année.
16. Le fait de ne pas avoir vu de dentiste depuis au moins 2 ans : les individus s’étant arrêté à la fin
des études primaires, les inactifs, les célibataires, les couples non cohabitant, les individus
éprouvant des difficultés financières, les locataires et les personnes hébergées sont plus à
risque de ne pas avoir consulté de dentiste dans les deux années précédentes. Par contre, les
individus n’ayant jamais travaillé, les professions intermédiaires, et les individus en situation de
monoparentalité ont été plus nombreux à consulter un dentiste dans les deux dernières années.
97
Jamais fait un test de dépistage du sida***
Déjà fait un test de dépistage mais pas à sa demande
Odds ratio (95% CI) ** Odds ratio (95% CI)
Sexe Femme Ref. Ref. Homme 2.32(1.91 - 2.80) 0.60(0.47 - 0.76)
Age
18-29 Ref. Ref. 30-49 0.48(0.35 - 0.65) 1.69 (1.17 - 2.45) 50-64 1.84(1.31 - 2.58) 2.75(1.78 - 4.25) ≥ 65 4.03 (2.43 - 6.70) 3.04(1.40 - 6.62)
Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 0.70(0.45 - 1.08) 1.14(0.68 - 1.91) Sécurité sociale ou CMU seule 1.52 (1.12 - 2.06) 1.31(0.85 - 2.02) Pas de couverture maladie 0.69(0.15 - 3.21) 0.23 (0.04 - 1.40)
Niveau d’études Primaire ou inférieur 3.34(2.19 - 5.09) 2.26(1.00 - 5.12) Secondaire 1.37(1.09 - 1.72) 1.06 (0.80 - 1.41) Supérieur Ref. Ref.
Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1.29(0.98 - 1.70) 0.98 (0.71 - 1.36) Employés + Ouvriers 1.23(0.93 - 1.62) 1.49(1.06 - 2.07) Jamais travaillé 2.49(1.54 - 4.03) 1.41(0.64 - 3.10)
Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 1.56 (1.00 - 2.43) 0.35(0.17 - 0.74) Chômeur 1.00 (0.69 - 1.46) 1.03(0.65 - 1.62) Retraité 1.56 (1.06 - 2.29) 1.39 (0.76 - 2.56) Inactif 0.52(0.34 - 0.80) 2.56 (1.54 - 4.25)
Sentiment de solitude Très seul 1.18 (0.57 - 2.46) 0.81(0.28 - 2.32) Plutôt seul 0.84 (0.61 - 1.17) 1.03(0.67 - 1.57) Plutôt entouré 1.10 (0.90 - 1.35) 1.16 (0.90 - 1.49) Très entouré Ref. Ref.
Situation affective Pas de relation 3.24 (2.22 - 4.74) 0.57 (0.32 - 0.99) Relation amoureuse 1.59 (1.03 - 2.46) 0.43(0.23 - 0.79) Couple non cohabitant 0.86 (0.51 - 1.45) 0.55(0.29 - 1.05) Couple cohabitant Ref. Ref.
Type de ménage Personne seule 0.57 (0.38 - 0.84) 0.51(0.28 - 0.92) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 0.28(0.18 - 0.43) 0.84(0.46 - 1.52) « isolés » 0.75(0.51 - 1.11) 1.10 (0.61 - 1.96)
Revenu Revenu ≤ 910 euros 0.97 (0.79 - 1.20) 1.00 (0.76 - 1.32) Revenu > 910 euros Ref. Ref.
Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1.27(0.98 - 1.63) 0.76 (0.55 - 1.03) C’est juste, il faut faire attention 1.07(0.81 - 1.41) 0.56 (0.39 - 0.80) Vous y arrivez difficilement 1.01 (0.69 - 1.49) 0.49 (0.30 - 0.79)
Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0.62(0.35 - 1.08) 1.15 (0.58 - 2.28)
Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Non 0.85 (0.61 - 1.20) 0.79(0.49 - 1.26)
Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 1.38 (0.70 - 2.73) 1.16 (0.47 - 2.90)
98
Jamais fait un test de dépistage du sida**
Déjà fait un test de dépistage mais pas à sa demande
Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 0.82(0.66 - 1.01) 0.85(0.65 - 1.10) Hébergé 1.55 (0.99 - 2.43) 0.82(0.41 - 1.62)
Origine migratoire
Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1.04(0.82 - 1.31) 1.37(1.02 - 1.84) Étrangère 1.11 (0.81 - 1.53) 2.19(1.45 - 3.29)
Tableau 26 : Caractéristiques sociodémographiques associées au dépistage du sida, analyses multivariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement au dépistage du SIDA, toutes choses égales par ailleurs, sont les suivantes :
17. Le fait de ne jamais avoir fait le test de dépistage du VIH au cours de sa vie : les individus ayant
une couverture sociale sans complémentaire santé, les personnes n’ayant pas fait d’études
supérieures, les retraités, les célibataires et les personnes en relation amoureuse (mais pas en
couple) sont plus à risque de ne jamais avoir fait de test de dépistage du VIH. En revanche, les
inactifs, les personnes vivant seules, et les individus en situation de monoparentalité sont plus
nombreuses à avoir déjà fait un test de dépistage du VIH dans leur vie.
18. Le fait d’avoir fait un test de dépistage du VIH mais pas à sa demande : les inactifs, les employés
et les ouvriers, les français nés d’au moins un parent étranger et les étrangers sont plus à même
d’avoir déjà fait un test de dépistage du VIH mais pas à leur demande.
Par contre, les étudiants, les célibataires et les personnes en relation amoureuse, les individus
vivant seuls, les individus éprouvant des difficultés financières ont plus de chance d’avoir fait un
test de dépistage du VIH à leur demande.
ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence *** Au cours de votre vie
*La variable soutien social est définie par le fait d’avoir au moins une des trois variables de soutien social
associées à chacune des 18 variables de santé étudiées
Figure 5 : Nombre de variables de santé étudiées associées significativement à chacune des caractéristiques sociodémographiques, analyses multivariées.
La Figure 5 présente le nombre de caractéristiques sociodémographiques associées
significativement aux 18 variables de santé étudiées dans les analyses multivariées. Nous
pouvons observer qu’après la prise en compte de l’effet des autres caractéristiques
sociodémographiques, le niveau d’études, qui était associé à toutes les variables de santé en
analyse univariée, n’est plus associé qu’à 7 variables de santé. La variable ayant la
contribution individuelle la plus importante est la situation financière perçue, puisqu’on
observe qu’elle est associée significativement avec 14 variables de santé. Le sentiment de
solitude, le statut professionnel et la situation affective ont également des contributions
individuelles importantes. Comme nous pouvons l’observer, les trois dimensions du soutien
social (aide vie quotidienne, soutien affectif ou moral, soutien matériel ou financier) ne sont
pas très associées aux 18 variables de santé étudiées. Le soutien social est composé de
plusieurs dimensions, ce qui rend son appréciation mathématique difficile. Afin d’essayer de
mesurer ce dernier, nous avons regardé si au moins une des trois dimensions étaient
associées avec les 18 variables de santé étudiées. Nous pouvons remarquer que le soutien
social est alors associé avec 8 variables de santé. Nous avons décidé de conserver pour le
calcul du score de précarité toutes les caractéristiques sociodémographiques étudiées.
6
7
8
11
11
10
7
6
14
8
3
3
3
9
8
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
Assurance maladie
Niveau d'études
Catégories socio-professionnelles
Statut professionnel
Sentiment de solitude
Situation affective
Type de ménage
Revenu
Situation financière
Soutien social *
Aide vie quotidienne
Soutien matériel / financier
Soutien affectif / moral
Situation dans le logement
Origine migratoire
Variables de santé étudiées
100
Nous voyons que certaines caractéristiques sociodémographiques, même si elles ne sont pas
associées à toutes les variables de santé étudiées, ont un très fort lien avec celles-ci quand
elles sont associées.
Par exemple, le sentiment de solitude n’est associé significativement qu’à 11 des 18
variables, mais un individu très seul a un risque 9,31 (IC95%=[4,67-18,56]) fois plus élevé de
percevoir un état de santé psychologique dégradé par rapport à un individu très entouré et
un risque 11,59 (IC95%=[5,30-25,32]) fois plus important d’être dépressif, bien que le sens
de causalité reste à discuter.
Cela montre l’importance, pour évaluer la pertinence de chaque caractéristique
sociodémographique dans ce score, de considérer si elle est à la fois associée à de
nombreuses variables de santé, mais aussi si les liens d’association sont forts avec celles-ci.
E. Le score de précarité et son seuil
Le Tableau 27 présente le score et le poids attribué à chaque variable le composant.
1. Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire 0
CMUc / AMEª 1
Sécurité sociale ou CMU seule 2
Pas de couverture maladie 3
2. Niveau d’études
Primaire ou inférieur 2
Secondaire 1
Supérieur 0
3. Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures 0 Professions intermédiaires + ACC* 1 Employés + Ouvriers 2 Jamais travaillé 1
4. Statut professionnel Actif occupé 0 Étudiant 0
Chômeur 2 Retraité 1 Inactif 1
5. Sentiment de solitude Très seul 3
Plutôt seul 2
Plutôt entouré 1
Très entouré 0
6. Situation affective
Pas de relation 3
Relation amoureuse 2
Couple non cohabitant 1
Couple cohabitant 0
7. Type de ménage Une seule personne 1
Mononucléaire 0
Monoparentale 2
« isolés » 1
8. Revenu Revenu ≤ 910 euros 1
Revenu > 910 euros 0
9. Financièrement
Vous êtes à l’aise 0
Ça va 0
C’est juste, il faut faire attention 1
Vous y arrivez difficilement 2
10. Aide vie quotidienne Oui 0
Non 1
11. Soutien matériel / financier Oui 0
Non 1
12. Soutien affectif / moral Oui 0
Non 1
13. Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire 0
Locataire ou attaché au locataire 1
Hébergé 2
14. Origine migratoire Française de deux parents français 0
Française d’au moins un parent étranger 1
Étrangère 2
Tableau 27 : Le score de précarité
Pour déterminer la valeur du score à partir de laquelle nous pouvons établir qu’un individu
est en situation de précarité, nous avons étudié la distribution du score par sous-groupe
accompagné de la moyenne, l’écart-type, les quartiles et le 8ème et 9ème décile. À partir de
ces résultats, nous avons décidé de conserver la valeur qui isole les 20% de la population les
plus précaires.
La Figure 6 représente la distribution du score de précarité dans la population de l’étude, le
score de précarité obtenu varie entre 0 (absence de précarité) et 22 (précarité la plus
élevée). 50% des sujets de la population ont un score de précarité inférieur à 6. Un
cinquième de la population a un score supérieur à 10 (D8). Nous retiendrons ce seuil pour
établir qu’un individu est précaire vis-à-vis de la santé.
Figure 6 : Distribution du score de précarité dans la population étudiée
Moyenne Ecart-type Q1 Médiane Q3 D8 D9 Minimum Maximum
6.61 3.95 3 6 9 10 12 0 22
A partir du seuil retenu de 10 points, nous avons défini une variable explicative binaire :
- 0 : en dessous du seuil de précarité ;
- 1 : au-dessus du seuil de précarité.
Nous définissons qu’un individu est en situation de précarité vis-à-vis de la santé si la valeur
de son score est strictement supérieure à 10. La répartition obtenue est présentée dans le
Tableau 28.
En situation de précarité n %
Non 2304 82,7 Oui 484 17,4
Tableau 28 : Répartition des individus selon le seuil de précarité établi
0
50
100
150
200
250
300
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22
n
Valeur du score
F. Les graphiques ACM
‚ ‚
‚ ‚
‚ ‚
‚ ‚ pas_soutien_affectif *
‚ ‚
‚ ‚
1.5 ˆ * aucune_securite_sociale
‚ * ame_Cmuc ‚ pas_aide_viequotidienne *
‚ ‚
‚ ‚ * être en situation de précarité
‚ * financierement_difficile * très seul
‚ * chômeur ‚
‚ ‚
1.0 ˆ * jamais travaille * securite_sociale_seulement
‚ * famille monoparentale
‚ ‚ * niveau_etude_primaire * pas_aide_financière
‚ inactif * * étranger ‚
‚ hébergé * ménages « isolés »
‚en dessous du seuil de * pauvreté * ‚ * seul
‚ locataire‚ * pas de relation affective
0.5 ˆ * étudiant ** ouvriers/employés
‚ * mixte * niveau_etude_secondaire
‚ ‚ * relation amoureuse
‚ *‚financièrement_juste
‚ ‚ * vivre seul
‚ ‚ * couple non cohabitant
‚ ‚
0.0 ˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒsoutien_affectifƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒ
‚ aide_viequotidienne **‚plutôt entouré
‚ * aide_financière * retraité
‚ actif occupé * ‚profranions inte
‚ au-dessus seu*lt rèspentoet***securite_sociale_et_complementaire santé
‚ couple mononucléaire * couple noncohab financierement_ça va
‚ pas être en situation de précarité * ‚
-0.5 ˆ niveau_etude_superieur * * propriétaire
‚ ‚
‚ ‚
‚ ‚
‚ ‚
‚ ‚ * cadres
‚ ‚
-1.0 ˆ ‚ * financierement_a laise
‚ ‚
Šƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒ
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0
Graphique 1 : Analyse des correspondances multiples
Les résultats obtenus par la méthode d’analyse des correspondances multiples montrent
une association entre les modalités « c’est difficile financièrement », « se sentir très
seul », « être au chômage », « n’avoir aucune sécurité sociale », « pas de soutien matériel »,
et « pas de soutien émotionnel ». Nous pouvons observer que la modalité « être en situation
de précarité » illustre ces associations. A l’opposé les modalités « niveau d’études
supérieur », « couple mononucléaire », « propriétaire », « au-dessus du seuil de pauvreté »
et « actif occupé » semblent être associées et la modalité illustrative « ne pas être en
situation de précarité » semble correspondre à l’association de ces différentes modalités.
G. La validation du score
1. La distribution du score par sous-groupe de population
La Figure 7 et la Figure 8 présentent la distribution du score de précarité chez les hommes et
chez les femmes. Comme nous pouvons le remarquer sur ces histogrammes, les distributions
sont semblables. Cependant, nous observons que le score de précarité est un peu plus élevé
chez les femmes que chez les hommes avec une moyenne de 6,78 contre 6,42(p<0,05). De plus,
25% des hommes ont un score de précarité inférieur à 3, alors que 25% des femmes ont un
score de précarité inférieur à 4.
Moyenne Ecart-type Q1 Médiane Q3 D8 D9 Minimum Maximum
6,42 4,33 3 6 9 10 12 0 22
Figure 7 : Distribution du score de précarité chez les hommes
Figure 8 : Distribution du score de précarité chez les femmes
0
20
40
60
80
100
120
140
160
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 22
No
mb
re d
'ho
mm
es
Valeur du score
0
50
100
150
200
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21
No
mb
re d
e f
em
me
s
Valeur du score
Moyenne Ecart-type Q1 Médiane Q3 D8 D9 Minimum Maximum
6,78 3,69 4 7 9 10 12 0 21
106
La Figure 9 présente la moyenne du score de précarité avec son intervalle de confiance à 95%
selon la classe d’âge du répondant. Nous observons que les individus entre 18 et 29 ans ont les
scores les plus élevés avec une moyenne de 8,15 (IC95%= [7,79 - 8,51]). Ensuite, ce sont les
individus de plus de 65 ans qui ont les scores les plus élevés avec une moyenne de 7,01 (IC95%=
[6,70 - 7,32]). Les individus entre 30 et 49 ans et entre 50 et 64 ans ont les scores les moins
élevés avec respectivement une moyenne de 6,02 (IC95%=[5,79 - 6,26]) et de 5,93 (IC95%=
[5,65 - 6,21]).
Figure 9 : Moyenne du score de précarité et son intervalle de confiance à 95% en fonction de la classe d’âge du répondant
2. La répartition du score par variable de santé
Le Tableau 29 présente les associations entre les individus classés comme précaires (c'est-à-dire
ceux qui ont un score > 10) et les 18 variables de santé étudiées.
Limité depuis au moins 6 mois***
Maladie ou problème de santé chronique****
Dépression Dents à soigner
Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
En situation de précarité Non Ref. Ref. Ref. Ref.
Oui 2,09 (1,67 - 2,61) 1,07 (0,87 - 1,32) 3,35 (2,52 - 4,45) 1,61 (1,32 - 1,97)
Etat de santé dégradé versus bon Général Physique Psychologique
Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
En situation de précarité Non Ref. Ref. Ref. Oui 3,13 (2,54 - 3,86) 2,57 (2,09 - 3,17) 3,14 (2,53 - 3,89)
8,15
6,02 5,93
7,01
5,00
6,00
7,00
8,00
9,00
18-29 ans 30-49 ans 50-64 ans > 65 ans
Val
eur
du
sco
re d
e p
réca
rité
107
Consommation < 5 fruits et légumes par jour
Insécurité alimentaire Surpoids Obésité
Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
En situation de précarité Non Ref. Ref. Ref. Ref.
Oui 3,23(2,60 - 4,01) 7,43(5,39 - 10,24) 1,16(0,94 - 1,43) 1,43(1,06 - 1,93)
Rythme de vie nuisant à
l’alimentation
Situation financière
nuisant à l’alimentation
Ne pas avoir de
médecin régulier
Ne pas avoir consulté
un médecin spécialiste
Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
En situation de précarité Non Ref. Ref. Ref. Ref.
Oui 1,03(0,83 - 1,27) 5,09(4,08 - 6,34) 1,30 (0,96 - 1,76) 2,01(1,64 - 2,45)
Dernière visite chez le dentiste supérieur à 2 ans
Ne jamais s’être fait dépister du sida
Test du sida effectué mais pas volontairement
Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)
En situation de précarité Non Ref, Ref, Ref,
Oui 1,80 (1,45 - 2,24) 1,26(1,03 - 1,53) 0,75 (0,57 - 1,00)
Tableau 29 : Lien entre le seuil de précarité et les variables de santé, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)
Le fait d’être en situation de précarité est associé de manière statistiquement significative à 13
des 18 variables de santé étudiées. La situation de précarité telle que définie par le score est
associée significativement à un risque accru :
- de se sentir limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé psychologique ou
physique avec un OR à 2,09 (IC95%=[1,67-2,61]) ;
- d’épisode dépressif avec un OR à 3,35 (IC95%=[2,52-4,45]) ;
- d’avoir des dents à soigner, en mauvais état ou à remplacer avec un OR à 1,61 (IC95%=[1,32-
1,97]) ;
- d’avoir un état de santé général ressenti comme dégradé avec un OR à 3,13 (IC95%=[2,54-
3,86]) ;
- d’avoir un état de santé physique ressenti comme dégradé avec un OR à 2,57 (IC95%=[2,09-
3,17]) ;
- d’avoir un état de santé psychologique ressenti comme dégradé avec un OR à 3,14
(IC95%=[2,53-3,89]) ;
- de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour avec un OR à 3,23 (IC95%=[2,60-4,01]) ;
108
- d’insécurité alimentaire avec un OR à 7,43 (IC95%=[5,39-10,24]) ;
-d’obésité avec un OR à 1,43 (IC95%=[1,06-1,93]) ;
-que la situation financière nuise à la qualité de l’alimentation avec un OR à 5,09 (IC95%=[4,08-
6,34]) ;
- de ne pas avoir consulté un médecin spécialiste dans la dernière année avec un OR à 2,01
(IC95%=[1,64-2,45]) ;
- de ne pas avoir vu de dentiste depuis au moins 2 ans avec un OR à 1,80 (IC95%=[1,45-2,24]) ;
- de ne jamais avoir fait le test de dépistage du VIH au cours de sa vie avec un OR à 1,26
(IC95%=[1,03-1,53]).
Une association significative n’a pas pu être mise en évidence pour les variables de santé
suivantes :
-maladie ou problème de santé chronique ;
-surpoids ;
-le fait que le rythme de vie ou le manque de temps nuise à la qualité de l’alimentation ;
-le fait de ne pas avoir un médecin régulier ;
-le fait d’avoir fait un test de dépistage du VIH mais pas à sa demande.
V. Discussion
A. Synthèse
L’ensemble des analyses statistiques présentées dans cette thèse ont permis la construction
et la validation interne d’un score individuel multidimensionnel de la précarité en population
générale d’Ile de France, à l’aide des données de la cohorte SIRS.
L’étude SIRS menée en 2010 dans Paris et sa petite couronne compte 3006 individus dont
46,9% de femmes, et 53,1% d’hommes. L’âge moyen de la population est de 45,5 ans. Près
d’un cinquième de la population (19%) exerce une activité de cadre ou de profession
intellectuelle supérieure et 55,5% des personnes interrogées sont des actifs occupés. Trente-
trois pour cent des individus se sentent très entourés tandis que treize pour cent se sentent
seuls ou plutôt seuls. Trente-trois pour cent de la population gagne moins de 910 euros par
mois. Treize pour cent des individus sont des étrangers.
Le score est finalement composé des 14 questions à choix multiples présentées ci-après. A
chacune des réponses est associée une note.
1. Quelle est votre prise en charge sociale ?
Bénéficier de la Sécurité Sociale et d’une Complémentaire Santé 0 point
Bénéficier de la CMU complémentaire, ou de l’Aide Médicale d’Etat 1 point
Bénéficier de la Sécurité Sociale seule, ou de la CMU seule 2 points
N’avoir aucune couverture maladie 3 points
2. Quel est votre niveau d’études ?
N’avoir jamais été à l’école, ou la dernière classe fréquentée était
pendant l’enseignement primaire 2 points
La dernière classe fréquentée était pendant l’enseignement secondaire
1er cycle ou 2ème cycle (de la 6è à la terminale) 1 point
Avoir fait des études supérieures 0 point
3. A quelle catégorie socioprofessionnelle appartenez-vous ?
Faire ou avoir fait partie des cadres et professions intellectuelles
supérieures 0 point
Faire ou avoir fait partie des professions intermédiaires, être ou avoir été
artisan, commerçant, ou chef d’entreprise 1 point
Etre ou avoir été employé ou ouvrier 2 points
110
Ne jamais avoir travaillé plus de trois mois 1 point
4. Quel est votre statut professionnel ?
Etre actif occupé : 0 point
Occupent un emploi toutes les personnes suivantes :
o celles qui aident un membre de leur famille dans leur travail, même sans
être rémunérées,
o celles en congé annuel, de maladie, de maternité, en congé individuel de
formation, de conversion, en dispenses d'activité, etc.
o les élèves fonctionnaires, les intérimaires, les intermittents du spectacle
Etre étudiant 0 point
Etre chômeur (inscrit ou non à l'ANPE / Pôle Emploi) 2 points
Etre retraité 1 point
Etre inactif (par exemple, handicapé) 1 point
5. D’une façon générale, vous diriez que vous vous sentez ?
Très seul 3 points
Plutôt seul 2 points
Plutôt entouré 1 point
Très entouré 0 point
6. Quelle est votre situation affective ?
Ne pas avoir de relation amoureuse importante 3 points
Avoir une relation amoureuse ou sentimentale importante pour le sujet
interrogé, sans pour autant qu’il se considère en couple 2 points
Etre en couple mais ne pas vivre avec son conjoint 1 point
Etre en couple et vivre avec son conjoint 0 point
7. Avec qui vivez-vous ?
Une seule personne 1 point
Mononucléaire : couple, avec ou sans enfant 0 point
Monoparentale : un parent seul avec enfant(s) 2 points
«isolés» : autres cas 1 point
8. Gagnez-vous plus ou moins de 910 euros par mois ?
Plus de 910 euros 0 point
Moins de 910 euros 1 point
9. Comment percevez-vous votre situation financière ?
Vous êtes à l’aise 0 point
111
Ca va 0 point
C’est juste, il faut faire attention 1 point
Vous y arrivez difficilement 2 points
10. En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de
membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins,
pour vous aider dans la vie quotidienne, vous donner un coup de main ?
Oui 0 point
Non 1 point
11. En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de
membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins,
pour vous aider financièrement ou matériellement (nourriture, vêtements, etc.) ?
Oui 0 point
Non 1 point
12. En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de
membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins,
pour vous apporter un soutien moral ou affectif ?
Oui 0 point
Non 1 point
13. Etes-vous propriétaire, locataire ou hébergé ?
Etre propriétaire ou en lien avec ce dernier (membre du ménage,
membre de la famille) 0 point
Etre locataire ou en lien avec ce dernier 1 point
Etre hébergé 2 points
14. Etes-vous de nationalité française ? Si oui, de quelles nationalités sont/étaient vos
parents ?
Etre français né de deux parents français 0 point
Etre français, mais au moins un des deux parents n’a pas la nationalité
française 1 point
Ne pas être de nationalité française 2 points
112
18 variables interrogées dans l’étude SIRS ont été sélectionnées afin d’évaluer l’état de
santé, le recours aux soins, et l’alimentation. La recherche des facteurs associés à un moins
bon état de santé et au recours aux soins a été réalisée au moyen de trois méthodes :
- Une analyse univariée ;
- Une analyse en régression logistique univariée permettant de tester l'association des
variables, ajustée sur l'âge et le sexe ;
- Une analyse en régression logistique multivariée pour tester l’association des
variables, ajustées sur l’âge et le sexe.
Il en ressort que les 14 caractéristiques sociodémographiques sont effectivement associées à
des degrés différents à un état de santé dégradé, un moindre recours aux soins, et une
moins bonne alimentation. Les 14 modalités du score sont donc pertinentes pour repérer les
facilement les situations sociales difficiles pouvant entraîner des conséquences sur l’état de
santé.
Cinquante pour cent des sujets de la population ont un score de précarité inférieur à 6. Vingt
pour cent de la population a un score supérieur à 10. Nous avons choisi de conserver cette
valeur de 10 points pour déterminer si un individu est précaire vis-à-vis de la santé.
Le score a été validé par deux méthodes de validité interne :
- La distribution du score par sous-groupes de population : comme l’âge et le sexe ne
sont pas intégrés dans le score, la distribution du score a été analysée dans ces deux
sous-groupes de population. Cette distribution est semblable chez les hommes et
chez les femmes. Comme attendu, le score de précarité est un peu plus élevé chez les
femmes que chez les hommes avec une moyenne de 6,78 contre 6,42 chez les
hommes. Les individus entre 18 et 29 ans ont les scores les plus élevés avec une
moyenne de 8,15. Ensuite, ce sont les individus de plus de 65 ans qui ont les scores
les plus élevés avec une moyenne de 7,01. Les individus entre 30 et 49 ans et entre
50 et 64 ans ont les scores les moins élevés avec respectivement une moyenne de
6,02 et de 5,93.
- La répartition du score par variable de santé : nous avons étudié les liens qui
existaient entre les individus classés précaires à partir du score, et les 18 variables de
santé. Etre en situation de précarité est associé de manière statistiquement
significative à 13 des 18 variables de santé étudiées. Une association significative n’a
pas pu être mise en évidence pour les variables de santé suivantes : surpoids, avoir
un problème de santé chronique, le rythme de vie nuisant à l’alimentation, le fait de
ne pas avoir un médecin généraliste régulier/traitant et le fait d’avoir déjà réalisé un
test de dépistage du sida mais pas volontairement.
113
B. Les limites du score
Les données sur lesquelles sont basées toutes les analyses statistiques de cette thèse datent
de 2010. L’ensemble des données est donc à interpréter selon le contexte de 2010.
Par ailleurs, si la limite de la cohorte SIRS sur laquelle s’appuient nos analyses est de n’être
que représentative de la population de l’agglomération parisienne (et plus précisément de
Paris, et la petite couronne), son atout est de s’inscrire dans une dimension longitudinale
future. Pour valider ce score sur la population française, il faudrait donc le valider en externe
sur une autre population que celle étudiée afin de vérifier que les caractéristiques choisies
ainsi que le seuil de 10 sont toujours pertinents pour dépister les individus précaires parmi la
population générale en France.
Dans le questionnaire de l’étude, de nombreuses questions sont déclaratives, les répondants
peuvent donc répondre de manière faussée. Ce biais de déclaration est très difficile à
mesurer.
Certains déploreront la sélection ‘a priori’ des 14 variables sociodémographiques ayant
permis la construction du score. Elles ont été choisies par un consensus de chercheurs
spécialistes du sujet de la précarité. Aussi, grâce aux analyses en régression logistique
univariée, et surtout multivariée, nous avons réussi à démontrer qu’elles étaient très
fortement associées à un moins bon état de santé, un moindre recours aux soins, et une
alimentation dégradée.
D’autres nous demanderont pourquoi avoir sélectionné dans le questionnaire SIRS ces 18
déterminants pour évaluer la santé. Nous pensions qu’il était intéressant d’évaluer à la fois
des critères de santé objectifs, mais aussi des critères de santé perçus. Nous savons que le
recours aux soins, et en particulier le fait d’avoir un médecin régulier, est un élément
essentiel pour avoir accès aux campagnes de dépistage ainsi que pour avoir une meilleure
adhérence à celles-ci (22) (74) (75), permettant de maintenir un état de santé favorable.
L’insécurité alimentaire est le sujet de multiples recherches en santé publique et en
épidémiologie en particulier dans de nombreux pays développés et notamment au Canada,
aux Etats-Unis et en Europe du Nord. Ainsi, plus le statut socio-économique est élevé et plus,
d’une façon générale, les personnes ont une meilleure alimentation consommant par
exemple davantage de vitamines et de fibres, et moins de sucres et de lipides. Elles semblent
également davantage conscientes de la relation entre santé et alimentation et apparaissent
plus investies dans la gestion de leur santé et plus réceptives aux conseils et
recommandations alimentaires. Et il n’est plus à prouver que mauvaise alimentation et
obésité sont associées à un état de santé dégradé (76) (77) (78) (79) (80).
Un autre point à discuter est la cotation ‘a priori’ du score par un consensus des chercheurs
de l’équipe DS3 (Déterminants sociaux de la santé et du recours aux soins) de l’INSERM. La
114
validation interne du score par les deux méthodes proposées établit le bien-fondé de cette
cotation.
Certains s’interrogeront sur le choix d’un seuil à 20% de précaires. Cela s’appuie sur
l’estimation de la prévalence de la précarité dans la population générale en France (5).
Les méthodes de validation du score : La validation en sous-groupe a été réalisée en fonction du sexe et de l’âge, et nous avons
observé que la distribution du score chez les hommes et chez les femmes était similaire. En
revanche, nous avons remarqué que la valeur du score était significativement différente
dans les différentes classes d’âge de la population. Cela peut être expliqué par le fait que les
deux extrêmes de la population sont connus pour être parmi les plus précaires de la
population (81).
Par ailleurs, nous pouvons regretter que la situation de précarité ne soit pas associée
significativement à plusieurs des variables objectives de santé. En effet, elle n’est ni associée
au fait d’avoir un problème de santé chronique, ni au surpoids. Elle n’est pas non plus
associée au fait de ne pas avoir de médecin régulier. Cependant, si nous considérons que
notre score de précarité est valide, cela est finalement plutôt encourageant quant au
système de soins primaires en France. En effet, cela pourrait signifier que les individus
précaires ont un accès aux soins primaires similaires aux individus non précaires.
Pour complètement valider ce score de précarité, il faudrait maintenant le valider selon des
méthodes de validation externes. La validité externe d’un score clinique consiste à
déterminer ses qualités lorsqu'il est appliqué à un autre échantillon de la même population
(reproductibilité du score clinique) ou d'une population différente (transportabilité). Une des
perspectives serait d’étudier les propriétés du score lors d’une prochaine vague de la
cohorte SIRS. Une enquête en population générale serait également utile. Les résultats
obtenus dans les différentes populations seraient alors comparés avec ceux obtenus par la
validité interne (calibration, discrimination). Si les résultats concordent, le score pourra alors
être généralisable.
Nous pourrions également réaliser une étude de la stabilité du score par une analyse de type
test-retest. Cette méthode consiste à remesurer le score sur le même échantillon après un
court intervalle de temps. Cette technique permet d'apprécier la part d'erreur aléatoire : si
le test est fidèle et peu sensible aux erreurs aléatoires, on obtiendra une forte corrélation
entre les résultats du test et celui du re-test.
115
La longueur du score Les praticiens nous diront que le temps mis à obtenir la réponse pour les 14 variables du
score est trop long pour une consultation de médecine générale.
Cependant, en pratique, il est assez simple de regrouper en une seule question plusieurs
items de ce score afin d’obtenir les différentes réponses : par exemple, en demandant à un
patient, quel est son activité principale : s’il nous répond qu’il est professeur des écoles,
nous pouvons en conclure qu’il a fait des études supérieures, et qu’il fait partie de la
catégorie socioprofessionnelle des cadres et professions intellectuelles supérieures, et qu’il
est actif occupé. En une seule question, nous avons pu coter 3 réponses du score.
D’autre part, beaucoup des informations nécessaires au calcul du score sont simples à
obtenir lors de la consultation, et devraient toujours être documentées dans chaque dossier
médical.
En effet, nous devrions connaître de façon systématique quelle est la couverture sociale de
chaque patient, ainsi que son métier, et sa situation familiale. Six items (« 1. Assurance
maladie », « 2. Niveau d’études », « 3. Catégories socioprofessionnelles », « 4. Statut
professionnel », « 6. Situation affective », « 7. Type de ménage ») sur les 14 variables cotées
sont donc en principe renseignées en routine.
En ce qui concerne les autres variables, il peut être intéressant de demander aux patients
s’ils se sentent seuls (« 5.Sentiment de solitude »). Cela paraît être un excellent moyen de
dépister la dépression. En effet, le sentiment de solitude est très fortement associé à un
risque plus élevé de dépression (Tableau 20) (13) en gardant à l’esprit que le sens de
causalité de cette association reste discutable.
Après s’être renseigné sur le sentiment de solitude des patients, il peut être facile
d’enchaîner sur les questions permettant de coter les variables « 10. Aide vie quotidienne »,
« 11. Soutien matériel/financier », « 12. Soutien affectif/moral ».
Après avoir posé de façon systématique la question sur la situation familiale, il pourrait être
facile de demander aux patients s’ils sont locataires, propriétaires, ou hébergés, et ainsi
renseigner l’item « 13. Situation dans le logement ».
Comme nous l’avons vu dans les résultats des analyses statistiques, la question de « 14.
L’origine migratoire », bien que plus difficile à poser en consultation de médecine générale
en France, est très intéressante. Elle est associée de façon significative à un moins bon état
de santé, ainsi qu’un moindre accès aux soins.
Vient enfin la délicate question de l’argent. En effet, en France, la question des revenus est
un sujet tabou. C’est une question difficile à poser mais aussi à quantifier. De quel argent
116
dispose un individu ? Quel est le revenu disponible d’un individu ? Parle-t-on des revenus
avant ou après impôts ? S’agit-il des revenus de l’individu ou du ménage ? Des revenus
gagnés par un travail déclaré, et/ou par un travail non déclaré ? Pour répondre à cette
question des « 8.Revenus », sans heurter la sensibilité des patients, il suffirait peut-être de
leur demander s’ils gagnent plus ou moins de 910 euros par mois.
Il est ensuite facile de demander aux gens comment ils perçoivent leur situation financière et
ainsi renseigner la modalité « 9.Financièrement ».
D’un point de vue pratique, pour raccourcir la durée d’obtention des réponses de ce score, il
serait judicieux de modifier l’ordre des questions du score afin que les questions
s’enchaînent d’une manière plus logique.
Du point de vue du statisticien, pour raccourcir le score, nous pourrions aussi supprimer
certaines questions de ce score qui paraissent être moins souvent associées à un état de
santé dégradé. En effet, nous observons dans la Figure 4 et la Figure 5 que les items « 10.
Aide vie quotidienne », « 11. Soutien matériel / financier » et « 12. Soutien affectif/moral »
sont les déterminants les moins souvent associés aux variables de santé et que leur
association aux variables de santé n’est pas forte. Le type de ménage semble en effet plus
pertinent et plus statistiquement significatif que les questions relatives au soutien social.
Vient ensuite la question du « 8.Revenu » qui est le déterminant le moins souvent associé
aux variables de santé. Il semble que la situation financière perçue soit plus pertinente que
le revenu.
Du point de vue du médecin généraliste, nous pourrions supprimer les mêmes questions car
elles pourraient être trop intrusives à poser dans le cadre de notre consultation, et
s’apparenter à du voyeurisme : « 8.Revenu », « 10. Aide vie quotidienne », « 11. Soutien
matériel / financier » et « 12. Soutien affectif/moral ».
Voici un nouveau score plus simple, et plus rapide que nous proposons pour déterminer les
individus précaires en soins primaires. Il ne comprendrait plus que les 10 questions
suivantes :
1. Niveau d’études 2. Catégorie socioprofessionnelle 3. Statut professionnel 4. Assurance maladie 5. Situation affective 6. Type de ménage 7. Situation dans le logement 8. Financièrement 9. Sentiment de solitude 10. Origine migratoire
117
Il faudrait tout d’abord étudier la distribution de ce nouveau score dans notre population
d’études, afin d’établir un nouveau seuil, puis il pourrait être intéressant de tester et de
valider ce nouveau score avec des patients de médecine de ville. Cela pourrait faire l’objet
d’une nouvelle étude.
Les biais de classement Par ailleurs, nous savons qu’il existe toujours des biais de classement dans un score. Il s’agit
d’un score prédictif de la précarité, mais, il est évident que toutes les personnes ayant un
score supérieur à 10 ne sont pas nécessairement précaires, et que les individus ayant un
score inférieur à 10 peuvent aussi être précaires.
Ainsi, un étudiant américain, faisant une année d’étude en France, célibataire, vivant seul,
qui doit faire attention en fin de mois, qui loue un appartement et qui n’a pas pris de
complémentaire santé en plus de la sécurité sociale a un score de précarité à 10.
Il faut évidemment toujours savoir garder son esprit critique de clinicien pour interpréter ce
score à bon escient.
Les critères de qualité utilisés pour l'évaluation de la méthodologie d'élaboration des scores (d’après Terwee et al.) (60), Annexe 3. Le coefficient alpha de Cronbach n’a pas été calculé. En conséquence, la cohérence interne
n’a pas été évaluée.
La reproductibilité (concordance et fiabilité) n’a pas été étudiée.
La sensibilité au changement n’a pas été mesurée. Cependant, au sein d’un même pays et
d’une même culture, la question de la « durée de vie » des scores de précarité (et des
définitions qui les sous-tendent) reste à étudier. Sur de longues durées, il semble évident
que les indices de défaveur ne peuvent être fixés et définis une fois pour toutes, justement
parce que les normes sociales et les contextes socio-économiques changent. Mais à partir de
quand, de quelle durée, de la survenue de quels changements sociaux et économiques
deviennent-ils obsolètes ?
Le gold-standard de la précarité Un questionnaire est valide s'il mesure bien ce qu'il est censé mesurer. Mais comment faire
quand il n’existe pas de gold-standard dans le domaine à mesurer ? En effet, il n’existe
aucun consensus sur une définition objective de la précarité dans le champ de la santé
publique, ni a fortiori d’outil idéal et unique pour la détecter, la mesurer compte tenu de la
nature intrinsèquement controversée du concept sous-jacent. Comme vu dans
118
l’introduction, on ne peut pas classer les gens dans une catégorie entre précaire et non
précaire et il s’agit d’un continuum. La précarité ne caractérise pas une catégorie sociale
particulière mais un ensemble de situations dont les contours sont souvent difficiles à
appréhender.
Dans cette perspective, la validité contre critère ne peut pas être évaluée pour notre score.
C. Les forces du score
L’objectif de cette thèse était de créer un score qui soit à la fois validé, simple à mettre en
œuvre au niveau individuel, pertinent, et représentatif de la population française.
Finalement, il s’agit bien d’un score individuel, simple à mettre en œuvre, validé (même si
nous devons encore le valider en externe), pertinent et représentatif de la population
francilienne. Il faudra valider ce score en population générale française. Bien que parmi les
précaires il existe des disparités sociologiques majeures entre les citadins et les ruraux, entre
les anciens mineurs du Nord de la France et les nouveaux immigrés comoriens de Mayotte,
entre les jeunes mères célibataires et les veuves retraitées, ce score a l’avantage de prendre
en compte les multiples dimensions de la précarité, à la fois matérielles et sociales, et
d’englober l’ensemble de la population française. La notion de précarité ne caractérise pas
une catégorie sociale particulière mais synthétise un ensemble multifactoriel de situations
péjoratives. Notre score a l’avantage d’aborder à la fois la vulnérabilité économique et
sociale en prenant en compte les différentes dimensions de la précarité au niveau individuel.
L’évaluation de la vulnérabilité socio-économique individuelle grâce à ce score prend bien en
considération non seulement l’emploi mais également les ressources, la famille, le logement,
l’éducation, la protection sociale, et les liens sociaux.
Finalement, les variables du score choisies ‘a priori’ par les chercheurs de l’équipe DS3
(Déterminants sociaux de la santé et du recours aux soins) de l’INSERM sont simples. Un
travail très intéressant élaboré par un groupe de médecins généralistes et d’universitaires
est en cours de relecture. Il s’agit de recommandations aux médecins généralistes en France
sur : « Pourquoi et comment enregistrer la situation sociale d’un patient en médecine
générale ? ».
Par consensus, le groupe a retenu 7 informations indispensables : la date de naissance, le
sexe, l’adresse, le statut par rapport à l’emploi, la profession éventuelle, l’assurance maladie
et les capacités de compréhension du langage écrit du patient.
Le groupe de travail a ensuite retenu 9 informations utiles à recueillir au fur et à mesure des
consultations : la situation de famille, le nombre d’enfants à charge, le fait de vivre seul, le
119
pays de naissance, le niveau d’études, la catégorie socioprofessionnelle INSEE, le fait de
bénéficier de minimas sociaux, les conditions de logement, et la situation financière perçue.
Intitulé Groupe A Indicateurs
indispensables
Groupe B Indicateurs
utiles
Groupe C Indicateurs non retenus
Date de naissance X
Sexe X
Adresse X Assurance maladie X Statut par rapport à l’emploi X Profession X Capacités de compréhension du langage
écrit X Pays de naissance
X
Vit seul (e)
X
Situation de famille
X
Nombre d’enfants à charge
X
Niveau d’études
X
Catégorie socioprofessionnelle INSEE
X
Bénéficie de minima sociaux
X
Statut vis à vis du logement
X
Situation financière perçue
X
IRIS (mesure écologique du niveau socio-économique du lieu de résidence)
Non utilisable en consultation
Plus haut diplôme obtenu
Moins pertinent que le niveau d’étude.
Type de contrat de travail (contrat à durée déterminée, indéterminée)
Question considérée comme trop intrusive et pertinence non supérieure à celle du statut par rapport à l’emploi.
Temps de travail (temps complet, temps partiel)
Manque de pertinence (difficulté d’interprétation)
Revenu du ménage
Question considérée comme trop intrusive et pertinence non supérieure à la situation financière perçue
Nombre d’enfant
Moins pertinent que nombre d’enfant à charge
Nationalité
Moins pertinent que le pays de naissance
Origine ethnique
Moins pertinent que le pays de naissance
Ancienneté de résidence en France
Pertinence non évidente selon la bibliographie
Situation administrative par rapport à l’immigration
Pertinence inférieure à celle de l’assurance maladie
Langue maternelle
Pertinence inférieure à la compréhension du langage écrit
Capacité de compréhension du langage orale
Difficulté d’évaluation et pertinence non supérieure à celle de la compréhension du langage écrit
Analphabétisme
Difficulté d’évaluation et pertinence non supérieure à celle de la compréhension du
120
langage écrit
Culture de santé (“health literacy”)
Difficulté d’évaluation et pertinence non supérieure à celle de la compréhension du langage écrit
Salubrité du logement
Pertinence surtout pour les risques d’exposition à des toxiques, redondance partielle avec l’adresse pour ce qui est de la situation sociale
Réseau social
Pertinence non supérieur à la question de vivre seul
Score EPICES, version complète (11 questions) ou version courte (enquête ESPS 2004, 4 questions)
N’est pas un indicateur mais un score. Non faisable au quotidien en consultation
Tableau 30 : Liste des 33 indicateurs issus de la bibliographie sélectionnés par le groupe de travail sur l’enregistrement de la situation sociale d’un patient en médecine générale
Nous constatons que la plupart des items du score proposé dans cette thèse sont similaires
avec les 16 indicateurs indispensables ou utiles retenus par le groupe. Nous n’avons pas
utilisé dans notre score la capacité de compréhension du langage écrit (car cette dimension
n’était pas interrogée dans le questionnaire SIRS). Nous avons étudié dans notre échelle de
défaveur sociale les notions de soutien social, le sentiment de solitude ainsi que le revenu
qui n’ont pas été retenues comme faisant partie des 16 informations indispensables ou
utiles par le groupe de travail. Dans la version écourtée du score proposée ci-dessus, nous
suggérons d’ailleurs de supprimer les dimensions de soutien social, et de revenus qui sont
moins souvent associées à des résultats significatifs d’un point de vue statistique, et
considérées comme trop intrusives du point de vue du généraliste.
D’un point de vue statistique, par rapport aux critères de qualité utilisés pour l'évaluation de
la méthodologie d'élaboration des scores (d’après Terwee et al., (60), Annexe 3), notre score
répond aux critères de qualité suivants : la validité du contenu, la validité du construit, l’effet
plafond, et enfin l’interprétabilité.
Les forces de notre score sont en définitive sa cohérence, sa simplicité, son utilité, son
acceptabilité auprès des individus, la validité du construit, et la pertinence par rapport au
modèle français.
D. Comparaison aux scores déjà existants
Des similitudes existent entre le score proposé dans cette thèse et le score EPICES. Ainsi, les
items sur l’assurance maladie, la situation dans le logement, les difficultés financières, le
faire de vivre en couple et les questions sur le soutien social existent dans les deux scores.
121
Le score que nous avons élaboré, comme le score de Pascal, prend en compte la dimension
matérielle de la précarité. Nous pouvons remarquer des similitudes avec l’outil de Pascal
pour les items « bénéficier de la couverture maladie universelle ou l’AME », « assurance
maladie complémentaire » qui sont réunis en un seul item dans notre questionnaire. L’item
« difficultés à payer les médicaments ou les examens de santé » est traité de manière plus
globale par la question « situation financière perçue » dans notre étude.
Par rapport au score de Pascal (55), notre score a l’avantage d’être multidimensionnel. En
effet, le score de Pascal ne prend en compte que des dimensions matérielles de la
vulnérabilité en dehors de la recherche d’un emploi. Notre score se base sur la population
générale francilienne, tandis que le score de Pascal a été réalisé à partir des patients
consultant aux urgences de l’hôpital de Nantes, beaucoup moins représentatif de la
population générale.
Si nous comparons notre score à celui du Handicap Social (57), il a le net avantage d’être
bien plus rapide à poser en consultation de médecine générale avec ses 14 questions versus
les 111 questions du score de Handicap social. En revanche, le score développé dans cette
thèse classe de façon dichotomique les « précaires » des « non précaires », tandis que le
score de Handicap social classe les individus en 3 catégories.
Enfin, par rapport au score EPICES (16), le score ici présenté a l’avantage d’être facile à
calculer, et le total des points peut être obtenu sans utiliser une calculatrice. Les méthodes
d’élaboration et de validation de notre score sont beaucoup plus rigoureuses.
L’extrapolation du score EPICES à d’autres populations que celles accueillies en CES est
difficile. Les questions du score EPICES sont trop intrusives, et pas assez précises. Les auteurs
du score EPICES ne détaillent pas l’intitulé exact de chaque question, ce qui peut donner des
réponses non univoques.
E. Perspectives
Ce score pourrait être intégré de manière systématique dans chaque dossier (qu’il soit
papier ou informatique) des patients, et chaque item devrait être renseigné à l’issue du
premier entretien. Avec les dossiers informatiques, le score pourrait être calculé
automatiquement, et une alerte pour les patients les plus précaires pourraient alors
apparaître. Pour les dossiers papiers, ce score à l’avantage d’être très simple à calculer sans
calculette, car il s’agit simplement d’additionner 14 variables cotées de 0 à 3.
Cela permettra de repérer les patients les plus à risque en soins primaires, qui pourraient
nécessiter une prise en charge particulière.
122
Ce travail doit être la base fondatrice de nombreuses autres études : une étude devra être
réalisée lors d’une nouvelle vague d’enquête de la cohorte SIRS mais aussi sur une autre
population que la population SIRS, afin de valider le score en externe. Nous pourrions par
exemple imaginer une étude menée en médecine ambulatoire auprès de médecins
généralistes.
Une nouvelle étude méritera d’être menée afin d’établir le lien entre défaveur sociale et les
pathologies les plus fréquemment rencontrées en soins primaires (diabète, hypertension
artérielle, cancer, etc.).
Un autre travail pourra étudier le recours aux soins et le dépistage des patients précaires tels
que définis par ce score.
Il faudrait dénommer ce score afin que chaque intervenant puisse s’y référer aisément. Il
convient de le diffuser auprès du plus grand nombre (par exemple, article dans la revue
Prescrire, dans le BEH, communication à des congrès de médecine générale, etc.).
Aussi, à long terme, d’un point de vue socio-économique, nous pourrions même imaginer
que ce score permettrait d’introduire des prises en charge plus adaptées pour les
populations les plus socialement fragilisées : temps de consultation plus long avec
augmentation du prix de la consultation pour le praticien sans augmentation du ticket
modérateur pour le patient s’il est coté précaire par le score, campagnes de dépistage plus
ciblées pour cette patientèle, etc. En repérant les individus précaires qui ne sont pas
identifiés par les critères administratifs habituels, notre indicateur de précarité pourrait faire
évoluer les mentalités, en passant d'un modèle d'égalité (où chaque patient a le même droit
aux actions de santé), vers un modèle d'équité (les interventions de santé étant
prioritairement adressées aux personnes en situation de vulnérabilité sociale). Les différents
acteurs se devraient alors d’être prudents lors de la mise en œuvre de cette « discrimination
positive » afin d'éviter tout risque de stigmatisation.
123
VI. Conclusion
Les indicateurs de mesure de défaveur sociale devraient jouer un rôle fondamental dans
toutes les études qui se rapportent à l’état de santé de la population, car les déterminants
psycho-socio-économiques sont à la fois un déterminant clé et des variables confondantes
majeures de ces recherches.
Il apparaît maintenant indispensable de systématiser l’identification des patients les plus
socialement fragilisés en consultation afin d’améliorer la qualité de leur prise en charge. Le
score proposé peut s’intégrer facilement dans le dossier médical du patient.
Les scores de précarité publiés jusqu’à maintenant sont majoritairement des indicateurs
« écologiques » établis à partir de données agrégées. Notre score est plus informatif car
établi au niveau individuel, ce qui le rend utilisable en pratique quotidienne de médecine.
Notre outil de repérage est facile d’utilisation, a des propriétés métrologiques validées,
prend en compte l’aspect multidimensionnel de la précarité, et pourrait être un instrument
efficace dans l’analyse de la contribution des situations de précarité aux inégalités de santé.
Une meilleure compréhension des déterminants de santé est fondamentale pour la mise en œuvre des politiques de santé visant à réduire les inégalités de santé.
124
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130
VIII. Annexes
Annexe 1 : Score de Pascal
Avez-vous la CMU (couverture maladie universelle), la CMU Complémentaire ou l’Aide Médicale d’Etat (AME : hospitalière ou totale) ? OUI NON
Avez-vous une mutuelle santé ou une Assurance maladie complémentaire ? OUI NONa
Recevez –vous une de ces allocations : le RMI, l’AAH (Allocation Adulte Handicapé), l’API (Allocation Parent Isolé), l’ASS (Allocation Solidarité Spécifique), l’AI (Allocation d’Insertion), l’Allocation de Veuvage, le Minimum Vieillesse ou l’Allocation Supplémentaire de Vieillesse ? OUI NON
Etes-vous à la recherche d’un emploi depuis plus de 6 mois ou d’un 1er emploi OUI NON
a A la différence des autres items, c’est ici la réponse « non » qui conditionne le repérage « précaire »
131
Annexe 2 : Les six grands domaines couverts par le questionnaire de Handicap social
1- Domaine « santé » Indicateur de morbidité (MORBI)
résulte de la sommation des maladies et des symptômes déclarés Question : Quels symptômes et ou maladies ? Indicateur de risque (RISKI) est obtenu par la sommation de trois variables : être fumeur, consommer des boissons alcoolisées et l’association éventuelle des deux Questions : Etes-vous fumeur, consommateur de boissons alcoolisées ou les deux ?
2- Domaine « ressources » Indicateur de niveau de vie
Il est constitué par le revenu des personnes (REVENU) Question : Quel est votre revenu mensuel ?
Indicateur de précarité (PRECAT) est constitué de quatre variables : les difficultés financières (DEF), le taux d’aide financière (TAF), présence d’un chômage non indemnisé (CHOM) et d’une accumulation des risques de précarité (PRESTENDETT), à savoir une accumulation des prestations sociales et de l’endettement Questions : Avez-vous des difficultés financières ? Bénéficiez-vous d’aide financière ? Etes-vous en chômage non indemnisé ? Plusieurs de ces difficultés ?
3- Domaine « insertion culturelle » Indicateur de scolarisation (SCOL)
Indicateur d’activités culturelles (CULTU) est constituépar trois variables : lecture d’un journal, de livres et d’un indicateur présomptif de handicap d’insertion culturelle Question : Lisez-vous un journal, des livres ?
4- Domaine « relations avec autrui » Indicateur relations familiales (FAM)
Question : Voyez-vous votre famille ?
5- Domaine « logement » Indicateur de confort intérieur (CI)
est constitué de quatre variables : le confort sanitaire (DF), l’équipement en biens durables (EQ), l’indice de peuplement (IP) et l’équipement complémentaire (EC) Questions : Votre logement est-il confortable (cuisine, eau, WC) ? A-il un téléviseur, une machine à laver, etc. ? Avez-vous plusieurs voitures ?
La localisation du logement (LOCA) est composé de trois variables : la proximité des commodités (DIS), les critiques à l’environnement (CRIT) et le statut d’occupation (L) Questions : Votre logement est-il proche de la poste, de la pharmacie, du magasin d’alimentation, d’un arrêt de transport en commun ?
6- Domaine « patrimoine » Indicateur d’actifs immobiliers (IMMO)
Question : Êtes-vous propriétaire de votre logement, propriétaire, locataire ?
Indicateur d’actifs mobiliers (MOBI) Question : Avez-vous un compte-chèque, un livret d’épargne, des valeurs mobilières ?
132
Annexe 3 : Critères de qualité utilisés pour l'évaluation de la méthodologie d'élaboration des scores (d’après Terwee et al.)
Critère de qualité Définition Conditions de notation a,b
1. Validité du contenu Dans quelle mesure le domaine d’intérêt est convenablement décrit par les items du questionnaire
+ : Une description claire est fournie pour l’objectif de la mesure, la population cible, les concepts mesurés, la sélection des items ET la population cible et (les chercheurs OU les experts) étaient impliqués dans la sélection des items ;
± : Une description claire des aspects mentionnés ci-dessus manque OU seule la population cible a été impliquée OU méthodologie de l’étude douteuse ; - : Pas d’implication de la population cible; ND : Pas d’information disponible sur l’implication de la population
2. Cohérence interne Dans quelle mesure les items sont corrélés entre eux et mesurent ainsi le même concept
+ : Analyse factorielle effectuée sur un échantillon de taille adéquate (7 * nombre d’items et ≥100) ET alpha(s) de Cronbach calculé(s) par dimension ET alpha(s) de Cronbach’s entre 0,70 et 0,95;
± : Pas d’analyse factorielle OU méthode douteuse; - Alpha(s) de Cronbach<0,70 ou >0,95, malgré une méthodologie adéquate; ND : Pas d’information disponible sur la cohérence interne.
3. Validité contre critère
Dans quelle mesure le score est cohérent avec le gold standard
+ Arguments convaincants pour dire que le gold standard est « gold » ET corrélation avec le gold standard >0,70 ;
± : Pas d’argument suffisant pour prouver que le gold standard est « gold » OU méthode douteuse; - : Corrélation avec le gold standard <0,70 malgré une méthode adéquate; ND : Pas d’information disponible sur la validité des critères.
4. Validité du construit Dans quelle mesure, le score est en cohérence avec les hypothèses faites initialement concernant le concept mesuré
+ :Des hypothèses spécifiques ont été formulées ET au moins 75 % des résultats sont en accord avec ces hypothèses ;
± : Méthode douteuse (par exemple : pas d’hypothèse) ; - : Moins de 75% des hypothèses ont été confirmés, malgré une méthode adéquate ; ND : Pas d’information disponible sur la validité du construit.
5. Reproductibilité
5.1. Concordance Dans quelle mesure les scores mesurés de façon répétée sont proches les uns des autres (erreur absolue)
+ : CMI < PPCD OU CMI en dehors des limites de la concordance OU arguments convaincants pour dire que la concordance est acceptable; ± : méthodologie douteuse OU (CMI non défini ET pas d’argument convaincant pour dire que la concordance est acceptable); - : CMI ≥PPCD OU CMI égal ou situé à l’intérieur des limites de la concordance, malgré une méthodologie adéquate; ND : Pas d’information disponible sur la concordance.
5.2. Fiabilité Dans quelle mesure les patients peuvent être distingués les uns des autres, malgré les erreurs de mesure (erreur relative)
+ : Coefficient de corrélation intraclasse ou Kappa pondéré ≥ 0,70 ;
± : méthodologie douteuse (par exemple, intervalle de temps non mentionné); - : Coefficient de corrélation intraclasse ou Kappa pondéré <0.70, malgré une méthodologie adéquate; ND : pas d’information sur la fiabilité.
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6. Sensibilité au changement
La capacité du questionnaire à distinguer des changements cliniquement important au fil du temps
+ : PPCD OU PPCD < CMI OU CMI en dehors des limites de la concordance OU RR>1,96 OU ASC ≥ 0,70; ± : méthodologie douteuse; - : PPCD OU PPCD ≥ CMI OU CMI égal ou situé à l’intérieur des limites de la concordance OU RR ≤ 1,96 OU ASC<0,70, malgré une méthodologie adéquate; ND: Pas d’information sur la sensibilité au changement.
7. Effets plancher et plafond
La proportion de répondants qui ont obtenu le plus bas ou le plus haut score
+ : ≤15% des répondants ont atteint le plus haut ou le plus bas score possible ; ± : méthodologie douteuse; - : >15% des répondants ont atteint le plus haut ou le plus bas score possible, malgré une méthodologie adéquate ; ND : Pas d’information disponible sur l’interprétation.
8. Interprétabilité Dans quelle mesure il est possible d’associer une signification qualitative à un score quantitatif
+ : Moyenne et écarts types donnés pour au moins quatre sous-groupes de patients et CMI défini ; ± : méthodologie douteuse OU moins de quatre sous-groupes ou pas de CMI défini ; ND : Pas d’information donnée sur l’interprétation
CMI: Changement minimal considéré comme important; PPCD: plus petit changement détectable; ASC : Aire sous la courbe
a + : note positive; ± : note indéterminée; - : note négative; ND : non disponible.
bméthodologie douteuse : il manque une description claire de la méthodologie, la taille de l’échantillon est inférieure à 50 sujets (elle
doit être d’au moins 50 sujets dans chaque sous-groupe d’analyse) ou il existe une autre faiblesse dans la conception ou l’exécution de l’étude.
134
Annexe 4 : Les questions de l’étude SIRS
1. Vous êtes :
• Un homme ...................... • Une femme ........ 2. Quelle est votre année de naissance ?
3. Actuellement, avez-vous une couverture maladie de base ?
• Oui, la Sécurité sociale standard • Oui, la Sécurité sociale de base par le biais de la CMU • Oui, l'aide médicale d’Etat (AME • Non, aucune couverture maladie • (Ne sait pas) 4. Bénéficiez-vous d'une couverture maladie complémentaire ?
• Oui, par la CMU • Oui, par une mutuelle ou une assurance privée • Non, aucune • (Ne sait pas)
5. Jusqu'à quel niveau d'études avez-vous été ? (dernière classe fréquentée)
• Jamais été à l'école Passer à 7 • Enseignement primaire • Enseignement secondaire 1er cycle (de la 6ème à la 3
ème
) • Enseignement secondaire deuxième cycle • Enseignement supérieur 6. Quel est le diplôme le plus élevé que vous avez obtenu ?
• Aucun diplôme • CEP (certificat d'études primaires) • BEPC, BE (brevet élémentaire), BEPS • CAP, BEP ou autre diplôme de ce niveau • Baccalauréat professionnel • Baccalauréat technique ou technologique • Baccalauréat général • Bac+2 ou équivalent (DEUG, BTS,DUT) • Bac + 3 et au-delà
7. Actuellement, quelle est votre situation professionnelle principale ?
1 Vous occupez un emploi (y compris en congé annuel, congé maternité, congé individuel de formation, élèves fonctionnaires…) 2 Vous êtes apprenti sous contrat ou en stage rémunéré 3 Vous êtes étudiant élève, en formation ou en stage non rémunéré 4 Vous êtes chômeur (inscrit ou non à l'ANPE / Pôle Emploi) 5 Vous êtes retraité ou retiré des affaires ou en préretraite 6 Vous êtes femme ou homme au foyer 7 Vous êtes en congé parental à temps plein 8 Autre situation d'inactivité (personne handicapée…) 7. Si vous travaillez actuellement ou si vous avez déjà travaillé (au moins 3 mois de suite) :
Quelle est votre profession précise (ou votre dernière profession) ?
Indiquez en clair :_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ puis cochez : • Agriculteurs exploitants • Artisans, commerçants et chefs d'entreprises • Cadres et professions intellectuelles supérieures
• Professions Intermédiaires • Employés • Ouvriers
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8. D'une façon générale, vous diriez que vous vous sentez très seul, plutôt seul, plutôt entouré ou très entouré ?
• Très seul • Plutôt seul • Plutôt entouré • Très entouré
9. Actuellement, vivez-vous en couple ? • Vous êtes en couple et vous vivez avec votre conjoint...................... passer à 11 • Vous êtes en couple mais vous ne vivez pas avec votre conjoint ..... passer à 11 • Vous n'êtes pas en couple ................................................................ passer à 10 10. Si pas en couple : Avez-vous néanmoins actuellement une relation sentimentale ou amoureuse qui est importante pour vous ? • Oui • Non
11. Actuellement, avez qui vivez-vous ?
• Seul (ni enfant, ni adulte, ni famille, amis ou colocataires) • Avec des enfants (qu’ils soient les vôtres ou non) ? oui non combien ? age(s) ? • Avec d’autres adultes ? oui non combien ? (comptez ici votre conjoint, mais pas vous-même)
12. Vous-même ou quelqu’un de votre ménage perçoit-il un minima social (RMI/RSA, allocation de solidarité spécifique, allocation aux adultes handicapés, allocation supplémentaire d’invalidité, allocation veuvage, minimum vieillesse) ?
• Oui • Non
13. Etant donnés les revenus de votre ménage, actuellement, diriez-vous que financièrement…
• Vous êtes à l'aise • Ça va • C'est juste, il faut faire attention • Vous y arrivez difficilement
14. En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins, pour…
… vous aider dans la vie quotidienne, vous donner un coup de main (*) ? oui non
… vous aider financièrement ou matériellement (nourriture, vêtements, etc.) ? oui non
… vous apporter un soutien moral ou affectif ? oui non
15. Qui est le propriétaire de votre logement ?
!! Consigne : Si la personne enquêtée est la propriétaire du logement ou si elle est copropriétaire (même avec
d'autres personnes), cochez la réponse n°1 (“vous-même”)
1 • Vous-même (seul ou avec quelqu'un d'autre) ........................................................................ 2 • Un (ou plusieurs) membre du ménage appartenant à votre famille ....................................... 3 • Un (ou plusieurs) membre du ménage n'appartenant pas à votre famille ........................... 4 • Un (ou plusieurs) membre de votre famille ne faisant pas partie du ménage ........................ 5 • Un ou plusieurs particuliers non membres du ménage et n'appartenant pas à votre famille.. 6 • Un organisme HLM (ou assimilé) ........................................................................................... 7 • Votre employeur (ou celui d'un occupant du logement) ......................................................... 8 • Un autre organisme privé ........................................................................................................
9 • Autre.........................................................................................................................................
Passez à 18 Passez 16
16. Vous personnellement, payez-vous un loyer pour ce logement ?
• Oui Passez à 18 • Non Passez à 17
Si non : 17. Quelle est votre situation ?
• Vous résidez dans ce logement avec le propriétaire ou locataire principal, en tant que parent, conjoint, enfant, etc. de celui-ci • Vous êtes hébergé gratuitement par un (ou plusieurs) membre du ménage • Vous êtes hébergé par un (ou plusieurs) membre du ménage moyennant rétribution • Vous êtes occupant à titre gratuit • Vous êtes occupant sans titre (squat)
18. Etes-vous ? • Français de naissance • Devenu Français par acquisition (naturalisation, mariage).......
• Etranger Précisez votre nationalité : ..................................................
IX. Résumé
Le lien entre état de santé et précarité est maintenant établi. Cependant, il est très difficile de pouvoir évaluer
la défaveur sociale facilement en soins primaires. L’objet de la thèse est d’établir un score validé, facile
d’utilisation, multidimensionnel, pertinent, et représentatif de la population française.
A partir de la population de l’étude de cohorte SIRS 2010, 14 caractéristiques socio-démographiques ont été
déterminées pour créer le score de précarité : le sexe, l’âge, l’assurance maladie, le niveau d’études, la
catégorie socio-professionnelle, le statut professionnel, le sentiment de solitude, la situation affective, le fait
de vivre seul ou non, le niveau de revenus, l’importance du soutien social (soutien dans la vie quotidienne,
financier et affectif), le fait d’être propriétaire ou locataire, le ressenti quant à ses ressources financières, et
enfin l’origine migratoire. 18 variables de l’étude SIRS furent sélectionnées afin d’évaluer l’état de santé. Les 14
caractéristiques sociodémographiques sont effectivement associées à des degrés différents à un état de santé
dégradé, un moindre recours au soin, et une moins bonne alimentation.
Le score est finalement composé de 14 questions à choix multiples (correspondant aux 14 caractéristiques
socio-démographiques) dont chacune des réponses a été coté de 0 à 2. La valeur de 10 points a été choisie
pour déterminer si un individu est précaire vis-à-vis de la santé. Vingt pour cent de la population a un score
supérieur à 10. Etre en situation de précarité est associé de manière statistiquement significative à 13 des 18
variables de santé étudiées.
Ce travail doit être la base fondatrice de nombreuses autres études.
MOTS-CLES
Indicateurs de pauvreté, médecine générale, indicateurs de santé, indicateurs sociaux, indicateurs
économiques